|                                                  
                                                                        
  
      
                                
                                  
                                    | Les Antiquitez
de la Ville                                             et du Duché
d’Estampes Paris,           Coignard,           1683
 Deuxième             Partie,         Chapitre    
    XXIII,                                            pp.    464-465.
 | De I’Hôpital de saint Jean au haut 
    pavé |  
                                                 
                                                                        
  
      
 DEUXIÈME          
PARTIE,            CHAPITRE                     XXIII.
 De I’Hôpital
   de saint Iean au haut  pavé.
 
 
                                                 
                                                                        
    
        
                                
                                              
                        | IL y 
a  encore    dans le même Faux-bourg de saint Martin, en la partie la
plus proche    de la ville, dite le haut-pavé, à cause de sa
situation à    l’égard du reste, un Hôpital dont la Chapelle
est dediée    sous l’invocation de saint Jean l’Evangeliste, &
de saint Altin, l’un    des compagnons des saints Savinien & Potentien, 
Apôtres de ce  pays.  Cet Hôpital étoit anciennement appellé 
le Refuge  des pauvres. Je n’ay pû jusques à maintenant connoître 
  son vray Fondateur, mais j’ay appris par la Charte suivante de l’an 1085. 
  que Roy Philippe Premier en a esté le Bienfacteur, & qu’il y 
a  donné, à perpetuité, un arpent de terre, assis au 
long  de la riviere, & le droit de la riviere en toute l’étendue 
de cette terre, quitte & déchargé de toutes coûtumes, 
 & autres droits deus à Sa Majesté, avec pareil affranchissement 
  pour tous ceux qui l’habitoient [p.465] alors, 
   & pour ceux qui s’établiroient à l’avenir au dedans des
   limites de cet arpent de terre, & deffences à ses Officiers 
de   lever sur eux aucune chose que les droits accoûtumez du marché, 
   lors qu’ils viendroient à celuy du Roy: auquel ils ne pourroient 
 les  contraindre de vendre leur marchandise à credit. Le Roy donne 
 pouvoir  par la même Charte au Procureur de cet Hôpital, de disposer
 de  cet arpent de terre comme il le jugera à propos pour le bien
&    l’utilité de cet Hôpital. Voicy la Charte. 
 In
 nomine    Domini, Philippus Francorum Rex Notum fieri volumus fidelibus
nostris  quòd    de terra nostra, videlicet de dominio nostro Domui
Dei, quæ  dicitur    receptaculum siquidem Pauperum, apud veteres Stampas
juxta pontem,  arpennum    unum donavimus, ea ratione, ut ipsa Domus terram
illam in perpetuum  teneat    & poßideat solutam & quietam:
nec ullam deinceps redhibitionem,    seu consuetudinem indè habeamus,
nec nos, nec ministeriales nostri.    Præcipimus autem & auctoritate
Regiæ Majestatis
inhibemus,   quòd  nullus Præpositus  noster, nec cæteri
ministeriales   nostri, nec alia quælibet persona  de præfata
terra quamlibet   consuetudinem requirere seu capere, nec in ipsa violentiam,
seu toltam facere   præsumat; excepto Domus ipsius Procuratore, qui
de ea rationabiliter   & justè disponat. Hospites autem qui in
ipso arpenno conversantur   & conversaturos ab omni consuetudine nostra,
quæ de ipsa terra  ab ipsis requiratur, tàm à nobis quàm
à ministerialibus   nostris, seu aliqua alia persona, nisi à
præfato Procuratore,   solutos, pro Deo, clamamus & quietos. Quod
si ad forum nostrum vendere   vel emere venerint, nihil ab eis, præter
justam fori consuetudinem,   requiratur aut exigatur. Credantias facere non
cogantur. ln locis nostris   nulla eis violentia fiat. Similiter autem eidem
Hospitio aquam juxta terram   ipsam profluentem eodem jure donavimus solutam
& quietam. Et ut hoc firmum  permaneat, memoriale istud inde fieri, &
nominis nostri Charactere &  sigillo signari & corroborari præcepimus
 Gervasi Dapiferi, Theobaldi  Constabularii, Lancelini Buticularii, Galerauni  [sic] Camerarii. Actum Stampis, anno Incarn.
verbi    MLXXXV. Regni  verò nostri XXIV. Guillermo præposito
Stampis   Gildebertus in  vicem Goiffridi paris. Episcopi cancell. relegendo
subscripsit.
 
