CHAPITRE PREMIER
EXPOSÉ GÉNÉRAL
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Origines et Situation. — Étampois.
— Archidiaconé et doyenné.
— Bailliage. — Duché.
— Coutume. — Prévôté.
— Élection. — Gruerie.
— Maréchaussée. — Gabelle. — Commune. — Département. — District,
arrondissement et canton. — Monnaies. —
Sceaux. — Armes. — Usages. — Jeux et arbalétriers.
— Couvents, chapelles. — Fortifications. — Paroisses.
— Cloches. — Administration civile. — Administration municipale. —
Administration judiciaire.
— Administration financière.
— Administration militaire,
police. — Ponts et chaussées.
— Instruction publique. — Anciennes corporations. — Sociétés. — Voitures
publiques. — Géologie. —
Industrie et commerce. — Moulins. — Auberges et hôtels.
— Population. — Quartiers
et faubourgs. [— Tableau indicateur
des rues.]
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Origines et situation.
— Étampes est une ville très-ancienne, située
à 50 kilomètres au sud de Paris, dans une vallée
large et profonde.
La vallée se dirige du
sud-ouest au nord-est, de sorte que la ville a la plus belle orientation
possible. En la belle saison, les rayons solaires, qui viennent obliquement
dans la plupart des rues, produisent une ombre salutaire vers le milieu
du jour, et des collines élevées mettent les maisons et
les jardins à l’abri de la rigueur des hivers.
Le nom même de la ville semblait
indiquer cette heureuse situation à la plupart des historiens
anciens et modernes, qui font venir Étampes, autrefois Estampes,
en latin Stampæ, du mot grec Tempé,
qui signifie agréable, par analogie avec la belle
vallée de Tempé, en Grèce, chantée par les
poètes de l’antiquité païenne. [p.48] Telle n’est pas l’opinion
de M. E. Dramard, qui semble avoir résolu la question. Selon lui,
Étampes viendrait de Stang-paës,
pays d’étangs, ce qui est en effet très-vraisemblable (l).
L’emplacement a été
choisi d’une façon heureuse, à peu près à
égale distance de deux grandes villes, Paris et Orléans.
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(1) Dramard,
Origine d’Étampes, p.51; Abeille d’Étampes
du 30 janvier 1875.
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Le berceau d’Étampes est le faubourg Saint-Martin, remontant
à l’époque gauloise et existant avant l’ère chrétienne.
Par suite du séjour du roi Robert à Étampes, qui
y fît bâtir un palais et un château de forte structure,
une nouvelle ville se forma ou plutôt s’agrandit du côté
de Paris; elle s’appelait au moyen âge: Étampes-le-Châtel,
ou Étampes-les-Nouvelles, pour la distinguer de l’ancienne ville,
qui s’appelait Étampes-les-Vieilles (2).
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(2) Fleureau, Antiquités
d’Étampes, p.4.
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Étampes-le-Châtel
existait déjà avant le roi Robert, vu l’antiquité
de l’église Saint-Pierre remontant au roi Clovis, d’après
des traditions rapportées par Fleureau.
Il y a en France trois autres localités
qui s’appellent Étampes:
1° Une commune dans le canton
de Château-Thierry (Aisne);
2° Un hameau dans la commune
de Corbie (Somme);
3° Et un hameau dans la commune
de Cuq-Toulza (Tarn).
Pour la distinguer des autres, notre
cité s’appelait:
Au XIVe siècle, Étampes-sous-Orléans;
Au XVe siècle, Étampes-la-Vallée
(3).
En poésie, on dit quelquefois:
Étampes-la-Coquette, Étampes-l’Agréable.
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(3) Cloche de Notre-Dame
d’Étampes, citée plus loin.
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Dans
les fraîches prairies de la vallée, plantées surtout
de saules, d’aunes et de peupliers, serpentent des rivières
qui, selon la juste expression d’anciens géographes, «jamais
ne gèlent, ni jamais ne débordent.» Elles n’ont
pas même gelé durant l’hiver si rigoureux de décembre
1879, excepté toutefois la petite rivière des Prés,
à cause de ses nombreux barrages.
Formée pour ainsi dire par
la réunion de deux villes, Étampes est une des plus longues
villes de France pour sa population, qui est de 7,840 habitants.
Sa plus grande longueur, mesurée
de l’extrémité du faubourg [p.49] Saint-Martin à celle
du faubourg Evézard, atteint 3,500 mètres, sans compter
les écarts.
Charles-Quint, en parlant d’Étampes,
disait: «C’est une belle rue.»
Un autre a dit: «Cette ville
est grande et vague.»
Un troisième: «Sa forme
est longue, tirant vers la pyramidale.»
Le cosmographe Belleforest, dans
un langage imagé, s’exprime ainsi: «Estampes a un chasteau
beau et fort.... un collège et un petit fleuve fertile en escrevisses....
Son assiette est très-belle et très-plaisante, ayant un
vignoble fertile et le pays jadis bocageux.»
Le naïf Dom Morin dit à
son tour: «Cette ville est bâtie sur un haut, et au bas
d’un côté coule la rivière de Juine, nommée
d’Étampes, qui va se décharger aux portes de Corbeil dans
la Seine; de l’autre part, vers le midi, elle est environnée de
hautes montagnes de sablon, d’où l’on mène quantité
de tonneaux à Paris et autres villes pour écurer les vaisselles,
et au bas des montagnes sont des prés entre deux collines, ce
qui rend la situation de cette ville forte.»
Étampes était l’une
des douze bonnes villes de France, sous Philippe-Auguste.
Ce roi disait à Othon IV, empereur d’Allemagne, que c’était
une des meilleures cités du royaume après Orléans
et Paris.
Cette belle situation attirait autrefois
à Étampes les rois de France, qui y faisaient leur résidence.
Plusieurs ont habité le château d’Étampes, et du
Séjour ou palais des Quatre-Tours, qui sert aujourd’hui de Palais-de-Justice,
sont datées plusieurs chartes du XIe siècle. La plus
ancienne remonte à l’année 1030.
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Étampois.
— II est déjà question de l’Étampois ou du pays
d’Étampes dans des écrits de l’an 587 et de l’an 615.
C’est qu’à cette époque notre cité était
déjà le chef-lieu d’un pays d’une grande étendue,
d’un pagus gaulois, comprenant non seulement l’arrondissement d’Étampes,
mais un territoire deux fois plus grand, qui allait, suivant l’érudit
M. Guérard, de Bondoufle près Corbeil à Bullion
près Dourdan, et de Garencières à Monnerville et
à Maisse. Étampes, au VIIIe siècle, était
la capitale d’une province dont l’empereur
[p.50] Charlemagne fait mention dans ses Capitulaires,
qu’il publia en l’année 770 (1).
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(1) Fleureau, p.20;
Guérard, Polyptique de l’abbé Irminon,
p.64.
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Archidiaconé et doyenné
d’Étampes. — Étampes appartenait autrefois
au diocèse de Sens; sous Charlemagne, l’archidiaconé
d’Étampes était l’un des cinq de l’archevêché
de Sens, et il n’avait qu’un seul doyenné, celui d’Étampes.
L’archidiaconé était à
peu près de la même étendue que l’Étampois;
celui-ci comprenait en plus le doyenné de Rochefort, du diocèse
de Chartres. Étampes fut du diocèse de Sens jusqu’en 1790.
L’Église, qui aime tant les
anciens souvenirs, a conservé jusqu’à nos jours une
preuve palpable du haut rang que tenait Étampes dans le clergé
du diocèse: au chapitre de la cathédrale de Sens, il
y a encore aujourd’hui un prêtre qui porte le titre d’archidiacre
d’Étampes.
D’après un contrat de janvier
1275, Jean-Henry de Saint-Julien a vendu à Etienne, archidiacre
d’Étampes, en l’église de Sens, le port existant
sur la rivière d’Yonne, entre Saint-Julien-du-Sault et Villevallier.
Ledit archidiacre céda ce port sous certaines conditions, en
1277, à Gilon, archevêque de Sens (2).
Jusqu’au décret sur la constitution
civile du clergé (12 juillet et 24 août 1790), l’archidiacre
d’Étampes eut, à l’exclusion du chantre de Notre-Dame,
qui était chargé de la discipline du chœur et de la direction
du chant, toute juridiction sur les chanoines, vicaires et clercs de
ladite église (3).
Lors de la rédaction de la
coutume d’Étampes, en 1556, le cardinal de Bourbon, alors archevêque
de Sens, se fit représenter par «Maistre Guillaume Poissonet,
chanoine, archidiacre d’Étampes en l’église de Sens, et
Maistre Simon Charbonnier, doyen de la chrestienté dudit Estampes
(4).»
L’archidiacre d’Étampes, lors
de la promulgation de la constitution
[p.51] civile du clergé, était M.
Lestoré, natif de Lorris, en possession de ce titre depuis 1783.
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(2)
Arrêt du Conseil d’Etat du 30 janvier 1753, qui maintient l’archevêque
de Sens dans le droit de tenir des bacs sur la rivière d’Yonne.
Paris, Imprimerie royale, 1753.
(3) Fleureau, p.335.
(4) Coutume d’Étampes.
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Bailliage d’Étampes.
— C’était, dès la fin du XIIe siècle, le territoire
d’une juridiction administrée par un bailli royal, seigneur
haut justicier, chargé de rendre la justice aux assises et recevant
les appels du prévôt d’Étampes et des justices subalternes.
Les baillis
d’Étampes, Orléans, Bourges et Arras sont les premiers
qui furent établis en France. Nous avons trouvé, comme
ayant rempli ces fonctions à Étampes:
En l’année 1202, Hugues de
Gravelle; en 1217, Adam Héron; en 1227, Guillaume Menier; en
1236, Adam Pannetier; en 1265, Pierre d’Auteuil; en 1269, Garin Roussel
(il n’y eut point de bailli à Étampes de 1237 à 1246,
ni de 1271 à 1300) (l); en 1397, Jean
Davy (2); en 1432, Jean des Mazis (3); en 1514, Roger de Béarn (4); en 1539, Nicolas de Herbelot (5); en 1556, Nicolas Petau (6).
Tous ces
baillis étaient juges à robe longue, d’après une
ordonnance de confirmation de cet office par Charles X en 1570. Henri
III fit en 1554 un règlement pour les fonctions et gages du lieutenant-général
du bailli, et en 1555 un autre règlement pour l’exécution
des sentences de ce bailli (7).
Nous trouvons ensuite les noms suivants pour les baillis à robe
courte, qui devaient être gentilhommes de nom et d’armes, et
être âgés de trente ans au moins, d’après
une ordonnance de 1566:
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(1) Brussel, Nouvel examen des fiefs,
1750, in-4, t. I. — (2) Fleureau, p.543.
— (3) Id., p.545. — (4)
Id., p.215. — (5) Rapsodie.
— (6) Coutume d’Étampes;
Rapsodie. — (7) Compilation
chronologique. — (8) Fleureau, p.253. — (9)
Rapsodie.
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En 1588, Michel de Veillard (8); en 1602, Jean Camus, seigneur de Saint-Bonnet;
en 1628, Pierre du Bois, seigneur de La Fayette (9); en 1650, Henry
Camus, fils de Jean Camus et frère [p.52]
aîné de Camus, évêque
du Bellay et bienfaiteur d’Étampes (l);
en 1676, Pierre Boutet, seigneur de Marivaux (2); en 1722, Regnault, comte de Barres (3); en 1764, Guy-Henry de Valory; en 1774, Charles-Jean-Marie
de Valory, qui fut le dernier des baillis d’Etampes (4).
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(1)
Rapsodie, notes 31 à 31 ter,
et Inventaire sommaire des archives de Seine-et-Oise,
t. II. — (2) Rapsodie; Mercure
de 1702. — (3) Manuscrits particuliers.
— (4) Manuscrits particuliers et Inventaire
sommaire des archives départementales, t. II.
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D’après sa nomination par la princesse de Condé, dame
engagiste du duché d’Étampes, Adrien-Constant-Esprit
Renaud, comte de Barres, a été, par le roi, le 7 juillet
1722, pourvu en survivance de la charge de bailli, gouverneur et capitaine
des ville, château et duché d’Étampes, créée
par un édit d’octobre 1693, et dont son père était
pourvu.
Le ler avril 1760, le duc d’Orléans,
seigneur engagiste, nomma le marquis de Valory en survivance du comte
de Barres, et pour en jouir en cas de décès ou de démission
de celui-ci.
Le 6 octobre 1764, le comte de Barres
ayant donné sa démission, la charge de conseiller du
roi et bailli d’épée au bailliage d’Étampes fut
octroyée par Louis XV, le 4 décembre 1765, «à
Guy-Henry-Louis, marquis de Valory, lieutenant-général
des armées du roi, grand’croix de Saint-Louis, né le 12 novembre
1692, en reconnaissance des services rendus à l’Etat comme ambassadeur
de Prusse, fonction dont il s’est acquitté avec toute l’intelligence
et la capacité possibles (5).»
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(5)
Manuscrits particuliers.
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Le
nouveau bailli paya au trésor la somme de 2,000 livres pour
jouir du droit de survivance attribué à sa charge. Ses
gages n’étaient que de 200 livres par an; mais il avait les honneurs
et les prérogatives dus à son rang, et il jouissait d’une
foule de droits, privilèges, franchises, autorités et
libertés.
En 1740, le tribunal du bailliage
comprenait: le bailli, le président, lieutenant-général
civil et criminel; le lieutenant-général d’épée,
le lieutenant particulier, assesseur criminel; le lieutenant-général
des maréchaux de France, le lieutenant-général
de police, [p.53] conseiller
au bailliage et à la prévôté; l’avocat du roi,
le procureur du roi, le substitut, le greffier, huit procureurs et le
premier huissier (l).
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(1) Manuscrits
particuliers. — V. la note 12.
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Comme chef-lieu de l’un des bailliages du royaume, la ville d’Étampes
méritait de devenir chef-lieu de département. Plusieurs
tentatives qui furent faites à ce sujet échouèrent,
comme on le verra par la suite, ce qui contribua, avec d’autres causes,
à faire perdre à cette ville une partie de sa splendeur
passée. Le bailliage de La Ferté-Alais fut réuni
à celui d’Étampes en 1769 (2).
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(2) V. les notes 32
bis, 37 et 41.
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Duché d’Étampes.
— La seigneurie d’Étampes, fondée en 1240, n’était
d’abord qu’une baronnie érigée successivement en comté-pairie
et en duché-pairie.
Le duché d’Étampes
avait la même étendue, le même territoire que le
bailliage d’Étampes. Il comprenait, en 1553, quatre-vingt-une
paroisses et quatre-vingt-dix hameaux; il était beaucoup plus grand
que l’Étampois, car il s’étendait de Saint-Chéron
à Autruy du nord au sud, et de Denonville à la rivière
d’Essonne de l’ouest à l’est.
En 1536, François ler érigeait
Étampes en duché, pour en faire présent à
Anne de Pisseleu, qui devint par cela même duchesse d’Étampes;
il y incorporait les «chastellenies de Dourdan et de La Ferté-Alais;»
mais cette annexion dura peu, car dix ans après, à la
mort de son royal protecteur, la duchesse perdit tout. La seigneurie
de Dourdan fut vendue en 1549, par le roi Henri II, à François
de Lorraine; celle d’Étampes passa dans les mains de
Diane de Poitiers, favorite du roi.
Il y avait dans le duché d’Étampes,
en 1667, époque à laquelle écrivait dom Fleureau:
12,422 feux pour tout le duché; 2,106 feux pour la ville et les
faubourgs (3).
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(3) Fleureau, p.31.
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On comptait habituellement quatre habitants par feu, ce qui ferait
8,424 habitants pour la ville.
D’après un dénombrement
du royaume publié en 1709 et tiré des mémoires
des intendants fournis à cette époque, sur la demande [p.54] du roi, 1’élection d’Étampes
comprenait quarante-six paroisses dans lesquelles on comptait 1,329
feux (l).
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(1) Voir Dictionnaire
géographique d’Expilly, au mot Étampes.
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Coutume d’Étampes.
— Lors du dénombrement de 1709, il y avait à Étampes:
un bailliage, une prévôté, une justice royale
non ressortissante et un grenier à sel.
Le pays d’Étampes était
alors régi par la coutume d’Étampes, rédigée
en 1556 par des commissaires royaux, en présence des gens
des trois Etats desdits bailliage et prévôté et anciens
ressorts.
