Corpus Scientifique Étampois
 
Otto Eugen Schulz 
Descurainia Bourgeauana
[alias Sisymbrium Bourgaeanum, alias Descurainia Bourgaena]
[hierba pajonera, sisymbre de Bourgeau]
 
1924, île de Tenerife 
                
Descurainia Bourgeauana au mois de mai (© Primoz Jakopin, 2002)
 
     AVERTISSEMENT: Les quelques pages que le Corpus Étampois consacre aux Descurainies sont pour l’instant un vaste brouillon sans prétention scientifique (à cet égard, il faut prendre l’expression Corpus scientifique en un sens très large du mot et avec beaucoup d’indulgence), vu que leur auteur-compilateur n’a pas la formation requise de botaniste pour en faire une œuvre de référence. On s’y efforce à la rigueur mais c’est plutôt pour l’heure une sorte de poème, qui attend les remarques et les améliorations que voudront bien lui donner d’hypothétiques bonnes volontés. Et la peste soit des esprits chagrins dont elles pourraient nourrir la bile! Merci d’y relever toutes les erreurs ou lacunes que vous y trouveriez pour nous les faire connaître.
 
     Le grand-père maternel de Jean-Étienne Guettard (1719-1791) s’appelait François Descurain, et c’était un apothicaire étampois (1658-1740). Esprit curieux, et correspondant des plus grands savant parisiens, comme Jussieu, il composa une Flore latine des environs d’Étampes, qui, après sa mort, fut mise en français et publiée par son petit-fils.   
     En 1840, Webb et Berthelot, dans leur célèbre Histoire Naturelle des Îles Canaries, créèrent le genre Descurainia, en hommage au pharmacien étampois qui avait si bien décrit le  sisymbre sagesse, alias sagesse des chirurgiens, autre représentant de ce genre végétal.  
     Depuis cette époque héroïque de la science botanique naissante, on a reconnu de nombreuses nouvelles espèces de ce genre, dont l’une n’existe qu’en un seul endroit au monde, le haut plateau volcanique du centre de l’île canarienne de Tenerife: c’est la Descurainia Bourgeauana. 
 
   
La Descurainie de Bourgeau
     
  
Place dans la classification botanique et dénomination

     Regnum: Plantae — Phyllum: Spermatophyta — Subphyllum: Magnoliopsidae (Angiospermae) — Classis: Magnoliopsidae (Dicotyledonae) —  Subclassis: Rosidae — Superordo: Violanae — Ordo: Capparales — Familia: Brassicacea (Cruciferae) — Genus: Descurainiae — Species: Bourgeauana  

     Cette espèce a d’abord été décrite et rangée dans le genre Sisymbrium par Eugene Pierre Nicholas Fournier (1834-1884), sous le nom de Sisymbrium Bourgaeanum, puis rendu au genre Descurainia et donc renommé Descurainia Bourgaena par Otto Eugen Schulz, botaniste allemand, en 1924. Il y a eu en effet un flottement dans la classification, et spécialement dans la délimitation et la dénomination du genre Descurainia, mal distingué du genre Sisymbrium (de sorte que certains auteurs appellent encore cette plante le Sisymbrium Bourgaeanum).  
Eugène Bourgeau (1813-1877), bonaniste et explorateur     Ce nom Bourgeauana (qui connaît des variantes Bourgaena, Bourgaeana, voire Bourgeana entre lesquelles nous ne ne pouvons trancher pour l’instant) est un adjectif néolatin formé sur le nom du botaniste et explorateur français Eugène Bourgeau (1813-1877), en l’honneur de qui ont été également dénommées des montagnes canadiennes. Natif de Brizon (Hautes-Alpes), et botaniste, il collecta des plantes en Espagne, en Afrique du Nord et dans les îles Canaries, avant de se joindre à la célèbre expédition scientifique Palliser, qui explora les Montagnes Rocheuses canadiennes entre 1857 et 1860. Il semble que les spécimens qu’il a collectés aux îles Canaries soient conservés actuellement, au moins partiellement, à Berlin.   
  
  

Localisation et caractères physiques 

Descurainia Bourgeauana au mois de mars (© inconnu, 2001)     Dans la zone de haute montagne, sur un sol volcanique encore jeune règne un climat extrêmement variable avec des étés chauds et secs, un intense rayonnement ultraviolet, et de fortes gelées et de la neige en hiver. La région a une forte proportion d’espèces endémiques, tant végétales qu’animales, qui sont adaptées à la survie dans ces conditions extrêmes. Les plantes, généralement éparses, adoptent usuellement une forme de «coussin» et présentent des caractères adaptés à la sécheresse, par exemple de profondes racines. 

C’est dans ce milieu que pousse la hierba pajonera, autrement dit la Descurainia bourgeauana à fleurs jaunes. C’est l’une des rares plantes à coloniser les parties les moins jeunes du sol volcanique sur le plateau appelé Cañadas, au centre de l’île.Descurainia Bourgeauana au mois de mai (© Primoz Jakopin, 2002)  
   
     Les autres Descurainia endémiques de l’île de Tenerife sont la Descurainia Gonzalezii, la Descurainia Lemsii et la Descurainia Millefolium, auxquelles il faut joindre la Descurainia Artemisiodes, endémique de l’île voisine de Gran Canaria. 
  
     

Bibliographie

     E. COSSON, «Notice sur les voyages et sur les collections botaniques de M. Eugène Bourgeau (lue à Bonneville, Haute-Savoie)», in Bulletin de la Société Botanique de France 13 (1866), pp. L-LVI.  
  