 |   Saints Savinien, Altin, Potentien et Coald
 (vitrail de Chartres)
 
 
 
 |       
 | 
                                                                    
                                                                    | NOTES
                                                  
                                                                        
  
      
  Saint Altin, l’un 
des   compagnons  des saints Savinien & Potentien, Apôtres de ce 
pays. Fleureau a déjà     parlé au chapitre     V de la première
partie, de l’évangélisation de   la région d’Étampes,
qu’il suppose avoir été   le fait des apôtres légendaires
du diocèse de Sens. Altin (qui aurait
évangélisé Orléans     et Chartres) serait passé
par Étampes, lors de l’épisode     où saint Savinien
(fondateur de l’église de Sens) l’aurait    envoyé à
Chartres. Dans la version acceptée par Fleureau,    ces personnages
auraient été des disciples directs de saint    Pierre et tout
cela se serait passé au premier siècle. Il  est  l’un des derniers
auteurs à croire une chose pareille. On essaye  ensuite  de sauver
l’historicité de ces personnages en les faisant  vivre au  troisième
siècle.La Charte suivante 
    de l’an 1085. On notera que Léon Marquis 
    en 1881 écrit par distraction 1055, et que Léon Guibourgé 
    en 1957 en conclut avec une certaine légèreté que 
 l’établissement   qui bénéficie de la charte de 1085 
 existait donc déjà   en 1055. Ainsi se forgent souvent les 
légendes de l’histoire locale.                                               
                
      Bernard
               Gineste, 9 mai 2007
  Voicy la Charte. Elle a connu trois éditions. La
 première    est celle de Fleureau (1682), qui suit. La deuxième,
 celle de Menault,    dans son édition du Cartulaire de Morigny (1867),
 la troisième    celle de Maurice Prou, dans son Recueil des actes
 de Philippe Ier   (1908). On notera que Fleureau ne dit pas d’où
 il a tiré le   texte qu’il édite. Prou, en mentionnant l’édition
 de Fleureau,   ne se prononce pas sur la question de sa source. Au reste
il ne tient pas   compte de ce cette édition et s’appuie seulement
pour sa part sur  le témoignage du Cartulaire de Morigny. La comparaison
 de ces deux  textes (que je donne en parallèle dans mon Annexe  1) tend à démontrer que Fleureau
 avait sous les yeux soit  le Cartulaire de Morigny (qui est du XIIIe siècle),
 soit une copie  qui en était extrêmement proche. La seule variation
 intéressante  de ces éditions concerne la dénomination
 donnée par le roi à l’établissement en question. Voyez
 la note suivante. 
 Domui Dei, quæ
  dicitur   receptaculum siquidem Pauperum. “à
  la Maison Dieu qui est appelée Refuge, c’est-à-dire des Pauvres”. Le texte de Fleureau est ici fautif, et il lui 
   faut préférer celui du Cartulaire de Morigny, suivi 
  par Menault et Prou: domui 
  Domini Dei, que dicitur Receptaculo siquidem pauperum, “à la Maison du Seigneur 
   Dieu qui est appelée       Au Refuge, c’est-à-dire des Pauvres”. Ce texte présente  deux particularités intéressantes 
  qui disparaissent dans l’édition  princeps de Fleureau.
 Tout d’abord l’auteur de la charte n’a pas à 
   l’esprit les expressions postérieures Maison Dieu ou Hôtel
    Dieu, dont on a sans doute eu tort de voir dans notre charte la toute
    première occurrence (opinion répercutée notamment
 par   Patrick Lanotte dans sa thèse soutenue en 1998 à Reims,
       Médecine,   médecins et hospitalité dans le
 haut Moyen Age. L’exemple de  Reims. L’origine de l’Hôtel-Dieu de
Reims  au VIe siècle: mythe  ou réalité? p.44).
 
