Les Antiquitez de la Ville
et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Deuxième Partie, Chapitre XXII,
pp. 462-464.
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Du Couvent de la tres-sainte
Trinité,
au Faux-bourg saint Martin.
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DEUXIÈME
PARTIE, CHAPITRE XXII.
Du
Couvent de la tres-sainte Trinité, au Faux-bourg saint Martin.
AU temps que les Princes Chrétiens, & particulierement
nos Roys signaloient leur pieté & leurs armes en combattant
dans la Palestine, contre les Sarrasins ennemis jurez de la Foy Chrétienne,
Dieu inspira à S. Jean de Matha d’établir dans son Eglise
un ordre de Religieux destiné pour le rachapt des Chrétiens,
restez prisonniers entre les mains de ces Infideles, lequel pour cela est
appellé l’Ordre de la sainte Trinité, & de la Redemption
des captifs, qui commença l’an 1197.
La ville d’Estampes se peut glorifier
d’avoir esté l’une des premieres qui a receu ce saint Ordre du
vivant même de son Fondateur: & comme remarque Robert Gaguin
en sa Cronique, sous le regne du Roy Philippe Auguste, environ l’an 1200.
trois ans aprés son institution. Le Pape Innocent III dans sa Bulle
du vingt-deuxiéme de May de l’an MCCIX. par laquelle il met sous
la protection du saint Siege, & sous la sienne tous les biens de cet
Ordre, donne la quatriéme place au Monastere de la ville d’Estampes.
Le Couvent de ces Religieux, communement
dits Mathurins, est situé au milieu de cette grande ruë,
qui joint Estampes les vieilles avec le Faux-bourg appellé le
haut-pavé. Leur Eglise est dediée sous l’invocation de
l’Apôtre saint André: Avant que ces Religieux fussent établis
en ce lieu-là, il y avoit une Aumonerie, surnommée des Bretons,
qui leur fut donnée avec le bien qui en
[p.463] dependoit sant [sic]
que l’on sçache par qui elle leur a
esté donnée: ny qui en avoit esté le Fondateur,
faute de titres qui ont esté perdus, sinon qu’il est à presumer,
que quelque Roy en avoit esté le Fondateur ou Bienfacteur. La raison
de cette conjecture est tirée de ce que le Moulin, dit de la Trinité,
situé sur la riviere de Chaloüette, principal bien de l’aumônerie,
est un des quatre Moulins d’Estampes, qui ont par privilege special droit
de chasse à une bête, sans payer d’abonnage au Fermier du
Domaine, comme je l’ay leu dans une evaluation du même domaine, faire
par le commandement du Roy l’an 1543.
Je ne puis suivre l’opinion de quelques-uns,
qui ont attribué la fondation de cette aumônerie à
la Reine Brunehaut, en reconnoissance des services que les Bretons luy
rendirent en une bataille donnée prés d’Estampes: parce
que nos Historiens ne font mention d’autre bataille, du temps de cette
y Rene [Lisez: Reyne]
que de celle de Theodoric, son petit fils, & de Clotaire II. sans faire
aucune remarque qu’il y eut des Bretons dans l’Armée de Theodoric.
De l’appuyer aussi sur l’ancienne denomination de ce Moulin que l’on appelloit
Chantereine, à Cantu Reginæ; ou plûtost
Champreine, à Campo Reginæ, c’est une conjecture
trop foible, & qui ne peut servir qu’à conclure en general,
que cette aumônerie a receu des bien-faits d’une Reyne, sans en sçavoir
le nom. Même on ne peut pas dire avec certitude que la Reyne Brunehault
ait donné à cette aumônerie les vingt-quatre sols
six deniers parisis de rente que Louis d’Evreux, Comte d’Estampes, reconnoît,
dans un titre du 14. de Juin 1374. qu’il doit au Ministre & aux Freres
de ce Couvent, sur le cens de la Tour de Brunehault qui luy appartient;
parce qu’il se peut faire que cette donation ait esté faite à
ces Religieux par quelqu’une des Reynes, qui ont dépuis jouy d’Estampes
en douaire.
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Saint-Jean de Matha
(bois peint provenant du Couvent d’Étampes)
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L’enceinte
de cette Aumônerie ne consistoit qu’en une Chapelle, un simple corps-de-Logis
& un petit Jardin, qui est ce qu’occupent aujourd’huy les Ministres,
Superieurs de cette maison, laquelle l’on a depuis beaucoup augmentée,
en y faisant bâtir de l’autre costé de l’Eglise un corps-de-Logis
regulier au tour d’un Cloître. La place de ce lieu regulier, &
toute l’étenduë du Clos, jusques au lieu de la Cour-Meusnier,
appartenoit anciennement à un Chevalier nommé d’Aguillemont
Seigneur de Boutervillier, qui le ceda aux Religieux pour le posseder en
main morte, & [p.464] receut
d’eux en contr’échange une belle maison assise prés de l’Eglise
de saint Basile, qu’Emery d’Auvoy avoit donnée en aumône à
leur Couvent comme il se justifie par des titres de l’an 1236. &
1260.
Ces Religieux avoient acquis du Chapitre
de sainte Croix d’Estampes dés l’année 1208. le lieu où
ils ont depuis bâty un pressoir, & l’étenduë de
leur jardin jusques à la riviere de Loüette.
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Plan de Léon Marquis (1881)
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Les censives que ce Couvent possede ont esté acquises en divers
temps par divers Ministres. Celles qui se payent en la maison, dite le
Palais Royal, assise devant les Etaux, & la Tour de saint Martin, par
titre de l’an 1303. Celle de plusieurs Chantiers du terroüer de saint
Martin, qui fut à Guillaume d’Arbouville, demeurant à Chantalouë,
Paroisse d’Angerville la Gaste par titre de l’an 1315. Celle qui appartenoit
aux Religieux Celestins, de Daimbert [Lisez:
Célestins d’Ambert] à cause du Prieuré de
Mont-Bionne prés de la ville de Sens*,
autrefois membre de l’Abbaye de saint Victor les-Paris, par titre de l’an
1384. & celle de derriere l’enclos dudit Couvent & des Moulins du
Roy, par titre de l’an 1390. Toutes lesquelles acquisitions Loüis d’Evreux
II. du nom, Comte d’Estampes amortit au profit de ce Couvent, par titre
de l’an 1394. avec la terre & Seigneurie d’Aulu en Beausse, que le
Roy Philippe de Valois avoit déja amortie par titre de l’an 1344.
avec une partie des censives dont je viens de parler.
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*
Erreur probable de Fleureau. Voyez notre note à
ce sujet (B.G.)
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NOTES
Les Sarrasins
ennemis jurez de la Foy Chrétienne. Fleureau accable
aussi les Juifs de cette dénomination, pages 378-379: “Comme nos Rois
ont mérité le glorieux nom de Tres-Chrétien entre
les autres Princes Chrétiens, aussi ont-ils eu beaucoup d’aversion
pour les Juifs, qui en sont les ennemis jurés, ne les souffrant
qu’à peine dans leur Royaume”.
