Les Descurainies
Place dans la classification botanique et
dénomination
Regnum: Plantae — Phyllum: Spermatophyta — Subphyllum— Classis:
Magnoliophytina (Angiospermae) — Subclassis: Rosidae
— Superordo: Violanae — Ordo: Capparales — Familia: Brassicaceae
(Cruciferae) — Genus: Descurainiae
Les auteurs de ce genre sont Philip Barker Webb et Sabin Berthelot, dans leur
très célèbre ouvrage Histoire naturelle des îles
Canaries, vol. III, II, 1, pp. 72-73 (fascicule paru en 1840). Son espèce
type est la Descurainia Sophia, appelée communément
sisymbre sagesse.
Philip Barker Webb était né en 1793 à Milford House dans
le Surrey, en Angleterre, dans une famille riche et noble. Il étudia
les langues, la botanique et la géologie à Harrow et Oxford.
Il commença à s’intéresser aux îles Canaries à
l’occasion d’une expédition au Brésil. Il collecta de nombreux
spécimens dans ces îles entre 1828 et 1830. Il acheva son travail
de rédaction en collaboration avec Sabin Berthelot qui y avait vécu
un certain temps en tant que consul de France. La rédaction de l’Histoire
Naturelle des Îles Canaries prit une vingtaine d’années
et le fascicule consacré à la botanique canarienne où
fut créé le genre Descurainia parut en 1840.
Ce genre inclut à ce jour au moins une vingtaine d’espèces d’herbes
annuelles ou bisannuelles d’Amérique, d’Europe et des îles Canaries.
Comme il est assez proche des genres Sisymbrium et Hugueninia,
l’attribution de telle ou telle espèce à tel ou tel genre a
parfois été contestée. D’après le dictionnaire
en ligne de l’Université de Princeton, le genre Descurainia
n’est d’ailleurs pas encore adopté par tous les systèmes de
classification.
Caractères physiques
On donne ici une description du genre empruntée à une page web
de l’Université du Chili:
Calice à quatre sépales égaux et caducs.
Quatre pétales entiers. Six étamines
inégales. Style court ou inexistant, stigmate capité. Silique linéaire et oblongue, cylindrique, parfois
toruleuse; valves mononervurées
avec des nervures secondaires, ramifiées; cloison interne marquée
de une à trois nervures longitudinales. Graines disposées en
une à deux séries. Herbes annuelles ou bisannuelles, pubescentes ou canescentes,
avec des poils ramifiés et glanduleux. Feuilles à une, deux
ou trois ailes. Fleurs petites, jaunes ou blanches, en grappes
terminales, sans bractées.
Espèce type : Descurainia
sophia (Linné) Webb.
Genre représenté par une vingtaine d’espèces
en Europe, aux Îles Canaries, en Amérique du Nord et du Sud.
[traduction provisoire par Mme Castillo-Wingler]
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Petit lexique
pour botanistes débutants
(tiré pour l’essentiel de M.-N. BOUILLET, Dictionnaire
universel
des sciences, des lettres et des arts, Paris, 1872)
BIPINNÉ ou BIPENNÉ. Les botanistes donnent le nom
de Bipennées ou Bipinnées aux feuilles composées dont
pétiole commun porte latéralement des pétioles secondaires,
munis eux-mêmes de folioles.
BRACTÉES (du lat.
bractea, feuille de métal), petites feuilles, ordinairement
colorées, qui accompagnent les fleurs de certaines plantes: tantôt
elles soutiennent la fleur, en ajoutant à son éclat; tantôt
elles l’enveloppent plus ou moins complètement: les plus petites s’appellent
bractéoles.
CADUC (du lat. caducus, de cadere, tomber). En
botanique, on appelle caduque toute partie d’un végétal qui
ne persiste pas pendant toute la durée des organes dans la composition
desquels elle entre: ainsi, le calice est caduc dans le Pavot, parce qu’il
tombe avant la fleur; la corolle qui environne d’abord le fruit de la vigne
est caduque et tombe bientôt; les stipules sont caduques dans plusieurs
espèces de passiflores.
CALICE (du gr. kalux): En botanique, on
donne ce nom à l’enveloppe la plus extérieure des organes de
la fructification dans les fleurs qui ont un périanthe double. Tournefort
et Linné nommaient aussi calice le périanthe simple,
lorsqu’il est de couleur verte et peu apparent. Jussieu a nommé calice
tout périanthe simple, quelles que soient sa couleur, sa consistance
et sa forme. Le calice est monophylle ou monosépale,
polyphylle ou polysépale, selon que ses
folioles sont réunis dans une étendue plus ou moins grande,
ou bien entièrement indépendantes les unes des autres. Dans
le premier cas, si l’union des parties a lieu seulement à la base,
cette portion inférieure est appelée le fond du calice;
si elle a lieu jusqu’à une hauteur un peu considérable, la
portion réunie se nomme tube: dans les deux cas, la portion
où les sépales restent libres est appelée limbe.
