LES EXÉCUTIONS
JUDICIAIRES, LE PILORI, LA GUILLOTINE, QUELQUES CONDAMNATIONS.
De la rue des Cordeliers monte une petite
rue aboutissant à un bout de la place Saint-Gilles. C’est la rue
Traversière. En haut de cette rue avaient lieu autrefois les exécutions
judiciaires. Là étaient les instruments de supplices: le
pilori, le carcan, la potence, la guillotine. II est intéressant
de connaître quelques affaires criminelles qui ont eu une certaine
renommée et leur aboutissement sur cette place.
La plus ancienne affaire que l’on connaisse
est celle de du Ruth, seigneur du château de Venant, près
de Boissy-le-Sec, propriété appartenant aujourd’hui à
Mme Rachel Hautefeuille d’Etampes. Le 6 mai 1557, du Ruth et son gendre
Etienne de la Mothe, accompagnés de quelques comparses dévalisèrent
l’église de Morigny: «Arrêtés dès
le lendemain, dit dom Fleureau, ils furent tous condamnés
à mort et exécutés par diverses sortes de supplices.
Du Ruth et son gendre furent décapités, leurs têtes
et leurs corps jetés dans un bûcher et réduits en
cendres, huit jours aprés avoir commis le crime. Le valet de du
Ruth fut roué vif avec d’autres quelques jours après, et d’autres
seulement pendus et étranglés.»
Le 23 janvier 1731, c’est l’exécution
d’une sentence qui condamne «lesdites Louise de Lars, Cantienne
Pichard et Marie Soret d’être battues et fustigées nues de
verges par l’exécuteur de la haute justice, es lieux et carrefours
accoutumés de ladite [p.180] ville
d’Etampes, ayant écriteaux devant et derrière portant ces
mots: Voleuses de grains pendant la moisson, sous prétexte de glaner,
et, en la place de ladite ville flétries d’un fer chaud en forme
de lettre V...» et au bannissement avec sept autres de leurs complices.
Et voici un autre jugement de Gilles Breton,
facteur de la poste d’Etampes, condamné au pilori sur la place Saint-Gilles.
«Ouï et interrogé, ledit Gilles Breton sur
les cas à lui imposés sur la sellette, Nous, par jugement
souverain et en dernier ressorts, condamnons ledit Gilles Breton à
être attaché et mis au carcan pendant trois jours de marché
consécutif, et y rester pendant deux heures chacun desdits jours,
ayant écriteau devant et derrière portant ces mots: Facteur
de lettres, fabricateur de fausses taxes. Ce fait, banni de la généralité
de Paris pendant 3 ans, à lui enjoint de garder sous les peines
portées par les ordonnances ; le condamnons en cinquante livres
d’amende envers le Roy...»
A l’époque de la Révolution,
c’est la guillotine qui va fonctionner place Saint-Gilles. Nous reviendrons
sur l’affaire Simonneau, mais disons de suite que, dans cette affaire de
l’assassinat du maire Simonneau, un jugement rendu à Versailles,
le 22 juillet 1792 condamna à la peine de mort les nommés Gérard
Henri, ancien garde-chasse à Etampes, et Baudet Gabriel, charretier
à Etampes, ancien carabinier. Dans ce jugement il était dit
que «ces deux individus seraient exécutés à
Etampes sur la place Saint-Gilles et seraient conduits à l’échafaud
vêtus d’une chemise rouge»; mais les événements
de la Révolution se précipitant, les condamnés, protégés
par Robespierre, ne furent pas guillotinés.
L’assassinat de Simonneau décida les
juges à se montrer plus sévères dans la suite, et
les condamnations concernant le district d’Etampes se multiplient.
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C’est le 17 juillet 1792, Antoine Peccadeau, bourgeois, condamné
à 8 ans de fers et à l’exposition, place Saint-Gilles, pendant
6 heures, pour avoir volé chez le sieur Pro, horloger, une montre
d’argent.
C’est le 21juillet, Rémy Aubagnan,
condamné à 12 ans de fers et à l’exposition pendant
6 heures pour des vols de sommes d’argent. A la même peine est condamné
un nommé J.-B. Helvin, pour avoir volé des effets militaires.
