Les Antiquitez de la Ville
et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Deuxième Partie, Chapitre XII,
pp. 399-411.
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De l’Eglise
de saint Basile.
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DEUXIÈME PARTIE,
CHAPITRE XII.
De l’Eglise de saint Basile.
C’Etoit anciennement
la coûtume, quand on fondoit des Eglises Collegiales en des lieux,
où il n’y avoit point encore de Paroisses établies, d’attribuer
aux Chanoines tous les droits, & toutes les fonctions Curiales sur
leurs domestiques, & sur les habitans du lieu: delà vient que
nous voyons aujourd’huy en plusieurs Eglises Collegiales des Fonts Baptismaux,
& des Autels particuliers que l’on appelle de la Cure. Neanmoins parce
que les Chanoines étoient specialement instituez pour chanter au
Chœur le service divin, à des heures reglées: & qu’en
exerçant les fonctions Curiales dans leurs Eglises, le service Canonial,
où ces fonctions auroient pû être troublées, on
trouva bon de transferer les Cures dans des Eglises que l’on fit bâtir
pour cet effet, proche des Collegiales comme nous voyons à Paris
l’Eglise de saint Jean le Rond qui sert de Paroisse à ceux du Cloître
de Nôtre-Dame. La situation de l’Eglise de saint Basile fait presumer
qu’elle a esté bâtie pour le même sujet, de servir
de Paroisse aux habitans d’Estampes le Chastel. Elle doit reconnoître
le Roy Robert pour son Fondateur, aussi-bien que celle de Nôtre-Dame.
Nous l’apprenons d’Helgault qui dit de ce Pieux Roy qu’aprés avoir
fait bâtir le Monstier de Nôtre-Dame d’Estampes-le-Chastel,
il fit édifier une autre Eglise dans le même Chastel*, car ces
paroles ne peuvent être entendu que de cette Eglise, & non
point d’aucune Chapelle que ce Roy ait fait bâtir dans dans
[sic] la Forteresse, parce que le
mot Capella aussi bien que Ecclesia, signifie proprement
un bâtiment separé de tout autre,
dedié à Dieu, lequel, s’il y a seulement un Autel, est appellé
Capella & s’il y en a plusieurs est proprement dit
Ecclesia: & que dans la Forteresse il n’y a jamais
eu aucune Chapelle ny Eglise**, mais seulement un Oratoire au
bout d’une Sale, comme on l’apprend de l’évaluation du domaine
faite juridiquement l’an 1543. D’ailleurs le mot,
Castrum, ne signifie pas seulement une Forteresse,
qui est plus proprement dite Castellum ou Arx: mais il signifie
toute sorte de lieu environné de deffenses, dans lequel est aussi
renfermé le Castellum, comme la partie la plus considerable,
qui donne la denomination au reste. Outre qu’il y a
[p.400] aussi
des fleurs de lys dans les Clefs des voutes de S. Basile qui sont le
lieu reservé pour poser les armes des Fondateurs des Eglises. |
Robert II le Pieux d’après un camée du XVIIe siècle
* Item in
ipso castro Ecclesiam unam (il faut sous-entendre ædificavit).
[N.B. Fleureau cite, ici et déjà
p. 290, ce texte de manière tronquée, en oubliant les mots in palatio, «dans le palais» (B.G.)].
** Nouvelle erreur de Fleureau d’autant plus étonnante
qu’il cite ailleurs lui-même, pages
348, une bulle du pape Luce III en date de 1185 qualifiant l’oratoire du château , ecclesiam sancti Laurentii in turre regia, «l’église saint-Laurent dans la rour du roi» (B.G.)..
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Encore que Helgault ne nous ait point appris le nom de cette Eglise, on
ne doit point douter que dés sa fondation, elle n’ait esté
dediée sous l’invocation de saint Basile, l’un des quatre Docteurs
de l’Eglise Grecque, parce qu’il en est fait mention sous le nom de ce
Saint, dans un titre du Roy Henry Premier, fils du Roy Robert, de l’an 1046*. cy-devant raporté. Je n’ay pû connoître,
si au commencement elle a esté plus petite, en sorte qu’elle ait
esté accrue par succession de temps, comme l’Eglise de saint Gilles,
à mesure que le nombre des habitans s’est multiplié aux environs:
ou si dés le commencement elle a esté de pareille grandeur
qu’elle est aujourd’huy, comme on le doit presumer de la pieté de
son Fondateur, excepté que l’on y a ajoûté la petite
nef, où sont les Chapelles du côté de l’Epître,
dans le dessein d’en faire autant de l’autre côté, & d’accroître
aussi le Chœur à proportion: mais les charités de ceux qui
avoient fait cette entreprise n’ayant pas continué, elle est demeurée
imparfaite pour étre parachevée quand il plaira à Dieu.
Faxit Deus ut perficiar*.
Ces parolles sont écrites au bout de l’ouvrage avec l’année
1559. que l’on a cessé d’y travailler. Il y a dans les Archives de
cette Eglise une donation faite par Jean Roy de Navarre, Comte de Foix &
d’Estampes, dattée du dix-septiéme de Novembre 1488. à
ses Parroissiens, de trois toises de terre, à prendre depuis le mur
du Chœur dans le Carrefour des Ormes, appellé d’ancienneté
le vieil marché des Ormes de saint Basile, pour servir à
cette augmentation. Jacques Petau Conseiller du Roy & Lieutenant
general au Bailliage, Gouvernement, & Duché d’Estampes y a
fait faire un tres-beau Charnier**, qui sert
pour donner la sainte communion.
Ceux qui croyent
que cette Eglise a deux Patrons, saint Basile & S. Laurent, le premier
comme le principal, & celuy-cy comme le second, se trompent: car S.
Basile en est le seul Patron, & avant l’an 1415. saint Laurens n’étoit
point reveré en cette Eglise, comme il l’est aujourd’huy: car j’ay
leu dans un vieil registre de Nôtre- Dame, que cette année
là ceux du Chapitre convinrent avec Pierre Ridet, Curé de
saint Basile, de celebrer à l’avenir dans cette Eglise le service
de ce saint Martyr, qu’ils alloient auparavant, & de toute ancienneté
faire le jour de la fête en qualité de Curez primitifs de toute
la Paroisse, dans l’Oratoire du Château, dont il étoit Patron.
Tellement que le service fait de la sorte dans
[p.401] l’Eglise de saint Basile, a dans
la suite du temps, donné lieu de croire que ce saint en étoit
l’un des Patrons: & que c’est pour cela que Messieurs de Nôtre-Dame
y vont faire le service le jour de la feste.
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* Il l’a éditée page . J’ai donné pour
ma part en 2006 la première édition critique de cette charte,
en
ligne, ici (B.G.).
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«Fasse Dieu que je sois achevée».
On notera curieusement que tous les auteurs qui citent cette inscription
en altèrent le texte réel, à savoir: Faxit Deus perficiar
(B.G.).
** Ce mot de charnier
semble tout moderne, en ce sens. Il n’apparaît ni dans le Lexique de l’Ancien français de Godefroy,
ni dans le Dictionnaire raisonné de l’architecture française
du XIe au XVIe siècle de Viollet
Leduc, mais on trouve au Dictionnaire de
l’Académie Française de 1765: «charnier, f. m. Lieu
couvert, qui est auprès ou autour des Eglise Paroissiales, où
l’on met les os des morts. Les Charniers des Saints Innocent, (& populairement,
de Saint Innocent.) Aujourd’hui on appelle Charnier, Vne galerie autour
des Églises Paroissiales, où l’on donne la Communion les
jours de grandes Fêtes. Communier sous les Charniers de la Paroisse.»
(B.G.)
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IL n’y a pas peu de difficulté de sçavoir si le Prêtre
que Messieurs de Nôtre-Dame mirent au commencement dans saint
Basile fut titulaire, ou s’il eut seulement la qualité de Vicaire
amovible, au bon plaisir de l’Abbé & des Chanoines, en sorte
que toute l’autorité curiale leur demeurast comme je le croy:
car il y a grande apparence que la contestation qu’il y eut entre l’Archevêque
de Sens Henry Sanglier, & le Chapitre de Nôtre-Dame environ
l’an 1127. fut parce que ce Prelat vouloit priver les Chanoines de leur
droit Curial, & pourvoir de plein droit à l’Eglise de saint
Basile, comme aux autres Cures de son Diocese. Je le conjecture du Concordat
suivant, qui fut fait sur ce sujet.
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In nomine sanctæ & individuæ Trinitatis.
Ego Matthæus Dei gratia Albanensis Episcopus, sanctæ Romanæ
Ecclesiæ Cardinalis & Legatus; Gaufridus Carnotensis &
Burchardus Meldensis Episcopi: Notum fieri volumus cunctis fidelibus tàm
futuris quàm præsentibus, quod inter Senonensem Archiepicopum
Henricum, & Canonicos Stampenses hujusmodi, Deo auctore, concordiam
apud sanctum Dionisium composuimus quod idem Archiepiscopus nostro, &
religiosarum personarum, quæ aderant, consilio benignè illis
conceßit ut ipsi in perpetuum, Sacerdotem in Ecclesiam sancti Basilii,
quæ ad ipsos pertinet, sine simonia provideant, nec ipse calumniam
aliquam, nec debitam ex Officio, Sacerdoti illi imponet: & si persona
ejus legitima & recipienda fuerit, Archiepiscopus animarum illi curam
concedet. Conceßit etiam quod data sibi animarum Cura, Sacerdos
ille prædictis Canonicis censam tribuat, & eis plenam securitatem
inde faciat: & Archiepiscopus nullo modo, aut per se, aut per submissam
personam censam illam Canonicis illis impediet. Et ipse, sicut Sacerdos
& Episcopus, conceßit, & promisit quod hujusmodi concordiam
integram & inconcussam servabit & tenebit*.
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* Dont traduction en
Annexe 1.
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Il faut faire des reflexions sur les particularitez de ce Concordat pour
le bien entendre. Et parce qu’il n’a point de datte on la peut suppléer
par son intitulation, & le lieu où il fut fait, & dire
ce que fut l’an 1127. parce que ce fut en ce temp-là [sic] que Matthieu, qui
de Moine de Cluny, avoit esté l’année precedente Cardinal
Evêque d’Albe, étoit Legat en France & celebra un Concile* [p.402] à Troyes
en Champagne, auquel assisterent Renaud Archevêque de Rheims,
& Henry Archevêque de Sens, avec leurs Suffragans les Evêques
de Chartres, de Soissons, de Paris, de Troyes, d’Orleans, d’Auxerre,
de Meaux, de Chaallons, de Laon & de Beauvais**: au retour duquel Concile Henry & les
Evêques de Chartres & de Meaux se trouverent avec le Legat,
à saint Denis en France. La deuxiéme chose qui est à
considerer c’est que Henry ayant succedé à Daimbert, qui
avoit beaucoup travaillé pour le bon reglement des Eglises de son
Dioceze, vouloit imiter son zele: c’est pourquoy ne connoissant pas bien
le droit des Chanoines de Nôtre-Dame sur l’Eglise de saint Basile:
& voyant peut-être que les fonctions Curiales n’y étoient
pas deuëment exercées, il voulut y pourvoir luy-méme
d’un Curé, car en ce temps-là les Diocesains faisoient leur
possible pour introduire ce qui fut depuis ordonné au Concile de
Latran celebré l’an 1180. Alexandre III. y presidant luy-méme,
comme il est dit au Canon extirpandæ de
præbendis & dignitatibus, sçavoir que les Vicaires
amovibles qui deservoient les Cures annexées aux Communautez, ou
à des dignitez Ecclesiastiques, demeureroient perpetuellement titulaires:
& que les Evéques les feroient pourvoir d’une portion congrue
sur le revenu du Benefice. Les Chanoines de Nôtre Dame voyant donc
que l’Ordinaire vouloit les priver de leur droit, eurent recours au Legat
qui étoit en France pour y étre conservez; Et l’Archevêque
par l’avis du même Legat, des Evêques de Chartres, & de
Meaux, & des autres personnes de pieté, & de prudence,
qui se trouverent alors assemblées en l’Abbaye de saint Denis,
leur accorda de luy presenter à l’avenir un Prêtre, auquel
s’il n’y avoit rien à redire à ses mœurs, n’y [sic] à
sa doctrine, il confereroit la Cure: dont ce Prêtre étant
ainsi pourveu, ne laisseroit pas d’étre obligé de leur payer
chaque année, certaine redevance, que ceux qui l’avaient auparavant
deservie, leur avaient payée. Voila l’établissement d’une
espece de Vicaire perpetuel dans l’Eglise de saint Basile, & il est
probable que bien-tôt aprés un semblable établissement
fut fait dans l’Eglise de Nôtre Dame.