L’assemblée pour la rédaction
de la coutume se tint «en la salle du plaidoyer du Séjour
dudit Estampes.»
C’est encore dans cette salle du
Séjour que le tribunal de première instance de l’arrondissement
d’Étampes tient ses séances.
C’est depuis le 28 novembre 1518
que les juridictions diverses qui se sont succédé à
Étampes siègent dans cette salle. Auparavant les plaids
se tenaient au-dessus de la halle ou boucherie (2), c’est-à-dire au premier étage
de la halle qui était sur le petit marché, «dans
la paroisse, de Saint-Basile, au-dessous du château, et en la place
qui est devant l’église Notre-Dame (3).»
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(2) Fleureau, p. 212.
— (3) Id., p.98.
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Prévôté d’Étampes.
— La prévôté d’Étampes avait le même
territoire que le duché. Le prévôt avait la juridiction
en première instance sur la ville et les faubourgs, les villages
et les hameaux où il n’y avait pas de justice particulière,
et par appel sur les jugements des maires.
Cette prévôté
était l’une des quarante-cinq de France sous Philippe-Auguste.
Elle était du nombre des prévôtés qui ne
payaient rien à la sénéchaussée de France,
parce qu’il y avait dans chacune d’elles, en 1202, un palais ou château
royal dans lequel le grand sénéchal prenait son logement
comme aussi ses livrées, quand il allait tenir son assise au grand
jour dans ces villes. Il n’était dû au roi aucun droit de
gîte dans ces mêmes villes, au nombre desquelles étaient
Poissy et Dourdan, Mantes, Senlis, Melun (4).....
[p.55]
Le tribunal de la prévôté
comprenait en 1740: le président, le lieutenant, quatre conseillers
élus, le procureur du roi, le greffier, le premier huissier
et le receveur des tailles (l).
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(4)
Brussel, Usage des fiefs, 1727, in-4, t.I, p.439. — V.
dans la Rapsodie et à l’article Sceaux
les noms de quelques prévôts d’Étampes
(l) Manuscrits particuliers.
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Élection d’Étampes.
— L’élection d’Étampes était une division
administrative beaucoup plus petite que les précédentes,
et répondait à peu près à la circonscription
actuelle d’un arrondissement. Elle était l’une des vingt-deux élections
de la généralité de Paris. Chaque élection
avait un tribunal composé de plusieurs officiers, pour juger
les différends touchant les tailles, les aides et les gabelles.
Ce tribunal en connaissait seulement en première instance.
Le nom d’élection vient
de ce que, dans l’origine, les magistrats composant ce tribunal étaient
élus par le peuple ou par les Etats généraux.
L’élection d’Étampes,
qui comprenait quarante-sept paroisses entre les vallées de
la Juine et de l’Essonne, d’Étampes à Maisse et d’Etréchy
à Gironville-sous-Buno, était composée, au XVIIe
siècle, d’après Fleureau, d’un président, d’un
lieutenant particulier, d’un lieutenant assesseur, de deux élus,
d’un procureur du roi,
d’un greffier et de quelques sergents.
On trouve une carte de l’élection
d’Étampes dans l’atlas de la généralité
de Paris, publié en 1762 par l’abbé Régley. Une
carte minéralogique de cette élection a été
insérée, par notre compatriote Guettard, dans les Mémoires
de l’Académie des sciences de 1753. Cette carte donne des
renseignements intéressants sur les connaissances minéralogiques
de cette époque.
L’élection d’Étampes
était au sud de Paris, et placée entre les élections
de Melun, Paris, Nemours et la généralité d’Orléans.
En 1740, le tribunal de l’élection
comprenait: un président, un lieutenant, quatre conseillers
élus, un procureur du roi, un greffier, un premier huissier et
un receveur des tailles.
Il y avait encore à Étampes,
chef-lieu d’élection: un directeur des aides pour les bailliages
d’Étampes et de Dourdan, un receveur des aides, un contrôleur
des vingtièmes, un contrôleur des [p.56] actes des notaires, un entreposeur
des tabacs, un ingénieur des ponts et chaussées.
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Gruerie d’Étampes.
— La gruerie d’Étampes et de La Ferté-Alais était
une juridiction qui connaissait en première instance de toutes
les contestations au sujet des eaux et forêts de son ressort,
et des délits qui s’y commettaient.
Cette gruerie, l’une des sept de
la maîtrise particulière des eaux et forêts de
Paris, n’était composée que du buisson appelé
Mours-bois [ou bien faut-il lire Moursbois (?)],
avait une contenance de 149 arpents 29 verges, et le seigneur
d’Étampes en touchait les revenus (l).
L’officier qui exerçait cette
juridiction prenait le nom de gruyer.
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(1)
Piganiol de la Force, Nouvelle description de la France, 1753,
in-12, p. 15.
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Maréchaussée d’Étampes.
— La maréchaussée d’Étampes avait encore
le même territoire que le bailliage. C’était la gendarmerie
qu’on appelait ainsi autrefois, parce qu’elle était dirigée
par un prévôt des maréchaux (2).
Le roi Charles IX, par un édit
de l’année 1543, établit dans cette fonction Michel Brosset,
seigneur d’Anjanville.
Avant la Révolution, il n’y
avait à Étampes qu’un brigadier de la maréchaussée
et quatre cavaliers, placés sous les ordres d’un lieutenant
qui était à Melun (3). C’est
ce qui fait qu’en cas de trouble dans l’étendue du bailliage
d’Étampes, il fallait l’intervention de la maréchaussée
de Melun.
Il y avait en outre à Étampes,
en 1740, un lieutenant de la police royale et deux commissaires.
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(2) V. la note 2.
(3) État de la maréchaussée.
Paris, 1784.
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Gabelle d’Étampes.
— La gabelle ou grenier à sel avait une juridiction
plus étendue que celle du bailliage d’Étampes; elle s’étendait
de Linas à Gommerville du nord au sud, et de Rochefort à
Gironville-sous-Buno de l’ouest à l’est.
Les officiers de la gabelle, qui
siégeaient dans leur grenier à sel, situé près
de l’Hôtel-de-Ville, comprenaient, d’après Fleureau: [p.57] deux présidents,
deux grènetiers, deux contrôleurs, un avocat, un procureur
du roi, un greffier, et quelques huissiers et sergents.
Le nombre de ces officiers fut réduit,
à la fin du XVIIe siècle, à un président,
un grènetier, un contrôleur, un procureur du roi et un
greffier.
Étampes, qui appartenait à
la généralité de Paris, était un pays
de grande gabelle, c’est-à-dire où le sel se vendait
les plus hauts prix. Il y avait des généralités
dont les pays étaient de petites gabelles, où le prix du
sel était beaucoup plus bas, et les pays rédimés
ou exempts de gabelles.
En l’année 1697, nous voyons:
Michel Pichonnat, élu médecin contrôleur de la
gabelle d’Étampes; Jean-François Gabaille, grènetier
de la gabelle; Jacques Duvis, conseiller du roi, receveur des tailles
et gabelles (l).
En 1777, François-Alexandre
Frère était procureur du roi audit grenier à
sel. A sa mort, le 25 septembre 1777, il fut remplacé par Louis
Barbier, qui se démit, le 14 juillet 1779, en faveur de Jean
Champigny (2).
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(1)
Manuscrit de l’Armorial de d’Hozier.
(2) Manuscrit de l’acte
de nomination.
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Commune d’Étampes.
— La commune d’Étampes est une institution remontant
au roi Philippe-Auguste; mais la ville ne jouit pas longtemps de ce
privilège, car le même roi l’abolit en 1199. Elle paraît
avoir été rétablie en 1224, et il est même
probable qu’elle a été tolérée en tous
temps, même quand elle fut abolie (3).
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(3)
Guizot, Histoire de la civilisation en France, t. IV. Document
sur Étampes.
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L’érection définitive d’Étampes en commune remonte
au roi Louis XII. C’est par lettres patentes de mai 1514 qu’il établit
dans cette ville un maire et quatre échevins.
On lit dans ces lettres:
«Nous avons reçu l’humble
supplication de nos chers et bienaimés les manants et habitants
de la ville d’Étampes..... contenant qu’ils n’ont ni maison,
ni logis convenable pour mettre en sûreté leurs titres,
lettres, papiers, pancartes et autres choses appartenant à la
communauté, lesquels, faute d’être en lieu sûr, se
perdent et gâtent..... Lesdits suppliants feraient volontiers bâtir [p.58] une maison commune
en cette ville, feraient et députeraient maire et échevins,
et autres officiers nécessaires pour le bon régime et gouvernement
de ladite chose publique....
«Donnons et octroyons permission
de construire une maison commune de ville pour retirer et mettre
en sûreté leurs dits titres et papiers.... pour mettre
ordre au bien de la chose publique et traiter de leurs affaires communes.
Aussi qu’ils puissent dorénavent faire ériger et députer
en celle maison de ville maire et échevins, et autres officiers,
ainsi qu’on a coutume dans les autres villes de notre royaume ayant maison
commune de ville (l).....»
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(l) Fleureau,
p. 213.
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Telle qu’elle est actuellement, la commune d’Étampes remonte
à 1789, époque à laquelle les anciennes paroisses
furent remplacées par les communes. A une paroisse ancienne
correspond généralement une commune moderne: celle d’Étampes
se compose des cinq paroisses de l’ancienne ville.
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La commune d’Étampes est bornée à l’est par les
communes de Morigny et de la Forêt-Sainte-Croix; au nord par
celles de Brières-les-Scellées et Boissy-le-Sec; à
l’ouest par celles de Boutervilliers, Saint-Hilaire et Châlo-Saint-Mard;
au sud par celles de Guillerval, Saclas, Boissy-la-Rivière
et Ormoy-la-Rivière.
Elle a 8 kilomètres 8 du nord
au sud, et 12 kilomètres 8 de l’est à l’ouest.
Sa superficie est de 4,522 hectares,
ce qui est une grande étendue, si l’on songe que la superficie
moyenne des 36,068 communes de France est de 1,463 hectares.
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Département de Melun et Étampes.
— L’administration provinciale de la généralité
de Paris fut organisée à Melun en 1787. Cette généralité
fut divisée en douze départements dont chacun était
formé de deux ou trois élections, et divisé en
six arrondissements.
Les élections de Melun et
Étampes, qui étaient voisines, formèrent le département
de Melun et Étampes.
A l’assemblée provinciale de la
généralité de Paris qui eut lieu à Melun
le 11 août 1787, Marie-Elisabeth de la Vergne de Tressan, [p.59] vicaire général
du diocèse de Rouen, dernier abbé commandataire de l’abbaye
de Morigny, représentait le département de Melun et Étampes.
Le même personnage figure le
9 mars 1789 à la tête du clergé, à l’assemblée
générale des trois Etats du bailliage d’Étampes
(l).
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(l) Aubergé,
Étude sur l’administration provinciale.
Meaux, 1878, in-8. — H. de la Bigne, Les derniers abbés
de Morigny. Étampes, imprimerie de Aug. Allien (s. d.).
|
Le département de 1787, plus petit que le département
actuel, en fut cependant le point de départ; mais l’arrondissement
d’alors ne représentait qu’une division électorale.
A différentes époques,
surtout en 1790, la ville revendiqua l’honneur de devenir chef-lieu
du département: d’abord elle était chef-lieu de duché;
ensuite elle est éloignée de douze à dix-huit
lieues des grandes villes voisines: Paris, Chartres et Orléans;
son commerce et ses impôts sont très-importants: enfin,
son marché au blé et aux bestiaux est une des principales
sources de l’approvisionnement de Paris. Malgré cela, Versailles
fut choisi, quoique cette ville, bien près de Paris, eût
déjà le privilège d’être la résidence
du souverain (2).
|
(2) Précis
en faveur de la ville d’Étampes. De l’imprimerie de Prudhomme
(s. d.). (1790), in-4 de 4 pages.
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District, arrondissement et canton
d’Étampes. — En 1790, quand la France fut divisée
en quatre-vingt-trois départements, Étampes devint le
chef-lieu de l’un des neuf districts du département de Seine-et-Oise,
qui étaient: Versailles, Saint-Germain, Mantes, Pontoise, Dourdan,
Montfort, Étampes, Corbeil et
Gonesse (3).
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(3) Décrets des
15, 16 et 26 février 1790.
|
Notre ville devint en l’an IV le chef-lieu de l’un des sept cantons
du district, savoir: Étampes, Chamarande, La Ferté-Aleps,
Milly, Maisse, Saclas et Angerville.
D’après une loi du 12 août
1792, c’est à Étampes, chef-lieu de district, que les
assemblées primaires de Seine-et-Oise devaient se réunir
pour nommer les électeurs convoqués le 2 septembre suivant
pour procéder à l’élection des députés
à la Convention nationale [p.60] (1); mais une loi du 17 août suivant remplaça
Étampes par Saint-Germain pour le lieu de cette réunion
(2).
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(l)
Loi relative à la formation des assemblées
primaires électorales. Paris, de l’Imprimerie nationale,
in-4 de 8 pages. — (2) V. la note 85.
|
En 1800, la nouvelle division territoriale fit d’Étampes le
chef-lieu de l’un des cinq arrondissements de Seine-et-Oise, et le divisa
en six cantons.
Les cinq arrondissements étaient
Versailles, Mantes, Pontoise, Corbeil et Étampes.
Les six cantons étaient Étampes,
Dourdan-nord, Dourdan-sud, La Ferté-Aleps, Méréville
et Milly.
Enfin, en 1811, une loi distrait
de l’arrondissement d’Étampes les deux cantons de Dourdan,
pour établir un sixième arrondissement à Rambouillet.
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Monnaies
d’Étampes. — On battait monnaie à Étampes
sous les Mérovingiens, les Carlovingiens et les Capétiens.
La pièce la plus ancienne
est un triens mérovingien en or fin, remontant au VIe ou au
VIIe siècle d’après M. de Saulcy, et portant les mots:
DRVCTOMARUS — STAMPAS FITVRC (3).
Une autre
pièce qui a été frappée sous Raoul ou sous
Charles-le-Simple porte: STAMBIS — GRATIA DEI REX (4).
Sous la troisième race, la
plupart des pièces de Philippe ler, Louis VI et Louis VII sont
de ce type: CASTELLVM STAMPIS — PHILIPPVS REX DEI.
Au nombre
des privilèges accordés en 1137 par Louis VII aux habitants
d’Étampes est celui par lequel «il ne feroit ni ne souffriroit
que l’on fît aucun changement à la monnoie dont ils usoient
et qui avoit cours parmy eux, tant en son poids qu’en sa valeur, à
condition qu’il lui paieroient tous les trois ans 100 livres de la même
monnoie (5).» «Il y en a de différentes
sortes, ajoute Fleureau, sur quelques-unes desquelles est le portraict
du roy avec ces mots: LODOVICVS REX FRANCORVM, et sur le revers une montagne
avec un château au-dessus et les mots: CASTELLO STEMPIS.» [p.61]
Une charte de saint Louis (1252) fait don aux Templiers de 50 livres,
monnaie d’Étampes, à prendre sur le monnayeur d’Etampes
(1). Il y avait une monnaie qui s’appelait
un étampois, le nom même qui sert à
désigner aujourd’hui un habitant de cette ville (2).
|
(3) Revue de numismatique,
t. III. — (4) Id., t.IV.
(5) Fleureau, p.102.
(1) De Montrond, t. I, p.128. — (2) De Montrond, t. I, p. 134.
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Sceaux d’Étampes.
— II existe au musée d’Étampes les empreintes des sceaux
des archives nationales concernant Étampes, et apposés
à des actes de comtes d’Étampes, magistrats et chapitres
d’églises de cette ville: des assesseurs Barthélemy et
Adam Héron (année 1204); du châtelain Guillaume
Menier (1211); du chapitre de Notre-Dame (XIIe siècle); de Guillaume,
chantre de Notre-Dame (1221); du chapitre de Sainte-Croix (1221); du
prieur de Saint-Pierre, de l’Hôtel-Dieu, des prévôts
Pierre de Sorcy (1231), Biaubouchier (1283) et Jehan Plumet (1452); du
receveur Etienne Valeton (1395); de Jehan Bouchier, garde du scel (1414);
des comtes d’Étampes, Louis II (1361 et 1380) et Richard de Bretagne
(1427).
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Armes d’Étampes.
— Les armes d’Étampes au XVIIe siècle étaient:
«de gueules, à un château maçonné de
sable, chargé d’un écu écartelé, au l et
4 de France, au 2 et 3 de gueules à la tour d’or crénelée
d’argent (3).»
