Corpus Latinum Stampense
 
Philippe Ier
Franchise des terres de Saint-Benoît en Étampois
Melun, 1067 

Philippe Ier d'après son sceau Le Plessis-Saint-Benoist vu par Michel de Pooter en 2006

     En 1067, les moines de Saint-Benoît-sur-Loire, autrement dit de Fleury, parviennent à contrecarrer les tentatives de Guy Ier de Montlhéry pour prélever des redevances dans leurs possessions étampoises.
     L’accord est contresigné solennellement à Melun par le tout jeune roi âgé de 15 ans, par plusieurs grands et par les régisseurs des différents domaines de l’abbaye dans le secteur.
     Je pense que ce document est spécialement relatif au Prieuré d’Étampes, qui me paraît avoir été donné aux moines de Fleury entre 1008 et 10310 par Thion I d’Étampes, grand-père du Thion II d’Étampes, ce dernier intervenant ici selon la coutume pour protéger la donation de son aïeul contre les empiètements féodaux de du comte de Montlhéry, Guy.

Bernard Gineste, 2e édition, avril 2011
(1ère éd., 29 novembre 2007).

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

 
Philippe Ier
Franchise des terres de Saint-Benoît en Étampois
Melun, 1067 
1. Texte et traduction

Texte établi par Prou (1907)
Traduction de B.G. (2007)
     Philippus Dei gratia Francorum rex [...] beneficia omnium sanctorum indiscussa præterire nolentes, notum facimus universis sanctæ matris ecclesiæ fidelibus tam præsentibus quam futuris quod Guido, pœnitentia ductus, contra Deum et contra sanctum Benedictum recognovit se errasse penitus, cujus humilitatem agnoscentes abbas et monachi Floriacenses, pro amore mei, quidquid inde forisfecerit dimiserunt ei. Quærebat autem consuetudines in terra sancti Benedicti [...] quas dimisit [hic desunt quaedam, de quibus dicit domnus Chazal: aliqua etiam ab abbate Hugone accepit, quæ? ignoramus: mutila est enim carta.]
     Philippe par la grâce de Dieu roi des Francs [lacune qui, comme les suivantes, est d’une longueur indéterminée]  (1) désireux de ne pas passer sous silence les indiscutables bienfaits de tous les saints, nous faisons savoir à tous les fidèles présents et à venir de notre sainte mère l’Église que Guy (2), inspiré par la repentance, a reconnu s’être complètement fourvoyé au détriment de Dieu et de saint Benoît. Constatant son humilité, l’abbé (3) et les moines de Fleury, pour l’amour de moi, lui ont pardonné tous les délits que par suite il avait commis. Il cherchait à percevoir des droits coutumier dans la terre de saint Benoît [lacune] auxquels il a renoncé [lacune de la transcription; mais selon dom Chazal le parchemin mutilé semblait indiquer que Guy recevait quelque chose des moines en retour de sa rétractation.(4).
     Præcepimus equidem omni conventui tam episcoporum quam procerum necnon et principum ut hanc cartulam confirmarent impositis notis suorum nominum. Hoc autem ut ratum sit [...] confirmavi et sigillo nostræ majestatis corroborare præcepi. Nomina autem eorum qui affuerunt infra scripta sunt.
     Quant à nous, nous avons commandé à toute l’assemblée (5) tant des évêques que des grands et aussi des princes (6) qu’ils garantissent cette charte par la mise par écrit de leurs noms. Et pour que cela prenne vigueur [lacune] je l’ai certifié et j’ai ordonné que cela soit renforcé par le sceau de notre autorité. Et les noms de ceux qui y ont assisté sont inscrits ci-après.
     Signum (Monogramma) Philippi regis.
     Marque [dessin du monogramme royal] (7) du roi Philippe.
     S. Wido, episcopus Ambianis †.
     S. Gaufredus, episcopus Parisiacensis †.
     S.
[...] Carnotensis episcopus †.
     S. Hadericus, Aurelianensis episcopus †.
     Marque de Guy évêque d’Amiens (8).
     Marque de Geoffroy évêque de Paris
(9).
     Marque de [Robert] évêque de Chartres
† (10).
     Marque d’Hadery évêque d’Orléans
(11).
     S. Wido de Monte Leutherico.
     S. Wazelinus de Chalney.
     S.
 [...] Anna regina.
     S. Balduinus consul, cujus providentia regni monarchia servabatur.
     S. Rodolphus, comes [An sit hic lacuna incertum est].
     S. Guido, comes Abbatis villæ.
     S. Hugo, comes Domni Martini.
     Marque de Guy de Montlhéry (12).
     Marque de 
Gosselin de Chauny (13).
     Marque de 
[lacune] (14) la reine Anne (15).
     Marque du régent Baudouin dont la vigilance préservait l’autorité royale (16).
     Marque du comte Raoul (17).
     Marque de Guy comte d’Abbeville. (18)
     Marque d’Hugues comte de Dammartin. (19)
     S. Walerannus, camerarius.
     S. Radulfus, dapifer.
     S. Baldricus, constabularius.
     S. Ingenulfus, buticularius.
     Marque du chambrier Galerran (20)
     Marque du sénéchal Raoul (21).
     Marque du connétable Baudry (23).
     Marque du bouteiller Engenoul (23).
     S. Guillelmus Giometensis castri.
     S. Guido, marescallus.
     S. Rotbertus, advocatus Atrebatensis.
     S. Hugo cognomento Hauet.
     S. Odo, filius Odolrici, panetarius.
     S. Robertus, cocus.
     S. Adam, pincerna.
     S. Adelardus, camberlanus.
     S. Yvo, cambellanus de pueris regis.
     S. Hugo de Claromonte.
     S. Hugo Dublellus.
     S. Gualterius, filius Archembaldi de Cappis.
     S. Ingelrannus, magister Regis.
     S. Marcelinus, magister Hugonis fratris Regis.
     Marque de Guillaume de la place forte de Gometz (24).
     Marque du maréchal Guy (25).
     Marque de Robert, avoué d’Arras (26).
     Marque d’Hugues surnommé Havet (27).
     Marque du panetier Eudes fils d’Oudry (28).
     Marque du cuisinier Robert (29).
     Marque de l’échanson Adam (30).
     Marque du chambellan Allard (31).
     Marque d’Yves chambellan des enfants royaux (32).
     Marque d’Hugues de Clermont (33).
     Marque d’Hugues Doubleau (34).
     Marque de Gautier fils d’Archambaud de Chappes (35).
     Marque d’Enguerrand, précepteur du roi (36).
     Marque de Marcelin, précepteur d’Hugues, frère du roi (37).
     S. Stephanus, præpositus Parisii.
     S. Guarinus, prætor Meleduni.
     S. Durandus, prætor Stampensis.

     Marque du prévôt de Paris Étienne (38).
     Marque de l’officier de Melun Garin (39).
     Marque de l’officier d’Étampes Durand (40).
     Ex parte domni Hugonis abbatis fuerunt monachi Theduinus et Thedelinus, præpositus ipsius supradictæ obedientiæ, et laici Gilbertus, major ipsius terræ, et frater ejus Rodulfus All[...] major Sigenvillæ, Gosfridus, major d’Alton, Theudo miles Stampis, filius Ursionis, hos omnes misimus in præsentia Guidonis.
     Du côté de monsieur l’abbé Hugues (3) il a y eu des moines: Thoin (41) et Thielin (42), prévôt du susdit domaine monastique (43), et des laïcs: Gibert, régisseur de la dite terre (44) et son frère Raoul (45) [lacune commençant par All ou all] régisseur de Sainville (46), Geoffroy régisseur d’Authon (47), le chevalier d’Étampes Thion fils d’Ours (48): nous les avons tous relaxés (49) en présence de Guy (2).
    Actum publice Meleduno, anno ab incarnatione Domini MLXVII, regis Philippi VI°.
    Fait publiquement à Melun l’an 1067 de l’incarnation du Seigneur et 6 du roi Philippe (50).
     Balduinus cancellarius subscripsit
     SS. Eustachius et Gosfridus capellani interfuerunt.
     Le chancelier Baudouin (51) a porté sa souscription.
     Les chapelains (52) Eustache (53) et Geoffroy (54) étaient présents.

Exemple de monogramme de Philippe Ier

2. Notes de B. G. (2007)

   (1) On pourrait peut-être reconstituer le préambule de cette charte s’il s’en trouve un parallèle dans une charte contemporaine mieux conservée. Malheureusement les chartes des premiers capétiens, dont la parution était annoncée comme imminente il y a plus de quinze ans, ne sont toujours pas éditées.

     (2) La charte désigne l’adversaire des moines sous le simple nom de Guy (Guido), ici et à la fin de la charte. L’identité de ce Guy a été discutée.
     1) Il s’agit selon Dom Chazal de Guy de Rochefort (
Guido de Rupeforti).
     2) Maurice Prou de son côté (en 1907 puis 1908) se garde bien de se prononcer, et appelle ce Guy, dans la notice qui introduit son texte,
“un certain Gui”.
     3) Estournet pour sa part croit pouvoir préciser en 1944 que par Wido il faut entendre Guy Ier de Montlhéry, et par Guido son fils cadet Guy II dit le Rouge. Il reconstitue un arrière-plan événementiel assez détaillé mais non moins hypothétique (a).
     On notera que cette reconstitution suppose que la terre dont il est question serait très exactement le prieuré de Sonchamp, en Yvelines (possession de Saint-Benoît citée dès 623), identification qui n’a pas d’autre fondement que l’identification arbitraire de notre Guido avec Guy le Rouge. Or c’est invraisemblable  parce que de nombreux indices convergents nous orientent nettement vers le pays étampois (la présence de l’évêque de Chartres, du prévôt d’Étampes, de Thion fils d’Ours possessionné on le sait dans la frange chartraine du pays d’Étampes, des régisseurs d’Authon et de Sainville).

     4) Pour ma part, je remets en question le seul point sur lequel ces trois auteurs paraissent d’accord: ce Guy, quel qu’il soit, serait à distinguer de celui qui est mentionné par le même acte, avec une autre graphie, comme
le premier signataire après le roi et les évêques, Guy de Montlhéry, Wido de Monte Leutherico.
      
Le Guy avec lequel les moines sont en conflit est à nouveau appelé Guido dans l’exposé, puis à nouveau et à la fin de la liste des témoins, tandis que la rétroversion choisie pour le nom du premier signataire de l’accord, Guy de Montlhéry est Wido.
     On observe bien parfois dans les chartes un tel procédé pour distinguer des personnages homonymes (ex: Godefredus à côté de Gaufridus pour le même nom Geoffroy).
     Cependant une variation orthographique de ce genre n’est pas forcément significative dans les documents de l’époque. A supposer qu’elle ait déjà été le fait de l’acte original, ce qui n’est pas absolument avéré, elle peut s’expliquer de mille manières. Guy de Montlhéry par exemple, aura pu imposer la rétroversion qu’il préférait au moment où son nom a été solennellement porté, et le notaire aura ensuite repris machinalement machinalement la première graphie, qui lui était la plus coutumière. Ou encore, la deuxième rétroversion a-t-elle été influencée par celle de l’évêque homonyme qui la précède.
     En réalité rien ne nous impose de considérer qu’il s’agit de deux Guy différents, et une telle variation de graphie, au sein d’un même document, ne serait pas un fait isolé.
     On voit mal par ailleurs, dans le cadre de l’hypothèse d’Estournet, pourquoi la filiation de Guy le Rouge ne serait pas indiquée. A titre de comparaison, dans une charte en faveur de Saint-Martin des Champs en date de 1085, Guy le Rouge est encore
Guy fils de Guy de Montlhéry” (Wido filius Widonis de Leuteriomonte).
     
On voit mal également, et surtout, pourquoi le Guy en question, qui était présent, au dire même du roi lors de la rédaction de l’acte, ne serait pas mentionné explicitement et en tête de l’une des deux parties contractantes.
     Tandis que précisément c’est Guy Ier de Montlhéry qui est le premier des signataires après le roi et les évêques.
      Tous ceux qui sont ensuite mentionnés, après Guy de Montlhéry, à savoir les membres de la cour, sont ses témoins; tandis que la fin de la liste est celle des témoins de la partie adverse, c’est-à-dire de l’abbé Hugues,
ex parte domni Hugonis abbatis, à commencer par le prévôt de l’abbaye préposé à la gestion de ses possessions étampoises, suivi par les régisseurs de Saint-Pierre d’Étampes, d’Authon et de Sainville.
     C’est donc de Guy Ier lui-même qu’il est évidemment ici question tout du long, sans qu’il soit besoin du roman familial imaginé par Estournet.

     (a) Voici ce que suppose Gustave Estournet, «La Ferté-Alais, ses origines, ses noms, ses premiers châtelains», étude de 1944 que nous avons mise en ligne: “Guy II, dit le Rouge à cause de la couleur de ses cheveux, second fils de Guy Ier de Montlhéry et d’Hodierne de La Ferté, devint comte de Rochefort par son mariage avec Adélaïde, héritière de cette terre. Il en portait le nom dès 1063, lorsqu’il souscrivit, à côté de son père, les deux chartes royales octroyées à Saint-Pierre de Hasnon (M. Prou, op. cit., p. 63, nn°° 22 et 23). Il molesta les religieux de Saint-Benoît qui possédaient le prieuré de Sonchamps dans le voisinage de Rochefort: sur les remontrances de son père, il renonça aux coutumes qu’il percevait injustement sur leurs terres, ce qui fut sanctionné par un diplôme de Philippe Ier en 1067 (M. PROU, op. cit., p. 98; Chartes de Saint-Benoît-sur-Loire, I, n°77).”

     (3) Hugues, Hugo abbas, abbé de Saint-Benoît-sur-Loire, n’est pas présent à la cour: il y est représenté par son prévôt pour l’Étampois, le moine Thiélin.

     Cet abbé est mentionné par une charte de Philippe Ier donnée à Orléans le 26 janvier 1065 (a), puis en 1067 à Melun, par notre charte (b), et enfin par une troisième à Orléans entre le 7 août 1067 et le 4 août 1068 (c).

     Il est aussi mentionné par une charte de Guillaume le Conquérant donnée en avril avril 1067 au Vaudreuil (d).

