CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Léon Marquis 
Le Quartier Saint-Martin d’Étampes
Les rues d’Étampes et ses monuments, chapitre II (§ 1er)
 
1881
   
Plan du quartier Saint-Martin aux XVIIe et XVIIIe siècle selon Léon Marquis (1881)
Plan du quartier Saint-Gilles aux XVIIe et XVIIIe siècles, reconstitué par Léon Marquis (1881)
 
     Voici la section consacrée par Léon Marquis au Quartier Saint-Martin. Ce quartier a connu des transformations assez importantes depuis 1881. C’est l’une des raisons qui donnent tout son prix à l’ouvrage de Frédéric Gatineau, Étampes en lieux et places, que nous avons mis en ligne dès 2003, ici.
Bernard Gineste, février 2006
 
     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer. Merci aussi de nous signaler toute coquille que vous constateriez.
   
 
CHAPITRE II: RUES D’ÉTAMPES
§ Ier. QUARTIER SAINT-MARTIN
 
[pp. 101-111]

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Plan du quartier Saint-Martin en 1881 selon Léon Marquis
Plan du quartier Saint-Martin en 1881 selon Léon Marquis

   
     Rue des Belles-Croix. — Elle fait suite à la route d’Orléans, qui a été élargie depuis cet endroit jusqu’au hameau de Villesauvage (1). Son nom lui vient sans doute de croix qui étaient plantées autrefois à sa jonction avec d’autres rues.
     (1) Mém. de l’académie des sciences de 1754.
     A droite de cette rue, en venant à Étampes, on voyait encore en 1842 une ancienne auberge à relais du Sauvage qui existait déjà en 1526, car le cortége qui accompagnait les restes de la reine Claude de Franco y dépensa «dix sols pour huit pintes de vin cleret viel.» A l’hôtel Saint-Jullien, dont nous n’avons pu déterminer l’emplacement, on y dépensa «cinquante-deux sols pour treize septiers de vin cleret nouveau ( 2).»
     (2) Compte de la dépense pour la translation des restes de la reine Claude. Bibl. nat., manuscr.
     L’auberge du Sauvage, qui appartient aujourd’hui à M. Richard-Boudier, ne doit pas être confondue avec celle du même nom qui était située près de la porte Evezard ou du Sauvage à une époque encore plus ancienne.

     A gauche de la rue des Belles-Croix, il y a une importante fabrique de lampes de tous systèmes, fondée en 1831, et occupant cinquante ouvrier.

     A gauche, en face de la rue de Charpeaux, on voyait l’auberge de
[p.102] la Sentine, supprimée vers 1846, et, en face le Sauvage les anciennes auberges des Belles-Croix et du Point-du-Jour, supprimées vers le commencement du siècle.

     Rue de Charpeaux. — Rue faisant presque un demi-cercle en partant de la rue précédente, à gauche, pour revenir à ladite rue après avoir longé la rivière Chalouette.
     Au dire de certaines gens, et nous donnons leur opinion sous toutes réserves, le nom de Charpeaux signifie que c’est le reste d’un pays écharpé, déchiré, par suite d’un tremblement de terre qui aurait bouleversé le faubourg à une époque reculée.
     Cette rue formait autrefois un hameau bien distinct de la ville, qui était exempté, comme les autres hameaux, des droits d’octroi que l’on payait en ville (
1). La ferme de Charpeaux, qui fut supprimée en 1842 par suite du tracé du chemin de fer d’Orléans, était située près de la rivière et aboutissait, d’une part, à la rue de Charpeaux et, d’autre part, à la sente au Chat, ancien chemin également supprimé qui rejoignait le chemin de Châlo-Saint-Mard.
     (1) Arrêt du Conseil d’État du 26 avril 1735, concernant les hameaux et écarts de l’élection d’Étampes. Paris, 1741, in-4.


