Rue des Belles-Croix. — Elle fait suite à la route d’Orléans, qui a été
élargie depuis cet endroit jusqu’au hameau de Villesauvage (1). Son nom lui vient sans doute de croix qui étaient
plantées autrefois à sa jonction avec d’autres rues. |
(1)
Mém. de l’académie des sciences de 1754.
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A
droite de cette rue, en venant à Étampes, on voyait encore
en 1842 une ancienne auberge à relais du Sauvage qui existait déjà
en 1526, car le cortége qui accompagnait les restes de la reine Claude
de Franco y dépensa «dix sols pour huit pintes de vin cleret
viel.» A l’hôtel Saint-Jullien, dont nous n’avons pu déterminer
l’emplacement, on y dépensa «cinquante-deux sols pour treize
septiers de vin cleret nouveau ( 2).»
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(2) Compte de la dépense pour la translation
des restes de la reine Claude. Bibl. nat., manuscr.
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L’auberge
du Sauvage, qui appartient aujourd’hui à M. Richard-Boudier, ne doit
pas être confondue avec celle du même nom qui était située
près de la porte Evezard ou du Sauvage à une époque
encore plus ancienne.
A gauche de la rue des Belles-Croix, il y a une
importante fabrique de lampes de tous systèmes, fondée en
1831, et occupant cinquante ouvrier.
A gauche, en face de la rue de Charpeaux, on voyait
l’auberge de [p.102] la Sentine, supprimée
vers 1846, et, en face le Sauvage les anciennes auberges des Belles-Croix
et du Point-du-Jour, supprimées vers le commencement du siècle.
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Rue de Charpeaux. — Rue faisant presque un demi-cercle en partant de la rue précédente,
à gauche, pour revenir à ladite rue après avoir longé
la rivière Chalouette.
Au dire de certaines gens, et nous donnons leur
opinion sous toutes réserves, le nom de Charpeaux signifie que c’est
le reste d’un pays écharpé, déchiré, par suite
d’un tremblement de terre qui aurait bouleversé le faubourg à
une époque reculée.
Cette rue formait autrefois un hameau bien distinct
de la ville, qui était exempté, comme les autres hameaux,
des droits d’octroi que l’on payait en ville (1). La ferme de Charpeaux,
qui fut supprimée en 1842 par suite du tracé du chemin de fer
d’Orléans, était située près de la rivière
et aboutissait, d’une part, à la rue de Charpeaux et, d’autre part,
à la sente au Chat, ancien chemin également supprimé
qui rejoignait le chemin de Châlo-Saint-Mard.
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(1) Arrêt du Conseil d’État du 26 avril
1735, concernant les hameaux et écarts de l’élection d’Étampes.
Paris, 1741, in-4.
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Rue de la Treille. — A gauche de la rue Saint-Martin. La rue de la Treille s’appelait
anciennement «ruelle de l’Escu», à cause de l’auberge
où pendait pour enseigne l’écu de France, située au
coin de cette rue, et qui n’existait déjà plus au XVIIIe siècle.
Une carte par1ante, à laquelle nous empruntons
ces détails, nous apprend qu’en 1774 un nommé Desmorets remplissait
les fonctions d’exécuteur de la haute justice à Étampes
(2).
Il demeurait probablement en cette rue, où
il possédait un bien, car un arrêt du Parlement du 31 août
1709 prescrit au bourreau de demeurer en dehors de l’enceinte des villes,
à moins que ce ne soit au pilori, où un logement lui était
donné par sa nomination délivrée par le roi (3).
Il ne reste plus de cette rue que ses deux amorces
avec la rue Saint-Martin qui forment aujourd’hui deux impasses. [p.103]
|
(2) Archives nationales.
(3) Denizart, Coll.
de décisions nouvelles.
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Rue Reverselleux. — A droite de la
rue du Pont-d’Orléans, et en face de la rue de la Treille.
La rue Reverseleux autrefois Reverselieu, est
très-ancienne; elle limitait le faubourg Saint-Martin, fortifié,
et fait un coude en allant rejoindre la rue Badran.
Fleureau nous apprend que les Célestins
de Marcoussis avaient droit de justice haute, moyenne et basse sur le hameau
de Villesauvage, de la paroisse Saint-Martin, «et sur toute la rue
de Reverselieu de ce faux bourg, jusques au pont de Rameray, dans laquelle
est le siége de cette justice (1).»
Reverseleux signifie, dit-on, retourné
par les eaux, par suite d’un tremblement de terre qui aurait eu lieu à
Étampes dans la plus haute antiquité.
