CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Bernard Gineste et Jean-Jacques Jaeger
Marcel Gressard, aviateur mort la France
1886-1917
 
Premier cadre
Marcel
Gressard

     Nous réunissons ici ce que nous avons trouvé pour l’instant sur cet aviateur mort pour la France en 1917. Il est ci-dessous photographié en 1913 aux commandes dun Farman, à Étampes, où il résida au n°10 de la rue Pavée, jusqu’à la guerre, dont il ne devait pas revenir (2006).
     En juin 2010, M. Jean-Jacques Jaeger, petit-neveu de Marcel Gressard, nous a fait parvenir les photographies de deux cadres qu’il conserve chez lui, l’un réunissant neuf clichés souvenirs, l’autre deux médailles, un insigne et un portrait du héros.
     En avril 2012, nous avons augmenté cette compilation de la notice consacré à Gressard par le Livre d’Or des Combattants de la ville d’Étampes.

   
1. Documents glanés avant 2010


Carte Marguillier n°613
Carte Marguillier n°613: “Puiseaux-Chatillon-Aviation - 28 mai 1912
Le Mécanicien Marcel Gressard procédant à une petite réparation”


Marcel Gressard à Etampes en mai 1913
Marcel Gressard à Étampes en mai 1913, âgé de 30 ans, breveté pilote depuis plus d’an an.

Carte Rameau n°496 (1913)
Carte Rameau n°496 consacrée à Marcel Gressard (même cliché)

Fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes (recto)
Fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes (recto)

Fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes (verso)
Même fiche (verso)

fiche élaborée après guerre par l'administration des anciens combattants et conservée par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense
fiche élaborée après guerre par l'administration des anciens combattants et conservée par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense  
Fiches de l’administration des anciens combattants



2. Documents conservés par la famille de Marcel Gressard

Premier cadre


Premier cadre

Premier cadre
Jean Gressard, frère de Marcel, grand-père de J.-J. Jaeger
Les trois frères sous les drapeaux

Premier cadre
Marcel
Gressard
Premier cadre
Jacques Gressard, frère de Marcel



Premier cadre
Marcel en 1913 (cliché Rameau, carte n°596)

Premier cadre
Jacques Gressard, frère de Marcel, sur son lit d’hôpital

Premier cadre
Marcel



Premier cadre
Premier cadre

Premier cadre




Deuxième cadre

Deuxième cadre
Insigne, portrait et médailles de Marcel Gressard (à droite, la croix de guerre)


Deuxième cadre
Médaille militaire

Deuxième cadre
Deuxième cadre
Croix de Guerre


Deuxième cadre
Insigne de l’unité de Marcel Gressard
 

3. Notice du Livre d’Or des Combattants de la ville d’Étampes

103.
Gressard, Marcel
Citations à l’ordre du jour de

     Marcel Gressard
     décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre
     Mort pour la France le 19 juillet 1917

12 juin 1915
     «185 heures de vol au-dessus de l’ennemi. Légèrement blessé d’un éclat d’obus au front étant au-dessus de 2 000 mètres. Pilote complet, consciencieux, énergique, d’effort régulier et continu, brave et courageux au plus haut degré». [p.143]

12 juillet 1915
     «Vaillant pilote, déjà blessé en juin dernier, au cours d’un bombardement sur une gare ennemie. A montré une activité infatigable en toutes circonstances par les plus mauvais temps, dans ses missions comportant des reconnaissances et des réglages d’artillerie. Le 27 juin 1915 a attaqué un «Aviatik» et l’a obligé à attérir [sic] dans ses lignes après avoir reçu lui-même trois balles dans le fuselage de son appareil».
     C’est à la suite de cette 2ème citation que Marcel Gressard a été décoré de la médaille militaire. [p.144] 15 décembre 1916
     «Pilote de valeur exceptionnelle, ayant près de 500 heures de vol au-dessus de l’ennemi. Chargé des vols de missions photographiques du corps d’armée. Pendant les batailles de Verdun et de la Somme où le corps d’armée a été engagé, grâce à son courage a permis à son observateur de réussir un nombre considérable de photographies rendues très périlleuses par les attaques violentes des avions de chasse ennemis puissamment armés en particulier dans la journée du 3 novembre 1916, ou son avion a été fortement atteint».
     Signé: le général Fayolle, commandant la 6ème armée. [p.145]