     Rue de la Treille. — A gauche de la rue Saint-Martin. La rue de la Treille s’appelait anciennement «ruelle de l’Escu», à cause de l’auberge où pendait pour enseigne l’écu de France, située au coin de cette rue, et qui n’existait déjà plus au XVIIIe siècle.
     Une carte par1ante, à laquelle nous empruntons ces détails, nous apprend qu’en 1774 un nommé Desmorets remplissait les fonctions d’exécuteur de la haute justice à Étampes (
2).
     Il demeurait probablement en cette rue, où il possédait un bien, car un arrêt du Parlement du 31 août 1709 prescrit au bourreau de demeurer en dehors de l’enceinte des villes, à moins que ce ne soit au pilori, où un logement lui était donné par sa nomination délivrée par le roi (
3).
     Il ne reste plus de cette rue que ses deux amorces avec la rue Saint-Martin qui forment aujourd’hui deux impasses.
[p.103]


     (2) Archives nationales.

     (3) Denizart, Coll. de décisions nouvelles.
     Rue Reverselleux. — A droite de la rue du Pont-d’Orléans, et en face de la rue de la Treille.
     La rue Reverseleux autrefois Reverselieu, est très-ancienne; elle limitait le faubourg Saint-Martin, fortifié, et fait un coude en allant rejoindre la rue Badran.
     Fleureau nous apprend que les Célestins de Marcoussis avaient droit de justice haute, moyenne et basse sur le hameau de Villesauvage, de la paroisse Saint-Martin, «et sur toute la rue de Reverselieu de ce faux bourg, jusques au pont de Rameray, dans laquelle est le siége de cette justice (
1).»
     Reverseleux signifie, dit-on, retourné par les eaux, par suite d’un tremblement de terre qui aurait eu lieu à Étampes dans la plus haute antiquité.
     (1) Fleureau, p. 32.


     Rue Badran. — Longe la rive gauche de la Chalouette et fait tourner les deux moulins de ce nom: Badran inférieur et Badran supérieur.
     Ces moulins sont très-anciens: Claude Dureuil, chirurgien de l’Hôtel-Dieu d’Étampes était propriétaire de l’un d’eux en 1778.
     Ils ne sont séparé que par une cloison et forment deux locations distinctes; on les appelle quelquefois moulins Caroline.
     Un peu au-dessous est le moulin Baildar ou Charpentier, qui appartenait en 1778, à J.-B. Hardy.

     Rue Braban. — Cette rue qui est derrière l’église Saint Martin, conduit au moulin Braban, situé au-dessous du moulin Baildar, et dont Éloi Angiboust était propriétaire en 1785.


     Rue du Cimetière. — Devant la tour penchée de l’église Saint-Martin. Cette rue indique l’ancien emplacement du cimetière Saint-Martin, qui était dans le petit carrefour triangulaire au sud de l’église.

     Rue de la Pirouette. — Dans cette rue, qui part de la rue Braban, est l’ancien moulin de la Pirouette, appelé quelquefois [p.104] moulin Gresland, situé au-dessous du moulin Braban, et reconstruit en 1777 par Etienne Conty, parce qu’il menaçait ruine.

     Rue de l’Ouche. —  Va de la rue Saint-Martin à une place dépendant d’un terrain appelé l’Ouche, vieux mot signifiant terre labourable, clos de fossé ou de haies (1). Les anciens Fossés du faubourg fortifié passaient du reste par là. La place où a lieu la fête Saint-Martin appartient à la fabrique de la paroisse, qui en touche les revenus. Sous la Révolution, l’Ouche devint le Champ de l’Union.
     (1) Trévoux, Dictionn. univ.

     Rue de l’École. — Va aussi de la rue Saint-Martin à l’Ouche. A son extrémité, qui touche à la rivière Chalouette est le moulin de l’Ouche ou moulin Pierre, primitivement moulin Lépais, du nom du propriétaire qui fut autorisé à l’établir en 1805, sur la chute usurpée du moulin de Chauffour (2). Le moulin de l’Ouche nécessita en 1842 un grand détour du cours d’eau.
     (2) Manuscrit des moulins.

