FONDATEUR, ARRIVÉE
A ETAMPES.
Nous avons vu à propos de l’histoire
des Cordeliers à Etampes qu’au XVIIe siècle ces religieux
eurent comme voisines les religieuses de la Congrégation Notre-Dame.
Qu’étaient ces religieuses? Cette Congrégation fut fondée
par Pierre Fourier. Voici une brève notice sur ce personnage que l’Église
à canonisé.
Pierre Fourier est né à Mirecourt
dans les Vosges en 1565. Il entra au chapitre régulier de Chamousey,
près Epinal en 1585 et fut nommé curé à Mattaincourt
(Vosges). Après avoir fondé pour l’instruction des jeunes
filles la Congrégation de Notre- Dame que le pape Paul V approuva
en 1616, il travailla à la réforme des chanoines réguliers
de Lorraine sur l’ordre de Grégoire XV. La Congrégation de
Saint-Sauveur qu’il institua pour réunir les chanoines réguliers
fut approuvée par Urbain VIII en 1624 : il lui donna pour mission
principale l’instruction des enfants des campagnes. Il mourut à
Gray dans la Haute-Saône en 1640. Le pape Léon XIII le canonisa
en 1899. Son corps a été transporté à Mattaincourt
où son tombeau attire de nombreux pèlerins.
La première maison fondée par
Pierre Fourier pour l’éducation des jeunes filles s’ouvrit en Lorraine
à Saint-Mihiel. Elle fut aussitôt suivie d’une seconde à
Nancy. L’ordre se répandit bientôt dans presque toute la
Lorraine, puis dans plusieurs villes de France, notamment à Provins
en 1629, à Etampes la même année, un peu plus tard
à Corbeil en 1643. [p.171]
A Etampes l’établissement des religieuses
de la Congrégation Notre-Dame ne se fit pas aisément. La
ville avait déjà choisi des religieuses d’une autre Congrégation,
des Ursulines mais elle avait omis de demander l’autorisation de l’Archevêque
de Sens dont dépendait Etampes. Aussi l’Archevêque de Sens
s’en plaignit au maire d’Etampes dans une entrevue qu’il eut avec lui à
Paris, et il le pria de convoquer une réunion des habitants pour
substituer aux Ursulines les religieuses de la Congrégation Notre-Dame.
Dans ses notes, Maître Plisson, avocat
du roi à Etampes au XVIIe siècle, nous donne le compte rendu
de cette réunion qui eut lieu le 27 décembre 1629:
«Aujourd’hui jeudi, 27e jour de décembre
1625, de 2 heures à heures après-midi, en la maison commune
de la ville d’Etampes, assemblée de ville a été faite,
où sont comparus devant nous Jacques Petau conseiller du roi, lieutenant
civil et criminel au bailliage et gouvernement d’Etampes, président
de ladite assemblée, les maire et échevins, M. Pierre Baron,
maître Clément Poisson, Jean Foudrier, Pierre Guyot et Pierre
Goussard, Me Jean du Buis, conseiller et élu pour le roi en l’élection
d’Etampes, Me Pierre Legendre, ancien avocat, et autres habitants de la
ville.
«Le sieur Baron, maire, a dit qu’étant
depuis peu à Paris il avait été mandé par
Mgr l’Archevêque de Sens qui lui aurait rendu plainte qu’il avait
été averti que les habitants avaient donné naguère
leur consentement pour l’établissement des religieuses Ursulines
dans leur ville, ce qu’il trouvait étrange, vu que cela lui appartenait
et dépendait de son autorité et approbation.
«Il ajouta qu’en faisant sa visite dans
ladite ville, il avait été prié par certains d’y
mettre des religieuses pour l’instruction des filles. Pour le bien de
tous il avait engagé sa parole et il avait demandé des Filles
de la Congrégation Notre-Dame, ayant bonne connaissance qu’elles
profiteraient grandement au public pour l’instruction des filles, tant
à la piété qu’aux exercices convenables à
leur sexe.