Egalement pour vol est exposé sur la place Saint-Gilles, qui désormais
s’appelle place de la Régénération, un cultivateur
de Boissy-sous-la-Montagne, Claude Bénié. [p.181]
Et voici le 11 Vendémiaire de l’an
IV de la République une et indivisible, l’exposition de Nicolas
Robillard, dit Louis Tondu, de Boutervilliers, pendant six heures avec
24 années de fers, pour vol avec menaces de mort. Dans la nuit
du 10 au 11 septembre 1790, plusieurs hommes commandés par Robillard
pénètrent dans la demeure de Jean Bailly, cabaretier à
Boutervilliers. Ils rentrent par une fenêtre, prennent la fille Bailly,
la transportent dans la chambre où étaient couchés
ses parents. Le fils était déjà caché sous
le lit. Les bandits attachent toute la famille avec des linges provenant
de draps coupés, et, menaçant avec un rasoir de couper le
cou à tout le monde, ils pillent la maison. Ils enlèvent
des vêtements, du linge, des victuailles et 800 livres environ d’argent.
Nicolas Robillard fut seul arrêté dans la suite, et condamné
aux peines ci-dessus.
A cette époque, la fameuse bande d’Orgères
commençait à semer la terreur dans la Beauce. En 1796, on
arrête le Beau François, faux-monnayeur. Il fut exposé
sur la place Saint-Gilles et condamné à 14 années
de fers. Mais il s’échappa de la prison d’Etampes. Trois ans après
on le retrouvait, faisant partie de cette bande d’Orgères, et il
fut condamné à mort avec tous ses comparses.
La Révolution est terminée,
mais les temps ne sont pas meilleurs. A l’imitation de la bande des chauffeurs
d’Orgères, trois bandits sont arrêtés pour avoir commis
des vols à main armée en chauffant les pieds de leurs victimes,
et parmi elles le curé de Guillerval qui en mourut.
Dans les voleurs arrêtés et mis
en prison à Etampes, il y avait un nommé Désiré
Morinet. Celui-ci, dans sa prison, reçut la visite d’un meunier
d’Etampes qui lui demanda si c’était lui qui avait volé à
son moulin quelques années auparavant. Il répondit: «Je
vais mourir demain, je puis dire la vérité. Eh bien, foi de
Désiré, ce n’est pas moi!» Cela n’empêcha
pas qu’il fut guillotiné avec ses complices sur la place Saint-Gilles,
le 21 octobre 1820.
Actuellement les exécutions à
la guillotine n’ont plus lieu à Etampes, et la place Saint-Gilles
a retrouvé le calme d’une petite ville provinciale. [p.182]
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LE MARCHÉ, SES SERVITUDES ET PRIVILÈGES,
QUERELLES AVEC NOTRE-DAME, DROIT DU BOURREAU. A LA RÉVOLUTION, ÉMEUTES
ET MASCARADES. LE MARCHÉ FRANC.
L’établissement du Marché Saint-Gilles,
qui était surtout un marché au blé, remonte assez
loin dans l’histoire d’Etampes, puisque, dit dom Fleureau, nos premiers
rois de France avaient imposé de lourdes charges aux habitants et
aux marchands du quartier, «celles de fournir tout le linge, la vaisselle
et les ustensiles de cuisine lorsque la Cour était à Etampes».
Mais cette servitude fait fuir tout le monde. Cet endroit de la ville devient
désert. C’est alors que le roi Louis VI, «qui demeurait
avec plaisir à Etampes et y restait souvent, pensa aux moyens de
ramener les habitants dans cette partie de la ville, et parce qu’il ne pouvait
les décharger de cette servitude n’ayant pas de meubles ambulans,
comme les successeurs rois en ont eu depuis, les voulant soulager d’ailleurs,
il accorda des privilèges aux habitans de ce lieu, présens
et avenir...»
