|                                     
      
             
               
      | Essais historiques sur   la ville 
  d’Étampes Étampes,   Fortin, 1836
 Chapitre XII  et  Notes XI et XII, pp.  169-181   & 221-235.
 | Étampes 
de 1226 à 1319 |  
      
                                                                  
           
      
 CHAPITRE 
  DOUZIÈME
 ÉTAMPES DE 
1226 à 1319
 
 SUIVI DE
 NOTE XI, LE CHIEN PÊCHEUR
 NOTE 
XII, CHARTE DE CHARLES IV DIT LE BEL
 
 
 
                                    
        
      
               
                 | CHAPITRE XII.  Étampes sous 
le règne de saint Louis. — Blanche de Castille. — Marguerite de Provence. — Maison des pères 
Cordeliers. — Chien pêcheur. — Premiers comtes apanagistes 
d’Étampes. — NOTE XI: Le Chien Pêcheur. 
            — NOTE XII: 
            Charte de Charles IV dit le Bel. 
 Le territoire d’Étampes n’avait cessé
jusqu’au treizième siècle de faire partie du domaine de la
couronne. Englobé d’abord dans le royaume de Bourgogne, au temps du
roi Gontran, nous l’avons vu ensuite passer entre les mains de Clotaire II,
quand ce dernier prince devint seul maître de toute la monarchie. Depuis
cette époque jusqu’au règne de saint Louis, il n’avait jamais
été détaché de l’héritage de nos rois.
Mais depuis Philippe Ier, les souverains y nommaient un vicomte pour y percevoir
leurs droits et exercer leur juridiction. Par eux l’histoire a conservé
le [p.170] nom de Gui, fils de Hugues du Puiset.
Ce seigneur acquit ce titre par son mariage avec la fille de Marchis qui
possédait déjà cette dignité. On voit par là
que cette charge, du moins à cette époque, était héréditaire 
et non une simple commission. Le vicomte Gui n’imita pas l’exemple de la plupart
des seigneurs, qui se révoltèrent contre Louis-le-Gros. Il
lui demeura au contraire constamment fidèle; et plus d’une fois on
le vit combattre vaillamment à côté de son prince, partageant
avec lui tous ses dangers (1).
 
 
 La période où nous entrons nous montre 
la ville d’Étampes sortant de la dépendance directe de la couronne, 
pour devenir durant quelques années le brillant apanage d’illustres 
souveraines. La première qui se présente est Blanche de Castille, 
femme du roi Louis VIII, et princesse aussi distinguée par ses vertus 
que par son habileté et son courage. Son époux l’avait déclaré
 en mourant régente du royaume, durant la minorité du roi son 
fils. Mais de puissans seigneurs, tels que Philippe, comte de Clermont, Thibaut, 
comte de Champagne, Pierre, duc de Bretagne, Robert, comte de Dreux, et plusieurs
 autres, sous prétexte qu’il était honteux pour la France d’être 
gouvernée par une femme étrangère, s’étaient ligués
contre elle. La régente, à cette nouvelle, avait équipé
une armée, et s’était mise en campagne contre ses ennemis.
Déjà la plupart d’entre eux, soumis avant de combattre, s’étaient
réconciliés avec leur souveraine; mais le duc de Bretagne et
le comte de la Marche persistaient dans leur rébellion. Sommés
de [p.171] comparaître devant le parlement
du roi, à Chinon, ils avaient refusé de s’y rendre. Feignant
plus tard un vif désir de rentrer dans les bonnes grâces  de
leur jeune monarque, ils vinrent à Vendôme, accompagnés 
seulement des gens de leur maison. Le roi, d’après l’avis de la régente, 
s’achemina vers eux avec peu de forces. Mais à mesure que le prince 
approchait, les rebelles faisaient secrètement avancer des troupes 
de leur parti aux environs d’Étampes et de Corbeil. Le jeune Louis, 
ne se doutant nullement du piège qu’on lui tendait, poursuivait sa 
marche en assurance, quand tout à coup, arrivé à Châtre 
(1) sous Montlhéry, il fut averti par
 le comte de Champagne, ou, suivant une tradition, par quelques gentilhommes
 du pays d’Étampes, du danger qui le menaçait (2). Le roi se retira aussitôt dans le château 
de Montlhéry, d’où il fit connaître incontinent à 
sa mère le péril dans lequel il se trouvait. La reine Blanche
 instruisit sur le champ les Parisiens de la trahison des perfides, et de
la position critique de leur souverain. Le peuple de la capitale, ému 
par les prières de cette mère affligée, prend soudain 
les armes, accourt délivrer son roi, et le ramène triomphant 
à Paris.
 
 |                                            
                                                            
                         
            
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  (1) Voy. l’Art de vérifier 
les dates, t. II [bib] . – Chron. de Morigny. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 (1) Aujourd’hui Arpajon.
 
 (2) Chron. du sire
de Joinville.
 
 |  
             | Ce fut
peu de temps après cet événement, que la reine Blanche
reçut des mains de son fils la terre et seigneurie d’Étampes,
avec celles de Pontoise, de Dourdan, de Corbeil et de Melun. Ces divers domaines
lui furent concédés en dédommagement de son douaire,
dont elle s’était désistée [p.172] 
en faveur de son fils Robert, lors du mariage de ce prince (1237) avec Mathilde, 
fille aînée de Henri 1er, duc de Brapant. Ainsi la ville d’Étampes
 et son territoire. devinrent dès lors la propriété
de la reine Blanche de Castille, à la charge toutefois de leur retour 
après sa mort à la couronne de France. 
 Le règne de la mère de saint Louis dans ces
contrées, n’est guère connu que par ses bienfaits, ou par ceux
qu’elle répandit ailleurs, à l’aide des revenus de ses nouveaux
domaines. Elle les fit servir en effet à ces pieuses largesses dont
l’histoire de sa vie nous offre tant d’exemples; et le nom d’Étampes
se retrouve ainsi dans les nombreuses donations dont elle enrichit mainte
église et plusieurs monastères. Dans l’abbaye de Notre-Dame
la royale du lys, qu’elle avait fondée près de Melun, et dotée
de pareilles aumônes, la reine Blanche avait rassemblé de jeunes
orphelines de bonne maison, «qui  ne trouvaient pas à se marier, dit un vieil historien,
parce que la plus grande partie de la noblesse française allait, par
dévotion, à la guerre en la Terre-Sainte, d’où peu retournaient.» La vallée d’Étampes, 
où brillent tant d’autres beaux souvenirs de gloire ou de fidélité, 
ne doit point répudier celui d’avoir vu jadis les produits de son sol
consacrés ainsi à l’entretien de ces nobles filles, dont les
pères, morts pour la France au champ d’honneur, n’avaient laissé 
à leurs enfans en héritage que la renommée de leurs exploits.
 