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Guill. Tyr. l.12. cap. 7. meminit de Conc. [Texte de Guillaume de Tyr
en Annexe 2.]
** Spond. An.
1127.
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Ces établissemens de Prêtres Curez en ces deux Eglises,
donnerent sujet dans la suite du temps, à une question qui s’émût
entre Guy de Noyers Archevéque de Sens, & le Chapitre de
Nôtre-Dame, sçavoir à qui il appartenoit de faire
deservir l’une & l’autre de ces Eglises pendant la vacance, jusques
à ce qu’il eut esté pourvû d’autres Prestres. Cette
question fut terminée à l’amiable.
[p.403] Guy ayant reconnu
par le rapport de ceux ausquels il avoit donné les titres des Chanoines
à examiner, que le droit de les faire deservir leur appartenoit.
Neanmoins il fut convenu entre eux que les Chanoines luy presenteroient
une personne capable dans trente jours, à compter de celuy de la
vacance, pendant lequel temps ils feroient deservir ces Cures par qui
bon leur sembleroit: & que, si les trente jours expirez, ils ne luy
avaient pas encore presenté un Prestre capable, alors ils deputeroient
conjointement un Prestre pour deservir, à condition en l’un &
l’autre cas de reserver les émolumens du Benefice pour celuy auquel
il seroit conferé: ayant pris prealablement le salaire raisonnable
de celuy qui auroit deservy. Cet accommodement fut fait à Moret,
l’an MCLXXX. en la maniere suivante.
Gilo [sic: Guido (B.G.)] Dei gratia Senonensis Archiepiscopus,
Omnibus Christi fidelibus ad quos litteræ istæ pervenerint,
in Domino salutem: Notum fieri volumus quòd cùm præsentatio
presbiterorum ad Ecclesias Beatæ Mariæ & Sancti Basilii
ad Canonicos sanctæ Mariæ pertineat, quæstio fuit inter
nos & eosdem canonicos super succursu prædictarum Ecclesiarum,
& tandem probationis sacerdotum, & Legitimarum personarum didicimus
ad præfatos pertinere Canonicos, & nos cognito jure ipsorum,
illum eis absolutè conceßimus & liberè: statutumque
fuit quòd intra triginta dies personam nobis præsentabunt
idoneam. Et interim succursum habebunt liberè, & ille qui succurret
reservabit integrè beneficium ad opus successuri presbiteri, præter
hoc quod sibi opus erit ad victum rationabilem. Si autem infra triginta
dies non præsentaverint nobis personam idoneam, deinceps ponetur
succursus nostro, & illorum assensu: & ille qui succurret fidelitatem
eis faciet & reservabit; sicut prædictum est, presbytero instituendo
totum beneficium præter hoc, quod sibi opus erit ad rationabilem victum.
Ille verò qui ab eis instituetur censam eis persolvet debitam &
consuetam. Vt ergo hoc ratum maneat & inconcussum, præsenti paginæ
fecimus annotari, & sigilli nostri munimine corroborari. Actum Moreti
in domo Monachorum an. Incarn. Verbi MCLXXX. Datum per manum Magistri Petri
Cancellarii nostri*.
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* Dont traduction
en Annexe 3.
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Encore que dés l’an 1127. l’on eut étably divers Curez
pour deservir les Paroisses de Nôtre-Dame & de saint Basile,
& que l’an 1180. l’on eut reglé la maniere de faire deservir
ces Cures pendant la vacance: Neanmoins leur territoire était demeuré
commun, & il ne fut separé que plus de quarante ans aprés.
Et cette communauté de territoire peut servir de preuve pour faire [p.404] connoître
que Messieurs de Nôtre-Dame ont esté du commencement les
veritables Curez de toute l’étenduë de ces deux Paroisses:
& que c’est à juste titre, qu’ils s’en disent encore aujourd’huy,
les Curez primitifs: & c’est pour cela même que la division
du territoire de ces deux Paroisses fut faite du consentement de leur
Chapitre, sous l’authorité du Diocesain qui commit, pour assister
de sa part à ce partage, Pierre Archidiacre d’Estampes en l’Eglise
de Sens. Gaultier Cornu de la famille des Seigneurs de Villeneuve prés
de Montereau presidoit alors à cette Eglise Metropolitaine. Voicy
ce partage.
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Gualterius Dei gratia Senonensis Archiepiscopus omnibus
præsentes litteras inspecturis, salutem in Domino: Noverint universi
quòd dilecti filii Petrus Archidiaconus Stampensis, & Vvillelmus
Cantor Beatæ Mariæ Stampensis, de consensu & voluntate
Capicerii Beatæ Mariæ Stampensis & M. Guillelmi presbiteri
sancti Basilii de Stampis, necnon & Capituli Beatæ Mariæ
Stampensis Parrochiam Beatæ Mariæ & Beati Basilii, quæ
tunc communis erat, de mandato nostro, sicut in eorum patentibus litteris
perspeximus, diviserunt in hunc modum, quidquid continetur à Molendino
de Manuel usque ad Molendinos novos, & quidquid continetur in petroso
ab utraque parte. Et sicut protenditur à porta Eurardi usque ad domum
Roberti de pratis ab utraque parte; ita quod excluditur dicta domus: &
quidquid continetur in Vico Comitis ab utraque parte usque ad domum defuncti
Hatonis, ita quod dicta domus excluditur: & sicut à dextra parte
protenditur à domo sanctæ Crucis Aurelianensis quæ est
juxta domum Regis, de Corbolio, usque ad domum sanctæ Crucis Stampensis,
quæ est juxta domum sancti Dionisii, ita quod dicta domus sanctæ
Crucis includatur, & quidquid continetur à domo Racicot, &
à domo Oberti Alutarii, ita quod dictæ domus excludantur, usque
ad Darnatal ab utraque parte: & quidquid continetur in regrataria &
frauteria usque ad fossata: & quidquid continetur extra fossata præter
Villamnovam ad jus Beatæ Mariæ de cætero pertinebit. Villanova
cum toto residuo Villæ Stampensis quod ad duas Ecclesias communiter
pertinebat, ad jus Ecclesiæ Beati Basilii de cætero pertinebit.
Cimeterium quod est juxta sanctum Iacobum commune erit Ecclesiis prænotatis,
quod ut ratum & stabile permaneat in futurum, præsentes litteras,
ad petitionem partium, sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum Senonis
anno Domini MCCXXVI. mense Februario in crastino cinerum*.
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*
Dont traduction en Annexe 4.
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Pour entendre ce partage des Paroisse de Nôtre-Dame & de saint
Basile, il ne faut que faire reflexion sur la division presente [p.405] de leur territoire,
que l’on tient être la même que celle dont il y est fait
mention, avec cette difference seulement, que la maison de sainte Croix
d’Estampes est renfermée dans le corps de la boucherie; &
que les moulins neufs, & de Manuel, sont en ruine. Le Cimetiere
demeura commun comme il étoit avant ce partage. On l’appelle
communément, le grand Cimetiere. La grande Croix à laquelle
on met le buys le Dimanche des Rameaux, a été faite en
l’état qu’elle est de pierre de taille, l’an 1523. Au bout d’enhaut
est la Chapelle de saint Jacques, vulgairement dite de Bedegon; à
cause du hameau de Bedegon, où elle est située, duquel il
ne reste aujourd’huy que quelques maisons, & mazures au dessous de
cette Chapelle. (Vicus, signifie un petit amas de maisons rustiques,
& granges.) ce hameau étoit du domaine du Roy. Philippe premier
le donna avec tous ses hostes, ou habitans, droits, & coûtumes
qu’il y recevoit, à l’Eglise, & aux Chanoines de Nôtre
Dame, pour y bâtir une chapelle, comme le contient le titre suivant.
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In nomine Domini, Philippus Francorum Rex: Notum fieri
volumus fidelibus nostris tàm præsentibus quàm futuris,
quòd Abbas Barnodalius, & canonicis santæ Mariæ
Stampensis Ecclesiæ adiere serenitatem nostram, obsecrantes ut locum
quemdam Stampis proximum nomine Bedagon, quem ad id temporis in domanio
nostro tenueramus, præfatæ Ecclesiæ in perpetuum possidendum
& habendum concederemus; ea videlicet ratione ut in ipso loco Ecclesia
construeretur in qua deinceps per succedentia tempora Deo serviatur. Nos
verò, & Ludovicus filius noster eorum justæ petitioni
acquiescentes prænominatum locum cum omnibus accolis, sicut dictum
est, eidem Ecclesiæ sanctæ Mariæ, & Canonicis ipsius
perpetuo jure conceßimus, cum omnibus ejus terræ debitis, &
consuetudinibus, & ne ulteriùs aliquis successorum seu ministerialium
nostrorum in præfato loco aliquid. Quod huic largitioni nostræ
contrarium sit præsumere audeat, memoriale istud inde fieri, &
nostri nominis charactere, & sigillo signari, & corroborari præcepimus.
His præsentibus quorum nomina subtitulata sunt. Ludovici, Regis filii.
Valeranni Camerarii. Anselli Dapiferi. Pagani Buticularii. Vrsionis constabularii.
Gilbertus cancellarius relegendo subscripsi. Interfuere autem huic nostræ
donationi…...*
Le
reste du titre manque avec la datte. Il est neanmoins indubitable que
cette donation est du Roy Philippe Premier, à cause qu’il dit qu’il
la faite [sic] à
la priere de l’Abbé Bernodalius, qui mourut pendant le regne de
ce Roy, comme je l’ay déja remarqué. |
Sceau de Philippe Ier
* Dont traduction en Annexe
5.
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La fondation des deux Chapelains perpetuels qui sont en cette [p.406] Chapelle, est
du Roy Philippe Auguste, lequel a assigné à chacun d’eux
douze livres dix sols parisis de rente annuelle, à prendre sur
les revenus de ses moulins à fouler draps d’Estampes: payables
par moitié, l’Octave de Pâques, & à la saint Remy,
sur peine à son Receveur de payer aux mêmes Chanoines,
par forme d’amende, cinq sols parisis, pour chaque jour de delay de
payement. Sa Majesté ordonna aussi, que ces Chapelles ne seroient
données qu’à des Prêtres, ou à ceux qui seroient
en état de recevoir bien-tôt l’ordre de Prêtrise. Voicy
le titre de cette fondation.