Robert Gaguin
en sa Cronique.
Robert Gaguin, né vers 1434 et mort
en 1501, était un religieux trinitaire: ce qui explique sans doute
l’intérêt marqué par ses Chroniques pour
les origines de son ordre. Docteur en Sorbonne, il fut l’un des premiers
humanistes parisiens, et le maître d’Érasme. Son œuvre historique
et annalistique a souvent été réédité
au début du XVIe siècle (voyez notre bibliographie).
Il semble que Fleureau ait connu ses Annales
par leur dernière édition, dans une compilation publiée en 1577 à Francfort-sur-le-Main, qui contenait
aussi la Vie de saint Louis par Guillaume de Nangis et la Vie
de Robert par Helgaud, deux autres ouvrages dont précisément
Fleureau fait usage pour composer ses Antiquitez d’Étampes.
Voici ce qu’écrit de cet historiographe
le Comte d’Argenson dans ses Réflexions sur les historiens françois
et sur les qualités nécessaires pour composer l’histoire
(1761): “Robert Gaguin, moine Mathurin, a écrit toute notre histoire
depuis son commencement jusqu’en 1499. Il avoit été employé
dans les affaires du gouvernement. Son style est bon pour le temps, mais
les Moines étoient crédules sur les contes du peuple; il donne
pour constantes toutes les fables de nos vieux auteurs”.
Une Aumonerie,
surnommée des Bretons. Sauf
erreur de ma part, on ne sait pas pas grand chose
de cet établissement avant qu’il n’ait été remplacé
en ce lieu, selon Fleureau, par le couvent des Mathurins, à une date
comprise entre entre 1197 et 1209. Dans la suite
est également appelée Aumonerie des Bretons le
lieu qui est donné aux Barnabites, comme l’a noté Fleureau
au chapitre XV de
la deuxième partie, pages 424-425: “Le titre le plus
ancien qui fait mention de cet Hôpital, est un Concordat fait l’an
1210, entre les Chanoines de Nôtre Dame, & ceux de sainte Croix,
par lequel la paisible possession, & l’administration de la maison
de saint Antoine, dite l’Aumônerie des Breton, est adjugée
au Chapitre de Nôtre Dame.” Tout ceci n’est
pas très clair. Il faut sans doute en conclure avec Frédéric
Gatineau (voyez notre Annexe 4) que l’Aumônerie
dont les locaux avait été cédés aux Trinitaires
fut elle-même alors transférée rue Saint-Antoine, ou
bien que cet établissement avait deux sièges à Étampes,
dont l’un fut attribué avant 1209 aux Trinitaires, et l’autre fut
placé en 1210 sous l’autorité du chapitre de Notre-Dame.
Mais une autre hypothèse
serait ici beaucoup simple et naturelle. Nous serions ici en présence
d’une étourderie de Fleureau. En effet nous n’avons ici que sa
parole pour identifier le site du couvent des Trinitaires avec celui de
l’Aumônerie des Bretons, tandis que lorsqu’il place l’Aumônerie
des Bretons sur le site de l’Hôpital Saint-Antoine, c’est-à-dire
sur le site ultérieur du couvent des barnabites, puis du collège
Geoffroy-Saint-Hilaire, actuel collège Jean-Étienne Guettard,
il fait référence à une charte de 1210 dont nous
avons conservé le texte, et qui identifie effectivement d’une manière
explicite cette Aumônerie des Bretons avec l’Hôpital Saint-Antoine.
Un des quatre Moulins
d’Estampes, qui ont par privilege special droit de chasse à une
bête. Fleureau a déjà mentionné
le fait au chapitre 22
de la première partie, intitulé Du revenu du Domaine d’Estampes:
“Quant aux moulins,
personne ne peut chasser les bleds, & autres grains pour moudre à
son moulin, au dedans du Bailliage d’Estampes, que les fermiers du Duc d’Estampes,
à moins qu’il ne leur soit abonné: ou qu’il n’ait privilege
special, comme ont Messieurs du Chapitre de Nôtre Dame, le Ministre
de l’Hospital de la sainte Trinité, le Maître de l’Hôtel-Dieu,
& les possesseurs du moulin, situé au fauxbourg de S. Pierre,
au dessus du Pont aux Lievres, qui ont, sçavoir les trois premiers,
droit de chasser à une bête, & le dernier à
deux, dont l’une est marquée pour chasser aux champs” (p.74).
Une evaluation du... domaine... l’an 1543. Fleureau y a déjà fait allusion page 399, au chapitre 12. Cette
évaluation du domaine royal en date de 1543 se doit trouver quelque
part assez facilement et il serait intéressant d’en faire une saisie
dans le présent Corpus. Quelqu’un saurait-il où
la trouver?
L’opinion de quelques-uns, qui ont
attribué la fondation de cette aumônerie à la Reine
Brunehaut. Il est bien dommage
que Fleureau ne nous fasse pas connaître le nom de ses prédécesseurs
en matière d’historiographie étampoise, ici et ailleurs.
Ancienne
denomination de ce Moulin... Chantereine, à Cantu
Reginæ. Il est curieux que Fleureau écrive
vers 1668 que Moulin de Chantereine était l’ancienne dénomination du Moulin de la Trinité, car nous voyons qu’il
s’appelle encore Chantereine au milieu du XVIIIe siècle, ne serait-ce
par le titre de cet arrêt: Ordonnance de M. le maître
particulier des eaux et forêts qui ordonne que tous propriétaires
ou détenteurs des héritages riverains du bras de la rivière
d’Etampes appelé des Bordes, depuis le moulin de l’Orme jusqu’au
moulin de Chantereine, seront tenus de faire le curage à vif fond
de ladite rivière, et d’ôter tout ce qui pourrait nuire au
libre cours des eaux [in-4°; acte daté de Paris, 23.10.1756],
Paris, P. Prault, 1759.
Ou plûtost
Champreine, à Campo Reginæ.
Fleureau est ici un peu trop elliptique. On ne sait pas si cette deuxième
rétroversion latine, “du Champ de la reine”,
était attestée par l’une des sources latines qu’il a consultées,
ou bien s’il s’agit d’une simple conjecture, et dans ce dernier cas, si
elle est de son fait, ou bien de ceux dont il rapporte l’opinion sans les
citer nommément. Quoi qu’il en soit, le toponyme Chantereine
et notamment Moulin de Chantereine est si bien attesté un
peu partout en France, qu’il est impossible d’y voir une altération
d’un ancien français “Champ-la-Reine” (et
non d’ailleurs “Champ-Reine” qui d’après la grammaire de l’ancien
français aurait alors signifié “Champ d’une personne appelée ou
surnommée Reine”). Comme
le note Frédéric Gatineau (voyez notre Annexe 4), “le nom de Chantereine désigne habituellement
un lieu ou chantent les grenouilles. Les batraciens n’ont jamais
manqué sur ces bords de la Juine.”