  Fleureau a simplifié 
  le  texte à tort, croyant y reconnaître une expression en usage
  de son temps, Maison Dieu. En fait le rédacteur de la charte
  utilise délibérément une expression typiquement biblique,
        Domus Domini Dei, “La maison du Seigneur
   Dieu”, qui désigne régulièrement
    dans l’Écriture le Temple de Jérusalem (Exode XXXIV,
    26; Deutéronome XXIII, 19; 1 Esdras I, 3; VI, 22;
 V,   71; VIII, 18, 47, 60, 63, 80; 1 Chroniques XXII, 1; 2 Chroniques
    XXIX, 5; Sophonie I, 9; Psaume CXXI, 9). En latin classique
    déjà l’expression Domus Dei désignait un
temple. L’idée est donc éminemment théologique.
    Cet établissement étampois est assimilé au Temple
 même   de Dieu parce qu’on y accueille les pauvres, à qui le
 Christ s’est   lui-même assimilé, comme le rappelle encore
l’inscription  latine   qui est sur la façade de l’ancien Hôtel-Dieu
d’Étampes,     à côté de Notre-Dame, rue de la
République.
 C’est sans doute là l’origine des expressions
          Maison Dieu ou Hôtel Dieu, appliquée
ultérieurement    aux hospices, mais il n’est pas probable qu’il s’agisse
déjà    ici d’une appellation  vernaculaire. Il semble
qu’il s’agisse plutôt    à cette date encore d’une périphrase
scripturaire destinée    à souligner le mérite de cette
donation. Ce mérite  n’est pas moindre  que celui d’une donation à
un établissement  cultuel.
 Par ailleurs on
notera    que le nom de l’établissement n’est pas donné au
nominatif,          Receptaculum, “le Refuge”, que Fleureau a cru devoir rétablir, comme semble l’imposer
   le contexte grammatical, mais à l’ablatif,       Receptaculo, “Au Refuge”. Or il ne s’agit certainement pas d’une
   faute, car plusieurs chartes étampoises présentent cette
caractéristique,   qui doit refléter un usage local, celui
d’user de noms de lieu précédés   de la préposition
      à. Ainsi dans la charte de 1046:       in  uilla que
dicitur Montelosberti, “dans  le domaine  appelé
      Au Mont-Losbert”.... alodum unum qui dicitur Magniruallo et Frotmundiuillario,
         “un alleu appelé
         A Magneruel et à Fromonvilliers”, etc. Et de même
   encore en 1274 dans une charte étampoise de la reine Marguerite: boucheriam
   stampensem quæ dicitur ad novos stallos,  “la boucherie étampoise appelée Aux Nouveaux
Étaux”.
 violentiam, seu toltam facere. “ni 
 violence ni toulte”. Voici les graphies attestées par le Lexicon de Niermeyer pour la toulte: tolta, tulta, touta, tutta, tota. C’est au départ
  le participe passé du verbe tollere, “lever”. Le fait que la toulte, autrement 
 dit la taille, soit mise sur le même plan que la violence
  indique assez qu’il s’agit d’une imposition dont la perception se distingue
  mal du racket ou du bakchich. Niermeyer traduit ce mot en français
  par “taille”,
  et en anglais par “arbitrary exaction”... Voilà qui devrait faire réfléchir
  les tenants d’une privatisation à marche forcée de pans entiers
  de la puissance publique, et d’une diminution de la masse salariale des
fonctionnaires;  mais ni l’histoire, ni la géographie
du Tiers-Monde, ne sont  généralement le fort des tenants de
cette nouvelle religion. Estimons-nous heureux déjà de cette
tolérance présidentielle: “Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne” (19 avril 2007).
 