CANESCENT (du lat. canescere, blanchir, notamment de vieillesse):
blanchâtre.
CAPITÉ (du lat.
capitatus), se dit, en botanique, de tous les organes
terminés en tête arrondie.
ÉTAMINE (en lat. stamina), organes mâles des
végétaux phanérogames, situés dans l’intérieur
des enveolppes florales, entre la corolle et le pistil: leur ensemble s’appelle
androcée. Chaque étamine est formée:
1° d’un filament délié appelé filet et quelque
fois androphore; 20 d’une anthère, située à
la partie supérieure du filet, et composée de deux petites poches
adossées l’une à l’autre; 3° du pollen, espèce
de poussière formée de très petits globules et contenue
dans l’anthère. Quelquefois, les deux loges de l’anthère sont
séparées par un support transversal appelé connectif.
Les étamines sont dites monadelphes, lorsque leurs filets sont
soudés entre eux de manière à ne former qu’un seul faisceau
(Mauve); diadelphes, lorsqu’elles forment deux faisceaux distincts
(Légumineuses); polyadelphes, lorsqu’elle en forment plus de
deux (Orangers). On les nomme didynames lorsqu’il y en deux grandes
et deux petites dans la même fleur (Labiées), et tétradynames
lorsqu’il y en a quatre grandes et deux petites (Crucifères). On les
appelle encore hypogynes lorsqu’elles ont leur point d’insertion
au niveau de la base de l’ovaire ou au-dessous (Graminées); périgynes,
lorsqu’il est au-dessus (Rosacées); épigynes lorsqu’il
est sur le pistil même (Orchidées). Enfin, les étamines
sont dites syngénèses lorsque leurs anthères
sont soudées entre elles, comme dans l’immense famille des Composées.
Grew
est le premier qui ait appelé l’attention sur le rôle des étamines
comme organes fécondants. Linné avait pris le nombre et la disposition
des étamines pour base de son système de classification: il
appelait les végétaux à une seule étamine monandres;
ceux à deux étamines, diandres; à trois, triandres;
à quatre, tétrandres; à six, hexandres;
à sept, heptandres; à douze, dodécandres;
à vingt, icosandres, et au delà, polyandres.
A.-L. Jussieu s’est servi de leur insertion comme caractère des classes
de sa méthode naturelle.
FOLIOLE (du lat. foliolum), chacune des petites feuilles
articulées sur un pétiole commun et formant une feuille composée.
— On appelle aussi folioles les pièces du calice (Voy. SÉPALE) et celle de l’involucre.
GRAPPE (du bas-lat. grappa; de l’anc. ht-allem. Chrapfo,
crochet), nom donné, en Botannique, à un assemblage de fleurs
ou de fruits pendants le long et autour d’un pédoncule commun, comme
dans les grappes de raisins, de groseilles, de fleurs d’acacia. La grappe
se compose d’un axe primaire plus ou moins allongé portant de distance
en distance des axes secondaires de longueur sensiblement égale. Quand
ces axes secondaires sont ramifiés, la grappe prend les noms de panicule
et de thyrse. L’épi et le corymbe ne sont que
des modifications de la grappe.
PÉDICELLE (du lat. pedicellus)
: On désigne sous ce nom chacune des ramifications du pédoncule
et le pédoncule propre à chaque fleur dans un groupe de fleurs,
comme les ombelles, les panicules.
PÉDONCULE (du lat. pedonculus).
On appelle ainsi, en Botanique, le support de la fleur. C’est un véritable
rameau, raccourci et presque avorté: il est nu ou chargé de
feuilles réduites à l’état de bractées. Quand
il est ramifié, ses dernières ramifications, terminées
chacune par une fleur, s’appellent pédicelles (Lilas). Le pédoncule
peut être uniflore, biflore, triflore, multiflore. Il naît
le plus souvent à l’aisselle d’une feuille ou d’une bractée:
il est pétiolaire, quand il semble naître du pétiole;
épiphylle, quand il fait, pour ainsi dire, corps
avec la nervure médiane du limbe de la bractée; alaire,
quand c’est une sommité de tige réduite à porter une
fleur, et dépassée par deux rameaux latéraux et divergents,
nés de deux feuilles opposées. Quand le pédoncule naît
d’une rosette de feuilles radicales, on l’appelle hampe. Le pédoncule
offre quelquefois des articulations par où il peut se détacher
(Asperge).