L’origine de ces armes remonte probablement
à la reine Blanche de Castille, première suzeraine d’Étampes,
qui portait: «de gueules au château sommé de trois
tours d’or (4).»
L’Armorial national de France,
de Traversier, indique les armoiries suivantes: «de gueules, à
un château d’or crénelé et surmonté d’une
tour carrée et crénelée de même, chargé
d’un écusson écartelé, au l et 4 de France, au
2 et 3 de gueules à une tour d’or.» - «De gueules,
à une tour crénelée, flanquée de deux tourelles
en forme de guérite, le tout ouvert, ajouré et maçonné
de sable; au-dessus de la porte de la tour, un écusson de France [p.62] brisé en cœur,
d’un bâton raccourci et péri en bande, de gueules, chargé
de trois lionceaux d’argent (l).»
Les armes
indiquées par d’Hozier en 1697, absolument les mêmes que
celles concédées par Louis XVIII, le 17 avril 1819, sont
les suivantes: «de gueules, à une tour crénelée
d’or, flanquée de deux tourelles en forme de guérite et
de même; la tour ouverte .et ajourée de sable et chargée
d’un écusson d’azur, a trois fleurs de lis d’or, deux et une,
brisé en cœur; d’un bâton raccourci et péri en bande,
de gueules, et chargé de trois lionceaux d’argent (2).»
Les armes actuelles de la ville sont
un peu différentes. Il est à remarquer, du reste, que
chaque siècle apporte un nouveau changement. Aujourd’hui la ville
d’Étampes a pour armes: «de gueules, à trois tours
crénelées d’or, accolées ensemble et finissant
en cul-de-lampe; celle du milieu, plus haute et plus basse que les deux
autres, est chargée dans son milieu d’un écusson écartelé,
le l et le 4 d’azur et une fleur de lis d’or, le 2 et le 3 de gueules
à une tour crénelée d’or (3).»
|
(3) Fleureau, p. 28.
(4) Anselme, Histoire
généalogique de la maison de France.
(l) Traversier, Armorial national de France,
1843, in-8, p. 27
(2) Armorial
national de France. — Lettres-patentes de Louis XVIII, dont
l’original est à l’Hôtel-de-Ville d’Étampes.
(3) Girault de Saint-Fargeau,
Dictionnaire des communes de France, t. l.
|
|
Usages. — Un ancien
usage d’Étampes, qui existe toujours dans beaucoup de villes
du Midi, était de jeter les ordures et les eaux ménagères
par la fenêtre, ce qui salissait la rue ou la tête des passants.
La coutume d’Étampes, rapportée à celle de Bordeaux,
porte que celui qui jette eau ou autre chose par la fenêtre doit
crier par trois fois.
Avouons qu’il y a du progrès,
et que si cet usage existe encore dans quelques rues de faubourgs,
il tend au moins à disparaître.
Les habitants d’Étampes étaient
tenus de faire construire des latrines ou chambres aisées; et
une amende de 6 sols parisis était infligée à ceux
qui déposaient des ordures «près des portes de la
ville, églises et autres lieux publics (4).»
|
(4)
Coutume d’Étampes.
|
Les cabaretiers ne jouissaient pas autrefois d’une excellente réputation. [p.63] Ils ne pouvaient arrêter
les habitants pour les dépenses faites, ni même prendre
une action contre eux, car de tels endroits «sont lieux de débauche
où les habitants vont sans nécessité, ayant leurs
maisons pour prendre leurs repas, et ces sortes de lieux ayant été
établis pour les passants et étrangers.... Il est même
défendu par les ordonnances générales de police
de cette ville de retenir les bourgeois et enfants de famille après
neuf heures du soir.» Des arrêts de saint Louis en 1254
et de Charles IX en 1565 font défense aux gens mariés d’aller
boire et manger dans les cabarets, et aux cabaretiers de les recevoir.
Ces lieux étaient tellement suspects et décriés
que la loi ne voulait pas que l’accusation d’adultère ait lieu
à l’égard des cabaretières (l).
|
(1)
Coutume d’Étampes, art.145. V. les notes 18 à 21.
|
Il était détendu aux charcutiers de faire griller leurs
porcs dans les rues, et ils devaient faire cette opération dans
les remparts de cette ville (2).
|
(2)
Arrêt du Parlement du 6 avril 1780.
|
Anciennement, les bouchers et les charcutiers d’Étampes demeurant
dans l’intérieur de la ville ne pouvaient garder chez eux que
pendant huit jours au plus les animaux destinés à être
abattus, et ils étaient obligés de les tuer sur les rivières
et non ailleurs (3).
|
(3)
Coutume d’Étampes, art.185, 186.
|
Les tanneurs d’Étampes ne pouvaient jeter leurs plains
dans la rivière que pendant la nuit, et les tanneries devaient
être en dehors de la ville (4); néanmoins
on dut tolérer celles qui existaient rues de la Foulerie et
de la Tannerie.
|
(4)
Id., art.186.
|
Les publications dans la ville ne se faisaient pas, comme aujourd’hui,
à son de caisse, mais à cor et à cris, et
dans les grandes occasions au son des trompettes (5).
|
(5)
Rapsodie.
|
Au marché de Saint-Gilles et au petit marché de Notre-Dame,
il existait autrefois un droit singulier, dont les abus le firent supprimer
petit à petit dès les premières années du
XVIIIe siècle, et qui s’éteignit tout à fait à
la Révolution.
Nous voulons parler du droit de havage
qui avait lieu au profit de l’exécuteur de la haute justice
d’Étampes. Ce fonctionnaire avait [p.64] à cet effet sept ou huit
préposés chargés de prendre à chaque marchand
une poignée de ses denrées ou marchandises; et, pour que
cette poignée fût aussi grande que possible, il devait choisir
des acolytes aux mains larges et puissantes, enduites au besoin de poix.
Ces huit hommes s’en allaient donc par les marchés, prenant une
poignée de blé par ci, une poignée de légumes
par là, des poulets d’un côté, des fruits d’un autre.
Cela finissait par faire assez pour remplir les magasins du bourreau d’Étampes,
Dourdan et La Ferté-Alais d’une grande quantité de denrées
et de marchandises les plus diverses, dont la vente lui procurait de gros
béné-
fices.
Or, les gens des campagnes qui vendaient
au petit marché «des denrées, comme beurre, œufs,
gibier, volailles, fruits, légumes, poissons,» furent
fatigués des abus qui eurent lieu en l’année 1767, et
se plaignirent aux maire et échevins d’Étampes, qui proposèrent
un nouveau système, approuvé par arrêt du parlement
du 13 juillet 1767, et portant une forte atteinte au droit de havage.
Pour en tenir lieu au bourreau Desmorets, il fut autorisé à
percevoir tous les jours, aux portes et barrières de la ville, 6
deniers par sac de froment, orge et avoine, et 3 deniers par sac de pois,
fèves, vesces et lentilles qui entreront pour être vendus.
|
|
Défense
lui était faite de percevoir aucuns droits* les
jours d’exécution, de foires et de marchés, ni sur les
beurres, œufs, légumes, fruits, gibier et autres denrées.
Il resta exempt de tous impôts, et après lui avoir supprimé
sept ou huit employés, sa charge lui procurait encore plus de
3,000 livres par an, beaucoup moins cependant qu’auparavant, car dans
l’arrêt précité, qui est intervenu sur ses plaintes,
il est dit «que lorsqu’une ville, de concert avec le prince engagiste,
lui offrait un sort, il devait l’accepter ou quitter sa place s’il n’était
pas content (l).»
|
* Ce qui signifie en ancien français: certains
droits (B.G.).
(l)
Arrêt du Parlement du 13 juillet 1767, dans la Collection de décisions
nouvelles, par Denizart, 1771, 4 vol. in-4. - V. la note 15.
|
Il était défendu aux meuniers d’Étampes de prendre
livraison eux-mêmes, avec chevaux et charrettes, des grains qu’ils
avaient achetés aux habitants, et ces derniers devaient les conduire
eux-mêmes dans les moulins. Les farines en provenant ne pouvaient [p.65] être vendues dans
le bailliage, mais être transportées à Paris ou à
Versailles (l).
|
(1)
V. la note 31.
|
Au nombre des usages singuliers qui existaient à Étampes,
on doit citer celui qui concernait le fief des Meignants,
près Chemault en Gâtinais, et suivant lequel tous les
meignants ou chaudronniers et autres ouvriers en
métaux, demeurant et passant à Étampes, payaient
4 deniers parisis de redevance annuelle au seigneur des Meignants, qui
avait sur eux certains droits, notamment ceux de haute, moyenne et basse
justice.
Un acte d’échange de 1549
définit ainsi cet ancien droit:
«Que sur tous et chacun les
mignants, serruriers, braisilleurs de serpes, faiseurs de clairines,
et tous ceux qui besongnent en airain, passants et résidents
entre Seine et Loire, le portail d’Orléans, le pavé d’Étampes
et la pierre lectrée, y a droit de prendre part, par chacun an,
4 deniers parisis, avec haute justice, moyenne et basse, et autres droits
d’icelle seigneurie...»
L’avantage qu’en tiraient les meignants
était de se faire juger par les juges du fief, qui devaient
être moins sévères que les juges royaux; ils pouvaient,
du reste, faire déclarer ces derniers incompétents ou, suivant
leur intérêt, se faire renvoyer devant leurs juges particuliers.
Ce droit se complétait par
l’obligation imposée à tous les chaudronniers de passage
à Chemault de venir «offrir leur métier, et radoubler
et raccommoder ce qu’il y a de leur état dans le château
(2).»
|
(2)
Revue nobiliaire de 1868, Le fief des Meignants,
par E. Dramard.
|
A Montlhéry on percevait pour le compte du trésor royal
un droit qui rappelle celui-ci: c’était un droit de péage
ou de passage dû pour les draps, toiles et peaux, grains et bestiaux
venant d’Étampes, Orléans, et de toutes les villes conduisant
à cette grande route, la seule qui paraît avoir servi, au
XIIIe siècle, à un passage considérable de denrées
pour Paris (3).
|
(3)
Règlement sur les arts et métiers de
Paris, par Depping, introduction.
|
Autrefois, quand on faisait l’estimation des meubles dans un inventaire,
on ajoutait la crue, qui était «une augmentation
de prix pour suppléer à ce qu’on présume manquer
à leur juste valeur.» [p.66]
A Paris, Montdidier, Dourdan, Orléans, la crue
était du quart en sus de la prisée, tandis qu’à
Étampes et à Melun elle n’était que «du demi-parisis,
c’est-à-dire de 2 sols par livre (1)»
d’après Denizart, et de 2 sols 6 deniers d’après la coutume.
|
(1)
Denizart, Collection de décisions nouvelles, t. I.
|
Le
droit de suite, pratiqué par le Châtelet de Paris,
avait lieu pour les successions des personnes domiciliées à
Paris qui y décédaient. Un arrêt du parlement du
23 janvier 1714, rendu entre les officiers du Châtelet et ceux
d’Étampes pour la succession du sieur Moulineuf, décédé
à Paris en chambre garnie, décida qu’il n’y avait pas
lieu au droit de suite, parce que Moulineuf n’était pas domicilié
à Paris (2).
|
(2)
Id. , t. IV.
|
Le soir du premier dimanche de carême était autrefois
une grande fête pour les gens des campagnes. Les habitants d’Étampes
montaient à Guinette pour voir ces feux de joie, appelés
brandons, qu’on voyait brûler dans le faubourg Saint-Pierre
et les hameaux environnants. Dans notre enfance, cet ancien usage était
encore assez répandu; aujourd’hui, il est toujours pratiqué
à Morigny, près Étampes.
Ces feux de paille et de brindrilles [sic] de bois sont un reste du paganisme
et rappellent une coutume des druides, qui allaient en grande pompe,
au commencement de l’année, couper le gui sacré avec une
serpe d’or.
Les villageois, hommes, femmes et
enfants, dansaient autour des brandons une partie de la nuit, et dans
certaines provinces de France des coutumes singulières entouraient
cet ancien usage.
On avait aussi coutume, au passage
de grands personnages dans la ville, d’envoyer au-devant d’eux des
ménétriers qui jouaient de la flûte, du violon
et d’autres instruments (3).
|
(3)
V. Rapsodie.
|
|
Jeux et arbalétriers.
— Les jeux les plus répandus autrefois à Étampes
étaient: le jeu de l’arc, celui de l’arbalète, le noble
jeu de l’arquebuse, le jeu d’esses ou de clés, les jeux de
paume, de boules, de billard, de dés, de cartes, de quilles,
de [p.67] volant, de
bâtonnet, de dégaut, de blanque, de tourniquet, de chevilles
(l).
|
(1)
Arrêt de la Cour du Parlement du 10 juillet 1779... sur la police
de la ville d’Étampes, 1780, in-4.
|
On jouait encore à tirer dans un livre et à se battre
à coups de pierre. Ce dernier était un bien vilain jeu,
car les enfants ne s’arrêtaient généralement que
quand l’un d’eux était tué ou blessé. Nous y reviendrons
en traitant des rues d’Étampes.
Les jeunes gens, accompagnés
de ménétriers jouant du violon, parcouraient les rues
en chantant (2).
|
(2)
Rapsodie.
|
A l’occasion d’un mariage, on faisait le charivari avec des poêles
et des chaudrons; on tirait des coups de mousqueton, et on lançait
des pétards et des fusées par les fenêtres des
maisons.
Le jeu le plus ancien est celui de
l’arc, car les archers d’Etampes remontent au moins à l’année
1179, date de l’ordonnance de Louis VII faite en faveur des habitants
d’Étampes, laquelle «règle la redevance des vendeurs
d’arc à un arc chacun par an (3).»
|
(3) Fleureau,
p. 114.
|
Les arbalétriers d’Étampes remontent au moins à
l’année 1369, car Charles V rendit à cette époque
une ordonnance «enjoignant à tous ses sujets de s’appliquer
à l’exercice des armes et à apprendre à tirer de
l’arc et de l’arbalète (4).»
|
(4)
Id., p. 232.
|
Les arquebusiers
d’Étampes se joignirent aux arbalétriers au milieu du
XVIe siècle; ils furent en effet établis dans cette ville
par le roi Henri III, suivant lettres patentes du 21 mai 1549, octroyant
aux vainqueurs des prix et des exemptions diverses d’impôts.
Henri IV, en 1605, retrancha l’exemption
sur le droit de gabelle.
Les autres exemptions d’impôts
furent successivement abolies, suivant d’autres arrêts et édits,
durant les XVIIe et XVIIIe siècles. Par un arrêt de 1727,
Louis XV dit que celui qui aura abattu l’oiseau trois années de
suite jouira, sa vie durant, de toutes exemptions de droits de tailles,
aides et autres impositions. Charles Périer, marchand d’Étampes,
roi de l’oiseau et capitaine des grenadiers [p.68 (paginée 78 par erreur)]
de la compagnie, jouissait de ce privilège pour
avoir abattu l’oiseau en 1733, 1734 et 1735 (l).
Par un
autre arrêt du 25 mai 1728, concernant spécialement les
arquebusiers d’Étampes, le nommé Antoine Parisot, marchand,
qui était roi de l’oiseau, se croyait exempt de divers
droits montant à 33 livres pour onze poinçons de vin.
Sur son refus de payer, Pierre Brossard, sous-fermier des aides, le poursuivit,
et il en résulta cet arrêt du Conseil d’Etat qui supprime
les exemptions de droits d’aides et d’octroi aux arquebusiers d’Étampes,
leur conservant toutefois divers privilèges (2).
En 1754, leur drapeau était: «fond
blanc avec croix bleue,» et leur guidon: «fond blanc avec
un soleil d’or rayonnant à seize pointes dans lesquelles est enlacée
la devise: Nec pluribus impar (3).»
|
(1) Manuscrits particuliers.
(2) V. la note 14
(3) Revue de Champagne et de Brie, février
1880.
|
Leur dicton était en 1778: «les sables, ou les écrevisses.»
Air:
Ne v’la-t-il pas que j’aime.
Nous n’allons pas à reculons
Comme les écreyisses.
Vaincre et mourir pour les Bourbons,
Voilà tous nos délices
(4).
|
(4) Recueil de pièces sur les arquebusiers
de Meaux, p. 122.
|
Le dicton de 1754 était: «les sables d’Étampes.»
Le sable de stérilité
De toute part est le symbole;
Entre nos mains, sur ma parole,
Il désigne fertilité.