«C’est pourquoi il avait chargé
ledit Baron, maire, de proposer son intention aux habitants de cette ville
et de leur demander leur consentement pour l’établissement des
Filles de la Congrégation Notre-Dame, comme ils l’avaient donné
pour les Ursulines, et qu’ils lui laissassent et remissent l’établissement
des religieuses à son choix et option. Ce qu’ayant été
entendu, l’assemblée d’un commun avis, a résolu de s’en
remettre à la volonté,
[p. 172] discrétion et choix de Mgr l’Archevêque,
moyennant que les religieuses, qu’il lui plaira d’établir en cette
ville, soient obligées par leur institut d’enseigner les filles
gratuitement aux exercices ci-dessus, sans apporter aucune charge à
la ville, qui ne sera tenue de contribuer en rien à leur établissement.
«Le tout sous le bon plaisir et permission
de S. M. et le consentement de Mgr le Duc de Vendôme, duc d’Etampes...»
Suit la signature du secrétaire: «Guibourg». |
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AUTORISATION DE L’ARCHEVÊQUE DE SENS, DIFFÉRENTES
MAISONS OCCUPÉES A ÉTAMPES PAR LA CONGRÉGATION.
A la suite de la demande de M. Pierre Baron,
maire d’Etampes, pour avoir des religieuses enseignantes à Etampes,
Mme de Vendôme, au nom de son mari, Mgr le Duc de Vendôme, donna
son consentement le 2 janvier 1630: «laissant, disait-elle,
à Mgr l’Archevêque de Sens le choix de telles religieuses
et de tel ordre qu’il trouvera bon.»
L’Archevêque de Sens avait proposé
les religieuses de la Congrégation Notre-Dame. Ces dames arrivent
à Etampes les 5 janvier. Elles doivent tout d’abord, n’ayant pas
encore de maison, loger à l’hôtel. Elles descendent aux «Trois
Mages», rue Saint-Jacques, qu’on appelle encore les «Trois
Rois». Elles s’occupent aussitôt de trouver un domicile. Elles
prennent à loger la maison du «Petit Paris». Cette
maison est probablement l’immeuble occupé de nos jours par un marbrier,
au 4, de la rue Saint-Jacques (rue Louis Moreau).
L’Archevêque qui était alors
à Etampes vient les voir, et choisit une chambre pour y dire la
messe. Il publie le même jour une ordonnance au sujet de leur établissement.
Voici les principaux passages de cette ordonnance:
«Octave de Bellegarde, par
la grâce de Dieu et du Saint Siège apostolique, archevêque
de Sens, primat des Gaules et de Germanie, à tous ceux qu’il appartiendra,
salut en Notre Seigneur.
«Sachant combien la pieuse éducation
et instruction de la jeunesse est utile, et nous ayant été
depuis peu représenté par quelques vertueuses personnes qu’elles
auraient dévotion de fonder en la ville d’Etampes de notre diocèse
un monastère de la Congrégation Notre-Dame, nous suppliant
d’établir ledit monastère... A ces causes, conformément
aux bulles de sa Sainteté, nous, en présence des Sieurs le
lieutenant-général, les maires et
[p.173] échevins de ladite ville d’Etampes et de
plusieurs notables, avons par ces présentes établi, et établissons
le susdit monastère, en la ville d’Etampes, des religieuses de la
Congrégation Notre-Dame, à la charge que les dites religieuses
garderont la clôture, qu’elles instruiront les filles, et qu’elles
seront soumises sous notre perpétuelle charge, visite, correction,
gouvernement et entière obéissance et juridiction, et de nos
successeurs archevêques...
«A cet effet, nous avons les dites religieuses
renfermées dans une maison en l’enclos de la ville, et dans un
oratoire, après avoir fait la bénédiction, célébré
la sainte Messe, et donné pouvoir d’y célébrer et
administrer les sacrements, tant aux dites religieuses qu’à leurs
écolières et autres, par des prêtres de nous approuvés...
En foi de quoi, nous avons signé les présentes de notre main.
«A Etampes, le 6e jour de janvier l’an
1630.»