Quelqu’une des Reynes,
qui ont dépuis jouy d’Estampes en douaire. Fleureau les a toutes citées dans sa première
partie. Il s’agit de Blanche de Castille veuve de Louis VIII (1240-1252),
de Marguerite de Provence veuve de saint Louis IX (1272-1295), d’Anne de
Bretagne (1513-1514) et de Claude de France (1515-1524).
Bataille...
de Theodoric... & de Clotaire II. Fleureau a raconté
cette bataille au chapitre
X de la première partie. Il semble que les premiers érudits
qui s’intéressèrent à l’histoire d’Étampes
aient voulu y voir un peu partout des traces de l’époque mérovingienne,
et notamment de cette fameuse bataille. Cette tradition s’est longtemps
perpétuée en s’appuyant sur des étymologies toponymiques
tout à fait fantaisistes. Ainsi par exemple, la Croix de Vau-Millesent,
ou Millesent (dont l’une des variantes, plus connue, est Mélisende)
représente évidemment un anthroponyme féminin assez
répandu aux XIe et XIIe siècle, a été interprété:
Croix de Vomit-le Sang.
La maison,
dite le Palais Royal, assise devant les Etaux, & la Tour de saint
Martin. Par les Étaux
il faut entendre la boucherie de Saint-Martin. Quant à la Tour de saint Martin, il s’agit
évidemment de son campanile. Ce qui s’appelle vers 1668 le Palais
Royal est sans doute la grande ferme qui s’est appelée ultérieurement
la Grande Maison (ci-contre photographiée vers 1907 par
Paul Allorge), près de laquelle se trouvait encore un Puits du
Palais.
Acquis
du Chapitre de sainte Croix d’Estampes dés l’année 1208. Le chapitre de Sainte-Croix d’Étampes était lui
même alors de fondation récente, puisque constitué
précisément en 1183.
Guillaume d’Arbouville,
demeurant à Chantalouë, Paroisse d’Angerville la Gaste.
Ces deux lieux relevaient à la fois
du bailliage d’Étampes et du diosèse de Chartres. Mais
Arbouville est aujourd’hui un hameau de la commune de
Rouvray-Saint-Denis (canton de Janville, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir),
tandis qu’Angerville est une commune
du canton de Méréville (arrondissement d’Étampes,
Essonne).
aux Religieux Celestins, de Daimbert. Il faut lire: “aux célestins d’Ambert”. Ambert est aujourd’hui un hameau de la
commune de Chanteau (canton de Fleury-les-Aubrais, arrondissement d’Orléans,
Loiret), à 21 km au nord-nord-est d’Orléans et à 55
km au sud d’Étampes. Voir notre bibliographie.
à
cause du Prieuré de Mont-Bionne prés de la ville de Sens,
autrefois membre de l’Abbaye de saint Victor les-Paris. Il
semble, sauf erreur de ma part, que Fleureau fasse erreur en parlant ici
de Sens (qui est bien loin d’Étampes, et encore plus d’Ambert). Il
existait jadis en effet sur l’actuel territoire de Saint-Jean-de-Braye (jouxtant
à l’est Orléans) un Bionne qu’on voit encore sur la
carte de Cassini au XVIIIe siècle, et qui a donné son nom à
l’actuel Boigny-sur-Bionne. Cela correspondrait mieux à un prieuré
des célestins d’Ambert, puisqu’on serait alors à moins de 20
km de ce monastère. La source de Fleureau devait plutôt dire,
me semble-t-il, que le prieuré de Bionne des célestins d’Ambert
avait hérité de biens dans le diocèse de Sens, à
savoir à Étampes, dont il a dû se débarasser parce
que la gestion de biens si éloignés ne
devait pas aller sans incommodité.
Autrefois
membre de l’Abbaye de saint Victor les-Paris. On notera
que l’abbaye de Saint-Victor de Paris était propriétaire depuis
1147 de l’un des Moulins du Roy dont il parle ensuite, et comme Fleureau
l’a lui-même signalé page 118, preuve à l’appui, p. 119.
Il semble qu’il poursuive ici
la confusion que je viens de signaler.
Moulins du Roy. Il s’agit du Moulin Branleux
d’En-haut et du Moulin Branleux d’En-Bas, de part et d’autre du Pont sous
lequel passe la Louette. Voyez le plan de Marquis dont nous reproduisons
ci-contre un extrait, et ce qu’a écrit Frédéric
Gatineau sur ce secteur, en Annexe 4.
Aulu.
Il s’agit apparemment d’Orlu (actuellement commune du canton d’Auneau,
arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir), d’après les Cartes du
Bailliage d’Étampes qu’on données Léon Marquis et
Paul Dupieux. Toponyme non mentionné sur la carte de Nicolas Sanson
de 1660. Orlu sur la carte d’Alexis-Hubert Jaillot, vers 1690. Orlut sur la carte de Cassini. Dans une notice des premières
années du XIIe siècle, il est question d’un lieu-dit Lomlu,
qui doit être déjà Orlu. L’évolution du toponyme
paraît donc avoir été: Lomlu, Aulu, Orlu.
Fleureau a déjà mentionné ce village dans son Denombrement
des Paroisses, Hameaux, & Iustices subalternes du Bailliage d’Estampes,
avec le nom des Seigneurs, pour lesquels on les exerce (chapitre
18 de la première partie, p.33): “Aulu,
village, & Paroisse, dont les Religieux de la Sainte Trinité
de la Redemption des Captifs d’Estampes sont Seigneurs, est de la Prevôté
dudit Estampes”.
Orlu (en bas à gauche), dans le doyenné
de Rochefort, diocèse de Chartres (carte de Jaillot, vers 1690)
Bernard Gineste, 15 mai
2007
Toute
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sera la bienvenue. Any
criticism or contribution welcome.
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ANNEXE
1
Cartulaire virtuel des
Mathurins d’Étampes
1197
|
(Fondation de l’ordre
par Jean de Matha)
|
(entre 1197 et 1209)
|
Donation aux Mathurins,
pour en faire leur siège étampois, d’un lieu identifié
par Fleureau, probablement par erreur, avec celui de l’Aumonerie des
Bretons (charte déjà
perdue en 1668) (Voyez Fleureau, Antiquitez,
p. 462)
|
1208
|
Achat
au chapitre de sainte Croix d’Étampes d’un terrain pour y bâtir
un pressoir, avec un jardin jusqu’à la Loüette (cité par Fleureau, Antiquitez, p. 464).