Certes, la Marne, sur la rive,
N’en peut autant compter les grains
Que la beauté qui nous captive
Donne à nos cœurs de souverains (5).
|
(5) Revue de
Champagne et de Brie de 1879.
|
Les
arquebusiers de presque toutes les compagnies du royaume se réunissaient
de temps en temps, tantôt dans une ville, tantôt [p.69] dans une autre, pour concourir
au prix général de l’arquebuse de France, ce qui était
l’occasion de banquets, bals et feux de joie.
Le registre des délibérations
de la compagnie royale de l’arquebuse d’Étampes, qui est à
la bibliothèque municipale, donne des renseignements sur les faits
et gestes de la compagnie au XVIIIe siècle; il nous apprend qu’elle
prit part aux concours de Compiègne, en septembre 1729; Châlons-sur-Marne,
en septembre 1754; La Ferté-sous-Jouarre, en septembre 1767;
Montereau, en août 1773; Saint-Quentin, en septembre 1774; Meaux,
en 1778; Nogent en septembre 1783.
En outre, elle faisait partie du
concordat qui eut lieu à Paris le 18 décembre 1775,
et auquel prirent part quarante-huit compagnies.
Au prix général qui
fut tiré à Compiègne le 4 septembre 1729, le capitaine
et les chevaliers, au nombre de dix, avaient à leur tête
deux tambours, un hautbois et un marqueur petite livrée du roi.
Tous étaient en uniforme de drap gris de fer, boutons d’argent
des deux côtés, vestes de chamois galonnées en
plein, chapeaux bordés d’argent aux plumets blancs et cocardes
noires (l).
|
(1)
Legrand, Notice sur l’arquebuse de Compiègne, 1846, in-8.
|
Au prix général de l’arquebuse de Châlons-sur-Marne,
en 1754, le capitaine de la compagnie d’Étampes était
Adrien-Constant-Esprit Regnault des Barres, capitaine, gouverneur et
grand bailli pour le roi des ville, château et duché d’Étampes,
baron de Laaz, seigneur de Villeneuve-sur-Auvers et autres lieux, ancien
capitaine commandant des dragons wallons de la garde de l’empereur Charles
VII. Il faisait partie du conseil ou jury du prix général
de Châlons.
Un mémoire qui fut fait à
l’occasion de ce prix dit que la compagnie d’Étampes se pique
d’observer la discipline militaire des dragons, et que les autres compagnies
n’osent pas se flatter d’être commandées par des hommes de
cette distinction (2).
|
(2)
Revue de Champagne et de Brie , février 1880.
|
Leur costume était alors: habits-vestes rouges, parements et
collets bleus, agréments d’or, chapeaux bordés d’or,
plumets blancs (3).
|
(3)
Id., 1879.
|
En 1774, il y avait en France quarante-huit compagnies de l’arquebuse [p.70] et celle d’Étampes,
la plus nombreuse après celle de Sainte-Menehould, comptait
cinquante-cinq arquebusiers qui furent réduits à quarante
en 1775.
La compagnie d’Étampes assista
au prix général de Meaux en 1778; son uniforme était
changé. Ils portaient alors: habit écarlate, collet,
revers, parements, veste et culotte chamois, doubles galons d’or aux
manches des officiers, comme aux revers et collet de l’habit; veste pareillement
galonnée, double épaulette en or aux capitaine-commandant,
major et capitaine des grenadiers, pareille épaulette à
cordelière aux autres officiers; gros et petits boutons plats de
cuivre doré empreints d’une couronne de France; une sablière
au-dessous, une butière en arc et des flèches en croix;
bas de soie blancs, chapeau uni avec plumet blanc, cocarde blanche et une
plume, col noir et queue uniforme.
Les sapeurs portent moustaches, tabliers
blancs, bonnets de grenadiers, sabres surdorés et haches militaires;
les grenadiers, moustaches, bonnet de poil, celui du capitaine enrichi
d’un gland d’or pur, et celui des autres sapeurs et grenadiers de glands
d’or et soie avec plumes blanches ou sultanes, et cocardes blanches,
guêtres blanches, sabres surdorés, fusils et baïonnettes,
cheveux tressés et relevés; même uniforme pour les
chevaliers, sans aucun galon, qu’une épaulette en or sans cordelière.
Voici les noms des arquebusiers d’Étampes
en 1775: Bigault, capitaine en chef; Creuset, major; Perrier, capitaine
des grenadiers; Hémard, aide-major; Perrier, lieutenant; Desforges,
lieutenant; Chazottier, maréchal-des-logis; l’abbé Ruelle,
doyen de Milly, aumônier; Boivin l’aîné, Dablay,
Boivin, Le Lièvre de la Lande, Conti, Rigault fils, Bourgeois,
Conti, Choiseau, Perrier, Beschu, Thibout, de la Borde, Godin le jeune,
Gervaise, Godin,
Chevallier, Darblay, Darblay, Chevallier, Guettard, Houdry,
Louis Lejeune, Hénin de Chérel, Ruelle, Mainfroy, Creuset,
Barbot, Dolimier, Landry, de la Place, Bonté.
Le 27 mai 1789, de la Borde fils
fut nommé colonel de la compagnie, qui se réunit le
mois suivant à l’occasion de l’établissement de la rosière
d’Étampes.
Le 15 août 1790, jour de la
procession en l’honneur du vœu de Louis XIII, eut lieu à l’église
Notre-Dame une cérémonie pour la [p.71] dissolution de
la compagnie, où fut faite, selon les termes du registre des
délibérations, «la remise de ses drapeaux et guidon
qui l’ont toujours conduite dans le champ de l’honneur et de la gloire.»
Le jeu d’esses ou de clés
paraît avoir été particulier aux environs d’Étampes,
puisque l’Encyclopédie méthodique dit qu’il se
jouait dans l’étendue de la justice de Chamarande et du bailliage
d’Étampes.
On joue à ce jeu sur une grande
table à l’une des extrémités de laquelle est
fixée une fiche en fer. La table est cirée avec du savon
pour que l’esse glisse facilement. Le joueur se sert d’une pièce
en fer pesant près d’un kilo, nommée esse à
cause de sa ressemblance avec la lettre S, qu’on lance avec force contre
la fiche, et l’objet du jeu est d’en approcher le plus.
Ce jeu présente de graves
inconvénients quand le palet frappe le but violemment, car
il peut rebondir et blesser les spectateurs.
Aussi, des accidents ont motivé
plusieurs arrêts du parlement faisant défense d’y jouer.
L’un de ces arrêts, du 16 juin
1779, en fait la défense pour la justice de Chamarande; un
autre, du 6 avril 1780, pour la ville d’Etampes; un troisième,
du 4 juillet 1781, pour le bailliage d’Étampes.
Ce jeu se joue toujours à
Étampes, à Dourdan et à Saint-Arnoult.
Le jeu de paume se jouait dès
le milieu du XVIIIe siècle, et même avant, dans les fossés
de la ville, entre les portes Saint-Jacques et Evézard; mais on
l’a abandonné depuis un demi-siècle. Ce jeu, ainsi que ceux
de quilles, de volant, de bâtonnet et de dégaut, était
défendu dans les rues d’Étampes (l).
|
(l)
Arrêt du Parlement du 6 avril 1780, portant homologation d’une
sentence du siége de la police de la ville d’Étampes, concernant
l’ordre et la tranquillité publique. Paris, Simon, 1780, in-4
de 20 pages. — V. les notes 34 et 36.
|
Les maîtres de jeux de paume et de billard n’avaient aucune action
contre les mineurs de moins de vingt ans, valets et artisans, pour
les dépenses faites par eux, et cela pour empêcher la
débauche et la passion des jeux de hasard, car on tenait souvent
brelan sous prétexte de jeu de paume (2).
|
(2)
Coutumes d’Étampes, art.106.
|
Par
son ordonnance de 1369, recommandant le jeu de l’arbalète,
Charles V défendait les jeux de cartes et de dés. Un
arrêt du parlement, du 6 avril 1780, défend aux hôteliers
et cabaretiers d’Étampes [p.72] ce
jeu et tous ceux de hasard, «fixe à cinq le nombre des
billards qui pourront être établis dans la ville et les
faubourgs;» il y avait alors onze billards dont plusieurs avaient
été établis sans permission, et où les jeunes
gens perdaient leur fortune.
Malgré l’impôt sur les
billards, leur nombre actuel à Étampes est de cinquante-quatre,
dont vingt chez les particuliers et trente-quatre dans les cafés
et autres établissements.
|
|
|
Fortifications d’Étampes.
— Une série d’ouvrages fortifiés réunissait autrefois
le château à la ville d’Étampes-le-Châtel,
ceinte dès le XIIe siècle de fossés, et environnée
au XIVe siècle de murs flanqués de tourelles dont les
restes se voient du côté de la prairie.
La forme de la ville fortifiée
était assez irrégulière, et formait un quadrilatère
dont les quatre côtés étaient à peu près
droits, excepté celui de la prairie.
Des chaussées dépourvues
de maisons réunissaient les faubourgs à la ville; quelques
îlots d’habitations isolées apparaissaient au milieu de
la verdure.
Les murs d’enceinte étaient
percés de huit portes fortifiées; les quatre premières
furent entourées durant le siége de 1652 d’un redan en
forme de demi-lune. Ces murailles avaient une longueur de 1,777 toises,
sans compter les tourelles et les portereaux (l).
|
(l)
Mémoires particuliers.
|
Il existe au musée une ancienne peinture du commencement du
dernier siècle, représentant une vue ancienne de la ville.
On y voit à gauche la porte Saint-Jacques, l’ancien cimetière
et le clocher de Saint-Basile; à droite, les murs d’enceinte
de la ville et les ruines du château. [p.73]
A l’aide de l’ancien plan cadastral et de différents mémoires
sur l’histoire de France, nous donnons des renseignements précis
sur les anciennes portes d’Étampes, indiquées vaguement
par tous les historiens, y compris Fleureau.
1° La porte de la Barre
ou Saint-Martin. C’était la plus fortifiée
et celle qui eut le plus à souffrir durant le siége de
1652. Au XVIIe siècle, le produit de quelques locations qui
existaient dans son intérieur était abandonné aux
hallebardiers, anciens valets de la ville. La porte menaçant ruine
en 1771, elle fut démolie en 1772, «jusqu’à un pied
au-dessous du sol, par Martin Chanton, qui paya 800 livres à la
ville (l).»
2°
La porte Dorée, qui commandait l’ancienne route de Dourdan,
venant rejoindre la rue du Creux-Chemin. Elle avait sans doute été
décorée et dorée en l’honneur de quelque reine
qui devait passer sous cette porte pour aller de la ville au château.
3° La porte du Château
ou des Lions, au-dessous du château et à l’extrémité
de la rue de ce nom. Ses deux tours ont été remplacées
vers 1770 par deux piliers surmontés de deux lions.
Elle fut supprimée tout à fait vers 1840, avec les murs
d’enceinte qui étaient de ce côté.
|
(1) Bourgeois,
Quelques recherches sur le port d’Étampes.
|
4° La porte Saint-Jacques, sous laquelle passait la rue
Saint-Jacques. Elle date de l’année 1512 (2). Ses deux tours menaçant ruine en 1772,
elles furent remplacées par des piliers avec chapiteaux d’un
seul bloc de pierre du banc royal. Ce fut le maître maçon
Châtelain qui fit ces travaux, moyennant 150 livres à donner
à la ville. Cette porte, l’une des plus élevées,
était flanquée de deux tours réunies par un portail
voûté surmonté d’un pavillon avec toit aigu. Le devis
de démolition porte «qu’elle sera démolie jusqu’au
ras de terre, et que l’arche du pont qui la précédait serait
conservée sous le pavé, ainsi que les deux corps-de-garde
voûtés et souterrains placés de chaque côté
du portail, lesquels devaient être seulement remplis de décombres
(3).»
|
(2)
V. la Rapsodie. - Fleureau, p.199.
(3) Bourgeois, Quelques
recherches, etc.
|
Si des fouilles étaient pratiquées en cet endroit, il
est probable que l’on trouverait la trace de ces constructions. [p.74]
Quant aux piliers, ils ont été
abattus en mars 1871, après les murs d’enceinte longeant la
promenade du Port.
5° La porte de la Couronne
ou Evézard. C’est l’ancienne porte Evrard
(porta Eurardi) du XIIIe siècle, indiquée dans une
charte de 1226 pour la séparation des paroisses Notre-Dame et
Saint-Basile (l). C’est par cette porte que
Gaston de Foix, comte d’Étampes, fit son entrée solennelle
dans la ville, en l’année 1506. Cette porte, qui a été
démolie vers 1775 (2), s’appelait aussi
porte du Sauvage, à cause d’une ancienne auberge voisine
portant cette enseigne.
|
(1)
Fleureau, p. 404.
(2) Bourgeois, Quelques
recherches, etc.
|
6° La porte Saint-Pierre ou de Pluviers, menant
au faubourg Saint-Pierre et à la ville de Pithiviers,
autrefois Pluviers. Une maison bâtie contre une des tours
de cette porte et les murs d’enceinte fut achetée par la ville
vers 1570 (3).
|
(3)
Rapsodie.
|
7° La porte Saint-Fiacre, conduisant à la prairie
du côté du pont Quesneaux.
8° La porte Saint-Gilles,
en face l’église de ce nom.
Toutes ces portes étaient
munies de ponts-levis et défendues chacune par deux tours. Un
grand nombre de tourelles flanquaient en outre les murs d’enceinte entre
les huit portes, qui ont été démolies vers le milieu
du XVIIIe siècle. Ces murs étaient soutenus par des remparts
de terre fort larges (4). Les portes de
la Barre, Saint-Jacques et de la Couronne étaient plus considérables
que les cinq autres (5).
|
(4)
Fleureau, p. 23.
(5) Manuscrits particuliers
de 1740.
|
Les fossés
avaient en moyenne 20 mètres de largeur et une profondeur variable.
Les chemins de ronde intra-muros
furent aplanis par les assiégés de 1652, pour permettre
aux rondes de marcher commodément (6).
|
(6)
Fleureau, p. 240.
|
Les
murs, rasés en partie par Henri IV, ont été reconstruits
ou entretenus jusqu’à la révolution de 1793, afin d’empêcher
la fraude sur l’octroi. [p.75]
|
|
Murs de la ville. Partie existante
Murs de la ville. Partie
supprimée
Du reste, des droits de barrage, affermés pour
deux ans, se payaient en 1560 aux portes Saint-Martin, Dorée,
Saint-Jacques, Evézard et Saint-Pierre (l).
|
(1)
Rapsodie.
|
Il y avait encore la porte des Capucins, en face le couvent
de ce nom, et la porte Saint-Jean, à côté
de l’hôpital Saint-Jean-du-Haut-Pavé; mais ces deux entrées
dans la ville n’étaient que deux portes fictives (2).
|
(2)
De Montrond, t. II, p. 139.
|
Le château d’Étampes, dont nous parlerons amplement, avait
aussi ses deux portes fortifiées sous lesquelles passait la route
de Dourdan.
L’église Notre-Dame, avec
ses créneaux et ses fossés qui ont disparu, faisait
également partie des fortifications de la ville; le plan du
chevet, qui contient une demi-rosace quadrilobée, rappelle
la forme du donjon du château.
En 1353, à l’époque
des guerres avec les Anglais, «cette église, dit Fleureau,
fut environnée de larges fossez en la place desquels il y a aujourd’hui
des maisons bâties, et elle servoit de retraite aux habitants
qui s’y deffendoient vaillamment, d’où elle a pris le nom de
Notre-Dame-du-Fort (3).»
|
(3)
Fleureau, p.97.
|
II y avait des caves allant de différents endroits de la ville
dans les fossés (4). On en voit
toujours les traces sous les anciennes maisons des rues du Château,
Sainte-Croix, Saint-Antoine, de la Queue-du-Renard, dans les jardins
dépendant de l’ancien hôtel du Dauphin, et sous le pâté
de maisons de la rue Saint-Jacques qui ont été démolies
par suite d’expropriation pour la construction du théâtre.
|
(4)
Id., p.280.
|
Le faubourg Saint-Martin était également environné
de murailles (5), et l’on montre encore
aujourd’hui l’emplacement des anciens fossés.
|
(5)
Id., p.4.
|
Il y avait deux portes fortifiées aux deux extrémités
de la grande rue du faubourg, la porte d’Orléans, près
de la rue Reverseleux, du côté d’Orléans,
et la porte Brûlée ou de Paris, près
de la rue [p.76] de
la Bretonnerie, du côté de Paris. Il y avait en outre la
porte fictive de Chauffour, au bout de la rue et vers le
moulin de ce nom (l).
|
(1)
Mém. de 1’Acad. des sciences de 1754, mém,
sur l’ostéocole d’Étampes, par Guettard.
|
La forme du faubourg fortifié était donc à peu
près celle d’un carré dont le premier côté
était baigné par la Louette; le deuxième suivait
la rue de la Bretonnerie; le troisième longeait la rue Reverseleux,
et le quatrième allait de la porte d’Orléans à
la Louette.