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(1) Fleureau, p. 32.
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Rue Badran. — Longe
la rive gauche de la Chalouette et fait tourner les deux moulins de ce nom:
Badran inférieur et Badran supérieur.
Ces moulins sont très-anciens: Claude
Dureuil, chirurgien de l’Hôtel-Dieu d’Étampes était
propriétaire de l’un d’eux en 1778.
Ils ne sont séparé que par une
cloison et forment deux locations distinctes; on les appelle quelquefois
moulins Caroline.
Un peu au-dessous est le moulin Baildar ou Charpentier,
qui appartenait en 1778, à J.-B. Hardy.
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Rue Braban. — Cette
rue qui est derrière l’église Saint Martin, conduit au moulin
Braban, situé au-dessous du moulin Baildar, et dont Éloi Angiboust
était propriétaire en 1785.
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Rue du Cimetière. — Devant la tour penchée de l’église Saint-Martin.
Cette rue indique l’ancien emplacement du cimetière Saint-Martin, qui
était dans le petit carrefour triangulaire au sud de l’église.
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Rue de la Pirouette. — Dans cette rue, qui part de la rue Braban, est l’ancien moulin
de la Pirouette, appelé quelquefois [p.104] moulin Gresland, situé au-dessous
du moulin Braban, et reconstruit en 1777 par Etienne Conty, parce qu’il menaçait
ruine.
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Rue de l’Ouche.
— Va de la rue Saint-Martin à une place dépendant d’un
terrain appelé l’Ouche, vieux mot signifiant terre labourable, clos
de fossé ou de haies (1). Les anciens Fossés du faubourg fortifié passaient
du reste par là. La place où a lieu la fête Saint-Martin
appartient à la fabrique de la paroisse, qui en touche les revenus.
Sous la Révolution, l’Ouche devint le Champ de l’Union.
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(1) Trévoux, Dictionn. univ.
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Rue de l’École. — Va aussi de la rue Saint-Martin à l’Ouche. A son extrémité,
qui touche à la rivière Chalouette est le moulin de l’Ouche
ou moulin Pierre, primitivement moulin Lépais, du nom du propriétaire
qui fut autorisé à l’établir en 1805, sur la chute usurpée
du moulin de Chauffour (2). Le moulin de l’Ouche nécessita en 1842 un grand détour
du cours d’eau.
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(2) Manuscrit des moulins.
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Rue de Chauffour. — A gauche de la rue Saint-Martin et conduisant au moulin très-ancien
de Chauffour, sur la Louette, ayant appartenu à Louis-Philippe d’Orléans,
et qui, devenu propriété nationale, fut acheté vers 1796
par Jean-Sébastien-Noël Aubin. Il est question de ce moulin dans
des lettres patentes de Louis XI, datées de Milly, 16 octobre 1474
(3).
La rue de Chauffour aboutit au beau point-viaduc
de Chauffour, où le chemin de fer d’Orléans traverse la Louette
et la vallée de Saint-Hilaire. A côté est un beau pont
analogue appelé pont de Charpeaux, sur la Chalouette, et correspondant
à la vallée de Châlo-Saint-Mard.
Au dessous du moulin de Chauffour est le moulin
de la Ferté, qui s’appelait moulin Chamois à la fin du dernier
siècle. On l’appelait aussi moulin à peau. Ainsi que son nom
l’indique, ce moulin était occupé à préparer
les chamois ou peaux de chèvres sauvages. [p.105]
|
(3) De Montrond, t.
II, p. 31.
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Rue de Saclas. —
A droite, au bout de la rue Saint-Martin. Ainsi nommée parce qu’elle
mène au bourg de Saclas, ancien Salioclita des Romains, l’un des dix
cantons de l’arrondissement d’Étampes au commencement du siècle.
La rue de Saclas est en même temps le chemin
de grand communication n°45 d’Étampes à Autruy sur lequel
on a découvert les traces certaines d’une ancienne voie romaine.
Au commencement de cette rue, à gauche,
est le moulin Bonté ou de Saclas, construit par Bonté en 1768
et exploité alors par Ingé (1).
Au coin de la rue de Saclas et de la rue du Haut-Pavé,
à gauche, on voyait autrefois un Ecce-Homo qui a fait donner son
nom à cette petite place. La tête du Christ qui en provient
figure au musée d’Etampes.
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(1) Manuscrit des moulins.
