CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Léon Guibourgé
La Place Saint-Gilles
Étampes ville royale, chapitre V.4
1957
 
La Place Saint-Gilles en 1903 (carte postale Berthaud frères n°31)  
La Place Saint-Gilles en 1903 (carte postale Berthaud frères n°31)
  
 
ÉTAMPES, VILLE ROYALE
Étampes, chez l’auteur, 1957
chapitre V.4, pp. 179-186.
La Place Saint-Gilles
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT

Léon Guibourgé LES EXÉCUTIONS JUDICIAIRES, LE PILORI, LA GUILLOTINE, QUELQUES CONDAMNATIONS.

     De la rue des Cordeliers monte une petite rue aboutissant à un bout de la place Saint-Gilles. C’est la rue Traversière. En haut de cette rue avaient lieu autrefois les exécutions judiciaires. Là étaient les instruments de supplices: le pilori, le carcan, la potence, la guillotine. II est intéressant de connaître quelques affaires criminelles qui ont eu une certaine renommée et leur aboutissement sur cette place.

     La plus ancienne affaire que l’on connaisse est celle de du Ruth, seigneur du château de Venant, près de Boissy-le-Sec, propriété appartenant aujourd’hui à Mme Rachel Hautefeuille d’Etampes. Le 6 mai 1557, du Ruth et son gendre Etienne de la Mothe, accompagnés de quelques comparses dévalisèrent l’église de Morigny: «Arrêtés dès le lendemain, dit dom Fleureau, ils furent tous condamnés à mort et exécutés par diverses sortes de supplices. Du Ruth et son gendre furent décapités, leurs têtes et leurs corps jetés dans un bûcher et réduits en cendres, huit jours aprés avoir commis le crime. Le valet de du Ruth fut roué vif avec d’autres quelques jours après, et d’autres seulement pendus et étranglés.»

     Le 23 janvier 1731, c’est l’exécution d’une sentence qui condamne «lesdites Louise de Lars, Cantienne Pichard et Marie Soret d’être battues et fustigées nues de verges par l’exécuteur de la haute justice, es lieux et carrefours accoutumés de ladite [p.180] ville d’Etampes, ayant écriteaux devant et derrière portant ces mots: Voleuses de grains pendant la moisson, sous prétexte de glaner, et, en la place de ladite ville flétries d’un fer chaud en forme de lettre V...» et au bannissement avec sept autres de leurs complices.

     Et voici un autre jugement de Gilles Breton, facteur de la poste d’Etampes, condamné au pilori sur la place Saint-Gilles. «Ouï et interrogé, ledit Gilles Breton sur les cas à lui imposés sur la sellette, Nous, par jugement souverain et en dernier ressorts, condamnons ledit Gilles Breton à être attaché et mis au carcan pendant trois jours de marché consécutif, et y rester pendant deux heures chacun desdits jours, ayant écriteau devant et derrière portant ces mots: Facteur de lettres, fabricateur de fausses taxes. Ce fait, banni de la généralité de Paris pendant 3 ans, à lui enjoint de garder sous les peines portées par les ordonnances ; le condamnons en cinquante livres d’amende envers le Roy...»

     A l’époque de la Révolution, c’est la guillotine qui va fonctionner place Saint-Gilles. Nous reviendrons sur l’affaire Simonneau, mais disons de suite que, dans cette affaire de l’assassinat du maire Simonneau, un jugement rendu à Versailles, le 22 juillet 1792 condamna à la peine de mort les nommés Gérard Henri, ancien garde-chasse à Etampes, et Baudet Gabriel, charretier à Etampes, ancien carabinier. Dans ce jugement il était dit que «ces deux individus seraient exécutés à Etampes sur la place Saint-Gilles et seraient conduits à l’échafaud vêtus d’une chemise rouge»; mais les événements de la Révolution se précipitant, les condamnés, protégés par Robespierre, ne furent pas guillotinés.

     L’assassinat de Simonneau décida les juges à se montrer plus sévères dans la suite, et les condamnations concernant le district d’Etampes se multiplient.

Maison dite des Piliers (carte postale Paul Allorge n°77)
     C’est le 17 juillet 1792, Antoine Peccadeau, bourgeois, condamné à 8 ans de fers et à l’exposition, place Saint-Gilles, pendant 6 heures, pour avoir volé chez le sieur Pro, horloger, une montre d’argent.