Le faubourg Saint-Pierre était
également fortifié, si l’on en juge par les anciens remparts
Saint-Pierre, indiqués sur le plan cadastral au-dessus de la
ruelle Saint-Symphorien. La Juine et deux murailles allant des remparts
à cette rivière devaient former les autres côtés
du faubourg fortifié, lequel avait deux portes fictives: celle
de Pithiviers et celle de La Ferté-Alais.
Cela fait donc en tout quinze portes
fortifiées ou non, tant pour la ville que pour ses faubourgs.
Aujourd’hui, les seuls restes de
murs d’enceinte se voient promenade des Prés et rue du Filoir.
|
|
|
Paroisses. — Étampes
et son arrondissement, dont la plupart des communes dépendaient
autrefois du diocèse de Sens, font aujourd’hui partie de celui
de Versailles.
Il y avait jadis cinq paroisses:
Saint-Martin, Saint-Gilles, Saint-Basile, Notre-Dame et Saint-Pierre.
L’église Notre-Dame avait
le titre de collégiale, et la paroisse Saint-Basile renfermait
la collégiale de Sainte-Croix.
Primitivement, Saint-Martin était
aussi une collégiale, et Saint-Pierre un prieuré de
religieux.
Aujourd’hui, il n’y a plus que quatre
paroisses, celle de Saint-Pierre ayant été démolie
sous la Terreur et son église rasée, malgré les
protestations des habitants de la paroisse, présentées dans
un mémoire imprimé en 1791 (2).
|
(2) V. la note 54.
|
Saint-Martin a un curé; Saint-Gilles a un curé et un
vicaire; Saint-Basile a un curé et un vicaire qui est en même
temps desservant de Brières-les-Scellées, et aumônier
de la prison et du collège; [p.77] Notre-Dame
a un curé et un vicaire. Il y a en outre un aumônier
attaché à l’Hôtel-Dieu.
Un projet de décret établit
les limites des anciennes paroisses, qui avaient autrefois un capitaine
(l); l’un se signala par sa vaillance durant
le siége de 1652; Guillaume des Corres était capitaine
de la paroisse Saint-Gilles en 1625 (2).
Voici un relevé de la population
des cinq paroisses d’Étampes à différentes époques:
|
(1)
Fleureau, p. 268.
(2) Épitaphe relatée
sur le registre des actes de la paroisse Saint-Gilles.
|
|
1740 (3).
|
1762 (4).
|
Notre-Dame
|
348 feux.
|
227 feux.
|
Saint-Basile
|
407 —
|
247 —
|
Saint-Gilles
|
362 —
|
114 —
|
Saint-Martin
|
338 —
|
266 —
|
Saint-Pierre
|
167 —
|
128 —
|
TOTAUX
|
1628 feux.
|
982 feux.
|
|
(3)
Manuscrits particuliers.
(4) Dictionnaire Expilly.
|
|
Couvents, chapelles, anciennes
maisons religieuses de la ville d’Étampes.
— Voici la liste des couvents, chapelles, hôpitaux et maisons
religieuses qui existaient à Étampes:
Aux portes de la ville il y avait:
les Mathurins, les Capucins, les Templiers, les chevaliers de Malte,
la maladrerie Saint-Lazare, l’hôpital Buzenval, les chapelles Saint-Jacques-de-Bédégond,
Saint-Laurent-au-Château, Saint-Médard, Saint-Aubin, Saint-Symphorien.
Dans la ville même, on voyait: les
religieuses de la congrégation de Notre-Dame, les Cordeliers,
les Augustines de l’Hôtel-Dieu, les Barnabites, la chapelle Saint-Jean-du-Haut-Pavé.
Vers la fin du XVIIe siècle,
il devait y avoir en outre une chapelle protestante, car Pierre Jannon,
imprimeur de l’Académie de Sedan, fils du célèbre
Jean Jannon, graveur et imprimeur, quitta [p.78]
Sedan au mois de janvier 1664, pour aller exercer
les fonctions de ministre calviniste à Étampes (l).
|
(1) Revue des Ardennes,
t. V; Hist. de Sedan, t. II.
|
|
Cloches d’Étampes.
— La tempête révolutionnaire n’a pas réussi à
les détruire à Étampes et ailleurs; leur usage ancien
est devenu une nécessité pour les fidèles; leur
baptême ou bénédiction est l’objet d’une grande cérémonie
religieuse.
Une loi du 3 août 1791, article
3, dit que «les directoires des départements tiendront
à la disposition du ministre des contributions publiques les
cloches des églises supprimées dans leur arrondissement.»
Or, d’après le décret
du 19 juillet 1790 sur la constitution civile du clergé, titre
ler, article 15, «dans les villes qui ne comprennent pas plus
de 6,000 âmes, il n’y a qu’une seule paroisse; les autres seront
supprimées.»
Étampes ayant alors plus de
6,000 âmes, devait conserver toutes ses paroisses et toutes ses
cloches; mais une loi du 14 avril 1792 dit que le nombre des cloches
pourra être réduit par un arrêté du directoire
du département, et une loi du 23 février 1793 autorise
les communes à convertir en canons une partie de leurs cloches.
C’est sans doute par application de
ces deux lois que Couturier envoya à Paris, le 17 novembre 1793,
dix-huit à vingt voitures de cloches provenant des églises
d’Étampes; l’envoi des cloches de l’arrondissement n’eut lieu
que le 2 avril 1794 (2).
|
(2) Procès-verbaux
de la Convention.
|
Malgré le zélé conventionnel, l’ancienne collégiale
de Notre-Dame d’Étampes a conservé deux cloches très-anciennes
dont l’une remonte à l’année 1401. L’autre servit de
beffroi sous la Terreur.
L’église Saint-Basile a trois
belles cloches modernes, qui ont le privilège assez rare d’avoir
été baptisées par un évêque.
La tour de l’église de l’ancienne
abbaye de Morigny possède trois cloches, dont deux sont antérieures
à la révolution, qui en supprima d’autres comme partout
ailleurs, car il y avait dans cette abbaye une cloche appelée
le petit Moineau.
La grosse cloche de Morigny a cela
de remarquable qu’elle est [p.79] écrite
en patois et qu’elle eut pour parrain de Lavergne de Tressan, dernier
abbé commandataire de Morigny.
Voici l’inscription de cette cloche:
JON ÉTÉ BÉNIE
PAR M. S. LACOMBE, CURÉ ET SUP.,
NOMMÉE MARIE PAR ILLUSTRISSIME
ET R. V. RENDISSIME SEIGNEUR
ELB. DE LAVERGNE DE TRESSAN,
VIC. GÉNÉRAL DU DIOCÈSE
DU ROUEN,
ABBÉ C. M. D. T, R. DE L’ABBAIE
ROIALE DE LA Ste TRINITÉ DE MORIGNY,
S. G. R. DUDIT LIEU,
ET PAR MARIE STANISLAS DE LAVERGNE DE
TRESSAN,
MARQUISE DE MAUPOU, SŒUR DUDIT SEIGNEUR.
JERMEIN DUCHÉ,
POULLE SERE, TOUS DEU MARGUILLIER.
La cloche moyenne de Morigny, venant de l’église de Champigny,
remonte à l’année 1720.
La petite cloche a été
baptisée en 1838 par Guillaume-Vincent Dussuc, aumônier
de l’Hôtel-Dieu d’Étampes.
En 1793, à Autruy, paroisse
près de la source de la Juine, les femmes s’opposèrent
formellement à ce qu’on leur enlevât les cloches de leur
église, menaçant d’écharpiller ceux qui seraient
assez osés pour les descendre. La menace ne fut pas vaine, car
les cloches restèrent à leur place, et l’on voit toujours
dans le clocher d’Autruy trois cloches anciennes, ce qui est rare, car
les conventionnels ne laissaient généralement dans chaque
église qu’une
cloche pour sonner les heures ou donner l’alarme, et appelée
en certains pays la cloche civique.
Les cloches ont quelque chose de sublime
et de divin. Ce sont elles qui annoncent les heures du travail, du repas
et du repos; qui annoncent l’Angélus au commencement, au milieu
et à la fin du jour.
Le matin, quand le soleil se montre
sur la terre, la cloche dit à l’homme de sortir sans retard
du lieu de son repos pour commencer son travail; à midi, quand
le soleil est au point le plus élevé du ciel, elle annonce
au travailleur qu’il a accompli la moitié de sa tâche, et
que son fardeau va devenir de plus en plus léger; le soir, quand
le soleil se couche, elle se fait entendre une dernière [p.80] fois, et annonce
l’heure du repos et de la récompense. Ainsi, trois fois par jour,
la cloche fait entendre des paroles d’émulation, d’encouragement
et d’espérance (l).
|
(1)
Essai sur le symbolisme de la cloche, par un
prêtre. Poitiers, Oudin, 1859, in-8.
|
L’AN 1787,
Sans elles, il n’y aurait
pas de clochers; nos églises n’auraient pas pris vers le ciel
un si bel essor; nous n’aurions pas les belles flèches d’Étampes
découpées comme des dentelles.
Les cloches, tant tournées
en ridicule, sont cependant bien utiles. Elles annoncent la tempête
et l’orage à l’habitant des campagnes. De rares tintements frappés
à de longs intervalles indiquent la proximité d’un abri au
voyageur égaré. Cet usage a amené petit à petit
des sonneries à toutes volées en temps d’orage, ce qui,
selon certaines gens, aurait attiré la foudre. Tel n’est pas l’avis
de l’illustre Arago: «En résumé, dit-il, dans l’état
actuel de la science, il n’est pas prouvé que le son des cloches
rend les coups de tonnerre plus imminents, plus dangereux; il n’est pas
prouvé qu’un grand bruit ait jamais fait tomber la foudre sur des
bâtiments que, sans cela, elle n’aurait point frappés (2).»
Les cordes de toutes les cloches d’Étampes
furent coupées par les Prussiens le 4 octobre 1870, quatre
jours avant le combat de Courpain. Celles des cloches de Saint-Martin
furent coupées en petits morceaux par un officier bavarois.
|
(2) Annuaire du bureau des longitudes de 1838.
|
|
Administration civile. — Étampes est le chef-lieu de l’un des six arrondissements
du département de Seine-et-Oise, dont la préfecture
est à Versailles. L’arrondissement comprend soixante-neuf communes
réparties en quatre cantons.
Il y a dans l’arrondissement un sous-préfet
dont la résidence est fixée à Étampes,
et un conseil d’arrondissement dans lequel chaque canton est représenté.
Le conseil s’assemble chaque année. L’époque et la durée
de ces sessions sont déterminées par le gouvernement.
|
Administration civile. — Étampes
est le chef-lieu de l’un des six arrondissements du département
de Seine-et-Oise, dont la préfecture est à Versailles.
L’arrondissement comprend soixante-neuf communes réparties en
quatre cantons.
Il y a dans l’arrondissement un sous-préfet
dont la résidence est fixée à Étampes,
et un conseil d’arrondissement dans lequel chaque canton est représenté.
Le conseil s’assemble chaque année. L’époque et la durée
de ces sessions sont déterminées par le gouvernement.
|
|
ANNÉE
|
NOMS
DES MAIRES
|
NOMS
DES ADJOINTS
|
DATES des
ACTES DE NOMINATION
|
1826
|
BOIVIN-CHEVALLIER (Jean-Gilles).
|
DUVERGER (Antoine).
BRICHARD (Christophe-Nicolas).
|
Ordonnance royale du 18 janvier.
Id.
|
1826
|
Le même.
|
DRUILHET.
VIOLETTE.
|
Ordonnance royale du 4 mai.
Id.
|
1830
|
Le même.
|
GOUPY (Louis-Pierre), remplace
Druilhet, démissionnaire.
|
Ordonnance royale du 15 septembre.
|
1831
|
BOIVIN-CHEVALLIER (Jean-Gilles).
|
HUET (Théodore).
VENARD (Louis-Narcisse).
|
Ordonnance royale du 4 octobre.
Id.
|
1834
|
CRESTÉ (François-Charles)
|
BRICHARD (Christophe-Nicolas).
|
Ordonnance royale du 18 novembre.
|
1837
|
CRESTÉ (François-Charles)
|
BRICHARD (Christophe-Nicolas).
DELANQUE (Charles).
|
Ordonnance royale du 27 juin.
Id.
|
1840
|
CRESTÉ (François-Charles)
|
DELANQUE (Charles).
|
Ordonnance royale du 19 juillet.
|
1843
|
CRESTÉ (François-Charles)
|
DELANQUE (Charles).
LAMARE (Pascal-Hippolyte)
|
Ordonnance royale du 18 juillet.
Id.
|
1844
|
POMMERET DES VARENNES (Albin-Nicolas).
|
BABIN DE GRANDMAISON (Jean-Marie-Narcisse-Auguste)
LAMARE devient premier adjoint.
|
Ordonnance royale du 1er juin.
|
1846
|
POMMERET DES VARENNES se retire,
et remet l’administration provisoire entre les mains de M. Grivot,
troisième conseiller municipal.
|
"
|
"
|
1847
|
VENARD (Louis-Narcisse), maire
provisoire.
|
HUET (Charles), adjoint provisoire.
|
Arrêté préfectoral
du 19 novembre. [p.82]
|
1848
|
POMMERET DES ARDENNES (Albin-Nicolas)
|
HUET (Charles).
DUVERGER (Henri).
|
8 janvier.
Id.
|
1848
|
BARON-GENET, maire provisoire.
|
"
|
18 août.
|
1849
|
CHAUVET-GRANDEMAIN, remplit
les fonctions de maire.
|
"
|
"
|
1850
|
CHARPENTIER (Théodore-Alexis).
|
GRESLAND (Auguste-Edouard).
BONTÉ (Baptiste-Adolphe).
|
Décret du président
de la République du 7 février.
|
1850
|
Le même démissionnaire.
|
Les mêmes, démissionnaires.
|
12 août.
|
1850
|
Le même revient.
|
"
|
17 septembre.
|
1851
|
Le même est révoqué.
|
Les mêmes sont révoqués.
|
Novembre.
|
1852
|
COLLIN (Hippolyte).
|
BARRÉ (Faustin-Frédéric).
BUCHÈRES (Charles-Ambroise).
|
Décret du président
de la République du 24 juillet.
|
1855
|
POMMERET DES ARDENNES.
|
Les mêmes.
|
Décret impérial
du 19 septembre.
|
1859
|
Le même.
|
LEFEBVRE (Alphone-Bertrand),
remplace Buchères, démissionnaire.
|
Décret impérial
du 27 octobre.
|
1860
|
CHARPENTIER (Théodore-Alexis).
|
BARRÉ (Faustin-Frédéric).
GUERRAZ (Julien-Remy).
|
Décret impérial
du 17 juillet.
Id.
|
1865
|
Le même.
|
Les mêmes.
|
Décret impérial
du 26 août.
|
1869
|
POMMERET DES ARDENNES.
|
LEFEBVRE (Bertrand).
BOUVARD (Michel-Amable).
|
Décret impérial
du 25 septembre.
Id.
|
1870
|
BRUNARD (Alphonse-Philippe-Auguste).
|
BOUVARD (Michel-Amable).
DÈCOLANGE (Étienne-Auguste).
|
4 septembre.
|
1871
|
Le même.
|
Les mêmes.
|
30 avril.
|
1874
|
Le même.
|
Les mêmes.
|
3 février.
|
1878
|
DÈCOLANGE (Étienne-Auguste).
|
BOURDEAU (Dosité).
MOULLÉ (Alphonse).
|
29 janvier.
|
1879
|
BOURDEAU (Dosité), remplace
Décolange, décédé.
|
BREUIL, remplace Bourdeau,
nommé maire.
|
Décret du 2 janvier.
|
1818 [sic] |
Le même.
|
MOULLÉ et BREUIL.
|
" [p.83]
|
|
Administration judiciaire.