     Rue de Chauffour. — A gauche de la rue Saint-Martin et conduisant au moulin très-ancien de Chauffour, sur la Louette, ayant appartenu à Louis-Philippe d’Orléans, et qui, devenu propriété nationale, fut acheté vers 1796 par Jean-Sébastien-Noël Aubin. Il est question de ce moulin dans des lettres patentes de Louis XI, datées de Milly, 16 octobre 1474 (3).
     La rue de Chauffour aboutit au beau point-viaduc de Chauffour, où le chemin de fer d’Orléans traverse la Louette et la vallée de Saint-Hilaire. A côté est un beau pont analogue appelé pont de Charpeaux, sur la Chalouette, et correspondant à la vallée de Châlo-Saint-Mard.
     Au dessous du moulin de Chauffour est le moulin de la Ferté, qui s’appelait moulin Chamois à la fin du dernier siècle. On l’appelait aussi moulin à peau. Ainsi que son nom l’indique, ce moulin était occupé à préparer les chamois ou peaux de chèvres sauvages.
[p.105]



     (3) De Montrond, t. II, p. 31.
     Rue de Saclas. — A droite, au bout de la rue Saint-Martin. Ainsi nommée parce qu’elle mène au bourg de Saclas, ancien Salioclita des Romains, l’un des dix cantons de l’arrondissement d’Étampes au commencement du siècle.
     La rue de Saclas est en même temps le chemin de grand communication n°45 d’Étampes à Autruy sur lequel on a découvert les traces certaines d’une ancienne voie romaine.
     Au commencement de cette rue, à gauche, est le moulin Bonté ou de Saclas, construit par Bonté en 1768 et exploité alors par Ingé (
1).
     Au coin de la rue de Saclas et de la rue du Haut-Pavé, à gauche, on voyait autrefois un Ecce-Homo qui a fait donner son nom à cette petite place. La tête du Christ qui en provient figure au musée d’Etampes.
     (1) Manuscrit des moulins.


     Rue de Bressault. — Au bout de la rue de Saclas, à droite et à gauche. Elle forme en même temps le hameau de Bressault, qui était autrefois plus important qu’aujourd’hui, car son nom figure souvent sué les vieux titres. L’ancienneté serait déjà suffisamment prouvé par l’examen des portes en pierre, d’une architecture monumentale, qui servent maintenant de portes de jardins.
     Au coin de cette rue et de la rue de la Digue est le moulin très-ancien de l’hospice ou de l’Hôtel-Dieu, autrefois de la Maladrerie, qui appartenait primitivement à la maladrerie Saint-Lazare, et qui échut à l’Hôtel-Dieu lors de la suppression de la maladrerie à la fin du XVIIe siècle. Ce moulin était l’un des quatre d’Étampes dont le propriétaire avait droit de chasse à une bête, sans rien payer au fermier du domaine (
2).
     Le moulin de l‘hospice appartient toujours à l’Hôtel-Dieu.
       (2) Fleureau, p. 463.

     Rue de la Digue. — Commence à droite, au bout de la rue de Saclas. C’est plutôt un chemin qu’une rue longeant la Chalouette, et formant anciennement une muraille ou une digue, quand l’eau remplissait les fossés du faubourg Saint-Martin.
     Au bout de cette rue et entre les moulins de l’Hôtel-Dieu et de la
[p.106] Pirouette, sur la Chalouette, est celui la Trinité, qui est, aussi très-ancien. Il s’appelait anciennement moulin de Chantereine et formait le principal bien du couvent des Mathurins d’Étampes jusqu’au XVIIIe siècle. Philippe Dufresne, prieur de la Trinité, en était propriétaire en 1777. Il a été reconstruit en 1790 (1); il fut vendu comme bien national, le 7 avril 1791, à Joseph Doucet, meunier, moyennant 95,000 fr. En aval du moulin de la Trinité est celui de la Digue, qui lui est contigu.
     Dans la rue de la Digue on a utilisé, pour construire un mur de jaardin, une belle pierre sculptée qui provient sans cloute d’une clé de voûte d’un ancien convent d’Étampes; on y lit au-dessous d’une tête la date de 1560.

