CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Bernard Gineste
René David, aviateur étampois mort pour la France
1892-1916
      
     Nous réunissons ici ce que nous avons trouvé pour l’instant sur cet aviateur étampois mort pour la France en 1916, ci-dessous photographié en 1913, tout jute breveté pilote. Merci  à René Lehimas et à Albin Denis pour leurs corrections et compléments d’information.
   
René David en juillet 1913
René David élève pilote en 1913 (collection de Melle Valentine Thomas, cantière à l'école d'aviation vers 1912-1913)
  René David dans un groupe d’élèves pilotes le 24 juillet 1913. Est-il bien l’homme à la pipe? A vérifier.


Fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes (recto)
Fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes (recto)

Fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes (verso)
Même fiche (recto)

fiche élaborée après guerre par l'administration des anciens combattants et conservée par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense
Plaque commémorative dans le hall de son ancien Collège
Fiche de l’administration des anciens combattants et plaque commérative à son ancien Collège
  

Notice consacrée à René David par le Livre d’Or des Combattants de la Ville d’Étampes
(dont une saisie intégrale a été réalisée en 2012 par Bernard Métivier)


52.
David, René Paul Jean

     David René Paul Jean adjudant pilote aviateur

Le 3 novembre 1914 – Escadrille H. F. 13
     «A depuis le début des opérations, seul ou avec observateur, exécuté de nombreuses reconnaissances au-dessus  des lignes ennemies et des ouvrages de la région de Metz. Son avion a été fréquemment percé de balles ou d’éclats d’obus».

Le 9 mai 1915 – Escadrille U. F. 2
     Exerce les fonctions de pilote depuis le premier jour de la mobilisation avec une ardeur qui ne s’est jamais démentie».

Le 10 mai 1915 – Escadrille M. [sic] F. 2
     Médaille militaire avec citation et palme

Le 22 mars 1916 – Escadrille M. F. 2
     «Pilote de premier ordre, plein d’allant et de mordant, qui a soutenu de nombreux combats aériens. Le 7 mars 1916 a attaqué un avion ennemi puissant et [p. 75] fortement armé et l’a obligé d’atterrir dans nos lignes».

Le 23 septembre 1916 – Escadrille N49
     «Pilote d’un dévouement exceptionnel qui, depuis quatre mois, n’a cessé d’être pour tous un vivant exemple d’entrain, de bravoure et d’abnégation.
     Blessé très grièvement le 23 septembre 1916 au cours d’un combat aérien au dessus des lignes ennemies, a eu l’énergie surhumaine de ramener son avion intact dans nos lignes».

René David
René David (1892-1916)
   
René David
Données disponibles

 

René David (1892-1916) en 1913      René-Paul-Jean David est né le 6 août 1892 à Étampes, alors sous-préfecture la Seine-et-Oise, de l’union de Paul David et d’Amélie Petit, domiciliés au 83 rue Saint-Jacques. Il fit ses études au collège Étienne-Geoffroy-Saint-Hilaire, dans les locaux de l’actuel collège Jean-Étienne-Guettard, 20 rue Saint-Antoine.

     René David fit ensuite son service militaire, à Versailles, sous le matricule 797. Il était
de la classe 1912. A ce sujet, il ne faut pas le confondre avec un autre René David de la classe 1912, René-Désiré-Gustave, né le 3 avril 1892 à Montataire dans lOise, et recruté à Compiègne, qui fut également aviateur.

      Puis il puis passa élève-aviateur, probablement à l’école Farman. Il y obtint son brevet d’aviation civile le 6 juin 1913, alors âgé de 20 ans, sous le n°1340.

     Le mois suivant, nous le voyons poser dans un studio avec cinq autres élèves-aviateurs de sa promotion. La photo est dédicacée par tous ces amis et l’exemplaire que nous avons scanné a appartenu à une cantinière de l’école d’aviation Farman. Mis à part un personnage non nommé (sans doute celui du milieu en haut), voici ceux qui signent: 1) Albert Mouret, en haut à gauche, inconnu de nous à ce jour, sinon par d
autres cartes de la même collection.— 2 ) Pierre Cartault, apparemment en haut à droite, a obtenu son brevet d’aviation civile de l’Aéro-Club de France le 2 mai 1913 sous le n°1298. Ce pilote a lui aussi obtenu pendant la Grande Guerre une décoration dont il a été fait mention dans la revue L’Illustration. — 3) René David, apparemment l’homme à la pipe en bas à gauche (mais cette identification demande à être confirmée). — 4) Albert Mouret une nouvelle fois (il semble avoir signé une deuxième fois par distraction à la place du sixième pilote en haut au centre; on remarquera que la carte n’est pas nominativement dédicacée: il s’agissait probablement d’une séance de dédicace collective où les cartes devaient tourner).— 5) Ferdinand d’Or, en bas à droite, qui a obtenu son brevet le 4 avril 1913 sous le n°1277. — 6) Léonard van Steyn, en bas au centre, néerlandais qui a obtenu le sien le 4 avril 1913 sous le n°1268.