 
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  sera     la   bienvenue.           Any    criticism          or   contribution
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 | 
                  
                  | ANNEXE
      1La charte de 1085
 
 
                    
                      
                        | Texte de Fleureau (1682) 
 | Texte   de Prou (1908) 
 | Traduction de B. G. (2007) 
 |  
                        | In nomine Domini, Philippus [Ø] Francorum Rex | In nomine Domini, Philippus, Dei gratia Francorum Rex. 
 | Au nom du Seigneur, Philippe par la grâce de Dieu roi
des Francs. 
 |  
                        | Notum fieri volumus fidelibus nostris quòd de terra 
 nostra,   videlicet de dominio nostro Domui  [Ø] Dei, quæ dicitur receptaculum siquidem Pauperum, apud veteres Stampas juxta pontem,
arpennum unum donavimus, ea ratione, ut ipsa Domus terram illam in perpetuum teneat & poßideat solutam &
quietam: nec ullam deinceps redhibitionem, seu consuetudinem indè habeamus,
nec nos, nec ministeriales nostri. 
 | Notum 
    fieri volumus fidelibus nostris quod de terra nostra, videlicet de dominio 
    nostro, domui Domini Dei, que dicitur Receptaculo siquidem pauperum, apud Veteres Stampas juxta pontem,
    arpennum unum donavimus, ea ratione ut ipsa domus terram illam imperpetuum
    teneat et possideat solutam et quietam: nec ullam deinceps  redhibitionem,
    seu consuetudinem inde habeamus, nec nos, nec ministeriales  nostri. 
 | Nous voulons qu’il soit connu de nos féaux
que nous  avons  donné, sur notre terre, à savoir sur notre
domaine, à  la Maison du Seigneur Dieu appelée A l’Asile,
c’est-à-dire à
celui des pauvres, un    arpent situé aux Vieilles Étampes
près du pont, étant     précisé que cette maison
tiendra et possèdera cette    terre à perpétuité
sans aucune charge ni contestation    possible, et que ni nous-même
ni nos officiers ne pourrons nous la   faire restituer ni en tirer de redevance. 
 |  
                        | Præcipimus autem & auctoritate Regiæ Majestatis inhibemus, quòd
    nullus Præpositus noster, nec cæteri ministeriales nostri,
 nec   alia quælibet persona de præfata terra quamlibet consuetudinem
    requirere seu capere, nec in ipsa violentiam, seu toltam facere præsumat;
    excepto Domus ipsius Procuratore, qui de ea rationabiliter & justè
    disponat. | Precipimus
    autem et auctoritate regie majestatis inhibemus, quod nullus prepositus
  noster,  nec ceteri ministeriales nostri nec alia quelibet persona de prefata
  terra  quamlibet consuetudinem requirere seu capere nec in ipsa violentiam
  seu toltam  facere presumat; excepto domus ipsius Procuratore, qui de ea
 rationabiliter  et juste disponat. 
 | Nous prescrivons, et nous interdisons de par l’autorité
de  notre  majesté royale qu’aucun de nos prévôts, ni
aucun  autre  de nos officiers ni aucune autre personne que ce soit réclame 
 ou perçoive  quelque redevance que ce soit sur la susdite terre, ni
 qu’ils y exercent violence ou exaction, hormis le directeur de la dite maison,
 qui en disposera d’une manière raisonnable et juste. 
 |  
                        | Hospites autem qui in ipso arpenno conversantur & conversaturos
    ab omni consuetudine nostra, quæ de ipsa terra ab ipsis requiratur, tàm à nobis quàm
    à ministerialibus nostris, seu aliqua alia persona, nisi à
   præfato Procuratore, solutos, pro Deo, clamamus & quietos. | Hospites
    autem qui in ipso arpenno conversantur, et conversaturos, ab omni consuetudine 