Ces privilèges, nous l’avons dit au
sujet de l’histoire de la paroisse, pour dix ans les exemptaient en partie
de certaines impôts. Aussi, à partir de ce moment, le nombre
des habitants augmente et le marché prend de l’importance. On l’appelle
le Marché-Neuf ou Marché du Roi. Des privilèges sont
accordés également à ceux qui viennent apporter leurs
marchandises. Sous Louis IX en 1266 un arrêt du Parlement exempte
de tous droits dans les marchés du roi à Etampes les chambriers
de l’abbaye de Morigny, demeurant autour de l’abbaye.
Le Marché est de plus en plus florissant,
surtout à partir de l’époque Louis XI. Ce roi, sur le conseil
du prévôt des marchands de Paris, pour favoriser le ravitaillement
en blé de la grande ville, ordonne aux habitants d’Etampes de rendre
navigable la rivière d’Etampes. On entreprend de grands travaux;
on recueille l’eau des nombreux ruisseaux qui traversent les prés
pour alimenter la rivière, on nettoie celle-ci, on la creuse, on
établit des écluses, et on construit un port dans le quartier
Notre-Dame.
Tout allait bien. Mais voici la Guerre de
Cent Ans. La ville d’Etampes est pillée à plusieurs reprises,
et les habitants du quartier Saint-Gilles sont dans la plus grande détresse.
Louis d’Evreux, comte d’Etampes, a pitié d’eux, et les exempte
en 1378 de la servitude de fournir la vaisselle au roi, à condition
toutefois qu’ils paieraient 10 livres parisis de rente. Et pour plus de
sûreté, le marché de Saint-Gilles est transféré
place Notre-Dame, [p.183] l’église
de ce quartier étant fortifiée et ayant été
en partie entourée de fossés.
Après la guerre, le marché au
blé reprend place Saint-Gilles. Malheureusement, un siècle
plus tard, pour la même raison, le marché revient sur la place
du Petit-Marché, près de Saint Basile (aujourd’hui place
Romanet). La paix rétablie, les habitants de Saint-Gilles réclament
leur marché. En 1478, le roi leur accorde ce qu’ils demandent,
et un arrêt du Parlement «interdit aux habitants de
Notre-Dame et de Saint-Basile d’acheter ou de vendre du blé, du bétail,
en dehors du jeudi place Saint-Gilles».
Mais cette restriction amène des bagarres
et malgré l’arrêt on veut vendre du blé au marché
Notre-Dame. Un huissier, envoyé pour assurer l’exécution
de l’arrêt, est battu, blessé «d’une plaie en la
teste et lui fut osté un anneau d’or». Des procès
sont engagés. On finit par transiger, et on décide qu’il y
aura deux marchés par semaine: Notre-Dame aura son marché le
samedi pour les fruits, légumes et «menues victuailles»,
et Saint-Gilles pour le blé et les bestiaux, le jeudi.
Le marché reprend donc suivant la tradition
sur la place Saint-Gilles, protégé par les règlements.
Il faut même le protéger contre certains agents de l’Etat,
certains mesureurs qui voulaient faire payer le droit de minage non seulement
sur le marché, mais encore chez les particuliers. Rappelons que la
mine était une mesure de capacité pour les grains.
Les marchands doivent se protéger aussi
contre le bourreau d’Etampes. Celui-ci était payé d’après
un tarif qui variait suivant ses fonctions : attacher au carcan, fouetter,
percer ou couper la langue, pendre, rouer, décapiter, brûler,
rompre vif et jeter au feu. Il avait en outre le droit de havage, c’est-à-dire
le droit de prendre avec sa main, autant qu’elle pouvait en contenir,
des céréales, fruits, œufs, légumes, etc... Un valet
marquait à la craie le dos des marchands visités. Dans la
suite, ce droit à prendre avec la main est remplacé par le
droit de prendre avec une cuiller en fer, qui grandissait toujours, de
sorte que devant ces abus, les marchands abandonnent peu à peu le
marché. Il faut l’intervention du Parlement pour remplacer le droit
de havage par une perception fixe.