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Philippus Dei gratia Francorum Rex: Noverint universi
præsentes pariter, & futuri, quòd nos pro remedio animæ
nostræ, & genitoris nostri, & antecessorum nostrorum, &
in honorem Dei, & gloriosæ Virginis Mariæ, & in memoriam
Beati Iacobi Apostoli, instituimus in Ecclesia ejusdem Apostoli apud Stampas,
duos Prebiteros [sic],
qui divina pro nobis, & antecessoribus nostris aßiduè
celebrent, & sua apud Deum nos adjuvent interceßione. Sed quia
operarius est mercede sua dignus, volumus ut unusquisque Presbyterorum
habeat duodecim libras & mediam paris. monetæ in redditibus molendinorum
nostrorum fullanoriorum apud Stampas. Undè præcipimus illi,
qui recipiet denarios de redditibus molendinorum, quod sine dilatione,
& contradictione aliqua duobus Presbyteris, quos in jam dicta Ecclesia
constituimus, vel eorum certis nuntiis in Octavis Paschæ reddat singulis
annis duodecim libras, & dimidiam: uni sex libras, & quinque solidos,
alii sex libras, & quinque solidos: & alias duodecim libras, &
dimidiam, in festo sancti Remigi: sub hac pœna, quod ille, qui recipiet redditus,
nisi ad prædictos terminos redditus redderet sacerdotibus, vel eorum
certis nuntiis, præcipimus quod toties quinque solidos pro emendatione
sacerdotibus donet quot diebus prædicto redditus reddere differet,
nisi ita contingeret quod redditus molendinorum non sufficeret ad prætaxatam
pecuniam persolvendam, vel omninò deficeret. Volumus ut ille qui
redditus præposituræ recipiet apud Stampas illud quod de summa
prætaxatæ pecuniæ deficeret; sive pars, sive totum esset,
sub prædicta pœna sacerdotibus, vel eorum certis nuntiis redderet.
Volumus autem quòd nullus aliquem illorum reddituum habeat nisi
sit Presbyter, vel in tali gradu sit, quòd in brevi poßit sacerdos
fieri, vel fiat. Quod ut perpetuam obtineat firmitatem sigilli nostri auctoritate,
& regii nominis charactere inferiùs annotato præsentem
paginam præcipimus confirmari. Actum Parisiùs an. Incarn.
Verbi MCXCI. Regni nostri an. XIII. adstantibus in Palatio nostro quorum
nomina supposita sunt; & signa. Dapifero nullo. Guidonis Buticularii.
Matthæi Camerarii. Constabulario nullo. Data vacante Cancellaria*. [p.407]
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Sceau de Philippe II Auguste
*
Dont traduction en Annexe 6.
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Le revenu de ces Chapelains a été diminué selon
les divers retranchemens, & reglemens qui ont été faits
sur les charges des domaines Roiaux. Par lettres patentes données
à Paris, l’an 1193. qui sont deux ans seulement aprés cette
fondation, le Roy declara qu’il se retenoit, & à ses successeurs
la collation de ces deux Chapellenies, & pour instituer ceux qui y
seroient nommez, il commit l’Abbé, & les Chanoines de Nôtre
Dame, ausquels il veut que ces Chapelains, à leur institution, prestent
fidelité, & obeïssance, suivant le titre suivant.
In nomine sanctæ, &
individuæ Trinitatis, Amen. Philippus Dei gratia Francorum Rex:
Noverint universi præsentes, pariter, & futuri, quod nos volumus
ut capellani sancti Iacobi Stamparum, quos instituimus jurent, &
faciant fidelitatem Abbati, & canonicis sanctæ Mariæ
Stampensis, & sint eis obedientes: & quotiescumque mutabuntur Capellani
in præfata capella similiter faciant. Verùmtamen nobis, &
successoribus nostris Regibus Franciæ retinemus donationem illarum
duarum capellarum. Quòd ut perpetuam firmamque obtineat stabilitatem,
sigilli nostri auctoritate, & regii nominis charactere inferiùs
adnotato præsentem paginam præcipimus confirmari. Actum Parisius
an. Incarnationis Verbi MCXCIII. regni nostri anno XV. adstantibus in
Palatio quorum nomina supposita sunt, & signa. Dapifero nullo. Guidonis
Buticularii. Matthæi Camerarii. Droconis constabularii. Data vacante
Cancellaria*.
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* Dont traduction
en Annexe 7.
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Un Evêque natif d’Estampes, a autrefois voulu être enterré
en ce Cimetiere avec ses Parens, comme on l’apprend par l’Epitaphe suivant.
Cy gist Reverend Pere en Dieu, frere
Iean d’Ardel, Evêque de Turrible, Suffragant de Sens, natif d’Estampes,
de l’Ordre des Freres Mineurs, qui trêpassa audit Estampes, le
Dimanche VI. jour de Decembre MIIICXXXIV. & prés de luy gisent
ses Pere, & Mere, & Sœurs, pour le salut des ames desquels,
& de tous les trépassez qui gisent en ce Cimetiere, il a
donné quarante jours de pardon à tous catholiques prians
Dieu pour eux*.
Cet Epitaphe a été transportée
aux Peres Cordeliers, depuis qu’en l’an 1652. Il [sic] fut arraché du lieu où il
étoit, par les gens de guerre: On le voit dans le milieu de leur
Chœur.
Je ne parleray
point icy de quelques autres drois que les Chanoines de Dame pretendent
dans l’Eglise de saint Basile, parce que le procés qu’ils ont pour
cela avec le Curé & les Paroissiens de cette Eglise est encore
indecis. [p.408]
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* Sur Jean Dardel,
voyez notre Annexe 8.
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Quoy que l’Eglise de saint Basile fait une des plus anciennes de la ville,
comme j’ay dit, elle n’a pourtant été dediée qu’en
l’an 1497. que Tristan de l’illustre famille de Salazar, Archevêque
de Sens, la consacra avec les ceremonies accoûtumées, le
second Dimanche de Carême, auquel on chante pour Introite à
la Messe Reminiscere qui écheut cette année
là le onziéme jour de Mars. Il y consacra aussi sept Autels,
celuy du Chœur, sous l’invocation de la tres-sainte Trinité, de
la sainte Vierge, & de saint Basile, Archevêque de Cesarée,
dans lequel il enferma des Reliques de saint Theodore, & de saint Christophe,
avec l’authentique de l’acte que je vais rapporter. Le second de même
sous l’invocation de la tres-sainte Trinité, de la sainte Vierge,
& de saint Jean Baptiste. Le troisiéme de saint Jacques &
de saint Sebastien. Le quatriéme de saint Prix. Le cinquiéme
de saint Maur, & de S. Fiacre. Le sixiéme de saint Michel, &
de sainte Catherine, & le septiéme de saint Sauveur: Et pour
inviter les Fideles à visiter cette Eglise le jour que cette ceremonie
a été faite, il a donné à perpetuité
quarante jours d’indulgences des penitences enjointes à ceux, qui
se repentans de leurs pechez, & confessez la visiteront depuis les
premieres Vêpres de la veille jusques aux secondes du jour de cette
solemnité; & chaque Jour de l’Octave: & y feront quelques
aumônes pour sa reparation, & son augmentation, comme le contient
l’acte suivant.
Tristandus de Salazar miseratione
divina Senonensis, Archiepiscopus Galliarum, & Germaniæ Primas,
universis Chisti [sic] fidelibus præsentes
litteras inspecturis in Domino sempiternam. Notum facimus quod nos,
an. Domini MCCCCLXXXXVII. die Dominica de Reminiscere, quæ fuit
XI. mensis Martii, Ecclesiam Parochialem sancti Basilii de Stampis, Senonensis
Diœcesis, unà cum septem Altaribus; videlicet majus, & principalius
in honorem sanctißimæ Trinitatis, Beata Maria Virginis, &
Beati Basilii Cesareæ Archiepiscopi; quasdam reliquias Sancti Theodori,
& Christophori cum litteris nostris testimonialibus in eodem
altari includentes. Alterum in ejusdem sanctæ Trinitatis, B.
Virginis Mariæ, & S. Ioannis Baptistæ. Tertium in SS. Jacobi,
& Sebastiani. Quartum in S. Præjecti. Quintum in SS. Mauri, &
Fiacrii. Sextum in SS. Michaëlis, & Catharinæ. Septimum
in S. Salvatoris reverentiam, & honorem, observatis solemnitatibus &
ceremoniis in talibus requisitis, consecravimus, & dedicavimus. Statuentes
de cætero hujusmodi dedicationis festum singulis annis in eadem
Ecclesia celebrari die Dominica de Reminiscere. Et ut Christi [p.409] fideles eo
libentiùs ad eandem Ecclesiam parrochialem, ea die, devotionisve
causa conveniant, & de bonis sibi à Deo collatis pro ejusdem
Ecclesiæ reparatione, constructione, ædificatione, & augmentatione
tribuant, & largiantur. De omnipotentis Dei misericordia, Beatißimæ
Virginis Mariæ, & BB. Petri, & Pauli Apostolorum ejus, ac
Beatißimi Protomartyri Stephani, Patroni nostri meritis, & interceßionibus
confisi, omnibus Christi fidelibus verè pœnitentibus, & confeßis,
prædicti sancti Basilii Ecclesiam primis Vesperis ad secundas usque
vesperas ejusdem diei dedicationis visitantibus devotè, &
pro præmißis eidem Ecclesiæ de bonis largientibus aut
aliàs benefacientibus; similiter, & in qualibet die octavarum
ejusdem festivitatis, quadraginta dies de injunctis sibi pœnitentiis misericorditer
in Domino relaxamus; præsentibus perpetuis futurisque temporibus
duraturis. Astantibus ac præsentibus in ejusdem Ecclesiæ dedicatione
Magistro Ioanne Pocaire, in artibus, Magistro ejusdem Basilicæ curato.
Simone Baudequin Stampensi, Petro le Gendre Vastinensi Decanis. Petro
Oursin Promotore. Petro Didier, Ioanne de Mazeaux, Ioanne le Fer ejusdem
Ecclesisiæ matriculariis. Ioanne Laurens, Præposito, Ioanne
de Villete B Baillivi Locum tenente. Petro Gilles Procuratore illustris
Comitis Stampensis, & quam pluribus aliis in multitudine copiosa. In
quorum omnium, & singulorum fidem, & testimonium præmissorum,
his præsentibus litteris nostrum apponi fecimus sigillum die, &
anno prædictis. Pontif. SS. in Christo Patris ac DD. Alexandri, divina
providentia PP. VI. an. VI. regnante in Francia Carolo VIII. regni ejusdem
XV. signatum supra plicam Mauricet, de mandato ejusdem Reverendißimi
Domini Archiepiscopi, & Primatis, cum capsa ferrea, & cum appensione
serica rubri coloris*.
|
Armes de Tristan de Salazar (Hôtel de Sens, Paris, IVe arrondissement)
*
Dont traduction en Annexe 9
|
On tire évidemment de cet acte la verité de ce que j’ay
dit cy devant, que ceux-là se trompent, qui veulent que saint Laurens
soit Patron conjointement avec saint Basile; puis qu’il n’y a pas seulement
dans cette Eglise, un Autel dedié à son honneur.
|
|
La Dedicace fut bien-tôt aprés suivie de l’institution de
la Fête du Patron, avec commandement à tous les Curez de
la ville, & des fauxbourgs de la faire celebrer dans leurs Paroisses;
par la cessation des œuvres serviles: comme le jour du saint Dimanche.