     ATAN (Asociación Tinerfeña de Amigos de la Naturaleza), «Memoria de actividades de la comisión forestal de ATAN, año 1999», in Boletines, http://www.atan.org/boletin/0599/memoria99.htm (en ligne en 2003). 

         «16 de Mayo Excursión programada a Guajara. Subimos a la montaña por su parte delantera, partiendo del Parador de Las Cañadas. El recorrido fue sumamente interesante, pues la vegetación de Las Cañadas estaba comenzando a florecer. Concretamente, vimos en flor a la hierba pajonera (Descurainia bourgeauana), etc.la salvia de cumbre (Nepeta teydea), los tajinastes del Teide (Echium wildpretii), los alhelíes del Teide (Erysimum scoparium), la retama del Teide (Spartocytisus supranubius) y la margarita del Teide (Argyranthemum tenerifae). Pero lo más espectacular fue ver plantas más insólitas, como el perejil de cumbre (Pimpinella cumbrae), el rosal del guanche (Bencomia exstipulata), el Peralillo de Cumbre o la Violeta del Teide (Viola cheiranthifolia), llena de flores.   
         «En lo alto del pico, pudimos disfrutar de las magníficas vistas, gracias al día que hacía, con la atmósfera muy limpia. Al bajar del pico, pasamos por la fuente que hay cerca de la Degollada de Guajara. Tenía una pequeña cantidad de agua, pero de una calidad excelente.»
     ANONYME, «Pflanzen Teneriffas vom März 2001», http://members.fortunecity.de/benno8/teneriffa01/teneriffa.html (en ligne en 2003) [d’où notre deuxième image]. 

     MINISTERIO DE MEDIO AMBIENTE [des Canaries], «Una Flora rica y espectacular», http://www.mma.es/parques/lared/teide/visita/flora.htm, 2001 (en ligne en 2003): 

         «En las Cañadas la vegetación encuentra verdaderas dificultades para establecerse. Esto es debido a que los materiales que forman el suelo son muy finos e impermeables. De nuevo son la retama, el codeso y la hierba pajonera las especies más características. La hierba pajonera (Descurainia bourgeauana) se cubre de flores amarillas que permanecen en la planta después de la fructificación, con un nuevo color pajizo hasta la nueva floración, etc.». 
     R. MIDDLETON, «High altitude zone», & «Some examples of endemic plants (with places you may see them)», in The Biogeography of Tenerife http://www.hull.ac.uk/geogmods/html/high_altitude.html & http://www.hull.ac.uk/geogmods/html/endemic_plants.html, 2002 (en ligne en 2003). 
  
     Primoz JAKOPIN, «Tenerife, end of May 2002, Las Cañadas del Teide, 17 pictures» & «Tenerife 2002, Los Roques de Garcia, 22 pictures» http://www.jakopin.net/primoz/slike/tf2002ct.html & http://www.jakopin.net/primoz/slike/tf2002rd.html2002 (en ligne en 2003). [spécialement: «5289. A heap of Teide straw, Descurainia bourgeauana, on the north slope of Montaña Majúa» & 5356. Teide straw, Descurainia bourgeauana, heaps on the northern slope of Montaña Majúa, against the evening light» d’où nos image 1 et 3.] 

     ANONYME, «Sisymbrium - Crucíferae (Hierba pajonera)», in Teneriffa im Wandel der Zeit, http://www.teneriffa-site.de/flora/Sisymbrium.htm (en ligne en 2003) [3 photographies: Corral del Niño]. 

     Alberto X., «Hierba Pajonera», in Fotografias / Islas Canarias / Tenerife», in Fotografías de paisajes naturales, http://ret0057t.eresmas.net/Canarias2.htm & 
http://ret0057t.eresmas.net/Fotos/Landscape/Paginas/canarias57.htm (en ligne en 2003): 

    «Paisaje del malpaís existente en el interior de las Cañadas del Teide, donde sobre la lava negra crece la hierba pajonera y otras especies endémicas, que destacan por sus pequeñas flores amarillas.A medio término destaca la negra colada procedente de las narices del Teide, que destaca del fondo más pardo.» 
     ANONYME, «Canadas» [en allemand], http://www.teneriffa.org/canadas.htm (en ligne en 2003]. 
  
     Dolores CORBELLA, Cristina G. de URIARTE & Clara CURELL [Profesoras del Dpto. de Filología Francesa y Románica, Universidad de La Laguna],  «Relacionaes entre Canarias y Francia», in http://nti.educa.rcanaria.es/culturacanaria/frances/frances.htm (en ligne en 2003). [mention des séjours de Berthelot et Webb, auteurs du genre Descurainia, puis de Bourgeau, qui a donné son nom à l’espèce Bourgaena/Bourgaeuana]. 
   
     Ángel Bañares BAUDET, «Typification of five names of endemic Canarian Aichryson species (Crassulaceae) described by C. Bolle», De Herbario Berolinensi Notulae No. 35, http://www.bgbm.org/BGBM/research/willdenowia/Vol+27+p+281-284.txt, en ligne en 2003 [mention de prélèvements botaniques opérés par Bourgeau et Webb aux Canaries et conservés à Berlin]. 
  
     Bruce A. HAIG, «Botanist Eugene Bourgeau », in Explorers Sketchbook Series, http://www.ourheritage.net/hector_pages/Bourgeau.html (en ligne en 2003: d’où notre photigraphie). 
 
     Sources: La Toile en décembre 2002. Voir la bibliographie.
 
 
Autres espèces du genre Descurainia
     
 
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