     René David entra au Service militaire actif en octobre 1913, à Versailles, sous le matricule de recrutement 1225; il était donc déjà mobilisé lorsque la guerre éclata. La personne qu’il avait demandé que l’on prévienne en cas de problème était une certaine Mme Wendling, résidant à la Villa Vernier au n°4 à Saint-Maur dans le département de la Seine. Elle est mentionnée comme sa mère, ce qui semble laisser supposer que
Paul David était dès lors décédé, et quAmélie Petit s’était déjà remariée.

     Son emploi dans le civil étant celui d’aviateur, il fut affecté «Pilote M.F.» (c’est-à-dire dans une escadrille d’appareils construits par la firme de Maurice Farman), dans la 2e compagnie d’aviation. De sergent il passa bientôt adjudant. Au dos d’une fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes, on note son arrivée, dans un lieu non précisé, d’Avord le 22 mars 1915 et son départ de 14 avril «à MF2», puis à nouveau son retour le 3 avril 1916 «de MF 2 pour chercher un avion (de passage)» et son départ le 6 du même mois «à MF 2».

     
Titulaire de la Croix de guerre avec quatre palmes de bronze pour avoir été cité quatre fois à l’ordre de l’armée en moins de deux ans (novembre 1914, mai 1915,  juin 1915 et mars 1916), il reçut la médaille militaire en juin 1915*. Il avait remporté deux victoires homologuées, les 10 mai 1915 et 7 mars 1916. **

     Le 23 septembre 1916, 
alors qu’il était Adjudant au 2e Groupe d’Aviation, dans l’escadrille N 49 (sationnée à Fontaine,a vec un détachement à Corcieux), il fut gravement blessé au combat alors qu’il pilotait un Nieuport XI ou 16. Il décédéda le lendemain des suites de ces blessures à Bellemagny (Haut-Rhin). Il n’avait que 24 ans**.
 
      L’acte de son décès fut transcrit le 24 mai 1917 à Étampes. Après guerre, son nom fut inscrit sur le Monument aux Morts inauguré au carrefour du Petit-Caporal le 7 décembre 1924 (la première pierre en ayant été posée en septembre 1919), ainsi que sur une plaque commémorative dans le hall d’entrée du Collège, 20 rue Saint-Antoine, où on a malheureusement oublié de graver sa croix de guerre.


     * N.B. 1. Ce paragraphe a été réécrit après que René Lehimas nous a communiqué les précisions techniques suivantes (courriel du 25 mars 2007):
     Quelqu’un ayant fait l’objet d’une citation à l’ordre de l’Armée recevait systématiquement la Croix de Guerre avec une palme. En cas d’obtention de citation supplémentaire, le récipiendaire se voyait attribuer (selon la nature de ladite citation) une étoile (bronze, argent ou vermeil) ou une palme (bronze).
     Plusieurs citations obtenues via des actes distincts donnaient droit au port d’autant d’étoiles ou de palmes correspondant aux niveaux de citation et cinq palmes de bronze pouvaient être remplacées par une palme d’argent.
     Pour mémoire: Citation à l’Ordre du Régiment = CG avec étoile de bronze, à l’Ordre de la Division = CG avec étoile d’argent, à l’Ordre du Corps d’Armée = CG avec étoile de vermeil, à l’Ordre de l’Armée = CG avec palme de bronze. En cas de plusieurs citations obtenues, le titulaire ne portait qu’une seule médaille (Croix) suspendue par le ruban auquel étaient agrafées les symboles (étoiles, palmes) représentant ces citations.