    nostra, que de ipsa terra ab eis requiratur
    tam a nobis quam a ministerialibus nostris seu aliqua alia persona, nisi
   a prefato procuratore, solutos, pro Deo clamamus et quietos. 
 | Quant aux tenanciers qui habitent et habiteront sur cet arpent, 
nous    les proclamons pour l’amour de Dieu francs et quittes de tout droit 
coutumier    qui leur serait réclamé, tant par nous-même 
que par  nos  officiers ou par toute autre personne, hormis le susdit directeur. 
 |  
                        | Quod si ad forum nostrum vendere vel emere venerint, nihil 
 ab eis,  præter justam fori consuetudinem, requiratur aut exigatur. 
             Credantias facere non cogantur. 
ln locis nostris nulla eis violentia fiat               [Ø]. 
 | Quod
    si ad forum nostrum vendere vel emere venerint, nichil ab eis preter
justam     fori consuetudinem requiratur aut exigatur; creditantias     facere non cogantur. ln locis nostris
nulla eis violencia fiat nec tolta fiat. 
 | Et s’ils se
rendent  à notre marché pour y vendre ou  y acheter, qu’on
ne réclame  ni n’exige d’eux rien de plus  que le juste   droit de marché. Qu’on ne les force
pas à vendre  à  crédit. Sur nos terres, qu’il ne se
fasse ni violence ni  exaction   à leur encontre. |  
                        | Similiter autem eidem Hospitio aquam juxta terram ipsam profluentem
    eodem jure donavimus solutam & quietam. 
 | Similiter
    autem eidem hospicio aquam juxta terram ipsam profluentem eodem jure
donavimus     solutam et quietam. 
 | Nous avons pareillement donné au dit hospice l’eau
qui s’écoule     le long de la dite terre,  sous le même
régime, sans aucune charge ni contestation
possible 
 |  
                        | Et ut hoc firmum permaneat, memoriale istud inde fieri, & 
             nominis nostri Charactere & 
sigillo signari &   corroborari præcepimus 
 | Et 
   ut hoc firmum permaneat, memoriale istud inde fieri & nostri nominis karactere et sigillo signari et corroborari
    precepimus 
 | Et pour que cela demeure fermement, nous avons ordonné
qu’on    en fasse le présent document et qu’il soit marqué
et certifié     du monogramme de notre nom et de notre sceau. 
 |  
                        | [Ø] Gervasi Dapiferi,    [Ø] Theobaldi Constabularii,
                   [Ø] Lancelini Buticularii,    [Ø] Galerauni  [sic] Camerarii. 
 | $ Gervasi dapiferi. $ Theobaldi constabularii.
                $ Lancelini buticularii. $ Galeranni camerarii. 
 | Marque du sénéchal Gervais. Marque du connétable 
   Thibaud. Marque du bouteiller Lancelin. Marque du chambrier Galerran. 
 |  
                        | Actum Stampis, anno Incarn. verbi MLXXXV.                Regni verò
   nostri  XXIV. Guillermo præposito Stampis 
 | Actum
    Stampis, anno incarnati Verbi .M°.LXXX°.V°., anno regni nostri .XX°.IIII°. Guillermo preposito 
    Stampis. 
 | Fait à Étampes, l’an de l’incarnation du Verbe
1085,   et  24 de notre règne, alors que Guillaume était prévôt 
   d’Étampes. 
 |  
                        | Gildebertus in vicem Goiffridi paris. Episcopi cancell.    [Ø] relegendo subscripsit. 
 | Gildebertus
                [Corrigez: Gislebertus
    (note de Prou)] ad vicem Goisfridi, Parisiorum episcopi, cancellarii nostri relegendo subscripsit. 
 | Gilbert, après relecture, a souscrit, à la
place de   notre  chancelier, l’évêque de Paris Geoffroy. 
 |  
                    |   
 |   
 |   
 |  
  Exemple de monogramme de Philippe Ier
 | 
                        