Les Paroissiens de saint Basile crurent qu’ils devoient procurer cet honneur
à leur Patron & s’addressèrent pour cet effet à
Philebert de Beaujeu, Evêque de Bethleem, & Vicaire General de
Louis Cardinal de Bourbon, Archevêque de Sens*, au cours general de la visite du Diocese de Sens,
l’an 1508. [date à corriger en: 1539 (B.G.)]
duquel ils obtinrent le mandement suivant. [p.410]
|
|
Philibertus de Beaujeu Dei, & sanctæ sedis gratie
Episcopus Bethlemitanus, Monasterii sancti Severi, Ordinis sancti Benedicti
Abbas commendatarius. Necnon Reverendißimi in Christo Patris Domini
Ludovici tituli sanctæ Sabinæ Romanæ Ecclesiæ
Presbyteri Cardinalis de Borbonio, Archiepiscopi Senonensis, Galliarum,
& Germaniæ Primatis in spiritualibus, & temporalibus Vicarius
Generalis, dilectis nostris en Christo Curatis Ecclesiarum Parrochialium
Beatæ Mariæ, sanctorum Basilii, Ægidii, Petri, &
Martini de Stampis, Præfatæ Senonensis Diœcesis, salutem in
Domino sempiternam. Libenter ea concedimus quæ ad populi devotionem,
& Christi fidelium salutem fore conspicimus opportuna. Cum igitur dilecti
nostri Curatus & Parochiani Ecclesiæ sancti Basilii de Stampis,
devotione moti, nobis supplicaverint, ut festum dicti S. Basilii, quod
die decima quarta Iunii celebratur, & à Christi fidelibus
singulis annis tanquam die Dominico celebrari facere vellemus & dignaremur.
Nos igitur attendentes ejusdem S. Basilii virtutes, et merita, ipsorumque
Curati, & Parochianorum devotionem, eorum præcibus, & supplicationibus
favorabiliter annuentes, vobis, & vestrum cuilibet in virtute sanctæ
Obedientiæ districtè præcipientes, mandamus, auctoritate
dicti R. quatenus hujusmodi festum S. Basilii populo vobis commisso, singulis
annis tanquam die Dominico indicetis celebrandum, vosque celebretis, &
festivetis nonobstantibus quibuscumque synodalibus statutis. Quòd
ut libentiùs faciatis, de omnipotenti Dei misericordia, & Beatißimæ
Virginis Mariæ ejus Genitricis SS. Petri, & Pauli Apost. ejus,
sancti Stephani Protomartyris Patroni Senonensis meritis, interceßionibus
confisi, omnibus Christi fidelibus verè pœnitentibus, & confeßis,
aut propositum confitendi habentibus, festum dicti sancti Basilii celebrantibus,
& ab omni opere cessantibus, Ecclesiamque dicti loci, eadem die, devotè
visitantibus, ac de bonis sibi Deo collatis aliquid secundum devotionem
suam erogantibus quadraginta dies indulgentiarum, auctoritate ejusdem R.
Domini nostrâque, nobis ratione nostri Episcopatus à sancta
Sede Apostolica indulta, alios quadraginta dies de injunctis sibi pænitentiis
misericorditer in Domino relaxamus. Item spirituali gratia omnibus qui servitiis
generalibus, qui in eadem Ecclesia annuatim secundùm deliberationem
Curati, & provisorum eiusdem Ecclesiæ sancti Basilii quater aut
pluries pro eodem beneplacito fient, astiterint, & interfuerint devotè,
intercedendo pro defunctorum fidelium animabus, dicendo Requiescant in
pace, alios quadraginta dies, auctoritate dicti Reverendißimi concedimus,
ut per hæc, & alia, quæ ipsi, Domino fecerint, æternæ
beatitudinis præmia valeant promeriri. Actum in cursu visitationis
generalis præfatæ [p.411] Senonensis
Diœcesis, in dicto loco de Stampis, sub sigillo Cameræ dicti Reverendißimi
Domini, die XXV. mensis Februarii, anno Domini MCCCCCVIII [Cette date est évidemment fausse et à corriger
en: MCCCCXXXVIII (B.G.)] signatum super plicam, Buchier
de mandato præfati Domini Episcopi Betlhemitani, Vicarii, sub appensione
serica viridis coloris in duabus capsulis ferreis*.
|
* Dont traduction
en Annexe 10.
|
Cet acte porte que le même Evêque de Bethleem, comme il n’y
a point de plus puissant motif pour faire faire une chose que l’utilité
que l’on en peut retirer, pour animer les Fideles à celebrer la
fête qu’il avoit ordonnée, accorda deux quarantaines d’indulgences
des penitences enjointes, l’une de l’autorité dudit Reverendissime
Seigneur l’Archevêque; & l’autre de la sienne, en vertu du pouvoir
que le Pape luy avoit accordé, à cause de son Evêché,
à tous les fideles qui s’abstiendront de faire des œuvres serviles
le jour de cette fête; & s’étant confessez, ou vrayement
repentans de leurs pechez visiteront devotement cette Eglise, & y
feront quelque aumône, de l’autorité dudit Seigneur Archevéque,
autres quarante jours de pareilles indulgences, à ceux qui assisteront
aux services generaux que l’on fera quatre fois l’an en la même
Eglise pour les deffunts, priant pour le repos de leurs ames, & disant,
Requiescant in pace.
|
|
Damien Doulcet, Curé de l’Eglise de saint Gilles ayant contrevenu
à cette Ordonnance de la celebration de la Fête de saint
Basile, il luy fut, par Sentence renduë en l’Officialité de
Sens, l’an 1611. le 29. jour d’Avril, enjoint de la garder, & de
la faire aussi garder par ses Paroissiens.
|
|
L’an mil six cent quarante-sept, l’on a étably dans cette Eglise
de saint Basile une tres-devote Confrairie sous l’invocation de Nôtre
Dame des Agonisans, par l’autorité, & l’approbation du Pape
Innocent X. & de l’Archevêque de Sens. Sa Sainteté
a accordé à perpetuité beaucoup d’Indulgences à
cette Confrairie, par sa Bulle donnée à Rome le treiziéme
jour de Fevrier de la même année.
|
|
|
ANNEXE
1
Charte du
Légat Matthieu d’Albano (1522)
texte et traduction
Texte latin donné
par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée
par B. G. (2008)
|
In nomine sanctæ & individuæ
Trinitatis. Ego Matthæus Dei gratia Albanensis Episcopus, sanctæ
Romanæ Ecclesiæ Cardinalis & Legatus; Gaufridus Carnotensis
& Burchardus Meldensis Episcopi:
|
Au nom de la sainte et indivise Trinité. Moi, Matthieu, par
la grâce de Dieu evêque d’Albano, cardinal et légat
de la sainte église de Rome. Geoffroy, évêque de Chartres,
et Bouchard, évêque de Meaux.
|
Notum fieri volumus cunctis fidelibus tàm futuris quàm
præsentibus, quod inter Senonensem Archiepicopum Henricum, & Canonicos Stampenses
hujusmodi, Deo auctore, concordiam apud sanctum Dionisium composuimus
|
Nous désirons
faire savoir à tous, tant présents qu’à venir, ceci. Avec l’aide de Dieu, nous avons mis au point à Saint-Denis,
entre l’archevêque de Sens Henri et les chanoines d’Étampes,
l’accord suivant.
|
quod idem Archiepiscopus nostro,
& religiosarum personarum, quæ aderant, consilio benignè
illis conceßit ut ipsi in perpetuum, Sacerdotem in Ecclesiam sancti
Basilii, quæ ad ipsos pertinet, sine simonia provideant, nec ipse
calumniam aliquam, nec debitam ex Officio, Sacerdoti illi imponet: &
si persona ejus legitima & recipienda fuerit, Archiepiscopus animarum
illi curam concedet.
|
Le dit archevêque, sur notre conseil et celui de personnes
religieuses qui se trouvaient là, leur a benoîtement accordé
ceci: ils présenteront eux-mêmes, sans simonie, le prêtre
affecté à l’église Saint-Basile qui leur appartient;
lui-même n’élèvera aucune contestation ni n’exigera
rien du dit prêtre; et si cette personne est en règle et
acceptable, l’archevêque lui confiera la charges des âmes.
|
Conceßit etiam quod data sibi animarum
Cura, Sacerdos ille prædictis Canonicis censam tribuat, & eis
plenam securitatem inde faciat:
|
Il a aussi
consenti qu’une fois que la charges des âmes lui aura été
confiée, ce prêtre règlera un cens aux chanoines
et il leur en reconnaîtra sans réserve le droit;
|
& Archiepiscopus nullo modo, aut per se,
aut per submissam personam censam illam Canonicis illis impediet. Et
ipse, sicut Sacerdos & Episcopus, conceßit, & promisit quod
hujusmodi concordiam integram & inconcussam servabit & tenebit.
|
et l’archevêque
n’empêchera en aucune manière les chanoines de percevoir
ce cens, ni par lui-même ni par personne interposée. Et
lui-même, en temps que prêtre et évêque, accorde
et promet qu’il conservera et gardera cet accord intact et incontesté.
|
Note: Nous donnerons ultérieurement
une édition critique et annotée de cette charte dans une
page spécifique.
B.G. juillet 2008
|
ANNEXE
2
Guillaume de Tyr
Historia in partibus
transmarinis, Livre XII,
chapitre 7
Voici le texte du
chapitre allégué par Fleureau (réédition
de Migne, Patrologie Latine, tome
201, colonnes 526-527). J’en donnerai ultérieurement
une traduction à moins que d’ici là quelqu’un nous en propose
une.
CAPUT VII. Ordo militiae Templi
Hierosolymis instituitur.
Eodem anno, quidam nobiles viri de equestri
ordine, Deo devoti, religiosi et timentes Deum, in manu domini patriarchae,
Christi servitio se mancipantes, more canonicorum Regularium, in castitate,
et obedientia, et sine proprio velle perpetuo vivere professi sunt. Inter
quos primi et praecipui fuerunt, viri venerabiles, Hugo de Paganis et Gaufredus [0526D] de Sancto Aldemaro. Quibus, quoniam
neque ecclesia erat, neque certum habebant domicilium, rex in palatio
quod secus templum Domini, ad australem habet partem, eis ad tempus concessit
habitaculum. Canonici vero templi Domini, plateam quam circa praedictum
habebant palatium, ad opus officinarum, certis quibusdam conditionibus concesserunt.