 | 
 |  
             | Il me reste à parler d’une autre abbaye construite vers cette 
époque dans l’enceinte même d’Étampes, et dont [p.178] quelques-uns attribuent aussi la fondation 
à la reine Blanche de Castille. 
 | 
 |  
                     | C’est le couvent des pères Cordeliers, situé dans
la paroisse de Saint-Gilles, et dont la mémoire se conserve 
encore dans le quartier de la ville désigné aujourd’hui par
ce même nom. A cette période du treizième siècle,
Étampes  possédait déjà plusieurs asiles ouverts
à la souffrance, ou consacrés à la prière et
aux austères labeurs: La reine Blanche ne devait point régner
sur ces mêmes lieux sans y laisser quelque monument de son passage
et de sa pieuse munificence. Si l’on en croit donc un vieil historien, ce
fut par ses soins qu’on vit s’élever ce vaste monastère des
Cordeliers, dont il ne reste aujourd’hui que quelques parties (1). La tradition du pays, en rapportant que cette
abbaye était l’une des plus anciennes de l’ordre Séraphique
établies en France, et qu’elle fut fondée du vivant même
de saint François d’Assise, s’accorde parfaitement avec le témoignage
de l’écrivain. Le seul aspect de cet antique bâtiment ne permettait
guère d’ailleurs de douter qu’il n’eût  été l’ouvrage
de quelque personnage puissant. On chercherait du reste vainement des documens
plus précis et plus exacts sur son origine et sa fondation. Les registres
et les titres des pères Cordeliers d’Étampes devinrent tous
la proie des flammes, lorsqu’en 1567 les calvinistes, s’étant emparés
de la ville, incendièrent leur maison et leur belle église,
dédiée sous l’invocation             [p.174]
de saint Jean-Baptiste. Mais quelques années après, grâces
[sic] aux secours de Henri III et de plusieurs seigneurs, l’église
et le couvent furent rebâtis. Les habitans d’Étampes concoururent
aussi par leurs  aumônes à cette réédification,
et obtinrent du roi la permission de prendre le bois nécessaire dans
la forêt de Dourdan (1). La nouvelle église
des Cordeliers fut décorée avec magnificence. Les principaux
mystères de la Passion étaient, dit-on, représentés
en bas relief sur le retable du grand autel avec une délicatesse merveilleuse;
et d’admirables vitraux peints ornant les croisées, laissant pénétrer 
dans le temple un jour mystérieux. | 
 
 (1) Voy. le Livre de 
la naissance et du progrès de l’ordre de Saint-François,
 par le P. F. de Gonzague, écrit en latin et imprimé à  
Rome l’an 1587 [bib].
 
 
 
 
 
 
 
 
 (1) Voy. Archives de l’Hôtel-de-Ville.
              [Montrond suit ici de très près,
quoique sans le citer, dom Basile Fleureau, Antiquitez d’Estampes, 
Paris, Coignard, 1683, pp. 145-146, et notamment par ce renvoi aux archives
de l’Hôtel de Ville, ici (B.G.)]
 
 |  
             | Le même 
écrivain qui attribue à la reine Blanche la fondation du couvent
 des Cordeliers d’Étampes, remarque qu’il fut en divers temps le séjour 
de plusieurs hommes insignes par leur science et leur piété 
(2). Il cite entre autres un nommé Louis 
de la Plaine qui devint la victime de la fureur des calvinistes, lorsque dans
le seizième siècle, ils s’emparèrent de la ville. Ce monastère ainsi relevé de ses ruines par les soins de
Henri III et les aumônes des habitans d’Étampes, subsistait
encore en l’année 1789. Vers cette époque l’église fut
détruite, et les religieux dispersés. Mais sur les débris
de leur maison, on a vu dans ces derniers temps se former un autre asile.
Les dames religieuses de la Congrégation, appartenant à
l’ordre fondé au dix-septième siècle par le B. Fourier,
curé de Mattaincourt, ont acheté ces murs [p.175] sis non loin d’un terrain qui fut jadis leur
héritage; et c’est là que de  vénérables sœurs,
dévouant leurs soins à l’instruction des jeunes filles pauvres,
poursuivent en paix de nos jours le cours interrompu de leurs premiers bienfaits
(1).
 
 S’il m’était 
permis de mêler quelques souvenirs moins graves à l’austère
 sujet qui nous occupe, je pourrais peut-être égayer ici le
lecteur, en rappelant l’histoire non d’un chien savant, tel que les
            Munito de nos jours, dont on applaudit les talens stériles,
mais d’un barbet vraiment utile autant qu’ingénieux; et qu’une tradition
badine prétend avoir été pendant plusieurs années
le pourvoyeur adroit du réfectoire des pères Cordeliers. Sa
pêche aux écrevisses  était une invention aussi singulière
que nouvelle; et elle doit être rangée parmi les notions dont
on pourrait conclure que l’instinct chez certains animaux approche quelquefois
tellement de la raison qu’il semble se confondre avec elle. Il parait du
reste que l’adresse de ce barbet, et l’utilité que les Cordeliers
en retiraient, l’avaient rendu célèbre, puisqu’un des habitans
d’Étampes ne dédaigna pas de lui consacrer un poème
entier. Nous en rapportons les principaux fragmens à la fin du volume,
et nous y renvoyons le lecteur pour qu’il puisse juger à la [p.176] fois du mérite de l’ouvrage et de
l’adresse du héros (1).
 
 |      (2) Fr. de Gonzague. — 
Voir l’ouvrage cité plus haut [bib].
 
 
 
 
 
 (1) Sur l’ancien terrain qu’occupaient autrefois les 
religieuses de la Congrégation, on a construit, il y a dix ans environ, 
un grand et beau bâtiment dit aujourd’hui le grenier d’abondance. Il 
est situé au milieu de vastes jardins, et il fut ainsi établi 
par les soins de MM. d’Arblay pour servir de magasin de subsistances. Il a
pris depuis peu une autre destination.
 
 
 
 
 (1) Le chien pêcheur, ou le barbet des Cordeliers 
d’Étampes, poème héroï-comique en latin et en
français, fut composé en l’an 1714 par Claude-Charles Hémard
 de Danjouan, jeune habitant d’Étampes. Les vers latins en sont purs, 
élégans et corrects. La traduction en vers français, 
du même auteur, mise en regard du texte, nous semble inférieure. 
Mais malgré quelques tournures de phrases singulières et des 
expressions souvent un peu triviales, elle n’est pas dépourvue elle-même 
de finesse et d’originalité. (Voir à la note XI [ici] à la fin du volume, les fragmens de 
ce poème.)
 
 |  
             | A la mort de Blanche de Castille (1er décembre 1252) la seigneurie 
d’Étampes rentra dans le domaine de la couronne. Mais quelques années 
après, elle en fut détachée encore pour composer avec 
d’autres terres le douaire de la reine Marguerite de Provence, femme de saint 
Louis. Cette illustre princesse avait suivi le roi dans la croisade, et elle 
s’était distinguée par des traits de fermeté et de courage 
dignes de son héroïque époux. Son pouvoir sur la ville 
d’Étampes se signala aussi par de pieux bienfaits (2). 
 Nous ferons ici une remarque
importante, et cette remarque, applicable aux pages qu’on vient de lire,
peut l’être aussi en quelque sorte à plusieurs points de nos
précédens récits. Plus d’un lecteur sera surpris de
ne voir les règnes brillans de saint Louis, Blanche de Castille et
Marguerite [p.177] de Provence, liés
à l’histoire particulière d’Étampes, que par le souvenir
des dotations religieuses dont ils gratifièrent cette contrée
ou quelques territoires voisins. Mais si, dans cette occasion comme ailleurs,
nous avons paru donner trop de place à des détails du même
genre, à défaut  de faits plus intéressans, qu’on veuille
bien se rappeler que durant le moyen âge , la science, bannie de la
cour et des villes, s’était réfugiée presque toute entière
au fond des cloîtres. Quand les monastères recueillaient seuls
alors l’histoire des faits et gestes de nos aïeux; n’était-il
pas naturel qu’ils s’attachassent surtout à fixer la mémoire
des événemens où leur nom et leurs intérêts
se trouvaient mêlés? Ainsi lorsque nos regards, fouillant dans
nos annales, découvrent à peine quelques faibles traces d’actions
plus importantes, ils rencontrent souvent de minutieux détails sur
une foule de fondations qui n’ont plus pour nous aujourd’hui qu’un bien mince
intérêt. Si des passages plus précieux de nos fastes
nationaux sont aujourd’hui perdus,  n’en accusons donc que l’ignorance de
nos pères; mais ne blâmons point l’historien des anciens âges,
lorsque, parcourant un champ trop souvent stérile, il s’en  vient
humblement demander aux abbayes antiques les seuls documens que leurs  chroniques
aient conservés.
 