Les religieuses, une fois installées
officiellement, reçoivent des acquisitions. Le 26 mars 1632, elles
obtiennent en partie une ferme à La Forêt-le-Roi, comme dot
d’une religieuse. Le 16 juillet, elles achètent plusieurs maisons
côte à côte, rue de la Plâtrerie, qu’on appelait
à cette époque la rue des Tripots.
Leur premier domicile, rue Saint-Jacques,
devenant trop étroit, elles s’installent en 1634 dans leurs immeubles
de cette rue des Tripots, qu’on aménage en monastère. Elles
s’agrandissent les 16 et 28 juillet 1635 en y ajoutant deux jardins contigus.
Le 13 décembre de la même année il est fait acquisition
d’une petite ferme à Pierrefitte, terroir de Saint-Hilaire, contenant
30 arpents, 80 perches.
L’importance de la Communauté allant
toujours croissant, les religieuses ne tardent pas à manquer de
place dans la rue des Tripots. Alors, elles se décident à
bâtir un nouveau et plus vaste couvent dans la paroisse Saint-Gilles,
près des Cordeliers. Pour cela, elles achètent en cet endroit
plusieurs terrains voisins les uns des autres, et sur leur emplacement elles
construisent aussitôt de grands bâtiments, sous la direction
de la Supérieure, qui était alors Mme Madeleine d’Herbemont
de Charmois, en religion Mère Gabrielle de l’Annonciation.
A l’heure actuelle, le carrefour qui est au
bout de la rue des Cordeliers avant d’arriver à la rue Saint-Jacques
s’appelle encore le «Carrefour des Religieuses». Il s’agit
bien entendu des religieuses de la Congrégation Notre-Dame qui s’installèrent
près du carrefour. [p.174].
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SON ÉTABLISSEMENT DANS LE QUARTIER SAINT-GILLES,
ÉPREUVES SOUS LA FRONDE, ACQUISITIONS ET TRAVAUX, LA CHAPELLE.
En vue d’établir leur Congrégation
dans le quartier Saint Gilles, proche des Cordeliers, les religieuses
font l’acquisition de plusieurs maisons et terrains en cet endroit.
C’est d’abord le 16 février 1645 une
petite maison servant d’hôtellerie, à l’enseigne des «Trois-Marchands»,
puis le 25 avril, plusieurs autres bâtiments, un grand jardin, un
pré, d’un côté aulnaie, de l’autre arbres fruitiers
; le 24 octobre 1647, deux maisons voisines et un jardin, et, le 2 novembre
1648, toujours dans le voisinage, une grande maison et un jardin servant
d’auberge à l’enseigne des «Trois-Maures».
Les propriétés des religieuses
s’étendaient ainsi depuis le carrefour jusqu’à la rivière
des Prés. Le 19 septembre elles avaient obtenu du seigneur d’Etampes
la permission de renfermer la rivière dans ces propriétés,
afin d’en compléter la clôture malgré la vive opposition
des religieux Cordeliers, leurs voisins.
En 1649, les travaux pour aménager
le couvent et le pensionnat sont à peu près terminés.
Le 28 août, en la fête de Saint Augustin, elles viennent s’établir
dans leur nouvelle résidence. L’année suivante, elles s’agrandissent
encore par l’acquisition de l’hôtellerie du «Cheval Blanc».
Ces différentes hôtelleries achetées par la congrégation
s’installèrent ailleurs dans la rue Saint Jacques.
Nous arrivons en 1652, époque de la
terrible guerre civile de la Fronde, qui amène ruines et misères.
L’armée de Condé, qui luttait contre l’armée de Mazarin,
ministre du roi, s’empare d’Etampes, se promettant pillage et viol. Les
habitants sont affolés. Le couvent de la. congrégation Notre-Dame
sert d’asile à un grand nombre de dames et de jeunes filles, parties
précipitamment de chez elles. On les met à l’abri dans la
partie du couvent réservée aux religieuses avec leurs pensionnaires,
sous la garde de deux soldats en sentinelles devant leur porte. Pendant
ce temps les autres soldats pillent le reste de la maison. Les religieuses
ne sont donc pas insultées, mais courant des dangers continuels,
vingt et une: d’entre elles se font conduire à Paris, protégées
par une forte escorte pour trouver refuge chez les Dames de Port-Royal.