— Le département de Seine-et-Oise dont fait partie notre arrondissement
est du ressort de la Cour d’appel de Paris, devant laquelle doivent
être portés les appels des jugements rendus par le tribunal
de première instance d’Étampes, soit en matière
civile ou commerciale, soit en matière correctionnelle. Les crimes
passibles de la cour d’assises sont jugés par celle du département
siégeant à Versailles, et présidée à
chaque session par un conseiller à la cour de Paris, désigné
parle garde des sceaux.
Le tribunal de première instance
d’Étampes connaît, dans les limites de sa compétence,
des appels des jugements en premier ressort rendus par les juges de
paix du canton, des affaires civiles et commerciales de l’arrondissement,
et enfin des délits et contraventions passibles de sa juridiction.
Ce tribunal se compose: d’un président, de deux juges, dont
l’un est chargé de l’instruction des affaires criminelles; d’un
procureur de la République dont la mission est de poursuivre
la répression des crimes et délits; d’un substitut du
procureur; d’un greffier et d’un commis-greffier.
En outre, il y a un juge de paix du
canton et deux suppléants du juge de paix.
Le juge de paix a des attributions
de diverses natures: au civil, en matière non contentieuse, il
est chargé de présider le conseil de famille, d’apposer
et de lever les scellés après décès ou en
cas de faillite et dans un grand nombre de cas, de dresser des actes de
notoriété, d’adoption, etc.
Il juge, en matière civile,
les affaires de sa compétence dans les limites de la loi. Il
est chargé d’entendre les parties en conciliation avant qu’elles
n’aient porté leurs difficultés devant le tribunal de première
instance. En matière criminelle, il tient le tribunal de simple
police du canton, et connaît des contraventions punies par
la loi d’une amende de 15 fr. et au-dessous.
Il y a Étampes: trois notaires,
quatre avoués, quatre huissiers et un commissaire-priseur. Il
n’y avait qu’un seul notaire jusqu’en 1782, époque à laquelle
un édit royal en établit trois pour la ville et neuf pour
le reste du bailliage (1). [p.84]
|
(1)
V. la note 111. En 1782, les trois notaires étaient Venard,
Goupy et Sagot.
|
|
Administration financière.
—II y a à Étampes un receveur particulier des finances
pour l’arrondissement, ayant sous ses ordres un fondé de pouvoirs
et huit percepteurs, dont trois résident à Étampes.
Il existe en outre deux contrôleurs des contributions directes
de l’arrondissement.
Les contributions indirectes sont
représentées à Étampes par un receveur-entreposeur
de l’arrondissement et un commis principal de première classe,
trois commis de deuxième et de troisième classe, et
un receveur-buraliste.
Le sous-directeur des arrondissements
de Corbeil et Étampes réside à Corbeil.
Les octrois municipaux comprennent:
un préposé en chef, un brigadier, six surveillants et
sept receveurs aux barrières.
Il y a à Étampes un
vérificateur des poids et mesures de l’arrondissement.
L’administration de l’enregistrement,
des domaines et du timbre est représentée par un vérificateur
de l’arrondissement, un conservateur des hypothèques de l’arrondissement
et un receveur de l’enregistrement du canton.
La caisse d’épargne et de prévoyance
d’Étampes est administrée par un président, un
vice-président, un secrétaire, un trésorier et
un conseil composé de personnes notables. Quatre succursales de
la caisse centrale d’Étampes existent dans l’arrondissement,
à Méréville, Angerville, Milly et La Ferté-Alais
(1).
|
(1)
V. les notes 107 et 108.
|
Le bureau de la poste aux lettres et des télégraphes
comprend la ville et quinze communes de l’arrondissement. Il est desservi
par un directeur, deux commis, quatre facteurs de ville, sept facteurs
ruraux, un facteur boîtier.
|
|
|
Administration militaire, police.
— La gendarmerie, qui comprend sept brigades pour l’arrondissement,
dont une à cheval et une à pied pour Étampes, est
commandée par un lieutenant, un maréchal-des-logis, un
brigadier.
La police se fait par un commissaire,
deux agents et trois gardes champêtres (2). [p.85]
|
(2)
V. la note 135.
|
|
Ponts et chaussées, chemins vicinaux,
chemins de fer. — L’administration des ponts et chaussées
place à Étampes un ingénieur des ponts et chaussées,
chef du service de l’arrondissement du sud de Seine-et-Oise, arrondissement
spécial comprenant, en outre des quatre cantons d’Étampes,
une partie des arrondissements de Corbeil et de Rambouillet.
L’ingénieur a sous ses ordres:
sept conducteurs des ponts et chaussées, dont quatre résident
à Étampes, deux employés secondaires demeurant également
à Étampes.
Ce service comprend la surveillance
et l’entretien de trois routes nationales, dix routes départementales,
huit rivières, dont cinq arrosent Étampes.
L’administration des chemins vicinaux
est représentée à Étampes par un agent-voyer
d’arrondissement, un agent-voyer de canton.
Ce service comprend l’entretien de
huit chemins de grande communication, vingt chemins vicinaux d’intérêt
commun.
L’administration du chemin de fer
d’Orléans occupe a Étampes un chef de gare, un chef
de district, un chef de dépôt et un sous-chef de gare.
|
|
|
Instruction publique.
— L’instruction publique est donnée à Étampes:
aux garçons, dans un collège communal de plein exercice,
qui reçoit des pensionnaires et des externes, dans un petit séminaire,
dans trois écoles primaires tenues par un maître laïque,
et dans trois écoles libres dirigées par les Frères
des écoles chrétiennes; aux filles, dans trois pensionnats
dirigés par Mme Mellet, les Sœurs de la congrégation de
Notre-Dame et les Sœurs de la Sainte-Enfance.
Pour l’instruction primaire, il y
a deux écoles communales de filles, dirigées par les Sœurs
de la Présentation. Les deux écoles ont un asile pour
les enfants des deux sexes en bas âge.
Il y a un inspecteur des écoles
de l’arrondissement.
Le juge de paix est aussi chargé
de l’inspection des asiles.
|
|
|
Anciennes corporations.
— Nous avons peu de documents sur les anciennes corporations ou communautés
de métiers de la ville. Du reste, elles ne paraissent pas avoir
été aussi bien [p.86] organisées
qu’à Dourdan, Orléans et autres villes voisines, où
elles avaient des bannières armoriées que l’on sortait
à la fête patronale.
Les plus anciennes sont celles des
tisserands et des bouchers, qui existaient dès le XIIe siècle
(1). Viennent ensuite les ciriers, les mégissiers,
les regrattiers, les marchands d’arcs, de lin et de chanvre, les vignerons,
les tanneurs, les drapiers, la bazoche des procureurs, les jardiniers,
les apothicaires-épiciers-droguistes et les barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes.
Ces derniers cumulaient encore ces fonctions avec celle de chirurgien
(2).
|
(1)
Fleureau, p.132, 136.
(2) V. la note 16.
|
Un manuscrit de 1740, qui est la copie d’un mémoire envoyé
à M. Hérault, intendant de Paris, donne la liste suivante
des trente-trois communautés de marchands et artisans d’Étampes
sujets à la police: apothicaires, boisseliers, bonnetiers, bouchers,
boulangers, bourreliers, chapeliers, charcutiers, charrons, charpentiers,
chaudronniers, chirurgiens, cordiers, cordonniers, corroyeurs, drapiers,
maçons, maréchaux, menuisiers, merciers, pains d’épiciers,
plâtriers, potiers d’étain, savetiers, selliers, serruriers,
taillandiers, tailleurs, tisserands, tourneurs, vanniers, vinaigriers,
vitriers.
|
|
|
Institutions de bienfaisance, sociétés.
— Le bureau d’assistance judiciaire pour l’arrondissement est composé
d’un président et de quatre membres.
Le bureau de bienfaisance, qui a un
revenu de 16,359 fr., est composé d’un président, de
cinq membres, d’un médecin et d’un receveur.
La Société de Saint-Vincent-de-Paul,
distribuant des secours aux pauvres, a un président et un trésorier.
La Société d’horticulture,
rétablie en 1864, a un président, un vice-président,
un secrétaire, un secrétaire adjoint, un trésorier
et neuf conseillers administrateurs (3).
La Société
de secours mutuels des sapeurs-pompiers, fondée en 1865 (4);
La Société
de secours mutuels pour les ouvriers en bâtiment, fondée
en 1848 (5); [p.87]
|
(3)
V. les notes 126, 127, 160.
(4) V. la note 122.
(5) V. la note 136.
|
La corporation des jardiniers-horticulteurs-pépiniéristes,
qui a pour syndic actuel M. Pinguenet, et qui célèbre
chaque année la fête de saint Fiacre;
La communauté des huissiers
(1);
|
(1)
V. la note 119.
|
La Société des portefaix, fondée en 1817, qui
célèbre tous les ans la fête de saint Christophe;
La Société de Saint-François-Xavier,
fondée en 1848;
La Société de Sainte-Marthe,
société de secours mutuels pour les femmes;
La Société mutuelle
de crédit au travail, fondée en 1868 (2);
La Société de la boulangerie
de Saint-Martin, fondée en 1868 (3);
|
(2)
V. la note 132.
(3) V. les notes 128,
129, 133.
|
La Société des fêtes étampoises, fondée
en 1878;
La Société philotechnique
et la Société de tir, fondées en 1879 (4).
|
(4)
V. les notes 156 et 164.
|
On peut encore citer: la chambre consultative d’agriculture, le conseil
d’hygiène publique et de salubrité, la commission administrative
de l’hospice, un groupe de la Société centrale des chasseurs,
la fanfare municipale, la fanfare Saint-Nicolas et la Société
du crayon, fondée en 1881;
Plusieurs cercles, dont le plus important
est le cercle Central, rue du Creux-Chemin (5).
|
(5) V. les notes 117, 124, 142.
|
|
Voitures publiques.
— D’Étampes à Angerville, le vendredi de chaque semaine;
d’Étampes à Milly, le jeudi de chaque semaine; d’Étampes
à Pithiviers, tous les jours; d’Étampes à Saclas,
trois fois par jour.
Deux messagers font les services des
marchandises d’Étampes à Paris et localités intermédiaires,
deux fois par semaine.
Pour aller d’Étampes à Paris
par le chemin de fer, il en coûte actuellement 3fr.75 en troisième
classe; autrefois, le même voyage coûtait 6fr.25 avec
les diligences, et 4fr. sur les impériales des berlines de commerce
des frères Duverger.
M. Chevallier-Joly, loueur de voitures,
est actuellement camionneur [p.90] de
la compagnie d’Orléans et entrepreneur de pompes funèbres,
qui se font avec chevaux et voitures depuis le ler octobre 1880 (1).
|
(1)
V. la note 165.
|
|
Géologie. —
Étampes est sur le terrain tertiaire inférieur. Les sables
ont une épaisseur variant de 30 à 35 mètres; on
rencontre après: 2 mètres de moellon, 23 mètres de
glaises vertes, 24 mètres de calcaires marneux, 4 mètres
de grès, 23 mètres d’argiles et sables mélangés
à des marnes calcaires (2).
|
(2)
De Sénarmont, Essai d’une description géologique
de Seine-et-Oise, 1844, in-8.
|
Ces marnes des couches inférieures, qui se rencontrent partout,
sont propres à la fabrication de la chaux hydraulique artificielle,
étant mélangées d’argile. Il existait à Étampes,
il y a peu d’années, deux carrières de cette sorte: l’une
dans la vallée Collin, et l’autre au bout du faubourg Saint-Pierre.
Les argiles sont souvent assez pures
pour servir à la fabrication de la tuile et de la brique; on
les exploite en plusieurs endroits des environs d’Étampes.
Le niveau des eaux ascendantes dépasse
de l mètre environ celui de la rivière. Une tentative
a été faite il y a quelques années pour obtenir
une eau jaillissante dans la vallée Collin, à gauche de
la route de Dourdan; mais le résultat n’a pas été
favorable. En 1842, un puits a été creusé dans la
gare des marchandises.
Après avoir traversé
22 mètres de sable, on a rencontré les différentes
assises du calcaire lacustre sur 5l mètres, et pénétré
de 28 mètres dans le terrain d’argile plastique. Un seul niveau
d’eau ascendante a été trouvé dans cette formation.
Rien n’annonce que les sondages soient près d’avoir traversé
l’argile plastique, qui forme avec la craie des couches irrégulières
nuisant à la construction des puits ordinaires et des puits artésiens
(3).
|
(3)
V. aussi le chap. Hameaux, collines.
|
|
Industrie et commerce.
— La première industrie d’Étampes était anciennement
celle des tisserands en drap, en laine et en linge. Les plaines de la
Beauce étant favorables à la production [p.89] des bêtes à
laine, cela permettait aux habitants d’Étampes de faire un grand
commerce de draperie. Aussi le roi Philippe ler encouragea les tisserands
d’Étampes, en leur accordant beaucoup de privilèges en
l’année 1204. Il les exempte de toutes coutumes, tailles et autres
levées, réservant toutefois qu’ils le serviront en ses armées;
il leur accorde le droit d’élire quatre prud’hommes choisis parmi
eux pour veiller à la bonne confection de leurs ouvrages, et punir
au besoin d’une amende les fabricants de mauvais produits (1).
|
(1)
Fleureau, p. 132.
|
En l’année 1269, les tisserands d’Étampes prétendaient
être exempts de la taille royale levée pour la chevalerie
de Philippe, fils aîné du roi, et pour le voyage d’outre-mer
du roi; mais un arrêt du parlement décide que cette exemption
ne pourrait s’étendre qu’à ceux qui tissaient eux-mêmes
de leurs propres mains, et que, même à l’égard de ceux-là,
on ferait une enquête pour savoir s’ils avaient été
quelquefois soumis à la taille, auquel cas ils la paieraient comme
les autres (2).
|
(2)
Actes du Parlement de Paris, par Boutaric, t.
I.
|
Ce document tendrait à prouver que les tisserands étaient
autrefois nombreux à Étampes; mais leur nombre diminua
par la suite, surtout en 1652, dans ces guerres «qui ont ruiné
la ville... détruit le commerce et les manufactures des étoffes
de laine, et plusieurs autres qui ne l’augmentaient pas peu (3).»
|
(3)
Coutume d’Étampes, art.185.
|
En
1683, les tisserands, en petit nombre à Étampes, avaient
cependant conservé une marque de leurs anciens privilèges,
car quand l’un d’eux avait commis un délit, il avait le droit d’être
conduit chez le prévôt par un clerc de la corporation,
et sans le sergent qui arrêtait tout autre accusé (4). Ainsi, ils avaient à Etampes une justice
particulière qu’ils exerçaient sur ceux de leur métier.
|
(4)
Fleureau, p.133.
|
La tannerie, la mégisserie et le commerce des moutons et des
laines ont toujours été très-importants. Ces industries
étaient et sont encore établies sur la rivière
forcée qui a été amenée dans l’intérieur
de la ville; elles étaient précédemment, suivant
la tradition, [p.90] dans
le faubourg Saint-Pierre, où la Juine, par plusieurs saignées
existantes, leur fournissait l’eau nécessaire. D’anciens mémoires
font mention de plus de quatre mille ouvriers en drap et en étoffes
de laine, et vantent beaucoup la bonté des eaux de la rivière
pour les mettre en teinture (l).
|
(1)
Manuscrits particuliers.
|
Il n’existe plus de tisserands à Étampes; mais le commerce
des laines pour les manufactures françaises est considérable,
et les six marchands de laines vendent annuellement 265,000 toisons,
représentant 1,060,000 kilos et 2,120,000fr. d’affaires. Il y
a lieu d’ajouter à ce chiffre un million pour le commerce de la
mégisserie. Dans cette profession on est susceptible d’être
atteint de la pustule maligne ou charbon; mais quoique les peaux et les
laines exhalent une odeur putride, il n’en résulte pas de maladies
épidémiques ou individuelles (2).
|
(2)
Traité pratique de la pustule maligne ou charbon
externe chez l’homme, par le Dr Bourgeois, médecin des épidémies
de l’arrondissement, 1861, in-8.
|
Le commerce de la boucherie était certainement plus important
autrefois qu’aujourd’hui, vu la consommation qu’entraînaient
les auberges de la ville et le grand nombre de voyageurs qui s’arrêtaient
sur la grande route. Aussi, c’était la corporation la mieux organisée.