                 | ANNEXE
      2
                   Léon Marquis 
   sur   l’Hôpital Saint-Jean (1881)
                  
 
                   
                     
                       | Rue     Saint-Jean. — A gauche de la rue Saint-Martin et faisant
suite à     la rue de Saclas. Son nom lui vient de l’hôpital
            Saint-Jean    ou refuge des pauvres qui était au
coin de cette rue et de celle  du  Haut-Pavé. Il existait dès
l’an 1055 [Lisez: 1085] et possédait
un arpent de terre   le long de la rivière (2). En 1648, d’après
un pouillé   de Sens, son revenu était  de 8,000 livres. [...] Rue du Haut-Pavé. — 
Fait   suite  à la rue Saint-Martin. Elle est située dans un 
lieu  élevé,  a le pavé haut. D’après Fleureau,
 le faubourg du Haut-Pavé  était autrefois l’un des quatre
de  la ville.
 A gauche de cette rue, on voit d’abord une ancienne 
   porte surmontée d’une petite niche: c’est un reste de l’hôpital 
   Saint-Jean.             [...]
 (2) Fleureau,
    p.  464.
 
 Les Rues d’Étampes 
     et ses monuments, 1881, p. 111.
 |  | 
                     
                | ANNEXE
      3
                    Léon
Guibourgé    sur le Refuge des Pauvres (1957)
                 
 
                    
                     
                       |                                  REFUGE DES PAUVRES, DES VOYAGEURS, L’HÔPITAL SAINT-JEAN, 
    LA CHAPELLE.
 Dans le quartier Saint-Martin, tout le
monde    connaît  la rue Saint-Jean. Elle commence au début
de la rue    Saint-Martin, en face de la route de Saclas, à un carrefour
qu’on   appelait autrefois  le carrefour de l’Ecce Homo. Elle monte vers
le cimetière    Saint-Gilles,  passe devant la piscine et aboutit
au pont Saint-Jean qui   passe sur la ligne  de chemin de fer. Au carrefour,
à l’angle de cette  rue Saint-Jean et de la rue du Haut-Pavé
se trouvait l’hôpital   Saint-Jean.
 
  A l’heure 
  actuelle   tout ce qui reste de cet ancien hôpital est   [p.216] une petite maison basse, 
  ayant sur son toit une sorte   de guérite carrée à 
fenêtre  bouchée, en   dessous une niche vide de sa statue et 
surmontée  d’une croix, et une  porte en pierre de taille à 
cintre surbaissé,  masquée   par une porte en bois d’une remise. L’hôpital Saint-Jean remontait à 
   une  époque très ancienne. On dit qu’il existait dès 
   l’an  1055 [N.B. Cette date fantaisiste ne repose 
 que sur une coquille de Léon Marquis, où il faut lire: 1085 
 (B.G.)] sous le nom de «Refuge des Pauvres» et que le 
roi Philippe  Ier, en 1085, l’avait doté de revenus importants. Dans 
cet hôpital  il y avait une chapelle dédiée, dit dom Fleureau,
sous l’invocation  de saint Jean-Baptiste et de saint Altin, l’un des compagnons
des saints Savinien et Potentien, apôtres de ce pays.
 Cet hôpital était administré 
    par un personnel laïque. En 1556, dans le procès-verbal de 
 la   rédaction des Coutumes du Bailliage, il y avait comme administrateur 
    un nommé Simon Charbonnier. Un aumônier naturellement y résidait
    pour le service de la chapelle et pour les secours religieux à
donner    aux malades et au personnel.
 On y recevait les pauvres malades de la 
ville.    On y hébergeait aussi les étrangers, les voyageurs 
ou pèlerins     de passage qui avaient besoin de soins. Ainsi, le 3
février 1599,    eut lieu, d’après les registres de la chapelle, 
«le baptême     de Périne, fille d’Eloy Michon et de Claudine 
Migret, laquelle estant    en voyage, passant par cette paroisse, estant logée
à l’hôpital    Saint-Jean, y est accouchée».
 