     C’est le 21juillet, Rémy Aubagnan, condamné à 12 ans de fers et à l’exposition pendant 6 heures pour des vols de sommes d’argent. A la même peine est condamné un nommé J.-B. Helvin, pour avoir volé des effets militaires. Egalement pour vol est exposé sur la place Saint-Gilles, qui désormais s’appelle place de la Régénération, un cultivateur de Boissy-sous-la-Montagne, Claude Bénié. [p.181]

     Et voici le 11 Vendémiaire de l’an IV de la République une et indivisible, l’exposition de Nicolas Robillard, dit Louis Tondu, de Boutervilliers, pendant six heures avec 24 années de fers, pour vol avec menaces de mort. Dans la nuit du 10 au 11 septembre 1790, plusieurs hommes commandés par Robillard pénètrent dans la demeure de Jean Bailly, cabaretier à Boutervilliers. Ils rentrent par une fenêtre, prennent la fille Bailly, la transportent dans la chambre où étaient couchés ses parents. Le fils était déjà caché sous le lit. Les bandits attachent toute la famille avec des linges provenant de draps coupés, et, menaçant avec un rasoir de couper le cou à tout le monde, ils pillent la maison. Ils enlèvent des vêtements, du linge, des victuailles et 800 livres environ d’argent. Nicolas Robillard fut seul arrêté dans la suite, et condamné aux peines ci-dessus.

     A cette époque, la fameuse bande d’Orgères commençait à semer la terreur dans la Beauce. En 1796, on arrête le Beau François, faux-monnayeur. Il fut exposé sur la place Saint-Gilles et condamné à 14 années de fers. Mais il s’échappa de la prison d’Etampes. Trois ans après on le retrouvait, faisant partie de cette bande d’Orgères, et il fut condamné à mort avec tous ses comparses.

     La Révolution est terminée, mais les temps ne sont pas meilleurs. A l’imitation de la bande des chauffeurs d’Orgères, trois bandits sont arrêtés pour avoir commis des vols à main armée en chauffant les pieds de leurs victimes, et parmi elles le curé de Guillerval qui en mourut.

     Dans les voleurs arrêtés et mis en prison à Etampes, il y avait un nommé Désiré Morinet. Celui-ci, dans sa prison, reçut la visite d’un meunier d’Etampes qui lui demanda si c’était lui qui avait volé à son moulin quelques années auparavant. Il répondit: «Je vais mourir demain, je puis dire la vérité. Eh bien, foi de Désiré, ce n’est pas moi!» Cela n’empêcha pas qu’il fut guillotiné avec ses complices sur la place Saint-Gilles, le 21 octobre 1820.

     Actuellement les exécutions à la guillotine n’ont plus lieu à Etampes, et la place Saint-Gilles a retrouvé le calme d’une petite ville provinciale. [p.182]


LE MARCHÉ, SES SERVITUDES ET PRIVILÈGES, QUERELLES AVEC NOTRE-DAME, DROIT DU BOURREAU. A LA RÉVOLUTION, ÉMEUTES ET MASCARADES. LE MARCHÉ FRANC.

     L’établissement du Marché Saint-Gilles, qui était surtout un marché au blé, remonte assez loin dans l’histoire d’Etampes, puisque, dit dom Fleureau, nos premiers rois de France avaient imposé de lourdes charges aux habitants et aux marchands du quartier, «celles de fournir tout le linge, la vaisselle et les ustensiles de cuisine lorsque la Cour était à Etampes». Mais cette servitude fait fuir tout le monde. Cet endroit de la ville devient désert. C’est alors que le roi Louis VI, «qui demeurait avec plaisir à Etampes et y restait souvent, pensa aux moyens de ramener les habitants dans cette partie de la ville, et parce qu’il ne pouvait les décharger de cette servitude n’ayant pas de meubles ambulans, comme les successeurs rois en ont eu depuis, les voulant soulager d’ailleurs, il accorda des privilèges aux habitans de ce lieu, présens et avenir...»

     Ces privilèges, nous l’avons dit au sujet de l’histoire de la paroisse, pour dix ans les exemptaient en partie de certaines impôts. Aussi, à partir de ce moment, le nombre des habitants augmente et le marché prend de l’importance. On l’appelle le Marché-Neuf ou Marché du Roi. Des privilèges sont accordés également à ceux qui viennent apporter leurs marchandises. Sous Louis IX en 1266 un arrêt du Parlement exempte de tous droits dans les marchés du roi à Etampes les chambriers de l’abbaye de Morigny, demeurant autour de l’abbaye.