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Rue de Bressault. — Au bout de la rue de Saclas, à droite et à gauche.
Elle forme en même temps le hameau de Bressault, qui était autrefois
plus important qu’aujourd’hui, car son nom figure souvent sué les vieux
titres. L’ancienneté serait déjà suffisamment prouvé
par l’examen des portes en pierre, d’une architecture monumentale, qui servent
maintenant de portes de jardins.
Au coin de cette rue et de la rue de la Digue
est le moulin très-ancien de l’hospice ou de l’Hôtel-Dieu, autrefois
de la Maladrerie, qui appartenait primitivement à la maladrerie Saint-Lazare,
et qui échut à l’Hôtel-Dieu lors de la suppression de
la maladrerie à la fin du XVIIe siècle. Ce moulin était
l’un des quatre d’Étampes dont le propriétaire avait droit
de chasse à une bête, sans rien payer au fermier du domaine
(2).
Le moulin de l‘hospice appartient toujours à
l’Hôtel-Dieu.
|
(2) Fleureau, p. 463.
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Rue de la Digue. — Commence à droite,
au bout de la rue de Saclas. C’est plutôt un chemin qu’une rue longeant
la Chalouette, et formant anciennement une muraille ou une digue, quand l’eau
remplissait les fossés du faubourg Saint-Martin.
Au bout de cette rue et entre les moulins de
l’Hôtel-Dieu et de la [p.106] Pirouette, sur la Chalouette, est celui la Trinité, qui
est, aussi très-ancien. Il s’appelait anciennement moulin de Chantereine
et formait le principal bien du couvent des Mathurins d’Étampes jusqu’au
XVIIIe siècle. Philippe Dufresne, prieur de la Trinité, en était
propriétaire en 1777. Il a été reconstruit en 1790 (1); il fut vendu comme
bien national, le 7 avril 1791, à Joseph Doucet, meunier, moyennant
95,000 fr. En aval du moulin de la Trinité est celui de la Digue,
qui lui est contigu.
Dans la rue de la Digue on a utilisé,
pour construire un mur de jaardin, une belle pierre sculptée qui
provient sans cloute d’une clé de voûte d’un ancien convent
d’Étampes; on y lit au-dessous d’une tête la date de 1560.
|
(1) Manuscrit des
moulins.
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Rue Saint-Martin. — Fait suite à la rue des Belles-Croix, traverse le faubourg
Saint-Martin en passant auprès de l’église de ce nom, et se
termine à la rue de Saclas, auprès du pont sur la Louette, appelée
autrefois le Pont des Deux-Arches.
Anciennement, elle s’appelait rue du Faubourg-Saint-Martin,
et à la Révolution elle prit le nom de rue des Bonnets-Rouges
(2). La section
de cette rue allant de la rue des Belles-Croix à la rivière
s’appelait autrefois rue du Pont-d’Orléans.
Au n°131 est l’auberge moderne à l’enseigne
de la Porte-d’Orléans, tenue actuellement par M. Renoult. Il y avait
ensuite plusieurs auberges supprimées vers 1830 et 1840, et tenues
en dernier lieu : le croissant (n°61) par M. Caquet; le Soleil-d’Or
(n°53) par M. Ronceray; le Cygne (n°19) par M. Billard, et la Bénédiction
de Jacob (n°15) par M. Charpentier.
A gauche, au n°108, était l’ancienne
auberge de M. Renoult, Au Champ-de-Mars, supprimée vers 1874 ;
le Papillon (n°98), tenu aujourd’hui par M. Gairault ; plus loin,
l’Hirondelle, tenue en dernier lieu par M. Hervé, et supprimée
vers 1835 ; au coin des rues Saint-Martin et Saint-Jean, l’ancienne
auberge à l’enseigne du Grand-Saint-Martin, tenue en dernier lieu
par Destouches.
A gauche, presque ne face de l’église,
est une ancienne ferme appelée la Grande-Maison, dans laquelle est
un puits appelé le Puits du [p.107] Palais, et le carrefour qui est
en face de cette maison s’appelait le Carrefour du puits du palais. Les habitants
connaissent cette tradition rapportée dans le manuscrit de Baron.
A côté, dans la maison de M. Clément,
mécanicien, il y avait autrefois un cabaret avec cette pittoresque
enseigne: Ici on vend du vin sans eau. Au n°30 bis est l’asile et l’école
de Sœurs de Saint-Martin, et au n°22 la nouvelle école communale.
|
(2) Archives municipales.
|
C’est dans cette rue, au n°24, qu’était situé le couvent
de la Trinité ou des Mathurins, dont ou voit encore des vestiges importants.
