CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Philippe Poussin, chantre de Sainte-Croix d’Étampes
Lettre à Jean-Étienne Guettard sur la collégiale Sainte-Croix
Étampes, 17 novembre 1776
      
Jean-Etienne Guettard
Jean-Étienne Guettard
 
     Voici un précieux document que nous devons avant tout à la curiosité multiforme de l’immense Jean-Étienne Guettard. On y trouve des renseignements merveilleusement intéressants sur la collégiale disparue de Sainte-Croix, mais aussi sur les familles de deux grands Étampois, Jean-Étienne Guettard et Antoine Guénée.
 
Philippe Poussin, chantre de Sainte-Croix d’Étampes
Lettre à Jean-Étienne Guettard sur la collégiale Sainte-Croix
Étampes, 17 novembre 1776


     Voici un précieux document que nous devons avant tout à la curiosité multiforme de l’immense Jean-Étienne Guettard. Et, accessoirement, au dévouement inlassable de Bernard Métivier qui s’est chargé d’aller en prendre copie au Muséum National d’Histoire Naturelle, puis d’en saisir le texte.
     Autant ce document est bref, autant il est riche de renseignements archéologiques passionnants sur les derniers aménagements que connut, entre 1733 et 1773,
cette église détruite à partir de 1792, et que son plus haut dignitaire déclare ici, sans vanité la plus belle d’Estampes.
     Nous y introduisons une numérotation, et nous donnons à la suite, à nouveau, le texte de l’Inventaire fait de Sainte-Croix juste avant sa destruction, tel qu’il a été édité en 1901 par Maxime Legrand, en y introduisant aussi  une numérotation de notre cru, destinée à faciliter les renvois et les recoupements que pourront opérer les chercheurs en histoire de l’art et en histoire locale.
B.G. et B.M.
Première édition, 20 janvier 2013


     Il ne m’a pas été possible, Monsieur et cher parent, de répondre plutot à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire, rapport aux recherches qu’il m’a fallu faire, et je n’entre dans le détaïl que des choses qui m’ont parrües interressantes par les objets qui en meritent la peine, et je ne scay si j’auray satisfait à ce que vous desirez de moy, ce dont vous aurez la bonté de m’instruire.


     (1)* En 1687 et 1718 le chœur du chapitre de Sainte Croix d’Estampes étoit sans stales. Il a été garni de stales hautes basses au nombre de soixante et quatre qui ont coustées environ
1300 £
     * Cette numérotation est de notre cru, et destinée à faciliter l’utilisation de cette source par les chercheurs (B.G.).
     (2) * En 1733 boiserie du sanctuaire, 500 £ cy
500.
     * Cet article est rangé ici par un appel de croix, ayant été rédigé entre le n°9 et le n°10 (B.G.).
     (3) En 1738 la voute de la nefe
4000.

     (4) Quelques années après la couverture de l’église en ardoise
2200.

     (5) En 1741 l’ouverture de 4 croisées dans la nefe et le crepy des pands de la nefe environ 900 £ cy
900.

     (6) En 1744 bureau de l’œuvre très beau, vis-à-vis la chaire 1200 £ cy 1200.

     (7) Quelques années après deux chandeliers et une croix, pour placer sur le bureau, environ 300H cy
300.

     (8) Peu de temps après un lustre dans le milieu de la nef  250.

     (9) En 1743 et 1746 reunion de la 5e portion des manses monachales de Morigny a cousté au chapitre environ
1200.

     (10) En 1755 environ carlage à neuf de la nefe et des deux basses ailes en carreaux à 6 pands, 700 £ cy
700.

12550 £ [p.2] De l’autre part 12550 £ cy 12550 £


     (11) En 1760*, ouverture de la grande porte haute de 19 pieds, à deux battants, 800 £ cy
800.
     * Poussin a d’abord écrit 1770 puis a écritt un 6 sur le deuxième 7 (B.G.)
     (12) En 1765 ou 1766 grande grille à l’entrée du chœur
1500.

     (13) Peu d’années après, deux autels en tombeaux de pierres de liaise, deux tableaux, carlage en pierre de liaise et marbre noir, entourées de grilles a l’instard des deux chappelles pour entrer au chœur de Nostre Dame de Paris, le tout environ
1800.

     (14) En 1769, l’orgue avec toute la boiserie dont la tribune a 34 pieds de longueur d’un pillier de la nefe à l’autre, le dessous bien plafonné avec des ornemens et un cadran au milieu, le tout
4300.

     (15) Deux confessionneaux derriere le chœur
600.

     (16) La sacristie, belle entrée à deux battants, une table de marbre au dessus avec l’inscription en lettres d’or, un petit tableau encadré, en suite de cette entrée la sacristie, chapitre au dessus avec bien des ornements en armoires &c, au moins
5000.

     (17) En 1769, suppression d’onze canonicats, et il n’y en aura plus que 8 par la suite et une seule dignité. Cela a cousté environ 2200 £
2200.

     (18) En 1772, grïlle d’entrée, rüe Sainte Croix grande porte a deux battants et un tambour 1100 £ cy
1100.

      29850 £ [p.3] De l’autre part 29850 £


     (19) Du costé gauche, basse aile petite porte a deux battants et un petit tambour en 1773, 450 £ cy
450.

     (20) Même année 1773, blanchissage de la façade de l’église, et une grïlle devant le grand portail comme à Nostre Dame de Paris, 500 £ cy
500.

     (21) Même année 1773, réünion du Prieuré St Martin qui après la mort du titulaire actuel agé de 59 ans rapportera au moins 3000 £  Frais pour y parvenir
2200.

     (22) En 1775, six chandeliers et une croix pour l’autel du chœur, 700 £ cy
700.

Total
33700 £

     (23a) Les tableaux du chœur*
5000.*
 38700 £*
     * Ces mots et sommes ont été ajoutés après coup en même temps que Poussin rédigeait le post scriptum qui suit, sur un quatrième feuillet (B.G.).
     Je ne sçay, Monsieur, si sest la ce que vous desirez sçavoir, et l’usage que vous en voulez faire. Vous sentez bien qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour cette recherche, et c’est ce qui a causé mon retard à répondre à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. En bref, je suis charmé de cette occasion pour vous renouveller les assurances du parfait devouëment avec lequel j’ay l’honneur d’être

     Monsieur
     Votre très humble et obéissant serviteur.
     P. Poussin chantre de Ste Croix d’Estampes 17. 9bre 1776 [p.4]



     Mr Baudry mon voisin travaïlle aussi a ce que vous luy avez demandé le même jour que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Vous auriez du venir passer quelques jours avec eux pour les mettre en menage et vous auriez en ce temps la pris un lit chez moy, ce qui m’auroit fait le plus sensible plaisir. Votre cher frere est aussi dans la même maison qui est très jolie et bien meublée aujourd’huy.


     (23b) J’oubliois dix tableaux dans le chœur placés depuis environ 30 ans, hauts de 11 à 12 pieds sur 10 pieds de large, lesquels ont cousté chacun 500 £* compris les colonnes des pilliers qui les separent, dorure et parements pour les placer. Tout ce que dessus et des autres parts sans prejudices d’une infinité d’autres depenses qui ne méritent pas la peine d’etre icy rapportées. Notre eglise est sans vanité la plus belle d’Estampes.

     * On remarquera qu’en 1792 on en compte onze répartis en deux groupe l’un de huit et l’autre de trois (B.G.).
      Si je puis vous etre utile en quelqu’autre eclaircissement ne m’epargnez pas, je m’y pretteray de grand cœur etant toujours prest a obliger mes compatriotes quand je le peux.