PÉTIOLE (du lat. petiolus, petit pied), nom donné,
en Botanique, au support de la feuille. C’est un organe grêle, composé
d’un nombre variable de faisceaux de fibres ou de vaisseaux qui se séparent
les uns des autres, se divisent, s’anastomosent pour former former le réseau
du limbe de la feuille (Voy. FEUILLE). Le pétiole s’attache à
la branche, tantôt par un point très-rétréci, tantôt
par une base élargie qui embrasse une grande portion ou même
la totalité de la circonférence du rameau. Le pétiole
peut être ailé, articulé, etc.
PINNÉ ou PENNÉ
(du lat. pinnatus), se dit, en Botanique, des feuilles composées dont
les folioles sont disposées de l’un et de l’autre côtés
d’un pétiole commun, à l’instar des barbes d’une plume.
PUBESCENT (du lat. pubescere, se couvrir
de poils), se dit, en Botanique, des parties de végétaux (tiges,
feuilles, pétales), qui sont garnies de poils courts et fins, plus
ou moins serrés.
SÉPALE, nom donné, en botanique,
aux découpures ou folioles articulées, ordinairement vertes,
qui constituent le calice des fleurs. La calice est nommé monosépale
quand ces découpures sont adhérentes par leur bord, et polysépale
quand les divisions sont parfaitement distinctes.
SILIQUE, SILICULE (du latin siliqua).
En Botanique, on appelle silique un fruit sec, déhiscent, allongé,
à deux valves et à deux sutures longitudinales opposées,
ayant ses graines attachées alternativement à l’une et à
l’autre suture. Elle est presque toujours partagée à l’intérieur
en deux loges par une cloison dont le plan est parallèle à
celui des valves. La silicule est plus large que longue, et ne contient souvent
qu’une ou deux graines. (Voy. CAPSULE). — La silique et la silicule
caractérise particulièrement la famille des Crucifères,
que Linné avait désignées sous le nom de Siliqueuses.
STIGMATE (du lat. stigmatis,
du gr. stigma). En botanique, on appelle stigmate l’extrémité
supérieure du pistil: le stigmate est le plus souvent supporté
par un style; il est sessile, c.-à-d. immédiatement
attaché à l’ovaire, dans le Pavot, la Tulipe, etc. Il est terminal,
s’il est situé au sommet du style ou de l’ovaire (Lis, Pavot); latéral,
quand il occupe les côtés du style ou de l’ovaire (Renonculacées).
STYLE (du lat. stylus,
du gr. stylos). En Botanique, le style est l’un des trois parties
qui composent le pistil: c’est un prolongement de l’ovaire qui supporte le
stigmate. Le style peut être unique ou multiple; il y a des plantes
qui n’en ont point. Le styles est terminal quand il surmonte l’ovaire:
c’est le cas le plus ordinaire; latéral, quand il naît
de ses parties latérales (Rosacées); basilaire, quand
il paraît naître de la base (Alchémille).
TERMINAL (du lat. terminalis), épithète donné
aux parties des plantes qui occupent le sommet d’un organe quelconque: c’est
ainsi qu’on dit: bourgeon, style terminal, fleurs terminales,
etc.
TORULEUX (du lat. torus, bourrelet), se
dit, en Botanique, des parties de plantes qui sont renflées d’espace
en espace sans offrir d’articulations: tels sont les fruits des Doliques,
des Arachides, etc. |
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BIBLIOGRAPHIE
Philip Barker WEBB & Sabin BERTHELOT, Histoire naturelle des îles
Canaries [3 tomes en 9 vol. in-f°; 1 atlas grand in-f°; armoiries;
lithogr.; ouvrage publié d'abord en 106 livraisons de 1835 à
1850], Paris, Béthune.
I, 1. L'Ethnographie et les annales de la conquête [portr.; pl.;
fig.], 1842.
I, 2. Les Miscellanées canariennes [fig.; portr.; pl. en noir
& couleur], 1839.
II, 1. La Géographie descriptive, la statistique et la géologie
[Catalogue de quelques produits volcaniques des îles Canaries, par
Don Francisco Escolar, Catálogo de algunos productos volcánicos
de la Isla de Tenerife] [fig.; cartes], 1839.
II, 2. La Zoologie [Reptiles des îles Canaries, recueillis
par MM. P. Barker Webb et S. Berthelot et décrits par M. Paul Gervais;
Ornithologie canarienne, par MM. P. B. Webb, S. Berthelot et M.