     Les chartes conservées de Saint-Benoît-sur-Loire mentionnent avant cet Hugues, un certain Asnier (e), mais nous ne pouvons savoir par là si c’était son prédécesseur immédiat, la charte ne datant que
de novembre de 1035. Son successeur immédiat paraît avoir été un certain Guillaume, mentionné par une charte de Gilon de Sully en 1070 (f) et par par une autre de Philippe Ier en 1071 avant le 4 août à Melun (g).
     (a) Recueil des diplômes de Philippe Ier, 1908, p. 52, l.10: reverendus abbas Hugo gratia Dei. Autre édition: Prou et Vidier, Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, 1907, p. 194.
     (b) Recueil des diplômes de Philippe Ier, p.99, l.14: domnus Hugo abbas.
     (c) Ibid., p.107, l.22-p.108, l.1: abbas monasterii sancti Benedicti nomine Hugo; l.29: abbas; p..109, l.4: abbas. Autre édition: Prou et Vidier, Recueil des chartes de l’abbaye..., 1907, p. 198 (sous la date erronée de 1066).
     (d) Prou et Vidier, Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, 1907, p. 204: Hugo abbas.
     (e) Ibid., p. 192: reverentissimus abbas monasterii sanctae Mariae, sancti Petri et sancti Benedicti Floriacensis nomine Azenerius. [On notera cette curiosité: au XIe siècle, dans une donation de Roger II, comte de Foix, à l’abbaye bénédictine de Saint Pons de Tomières (dans l’Hérault, diocèse de Saint-Pons), il est fait mention d’une paroisse de saint Pierre d’Escousse (près Pamiers en Ariège) où un B. Asnerius abbé serait inhumé; donation est confirmée en 1079 par Guillaume, comte de Toulouse (BG, 2007, d’après cette page web, http://www.histariege.com/escosse.htm); en fait ce nom doit être une altération d’Anserius, anachorète égyptien du IVe siècle, dont le culte devait être en vogue chez les moines du XIe.]
     (f) Ibid., p.207: dominus noster Willelmus abbas.
     (g) Ibid., p.213: Guillelmus sancti Benedicti coenobii abbas.Autre édition: Prou, Recueil, 1908., p.146, ll.22-23.
     (4) Remarques sur la lacune qui se présentent ici.
     (1) Dom Chazal a eu sous les yeux la charte mutilée, mais il n’en a évidemment transcrit que les mots qui donnaient un sens clair, laissant de côté ceux dont les articulations grammaticales n’étaient pas devinables.
     En effet, il serait extrêmement invraisemblable qu’aient été seulement conservés et lisibles ceux qu’ils transcrit et qui permettent à la phrase de retomber grammaticalement sur ses pattes. C’est pourquoi il faut prendre très au sérieux l’information qu’il nous donne et qui ne transparaît pas dans les mots qu’il a transcrits, à savoir que les moines avaient donnés à Guy quelque chose en retour de sa rétractation.
     (2) A quel titre et sur quelles terres précises Guy revendiquait-il des droits?
     C’est ce que précisait sûrement cette lacune. Estournet pense qu’il s’agissait essentiellement du prieuré de Sonchamp, voisin de Rochefort. Cette hypothèse est ingénieuse mais s’accomode mal de la présence de personnages très nettement liés au seul pays d’Étampes: le régisseur d’Authon (avec celui de Sainville), le chevalier étampois Thion et le prévôt d’Étampes.
     Voyons les termes dont use le roi pour dire qui il a relaxé:
     Du côté de monsieur l’abbé Hugues il a y eu des moines: Thoin, et Thielin, prévôt du susdit domaine monastique, et des laïcs: Gibert, régisseur de la dite terre et son frère Raoul [lacune commençant par All ou all] régisseur de Sainville, Geoffroy régisseur d’Authon, le chevalier d’Étampes Thion fils d’Ours: nous les avons tous relaxés en présence de Guy.
     Il s’ensuit qu’il s’agissait d’une terre précise (la dite terre) qui n’était ni Sainville, ni Authon, et cela en lien avec un chevalier étampois, Thion fils d’Ours.
      (3) Sonchamps ou Saint-Pierre d’Étampes?
     Il faut donc songer soit à Sonchamp ou à Saint-Pierre d’Étampes, d’autant qu’il est plusieurs indices de ce que les seigneurs de Rochefort étaient possessionnés à proximité immédiate du quartier Saint-Pierre d’Étampes.
     La toponymie étampoise en conserve des indices qui ne paraissent pas avoir été remarqués jusqu’à présent. Le premier faubourg d’Étampes en direction de Saint-Pierre s’appelait dès 1226 “
Hameau du Comte, Vicus comitis (d’où l’actuelle Rue au Comte), et ce plus d’un siècle avant qu’il n’existe des comtes d’Étampes.
     De quel autre comte pouvait-il s’agit que de celui de Montlhéry, voire, plutôt, de Rochefort?
     (4) L’île Biotte et l’île Maubelle.
     On remarquera d’ailleurs que l’une des terres voisines s’appelle l’Île Biotte, du nom de l’une des petites-filles de Guy Ier (fille de Guy le Rouge), et une autre L’Île Maubelle, du latin
Mabilia, nom de l’épouse d’un petit-fils de Guy Ier, Évrard III du Puiset, lui-même possesseur de Morigny, qui a vraisemblablement donné son nom à la porte Évezard, mentionnée dès 1226 (porta Evrardi) (a).
     (5) La Porte Évrard (rue
Évezard)
     Nous voyons en effet qu’Évrard III, fils de Hugues Blavons du Puiset, possédait par exemple Morigny, puisque Philippe Ier lui rachète cette terre lors de son départ en croisade en 1096 (Chronique de Morigny, début du livre II). C’est sans doute de cet Évrard qu’a tiré son nom la porte Évrard (d’où l’actuelle rue Évezard).
     Un autre fils d’Hugues Blavons, Guy du Puiset (mort au plus tôt en 1127), épousera de son côté au début de XIIe siècle la fille du vicomte Marc d’Étampes, et sera tuteur de son beau-frère mineur Hervé avant de lui succéder en 1108.
      On peut aussi se demander à quel titre intervient ici le chevalier Thion et si ce ne serait pas, selon la coutume d’Étampes comme garant de la propriété du bien que lui-même ou l’un de ses ascendants auront vendu ou donné aux moines de Saint-Benoît (voyez notre note 48).

     (a) Il est vrai cependant qu’il peut s’agir ici d’une autre Maubelle, et notamment du fait qu’une troisième terre du même secteur s’appelle Gallardon. Après 1096, Maubelle ou Mabile, Mabilia, veuve de Guérin de Gallardon, se remarie, à Aymon le Rouge d’Étampes.
     Tout cela nous ramène bien au tournant du XIe et du XIIe siècle.
       (5) Pour le mot conventus, le Lexicon de Niermeyer donne pour premier sens médiéval celui d’assemblée générale du royaume, et pour deuxième celui de plaid public.

     (6) La distinction opérée ici entre grands (proceres) et princes (principes) n’est pas éclaircie par la suite du texte.

     (7) Prou donne une dizaine d’exemples du monogramme royal de Philippe Ier qui a revêtu plusieurs formes, dont je donne ci-contre un exemple: on voit qu’il est souvent placé au centre de la mention du roi. A gauche on voit les S barré qui signifient parfois signum (alors suivis du génitif) et parfois signavit (alors suivis du nominatif).
Exemple de monogramme de Philippe Ier
     (8) Guy de Ponthieu, évêque d’Amiens de 1058 à 1075/1076, après avoir été archidiacre de Notre-Dame d’Amiens.
     C’est un arrière-grand oncle de l’Hugues d’Abbeville (et de Ponthieu), qui signe aussi notre charte. Cet évêque est le fils cadet d’Enguerrand Ier (mort en 1045), tandis que le Guy de Ponthieu de notre charte descend en droite ligne de son frère aîné, étant le fils aîné d’Enguerrand III (mort au combat en 1053), lui-même fils aîné d’Hugues II
(mort au combat en 1052), lui-même fils aîné d’Enguerrand II et frère aîné de notre évêque Guy de Ponthieu.
     Cet évêque est l’auteur probable d’un poème écrit entre 1067 et 1074, qui célèbre la conquête de l’Angleterre par le duc Guillaume, le Carmen de Hastingae proelio
.
    D’après les chartes conservées de Philippe Ier, Guy de Ponthieu
apparaît à sa cour à Orléans le 26 janvier 1065 (a); à Orléans la même année avant le 4 août (b), puis à Laon (c), puis à Corbie (d); en 1066 après le 4 août à Lille (e); quelque part en 1066 (f); à Paris le 29 mai 1067 (g); à Melun en 1067 (h); à Paris le 2 novembre 1071 (i); à Mareolum (Mareuil?) en 1071, après le 25 décembre (j); à Compiègne en 1073 (k). Un des actes qu’il avait contresigné est rappelé en 1092 (l).
     (a) Recueil des actes de Philippe Ier, p.54, l.1: Wido episcopus Ambianensis ecclesiæ, var. Vido).
     (b) Ibid., p.56, l.9: Wido episcopus Ambianensis, var. Ambianensis ecclesiæ.
     (c) Ibid., p.59, l.18: Guido Ambianensis episcopus.
     (d) Ibid ., p.63, l.1: Wido Ambianensis episcopus; p.66, l.7: id.
     (e) Ibid ., p.75, l.19: id.; traduction française ancienne, p.75, l.37: Widon, evesque d’Amiens.
     (f) Ibid ., p.80, l.16: Wido Ambianensis; p.83, l.12: Wido Ambianensium episcopus.
     (g) Ibid ., p.93, l.10: Guido Anbianensis episcopus.
     (h) c’est notre charte, ibid., p.98, l.13: Vuido episcopus Ambianis.
     (i) Ibid., p.157, l.26: episcopus Ambianensis; p.159, l.5: Wido Ambianensis episcopus, Var. Guidonis.
     (j) Ibid., p.163, l.2: Guido Ambianensis episcopus.
     (k) Ibid., p.172, l.2: Wido Ambianensis episcopus.
     (l) Ibid., p.314, l.26: Wido Ambianensis episcopus.
     (9) Geoffroy de Boulogne, évêque de Paris de 1061 à 1095.
     Ce personnage est le fils cadet d’Eustache de Ier, comte de Boulogne (mort en 1049) et de Mahaut (Mathilde) de Louvain, En 1067, c’est son frère aîné Eustache II qui est comte de Boulogne depuis 1049. La Flandria Generosa
l’appelle de fait: “Geoffroy évêque de Paris frère du comte de Boulogne Eustache” (a).
     On notera que leur troisième frère, Lambert, comte de Lens (mort en 1054), avait épousé Adélaïde de Normandie, sœur de Guillaume le Conquérant et veuve d’Enguerrand II de Ponthieu (mort en 1045), père de l’évêque de Guy de Ponthieu, évêque d’Amiens qui signe aussi notre charte (et arrière-grand-père du comte Guy de Ponthieu qui la signe aussi).
     Ce personnage est très fréquemment mentionné par les chartes de Philippe Ier d’autant qu’à partir de 1075 il en deviendra le chancelier. C’est lui qui par exemple souscrira à Étampes la charte de Philippe Ier en faveur de Notre-Dame d’Étampes. Nous reviendrons alors sur ce personnage
dont Maurice Prou a soigneusement retracé la carrière de chancelier (b). On ne mentionnera donc ici que les premières mentions qu’en font les chartes de Philippe jusqu’à la date de notre charte en 1067: il apparaît à la cour de Philippe à Orléans le 26 janvier 1065 (c); à Paris le 27 mai 1067 (d) et deux jours plus tard (e).
     (a) MGH SS IX, p. 322, §19: Gosfridus episcopus Parisiacensis, frater Eustachii comitis Boloniensis.
     (b) Prou, Recueil, pp. LVI-LVII.
     (c) Ibid., p.53, l.10: Gaufredus episcopus Parisiacensis ecclesiæ, var. Gaufridus, Gautfredus, var. Parisiensis.
     (d) Ibid., p.90, l.33: Gaufredus Parisiensis episcopus.
     (e) Ibid., p.93, l. 10: Gaufridus, Parisi[u]s episcopus.
     (10Je supplée ici le nom de Robert de Tours, évêque de Chartres de 1065 à 1069, soutien de l’hérétique Bérenger de Tours et lui-même très suspect d’hérésie (a). Cet évêque dont l’épiscopat fut relativement bref, n’est pas autrement mentionné dans les chartes de Philippe Ier.
     Sa présence
n’est sans doute ici par fortuite, et s’explique ici très vraisemblablement par le fait que la plus grande partie des possessions des moines de Fleury en Étampois relevaient du diocèse de Chartres, à savoir Authon, le Plessis-Saint-Benoît et Sainville, sans parler de Mérobert.
     (a) Voyez ce qu’en dit le Cartulaire de Saint-Père de Chartres appelé Vetus Aganon, éd. Guérard, p.12, dont une saisie en ligne à cette adresse: http://mercury.select-servers.com/~theseus/cc/sources/vetusaganon.html)
     ( 11Hadery de Broyes, évêque d’Orléans de 1063 aux environs de 1067, était le fils d’Hugues Bardoul Ier. Il appartient à une famille qui tenait l’épiscopat d’Orléans depuis 46 ans, au bénéfice de ses fils cadets.
     Renard de Nogent-le-Roi (mort en 960) eut deux fils: Isembart de Nogent, qui lui succéda, et Odalric, qui fut évêque d’Orléans (1021-1033)
     Isembart de Nogent eut deux fils, Hugues Bardoul Ier, qui lui succéda, et Isembart, qui fut évêque d’Orléans (1033-1063)
     Hugues Bardoul Ier (mort au plus tôt en 1058) eut trois fils dont l’ainé, Barthélémy, lui succéda, et dont le cadet, l’Hadery de notre charte, fut évêque d’Orléans de 1063 à 1067, date à laquelle il fut déposé.


     ( 12) Guy Ier de Montlhéry (mort en 1095), fils de Milon Ier de Montlhéry (mort après 1057), frère cadet d’un Hugues de Montlhéry (apparemment mort sans descendance après 1074) fut d’abord châtelain de Rochefort-en-Yvelines.