      Je n’entends plus parler de Mr l’abbé Guenée auquel j’ay toujours été attaché, ainsi qu’a toute sa famïlle. Il en a eu luy même des preuves dans sa plus tendre jeunesse, et je veille encore de mon mieux aux interets de sa sœur, veuve aujourdhuy chargée de 7 enfans, de son oncle agé de 80 ans, dont j’ay recu hyer une lettre, et pour lequel je travaïle pour luy faire avoir un vicaire, le cordelier qui luy en servoit, l’ayant quitté avant hyer. Il a 500 communiants. Son frere, curé de Morville est aussi des plus infirme Je ne les abandonneray jamais tant que je vivray.


   
Signature de Philippe Poussin
ANNEXE
La publication partielle de l’Inventaire de 1792 par Maxime Legrand en 1902
Extrait de son article paru dans les Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais 19, pp. 240-293.

     Nous avons publié dans une autre page tout ce que Maxime Legrand a publié au sujet de la collégiale Sainte-Croix d’Étampes, mais nous redonnons ici l’édition partielle qu’il a donnée de l’inventaire de 1792.
     C’est un outil de travail, pour faciliter les recherches et les recoupements entre ces deux sources. C’est pourquoi nous dotons ici cette édition Legrand de l’Inventaire d’une numérotation qui permettra des renvois plus précis.

 

[...] Inventaire

      (1)* Aujourd’hui treize octobre mil sept cent quatre-vingt-dix, dix heures du matin, nous, Théodore-Alexis Charpentier, président du district d’Étampes; Jean-Nicolas Dufresne, vice-président du directoire; Jean Sagot, Louis-Marin Vénard, administrateurs; Pierre Heret, procureur-sindic, et Jacques Crosnier, secrétaire du district; [p. 265]
     * Cette numérotation est de notre cru, et destinée à faciliter l’utilisation de cette source par les chercheurs (B.G.).
      (2) Après avoir fait avertir le jour d’hier les membres composant le ci-devant chapitre royal et collégial de Sainte-Croix d’Étampes, que pour l’exécution des décrets sanctionnés par le roi, nous nous transporterions cejourd’hui, dix heures du matin, en l’église dudit chapitre Sainte-Croix, à l’effet de procéder à l’inventaire des meubles, effets, titres et papiers dudit chapitre, nous nous sommes transportés à l’effet de ce que dessus en ladite église, où étant, se sont présentés MM. Jean Chevalier, ci-devant chantre dudit chapitre; Jacques Desforges, prêtre; Jean-Jacques Fromentin, prêtre; Maurice-Lambert Empereur, prêtre; Jean-François Girodeau, auxquels M. le procureur-sindic a fait lecture des différens décrets de l’assemblée nationale sanctionnés par le Roi qui ordonnent ledit inventaire et avec lesquels il a été procédé audit inventaire en l’absence de MM. Charles-René Lachy, Jacques de Malville, prêtres; Étienne Geoffroy, ci-devant chane-clerc; de Charles Rivet, Jean-Claude Pelé, Paul-Louis Ledoux, René-Guy Huré, Alexandre-Jean Fleury, Richard-Étienne Perchereau, Jean-Baptiste Marion, François-Optat Chichard et Charles-Alexandre-Jean-Gabriel Servin, tous ci-devant chapelains dudit chapitre, ainsi qu’il suit:

Dans la nef.
      (3) Un tambour à l’une des portes d’entrée sur le carrefour Sainte-Croix avec la porte battante de toile grise rembourée [sic] en foin; à côté un banc fermant, un tronc en bois et à piliers; un bénitier de potin, un autre en marbre fait en coquille scellé dans un pilier.

      (4) Chaises enfoncées de paille.

      (5) Une chaire en bois avec son dessus et escalier, le tout scellé à un pilier, en face de l’œuvre.

      (6) Un banc d’œuvre en bois de chêne, ouvrant à six tiroirs, fermant à clef, dans lesquels ne se sont trouvé que les cierges de la confrérie du Saint-Sacrement et deux bassins de cuivre jaune (1), une banquette, un grand banc tenant à la boiserie [p.266] d’apui, faisant le contour dudit banc d’œuvre, un autre grand banc sur le devant et sa banquette, les deux piliers dudit œuvre boisés ainsi que le contour servant à la réunion des deux piliers, et sur le devant une glace en bois doré.
     (1) Ces deux plats ont longtemps servi de plateaux de balances à M. Angot, acquéreur de l’église. L’un d’eux, représentant saint Michel et d’un travail Renaissance, est actuellement la propriété de M. Blavet. [Note de Legrand]
      (7) Une grande croix en bois et son christ, une grande banquette, une grande représentation pour le service des morts, six chandeliers, le tout en bois, un chandelier à une branche, un autre à deux branches, le tout de fer.

     (8) Un tambour à la porte d’entrée de la rue Sainte-Croix avec la porte battante comme celle ci-dessus décrite.

      (9) Un bénitier avec son pié, le tout en pierre scellé au pilier en face de ladite porte, une grille à hauteur d’apui, renfermant deux chapelles collatérales à l’entrée du chœur ouvrante dans chaque chapelle, et deux portes d’entrée pour parvenir à celle du chœur, une des dites chapelles sous l’invocation de la Vierge, composée d’un autel et deux marchepiés en carreaux noirs et blancs. Sur l’autel deux nappes de toile, un tapis de moquette, quatre chandeliers de cuivre jaune garnis de leurs souches et ressors, deux autres petits chandeliers, un christ en bois noir, sur un gradin de bois à un rang, une boiserie avec agraphe et ornement de bois doré, terminée par une croix aussi de bois doré, et au milieu de ladite boiserie un tableau représentant la Vierge et autres sujets, et sur l’autel deux coussins de toile rembourés de foin, deux rideaux d’indienne rouge avec une tringle et ses pitons.

      (10) A gauche du chœur, une chapelle sous l’invocation de Saint-Denis, exactement garnie et semblable à celle ci-dessus décrite à la seule diférence qu’il n’i a point de petits chandeliers de cuivre.

Derrière l’œuvre.

      (11) Une chapelle sous l’invocation de Sainte-Julienne (1), boisée sur le devant en boiserie d’apuy à balustrade avec porte garnie [p.267] au-dessus de l’apui d’une sculture à jour fermant à clé. En dedans, une boiserie, dans tout le pourtour à hauteur d’une croisée, ladite chapelle planchéiée; deux grands bancs incorporés à la boiserie, dont un fermant à clé et contenant la vieille cire, et dans l’autre six réverbères à une mèche, une cuvette de faïence, deux petits prie-dieu sans fond, une sonette.
     (1) Cette chapelle qui n’était pas indiquée au Pouillé manuscrit dont nous avons parlé dans le rapport relatif aux fouilles de 1895 renfermait, on l’a vu, la sépulture de la famille Rousse de Saint-André, qui y avait fondé des offices [Note de Legrand]
     (12) Un autel en bois faisant cofre et dans lequel il ne s’est rien trouvé, un gradin en bois, une croix en bois, garnie d’un christ, deux chandeliers de cuivre. Un canon en carton; au milieu de la boiserie de l’autel un tableau peint sur toile représentant Ste-Julienne garotée, un pupitre et son missel. Sur l’autel une nappe et un tapis de moquette.

     (13) Une porte à deux battants servant à clore une petite cour.

Autour du chœur à droite.

      (14) Deux grands bancs fermans à clé dans l’un desquels s’est trouvé un briquet et de l’amadou. Un autre banc aussi fermant à clé dans lequel se sont trouvées deux torches garnies de leurs flambeaux. La boiserie de la porte d’entrée de la sacristie dont les portes ouvrent à deux batans surmontés d’une inscription dans un cadre de bois doré portant Sacristie et d’un tableau aussi dans un cadre de bois doré, représentant un ange tenant un enfant par la main.

     (15) Un marchepié à 3 marches, un grand banc à dos sans fond, dans le bas une mauvaise boîte en bois et sa lampe de cuivre, un grand banc, une banc selle.

Derrière le chœur.