     ** N.B. 2. Ces paragraphes ont été réécrits après réception d’un courriel de M. Albin Denis (courriel du 13 septembre 2007):
     L’adjudant René David appartenait à l’escadrille N 49 lorqu’il a été gravement blessé au combat sur Nieuport XI ou 16*, le 23 septembre 1916 dans la région de Bellemagny (Alsace).
     Il est mort de ces blessures, le lendemain. (voir sa fiche MdH)
     A cette époque, l’escadrille était équipée de trois types d’avions Nieuport : les modèles XI - XII - 16. La version XII étant biplace, il reste les modèles XI et 16.
     Les Nieuport XI et 16 ne se différenciaient que par la puissance du moteur (Le Rhône 80 ch pour le XI et Le Rhône 9J 110 ch pour le 16) et par l’adjonction d’un carénage dorsal pour protéger la tête du pilote. (Voir cette page qui donne les profils des deux avions:
http://albindenis.free.fr/dossiers/page3.4.html).
     L’escadrille N 49 était alors stationnée à Fontaine (90) (avec un détachement à Corcieux - Vosges).
     Pour son passage au sein de la MF 2, voir la page extraite de mon site consacrée aux escadrilles françaises de la Grande Guerre :
http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille002.htm.
     L’adjudant René David y a remporté deux victoires homologuées, les 10 mai 1915 et 7 mars 1916.
     Sources:
     
The French Air Service War Chronology 1914-1918 par Frank W.Bailey et Christophe Cony, page 74.
   
 Les escadrilles de l’Aéronautique militaire française 1912-1920 par le SHAA de Vincennes, page 134.

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Sources: indiquées en bibliographie (et juste ci-dessus, par Albin Denis). Tous nos remerciements à Jean-Luc Dron qui nous en a signalé de fort fructueuses.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE 

Sources sur René David

René David (1892-1916) en 1913      Bernard GINESTE [éd.], «Collège d’Étampes: Aux maîtres et élèves morts pour la Patrie (plaque de marbre)», in Corpus Étampois, http://corpusetampois.com/che-20-clg-memorial1918.html, 2002-2003.   
    
     FRANCE-GENWEB, «Étampes, Plaque commémorative Collège Jean-Etienne Guettard», in Mémorial-GenWeb, http://www.memorial-genweb.org (relevé n° 12075, saisi par par Bernard Gineste, en ligne en 2003).   


     Didier LECOQ [éd.], «Les 1.754 premiers brevets civils», in ID., Aéroplane de Touraine, http://perso.wanadoo.fr/aeroplanedetouraine/brevets_AeCFa.htm, en ligne en 2006.


     SGA (Secrétariat Général pour l’Administration du Ministère de la Défense de la Républicaine française) [éd.], «Les personnels de l’aéronautique militaire 1914-1918», in ID., Mémoire des hommes, http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/php/presentation.php?_Base=SHAA&_Lg=fr, en ligne en 2006.
     «La base de données du personnel de l’aéronautique militaire de la Première Guerre mondiale résulte de la numérisation et de l’indexation d’un fichier conservé par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes. Il comprend plus de 74 000 fiches de personnels ayant appartenu à l’aéronautique militaire au cours de la Grande Guerre»
     SGA (Secrétariat Général pour l’Administration du Ministère de la Défense de la Républicaine française) [éd.], «Les morts pour la France de la guerre 1914−1918», in ID., Mémoire des hommes, http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/php/presentation.php?_Base=MPF1418&_Lg=fr, en ligne en 2006.
     «Plus de 1,3 million de militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu la mention " Mort pour la France" figurent sur cette base de données. Elle a été constituée par la numérisation et l’indexation des fiches élaborées au lendemain de la Première Guerre mondiale par l’administration des anciens combattants et aujourd’hui conservées par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense.»
     Jean-Michel ROUSSEAU & Bernard GINESTE [éd.], «Valentine Thomas: Cartes-photos d’aviateurs dédicacées (collection d’une cantinière étampoise, 1912-1913)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-mellevalentive.html, 2006.

     Bernard GINESTE [éd.], «Marcel Gressard, aviateur mort pour la France (1883-1917)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19170719gressard.html, 2006.

     Bernard GINESTE [éd.], «Marcel Poivre, élève-aviateur à Étampes (1913)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19130420poivre.html, 2006.

     Bernard GINESTE [éd.], «René David, aviateur étampois mort pour la France (1892-1916)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19160924renedavid.html
, 2006.

     Albin DENIS,
«Les avions de chasse, escadrille 62», in ID., Les escadrille de l’Aviation militaire de la Gange Guerre, http://albindenis.free.fr/dossiers/page3.4.html, 2007, en ligne en 2008.

     Albin DENIS,
«Escadrille MF2 - F2 - SPAbi2 - BR2», in ID., Les escadrille de l’Aviation militaire de la Gange Guerre, http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille002.htm, 2007, en ligne en 2008.

Étampes et l’Aviation dans le Corpus Étampois

     Bernard GINESTE et alii, «Étampes et l’Aviation: quelques documents», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-aviation.html, 2006.
 

Toute critique, correction ou contribution seront les bienvenues. Any criticism or contribution welcome.

 
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