CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Dom Basile Fleureau
De l’Eglise Collegiale de sainte Croix. 
Antiquitez d’Estampes II, 11
1668
     
Le pape Luce III
Sceau de Sainte-Croix en 1221
Célestin III
Le pape Luce III
Sceau de Sainte-Croix en 1221
Le pape Célestin III
 
     Fleureau, qui écrit vers 1668, nous donne ici ce qu’il a trouvé sur les origines de l’église collégiale de Sainte-Croix d’Étampes (qu’il ne faut pas confondre comme l’ont fait quelques auteurs avec celle de Sainte-Croix d’Orléans, qui était aussi possessionnée à Étampes et dans l’arrière-pays). Cette église avait été bâtie entre la rue Sainte-Croix et l’impasse Saulay, sur le site de l’ancienne synagogue des juifs, quand ils furent chassés par Philippe Auguste de son domaine en 1181. Elle fut démolie à son tour en 1791. Nous donnons en Annexe la traduction, faite pour la première fois, de toutes les chartes latines éditées ici par dom Fleureau.
Bernard Gineste, novembre 2012

      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
        


Les Antiquitez de la Ville et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Deuxième Partie, Chapitre XI,
pp. 378-399.
De l’Eglise Collegiale de sainte Croix. 
 
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT


DEUXIÈME PARTIE, CHAPITRE XI.
De l’Eglise Collegiale de sainte Croix.
  
     Avant que de commencer le discours des droits que le Chapitre de Nôtre Dame pretend avoir sur celuy de l’Eglise Collegiale de sainte Croix, il faut voir quelle a esté l’origine de cette Eglise, & de son  Chapitre. Comme nos Rois ont merité le glorieux nom de Tres-Chrétien entre les autres Princes Chrétiens, aussi [p.379] ont-ils eu beaucoup d’aversion pour les Juifs, qui en sont les ennemis jurez, ne les souffrant qu’à peine dans leur Royaume. Dagobert les en chassa à la persuasion de l’Empereur Heracle, allarmé par un certain Oracle, qui predisoit, que les Circoncis devoient renverser l’Empire Romain, attribuant aux Juifs ce qui a depuis esté executé par les Sarrazins, & par les Turcs.

     Le Roy Robert les en bannit aussi, à cause qu’ils avoient donné un faux avis au Calife de Babilone, que les Chrétiens avoient déterminé d’aller détruire son Empire, sous pretexte de leurs pelerinages: ce qui porta ce Prince à faire démolir le Temple de Jerusalem; & il en eut fait autant au saint Sepulchre, si la main invisible de Dieu n’eût rendu inutiles tous les efforts des hommes qu’il y emploia. Et le Roy Philippe II. dit Auguste*, arriere Nepveu du Roy Robert, sur les plaintes qui luy furent renduës des cruautez inouïes que les Juifs de son Roiaume exerçoient sur leurs serviteurs & servantes Chrétiens: de leurs usures intolerables: & du mépris qu’ils faisoient des ornemens d’Eglise qui tombaient entre leurs mains  jusques à se servir par derision des sacrez Calices en leurs festins, les fit sortir de son Roiaume, l’an 1182. Et afin qu’ils fussent sans esperance de retour, il voulut que leurs Sinagogues ou écoles, fussent dédiées au service du vray Dieu, & au culte de la vraye Religion.

Tiers de sou de Dagobert Ier
Tiers de sou de Dagobert Ier

 
     * Rigordus p.8 & 9. tom. 5. Hist. Franc.
     Monstrelet rapporte que les habitans d’Orleans firent une Eglise sous le titre de sainte Croix, d’une Sinagogue qui étoit en leur ville, & qu’ils y établirent des Prebendiers pour faire tous les jours le service Divin; & que ceux d’Estampes firent aussi la même chose de la Sinagogue de leur ville. Choppin* le confirme par l’autorité de Rigordus, qui a d’écrit la vie, & les actions les plus remarquables du Roy Philippe Auguste, & qui vivoit de son temps. Voicy ce qu’il en dit. Facta autem infidelium Judeorum ejectione, & eorumdem per universum orbem dispersione, Philippus Rex semper Augustus, non immemor fratrum suorum, an. Incarn. 1183. ætatis ipsius XVIII. incœpto, opus glorosiè incœptum Deo disponente, gloriosiùs consummavit. Nam omnes Sinagogæ Judæorum, quæ scilicet scholæ ab ipsis vocantur, ubi Judæi sub nomine fictæ religionis, causa orationis quotidiè simulatè conveniebant, priùs mundari jußit, & citra voluntatem omnium Principum easdem Sinagogas, Ecclesias Deo dicari fecit, & ad honorem Domini nostri Jesus Christi, & Beatæ genitricis Virginis Mariæ in eisdem Altaria consecrari præcepit. Hujus ad exemplum Aurelianenses Cives in Ecclesia sua, quæ Aurelianis fuerat Sinagoga, Præbendas [p.380] perpetuò instituerunt, ubi Clerici ordinati die ac nocte divina celebrant Officia: similiter in Ecclesia Stampensi, quæ fuerat Sinagoga factum fuisse vidimus**.



     *
Lib. I. Polit. Sacr. Tit. 5. n. 21.










     * Dont traduction en Annexe 01.
     Les Lettres patentes de la concession que Sa Majesté fit de Sinagogue d’Estampes à des Ecclesiastiques de la même ville, pour y établir un Doyen, & y faire tous ensemble le service Canonial, prenant en sa protection les biens qui avaient été déja donnez, & ceux aussi qui seraient donnez à cette Eglise, furent expedié à Fontainebleau l’an 1183. de la teneur suivante.

     Philippus Dei gratia Francorum Rex: Noverint universi præsentes pariter, & futuri, quoniam nos Judæis à terra nostra fugatis, Sinagogas eorum in Ecclesias converti præcepimus: unde, & Sinagogam Judæorum Stampensium intuitu Dei, & ob remedium animæ nostræ, & Patris nostri bonæ memoriæ Ludovici Regis, Clericis Stampensibus conceßimus ad faciendas ibi horas Canonicas, & ad ibidem Deo famulandum, & canonicè vivendum: & in eadem Ecclesia Decanum instituere. Undè, & beneficia in illam collata Ecclesiam, & proceßu temporis justè conferenda concedimus: & protegenda manu capimus. Quæ omnia ut inposterum rata & illibata permaneant, præsentem paginam sigilli nostri auctoritate, ac regii nominis charactere inferiùs annotato præcepimus confirmari. Actum apud Fontemblaudi, anno Incarn.Verbi MCLXXXIII. an. V. regni nostri, Astantibus in Palatio nostro quorum nomina supposita sunt, & sign. Comitis Theobaldi Dapiferi nonostri [sic]. Guidonis Buticularii. Marci Camerarii. Matthæi Constabularii*.


     Ces termes generaux contenus en la concession du Roy, clericis Stampensibus, laissent à conjecturer de quels Ecclesiastiques on les doit entendre, sçavoir ou des Clers, c’est à dire, ou des Chanoines de Nôtre Dame: puis que le mot de Clericus, dans le Droit Canon, & ailleurs signifie   souvent Chanoine aussi bien qu’un autre Ecclesiastique, ou s’il doivent étre entendus de quelques Ecclesiastiques que Sa Majesté destina pour lors pour étre Chanoines en l’Eglise que l’on devoit bâtir de nouveau au lieu de la Sinagogue, par le consentement du Diocesain, qui étoit alors Guy de
Noyers, fils de Milon, Seigneur de Noyers en Bourgogne**, & de Marie de Chastillon-sur-Marne. Pour moy j’estime que la concesion du Roy fut faite aux seconds, comme on le peut tirer des paroles de Rigordus, que j’ay rapportées: & des differends qui furent entre les Chanoines de cette nouvelle Eglise, & ceux de Nôtre Dame, qui n’auroient point eu de fondemens sans cela. [p.381]

Blason de Guy de Noyers

     * Dont traduction en Annexe 02.


     ** De Noyer, d’azur à l’aigle d’or.
     Il y en a qui pensent que la Sinagogue des Juifs subsiste encore aujourd’huy, ayant seulement esté changée en l’Eglise, mais sans doute ils se trompent; car elle fut détruite, & de ses ruines l’on en bâtit l’Eglise que nous voyons beaucoup plus ample que n’étoit cette Sinagogue. J’appuye ce que je dis en premier lieu sur la Bulle de Luce III. Pape, donnée à Veronne le 26. Juillet, on n’en peut voir l’année non plus que dans les autres Bulles que je rapporteray cy-aprés; on le peut pourtant bien juger sur ce que ce Pape chassé par les Romains l’an 1183. se retira a Veronne, où il mourut le 25. Novembre 1185. Sa Sainteté declare dans cette Bulle, qu’elle prend & retient sous la protection de saint Pierre Apôtre, & la sienne, l’Eglise que Philippe, avoit deliberé de faire construire à Estampes, en l’honneur de la tres-victorieuse Croix de Jesus-Christ, dans la Sinagogue qu’il avoir ostée aux Juifs, avec tous les biens qu’elle possèdoit alors, & ceux qu’elle pouroit à l’avenir acquerir à juste titre.

     De plus dans un jugement de l’Archevêque de Sens du mois de Mars 1210. il est porté en termes exprés, que les Chanoines de Sainte Croix recompenseront en terres equivalentes les censives deuës à ceux de Nôtre-Dame, sur les terres enfermées dans le corps de leur Eglise. Le Pape fait encore une autre chose par sa Bulle, il défend aux Prêtres, que comme ils ne prenaient aucun droit sur la Sinagogue des Juifs, de ne pretendre, ou de n’imposer aucune servitude, ny redevance sur l’Eglise que l’on y avoir fondée & bâtie; afin que cette Eglise ne fut pas de pire condition sous la liberté du Christianisme, que la Sinagogue l’avait esté pendant que l’on avait exercé au même lieu le Judaïsme.

     Lucius Episcopus servus servorum Dei: Dilectis filiis Decano & Canonicis Sanctæ-Crucis de Stampis, salutem & Apostolicam benedictionem. Loca divinis cultibus mancipata, & quæ post Judaïce perfidiæ cæcitatem lumen gratiæ sub christianæ fidei titulo perceperunt Apostolicis sunt munienda præsidiis, & perpetuo munere donanda libertatis; cum constet eos jam non esse filios ancillæ sed liberæ, qui elegerint ibi, in libertate Spiritus Domino deservire, quapropter Dilecti in Domino filii prædictam Ecclesiam vestram, quam charißimus in Christo Filius noster Philippus Illustris Francorum rex, de assensu venerabilis fratris nostri G. Senonensis Archiepiscopi in Sinagoga de qua Judæos ejecerat, in honorem victoriosißimæ Crucis ædificari constituit, cum omnibus quæ in præsentiarum justè & pacificè poßidet, aut in futurum, præstante Domino, rationabiliter poterit adipisci, sub Beati [p.382] Petri ac nostra protectione suscipimus, & præsentis scripti patrocinio communimus: statuentes ut Clerici, qui in circumpositis Ecclesiis, sicut nihil in loco ipso, Judæis possessoribus capiebant; ita deinceps Ecclesiæ inibi constitutæ conditionem aliquam vel gravamen, in libertatis præjudicium, non imponant: ne deterior efficiatur status Ecclesiæ, si quæ fuerat, Judæis inhabitantibus libera, sub observantia fiat Christianæ libertatis ancilla. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat hanc paginam nostræ protectionis infringere, vel ei, ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attentare præsumpserit, indignationem Omnipotentis Dei & Beatorum Petri & Pauli Apostolorum ejus se noverit incursurum. Datum Veronæ VII. Kal. Augusti *.

Le pape Luce III
Le Pape Luce III (1181-1185)

     * Dont traduction en Annexe 03.
     Le même Pape par une autre Bulle du 8. d’ Aoust ....  adressée au même Doien, & aux Chanoines de l’Eglise de Sainte Croix, aprés leur avoir témoigné sa joye, de ce que par leurs soins, le lieu où les Juifs exerçaient auparavant leur culte avoit esté converty en un temple du vray Dieu; pour contribuër de sa part à l’accroissement de leur College, leur donne de son autorité Apostolique le pouvoir de tenir un Maître pour enseigner la musique, & un autre pour les autres sciences, sans que personne puisse l’empécher. Il affranchit de dixmes les terres de nouveau defrichées, & les bestiaux qu’ils feront nourrir: il défend aux Laïques qui ont droit de dixmes, d’en exiger aucunes de leurs terres. Il ne veut pas qu’aucun puisse prononcer Sentence d’interdit contre leur Eglise, ny aucune excommunication ou suspension contre les Chanoines, sans cause raisonnable & evidente; & il leur permet (en cas d’interdit general de la ville) de pouvoir celebrer les divins Offices dans leur Eglise à basse voix, sans sonner les cloches, & les portes fermées, aprés en avoir fait sortir les Interdits & excommmiez. Enfin il défend à toutes sortes de personnes de quelque qualité ou condition qu’elles soient de causer temerairement du trouble à leur Eglise, d’en usurper les possessions, ou les ayant prises, de le sretenir: & d’attenter quoy que ce soit contre la teneur de sa constitution, à peine d’encourir l’indignation divine & celle des Bien-heureux Apôtres saint Pierre & saint Paul.

     Lucius Episcopus servus servorum Dei: Dilectis filiis Decano & Canonicis sanctæ Crucis Stamparum, salutem & Apostolicam benedictionem. Cum per mutationem dexteræ Excelsi de Sinagoga Judaica facta sit Ecclesia vestra: & domus orationis ibi surrexerit, ubi paulo ante Judæorum impius cultus servabatur. Officio susceptæ administrationis inducimur profectibus vestris & commodis libenter intendere, & petitionibus [p.383] vestris effectum tàm facilem quàm debitum indulgere. Quapropter ut Magistrum Scholarum unum in musica, & alium in aliis disciplinis sine contradictione qualibet habeatis, auctoritate vobis Apostolica indulgemus, statuentes ut de novalibus vestris, & animalium nutrimentis nullus à vobis decimas extorquere præsumat. Prohibemus insuper ne de posseßionibus vestris decimæ à Laïcis exigantur, ad hæc, præsentium auctoritate decernimus, ne quis in ipsam Ecclesiam interdicti, vel in Canonicos ejus excommunicationis aut suspensionis sententiam absque manifesta & rationabili causa promulget. Cum autem generale interdictum terræ fuerit, liceat vobis, clausis januis, expulsis excommunicatis & interdictis, non pulsatis Campanis, sumissa voce divina Officia celebrare. Decernimus ergo ut nulli omninò hominum liceat Ecclesiam vestram temerè perturbare, vel ejus possessiones auferre, ablatas retinere, seu hanc paginam nostræ constitutionis & prohibitionis infringere, vel ei, ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attentare præsumpserit, indignationem Omnipotentis Dei, & Beatorum Petri & Pauli Apostolorum, ejus
[sic] se noverit incursurum. Datum Veronæ sexto Idus Augusti *.

     Urbain II. aiant succedé à Luce, l’an de Nôtre Seigneur 1185. le Doien & les Chanoines de Sainte Croix, recoururent incontinent à luy pour obtenir la confirmation des prerogatives & privileges que son prede[ce]sseur leur avoir accordez, ce qu’il fit par autant de Bulles, la premiere donnée en la même ville de Verone le sixiéme jour d’ Aoust de ... année de son Pontificat qui confirme ce que comprenait la premiere Bulle de Luce: & la deuxiéme donnée encore a Veronne le .... qui confirme aussi ce que contenait la deuxiéme Bulle du même Luce; leur ajoûtant outre cela, la faculté d’avoir un Cimetiere pour y enterrer les corps de leurs Confreres defunts & de leurs domestiques**.
 
Armes d'Urbain III
Armes de Luce III
Armes de Luce III (1181-1185)

Armes d'Urbain III
Armes d'Urbain III  
Armes d’Urbain III (1181-1187)
     * Dont traduction en Annexe 04.

     *
Concedimus quoque vobis Cimiterium, in quo decedentium fratrum & familiæ corpora tumulentur.