Elles ne reviennent à Etampes auprès des sœurs qui étaient
restées pour empêcher la destruction de [p.175] leur maison que lorsque
l’ordre fut entièrement rétabli, c’est-à-dire en janvier
1653.
Après ces troubles, il faut remettre
la maison en ordre. Les religieuses rentrées de Paris avaient apporté
une somme de 2.000 francs données par leurs familles, et cette
somme va aider aux réparations et aux agrandissements.
A la communauté il manque une chapelle.
Les religieuses songent à la construire sur un terrain vague attenant
à leur propriété. Elles le demandent au duc d’Etampes.
Voici en partie le libellé de leur requête:
«Du 22 janvier 1662, les religieuses
de la Congrégation Notre-Dame demeurant à Etampes ont présenté
requête à Mgr le Duc de Vendôme et d’Etampes pour qu’il
lui plaise leur accorder et faire don d’une place vide, attenant leur
couvent, qui ne sert à nul usage, ni habitation; au contraire,
dans l’état qu’elle est à présent, elle sert de retraite
et donne sujet de débauche et d’assemblée à des joueurs,
qui blasphèment et font d’autres excès; pour y faire construire
une église ou chapelle, chœur et cour, pour la commodité
publique et augmentation du service divin...»
Mais le duc d’Etampes,
avant d’accorder ce qu’on lui demande, renvoie la requête aux juges
maire et échevins d’Etampes afin d’avoir leur avis. Cette sorte d’enquête
va durer un bon moment et va rencontrer des difficultés. Elle commence
en février 1662.
Le lieutenant général du bailliage,
le maire, les échevins, les magistrats sont d’accord pour donner
aux religieuses ce qu’elles demandent. Toutefois Pierre Plisson, avocat
du roi, demande «qu’on informe le duc d’Etampes que la place demandée
par les religieuses qui ont déjà en dedans un grand enclos
vacant sur lequel elles peuvent édifier, est de temps immémorial
un lieu public, de belle symétrie, destiné tant pour les
exécutions de justice que pour les marchés, s’appelant de
toute ancienneté le marché aux Porcs, et que sous le bon
plaisir de M. le Duc, il y a lieu de faire assemblée générale
des habitants pour entendus...»
Malgré cette opposition, l’affaire
suit son cours, et le 7 mai 1663, le Procureur du Roi signe son consentement,
donnant ainsi une réponse favorable aux religieuses. Ce qui n’empêche
pas Pierre Plisson de protester encore au sujet du procès-verbal
de l’alignement du terrain accordé. «Cet alignement,
dit-il, outre qu’il semble confus, semble trop nuisible à
la décoration de la ville, aux intérêts des R. Pères
Cordeliers, et autres voisins.»
[p.176]
Evidemment, dans cette affaire, on ne pouvait
faire plaisir à tout le monde. Les religieuses ont gain de cause,
et elles commencent aussitôt la construction de leur chapelle.
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SA PROSPÉRITÉ, TROUBLES CAUSÉS
PAR LE JANSÉNISME, DISPERSION DES RELIGIEUSES A LA RÉVOLUTION,
LEUR RETOUR.
«Les religieuses de la Congrégation
Notre-Dame, dit dom Fleureau, avaient bâti un très
beau monastère; dûment autorisées, elles achevèrent
la construction de leur chapelle, dont la première pierre fut posée
en grande cérémonie le jeudi 7 mai 1665, par Jean Chesnay,
curé de Saint-Basile, chargé de la procuration de Mgr de
Gondrin, archevêque de Sens. La chapelle ayant été
terminée la première, elle fut bénite avec les cérémonies
accoutumées et dédiée à saint Joseph, le jeudi
23 septembre 1666, par le même Jean Chesnay, curé de Saint-Basile,
doyen de la chrétienté au détroit d’Etampes, suivant
la commission qu’il en avait reçue du même archevêque.»