 La seigneurie d’Étampes 
retourna de nouveau entre les mains des rois de France, à la mort de
la reine Marguerite (20 décembre 1295): mais elle en sortit bientôt 
encore. Le roi Philippe-le-Hardi avait ordonné en mourant, que Louis,
 l’un de ses fils, fût apanagé de 15,000 livres de pension annuelle, 
assignées sur des terres nobles en [p.178] 
baronnie. Philippe IV, dit le Bel, fidèle aux dernières volontés 
de son père, céda à son frère, en paiement de 
cette somme, la jouissance perpétuelle pour lui et ses descendans, 
de la prévôté et châtellenie d’Étampes, d’Évreux,
Gien et autres lieux.
 
 |   
 
 
 (2) Le 
douaire de Marguerlte de Provence avait été assigné par
son contrat de mariage sur la ville et le comté du Mans; mais le roi
Louis IX ayant dans la suite donné ses biens à son frère 
Charles d’Anjou, pour augmenter son apanage, transporta sur d’autres domaines 
le douaire de cette princesse; et c’est alors que le territoire d’Étampes, 
avec ceux de Corbeil, Dourdan, la Ferté-Aleps, etc., devint sa propriété.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 |  
             | Quelques auteurs 
ont cru reconnaître dans ce même prince Louis, premier comte
d’Évreux, le premier comte apanagiste d’Étampes; mais leur
opinion n’est appuyée sur aucun solide fondement. Dans des titres
des années 1309 et 1313,  nous voyons le frère de Philippe-le-Bel,
se qualifier fils de roi de France, comte d’Évreux; mais il
ne prend nulle part le titre qu’on a voulu si gratuitement lui attribuer. 
 | 
 |  
             | Louis d’Évreux 
figure avec honneur dans plusieurs événemens importans des
annales de la France. Sa fidélité envers son souverain ne se
démentit jamais; et dans une occasion mémorable, il sut le
défendre même au péril de ses jours. C’était à
la fameuse bataille de Mons-en-Puelle, gagnée par Philippe-le-Bel,
contre les Flamands (1304). Avant que la victoire se décidât
pour les Français, un échec inattendu avait menacé nos
troupes. Le roi avait été désarçonné;
l’oriflamme qu’on portait près de lui venait d’être abattue,
et ses gens se voyaient de toutes parts entourés d’ennemis. Soudain,
Louis d’Évreux, aidé de nobles chevaliers, accourt au fort
de la mêlée, délivre  son frère, et en sauvant
le roi, concourt puissamment au gain de la bataille (1). [p.179] 
 |      (1) 
Chron. de Guill. de Nangis. — 
Chron. de Pierre d’Oudrighert.
 |  
             | Quant aux actions 
de Louis d’Évreux qui se rattachent plus particulièrement à 
l’histoire d’Étampes, il est juste de rappeler le titre qu’il fit publier
le 24 mars 1309, en faveur des habitans de son territoire. A cette époque
la vallée d’Étampes n’était point, comme il parait qu’elle
le fut plus tard, découverte et dégarnie de bois, Une vaste
et belle garenne occupait alors, dit-on, toute la plaine des Sablons, et
s’étendait sur les collines près de la ville et du château
(1). Or, il arriva que les lapins, les lièvres
et autres bêtes, dont cette garenne était l’habituel asile,
causèrent de si grands dommages sur les terres voisines, que les habitans
d’Étampes, de Brière et de Villeneuve, voyant ainsi leurs labeurs
sans fruit et inutiles, s’en plaignirent hautement. Ils présentèrent
une supplique à leur seigneur, afin qu’il leur permît de détruire
un bois si fatal à leurs récoltes, lui offrant un dédommagement
pour les revenus qu’il pouvait en tirer. Le prince Louis, touché des
justes plaintes de ses vassaux, consentit à leur demande; et moyennant
la somme de 2,000 livres tournois, il leur vendit cette belle forêt,
qui ne tarda pas sans doute à tomber sous la hache des nouveaux possesseurs. 
 |      (1) 
C’est ce même lieu qu’on nommait plus communément la Varenne, 
par le changement du G en V, selon un usage ordinaire chez nos aïeux [Montrond suit ici de très près, quoiq ue
sans le citer, dom Basile Fleureau, Antiquitez d’Estampes, Paris,
Coignard, 1683, pp. 145-146, ici  (B.G.)].
 
 |  
             | C’est en vertu 
des clauses exprimées dans ce titre de vente, que les habitans d’Étampes, 
plusieurs siècles après, revendiquaient le droit de chasser 
librement sur les terres des environs, pour détruire le gibier qui 
ravageait leurs blés ou leurs vignobles. [p.180] 
 | 
 |  
             | A la mort de 
Louis d’Évreux, ses deux fils exécutèrent le partage 
que leur père avait fait de ses biens (1319). L’aîné hérita
du comté d’Évreux, et Charles, son puîné, reçut
à son tour le territoire d’Étampes, Gien-sur-Loire  et d’autres
seigneuries. Le second de ces princes épousa Marie, comtesse  de Biscaye,
petite fille d’Alphonse X, roi de Castille, et de Blanche de France, fille
de saint Louis. C’est vers cette époque que le roi Charles IV, dit
le Bel, érigea en faveur de Charles, son cousin, la baronnie d’Étampes
 en comté (1). Cet événement 
ne doit point passer inaperçu dans l’histoire de cette ville. On découvre 
ici encore une nouvelle preuve de cette constante affection dont nos souverains 
lui donnèrent tant de marques. Nous avons vu le territoire d’Étampes 
possédé tour à tour par deux reines célèbres, 
mère et épouse du plus saint de nos rois. Si cette seigneurie, 
rentrée un instant dans le domaine de la couronne, en sort de nouveau, 
c’est pour devenir le brillant apanage de princes du sang royal, frères 
ou fils de monarques. Quelques années se sont écoulées 
à peine, et voilà que Charles-le-Bel, jette des regards flatteurs 
sur ce même territoire, et à cause de l’aménité 
du lieu, de l’abondance, de la richesse de ses fruits, transforme 
son titre de baronnie en un nom plus élégant (2). Dans la suite des temps, 
nos rois feront plus encore, ils érigeront en duché le sol de
la vallée d’Étampes. Enfin [p.181] 
quand ils voudront doter d’un bel et gracieux présent, les nobles dames
dont la beauté aura su gagner leur cœur, c’est encore cette riante
vallée qu’ils choisiront pour leur offrir les gages de leur amour. 
 |      (1) 
La charte donnée à cette occasion, est datée du mois 
de septembre 1327. On conserve encore aux Archives du royaume (Trésor 
des chartes), l’original même de ce titre. Voir ci-après, à 
la note XII, à la fin du volume, une copie de cette pièce [ici].
 