     Le Marché est de plus en plus florissant, surtout à partir de l’époque Louis XI. Ce roi, sur le conseil du prévôt des marchands de Paris, pour favoriser le ravitaillement en blé de la grande ville, ordonne aux habitants d’Etampes de rendre navigable la rivière d’Etampes. On entreprend de grands travaux; on recueille l’eau des nombreux ruisseaux qui traversent les prés pour alimenter la rivière, on nettoie celle-ci, on la creuse, on établit des écluses, et on construit un port dans le quartier Notre-Dame.

     Tout allait bien. Mais voici la Guerre de Cent Ans. La ville d’Etampes est pillée à plusieurs reprises, et les habitants du quartier Saint-Gilles sont dans la plus grande détresse. Louis d’Evreux, comte d’Etampes, a pitié d’eux, et les exempte en 1378 de la servitude de fournir la vaisselle au roi, à condition toutefois qu’ils paieraient 10 livres parisis de rente. Et pour plus de sûreté, le marché de Saint-Gilles est transféré place Notre-Dame, [p.183] l’église de ce quartier étant fortifiée et ayant été en partie entourée de fossés.

     Après la guerre, le marché au blé reprend place Saint-Gilles. Malheureusement, un siècle plus tard, pour la même raison, le marché revient sur la place du Petit-Marché, près de Saint Basile (aujourd’hui place Romanet). La paix rétablie, les habitants de Saint-Gilles réclament leur marché. En 1478, le roi leur accorde ce qu’ils demandent, et un arrêt du Parlement «interdit aux habitants de Notre-Dame et de Saint-Basile d’acheter ou de vendre du blé, du bétail, en dehors du jeudi place Saint-Gilles».

     Mais cette restriction amène des bagarres et malgré l’arrêt on veut vendre du blé au marché Notre-Dame. Un huissier, envoyé pour assurer l’exécution de l’arrêt, est battu, blessé «d’une plaie en la teste et lui fut osté un anneau d’or». Des procès sont engagés. On finit par transiger, et on décide qu’il y aura deux marchés par semaine: Notre-Dame aura son marché le samedi pour les fruits, légumes et «menues victuailles», et Saint-Gilles pour le blé et les bestiaux, le jeudi.

     Le marché reprend donc suivant la tradition sur la place Saint-Gilles, protégé par les règlements. Il faut même le protéger contre certains agents de l’Etat, certains mesureurs qui voulaient faire payer le droit de minage non seulement sur le marché, mais encore chez les particuliers. Rappelons que la mine était une mesure de capacité pour les grains.

     Les marchands doivent se protéger aussi contre le bourreau d’Etampes. Celui-ci était payé d’après un tarif qui variait suivant ses fonctions : attacher au carcan, fouetter, percer ou couper la langue, pendre, rouer, décapiter, brûler, rompre vif et jeter au feu. Il avait en outre le droit de havage, c’est-à-dire le droit de prendre avec sa main, autant qu’elle pouvait en contenir, des céréales, fruits, œufs, légumes, etc... Un valet marquait à la craie le dos des marchands visités. Dans la suite, ce droit à prendre avec la main est remplacé par le droit de prendre avec une cuiller en fer, qui grandissait toujours, de sorte que devant ces abus, les marchands abandonnent peu à peu le marché. Il faut l’intervention du Parlement pour remplacer le droit de havage par une perception fixe.

     Arrive la Révolution. En 1792, on taxe le blé. Des émeutiers assassinent le maire Simonneau qui veut rétablir l’ordre sur le marché. En 1793, l’église Saint-Gilles est transformée en halle au blé, et sur la place du marché, pour la remplacer, on élève une butte faite de tonneaux vides et de terre, appelée la Montagne; c’est l’autel de la Raison. Le jour de Décadi, on fait des [p.184] processions ou plutôt des mascarades sur la place, qui s’appelle désormais place de la Régénération. On y plante l’arbre de la Liberté, et devant cet arbre, le 17 octobre 1793, le citoyen Couturier célèbre en grande pompe le mariage du curé de Champigny, âgé de 56 ans, avec sa domestique 48 ans.

     Après la Révolution, la place reprend son aspect de marché, toujours florissant. On y ajoute une annexe dans la prairie voisine qui prendra désormais le nom de «Marché-Franc» où se tiendront les bestiaux. Et de nos jours le marché continue place Saint-Gilles, et une caserne de pompiers, modèle du genre, est installée au Marché-Franc.