  Dans ces 
 mêmes registres, en 1657, sont  inscrits  les décès de
 plusieurs passants, tristes victimes  de la misère  générale;
  de même en 1662, année  de grande mortalité.  On y
voit   également les naissances et  baptêmes des enfants du
 personnel   de l’hôpital: le 20 août  1655, le baptême
de Jeanne, ou  encore la naissance d’un enfant de Mathurin  le Tailleur,
gardien de l’hôpital. L’hôpital eut à souffrir des 
 guerres,    en particulier de la Fronde. Dom Basile Fleureau rapporte qu’en 
 1652, lors    du siège de la ville, le régiment «des 
Enfants perdus»,    conduit par un officier de Picardie, ayant coupé 
 le régiment    de Condé et les Allemands, et forcé les
 régiments de   Bourgogne, entra à l’hôpital Saint-Jean. 
 On pense aux dégâts    et désordres qui en résultèrent.
 Ce petit hôpital jouissait en 1648
 d’un   revenu  de 8.000 livres, suivant un registre du diocèse de
Sens. Il  avait du mal à vivre. Il fut réuni à l’Hôtel-Dieu 
   d’Etampes  en 1695, mais la chapelle subsista et continua de servir au 
culte.   C’est ainsi qu’il y fut célébré le 7 novembre 
1702 le  mariage entre Abraham Dolbet, écuyer ordinaire de la bouche 
de Mme  la Duchesse de Bourgogne, et Marie-Marguerite, fille d’Octave Dissou, 
 receveur  des Fermiers [p.217] du 
 Roi, et de Marie-Françoise  Robert; en présence de messire 
Claude de Massac, docteur de Sorbonne,  ministre de la Sainte Trinité.
 Arriva la Révolution. En messidor
 an  II,   la chapelle fut louée au profit de 1’hospice et convertie
 en  grange.   Un peu plus tard, en floréal an IV, elle servit de
salle   de réunion   pour la réorganisation de la Garde Nationale. 
 Les citoyens furent  convoqués en groupes de 95 hommes et on attribua 
 à ces groupes  les édifices religieux pour élire les 
 nouveaux gradés.  L’un de ces groupes se réunit sous la présidence 
  de Marc Boivin  dans la chapelle Saint-Jean.
 En prairial de la même année,
  un  particulier  offrit d’acheter la chapelle mais le Conseil Général 
   de la Commune refusa d’autoriser la vente, «considérant que 
  la loi du 2 germinal an II veut que les biens des hôpitaux soient 
provisoirement   exceptés de ceux compris dans la loi du 27 ventôse 
sur la vente   des biens nationaux, ce qui est le cas de cette chapelle».
 Ce qui n’empêcha pas, peu de temps
 après,    la chapelle d’être vendue, puis démolie, ainsi
 que les bâtiments    de l’hôpital, sauf une petite partie de
ces bâtiments que l’on    voit encore de nos jours au 50 bis de la
rue du Haut-Pavé.
 
 Étampes Ville Royale,
     1957, p. 215-217.
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                 | ANNEXE
      4
                   Frédéric
     Gatineau sur
   les toponymes Haut-Pavé et Saint-Jean (2003)
                  
 
              
                
                    | HAUT
      PAVÉ      (rue du) Cette rue est citée
   dès      1605   (Adioc1).      Le Haut-Pavé est cité
   comme faubourg     en 1593   (A dioc 5).   Cette   voie est une portion
 de  l’ancienne grande     route (pavée)   de   Paris à  Orléans.
   Il y a, de  fait,   une petite montée     à cet endroit.
 Cette  rue, située     dans le prolongement de   la  rue Saint-Jacques,
 a  connu le passage des   pèlerins   vers Saint-Jacques     de Compostelle
   à  partir  du 12e siècle.   A partir des années 
   1930 et jusqu’à    l’ouverture de la  déviation de la nationale
      20 en 1961, elle   voit passer un flot  croissant de véhicules.
   La  traversée     d’Étampes  est devenue un cauchemar pour
  les automobilistes  comme     pour les riverains.   [PV FG/6]
 Une des 22 premières 
   bornes-fontaines         y  est   installée  en 1881.
 Au n° 29, ancienne
 auberge     du  Lièvre.
 A l’emplacement du n° 
  33,   ancienne     maison    de  l’Etoile.
 Au n° 41 ter, ancienne
   auberge     Saint-Nicolas.
 Au n° 2, ancienne 
auberge     du  Mouton.
 Au n° 30, maison
avec   son   ancienne     devanture.
 Au n° 36-38, ancienne 
  auberge     la  Chasse.
 Au n° 50-50 bis/50
 ter,   ancien    Hôpital        Saint-Jean.
 