Dominus autem rex cum suis proceribus, dominus quoque patriarcha cum praelatis
ecclesiarum, de propriis dominicalibus certa eis pro victu et amictu beneficia
quaedam ad tempus, quaedam in perpetuum contulerunt. Prima autem eorum
professio, quodque eis a domino patriarcha et reliquis episcopis, in remissionem
peccatorum injunctum est, ut vias et itinera, maxime ad salutem peregrinorum, [0527A] contra latronum et incursantium
insidias pro viribus conservarent. Novem autem annis post eorum institutionem
in habitu fuerunt saeculari, talibus utentes vestimentis, quales pro remediis
animarum suarum populus largiebatur. Tandem nono anno, concilio in Francia
apud Trecas habito, cui interfuerunt dominus Remensis, et dominus Senonensis
archiepiscopi, cum suffraganeis suis; Albanensis quoque episcopus, apostolicae
sedis legatus; abbates quoque Cisterciensis, et Clarevallensis, et Pontiniacensis,
cum aliis pluribus, instituta est eis regula, et habitus assignatus,
albus videlicet, de mandato domini Honorii papae et domini Stephani Hierosolymitani
patriarchae. Cumque jam annis novem in eodem fuissent proposito, non
nisi [0527B] novem erant; extunc
coepit eorum numerus augeri, et possessiones multiplicabantur. Postmodum
vero, tempore domini Eugenii papae, ut dicitur, cruces de panno rubeo,
ut inter caeteros essent notabiliores, mantellis suis coeperunt assuere,
tam equites quam eorum fratres inferiores, qui dicuntur servientes. Quorum
res adeo crevit in immensum, ut hodie trecentos plus minusve in conventu
habeant equites, albis chlamidibus indutos: exceptis fratribus, quorum pene
infinitus est numerus. Possessiones autem tam ultra quam citra mare adeo
dicuntur immensas habere, ut jam non sit in orbe Christiano provincia, quae
praedictis fratribus bonorum suorum portionem non contulerit; et regiis
opulentiis pares hodie dicantur habere copias.
[0527C] Qui, quoniam juxta templum
Domini, ut praediximus, in palatio regio mansionem habent, fratres militiae
Templi dicuntur. Qui cum diu in honesto se conservassent proposito, professioni
suae satis prudenter satisfacientes, neglecta humilitate (quae omnium virtutum
custos esse dignoscitur; et in imo sponte sedens, non habet unde casum patiatur)
domino patriarchae Hierosolymitano, a quo et ordinis institutionem, et
prima beneficia susceperant, se subtraxerunt, obedientiam ei, quam eorum
praedecessores eidem exhibuerant, denegantes; sed et Ecclesiis Dei, eis
decimas et primitias subtrahentes, et eorum indebite turbando possessiones,
facti sunt valde molesti.
Patrologie Latine, t.
201, colonnes 526-527.
|
|
Charte
de Guy de Noyers archevêque de Sens (Moret, 1180)
Texte latin donné par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée par B. G. (2008)
|
Gilo [Corrigez sans doute:
Guido (B.G.), le manuscrit portait sans doute G.] Dei gratia
Senonensis Archiepiscopus, Omnibus Christi fidelibus ad quos litteræ
istæ pervenerint, in Domino salutem: Notum fieri volumus quòd
|
Guy, par la grâce de Dieu archevêque de Sens, à
tous les chrétiens à qui parviendra ce document, salut dans
le Seigneur. Nous faisons savoir ceci.
|
cùm præsentatio
presbiterorum ad Ecclesias Beatæ Mariæ & Sancti Basilii
ad Canonicos sanctæ Mariæ pertineat, quæstio fuit inter
nos & eosdem canonicos super succursu prædictarum Ecclesiarum,
|
Attendu que le droit de présenter
des prêtres pour les églises Notre-Dame et Saint-Basile revient
aux chanoines de Notre-Dame, il y a eu débat entre nous et les
dits chanoines au sujet de la nomination pour les dites églises
des desservants intérimaires.
|
& tandem probationibus sacerdotum, &
Legitimarum personarum didicimus ad præfatos pertinere Canonicos,
& nos cognito jure ipsorum, illum eis absolutè conceßimus
& liberè:
|
Pour finir nous avons appris de prêtres et de personnes autorisées
qu’elle revenait aux dit chanoines, nous avons reconnu leur droit et le
leur avons concédé totalement et librement.
|
statutumque fuit quòd intra [Lisez:
infra (B.G.)] triginta dies personam nobis præsentabunt idoneam.
Et interim succursum habebunt liberè, & ille qui succurret
reservabit integrè beneficium ad opus successuri presbiteri, præter
hoc quod sibi opus erit ad victum rationabilem.
|
Il a été statué qu’il nous présenteront
sous trente jours un personne adéquate, et qu’entre temps
ils auront de droit de nommer librement les desservants intérimaires,
et et que celui qui en sera chargé conservera intact le bénéfice
destiné au prêtre qui lui succèdera, sauf ce qui lui
sera nécessaire pour se nourrir convenablement. |
Si autem
infra triginta dies non præsentaverint nobis personam idoneam, deinceps
ponetur succursus nostro, & illorum assensu: & ille qui succurret fidelitatem eis faciet & reservabit;
sicut prædictum est, presbytero instituendo totum beneficium præter
hoc, quod sibi opus erit ad rationabilem victum. Ille verò qui
ab eis instituetur censam eis persolvet debitam & consuetam.
|
S’ils
ne nous ont pas présenté de candidat adéquat dans
les trente jours, la nomination de l’officiant intérimaire sera soumise
à notre assentiment et au leur, et celui qui en sera chargé
leur jurera et conservera fidélité; comme dit plus haut,
tout le bénéfice restera à celui qui doit être
institué, sauf ce qui sera raisonnament nécessaire à
la subsistance de l’intérimaire. Quant à celui qui sera par
eux institué, il leur règlera le cens dû et coutumier.
|
Vt ergo hoc ratum maneat & inconcussum, præsenti paginæ
fecimus annotari, & sigilli nostri munimine corroborari. Actum Moreti
in domo Monachorum an. Incarn. Verbi MCLXXX. Datum per manum Magistri
Petri Cancellarii nostri.
|
Ainsi donc pour que cela reste décidé et incontesté,
nous l’avons fait marquer par le présent document et certifier
au renfort de notre sceau. Fait à Moret, dans la demeure des moines,
l’an 1180 de l’incarnation du Verbe. Donné par la main de notre chancelier
Maître Pierre.
|
Nota: Nous donnons ici,
pour comparaison, une charte du même archevêque de Sens Guy
Ier de Noyers (1176-1193), donné par la main du même chancelier
Maître Pierre, donnée quant à elle en 1185 à
Pontigny, texte emprunté à la mise en ligne par le CNRS
du Cartulaire de l’Yonne, tome II, n°346.
CCCXLVI.
CHARTE DE GUI, ARCHEVÊQUE DE SENS, POUR ÉTIENNE DE PIERRE-PERTUIS
(An 1185). L’archevêque reconnait avoir autorisé l’établissement
d’une chapelle dans le pourpris de Bassou, appartenant à Etienne
de Pierre-Pertuis, son frère.
|
Guido,
Dei gracia Senonensis archiepiscopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint,
in Domino salutem. Notum fieri volumus tam futuris quam presentibus quod,
ad instanciam precum karissimi fratris nostri, Stephani de Petrapertusa,
concessimus ei quod capellam haberet in porprisa sua de Basso, liberam
et immunem ab omni exactione: Ita quidem quod tam ipse quam successores
sui ibi eligant capellanum quem nobis vel successoribus nostris presentabunt;
et si fuerit idoneus, recipiemus eum. Ipse vero Stephanus, frater noster,
et successores sui qui domum de Basso tenebunt, ministrabunt capellano qui
deserviet in capella et clerico ejus, procurationem suam cunctis diebus
in predicta domo et unum modium annone capellano, singulis annis, percipiendum
in grangia de Basso: tres sextarios frumenti et tres siliginis et dimidium
modium ordei. Hoc autem laudaverunt duo filii predicti Stephani, scilicet:
Daimbertus, thesaurarius Senonensis, et Stephanus de Briva; et nos inde
investivimus Giraudum, capellanum. Ut ergo hoc ratum maneat et firmum, presenti
scripto confirmavimus et sigilli nostri impressione muniri fecimus. Actum
apud Pontiniacum, anno incarnati Verbi Mº Cº LXXXº Vº.
Data per manum magistri Petri, cancellarii nostri.
|
Original,
scellé du sceau de l’archevêque, à demi brisé,
portant un agnus Dei au contre-sceau; Archives de l’Yonne; Fonds de l’abbaye
de Saint-Marien, L. XXVI. (à cette adresse).
|
|
ANNEXE
4
Charte de Gautier archevêque de Sens (février
1237)
N.B. Nous avons donné ailleurs (ici)
une meilleure édition du texte que celle de Fleureau, avec des notes
et un plan.
Texte latin
donné par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée par B. G. (2008)
|
Gualterius Dei gratia Senonensis Archiepiscopus omnibus
præsentes litteras inspecturis, salutem in Domino:
|
Gautier, par la grâce de Dieu archevêque de Sens, à
tous ceux qui consulteront ce document, salut dans le Seigneur.
|
Noverint universi quòd dilecti filii Petrus Archidiaconus
Stampensis, & Vvillelmus Cantor Beatæ Mariæ Stampensis,
de consensu & voluntate Capicerii Beatæ Mariæ Stampensis
& M. Guillelmi presbiteri sancti Basilii de Stampis, necnon &
Capituli Beatæ Mariæ Stampensis Parrochiam Beatæ Mariæ
& Beati Basilii, quæ tunc communis erat, de mandato nostro,
sicut in eorum patentibus litteris perspeximus, diviserunt in hunc modum,
|
Que tout
le monde sache ceci. Nos chers fils Pierre, archidiacre d’Étampes,
et Guillaume, chantre de Notre-Dame d’Étampes, avec le consentement
et l’accord de Guillaume curé de Notre-Dame, et de maître Guillaume,
prêtre de Saint-Basile d’Étampes, ainsi que du chapitre de
Notre-Dame d’Étampes, ont divisé la paroisse de Notre-Dame
et de Saint-Basile, qui jusqu’alors était commune, sur notre ordre,
ainsi que nous avons constaté qu’il était porté dans
leur charte, de la manière qui suit.
|
quidquid continetur à Molendino de
Manuel [Erreur de lecture de Fleureau, pour:
a molendino de rua Vineis] usque ad Molendinos
novos, & quidquid continetur in petroso ab utraque parte. Et sicut protenditur à porta Eurardi usque
ad domum Roberti de pratis ab utraque parte; ita quod excluditur dicta
domus: & quidquid continetur
in Vico Comitis ab utraque parte usque ad domum defuncti Hatonis, ita quod
dicta domus excluditur: & sicut à dextra parte protenditur à
domo sanctæ Crucis Aurelianensis quæ est juxta domum [Fleureau a oublié ici les mots: que fuit] Regis,
de Corbolio, usque ad domum sanctæ Crucis Stampensis, quæ est
juxta domum sancti Dionisii, ita quod dicta domus sanctæ Crucis includatur,
& quidquid continetur à domo Racicot, & à domo Oberti
Alutarii, ita quod dictæ domus excludantur, usque ad Darnatal ab utraque
parte: & quidquid continetur in regrataria & frauteria usque ad
fossata: & quidquid continetur extra fossata præter Villamnovam
ad jus Beatæ Mariæ de cætero pertinebit.
