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Du Hameau, & de la Chapelle du petit saint Mard.
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Ce chapitre, qui est le dernier
de la deuxième partie de l’ouvrage de Fleureau, est consacrée
à ce qu’il a pu trouver concernant le hameau du Petit-Saint-Mard,
écart de la paroisse de Saint-Martin d’Étampes. On notera qu’il n’ pas pas connu deux chartes du XIe siècle
par lesquelles Philippe Ier avait donné le Petit-Saint-mard aux
moines de saint-Benoît-sur-Loire. Il y joint pour n’avoir pu les placer ailleurs, deux paragraphes sur les Béguines d’Étampes, qui n’existaient plus de son temps, et sur lesquelles il ne paraît avoir trouvé aucune documentation directe. La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer. |
DEUXIÈME PARTIE, CHAPITRE XXIV. Du Hameau, & de la Chapelle du petit saint Mard.
Ossements trouvés lors du creusement d’une
fosse devant l’ancienne Chapelle (cliché B.G., 2004)
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NOTES
Le Hameau du petit saint
Mard. Fleureau a déjà
parlé de ce hameau, p. 32, dans son Denombrement des Paroisses, au chapitre 18 de la première
partie, pour le ranger au nombre des hameaux dépendant de Saint-Martin
qui “répondent immediatement à la Prévôté
d’Estampes” (p.33).
Dependant de la Paroisse de saint Martin. Fleureau n’a jusqu’ici parlé que très brièvement de cette paroisse, page 6, au très bref chapitre IV de la première partie intitulé la Fondation d’Estampes les Vieilles. L’histoire ancienne en est de fait très mal documentée. Il y reviendra surtout dans la troisième partie, essentiellement consacrée à l’histoire des moines de Morigny, pour raconter comment cette paroisse leur avait été donnée par Philippe Ier en 1106, et ce qui s’ensuivit (pages 482 et suivantes). Fleureau sait, par la Chronique de Morigny, que les moines de Fleury (c’est-à-dire de Saint-Benoît-sur-Loire) ont contesté cette donation par Philippe de Saint-Martin à ceux de Morigny, prétendant en avoir reçu une donation antérieure du même roi. A la suite de la Chronique, il l’impute à la seule jalousie (Antiquitez, pp.481-482). En réalité il semble que la contestation n’ait porté que sur le Petit-Saint-Mard. En effet les moines de Saint-Benoît-sur-Loire conservaient deux chartes de Philippe Ier leur accordant le Petit-Saint-Mard: la première, de 1071, opérant la dite donation (elle n’a été éditée qu’en 1895 par Maurice Prou), et la deuxième confirmant en 1080 cette même donation parmi d’autres (elle n’a été éditée qu’en 1900 par Alexandre Vidier et Maurice Prou). Elles seront bientôt en ligne sur le présent Corpus. Il se voit une
transaction de l’an MCCXIX. On remarquera que
Fleureau ne précise pas où était conservée
la charte qu’il cite ensuite et qui paraît aujourd’hui perdue: c’était
probablement dans le chartrier de la paroisse de Saint-Martin.
L’Abbaye de saint Cyr... auprés de la ville de Pontoise, comme je croy. Fleureau semble songer au couvent bénédictin
de Saint-Cyr-Saint-l'École, qui se trouve non pas près de Pontoise,
comme il le dit par erreur, mais de Versailles. Ce couvent fondé semble-t-il
vers 1155, sous l'évêque de Chartres de Chartres Robert III,
fut favorisé par le roi Louis VII, qui publia deux chartes en faveur
en sa faveur, l'une en 1156 et l'autre en 1157. Il faudrait en voir le texte.