Des lettres de Louis VII, en 1155,
abolirent un ancien usage d’Étampes d’après lequel les
sergents royaux et autres officiers qui achetaient de la viande aux bouchers
ne payaient que les deux tiers du prix (3).
|
(3)
Ord. du Louvre.
|
Voici un extrait du règlement pour les bouchers de la grande
boucherie de Notre-Dame, qui reçurent des privilèges de
la reine Marguerite en 1274, moyennant un bail perpétuel de 72
livres parisis par an:
Nul ne pouvait être boucher
à la grande boucherie, si lui ou sa femme n’était issu
de la postérité des bouchers qui existaient à
l’origine des privilèges.
Il fallait que celui qui avait prouvé
venir de ladite postérité passât un examen très-sérieux
devant les maîtres jurés du métier.
Les bouchers ne pouvaient exposer
aucune viande qu’elle n’ait [p.91] été
visitée par les maîtres jurés. Ils devaient vendre
à part, derrière les étaux, les viandes malsaines
et dangereuses, telles que pourceaux surmenés, daims et chèvres.
Il leur était défendu
de s’entremettre pour langayer (l) les
pourceaux, à moins d’être maître juré de la
grande boucherie.
|
(1)
Langayer, c’est visiter la langue d’un pourceau pour voir s’il est
sain ou ladre.
|
Enfin,
et c’est l’article le plus remarquable, il y avait défense d’acheter
aucune bête des personnes malades de lèpre, maréchaux,
barbiers et huiliers.
Quant aux bouchers des trois autres
boucheries, il n’était pas nécessaire qu’eux ou leurs
femmes fussent issus de l’ancienne famille des bouchers; mais ils étaient
obligés de n’exposer aucune viande qu’elle n’eût été
visitée par un des maîtres jurés de la grande
boucherie et un autre des bouchers des autres boucheries. Ils étaient
également tenus de vendre à part les viandes malsaines;
enfin, il leur était aussi fait défense d’acheter des
bêtes à des lépreux, des maréchaux, etc.
(2).
|
(2)
Fleureau, p. 134, 137.
|
Les coutumes, franchises et libertés des bouchers d’Étampes
ont été publiées par jugement du bailliage d’Étampes
du 19 mars 1484.
Le commerce de la meunerie est des
plus considérables, car au marché de chaque samedi il
est vendu 300,000 kilos de blé et autres céréales,
et en certaines années, notamment en 1879, il en arriva 203,400
kilos par jour du Havre et de l’Ouest, à destination des différents
meuniers de la ville (3). La farine fabriquée
annuellement atteint le chiffre de 25 à 30 millions de kilos.
|
(3)
V. la note 163.
|
La vente des bestiaux, qui se fait au marché des Prés
tous les premiers samedis du mois, est également très-importante.
On y vend annuellement: l,000 bœufs, vaches et taureaux; 500 chevaux,
70 ânes, 1,000 porcs, 120,000 moutons.
Les objets de plus grande importance
commerciale venant ensuite sont les graines, les peaux, les laines,
les sables, les truffes, et surtout les produits maraîchers.
Les truffes d’Étampes sont
très-estimées, sans l’être autant que celles du
Périgord, qu’elles surpassent en grosseur. M. Poupier surtout
se livre à la culture du précieux tubercule dans les
bois des [p.92] environs
d’Étampes. Il a fait des baux avec un grand nombre de propriétaires.
Voici un relevé de la production
des carrières de Saint-Martin (1):
moellon ou pierre à bâtir, 1,100 mètres cubes;
sable fin, 1,500,000 kilos.
|
(1)
D’après le propriétaire, M. Fourgeau.
|
Ce
sable, presque impalpable, est expédié principalement
à Limoges pour la fabrication de la porcelaine, et à Montluçon
pour celle des glaces. Cette dernière manufacture en consomme
à elle seule 30,000 kilos par mois.
Il est donc éminemment propre à la fabrication
des cristaux.
Cette propriété était
connue il y a plus de trois siècles. «Les Français
ayants n’a pas longtemps commencé à faire les verres cristallins
(écrivait Pierre Bélon au XVIe siècle), ont fait
servir le sablon d’Étampes au lieu des cailloux du Tésin,
que les ouvriers ont trouvé meilleur que ledict caillou de Pavie
(2).»
|
(2)
Pierre Bélon, Observations sur plusieurs singularités.
Anvers, 1555, in-8.
|
En parlant des cristalleries de Saint-Germain sous Henri II, Le grand
d’Aussy dit qu’à défaut des cailloux du Tessin ou des
cendres dont on se servait à Murano, les Français y substituèrent
du sablon d’Étampes (3).
|
(3)
Legrand d’Aussy, Hist. de la vie privée des Français,
1782, in-8, t. III.
|
Il n’y a donc rien d’étonnant si l’un des anciens cris de Paris
était: sablon d’Étampes, et si le dicton des arquebusiers
rappelait cet ancien commerce (4).
|
(4)
Encycl. méth. — Dict. des jeux.
|
Dans
une série de proverbes du XIIIe siècle, on trouve les
échalottes d’Étampes, les ognons de Corbeil et l’ail de
Gandeluz (5).
|
(5)
Legrand d’Aussy, déjà cité. — Monteil, Hist.
des Français, t. I.
|
Le
poisson d’Étampes avait aussi de la célébrité,
car dans l’état des dépenses de Philippe-Auguste, en
1202, on trouve la somme considérable de 40 livres employée
à cet achat. Les rivières étaient et sont renommées
pour leurs carpes, et surtout pour leurs écrevisses, le second
dicton des arquebusiers d’Étampes (6).
|
(6)
Legrand d’Aussy, déjà cité.
|
Les vins d’Étampes, dont la production est aujourd’hui insignifiante,
étaient autrefois l’objet d’un grand commerce, car il en est
beaucoup question dans une charte de privilèges accordés
par [p.93] Louis VII aux
habitants d’Étampes, entre autres «il les exempta de payer
un septier de vin au prévôt, à son lieutenant et
à ses serviteurs, qu’ils avoient coutume de prendre de chaque
bourgeois qui vendoit son vin à pot.» Moyennant un certain
droit qu’ils percevaient, les crieurs de vin étaient tenus de
fournir des mesures pour que les habitants puissent le vendre (1).
|
(1)
Fleureau, p.103.
|
Il y avait à Étampes les vignes du roi (2); leurs vins faisaient parler d’eux, mais d’une
façon peu avantageuse (3).
Les gâteaux d’amandes d’Étampes,
que l’on fabrique principalement rue de l’Hôtel-de-Ville, ont
une grande renommée. La pâtisserie est une vocation chez
beaucoup de jeunes gens d’Étampes, et plusieurs qui se sont établis
à Paris font de brillantes affaires; ils ont adopté chacun
une spécialité: M. Julien, rue de la Bourse, fabrique
des savarins; M. Petit, gendre et successeur de Piché, boulevard
Saint-Martin, a de bons gâteaux aux amandes; les brioches sont
recherchées, boulevard des Italiens, chez M. Julien, et l’ambroisie
chez M. Giboust, place du Théâtre-Français.
|
(2)
Id.
(3) Henri d’Andely,
La bataille des vins, fabliau du XIIe siècle. —
Abeille du 28 septembre 1872.
|
Voici
le relevé annuel des principaux objets soumis aux droits d’octroi:
vin, 15,000 hectolitres; cidre, 400 hectolitres; alcool, 360 hectolitres;
lapins, 40,000 têtes; beurre, 150,000 kilos; truffes, 250 kilos;
bois, 5,000 stères; charbons, 15,000 kilos; charbon de terre,
80,000 kilos; coke, 20,000 kilos; fers, 40,000 kilos; huiles, 50,000 kilos;
foin, pailles, 660,000 kilos; briques, tuiles, 450,000 (nombre); ardoises,
100,000 (nombre) (4).
|
(4)
V. les notes 137, 138.
|
|
Moulins. — Plusieurs
moulins d’Étampes sont presque aussi anciens que la ville elle-même.
Les premiers étaient banaux (5),
c’est-à-dire que les habitants étaient astreints à
s’en servir, car le roi ou le seigneur engagiste y percevait un droit.
|
(5)
Nouveau coutumier général. Paris,
1734, in-fol.
|
Ils n’étaient pas tous à farine: il y en avait à
foulon, à tan, à [p.94] peau
et à papier. La plupart étaient anciennement à
foulon; le moulin à tan était au-dessus du moulin de l’Ouche;
le moulin à peau était au-dessous du moulin de Chauffour;
enfin, il y avait trois moulins à papier sur la Chalouette, dans
le faubourg Saint-Martin (l).
|
(1)
Manuscrits particuliers. — Guétard, Mém. sur
l’ostéocole. — Mém. de l’Acad.
des sciences de 1754.
|
Si l’on en croit l’Encyclopédie méthodique, il
y avait à Etampes, en 1810, une manufacture de couvertures, un
moulin à foulon, un à chamois, un à tan, deux tanneries
en cuir fort et en veau, une mégisserie, une chamoiserie et
seize moulins à farine (2).
|
(2)
Géographie physique, par Desmarets, 1811, in-4,
t. IV.
|
Autrefois, il était défendu à tout seigneur du
bailliage de construire des moulins sans l’autorisation du prince engagiste.
«Défense était faite aux meuniers, même à
ceux qui avaient payé leur abonnement au prince, de quêter,
chasser et enlever aucuns grains avec mules, mulets, chevaux, bêtes
asines ou charrettes, sauf aux habitants à les conduire eux-mêmes
en leurs moulins avec leurs propres chevaux et voitures; permet ausdits
meuniers d’acheter des grains dans le marché d’Étampes
et autres lieux circonvoisins, en payant les droits accoutumés....
à la charge néanmoins de ne pouvoir verser les farines
qui en proviendront dans l’étendue dudit ressort d’Étampes
pour l’usage des domiciliés, mais seulement de les transporter
en cette ville de Paris et à Versailles pour y être vendues....»
Ceci est relaté dans un arrêt
du parlement du 31 janvier 1763, rendu au profit de Nicolas Lamoureux,
meunier de Pierre Brou, dont la voiture chargée de quinze sacs
de froment avait été saisie rue de l’Étape «par
Pierre Sureau, huissier royal voyer à Étampes (3).»
|
(3)
V. la note 32.
|
Un arrêté de Couturier, daté du ler frimaire an
II, dit qu’on ne pourra établir dorénavant des usines
sur la rivière d’Étampes sans autorisation. Il est dit dans
cette pièce que le citoyen Dupré, imprimeur à Étampes,
«agit avec une noire méchanceté (4).» Il ne [p.95]
faut pas, du reste, s’étonner du différend
qui existait entre Dupré et Couturier, car ce dernier était
influencé par son subordonné Berchère, qui était
membre du comité révolutionnaire (1).
|
(4)
Archives nationales.
(1) V. les notes
49, 50, 53.
|
C’est
en 1825 que furent établis à Étampes les premiers
moulins dits à l’anglaise, le moulin de l’hospice par M. Thirouin,
et le moulin Branleux d’en bas par M. Théodore Mainfroy.
Depuis environ dix ans, un certain
nombre ont emprunté à la vapeur une partie de leur force
motrice.
Les moulins sont au nombre de 29 pour
la commune d’Étampes, dont 21 à eau, 2 à vapeur,
6 mixtes, à eau et à vapeur. Ils ont le plus souvent
trois ou quatre paires de meules, quelquefois cinq et huit paires.
Le débit des rivières
est à peu près constant, excepté celui de la
Chalouette, qui subit de grandes variations depuis quelques années;
aussi, les moulins situés sur cette rivière, munis de
deux, trois ou quatre paires de meules, sont-ils souvent obligés
de n’en faire marcher qu’une paire. La cause de cette variation singulière
est le curage de l’étang de Chalou vers 1865, ce qui supprima
une source importante, arrêta la marche du moulin de Chalou et
diminua la force du moulin de Moulineux. Dans le courant de cette année,
le niveau des eaux tend à prendre un mouvement ascensionnel qui,
s’il continue, rétablira la marche de ces deux usines.
Le chemin des Meuniers, allant de
Saint-Martin à Guinette, semblerait indiquer qu’il existait
autrefois des moulins à vent aux alentours.
La suppression, dans ces dernières
années, du moulin Baccanal, sur le Juineteau, et du moulin
à Tan, sur la Louette, transformé en usine de distribution
d’eau dans la ville, réduit de 31 à 29 le nombre des moulins.
D’après le tableau ci-après,
qu’on peut considérer comme officiel, les moulins d’Étampes
ont ensemble quatre-vingt-onze paires de meules et produisent journellement
457 sacs de farine, ce qui, à 157 kilos le sac, représente
71,749 kilos. [p.96]
|
|
NUMÉROS
D’ORDRE
|
NOMS DES
RIVIÈRES
|
NOMS DES
MOULINS
|
SITUATION
|
GENRE
|
NOMS DES
MEUNIERS
|
NOMBRE
de paires
de meules.
|
NOMBRE
de sacs
de farine
par jour.
|
1
|
La Juine
|
De Vauroux
|
Vauroux
|
A eau.
|
Pierre père.
|
4
|
9
|
2
|
—
|
De Gérofosse
|
Rue de Gérofosse
|
Mixte.
|
Marchon (Valentin).
|
5
|
40
|
3
|
—
|
Guerraz
|
Rue de la Boucherie
|
Id.
|
Rebiffé.
|
4
|
40
|
4
|
—
|
Des Fontaines
|
Rue de Moulin-des-Fontaines
|
A eau.
|
Soret.
|
3
|
6
|
5
|
Le Juineteau
|
De Coquerive
|
Rue du Perray
|
Mixte.
|
Tournemire.
|
4
|
35
|
6
|
La rivière
d’Étampes
|
Du Port (double)
|
Promenade du Port
|
A eau.
|
Mercier.
|
5
|
20
|
7
|
La Chalouette
|
De Valnay
|
Valnay
|
Id.
|
Marchon (Jules).
|
2
|
6
|
8
|
—
|
Badran supérieur
|
Rue Badran
|
Id.
|
Couteau.
|
2
|
6
|
9
|
—
|
Badran inférieur
|
Rue Badran
|
Id.
|
Leroux.
|
2
|
5
|
10
|
—
|
Baildar
|
Rue Badran
|
Id.
|
Marchon (Paul)..
|
3
|
8
|
11
|
—
|
Braban
|
Braban
|
Id.
|
Marchon (paul).
|
1
|
5
|
12
|
—
|
De la Pirouette
|
Rue de la Pirouette
|
Id.
|
Courtois.
|
3
|
8
|
13
|
—
|
De la Trinité
|
Rue de la Digue
|
Id.
|
Bouché.
|
3
|
10
|
14
|
—
|
De la Digue
|
Rue de la Digue
|
Id.
|
Bouché.
|
1
|
4
|
15
|
—
|
De l’Hospice
|
Rue de Bressault
|
Id.
|
Lajotte.
|
4
|
10
|
16
|
—
|
Sablon
|
Rue Basse-de-la-Foulerie
|
Id.
|
Denis.
|
4
|
9
|
17
|
—
|
Petit-Moulin
|
Rue du Petit-Moulin
|
Id.
|
Marchon (Jules).
|
3
|
7
|
18
|
—
|
Grand-Moulin
|
Rue Darnatal
|
Mixte
|
Pothan.
|
8
|
60
|
19
|
—
|
De l’Île-Maubelle
|
Rue Île-Maubelle
|
Id.
|
Pothan.
|
4
|
35
|
20
|
La Louette
|
De Vaujouan
|
Vaujouan
|
A eau.
|
Marchon-Dupuis.
|
2
|
6
|
21
|
—
|
De l’Ouche
|
Place de l’Ouche
|
Id.
|
Courtois.
|
1
|
4
|
22
|
—
|
De Chauffour
|
Rue de Chauffour
|
Id.
|
Poussard.
|
3
|
10
|
23
|
—
|
Chamois
|
Rue Saint-Martin
|
Id.
|
Pierre père.
|
3
|
6
|
24
|
—
|
Branleux d’en bas
|
Rue Saint-Martin
|
Mixte.
|
Hérissez.
|
3
|
20
|
25
|
—
|
Branleux d’en haut
|
Rue Saint-Martin
|
A eau.
|
Chedeville.
|
3
|
8
|
26
|
—
|
De Saclas
|
Rue de Saclas
|
Id.
|
Chedeville.
|
2
|
5
|
27
|
—
|
Brunard
|
Rue Basse-des-Grisonneries
|
A vapeur.
|
Brunard.
|
4
|
35
|
28
|
—
|
Pierre
|
Rue des Cordeliers
|
Id.
|
Pierre fils.
|
4
|
40 [p.96]
|
|
Auberges et hôtels.