Arrive la Révolution. En 1792, on taxe
le blé. Des émeutiers assassinent le maire Simonneau qui
veut rétablir l’ordre sur le marché. En 1793, l’église
Saint-Gilles est transformée en halle au blé, et sur la place
du marché, pour la remplacer, on élève une butte faite
de tonneaux vides et de terre, appelée la Montagne; c’est l’autel
de la Raison. Le jour de Décadi, on fait des [p.184] processions ou plutôt
des mascarades sur la place, qui s’appelle désormais place de la
Régénération. On y plante l’arbre de la Liberté,
et devant cet arbre, le 17 octobre 1793, le citoyen Couturier célèbre
en grande pompe le mariage du curé de Champigny, âgé
de 56 ans, avec sa domestique 48 ans.
Après la Révolution, la place
reprend son aspect de marché, toujours florissant. On y ajoute
une annexe dans la prairie voisine qui prendra désormais le nom
de «Marché-Franc» où se tiendront les bestiaux.
Et de nos jours le marché continue place Saint-Gilles, et une caserne
de pompiers, modèle du genre, est installée au Marché-Franc.
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A LA RÉVOLUTION, LE MEURTRE DU MAIRE SIMONNEAU,
CÉRÉMONIES ET DISCOURS FUNÈBRES, RUE SIMONNEAU.
La place du Marché Saint-Gilles est
limitée au Nord par la rue dite aujourd’hui «rue Simonneau».
Autrefois, on l’appelait la rue de «l’Etape-au-Vin», parce que
les vins se vendaient, comme les blés, place Saint-Gilles. Le nom
«d’Etape» était souvent donné aux marchés,
au moyen âge.
Simonneau dont il s’agit, était, au
moment de la Révolution en 1792, maire d’Etampes. Il fut massacré
dans une émeute à propos de la taxation du blé. Ce
meurtre fit beaucoup de bruit à l’époque. L’Assemblée
Nationale décréta que l’on ferait à la victime des
honneurs spéciaux. Le député Jean Debry fut chargé
de faire un rapport sur ces honneurs à rendre. Voici un passage de
son rapport, où il raconte les circonstances du meurtre:
«Messieurs, votre comité
d’instruction publique vient arrêter de nouveau vos regards sur un
des plus douloureux événements dont les amis de l’ordre et
les représentants du peuple puissent gémir: l’homme de la loi,
revêtu du signe extérieur de la loi, est mort victime de son
dévouement, pour elle... Le 3 de ce mois, les habitants de plusieurs
paroisses du district d’Etampes, coalisés, armés et traînant
des officiers municipaux à leur suite, se rendirent dans cette ville;
des hordes d’hommes inconnus, qui parcouraient les campagnes et qui s’étaient
joints à eux, avaient exagéré leurs craintes et échauffé
leurs têtes: ‘Le blé, disaient-ils, s’écoule sans
discontinuité, et si vous ne vous y opposez, dans peu il vous manquera
tout à fait; le prix en augmente; il faut le taxer; si non, l’impossibilité
de l’acheter vous conduira à la plus horrible famine...’
«Cette bande armée, fière
de son nombre, se porta sur le marché
[p.185] d’Etampes, malgré la gendarmerie nationale,
malgré une compagnie de cavalerie et quelques habitants des moins
aisés, qui, seuls, se réunirent et témoignèrent
l’inutile volonté de faire respecter la loi...
«Les officiers municipaux parcouraient
le marché; les hommes attroupés taxèrent le blé.
Le maire s’avance au milieu d’eux. Il leur représente qu’ils contreviennent
à la loi, qu’ils ne doivent pas user de violence. Un de ces gens
lui porte un coup de sabre. Il tombe en invoquant la loi. Il est au même
instant fusillé. Le procureur de la commune est blessé à
la main, ainsi qu’un honnête citoyen qui n’est pas nommé.
Au récit de cet attentat la municipalité se disperse, l’attroupement
force la cavalerie à se retirer; ce qu’elle fait pour éviter
de plus grands malheurs...
«Tel est, Messieurs, le récit
des faits contenus au procè-verbal
[sic] dressé le même jour par les administrateurs
comportant le directoire du district d’Etampes...»