     Quelque temps aprés les Chanoines de Nôtre-Dame commencerent à inquieter ceux de la nouvelle Eglise de Sainte Croix, sur plusieurs chefs contraires aux privileges que les Papes leur avoient accordez. Nous ne pouvons mieux connoitre les chefs de ces differends, que par la Sentence qui les regla. Il semble que le principal fut que le Chapitre de Nôtre-Dame pretendoit quelque superiorité sur celuy de sainte Croix, sans que l’on puisse penetrer sur quel titre, il appuioit sa pretension, si ce n’est que l’Abbé & les Chanoines de Nôtre-Dame étant Curez du territoire, ils pretendissent de droit commun, que cette Eglise étant nouvellement bâtie dans l’étenduë de leur Paroisse, elle devoit leur étre [p.384] assujetie aussi-bien que les Ecclesiastiques qui y avaient esté établis. Quoy qu’il en soit ces differends furent jugez de si grande importance, que le Roy même voulut en prendre connoissance. Et pour les terminer il se servit du conseil de Maurice Evêque de Paris, du Doien, du Chantre, & du Chancelier de la même Eglise. Le Roy par leur avis, afin d’assoupir tous les differends, & pour prevenir ceux qui pourraient naître à, l’avenir entre ces deux Eglises, se resolut de donner celle de sainte Croix avec tous les revenus, biens, prerogatives, & privileges qui luy appartenaient à l’Abbé & aux Chanoines de Nôtre-Dame, avec pouvoir de disposer des Prebendes comme ils jugeraient à propos, & d’y instituer & destituer ceux qu’ils voudraient. Cette resolution du Roy fut suivie de son effet, Sa Majesté étant à Fontainebleau l’an 1189, où elle fit expedier les Lettres patentes suivantes à Odon, ou Oddes, Abbé de Nôtre Dame, & son Aumônier ordinaire.

     In nomine sanctæ & individuæ Trinitatis, amen. Philippus Dei gratia Francorum Rex, quoniam ad officium nostrum pertinet ut ea quæ contentiosè aguntur ad pacis virtutem reducamus: & justitiæ est, cujus fautores sumus, unicuique quod suum est reddere: idcircò contentionem quæ erat inter Canonicos Beatæ Mariæ Stamparum, quæ nullò mediante nos respicit, & plenißimo jure nostra est; & inter Clericos Ecclesiæ sanctæ Crucis, intra limites prædictæ Ecclesiæ minùs rationabiliter fundatæ, sapientum virorum consilio, Episcopi videlicet, Decani, Cantoris, Cancellarii Parisiensium hoc modo terminare decrevimus, prudenti habita deliberatione Ecclesiam sanctæ Crucis intra terminos baptismalis Ecclesiæ nostræ Beatæ Mariæ videlicet, Odoni dilecto & familiari Clerico nostro, Abbati ejusdem Ecclesiæ & Canonicis jam dictæ Ecclesiæ cum omni jure suo, & posseßionibus, & redditibus & privilegiis integerrimè in perpetuum reddidimus, ita quod omnimoda potestas data est & concessa eidem Odoni & Canonicis Beatæ Mariæ disponendi, & ordinandi de Ecclesia sanctæ Crucis prout sibi melius visum fuerit: & amovendi, & instituendi quoscunque in Ecclesia sanctæ Crucis viderit amovendos, pro voluntate sua, & instituendos. Nos igitur ad Consilium Episcopi, Decani, Cantoris, & Cancellarii Parisiensium justè rationabiliter permoti, notum facimus universis præsentibus pariter & futuris, quòd Ecclesiam sanctæ Crucis, quæ nostra erat, Abbati & Canonicis Ecclesiæ nostræ Stamparum in perpetuum cum omni jure suo donavimus, revocantes in irritum quidquid Ecclesiæ sanctæ Crucis concesseramus, quod ut perpetuum firmitatis robur obtineat, præsentem paginam sigilli nostri auctoritate, & regii [p.385] nominis charactere inferiùs adnotato præcepimus communiri. Actum apud Fontemblaudi an. Incarn. Verbi MCLXXXIX. regni nostri an. XI. astantibus in palatio nostro quorum nomina supposita sunt & signa Comitis Theobaudi, Dapiferi nostri. Guidonis Buticularii. Mathæi Camerarii. Radulphi Constabularii sigill. sigillo magno ceræ viridis, Data vacante Cancellaria *.

Sceau de Philippe II Auguste


     * Dont traduction en Annexe 06.
     Ce que le Roy & ceux de ce conseil, avoient crû devoir être un moien d’assoupir tous les differends qui étoient entre ces deux Eglises, fut au contraire l’origine de nouveaux procés, car comme il est naturel à toutes les choses de conserver leur être autant qu’elles peuvent; & que c’est pour ce sujet qu’une goutte d’eau êtant tombée sur la poussiere se met en rond pour ramasser & reünir ses forces, & opposer plus puissamment son humidité à la secheresse de la terre qui s’efforce de la détruire; le Doyen & les Chanoines de sainte Croix eurent recours à de tres-humbles remontrances qu’ils firent à Sa Majesté, luy representant le grand prejudice que cette concession, qu’il avoit faite de leur Eglise, leur portoit; & que c’était une espece du [sic] suppression & extinction de leurs Prebendes, qui ne pouvoir étre faite sans qu’ils encourussent de l’infamie, encore qu’ils eussent toûjours vécu en vrais Ecclesiastiques. Sur ces remontrances le Roy prit un autre conseil, il revoqua la donation qu’il avait faite à l’Abbé Odon & aux Chanoines de Nôtre-Dame, de l’Eglise de sainte Croix, & la retint en ses mains par forme de sequestre, avec toutes ses appartenances & dependances, jusques à ce que l’on eut terminé les differends de ces deux Chapitres. Il en commit de nouveau la connoissance aux mêmes Evêque, Doyen, Chantre & Chancelier de l’Eglise de Paris, du conseil desquels il s’étoit premierement servy, parce qu’ils étoient déjà informez de l’affaire: toutefois il commit avec eux l’Abbé de sainte Genevieve de Paris pour cinquiéme Juge. Les Parties interessées agréerent ces Commissaires, & même demeurerent d’accord de deferer tellement à leur decision: qu’elles n’en appelleroient ny au Roy, ny à l’Eglise, c’est à dire au Pape, auquels autrement elles auraient pû aprés avoir recours. Le Roy commanda à ces Juges d’examiner diligemment tous les titres des Parties, & d’écouter toutes leurs raisons, pour leur rendre une rigoureuse justice, sans avoir égard aux personnes: & de rendre ce jugement avant le jour de saint Jean Baptiste prochain; parce qu’il se disposoit à partir pour aller outre mer, & qu’il ne vouloit point laisser de differends à vuider [p.386] entre les Eglises de son Roiaume. La commission est du mois d’Avril 1190. de la teneur suivante.

     Philippus Dei gratia Francorum Rex: Amico & fideli suo Mauricio venerabili Parisiensi Episcopo, & dilectis suis Abbati sanctæ Genovefæ, Decano, Cantori, & Cancellario Parisiensi salutem, & dilectionem, causam quæ vertebatur inter Canonicos Ecclesiæ Beatæ Mariæ Stampensis & Clericos sanctæ Crucis vobis Episcope, Decane, Cantor, Cancellarie commißimus terminandam, & nos vestro consilio usi: Ecclesiam sanctæ Crucis in manu nostra posuimus; ita quod neutra partium aliquid de jure posseßionis in ea habeat, postmodum lectis & exhibitis ante nos utriusque partis privilegiis, iterum eorum causam vobis delegari curavimus, volentes unicuique jus suum conservari: unde & vobis mandantes obnixè rogamus quatenus intuitu justitiæ partibus hinc inde ante vos vocatis, & privilegiis inspectis, & allegationibus auditis, causam ipsam, mera justitia mediante, & sine omnium personarum acceptione, sicut de vobis certam gerimus fiduciam, infra festum proximum in dictis citationibus pro temporis angustia competentibus, appellatione & contradictione tàm ad Ecclesiam quàm ad nos remota (& in hoc ante partes convenerunt) diffiniatis. Nolumus enim controversias & contentiones, quæ inter Ecclesias nostras ortæ sunt, post discessum nostrum non sopitas relinquamus, sententiam autem illam quam vos omnes, vel illi ex vobis, qui locis & diebus condictis poterunt interesse, promulgaverint, Nos, actore Deo, inviolabiliter faciemus observari, & sigillo proprio confirmari, quod ideo animarum vestrarum periculo committimus, quia animam nostram super hoc liberamus. Actum anno Incarn. Verbi M CLXXXX. Mense Aprili.

Sceau de Philippe II Auguste

     * Dont traduction en Annexe 07.
     Ces Commissaires ayant fait connoître au Roy qu’avec toute la diligence qu’ils avoient apporté à executer son commandement, ils n’avoient pû decider le differend de ces Eglises dans le temps qu’il leur avoit prescrit, à cause qu’il y avoit plusieurs points controversez, plusieurs Chartes, Bulles & titres à voir & à examiner, le Roy avant son départ, commanda au Bailly & au Prevôt d’Estampes de tenir la main à ce que rien ne fut innové à l’état auquel il laissoit les choses, jusques à ce que les Juges qu’il avoit deputé, eusent prononcé leur Sentence.

     Le Roy ne fut pas plutôt party que le Bailly & le Prevôt au lieu d’executer ses commandemens, retablirent dans l’Eglise de sainte Croix, ceux qu’il en avoit ostez. Le Chapitre de Nôtre-Dame forma de grandes plaintes de cette innovation, qu’il fit entendre [p.387] à Guillaume Archevéque de Rheims & Legat du Pape en France, Oncle du Roy, qui l’avoit laissé à son départ Regent de son Royaume avec la Reine Adelle, ou Alix sa Mere. Le Bailly, & le Prevôt furent appellez devant le Regent où ils comparurent pour rendre raison de ce qu’ils avoient fait, en disant qu’ils n’avoient rien fait qu’en execution d’une Sentence emanée des Juges deleguez par Sa Majesté pour regler les differends des parties. Mais parce que cette Senrence n’étoit decisive que de quelques points controversez, & non pas de tous: & même qu’il y avoit de l’ambiguité en ce qu’elle determinoit, qui avoit besoin d’éclaircissement, le Regent commanda aux Juges deputez d’expliquer plus clairement ce qu’ils avoient déja reglé: & de regler au plûtost le reste, comme le contient le mandement suivant.

     VV. Dei gratia Rhem. Archiepiscopus, tituli sanctæ Sabinæ Presbiter Cardinalis, & Apostolicæ sedis Legatus,Venerabilibus Viris Mauricio eadem gratia Parisiensi Episcopo, Abbati sanctæ Genovefæ, Decano, Cantori, & Cancellario parisiensi, salutem. Venientes ad nos dilecti filii nostri Canonici Ecclesiæ sanctæ Marie Stampensis conquesti sunt quod Clerici sanctæ Crucis subjectionem & obedientiam quas dictastis eis contemnant exhibere. Ipsi quoque Baillivi Stampenses, licet (ut ajunt) mandatum à Regia Majestate suscepissent, ne aliquid circa Ecclesiam sanctæ Crucis post discessum ejus, nisi juxta mandatum vestrum innovarent; res ab eo statu in quo erant, discedente Rege, immutaverunt; & absque Regio & vestro mandato prædictos Clericos in posseßionem ejusdem Ecclesiæ postea miserunt: super quo, cum in præsentia nostra conventi fuissent, ut quoquo suæ excusationis factum suum colorarent, asserunt se id fecisse, occasione cujusdam sententiæ, quam tuleratis, & mandati quod eis dederatis: quorum quidem utrumque cum prorsùs ob ambiguitatem, explanatione indigeret, prædicti Baillivi …. ut dicitur in partem Clericorum sanctæ Crucis, tùm pro familiaritate, tùm pro cognatione quod ad eos habent, declinantes, pro voluntate eorum in perniciem majoris Ecclesiæ, dictum videlicet dubium malè interpretati sunt. Unde quia maledictus (ut nostis) qui opus Dei negligenter agit; & ideò non competit prudentiæ & honestati vestræ negotium à Regia celsitudine, pro pace Ecclesiarum, vobis injunctum informe & imperfectum per negligentiam relinquere, nec eum
[Lisez: cum (B.G.)] ad pacem rogati fuissetis, liti, cui finem debuistis ponere, pacem ruinosam & pendentem dimittere: Mandamus vobis auctoritate Regis; & ex parte nostra monemus, & rogamus, quatenùs quæ dixistis, absque dilatione explanetis, ut utraque Eccclesia, quæ propria Regis esse dignoscitur, quæ [p.388] privilegiis Rom. Pontif. & Regum circumvallata, propter novellum ædificium juris sui, sive Parrochialis sive alterius læsionem non patiatur: quidquid autem explanatione illius sententiæ quam tulistis, statueretis, cum authenticis vestris fuerit sigillatum. Nos authoritate Regia, Deo volente faciemus inviolabiliter observari.

     Ces Juges donc rendirent leur Sentence definitive, qu’on envoya au Roy en Syrie. Pour la rendre plus authentique, il l’approuva de son autorité par ses Lettres patentes donnée à Ptolemaide, autrement dit saint Jean d’Acre, l’an 1191. Cette Sentence ordonna les choses suivantes.
Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Rheims
Guillaume de Champagne (1135-1202), fils de Thibault de Champagne
évêque de Chartres (1164-1176), archevêque de Sens (1169-1176)
Archevêque de Rheims (1176-1202), Régent (1190-1191).


Blason de Guillaume de Champagne

     * Dont traduction en Annexe 08.
     On ne celebrera point de Messes en l’Eglise de sainte Croix qu’aprés Primes sonnées à Nôtre-Dame: & on ne sonnera point Primes qu’auparavant on n’ait sonné a Nôtre-Dame pour la même heure, & ainsi consequemment des autres heures. Il n’y aura point de Fonts-Baptismaux, de confession, & de communion pour eux de la Paroisse de Nôtre-Dame: sinon en cas de necessité celuy de confession, & l’on ne recevra aucun à la sepulture. Les femmes nouvellement relevées de couches n’y seront point receuës pour faire sur elles les benedictions & prieres accoûtumées de l’Eglise. Les Clercs, ou Chanoines de sainte Croix ne visiteront point les Paroissiens malades avec la Croix & l’eau beniste, ny ne leur porteront l’huile des infirmes. Ils n’assisteront à aucun convoy mortuaire dans l’étenduë de la Paroisse de Nôtre-Dame (la division des Paroisses-de Nôtre-Dame & de saint Basile n’étoit pas encore faite, comme nous verrons cy-apres) sinon avec le convoy de ladite Eglise de Nôtre-Dame, s’il veut y assister: de même qu’aux Services que l’on fera pour les deffunts: & ils ne partiront pas de leur Eglise pour aller au Convoy, qu’aprés que l’on aura sonné à Nôtre-Dame pour y aller. Aucun n’aura la direction des choses que du consentement du Chantre de Nôtre-Dame. On ne sonnera point les cloches à la benediction du Cierge Paschal. Ils ne donneront point d’approbation aux Contracts, comme le Chantre à coûtume de faire, Ils ne poseront aucun Scellé en la maison des deffunts, ils ne beniront point le pain à la Messe, ils n’excommunieront point en particulier les Paroissiens de Nôtre-Dame; si ce n’est par le commandement de leurs Superieurs: mais pour leurs interests particuliers, ou pour ceux de leur corps ils pourront excommunier seulement en general. Le Chantre & Chapitre de Nôtre-Dame pouront les citer de comparoître en leurs Chapitres pour y corriger les fautes qu’ils n’auront pû, ou voulu [p.389] corriger dans le leur. Quand il y aura cessation à Divinis dans Nôtre-Dame, elle sera aussi observée dans sainte Croix. Le Chantre & le Chapitre de Nôtre-Dame auront pouvoir de punir selon les saints Canons, les Clercs de ladite Eglise de sainte Croix; pourveu que la plus grande partie des Capitulans de Nôtre-Dame y consente. Cette Sentence est inserée dans la confirmation du Roy de la teneur suivante.