      (16) La boiserie de derrière le chœur embrassante deux piliers avec retour sur le 3e et 4e, une chapelle sous l’invocation de Saint Claude (1) fermée par une balustrade en bois à balustrade. Un autel à chassi en bois avec un dessus en bois couvert d’un mauvais tapis de vieille tapisserie, un devant d’autel très vieux [p.268] en camelot rouge, un gradin à un étage, sur icelui, deux chandeliers et une croix de bois, une boiserie faisant le contour dudit autel jusqu’à la hauteur du bas de la croisée, un tableau incrusté dans la boiserie représentant saint Claude, dans son cadre de bois doré.

     (1) Cette chapellenie n’est pas indiquée dans les différents pouillés du diocèse de Sens [Note de Legrand].
      (17) Un petit banc tenant à la balustrade, un confessionnal dont la porte est sculturé à jour, le tout de bois, une tringle de rideau en dedans d’icelui ledit confessionnal, surmonté d’un bâton cantoral doré. Un autre petit banc incrusté dans la boiserie allant dudit confessionnal à la chapelle ci-après.

     (18) Une chapelle sous l’invocation de la Madelaine, fermée par une balustrade à baraux, le tout de bois, un autel et son marchepié en bois, un devant d’autel en camelot rouge avec croix de malthe et bandes en or faux. Sur l’autel une nape, un mauvais tapis de drap vert, un gradin à un rang, une croix en bois noirci et son christ, ladite chapelle boisée dans son pourtour et jusqu’au confessionnal ci-après, jusqu’à la hauteur de la croisée, avec un tableau peint sur toile représentant la Madelaine.

      (19) Un confessional come le précédent surmonté d’une croix en bois.

      (20) Une autre chapelle sous l’invocation de Notre-Dame de Pitié, fermée par une balustrade à baraux, le tout de bois. Un autel, son marchepié aussi en bois, un devant d’autel de camelot rouge; sur l’autel, une nape et un mauvais tapis, un gradin, deux chandeliers, une croix en bois noirci, ladite chapelle boisée dans son pourtour jusques à la hauteur d’une représentation en pierre obstruant la croix.

Dans le côté gauche derrière le chœur.

     (21) Un confessional à porte d’apui, un banc à dos faisant cofre dans lequel ne s’est rien trouvé, une armoire ouvrante à quatre volets, fermante à clé, incrustée et scellée dans le mur, ouverture faite d’icelle, s’i est trouvé deux grands chandeliers et une croix de cuivre en couleur d’or.

      (22) Un ciel de dais en camelot rouge et bandes de couleurs sur son châssis. Les pentes du dais en velours cramoisi, garnies de [p.269] leurs galons en or; une exposition de velours cramoisi avec ses deux pentes et devant avec galons et franges en or, avec la petite nape. La batiste garnie en grosse dentelle, le panache de dessus le tout monté sur bois, ledit panache rouge et blanc, deux petits pots de fleurs artificieles pour orner ladite exposition. Six souches de bois, un tapis du maître-autel, de grosse tapisserie, un coussin de camelot rembouré en paille, un autre tapis de drap vert, doublé de toile et son galon en argent faux, six souches, deux bassins de fer blanc pour mettre sous les chandeliers.

      (23) Un grand banc fermant à clé avec son siège et dossier faisant boiserie, et dans icelui neuf morceaux de lambris provenant du changement fait au chœur. Une banc-selle scellée dans les deux bouts dans les murs.

      (24) Et après avoir vaqué à ce que dessus jusqu’à l’heure de une relevée, tous les objets ci-dessus décrits sont restés ès lieux où ils ont été trouvés et la vacation a été remise aujourd’hui trois de relevée. Et avons signé Chevallier, chantre dignitaire, Fromentin, chanoine, Empereur, chanoine, Desforges, Girodeau, Sagot, Venard, Héret, Charpentier, président, et Crosnier, secrétaire.

     (25) Et le dit jour 13 octobre 1790, trois heures de relevée, en conséquence de l’intimation prise pour la vacation de ce jour d’hui matin, Nous, Théodore-Alexis Charpentier, président du district, Jean Sagot, Jean-Nicolas Dufresne, Louis-Marin Vénard, administrateurs, et Pierre Héret, procureur-syndic, sommes, assistés du secrétaire du district, transportés en l’église du ci-devant chapitre de l’église royale et collégiale de Sainte-Croix d’Étampes, où étant, nous avons, en présence desdits sieurs Chevallier, Fromantin, Girodeau et Empereur ci-devant chanoines dudit chapitre, procédé à la continuation dudit inventaire ainsi qu’il suit:

Chœur.

     (26) Le chœur est formé par huit arcades toutes boisées jusqu’à leurs ouvertures et cintrées avec ornemens et scultures de bois doré, surmontées de chacune un tableau d’environ onze à [p.270] douze piés, sur diférentes largeurs, dans leurs cadres de bois dorés, représentant divers sujets. Le bas desdites arcades est boisé en boiserie à panaux et garni de 17 stales hautes à droite et autant à gauche, plancheyiées et fermées aux deux extrémités, et 12 basses stales en bois aussi de droit et de gauche.

      (27) Le surplus du chœur est boisé à la même hauteur que les arcades ci-devant décrites.

      (28) Le fond du chœur est ouvert dans l’espace de trois arcades ornées d’une boiserie cintrée et garnie de chacune une grille prenant à trois pieds de terre de neuf à dix piés d’hauteur toutes surmontées d’un couronnement, le tout en fer à dessin et dont les ornemens sont dorés.

      (29) Au dessus de ces trois arcades sont trois tableaux peins sur toile de la grandeur des précédens, dans leurs cadres de bois doré.

      (30) Un banc de chantres couvert d’une tapisserie à fleurs de lis, fond bleu, fleurs de lis jaunes.

      (31) Un grand pupitre tournant sur un pié, le tout de bois, couvert d’un vieux tapis pareil à celui du banc des choristes, deux escabelles de bois pour les enfans de chœur, deux petits lutrins tournant sur une tringle de fer posée sur les stales hautes, cinq crachoirs.

     (32) Un pié en bois anciennement doré, avec pupitre en petite, branche de fer, quatre livres de chants dont deux antiphoniers, un graduel et un suplement et un psautier en mauvais état, un martirologe, un chandelier de fer pour le service du lutrin.
Sanctuaire.

      (33) Une forme pour assoir les prêtres officiaux, en bois, couverte d’une grosse tapisserie à points et d’une autre étofe servant d’envelope en serge verte avec galons de fil blanc. Deux crédences couvertes de même étofe que la forme et sur chacune un chandelier de cuivre jaune garnis de leurs souches.

     (34) Dans lesdites crédences un drap mortuaire de calmande fond noir, bandes et croix blanches, et la couverture de la forme et des deux crédences aussi en noir et même étofe que le drap mortuaire. [p.271]

      (35) Le maitre-autel formé d’un massif en pierres, boisé sur les côtés avec chassis en fer, un devant d’autel dans ledit chassis en damas à fleurs cramoisies avec bandes en coton blanc réyé ayant sur l’autre face un damas blanc, derrière ledit devant d’autel un autre devant d’autel fond vert de camelot avec revers en damas rouge et bandes en or faux. Une nape d’autel couverte d’un tapis en serge verte, sur l’autel un gradin en bois et au milieu un tabernacle aussi en bois et sur icelui une croix garnie d’un christ en cuivre jaune, sur ledit gradin deux grands chandeliers de cuivre jaune garnis de leurs souches.

Derrière l’autel.