24 juin 1917
     «Officier pilote d’un courage, d’un sang-froid et d’une endurance exceptionnels, est un exemple pour tous les pilotes de l’escadrille. Le 26 avril, au cours d’une prise de photographies, son appareil étant gravement endommagé par le feu de l’artillerie ennemie, n’est rentré qu’après avoir entièrement accompli sa mission. Le 8 mai 1917, à 17 heures chargé d’assurer la liaison d’infanterie pendant une attaque, a survolé les lignes à 90 mètres d’altitude dans des conditions atmosphériques extrêmement difficiles. A eu son appareil criblé d’éclats d’obus provenant du tir de barrage ennemi. Contraint d’attérir [sic] sous le feu de l’artillerie ennemie, n’a eu d’autre préoccupation que d faire transporter à bras son appareil hors des vues de l’ennemi». Signé: le général Duchêne, commandant la 10ème armée [p.146]

20 juillet 1917
     «Officier pilote de premier ordre, tant par son habileté, son sang-froid, son endurance aux vols les plus longs et les plus pénibles, que par sa haute valeur morale. Depuis le début de la campagne n’a pas cessé un seul jour d’être pour tous le modèle de la bravoure et du devoir. Le 19 juillet 1917, volontaire pour une mission particulièrement dangereuse, dans des circonstances atmosphériques exceptionnellement difficiles, a trouvé, sur les lignes ennemies, la mort la plus glorieuse». Signé: le général Duchêne, commandant la10ème armée [p.147]

Marcel Gressard
Marcel Gressard (1886-1917)
 
   
Marcel Gressard
Données disponibles

 

Marcel Gressard (1886-1917) en 1913      Marcel-Jean-Louis Gressard est né le 25 janvier 1883 à Melun en Seine-et-Marne, de l’union de Jules Ernest Gressard et d’Henriette Dehansy, domiciliés à Paris. Il a deux frères, Jean et Jacques, qui ont tous deux laissé une descendance.

     De la classe 1900, Marcel entre à l’âge de 18 ans en Service actif sous le n°961, le 16 juillet 1901, et sert à Reims, comme ouvrier, dans l’artillerie.


      Ensuite nous le voyons à Étampes, élève-aviateur à l’école Farman, où il obtient son brevet d’aviation civile de l’Aéro-Club de France,
sous le n°725, le 18 janvier 1912, âgé de presque 29 ans.

     Le 28 mai de la même année, il est immortalisé en temps que mécanicien par une carte postale de l’éditeur Marguillier à Puiseaux (Loiret), où il paraît avoir participé à un raid avec les aviateurs Brodin et Gouguenheim.

     L’année suivante, en mai 1913, il pose aux commandes d’un appareil Farman, sur une carte-photo dédicacée à Mlle Valentine Thomas, cantinière de cette même école. Il réside à Étampes même, au n°10 de la rue Pavée et professe dès lors la profession d’aviateur, comme indiqué sur sa fiche de recrutement en 1914.

   
 Il est en effet mobilisé le 2 août 1914, au 4e bureau du département de la Seine, sous le n°4647, avec le grade d’adjudant, et affecté «Pilote M.F.» (c’est-à-dire dans une escadrille d’appareils construits par la firme de Maurice Farman), dans lescadrille F 33 du 2e groupe  d’aviation.

     Alors âgé de 31 ans, il semble avoir perdu ses parents, car les personnes qu’il demande que l’on prévienne en cas de problème sont ses oncles et tantes M. et Mme
Dehaussy (ou Dehausy), résidant au n°72 de l’avenue d’Orléans, à Paris.

     Au dos d’une fiche conservée par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes, on note son arrivée, dans un lieu non précisé, de
«M.F. 33» le 22 février 1915 et son retour à la même escadrille le 24 du même mois, puis à nouveau son arrivée de «M.F. 33» le 16 novembre 1915 à bord d’un 150 H.P. (?) et son départ le 21 décembre «au G.D.E.». Il est alors sous-lieutenant pilote.