     Il épouse Hodierne, fille de Guillaume de Gometz, seigneur de la Ferté qui signe aussi cette charte. Fonde le prieuré de Longpont dont il devient un moine. Il a d’Hodierne sept enfants, dont Guy II dit le Rouge et Alix épouse d’Hugues Ier du Puiset (a).

     Guy Ier de Montlhéry est donc beau-père de cet Hugues Blavons du Puiset qui se rebellera en 1079 contre Philippe Ier et lui infligera une humiliante défaite.
     (a) En voici la liste:
     1) Milon de Bray dit le Grand, seigneur de Montlhéry et de Chevreuse, vicomte de Troyes, qui fit la première croisade en 1096 et mourra après 1104 (l’aîné de ses neuf enfants sera Guy III dit Troussel);
     2) Guy II, comte de Rochefort-en-Yvelines, châtelain de Châteaufort et de Gometz, seigneur de Crécy-en-Bray, de Gournay-sur-Marne et de Bréthencourt, sénéchal de France de 1104 à 1106 (mort en 1108).
     3) Milsent, épouse d’Hugues comte de Rethel (morte au plus tôt en 1097).
     4) Alix, dame de Villepreux, épouse d’Hugues Ier du Puiset dit Blavons, vicomte de Chartres (morte au plus tôt en 1097).
     5) Milsent, épouse de Pons de Pont-sur-Seine.
     6) Isabelle, première épouse de Joscelin de Courtenay (morte avant 1060).
     7) Hodierne, épouse de Gautier de Saint-Valéry-en-Caux.
     (13) Gosselin de Chauny avait été l’un des ambassadeurs d’Henry Ier auprès du grand-duc Jaroslav de Kiev, pour négocier son mariage avec sa fille Anne, selon la Chronique de Clarius (a). On n’est donc pas étonné de le voir ici mentionné à côté de la reine-mère dont il paraît être resté un familier. Il était selon Prou «seigneur de Chauny (b) et avoué de la «villa» de Viry (c), laquelle appartenait à Notre-Dame de Paris; voir une charte de 1067, publiée dans Guérard, Cartulaire de l’église Notre-Dame de Paris, t.I, p.308.» (d)
     Gosselin de Chauny apparaît dans plusieurs chartes de Philippe Ier: le 26 janvier 1065 à Orléans (e
); avant le 4 août 1065 à Laon (f); après le 4 août 1065 à Corbie (g); à Melun enfin dans notre charte de 1067 (h).
     (a) Recueil des Historiens, t. XII, p.197B: Wascelinus de Chalinaco.
     (b) Aisne, arrondissement de Laon.
     (c) Viry-Noureuil, canton de Chauny.
     (d) Prou, Recueil, p. XVIII, note 1.
     (e) Ibid., p.54, l.2 & note d: Gauscelinus [var: Gaulcelmi, Gauscelini domini] castri Chalenici.
     (f) Ibid., p.63, l. 7: Wauselinus de Calni.
     (g) Ibid., p.66, l.14: Waselinus [var. Walazelinus] de Calni.
     (h) Ibid., p. 98, l.18: Waselinus de Chalney.
     (14) On en voit pas clairement ici s’il manque une partie du titre de la reine-mère Anne ou bien un ou plusieurs noms de signataires.

Signature d'Anne de Kiev sur un diplôme de 1063: Anna regina (en caractères cyrilliques)      (15) La reine-mère Anne, fille du grand-duc Iaroslav de Kiev, est assez fréquemment mentionnée par les chartes de Philippe Ier sous les graphies Anna, Agna, Agnès ou Ana. Prou a établi de manière détaillée et convaicante (a) qu’Henri Ier avait envoyé demander la main d’Anne en 1049, qu’il l’avait épousée à Reims le 19 mai 1051 et que par suite Philippe Ier n’avait pu naître avant février 1052. Elle a donné quatre enfants à son premier époux (b).
     Après la mort d’Henri le 4 août 1060 à Vitry-aux-Loges, près d’Orléans, Anne se remarie en 1063 avec le comte de Valois, Raoul de Crépy.
     Anne apparaît tout d’abord auprès de son fils âgé d’environ huit ans, à Dreux en 1060 après le 4 août (c) puis la même année à Paris (d), puis à Senlis (e); la même année elle est mentionnée mais ne paraît pas présente dans une charte donnée à Étampes qui pourtant n’a pas sa signature (f); elle paraît à Compiègne le 30 avril 1061 (g) elle est à Reims le 14 mai 1061 (h); de retour à Senlis le 27 mai (i), à Paris avant le 4 août (j); mentionnée on ne sait où avant le 4 août 1061 (k), et en 1060-1061 (l); à Soissons en 1063 (m); à Orléans le 26 janvier 1065 (n) et encore semble-t-il avant le 4 août (o); en 1067 à Melun, par notre charte alors que le roi a environ 15 ans (p). Ajoutons qu’entre 1060 et 1067 Philippe confirme une charte de sa mère (q).
     Anne apparaît encore à Senlis avant le 4 août 1069 (r), alors que le roi a environ dix-sept ans, puis seulement avant le 23 mai 1073
, à Paris, alors que le roi a environ 21 ans (s). En 1079 à Saint-Benoît-sur-Loire elle est juste mentionnée avec le père du roi et ses autres prédecesseurs, apparemment défunte (t), et de même en 1089 (u). [D’autres mentions sont plus difficiles à dater et à utiliser (v)].
     Apparemment morte au plus tard en 1079, elle aurait été enterrée à l’abbaye de Villiers à Cerny près de La Ferté-Alais en Essonne, mais le fait a été contesté.

     (a) Prou, op. cit., pp.XVII-XXIII.
     (b) Philippe Ier (1052-1108); Robert (1054-vers 1063); Emma (1055-vers 1109) et Hugues dit le Grand (1057-1102).
     (c) Prou, Recueil..., p.7, l.11.
     (d) Ibid., p.12, l.2.
     (e) Ibid., p.14, l.29 & 32; p.16, l.18; p.17, l.6.
     (f) Ibid., p.20, l.2.
     (g) Ibid., p.30, l.3.
     (h) Ibid., p.31, l.12 & 28.
     (i) Ibid. p.34, l. 4.
     (j) Ibid., p.35, l.31 & 36.
     (k) Ibid., p.40, l.27; p. 41, l.2.
     (l) Ibid., p.43, l.8.
     (m) Ibid., p.48, l.30.
     (n) Ibid., p.53, l.6.
     (o) Ibid., p.56, l.4.
     (p) Ibid., p. 98, l.19.
     (q) Ibid., p.105, note 3 & p.106, l.6.
     (r) Ibid., p.121, l.20; cf. p.122 note a.
     (s) Ibid., p.191, l.19.
     (t) Ibid., p.247, l.27.*
     (u) Ibid., p.304, l.2.
     (v) Ibid., p.330, l.9 (et p.442, l.11); p. 406, l.14; p.433, l.20.
     (16) Baudouin, comte de Flandres, ayant épousé Adèle  sœur d’Henri Ier, était l’oncle par alliance du jeune roi âgé d’environs huit ans à la mort de son père le 4 août 1060 à Vitry-aux-Loges, près d’Orléans. C’est Henri lui-même qui l’avait désigné pour cette tâche, de préférence à son frère Henri comte de Bourgogne qui avait été son rival et qui de plus était alors l’objet d’une excommunication.
     En 1065 on lit: domno Balduino comiti cujus solerti cura et diligenti providentia regni procuratur monarchia (a). Il est qualifié en 1066 (b) de Philippi Francorum regi ejusque regni procurator et bajulus. On lit ici (c): Balduinus consul, cujus providentia regni monarchia servabatur
.
     La reine Anne participa aussi au gouvernement même après son remariage avec Hugues de Crépy en 1063. La question de savoir quand cessa cete régence est délicate Luchaire (d), suivi par Prou (e), pense que ce fut en 1066, lorsque le roi fut adoubé chevalier par la fils de Baudouin (ce dernier mourant le 1er septembre 1067). Prou précise: dans les derniers mois de 1066 ou les premiers de 1067, alors qu’il était dans sa quinzième année ou juste après ses quinze ans.
     Reste qu’il est ici fait mention de la régence de Baudouin. A cet égard, Prou (f) note: 1) que la date de notre charte n’est pas certaine; 2) que Baudouin a pu conserver son titre d’une manière purement honorifique; 3) que dans la charte de 1065 l’action de la régence est exprimée au présent (
procuratur), tandis qu’en 1067 elle l’est à l’imparfait (servabatur); 4) que ces deux chartes, qui sont les seules à user de pareilles périphrases, sont toutes en faveur de Saint-Benoît-sur-Loire de sorte qu’on peut penser qu’elles ont toutes deux eu pour rédacteur un moine de saint-Benoît qui aura conservé cette expression par habitude dans le second cas.
     (a) Prou, Recueil, p. 53, l.3.
     (b) Ibid., p. 71, ll. 33-34.
     (c) p.98, l.20.
     (d) Histoire des institutions monarchques de la France sous les premiers capétiens, 2e éd., t.I, p. 146.
     (e) Recueil, p. XXXII.
     (f) Ibid., p. XXXIII-XXXIV
     (17) Le comte Raoul. D’après l’édition de Vidier et Prou de 1907 il ne paraît pas y avoir de lacune, mais l’édition de 1908 en mentionne une.

     Il s’agit de toutes façon de Raoul de Crépy, second époux de la reine-mère Anne de Kiev, qui l’a épousé en 1063 après la mort d’Henri Ier en 1060. Lui-même était veuf d’Adèle de Breteuil depuis le 11 septembre 1051.

     Raoul est régulièrement à la cour de Philippe Ier d’après les chartes de ce dernier, éditées par Philippe Prou: à Dreux après le 4 août 1060 (a) avec son fils Simon (b); à Paris en 1060 (c); à Senlis après le 4 août 1060 (d); à Reims le 14 mai 1061 (e); à Soissons en 1063, l’année de son mariage avec la reine-mère (f); à Orléans le 26 janvier 1065 (g); à Orléans avant le 4 août 1065 (h); à Laon avant le 4 août 1065 (i); à Corbie après le 4 août 1065 (j); mentionné en 1066 on ne sait où (k); à Paris le 27 mai 1067 (l), à Melun en 1067 (m)
; à Senlis le 15 juin 1068 (n); à Paris le 18 mars 1070 (o); à Paris le 2 novembre 1071 (p) après le 25 décembre 1071 (q); à Paris après le 23 mai 1072 (r); à Compiègne en 1073 (s); à Paris avant le 4 août 1074, avec son fils Simon (t). Il meurt cette même année 1074. Le 31 mars 1077 à Crépy, Philippe Ier confirme une charte de Simon fils de Raoul (1048-1081), mentionnant ce dernier comme défunt et enterré (u);
     (a) Prou, Recueil, p.7, l.1: Radulfus comes.
     (b) Ibid., l.14.
     (c) Ibid., p.12, l.10: Radulfus comes, à nouveau avec son fils, l.3.
     (d) Ibid., p.17, l.11: Rodulus comes, var. Rodulphus.
     (e) Ibid., p.31, l.25: Rodulfus comes, var. Rodulphus [cf. p.433, l.17].
     (f) Ibid., p.48, l.20: Ratdulfus comes.
     (g) Ibid., p.52, l.6: dominus meus Rodulfus comes, var. Rodulphus, & p.53, l.8: Rodulfus comes, var. Rodulphus.
     (h) Ibid., p.56, l.8: Radulfus comes, var. Radulphus.
     (i) Ibid., p.58, l.4: comes Radulfus; p.59, l.18-19: Radulfus comes.
     (j) Ibid., p.63, l.5: Radulfus comes; p.66, l. 11, var. Radulphus.
     (k) Ibid., p.83, l.14: Rodulfus comes.
     (l) Ibid., p.90, l. 36: Rodulfus comes Crispinianensis.
     (m) C’est notre charte, ibid., p.98, l. 21: Rodulphus comes [suivi d’une lacune d’après l’édition du Recueil, mais non d’après celle du Cartulaire de Saint-Benoît].
     (n) Ibid., p.113, l.10: Radulfus comes.0
     (o) Ibid., p.139, l.8: Rodulfus comes, var. Rodulphus.
     (p) Ibid., p.159, l.25: Radulfus comes, var. Radulphus); à Mareolum (Mareuil?
     (q) Ibid., p.162, l.16: Rodulfus comes, var. Rodulphus.
     (r) Ibid., p.165, l.20: Rodulfus comes.
     (s) Ibid., p.173, l.9: Radulfus comes.
     (t) Ibid., p.173, l.9: Radulfus comes.
     (u) Ibid., p.229, l.25-27 & p.230, l. 5: Radulfus, var. Radulphus
Guy de Ponthieu sur la tapisserie de Bayeux
      (18) Guy comte d’Abbeville, dit aussi comte de Ponthieu, et avoué de Saint-Riquier. Il a succédé Enguerrand III de Ponthieu, mort le 9 décembre 1046, dont il paraît avoir été le fils (a) plutôt que le frère cadet (b).
     Ce personnage est connu pour avoir été fidèle à Henri Ier, père de Philippe Ier. En février 1052 cependant il est fait prisonnier par le duc de Normandie Guillaume, qui le retient captif pendant deux ans et ne le relâche qu’après qu’il se soit reconnu son vassal (c).
     C’est sur ces terres que s’est échoué Harold de Wessex en 1064, qu’il a dû livrer à Guillaume. Cet épisode est représenté sur la tapisserie de Bayeux (ci-contre) avec la légende suivante: Hic apprehendit Wido Haroldum et duxit eum ad Belrem et ibi eum tenuit, “Ici Guy fait arrêter Harold, le fait conduire à Beaurain et l’y retient”
.
     