      (36) Deux chandeliers de pot, les cartons du canon, un pupitre d’autel, un tapis pour mettre sur le marchepiés de l’autel — 4 chandeliers pour matines en bois garnis de leurs bougeoirs en fer, un grand coffre de sapin fermant à clé et une banquette qui lui sert de marchepiés, dans lequel se sont trouvés les effets qui suivent: un devant d’autel de velours rouge cramoisi avec fleur de lis, étoiles, soleil, et franges en or fin, garni par derrière d’un velours cramoisi et blanc et galons d’or faux — un autre noir d’un côté en camelot noir et blanc et galons de coton noir et blanc, et sur l’autre face d’une étofe de damas blanc et rouge avec galons or faux — un autre devant d’autel de camelot noir sur une face avec des bandes et galons blanc, un autre devant d’autel à deux faces, l’une de camelot violet, avec galons en coton violet et blanc, et sur l’autre face en damas violet avec bande de satin bleu avec galons blancs et violets — trois autres petits devants d’autel de tapisserie à points et à différentes couleurs avec bandes en or faux — deux coussins de velours cramoisi avec broderie en or faux, relevés en bosses — un livret en parchemin contenant les passions notées — un tapis violet en camelot pour couvrir la forme et les deux crédences.

Anti Chambre de la Sacristie.

      (37) La porte d’entrée en chêne à deux batans et les deux côtés boisés aussi en chêne — un étui en bois servant à renfermer la [p.272] croix, laquelle est en bois, couvert, savoir: le manche d’une feuille d’argent travaillé et le surplus en argent uni — une boîte portative pour mettre des cierges — une halebarde — un portemanteau — une robe de bedeau de drap violet avec sa plaque de cuivre argenté — une baguette en baleine garnie au milieu et aux deux bouts d’une plaque d’argent — une banquette en bois de chêne servant à introduire à l’escalier qui monte au chapitre — un cierge pascal.

      (38) Une armoire en bois dure avec un petit chapier scellé dans le mur et une autre au-dessus dans laquelle ne s’est rien trouvé — deux autres porte-manteau et à iceux une aube d’enfants de chœur, de toile, une petite soutane en molton violet — une robe de bedeau de drap violet à petites manches, sans plaque — un bonnet caré — un balet de crin — plusieurs batons propres à faire des houssoirs — diférens autres avec éteignoirs —une forte porte en chêne avec son chambranle.

Sacristie.

     (39) Un grand banc long avec deux acoudoirs un autre petit aussi avec acoudoirs et servant de cofre dans lequel ne s’est rien trouvé.

      (40) Deux porte manteaux — un porte chapes, le tout scellé dans le mur — une petite cuvette en cuivre rouge — deux paires de burettes d’étain — trois petits plats d’étain — une petite assiette de cuivre jaune — un rouleau de bois garni d’un essuie-mains — un porte-manteau.

      (41) Un corps de table ouvrant en 4 parties fermant à une seule serrure, renfermant un chapier à 4 tiroirs tournans sur leurs pivots, 4 tiroirs à chaques bouts dudit chapier, surmonté d’une boiserie, le tout en chêne fermant à cinq serrures et ouvrant en 10 parties, surmonté au milieu d’une gloire et d’une croix, le tout doré, et un bénitier de cuivre — deux bonets carés.

      (42) Dans lesquels chapiers, armoires et tiroirs se sont trouvés les effets qui suivent: une chasuble — deux tuniques, — cinq chapes en damas blanc tout uni — une chape de damas rouge — deux chapes en calmande fine — une chasuble.

     (43) Une chasuble — une chape neuve — deux chapes, le tout en
[p.273] damas blanc — trois chapes en camelot rouge pour les dimanches et fêtes — le noir composé de 4 chasubles, deux tuniques, 2 chapes en étamine noire et une chape en moire — trois chasubles rouges, trois vertes, trois blanches, deux violettes de diférentes étofes et servant journellement.

     (44) De tout ce que dessus, il n’i a qu’une étole et une chape en velours cramoisi ornées de galons or fin, le surplus est en galons faux et galons de couleurs.

     (45) Neuf aubes dont 4 propres garnies en dentelles et cinq communes — 12 amies — 16 corporaux — 24 purificatoires — 6 cordons — 12 essuie mains — 12 palmes.

Argenterie.

      (46) Quatre calices et leurs pal pesans ensemble onze marcs six onces — deux encensoirs et une navette pesans huit marcs quatre onces — une tasse pour la quête pesant deux marcs quatre onces — un soleil — un saint Ciboire et deux petites croix pesant douze marcs deux onces.

     (47) La grande Croix ci-devant mentionnée et inventorié pesant neuf marcs et le bâton cantoral six marcs (1).

Orgues.

     (48) Un buffet d’orgue de 4 piés de montre formant 8 piés, huit jeux dont quelques uns sont coupés avec tremblant, deux soufflets placés sur le sommier pour y mettre d’autres jeux — une chaise enfoncée de paille.
     (1) Le 10 avril 1790, le Chapitre avait envoyé à la Monnaie, par l’entremise de M. Héret, procureur de la Commune, un plat, deux burettes, pesant ensemble 3 marcs 30 onces 4 gros, plus 183 livres 18 sous denier en espèces (Léon Marquis, Les rues d’Étampes, p. 152). Nous verrons plus tard le sort du surplus de l’argenterie [Note de Legrand].
      (49) Ce jeu d’orgue est placé dans une tribune placée au-dessus de la grande porte d’entrée faite en arcade, laquelle est barrée, et une boiserie à panaux.

      (50) Audevant de la principale porte d’entrée est une grille extérieure à baraux droits ouvrante à deux vantaux et fermant à clé. [p.274].

Clocher.

     (51) Dans le clocher quatre cloches.

      (52) Dans une petite chambre à côté une horloge sonnant les heures et les demies.

      Ici se termine la seconde journée d’inventaire; la suite en est renvoyée au 18 octobre suivant, à 9 heures du matin.

      Il est à remarquer que s’il est question de tableaux, il n’est pas fait mention des statues relatées à l’acte de vente du 15 août 1792, et que l’acquéreur ne devait pas déplacer non plus que les tableaux, meubles et ornements. Nous verrons par la suite qu’en 1793 un grand nombre de ces objets, sauf les statues qui sans doute avaient été détruites comme «emblèmes de la superstition», était resté dans l’église et dans la maison des chanoines.

      D’après ce qui précède, il est facile de nous rendre compte de l’agencement intérieur et de l’ornementation de l’église, ornementation peu luxueuse et qui semblerait démontrer que déjà la collégiale était un peu déchue de sa splendeur passée. La description du chœur en particulier est à retenir. Les boiseries du XVIIe siècle avaient fini par envahir à peu près toutes les parties disponibles, par boucher toutes les arcades et aveugler toutes les ouvertures. La disposition de plusieurs chapelles est également indiquée et marque sur le plan des points intéressants. Deux noms nouveaux s’y rencontrent, Sainte-Julienne et Saint-Claude, les autres ont été signalés au pouillé manuscrit rapporté par Léon Marquis. Enfin l’état de délabrement de certains ornements ou objets [p.275] mobiliers et la pauvreté de l’argenterie sont également des points qui ne sont pas sans avoir leur valeur.

      Le 18 octobre, les commissaires continuent leur travail, ainsi qu’il suit:

Dans l’escalier qui conduit au chartrier.

      (53) Une porte pleine en chêne fermant ledit escalier, une petite armoire en bois de chêne fermant à clé dans laquelle ne s’est rien trouvé, — un brancard à rendre le pain bénit, — deux corbillons en osier, deux clayons aussi d’osier, un apui de rampe en bois.

     (54) Dans un grenier dont la porte en bois dur et fermant à clé, dans lequel ne s’est rien trouvé que deux tabourets ci-devant à l’usage des chantres.

Anti chambre du chartrier.

      (55) Une porte en bois de chêne fermante à serrure, un grand coffre en bois de chêne dans lequel ne s’est rien trouvé.

Chartrier.