     Il obtint deux citations, à l’ordre du régiment le 12 juin 1915, et à l’ordre de l’armée le 12  juillet de la même année, en même temps qu’il recevait la médaille militaire. Il meurt
«tué à l’ennemi» et «en service commandé» le 19 juillet 1917 dans l’ambulance 164 à Pontavert, dans le département de la Marne.

     L’acte de son décès fut transcrit le 13 mars 1918 à Étampes sous le numéro de registre d’État civil 2568/48. Après guerre, son nom fut inscrit sur le Monument aux Morts inauguré au carrefour du Petit-Caporal le 7 décembre 1924 (la première pierre en ayant été posée en septembre 1919).


     Son insigne, ses médailles et plusieurs clichés de lui, ainsi que de ses frères Jean et Jacques, sont conservés par son petit-neveu Jean-Jacques Jaeger, petit-fils de son frère Jean, qui nous en a aimablement communiqué des photographies en juin 2010.


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Sources: indiquées en bibliographie. Tous nos remerciements à Jean-Luc Dron qui nous en a signalé de fort fructueuses; ainsi qu’à Jean-Jacques Jaeger.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE 

Sources sur Marcel Gressard

Marcel Gressard (1886-1917) en 1913      Didier LECOQ [éd.], «Les 1.754 premiers brevets civils», in ID., Aéroplane de Touraine, http://www.aeroplanedetouraine.fr/brevets_AeCFg.htm, en ligne en 2006.

     SGA (Secrétariat Général pour l’Administration du Ministère de la Défense de la Républicaine française) [éd.], «Les personnels de l’aéronautique militaire 1914-1918», in ID., Mémoire des hommes, http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/php/presentation.php?_Base=SHAA&_Lg=fr, en ligne en 2006.
     «La base de données du personnel de l’aéronautique militaire de la Première Guerre mondiale résulte de la numérisation et de l’indexation d’un fichier conservé par le département Air du Service historique de la défense au château de Vincennes. Il comprend plus de 74 000 fiches de personnels ayant appartenu à l’aéronautique militaire au cours de la Grande Guerre»
     SGA (Secrétariat Général pour l’Administration du Ministère de la Défense de la Républicaine française) [éd.], «Les morts pour la France de la guerre 1914−1918», in ID., Mémoire des hommes, http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/php/presentation.php?_Base=MPF1418&_Lg=fr, en ligne en 2006.
     «Plus de 1,3 million de militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu la mention " Mort pour la France" figurent sur cette base de données. Elle a été constituée par la numérisation et l’indexation des fiches élaborées au lendemain de la Première Guerre mondiale par l’administration des anciens combattants et aujourd’hui conservées par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense.»
     Jean-Michel ROUSSEAU & Bernard GINESTE [éd.], «Valentine Thomas: Cartes-photos d’aviateurs dédicacées (collection d’une cantinière étampoise, 1912-1913)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-mellevalentive.html, 2006.

     Bernard GINESTE [éd.], «René David, aviateur étampois mort pour la France (1892-1916)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19160924renedavid.html, 2006.

     Bernard GINESTE [éd.], «Marcel Poivre, élève-aviateur à Étampes (1913)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19130420poivre.html, 2006.

     Bernard GINESTE & Jean-Jacques JAEGER (petit-neveu de Gressard) [éd.], «Marcel Gressard, aviateur étampois mort pour la France (1883-1917)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19170719gressard.html, 2004-2010.

     Christophe DEVILLIERS [président de la Société archéologique de Puiseaux], Sylviane MESNIL [petite-fille de Fernand Mesnil], Étienne SIMON [éditeur du catalogue des cpa aéronautiques de France] & Bernard GINESTE [éd.], «A. Marguiller: Étampes-Puiseaux en biplan Farman (28 mai 1912)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-av-ma-28mai1912.html, 2004-2007.

     Bernard MÉTIVIER (saisie des textes) & Bernard GINESTE (remise en page), «Ville d’Étampes: Livre d’Or des combattants de la guerre de 1914-1918 (1919-1924)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-1924livredor.html, 2012.

Étampes et l’Aviation dans le Corpus Étampois

     Bernard GINESTE et alii, «Étampes et l’Aviation: quelques documents», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-aviation.html, 2006.
 

Toute critique ou contribution seront les bienvenues. Any criticism or contribution welcome.
 
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