 
 
 
 (2) Voy. les termes mêmes 
de l’acte d’érection [ici].
 
 
 
 
 |  
                     | Ici je dois borner la première partie de ma tâche. Cette 
course paisible à travers les différens âges d’une cité 
n’est point pour l’historien dénuée de charme et d’un vif intérêt. 
Mais, comme le voyageur qui visite des contrées diverses, il doit s’arrêter
en certains points de sa carrière. De là il fixe des yeux le
chemin qui lui reste encore à parcourir, et parfois il s’effraye à
l’aspect des aspérités de la route. Si pourtant, durant ce
temps, il voit ses premiers récits obtenir un favorable accueil, il
sent que ses forces ne défailleront point; car alors il a reçu
un précieux encouragement à de nouvelles veilles, à
de nouveaux efforts. 
 | 
 |  
                 | CHAPITRE 
XII.  Étampes sous le
règne de saint Louis. — Blanche de Castille. — Marguerite de Provence. — Maison des pères 
Cordeliers. — Chien pêcheur. — Premiers comtes apanagistes 
d’Étampes. — NOTE XI: Le Chien Pêcheur.— NOTE XII: Charte de Charles IV dit le Bel. 
 | 
 |                                   
         
 
 
 
                                    
        
      
                                                                        
                                                                        
                                                                        
                                                                        
                                                                        
                                                                 
             | NOTE
XI. (Chap. XII, p.176)
 
 LE CHIEN PÊCHEUR,
 ou
 Le Barbet des Cordeliers d’Étampes
 
 POÈME HÉROÏ-COMIQUE, en latin et en français.
            [p.222]
 
 |   Æmilius Bayard 
  delineavit, Ettling  sculptavit, anno 1868.
 
 | 
 |  
             | CANIS PISCATOR. 
 Qua per odoriferos Stemparum Naïades 
hortos
 Implicuere duos, undis concordis, amnes
 Nympha Loë, germana Loës et Junia Nympha,
 Est antiqua domus sacris habitata colonis,
 (Seraphidas dixere pio cognomine Patres,)
 
 | LE CHIEN PÊCHEUR 
 Dans ce charmant vallon où Loëte et sa soeur
 Unissent deux ruisseaux d’inégale grosseur,
 S’élève un bâtiment d’architecture antique,
 De tout temps habité par l’Ordre Séraphique.
 
 
 | 
 |  
             | Frondibus umbrosis et amœnæ 
cespite ripæ Grata domus, grati jucundior arte Catelli,
 Non huic de trivio genitor, nec degener ipse
 Fert oculis atavos et totam pectore gentem:
 
 
 | Un verger le couronne et des 
arbres épais Y donnent à qui veut le couvert et le frais.
 Par mille autres endroits ce séjour est aimable,
 Mais un Barbet surtout le rend considérable.
 Issu d’illustre race, il porte dans ses yeux
 Le beau feu qu’y jetta le sang de ses ayeux.
 
 | 
 |  
             | Crispula cæsaries,
patrium Barbatulus unde est Cognomen, vultique* refert animoque leones,
 Viribus inferior, per quas nec tendere cervis,
 Se neque fulmineos valeat committere in apros
 (Nam quis Seraphidis non sic venantibus, usus?)
 Liminis hinc custos latratibus impiger arcet
 Quos auferre videt potiùs quàm 
afferre paratos;
 
 | Des flots de ses longs poils 
l’élégante frisure Imite du lion la vaste chevelure.
 La nature, il est vrai, par une heureuse erreur,
 Le revêtit d’un corps bien moindre que son cœur.
 Aussi n’étant pas né pour la chasse ordinaire,
 Inutile talent dans un bon Monastère,
 Il se borna d’abord à garder la maison,
 Aboyant le passant, quelquefois sans raison,
 Lorsqu’il le voit surtout vêtu de telle sorte
 Qu’il vient en demander plutôt
qu’il n’en apporte.
 
 | * Vultique, lisez vultuque (B.G.) 
 |  
             | Idem blandus heris, notoque 
affabilis ori, Quisquis Seraphicis incesserit ornamentis.
 Sed cui commissa est beneolentis cura culinæ, [p.223] [p.224]
 Gratior is, quotiesque pium vectigal ab urbe,
 Hinc collectitium, perâ bipatente, 
lyæum
 Inde refert cererem, sub pondere fessus amico,
 Obvius it peram Barbatulus ambit odoram,
 Quàque potest gratum reduci testatur amorem.
 
 | Aux
Pères, comme il doit, toujours il rend honneur  [p.224] [p.225] Aux Frères fait sa cour, et
surtout au quêteur.
 De plus loin qu’il revoit ce moissonneur habile
 Courbé sous le doux faix des présents de la ville,
 Par l’odeur attiré comme par un aimant,
 Il court, en sa façon lui fait son compliment.
 
 | 
 |  
             | At simul assandas verubus transfigere 
carnes Viderat, invisæ tum vertere terga culinæ,
 Quærere tum latebras, longi memor ille laboris
 Suspensam versare rotam qui sæpe coactus,
 Sisyphus infœlix refluumque Ixionis orbem.
 ..........
 ..........
 ..........
 
 | Mais aussi lorsqu’il sent le 
temps du souper proche, Il craint plus que le feu le maudit tourne-broche.
 Quel supplice en effet! toujours en action,
 Pour le plaisir d’autrui tourner comme Ixion!
 ..........
 ..........
 ..........
 
 | 
 |  
             | Ecce sed ecce dies, nativis 
currere ripis Quo permissa Loë dudum captiva. Nec olim
 Qui nunc est, mediam cursus fuit ire per urbem.
 Qua tulit ingenium, pratis errabat amœnis
 Nympha Loë, nostras incassùm viseret arces
 Sæpè rogata Loë. Congestis, haud mora, cives
 Molibus impedière fugam: tumet illa redundatque
 Illatam sibi vim indignata, sed ire necesse est,
 Ac licèt in pronas rapiat se plurima valles.
 Parte tamen meliore sui invisam alluit urbem,
 Urbem invita beat, centum variata per artes,
 Dum sibi quisque rapit, gratamque moratur in hortis
 Hospitem et irriguâ fœcundat gramina Nymphâ.
 Ne tamen hinc Stempana sibi gens speret amicam
 Neu sibi concessi gratetur præmia Cancri. [p.225] [p.226]
 
 | Enfin il arriva ce moment souhaité Qui tira le talent de son obscurité.
 C’étoit ce jour heureux où la Nymphe captive,
 Pour quelque temps retourne à son aimable rive,
 Rive qu’elle forma, qu’elle chérit toujours,
 Où malgré tous nos vœux l’entraîneroit son cours,
 Si de nos citoyens l’audacieuse ligue
 N’opposoit à ses flots une puissante digue.
 Après combien d’efforts! que de 
rudes combats!
 Mortels, de ce succès ne vous élevez pas.
 Vous sentirez le poids de toute sa vengeance:
 Elle entrera chez vous malgré sa répugnance;
 Mais si vous profitez du fruit de son séjour,
 Vous ne pourrez jamais mériter son amour.
 