      (56) Une porte en bois de chêne aussi fermante à clé — une grande armoire ouvrante à deux vantaux fermante à trois clés, ayant 4 planches dont moitié divisées en tablettes, le tout enfoncées en bois blanc, porte et corps aussi en pareil bois — un grand banc avec dos faisant face à l’entrée et retours de droit et de gauche de différens bois — une petite table sur son pié en forme de trétaux — une autre armoire en bois blanc fermante à une seule serrure et clé, garnie de trois planches de bois blanc — un petit escabeau en bois — une grosse chaise enfoncée de paille.

     (57) Dans lesquels armoires se sont trouvé les titres et papiers qui suivent.

      Cette partie de l’inventaire comprend deux cent cinquante-quatre articles où sont énumérés les titres [p.276] de fondation, les bulles, les contrats de donations, les transactions, pièces de procédure, règlements, arrêts, qui racontent de l’origine à la chute l’histoire du célèbre Chapitre.

      Ne pouvant avoir la prétention de reproduire ici cette longue et fastidieuse énumération, nous nous bornerons à citer au hasard de la lecture ceux des numéros qui nous paraîtront présenter le plus d’intérêt.

Titres et papiers.

      (58) Item, une transaction en parchemin du lendemain du sinode de 1297, entre le chapitre et l’archidiacre d’Étampes, laquelle atribue une redevance de six livres au profit dudit archidiacre au lieu du gros d’une prébende qu’il réclamait, cotée pièce unique et inventoriée;
      Item, cinq pièces du 19 août 1331 jusqu’au 8 mars 1679, qui sont règlement relatif au stage usité dans ladite église, renseignemens et jugemens y relatifs, cotées et paraphées et inventoriées;
      Item, trois pièces des 8 et 31 août 1462 et 25 février 1585, qui sont relatives aux droits du chapitre pour nomination de places de professeur au Collège de cette ville et à la chapelle de saint Jean-Baptiste desservie en l’église paroissiale de Saint-Basile;
      Item, 10 pièces du 4 mai 1563 au 27 novembre 1656 qui sont lettres de provisions et de confirmation de la dignité de doyen et autres y relatives;
      Item, 10 pièces des 25 juin 1501 et 28 juin 1650 qui sont semblables lettres pour la dignité de chantre et autres relatives;
      (59) Item, une sentence de l’officialité rendue entre le chapitre et les chapelains;
      Item, 25 pièces de 1601 à 1775 qui sont relatives aux préséances dans les cérémonies publiques et prétentions relatives à la réception des mandemens de l’ordre et à leur distribution;
[p.277]
      Item, 15 pièces de 1604 à 1696 qui sont lettres de committimus aux requestes du Palais, renseignemens, jugemens y relatifs et maintenues desdits droits;
     Item, deux pièces qui sont relatives aux troubles éprouvés à Saint-Pierre le 20 juin 1665;
     Item, six pièces qui sont arêts solennels de règlement du 1er septembre 1694 et autres y relatifs rendus entre les 2 chapitres;

     (60) Item, le brevet de l’armorial du chapitre du 30 janvier 1699;
     Item, un procès-verbal du 13 juillet 1620, d’ouverture de la grande chase de Notre-Dame;
     Item, un règlement de l’ordre pour l’acquit des obits pour les messes du chœur, fors et excepté les jours de dimanches et fêtes en date du 10 juillet 1703;
     Item, 4 pièces qui font règlement de discipline pour l’élection des Boursiers et la reddition des comptes, datées du 10 mars 1623 au 5 décembre 1730;
     (61) Item, un règlement de discipline générale du 10 avril 1725;
     Item, un titre de 1736 contenant élection de la confrairie de la Vraie-Croix, coté, paraphé et inventorié avec 3 autres pièces y relatives;
     Item, 46 pièces qui sont lettres d’amortissement, quittances et pièces y relatives de 1236 à 1756;
     Item, 15 pièces de 1100 à 1582 qui sont titres d’anciens droits et privilèges des abés et couvent de Morigny;
     Item, 12 pièces qui sont quitances d’amortissement et autres y relatives de 1300 à 1700;
     Item, trois pièces qui sont copies signifiées des décrets de suppression de la manse abbatiale, monacale, et offices claustraux de l’abbaye de Morigny, et union de partie des biens d’iceux à la manse du chapitre, lesdits décrets en date des 10 août, 24 septembre 1743, 22 janvier 1744, et l’arrêt d’homologation du 4 avril 1746;

     (62) Item, cinq pièces de 1769 à 1770 qui sont pièces relatives à la suppression du doyenné de dix prébendes et de la chapelle de la Madelaine;
     Item, trois pièces qui sont suppression du prieuré de Saint-Martin [p.278] et union des biens et droits en dépendans à la manse du chapitre, au nombre desquelles est le décret du 4 mars 1773 et arrêt d’homologation du 13 août suivant;
     Item, trois pièces qui sont arêts du Parlement du 27 avril 1785 confirmatif de l’arêt d’homologation d’union du prieuré de Saint-Martin à M. de Tressan lors abé de Morigny et d…, d’après son collatoire et deux originaux de son direction (sic) des 4 et 7 mai suivans y joins;
     Item, huit pièces qui sont prise de possession du prieuré de Saint-Martin du 19 juillet, requête du chapitre du 6 septembre suivant et 6 décembre 1786, arêt provisoire du 6 septembre 1785, arêt par défaut du 2 août 1786, arêt du grand Conseil du 23 décembre audit an, confirmatif de l’arrêt d’homologation contre M. l’évêque de Macon soi disant indultaire, signiffié à domicile le 31 janvier 1787, et l’original de la dite signification;
     Item, pièces qui sont lettres, quitances d’amortissement et autres pièces relatives de 1236 à 1710;
     ………… …………… ………… ………… …………… ………………
     Item, six pièces qui sont contrats d’acquisitions et baux à loyer concernant une maison et jardin St-Mars de 1556 à 1770 dont le dernier est un bail à vie fait par le chapitre au sr abé Girodeau de ladite maison moiennant 120 lb à la charge des cens et des réparations usufruitières (
1)… .
     (1) S’agirait-il ici de cette maison sise au coin de la rue Saint-Mars et et de la rue Saint-Jacques, dite maison de Saint-Mars, ayant appartenu en dernier lieu à M. le D’ Bourgeois? [Note de Legrand]
     A partir de cet article s’allonge une interminable série de titres de propriété des terres, biens et maisons situés à Étampes et sur diverses communes, pièces relatives aux dîmes, aux cens, aux rentes, déclarations à cause de mouvances, etc., etc., le tout se référant à Sainte-Croix, à Morigny et à Saint-Martin. [p.279]

      Au milieu de cet amas de contrats et papiers remontant à 1212, 1219, 1223, 1414, etc., etc., nous lisons:

      (63) Item, pièces de 1336 à 1748, qui sont titres de 6 lb. 6 s. 3 d. de cens annuel à prendre sur les bâtiments, jardin et dépendances du Séjour, péyable par M. Philipes d’Orléans, à cause de son domaine engagiste d’Étampes, péyable le 1er octobre;
      Item, pièces qui sont titres de 18 s. 9 d. de pareil cens à prendre sur l’emplacement de l’ancienne Boucherie, peyable comme dessus;
     Item, pièces de 1472 et 23 septembre 1747, qui sont titres de 1 lb. 2 s. 6 d. de pareil cens annuel à prendre sur l’hôtel commun de cette ville, de 12 s. 6 d. de pareil cens sur le port neuf [ou pont neuf] et 2 lb. 10 s. de rente foncière de bail d’héritage à prendre sur la partie dudit Hôtel-Dieu, le tout péyable le 1er octobre par MM. les maire et officiers municipaux;
    Item, anciens titres qui établissent le droit d’usage de 15 pièces de tapisseries dans l’église de Notre-Dame;

      Enfin l’inventaire se termine, après l’énonciation de nombreux titres, par les articles suivants:

      (64) Item, 45 volumes reliés qui sont anciens terriers des ci-devant seigneuries de Sainte-Croix, des religieux de Morigny et du prieuré de Saint-Martin y réunies, le 1er en date de l’année 1451 et le dernier de 1777;
      Item, deux volumes reliés qui sont terriers des censives dudit chapitre de Sainte-Croix et de Morigny, faits par M. François Vénard, notaire à Étampes en l’année 1775;
     Item, un volume relié contenant recueil de différentes déclarations passées ou profit du sieur prieur de Saint-Martin depuis le 25 janvier 1738 jusqu’au 30 juin 1773;
     Item, a été inventorié un état des fruits et revenus du chapitre de Sainte-Croix, signé desdits ci-devants chanoines, en date du 22 de ce mois, lequel est demeuré annexé à ces présentes
[p.280] après avoir été de nous présentement paraphé au bas des 10 pages qu’il contient.