A la suite de ce rapport, l’Assemblée
Nationale décréta l’urgence et promulgua le décret
suivant:
«Art. 1. — Il sera élevé
aux frais de la Nation, sur la place où se tient le marché
d’Etampes, une pyramide triangulaire. Sur l’un des côtés seront
gravés ces mots: «Jacques-Guillaume Simonneau, élu
maire d’Etampes, mort le 3 mars 1792, l’an 4.»
«Sur le second côté, ceci:
«Ma vie est à vous; vous pouvez
me tuer; mais je ne manquerai pas à mon devoir; la loi me le défend.
(Dernières paroles du maire).
«Enfin, sur le dernier côté,
l’on gravera cette inscription:
«La Nation française, à
la mémoire du Magistrat du Peuple, qui mourut pour la Loi.»
(Décret du 18 mars 1792, an 4 de la Liberté).
«Art. II. — L’Assemblée Nationale
donne à la conduite de Sédillon, procureur de la commune d’Etampes,
et du Citoyen blessé dans la journée du 3 mars, l’éloge
mérité par leur dévouement.
«Art. III. — Le présent
décret sera, avec le rapport, adressé aux 83 départements
pour y être envoyé et publié dans les districts et les
Municipalités, ainsi qu’il est pratiqué pour les lois générales
de l’Etat.
«Il sera également envoyé,
avec une lettre du Président, un extrait en forme de procès-verbal,
à la veuve de Jacques-Guillaume Simonneau, à Sédillon,
procureur de la Commune d’Etampes, et au citoyen blessé lors du
meurtre du Maire.»
A la suite de ce décret, des services
funèbres eurent lieu dans [p.186] toutes
les villes de France. Des discours furent prononcés. Voici un passage
émouvant, grandiloquent, de l’éloge funèbre prononcé
par M. Le Cerf, curé d’Arpajon, le 27 mars 1792: «Jacques-Henri
[sic] Simonneau a dit aux émeutiers:
«Ce que vous exigez de moi, la loi le defend , prenez ma
vie». Arrête, malheureux, qui te dispose à la lui ravir,
elle n’est pas à lui cette vie qu’il t’offre, elle n’est pas à
toi davantage, elle est à la patrie; c’est son sang le plus pur
que tu vas verser, c’est son organe que tu vas réduire au silence;
c’est la loi elle-même que tu vas tuer, arrête; il n’est plus
temps, le coup qui doit faire verser des larmes à la France est
porté. Henri [sic] Simonneau
expire... Homme mal heureusement séduit, approchez avec, moi de son
corps, soulevez le voile qui le couvre, voyez ses plaies, sondez-en la profondeur,
y trouvez-vous du pain? vous y voyez un époux enlevé à
son épouse, un père ravi à ses enfants, un maître
perdu pour un grand nombre d’ouvriers qu’il faisait vivre, enfin un citoyen
expirant au sein d’une ville dont il était le défenseur et
le soutien...»
A Paris, le 3
juin 1792, on célébra à sa mémoire une grande.
fête dite «Fête de la Loi»; fête renouvelée
de l’antique, avec un immense cortège de militaires et de civils,
qui défila au Champ de la Fédération, devant le buste
de Simonneau déposé sur l’autel de la Patrie, à côté
du livre de la Loi. On brûla de l’encens, on récita des poésies
entrecoupées de morceaux de musique. Le livre de la Loi fut présenté
au peuple, et on présenta les armes.
Nous avons dit précédemment
que les principaux coupables de l’assassinat, deux habitants d’Etampes,
furent condamnés à être exécutés place
Saint-Gilles; mais emprisonnés à Etampes, puis emmenés
à Paris, ils furent reçus par Robespierre qui les félicita.
Les idées avaient évoluées. Le projet du monument
commémoratif à Etampes ne fut pas exécuté.
Actuellement, de Simonneau dans notre ville,
il ne reste que la rue bordant au Nord la place Saint-Gilles et qui porte
nom. En outre, on pouvait voir au Musée d’Etampes une pierre de la
Bastille où est gravée une lettre de l’Assemblée Nationale
qui apprend à Mme Simonneau le décret du 18 mars 1792, au
sujet des honneurs dus à son époux.
[p.187]
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