 
 | 
 |  
             | Quod dedit ambiguum est, videas 
in munere et iram: Bella minax totusque tibi denunciat hostem.
 Scillicet a summo cataphractum vertice corpus
 Tergeminæ cinxere manus, Briarea putaras*,
 Insuper et bifidis armant hastilia chelis,
 Nec, quamvis se retrò ferat, minùs 
inde timendus;
 Parthica tela gerit certum fugitivus in ictum.
 Nec satis: at celeres mutabile corpus in annos
 Anguis more dedit spolium ponentis et ævum:
 Ignibus ut Phœnix, juvenescit Cancer in undis.
 Hinc animi, hinc fortis ridere pericula virtus,
 Nec, si fortè** manum sævum
truncaverit hostis,
 Sit labor: est jactura levis reparabilis artus.
 Ah! digitus fixus quoties horrentibus hæsit
 Cancer! et excussam vellent amittere prædam
 Prædones avidi, jam lucrum exitiale perosi!
 Ah! fœdi quoties piscantum sanguine fluctus
 Victor et hostilis se ingurgitat amne cruoris!
 Irrita sic Nymphæ recidebant dona malignæ:
 Vimineæ ei* quos nassæ vel inescat 
arundo
 Subdola, rara tamen, nec erat par præda labori;
 Nullusdum veram potiendi noverat artem.
 Scilicet egregio laus hæc servata Catello
 Ut novus Alcides recidivam frangeret hydram.
 Fulserat ille dies, miseris subducere Cancris
 Quo fluvium; solitique Loën permittere Cives
 Ingenio, certas, purgetur ut alveus, horas.
 Commata rumpuntur, rapido simul impete torrens [p.227] 
[p.228]
 Effugit: attonitos linquunt sua flumina pisces.
 Qualis hians refugos captat cum Tantalus amnes,
 Sic refluas Cancri mirantur cedere lymphas:
 Se quoque retro ferunt patriam retinere fugacem
 Si valeant; medio quærunt in flumine flumen.
 
 | Le don qu’elle vous fait 
vous déclare la guerre. L’Écrevice est terrible et sur l’onde et sur terre;
 Quoique cet ennemi recule quelquefois,
 Ne vous y fiez pas, prenez garde à vos doigts. [p.226] [p.227]
 Il n’est en tout son air rien qui ne vous
menace;
 Il a le casque en tête, il porte la cuirasse,
 Et comme Gérion, par six bras défendu,
 Il perce jusqu’au sang le pêcheur éperdu.
 On voit l’onde rougir, et la Nymphe outragée
 S’applaudit en secret d’être si bien vengée.
 Elle boit à longs traits la sanglante 
liqueur,
 Et pour comble de rage en nourrit le vainqueur.
 Pour lui, par un bienfait à nul autre semblable,
 Comme un nouvel Achille, il est invulnérable.
 Ainsi lors quelquefois, dans ses affreux combats,
 Que pour sauver le corps il abandonne un bras,
 Un autre bras succède et bientôt le remplace.
 De là cette valeur, de là vient cette audace
 Qui lui fait prodiguer ces membres étonnants,
 Mille fois emportés, mille fois renaissants.
 Bien plus, son corps entier souvent se renouvelle,
 Il quitte son écaille, en prend une plus belle,
 Et tel que le Phénix, reproduit tout nouveau,
 Dans son sépulchre même il trouve son berceau.
 Tel étoit le présent de la Nymphe 
hautaine,
 Si l’on en profitoit, ce n’étoit pas sans peine.
 Et la peine toujours surpassoit le profit.
 L’Hydre trouva l’Hercule enfin qui le défit.
 Trois hyvers écoulés, on lève la barrière,
 Qui dans un lit forcé captive la rivière.
 Le fleuve impétueux s’échappe en un moment,
 Et laisse les poissons hors de leur élément.
 Comme un autre Tantale on y voit sur les rives
 L’Écrevice cherchant les ondes fugitives.  [p.228] [p.229]
 
 | * putaras, lisez putares 
(B.G.) 
 ** 
            et non fortes comme écrit 
Pinson (B.G.)
 
 * et non
pas             si comme écrit Pinson (B.G.)
 
 |  
             | Plebs ruit interea, pisces
rapiuntur inermes: Rete manus: nec Seraphides cessare, sed altâ
 Succintus tunicâ vacuum se mittit in alveum
 Horrea Cancrorum, fœtas et piscidus ædes
 Herboreâ scrutans ripâ. Canis ipse secutus,
 Ut mos, olfaciens, huc errabundus et illuc
 Dum fert ora cavis explorans naribus hostes,
 Vellera corripiunt contracto forcipe Cancri,
 Prædam quippe rati stringuntque tenacibus ulnis.
 Excutit ille jubas, vultumque in terga retortus
 Tela timet, dextramque ululans implorat herilem.
 Hic simul aspexit, monstrum simul admiratus:
 Ergo Canes undis venantur, dixit, in ipsis
 Arte novâ! Tyrius (narrat sic fama) Catellus
 Muricis inventor, patulis conchylia testis
 Littore dum quærit, rutilantia purpurat ora.
 Tu melioris ades, Barbatule, muneris autor:
 Purpura nil nobis: sed egentibus utilis esca.
 
 | Alors chacun s’empresse à 
prendre part au gain, Et les poissons, ce jour, se pêchent à la main.
 Tous profitent du temps, il n’est pas jusqu’au Frère
 Qui, les bras retroussés, en tunique légère,
 Ne cherche l’Écrevice en ses antres profonds.
 Barbet le suit aussi, Barbet fait mille bonds;
 Et sans crainte foulant le bourbeux marécage,
 Va flairant dans les trous qui sont sous le rivage,
 L’Écrevice aussi-tôt le prend pour un appas,
 Et de sa double serre entr’ouvrant le compas
 Par ses crins le saisit; un autre vient ensuite.
 Le Barbet vers son maître à l’instant prend la fuite.
 Que vois-je, juste Ciel, s’écria celui-ci,
 Barbets en ce pays pêchent-ils donc aussi?
 De la pourpre autrefois ils montrèrent l’usage,
 L’Écrevice est pour nous un plus grand avantage.
 
 | 
 |  
             | Dixit, et insoliti captus 
dulcedine lucri, Rursùs inire jubet, panemque immittit ituro.
 Involat ille celer, prædâque superbus opimâ
 Mox redit. O domini quæ gaudia, qui complexus!
 Ille referre vicem promptusque capescere jussa, [p.229] [p.230]
 Quidlibet amplecti docilis. Quid multa? Catellum
 Informavit herus piscarier, ire sub ipsos.
 
 
 | Il dit, et sans délai, 
d’un signe de la main Il lui marque sa route en lui jettant du pain.
 La fortune à l’envi, Barbet, te favorise;
 Tu retournes chargé d’une nouvelle prise.
 Qui pourroit exprimer le plaisir, le transport
 Dont le Frère est ravi le revoyant à bord?
 Dans ses bras il le prend, le baise, le caresse;
 Barbet en sa façon, répond à sa tendresse,
 Et par reconnaissance autant que par honneur,
 Se porte à son devoir avec plus de vigueur.
 | 
 |  
             | Mox ubi consuetis rediêre 
canalibus, amnes Neve recursantum jam suffocetur aquarum
 Vortice, pelliceo circumligat ora capistro,
 Haud aliter quàm cùm teneri illaqueantur aselli,
 Ne lac nocte bibant quod heri sitit aspera tussis.
 
 | Lorsque dans son canal la 
Nymphe est revenue, Toujours avec succès la pêche continue.
 On le voit enhardi, méprisant le danger,
 Se jetter dans les eaux, sous les flots se plonger. [p.230] [p.231]
 Le Frère plus prudent prend une gibecière,
 En fait à son plongeur comme une muselière.
 Le nouvel amphibie étant ainsi masqué,
 Contre un double ennemi ne sera plus risqué.
 