      Il résulte de cet état que les prix de location s’élevaient à environ 10 940 livres, plus un certain nombre de sacs de blé, setiers d’orge et d’avoine, et une quantité respectable de poulets et chapons. Quant aux rentes, elles ne dépassaient guère 325 livres et quelques muids ou setiers de froment, méteil, seigle et avoine.

      Toutes ces sommes sont allées grossir la dette du budget des cultes.

      Mais lisons la fin de l’inventaire qui se termine le 23 octobre à la vacation du soir:

     (65) Et après qu’il ne s’est plus rien trouvé à comprendre au présent inventaire, les meubles, effets, argenteries, linges et ornemens sont restés en la garde et possession desdits sieurs Chevallier, Desforges, Fromentin, Empereur et Girodeau, qui s’en sont chargés pour les représenter à toutes réquisitions.

      (66) Quant aux titres et papiers, ils ont été à l’instant enlevés et déposés aux archives du district, et a le sieur Fromentin déclaré qu’il y a des titres concernant la propriété de deux pièces de terre à Boissy-le-Sec ès mains du sieur Henryon de Paincy, avocat en parlement, à cause d’une difficulté entre le ci-devant chapitre et le ci-devant seigneur de Boissy.

     (67) Et d’autres titres concernant une rente de 3 lb. 11 s. due par Pâris le Dévot, ès mains Me Pineau, procureur à Étampes.

      (68) Fait et arrêté lesdits jour et an. Ainsi signé: Chevallier, Desforges, Fromentin, Girodeau, Empereur, Sagot, Héret, Vénard, Charpentier, président, et Crosnier, secrétaire.

      C’en est fait. Tous les biens de l’ancienne Collégiale, toutes les libéralités faites au cours des siècles au chapitre, toutes les fondations pieuses que des [p.281] mourants ont laissées derrière eux pour le salut de leurs âmes, l’argent des obits, des anniversaires, des messes, tout cela est remis entre les mains des administrateurs du district qui ne vont pas en respecter la destination primitive. Déjà les titres et papiers sont enlevés; le mobilier reste en place mais pour peu de temps.

      En attendant sa dispersion, la dernière étincelle de vie religieuse qui tremblotait encore dans ce flambeau agonisant va définitivement disparaître. Les dernières heures de l’église ont sonné; le procès-verbal suivant va nous indiquer comment se sont écoulées ces minutes suprêmes:

     (69) Aujourd’hui 28 décembre 1790, quatre heures de relevée, nous Théodore-Alexis Charpentier, président du district, Jean Sagot, Louis-Marin Vénard et Pierre-Antoine Duverger, administrateurs, sommes avec M. le Procureur sindic, assistés du secrétaire du District, entrés en l’église de Sainte-Croix d’Étampes où, étans montés dans le lieu où se tenait le chapitre, nous y avons trouvé MM. Chevallier, Desforges, Fromentin, Empereur, Girodeau et Jacques de Malleville, cidevant chanoines de Sainte-Croix, et leur avons fait lecture de l’article 20 du décret du 12 juillet 1790, sanctioné le 24 août dernier, et de la délibération du Directoire de cejourd’hui matin, contenant notification dudit décret, à ce qu’ils n’en ignorent, et ayens à cesser leurs offices à compter de ce jour, lesquels ont déclaré qu’en acquiesçant à l’exécution dudit décret, ils déclaraient qu’ils cesseront à compter de cet instant tout office en ladite église, et qu’ils consentaient que le surplus de l’arrêté dudit district fût exécuté selon sa forme et teneur, au moien de laquelle déclaration nous avons en leur présence procédé au récolement des meubles, effets, linges, argenteries et autres effets compris dans l’inventaire des 13, 18, 20, 22, 23 octobre derniers, et de ce récolement il en est résulté que le tout s’est [p.282] trouvé en nature la majeure partie des effets mobiliers étant dans ladite église de nature transportable ont été montés et mis dans la chambre ci-devant capitulaire, l’argenterie décrite audit inventaire à l’exception d’un calice, sa patène et un ciboire, et d’un soleil, ont été également montés dans ladite chambre et mis dans l’armoire de l’entrée servant aux archives, et fermant à trois serrures et à 3 clés, et ladite armoire ayant été fermée, et les 3 clés remises au secrétaire du district, il a été aposé 3 bandes de ruban de fil blanc traversantes chacune desdites trois serrures et aux extrémités d’ycelles nos scellés consistant dans le cachet du district, il a été posé par Tabart, menuisier à Étampes, deux planches au-dedans de ladite chambre sur la croisée donnante en icelle et apliquées sur le dit châssis, attachées avec quatre clous, pour procurer la plus grande sûreté au contour de ladite chambre.

      (70) Quant au calice et au ciboire et au soleil, le 1er est resté dans la sacristie, le 2e dans le tabernacle afin de faire consommer demain les hosties, et se sont lesdits chanoines soumis de les rendre et représenter demain après la messe avec le soleil.

      (71) Ensuite sommes sortis desdites archives et avons fait fermer la porte donant dans l’antichambre avec les clefs remises à notre secrétaire, et avons aposé une bande de ruban de fil blanc traversant la serrure de ladite porte et aux deux extrémités nos scellés.

      (72) Sortis de l’antichambre, nous avons fait fermer la porte avec la clef à nous représentée et remise à notre secrétaire, descendus dans la sacristie, nous avons fait fermer toutes les armoires décrites en l’inventaire avec les clés à nous représentées et remises au secrétaire au nombre de deux, et nos scellés ont été aposés sur l’armoire au-dessus du chapitre, sur les deux autres collatérales consistant en trois bandes de ruban de fil, traversantes chacune des vantaux desdites trois armoires et les serrures, et au bout de chacunes desdites bandes nos scellés, et avoir fait fermer le chapier étant au-dessous avec la clef à nous représentée, et aussi remise à notre secrétaire, sur lequel nous avons posés une bande de ruban de fil, traversant la serrure, et eux deux extrémités d’ycelles nos scellés, et a le sieur Desforges [p.283] déclaré qu’il se trouverait demain 9 heures en ladite église à l’effet d’y célébrer la messe, à laquelle heure nous avons continué le présent procès-verbal, à laquelle heure il a volontairement pris intimation.

      (73) Et sont tous lesdits effets et nosdits scellés ainsi que les portes d’entrée de ladite église restés en la garde d’Alexis Langlois, dit Michaut, cordonnier, demeurant à Étampes, rue du Puits-de-la-Chaîne, que nous avons établi pour gardien aux rétributions de droit, lequel s’est volontairement du tout chargé et soumis de les représenter quand il sera requis; à ce moien lesdits sieurs Chevallier, Desforges, Girodeau et Empereur se sont et demeurent déchargés des effets à eux ci-devant confiés.

     (74) Fait et arêté lesdits jour et an. Ainsi signé:
     Desforges, Fromentin, Girodeau, de Malleville, Empereur, Alexis Langlois, Duverger, Sagot, Venard, Charpentier, président, et Crosnier, secrétaire.