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                    | HAUT
      PAVÉ      (puits du) Ce     puits    attenant     à  l’ancien cimetière
Saint-Gilles    est   cité    en 1820.
 
 |  
                    | HÔPITAL
             SAINT-JEAN DU HAUT PAVÉ Cette       maison    d’accueil    pour pèlerins était
   située    à   l’emplacement    de   l’actuel 50 rue du Haut-Pavé.
   L’hôpital       est cité    vers   1085 dans une charte de
 Philippe  Ier qui en   fut    le premier bienfaiteur.     L’établissement
  comprenait  deux   chapelles,    l’une dédiée     à
 Saint Jean,  l’autre   à Saint    Altin. La maison actuelle  a  visiblement
  été     remaniée    à la Renaissance  et  surtout
  au cours du 20e   siècle.  Il  subsiste  une petite tourelle  carrée
    avec une  niche qui abritait   jadis une  statuette de la Vierge.
 
 |  
                       | SAINT-JEAN
         (chemin   de) Ce 
  vieux    chemin    a  repris  le tracé des actuelles allée 
 du Docteur-Bourgeois       et  avenue  des Meuniers.
 Sur un plan de 1812, le chemin
Saint-Jean      désigne      aussi l’actuelle rue du Pont-Saint-Jean.
Ce chemin   de   Saint-Jean débutait      à l’Est de la ruelle
du Mouton.   Il   a été très      bouleversé
par l’établissement      de la ligne de chemin de  fer.    Le départ
de ce chemin est cité      comme ruelle Saint-Jean  dès   
1512 (ADE E3913).
 
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                       | SAINT-JEAN
         (impasse) Cette
    impasse     qui   débouche  dans la rue Saint-Jean, derrière
    l’ancienne     auberge   du Grand Saint-Martin  figure toujours au cadastre
    actuel. Il   s’agit  d’un   ancien chemin fermé  en impasse en
1880.    [PV F6]
 
 |  
                       | SAINT-JEAN
    (pont) Ce 
  pont   sur   la  voie   ferrée fut construit en 1843. Elargie en 
1903,  la   passerelle    a néanmoins   formé pendant longtemps 
un  goulet   d’étranglement    entre la ville  haute et basse. Le pont
 Saint-Jean   sera finalement remplacé     par le  grand pont actuel
 en 1970.
 
 |  
                       | SAINT-JEAN
         (porte) Cette
    porte    fictive,     citée dès 1683, était située
    près    de   l’Hôpital  Saint-Jean (B F). Elle ne pouvait
 faire   partie des   anciennes   fortifications  de la ville puisqu’elles
 ne passaient   pas dans   cette zone.   La porte devait  matérialiser
 une simple  barrière   douanière.
 
 |  
                       | SAINT-JEAN
         (rue) Cette
    voie   était     aussi dénommée ruelle aux Loups
au   17e siècle   mais   aussi  ruelle Saint-Jean en 1657 (ADE E3913).
  Elle deviendra rue de  la Surveillance     pendant la période révolutionnaire. 
    Le nom de cette rue vient    de la proximité de l’ancien hôpital 
     Saint-Jean du Haut-Pavé,     cité dès 1085, où 
     se trouvait une chapelle dédiée     à Saint Jean-Baptiste. 
     [PV G6]
 Mise à part la façade 
  nord   de  l’auberge     du Grand Saint-Martin, aucune maison ne figure 
dans  cette    voie  sur le plan    de 1827.
 
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                    | PONT
      SAINT-JEAN      (résidence du) Nom      donné     à l’ensemble   des  79 pavillons desservis 
par   les   rues d’Assas,   Bayard,  etc.
 Ces logements en semi-collectif ont été
    construits      dans   les  années 1970 pour la Société
    Coopérative        HLM de  Brétigny et du Hurepoix. Les
pavillons    blancs présentent         d’originales  toitures à
pan unique.
 
 |  
                    | PONT
      SAINT    JEAN   (rue du) Cette voie est dénommée
      ruelle    Saint-Jean     sur un plan de 1812. Elle tire son nom du
pont     qui  traverse    la voie de  chemin   de fer (voir Pont  Saint-Jean).
   [PV G1]
 
 Étampes en lieux 
     et places, 2003, pp. 68, 69, 116 et 100.
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                  | Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de               
  la ville et du Duché d’Estampes, pp. 464-465. Saisie:      
Bernard                              Gineste, mai 2007. |