Alfred Moquin-Tandon; Ichthyologie des îles Canaries, ou Histoire naturelle
des poissons rapportés par MM. P. B. Webb et S. Berthelot et décrits
par M. A. Valenciennes; Mollusques, échinodermes, foraminifères
et polypiers recueillis... par MM. Webb et Berthelot et décrits par
Alcide d'Orbigny]. Entomologie [Animaux articulés recueillis...
par MM. Webb et Berthelot et décrits par MM. Brullé pour les
crustacés et la plus grande partie des insectes, H. Lucas pour les
arachnides et les myriapodes, Macquart pour les insectes diptères]
[fig.; pl. en noir & couleur], 1836-1844.
III, 1. La Géographie botanique [fig.], 1840.
III, 2. Sectio I-III. Phytographia canariensis [fig.; pl.], 1836-1850
[le genre Descurainia est est traité
aux pages 72-73 du fascicule III.II.I, paru en 1840].
III, 2. Sectio ultima. Phytographia canariensis [Plantae cellulares,
auctore Camillo Montagne] [fig.; pl.], 1840.
Atlas [grand in-f°; pl.; cartes en noir & en couleur],
1838.
René de SAINT-PÉRIER, «Les Plantes des environs d’Étampes
au XVIIIe siècle (1923)» [édition
illustrée], in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cse-18-descurain1923saintperier.html,
2003.
M. C. ROMANCZUK, «New species of the genus Descurainia (Cruciferae)»,
in Hickenia 2/5 (1984), pp. 27-32.
Clodomiro MARTICORENA, Francisco A. SQUEO,Gina ARANCIO & Mélica
MUÑOZ, «Capítulo 7: Catálogo de la Flora Vascular
de la IV Región de Coquimbo», in F.A. SQUEO, G. ARANCIO &
J.R. GUTIÉRREZ [éd], Libro Rojo de la Flora Nativa y de los
Sitios Prioritarios para su Conservación: Región de Coquimbo,
La Serena (Chile), Ediciones Universidad de La Serena, 2001, pp. 105-142 [dont une édition numérique
au format PDF, http://www.biouls.cl/lrojo/Manuscrito/Capitulo%2007%20Catalogo.PDF,
en ligne en 2003].
[On y répertorie, p. 12, dans la région de Coquimbo quatre espèces
natives de Descurainies: 1. Descurainia cumingiana
(Fischer & Meyer) Prantl: endémique, vulnérable (provinces
d’Elqui, Limari et Choapa). — 2. Descurainia
glaucescens (Philippi) Prantl ex Reiche: annuelle ou bisannuelle, native
non endémique, peut-être éteinte (province d’Elqui, communes
de Vicuña et de Paihuano). — 3. Descurainia
pimpinellifolia (Barnéoud) O. E. Schulz: annuelle, native non
endémique, hors de péril (province d’Elqui et de Limari). —
4. Descurainia stricta (Philippi)
Prantl ex Reiche: annuelle ou bisannuelle, endémique, peut-être
éteinte (province d’Elqui, commune de Vicuña).]
DIRECTION GÉNÉRALE DE LA RECHERCHE, AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE
[Canada], «Les brassicacées du Canada», http://sis.agr.gc.ca/brd/brass/intro_f.htm
(Dernière modification: 04.07.2000; n’est plus en ligne en 2003 mais
seulement gardée en mémoire par Google).
UNIVERSIDAD DE CHILI [?], Flora de
la Cuenta de Santiago. Tome II, chap. 20 (Cruciferae) [dont une version
au format PDF, http://mazinger.sisib.uchile.cl/repositorio/lb/ciencias_quimicas_y_farmaceuticas/navasl02/03/cruciferae.html, en ligne en 2003], §10 (Descurainiae).
Description du genre Descurainia:
«Cáliz con 4 sépalos,
iguales, caducos. Pétalos 4, enteros. Estambres 6, desiguales. Estilo
corto o nulo; estigma capitado. Silicua lineal o linealoblonga, cilíndrica,
a veces torulosa; valvas uninervadas con nervios secundarios ramificados;
replo con 1-3 nervios longitudinales. Semillas dispuestas en 1-2 series.
Hierbas anuales o bienales, pubescentes o canescentes, con pelos ramificados
y glandulosos. Hojas 1-3 pinnadas. Flores pequeñas, amarillas o blancas,
en racimos terminales, sin brácteas. — Especie tipo: D. sophia
(L.) Webb. — Género con 20 especies de Europa, islas Canarias, Norteamérica
y Sudamérica. En Chile, unas lo especies.» |