     In nomine sanctæ & individuæ Trinitatis, amen. Philippus Dei gratia Francorum Rex, noverint universi pariter & futuri, quod causam quæ vertebatur inter Canonicos Beati Mariæ Stamparum & Clericos sanctæ Crucis, quæ intra terminos Beatæ Mariæ constituta erat, & de jure Matricis Ecclesiæ plurimum usurpare videbatur, amicis & fidelibus nostris Episcopo Parisiensi, Abbati sanctæ Genovefæ, Decano, Cantori, & Cancellario Parisiensibus, quia causa Ecclesiastica, & quia per Ecclesiasticas personas terminari debebat, commisimus terminandam. Judices verò prædicti liti finem imponentes hoc modo terminaverunt, sicut ex rescripto eorum didicimus. In Ecclesia sanctæ Crucis non celebrabitur Missa donec pulsatum fuerit priùs ad Primam in Ecclesia Beatæ Mariæ: nec ad Primam, nec ad aliam horam pulsabitur in Ecclesia sanctæ Crucis, donec pulsatum fuerit priùs, ad eandem in Ecclesia sanctæ Mariæ. Canonici sanctæ Crucis Fontes Baptismales non habebunt. Neminem Parrochianorum Beatæ Mariæ ad confeßionem recipient nisi in neceßite: sicut nec ad communionem: nullatenùs ad sepulturam. Nullam mulierem ad purificationem recipient, nullam visitationem faciunt infirmorum Parrochialium cum oleo infirmorum, vel Cruce, vel aqua benedicta. Nullam Proceßionem ad Parrochianum mortuum intra fines Parrochiæ sanctæ Mariæ, nisi cum Proceßione ejusdem Ecclesiæ, si ipsa Proceßio ire voluerit. Idem erit de vigiliis mortuorum, nullam Proceßionem facient in Parrochiano mortuo, antequam pulsatum fuerit in Ecclesia Beatæ Mariæ, nullus nisi auctoritate & licentia Cantoris Beatæ Mariæ, regat scholas. Nullam pulsationem pro cereo paschali facient. Nullas chartas super contractibus, quas solet Cantor facere, facient, nec sigilla super mortuos, nec panem benedictum, nec excommunicationem nominatim facient super Parrochianos Beatæ Mariæ, nisi præcepto majorum suorum; pro suis autem & suorum damnis in generali excommunicent. Offensas quas in Capitulo emendare non potuerint vel non noluerint, ad citationem Cantoris, & Capituli Beatæ Mariæ in Capitulo Beatæ Mari
æ emendabunt. Cessante Ecclesia Beatæ Mariæ cessabunt, habebit Cantor & Capitulum Beatæ Mariæ potestatem canonicè puniendi Canonicos & Clericos sanctæ [p.390] Crucis, si major vel sanior pars Capituli præsens fuerit, & censuerit. Quæ ut perpetuam obtineant firmitatem sigilli nostri auctoritate, & regii nominis charactere inferiùs annotato præcepimus confirmari. Actum apud Acon. anno Incarn. Verbi MCXCI. Regni verò nostri an. XII. astantibus in Palatio nostro quorum nomina supposita sunt, & signa. Dapifero nullo. Guidonis Buticularii. Matthæi Camerarii. Radulphi Constabularii. Data vacante Cancellaria.
Sceau et contre-sceau de Philippe II Auguste
Sceau et contre-sceau de Philippe II Auguste

     * Dont traduction en Annexe 09.
     Le Pape Celestin III. confirma aussi cette Sentence, decisive de tant d’articles controversez, par sa Bulle donnée en son Palais de S. Jean de Latran, la premiere année de son Pontificat, l’an 1191. le  septiéme jour de Novembre, & le Pape Innocent III. la confirma aussi derechef, par sa Bulle donnée dans le même Palais de Latran, l’an 12. de son Pontificat: de l’Incarnation 1209. le troisiéme jour de Decembre. Voicy les deux Bulles.

     Celestinus Episcopus servus servorum Dei, dilecto filio Odoni Clementis, Abbati sanctæ Mariæ Stamparum. Notario litterarum charissimi in Christo filii nostri Philippi, illustris Francorum Regis salut. & Apostolicam benedictionem. Causæ quæ concordia vel judicio terminantur, ne resumant inposterùm recidivam, Apostolico convenit robore communiri. Indè est quòd, tuis precibus inclinati, compositionem quæ inter Ecclesiam tuam, & Ecclesiam sanctæ Crucis, de communi consensu partium interceßit, sicut in scriptis præscripti Regis, & Episcopi Parisiensis Abbatis sanctæ Genovefæ, Decani, Cantoris, & Cancellarii Parisiensis, Ecclesiæ delegatorum judicium pleniùs continetur; & inter vos sine pravitate aliqua interceßit, & hactenùs est servata, authentica Apostolica confirmamus, & præsentis scripti patrocinio communimus. Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostræ confirmationis infringere vel ei ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attentare præsumpserit indignationem omnipotentis Dei & BB. Petri, & pauli Apostolorum ejus se noverit incursurum. Datum Laterani 7. Idus Nov. Pont. nostri an. primo *.

    Innocentius Episcopus servus servorum Dei dilectis filiis Abbati, & Canonicis sanct
æ Mariæ de Stampis sal. & Apostolicam benedictionem. Quotiens postulatur à nobis quod religioni, & honestati convenire dignoscitur, animo nos decet libenti concedere, & juxta petentium voluntatem consentaneam rationi, effectu prosequente complere. Ea propter dilecti in Domino filii, vestri justis, & honestis precibus annuentes, sententiam, quam bonæ memoriæ M. Episcopus, & S. Abbas sanctæ Genovefæ. H. Decanus P. cantor & J. Cancellarius Paris. pro vobis contra Ecclesiam sanctæ Crucis, super jure subjectionis canonicè [p.391] protulerunt, sicut est justa, nec legitima provocatione suspensa, devotioni vestræ ad exemplar fœl. record. Clem. PP. prædecessoris nostri authentica Apostolica confirmamus, & præsentis scripti patrocinio communimus. Nulli ergo hominum, &c. Datum Laterani 3. nonas Decembris Pontificatus nostri anno 12 **.

     La Bulle dont il est fait mention en cette derniere est du Pape Clement aussi III. laquelle fut donnée dans le même Palais de Latran, l’an 4. de son Pontificat, le 23. jour de Janvier, & par consequent peu avant la mort de ce Souverain Pontife. Je l’obmets par ce qu’elle est de même teneur.

     Quelques années aprés il survint encore un autre differend entre les Chanoines de ces deux Eglises. Ceux de Nôtre Dame pretendoient que ceux de sainte Croix, étaient obligez d’ancienneté,   d’aller certains jours en Procession à leur Eglise; ce que ceux-cy refusoient de faire. Les premiers eurent recours au Pape Alexandre IV. qui par son Bref du troisiéme jour d’Octobre de l’an 1257. delegua le Sous-Chantre de l’Eglise de Chartres, pour connaître de ce differend, & le terminer avec justice, sans defferer à aucun appel, avec pouvoir de contraindre par censures Ecclesiastiques
les parties à executer son jugement. Ce Bref est de la teneur suivante.

     Alexander Episcopus servus servorum Dei dilecto filio Succentorii [sic] Carnotensi salutem, & Apostolicam benedictionem dilecti filii Cantor, & Capitulum sanctæ Mariæ de Stampis suam ad nos quærimoniam destinarunt, quod cùm Decanus, & Capitulum sanctæ Crucis ejusdem loci, Senonensis Diœcesis ad ipsam Ecclesiam sanctæ Mariæ cum proceßione, certis diebus accedere teneantur, iidem id efficere indebitè contradicunt. Ideò discretioni tuæ per Apostolica dicta mandavimus, quatinùs partibus convocatis, audias causam, & appellatione remota debito fine decidas, faciens quod decreveris per censuram Ecclesiasticam firmiter observari. Testes autem qui fuerint nominati, si se gratia, odio vel timore subtraxerint, censura simili, appellatione cessante, compellas veritati testimonium perhihere. Datum Viterbii [sic] V. nonas Octobris Pont. nostri an. III
***.

     Le jugement que ce delegué rendit n’est point venu à ma connoissance: neanmoins il est probable qu’il ordonna ce qui s’est depuis observé, & que l’on observe encore presentement: Sçavoir, que les Chanoines de sainte Croix vont processionellement se rendre à Nôtre Dame pour assister avec le Clergé de cette Eglise, aux processions du Dimanche des Rameaux, du jour de saint Marc, & des trois jours des Rogations. [p.392]
 

     Le College de l’Eglise de sainte Croix, est composé de deux dignitez, de dix-neuf Chanoines, & de dix Chapelains. Les dignitez sont electives du corps des Chanoines; & les Prebendes Canoniales sont à la collation, & entiere disposition de l’Archevêque de Sens, au nombre de dix-neuf seulement, comme j’ay dit; à cause que deux des vingt & un qui étoient en cette Eglise ont esté affectées à perpetuité, l’une à l’Oeuvre & Fabrique de l’Eglise, & l’autre à la nourriture, & entretien de deux enfans de Chœur.

Bulle de Luce III  
Bulle de Luce III
Bulle de Célestin III (1191-1198)

Armes deCélestin III
Armes de Célestin III
Armes de Célestin III (1191-1198)

Armes d'Innocent III
Armes d'Innocent III
Armes d’Innocent III (1198-1216)

Bulle d'Alexandre IV
Armes d'Innocent III  
Bulle et Armes d’Alexandre IV (1254-1261)
     * Dont traduction en Annexe 10. ** Dont traduction en Annexe 11. *** Dont traduction en Annexe 13.
     La premiere de ces dignitez porte la qualité de Doyen. Ce titre a esté attribué aux Chefs de plusieurs compagnies Collegiales, encore qu’elles soient composées de plus de dix personnes, en memoire de ce que saint Augustin a remarqué au livre des mœurs de l’Eglise, de sa premiere police, qu’à sa naissance, lorsqu’il y avoit plusieurs Moines enfermez dans un même Monastere, on les partageoit en dixaines, dont le chef étoit nommé Dixenier, ou Doyen: ce qui avoit été originellement pris, & imité sur ce que Moïse fit, par le conseil de son beau pere Jethro, lorsque pour gouverner plus commodement, le peuple que Dieu avoit soûmis à sa conduite, il proposa des Dixeniers, des Cinquanteniers, & des Centeniers*.

     La seconde dignité porte le titre de Chantre. J’ay cy-devant parlé de son Office en traitant de celuy de Nôtre Dame.


     Les biens de ce Chapitre sont de deux especes. Les uns sont propres des Chanoines & sont distribuez par le grand Boursier pour le gros: & les autres sont communs aux Chanoines, & aux Chapelains, & sont distribuez journellement par le petit Boursier. Les deux dignitez prennent le double d’un Chanoine, tant au gros qu’à la Communauté ou aux distributions. Et outre cela le Chantre prend par preciput sur la grande bourse, quatre septiers de bled fourment qui luy sont specialement affectez à cause de la residance actuelle à laquelle il s’est obligé pour assister toujours à l’office Canonial.
    * Exod. 18, 25.



     L’ancien usage de cette Eglise portoit que chaque Chanoine, pour gaigner son gros, étoit obligé de resider acuellement pendant six mois. Cet usage a duré jusques à l’an 1331. que sur la remontrance que le Doyen, & le Chapitre firent à l’Archevêque de Sens, qu’à cause du grand nombre de personnes qui residoient actuellement au Chœur, les distributions étoient si modiques, que les Vicaires, ou autres Officiers n’en retiroient pas suffisamment [p.393] pour vivre; ce qui les obligeait d’abandonner le service de leur Eglise; le même Archevêque ordonna que les stages ne seroient à l’avenir que de trois mois; tellement que chaque Chanoine residant actuellement pendant trois mois de l’année gaigneroit auant qu’il gaignoit auparavant en residant actuellemem pendant six
mois. Ce reglement fut fait à Estampes, le XIX. jour d’Aoust MCCCXXXI. comme il suit.

     Universis præsentes litteras inspecturis, Guilllelmus miseratione divina Archiepiscopus Senonensis, æternam in Domino salutem. Quia humili petitione monstrarunt vestri dilecti in Domino filii Decanus, & Capitulum Ecclesiæ sanctæ Crucis Stampensis nostræ Diœcesis, quòd in suis faciendis stagiis pro suis Præbendis dictæ Ecclesiæ, anno quolibet, antequam præbendarum ipsarum fructus grossos percipiant, ipsos per sexmestre in ipsa Ecclesia oportet personaliter residere: & quòd, propter tenuitatem, & modicitatem facutatum, & reddituum dictæ Ecclesiæ, Clerici, Vicarii, & Servitores alii dictæ Ecclesiæ non Canonici, circa divina Officia jugiter permanentes, & onus servitii eiusdem Ecclesiæ die nocteque sedulo supportantes, ob quantitatem Canonicorum, & numeri eorum magnitudinem, in ipsa existentium Ecclesia, in faciendis stagiis memoratis, ex perceptione distributionum quotidianarum, ipsis distributionibus licet exiguis, in tot divisis partibus, non valent aliquatenùs sustentari, propter quod ipsos sæpius adjecta Ecclesia, pro sui victus quærendis aliundè necessariis, oportet retrocedere: & sic posset dicta Ecclesia à suis debitis officiis, futuris temporibus defraudari, & carere servitoribus ordinatis, si per tam longum temporis spatium, Canonicos in suis stagiis faciendos, anno quolibet, in dicta Ecclesia oporteret inposterum residere. Nobis itaque supplicantes ut super restrinctione & abreviatione temporis stagiorum hujusmodi pro communi, & evidenti utilitate supradicta, quod in hoc esse conspiciebant, proüt communiter asserebant, ipsi Ecclesiæ; authoritate nostra ordinaria providere de competenti remedio curaremus. Nos igitur cupientes, proüt ex nostro Pastorali tenemur officio, nè dùm illius Ecclesiæ, sed etiam omnium pacem, & quietem perquirere: & ad ea quæ ad augmentationem divini cultus pertinent, paternæ sollicitudinis aures erigere, & opem conferre felicem, nè in aliquo, quod absit, nostris temporibus minuatur, sed sub nostræ protectionis præsidio, cum Dei adjutorio potiùs augeatur. Notum facimus universis quod dictorum Decani & capituli supplicatione diligenter attenta, pensata super hoc dictæ sanctæ Crucis Ecclesiæ utilitate communi, diligentique informatione priùs super præmißis habita, cum deliberatione solerti, ipsorum [p.394] petitioni tanquàm consonæ rationi, annuimus benignè, tempus stagiorum hujusmodi faciendorum de cætero in modùm qui sequitur, moderantes. Videlicèt quòd quilibet dictæ Ecclesiæ Canonicus Præbendatus, pro suis lucrandis großis fructibus, per tres menses tantùm in faciendo stagio suo, anno quolibet, in dicta sanctæ Crucis Ecclesia personaliter residebit: & dictorum trium mensium facto stagio fructus suos grossos percipiet, ac si per sexmestre ut solitum erat, in ipso Ecclesia personaliter; & continuè perstitisset: Volentes moderationem, ordinationem, & constitutionem stagiorum de cætero faciendorum hujusmodi, per nos ad requisitionem dictorum Decani, & Capituli, pro utilitate dictæ Ecclesiæ factas, & habitas, ut prædicetur futuris temporibus ab omnibus, quorum interest, nostri præsentis interpositione decreti firmiter observari: non obstantibus constitutione, ordinatione, aut statutis aliquibus in contrarium editis super stagiis hujusmodi faciendis, juramento, vel alia quavis præedecessorum auctoritate vallatis. In cujus rei testimonium ad perpetuam rei memoriam præsentes litteras sigilli nostri fecimus appensione muniri. Datum, & actum apud Stampas, decima nona die mensis Augusti, anno Domini MCCCXXXI.

Blason de Guillaume de Brosse
Archevêque de Sens (1331-1338)



     * Dont traduction en Annexe 15.
     Ce stage de trois mois a été pratiqué en sorte, que chaque Chanoine, pour gaigner son gros la premiere année de son instalation, était obligé d’assister pendant les trois mois, à toutes les Heures Canoniales du jour: Mais les années suivantes il n’étoit obligé que d’assister chaque jour, à une seulement.

     Les Chapellenies sont à la collation du Chapitre. Il y en a dix, qui sont érigées sous l’invocation.  La premiere de Nôtre Dame de Pitié, premiere fondation. La deuxiéme une autre de Nôtre Dame, qui est au Chœur. La troisiéme de saint Thibault, Abbé. La quatriéme de saint Eloy, Evéque de Noyon. La cinquiéme de sainte Marie Magdelaine. La sixiéme de saint Nicolas, Evêque de Mirrhe. La septiéme de saint Estienne, premier Martyr. La huitiéme de saint Louis Rov de France. La neuviéme de saint Denis Areopagite. Et la dixiéme de saint Jean l’Evangeliste. L’on en ajoûte une onziéme a la collation du Chapitre, sous l’invocation de saint Jean Baptiste qui est fondée dans l’Eglise de saint Basile.

Blason de Sainte-Croix selon Léon Marquis (1881)
     On infere avec raison que l’Eglise & le College de sainte Croix n’est pas de fondation Roiale de ce que les Prebendes sont à l’entiere disposition de l’Archevêque Diocesain. Joint que suivant la remarque que fait Choppin, au livre premier de sa Police Ecclesiastique: il ne suffit pas, afin que le Roy s’attribuë la collation [p.395] ou nomination aux Benefices d’une Eglise, qu’il ait fait consacrer  au culte du vray Dieu, des edifices qui luy avoient déja été dediez sous un culte illicite; à cause que ces edifices avoient déjà été en quelque façon, mis hors du commerce des hommes par la destination des fondateurs*. D’ailleurs Rigord en la vie du Roy Philippe Auguste remarque que les habitans d’Estampes sont les fondateurs des Prebendes Canoniales de l’Eglise de sainte Croix de leur ville, j’ay cy-devant rapporté le passage latin, & l’on ne voit point que cette Eglise possede aucuns biens, qui luy aient été donnez par ce Roy. On trouve seulement une confirmation de la donation, avec l’amortissement d’une maison, qu’un nommé Robert avoit donnée, en pure aumône, à ces Chanoines, auquel le Roy l’avoit auparavant donnée, & qui faisoit une partie des biens d’un nommé Moïse, Juif, pour tenir aux mêmes charges, & conditions que Roger l’avoit euë, comme il appert par le titre suivant.