Le Curé Chevecier. Le chevecier (en latin usuel capicerius, qui se devrait plutôt écrire capitiarius), était au départ un dignitaire ecclésiastique préposé à la partie de l’église où se trouvait le chevet (latin capitium). Son importance dans les chapitres s’accrût progressivement à un tel point qu’il finit par devenir le personnage principal de l’église paroissiale sous la dénomination de curé. On voit bien ici qu’en 1219 la première charte est signée par le prieur et le chevecier, mais que la deuxième, en 1259, ne l’est plus que par le chevecier. Petrus officialis Curia Senonensis. “Pierre official de la curie (archiépiscopale) de Sens”. Le Cartulaire de Notre d’Étampes présente aussi une chartes de l’officialité de Sens datée des alentours de 1395 (n°CXIV p.138). Ce tribunal ecclésiastique était une juridiction en plein essor, et qui était en cette affaire parfaitement compétent puisqu’il s’agissait d’une affaire ecclésiastique dont les deux parties relevaient du diocèse de Sens. Ce n’était pas toujours le cas: “Rien ne nous apprend mieux l’abus qui s’était glissé dans les juridictions ecclésiastiques que ce que raconte Loiseau dans son traité des Seigneuries, qu’avant l’ordonnance de 1539 [celle de Villers-Cotterêts], il y avait trente-cinq ou trente-six procureurs dans l’officialité de Sens, et qu’il n’y en avait que cinq ou six au bailliage; et que depuis cette ordonnance il n’y avait plus que cinq ou six procureurs à l’officialité, et plus de trente au bailliage” (Histoire de France de Sismondi). On notera que Viollet-le-Duc a étudié l’architecture des cachots de l’officialité de Sens dans son Dictionnaire de l’Architecture, à l’article “Prisons”, et que cet article a été mis en ligne sur Wikipédia (“Ces prisons, écrit-il notamment, ont été bâties en même temps que l’officialité de Sens, et datent par conséquent du milieu du XIIIe siècle.”). Une maison... qui n’a esté demolie que depuis l’an 1652. Rappelons qu’au chapitre XCIV de la première partie, Fleureau a porté un Recit veritable de ce qui s’est paßé au siege de la Ville d’Estampes en l’année 1652. Il y mentionne au début de mai un mouvement militaire dans la plaine du Petit-Saint-Mard: Les regimens de Condé, & de Bourgogne, avec sept autres Allemans d’infanterie se retirerent dans le fauxbourg de S. Martin, qui étoit leur quartier; & les regimens de Vitemberg, & de Brouk de cavalerie passerent au de-là, dans la plaine du petit saint Mard, où ils se mirent en bon ordre, pour soûtenir autant qu’ils pourroient leur infanterie (p.271). Ceux qui en ont jouy, dans la suite du temps, ont porté la foy de ce fief au Seigneur de saint Cyr. Il faut bien avouer que Fleureau n’est pas ici très clair. Fait-il ici une simple conjecture, ou s’appuie-t-il sur quelque document ou usage de son temps? Et de quel Saint-Cyr parle-t-il? Du temps du Roy saint Loüis. Fleureau s’appuie ici sur une compilation relative à saint Louis publiée en 1617 par Claude Ménard (1574-1652), sous la forme d’un recueil in-quarto en deux parties, chez l’éditeur parisien Sébastien Cramoisy. Il réunissait l’Histoire de saint Louis en vieux français par Joinville (mort en 1317); quelques pièces inédites relatives à ce roi avec des observations critiques de Ménard; la Vita de saint Louis par Geoffroy de Beaulieu, son confesseur, et celle de Guillaume de Chartres, son chapelain; deux sermons du pape Boniface VIII (mort en 1303) à l’occasion de la canonisation de saint Louis, etc. Monsieur de Sponde Evêque de Pamiers... dans ses Annales. Fleureau fait ici (comme déjà p.93) allusion aux Annales Ecclésiastiques de Henri de Sponde, évêque de Pamiers (1568-1643), qui avait résumé celles de Baronius (1538-1607) et les avait continuées de 1198 à 1640. Toute critique ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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Éditions Réédition en fac-similé: Dom Basile FLEUREAU, Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec l’histoire de l’abbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [23 cm sur 16; XIV+622+VIII p.], Marseille, Lafittes reprints, 1997. Réédition numérique en ligne (en cours depuis 2001): Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html, 2001-2007. Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Du hameau et de la chapelle du petit Saint-Mard (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c24.html, 2007. Sources