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22 mai
1209
|
Bulle
d’Innocent III protégeant tous les biens de l’Ordre, où
est cité en quatriéme lieu le monastère d’Étampes
(cité par Fleureau, Antiquitez, p. 462)
|
1236
|
Donation
aux moines par
Émery d’Auvoy d’une belle maison située
prés de l’Eglise de saint Basile (cité
par Fleureau, Antiquitez, pp. 463-464).
|
1260
|
Échange
de la maison
donnée par Émery d’Auvoy avec le chevalier d’Aguillemont, seigneur
de Boutervillier, d’un terrain jouxtant du couvent,
pour le posseder en main morte et y construire de l’autre costé
de l’Eglise un corps-de-Logis regulier au tour d’un Cloître
sans compter toute l’étendue du clos,
jusques au lieu de la Cour-Meusnier
(cité par Fleureau, Antiquitez,
pp. 463-464).
|
1303
|
Achat des censives
qui se payent en la maison dite le Palais Royal, assise devant les Étaux
et la Tour de saint Martin (cité par Fleureau,
Antiquitez, p. 463).
|
1315
|
Achat à Guillaume d’Arbouville, demeurant à Chantaloue,
Paroisse d’Angerville, de plusieurs champtiers du terroir
de saint Martin (cité par Fleureau,
Antiquitez, p. 463).
|
Avant 1344
|
Acquisition par un
biais indéterminée de la terre
et seigneurie d’Aulu en Beauce (cité
par Fleureau, Antiquitez, p. 463).
|
1344
|
Amortissement par
Philippe VI de Valois de la terre et seigneurie d’Aulu et des autres censives
déjà acquises à Étampes par les Mathurins (cité par Fleureau, Antiquitez,
p. 463).
|
1384
|
Achat de la censive
qui appartenait aux Religieux Celestins, de Daimbert à cause du
Prieuré de Mont-Bionne prés de la ville de Sens, autrefois
membre de l’Abbaye de saint Victor les-Paris (cité par Fleureau, Antiquitez, p. 463).
|
1390
|
Achat de la censive
de derrière l’enclos du Couvent
& des Moulins du Roy (cité
par Fleureau, Antiquitez, p. 463).
|
1394
|
Amortissement par
Louis d’Evreux II, comte d’Étampes,
de toutes les acquisitions de censives des Mathurins à Étampes (cité par Fleureau, Antiquitez,
p. 463).
|
14 juin
1374
|
Charte
de Louis d’Evreux, Comte d’Étampes,
reconnoissant qu’il doit au ministre et aux frères de ce couvent
24 sols 6 deniers parisis de rente, sur le cens de la Tour de Brunehaut qui lui appartient (cité par Fleureau, Antiquitez, p. 463).
|
1543
|
Évaluation
du domaine royal à Étampes, citant le privilège
du moulin de la Trinité, l’un des quatre de la ville à bénéficier
du droit de chasse à une bête (cité
par Fleureau, Antiquitez, p. 462).
|
1556
|
(Rédaction
des Coutumes du bailliage d’Étampes: le frère Louis
de Scudéry, ministre de la Trinité, convoqué parmi
les membres du clergé, se fait remplacer aux assises par le frère
Philippe Charpentier).
|
(1790)
|
(Départ des
derniers Mathurins d’Étampes).
|
|
ANNEXE
2
Léon
Marquis sur les Mathurins (1881)
Rue Saint-Martin. — [...] C’est dans cette rue, au n°24, qu’était
situé le couvent de la Trinité ou des Mathurins, dont on
voit encore des vestiges importants. Le couvent fut remplacé par
une brasserie qui était à l’origine, vers 1855, une fabrique
de conserves de légumes occupant en certaines saisons plus de deux
cents personnes. Cette brasserie est également supprimée.
Le couvent des Mathurins d’Etampes a été
établi vers l’an 1200, du vivant même de saint Jean de Matha,
Fondateur de l’ordre des Mathurins ou Trinitaires, sur l’emplacement de
l’aumônerie des Bretons. On y voyait deux corps de logis, une eglise
dédiée à saint André, un cloître, un
pressoir et un jardin allant jusqu’à la Louette (1).
Nazare Auroux, qui prononça en 1652 l’oraison
funèbre de Louis Petit, grand-maître de l’ordre, était
ministre du couvent d’Étampes, aumônier et prédicateur
du roi, et vicaire du pontife grand-ministre de tout l’ordre (2).
En 1775, il n’y avait dans ce couvent que le
ministre, deux ou trois religieux prêtres et un frère (3).
La maison conventuelle, vendue comme bien national,
fut achetée le 21 février 1791 par Claude-André
La Bigne, écuyer cavalcadour à Étampes, moyennant
40,100 fr. (4).
Les armes du couvent des Mathurins d’Étampes
étaient: «De sable à une bande d’or, et un chef d’argent chargé
d’un triangle gueules (5).» [...]
(1). Fleureau,
p. 402.— (2)
V. les notes 4 et 5.— (3) Almanach de Sens
de 1775. — Manuscrits particuliers.—
(4) Archives départementales.— (5) Armorial général de d’Hozier.
Les Rues d’Étampes
et ses monuments, 1881, p. 107.
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ANNEXE
3
Léon
Guibourgé sur le Refuge des Pauvres (1957)
LEUR FONDATEUR, LEUR COUVENT, LEUR HISTOIRE.
Dans la rue Saint-Martin, au n°
24, près du pont de la ligne du chemin de fer de Pithiviers,
se trouve un vieux bâtiment qui fut le couvent de la Trinité
ou des Mathurins. C’est saint Jean de Matha qui fonda l’ordre des religieux
de la Trinité ou Trinitaires. Il était né en France,
près de Barcelonnette, en 1160. Il prit à Paris le grade
de docteur en théologie, puis résolut de se consacrer à
la rédemption des chrétiens captifs des musulmans. Et
c’est dans ce but qu’il fonda les Trinitaires avec l’aide de saint Félix
de Valois. A peine fondés, les Trinitaires se répandirent
en France, en Italie et en Espagne. A plusieurs reprises, Jean de Matha
se rendit dans les états barbaresques et chaque fois ramena de
nombreux chrétiens.
* En voici
la véritable raison selon Damien Jullemier: «Après
les trois fondations initiales (Cerfroid, Planels et Bourg-la-Reine),
Philippe Auguste aida les Trinitaires à construire un monastère
à Paris près d’une chapelle dédiée à
saint Mathurin (il en subsiste aujourd’hui une arcade 7 rue de Cluny,
dans le 5e arrondissement). (…) «Le couvent Saint-Mathurin prit une telle importance que le
nom de Mathurins qu’on avait donné aux religieux parisiens
s’étendit bientôt à tout l’ordre et, au XVIIe siècle,
on ne les nommait plus guère autrement en France (quoiqu’on les
appelât aussi parfois frères aux ânes,
d’après leur monture à l’origine)” (Emmanuelle Bermès,
Le Couvent des Mathurins de Paris et l’estampe
au XVIIe siècle, thèse à l’École nationale
des Chartes).»
B.G., 2005
|
|
Etampes eut le privilège d’avoir une
des premières maisons de l’ordre au début du XIIIe siècle,
du vivant même de saint Jean de Matha. Ce couvent comprenait deux
corps de logis, une église dédiée à saint
André, un cloître, un pressoir et un jardin allant jusqu’à
la Louette. Les religieux, désignés habituellement sous
le nom de Trinitaires, parce qu’ils s’étaient mis sous la protection
de la Sainte-Trinité, étaient encore appelés spécialement
en France sous le nom de Mathurins, sans doute parce que les premières
maisons de l’ordre furent fondées dans la région de Sens,
où on avait une grande dévotion à saint Mathurin*. Ce saint, en effet, était de la région
de Sens. Il vécut au IIIe siècle.