     * Haud proptereà Regis nostri ex Judaicis criminibus in fiscum suum redegere publicas eorum [p.395] 
ædes qualicumque jam devotas religioni, quasi indè rei confiscatæ donatores in Ecclesiam sibi ipsi quæsierint Patronatum, sed quia priori Dominorum destinatione exempti fuerant fundi mortalium commercio, hoc denique restabat, u ab illicito, & adulterino sacrorum cultu ad licitum justumque transferantur. Choppin lib. I. Pol. Eccles. p. 136. n. 21.
     Philippus Dei gratia Francorum Rex, Noverint universi ad quos litteræ istæ pervenerint, quod Magister Rogerus domum quamdam, quam ei apud Stampas dedimus, quæ fuerat Mosse Judæi, ob remedium animarum parentum tàm nostrorum quàm suorum, dedit in eleemosinam Clericis sanctæ Crucis Stampensis, eundem censum reddendo, ad quem reddendum Magister Rogerus antea nobis tenebatur. Nos autem eandem domum eis habendam conceßimus sub ea libertate quam continet Charta, quam super eadem domo Magistro Rogero donavimus. Quod ut ratum in posterum, & inconvulsum permaneat præsentem Chartam sigilli nostri authoritate confirmamus. Actum apud Fontemblaudi, anno ab Incarnat. Domini MCLXXXVII. mense Novembri *.
     * Dont traduction en Annexe 5.
     Il y a bien de la probabilité que la place de cette maison a été enfermée dans le corps de l’Eglise, & que c’est pour cela que le Chapitre de sainte Croix paye tous les ans, au domaine d’Estampes trente cinq sols tournois de censive sur le corps de l’Eglise.

     Comme nous ne voyons point de particulier fondateur de ce College, nous devons croire qu’il s’est comme fondé de soy-même: & que les premiers qui l’ont composé ont acquis les biens qu’il possede aujourd’huy des aumônes faites journellement par des particuliers habitans d’Estampes, pour sa fondation & son augmentation, comme on le peut inferer du passage de Rigord cy-devant rapporté: & de leurs épargnes; & que quelques-uns y ont aussi contribué de leur patrimoine. Les premiers de ce Chapitre se sont [p.396] particulierement appliquez à retirer, & à acquerir de divers Gentils-hommes, & autres personnes Laïques, des dixmes qu’ils possedoient en divers lieux, comme d’injustes detempteurs, (s’il est permis de le dire ainsi,) étant des biens destinez de leur premiere origine pour la nourriture des personnes Ecclesiastiques. Les executeurs du testament de feu Barthelemy d’Emarville Chevalier, avoient vendu au Chapitre de l’Eglise Metropolitaine de Sens, celles qu’il avoit possedées à Emarville, pour en emploier le prix au paiement des legs qu’il avoit faits. Mais les Chanoines de cette Eglise considerans que ce qu’ils avoient acquis à Emarville était plus à la bienseance, & seroit plus utile aux Chanoines de sainte Croix d’Estampes, qui souhaitoient de s’en accommoder avec eux, à cause de la proximité: & que d’ailleurs ils trouvaient des biens immeubles à acheter plus proches de la ville de Sens, qui leur seraient aussi de plus grand profit: avant que d’avoir fait approuver par l’Archevêque l’acquisition qu’ils avaient faite, ils cederent leur droit au Chapitre de sainte Croix d’Estampes, comme nous l’apprend le titre suivant de Gilon Archevéque de Sens, par lequel il ratifie ce que ces deux Chapitres avoient fait ensemble pour le bien de leurs Eglises.

     Gilo Dei gratia Senonensis, Archiepiscopus [sic] universis præsentes litteras inspecturis. Noverint universi nos litteras dilectorum filiorum Decani, & Capituli Senomensis inspexisse sub hac forma. Omnibus præsentes litteras inspecturis, nos Decanus, & universitas Capituli Senonensis salutem in Domino, notum facimus quod cum emmissemus [sic] ab executoribus defuncti Bartholomæi Militis, decimam, seu fructus decimæ, totam territorii præfati defuncti apud Emervillas, ita scilicet numerandam à nobis; quod de quibuslibet duodecim gerbis bladi, unam, quam maluerit numerator ex parte nostra ibidem institutus: & de quibus libet acervis fabarum, pisonum, veciarum, seu quorumcumque leguminum, unum quem maluerit, percipiemus: Hoc adjuncto quod antequam bladum vel legumen removeatur à campis, numerator prædictus quæratur ab illis, qui de cultura dicti territorii se intromittent, in loco qui deputabitur ad hoc, per illos quorum intererit, infra Parrochiam de Audevilla: qui si non inventus fuerit, aliquis de domo, ubi numerator manebit, in qua si nullus inventus fuerit, vel etiam si numerator decimæ venire noluerit, vel non potuerit, Dominus territorii, vel servientes ejus potuerunt ducere bladum, vel legumen; sed decimam dimittent bona fide: si verò præfatus numerator, servientes suspectos habuerit quod minùs legitimè decimam [p.397] dimiserint, vel ipsum, ut dictum est quæsierint, ipsi per fidem, vel per juramentum numeratorem certificabunt quòd ipsum (ut dictum est) quæsierint, & quod decimam legitimè dimiserint. Cum etiam præter hoc ab ejusdem executoribus emissemus decem arpenta terrarum in eodem territorio sitarum; nos considerantes quod decimæ & terræ prædictæ propinquiores & magis utiles fore debebant Ecclesiæ sanctis Crucis Stampensis: & posseßiones alias invenimus venales magis utiles Ecclesiæ nostræ, & nobis propinquiores, & etiam utriusque Ecclesiæ utilitatem pensantes, maximè cum nondùm jus spirituale prædictæ decimæ, per Dominum Archiepiscopum Senonensem, in cujus diœcesi sita est, fuissemus assecuti, conceßimus, & unanimiter volumus quòd Decanus, & Capitulum sanctæ Crucis Stampensis prædictas decimas, & terras habeant quietè & pacificè in perpetuum possidendas ab eis modo prædicto. Promittentes quòd de cætero nihil reclamabimus aliqua ratione, imò prædicta omnia, quotiescumque opus fuerit, prædictæ Ecclesiæ sanctæ Crucis garantisabimus debitè contra omnia. Promittimus etiam omnia damna & perdita eidem Ecclesiæ restaurare, quæ pro defectu garantiziæ contingeret sustinere. In cujus rei firmitatem & testimonium præsentem scripturam sigilli nostri munimine duximus roborandam. Datum anno Domini MCCXLVIII Mense Septembri. Nos autem considerentes statum utriusque Ecclesiæ, utilitatem ipsarum Ecclesiarum evidentibus rationibus pensantes: malentes jus prædictæ decimæ aßignari Ecclesiæ sanctæ Crucis Stampensis propter illas rationes, quàm Ecclesiæ Senonensis, quæ nondum per nos illud fuerat assequuta, prout in prædictis litteris vidimus contineri, quod per dictum Decanum & Capitulum Senonense factum est de præmißis, ratum ac firmum habentes, & prædictam decimam dictæ Ecclesiæ sanctæ Crucis confirmantes, præsentes litteras ad petitionem dictorum Decani & capituli Senonensis sigilli nostri munimine ducimus roborandas. Datum anno & mense prædictis *.

     Ce titre sert à faire connoître comme les dixmes ne pouvoient passer d’une main Laïque à quelque Eglise, que par l’aveu de l’Evéque, suivant l’ordonnance du Concile de Latran celebré l’an 1180. sous le Pape Alexandre III. Je passe sous silence les acquisitions que les mêmes Chanoines firent en divers autres temps, avec de pareilles solemnitez, des dixmes de Villiers en Beausse, ou Bouville, Angerville la Gaste, Retreville, Ormeville, grand & petit Breslu Paroisse de Baudreville, Autruy, Boissy le Girard, Besonville Paroisse de Morville, & autres.



     Marguerite d’Artois femme de Loüis d’Evreux premier du [p.398] nom, est l’unique Princesse qui a fondé en cette Eglise son anniversaire, pour laquelle elle a legué seulement trente sols tournois de rente annuelle & perpetuelle, que Loüis son mary aassigna sur sa Prevoté d’Estampes par le titre suivant.

     Nos Ludovicus Regis Franciæ Filius, Comes Ebroïcensis: Notum facimus universis præsentes litteras inspecturis, quod cum claræ memoriæ Margarita quondam carißima consors nostra, in suo testamento, seu ultima voluntate legaverit inter alia, Eclesiæ sanctæ Crucis Stampensis Triginta solidos turon. annui & perpetui redditus pro suo anniversario singulis annis, in eadem Ecclesia celebrando: Nos ejus in hac parte desiderium salubriter implere volentes, dictos trigintas solidos turon. redditus præfatæ Ecclesiæ, ratione prædicto, tenore præsentium aßidemus & aßignamus super Præposituram nostram Stampensem, ac nomine aßisiæ & aßignationis ex nunc in perpetuum damus & concedimus, super dictos redditus nostros percipiendos, & sibi solvendos annis singulis in posterum, ad opus anniversarii prædicti, die festivitatis omnium Sanctorum Rogantes Charißimum Dominum nostrum Regem, ut prædictam nostram aßignationem approbare & confirmare dignetur: & ad hoc nos, & hæredes, & successores nostros, & dictos redditus nostros, & alia bona nostra Ecclesiæ prædictæ specialiter, & in perpetuum obligamus. In cujus rei testimonium nostrum præsentibus fecimus apponi sigillum. Actum Parisius, die Mercurii post festum sancti Petri ad vincula, anno Domini MCCCXI.

     Le Roy Philippe le Bel ratifia l’assiete de ces trente sols que son frere Loüis avoit faite sur le domaine d’Estampes, par Lettres patentes données dans son Château de saint Oüen les saint Denis, la même année.

Blason des Cornu



Blason du chapitre métropolitain de Sens
     * Dont traduction en Annexe 12.

Marguerite d'Artois

     * Dont traduction en Annexe 14.
     La censive que les Chanoines de sainte Croix ont euë autrefois à Aubterre, Hameau de la Paroisse de Challo saint Mard, étoit une acquisition que leurs predecesseurs firent l’an 1243. au mois d’Avril, d’Emery d’Oinvile Escuyer, fils de Messire Guillaume, Chevalier. Le Roy saint Loüis la leur amortit la même année: & quelques années aprés, le sieur de Boutervillier, du fief duquel elle étoit mouvante, en en fit de même. Et pour la Mairie qu’ils avoient au méme lieu, ils l’achepterent de Jean de Laon demeurant à Estampes, par Contract passé sous le Seel de la Prevôté d’Estampes, le vendredy devant les Brandons l’an 1321. Ils ont depuis cedé l’une & l’autre à Gedeon des Mazis Chevalier Seigneur de Tronchay, à les tenir d’eux à foy & hommage, par [p.399] Contract passé devant Pierre Jutet Notaire Roial à Estampes le dix-huitiéme jour de Mars 1616.

   
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CHAPITRE SUIVANT
ANNEXE 1
Rigord (qui rédige sa vie de Philippe II Auguste entre 1196 et 1208)

Texte latin donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Facta autem infidelium Judeorum ejectione, & eorumdem per universum orbem dispersione, Philippus Rex semper Augustus, non immemor fratrum suorum, an. Incarn. 1183. ætatis ipsius XVIII. incœpto, opus glorosiè incœptum Deo disponente, gloriosiùs consummavit. Nam omnes Sinagogæ Judæorum, quæ scilicet scholæ ab ipsis vocantur, ubi Judæi sub nomine fictæ religionis, causa orationis quotidiè simulatè conveniebant, priùs mundari jußit, & citra voluntatem omnium Principum easdem Sinagogas, Ecclesias Deo dicari fecit, & ad honorem Domini nostri Jesus Christi, & Beatæ genitricis Virginis Mariæ in eisdem Altaria consecrari præcepit. Hujus ad exemplum Aurelianenses Cives in Ecclesia sua, quæ Aurelianis fuerat Sinagoga, Præbendas [p.380] perpetuò instituerunt, ubi Clerici ordinati die ac nocte divina celebrant Officia: similiter in Ecclesia Stampensi, quæ fuerat Sinagoga factum fuisse vidimus.
     Et une fois opérée l’expulsion des infidèles juifs et leur dispersion par toute la terre, le roi Philippe toujours Auguste, toujours soucieux de ses frères, au commencement de l’année 1183 et de ses dix-huit ans, à qui Dieu inspirait la tâche qu’il avait glorieusement commencée, l’acheva plus glorieusement encore. Toutes les synagogues des Juifs en effet, auxquelles ils donnaient le nom d’écoles, et où les Juifs, sous un faux prétexte religieux, faisaient mine de se réunir tous les jours pour prier, il ordonna tout d’abord qu’elles soient purifiées. Puis, sans prendre l’avis de tous les Grands, il fit consacrer à Dieu les dites synagogues en temps qu’églises, et ordonna qu’on y consacre des autels en l’honneur de notre seigneur Jésus Christ et de la bienheureuse mère de Dieu la Vierge Marie. A cet exemple les citoyens d’Orléans, dans celle de leur églises qui avait été la synagogue d’Orléans, instituèrent à perpétuité des prébendes où des clercs ordonnés célèbrent nuit et jour des offices. Nous avons constaté qu’il a été fait de même dans l’église d’Étampes qui avait été une synagogue.
 
ANNEXE 2
Charte de Philippe II Auguste (Fontainebleau, 1183)


Texte donné par Fleureau (1683) [p.380]
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Philippus Dei gratia Francorum Rex:
     Philippe par la grâce de Dieu roi des Francs.
     Noverint universi præsentes pariter, & futuri, quoniam nos Judæis à terra nostra fugatis, Sinagogas eorum in Ecclesias converti præcepimus:
     Sachent tous, présents et à venir que, après avoir chassé les juifs de notre territoire, nous avons ordonné que leurs synagogues soient transformées en églises.
     unde, & Sinagogam Judæorum Stampensium intuitu Dei, & ob remedium animæ nostræ, & Patris nostri bonæ memoriæ Ludovici Regis, Clericis Stampensibus conceßimus ad faciendas ibi horas Canonicas, & ad ibidem Deo famulandum, & canonicè vivendum: & in eadem Ecclesia Decanum instituere.
     C’est pourquoi, par égard pour Dieu et pour le salut de notre âme et de celle de notre père de bonne mémoire le roi Louis, nous avons aussi concédé à des clercs d’Étampes la synagogue des juifs étampois  pour qu’ils y célèbrent les heures canoniques, qu’ils y servent Dieu, qu’ils y vivent d’une manière conforme aux canons, et instituer [sic] dans la dite église un doyen.
     Undè, & beneficia in illam collata Ecclesiam, & proceßu temporis justè conferenda concedimus: & protegenda manu capimus.
     C’est pourquoi nous avons autorisé les bénéfices écclesiastiques qui ont été attribués dans la dite église, et les avons pris sous la protection de notre main.
     Quæ omnia ut inposterum rata & illibata permaneant, præsentem paginam sigilli nostri auctoritate, ac regii nominis charactere inferiùs annotato præcepimus confirmari.
     Et pour que tout cela subsiste à l’avenir bien établi et sans altération nous avons ordonné que le présent acte soit certifié par l’autorité de notre sceau et par l’annotaion ci-dessous du monogramme du nom royal.
     Actum apud Fontemblaudi, anno Incarn.Verbi MCLXXXIII. an. V. regni nostri, Astantibus in Palatio nostro quorum nomina supposita sunt, & sign. Comitis Theobaldi Dapiferi nonostri [sic]. Guidonis Buticularii. Marci Camerarii. Matthæi Constabularii.
     Passé à Fontainebleau l’an de l’incarnation du Verbe 1183 et la cinquième année de notre règne, alors qu’étaient présents dans notre palais ceux dont ont été portés ci-dessous les marques et les signes: de notre sénechal le comte Thibaud, du bouteiller Guy, du chambrier Marc, du connétable Matthieu.
   