      Le dernier acte de la tragédie est proche et les cloches qui convoquent les fidèles à la dernière messe sonnent un glas funèbre qui doit retentir bien douloureusement dans le cœur de plus d’un.

      Ecoutons le récit de cette étape définitive:

      (75) Et le 29 décembre 1790, neuf heures du matin, nous Président, administrateurs, procureur sindic et secrétaire du district soussignés, nous sommes transportés en ladite église Sainte-Croix, dont l’ouverture nous a été faite par ledit Langlois, gardien; avons reconu notre scellé aposé au dessus du chapier sur les portes de l’armoire étant au milieu sains et entiers.

      (76) M. Desforges ayant célébré la messe et consommé les hosties, il a représenté le calice, le soleil tiré de ladite armoire et le ciboire qu’il a oté du Tabernacle, avons en conséquence réaposés nos scellés sur ladite armoire, et ouverture faite des archives après reconaissance faite des scellés à la porte, nous avons reconu les 3 scellés aposés sur l’armoire dudit chartrier [p.284] sains et entiers; eux levés, l’armoire ouverte, lesdits vases y ont été déposés, l’armoire fermée, les clés remises au secrétaire, nos scellés ont été rétablis; sortis de la pièce, la porte ayant été fermée avec la clé remise à notre secrétaire, nos scellés ont été sur icelle également réaposés comme ci-devant. Descendus dans la sacristie, nous avons fait apliquer en dedans d’icelle et sur la croisée donant sur le jardin ocupé par Hautin deux planches clouées par Tabart, menuisier, sur le chassis de ladite croisée. Avons aussi aposés deux scellés sur les portes en face de ladite croisée après l’avoir fermée à clé et à verroux, lesdits scellés embrassant la porte et le chassis de ladite porte posés avec bandes de ruban de fil et au bout d’yceux nos scellés; avons ensuite fait fermer la porte de la sacristie dont nous avons remis la clé audit Langlois, lequel s’est de nouveau chargé tant de ladite clé que de celles de l’église et de nosdits scellés et a promis de représenter le tout à toute réquisition.

      (77) Fait et arêté lesdits jour et an, et s’est ledit sieur Desforges retiré.

      (78) Quels durent être les sentiments des personnes qui assistèrent à cette cérémonie dans cet instant où pour la dernière fois se célébrait la messe, dans ce beau vestige d’architecture du XIIe siècle? Songèrent-ils au passé de ce grand corps que la tombe venait de recevoir pour jamais?

      Quels durent être surtout les sentiments qui agitèrent l’âme de l’abbé Desforges au moment de la dernière consécration?

     Une curieuse et savante étude de notre collègue Paul Pinson nous montre ce prêtre, entré sans vocation dans l’état ecclésiastique, tombé bientôt dans l’erreur, emprisonné à la Bastille pour la publication d’un ouvrage aussi bizarre que subversif sur le [p.285] mariage des prêtres (1); puis, une fois gracié, se livrant à un nouveau genre d’excentricité en inventant une gondole volante avec laquelle il fit, sur la colline de Guinette, une chute qui blessa l’homme et tua son crédit, déjà miné par les sarcasmes des auteurs contemporains; enfin, revenu de ses erreurs, effrayé du levain révolutionnaire qu’il voyait fermenter, reconnaissant le mal que ses sophismes allaient causer au clergé, faisant amende honorable et mourant assez tôt pour ne pas voir démolir la Collégiale où il avait passé ses premières années et où il était venu cacher sa vieillesse repentante (2).
     (1) Avantages du mariage et combien il est necessaire et salutaire aux pretres et aux eveques de ce tems ci d’epouser une fille chrétienne (Bruxelles, 1758, 2 vol. in-12. [Note de Legrand]


     (2) P. Pinson, Un excentrique au XVIIIe siècle; Étude biographique sur l’abbé Desforges, chanoine de 1’église collégiale de Sainte-Croix d’Étampes (1723-1792) (Paris, Champion, 1897, in-8°). [Note de Legrand]
     C’est lui, dit notre érudit collègue, qui but le calice jusqu’à la lie et son mea culpa dut être profond et sincère, car il s’était rendu jadis grandement complice de ceux qui à l’heure présente sapaient les bases de la société religieuse; et c’était un peu son œuvre à lui que cette plante malsaine dont il commençait à voir mûrir les fruits amers.

     Il vivait encore lorsqu’en 1791 il fut procédé à la levée des scellés et au transport des effets mobiliers au district. Voici le procès-verbal de cette dernière opération, consigné à la suite de ceux que nous venons de relater:

      (79) Aujourd’hui quatorze juillet mil sept cent quatre-vingt onze, une heure de relevée, nous Louis Marin Venard, administrateur [p.286] du Directoire du district d’Étampes, sommes avec M. le Procureur sindic, assistés de Jean-Bte Michel Quinton pour l’empêchement du secrétaire, transportés en l’église du ci-devant chapitre de Ste-Croix d’Étampes, à l’effet de procéder à la reconnaissance et levée des scellés aposés par le Directoire le 28 décembre dernier et faire l’enlèvement de l’argenterie, linges et ornemens de l’église, où étans entrés dans ladite église, les portes en ayant été ouvertes par Alexis Langlois, gardien établi à la conservation des dits scellés, pour ce averti, sommes montés dans la chambre ci-devant capitulaire, la 1re porte ouverte, avons reconnus nos scellés aposés sur la porte d’entrée de ladite chambre capitulaire sains et entiers. Entrés dans ladite chambre, avons reconus les scellés aposés aux extrémités des 3 bandes de ruban de fil traversans les 3 serrures de l’armoire étant en icelle sains et entiers. Ouverture faite de l’armoire avec les clés représentées par le commis au secrétariat, les effets et papiers renfermés en icelle en ont été extrais et portés au district pour y être déposés.

      (80) Avons ensuite fait refermer tant ladite armoire que la porte de la chambre et antichambre, et en avons remis les clés audit commis au secrétariat.

      (81) Descendus dans la sacristie, ouvertures faites de la 1re et 2e porte avec les clés représentées par ledit Alexis Langlois, gardien, entrés en icelle, avons reconus les scellés aposés sur la fermeture des armoires formant le chapier et audessus d’y celui, et celui aposé, sur la porte étant en face de la croisée ouvrante sur le jardin du nommé Hautain sains et entiers. Ouverture faite dudit chapier et des armoires étant au-dessus, tous les effets, vases et argenteries qui y ont été renfermés par le procès-verbal dudit jour 28 décembre dernier en ont été extrais et déposés au district.

      (82) Ce fait, le chapier, l’armoire étant au-dessus, les portes de la sacristie et d’entrée ont été refermées et les clés remises audit sr Quinton pour être déposées au district, au moien de quoi ledit Alexis Langlois n’ayant plus d’objets confiés à sa garde, a remis audit sr Quinton les clés des portes d’entrées de ladite église: dont et du tout il demeure ainsi que de sa garde [p.287] déchargé et le surplus des autres effets décris en l’inventaire qui sont bancs, chaises, boiseries et tableaux scellés dans le mur et non transportables, sont restés ès lieux et endroit où ils ont été trouvés lors de leurs descriptions.

      (83) Fait et arêté lesdits jour et an, et ainsi signé:
     Venard, Heret, et Quinton, en l’absence du secrétaire.

     Il ne nous reste plus qu’à nous préoccuper du sort des divers objets dont nous venons de voir l’enlèvement au District. Que sont-ils devenus? A quelle époque ont-ils été définitivement dispersés?

      En ce qui concerne l’argenterie, un procès-verbal d’envoi à la monnaie par les membres composant le Directoire, en date du 9 août 1792, porte l’indication suivante:

Chapitre Sainte-Croix.