 | 
 |  
             | Addit et inventam Cancros arcessere 
fraudem, Lardo terga linit coriumque effingit inunctum.
 Ille dato, qualis victurus Olympia, signo
 Præcipitat, fundoque catus se sternit in imo.
 Nec mora, de toto concurrere flumine, Cancri,
 Quos hærere simul sentit, velut horridos* hystrix
 Emicat. Ergo renidenti Fraterculus ore
 Detrahit annumerans, perâque capace recondit.
 Nec semel est fecisse satis, sed sæpè sub amnes
 Ire, redire Canis, numerumque implere coactus
 Quem sibi Seraphicæ poscunt dispendia cœnæ.
 
 | Mais pour mieux amorcer l’imprudente 
Écrevice, Le Frère ajoute encore un nouvel artifice.
 De certain composé de sympathique odeur
 Il parfume le poil de l’athlète pêcheur.
 L’ennemi le croit mort, saisit son appanage.
 Le Barbet ressuscite et revient à la nage.
 Tel qu’on voit quelquefois du milieu d’un buisson
 Le dos armé de traits sortir un hérisson,
 Tel on voit le Barbet reparoître avec gloire
 Chargé de toutes parts du fruit de sa victoire.
 Le Frère en souriant le décharge aussi-tôt,
 Au fond d’un vaste sac met la pêche en dépôt,
 Puis vers un autre endroit à l’instant le renvoie
 Se charger, s’il se peut, d’une nouvelle proie.
 Il ne l’en quitte point qu’après la quantité
 Qu’il juge suffisante à la Communauté.
 | * horridos, lisez horridus (B.G.) 
 |  
             | Sin levis, impatiens, tergo 
rediisset inani, Tum caperans frontem, nodosæ verbere zonæ
 Increpat. At supplex veniam velut ille precatus
 Sternitur exululans, functusque labore supremo
 Concutit inde pilos faciemque aspergit herilem,
 Et multo hinc illinc depexus tergora linctu,
 More triumphantis dominum prævertit ovantem
 Ire domum properans, ad amicæ regna culinæ,
 Hic ubi miratur calido dum Cancer aheno
 Æstuat, ut subitam donarit purpura mortem.  [p.231] [p.232]
 
 | Même si quelquefois, 
par trop de promptitude Il s’en revient à vuide, alors d’une voix rude,
 Il lui frappe les flancs des nœuds de son cordon,
 Par ses cris le Barbet lui demande pardon.
 Mais lorsqu’il a fini sa pénible carrière,
 Et secoué trois fois son humide crinière,
 Dont un léger brouillard jusqu’au Frère jaillit,
 D’une langue légère enfin il se polit.
 Alors tel qu’un César montant au Capitole,
 Glorieux et content vers le logis il vole. [p.232] [p.233]
 C’est là que le vainqueur pour comble de plaisir,
 Sur un ardent brasier voit l’ennemi rougir.
 Il en tressaille d’aise, en repaît sa colère,
 (Leçon qu’apparemment il ne prit pas du Frère,)
 Et contemple étonné le caprice du sort
 Qui lui donne la pourpre en lui donnant la mort.
 
 | 
 |  
             | Hinc honor, hinc pretium nostro 
crevêre Catello, Utilitas simul unde venit, venit unde voluptas.
 Nam quibus insulsum sæpissimè cœna legulem,
 Sæpius heu! fuerat, densis hinc fercula stipant
 Seraphidæ Cancris et egestas copia facta est.
 Scilicet extremas famâ vulgante per oras,
 Advena quisque erat, lepidum, mora nulla Catellum
 Visere, et hospitio Patrum invitatus aperto
 Non expectatos epuli miratur honores,
 Anceps hæc mensis infertur ut esca secundis
 Morice fulgenti: molles enucleat artus, [et non Murice]
 Quæque medullosos celant femoralia succos
 Exuit, et surgens stimulandi verrit aceto.
 Nempè cibus stomachoque levis, gratusque palato
 Dote valet geminâ, dapis et medicaminis instar.
 Sic pascebat heros et herûm pascebat amicos
 Ære Canis nullo: sed nec sine fœnore messis.
 Largiter effuso quamquam renuentibus auro
 Lætus abit, lætosque Patres conviva relinquit.
 Muneris in partem veniebat muneris autor,
 Nec jam quisquiliæ, vilis fastidia mensæ,
 Crusta sed omne genus, blandique fuêre susurri.
 Nec misero deinceps placuit vexare rotatu
 Lucrificas exercentem melioribus artes
 Auspiciis, fluvioque velut Pactolus in aureo
 Regnat Seraphicæ Barbatulus arbiter undæ.
 
 | Ainsi notre Barbet devint considérable, Joignant par ce moyen l’utile à l’agréable.
 Avant lui quelquefois et toujours trop souvent
 Le simple potager nourissoit le couvent.
 Par ce nouveau secours, du sein de l’indigence,
 On vit avec surprise éclore l’abondance.
 L’Étranger qu’attiroit ce fait prodigieux,
 Goûtoit avec plaisir ce mets délicieux.
 Sur la fin du repas cette viande ambiguë
 De son brillant éclat réjouissoit la vuë.
 Le vinaigre aiguisant l’appétit émoussé,
 A manger de nouveau chacun se sent pressé.
 La chair en est salubre, agréable et légère,
 Enfin à peu de frais on faisoit bonne chère.
 Le voyageur content de l’hospitalité,
 En partant signaloit sa libéralité.
 Barbet avoit aussi sa part de ses largesses,
 Quantité de reliefs et beaucoup de caresses.
 Ainsi n’étoit-ce plus ce rôtisseur chétif,
 Il exerçoit un art beaucoup plus lucratif,
 (Un autre tourne-broche avoit rempli sa place,)
 Il n’étoit occupé qu’à sa paisible chasse.
 Comme en un fleuve d’or ce pactole pêcheur
 Faisoit de sa maison la richesse et l’honneur. [p.234] [p.235]
 
 | 
 |  
             | Proh superi! humanis quænam 
est fiducia rebus. Quam breve quod dulce est! dictum pudet: area laudis. [p.233] [p.234]
 Quæ fuit, infandæ spectacula præbuit
iræ.
 Causa necis virtus, nimio dum fervidus estu
 Irruit infrænis, nullo moderante magistro,
 Indignata Loë tumidis involvit in undis.
 Proh  pudor! infestis fecit convivia Cancris.
 Ergo diu cuncti luxere, diutiùs ille
 Qui præcepta dabat, lepidâ formarat et arte,
 Unus in ore Canis: Barbatulus, sæpè ciebat
 Eheu non auditurum, neque responsurum!
 
 | Que la fortune, hélas! 
par un seul tour de roue, Des plus nobles projets insolemment se joue!
 Qui jamais l’eût pensé, que dans ces mêmes lieux
 Qui furent les témoins de ses faits glorieux,
 Le vainqueur succombant sous les traits de l’envie,
 Pour toute récompense, y dût perdre la vie?
 Son audace, il est vrai, lui procura la mort.
 (Le Frère étoit absent,) il veut prendre l’essort,
 Sans ce guide fidèle et sans sa muselière,
 Téméraire il se lance au fond de la rivière.
 La Nymphe cette fois saisit l’occasion,
 Et satisfait enfin sa longue aversion.
 Elle anime ses flots, excite une tempête.
 En vain le Barbet nage, en vain lève la tête,
 Il fallut succomber. O ciel! il ne vit plus!
 Pour le chercher, hélas! que de soins superflus!
 Chacun est attentif si le Barbet abboye.
 L’Écrevice à son tour en avoit fait sa proye.
 