ANNEXE 3
Bulle du pape Luce III (26 juillet 1184 ou 1185)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Lucius Episcopus servus servorum Dei: Dilectis filiis Decano & Canonicis Sanctæ-Crucis de Stampis, salutem & Apostolicam benedictionem.
     Luce évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils le doyen et les chanoines de Sainte-Croix d’Étampes, salut et bénédiction apostolique.
     Loca divinis cultibus mancipata, & quæ post Judaïce perfidiæ cæcitatem lumen gratiæ sub christianæ fidei titulo perceperunt Apostolicis sunt munienda præsidiis, & perpetuo munere donanda libertatis; cum constet eos jam non esse filios ancillæ sed liberæ, qui elegerint ibi, in libertate Spiritus Domino deservire,
     Les établissements consacrés aux cultes religieux qui ont échappé à l’aveuglement de la mauvaise foi judaïque et reçu la lumière de la grâce sous l’espèce de la foi chrétienne, doivent être munies de protections et dotées à perpétuité d’une franchise, vu que ce ne sont plus, d’évidence, les fils de la femme serve, mais ceux de la femme libre qui ont choisi d’y servir le Seigneur dans la liberté de l’Esprit.
     quapropter Dilecti in Domino filii prædictam Ecclesiam vestram, quam charißimus in Christo Filius noster Philippus Illustris Francorum rex, de assensu venerabilis fratris nostri G. Senonensis Archiepiscopi in Sinagoga de qua Judæos ejecerat, in honorem victoriosißimæ Crucis ædificari constituit, cum omnibus quæ in præsentiarum justè & pacificè poßidet, aut in futurum, præstante Domino, rationabiliter poterit adipisci, sub Beati [p.382] Petri ac nostra protectione suscipimus, & præsentis scripti patrocinio communimus:
     C’est pourquoi, très chers fils dans le Seigneur, nous prenons sous la garde de saint Pierre et la nôtre et nous munissons du secours de la présente charte votre communauté ecclésiastique, que notre très cher fils dans le Seigneur Philippe, illustre roi des Francs, avec l’assentiment de notre vénérable frère l’archevêque de Sens Guy a décidé d’instituer en l’honneur de la très victorieuse Croix dans la synagogue dont il avait chassé les juifs, avec tous les biens qu’elle détient présentement à juste titre et sans contestation ou qu’elle pourra acquérir raisonnablement à l’avenir avec l’aide de Dieu.
     statuentes ut Clerici, qui in circumpositis Ecclesiis, sicut nihil in loco ipso, Judæis possessoribus capiebant; ita deinceps Ecclesiæ inibi constitutæ conditionem aliquam vel gravamen, in libertatis præjudicium, non imponant: ne deterior efficiatur status Ecclesiæ, si quæ fuerat, Judæis inhabitantibus libera, sub observantia fiat Christianæ libertatis ancilla.
     Nous décrétons ceci. Les clercs des communautés ecclésiastiques alentour ne percevaient rien dans cet établissement tant que des juifs en étaient possesseurs. De même, à l’avenir, qu’ils n’imposent à la communauté ecclésiastique qui s’y trouve aucune redevance ou charge au détriment de sa franchise, afin de ne pas rendre pire la condition d’une église, comme il arriverait si l’une qui avait été libre quand elle était occupée par des juifs devenait serve une fois sous l’observance de la liberté chrétienne.
     Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat hanc paginam nostræ protectionis infringere, vel ei, ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attentare præsumpserit, indignationem Omnipotentis Dei & Beatorum Petri & Pauli Apostolorum ejus se noverit incursurum.
     Nous décrétons donc qu’il ne sera loisible à personne d’enfreindre cette charte établissant notre protection, ni d’avoir l’audace et la témérité de s’y opposer. Et si quelqu’un osait s’y essayer, qu’il sache qu’il encourrait le courroux de Dieu tout-puissant et de ses apôtres saint Pierre et saint Paul.
     Datum Veronæ VII. Kal. Augusti.
     Donné à Vérone le 7 des calendes d’août [26 juillet].
   
ANNEXE 4
Bulle du pape Luce III (un 8 août 1184 ou 1185)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Lucius Episcopus servus servorum Dei: Dilectis filiis Decano & Canonicis sanctæ Crucis Stamparum, salutem & Apostolicam benedictionem.
     Luce évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils le doyen et les chanoines de Sainte-Croix d’Étampes, salut et bénédiction apostolique.
     Cum per mutationem dexteræ Excelsi de Sinagoga Judaica facta sit Ecclesia vestra: & domus orationis ibi surrexerit, ubi paulo ante Judæorum impius cultus servabatur. Officio susceptæ administrationis inducimur profectibus vestris & commodis libenter intendere, & petitionibus [p.383] vestris effectum tàm facilem quàm debitum indulgere.
     Par un changement de la droite du Très-Haut [Psaume 77 (76), 11] une synagogue s’est transformée en votre communauté ecclésiastique, et une maison de prière [Matthieu 21, 13] s’est dressée là où peu auparavant était observé le culte impie des juifs. Le ministère qui nous a été confié nous oblige à veiller de bon cœur à vos progrès et à votre commodité, et à donner à vos requêtes une suite d’autant plus favorable qu’elle s’impose à nous.
     Quapropter ut Magistrum Scholarum unum in musica, & alium in aliis disciplinis sine contradictione qualibet habeatis, auctoritate vobis Apostolica indulgemus,
     C’est pourquoi nous vous autorisons de par notre autorité apostolique à avoir, sans que personne puisse s’y opposer, un maître d’école pour la musique et un autre pour les autres disciplines.
     statuentes ut de novalibus vestris, & animalium nutrimentis nullus à vobis decimas extorquere præsumat. Prohibemus insuper ne de posseßionibus vestris decimæ à Laïcis exigantur,
     Nous décrétons que personne ne pourra vous extorquer de dîmes des terres que vous défricherez, ni de votre fourrage. Nous interdisons en outre qu’aucun laïque ne lève de dîme sur vos biens.
     ad hæc, præsentium auctoritate decernimus, ne quis in ipsam Ecclesiam interdicti, vel in Canonicos ejus excommunicationis aut suspensionis sententiam absque manifesta & rationabili causa promulget. Cum autem generale interdictum terræ fuerit, liceat vobis, clausis januis, expulsis excommunicatis & interdictis, non pulsatis Campanis, sumissa voce divina Officia celebrare.
     De plus nous décrétons par l’autorité de la présente charte que personne ne pourra promulguer de sentence d’interdit contre la dite communauté ecclésiastique, ni de sentence d’excommunication ou de suspension contre ses chanoines sans raison évidente et raisonnable. Et, s’il y avait un interdit général frappant la région, qu’il vous sera loisible de célébrer les offices divins à voix basse, une fois les portes fermées et une fois exclus ceux qui auraient été excommuniés ou interdits, sans faire sonner de cloche.
     Decernimus ergo ut nulli omninò hominum liceat Ecclesiam vestram temerè perturbare, vel ejus possessiones auferre, ablatas retinere, seu hanc paginam nostræ constitutionis & prohibitionis infringere, vel ei, ausu temerario contraire.
     Nous avons donc décrété qu’il ne sera loisible à personne d’oser troubler votre communauté ecclésiastique, ni lui enlever ses biens, ni les détenir une fois après cela, ni d’enfreindre la présente charte de constitution et d’interdiction, ni d’avoir l’audace et la témérité de s’y opposer.
     Si quis autem hoc attentare præsumpserit, indignationem Omnipotentis Dei, & Beatorum Petri & Pauli Apostolorum, ejus [sic] se noverit incursurum.
     Si quelqu’un osait s’y essayer, qu’il sache qu’il encourrait le courroux de Dieu tout-puissant et de ses apôtres saint Pierre et saint Paul.
     Datum Veronæ sexto Idus Augusti.
     Donné à Vérone le 6 des ides d’août [8 août].
   
ANNEXE 5
Charte de Philippe II Auguste (Fontainebleau, novembre 1187)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Philippus Dei gratia Francorum Rex,
     Philippe, par la grâce de Dieu roi des Francs.
     Noverint universi ad quos litteræ istæ pervenerint, quod Magister Rogerus domum quamdam, quam ei apud Stampas dedimus, quæ fuerat Mosse Judæi, ob remedium animarum parentum tàm nostrorum quàm suorum, dedit in eleemosinam Clericis sanctæ Crucis Stampensis, eundem censum reddendo, ad quem reddendum Magister Rogerus antea nobis tenebatur.
     Que tous ceux à qui parviendra le présent acte sachent ceci. Maître Roger, pour le salut de l’âme tant de nos parents que des siens, a donné en pure aumône aux clercs de Sainte-Croix d’Étampes une maison que nous lui avions donnée à Étampes et qui avait appartenu au juif Moïse, sous réserve de régler le même cens que maître Roger était tenu de nous régler avant cela. 
     Nos autem eandem domum eis habendam conceßimus sub ea libertate quam continet Charta, quam super eadem domo Magistro Rogero donavimus.
    Quant à nous nous les autorisons à détenir la dite maison avec la même franchise qui est détaillée par la charte que nous avons accordée à maître Roger au sujet de la dite maison.
     Quod ut ratum in posterum, & inconvulsum permaneat præsentem Chartam sigilli nostri authoritate confirmamus.
     Et pour que cela demeure établi et sans conteste nous avons fait certifier la présente charte par l’autorité de notre sceau.
    Actum apud Fontemblaudi, anno ab Incarnat. Domini MCLXXXVII. mense Novembri.
     Fait à Fontainebleau l’an de l’incanation du Seigneur 1187 au mois de novembre.
   
ANNEXE 6
Charte de Philippe II Auguste (Fontainebleau, 1189)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     In nomine sanctæ & individuæ Trinitatis, amen. Philippus Dei gratia Francorum Rex,
     An nom de la sainte et indivise Trinité, amen. Philippe, par la grâce de Dieu roi des Francs.
     quoniam ad officium nostrum pertinet ut ea quæ contentiosè aguntur ad pacis virtutem reducamus: & justitiæ est, cujus fautores sumus, unicuique quod suum est reddere:
     Il relève de notre charge de ramener sous la puissance de la paix les situations qui tournent au conflit, et c’est le fait de la justice, dont nous sommes les défenseurs, que de rendre à chacun ce qui lui est dû.
     idcircò contentionem quæ erat inter Canonicos Beatæ Mariæ Stamparum, quæ nullò mediante nos respicit, & plenißimo jure nostra est; & inter Clericos Ecclesiæ sanctæ Crucis, intra limites prædictæ Ecclesiæ minùs rationabiliter fundatæ, sapientum virorum consilio, Episcopi videlicet, Decani, Cantoris, Cancellarii Parisiensium hoc modo terminare decrevimus, prudenti habita deliberatione
     Or un différent existait entre d’une part les chanoines de Notre-Dame d’Étampes, qui relève de notre personne sans intermédiaire et qui nous appartient de plein droit, et d’autre part les clercs de la communauté ecclésiastique de Sainte-Croix qui a été fondée d’une manière peu logique dans les limites de la susdite communauté ecclésiastique [de Notre-Dame].  De l’avis donc d’hommes sages, à savoir des évêque, doyen, chantre et chancelier de Paris, nous avons décidé de la régler de la manière suivante, après mûre délibération.
     Ecclesiam sanctæ Crucis intra terminos baptismalis Ecclesiæ nostræ Beatæ Mariæ videlicet, Odoni dilecto & familiari Clerico nostro, Abbati ejusdem Ecclesiæ & Canonicis jam dictæ Ecclesiæ cum omni jure suo, & posseßionibus, & redditibus & privilegiis integerrimè in perpetuum reddidimus, ita quod omnimoda potestas data est & concessa eidem Odoni & Canonicis Beatæ Mariæ disponendi, & ordinandi de Ecclesia sanctæ Crucis prout sibi melius visum fuerit: & amovendi, & instituendi quoscunque in Ecclesia sanctæ Crucis viderit amovendos, pro voluntate sua, & instituendos.
     L’église de Sainte-Croix, dans la circonscription d’une église paroissiale qui nous appartient, à savoir celle de Notre-Dame, nous l’avons restituée intégralement et à perpétuité à Eudes, notre cher secrétaire personnel, abbé de la dite église, ainsi qu’aux chanoines de la la même dite dite église, avec tout ce qui en découle et ses possessions, revenus et privilèges, de telle sorte que tout pouvoir est donné et concédé au dit Eudes et aux dits chanoines de Notre-Dame pour régler et ordonner la communauté ecclésiastique de Sainte-Croix selon ce qui lui semblera bon, tant pour destituer que pour instituer ceux qu’il lui paraîtra bon de destituer à sa guise, ou d’instituer.
     Nos igitur ad Consilium Episcopi, Decani, Cantoris, & Cancellarii Parisiensium justè rationabiliter permoti, notum facimus universis præsentibus pariter & futuris, quòd Ecclesiam sanctæ Crucis, quæ nostra erat, Abbati & Canonicis Ecclesiæ nostræ Stamparum in perpetuum cum omni jure suo donavimus, revocantes in irritum quidquid Ecclesiæ sanctæ Crucis concesseramus,
     Quant à nous donc, suivant comme il se doit et comme de raison l’avis des évêque, doyen, chantre et chancelier de Paris, nous faisons savoir à tous, présents et à venir, que nous avons donné l’église de Sainte-Croix, qui nous appartenait, à l’abbé et aux chanoines de notre église d’Étampes à perpétuité, avec tout ce qui en découle, révocant comme nul tout ce que nous avions concédé à la communauté ecclésiastique de Sainte-Croix.
     quod ut perpetuum firmitatis robur obtineat, præsentem paginam sigilli nostri auctoritate, & regii [p.385] nominis charactere inferiùs adnotato præcepimus communiri.
     Et pour que cela pleine une pleine vigueur à perpétuité, nous avons ordonné que la présente charte soit certifiée par l’autorité de notre sceau et le monogramme du nom royal porté ci-dessous.
     Actum apud Fontemblaudi an. Incarn. Verbi MCLXXXIX. regni nostri an. XI. astantibus in palatio nostro quorum nomina supposita sunt & signa Comitis Theobaudi, Dapiferi nostri. Guidonis Buticularii. Mathæi Camerarii. Radulphi Constabularii sigill. sigillo magno ceræ viridis, Data vacante Cancellaria.
     Fait à Fontainebleau l’an de l’incarnation du Verbe 1189, la onzième année de notre règne, se trouvant en notre palais ceux dont sont portés ci-dessous les noms et les marques: de notre chancelier le comte Thibaud, du bouteiller Guy, du chambrier Matthieu, du connétable Raoul, avec le grand sceau de cire verte. Donné alors que la chancellerie était vacante.
   
ANNEXE 7
Charte de Philippe II Auguste (France, avril 1190)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Philippus Dei gratia Francorum Rex: Amico & fideli suo Mauricio venerabili Parisiensi Episcopo, & dilectis suis Abbati sanctæ Genovefæ, Decano, Cantori, & Cancellario Parisiensi salutem, & dilectionem,
     Philippe par la grâce de Dieu roi des Francs, à son ami et féal Maurice vénérable évêque de Paris, et à ses chers abbé de sainte-Geneviève, doyen, chantre et chancelier de Paris, salut et affection.
     causam quæ vertebatur inter Canonicos Ecclesiæ Beatæ Mariæ Stampensis & Clericos sanctæ Crucis vobis Episcope, Decane, Cantor, Cancellarie commißimus terminandam, & nos vestro consilio usi: Ecclesiam sanctæ Crucis in manu nostra posuimus; ita quod neutra partium aliquid de jure posseßionis in ea habeat, postmodum lectis & exhibitis ante nos utriusque partis privilegiis, iterum eorum causam vobis delegari curavimus, volentes unicuique jus suum conservari:
      Nous vous avions confié pour que vous la régliez, évêque, doyen, chantre et chancelier, l’affaire qui opposait les chanoines de Notre-Dame d’Étampes et les clercs de Sainte-Croix, et nous avons agi selon votre décision: nous avons mis l’église de Sainte-Croix entre notre main, de telle sorte qu’aucune des deux parties n’y ait aucun droit de jouissance. Peu après, une fois lus et présentés devant nous les privilèges de chaque partie, nous avons fait en sorte que leur affaire vous soit confiée une nouvelle fois, notre volonté étant que le droit de chacun soit respecté.
     unde & vobis mandantes obnixè rogamus quatenus intuitu justitiæ partibus hinc inde ante vos vocatis, & privilegiis inspectis, & allegationibus auditis, causam ipsam, mera justitia mediante, & sine omnium personarum acceptione, sicut de vobis certam gerimus fiduciam, infra festum proximum in dictis citationibus pro temporis angustia competentibus, appellatione & contradictione tàm ad Ecclesiam quàm ad nos remota (& in hoc ante partes convenerunt) diffiniatis.
     C’est pourquoi, tout en vous l’ordonnant, nous vous demandons avec instance que, avec le seul souci de la justice, après avoir convoqué de part et d’autre les parties en votre présence, après avoir consulté les privilèges, écoutés les plaidoiries, ne prenant en compte que la justice et sans faire aucune acception de personne, ce en quoi nous avons en vous pleine confiance, vous tranchiez cette dite affaire avant la prochaine fête, à l’occasion même des dites convocations, appropriées à l’urgence du moment, en excluant toute possibilité d’appel ou d’objection (et sur ce point les parties ont donné par avance leur accord).
     Nolumus enim controversias & contentiones, quæ inter Ecclesias nostras ortæ sunt, post discessum nostrum non sopitas relinquamus,
     Nous nous voulons pas en effet laisser après notre départ sans apaisement les controverses et les conflits qui se sont fait jour entre nos communautés ecclésiastiques.
     sententiam autem illam quam vos omnes, vel illi ex vobis, qui locis & diebus condictis poterunt interesse, promulgaverint, Nos, actore Deo, inviolabiliter faciemus observari, & sigillo proprio confirmari, quod ideo animarum vestrarum periculo committimus, quia animam nostram super hoc liberamus.
     La sentence telle que vous la rendrez tous ensemble, ou bien ceux-là seuls d’entre vous qui pourront être là aux jours et aux lieux convenus, quant à nous, si Dieu le veut, nous la ferons appliquer inviolablement, et confirmer par notre propre sceau. Nous vous confions cette affaire aux risques et périls de vos âmes, car pour ce qui est de notre âme, nous dégageons sa responsabilité.
     Actum anno Incarn. Verbi M CLXXXX. Mense Aprili.
     Fait l’an de l’incarnation du Verbe 1190 au mois d’avril.
   