     (1) Manuscrit des moulins.
     Rue Saint-Martin. — Fait suite à la rue des Belles-Croix, traverse le faubourg Saint-Martin en passant auprès de l’église de ce nom, et se termine à la rue de Saclas, auprès du pont sur la Louette, appelée autrefois le Pont des Deux-Arches.
     Anciennement, elle s’appelait rue du Faubourg-Saint-Martin, et à la Révolution elle prit le nom de rue des Bonnets-Rouges (
2). La section de cette rue allant de la rue des Belles-Croix à la rivière s’appelait autrefois rue du Pont-d’Orléans.
     Au n°131 est l’auberge moderne à l’enseigne de la Porte-d’Orléans, tenue actuellement par M. Renoult. Il y avait ensuite plusieurs auberges supprimées vers 1830 et 1840, et tenues en dernier lieu : le croissant (n°61) par M. Caquet; le Soleil-d’Or (n°53) par M. Ronceray; le Cygne (n°19) par M. Billard, et la Bénédiction de Jacob (n°15) par M. Charpentier.
     A gauche, au n°108, était l’ancienne auberge de M. Renoult, Au Champ-de-Mars, supprimée vers 1874 ; le Papillon (n°98), tenu aujourd’hui par M. Gairault ; plus loin, l’Hirondelle, tenue en dernier lieu par M. Hervé, et supprimée vers 1835 ; au coin des rues Saint-Martin et Saint-Jean, l’ancienne auberge à l’enseigne du Grand-Saint-Martin, tenue en dernier lieu par Destouches.
     A gauche, presque ne face de l’église, est une ancienne ferme appelée la Grande-Maison, dans laquelle est un puits appelé le Puits du
[p.107] Palais, et le carrefour qui est en face de cette maison s’appelait le Carrefour du puits du palais. Les habitants connaissent cette tradition rapportée dans le manuscrit de Baron.
     A côté, dans la maison de M. Clément, mécanicien, il y avait autrefois un cabaret avec cette pittoresque enseigne: Ici on vend du vin sans eau. Au n°30 bis est l’asile et l’école de Sœurs de Saint-Martin, et au n°22 la nouvelle école communale.




     (2) Archives municipales.
     C’est dans cette rue, au n°24, qu’était situé le couvent de la Trinité ou des Mathurins, dont ou voit encore des vestiges importants. Le couvent fut remplacé par une brasserie qui était à l’origine, vers 1855, une fabrique de conserves de légumes occupant en certaines saisons plus de deux cents personnes. Cette brasserie est également supprimée.
     Le couvent des Mathurins d’Étampes a été établi, vers l’an 1200, du vivant même dé saint Jean de Matha, fondateur de l’ordre des Mathurins ou Trinitaires, sur l’emplacement de l’aumônerie des Bretons. On y voyait deux corps de logis, une église dédiée à saint André, un cloître, un pressoir et un jardin allant jusqu’à la Louette (
1).
     Nazare Anroux, qui prononça en 1652 l’oraison funèbre de Louis Petit, grand-maître de l’ordre, était ministre du couvent d’Étampes, aumônier et prédicateur du roi, et vicaire du pontife grand ministre de tout l’ordre (
2).
     En 1778, il n’y avait dans ce couvent que le ministre, deux ou trois religieux prêtres et un frère (
3).
     La maison conventuelle, vendue comme bien national, fut achetée le 21 février 1791 par Claude-André-Exupère La Bigne, écuyer cavalcadour à Etampes, moyennant 40,100 fr. (
4).
     Les armes du couvent des Mathurins d’Etampes étaient: «De sable à une bande d’or, et un chef d’argent chargé d’un triangle de gueules (
5).»
     (1) Fleureau, p. 4.


     (2) V. les notes 4 et 5.
     (3) Almanach de Sens de 1778. — Manuscrits particuliers.


     (4) Archives départementales.

     (5) Armorial général de d’Hozier.
     Entre les Mathurins et les moulins du domaine, au n° 18, il y [p.108] avait jusqu’en 1858 une importante tannerie dirigée par M. Godin, et située presque en face de son moulin à tan.
     Aujourd’hui il y a en cet endroit la Malterie d’Étampes, c’est-à-dire un établissement où l’on prépare l’orge et autres produits qui servent à la fabrication de la bière.