Il est à la cour de Philippe à Orléans en 1065, avant le 4 août (d); également avant le 4 août 1065 à Laon (e); quelque part en 1066 (f); en 1067 à Melun (g). Quelque part en 1067, Philippe confirme une charte de Guy (h); Guy est encore à la cour de Philippe à Paris après le 23 mai 1072 (i); quelque part en 1075 (j); en 1075 ou 1076 à Amiens (k).
     Guy de Ponthieu
est mort le 13 octobre 1100. On lui connaît cinq enfants (d).
     (a) D’après une charte en date de 1100 du Cartulaire de Saint-Josse.
     (b). Selon la Chronique de Saint Riquier.
     (c) selon Ordéric Vital.
     (d) Prou, Recueil, p.56, l.8: Wido comes, var. comes Pont.
     (e) Ibid., p.59, l. 19: Wido comes.
     (f) Ibid., p.83, l.15: Wido, comes Ponticensis.
     (g) C’est notre charte, ibid., p.98, l.22: Guido, comes Abbatisvillæ.
     (h) Ibid., p.104, l.10: ego Guido comes Pontivae patriae.
     (i) Ibid., p.165, l.22: Wido de Pontivio, var. de Pont..
     (j) Ibid., p.184, l.27: Wido comes.
     (k) Ibid., p.201, ll.15-16: Wido Pontivorii comes, var. Guido Pontivorum comes.
     (l) Anne, Enguerrand (mort avant 1080), Agnès (morte après le 6 octobre 1100, épouse de Robert de Montgommery dit de Bellême), Ida (abbesse de Sainte-Austreberte de Montreuil) et Mahaut (Mathilde).
     (19Hugues comte de Dammartin-en-Goële (a) est le fils cadet de Manassé de Ramérupt (b) et de Constance de Dammartin. Il paraît avoir succédé à son frère aîné Eudes, comte de Dammartin.
     En effet Hugues paraît pour la première fois à la cour de Philippe, en 1067 à Melun (c). Avant cette date c’est seulement de son frère aîne Eudes qu’il était question, le 27 mai 1061 à Senlis (d), et quelque part la même année (e).
     Hugues paraît  ensuite fréquemment à la cour: à Paris entre le 18 mars et le 4 août 1070 (f
); à Paris le 2 novembre 1071 (g); à Paris en 1072 avant le 23 mai (h). En 1080, Philippe Ier confirme la donation par Hugues aux moines de Cluny du prieuré de Saint-Leu d’Esserent (i), où il finira ses jours sous l’habit monastique. Il y mentionne alors sa femme et ses enfants alors survivants (j). Une de ses donations est encore rappelée en 1082 (k).
     C’est le plus jeune de ses fils, Pierre, seul survivant, qui lui succèdera.
     (a) Arrondissement de Meaux, Seine-et-Marne.
     (b) Arrondissement de Troyes, Aube.
     (c) C’est notre charte, Prou, Recueil, p.98, l.23: Hugo comes Domnimartini.
     (d) Ibid., p.33, l.22: comes Odo de Domno Martino, dont le père Manassé est mentionne l.23.
     (e) Ibid., p.40,  l.30: Odo comes filius prefati Manassetis; p.41, l.7: Odo comes.
     (f) Ibid., p.142, l.6: Hugo de Donno Martino.
     (g) Ibid., p.159, l.27: Hugo comes Domni Martini.
     (h) Ibid., p.165, l.20: Hugo de Domno Martino;
p.250, l.16: comes Hugo de Domno Martino.
     (i) Ibid., Coll. Baluze, t. 46, f°3, n°69; Prou, p.265, l.18: ego comes Hugo de Domnomartino.
     (j) Ibid., p.266, ll. 14-15: uxor vero mea Roaidis... et filius meus Petrus et filię meę Basilia, Adalaidis, Eustachia.
     (k) Ibid., p.273, ll.10:-11: Hugo comes de Domnomartino.
     (20) Le chambrier Galeran, Walerannus camerarius, personnage très fréquemment cité sous différentes orthographes (a) par les chartes de Philippe Ier, et qualifié de camerarius, voire de regis camerarius, “chambrier du roi”, et dans un cas de magister regiae domus, “maître de la maison du roi”.
     Maurice Prou a étudié la carrière de ce personnage (b),  qui semble avoir tenu la chambrerie royale pendant tout le règne de Philippe Ier, à savoir au moins de 1061 (c) à 1006 (d), concurremment avec d’autres qui en certaines occasions paraissent dans les chartes avec le même titre. Ils semblent avoir été ses subordonnés.
     On notera cependant comme suspectes et à vérifier les deux dernières mentions de Galeran comme chambrier, qui toutes, près de quinze ans après sa dernière mention comme tel entre 1086 et 1090 (e), en deux chartes étampoises où on ne peut exclure a priori un remaniement partiel du texte.
     Justement Achille Luchaire (f) supposait, pour une autre raison, un tel remaniement pour la première de ces chartes, que néanmoins datée par Prou entre 1101 et 1104 (g). Nous examinerons cette question ultérieurement, et de même le cas de la deuxième de ces chartes, datée précisément de 1106 (h).
     (a) Galeramnus, Galerandus, Galeranius, Galerannus, Galeranus, Galleranus, Galteranus, Gualteranus, Valerandus, Waleranus, Walerannus, Wallerannus, Walrannus, quailifié une fois de frater Balduini (“frère de Baudouin”) et une autre Silvanecti (“de Senlis”) (cf. Prou, Recueuil, p. 562).
     (b) Ibid., pp. CXLIV-CXLV.
     (c) Ibid., p.34, l.4 ( le 27 mai).
     (d) Ibid., p.388, l.24 (avant le 4 août 1106).
     (e) Ibid., p.310, l.4.
     (f) Louis VI, p. 28, n°52.
     (g) Recueil, p.379,.
     (h) Ibid., p.388.
     (21Le sénéchal Raoul, Radulfus, dapifer, est également un personnage fréquemment cité sous différentes orthographes (a) par les chartes de Philippe Ier.
     Citons ici Maurice Prou (b):
     “La souscription du sénéchal apparaît pour la première fois dans un diplôme du 26 janvier 1065. C’était alors Raoul (c); la souscription de ce sénéchal paraît pour la dernière foi au bas d’un diplôme donné à Senlis, en 1069, avant le 4 août (d).
     
“Ce Raoul était dit de Beauvais (e); ses biens étaient sis à Beauvais et dans le Beauvaisis (f).
     En la même année 1069 et aussi avant le 4 août, Baudouin, successeur de Raoul au dapiférat, souscrit un privilège en faveur de Saint-Germain de Pontoise (g)”.
     (a) Radulfus, Radulphus, Ratdulfus, Rodulfus, Rodulphus, qualifié de dapiter regis et une fois Belvacensis, “de Beauvais” (Recueil, p. 529).
     (b) Ibid., p. CXXXVII.
     (c) Ibid., p. 158, l.20.
     (d) Ibid., p. 123. Liste des diplôme souscrit par ce sénéchal, ibid, p. CXLVIII-CXLIX.
     (e) Cartulaire de Sainte-Croix d’Orléans, p. 4 (n°3).
     (f) Mémoires de la Sociéié académique de l’Oise, t.IX, p.474.
     (g) Recueil, p. 127, l.14.
     (22) Le connétable (a) Baudry, Baldricus constabularius.
     Citons ici Prou.
     “Le premier connétable royal dont on rencontre le nom dans les diplômes de Philippe Ier, est Baudry. Il souscrit les diplômes de 1065 (b) à 1069 (c). Mais avant 1065, dès l’année 1060, on relève parmi les souscriptions des actes royaux le nom d’un certain Baudry (d), non qualifié, qui paraît devoir être identifié avec le connétable. Il est possible qu’il ait été connétable avant 1065, car il semble qu’après cette date on ait parfois inscrit son nom sans lui donner le titre de sa charge (e).
     
C’était un chevalier de Dreux (f). Il était frère du bouteiller Engenoul (g).
     
“Baudry eut pour successeur à la connétablie, Gautier, qui souscrit deux diplômes, l’un de 1069 (h), l’autre de 1069 ou 1070 (i)”.
     Prou cite au sujet de ce personnage une étude de l’abbé d’Espagnac sur l’abbaye de Coulombs:
     “C’est pendant l’intrusion de Thibaud [abbé de Coulombs] que Baudry, connétable du roi Philippe Ier, étant malade, donna à l’abbaye [de Coulombs] la terre de Boulay-les-deux-églises. Ce Balderic était originellement un des chevaliers du château de Dreux et conséquemment un des vassaux immédiats du roi... Il se fit revêtir pendant sa maladie d’un froc monastique, suivant l’usage du tems, mais étant relevé de cette maladie, il embrassa l’état religieux dans l’abbaye de Coulombs, pour, dit la charte, combattre à l’avenir avec le diable” (j).
     (a)  Graphies relevées par Prou de ce titre: constabularius (le plus souvent), conestabulus, conestablus, constabulus; à comparer à un français attesté conestaule; et parallèlement stabularius et comes stabulorum (Recueil, p. CXLI).
     (b) Recueil, p.63, l.3 & p.66, l.10.
     (c) Ibid., p.123, l.13.
     (d) Ibid., p. 15, l.2; p.17, l.8; p.56, l.9 (1065). De ce dernier texte, deux textes différents nous sont parvenus, dont l’un porte: “S. Baldrici” et l’autre: “S. Baldrici conestabularii”.
     (e) Ibid., p.83,l.16 (1066) & p.100, l.18 (1067).
     (f) Prou renvoie ici au texte que nous citons plus bas.
     (g) Recueil, p. 109, l.10 & p.CC, ll.10.
     (h) Ibid., p.127, l.16.
     (i) Ibid., p.139, l.9.
     (j) Abbé d’Espagnac, Mémoires historiques sur l’abbaye de Coulombs, Bibliothèque de Chartres, ms.1106, p.51 [fol.30], avec références au Grand Cartulaire, p.60, et au Petit Cartulaire de Coulombs, p.192, cité par Prou, Recueil, p. CXLII, note 5. Remarquons qu’un moine de Morigny se réfugiera dans le même monastère quelque temps plus tard.
     (23) Le bouteiller Engenoul était le frère du connétable Baudry cité juste avant lui par notre charte.
     Selon Prou (a) “il y avait à la cour plusieurs bouteillers, dont l’un était le chef des autres. Car, si le titre qu’on donne ordinairement au bouteiller est buticularius, quelquefois pincerna ou pincerna regis, on trouve aussi l’expression magister pincernarum, appliquée au bouteiller Hervé, et encore magister pincerna.
     “Quant au bouteillers d’ordre inférieur, le seul titre de pincerna, échanson, leur est appliqué.
     
Hugues, le dernioer bouteiller d’Henri Ier, resta en charge après la mort de celui-ci, mais peu de temps après, car dès l’an 1060, son fils Gautier lui avait succédé. Il nous faut venir à une charte du 26 janvier 1065 pour retrouver la souscription d’un bouteiller (b). C’était alors Engenoul, qui souscrivit les diplômes jusqu’en 1069 (c). Il était frère du connétable Baudry (d)”.
     (a) Recueil, pp. CXLVI-CXLVII.
     (b) Ibid., p.54, l.4.
     (c) Ibid., p.123, l.14.
     (d) Ibid., p.109, l.10: S. Baldrici, constabularii. S. Ingenulfi pincernae, fratris ejus.
     (24) Guillaume de Gometz-le-Châtel, père d’Hodierne et beau-père de Guy Ier de Montlhéry. Voici les différentes graphies de Gometz dans les chartes de Philippe Ier selon Prou (a): Gumethum, Giometense castrum, Gomet, Gomethiacus, Gomez, Gumetum.
     (a) Recueil, p.496.
     (25) Le maréchal Guy, Guido marescallus, officier royal, est l’un des quatre marchaux du roi que nous font connaître les chartes de Philippe Ier (a). Il est mentionné pour la première fois le 29 mai 1067 à Paris (b), en même temps que plusieurs autres officiers qui réapparaissent dans notre charte de Meulun de la même année (c). Il est encore mentionné en 1069, avant le 4 août, à Senlis (d).
     (a) Prou, Recueil, pp. CLI-CLII: Guy, Dreux, Oscelin et Floher.
     (b) Ibid., p.94, l.6: Guido marescalcus.
     (c) Ibid., p.98, l.29.
     (d) Ibid., p.123, l..16: Wido marascalchus..
     (26Robert, avoué d’Arras, Rotbertus advocatus Atrebatensis.
     Ce personnage apparaît dans deux chartes de Philippe en date de 1065, après le 4 août, à Corbie (a), puis dans notre charte en 1067 à Melun (b), et enfin à nouveau en 1067, avant le 4 août, à Chaumont-sur-Loire (c).
     Dans cette dernière charte, le contexte où il est apparaît est très éclairant, à l’extrême fin de la charte; c’est un fidèle du comte Baudouin.
     Homines regis: Walerranus camerarius, Radulfus dapifer ejurs, Baldricus, Ingenulfus
(ce sont les mêms quatre officiers royaux que dans notre présente charte de 1067): Homines comitis Balduini: Hugo Hauet, Robertus de Arras (c’est le même que le personnage précédent dans notre charte), Ansellus de Husdenc et alii (d). 