Tous ces travaux ont sans doute épuisé
les ressources de la Congrégation. Les religieuses restent plusieurs
années sans rien acquérir. En 1676, elles achètent
la ferme de Guinette, et en 1679, elles ajoutent à leur propriété
principale une maison voisine qui sera transformée en classes pour
les élèves externes. Elles font l’acquisition, ensuite,
de terres sur Saint-Martin, à Bois-Herpin, à Etréchy,
à Dhuilet, à Mérouville et à Bouville.
Nous sommes à la fin du XVIIe siècle.
La Communauté est en pleine prospérité. Il y a 52
sœurs professes et 6 converses. Grâce aux revenus de leurs propriétés,
elles peuvent subvenir aux besoins de leurs nombreuses pensionnaires et
des externes qui, comme nous l’avons dit, sont instruites gratuitement.
La Communauté, devenue prospère
après les troubles de la Fronde, va subir de nouvelles épreuves
au début du XVIIe siècle. On connaît l’impression
profonde qui a produit [lisez qu’a produite]
en France la promulgation en 1713 de la Bulle
du Pape, intitulée Unigenitus, condamnant les maximes du
Jansénisme. Rappelons que cette hérésie tendait à
limiter la liberté humaine devant la grâce divine. En France,
plusieurs prélats refusent d’accepter la Bulle. A Etampes, 23 prêtres
de la ville et des environs protestent également; et nous voyons
qu’en 1732, vingt-deux religieuses de la Congrégation Notre-Dame
s’opposent à cette Bulle et au nouveau catéchisme de l’archevêque
de Sens.
En 1736, celui-ci se rend à Etampes,
à leur couvent, dans le [p.177] dessein
de leur faire reconnaître la Bulle Unigenitus et de faire
procéder à l’élection des dignitaires de la Communauté.
La Sœur Marie de Jésus est élue Supérieure, malgré
la protestation des opposantes. Ensuite, l’archevêque de Sens tient
un chapitre pour faire admettre à profession la Sœur novice Lefebvre.
Les opposantes protestent contre la profession
de la novice et se retirent. Mais elles remettent, en même temps,
entre les mains de la Sœur Marie de Jésus, un acte pour l’assurer
de leur disposition à ne jamais la reconnaître pour Supérieure.
Les récalcitrantes, refusant toujours
de se soumettre, la situation ne pouvait se prolonger. Huit religieuses
sont enlevées de force dans la nuit du Ier juin 1736 et conduites
par le prévost de la maréchaussée au couvent des Ursulines
de Saint-Charles, près d’Orléans. Elle ne revinrent pas à
Etampes et moururent en exil, et furent enterrées dans le cimetière
des Ursulines.
En 1740, le couvent, qui comptait encore une
cinquantaine de religieuses, est visité par l’abbé Arnaud,
prédicateur envoyé par l’archevêque de Sens pour convertir
au nouveau catéchisme les quelques insoumises qui y étaient
demeurées. Et nous pensons que le prédicateur obtient quelques
succès, puisque, avant de mourir, une d’entre elles fait sa soumission
le 26 décembre 1740.
Peu de temps avant la Révolution, le
nombre des religieuses dans la Communauté a diminué de moitié.
En 1789, époque de la Révolution, une ancienne religieuse,
la citoyenne Coffy, dénonce indignement ses anciennes compagnes
au Comité révolutionnaire pour de prétendus complots.
Le 3 septembre 1792, les religieuses, au nombre de 30, sont chassées
de leur couvent, et on les recueille dans différentes maisons de
la paroisse Saint-Basile.