ANNEXE 8
Ordonnance de Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de reims et régent (France, 1190)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     VV. Dei gratia Rhem. Archiepiscopus, tituli sanctæ Sabinæ Presbiter Cardinalis, & Apostolicæ sedis Legatus,Venerabilibus Viris Mauricio eadem gratia Parisiensi Episcopo, Abbati sanctæ Genovefæ, Decano, Cantori, & Cancellario parisiensi, salutem.
     Guillaume par la grâce de Dieu archevêque de Reims, cardinal-prêtre du titre de Sainte-Sabine et légat du siège apostolique, aux vénérables hommes Maurice par un effet de la même grâce évêque de Paris,  l’abbé de Sainte-Geneviève, les doyen, chantre et chancelier de Paris, salut.
     Venientes ad nos dilecti filii nostri Canonici Ecclesiæ sanctæ Marie Stampensis conquesti sunt quod Clerici sanctæ Crucis subjectionem & obedientiam quas dictastis eis contemnant exhibere.
     Se portant en notre présence, nos chers fils les chanoines de Notre-Dame d’Étampes se sont plaints que les clercs de Sainte-Croix dédaignent d’observer la soumission et l’obéissance que vous leur avez prescrites.
     Ipsi quoque Baillivi Stampenses, licet (ut ajunt) mandatum à Regia Majestate suscepissent, ne aliquid circa Ecclesiam sanctæ Crucis post discessum ejus, nisi juxta mandatum vestrum innovarent; res ab eo statu in quo erant, discedente Rege, immutaverunt; & absque Regio & vestro mandato prædictos Clericos in posseßionem ejusdem Ecclesiæ postea miserunt:
     Les baillis d’Étampes eux-mêmes aussi, bien que, à ce qu’on dit, ils aient reçu ordre de Sa Majesté de ne rien innover relativement à l’église de Sainte-Croix après son départ sinon sur votre ordre, ont transformé le statu quo en vigueur avant le départ du roi, et, sans mandat de la part du roi ni de la vôtre, ils ont mis après cela les susdits clercs en possession de la dite église.
     super quo, cum in præsentia nostra conventi fuissent, ut quoquo suæ excusationis factum suum colorarent, asserunt se id fecisse, occasione cujusdam sententiæ, quam tuleratis, & mandati quod eis dederatis: quorum quidem utrumque cum prorsùs ob ambiguitatem, explanatione indigeret, prædicti Baillivi …. ut dicitur in partem Clericorum sanctæ Crucis, tùm pro familiaritate, tùm pro cognatione quod ad eos habent, declinantes, pro voluntate eorum in perniciem majoris Ecclesiæ, dictum videlicet dubium malè interpretati sunt.
     Sur ce point, lorsqu’il se sont trouvés en notre présence, pour donner une apparence d’excuse à ce qu’ils avaient fait, ils ont affirmé qu’ils l’avaient fait à l’occasion d’une certaine sentence que vous aviez rendue, et d’une ordonnance que vous leur avez donnée. Mais tant l’une que l’autre, vu qu’elles ne sont absolument pas accompagnées d’explication résolvant leur ambiguité, les susdits baillis en ont interprété la sentence, du moins en leur partie ambiguë, d’une façon incorrecte, en faveur, à ce qu’on dit, des clercs de Sainte-Croix, du fait des liens d’amitiés, voire de parenté qu’ils ont avec eux, les favorisant de façon délibérée au détriment de l’église paroissiale.
     Unde quia maledictus (ut nostis) qui opus Dei negligenter agit; & ideò non competit prudentiæ & honestati vestræ negotium à Regia celsitudine, pro pace Ecclesiarum, vobis injunctum informe & imperfectum per negligentiam relinquere, nec eum [Lisez: cum (B.G.)] ad pacem rogati fuissetis, liti, cui finem debuistis ponere, pacem ruinosam & pendentem dimittere:
     Or comme vous le savez, il est maudit, celui qui accomplit avec négligence l’œuvre de Dieu (Jérémie 48, 10), et par suite il ne convient pas à votre prudence ni à votre probité de laisser, par négligence, sans ordre ni terme une affaire qui vous a été confiée par la majesté royale pour la paix des communautés ecclésiastiques. Ni, alors qu’on avait fait appel à vous pour faire la paix, de laisser cette paix en ruine et en suspens pour ce qui est du litige auquel vous deviez mettre fin.
     Mandamus vobis auctoritate Regis; & ex parte nostra monemus, & rogamus, quatenùs quæ dixistis, absque dilatione explanetis, ut utraque Eccclesia, quæ propria Regis esse dignoscitur, quæ [p.388] privilegiis Rom. Pontif. & Regum circumvallata, propter novellum ædificium juris sui, sive Parrochialis sive alterius læsionem non patiatur:
     C’est pourquoi nous vous ordonnons au nom de l’autorité royale, et nous vous conseillons et vous demandons de notre propre part, d’expliciter sans délai la sentence que vous avez rendue. Ainsi, aucune de ces deux communautés ecclésiastiques, dont chacune appartient notoirement au roi, et jouit de privilèges de pontifes romains et de rois comme de remparts, se verra, par l’édification d’une nouveauté, léser de ses droits paroissiaux ou autres.
     quidquid autem explanatione illius sententiæ quam tulistis, statueretis, cum authenticis vestris fuerit sigillatum. Nos authoritate Regia, Deo volente faciemus inviolabiliter observari.
     Quoi que vous décidiez en explicitant la sentence que vous avez rendue, dès qu’auront été scellés vos actes authentiques, nous, de par l’autorité du roi et si Dieu le veut, nous le ferons appliquer d’une manière inviolable.
   
ANNEXE 9
Ordonnance de Philippe II Auguste (Saint-Jean d’Acre, 1191)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     In nomine sanctæ & individuæ Trinitatis, amen. Philippus Dei gratia Francorum Rex,
     Au nom de la sainte et indivise Trinité, amen. Philippe par la grâce de Dieu roi des Francs.
     noverint universi [sic (manque le mot: præsentes] pariter & futuri, quod causam quæ vertebatur inter Canonicos Beati Mariæ Stamparum & Clericos sanctæ Crucis, quæ intra terminos Beatæ Mariæ constituta erat, & de jure Matricis Ecclesiæ plurimum usurpare videbatur, amicis & fidelibus nostris Episcopo Parisiensi, Abbati sanctæ Genovefæ, Decano, Cantori, & Cancellario Parisiensibus, quia causa Ecclesiastica, & quia per Ecclesiasticas personas terminari debebat, commisimus terminandam.
     Sachent tous [tant présents] qu’à venir qu’une affaire avait cours entre les chanoines de Notre-Dame d’Étampes et les clercs de Sainte-Croix, qui avait été constituée dans les limites de la paroisse de Notre-Dame, et qui semblait usurper gravement les droits de la communauté ecclésiastique originelle. Nous en avions confié le règlement à nos amis et féaux l’archevêque de Paris, l’abbé de Sainte-Geneviève, les doyen, chantre et chancelier de Paris, parce que c’était une affaire ecclésiastique et parce qu’elle devait être réglée par des dignitaires ecclésiastiques.
     Judices verò prædicti liti finem imponentes hoc modo terminaverunt, sicut ex rescripto eorum didicimus.
     Or les susdits juges ont mis fin au litige par le règlement qui suit, à ce nous avons appris de leur rapport.
     In Ecclesia sanctæ Crucis non celebrabitur Missa donec pulsatum fuerit priùs ad Primam in Ecclesia Beatæ Mariæ: nec ad Primam, nec ad aliam horam pulsabitur in Ecclesia sanctæ Crucis, donec pulsatum fuerit priùs, ad eandem in Ecclesia sanctæ Mariæ.
     En l’église de Sainte-Croix on ne célèbrera pas de messe tant que n’aura pas d’abord été sonnée l’heure de prime à l’église Notre-Dame, et on ne sonnera pas l’heure de prime ni aucune autre heure en l’église de Sainte-Croix tant que d’abord cette même heure n’aura été sonnée en l’église de Notre-Dame.
     Canonici sanctæ Crucis Fontes Baptismales non habebunt. Neminem Parrochianorum Beatæ Mariæ ad confeßionem recipient nisi in neceßite: sicut nec ad communionem: nullatenùs ad sepulturam. Nullam mulierem ad purificationem recipient, nullam visitationem faciunt infirmorum Parrochialium cum oleo infirmorum, vel Cruce, vel aqua benedicta.
     Les chanoines de Sainte-Croix n’auront pas de fonts baptismaux. Ils ne recevront en confession aucun des paroissiens de Notre-Dame, sinon en cas d’urgence, et de même pour la communion; en aucune façon pour les funérailles. Ils ne recevront aucune femme pour les relevailles. Il ne feront aucune visite aux malades de la paroisse avec l’huile des malades, ni avec une croix, ni avec de l’eau bénite.
     Nullam Proceßionem ad Parrochianum mortuum intra fines Parrochiæ sanctæ Mariæ, nisi cum Proceßione ejusdem Ecclesiæ, si ipsa Proceßio ire voluerit. Idem erit de vigiliis mortuorum, nullam Proceßionem facient in Parrochiano mortuo, antequam pulsatum fuerit in Ecclesia Beatæ Mariæ,
    Pas de procession pour le décès d’un paroissien, à l’intérieur de la paroisse Notre-Dame, sinon en se joignant à la procession de la dite église, s’il a été décidé cette procession. Il en sera de même pour les veillées mortuaires. Ils ne feront aucun procession à l’occasion du décès d’un paroissien avant qu’on n’aura sonné le glas à Notre-Dame.
     nullus nisi auctoritate & licentia Cantoris Beatæ Mariæ, regat scholas. Nullam pulsationem pro cereo paschali facient. Nullas chartas super contractibus, quas solet Cantor facere, facient, nec sigilla super mortuos, nec panem benedictum, nec excommunicationem nominatim facient super Parrochianos Beatæ Mariæ, nisi præcepto majorum suorum; pro suis autem & suorum damnis in generali excommunicent.
     Que personne ne tienne d’école sans autorisation ni licence du chantre de Notre-Dame. Ils ne feront pas sonner les cloches pour le cierge pascal. Ils ne produiront aucune des attestations relatives à des contrats que le chantre a coutume de produire, ni ne poseront de scellés après décès, ne distribueront pas de pain béni, et n’excommunieront pas nominativement des paroissiens de Notre-Dame, sinon sur ordre de leurs juges locaux: qu’ils excommunient de manière non nominative si eux-mêmes ou les leurs subissaient des torts.
     Offensas quas in Capitulo emendare non potuerint vel non noluerint, ad citationem Cantoris, & Capituli Beatæ Mariæ in Capitulo Beatæ Mariæ emendabunt. Cessante Ecclesia Beatæ Mariæ cessabunt, habebit Cantor & Capitulum Beatæ Mariæ potestatem canonicè puniendi Canonicos & Clericos sanctæ [p.390] Crucis, si major vel sanior pars Capituli præsens fuerit, & censuerit.
     Les infractions qu’ils n’auront pu ou voulu sanctionner en leur chapitre, ils les sanctionneront au sein du chapitre de Notre-Dame après y avoir été cités par le Chantre et le chapitre de Notre-Dame. Ils chômeront quand l’église de Notre-Dame chômera. Le chantre et le chapitre de Notre-Dame auront pouvoir de prononcer des sanctions canoniques contre les chanoines et les clercs de Sainte-Croix quand la plus grande ou la plus saine partie du chapitre aura été présente et les aura prononcées.
     Quæ ut perpetuam obtineant firmitatem sigilli nostri auctoritate, & regii nominis charactere inferiùs annotato præcepimus confirmari.
     Et pour que cela entre en vigueur à perpétuité, nous avons ordonné que cela soit certifié par l’autorité de notre sceau et l’apposition ci-dessous du monogramme du nom royal .
     Actum apud Acon. anno Incarn. Verbi MCXCI. Regni verò nostri an. XII. astantibus in Palatio nostro quorum nomina supposita sunt, & signa. Dapifero nullo. Guidonis Buticularii. Matthæi Camerarii. Radulphi Constabularii. Data vacante Cancellaria.
     Fait à Acre, l’an de l’incarnation du Verbe 1191, et la douzième année de notre règne, étant présents en notre palais ceux dont sont portés ci-après les noms et les marques, alors qu’il n’y avait pas de sénéchal en fonction. Marques du bouteiller Guy, du chambrier Matthieu, du connétable Raoul. Fait alors que la chancellerie n’avait pas de titulaire.
   
ANNEXE 10
Bulle du pape Célestin III (Rome, 7 novembre 1191)

Une bulle de Célestin III
Une bulle de Célestin III

Texte donné par Fleureau (1683) [p.390]
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Celestinus Episcopus servus servorum Dei, dilecto filio Odoni Clementis, Abbati sanctæ Mariæ Stamparum. Notario litterarum charissimi in Christo filii nostri Philippi, illustris Francorum Regis salut. & Apostolicam benedictionem.
     Célestin évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à son cher fils Eudes Clément, abbé de Notre-Dame d’Étampes, secrétaire de notre fils très cher dans le Christ Philippe, illustre roi des Francs, salut et bénédition apostolique.
     Causæ quæ concordia vel judicio terminantur, ne resumant inposterùm recidivam, Apostolico convenit robore communiri.
     Pour que les affaires qui ont été résolues par voie d’accord ou de jugement ne renaissent pas à l’avenir, il convient de les certtifier par l’autorité apostolique.
     Indè est quòd, tuis precibus inclinati, compositionem quæ inter Ecclesiam tuam, & Ecclesiam sanctæ Crucis, de communi consensu partium interceßit, sicut in scriptis præscripti Regis, & Episcopi Parisiensis Abbatis sanctæ Genovefæ, Decani, Cantoris, & Cancellarii Parisiensis, Ecclesiæ delegatorum judicium pleniùs continetur; & inter vos sine pravitate aliqua interceßit, & hactenùs est servata, authentica Apostolica confirmamus, & præsentis scripti patrocinio communimus.
    C’est pour cela qu’inclinant à tes prières nous confirmons par un acte papal et par le patronage du présent document le compromis qui est intervenu entre ta communauté ecclésiastique et la communauté ecclésiastique de Sainte-Croix, de l’accord unanime des parties, d’après ce qui est porté plus complètement dans l’ordonnance du roi et dans la sentence de l’évêque de Paris, de l’abbé de Sainte-Geneviève, du doyen, du chantre et du chancelier de l’église Paris qui y avaient été commis, qui est intervenue sans aucune cause de nullité et qui a été observée jusqu’à présent.
     Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostræ confirmationis infringere vel ei ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attentare præsumpserit indignationem omnipotentis Dei & BB. Petri, & Pauli Apostolorum ejus se noverit incursurum.
     Ainsi donc, qu’il ne soit loisible à personne d’enfreindre ce présent acte de la confirmation que nous y donnons, ni de s’y opposer témérairement. Et si quelqu’un avait l’audace de s’y essayer, qu’il sache qu’il encourra la colère de Dieu tout-puissant et de ses apôtres saint Pierre et saint Paul.
     Datum Laterani 7. Idus Nov. Pont. nostri an. primo.
     Donné au Latran le 7 des ides de novembre, la première année de notre pontificat [7 novembre 1191].
   