     (a) Prou, Recueil, p.63, l.10: Robertus advocatus [de Attrebato (omis par la copie du XVe siècle mais restitué par Prou d’après le diplôme suivant)] & p.66, ll.16-17: Robertus advocatus de Atrebato (var. Attrebato)
     (b) Ibid., p.98, l.31.
     (c) Ibid, p.100, l.20: Robertus de Arras.
     (d) Ibid, p.100, ll.18-21.
     (27Hugues surnommé Havet, Hugo cognomento Hauet.
     Ce personnage apparaît dans deux chartes de Philippe en date de 1065, après le 4 août, à Corbie (a), puis dans notre charte en 1067 à Melun (b), et enfin à nouveau en 1067, avant le 4 août, à Chaumont-sur-Loire (c).
     Dans cette dernière charte, le contexte où il est apparaît est très éclairant, à l’extrême fin de la charte
; c’est un fidèle du comte Baudouin.
     Homines regis: Walerranus camerarius, Radulfus dapifer ejurs, Baldricus, Ingenulfus (ce sont les mêms quatre officiers royaux que dans notre présente charte de 1067): Homines comitis Balduini: Hugo Hauet, Robertus de Arras (c’est le même que le personnage précédent dans notre charte), Ansellus de Husdenc et alii (d). 
     (a) Recueil, p.63, l.12 & p.66, l.19: Hugo Hauet.
     (b) Ibid., p.98, l.31.
     (c) Ibid, p.100, l.20: Hugo Hauet.
     (d) Ibid, p.100, ll.18-21.
     (28) Le panetier Eudes fils d’Oury, Odo, filius Odolrici, panetarius.
     C’est selon Prou (a) le seul panetier mentionné dans les chartes de Philippe Ier:
“Eudes fils d’Oury, panetier, a souscrit deux diplômes (b), l’un en 1067, autre en 1068.”.
     (a) Prou, Recueil, p.CLIII.
     (b) Ibid., p.99, l.1 (c’est notre diplôme de Melun en 1067); p. 114, l.8 (le 15 juin 1068 à Senlis):  S. Ade pincerne. S. Odonis panetarii.
     (29) Le cuisinier Robert, Robertus cocus.
     Selon Prou en effet (a)
“les listes de témoins nous révèlent (...) l’existence d’un maître queux, coquus; c’est, en 1065 (b) et 1067 (c), Robert, et, de 1070 à 1094, Airy (d).”
     (a) Prou, Recueil, p.CLIII.
     (b) Ibid., p.56, l.11 (avant le 4 août, à Orléans): Robertus  (var. Rotbertus) cocus.
     (c) Ibid., p.99, l.2:.c’est notre charte de Meulun
     (d) Ibid., p.139, l.10; p.144, l.8; p.252, l.16; p.276, l.11; p.336, l.23.
     (30) L’échanson Adam, Adam, pincerna.
     Ainsi que le note Prou (a) “le bouteiller avait sous ses ordres des échansons (pincernae), dont deux nous sont connus, Adam et Dreux. La souscription d’Adam figure dans quelques diplômes de 1065 à 1068 (b). Il est probable qu’il resta échanson jusqu’à la fin du règne, car il est encore qualifié pincerna regis dans une notice du catulaire de Saint-Martin-des-Champs, mentionnant la donation qu’il fit, en 1108, à cette église, de douze arpents à Sordida villa (c). Son frère Pierre, qui ratifia cette donation et qui donna à la même église une terre sise au même lieu (d), exerça, lui aussi, les fonctions d’échanson, au moins sous le règne de Louis VI.”
     (a) Prou, Recueil, p.CXLVIII.
     (b) Ibid., p.56, l.10 (avant le 4 août, à Orléans): S. Engenulfi buticularii. S. Ade pincernę. S. Hamonis. S. Drogonis pincernę. S. Roberti coci; p.94, l.6: Engenulfus buticularius. Adam pincerna. (...) S. Drogonis pincernę. S. Roberti coci; p.99, l.3 (c’est notre charte): S. Ingenulfus, buticularius (...) S. Odo, filius Odolrici, panetarius. S. Robertus, cocus. S. Adam, pincerna; p.114, l.7: S. Ingenulfi buticularii (...) S. Ade pincerne. S. Odonis panetarii..
     (c) BNF, collection Balluze, volume 55, folio 192.
     (d) Ibid., folio 201.
     (31) Le chambellan Allard, Adelardus, camberlanus.
     “Parmi les témoins, note Prou (a), on trouve des personnages qualifiés les uns de cubicularii, les autres camberlani. Il est possible que cubiculaire et chambellan soient deux titres d’une même fonction (b). A un même nom propre est accolé une fois le mot cubicularius, un autre fois le mot camberlanus. Un Alard paraît comme cubicularius en 1060 (c), un Alard comme camberlanus en 1067 (d), et enfin un Alard comme camerarius en 1069 (e) ; ne s’agit-il pas d’un seul et même personnage? En outre, si Ferry souscrit, comme camberlanus, un diplôme de 1105 (f), un personnage du même nom est qualifié cubicularius (g)”.

     (a) Recueil, p.CLII.
     (b) Voir Luchaire, Histoire des institutions monarchiques de la France, 2e éd., t.I, p.174
     (c) Recueil, p.7, l.16 & p.12, l.4.
     (d) Ibid., p.99, l.4.
     (e) Ibid., p.123, l.13.
     (f) Ibid., p.386, l.23.
     (g) Cartulaire de Longpont, BNF ms 9960, fol. 9v°, cité par Luchaire, op. cit., t.I, p. 174, note 6.
     (32Yves chambellan des enfants royaux, Yvo cambellanus de pueris regis.
     C’est selon Prou (a) l’un des deux seuls cas d’officiers des enfants royaux mentionnés par les chartes de Philippe Ier.
     
“Nous connaissons par les souscriptions des diplômes, deux officiers des enfants royaux, l’un Marcelin, maître d’Hugues (b), frère de Philippe Ier; l’autre Yves (c), qualifié chambellan des enfants du roi, c’est-à-dire du roi Henri Ier.”
     (a) Recueil, p.CLIII.
     (b) Ibid., p.7, l.16; p.12, l.4; p. 15, l.2; p.54, l.4; p.69, l.7; p.94, l.7; p.99, l.9.
     (c) Ibid., p.114, ll. 9-10.
     (33) Hugues de Clermont, Hugo de Claromonte.
     Ce personnage apparaît pour la première fois dans notre charte donnée par Philippe Ier à Melun en 1067, avant le 4 août (a). Il réapparaît en 1068, avant le 4 août, à Orléans, en compagnie d’Hugues du Puiset (b), puis en 1077 on ne sait où, toujours en compagnie d’Hugues du Puiset (c).

     (a) Recueil, p. 99, l.6.
     (b) Ibid., p. 109, l.9: S. Evrardi militis. S. Hugonis fratris ejus, de Puteiolo. S. Hugonis de Claromonte, etc.
     (c) Ibid., p. 233, l.28: Hugo de Claromont; Hugo de Puiset et Guillelmus, filius ejus, etc.
     (34) Hugues Doubleau, Hugo Dublellus.
     Ce personnage apparaît pour la première fois dans une charte de Philippe Ier datée de 1060, après le 4 août, à Dreux, déjà en compagnie, comme ici du chambellan Allard  et d’Enguerrand, précepteur du roi (a), et la même année à Paris, encore avec les mêmes (b), puis en 1066 à Furnes (c) toujours avec Enguerrand, puis dans notre charte de Melun en 1067, toujours avec Allard et Enguerrand (d), et enfin en 1069, avant le 4 août, à Senlis, toujours en compagnie de Marcelin et d’Allard (e), charte remaniée entre 1081 et 1085 (f).
     (a) Recueil, p.7, ll.16-17: Adelardo cubiculario; Ingerrano regis pedagogo; Hugoni Dublello.
     (b) Ibid., p.12, l.4-5: Hugo buticularius, Adelardus cubicularius, Ingerrannus pedagogus regis, Hugo Dublellus.
     (c) Ibid., p.69, l.8: Ingelrannus magister regis; Fruricus de Curbulo; Rottbertus de Castello; Hugo Dubles, etc.
     (d) Ibid., p.99, l.7: S. Adelardus, camberlanus. S. Yvo, cambellanus de pueris regis. S. Hugo de Claromonte. S. Hugo Dublellus.
     (e) Ibid., p.123, ll.11-13: S. Hugonis Duplicis. S. Marchelini (altéré par certains témoins en Alarchelini). S. Adalardi camerarii.
     fd) Ibid., p.296, ll. 11 & 28: .Ingelrannus  magister regis; Fruricus de Curbulo; Hugo Dubbles, etc.
     (35) Gautier fils d’Archambaud de Chappes et de Flandrine. Prou ne propose pas d’identification pour ce toponyme de Cappis. Il s’agit de Chappes en Champagne (a). En 1117 une charte du cartulaire de Longpont cite encore un comme témoin un Clarembaud de Chappes (b) alors qu’il est expressément question par ailleurs d’un personnage venu de Champagne et précisément de Troyes (c).
     Ce Gautier de Chappes est mentionné par le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Loup de Troyes (d
) et par les Obituaires de Sens (e).
     (a) Canton de Bar-sur-Seine, arrondissement de Troyes, Aube.
     (b) Clarembaldus de Cappis.
     (c) a Trecassina urbe.
     (d) éd. Lalore, 1875, pp.117-118.
     (e) t.IV, pp.238F & 453A.
     (36) Enguerrand, précepteur du roi. Selon Prou (a), le précepteur du roi, qualifié tantôt paedagogus regis, tantôt custos regis, ou encore magister regis, et qui avait nom Engueran, a souscrit un grand nombre d’actes, de 1060 à 1068 (b). On ne sait rien de lui, sinon qu’il avait un frère nommé Herbert (c)”
     (a) Recueil, p.CLIII.
     (b) Ibid., p.7, l.16; p.12, l.4; p. 15, l.2; p.54, l.4; p.69, l.7; p.94, l.7; p.99, l.9.
     (c) Ibid., p.114, ll. 9-10.
     (37Marcelin, précepteur d’Hugues, frère du roi. C’est selon Prou (a) l’un des deux seuls cas d’officiers des enfants royaux mentionnés par les chartes de Philippe Ier.
     
“Nous connaissons par les souscriptions des diplômes, deux officiers des enfants royaux, l’un Marcelin, maître d’Hugues (b), frère de Philippe Ier; l’autre Yves (c), qualifié chambellan des enfants du roi, c’est-à-dire du roi Henri Ier.”     
     (a) Prou, Recueil, p. CLIII-CLIV.
     (b) C’est notre charte, ibid., p. 99, l.10.
     (c) C’est aussi notre charte, p. 99, l.5.
     (38) Le prévôt de Paris Étienne est mentionné trois fois par les chartes conservées de Philippe Ier: à Paris le 29 mai 1067 (a); la même année à Melun (b); et à Pontoise en 1069 (c). Comme le note Prou (d), “des officiers provinciaux ont été appelés à souscrire les chartes. Il était naturel que, se trouvant dans une ville de ses domaines, le roi invitât ses prévôts ou autres agents à lui faire cortège et à siéger dans sa cour.” Notons qu’en 1082, le prévôt de Paris s’appelle Pierre, d’après une charte donnée par Philippe à Étampes en faveur de Notre-Dame d’Étampes (e).
     (a) Prou, Recueil, p.94, l.9: Stephanus prepositus Parisiensis.
     (b) c’est notre charte, ibid., p.99, l. 11: Stephanus, præpositus Parisii.
     (c) Ibid., p.127, l.21: Stephanus prepositus de Parisio.
     (d) Ibid., p.CLIV.
     (e) Ibid., p.276, ll. 1 & 9: Petrus prepositus de Parisius.
     (39) Le prévôt de Melun, Garin, comme après lui celui d’Étampes, Durand, a le titre latin de pretor (a), tandis que celui de Paris avait le titre latin plus usuel de prepositus.
     Ce titre curieux et isolé de pretor ne se retrouve dans aucune autre charte conservé de Philippe Ier; et il faut noter que  le Lexicon de Niermeyer, au mot p
tor, ne place qu’en cinquième et dernière position ce sens de “prévôt royal ou seigneurial”; il n’en donne de plus pour exemple que notre charte de 1067, et une charte angevine antérieure à 1140 (b).
     On remarquera qu’à cette date de 1067 tant Melun qu’Étampes étaient le siège de vicomtés, mais non Paris. Or au début du règne de Robert II,  l’instauration des prévôts de Paris semble avoir suivi naturellement la suppression des comté et vicomté de Paris. Il y a donc peut-être bien dans l’évitement du titre usuel de prévôt une volonté délibérée de ne pas froisser la susceptibilité des vicomtes de Melun et d’Étampes. Cette subtile variation de vocabulaire marque peut-être que l’autorité du prévôt de Paris n’est pas de la même nature que celles des deux autres.
     On notera en outre l’existence ultérieure d’un prévôt de Mantes appelé Garin, en 1077 (c), à un moment indéterminé du règne de Philippe, entre 1060 et 1108 (d). Il n’est pas exclu qu’il s’agisse du même personnage.

     (a) Guarinus, prætor Meleduni.
     (b) Publiée par Marchegay dans ses Archives d’Anjou, t.III, n°28, p. 24.
     (c) Prou, Recueil, p.232, l.8: Warinus meus prepositus.
     (d) Ibid., p.408, l.13: Guarinus prepositus.
     (40) Le prévôt d’Étampes Durand. Ce personnage n’est pas connu par ailleurs.
     Nous sommes peu renseignés sur les premiers prévôts d’Étampes.
Une charte de 1046 en faveur de Notre-Dame, sous Henri Ier (a), fait état des largesses en faveur de cet établissement, probablement au tout début du XIe siècle, d’un certain prévôt Archambaud (b), qui paraît donc avoir été prévôt d’Étampes au début du règne de Robert II le Pieux.
     On vient de voir que le titre de prévôt d’Étampes, comme de Melun, en 1067, est rendu en latin par pretor, et non par prepositus comme pour celui de Paris. J’ai suggéré plus haut que cette nuance de vocabulaire était peut-être inspirée par le souci de ménager la susceptiblité des vicomtes d’Étampes.
     On observera aussi qu
elque chose d’étrange, et qui va dans le même sens, dans la charte donnée par Philippe à Étampes en 1082 en faveur de Notre-Dame d’Étampes: on y voit la signature du prévôt de Paris Pierre (c) et celle du prévôt d’Orléans Aubert de Suèvres (d), mais aucune mention d’aucun prévôt que ce soit d’Étampes, alors que la charte est donnée dans cette ville et la concerne exclusivement. Il faut remarquer que l’autorité royale a été très sérieusement mise à mal dans le secteur depuis la déroute de l’armée royale devant le Puiset au printemps 1079. On peut donc se demander si depuis lors la noblesse étampoise ne vit pas dans une sorte d’autogestion, et sous la coupe de Hugues du Puiset, qui était possessionné à Étampes.
     Nous voyons en effet qu’Évrard III, fils de Hugues Blavons, possédait
par exemple Morigny, puisque Philippe Ier lui rachète cette terre lors de son départ en croisade en 1096 (e). C’est sans doute de cet Évrard qu’a tiré son nom la porte Évrard (d’où l’actuelle rue Évezard).
     Un autre fils d’Hugues Blavons, Guy du Puiset (mort au plus tôt en 1127), épousera de son côté au début de XIIe siècle la fille du vicomte Marc d’Étampes, et sera tuteur de son beau-frère mineur Hervé avant de lui succéder en 1108.
     Quant à leur frère Hugues III du Puiset il épousa une certaine Maubelle (Mabilia) qui a peut-être donné son nom à l’île Maubelle dans le même secteur si elle l’a reçu en douaire. Il est vrai que le nom de Maubelle (Mabilia) est alors assez répandu.
     Mais tout près de là se trouve l’île Biotte qui ne guère devoir son nom qu’à Biotte, l’une des filles de Guy le Rouge (mort en 1108), comte de Rochefort.
     C’est d’autant plus vraisemblable que tout ce secteur touche au Faubourg du Comte (Vicus comitis), d’où vient l’actuelle Rue au Comte, ainsi dénommée dès avant qu’il ait existé des comtes d’Étampes. Tout cela nous ramène bien au tournant du XIe et du XIIe siècle.
     Pour revenir au titre de prévôt d’Étampes, prepositus, non attesté depuis 1046, nous le voyons cependant ressurgir, apparemment, quelques années plus tard à Étampes, dans une charte donnée par Philippe en faveur de Notre-Dame d’Étampes en 1085, avec la mention d’un nouveau prévôt d’Étampes, Guillaume (f). Cependant la date de cette charte, dont l’original n’était qu’une notice, est très sujette à caution, parce qu’elle apparaît dans un passage qui a été sans l’ombre d’un doute remanié au XIIIe siècle. Aucun membre de la famille du Puiset ne se trouve alors à la Cour, si l’on en croit la liste des témoins, qui a l’air  pour sa part d’être authentique. Il faut sans doute dater en réalité cette prétendue charte de 1085 de l’année 1079, d’autant qu’elle reflète une situation de conflit avec le pays chartrain.