Le Marché Franc en 1904 (carte postale Marmuse)
A LA RÉVOLUTION, LE MEURTRE DU MAIRE SIMONNEAU, CÉRÉMONIES ET DISCOURS FUNÈBRES, RUE SIMONNEAU.

     La place du Marché Saint-Gilles est limitée au Nord par la rue dite aujourd’hui «rue Simonneau». Autrefois, on l’appelait la rue de «l’Etape-au-Vin», parce que les vins se vendaient, comme les blés, place Saint-Gilles. Le nom «d’Etape» était souvent donné aux marchés, au moyen âge.

     Simonneau dont il s’agit, était, au moment de la Révolution en 1792, maire d’Etampes. Il fut massacré dans une émeute à propos de la taxation du blé. Ce meurtre fit beaucoup de bruit à l’époque. L’Assemblée Nationale décréta que l’on ferait à la victime des honneurs spéciaux. Le député Jean Debry fut chargé de faire un rapport sur ces honneurs à rendre. Voici un passage de son rapport, où il raconte les circonstances du meurtre:

     «Messieurs, votre comité d’instruction publique vient arrêter de nouveau vos regards sur un des plus douloureux événements dont les amis de l’ordre et les représentants du peuple puissent gémir: l’homme de la loi, revêtu du signe extérieur de la loi, est mort victime de son dévouement, pour elle... Le 3 de ce mois, les habitants de plusieurs paroisses du district d’Etampes, coalisés, armés et traînant des officiers municipaux à leur suite, se rendirent dans cette ville; des hordes d’hommes inconnus, qui parcouraient les campagnes et qui s’étaient joints à eux, avaient exagéré leurs craintes et échauffé leurs têtes: ‘Le blé, disaient-ils, s’écoule sans discontinuité, et si vous ne vous y opposez, dans peu il vous manquera tout à fait; le prix en augmente; il faut le taxer; si non, l’impossibilité de l’acheter vous conduira à la plus horrible famine...’
     «Cette bande armée, fière de son nombre, se porta sur le marché
[p.185] d’Etampes, malgré la gendarmerie nationale, malgré une compagnie de cavalerie et quelques habitants des moins aisés, qui, seuls, se réunirent et témoignèrent l’inutile volonté de faire respecter la loi...
     «Les officiers municipaux parcouraient le marché; les hommes attroupés taxèrent le blé. Le maire s’avance au milieu d’eux. Il leur représente qu’ils contreviennent à la loi, qu’ils ne doivent pas user de violence. Un de ces gens lui porte un coup de sabre. Il tombe en invoquant la loi. Il est au même instant fusillé. Le procureur de la commune est blessé à la main, ainsi qu’un honnête citoyen qui n’est pas nommé. Au récit de cet attentat la municipalité se disperse, l’attroupement force la cavalerie à se retirer; ce qu’elle fait pour éviter de plus grands malheurs...
     «Tel est, Messieurs, le récit des faits contenus au procè-verbal
[sic] dressé le même jour par les administrateurs comportant le directoire du district d’Etampes...»

     A la suite de ce rapport, l’Assemblée Nationale décréta l’urgence et promulgua le décret suivant:
     «Art. 1. — Il sera élevé aux frais de la Nation, sur la place où se tient le marché d’Etampes, une pyramide triangulaire. Sur l’un des côtés seront gravés ces mots: «Jacques-Guillaume Simonneau, élu maire d’Etampes, mort le 3 mars 1792, l’an 4.»
     «Sur le second côté, ceci:
     «Ma vie est à vous; vous pouvez me tuer; mais je ne manquerai pas à mon devoir; la loi me le défend. (Dernières paroles du maire).
     «Enfin, sur le dernier côté, l’on gravera cette inscription:
     «La Nation française, à la mémoire du Magistrat du Peuple, qui mourut pour la Loi.» (Décret du 18 mars 1792, an 4 de la Liberté).
     «Art. II. — L’Assemblée Nationale donne à la conduite de Sédillon, procureur de la commune d’Etampes, et du Citoyen blessé dans la journée du 3 mars, l’éloge mérité par leur dévouement.
      «Art. III. — Le présent décret sera, avec le rapport, adressé aux 83 départements pour y être envoyé et publié dans les districts et les Municipalités, ainsi qu’il est pratiqué pour les lois générales de l’Etat.
     «Il sera également envoyé, avec une lettre du Président, un extrait en forme de procès-verbal, à la veuve de Jacques-Guillaume Simonneau, à Sédillon, procureur de la Commune d’Etampes, et au citoyen blessé lors du meurtre du Maire.»