     Il y a deux moulins très-anciens, situés en amont et en aval et près du pont des Deux-Arches. Ils appartenaient au roi Louis-le-Jeune au XIIe siècle, et ayant été confisqués sur les princes d’Orléans ils dépendaient encore du domaine national à la Révolution, quand ils furent achetés le 16 prairial an IV par Jacques Huet, moyennant 164,658 fr. (1).
     L’un de ces moulins, appelé Branleux-d’en-Haut ou simplement d’En-Haut, était la propriété de la veuve Huet en 1809, qui alors demanda et obtint l’autorisation de le reconstruire sur de nouveaux fondements et et près du pont des Deux-Arches (
2). Cette usine, appelée aussi moulin Hérissez, est mixte.

     (1) Archives départementales.


     (2) Manuscrit des moulins.

     L’autre moulin, appelé Branleux-d’en-Bas ou simplement d’En-Bas ou Chedeville, était exploité en 1768 par la veuve Pierre Conty, lorsqu’il dépendait du domaine (5).
     (3) Id.
     Un peu au-dessous de ces moulins, il y avait un petit moulin à tan, moulin moderne qlui fut supprimé en 1858, par suite de la mort subite du ppropriétaire, Alfred Godin.
     Nous avons déjà dit qu’en 1652 les combats les plus acharnés se livrèrent en ce lieu, sur les bords de la Louette et près du pont (
4).
     (4) Fleureau, p. 271.
     Rue du Moulin-à-Peau. — A gauche de la rue Saint-Martin et longeant la Louette, près du moulin Branleux supérieur. Cette rue conduit à la fonderie d’Étampes et à l’ancien moulin Chamois.
      Dans cette rue, il y eut en 1652 un combat très-sanglant. «Les Enfants-Perdus, conduits par un officier de Picardie, tous l’épée à la main, donnèrent d’abord avac tant de vigueur par la rue qui passe au long du moulin qui est au-dessus du pont, qu’ils
[p.109] coupèrent les régiments de Condé et les Allemans, forcèrent les régiments de Bourgogne et entrèrent à l’hôpital de Saint Jean (1)....»
     (1) Fleureau, p. 271.
     Rue Saint-Jean. — A gauche de la rue Saint-Martin et faisant suite à la rue de Saclas. Son nom lui vient de l’hôpital Saint-Jean ou refuge des pauvres qui était au coin de cette rue et de celle du Haut-Pavé. Il existait dès l’an 1055 et possédait un arpent de terre le long de la rivière (2). En 1648, d’après un pouillé de Sens, son revenu était de 8,000 livres.
     Au même endroit, qui était autrefois la place de l’Ecce-Homo, on montre une borne sur laquelle Ravaillac aurait cassé la pointe de son poignard régicide, ce qui fait que plusieurs personnes de cette ville furent impliquées dans le procès de Ravaillac. M. Chaudé nous promet pour cette affaire la publication de documents inédits très-intéressants.

     (2) Id., p. 464.
     C’est vers l’extrémité de la rue Saint-Jean qu’on voit depuis 1844 le cimetière Saint-Gilles, et depuis 1846 l’école des Frères du quartier Saint-Martin. La maison fut donnée à ces religieux, en mars 1859, par Mme veuve de la Bigne, et le jardin en 1865, suivant un testament du comte de Bonneveau.
     Au XVIIe siècle, une ruelle au Loup, vers le carrefour de l’Ecce Homo (
3), n’était probablement autre que la rue Saint-Jean, qui devint pendant la Révolution la rue de la Surveillance (4).
     (3) Id., p 275.
     (4) Archives municipales.
     Rue du Haut-Pavé. — Fait suite à la rue Saint-Martin. Elle est située dans un lieu élevé, a le pavé haut. D’après Fleureau, le faubourg du Haut-Pavé était autrefois l’un des quatre de la ville.
     A gauche de cette rue, on voit d’abord une ancienne porte sur surmontée d’une petite niche: c’est un reste de l’hôpital Saint-Jean. Plus loin, c’est l’auberge ancienne de la Chasse, tenue aujourd’hui par M. Benoît, ensuite le cabaret avec l’enseigne: A la Fourchette,
[p.110] rendez-vous des forts; enfin, au coin de la ruelle du Mouton, on voyait, il y a une vingtaine d’années, une auberge à l’enseigne du Mouton, tenue en dernier par Boutroue.
     A droite, où on voit un marchand de tabac, presque au coin de la rue de Saclas il y avait l’auberge importante de Saint-Nicolas, supprimée en 1825, et tenue en dernier lieu par Jacquemard. Plus loin, au n° 5, il y avait la très-ancienne auberge de l’Étoile, tenue en dernier lieu par Dallier, et où l’on faisait arrêter autrefois les forçats pour les restaurer.
     On trouve page 110 une note de bas de page  dont on ne sait pas à quele point du texte elle se rapporte: (1) Archives départementales.
     Ruelle du Mouton. — En face de la rue ou impasse du Vivier, et comme elle en dehors de la ville. Les fossés se voient également entre cette rue et celle des Remparts, qui la domine d’une hauteur d’au moins 4 mètres.