— Un grand roulage avait lieu autrefois à Étampes, quand on
transportait les vins et autres marchandises allant d’Orléans
et du Midi vers Paris. Le mouvement commença à diminuer
à la fin du XVIIe siècle, après l’ouverture du canal
de Briare, ce qui fait que les auberges étaient déjà
beaucoup tombées au commencement du XVIIIe siècle.
Néanmoins, pendant la première
moitié de notre siècle, le passage des voitures, diligences
et troupeaux dans la rue Saint-Jacques était littéralement
continu, et il était quelquefois impossible de traverser cette
rue.
Gare aux enfants qui jouent dans la
rue, surtout à ceux vêtus de couleurs voyantes!
Voilà les
bœufs cornus qui passent;
Cachez vos rouges tabliers.
L’établissement
du chemin de fer d’Orléans, en 1843, changea la face des choses.
Que d’hôtelleries, que d’auberges ont disparu! Nous avons retrouvé
la trace et les enseignes du plus grand nombre. Il y en avait une cinquantaine
dans la grande rue seulement de Saint-Martin au Port. Il est à
remarquer que les enseignes d’auberges étaient à peu près
les mêmes partout, notamment dans les villes voisines: Angerville,
Arpajon, Dourdan et Orléans.
Le chemin de fer porta une grave atteinte
à certains corps de métiers, tels que bouchers, boulangers,
bourreliers, selliers, et surtout les maréchaux; l’un deux,
qui n’avait plus qu’un seul ouvrier dans ces derniers temps, en avait
vingt-cinq a trente en 1843.
|
|
|
Population. — En 1667,
époque à laquelle écrivait Dom Fleureau, les cinq
paroisses figurent ensemble pour 2,106 feux (1).
|
(1)
Fleureau, p. 31.
|
Les guerres de 1652 et les maladies épidémiques qui
régnèrent à la suite avaient déjà
décimé la population. La diminution est sensible en 1700,
et on ne compte plus que 1,188 feux.
En 1740, il y a 1,628 feux; en 1762,
982 feux; en 1777, 1,412 feux et 3,500 communiants, et en 1789, 2,019
feux. [p.98]
Le recensement de 1740 accuse en outre
4,746 personnes au-dessus de huit ans, 503 chevaux, 342 vaches, 3,650
bêtes à laine et 47 cochons (1).
|
(1)
Expilly. — Manuscrits particuliers. — Almanach de Sens pour
1778.
|
La population est de 7,870 habitants en 1805, 8,109 en 1830, et 8,083
en 1855.
L’arrondissement d’Étampes,
l’un des six du département, est le dernier pour sa population;
mais la ville d’Étampes vient en première ligne parmi les
six sous-préfectures.
D’après le recensement quinquennal
de 1876, la population totale de la commune est de 7,840 habitants;
la population municipale est de 7,635; la population agglomérée
est de 7,399; la population éparse est de 236; le nombre des
étrangers est de 203, et le nombre des ménages est de
2,369.
|
|
|
Quartiers et faubourgs d’Étampes.
— On peut diviser la ville d’Étampes en six parties: trois
quartiers et trois faubourgs:
Les quartiers Saint-Gilles, Saint-Basile
et Notre-Dame;
Les faubourgs Saint-Martin, Saint-Pierre
et Evézard.
Chacun des trois quartiers forme une
paroisse du même nom; les faubourgs Saint-Pierre et Evézard
sont compris dans la paroisse Notre-Dame; mais le faubourg Saint-Pierre
a un cimetière particulier. Les quartiers de Saint-Basile et de
Notre-Dame ont deux cimetières communs. Enfin, Saint-Gilles et
Saint-Martin ont chacun leur cimetière.
Pendant la Révolution, le faubourg
Saint-Martin s’appelait faubourg du Midi; le faubourg Saint-Pierre,
faubourg du Levant, et le faubourg Evézard ou des
Capucins-Evézard, faubourg du Nord.
Il y a environ 151 rues, ruelles,
impasses, promenades, places et carrefours, et 1,473 maisons.
Le faubourg Saint-Martin étant
le plus ancien, nous commencerons par là notre promenade historique.
Partant de la Grande-Rue, nous viendrons
à la rue de la Cordonnerie, deux rues dont presque toutes les
autres ne sont que des [p.99] ramifications,
et qui, se bifurquant en différentes routes et chemins extra
muros, conduisent alors dans toutes les directions.
La plupart des rues sont en pente
sensible, assez bien alignées, de sorte que les eaux pluviales
emmènent toutes les boues à la rivière, ce qui
contribue au nettoyage du pavé et à l’assainissement
de la ville.
Il paraît que la plus grande
propreté n’a pas toujours régné, car, soit qu’il
y eut autrefois des éleveurs de troupeaux, soit pour toute autre
cause, on était obligé «de curer les rues et oster
les fiens» au moment du passage d’une reine dans le faubourg Saint-Martin
(1).
|
(1)
Rapsodie.
|
|
TABLEAU
INDICATEUR
DE LA LARGEUR DES RUES, RUELLES ET IMPASSES
DE LA VILLE D’ÉTAMPES
1.
Faubourg Saint-Martin
NUMÉROS
D’ORDRE.
|
NOMS des RUES ET PLACES.
|
Largeur
|
1
|
Belles-Croix (Des)
|
12 m
|
2
|
Charpeaux (De)
|
10 m
|
3
|
Grande-Sente-de-Valnay
|
6 m
|
4
|
Charpeaux (Petite-Rue de)
|
6 m
|
5
|
Pont-d’Orléans (Du) (2)
|
12 m
|
6
|
Treille (De la)
|
—
|
7
|
Reverseleux
|
7 m
|
8
|
En-Bas (D’)
|
—
|
9
|
Petit-Saint-Mars (Du)
|
8 m
|
10
|
Badran
|
6 m
|
11
|
Braban
|
6 m
|
12
|
Courte
|
6 m
|
13
|
Cimetière (Du)
|
6 m
|
14
|
Eglise (De l’)
|
3 m
|
15
|
Ouche (De l’)
|
6 m
|
16
|
Ecole (de l’)
|
6 m
|
17
|
Pirouette (De la)
|
6 m
|
18
|
Chauffour (De)
|
7 m
|
19
|
Moulin-à-Tan (Du)
|
—
|
20
|
Sacals (De)
|
6 m
|
21
|
Bressault (De)
|
6 m
|
22
|
Paradis (Du)
|
7 m
|
23
|
Bretonnerie (De la)
|
6 m
|
24
|
Digne (De la)
|
6 m
|
25
|
Porte-Brûlée (De la)
|
—
|
26
|
Abreuvoir (De l’)
|
—
|
27
|
Coq (Du)
|
5 m
|
28
|
Saint-Martin
|
12 m
|
29
|
Moulin-à-Peau (Du)
|
—
|
30
|
Saint-Jean
|
6 m
|
31
|
Haut-Pavé (Du)
|
12 m
|
32
|
Mouton (Du)
|
—
|
33
|
Remparts (Des)
|
—
|
34
|
Vivier (Du)
|
—
|
35
|
Filoir (Du)
|
6 m
|
|
2.
Quartier Saint-Gilles
NUMÉROS
D’ORDRE.
|
NOMS des RUES ET PLACES.
|
Largeur
|
36
|
Neuve-Saint-Gilles
|
12 m
|
37
|
Enfer (D’)
|
5 m
|
38
|
Lenicolais
|
7 m
|
39
|
Saint-Jacques
|
12 m
|
40
|
Religieuses (Carref. des)
|
—
|
41
|
Vendôme (De)
|
9 à 10,4
|
42
|
Mouton (Du)
|
10 m
|
43
|
Cordeliers (Des)
|
10 m
|
44
|
Manivelle (De la)
|
10 m
|
45
|
Abreuvoir-des-Cordeliers
|
3 m
|
46
|
Abreuvoir-du-Mouton
|
8 m
|
47
|
Puits-du-Coq (Du)
|
10 m
|
48
|
Coq (Petite rue du)
|
3 m
|
49
|
Rose (De la)
|
8 m
|
50
|
Saint-Gilles (Place)
|
—
|
51
|
Saint-Gilles (Impasse)
|
5 m
|
52
|
Traversière
|
11 m
|
53
|
Vicariat (Du)
|
5 à 6,5
|
54
|
Simonneau
|
9,5 m
|
55
|
Haute-des-Groisonneries
|
6 m
|
56
|
Basse-des-Groisonneries
|
6 m
[p.100]
|
57
|
Basse-de-la-Foulerie
|
8 m
|
58
|
Plisson
|
5 m
|
59
|
Trois-Fauchets (Des)
|
5 m
|
60
|
Pavée
|
6,5 m
|
61
|
Pavillon (Impasse du)
|
—
|
62
|
Prateau (Du)
|
4 m
|
63
|
Remparts (des)
|
12 m
|
(2) Rue supprimée
et se confondant avec la rue Saint-Martin.
|
3. Quartier
Saint-Basile
NUMÉROS
D’ORDRE.
|
NOMS des RUES et PLACES.
|
Largeur
|
64 |
Moulin-Sablon (Carr. du)
|
—
|
65
|
Groisonneries (Des)
|
5 m
|
66
|
Porte-Dorée (De la)
|
6,7 m
|
67
|
Creux-Chemin (Du)
|
7 m
|
68
|
Geoffroy-St-Hilaire (Pl.) |
—
|
69
|
Saint-Antoine
|
12,5
|
70
|
St-Antoine (Petite-Rue)
|
5 m
|
71
|
Vigne (De la)
|
6 m
|
72
|
Pont-Quesnaux (Du)
|
11 m
|
73
|
Flacon (Du)
|
6 m
|
74
|
Plâtrerie (De la)
|
6 m
|
75
|
Damoise
|
5 m
|
76
|
Saint-Mars
|
6 m
|
77
|
Marionnettes
|
5 m
|
78
|
Sainte-Croix
|
6 à 8
|
79
|
Sainte-Croix (Petite-Rue)
|
6 m
|
80
|
Sainte-Croix (Impasse)
|
4 m
|
81
|
Conilles (Impasse)
|
—
|
82
|
Pain (Du)
|
6 m
|
83
|
Tribunal (Place du)
|
—
|
84
|
Hôtel-de-Ville (De l’)
|
8 m
|
85
|
Hôtetl-de-Ville (Place de l’)
|
—
|
86
|
Juiverie (De la)
|
8 m
|
87
|
Henri IV (Boulevard)
|
13,80
|
88
|
Embarquadère (Place de l’)
|
—
|
89
|
Élias-Robert
|
8 m
|
90
|
Château (du)
|
8 m
|
91
|
Petit-Moulin (Du)
|
6 m
|
92
|
Puits-Plisson (Du)
|
7 m
|
93
|
Prison (De la)
|
5 m
|
94
|
Pont-Doré (Carrefour du)
|
—
|
95
|
Pont-Doré (Du)
|
6 m
|
96
|
Pont-d’Anjouan
|
5 m
|
97
|
Roche-Plate (De la)
|
7 m
|
98
|
Queue-de-Renard
|
5 m
|
99
|
Romanet (Place)
|
—
|
100
|
Saint-basile
|
6 m
|
101
|
Anse (de l’)
|
4 m
|
102
|
Petit-Panier (Du)
|
5 m
|
103
|
Renard (Du)
|
5 m
|
104
|
Cordonnerie (de la)
|
6 à 8
|
105
|
Ronneau (Du)
|
5 m
|
|
4. Quartier
Notre-Dame
NUMÉROS
D’ORDRE. |
NOMS des RUES et PLACES.
|
Largeur
|
106
|
Marché N.-D. (Place du)
|
10 à 19
|
107
|
Baugin
|
5 m
|
108
|
Petit-Marché (Place du)
|
—
|
109
|
Cerf (Impasse au)
|
—
|
110
|
Bois (Impasse au)
|
—
|
111
|
Ancienne Comédie (De l’)
|
6 m
|
112
|
Dauphine (Place)
|
—
|
113
|
Tannerie (De la)
|
8 m
|
114
|
Puits-de-la-Chaîne (Du)
|
6 m
|
115
|
Darnatal
|
8 m
|
116
|
Mauconseil
|
6 m
|
117
|
Île-Maubelle (De l’)
|
11 m
|
118
|
Prés (Promenade des)
|
9,5 m
|
119
|
Bonneveaux (Avenue)
|
12 m
|
120
|
Comte (Au)
|
6 m
|
121
|
Chat (Carrefour au)
|
6 m
|
122
|
Chat (Impasse au)
|
—
|
123
|
Rempart, Port
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6 m
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124
|
Remparts, Île-Maubelle
|
7 m
|
125
|
Cloître-Notre-Dame (Du)
|
8 m
|
126
|
Evézard
|
8 m
|
127
|
Coquerive (Allée de)
|
18 m
|
128
|
Perray (Du)
|
10 m
|
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5. Faubourg
Saint-Pierre
NUMÉROS
D’ORDRE.
|
NOMS des RUES et PLACES.
|
Largeur
|
129
|
Boucherie (De la)
|
10 m
|
130
|
Moulin-Fouleret (Du)
|
—
|
131
|
Coquerive (De)
|
—
|
132
|
Alun (De l’)
|
7 m
|
133
|
Avaloir (De l’)
|
8 m
|
134
|
Torse
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3 à 5
|
135
|
Torse (Impasse)
|
—
|
136
|
Grès (Des)
|
5 m
|
137
|
Sablon
|
10 m
|
138
|
Gérofosse
|
7 m
|
139
|
Sans-Pain
|
10 m
|
140
|
Saint-Symphorien
|
3 m
|
141
|
Anciens-Remparts-St-P.
|
4 m
|
142
|
Gué-des-Aveugles (Du)
|
6 m
|
143
|
Min-du-Bourgneuf
(Ch. du)
|
4 m
|
144
|
Aveugles (Des)
|
6 m
|
145
|
Prés (Passage des)
|
5 m
|
146
|
Min-des-Fontaines
(Ch. des)
|
4 m
|
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6. Faubourg
Évézard
NUMÉROS
D’ORDRE.
|
NOMS des RUES ET PLACES.
|
Largeur
|
147
|
Port (Promenade du)
|
—
|
148
|
Dourdan (Route de)
|
10 m
|
149
|
St-Jacques-de-Bézégon
|
6 à 9
|
150
|
Faubourg-St-Jacques (Du)
|
24 m
|
151
|
Faubourg Evézard (Du)
|
24 m
|
|
|
Origines et Situation. — Étampois.
— Archidiaconé et doyenné.
— Bailliage. — Duché.
— Coutume. — Prévôté.
— Élection. — Gruerie.
— Maréchaussée. — Gabelle. — Commune. — Département. — District,
arrondissement et canton. — Monnaies. —
Sceaux. — Armes. — Usages. — Jeux et arbalétriers.
— Couvents, chapelles. — Fortifications. — Paroisses.
— Cloches. — Administration civile. — Administration municipale. —
Administration judiciaire.
— Administration financière.
— Administration militaire,
police. — Ponts et chaussées.
— Instruction publique. — Anciennes corporations. — Sociétés. — Voitures
publiques. — Géologie. —
Industrie et commerce. — Moulins. — Auberges et hôtels.
— Population. — Quartiers
et faubourgs. [— Tableau indicateur
des rues.]
|
Source: Saisie numérique en mode texte d’Isabelle Soulié, 2004 (Mise
en page: B. G.).
|
Éditions
Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes
et ses monuments, Histoire - Archéologie - Chronique - Géographie
- Biographie et Bibliographie, avec des documents inédits, plans,
cartes et figures pouvant servir de suppléments et d’éclaircissement
aux Antiquités de la ville et du duché d’Etampes, de Dom
Basile Fleureau [in-8°; 438 p.; planches; préface de V.
A. Malte-Brun], Étampes, Brière, 1881 [dont deux rééditions
en fac-similé: Marseille, Lafitte reprints, 1986; Éditions
de la Tour Gile, 1996].
Bernard GINESTE [éd.], «Léon Marquis: Les rues d’Étampes et ses
monuments (1881)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/index-marquis.html, en cours depuis 2003.
Isabelle SOULIÉ & Bernard GINESTE
[éd.], «Léon Marquis: Exposé général
sur Étampes (1881)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis-rues01.html, 2004.
Toute correction,
critique ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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