 | 
 |  
             | At quoniam revocare nefas,
nec verter fatum Seraphidæ possunt, invisæ margine lymphæ
 Effigiem posuêre Canis, sub imagine carmen.
 — «Hic piscator hic est cujus 
solertia nuper
 Aurea Seraphicæ renovarat sæcula genti,
 Quem sors eripuit postquam invida, regnat egestas
 Longum heu! regnatura, nisi tu forte, viator,
 Pellis et auriferum supplet tua dextra Catellum.» —
 
 | Tous et sur-tout le Frère 
en pleure amèrement; Et pour l’éterniser par quelque monument,
 Sur ce bord on élève un riche cénotaphe
 Où l’on grave ces vers en forme d’épitaphe.
 — «Tel étoit ce Barbet 
de qui l’habileté
 Suppléa si long-temps à notre pauvreté.
 Hélas! il ne vit plus. Nous sommes sans ressource,
 La Parque en nous l’ôtant, nous a coupé la bourse.
 Qui peut nous consoler dans un si grand malheur?
 Qui peut nous secourir? Ta charité, Lecteur.» —
 
 | 
 |  
             | Ludebat CLAUDIUS CAROLUS HÉMARD DE DANJOUAN,
 Stempanus adolescens, anno 1714
 
 | Traduit 
par l’Auteur. 
 | 
 |  
        | CHAPITRE 
XII.  Étampes 
sous le règne de saint Louis. — Blanche 
de Castille. — Marguerite 
de Provence. — Maison 
des pères Cordeliers. — Chien 
pêcheur. — Premiers 
comtes apanagistes d’Étampes. — NOTE XI: Le Chien Pêcheur. — NOTE XII: Charte de Charles IV 
dit le Bel. 
 | 
 | 
 |     
 
 
                                    
        
      
               
                 | NOTE XII.
 Charte de Charles IV, dit le
Bel,
 portant érection de la baronie d’Etampes en Comté. (1327.)
 (Chap. XII, p.180.)
 
 
 Carolus Dei gratia Francorum,et Navarrae Rex. Ut ordo 
dignitatum congruâ dispositione servetur, Regiae Majestatis circumspectio, 
merita personarum, convenientiamque locorum diligenter attendens, ad decorem 
Reipubliae personas, et loca quibus convenit, insigniis praerogativae potioris 
attollit. Hanc sanè considerationem primitùs frequenter, et 
providè revolventes, ad carissimum, et fidelem Karolum de Ebroicis, 
consanguineum nostrum, ejusque Baroniam de Stampis convenienter direximus 
aciem nostrae mentis, dignum, et congruum arbitrantes, ut inclyta praefati 
consanguinei nostri, qui claris natalibus, ex stirpe nostrâ regiâ 
non ambigitur descendisse, nobilitas [p.238] 
praedictae Baroniae de Stampis amoenitate loci, copia feodorum, rerum, et 
fructuum opulentiâ ab antiquis temporibus praepollenti, perpensioris 
nobilitatis obtineat, per nostrae regiae liberalitatis munificentiam titulum 
superaddi: dictaque Baronia per regiam Majestatem in nomen elegans, et elegantiae 
dignioris transfusa, praefato consanguineo nostro, juxta sui conspicuitatem 
honoris, ejusque successoribus, ad quos ipsam Baroniam devenire continget, 
nobilius adaptetur. Ea propter notum facimus, universis, tam praesentibus, 
quàm futuris, quòd nos Baroniam praedictam, praesenti statuto 
pragmaticè diffinito, in Comitatum duximus erigendam: et dignitate 
comitali, de speciali gratia, perpetuo exornandam: dictumque consanguineum 
nostrum praedicti Comitem Comitatus; cum honore pleniore comitali, de nostrae 
regiae plenitudine potestatis constituimus, et creamus: dilectis, et fidelibus 
nostris Paribus Franciae, Ducibus, Comitibus , Baronibus, caeterisque nobilibus, 
Justiciariis, et subditis regni nostri Franciae, praesertim ipsius subditis 
Comitatus, praesentium tenore mandantes, ut ipsi praedictum Comitem, consanguineum 
nostrum, ejusque in Comitatu hujus modi successores, ex nunc, et in perpetuum, 
ut Comites venerantur: et ad honores, privilegia, libertates, Comitibus solitas 
exhiberi, quibus eumdem consanguineum nostrum, ejusque in Comitatu praedicto 
posteros successores praesentibus insignimus, et etiam communimus, recipiant 
et admittant: ipsosque tractent eum debita reverentia, ut Comites in agendis: 
Nostro in aliis, et alieno in omnibus jure salvo. Quod ut firmum, et stabile 
permaneat in futurum, nostrum praesentibus litteris fecimus apponi sigillum. 
Actum [p.239] Parisius, anno Domini millesimo 
trecentesimo vigesimo septimo, mense septembris. Per Dominum Regem. Tho. Théor.
 
 
 (Extrait du Trésor 
des Chartes, aux Archives du royaume. Au titre Étampes, f° 124, 
n°4.)
 L’original de cette pièce qu’on peut voir 
au Trésor des Chartes, est sur parchemin, orné d’un très 
beau sceau pendant en cire verte, retenu par un lacet de soie verte et rouge. 
Le roi y est représenté sur son trône, soutenu par deux 
lions , portant dans la main droite son sceptre , et à la gauche la 
main de justice. Autour, on lit cette inscription: Carolus Dei gratiâ 
Francorum, et Navarrae Rex.
 
 FIN .
 
 |                                            
                                                                   
                                
            
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  (1) Voy. l’Art de
vérifier les dates, t. II. – Chron. de Morigny. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 (1) Aujourd’hui Arpajon.
 
 (2) Chron. du sire 
de Joinville.
 
 |  
                 | CHAPITRE 
XII.  Étampes sous le
règne de saint Louis. — Blanche de Castille. — Marguerite de Provence. — Maison des pères 
Cordeliers. — Chien pêcheur. — Premiers comtes apanagistes 
d’Étampes. — NOTE XI: Le Chien Pêcheur.— NOTE XII: Charte de Charles IV dit le Bel. 
 | 
 |      
 | 
         
             | BIBLIOGRAPHIE Éditions
 
         Clément-Melchior-Justin-Maxime 
 FOURCHEUX DE MONTROND (dit Maxime   de  MONTROND ou de MONT-ROND), «Chapitre 
douzième» & «Note 
     XI. Le Chien Pêcheur», Essais historiques 
     sur la ville d’Étampes (Seine-et-Oise),  avec des notes et des 
 pièces    justificatives, par Maxime de Mont-Rond  [2 tomes reliés 
 en 1 vol.  in-8°; planches; tome 2 «avec  des notes... et une statistique
   historique  des villes, bourgs et châteaux  de l’arrondissement»], 
   Étampes,  Fortin, 1836-1837, tome 1 (1836),  pp.  169-181   & 
221-235.                           
 Réédition numérique
 illustrée en mode    texte:
 François BESSE, Bernard   MÉTIVIER & Bernard GINESTE [éd.],
        «Maxime de Montrond: Essais historiques
  sur la ville   d’Étampes   (1836-1837)»,  in Corpus
Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-montrond.html, 
  2012.
 