|
Tout ce qui est compris entre le moulin de la Rue aux Vignes et les
Moulins Neufs; tout ce qui se trouve au Perray de chaque côté
de la rue; tout ce qui est compris entre la porte Évezard et la maison
de Robert des Prés de chaque côté de la rue, non comprise
la dite maison; tout se qui se trouve dans la rue au Comte de chaque côté
de la rue, jusqu’à la maison de feu Girard Hatte, non comprise la
dite maison; tout ce qui se trouve entre la maison de Sainte-Croix d’Orléans
— qui se trouve à côté de la maison qui fut celle de
Roi de Corbeil — et la maison de Sainte-Croix d’Étampes — qui est
à côté de la maison de Saint-Denis —, y compris la dite
maison de Sainte-Croix; tout ce qui est compris entre d’une part la maison
de Racicot et la maison du mégissier Obert, non comprises les dites
maisons, et d’autre part Darnatal, des deux côtés de la rue;
tout ce qui est compris dans la Regratterie et la Feutrerie jusqu’aux Fossés;
tout ce qui s’étend au-delà des fossés, à l’exception
de Villeneuve: tout cela relèvera à l’avenir en propre de
la paroisse de Notre-Dame.
|
Villanova cum toto residuo Villæ Stampensis
quod ad duas Ecclesias communiter pertinebat, ad jus Ecclesiæ Beati
Basilii de cætero pertinebit. Cimeterium quod est juxta sanctum Iacobum
commune erit Ecclesiis prænotatis,
|
Villeneuve
et tout le reste de la ville d’Étampes relèveront à
l’avenir en propre de Saint-Basile. Le cimetière qui est à
côté de Saint-Jacques[-de-Bézegond] sera commun aux susdites
églises.
|
quod ut ratum & stabile permaneat in futurum,
præsentes litteras, ad petitionem partium, sigilli nostri munimine
fecimus roborari.
|
Et pour
que cela reste décidé et stable à l’avenir, à
la demande des parties, nous avons fait certifier le présent acte
au renfort de notre sceau.
|
Actum Senonis anno Domini MCCXXVI [Il faut visiblement corriger ici le texte en: MCCXXXVI
(voyez notre édition critique, ici)].
mense Februario in crastino cinerum.
|
Fait à
Sens l’an du Seigneur 1236 au mois de février [1237 en nouveau style, puisqu'on est avant Pâques], au lendemain
des Cendres.
|
[Fleureau a ici omis les mots: Etiam est ista divisio
facta per capitulum predicte ecclesie et sigillata sigillo eiusdem de assensu
partium.]
|
[Cette
division a été aussi actée par le chapitre de la dite
église et scellée de son sceau avec l’accord des parties.]
|
|
ANNEXE 5
Charte de Philippe Ier (entre 1101 et 1104)
Nous donnerons ailleurs une édition
critique de cette charte.
Texte latin
donné par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée par B. G. (2008)
|
In nomine Domini, Philippus Francorum Rex: Notum fieri volumus
fidelibus nostris tàm præsentibus quàm futuris, quòd
|
Au nom du Seigneur roi des Francs. Nous voulons qu’il soit connu
de nos fidèles, tant présents qu’à venir, ceci.
|
Abbas Barnodalius, & canonicis santæ Mariæ Stampensis
Ecclesiæ adiere serenitatem nostram, obsecrantes ut locum quemdam
Stampis proximum nomine Bedagon, quem ad id temporis in domanio nostro
tenueramus, præfatæ Ecclesiæ in perpetuum possidendum
& habendum concederemus; ea videlicet ratione ut in ipso loco Ecclesia
construeretur in qua deinceps per succedentia tempora Deo serviatur.
|
L’abbé Bernoal et les chanoines de Notre-Dame d’Étampes
se sont approchés de notre sérénité, nous
priant de concéder en jouissance et possession perpétuelle
à la dite église un certain lieu proche d’Étampes,
appelé Bédegon, que jusqu’alors nous détenions dans
notre domaine, et ceci dans le but qu’il y soit construit une église,
dans le but que dès lors et dans la suite des temps y soit fait
le service divin.
|
Nos verò, & Ludovicus filius noster eorum justæ
petitioni acquiescentes prænominatum locum cum omnibus accolis, sicut
dictum est, eidem Ecclesiæ sanctæ Mariæ, & Canonicis
ipsius perpetuo jure conceßimus, cum omnibus ejus terræ debitis,
& consuetudinibus,
|
Nous et notre fils Louis, acquiesçant à leur juste
demande, nous avons concédé le dit lieu, avec tous ses hôtes,
ainsi qu’on vient de le dire, à la dite église Notre-Dame
et à ses chanoines, à perpétuité, avec toutes
les redevances et tous les droits coutumiers de cette terre
|
& ne ulteriùs aliquis successorum seu ministerialium
nostrorum in præfato loco aliquid. Quod
huic largitioni nostræ contrarium sit præsumere audeat, memoriale
istud inde fieri, & nostri nominis charactere, & sigillo signari,
& corroborari præcepimus.
|
Et de peur que quelqu’un de nos successeurs ou de nos agents n’ose
se risquer dans le dit lieu à quelque action qui soit contraire
à notre donation, nous avons donné ordre d’en faire le présent
mémorial, et de le marquer et certifier par le monogramme de notre
nom et par notre sceau.
|
His præsentibus quorum nomina subtitulata sunt. Ludovici,
Regis filii. Valeranni Camerarii. Anselli Dapiferi. Pagani Buticularii.
Vrsionis constabularii. Gilbertus cancellarius relegendo subscripsi. Interfuere
autem huic nostræ donationi…...
|
A ces dispositions ont assisté ceux dont les noms suivent.
de Louis fils du roi. Du chambrier Galeran. Du sénéchal Anseau.
Du bouteiller Payen. Du connétable Orson. Moi le chancelier chancelier
Gibert, j’ai relu et soussigné. Et ont assisté à notre
présent donation...
|
|
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ANNEXE
6
Charte de Philippe II Auguste (Paris, 1191)
Texte latin
donné par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée par B. G. (2008)
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Philippus Dei gratia Francorum Rex:
Noverint universi præsentes pariter, & futuri, quòd
|
Philippe, par la grâce de Dieu roi des Francs. Que tous sachent,
autant présents qu’à venir, ceci.
|
nos pro remedio animæ nostræ, & genitoris
nostri, & antecessorum nostrorum, & in honorem Dei, & gloriosæ
Virginis Mariæ, & in memoriam Beati Iacobi Apostoli, instituimus in Ecclesia ejusdem Apostoli apud Stampas, duos
Prebiteros [sic], qui divina
pro nobis, & antecessoribus nostris aßiduè celebrent,
& sua apud Deum nos adjuvent interceßione.
|
Nous,
pour le salut de notre âme, de celles de notre père et de
nos ancêtres, en l’honneur de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie,
et en mémoire de saint Jacques Apôtre, nous avons institué
dans l’église du dit Apôtre à Étampes deux prêtres
destinés à dire régulièrement des messes pour
nous et pour nos ancêtres, et qui nous fassent bénéficier
de leur intercession auprès de Dieu.
|
Sed quia operarius est mercede sua dignus,
volumus ut unusquisque Presbyterorum habeat duodecim libras & mediam
paris. monetæ in redditibus molendinorum nostrorum fullanoriorum
apud Stampas. Undè præcipimus illi, qui recipiet denarios
de redditibus molendinorum, quod sine dilatione, & contradictione aliqua
duobus Presbyteris, quos in jam dicta Ecclesia constituimus, vel eorum certis
nuntiis in Octavis Paschæ reddat singulis annis duodecim libras, &
dimidiam: uni sex libras, & quinque solidos, alii sex libras, &
quinque solidos: & alias duodecim libras, & dimidiam, in festo sancti
Remigi:
|
Mais comme un tâcheron mérite une rétribution, nous
voulons que chacun de ces prêtres touche deux livres parisis et demie,
sur les revenus de nos moulin à fouler d’Étampes. C’est pourquoi
nous prescrivons à celui qui sera notre receveur des revenus de
ces moulins de verser sans aucun délai ni contestation, lors de
l’octave de Pâque,
chaque année, aux deux prêtres
que nous avons institués dans l’église susmentionnée,
ou à leurs représentants officiels, douze livres et demie:
à l’un six livres et cinq sous, à l’autre six livres et cinq
sous; et par ailleurs douze livres et demie à la fête de saint
Rémi, |
sub hac
pœna, quod ille, qui recipiet redditus, nisi ad prædictos terminos
redditus redderet sacerdotibus, vel eorum certis nuntiis, præcipimus
quod toties quinque solidos pro emendatione sacerdotibus donet quot diebus
prædicto redditus reddere differet, nisi ita contingeret quod redditus
molendinorum non sufficeret ad prætaxatam pecuniam persolvendam,
vel omninò deficeret.
|
sous la
peine peine suivante, pour notre receveur, s’il n’a pas versé ces
revenus aux dits termes à ces prêtres ou à leurs représentants
officiels: nous ordonnons qu’il donne au prêtre cinq sous d’amende
pour chaque jour qu’il aura de retard dans le versement de cette rente, à
moins qu’il advienne que le revenu de ces moulins ne suffise pas à
régler la dite somme, ou qu’il fasse complètement défaut.
|
Volumus
ut ille qui redditus præposituræ recipiet apud Stampas illud
quod de summa prætaxatæ pecuniæ deficeret; sive pars,
sive totum esset, sub prædicta pœna sacerdotibus, vel eorum certis
nuntiis redderet. Volumus autem quòd nullus aliquem illorum reddituum
habeat nisi sit Presbyter, vel in tali gradu sit, quòd in brevi
poßit sacerdos fieri, vel fiat.
|
Nous voulons
que celui qui sera notre receveur des revenus de la prévôté
d’Étampes règle aux prêtres ou à leurs représentants
officiels ce qui manquera de la susdite somme, qu’il n’en manque qu’une partie
ou la totalité, sous la peine susdite. Nous voulons que personne ne
touche aucun de ces revenus s’il n’est prêtre, à moins qu’il
ne soit d’un grade tel qu’il puisse être rapidement fait prêtre.
|
Quod ut perpetuam obtineat firmitatem sigilli nostri auctoritate,
& regii nominis charactere inferiùs annotato præsentem
paginam præcipimus confirmari.
|
Et pour que cela prenne une vigueur perpétuelle, nous avons
ordonné de le confirmer par l’autorité de notre sceau et
par le monogramme du nom royal porté ci-dessous.
|
Actum
Parisiùs an. Incarn. Verbi MCXCI. Regni nostri an. XIII. adstantibus
in Palatio nostro quorum nomina supposita sunt; & signa. Dapifero
nullo. Guidonis Buticularii. Matthæi Camerarii. Constabulario nullo.
Data vacante Cancellaria.
|
Fait à
Paris l’an de l’incarnation du Verbe 1191 et de notre règne le
13, en présence en notre palais de ceux sont portés ci-dessous
les noms et les marques. Il n’y avait pas de sénéchal. Du
bouteiller Guy. Du chambrier Matthieu. Il n’y avait pas de connétable.
Donné pendant une vacance de la chancelerie.
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ANNEXE
7
Charte de Philippe II Auguste (Paris, 1193)
Texte latin
donné par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée par B. G. (2008)
|
In nomine sanctæ, & individuæ Trinitatis, Amen.
Philippus Dei gratia Francorum Rex:
|
A nom de la sainte et indivise Trinité, amen. Philippe par la
grâce de Dieu roi des Francs.