     A la suite de ce décret, des services funèbres eurent lieu dans [p.186] toutes les villes de France. Des discours furent prononcés. Voici un passage émouvant, grandiloquent, de l’éloge funèbre prononcé par M. Le Cerf, curé d’Arpajon, le 27 mars 1792: «Jacques-Henri [sic] Simonneau a dit aux émeutiers: «Ce que vous exigez de moi, la loi le defend , prenez ma vie». Arrête, malheureux, qui te dispose à la lui ravir, elle n’est pas à lui cette vie qu’il t’offre, elle n’est pas à toi davantage, elle est à la patrie; c’est son sang le plus pur que tu vas verser, c’est son organe que tu vas réduire au silence; c’est la loi elle-même que tu vas tuer, arrête; il n’est plus temps, le coup qui doit faire verser des larmes à la France est porté. Henri [sic] Simonneau expire... Homme mal heureusement séduit, approchez avec, moi de son corps, soulevez le voile qui le couvre, voyez ses plaies, sondez-en la profondeur, y trouvez-vous du pain? vous y voyez un époux enlevé à son épouse, un père ravi à ses enfants, un maître perdu pour un grand nombre d’ouvriers qu’il faisait vivre, enfin un citoyen expirant au sein d’une ville dont il était le défenseur et le soutien...»

     A Paris, le 3 juin 1792, on célébra à sa mémoire une grande. fête dite «Fête de la Loi»; fête renouvelée de l’antique, avec un immense cortège de militaires et de civils, qui défila au Champ de la Fédération, devant le buste de Simonneau déposé sur l’autel de la Patrie, à côté du livre de la Loi. On brûla de l’encens, on récita des poésies entrecoupées de morceaux de musique. Le livre de la Loi fut présenté au peuple, et on présenta les armes.

     Nous avons dit précédemment que les principaux coupables de l’assassinat, deux habitants d’Etampes, furent condamnés à être exécutés place Saint-Gilles; mais emprisonnés à Etampes, puis emmenés à Paris, ils furent reçus par Robespierre qui les félicita. Les idées avaient évoluées. Le projet du monument commémoratif à Etampes ne fut pas exécuté.

     Actuellement, de Simonneau dans notre ville, il ne reste que la rue bordant au Nord la place Saint-Gilles et qui porte nom. En outre, on pouvait voir au Musée d’Etampes une pierre de la Bastille où est gravée une lettre de l’Assemblée Nationale qui apprend à Mme Simonneau le décret du 18 mars 1792, au sujet des honneurs dus à son époux. [p.187]

Procession parisienne en l'honneur du Maire d'Etampes, gravure d'époque (carte postales Paul Allorge n°78)


Procession parisienne en l'honneur du Maire d'Etampes, gravure d'époque (carte postales Paul Allorge n°79)


       
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT
BIBLIOGRAPHIE

Éditions
Léon Guibourgé
     Brochure préalable: Léon GUIBOURGÉ [chanoine, ancien archiprêtre d’Étampes, officier d’Académie, membre de la Commission des arts et antiquités de Seine-et-Oise, vice-président de la Société artistique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix], Étampes, la favorite des rois [in-16; 64 p.; figures; plan et couverture en couleur; avant-propos de Barthélémy Durand, maire; dessin de couverture de Philippe Lejeune], Étampes, Éditions d’art Rameau, 1954.

    
Édition princeps: Léon GUIBOURGÉ, Étampes, ville royale [in-16 (20 cm); 253 p.; armoiries de la ville en couleurs sur la couverture; préface d’Henri Lemoine], Étampes, chez l’auteur (imprimerie de la Semeuse), 1957.

    
Réédition en fac-similé: Léon GUIBOURGÉ, Étampes, ville royale [réédition en fac-similé: 22 cm; 253 p.; broché; armoiries de la ville sur la couverture; préface d’Henri Lemoine], Étampes, Péronnas, Éditions de la Tour Gile, 1997.

    
Édition électronique: Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: Étampes ville royale (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampesvilleroyale.html (33 pages web) 2004.

     Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: La place Saint-Gilles (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes504placesaintgilles.html, 2004.


Toute correction, critique ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source: Léon Guibourgé, Étampes, ville royale, 1957, pp. 179-186. Saisie: Bernard Gineste, octobre 2004.
    
Explicit
 
SommaireNouveautésBeaux-ArtsHistoireLittératureTextes latinsMoyen Age NumismatiqueLiensRemerciementsAssociationNous écrire - Mail