 Réédition 
    numérique de ce chapitre:   François BESSE & Bernard  GINESTE [éd.], 
      «Maxime de Montrond: Étampes 
de 1226 à 1319   (1836)» [édition    numérique 
 illustrée en mode texte],  in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-montrond1836chapitre12.html, 
      2012.
 
 
 Sources 
    alléguées par Montrond Franciscus GONZAGA (Francisco
GONZAGA, religieux franciscain, évêque de Mantoue, 1531-1611),
      De origine seraphicae religionis Franciscanae ejusque progressibus,
      de regularis observanciae institutione, forma administrationis
et legibus libri IV, opus in quatuor
partem divisum, cum figuris aeneis [in-f°;
4 parties en 1 volume; pièces liminaires, 1364 p.; indices], Romae
(Rome), ex typ. Dominici Basae, 1587, p. .  Dont
une
 Réédition [in-4°], Venetiis (Venise), 
ex typographia Dominici Imberti, 1603.
                                                                                                
 1) [Claude-Charles HÉMARD DE DANJOUAN], Le 
 Chien  pêcheur ou le Barbet des Cordeliers d’Estampes, poëme héroï-comique
   en latin et en françois [in-8°, 
15 p.,    vers 1720] [sans 
lieu ni date] [non vidi].2) Révérend Père  Pierre-Nicolas 
 DESMOLETS [continuateur], A.-H. de SALLENGRE [†], Continuation  des Mémoires 
 de littérature et d’histoire [11 vol. in-8°],  Paris, 1726-1731 
 [aliter: (11 vol. in-12), Paris, 1730-1732),R.P. DESMOLETS,        Mémoires 
 de littérature, t. X, pp. ?-? [non vidi].
 3) Michel de CUBIÈRES-PALMÉZEAUX
  [pseudonyme de Jean Antoine LEBRUN-TOSSA (1760-1837), alias Père
Ignace  de CASTEL-VADRA, DORAT-CUBIÈRES, ENÉGISTE-PALMÉZEAUX,
   Monsieur de MARIBAROU, MÉTROPHILE, C. de PALMÉZEAUX, C.-D.
  TAVEL, chevalier de MORTON], Épître à Gresset, au
 sujet de la reprise du ‘Méchant’ par les Comédiens français
  qui a eu lieu... en 1811. Suivie de deux ouvrages de ce poète célèbre
   qui ne sont dans aucune édition de ses œuvres, et d’une épître
   à un jeune provincial intitulée: ‘l’Art de travailler aux
 journaux’,  par l’ex-R. P. Ignace de Castelvadra [Par J.-A. Lebrun-Tossa.]
 [in-8°;  93 p.; les deux poèmes attribués ici à
Jean-Baptiste-Louis  GRESSET, le Chien pêcheur et La Musique,
poème  ne sont en fait pas de cet auteur], Paris, Moronval, 1812.
[non vidi].
 4) Maxime de MONTROND,         «Note XI (Chap. XII, 
p. 176).   Le Chien Pêcheur ou Le Barbet des Cordeliers d’Étampes. 
Poème   héroï-comique en latin et en français» 
[édition   en fait partielle], in ID., Essais historiques sur la ville d’Étampes. Tome 1, 
Étampes,   Fortin (& Paris, Debécourt), 1836, pp. 221-235.
 Dont une mise en ligne par le Corpus Étampois,
       http//www.corpusetampois.com/che-19-montrond1836chapitre12.html#chienpecheur, 2012.
 5) Ernest MENAULT (1830-1903), L’intelligence
  des animaux [in-16, XVI+351 p.; dédié à Paul Boudet, 
  ancien ministre de l’intérieur, avec une brève lettre de celui-ci
  acceptant cette dédicace; nous ne savons pas avec certitude si les
  gravures étaient déjà insérées dans
les   deux premières éditions], Paris, Hachette [«Bibliothèque 
  des merveilles»], 1868 [au moins douze éditions française 
  de 1868 et quatre anglo-saxonnes de 1869 à 1885; petite partie du 
 texte français: pp. 217-219 de l’édition de 1913; gravure de
 Bayard p. 217].
 6) Paul PINSON, Le Chien Pêcheur   ou
le Barbet des Cordeliers d’Estampes, poëme héroï-comique
  en latin et en françois, suivi de trois hymnes sur SS. Can, Cantien
   et Cantianille et d’une hymne grecque inédite sur S. Basile reproduite
   en fac-simile, par Claude-Charles Hémard de Danjouan, précédés
   d’une notice biographique et généalogique sur l’auteur,
   Paris, Léon Willem [72 p.], 1875.
 7a) Bernard GINESTE [éd.], «Claude-Charles 
Hémard de  Danjouan:         Le Chien Pêcheur (1714)», 
in Corpus  Étampois,         http://www.corpusetampois.com/cle-18-hemard-chienpecheur.html, 
   2003.
 7b) Bernard GINESTE [éd.], «Claudius-Carolus Hemarida 
Danjuanus   Stempanus:       Canis Piscator (1714)», in Corpus 
Étampois,          http://www.corpusetampois.com/cls-18-hemarida-canis.html, 
   2003.
 Maurice-François
  DANTINE  (1688-1746), Ursin DURAND (1682-1771) & Charles CLÉMENCET
  (1703-1778),        L’Art de vérifier les dates des faits historiques,
  des chartes,  des chroniques et autres anciens monumens depuis la naissance
  de Notre-Seigneur,  par des religieux bénédictins de la congrégation
  de S. Maur [in-4°; 7 parties en 1 volume], Paris, G. Desprez, 1750.
 François CLÉMENT (1713-1793),
 [éd.],         L’Art de vérifier les dates des faits historiques,
 des chartes,   des chroniques et autres anciens monumens, depuis la naissance
 de N.-S. 3e  édition, par un religieux bénédictin de
 la congrégation   de S. Maur [in-f°; 3 volumes], Paris, A.
 Jombert jeune, 1783-1787.
 De SAINT-ALLAIS [éd.], L’Art de
vérifier    les dates..., depuis la naissance de Notre-Seigneur...
par un Religieux  de  la congrégation de Saint-Maur, réimprimé...
et continué...    par M. de Saint-Allais [in-80; 19 volumes; table],
Paris, 10 rue de  la  Vrillière, 1818-1830.
 De SAINT-ALLAIS [éd.], L’Art de
vérifier    les dates... avant l’ère chrétienne... mis
en ordre par M.   de Saint-Allais [in-f°], Paris, 1820.
 David Baillie WARDEN [éd.], L’Art
 de  vérifier les dates. 4e partie. Chronologie historique de l’Amérique, 
  par M. D. B. Warden [in-8°; 10 volumes & 1 volume de tables; 
       L’Art de vérifier les dates depuis l’année 1770 jusqu’à 
  nos jours formant la continuation ou 3e partie de l’ouvrage publié 
  sous ce nom par les religieux bénédictins de la congrégation
   de Saint-Maur. T. IX-XVIII. Le volume de table est relatif aux vol.
 9  à 12 de cette 3e partie], Paris, A. Dupont & Roret & A.-J.
   Dénain, 1826-1844.
 Tome I, p. 217 (de quelle édition?):
 établit   que l’interdit a été proclamé en janvier
 1200 à   Vienne en Dauphiné pour l’Interdit, et non à
 Dijon.
 
 
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