[p.213] Après sa mort, ses reliques furent déposées
à Sens, puis au village de Larchant, pas très loin d’Etampes.
A Etampes, les Mathurins s’établirent
donc dans la rue principale, sur le quartier Saint-Martin, et leur
couvent s’appela la maison des Mathurins. A la tête de cette maison
était un Supérieur qu’on appelait ministre, et les religieux
étaient désignés sous le nom de Frères. Ceux-ci
avaient en outre le titre de cha noines réguliers de la Sainte-Trinité.
Quel
fut le rôle des Mathurins à Etampes?
Le but principal de ces religieux était le rachat des captifs.
Mais en dehors des religieux qui s’en allaient en missions dans ce but,
il y en avait qui restaient dans leur communauté, faisaient du
ministère dans le lieu de leur résidence et se mêlaient
à la vie paroissiale.
Ainsi, en 1556, au moment de la rédaction des Coutumes du bailliage,
nous voyons le frère Louis de Scudéry, ministre de la
Trinité, convoqué parmi les membres du clergé, se
faire remplacer aux assises par le frère Philippe Charpentier.
Vers
1650, Lazare Auroux est ministre du couvent. Il est en même temps
aumônier et prédicateur du roi. Et à l’église
Saint Martin il fait fonction de prêtre habitué et administre
les sacrements.
Une
fois cependant les bons religieux se tiennent à l’écart
d’une cérémonie officielle à laquelle ils étaient
convoqués. C’était à l’occasion du service funèbre
pour le repos de l’âme du duc de Vendôme, seigneur d’Etampes.
Le maire, René Hémard, mécontent, demanda qu’on
fit une enquête et exigea une condamnation pour cette absence.
Mais on ne sait pas quel fut le résultat de cette enquête.
Dans leur chapelle, qu’on appelait dans le pays l’église Saint
André, ils font des baptêmes, mariages et sépultures,
mais avec l’autorisation du curé de Saint-Martin, dont ils sont
sur le territoire.
Ainsi,
en 1680, le 23 janvier, on y célèbre le mariage de Jean
Chevalier, fils de Pasquet et de Barbe Sébillon, de la paroisse
Saint-Martin, et Louise Deslandres, veuve en deuxièmes noces
de Jean Lecompte, de la paroisse Saint-Gilles; en présence de
Pierre Ingoust, vicaire de Saint-Martin; Nicolas Blachet, religieux de
la Sainte-Trinité; frère Grégoire Goudet, et Henry
Voltigem, peintre du roi.
Les
enterrements y sont rares. Par exemple, il est certifié qu’en
1737 il n’y a eu aucune mort dans la maison ni aucune inhumation dans
l’église. [p.214]
On y
célèbre quelques baptêmes. Le 20 septembre 1750,
un enfant est baptisé par le frère Bauvans, chanoine
régulier de la Sainte-Trinité, ministre de la maison
d’Avignon, et le parrain est messire Clément Couvet, ministre
de la maison d’Etampes, provincial de la province d Paris et premier
définiteur au susdit ordre de la Sainte-Trinité.
* En réalité les effectifs
des communautés trinitaires ont toujours été extrêmement
réduits.
B.G., 2005
|
|
En 1778, la communauté se réduit.
Il n’y a plus au couvent que le ministre et deux ou trois religieux*. Nous approchons de l’époque de
la Révolution.
LES DERNIERS MATHURINS, STATUE DE SAINT JEAN DE MATHA,
L’AUMÔNERIE DES BRETONS.
Le dernier
prieur des Mathurins au moment de la Révolution est Antoine-François
Biou.
Par décret du 13 février
1790, les vœux monastiques de l’un et l’autre sexe sont prohibés
en France. Les biens des religieux saisis par l’Etat sont vendus comme
biens nationaux.
En septembre de la même année,
la maison des Mathurins du quartier Saint-Martin d’Etampes est alors
achetée par M. de la Bigne au prix de 40.000 francs. On vend
également leur appartenant 75 arpents de terre, courtils, aunaies.
L’un des
religieux, Jean-François Sayde, dès le mois de mars
1790, avertit la municipalité de son départ et réclame
l’indemnité à laquelle lui donnait droit le décret
du 13 février. En partant, les religieux ne doivent rien enlever
du mobilier de leur couvent. Malgré cela, ils vendent à
une dame Délivré, du Haut-Pavé, qui les enleva immédiatement,
des effets, des croisées, des portes vitrées, des espagnolettes,
des lits garnis. Mais une plainte est portée au maire, qui la transmet
à la juridiction du bailliage.
Le Supérieur, François-Antoine
Biou «cy-devant prieur et ministre de la maison des Mathurins»,
et François le Simple «cy-devant chanoine régulier
de la Sainte-Trinité, dit des Mathurins», partent les derniers
en décembre.
François Biou se présente
devant le corps municipal pour déclarer qu’il entendait quitter
son Ordre et sa maison, et qu’en conséquence, il réclamait
la pension accordée dans ce cas par les décrets de l’Assemblée
Nationale. Mais, comme il désirait emporter les meubles et effets
qui garnissaient sa chambre, il a soin d’en demander l’autorisation.
Cette autorisation lui est accordée.
Ce que voyant, François le
Simple présente la même requête; [p.215] et pour bien disposer
la Municipalité, il prête volontiers le serment civique.
Mais cela ne l’empêche pas, l’année suivante, d’être
arrêté comme suspect, alors qu’il faisait fonction de vicaire
à l’église Notre-Dame d’Etampes.
Une fois les religieux partis, M.
de la Bigne qui avait acheté leur maison, la fait occuper.
Mais l’église Saint-André, vendue à part, est
démolie. Aujourd’hui, de l’ancien couvent des Mathurins, on
ne voit, au 24 de la rue Saint-Martin, qu’un grand bâtiment d’aspect
sévère. A signaler la petite porte d’entrée de la
propriété donnant sur la rue, de style renaissance.
Un autre souvenir du Couvent est
la statue de Saint-Jean de Matha, fondateur de l’Ordre des Mathurins,
statue peinte en bois, représentant le saint vêtu d’ornements
sacerdotaux, tenant un livre de la main droite et des fers de la
main gauche; un esclave est agenouillé à ses pieds dans
une attitude d’action de grâces. Cette statue appartient au Musée
d’Etampes, mais depuis la guerre elle a trouvé un refuge dans
l’Eglise Notre-Dame d’Etampes, aux fonts baptismaux, à côté
d’autres statues anciennes.