     (a) Charte éditée dans le présent Corpus Étampois.
     (b) Herchembaldus prepositus.
     (c) Prou, Recueil, p.276, ll. 1 & 9: Petrus preposititus de Parisius.
     (d) Ibid., l.13.
     (e) Chronique de Morigny, début du livre II.
     (f) Recueil, p.288, l.24: Guillermus prepositus Stampis.
     (41) Thoin, Theduinus,  paraît un moine venu de Saint-Benoît-sur-Loire pour représenter les intérêts de son abbaye et de l’abbé Hugues.

     (42) Thiélin, Thedelinus, est certainement prévôt du domaine monastique de Saint-Benoît-sur-Loire qui est alors alors l’épicentre des possessions étampoises de ce monastère. Il ne peut guère s’agir que de Saint-Pierre d’Étampes, les autres domaines cités étant Authon-la-Plaine (dont l’abbé est seigneur en partie), du Plessis-Saint-Benoit (qui en est une dépendance alors dans la même paroisse et cela jusqu’au milieu du XIXe siècle), et de Sainville.

     (43) On notera que ce domaine, alors appelé obedentia, constituera jusqu’à la Révolution française une châtellenie indépendante du bailliage d’Étampes. Thiélin a sous ses ordres trois régisseurs des différentes parties du domaine, Gilbert pour Saint-Pierre d’Étampes, Authon (en partie) et Sainville.

     (44) Gibert, régisseur de la dite terre, Gilbertus, major ipsius terræ. Gilbert paraît donc régisseur en 1067 du domaine anonyme appelé Terre de Saint-Benoît, qui doit être à cette date le prieuré de Saint-Pierre et ses dépendances immédiates, dont Authon-la-Plaine en partie (y compris le Plessis-Saint-Benoist qui ne s’en distingue pas encore), et Sainville. On notera qu’en 1106, l’ancien abbé du chapitre de Saint-Martin d’Étampes s’appelle aussi Gibert, Gislebertus Canis.

     (45) Le nom du frère de Gilbert, Raoul, était suivi d’un mot commençant par All- ou par all-, commencement d’une lacune de longueur non précisée (Gilbertus, major ipsius terræ, et frater ejus Rodulfus All[...] major Sigenvillæ). S’il ne manquait ici que quelques lettres, il n’est pas exclu que ce Raoul ait été régisseur du domaine ensuite mentionné, Sainville.

     (46) Le régisseur de Sainville ( major Sigenvillæ). Son nom a disparu dans la lacune, à moins que cette lacune n’ait été que de quelques lettres, et qu’il ait été le Raoul frère de Gilbert, mentionné juste avant cette lacune (et frater ejus Rodulfus All[...] major Sigenvillæ). Sainville est actuellement une commune du canton d’Auneau, arrondissement de Chartres, en Eure-et-Loir. A notre connaissance, Sainville n’a jamais été une possession des moines de Saint-Benoît-sur-Loire.

     (47) Geoffroy régisseur d’Authon, Gosfridus, major d’Alton. Il s’agit évidemment ici d’Authon-la-Plaine, possession en partie de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, et dont le Plessis n’est alors qu’un écart sans importance, destiné à devenir dans la suite le siège de la châtellenie de Saint-Benoît en Etampois. Authon a été acquis par le même abbé Gauzlin sous lequel a eu lieu la donation de Thion Ier (a).

     (a) Vie de Gauzlin, éd. Delisle, in Mémoire de la Société archéologique de l’Orléanais 2 (1853), 288, § IV: In Stampensi iterum pago, ecclesiam Alton nuncupatam, sed cuidam militum beneficio concessam, renuenti vicissitudinem, sapienti usus consilio, sancto ex integro adquisivit.
     (48) Le chevalier d’Étampes Thion fils d’Ours (Theudo miles Stampis, filius Ursionis).
     A quel titre intervient-il ici sur le même plan que les régisseurs des terres de Fleury en Étampois? Il était peut-être doute possessionné dans certaines de ces mêmes terres, en temps donc que vassal des moines de Fleury. Rien de plus courant à cette époque que ce genre d’avouerie. Mais il est plus probable qu’il est intervenu ici, selon la coutume d’Étampes, comme garant de l’intégrité du bien en question, que soit lui-même ou l’un de ses acendants aura donné ou vendu aux moines de saint Benoît.
     Il n’est pas impossible non plus que les deux moines de Saint-Benôit dont il est question ici ne lui soit apparentés, à savoir
Theduinus et Thedelinus.
     Il s’agit quoi qu’il en soit ici de Thion II, fils d’Ours Ier. Je répète ici ce que j’en ai écrit au sujet de la charte de 1046, où il était question de son probable grand-père Thion Ier.

     1) Thion Ier d’Étampes, né dans la fin du Xe siècle, est curieusement ignoré de Joseph Depoin qui veut absolument trouver à ses descendants une origine parisienne (a).
     Il nous est précisément connu pour avoir donné à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire un alleu qui lui venait de son père sous l’abbatiat de Gauslin, c’est-à-dire entre 1008 et 1031 (b
). Cet alleu ne peut-être Sonchamp, que possédaient déjà les moines de Fleury avant l’an 900, ni Authon que le même Gauslin a acheté par ailleurs (c). Il s’agit donc bien sans doute de l’alleu qui s’est ensuite appelé Saint-Pierre d’Étampes. Cela expliquerait bien la présence à Melun de son petit-fils, venu y soutenir selon la coutume les bénéficiaires de la donation de son aïeul.
     Thion Ier est aussi mentionné aussi en 1046, pour avoir donné de son vivant, et probablement sous Robert II, c’est-à-dire avant également avant 1031, à Notre-Dame d’Étampes, un alleu non identifié, Anseni Villarium.
     C’est probablement ce même personnage qui a donné son nom au lieu-dit Thionville, actuellement situé dans la commune de Congerville-Thionville (Essonne), à côté de Chalou-Moulineux (autrefois Chalo-la-Reine), dans un secteur qui relevait du diocèse de Chartres bien que tourné naturellement vers Étampes, bien plus proche que la lointaine métropole du diocèse.

     (a) Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 15 (1909), pp. 78-83

     (b) Vie de Gauzlin, éd. Delisle, in Mémoire de la Société archéologique de l’Orléanais 2 (1853), p. 292, § XXIX: Teudo Stampensis alodum paternæ hereditatis in eodem pago Floriacensis delegavit conventui.

     (c) ibid., p. 280, § IV: In Stampensi iterum pago, ecclesiam Alton nuncupatam, sed cuidam militum beneficio concessam, renuenti vicissitudinem, sapienti usus consilio, sancto ex integro adquisivit.
     2) Ours Ier est sans nul doute son fils. Cet Ours Ier, dit le Riche, est lui-même mort avant 1064, date à laquelle il est mentionné pour avoir détenu de son vivant un certain un alleu à  Étampes, et pour être le père d’un certain Thion (d), évidemment le Thion II de notre charte de 1067.
     (d) Cartulaire de Longpont, édition Marion, n°CCCXIII, p. 251: apud Stampas, in alodio Ursi Divitis, patris Theudonis.
     3 ) Thion II, mentionné comme on l’a dit en 1064 comme fils du défunt Ours Ier, et de même dans notre charte de 1067, Theudo miles Stampensis filius Orsionis, est encore cité en 1082 (e), à Étampes, comme témoin de la charte accordée par Philippe Ier aux chanoines de Notre-Dame.
     Quelques auteurs ont cru devoir conclure de ce passage que le «Thion d’Étampes» en question était le fils d’un certain «Ours de Paris»; mais je montrerai prochainement dans mon édition de la charte en question que ce passage est en réalité corrompu et que l’élement «de Paris» a été déplacé par un copiste maladroit: il qualifiait originalement la personne citée immédiatement après, «Pierre prévôt (de Paris)» comme le montre la suite de la charte, dont le texte est d’ailleurs corrompu de la même amnière en plusieurs autres endroits.
     Ce Thion II eut apparemment à son tour pour fils d’une part Ours II, et d’autre part Aimon et Milon, qui furent moines. Il paraît être mort avant 1096, date à partir de laquelle nous le trouvons seul mentionné Ours II fils de Thion.



     (e) Prou, Recueil, pp. 275-276: Teudo de Stampis...: Theudo de Stampis.

     4) Ours II, fils du Thion II de nos chartes de 1064, 1067 et 1082, est l’objet en 1096 d’une plainte d’Yves, évêque de Chartres (f), qui demande à l’archevêque Daimbert de Sens de le frapper de sanctions ecclésiastiques en raison des exactions qu’il a commises dans la partie du diocèse de Chartres qui jouxte le pays étampois, à savoir probablement dans le secteur de Thionville.
     Vers la même époque Ours II, alors appelé Ours le Riche d’Étampes, avec son frère Aimon
, est témoin d’une donation en faveur de l’abbaye de Longpont (g).
     De même, il est témoin avec son frère Milon, moine
, d’une donation au monastère parisien de Saint-Martin-des-Champs (h).
     Ours II
est encore témoin d’un acte signé à Étampes apparemment dans les premières années du XIIe siècle; il est alors accompagné de son fils Thibaud (i).
     Ours II apparaît encore à la cour de Louis VI à Melun où il signe une charte de ce prince dans la deuxième moitié de l'an 1106, avec son probable frère Aymon (j).
     Ours II paraît être mort avant les alentours de 1110, et avoir eu un Thion III pour autre fils, que nous voyons vers 1110 autoriser une donation opérée par son propre fils Geoffroy (
pour la donation de la moitié du port de Paluel). Voilà pour la descendance apparente du Thion fils d’Ours que mentionne notre charte.
     (f) Correspondance, éd. Leclercq, t.1, pp. 206-207: de parochianis vestris Stampensibus, videlicet Ursione filio Theodonis et complicibus ejus.

     (g) Cartulaire de Longpont, éd. Marion, n°CIX, pp. 133-134: Ursus Dives, de Stampis; Aymo, frater ejus.

     (h) Liber testamentorum, éd. Coüard, p. 52: Milone monacho de Stampis et frater ejus Urso.

     (i) Cartulaire de Longpont, éd. Marion, p. 191:  Ursio filius Tedonis... Teobaldus filius Ursonis.

     (j) Édition Prou, Recueil des chartes de Saint-Benoît-sur-Loire, 1907, p. 254-255: Signum Ursionis de Stampis.... signum Aimonis de Stampis...
     (49) Nous les avons tous relaxés (hos omnes misimus). Il apparaît de ce passage que c’est au départ Guy de Montlhéry qui avait cité les moines devant le tribunal du roi, comme l’a remarqué dom Chazal: Hugues se plaignit du fait devant le roi (Clamorem illius rei fecit Hugo apud regem).

     (50) L’an 1067 de l’incarnation du Seigneur et 6 du roi Philippe. Cette double datation pose un problème, que Prou semble avoir résolue en note à son édition de 1908 (voyez plus bas), ce qu’il n’avait pas encore fait en 1907 (voyez également plus bas le texte et les notes de cette édition). Il n’est donc pas nécessaire de corriger l’année du règne comme Mabillon croyait devoir le faire.