Une bulle de Célestin III
Une bulle de Célestin III
ANNEXE 11
Bulle du pape Innocent III (Rome, 3 décembre 1209)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
    Innocentius Episcopus servus servorum Dei dilectis filiis Abbati, & Canonicis sanctæ Mariæ de Stampis sal. & Apostolicam benedictionem.
     Innocent évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils l’abbé et les chanoines de Notre-Dame d’Étampes
     Quotiens postulatur à nobis quod religioni, & honestati convenire dignoscitur, animo nos decet libenti concedere, & juxta petentium voluntatem consentaneam rationi, effectu prosequente complere.
     A chaque fois qu’il nous est réclamé quelque chose d’évidemment conforme à la religion et à la morale, il nous faut l’accorder de bon cœur et y donner un prompt effet conforme au désir raisonnable des requérants.
     Ea propter dilecti in Domino filii, vestri justis, & honestis precibus annuentes, sententiam, quam bonæ memoriæ M. Episcopus, & S. Abbas sanctæ Genovefæ. H. Decanus P. cantor & J. Cancellarius Paris. pro vobis contra Ecclesiam sanctæ Crucis, super jure subjectionis canonicè [p.391] protulerunt, sicut est justa, nec legitima provocatione suspensa, devotioni vestræ ad exemplar fœl. record. Clem. PP. prædecessoris nostri authentica Apostolica confirmamus, & præsentis scripti patrocinio communimus.
     C’est pourquoi, chers fils dans le Seigneur, acquiesçant à vos justes et dignes prières, à l’exemple de notre prédécesseur de bonne mémoire le pape Clément, nous confirmons par un acte pontifical et munissons du secours de la présente charte la sentence de surbordination spirituelle qu’ont rendue en votre faveur, conformément aux canons, Maurice [de Sully], évêque de bonne mémoire, Étienne [de Tournai], abbé de Sainte-Geneviève, H., doyen, P., chantre et J., chancelier de Paris, contre la communauté de Sainte-Croix, d’autant qu’elle est juste et qu’elle n’est pas suspendue par une procédure d’appel.
     Nulli ergo hominum, &c.
      Ainsi donc, qu’il ne soit loisible à personne d’enfreindre ce présent acte de la confirmation que nous y donnons, ni de s’y opposer témérairement. Et si quelqu’un avait l’audace de s’y essayer, qu’il sache qu’il encourra la colère de Dieu tout-puissant et de ses apôtres saint Pierre et saint Paul.
     Datum Laterani 3. nonas Decembris Pontificatus nostri anno 12.
     Donné au Latran le 3 des nones de décembre, la douzième année de notre pontificat.
   
ANNEXE 12
Charte du chapitre diocésain et de l’archevêque de Sens Gilon Cornu (Sens, septembre 1248)


Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Gilo Dei gratia Senonensis, Archiepiscopus [sic] universis præsentes litteras inspecturis.      Gilon par la grâce de Dieu archevêque de Sens, à tous ceux qui consulteront le présent acte.
     Noverint universi nos litteras dilectorum filiorum Decani, & Capituli Senomensis inspexisse sub hac forma.
     Que tout le monde sache que nous avons consulté un acte de nos chers fils le doyen et le chapitre de Sens, de la teneur suivante.
     Omnibus præsentes litteras inspecturis, nos Decanus, & universitas Capituli Senonensis salutem in Domino,
     A tous ceux qui consulteront le présent acte, nous doyen et l’ensemble du chapitre de Sens, salut dans le Seigneur.
     notum facimus quod cum emmissemus [sic] ab executoribus defuncti Bartholomæi Militis, decimam, seu fructus decimæ, totam territorii præfati defuncti apud Emervillas, ita scilicet numerandam à nobis; quod de quibuslibet duodecim gerbis bladi, unam, quam maluerit numerator ex parte nostra ibidem institutus: & de quibus libet acervis fabarum, pisonum [lisez: pisorum (B.G.)], veciarum [latin classique: viciarum (B.G.)], seu quorumcumque leguminum, unum quem maluerit, percipiemus:
     Nous faisons savoir ceci. Nous avions acheté aux éxécuteurs testamentaires du défunt chevalier Barthélémy toute la dîme ou produit de la dîme du terroir du dit défunt à Émarville, étant entendu qu’il nous revient d’en compter le montant; que nous percevrons sur chaque douzaine de gerbes celle qu’aura choisie le nombreur que nous aurons institué pour nous y représenter, ainsi qu’un monceau de son choix de chaque monceau de fèves, de pois, de vesces ou de quelque autre légume que ce soit.
     Hoc adjuncto quod antequam bladum vel legumen removeatur à campis, numerator prædictus quæratur ab illis, qui de cultura dicti territorii se intromittent, in loco qui deputabitur ad hoc, per illos quorum intererit, infra Parrochiam de Audevilla:
     De plus, avant que le blé et les légumes soient enlevés des champs le susdit nombreur sera requis par ceux qui se chargent de la culture du dit terroir, au lieu accoutumé, par ceux qui sont concernés dans la paroisse d’Audevile.
     qui si non inventus fuerit, aliquis de domo, ubi numerator manebit, in qua si nullus inventus fuerit, vel etiam si numerator decimæ venire noluerit, vel non potuerit, Dominus territorii, vel servientes ejus potuerunt ducere bladum, vel legumen; sed decimam dimittent bona fide:
       Et si on ne le trouve pas, quelqu’un de la maison où il demeure pourra compter blé et légumes; et si on n’y trouve personne, ou si même le nombreur n’a pas voulu ou pas pu venir, ce seront le seigneur du lieu ou ses serviteurs: mais qu’il réglent la dîme de bonne foi.
     si verò præfatus numerator, servientes suspectos habuerit quod minùs legitimè decimam [p.397] dimiserint, vel ipsum, ut dictum est quæsierint, ipsi per fidem, vel per juramentum numeratorem certificabunt quòd ipsum (ut dictum est) quæsierint, & quod decimam legitimè dimiserint.
     Et si le susdit nombreur suspecte ces serviteurs d’avoir de n’avoir réglé pas la dîme comme il fallait ni de l’avoir requis comme on l’a dit, ils certifieront sur l’honneur ou par serment au comptable qu’il l’avaient requis comme on l’a dit et qu’ils ont réglé la dîme comme il fallait.
     Cum etiam præter hoc ab ejusdem executoribus emissemus decem arpenta terrarum in eodem territorio sitarum; nos considerantes quod decimæ & terræ prædictæ propinquiores & magis utiles fore debebant Ecclesiæ sanctis Crucis Stampensis: & posseßiones alias invenimus venales magis utiles Ecclesiæ nostræ, & nobis propinquiores, & etiam utriusque Ecclesiæ utilitatem pensantes, maximè cum nondùm jus spirituale prædictæ decimæ, per Dominum Archiepiscopum Senonensem, in cujus diœcesi sita est, fuissemus assecuti, conceßimus, & unanimiter volumus quòd Decanus, & Capitulum sanctæ Crucis Stampensis prædictas decimas, & terras habeant quietè & pacificè in perpetuum possidendas ab eis modo prædicto.
     Comme nous venions d’acheter aux exécuteurs testamentaires du susdit défunt dix arpents de terre sis au dit terroir, nous nous sommes aperçus que les susdites dîmes et terres devaient être plus proches et plus utiles à l’église de Sainte-Croix d’Étampes, et nous avons trouvé d’autres biens plus utiles à notre église et plus proches de nous. Aussi nous avons pris en compte l’intérêt de chacune des nos deux églises, étant donné surtout que nous n’avions pas encore obtenu le droit spirituel de la susdite dîme de la part de monseigneur l’archevêque de Sens dans le diocèse duquel elle est située, nous avons accepté et unanimement consenti que ce soient les doyen et chapitre  de Sainte-Croix d’Étampes qui détiennent les dites dîmes et terres, et qu’ils en jouissent paisiblement, sans conteste et à perpétuité de la façon précisée ci-dessus.
     Promittentes quòd de cætero nihil reclamabimus aliqua ratione, imò prædicta omnia, quotiescumque opus fuerit, prædictæ Ecclesiæ sanctæ Crucis garantisabimus debitè contra omnia. Promittimus etiam omnia damna & perdita eidem Ecclesiæ restaurare, quæ pro defectu garantiziæ contingeret sustinere.
     Nous promettons qu’à l’avenir nous n’en réclamerons rien sous quelque motif que ce soit, et qu’au contraire à chaque fois qu’il en sera besoin nous nous porterons garant des susdits bien en faveur de la susdite église Sainte-Croix. Nous promettons aussi de rembourser à la même église tous les dommages et pertes qu’elle pourrait subir par suite d’un défaut de garantie.
     In cujus rei firmitatem & testimonium præsentem scripturam sigilli nostri munimine duximus roborandam. Datum anno Domini MCCXLVIII Mense Septembri.
     En confirmation et en témoignage de quoi nous avons pensé devoir certifier le présent acte au renfort de notre sceau. Donné l’an du Seigneur 1248 au mois de septembre.
     Nos autem considerentes statum utriusque Ecclesiæ, utilitatem ipsarum Ecclesiarum evidentibus rationibus pensantes: malentes jus prædictæ decimæ aßignari Ecclesiæ sanctæ Crucis Stampensis propter illas rationes, quàm Ecclesiæ Senonensis, quæ nondum per nos illud fuerat assequuta, prout in prædictis litteris vidimus contineri, quod per dictum Decanum & Capitulum Senonense factum est de præmißis, ratum ac firmum habentes, & prædictam decimam dictæ Ecclesiæ sanctæ Crucis confirmantes, præsentes litteras ad petitionem dictorum Decani & capituli Senonensis sigilli nostri munimine ducimus roborandas.
     Quant à nous, prenant en compte la situation de chacune de ces deux églises, évaluant l’intérêt des dites églises, préférant assigner le droit à la dite dîme à l’église de Sainte-Croix, pour les dites raisons, qu’à l’église de Sens, qui n’avait pas fait entériner cela par nous, à ce que nous avons constaté par la teneur de l’acte susdit, tenant pour décidé et établi ce qui a été acté sur les points dont on vient de parler par les dits doyen et chapitre, et confirmant la susdite dîme à la susdite église Sainte-Croix, nous avons décidé, à la requête des dits doyen et chapitre de Sens, de faire certifier la présente charte au renfort de notre sceau.
      Datum anno & mense prædictis.
     Donné les susdits an et mois.
   

ANNEXE 13
Bulle du pape Alexandre IV (Viterbe, 3 octobre 1257)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Alexander Episcopus servus servorum Dei dilecto filio Succentorii [sic] Carnotensi salutem, & Apostolicam benedictionem
     Alexandre évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à son cher fils le sous-chantre de Chartres, salut et bénédiction apostolique.
     dilecti filii Cantor, & Capitulum sanctæ Mariæ de Stampis suam ad nos quærimoniam destinarunt, quod cùm Decanus, & Capitulum sanctæ Crucis ejusdem loci, Senonensis Diœcesis ad ipsam Ecclesiam sanctæ Mariæ cum proceßione, certis diebus accedere teneantur, iidem id efficere indebitè contradicunt.
     Nos chers fils le chantre et le chapitre de Notre-Dame d’Étampes nous ont adressé une plainte: alors que le doyen et le chapitre de Sainte-Croix du même lieu, au diocèse de sens, sont tenus de se rendre en procession certains jours à la dite église de Notre-Dame, ils refusent indûment de le faire.
     Ideò discretioni tuæ per Apostolica dicta mandavimus, quatinùs partibus convocatis, audias causam, & appellatione remota debito fine decidas, faciens quod decreveris per censuram Ecclesiasticam firmiter observari.
     C’est pourquoi nous avons confié à ton discernement, par un édit apostolique, cette tâche: convoque les parties, instruis la cause, donnes-y le terme convenable, sans appel possible, et et fais observer ce que tu auras décidé sous des peines ecclésiastiques.
     Testes autem qui fuerint nominati, si se gratia, odio vel timore subtraxerint, censura simili, appellatione cessante, compellas veritati testimonium perhihere.
     Quant aux témoins qui auront été cités, s’ils se dérobent soit par favoritisme ou par volonté de nuire ou par crainte, force-les sous des peines du même genre, et sans appel, à rendre témoignage à la vérité.
     Datum Viterbii [sic] V. nonas Octobris Pont. nostri an. III.
     Donné à Viterbe le 5 des nones d’octobre [3 octobre] l’an 3 de notre pontificat [1257].
   
ANNEXE 14
Charte de Louis Ier d’Évreux (Paris, 4 août 1311)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Nos Ludovicus Regis Franciæ Filius, Comes Ebroïcensis:
     Nous Louis fils de roi de France, comte d’Évreux,
     Notum facimus universis præsentes litteras inspecturis, quod cum claræ memoriæ Margarita quondam carißima consors nostra, in suo testamento, seu ultima voluntate legaverit inter alia, Eclesiæ sanctæ Crucis Stampensis Triginta solidos turon. annui & perpetui redditus pro suo anniversario singulis annis, in eadem Ecclesia celebrando:
     nous faisons savoir ceci à tous ceux qui consulteront le présent acte. Marguerite d’illustre mémoire, en son vivant notre très chère épouse, avait légué par son testament ou dernière volonté, entre autres choses, à la communauté ecclésiastique de Sainte-Croix d’Étampes, trente sous tournois de rente annuelle et perpétuelle pour célébrer son anniversaire chaque année dans la dite église.
     Nos ejus in hac parte desiderium salubriter implere volentes, dictos trigintas solidos turon. redditus præfatæ Ecclesiæ, ratione prædicto, tenore præsentium aßidemus & aßignamus super Præposituram nostram Stampensem, ac nomine aßisiæ & aßignationis ex nunc in perpetuum damus & concedimus, super dictos redditus nostros percipiendos, & sibi solvendos annis singulis in posterum, ad opus anniversarii prædicti, die festivitatis omnium Sanctorum
     Quant à nous, désirant en cette matière exécuter convenablement sa volonté, nous asseyons et assignons, par la teneur du présent acte, en faveur de la susdite communauté ecclésiastique, pour la raison susdite, les dits trente sous tournois de rente sur notre prévôté d’Étampes, et, au titre de cette assiette et de cette assignation, nous les lui donnons et concédons dès à présent et à perpétuité, à percevoir sur nos dits revenus, de telle manière qu’ils soient perçus et lui soient réglés chaque année à l’avenir en faveur du susdit anniversaire, le jour le la fête de la Toussaint.
     Rogantes Charißimum Dominum nostrum Regem, ut prædictam nostram aßignationem approbare & confirmare dignetur:
      Nous demandons à notre très cher seigneur le roi qu’il daigne approuver et confimer notre susdite assignation.
     & ad hoc nos, & hæredes, & successores nostros, & dictos redditus nostros, & alia bona nostra Ecclesiæ prædictæ specialiter, & in perpetuum obligamus.
     Et pour cela nous obligeons nous-mêmes, nos héritiers et nos successeurs, nos susdits revenus et nos autres biens en faveur de la susdite communauté ecclésiastique, spécialement et à perpétuité.
     In cujus rei testimonium nostrum præsentibus fecimus apponi sigillum.
     En témoignage de quoi nous avons fait apposer notre sceau au présent acte.
     Actum Parisius, die Mercurii post festum sancti Petri ad vincula, anno Domini MCCCXI.
     Fait à Paris le mercredi [4 août 1311] après la fête de Saint-Pierre-aux-Liens [qui tombait le dimanche 1er août] l’an du Seigneur 1311.
   