alléguées par Fleureau sur les Béguines
Claude MÉNARD [éd.], Histoire de S. Loys, IX. du nom, Roy de France, par messire Jean, sire de Jonville, seneschal de Champagne, nouvellement mise en lumière, suivant l’originale ancien de l’autheur, avec diverses pièces du mesme temps non encore imprimées & quelques observations historique, par Me Claude Menard,Conseiller du Roy, & Lieutenant en la Prevosté d’Angers [édité avec:] Sancti Ludovici vita, conversatio et miracula, per F. Gaufridum de Belloloco, confessorem, et F. Guillelum Carnotensem, capellanum ejus [De Vita et actibus regis Francorum Ludovici]. Item Bonifacii, papae VIII, sermones duo in canonizatione, bulla canonizationis, indulgentia in translatione corporis ipsius [in-4°; 2 parties en 1 volume (t.1: XX+370 p. chiffrées par erreur 372, plus X p. de table; t.2: IV+185+VII; portraits de saint Louis et de Louis XIII par L. Gaultier], Paris, S. Cramoisy, 1617. Henricus SPONDANUS (Henri de Sponde, recteur de Saint-Louis des Français, évêque de Pamiers, 1568-1643), Annales ecclesiastici, ex XII tomis Caesaris Baronii (1538-1607),... in epitomen redacti, opera Henrici Spondani [in-f°; pièces liminaires, 1159 p.; index; titre gravé, portrait], Lutetiae Parisiorum (Paris), D. de La Noue, 1613. Henricus SPONDANUS, Annales ecclesiastici, ex XII tomis Caesaris Baronii,... in epitomen redacti. Editio altera... una cum Vita ejusdem... ac nonnullis posthumis lucubrationibus ad Annales pertinentibus... necnon et notis... ac brevi auctario, ab eo tempore quo Baronius cessavit [videlicet ab anno 1198] usque ad an. 1622, opera Henrici Spondani [2 volumes in-f° (t.I : A Christo nato ad annum 517; t. II: 518-1198; Auctarium chronologicum: 1199-1622); titre gravé, portrait; index], Lutetiae Parisiorum (Paris), D. de La Noue, 1622. Rééd. 1630. Rééd. 1639. Sur
le Petit-Saint-Mard
On notera tout d’abord deux chartes de Philippe Ier relatives au Petit-Saint-Mard ignorées de Fleureau, l’une en date de 1071, donnant le Petit-Saint-Mard aux moines de Fleury, l’autre de 1080, confirmant incidemment cette donation. Nous en donnerons prochainement une édition en ligne. 1) Maurice PROU, «Les diplômes de Philippe Ier pour Saint-Benoît-sur-Loire», in Mélanges Julien Havet. Recueil de travaux d’érudition dédiés à la mémoire de Julien Havet (1853-1893) [in-8°; bibliographie des œuvres de J. Havet, pp. XI-XVI], Paris, E. Leroux, 1895 [dont une réédition en fac-similé: Genève, Slatkine & Paris, Champion, 1972], p. 178 (charte de 1071) 2) Alexandre VIDIER (1874-1927), Maurice PROU (1861-1930) [premiers auteurs] & Henri STEIN (1862-1940) [auteur du 2e et dernier fascicule du tome II], Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire réunies et publiées par MM. Maurice Prou et Alexandre Vidier [2 volumes dont le 2e incomplet (2 fascicules)], Paris, A. Picard et fils [«Documents publiés par la Société archéologique du Gâtinais» 5-6; introduction datée de 1907; pas d’index], 1900-1912, t. I, pp. 212-213 (n°LXXXI: charte de 1071) et 233-236 (n°LXXXIX: charte de 1080). 3) Maurice PROU (1861-1930), Recueil des actes de Philippe Ier, roi de France (1059-1108), publié sous la direction de M. d’Arbois de Jubainville [in-4°; CCL+566 p.; VIII ff. de planches], Paris, Imprimerie nationale [«Chartes et diplômes relatifs à l’histoire de France publiés par les soins de l’Académie des inscriptions et belles-lettres» 1], 1908, pp. 144-145 (n°LIV: charte de 1071) & 260-262 (n°CI: charte de 1080). 