     Rue des Remparts. — Il existe plusieurs rues des Remparts; celle-ci est appelée quelquefois rue des Remparts-Saint-Martin, parce qu’elle était près de la porte Saint-Martin. Comme la rue du Filoir, dont elle est le prolongement, cette rue ou plutôt cette ruelle étroite est sur les anciens remparts de la ville.
     C’est là qu’était situé le redan ou demi-lune de la porte Saint Martin, dont les fossés avaient, selon Fleureau, 6 toises de hauteur.

     Impasse du Vivier. — On voit dans les jardins avoisinant cette impasse les traces des anciens fossés de la ville. Son nom lui vient sans doute d’un vivier où l’on gardait le poisson, et qui aurait existé autrefois en ce lieu ou dans les fossés eux-mêmes.
     C’est en cet endroit qu’était situé le cimetière de la paroisse Saint-Martin avant la Révolution, et il devint celui de la paroisse de Saint-Gilles de 1821 à 1844; on l’appelait le cimetière du Haut-Pavé.

    Rue du Filoir. — Cette rue est sur les anciens remparts [p.111] de la ville, et les ancien murs d’enceinte dominant des fossés profonds se voient sur une grande partie de sa longueur. Elle aboutit aux Portereaux, et on y voit tous les jours des cordiers occupés à filer. Cette rue marque la limite des deux paroisses Saint-Martin et Saint-Gilles.

  
Plan du quartier Saint-Martin aux XVIIe et XVIIIe siècle selon Léon Marquis (1881)
Plan du quartier Saint-Gilles aux XVIIe et XVIIIe siècles, reconstitué par Léon Marquis (1881)
   

   
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Source: Saisie numérique en mode texte de Bernard Gineste, 2011.

 
Plan du quartier Saint-Martin en 1881 selon Léon Marquis
Plan du quartier Saint-Martin en 1881 selon Léon Marquis

 
BIBLIOGRAPHIE

Éditions


     Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes et ses monuments, Histoire - Archéologie - Chronique - Géographie - Biographie et Bibliographie, avec des documents inédits, plans, cartes et figures pouvant servir de suppléments et d’éclaircissement aux Antiquités de la ville et du duché d’Etampes, de Dom Basile Fleureau [in-8°; 438 p.; planches; préface de V. A. Malte-Brun], Étampes, Brière, 1881 [dont deux rééditions en fac-similé: Marseille, Lafitte reprints, 1986; Éditions de la Tour Gile, 1996].

     Bernard GINESTE [éd.],
«Léon Marquis: Les rues d’Étampes et ses monuments (1881)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-marquis.html, en cours depuis 2003.

     Bernard GINESTE [éd.], «
Léon Marquis: Le Quartier Saint-Martin (1881)» [réédition numérique illustrée en mode texte], in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis-rues02a.html, 2011.

Sur le quartier Saint-Martin d’Étampes

Fleureau
     Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Ancienneté d’Estampes les Vieilles (Antiquitez d’Estampes I, 3, 1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b03.html, 2004.
     Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: De la Fondation d’Estampes les Vieilles (Antiquitez d’Estampes I, 4, 1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b04.html, 2004.

Guibourgé
     Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: L’église Saint-Martin d’Étampes (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes601eglisesaintmartin.html, 2004.
     Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: Les Mathurins et l’hôpital Saint-Jean (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes603mathurinsetsaintjean.html, 2004.
     Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: La Croix de Vaux Mil Cent (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes604croixvauxmilcent.html, 2004.


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