     (51) Le chancelier Baudouin. Le chancelier Baudouin (a) a commencé sa carrière sous le règne de Robert le Pieux: il contresigne pour la première fois une charte en 1015 à Dijon, en l’absence du chancelier Francon, en temps que notaire (b), puis 1018, comme sous-chancelier (subcancellarius) «à la place de l’archevêque Arnoult, premier chancelier» (c). A partir de 1019 il est le seul chancelier mentionné jusqu’à la mort de Robert II (cancellarius), sauf dans un texte lacunaire et mal daté (d) où il se qualifie seulement de notaire (e), et tout au long du règne suivant. Sa carrière se continue sous le règne suivant de Philippe Ier, au moins jusqu’en 1067. Dès 1019 sa suscription est pratiquement la même qu’en 1046: Ego Balduinus cancellarius relegi et subscripsi: «C’est moi le chancelier Baudouin qui ai relu et ai souscrit». Dans notre charte de 1067 nous lisons: “C’est le chancelier Baudouin qui a souscrit. Les chapelains Eustache et Geoffroy étaient présents” (Balduinus cancellarius subscripsit. SS. Eustachius et Gosfridus capellani interfuerunt). La même année, avant le 4 août, à Chaumont-sur-Moire (f), on lit: “C’est le notaire Eustache qui a relu et souscrit” (Eustachius notarius ad vicem recognovit e subscripsit). A partir de la charte suivante conservée, datée d’Orléans en 1068, avant le 4 août, le chancelier s’appelle Pierre (g).
     (a) Sa carrière a été étudiée par Prou, Recueil, pp. L-LIII.
     (b) Recueil des Historiens, tome X, p. 597D: Balduinus sacri palatii apocrisarius postulatus.
     (c) Ibid., p. 602D.
     (d) Entre 1021 ou 1027, selon les Mauristes.
     (e) Notarius, ibid., p. 604E.
     (f) Prou, Recueil, p.103, l.1.
     (g) Ibid., p.110, ll.15-16.
     (52La mention de chapelains après celle du chancelier s’explique par le fait que ce titre de chapelain est en fait équivalent de celui de notaire, dans la chancellerie royale du temps, qui recrute ses officier dans la chapelle. Citons ici Prou (a): «La chancellerie, outre l’archichancelier, le chancelier proprement dit et des chanceliers ordinaires ou vice-chanceliers, comprenait des notaires choisis parmi les clercs de la chapelle du roi. Nous connaissons les noms de quelques-uns d’entre eux, soit qu’ils aient souscrit des diplômes à la place du chancelier, soit qu’ils aient assisté le chancelier dans l’expédition du diplôme, soit enfin qu’ils paraissent comme témoins d’un acte.» (b)
     (a) Recueil, pp.LXIV-LXV.
     (b) Prou ajoute en note: «Sur l’union de la chancellerie et de la chapelle, voir plus haut, p.LIII, et Luchaire, Histoire des institutions monarchiques de la France sous les premiers capétiens, 2e édit., t.I, p.188.»
    (53) Eustache.
     Citons ici Prou (a):
«Eustache, qui tantôt s’intitule notaire (b), tantôt chapelain du roi (c), était déjà notaire à la chancellerie d’Henri Ier (d). Le premier acte qu’il ait souscrit sous le règne de Philippe Ier est de l’an 1060 [précisément à Étampes (B.G.)] (e), et le dernier du 18 mars 1070 (f); mais il paraît encore, et pour la dernière fois, le 2 novembre 1071 au nombre des témoins d’une charte de Bouchard de Corbeil confirmée par le roi (g).»


     (a) Recueil, LXV.
     (b) N° VI (1060, p.21, l.18): «Eustachius notarius ad vicem Balduini recognovit et subscripsit». Mêmes formule aux nn°° VII (1060), p. 24, l.8; VIII (1060), p.27, l.21; XXXIV (1067, 7 août), p. 103, l.1. Dans le même acte, n°XXXIV, on annonce sa souscription, p.102, l.20: «Eustachius firmavit capellanus.»
     (c) N°XVI (1063), p.49, l.5: «Eustachius regis capellanus vice Bauduini cancelarii regis subscripsit»; n°XLIII (1069), p.123, l.18: «Praesente Petro cancellario et praecipiente subscripsit Eustachius et Gauffredus capellani.» Dans un certain nombre d’actes, Eustache apparaît comme témoin: n°XIX (1065), p.56, l.9; n°XXX (1067, 29 mai), p.94, l.8; n°LIII (1070, 5 mai), p. 144, l.11, et dans ce cas-là il ne prend que le titre de chapelain. Au n°XIX, «capellarii» est une faute de copiste, pour «capellani».
     (d Voir plus loin , pCLXXXV.
     (e) N°V (1060), p.17, l.16: «Balduinus cancellarius dictavit et Eustachius subscripsit.»
     (f) N°LI (1070, 18 mars), p.139, l.15: «Eustachius subscripsit ad vicem Petri cancelarii.»
     (g) N°LX (1071, 2 nov.), p.159, l.2: «$ Eustachii Capellani.»
   (54) Geoffroy. Citons ici encore Prou (a): «A côté d’Eustache figure plusieurs fois, parmi les témoins des chartes, un certain Geoffroy, d’abord sous-chapelain (b), puis chapelain (c). La mention, à la fin d’un diplôme de 1069, qu’il a souscrit ce diplôme avec Eustache, en présence et sur l’ordre du chancelier Pierre (d), nous autorise à le mettre au nombre des notaires de la chancellerie. Et nous n’hésitons pas dès lors à l’identifier avec le chancelier Geoffroy qui, en 1070, 1071 et 1072, au temps que Pierre dirigeait la chancellerie, souscrivit trois diplômes (e). Donc, Geoffroy, sous-chapelain puis chapelain et notaire, fut élevé au rang de chancelier en 1069 ou 1070. Cependant, inscrit comme témoin au bas d’une charte de Bouchard de Corbeil, du 2 novembre 1071, il n’y paraît qu’avec le seul titre de chapelain (f)
     (a) Recueil, LXV-LXVI
     (b) N°XXX (1067, 29 mai), p. 94, l.8: «Gaufridus subcapellanus». Voir plus haut , p. LIV, l.4.
     (c) N°XXXIV (1067, 7 août), p. 102, l.20: «Gausfridus capellanus similiter firmavit.»
     (d) N°XLIII. Voir plus haut, note 2.
     (e) N°LII (1070), p.142, l.8: «Gaufridus cancellarius»; n°LIV (1071), p.145, l.20, et n°LXII (1072), p.165, l.26: «Ego Gausfridus cancellarius relegendo subscripsi.»
     (f) N°LX (1071, 2 nov.), p.159, l.3: «S. Gauffredi capellani».
     
3. Commentaire provisoire

     Si Guy Ier de Montlhéry avait émis des prétentions sur les possessions des moines de Saint-Benoît-sur-Loire en Étampois, c’est qu’il y était lui-même possessionné. Sur la nature et l’origine de ces possessions nous sommes pour l’instant assez mal renseignés.

     Peut-être lui venaient-elles de son épouse Hodierne de la Ferté. En effet nous voyons qu’il existe des liens assez nets entre la chevalerie d’Étampes et celle de la Ferté, qui ne sont pas encore élucidés mais qui sont reflétés dès 1082 par les liens entre l’installation des moines de Saint-Germer de Fly à Étampes et certaines familles de la Ferté, ainsi que par le nom du premier abbé connu de Notre-Dame d’Étampes, Bernoal, nom rare qui n’est en fait attesté qu’à Étampes et à la Ferté.
 
     Nous voyons aussi qu’il existe un lien entre Guy Troussel, fils de Milon et petit-fils de Guy Ier, et les moines de Saint-Germer dont il est l’un des premiers bienfaiteurs. Mais sans doute est-ce Guy dit le Rouge, fils cadet de Guy Ier et lui-même comte de Rochefort, qui hérita de la plus grande partie des biens étampois de son père Guy Ier. En effet au début du XIIIe siècle, il existe encore un fief étampois dans le faubourg, du côté de Chartres, qui s’appelle le hameau du Comte, vicus comitis (1226), et on voit mal de quel autre comte il pourrait s’agir dans le secteur, à moins qu’il ne s’agisse de celui de Corbeil.

     Toutes ces questions restent à élucider et ne pourront être traitées sérieusement que quand toutes les pièces du dossier auront été éditées sérieusement et discutées dans le moindre détail.
Philippe Ier d'après son sceau
Sceau de Philippe Ier

   
ANNEXE 1
Analyse de dom Chazal en 1725
Historia monasterii Floriacensis, biblioth. d’Orléans, mss. 490-491.


Texte cité par Prou et Vidier
Traduction B.G. (2007)
     Guido de Rupeforti. Hic indebitis et illicitis consuetudinibus vexabat incolas Sancti Petri de Stampis. Clamorem illius rei fecit Hugo apud regem. Tamdem Guido facti pœnitens confessus est se contra Deum et sanctum Benedictum peccasse; malas consuetudines dimisit; abbas et monachi ad petitionem regis quidquid forisfecerat relaxarunt ipsi Guidoni; aliqua etiam ab abbate Hugone accepit, quæ? ignoramus: mutila est enim carta. Huic conventioni præsentes adfuerunt…
     Guy de Rochefort. Celui-ci accablait de redevances indues et illicites les habitants de Saint-Pierre d’Étampes. Hugues se plaignit du fait devant le roi. Finalement Guy se repentit et reconnut qu’il avait fauté contre Dieu et contre saint Benoît; il renonça à ses mauvaises coutumes; l’abbé et les moines, à la demande du roi, tinrent le dit Guy pour quitte de ses méfaits. Guy reçut-il même quelque compensation de l’abbée, et laquelle, c’est ce que nous ignorons, car la charte est déchirée. A cet accord se trouvent avoir assisté...


     (1) Dom Chazal (p. 339) analyse ainsi cette charte: «…. Guido de Rupeforti. Hic indebitis et illicitis consuetudinibus vexabat incolas Sancti Petri de Stampis. Clamorem illius rei fecit Hugo apud regem. Tamdem Guido facti pœnitens confessus est se contra Deum et sanctum Benedictum peccasse; malas consuetudines dimisit; abbas et monachi ad petitionem regis quidquid forisfecerat relaxarunt ipsi Guidoni; aliqua etiam ab abbate Hugone accepit, quæ? ignoramus: mutila est enim carta. Huic conventioni præsentes adfuerunt…»

ANNEXE 2
Édition Prou et Vidier de 1907
Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, pp. 200-202

LXXVII

Melun, 1067, avant le 1er septembre (1).

     Philippe Ier confirme la renonciation faite par un certain Gui à certaines coutumes qu’il exigeait dans la terre de l’abbaye de Saint-Benoit de Fleury. [p.201]

     K, p. 330 (copie d’une partie des souscriptions et de la date seulement (1)), d’après l’original et d’après B, fol. 134 v°.— M, Bibl. nat., mas. lat. 12776, p. 477, d’aprés l’original (ex carta Floriacensi lacera et mutila).

     INDIQ.: Mabillon, Annales Ord. S. Benedicti, V, p. 4.— Prou, Les diplômes de Philippe Ier, dans Mélanges Julien Havet, p. 178.

     (1) Ce diplôme royal est antérieur au 1er septembre 1067, date de la mort de Baudoin, comte de Flandre. tuteur du roi, qui figure parmi les témoins. Quant à la date de l’année du règne, elle n’est pas conciliable avec l’année de l’Incarnation, car, que l’on compte les années du règne de Philippe Ier, de son sacre, le 23 mai 1059 ou de la mort de Henri Ier, le 4 août 1060, la sixième année ne peut concorder avec 1067. [p.201]

     (1) Dom Chazal (p. 339) analyse ainsi cette charte: «…. Guido de Rupeforti. Hic indebitis et illicitis consuetudinibus vexabat incolas Sancti Petri de Stampis. Clamorem illius rei fecit Hugo apud regem. Tamdem Guido facti pœnitens confessus est se contra Deum et sanctum Benedictum peccasse; malas consuetudines dimisit; abbas et monachi ad petitionem regis quidquid forisfecerat relaxarunt ipsi Guidoni; aliqua etiam ab abbate Hugone accepit, quæ ? ignoramus: mutila est enim carta. Huic conventioni præsentes adfuerunt…»
     Philippus Dei gratia Francorum rex….. beneficia omnium sanctorum indiscussa præterire nolentes, notum facimus universis sanctæ matris ecclesiæ fidelibus tam præsentibus quam futuris quod Guido, pœnitentia ductus, contra Deum et contra sanctum Benedictum recognovit se errasse penitus, cujus humilitatem agnoscentes abbas et monachi Floriacenses, pro amore mei, quidquid inde forisfecerit dimiserunt ei. Quærebat autem consuetudines in terra sancti Benedicti….. quas dimisit (a)….. Præcepimus equidem omni conventui tam episcoporum quam procerum necnon et principum ut hanc cartulam confirmarent impositis notis suorum nominum. Hoc autem ut ratum sit….. confirmavi et sigillo nostræ majestatis corroborare præcepi. Nomina autem eorum qui affuerunt infra scripta sunt.
     


a. Cœtera desunt in carta M.
     Signum (Monogramma) Philippi regis (b).
     S.(c) Wido, episcopus Ambianis †.
     S. Gaufredus, episcopus Parisiacensis †.
     S…. Carnotensis episcopus †.
     S. Hadericus, Aurelianensis episcopus †.
     S. Wido de Monte Leutherico.
     S. Wazelinus de Chalney. [p.202]
     S…. Anna regina.
     S. Balduinus consul, cujus providentia regni monarchia servabatur.
     S. Rodolphus, comes.
     S. Guido, comes Abbatis villæ.
     S. Hugo, comes Domni Martini.
     S. Walerannus, camerarius.
     S. Radulfus, dapifer.
     S. Baldricus, constabularius.
     S. Ingenulfus, buticularius.
     S. Guillelmus Giometensis castri.
     S. Guido, marescallus.
     S. Rotbertus, advocatus Atrebatensis.
     S. Hugo cognomento Hauet.
     S. Odo, filius Odolrici, panetarius.

     b. M ne donne que le monogramme royal à droite de la souscription de Wido et lemot regis après Chalney, la souscription royale étant dans l’original probablement en plusieurs lignes.

     c. S barré devant chacun des noms des témoins, M; aucun signe dans K.
     S. Robertus, cocus (d).
     S. Adam, pincerna.
     S. Adelardus, camberlanus.
     S. Yvo, cambellanus de pueris Regis.
     S. Hugo de Claromonte.
     S. Hugo Dublellus.
     S. Gualterius, filius Archembaldi de Cappis.
     S. Ingelrannus, magister Regis.
     S. Marcelinus, magister Hugonis fratris Rgis.
     S. Stephanus, præpositus Parisii.
     S. Guarinus, prætor Meleduni.
     S. Durandus, prætor Stampensis.

     d. Robertus coctus aut cocus M; omis par K.

     Ex parte domni Hugonis abbatis fuerunt monachi Theduinus et Thedelinus, præpositus ipsius supradictæ obedientiæ, et laici Gilbertus, major ipsius terræ, et frater ejus Rodulfus All..., major Sigenvillæ, Gosfridus, major d’Alton, Theudo miles Stampis, filius Ursionis, hos omnes misimus in præsentia Guidonis.

     Actum publice Meleduno, anno ab incarnatione Domini MLXVII, regis Philippi VI° (e). [p.203]
     Balduinus cancellarius subscripsit SS. Eustachius et Gosfridus capellani interfuerunt.


     e. VII K. La date était, d’après Mabillon, loc. citat., VI, qu’il corrige en VII ou VIII. Il est probable que Dom Chazal (K) lui a emprunté la correction VII.

   
ANNEXE 3
Édition Prou de 1908
Recueil des Actes de Philippe Ier
, pp  97-99


XXXII.

1067 (1).—Melun.