En terminant, nous pouvons ajouter
qu’avant l’établissement des Mathurins à Etampes, c’est-à-dire
avant le XIIIe siècle, il y avait à l’emplacement de
leur couvent une maison d’accueil pour les pèlerins de Saint-Jacques
de passage à Etampes, dite Aumônerie des Bretons. Cette
aumônerie n’était pas très importante et les Mathurins
durent l’agrandir. Pour cela, il échangèrent une maison,
qu’on leur avait donnée près de l’église Saint-Basile,
contre un terrain près de l’aumônerie, appartenant à
un chevalier nommé d’Aguillemont, seigneur de Boutervilliers,
qui fut d’accord pour cet échange.
Étampes Ville Royale,
1957, p. 212-215.
|
|
ANNEXE
4
Frédéric
Gatineau sur les toponymes cités ici (2003)
AUMÔNERIE DES BRETONS
[...] Il était situé au bord d’une grande voie
de pèlerinage pour venir en aide aux pauvres voyageurs.
Au 13e siècle, ce petit hôpital laissa sa place au
couvent des Mathurins pour s’installer à l’emplacement
de ce que l’on appellera plus tard l’Hôpital Saint-Antoine.
Le nom de «bretons» trouverait son origine de ce
que l’établissement passe pour avoir logé les
Bretons qui passaient pour aller aux pèlerinages de Jérusalem,
de Saint-Jacques ou de Rome. Plus certainement, ce nom pourrait
être un indice d’une immigration bretonne au moyen âge.
|
BRANLEUX
(moulins)
Deux moulins
Branleux sont cités en 1113 comme faisant partie du
domaine royal. Selon Basile Fleureau, en 1147, les deux moulins
près de la porte Saint-Jean appartiennent aux chanoines
réguliers de Saint-Victor de Paris. Ils ont été
reconstruits au début du 19e siècle. Le mot
«Branleux», en vieux français, peut signifier
péage pour bateau mais la Louette est difficilement
navigable à cet endroit. Dujardin laisse entendre que
ce nom viendrait du caractère chancelant du pont Laballot
que ces deux moulins jouxtaient.
|
BRANLEUX
DU HAUT (moulin)
Moulin sur la
Louette situé au n° 14 rue Saint-Martin. Il
est cité dès 1773 (A dioc 2). Ce moulin est
aussi appelé Moulin Hérissez au 19e siècle
ou Moulin Boulingre en 1858, ou encore Moulin Bisson du nom de
son dernier propriétaire, ou enfin simplement Moulin
d’En Haut. Reconstruit en 1809 (lm), le moulin fut motorisé
en 1934. A cette occasion, le moulin fut béni par l’abbé
Quintin curé de Saint-Martin. Ce fut le dernier moulin
en service à Étampes. Les bâtiments ont
été transformés en logement en 1970 sous le
nom de résidence le Molière. Un plan de 1822
laisse voir un abreuvoir en amont près du moulin (AD 3O
165).
|
BRANLEUX DU BAS (moulin)
Moulin sur la
Louette situé au n° 7 rue Saint-Martin. Ce
moulin est cité en 1768. Dans un document de 1771,
il appartient aux fermiers généraux du duc d’Orléans
qui le louent à Nicolas Bonté. En 1825, c’est
un des deux premiers moulins d’Étampes à être
équipé à «l’anglaise». On
le trouve dénommé Moulin Chedeville au 19e siècle
ou simplement «moulin d’En Bas». La roue subsiste
sur la façade nord. En 1921, la Société
française de boulonnerie et visserie «le Tenax»
occupe les lieux.
|
CHANTEREINE (moulin)
Autre nom
donné au moulin de la Trinité cité
par Basile Fleureau en 1683. Le même Fleureau refuse
d’interpréter ce nom comme une trace de la donation du
moulin à l’aumônerie des Bretons par la reine
Brunehaut. Le nom de Chantereine désigne habituellement
un lieu ou chantent les grenouilles. Les batraciens n’ont jamais
manqué sur ces bords de la Juine.
|
COURT
MEUNIER (la)
La ferme de «Courtmeunier» est citée
en 1640 (ADE E3924). Le logis de la cour Meusnier est égalemnt
cité en 1665. (BMS SM). César Joachim de Poilloüe
de Saint-Mars est, entre autres, seigneur de Court-Meunier en
1773 (ADE 136J16). Le domaine fut acheté par la ville en
1862 pour y établir l’école de filles de Saint-Martin.
Il s’agit donc du site de l’actuelle école Hélène-Boucher.
Un colombier figure encore sur le plan de 1860. Un champtier de
Court-Meusnier est aussi cité en 1624.
|
MATHURINS (couvent des)
L’ancien couvent des Mathurins (aussi appelés
Trinitaires) était situé au 24 rue Saint-Martin.
En 1272, il est cité comme «hôpital de la
Sainte-Trinité d’Estampes-les-Vieilles», ou, en 1763, «maison de Saint-André d’Étampes». Le couvent s’est établi
à cet emplacement dès le 13e siècle. Il
s’agissait du site de l’ancienne aumônerie des Bretons.
Elle s’est alors déplacée à l’emplacement
de l’actuel collège Guettard. A la Révolution, le couvent
et tous ses biens sont vendus comme bien national. Au cours du 19e
siècle, la maison est convertie en maison bourgeoise mais
aussi en fabrique de conserves dès 1855, puis en brasserie.
Un bassin est établi dans la propriété en 1877 (ADE
7S36).
De cette ancienne maison
des Mathurins, il reste quelques beaux vestiges dans la grande
demeure ainsi que la porte piétonne rue Saint-Martin.
Le claveau de la grand porte, millésimé 1560, est
au musée.
|
MATHURINS des (moulin)
Ce moulin sur la Chalouette était situé
près de l’enclos du Couvent des Mathurins. Il était
d’abord «moulin à foulon» en 1504, puis
il est cité comme moulin à papier au 18e siècle.
|
MATHURINS (ruelle des)
Cette ruelle, citée en 1790 (AM 1G2), désignait
l’ancienne ruelle de l’Abreuvoir, près de l’ancien couvent
des Mathurins.
|
PALAIS ROYAL (le)
Cette maison
est citée en 1583 «devant les étaux et la
Tour de Saint-Martin» (BF). Il pourrait donc s’agir du
logis dit la «Grande-Maison».
|
TRINITÉ (moulin de la)
Ce moulin situé rue de la Digue est cité
dès 1543 et encore en 1593 (A dioc 5). Il appartenait au
couvent des Mathurins (aussi appelés «Trinitaires
d’Étampes») jusqu’à la Révolution. Le moulin
est parfois dénommé moulin de Chantereine ou Champreine
(nom cité en 1583) (BF). Il est reconstruit en 1790 et possédait
alors deux roues. Lors de la vente du moulin comme bien national,
le bien est séparé en deux. La roue inférieure
devient moulin de la Digue. Par la suite, le moulin sera à
nouveau réuni.
Le moulin a abrité
l’usine de produits de polissage Waldberg en 1928.