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Noverint universi præsentes, pariter, & futuri, quod
nos volumus ut capellani sancti Iacobi Stamparum, quos instituimus jurent,
& faciant fidelitatem Abbati, & canonicis sanctæ Mariæ
Stampensis, & sint eis obedientes: & quotiescumque mutabuntur
Capellani in præfata capella similiter faciant.
|
Que tout le
monde sache à présent et dans l'avenir que nous voulons que
les chapelains de Saint-Jacques d'Étampes que nous avons institués
jurent et observent fidélité envers l'abbé et les chanoines
de Notre-Dame d'Étampes et qu'ils leur soient soumis; et, à
chaque fois qu'il y aura mutation de chapelain dans la dite chapelle, qu'ils
fassent de même
|
Verùmtamen nobis, & successoribus nostris Regibus
Franciæ retinemus donationem illarum duarum capellarum.
|
Cependant
nous nous réservons à nous et à nos successuers la nomination
à ces chapelles.
|
Quòd ut perpetuam firmamque obtineat
stabilitatem, sigilli nostri auctoritate, & regii nominis charactere
inferiùs adnotato præsentem paginam præcipimus confirmari.
|
Et pour que cela en tire une validité perpétuelle et
ferme, nous avons ordonné que le présent acte soit certifié
par l'autorité de notre sceau et l'annonation ci-dessous du monogramme
du nom royal.
|
Actum Parisius an. Incarnationis Verbi MCXCIII. regni nostri
anno XV. adstantibus in Palatio quorum nomina supposita sunt, & signa.
Dapifero nullo. Guidonis Buticularii. Matthæi Camerarii. Droconis
constabularii. Data vacante Cancellaria.
|
Fait à
Paris l'an de l'incarnation du Verbe 1193 et la quinzième année
de notre règne, alors que se trouvaient en notre palais ceux dont ont
été porté ci-après les noms et les marques. Il
n'y avait pas de sénéchal. Du bouteiller Guy, du chambrier Matthieu,
du connétable Dron. Donné alors que la chancellerie était
vacante. |
|
|
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Sur l’Étampois
Jean Dardel
Nous donnerons prochainement une page sur cet aventurier étampois
du XIVe siècle, qui sera résumé ici ultérieurement.
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|
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Charte
de Tristan de Salazar archevêque de Sens (Étampes, 11 mars
1498)
Texte latin
donné par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée par B. G. (2008)
|
Tristandus de Salazar miseratione divina Senonensis, Archiepiscopus
Galliarum, & Germaniæ Primas, universis Chisti [sic] fidelibus præsentes
litteras inspecturis in Domino sempiternam [salutem].
|
Tristan de Salazar, par un effet de la condescendance divine archevêque
de Sens, primat des Gaules et de Germanie, à tous les chrétiens
qui consulteront cette charte, [salut] éternel
dans le Seigneur. Nous faisons savoir ceci.
|
Notum facimus quod nos, an. Domini MCCCCLXXXXVII. die Dominica de Reminiscere, quæ
fuit XI. mensis Martii, Ecclesiam Parochialem sancti Basilii de Stampis,
Senonensis Diœcesis,
|
L’an du Seigneur 1497 [ancien style]
au deuxième dimanche du Carême [donc
avant Pâques, en 1498 en nouveau style], qui fut le 11 du
mois de mars, nous avons fait la consécration et la dédicace
de l’église paroissiale de Saint-Basile d’Étampes, au diocèse
de Sens,
|
unà cum septem Altaribus; videlicet majus, & principalius
in honorem sanctißimæ Trinitatis, Beata Maria Virginis, &
Beati Basilii Cesareæ Archiepiscopi; quasdam reliquias Sancti Theodori,
& Christophori cum litteris nostris testimonialibus in eodem
altari includentes. Alterum in ejusdem sanctæ Trinitatis, B.
Virginis Mariæ, & S. Ioannis Baptistæ. Tertium in SS.
Jacobi, & Sebastiani. Quartum in S. Præjecti. Quintum in SS. Mauri,
& Fiacrii. Sextum in SS. Michaëlis, & Catharinæ. Septimum
in S. Salvatoris reverentiam, & honorem, observatis solemnitatibus
& ceremoniis in talibus requisitis, consecravimus, & dedicavimus.
|
en même
temps que celles de sept autels, à savoir: le maître autel
principal, en l’honneur de la très sainte Trinité, de la
sainte Vierge Marie et de saint Basile archevêque de Césarée,
en y insérant des reliques de saint Théodore et de saint
Christophe avec des certificats écrits de notre main; un second
en l’honneur et révérence de la même sainte Trinité,
de la sainte Vierge Marie et de saint Jean-Baptiste; un troisième,
des saints Jacques et Sébastien; un quatrième, de saint Prest;
un cinquième, des saints Maur et Fiacre, un sixième, des
saints Michel et Catherine; un septième, de saint Sauveur, en observant
les solemnités et cérémonies d’usage en tels cas.
|
Statuentes de cætero hujusmodi dedicationis festum singulis
annis in eadem Ecclesia celebrari die Dominica de Reminiscere.
|
Nous avons décidé qu’à l’avenir, la fête
de cette dédicace serait célébrée chaque année
dans la dite église chaque deuxième dimanche du Carême.
|
Et ut Christi [p.409] fideles eo libentiùs
ad eandem Ecclesiam parrochialem, ea die, devotionisve causa conveniant,
& de bonis sibi à Deo collatis pro ejusdem Ecclesiæ reparatione,
constructione, ædificatione, & augmentatione tribuant, &
largiantur.
|
Et pour que
les chrétiens se rendent d’autant plus volontiers à cette
église paroissiale le dit jour, ou bien pour y faire leurs dévotions,
et pour qu’ils donnent et offrent une partie des biens dont Dieu les a mis
en possession pour la réparation, la contruction, l’édification
ou l’agrandissement de la dite église,
|
De omnipotentis
Dei misericordia, Beatißimæ Virginis Mariæ [ajoutez: ejus
Genitricis (B.G.)],
& BB. Petri, & Pauli Apostolorum ejus, ac Beatißimi Protomartyri
Stephani, Patroni nostri meritis, & interceßionibus confisi,
|
par un effet
de la miséricorde de Dieu tout-puissant, confiants que nous sommes
dans les mérites et les prières de sa mère la très
sainte Vierge Marie, de ses saint apôtres Pierre et Paul et de notre
saint patron le protomartyr Étienne,
|
omnibus Christi fidelibus verè pœnitentibus, & confeßis,
sancti Basilii Ecclesiam [ajoutez: a]
primis Vesperis ad secundas usque vesperas ejusdem diei dedicationis
visitantibus devotè, & pro præmißis
eidem Ecclesiæ de bonis largientibus aut aliàs benefacientibus;
similiter, & in qualibet die octavarum ejusdem festivitatis, quadraginta
dies de injunctis sibi pœnitentiis misericorditer in Domino relaxamus;
præsentibus perpetuis futurisque
temporibus duraturis.
|
nous affranchissons miséricordieusement
dans le Seigneur de quarante jours des pénitences qui leur auront
été infligées: tous les
chrétiens véritablement pénitents et confessés qui visiteront avec dévotion l’église de Saint-Basile,
lors des premières vêpres
jusques aux secondes vêpres du dit jour de la dédicace; ceux qui, pour les raisons sudites, donneront des biens à
la dite église, ou lui feront d’autres bienfaits; en outre, pour ceux qui feront des donations
n’importe quel jour aussi de l’octave
de la dite fête, de nos jours et à perpétuité
dans les temps à venir. |
Astantibus ac præsentibus
in ejusdem Ecclesiæ dedicatione Magistro Ioanne Pocaire, in artibus,
Magistro ejusdem Basilicæ curato. Simone Baudequin Stampensi,
Petro le Gendre Vastinensi Decanis. Petro Oursin Promotore. Petro Didier,
Ioanne de Mazeaux, Ioanne le Fer ejusdem Ecclesisiæ [sic] matriculariis. Ioanne Laurens, Præposito,
Ioanne de Villete B Baillivi Locum tenente. Petro Gilles Procuratore illustris
Comitis Stampensis, & quam pluribus aliis in multitudine copiosa.
|
Se sont tenus là
et ont été présents, lors de la dédicace de
la dite église: Maître Jean Pocaire, maître-es-arts,
curé de la dite basilique; Simon Baudequin, doyen d’Étampes;
Pierre Legendre, doyen du Gâtinais; Pierre Oursin promoteur; Pierre
Didier, Jean de Mazeaux et Jean Le Fer prêtres habitués de
la dite église; Jean Laurent prévôt; Jean de Villette
lieutenant du bailli; Pierre Gilles, procureur de l’illustre comte d’Étampes
et un très grand nombre d’autres personnages venus en foule.
|
In quorum
omnium, & singulorum fidem, & testimonium præmissorum,
his præsentibus litteris nostrum apponi fecimus sigillum die, &
anno prædictis. Pontif. SS. in Christo Patris ac DD. Alexandri,
divina providentia PP. VI. an. VI. regnante in Francia Carolo VIII. regni
ejusdem XV.
|
En preuve
et témoignage de tout et partie de ce qui vient d’être dit,
nous avons fait apposer à la présente charte notre sceau
le jour et l’an susdits; la sixième année du pontificat du
Saint Père dans le Christ monseigneur Alexandre, par un effet de
la divine providence sixième pape de ce nom; sous le règne
en France de Charles VIII, l’an 15 du dit roi.
|
signatum
supra plicam Mauricet, de mandato ejusdem Reverendißimi Domini Archiepiscopi,
& Primatis, cum capsa ferrea, & cum appensione serica rubri coloris.
|
Signé
sur le pli: Mauricet, mandaté par le dit révérendissime
monseigneur l’archevêque et primat; avec une capsule de fer-blanc
et un fil de soie de couleur rouge.
|
|
ANNEXE
10
Charte de Philibert de Beaujeu évêque de Bethléem
et vicaire général de Sens (Étampes, février
1539)
Nous avons réédité et redaté cette charte
dans une page spécifique où nous discutons
et expliquons notamment les raisons qui imposent de la dater précisément
du 25 février 1539 et non pas 1508 (B.G., décembre 2012).
Texte latin
donné par Fleureau (1683)
|
Traduction proposée par B. G. (2008)
|
Philibertus de Beaujeu Dei, & sanctæ sedis gratie
Episcopus Bethlemitanus, Monasterii sancti Severi, Ordinis sancti Benedicti
Abbas commendatarius. Necnon Reverendißimi in Christo Patris Domini
Ludovici tituli sanctæ Sabinæ Romanæ Ecclesiæ Presbyteri
Cardinalis de Borbonio, Archiepiscopi Senonensis, Galliarum, & Germaniæ
Primatis in spiritualibus, & temporalibus Vicarius Generalis,
|
Philibert de Beaujeu, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège
évêque de Bethléem, abbé commendataire du monastère
de Saint-Sever de l’ordre de saint Benoît, ainsi que vicaire général
du révérendissime père dans le Seigneur monseigneur
Louis de Bourdon, cardinal-prêtre du titre de l’église romaine
de Sainte-Sabine, archevêque de Sens et primat des Gaules et de
la Germanie en matières spirituelles comme temporelles, |
dilectis nostris in Christo Curatis Ecclesiarum Parrochialium Beatæ
Mariæ, sanctorum Basilii, Ægidii, Petri, & Martini de
Stampis, Præfatæ Senonensis Diœcesis, salutem in Domino sempiternam.
|
à nos chers fils dans le Christ les curés des églises
paroissiales de Notre-Dame, Saint-Basile, Saint-Gilles, Saint-Pierre et
Saint-Martin, du susdit diocèse d’Étampes, salut éternel
dans le Seigneur.
|
Libenter ea concedimus quæ ad populi devotionem, & Christi
fidelium salutem fore conspicimus opportuna. Cum igitur dilecti nostri
Curatus & Parochiani Ecclesiæ sancti Basilii de Stampis, devotione
moti, nobis supplicaverint, ut festum dicti S. Basilii, quod die decima
quarta Iunii celebratur, & à Christi fidelibus singulis annis
tanquam die Dominico celebrari facere vellemus & dignaremur. |
Nous concédons volontiers ce dont nous voyons que cela sera
utile à la dévotion du peuple et au salut des chrétiens.