     Philippe Ier confirme la renonciation faite par un certain Gui (2) à certaines coutumes qu’il exigeait dans la terre de Saint-Benoît-sur-Loire.

     A. Original perdu.

     B. Copie de l’an 1682, dans Estiennot, Fragmentorum historiæ tomus XIIII, Bibliothèque nationale, ms. lat. 12776, p. 477, d’après A: «ex carta Floriacensi lacera et mutila».— C. Copie partielle du XVIIIe s. (mention de quelques témoins et copie de la date), dans Dom Chazal, Historia monasterii Floriacensis, t. I, Bibliothèque d’Orléans, manuscrit 270 bis, p. 339, d’après A, et d’après un ancien cartulaire, fol. 134 v°.

     a. Prou et Vidier, Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, p. 200, n° LXXVII, d’après BC.
[p.98]

     INDIQ.: Mabillon, Annales ord. S. Benedicti, l. LXIII, c. X, t. V, p. 5.— Prou, Les diplômes de Philippe Ier pour l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, dans Mélanges Julien Havet, p. 178, n°III.
     (1) Ce diplôme est daté de l’an 1067 et la 6e année du règne. En prenant pour point initial des années du règne le sacre de Philippe Ier ou la mort de Henri Ier, aucune partie de 1067 ne peut répondre à la 6e année. On est tenté de considérer le millesime comme erroné quand on remarque que le nom du comte Baudouin est suivi des mots «cujus providentia regni monarchia servabatur», puisque le roi est sorti de tutelle entre octobre et décembre 166 (voir plus haut, p. 84, n.1); on pourrait donc corriger 1067 en 1066 et s’arrêter à la 6e année du règne, conséquemment placer cet acte entre le 1er janvier et le 3 août 1066. Mais il est possible, ou bien qu’on ait conservé au comte Baudouin son titre de régent ou bien que Baudouin, même après avoir cessé d’être tuteur du roi, ait gardé le gouvernement du royaume, ou encore que ce soit là une mention ajoutée par un moine de Saint-Benoît. Mabillon a préféré corriger l’année du règne. Une troisième hypothèse est admissible: qu’on ait pris le terme initial des années du règne en 1062 (voir plus haut, nn°° XVI et XXVII), car alors l’année 1067 se partageait entre la 5e et la 6e année du règne. Nous croyons devoir placer de diplôme, daté de Melun,  avant les nn°° XXXIII et XXXIV, car il semble qu’en quittant Chaumont-sur-Loire le roi se soit rendu à Orléans et y ait séjourné jusqu’en 1068 (voir nn°° XXXVII et XXXVIII).

     (2) Dom Chazal (loc. cit.) qualifie Gui de Rupeforti; il dit en outre que les coutumes auxquelles il prétendait pesaient sur les hommes de Saint-Pierre d’Étampes.[p.98]
     Philippus, Dei gratia Francorum rex… (a) beneficia omnium sanctorum indiscussa præterire nolentes, notum facimus universis sanctæ matris ecclesiæ fidelibus tam præsentibus quam futuris quod Guido, pœnitentia ductus, contra Deum et contra sanctum Benedictum recognovit se errasse penitus, cujus humilitatem agnoscentes abbas et monachi Floriacenses, pro amore mei, quidquid inde forisfecerit dimiserunt ei. Quærebat autem consuetudines in terra sancti Benedicti….. quas dimisit….. (b) Præcepimus equidem omni conventui tam episcoporum quam procerum necnon et principum ut hanc cartulam confirmarent impositis notis suorum nominum. Hoc autem ut ratum sit... confirmavi et sigillo nostræ majestatis corroborare præcepi. Nomina autem eorum qui affuerunt infrascripta sunt.
     (a) Les points, qui figurent dans B, indiquent sans doute les passages illisibles dans A.






     (b) Cœtera desunt in carta B. [La suite manque dans la charte.].
     $. Vuido, episcopus Ambianis +.
     $. Gaufredus, episcopus Parisiacensis +.
     $. ….., [Carno]tensis episcopus +.
     $. Hadericus, Aurelianensis episcopus +.
     $. Wido de Monte Leutherico.
     $. Waselinus de Chalney (c).
Signum (Monogramma) Philippi regis (d).
     $. ….. Anna regina.
     $. Balduinus consul, cujus providentia regni monarchia servabatur.
     $. Rodolphus comes…..
     $. Guido, comes Abbativillæ.
     $. Hugo, comes Domnimartini.
     $. Walerannus camerarius.
     $. Radulfus dapifer.
     $. Baldricua constabularius.
     $. Ingenulfus buticularius.
     $. Guillelmus Giometensis castri.
     $. Guido marescallus.
     $. Rotbertus, advocatus Atrebatensis.
     $. Hugo cognomento Hauet.
[p.99]
     $. Odo , filius Odolrici, panetarius.
     $. Robertus coctus ou cocus.
     $. Adam pincerna.
     $. Adelardus camberlanus.
     $. Yvo, cambellanus de pueris regis.
     $. Huge de Claromonte.
     $. Hugo Dublellus.
     $. Gualterius, filius Archembaldi de Cappis.
     $. Ingelrannus, magister regis.
     $. Marcelinus, magister Hugonis fratris regis.
     $. Stephanus, præpositus Parisii.
     $. Guarinus, prætor Meleduni.
     $. Durandus, prætor Stampensis.






     (c) Après le mot Chalney B laisse un blanc suivi du mot regis qui doit être la fin de la formule qui encadrait le monogramme.


     (d) Les mots Signum regis donnés par C; B ne donne que la figure du monogramme, placée plus haut, et, au-dessous, le mot regis, à la suite de Chalney; cf. note c. [p.99]






     Ex parte domni Hugonis abbatis fuerunt monachi Theduinus et Thedelinus, præpositus ipsius supradicte obedientiæ, et laici Gilbertus, major ipsius terræ, et frater ejus Rodulfus all…, major Sigenvillæ; Gosfridus, major d’Alton; Theudo miles Stampis, filius Ursionis. Hos omnes misimus in præsentia Guidonis.
     Actum publice Meleduno, anno ab incarnatione Domini .MLXVII., regis Philippi. .VI°.
     Balduinus cancellarius subscripsit $$.
     Eustachius et Gosfridus capellani interfuerunt.


   
ANNEXE 4
Sur les biens de Saint-Benoît-sur-Loire en Étampois.
La situation vers 1668 selon Fleureau
Antiquitez d’Étampes, 1682, p. 33-34 & 58

     [p.33] [...] Les Peres Chartreux d’Orleans, en qualité de Prieurs de S. Pierre, ont Justice haute, moienne, & Basse, exercée par un Prevôt, dans le fauxbourg, le long de la grande ruë, depuis l’Eglise jusques au Carrefour où est un horme, & une table de grais. Le surplus du même fauxbourg, avec les hameaux de Bretagne, & Guignonville, & les lieux des Roches Blavau, les Granges Nostre Dame, &c. Bois-mercier sont de la Prevôté d’Estampes. [...]
     Authon, gros bourg, & Paroisse, dont une partie s’étend jusques à l’Eglise du côté d’Estampes, est tenuë en censive du Roy, qui y a aussi droit de peage, répond devant le Prevôt d’Estampes. Et l’Abbé de S. Benoist sur Loire est Seigneur de l’autre, & y a Justice, haute, moienne, & basse, en titre de Bailliage, & Chastellenie, à laquelle répondent le grand & le petit Plessis, le grand & le petit Sainville, avec Merouville Paroisse, & Souchamp aussi Paroisse. Les appels de cette Justice vont pardevant le Bailli d’Orleans. Quand on reforma la Coûtume d’Estampes, en 1556. il y eut une grande contestation pour sçavoir sous quelles Jurisdictions & Coûtumes ces lieux devoient estre reduits; les uns disant qu’ils étoient des Bailliages & Coûtumes d’Orleans: Les autres de Dourdan: & les autres d’Estampes. Le Procureur du Roy en ce dernier Bailliage soutint aussi que l’Abbé de S. Benoist n’avoit que simple Mairie sur les habitans de Sainville, Merouville, & Souchamp, pour l’exercice de laquelle il avoit eu d’ancienneté une maison en la Paroisse de S. Gilles d’Estampes, appellée la Greneterie, où pendoit pour enseigne le Cygne, avec une boucle de fer, ou d’airain, sur le [p.34] pan, pour marque de cette Jurisdiction, dite de la Boucle, laquelle s’exerçoit en plaine ruë: & que depuis environ 40. ans auparavant un nommé Argenvillier avoit usurpé une jurisdiction ordinaire sur les habitans de tous ces lieux. Quoi qu’il en soit, les choses sont presentement en l’état que j’ay dit: & la boucle reste encore attachée au pan de la maison qui touche celle du Lion d’or en la Paroisse de S. Gilles, à laquelle pendoit anciennement pour enseigne le Cygne, comme je l’ay appris d’une declaration de cette maison passée au Roy le 10. de Juillet 1527. Le vulgaire dit par erreur que cette boucle est la marque de la franchise de Challo S. Mard, & qu’anciennement elle servoit d’azile. [...]
     [p.58] [...] Orvau, village, & paroisse, & le hameau de Belle-Sauve, dit communement, Orvau, sous Belle-Sauve, se trouve au nombre des lieux, qui doivent répondre à la Prevôté d’Estampes: mais il n’y repond plus presentement. Les Religieux de Fleury, autrement de saint Benoist-sur-Loire, en sont seigneurs, en partie, pour la censive, & en tout pour la justice haute, moienne, & basse, qui s’y exerce, sous leur nom: Et Monsieur d’Antragues, est seigneur de l’autre partie de la censive.
     Je trouve aussi, que le Juge du Prieuré de saint Pierre d’Estampes membre dépendant de cette Abbaye de saint Benoist, a autrefois exercé la jurisdiction sur les habitans d’Orvau, de Belle-Sauve, & de Boisseaux, qui venoient plaider devant luy à Etampes: & que les appels de ses jugemens, ressortissoient devant le bailly du Plessis saint Benoist.
[...]
 
Source du texte: Les éditions de Prou de 1907 et 1908.
BIBLIOGRAPHIE
 
Éditions
 
     1) Dom Claude ESTIENNOT, Fragmentorum historiae tomus XIIII (Apparatus chronologici... ad historiam... monasterii Sancti Benedicti Floriacensis...) (1681 ou 1682), BNF, manuscrit latin 12776, p. 477 (copie d’après l’original, ex carta Floriacensis lacera et mutila).

     2) Dom CHAZAL, Historia monasterii Floriacensis (1725), Bibliothèque d’Orléans, manuscrits 490-491 (anciennement 270 bis), t. I, p. 339 (copie d’une partie des souscriptions, d’après l’original et d’après un ancien cartulaire, fol. 134 v°).

     3) Maurice PROU et Alexandre VIDIER (archiviste paléographes) [éd.], Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Paris, Picard [
«Documents publiés par la Société historique et archéologique du Gâtinais» V], 1907, pp. 200-203.

     4) Maurice PROU (professeur à l’École des Chartes) [éd.], Recueil des actes de Philippe Ier roi de France (1059-1108) publié sous la direction de M. d’Arbois de Jubainville, Paris, C. Klincksieck & Imprimerie nationale, 1908, pp. 97-99.

     5) Bernard GINESTE [éd.], «Philippe Ier: Franchise des terres de Saint-Benoît dans l’Étampois (1067)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-philippe1terredestbenoit1067.html, 2007.

Sur le Plessis-Saint-Benoist et autres possessions
     Bernard GINESTE [éd.], «Thomas de Reims: Sur l’exorbitation d’un moine au Plessis-Saint-Benoist (procédure criminelle, 1323)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-14-1323affaireduplessis.html, 2007.

     Bernard GINESTE [éd.], «Jean de  Longueau, prévôt d’Orléans: Négociations entre les moines de Fleury et  les nobliaux d’Authon-la-Plaine (11 juin 1324)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-14-1324affaireduplessis2.html, 2007. 

     Bernard GINESTE [éd.], «Jean d’Asnières, prévôt de Châteauneuf-sur-Loire: Indemnisation des moines de Fleury par Pierre Rivet du Plessis (8 mai 1327)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-14-1327affaireduplessis3html, 2007.

     Dom Basile FLEUREAU,
«Authon» & «Orvau», in ID., «Denombrement des Paroisses, Hameaux, & Iustices subalternes du Bailliage d’Estampes, avec le nom des Seigneurs, pour lesquels on les exerce», in ID., Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec l’histoire de l’abbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p.; texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683 [réédition en fac-similé reliée: Marseille, Lafittes reprints, 1997], pp. 33, 33-34.
     Réédition numérique en mode texte
, in Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Denombrement des Paroisses, Hameaux, & Iustices subalternes du Bailliage d’Estampes, avec le nom des Seigneurs, pour lesquels on les exerce (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b18.htmll#authon et  http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b18.htmll#orvau, 2005.

     Michel MARTIN, «Saint-Pierre du Néolithique au XVe siècle», in
Jacques GÉLIS [dir.], Étampes et ses quartiers. Saint-Pierre (1) [29 cm sur 20,5; 52 pages; 61 plans, figures, tableaux, fac-similés et photographies dont 9 en couleur; couverture illustrée], Étampes, Association Étampes-Histoire [«Les Cahiers d’étampes-Histoire» 3], 2000 [ISSN 1291-7796. 6,86 € e en 2000], pp. 10-13.

     Victor POLONI, «Le village du Plessis St-Benoit», in SECTEUR PASTORAL DE DOURDAN, La Vie de 18 paroisses catholiques du Sud-Essonne,
http://catholique.dourdan.free.fr/villages/v-plessis/page.html/, en ligne en 2007.

     COLLECTIF D’INTERNAUTES, «Plessis-Saint-Benoist», in Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Plessis-Saint-Benoist, en ligne en 2007.
 
     Michel DE POOTER, «Vue aérienne de Plessis-Saint-Benoist (photographie, 2006)», in ID., «Vues aériennes du pays d’Étampes (2006)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cie-21-depooter2006etampois.html, 2006.
     Michel DE POOTER, «Le Plessis-Saint-Benoist le 17 juillet 2006», in ID., A 1000 pieds, http://a1000pieds.free.fr/Miniatures/PlessisSaintBenoit2006-07-17-01.html, 2007.

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