Étampes en lieux
et places, 2003, pp. 14, 23, 30, 42-43, 81, 92 et 126.
|
|
Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de
la ville et du Duché d’Estampes, pp. 462-464. Saisie:
Bernard Gineste, mai 2007.
|
BIBLIOGRAPHIE
Éditions
Édition
princeps, posthume:
Dom Basile FLEUREAU (1612-1674;
religieux barnabite, de
la congrégation de saint
Paul), Les Antiquitez de la ville,
et du Duché d’Estampes
avec l’histoire de l’abbaye
de Morigny et plusieurs remarques
considerables, qui regardent l’Histoire
generale de France [in-4°;
XIV+622+VIII p.; publication posthume
par Dom Remy de Montmeslier d’un texte
rédigé en réalité
vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683.
Réédition
en fac-similé: Dom
Basile FLEUREAU,
Les Antiquitez de la ville,
et du Duché d’Estampes
avec l’histoire de l’abbaye
de Morigny et plusieurs remarques
considerables, qui regardent l’Histoire
generale de France [23 cm sur
16; XIV+622+VIII p.],
Marseille,
Lafittes reprints, 1997.
Réédition
numérique
en ligne (en cours depuis 2001): Bernard GINESTE [éd.],
«Dom Fleureau: Les
Antiquitez d’Estampes
(1668)», in
Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html,
2001-2007.
Ce chapitre: Bernard
GINESTE [éd.],
«Dom Fleureau: Du Couvent de la tres-sainte Trinité,
au Faux-bourg saint Martin (1668)»,
in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c22.html, 2007.
Sur
la Chronique de Robert Gaguin alléguées par Fleureau
Robertus GAGUINUS (Robert Gaguin, religieux trinitaire,
docteur en Sorbonne, un des premiers humanistes parisiens, maître
d’Érasme, c.1434-1501), De Origine et gestis Francorum compendium
[in-f°], Parisiis (Paris), P. Le Dru, 1499 (sic pour 1495).
Robertus GAGUINUS, Roberti Gaguini
Compendium de Origine et gestis Francorum [in-f°; 58 ff. (environs
18 p.)], Lugduni (Lyon), J. Trechsel 1497 [dont 1 microfilm: Cambridge
(Massachusetts, USA), Omnisys («French books before 1601»
134.4), vers 1990; dont une édition numérique en mode image
par la BNF, 1995]. Parisiis (Paris), Durandus Gerlier [impr. Thielmanus
Keruer] Petit, 1497 [dont 1 microfilm: Cambridge (Massachusetts, USA), Omnisys
(«French books before 1601» 131.4), vers 1990; dont une édition
numérique en mode image par la BNF, 1995]. Parisiis (Paris), Andreas
Bocard, 1497 [dont 1 microfilm: Cambridge (Massachusetts, USA), Omnisys
(«French books before 1601» 131.3), vers 1990; dont une édition
numérique en mode image par la BNF, 1995].
Robertus GAGUINUS, Compendium Roberti
Gaguini super Francorum gestis, ab ipso recognitum et auctum [in-f°;
CLXIX ff. ; figures], Parisiis (Paris), Durandus Gerlier & &
Joannes Parvus (Jean Petit) [impr. Thielmanus Keruer], 1500. [in-f°;
XVI+CCCXII ff.; illustrations], Parisis (Paris), Joannes Parvus (impr.
Keruer), 1507. [in-8°; sign. a-aa; 312 ff.; caractères romains
à longues lignes; figure gravée sur bois et coloriée
au titre], Parisis (Paris), Joannes Parvus (impr. Bertholdus Rembolt),
1511.
Robert GAGUIN, Les Croniques de France,
excellens faits et virtueux gestes des très illustres, très
chrestiens, magnanimes et victorieux roys de France. Nouvellement imprimees
à Paris. Avesques plusieurs incidences survenues durant les règnes
des très chrestiens roys de france, tant es royaulmes dytallie/
Dalmaigne/ Dangleterre... Avecques la Cronique frère Robert Gaguin,
contenue a la cronique martinienne [3 tomes en 2 volumes in-f°;
en caractères gothiques: Le premier (-tiers) volume des grans croniques
de France]; t.1: VI+199 ff., Paris, Guillaume Eustace, 1514.
imprimé, monographie
Pierre DESREY [traducteur et continuateur],
Robert GAGUIN [premier auteur], Les Grandes croniques, excellens faitz
et vertueux gestes des très illustres, très chrestiens,
magnanimes et victorieux roys de France,... composées en latin par
révérend père en Dieu et religieuse personne maistre
Robert Gaguin,... et depuis en l’an christifère mil cinq cens et
quatorze songneusement réduictes et translatées à la
lettre de latin en nostre vulgaire françoys... ensemble aussi plusieurs
additions des choses advenues ès temps et règnes des très
chrestiens roys de France Charles VIII... et Loys. XII... [in-f°;
sign. A-B; 253 ff.; caractères gothiques à longues lignes;
figures et planches gravées sur bois], Paris, Galliot Du Pré
& Poncet Le Preux, 1514.
Pierre DESREY, Robert GAGUIN, Les
Croniques de France, execellens [sic] faictz et vertueux gestes des
très chrestiens roys et princes qui ont régné au
dict pays, depuis l’exidion de Troye la grande jusques au règne
du du treschrestien vertueux et magnanime roy Françoys premier
de ce nom à présent regnant.... composées en latin
par frère Robert Gaguin,... et depuis en l’an mil cinq cens et
quatorze translatées de latin en nostre vulgaire françoys
[in-f°; sign. AA-BB; 12+CCXLI ff., caractères gothiques, à
longues lignes, figures et planches gravées sur bois], Paris,
pour Galliot Du Pré, 1515. Paris, Inoncet le Preux, 1516.
Pierre DESREY, Robert GAGUIN, La Mer
des croniques et mirouer historial de France, jadiz composée en
latin par religieuse personne frère Robert Gaguin,... lequel traicte
de tous les faictz advenus depuis la destruction de Troye la grant, tant
ès royaulme de France que Angleterre, Irlande, Espaigne, Gascoigne,
Flandres... Nouvellement translaté de latin en françoys,
addicionné de plusieurs addicions jouxte les premiers imprimez
jusques en l’an mil cinq cens et XVIII, avecques les généalogies
de France [in-f°; sign. AA-BB ; 246 ff.; caractères gothiques;
à longues lignes, figures et planches gravées sur bois; titre
avec encadrement], Paris, par maistre Nicole de La Barre, 1518. La mer
des croniques Et Miroir hystorial de France, iadis compose en latin par
religieuse personne frere Robert Gaguin en son uiuant ministre general
de lordre de la saincte Trinite. Lequel traicte de tous les faictz aduenuz
depuis la destruction de Troye la grant tant es royaulmes de France que
Angleterre Irlande, Espaigne Gascongne Flandres et lieux circonuoisins.