ANNEXE 15
Charte de Guillaume de Brosse, archevêque de Sens (Étampes, 19 août 1331)

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par Bernard Gineste (2012)
     Universis præsentes litteras inspecturis, Guilllelmus miseratione divina Archiepiscopus Senonensis, æternam in Domino salutem.
     A tous ceux qui consulteront le présent acte, Guillaume par un effet de la miséricorde divine archevêque de Sens, salut éternel dans le Seigneur.
      Quia humili petitione monstrarunt vestri [Lisez: nostri] dilecti in Domino filii Decanus, & Capitulum Ecclesiæ sanctæ Crucis Stampensis nostræ Diœcesis, quòd in suis faciendis stagiis pro suis Præbendis dictæ Ecclesiæ, anno quolibet, antequam præbendarum ipsarum fructus grossos percipiant, ipsos per sexmestre in ipsa Ecclesia oportet personaliter residere: 
     Il nous a été humblement représenté par nos chers fils dans le Seigneur le doyen et le chapitre de la communauté ecclésiastique de Sainte-Croix d’Étampes de notre diocèse que, lorsqu’ils doivent effectuer leurs stages pour obtenir leurs prébendes de la dite église, chaque année, avant de percevoir le gros des dites prébendes, ils doivent résider personnellement un semestre dans la dite église.
     & quòd, propter tenuitatem, & modicitatem facutatum, & reddituum dictæ Ecclesiæ, Clerici, Vicarii, & Servitores alii dictæ Ecclesiæ non Canonici, circa divina Officia jugiter permanentes, & onus servitii eiusdem Ecclesiæ die nocteque sedulo supportantes, ob quantitatem Canonicorum, & numeri eorum magnitudinem, in ipsa existentium Ecclesia, in faciendis stagiis memoratis, ex perceptione distributionum quotidianarum, ipsis distributionibus licet exiguis, in tot divisis partibus, non valent aliquatenùs sustentari, propter quod ipsos sæpius adjecta [Lisez: abjecta] Ecclesia, pro sui victus quærendis aliundè necessariis, oportet retrocedere:
     Les clercs, les vicaires, ainsi que les autres desservants de la dite église non chanoines, demeurent en permanence en marge des offices divins et supportent avec zèle, jour et nuit, la charge du service de la dite église. Or, en raison de la petitesse et de la modicité des ressources et des revenus de la dite communauté ecclésiastique, du fait de la quantité des chanoines et de l’importance du nombre de ceux qui se trouvent dans la dite église pour y faire les stages susdits, ils n’arrivent pas à se sustenter de ce qu’il reçoivent aux distributionx quotidiennes, tant ces distributions, déjà peu abondantes en elles-mêmes, sont divisées en un grand nombre de parts. C’est pourquoi il leur faut trop souvent abandonner leur église et s’en aller chercher ailleurs de quoi se nourrir.
     & sic posset dicta Ecclesia à suis debitis officiis, futuris temporibus defraudari, & carere servitoribus ordinatis, si per tam longum temporis spatium, Canonicos in suis stagiis faciendos, anno quolibet, in dicta Ecclesia oporteret inposterum residere.
     Et ainsi, il se peut que la dite église soit privée à l’avenir de ses offices obligatoires et qu’elle manque de desservants ordonnés, s’il fallait à l’avenir que les chanoines fassent leurs stages si longtemps chaque année dans la dite église.
     Nobis itaque supplicantes ut super restrinctione & abreviatione temporis stagiorum hujusmodi pro communi, & evidenti utilitate supradicta, quod in hoc esse conspiciebant, proüt communiter asserebant, ipsi Ecclesiæ; authoritate nostra ordinaria providere de competenti remedio curaremus.
     Ils nous suppliaient donc, parlant de restreindre et d’abréger la durée de ces stages dans l’’intérêt commun et évident exprimé ci-dessus, de bien vouloir user de notre autorité diocésaine ordinaire et de fournir à la dite église le bon remède qu’ils considéraient consister en cela, de leur avis unanime.
     Nos igitur cupientes, proüt ex nostro Pastorali tenemur officio, nè dùm [Lisez: solum] illius Ecclesiæ, sed etiam omnium pacem, & quietem perquirere: & ad ea quæ ad augmentationem divini cultus pertinent, paternæ sollicitudinis aures erigere, & opem conferre felicem, nè in aliquo, quod absit, nostris temporibus minuatur, sed sub nostræ protectionis præsidio, cum Dei adjutorio potiùs augeatur.
     Quant à nous donc, vu que nous sommes tenus par notre charge pastorale de rechercher la paix et la tranquillité non seulement de cette communauté ecclésiastique, mais encore de toutes, de tendre nos oreilles avec une paternelle sollicitude vers tout ce qui peut conduire à une augmentation du culte de Dieu, et de trouver d’heureuses issues qui empêchent que par malheur il ne reçoive quelque diminution que ce soit de notre vivant, mais bien plutôt que sous la garde de notre protection, avec l’aide de Dieu; il s’accroisse,
     Notum facimus universis quod dictorum Decani & capituli supplicatione diligenter attenta, pensata super hoc dictæ sanctæ Crucis Ecclesiæ utilitate communi, diligentique informatione priùs super præmißis habita, cum deliberatione solerti, ipsorum [p.394] petitioni tanquàm consonæ rationi, annuimus benignè, tempus stagiorum hujusmodi faciendorum de cætero in modùm qui sequitur, moderantes.
     nous faisons savoir à tous que nous avons diligemment pris en compte la supplication des dits doyen et chapitre, que nous avons réfléchi sur ce point à l’intérêt commun de la dite communauté ecclésiastique de Sainte-Croix et que nous nous sommes d’abord soigneusement renseignés sur les points susdits. Après une mûre délibération, nous avons  avec bienveillance consenti à leur requête qui nous a paru raisonnable, en diminuant la durée de ces stages, qui à l’avenir seront effectués de la manière suivante.
     Videlicèt quòd quilibet dictæ Ecclesiæ Canonicus Præbendatus, pro suis lucrandis großis fructibus, per tres menses tantùm in faciendo stagio suo, anno quolibet, in dicta sanctæ Crucis Ecclesia personaliter residebit: & dictorum trium mensium facto stagio fructus suos grossos percipiet, ac si per sexmestre ut solitum erat, in ipso Ecclesia personaliter; & continuè perstitisset:
     C’est-à-savoir que chaque chanoine prébendé, pour toucher son gros, résidera personnellement pendant seulement trois mois pour faire son stage dans la dite église sainte-Croix, et, une fois effectué son stage de trois mois, il percevra son gros, comme s’il avait résidé continuement et personnellement pendant six mois dans la dite église ainsi qu’il était coutume.
     Volentes moderationem, ordinationem, & constitutionem stagiorum de cætero faciendorum hujusmodi, per nos ad requisitionem dictorum Decani, & Capituli, pro utilitate dictæ Ecclesiæ factas, & habitas, ut prædicetur futuris temporibus ab omnibus, quorum interest, nostri præsentis interpositione decreti firmiter observari: non obstantibus constitutione, ordinatione, aut statutis aliquibus in contrarium editis super stagiis hujusmodi faciendis, juramento, vel alia quavis præedecessorum auctoritate vallatis.
     Nous voulons que ces réduction, réglemention et organisation des stages, qu’il faudra suivre à l’avenir, et que nous avons faites à la demande des dits doyen et chapitre pour l’utilité de la dite église, réglées comme on vient de le dire, soient observées fermement aux temps à venir par tous ceux qui sont concernés en s’appuyant sur notre présent décret, nonobstant toute organisation, ordonnance ou statuts s’y opposant qui aurait été édictés sur la manière d’effectuer ces stages, quand bien même ils seraient garantis par le serment ou quelque autre marque d’autorité de nos prédécesseurs.
     In cujus rei testimonium ad perpetuam rei memoriam præsentes litteras sigilli nostri fecimus appensione muniri.
     En témoignage de quoi, et pour qu’on en garde mémoire à jamais, nous avons fait certifier la présente charte en y faisant appendre notre sceau.
     Datum, & actum apud Stampas, decima nona die mensis Augusti, anno Domini MCCCXXXI.
     Donné et fait à Étampes le 19 août de l’an du Seigneur 1331.
   

Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de la ville et du Duché d’Estampes, pp. 378-399. Saisie: Bernard Gineste, 2012.
BIBLIOGRAPHIE

Éditions

 
     Dom Basile FLEUREAU (1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p.; publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683.
     
Réédition en fac-similé: Marseille, Lafittes reprints, 1997.
     
Réédition numérique: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html, 2001-2013.

     Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: De I’Eglise collegiale de sainte Croix (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c11.html, 2012.
 
Sur l’église de Sainte-Croix d’Étampes

Blason de Sainte-Croix selon Léon Marquis (1881)      Bernard MÉTIVIER et Bernard GINESTE [éd.], «Philippe Poussin, chantre de Sainte-Croix: Lettre à Jean-Étienne Guettard (17 novembre 1776)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-18-poussin1776aguettardsurstecroix.html, 2013.

     Léon MARQUIS, «Rue Sainte-Croix», «Petite-Rue-Sainte-Croix», «Impasse Sainte-Croix» et «Rue de la Juiverie», in ID., Les rues d’Étampes et ses monuments, Étampes, 1881, pp. 150-154 et 160-161.

     Maxime LEGRAND, «Inscription funéraire trouvée sur l’emplacement de l’église Sainte-Croix d’Étampes», in Annales de la société historique et archéologique du Gâtinais 14 (1886), pp. 57-62.

     P. QUESVERS et H. STEIN, Pouillé de l’ancien diocèse de Sens, Paris, 1894.

     Maxime LEGRAND & ANONYME (peut-être Émile HUET) [sous les pseudonymes de Jean DES ROSEAUX & Noel DES PREZ], «Vieux souvenirs étampois. Les maisons de la rue Sainte-Croix. Découverte archéologique», in Réveil d’Étampes 13/16 (samedi 20 avril 1895), p. 3;  «Vieux souvenirs étampois. L’église Sainte-Croix. Découverte archéologique», in Réveil d’Étampes 13/17 (samedi 27 avril), p. 2; «Vieux souvenirs étampois. L’église Sainte-Croix. Découverte archéologique», in Réveil d’Étampes 13/17 (samedi 27 avril), p. 2; 13/18 (samedi 4 mai 1995); 13/19 (samedi 11 mai), p. 3 [avec un plan];  13/21 (samedi 25 mai), p. 3; 13/26 (samedi 29 juin), p. 2; 13/30 (samedi 27 juillet), p. 2; 13/35 (samedi 31 août), p. 1-2; et autres articles que nous n’avons pu encore consulter dans le même journal, dont les collections publiques sont incomplètes.
     On notera que Michel Billard (in Morigny-Champigny, Étampes, éditions du Soleil, 1984, p.11) cite de son côté, sous le n°14 de sa bibliographie de Maxime Legrand: «L’église Sainte-Croix», in Réveil d’Étampes des 29 juin, 31 août, 14 septembre, 2, 9 et 30 novembre 1895, 4 janvier et 29 février 1896.

     É. COUARD (archiviste du département de Seine-et-Oise), «Église collégiale de Sainte-Croix d’Étampes», in Archives départementales antérieures a 1790. Seine-et-Oise. Archives ecclésiastiques. Série G. Articles 1-1167, Versailles, Cerf et Cie, 1895, pp. 148-149 (ici).

     G. 262. (Liasse.) — 16 pièces, parchemin; 7 pièces, papier.
     1441-1790. — Titres concernant une rente foncière de 6 setiers de blé due à la chapelle de Sainte-Madeleine, érigée en l’église collégiale de Sainte-Croix d’Étampes, par les Célestins de Marcoussis, à raison de leur terre et seigneurie de «Villesauvage» [hameau d’Étampes]: — Notification par Jean Plumet, prévôt d’Étampes, d’une transaction conclue devant Oudinet Félix, clerc, «tabellion juré de l’escripture d’icellui lieu», entre les Célestins et Mre Jean de Saint-Rémy, prêtre, curé de Saint-Basile d’Étampes et chapelain [p.149] de la Madeleine, au sujet d’un demi-muid de blé dû par les religieux au chapelain, et de 6 sols parisis de chef cens dû par celui-ci aux religieux, 1441; — sentences: du prévôt d’Étampes, pour Jean Raclardy, chapelain, contre les fermiers des Célestins, 1568; du même, contre Pierre Aleps, également fermier, 1570; du bailli et gouverneur d’Étampes, Michel de Veillard, écuyer, «seigneur de la Chesnée», pour Jean Durand, «cappellain de la chappelie Saincte-Marie-Magdelaine», au sujet des arrérages dus par les Célestins et leur fermier, 1595; — transaction entre les Célestins et Jean Durand, novembre 1595; — notification par Accurse Cassegrain, conseiller du Roi, prévôt d’Étampes, d’un bail par Jean Durand à Mre Nicolas Charrier, chanoine de Sainte-Croix, d’un petit jardin sis en la rue de la Plâtrerie, paroisse Saint-Basile, dépendant de la chapellenie de la Madeleine, 1596; — titre nouvel par les Célestins de Marcoussis, 1647; — extrait des registres capitulaires, d’où il résulte qu’une délibération, prise à la date du 16 janvier 1712, constate l’existence d’une redevance de 6 setiers de blé sur la terre de Villesauvage au profit du chapelain de la Madeleine qui, lui-même, est tenu de payer aux Célestins 6 sols parisis. — Titres d’une rente foncière de 3 livres due au Chapitre: — François Meunier, vinaigrier, reconnaît être détenteur d’une maison avec ses dépendances sise «rue des Groisonneryes», paroisse Saint-Basile, chargée de 30 sols tournois de rente perpétuelle envers le chapitre de Sainte-Croix, 1583; — bail dudit immeuble à Jean Duchamp, «exécutteur des jugemens criminels des bailliage, prévosté et maréchaussée d’Estampes», à charge de ladite rente perpétuelle, 1641; — titres nouvels par Jacquette Berger, veuve de Jean Duchamp, 1655, et par Jacques Maheu en 1666; procédures contre Etienne Le Tailleur, jardinier, 1672-1673; — titre nouvel pour 3 livres de rente passé par les enfants d’Etienne Le Tailleur en 1697; — autres en 1732 et 1759. — Bail fait, en 1728, par le chapitre de Sainte-Croix d’Étampes, à Etienne Yvon, marchand à Dourdan, de 3 arpents de pré en une pièce sise «en la prairie de Dourdan», au chantier des « Fontaines Bouillantes», 1758. — Autre bail au profit de Jean Baudet, laboureur au petit Villiers, paroisse d’Estouches, de pièces de terres sises en ce lieu, 1780-1790.

     Maxime LEGRAND [texte] & René RAVAULT [dessins], Étampes pittoresque. Guide du promeneur dans la ville et l’arrondissement [208 p.; 1ère édition du tome 1: La Ville], Étampes, L. Humbert-Droz & L. Brière, 1897, pp. 81-84.

     Maxime LEGRAND, «Notes pour servir à l’histoire de l’église collégiale Sainte-Croix d’Étampes», in Annales de la société historique et archéologique du Gâtinais 19 (1901), pp. 240-293.

     Maxime LEGRAND [texte] & René RAVAULT [dessins], Étampes pittoresque. Guide du promeneur dans la ville et l’arrondissement [208 p.; 2e édition du tome 1: La Ville], Étampes, L. Humbert-Droz, 1902, pp. 124-130.

     Auguste LONGNON, Pouillés de la province de Sens, Paris, [
«Recueil des historiens de la France. Pouillés» 4] 1904, p. 45, p. 95

     Maxime LEGRAND, «Notes pour servir à l’histoire de l’église collégiale Sainte-Croix d’Étampes», in Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 18 (1912), pp. 44-49.

     Léon GUIBOURGÉ, «L’ancienne collégiale Sainte-Croix», in ID., Étampes, ville royale [253 p.], Étampes, chez l’auteur (imprimerie de la Semeuse), 1957, pp. 91-95.
     Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: L’église Sainte-Croix d’Étampes (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes303saintecroix.html, 2004.

     Michel BILLARD, «La collégiale Sainte-Croix, fondée par Philippe Auguste au temps des Croisades», in ID., Églises et chapelles d’Étampes, autour de Notre-Dame, Étréchy, Soleil natal, 1988, pp. 71-76.

     Monique CHATENET, «La collégiale Sainte-Croix d’Étampes»,  in Julia FRITSCH et Dominique HERVIER [dir.], Étampes, un canton entre Beauce et Hurepoix, Paris, éditions du Patrimoine, 1999, pp. 97-99 et notes 243-255 page 208.
     Cette archiviste allègue notamment les quatre cotes suivantes: 1) AD89 G 48 n°3 et G 53 n°4 (état du chapitre au XVIIIe siècle réduit à un chantre, huit chanoines et huit chapelains); 2) III Q 25 (inventaire du 13 au 20 octobre 1790); 3) AD78 I Q 53 (vente comme bien national à Pierre Angot qui la détruit; plan); 4) AD91 matrices cadastrales (de 1824).

     Bernard GINESTE, «Rabbi Nathan ben Meshullam et les rabbins étampois du XIIe siècle», in Cahier d’Étampes-Histoire 5 (2003), pp. 14-24.


     Bernard DUCLOS & Bernard GINESTE [éd.], «Chapitre de Sainte-Croix d’Étampes: Quittance de cens pour une maison et un jardin (15 octobre 1750)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-18-stecroix1750quittancedecensbrict.html, 2007.


     Bernard MÉTIVIER et Bernard GINESTE [éd.], «Maxime Legrand: Sur l’église Sainte-Croix d’Étampes (20 publications, 1886-1912)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-legrand1886-1912stecroix.html, 2013.


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