Vermeil

      (84) Un baton cantoral, une grande croix sans le manche, le christ et les agréments de ladite croix, deux autres petites croix, deux calices, deux patènes et un soleil, le tout en vermeil, pesant ensemble 28 marcs 3 onces 2 gros.
28.3.2

Argent

     (85) Plus deux calices, deux patènes, un ciboire, une tasse à quêter, deux encensoirs, deux navettes garnies, deux cuillères et chaînes, et le manche de la grande croix, le tout non doré, pesant 25 marcs 6 gros.
25.0.6

      (86) Pour une partie du mobilier et les objets scellés au mur de l’église, il restait encore postérieurement au 25 avril 1793 les divers articles consignés en l’état estimatif suivant:

      (87) État des effets restant à vendre dépendans du ci-devant chapitre Sainte-Croix d’Étampes et réservés en l’église et en la [p.288] maison du chapitre et dont l’estimation a été faite par les citoyens Tabart, menuisier, Vaquin, serrurier, en présence de moy (Vanaud?) administrateur du district d’Étampes, conformément à la loy du 25 avril 1793, concernant la vente du mobilier des propriétés nationales.

      (88)
1.
Premièrement les lambrits du santuaire depuis les deux portes estimés à la somme de
60
2.
Les archivolle au dessus du susdit lambrit et au dessus des stalles estimés
120
3.
Les stalles des deux cottes du cœur
150
4.
La boiserie et le marchepied, le tabernacle (1) et les deux gradins, le coffre qui est derrière et les deux crédense estimés à la somme de
48
5.
Les onze tableaux (2) et leurs cadres et les tour ronde, estimés à
150
6.
La tribune et le bufet d’orgues estimé à
300
7.
Le banc d’euvre ainsi que la boiserie qui en dépend
72
8.
La chaire et son escalier estimés à la somme de
24
9.
La boiserie des deux autels de droite et de gauche, sans y comprendre les grilles et les corps d’autel en pierre
60
10.
Les deux corps d’autel en pierre
60

A reporter
1044

[p.289]
Livres.

Report
1044
11.
Le tambour de la porte du côté de la rue de la Savatterie
50
12.
Le tambour de la porte collatéralle à droite de la grand porte d’antrée
50
13.
Une devanture d’armoire dans l’aille du côté de la rue de la Savatterie, et les tablettes qui sont
dedans
48
14.
Dans la même aile un banc et le fonds
15
15.
Derrière le cœur à conduire depuis la rive à gauche de l’autel du milieu, il se trouve un confessionnal, un autel et les boiseries qui en dépendent
72
16.
L’autel du milieu, un confessionnal, un autel à droite et les boiseries qui en dépendent
90
17.
Lambri d’apui qui est au bas des grilles derrière le cœur du côté du cul de lampe estimée à la somme de
60
18.
La chapelle de Ste Julienne, le lambri, la grille de l’autel et parquet 
120
19.
Dans la sacristie un chapier, les corps de tiroirs à côté et les armoires, au-dessus le marchepied et les porte-manteaux
140
20.
Dans l’antrée de la sacristie quatre corps d’armoire, savoir un au bas de l’escalier et les porte manteaux
18
21
Dans le chapitre une armoire à gauche de la porte, une à droite et les bancs au pourtour et les deux tables, un vieux coffre, dans l’entrée du dit chapitre
50

Total    
1757
     (89)





     (1) Ce tabernacle est encore à Étampes dans la famille d’un sieur Monnet, dont le père vivait aux environs de l’église à laquelle nous trouvons qu’il payait une petite rente. [Note de Legrand]

     (2) L’église Notre-Dame possède six grandes toiles que l’on dit provenir de Sainte-Croix et données par la famille Marin dont un ancêtre avait acquis une portion de l’église. Il y avait établi cette maison où nous avons signalé un curieux fragment d’entablement et de corniche dominant une grande fenêtre. Ces tableaux, qui paraissent remonter à la fin du XVIIe siècle ou aux premières années du XVIIIe, représentent: La Cène, Le Christ au jardin des oliviers, l’Ecce Homo, Jésus rencontrant les filles de Jérusalem, la Descente de croix, et la Résurrection. — Dans l’église Saint-Basile un tableau, placé au-dessus de la porte de la sacristie et don de la famille Marin, provient également de la collégiale. Il représente les Disciples d’Emmaüs, d’après Léonard de Vinci [Note de Legrand]
Serrurerie.

Livres.
1 Premièrement les grandes portes du cœur estimés à la somme de
300
2. Les grilles d’apuis et la porte romaine du milieu
300
A reporter    
600
[p.290]
Livres.
Report    
600
3. Les trois grilles du fond du cœur
150
4. La porte d’entrée du côté de la rue de la Savatterie
100
5. Lot et les poix et cord estimés à la somme de
100
Total    
950
 

      (90) Et ne s’étant plus rien trouvé à estimer, nous avons clos et arrêté le présent état que les dits Tabart et Vaquin ont signé avec nous. Signé: Tabart.

      Nous n’avons pas le procès-verbal de cette visite postérieure de beaucoup, on le voit, à l’adjudication du bâtiment, qui porte la date du 15 août 1792, et l’on comprend maintenant l’obligation imposée à l’acquéreur de ne point enlever les tableaux, statues, meubles et ornements qui étaient dans l’église ou dans la sacristie.

     Quant aux titres et papiers, ils sont loin d’avoir tous été recueillis dans leur dépôt naturel, les Archives départementales de Seine-et-Oise.

      Tels sont les faits que nous avons pu faire revivre à l’occasion des fouilles récentes pratiquées sur l’emplacement de Sainte-Croix d’Étampes.

Maxime Legrand.

   

Source: texte original conservé au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, photocopié puis saisi par Bernard Métivier en 2013.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
  
Éditions

     Philippe POUSSIN (chantre de Sainte-Croix d’Étampes), Lettre à Jean-Étienne Guettard [4 feuillets manuscrits], Étampes, 17 novembre 1776, conservée à la Bibliothèque centrale du Muséum National d’Histoire naturelle sous la cote Ms 757 (Mélanges sur Étampes provenant de Jean-Etienne Guettard).

     Bernard MÉTIVIER et Bernard GINESTE [éd.], «Philippe Poussin: Lettre à Jean-Étienne Guettard sur la collégiale Sainte-Croix d’Étampes (17 novembre 1776)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-18-poussin1776aguettardsurstecroix.html, 2013.

Sur Jean-Étienne Guettard

     Chales BOIVIN (curé de Notre-Dame d’Étampes), Lettre à Jean-Étienne Guettard, Étampes, 19 novembre 1763, original manuscrit conservé aux Archives du Muséum d’Histoire Naturelle sous la cote Ms 757: “mélanges sur Etampes provenant de J. E. Guettard, 1775-1786”.
     Bernard MÉTIVIER [éd.], «Charles Boivin: Lettre à Jean-Étienne Guettard (1763)», in 
Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-18-charlesboivin1763lettreaguettard.html
, 2011.

     Bernard GINESTE, «Jean-Étienne Guettard: bibliographie dynamique», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cbe-guettard.html, depuis 2002.

 
Sur la collégiale Sainte-Croix d’Étampes dans le Corpus Étampois

     Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: De I’Eglise collegiale de sainte Croix (1668)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c11.html, 2012.

     Bernard DUCLOS & Bernard GINESTE [éd.], «Chapitre de Sainte-Croix d’Étampes: Quittance de cens pour une maison et un jardin (15 octobre 1750)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-18-stecroix1750quittancedecensbrict.html, 2007.

     Bernard MÉTIVIER et Bernard GINESTE [éd.], «Maxime Legrand: Sur l’église Sainte-Croix d’Étampes (20 publications, 1886-1912)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-20-legrand1886-1912stecroix.html, 2013.


     Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: L’église Sainte-Croix d’Étampes (1957)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes303saintecroix.html, 2004.

Sur le XVIIIe siècle étampois

     CORPUS ÉTAMPOIS, «Le dix-huitième siècle étampois», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/index-18esiecle.html, depuis 2013.



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