Le couvent fut remplacé par une brasserie qui était à
l’origine, vers 1855, une fabrique de conserves de légumes occupant
en certaines saisons plus de deux cents personnes. Cette brasserie est également
supprimée.
Le couvent des Mathurins d’Étampes a été
établi, vers l’an 1200, du vivant même dé saint Jean
de Matha, fondateur de l’ordre des Mathurins ou Trinitaires, sur l’emplacement
de l’aumônerie des Bretons. On y voyait deux corps de logis, une église
dédiée à saint André, un cloître, un pressoir
et un jardin allant jusqu’à la Louette (1).
Nazare Anroux, qui prononça en 1652 l’oraison
funèbre de Louis Petit, grand-maître de l’ordre, était
ministre du couvent d’Étampes, aumônier et prédicateur
du roi, et vicaire du pontife grand ministre de tout l’ordre (2).
En 1778, il n’y avait dans ce couvent que le
ministre, deux ou trois religieux prêtres et un frère (3).
La maison conventuelle, vendue comme bien national,
fut achetée le 21 février 1791 par Claude-André-Exupère
La Bigne, écuyer cavalcadour à Etampes, moyennant 40,100 fr.
(4).
Les armes du couvent des Mathurins d’Etampes
étaient: «De sable à une bande d’or, et un chef d’argent
chargé d’un triangle de gueules (5).» |
(1) Fleureau, p. 4.
(2) V. les notes
4 et 5.
(3) Almanach
de Sens de 1778. — Manuscrits particuliers.
(4) Archives départementales.
(5) Armorial
général de d’Hozier.
|
Entre les Mathurins et les moulins du domaine, au n° 18, il y [p.108] avait jusqu’en 1858
une importante tannerie dirigée par M. Godin, et située presque
en face de son moulin à tan.
Aujourd’hui il y a en cet endroit la Malterie
d’Étampes, c’est-à-dire un établissement où l’on
prépare l’orge et autres produits qui servent à la fabrication
de la bière.
|
|
Il y a deux moulins très-anciens, situés en amont et en aval
et près du pont des Deux-Arches. Ils appartenaient au roi Louis-le-Jeune
au XIIe siècle, et ayant été confisqués sur les
princes d’Orléans ils dépendaient encore du domaine national
à la Révolution, quand ils furent achetés le 16 prairial
an IV par Jacques Huet, moyennant 164,658 fr. (1).
L’un de ces moulins, appelé Branleux-d’en-Haut
ou simplement d’En-Haut, était la propriété de la veuve
Huet en 1809, qui alors demanda et obtint l’autorisation de le reconstruire
sur de nouveaux fondements et et près du pont des Deux-Arches (2). Cette usine, appelée
aussi moulin Hérissez, est mixte.
|
(1) Archives départementales.
(2) Manuscrit des
moulins.
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L’autre moulin, appelé Branleux-d’en-Bas ou simplement d’En-Bas ou
Chedeville, était exploité en 1768 par la veuve Pierre Conty,
lorsqu’il dépendait du domaine (5).
|
(3) Id.
|
Un peu au-dessous de ces moulins, il y avait un petit moulin à tan,
moulin moderne qlui fut supprimé en 1858, par suite de la mort subite
du ppropriétaire, Alfred Godin.
Nous avons déjà dit qu’en 1652
les combats les plus acharnés se livrèrent en ce lieu, sur
les bords de la Louette et près du pont (4).
|
(4) Fleureau, p. 271.
|
Rue du Moulin-à-Peau. — A gauche de la rue Saint-Martin et longeant la Louette, près
du moulin Branleux supérieur. Cette rue conduit à la fonderie
d’Étampes et à l’ancien moulin Chamois.
Dans cette rue, il y eut en 1652 un combat
très-sanglant. «Les Enfants-Perdus, conduits par un officier
de Picardie, tous l’épée à la main, donnèrent
d’abord avac tant de vigueur par la rue qui passe au long du moulin qui est
au-dessus du pont, qu’ils [p.109] coupèrent les régiments de Condé et les
Allemans, forcèrent les régiments de Bourgogne et entrèrent
à l’hôpital de Saint Jean (1)....»
|
(1) Fleureau, p. 271.
|
Rue Saint-Jean.
— A gauche de la rue Saint-Martin et faisant suite à la rue de Saclas.