Or donc nos chers curé et paroissiens de l’église de Saint-Basile
d’Étampes, par dévotion, nous ont supplié de bien
vouloir et daigner faire en sorte que la fête du dit saint
Basile, qui est célébrée le quatorzième
jour du mois de juin, soit aussi célébrée par les
chrétiens chaque année comme un dimanche.
|
Nos igitur attendentes ejusdem S. Basilii virtutes, et merita,
ipsorumque Curati, & Parochianorum devotionem, eorum præcibus,
& supplicationibus favorabiliter annuentes, vobis, & vestrum
cuilibet in virtute sanctæ Obedientiæ districtè præcipientes,
mandamus, auctoritate dicti R. quatenus hujusmodi festum S. Basilii populo
vobis commisso, singulis annis tanquam die Dominico indicetis celebrandum,
vosque celebretis, & festivetis nonobstantibus quibuscumque synodalibus
statutis.
|
Nous donc, considérant les vertus et les mérites, la
dévotion des dits curé et paroissiens, accédant favorablement
à leur requête et prière, nous vous ordonnons, en
le prescrivant strictement à chacun d’entre vous en vertu de la
sainte obéissance, par l’autorité du dit Révérendissime,
que vous indiquiez au peuple qui vous est confié qu’il faut célébrer
chaque année cette fête de saint Basile comme un dimanche,
et que vous la célébriez et la fêtiez nonobstant quelques
statuts synodaux que ce soient.
|
Quòd ut libentiùs faciatis, de omnipotenti Dei misericordia,
& Beatißimæ Virginis Mariæ ejus Genitricis SS.
Petri, & Pauli Apost. ejus, sancti Stephani Protomartyris Patroni
Senonensis meritis, interceßionibus confisi,
|
Et pour que vous le fassiez plus volontiers, par un effet de la miséricorde de Dieu tout-puissant,
confiants que nous sommes dans les mérites et les prières
de sa mère la très sainte Vierge Marie, des saint apôtres
Pierre et Paul et de notre saint patron le protomartyr Étienne,
|
omnibus Christi fidelibus verè pœnitentibus, & confeßis,
aut propositum confitendi habentibus, festum dicti sancti Basilii celebrantibus,
& ab omni opere cessantibus, Ecclesiamque dicti loci, eadem die, devotè
visitantibus, ac de bonis sibi Deo collatis aliquid secundum devotionem suam erogantibus |
à tous les chrétiens véritablement
pénitents et confessés, ou ayant
l’intention de se confesser, qui célébreront la fête
du dit saint Basile, qui s’abstiendront de tout travail, visiteront avec
dévotion l’église du dit lieu le dit jour, et donneront par
dévotion une partie des biens dont Dieu leur
a dotés, |
quadraginta
dies indulgentiarum, auctoritate ejusdem R. Domini nostrâque, nobis
ratione nostri Episcopatus à sancta Sede Apostolica indulta, alios
quadraginta dies de injunctis sibi pænitentiis misericorditer
in Domino relaxamus.
|
nous leur
remettons miséricordieusement quarante jours d’indulgences, de par
l’autorité du dit révérendissime seigneur [archevêque];
et, de par celle qui nous a été conférée par
le saint Siège apostolique du fait de notre dignité épiscopale,
quarante autres jours des pénitences qui leur
auront été infligées. |
Item spirituali gratia omnibus qui servitiis generalibus, qui in
eadem Ecclesia annuatim secundùm deliberationem Curati, & provisorum
eiusdem Ecclesiæ sancti Basilii quater aut pluries pro eodem beneplacito
fient, astiterint, & interfuerint devotè, intercedendo pro
defunctorum fidelium animabus, dicendo Requiescant in pace, alios quadraginta
dies, auctoritate dicti Reverendißimi concedimus, ut per hæc,
& alia, quæ ipsi, Domino fecerint, æternæ beatitudinis
præmia valeant promeriri.
|
En outre, en récompense spirituelle pour tous ceux qui assisteront
et participeront aux services généraux qui se feront chaque
année dans la dite église par décision du curé
et des proviseurs de la dite église de Saint-Basile quatre fois
ou davantage autant qu’il leur plaira, en intercédant pour les âmes
des fidèles défunts en disant le Requiescant in pace,
nous leur accordons quarante autres jours par l’autorité du dit
révérendissime, pour qu’ils puissent, par ces actions, et
par d’autres qu’ils accompliront d’eux-mêmes pour le Seigneur, mériter
les récompenses de la béatitude éternelle.
|
Actum in cursu visitationis generalis præfatæ
[p.411] Senonensis
Diœcesis, in dicto loco de Stampis, sub sigillo Cameræ dicti
Reverendißimi Domini, die XXV. mensis Februarii, anno Domini
MCCCCCVIII [à corriger en: MCCCCCXXXVIII (B.G.)]
|
Fait au cours de la visite générale du dit diocèse
de Sens, au dit lieu d’Étampes, sous le sceau de la chambre du dit
révérendissime seigneur, le 25 du mois de février
[donc avant Pâques] de l’an
du Seigneur 1538 [c’est-à-dire, en nouveau
style, 1539].
|
signatum super plicam, Buchier de mandato præfati Domini
Episcopi Betlhemitani, Vicarii, sub appensione serica viridis coloris
in duabus capsulis ferreis.
|
Signé sur le pli: Buchier, mandaté par le susdit monseigneur
évêque de Bethléem, vicaire; avec un fil de soie de
couleur verte passant dans deux capsules de fer-blanc.
|
|
Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de
la ville et du Duché d’Estampes, pp. 399-411. Saisie:
Bernard Gineste, 2008-2012.
|
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Éditions
Édition
princeps,
posthume: Dom Basile FLEUREAU
(religieux
barnabite, 1612-1674), Les
Antiquitez de la ville, et du Duché
d’Estampes avec l’histoire
de l’abbaye de Morigny et
plusieurs remarques considerables, qui
regardent l’Histoire generale de France
[in-4°; XIV+622+VIII p.;
publication posthume par Dom Remy de Montmeslier
d’un texte rédigé
en réalité vers 1668],
Paris, J.-B. Coignard,
1683.
Réédition
en fac-similé: Marseille,
Lafittes reprints,
1997.
Réédition
numérique
en ligne: Bernard GINESTE [éd.],
«Dom Fleureau: Les
Antiquitez d’Estampes
(1668)», in
Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html,
2001-2013.
Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.],
«Dom Fleureau: De l’Eglise de saint Basile (1668)»,
in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c12.html, 2012.
Études
relatives à Saint-Basile, y compris de simples mentions émettant
certaines prises de position notables
Adolphe-Napoléon DIDRON (1806-1867), «Le
portail de Saint-Basile à Étampes», in Bulletin archéologique
publié par le Comité historique des arts et monuments
2 (1842), p. 112.
François de GUILHERMY, Description des localités
de France [manuscrit], 1844 pour le passage considéré
sur Saint-Basile [ selon PÉROUSE DE MONTCLOS 1999], conservé
à la BnF sous la cote Ms. Nouv. Acq. fr. 6100: Guilhermy, François
de..., t. VII, f°107-110 [non vidi].
Pierre-Jean DAVID, dit DAVID D’ANGERS (†1856), «Église
Saint-Basile, à Étampes», in Henry JOUIN, David d’Angers,
sa vie, son œuvre, ses écrits et ses contemporains. Tome second
[IV+582 p.], Paris, E. Plon, 1878, pp. 264-265.
Célestin PORT, «Étampes»,
in ID., De Paris à Agen, par Vierzon, Châteauroux, Limoges
et Périgueux. Itinéraire descriptif et historique [in-18,
IV+415 p., fig., carte], Paris, L. Hachette [«Guides Joanne»],
1867, pp. ?-? [réédité in Célestin PORT,
V. A. MALTE-BRUN & Alexandre DUFAÏ, Étampes et son histoire
(65 p.), Paris, Édition du Bastion, 1988, pp.7-29, spécialement
pp.16-17].
Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes et
ses monuments, Étampes, Brière, 1881, pp. 251 & 257.
LENOIR, «Rapport présenté sur quelques
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d’Étampes», in Gazette archéologique (1884),
pp. 211-223], Paris, A. Lévy, 1884, p. 6.
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in ID., Étampes pittoresque. Guide du promeneur dans la Ville
et dans l’Arrondissement. I. La Ville [2e édition; in-8°;
XV+268 p.], Étampes, Humbert-Droz, 1902 [fac-similé: Histoire
d’Étampes, Paris, Res Universis, 1991], pp. 142-150 [avec une gravure
de René RAVAULT représentant notamment le portail méridional,
p. 147].
Louis-Eugène LEFÈVRE, «Chapitre premier: les églises de Notre-Dame et de
Saint-Basile», in «Étampes et
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et archéologique du Gâtinais XXV (1907), pp. 145-248 &
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Eugène LEFÈVRE-PONTALIS, «Saint-Basile
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(1919), pp. 3-6.
René de POILLOÜE DE SAINT-PÉRIER,
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(pp.146-147), in «VII. Les monuments d’Étampes»
(pp.141-152), in ID., La
grande histoire d’une petite ville: Étampes, Étampes, Caisse d’Épargne
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l’église Saint-Basile d’Étampes», in Cahier d’Étampes-Histoire 6 (2004), pp. 54-66 [18 illustrations].
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d’Étampes-Histoire 8 (2006), pp. 61-76
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Bernard GINESTE, «Une
nouvelle étude sur le Tympan de Saint-Basile d’Étampes
(recension d’un article récent de Mme Nicole Thierry)»,
in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-21-gineste2007recension01.html,
mars 2007.
Bernard GINESTE, «Maître de Saint-Basile: L’Antéchrist
manipulé par le Démon (sculpture étampoise du
Xe ou XIe siècle)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/cae-10-stbasile04antechrist.html, avril 2007.
Yves CHRISTE, in Bulletin monumental 167
(2009), pp. 75-76 [recension de l'article de .
Bernard GINESTE, «Rien de nouveau sur le tympan de Saint-Basile d’Étampes (sur une publication d’Yves
Christe)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-21-gineste2010recension02.html, mars 2010.
Bernard GINESTE, «Les
jugements derniers jumeaux de Saint-Basile d’Étampes et de Sainte-Croix
d’Orléans», in Art Sacré.
29. L’Architecte, les Anges et les Vieillards [21 cm sur 30; 232
p.], Orléans, Rencontre avec le Patrimoine Religieux [«Cahier» 29], 2011, pp. 56-73
[30 illustrations].
Julie AYCARD, « Saint-Basile
d’Etampes de la fin du Moyen Âge à la Renaissance. 1450-1550»,
in Elise BAILLEUL [dir.], Art et architecture à Etampes au Moyen
Âge, Chamarande, SHAEH (Société historique et archéologique
de l’Essone et du Hurepoix) [«Mémoires et documents»
20], 2010, pp. 179-198.
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