4) Édition numérique en ligne imminete sur le Corpus Étampois. Voici ensuite une partie de ce qui s’est publié sur le Petit-Saint-Mard depuis Fleureau. N’hésitez pas à nous adresser des compléments. Léon MARQUIS, «Petit-Saint-Mars (Le)», in ID., Les rues d’Étampes et ses monuments, Histoire - Archéologie - Chronique - Géographie - Biographie et Bibliographie, avec des documents inédits, plans, cartes et figures pouvant servir de suppléments et d’éclaircissement aux Antiquités de la ville et du duché d’Etampes, de Dom Basile Fleureau [in-8°; 438 p.; planches; préface de V. A. Malte-Brun], Étampes, Brière, 1881 [dont deux rééditions en fac-similé: Marseille, Lafitte reprints, 1986; Éditions de la Tour Gile, 1996]. p.209 [bref paragraphe dont nous donnons le texte ici en Annexe 3]. Louis DES GACHONS, «Le Petit Saint-Mars. Le Château» [carte postale], in Collection L. des G. [n°82], Étampes, Des Gachons, 1903. Dont une réédition en mode texte par le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-ldg82.html, 2004. Louis-Eugène LEFÈVRE, «L’église et la tour militaire du Petit-Saint-Mard», in Conférence des sociétés savantes, littéraires et artistiques du département de Seine-et-Oise. Compte-rendu et communications de la quatrième réunion tenue à Étampes les 13 et 14 juin 1908 sous la présidence de M. Maurice Croiset, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et de M. Alfred Paisant, vice-président de la Commission départementale des Antiquités et des arts de Seine6et-Oise [24 cm; 264 p.], Étampes, Flizot, 1909, pp. 241-247. Dont une réédition numérique en mode image mise en ligne par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k664342, en ligne en 2007. Dont une édition en tiré à part, Louis-Eugène LEFÈVRE «L’église et la tour militaire du Petit-Saint-Mard (XIe siècle)», in ID., Quatre Études archéologiques Étampoises: Mémoire sur plusieurs importantes questions auxquelles on a rattaché l’église Saint-Martin d’Etampes (XIIe siècle). L’église et la tour militaire du Petit-Saint-Mard (XIe siècle). Le Château-fort royal et la miniature des Très riches heures du duc de Berry (1410-1415). Les caves du moyen âge à Etampes [in-8°; 31 p.; planches & figures; extrait du Bulletin de la Conférence des Sociétés savantes, littéraires et artistiques de Seine-et-Oise, 4e réunion à Étampes en 1908], Paris, A. Picard et fils, 1909. Dont une réédition numérique en mode texte: François JOUSSET, «Louis-Eugène Lefèvre: L’Église et la Tour du Petit-Saint-Mard (1909)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-11-lefevre1909petitsaintmars.html, 2004. René de SAINT-PÉRIER, «La Tour du Petit Saint-Mard», in ID, La grande histoire d’une petite ville: Étampes [in-4° (16 cm sur 25); 143 p.; 8 gravures sur bois originales in-texto de Jules Lepoint-Duclos; 16 planches hors-texte dont deux croquis et 14 photographies originales de Jules Lepoint-Duclos; ouvrage couronne par l’Institut], Étampes, Édition du Centenaire de la Caisse d’Épargne (1838-1938), 1938, p. 104. Dont une réédition numérique en monde texte: http://www.corpusetampois.com/che-20-saintperier1938grandehistoire07.html#tourpetitsaintmard, 2005. Léon GUIBOURGÉ, «Le Petit Saint-Mars», in ID., Étampes, ville royale [in-16 (20 cm); 253 p.; armoiries de la ville en couleurs sur la couverture; préface d’Henri Lemoine], Étampes, chez l’auteur (imprimerie de la Semeuse), 1957, pp. 206-211. Dont une réédition numérique en monde texte: Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: Étampes ville royale (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes602petitsaintmars.html (33 pages web) 2004. CORPUS ÉTAMPOIS, «Visite guidée du Petit-Saint-Mars (visite guidée, 20 juin 2004)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/ace-20040620visite02psm.html, 2004. Michel DE POOTER, «Vue aérienne du Petit Saint-Mars à Étampes.1 (photographie, 2006)» & «Vue aérienne du Petit Saint-Mars à Étampes.2 (photographie, 2006) in ID., «Vues aériennes du pays d’Étampes (2006)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cie-21-depooter2006etampes09.html & http://www.corpusetampois.com/cie-21-depooter2006etampes10.html, 2006. Michel DE POOTER, «Étampes Petit saint-Mars le 21 avril 2006» (2 clichés), in ID., A 1000 pieds. Photographies aériennes de la région d'Etampes, http://a1000pieds.free.fr/Miniatures/Etampes-PetitSaintMars2006-04-21-01.html & http://a1000pieds.free.fr/Miniatures/Etampes-PetitSaintMars2006-04-21-02.html, 2007. Toute
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