Son nom lui vient de l’hôpital Saint-Jean ou refuge des pauvres qui
était au coin de cette rue et de celle du Haut-Pavé. Il existait
dès l’an 1055 et possédait un arpent de terre le long de la
rivière (2). En 1648, d’après un pouillé de Sens, son revenu
était de 8,000 livres.
Au même endroit, qui était autrefois
la place de l’Ecce-Homo, on montre une borne sur laquelle Ravaillac aurait
cassé la pointe de son poignard régicide, ce qui fait que
plusieurs personnes de cette ville furent impliquées dans le procès
de Ravaillac. M. Chaudé nous promet pour cette affaire la publication
de documents inédits très-intéressants.
|
(2) Id., p.
464.
|
C’est vers l’extrémité de la rue Saint-Jean qu’on voit depuis
1844 le cimetière Saint-Gilles, et depuis 1846 l’école des
Frères du quartier Saint-Martin. La maison fut donnée à
ces religieux, en mars 1859, par Mme veuve de la Bigne, et le jardin en 1865,
suivant un testament du comte de Bonneveau.
Au XVIIe siècle, une ruelle au Loup, vers
le carrefour de l’Ecce Homo (3), n’était probablement autre que la rue Saint-Jean, qui
devint pendant la Révolution la rue de la Surveillance (4).
|
(3) Id., p 275.
(4) Archives municipales.
|
Rue du Haut-Pavé. — Fait suite à la rue Saint-Martin. Elle est située
dans un lieu élevé, a le pavé haut. D’après Fleureau,
le faubourg du Haut-Pavé était autrefois l’un des quatre de
la ville.
A gauche de cette rue, on voit d’abord une ancienne
porte sur surmontée d’une petite niche: c’est un reste de l’hôpital
Saint-Jean. Plus loin, c’est l’auberge ancienne de la Chasse, tenue aujourd’hui
par M. Benoît, ensuite le cabaret avec l’enseigne: A la Fourchette,
[p.110] rendez-vous des forts; enfin, au coin de la ruelle du Mouton,
on voyait, il y a une vingtaine d’années, une auberge à l’enseigne
du Mouton, tenue en dernier par Boutroue.
A droite, où on voit un marchand de tabac,
presque au coin de la rue de Saclas il y avait l’auberge importante de Saint-Nicolas,
supprimée en 1825, et tenue en dernier lieu par Jacquemard. Plus
loin, au n° 5, il y avait la très-ancienne auberge de l’Étoile,
tenue en dernier lieu par Dallier, et où l’on faisait arrêter
autrefois les forçats pour les restaurer.
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On trouve
page 110 une note de bas de page dont on ne sait pas à quele
point du texte elle se rapporte: (1) Archives
départementales.
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Ruelle du Mouton. — En face de la rue ou impasse du Vivier, et comme elle en dehors
de la ville. Les fossés se voient également entre cette rue
et celle des Remparts, qui la domine d’une hauteur d’au moins 4 mètres.
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|
Rue des Remparts. — Il existe plusieurs rues
des Remparts; celle-ci est appelée quelquefois rue des Remparts-Saint-Martin,
parce qu’elle était près de la porte Saint-Martin. Comme la
rue du Filoir, dont elle est le prolongement, cette rue ou plutôt cette
ruelle étroite est sur les anciens remparts de la ville.
C’est là qu’était situé
le redan ou demi-lune de la porte Saint Martin, dont les fossés avaient,
selon Fleureau, 6 toises de hauteur.
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Impasse du Vivier. — On voit dans les jardins avoisinant cette impasse les traces
des anciens fossés de la ville. Son nom lui vient sans doute d’un vivier
où l’on gardait le poisson, et qui aurait existé autrefois en
ce lieu ou dans les fossés eux-mêmes.
C’est en cet endroit qu’était situé
le cimetière de la paroisse Saint-Martin avant la Révolution,
et il devint celui de la paroisse de Saint-Gilles de 1821 à 1844;
on l’appelait le cimetière du Haut-Pavé.
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Rue du Filoir.
— Cette rue est sur les anciens remparts [p.111]
de la ville, et les ancien murs d’enceinte dominant des fossés profonds
se voient sur une grande partie de sa longueur. Elle aboutit aux Portereaux,
et on y voit tous les jours des cordiers occupés à filer.
Cette rue marque la limite des deux paroisses Saint-Martin et Saint-Gilles.
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Plan du quartier Saint-Gilles aux XVIIe et XVIIIe siècles,
reconstitué par Léon Marquis (1881)
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