Les propriétés
de la Congrégation sont alors vendues comme biens nationaux. Et
c’est un serrurier d’Etampes, un nommé Delaville, qui achète
le couvent d’Etampes. Après la Révolution, les religieuses
le rachètent et s’y établissent en 1808. Une ordonnance
royale du 1er novembre 1826 leur donne une existence légale. Elles
reprennent l’instruction des jeunes filles, suivant leur règlement
d’avant la Révolution, qui disait: «Notre Ordre a été
institué sous le titre de Chanoinesses régulières
de Saint-Augustin de la Congrégation Notre-Dame pour l’instruction
gratuite des jeunes filles. A notre profession, nous faisons un vœu particulier:
celui d’enseigner la religion, d’apprendre à écrire, à
travailler à toutes sortes d’ouvrages; le tout, sans aucune rétribution
de la ville d’Etampes, ni des parents des externes. [p.178] Nous prenons les enfants
à cinq ans et les gardons tant que les parents le souhaitent.»
Les religieuses
ont rempli avec succès leur mission à Etampes jusqu’en l’année
1900, époque pénible où toutes les Congrégations
religieuses furent dissoutes en France. Notons qu’à l’heure actuelle,
la Congrégation Notre-Dame a rétabli plusieurs maisons et
que leur maison la plus connue et la plus florissante est le «Couvent
des Oiseaux». [p.179]
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BIBLIOGRAPHIE
Éditions
Brochure
préalable: Léon GUIBOURGÉ
[chanoine, ancien archiprêtre d’Étampes, officier
d’Académie, membre de la Commission des arts et antiquités
de Seine-et-Oise, vice-président de la Société
artistique et archéologique de Corbeil, d’Étampes
et du Hurepoix], Étampes, la favorite des rois
[in-16; 64 p.; figures; plan et couverture en couleur; avant-propos
de Barthélémy Durand, maire; dessin de couverture
de Philippe Lejeune], Étampes, Éditions d’art Rameau,
1954.
Édition princeps: Léon GUIBOURGÉ,
Étampes, ville royale [in-16 (20 cm); 253 p.;
armoiries de la ville en couleurs sur la couverture; préface
d’Henri Lemoine], Étampes, chez l’auteur (imprimerie de la
Semeuse), 1957.
Réédition en fac-similé: Léon GUIBOURGÉ,
Étampes, ville royale [réédition
en fac-similé: 22 cm; 253 p.; broché; armoiries de
la ville sur la couverture; préface d’Henri Lemoine],
Péronnas, Éditions de la Tour Gile, 1997.
Édition électronique: Bernard GINESTE [éd.],
«Léon Guibourgé: Étampes ville
royale (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampesvilleroyale.html
(33 pages web) 2004.
Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.],
«Léon Guibourgé: La Congrégation Notre-Dame
à Étampes (1957)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes503congregationnotredame.html, 2004.
Sur la Congrégation
Notre-Dame à Étampes
Bernard GINESTE
[éd.], «Marie Angélique Arnauld: Sur des religieuses
fuyant le siège d’Étampes (fin
mai 1652)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-16520628arnauld.html, 2008.
Bernard GINESTE [éd.], «Congrégation
Notre-Dame d'Étampes: Déclaration de biens, rentes et meubles
(22 février 1790)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-18-17900222congregation.html,
2008.
Dom Basile FLEUREAU, «Du
Monastere des Religieuses de la Congregation de Nôtre-Dame», in
ID., Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes
avec l’histoire de l’abbaye de Morigny et plusieurs
remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France
[in-4°], Paris, J.-B. Coignard, 1683, pp.
445-447.
Dont une réédition électronique en ligne:
Bernard
GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: De I’Eglise & du Couvent des RR. PP. Cordeliers (1668)», in Corpus
Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c19.html, 2006.
Jacques GÉLIS, «Religieux et religieuses
à Étampes aux XVIIe et XVIIIe siècles» (7 illustrations),
in ID. [dir.], Église et Société dans le Pays d’Étampes,
Étampes, Association Étampes-Histoire [«Les Cahiers
d’Étampes-Histoire» 7], 2005,
pp. 4-24, spécialement pp. 11-15 & 21-24 [La légende
de l’illustration de la page 12 doit être rectifiée: il s’agit
des locaux du XIXe siècle sur le site de l’ancien couvent des Cordeliers].
Toute correction,
critique ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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