Nouuellement translate de latin en francois, additionné de plusieurs
additions iouxte les premiers imprimez iusques en Lan Mil cinq cens et
vingt, auec les genealogies de France [in-f°; sign. AA-BB; 235
ff., caracatères gothiques; à longues lignes, figures et
planches gravées sur bois, titre avec encadrements; au verso du titre,
prologue du traducteur Pierre Desrey], Paris, Regnault Chaudière,
1520. Paris, Pierre Viart, 1525. Paris, P. Gandoul, 1525. Paris, 1527, Paris,
Nicole de la Barre, 1527. [table; 241 ff.; illustrations; déplians],
Paris, Philippe Le Noir, 1530. La Mer des cronicques… jusques au moys
d’aoust... mil cinq cens XXX... [in-f°; sign. AA-BB; 228 ff.; caractères
gothiques; à longues lignes; figures et planches gravées
sur bois, titre en rouge et noir, avec encadrement], Paris, Jacques Nyverd,
1530. La mer des Cronicques… Et augmenté de Nouueau iouxte
les premiers imprimez, de plusieurs faictz aduenuz esdictz pays depuis
le ioyeulx regne et aduenement du tres chrestien Roy de France Francoys
premier de ce nom iusque au moys de Mars. Lan de grace Mil cinq centz. XXXVI.
Auec les Genealogies… [in-f°; sign. AA-BB, 256 ff.; caractères
gothiques; à longues lignes; titre en rouge et en noir avec encadrement],
Paris, a lenseigne des deux cochetz, rue sainct Jacques & rue neufue
nostre dame a lenseigne sainct Nicolas, 1536.
Humbertus VELLEIUS (Humbert VELLAY) [continuateur],
Robertus GAGUINUS (Robert GAGUIN) [premier auteur], Habes, candide
lector, R. patris Roberti Gaguini quas de Francorum regum gestis scripsit
annales, necnon Huberti Velleii, senatorii advocati, consertum aggerem
: quo ea quae ille, fato preventus, minime expleverat, ad tempora nostra
nectuntur, quae, si benigno legeris oculo, non adspernenda judicabis
[in-8°; sign. a, bb, cc; 351 ff. (imprimés recto verso); titre
en rouge et noir, avec marque de P. Viard, figure gravée sur bois
à la fin; titre çà la fin: «Praeclarissimum
hoc de Francorum gestis compendium... castigatum usque ad annum Domini MCCCCCXXI»;
titre du supplément dû à Vellay: «Ad Guaguinum
agger»; courant du texte de H. Vellay porte: «Rex
Ludovicus duodecimus, Rex Franciscus primus»], Parisius (Paris),
Petrus Viard, 1521. Lyon, Jean Osmont, 1524. Parisiis (Paris), Ae. Gormontius,
1528. Parisiis (Paris), Joannes Parvus (Jean Petit), 1528.
Robert GAGUIN (1434?-1501) [premier auteur]
& alii (“autres chroniqueurs”), Cest le sommaire
historial de france: qui aux lisans est moult solacieux: nouuellement
reduict en forme dung promptuaire ou epithome pour contenter et recreer
les esperitz de ceulx qui appetent brefuement congnoistre et sans obscurite
de langaiges tous et chascun les faitz, gestes et cas memorables aduenuz
en ce royaulme et pays adiacens, durant le regne de chacun roy depuis le
premier roy de france iusques au Roi Francoys premier de ce nom a present
regnant Sans riens obmettre des choses dignes de memoire Selon les tres copieux
et veritables volumes de frere Robert Gaguin et aultres fidelles cronicqueurs
qui depuis luy ont augmente et escript les gestes et aduantures de france
[in-f°; 97 ff. à deux collones en caractères gothiques,
planche gravée sur bois, titre en rouge], Paris, Philippe Le Noir,
1523.
Humbertus VELLEIUS (Humbert VELLAY) [
continuateur], Johannes WOLFIUS (Johann WOLF) [préfacier], Robertus
GAGUINUS (Robert Gaguin) [premier auteur], Roberti Gaguini Rerum gallicarum
annales, cum Huberti Velleii supplemento, in quibus Francorum origo vetustissima
et res gestae regumque gallicorum omnium ex ordine vitae... usque ad Henricum
II describuntur, cum praefatione... Jo. Wolfii,... [in-f° ;
sign. a; 336 p.; index; titre courant: «Huberti Velleii in R. Gaguini
Appendix, Ludovicus duodecimus» puis «Franciscus
primus»; ce recueil contient, avec
la l’Histoire de France par Gaguin, la Vie de saint Louis
par Guillaume de Nangis et la Vie de Robert par Helgaud], Francofurti ad Moenum, A. Wechelus, 1577.
Sur
les Trinitaires, dont Gaguin
COLLECTIF D’INTERNAUTES, «Robert Gaguin», in Wikipédia,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Gaguin, en ligne
en 2007.
Charles MOELLER, «Order of Trinitarians»,
in The Catholic Encyclopedia, Volume XV, New York, Robert Appleton
Company, 1912 [dont une réédition numérique en mode
texte par Kevin Knight, in New Advent, 2003, http://www.newadvent.org/cathen/15045d.htm,
en ligne en 2007.
Franck COLLARD, Un historien au travail
à la fin du XVe siècle: Robert Gaguin [26 cm; 368 p.;
bibliographie pp. 331-351; index], Genève, Droz [«Travaux d’humanisme
et Renaissance» 301], 1996.
Franck COLLARD, «Robert
Gaguin (1433-1501)», in Histoire littéraire de la France,
Paris, de Boccard, t. 43/1, 2005, p. 173-213.
TRINITAIRES DE FRANCE, Ordre de la Très
Saint Trinité et de la Rédemption des Captifs [site officiel],
http://trinitairesdefrance.free.fr/ordre/index.htm, en
ligne en 2007.
Sur les célestins
d’Ambert
Le
site des Archives nationales signale des copies de chartes du XIVe siècle
relatives aux célestins d’Ambert:
1) Ordonnances royales:
K 167. 1308-1399. 1. Pièces 1 à 48. [...] Célestins
d’Ambert [...].
2) Établissements
religieux: K 178. Orléanais et pays chartrain (suite): 1. Célestins
d’Ambert, près d’Orléans, 1134 (3 pièces).
Source: CENTRE HISTORIQUE DES ARCHIVES NATIONALES, Série
K. Monuments historiques. Titre II: Copies de chartes. Réertoire
numérique détaillé des articles K 165 à K 222
établi par Albert Lecoy de la Marche, archiviste paléographe,
archiviste aux Archives nationales, complété par Michel Goriot,
adjoint technique principal, sous la direction de Bruno Galland, conservateur
en chef aux Archives nationales [au format pdf], Paris, Archives Nationales,
2000 [mis en ligne, http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/fonds/EGF/SA/InvSAPDF/K-2.pdf],
p. 4 & 7.
Louis JARRY, «Les
armes du prieuré des Célestins d’Ambert», in Bulletin de la Société archéologique
et historiques de l’Orléanais, Nouvelle Série, VI, 45
(1975), p. 267.
Claude ROLLAND, «La
cave des Célestins d’Ambert, rue de la Poterne à Orléans», in Bulletin de la Société
archéologique et historiques de l’Orléanais, Nouvelle
Série, VI, 45 (1975), p. 277.
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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