Le moulin de Vaujouan
Renseignements disponibles
Date
|
Renseignements (parfois légèrement
contradictoires: on lèvera ces incertitudes en revenant
aux sources)
|
Sources
|
(?) 1312
|
? Ce moulin aurait été propriété
des Templiers, puis serait passé après la dissolution
de leur ordre en 1312 aux Hospitaliers.
|
SV&SH 62; MHP (sans référence, affirmation
isolée à vérifier, qui paraît une
conjecture fondée sur de simples vraisemblances, et non
prouvée).
|
(?) 1363
|
? Il aurait été détruit par un incendie
lors d’un épisode de la guerre de Cent Ans.
|
SV&SH 62; MHP (sans référence, affirmation isolée à vérifier)
|
??
|
Michel
Martin relève que les mentions anciennes de ce moulin
font défaut.
|
Cahiers
d’Etampes-Histoire 10 (2010), p. 17.
|
1777
|
“François Lesourd marchand épicier
à Étampes demanda en 1777 l’autorisation de reconstruire
un moulin à foulon sur la Louette à l’endroit où
existait anciennement un moulin à tan. La demande fut acceptée,
et on décida d’y faire un pont au gué de Vaujouan. Les
travaux amenèrent la découverte de vestiges d’anciennes
fondations.”
|
Marquis p. 212 (sans
référence, à moins que ces informations
ne soient tirées comme, la suivante de Marquis, du mystérieux “manuscrit
des moulins”).
|
vers 1777
|
Le moulin est reconstruit sur l’emplacement d’un ancien
moulin à foulon et à tan.
|
FG-ELP 130 (alléguant AD91 1Q 10); Genthon (sans
référence); SV&SH
62: il y aurait eu deux moulins (sans référence),
ce qui semble ne reposer que sur une confusion.
|
1777
|
Un procès-verbal
de la Maîtrise des Eaux et Forêts règle le déversoir
et les vannes du moulin. Il fera encore foi au moins jusqu’en 1838.
|
État
des moulins de 1838, édition Gineste (ici)
|
1779-1784
|
Construction du moulin actuel
|
Genthon (sans référence)
|
1780
|
Comme
pour le moulin de Valnay, il fallut alors jeter un pont sur la
rivière et c’est en 1780 qu’il y eu un arrangement entre
le propriétaire et la Ville d’Étampes pour
sa construction.
|
MHP
(AD91 7S 52)
|
1783
|
La maîtrise des Eaux et Forêts autorise la
construction d’un bâtiment (SV).
|
SV&SH 62 (sans référence); MHP (AD91 7S 52)
|
1783
|
Accord
est aussi donné par le duc d’Orléans. Le constructeur
s’appelle Denis Bertrand. [à corriger en Bénard]
|
MHP (AD91 7S 52)
|
1784
|
Le propriétaire est un certain Denis Bénard.
|
Marquis p. 212 avec renvoi à un “manuscrit des moulins” aux Archives
départementales.
|
1788
|
“L’an mil
sept cent quatrevingt le jeudi onze du mois de septembre a été
inhumé dans le cimetière de céans par moi prêtre
curé soussigné Denis Benard marchand
meunier veuf en premiere noces de Marie Catherine Fournet et marié
en secondes à Michele Duperche, décédé
hier à Vaujoin hameau de cette paroisse, agé d’environ
cinquante cinq ans, ladite inhumation faite en présence de Jacques
Antoine Denis Benard marchand meunier à Valnay, Pierre Denis
Benard son fils, Jean Leonard Fournet compagnon tanneur paroisse Saint-Gilles
son beau frere et autres qui ont signé ou declaré ne
le sçavoir. — [Signé:] Benard l’ainé [paraphe] — Benard le
jeune — Maugars — Le Cerf — Legrand curé.”
|
Registre paroissial
de Saint-Martin (saisie Bernard Gineste 2011)
|
1791
|
Le Registre
des mutations donne un petit croquis du moulin de Vaujouin,
avec une seule roue.
|
AME
G.4.2 (cote à vérifier), dont deux clichés
ci-dessus. |
1797
|
Le 24 janvier, la femme
du meunier se porte témoin de la naissance d’un fils du meunier
du moulin Sablon,
Germain Huet: “la citoyenne
Jullienne Saillart épouse du citoyen Denis Besnard demeurant
à Vaujuin hameau de cette commune.” Elle signe.
|
Registre d’État
civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
|
1801
|
Le moulin
est tenu par Besnard Saillard (c’est-à-dire gendre
de Saillard), propriétaire et exploitant. Avec son unique roue
il peut moudre 29,25 quintaux de farine par jour à destination
des marchands et des négociants.
|
État
des moulins de 1801, édition Gineste (ici)
|
1803-1863
|
Pièces
relatives au moulin de Vaujouan sur la Louette.
|
Archives municipales d’Étampes 3O D21 (inventaire Wingler). |
1810
|
??
|
État
des moulins de 1810, édition Gineste (ici)
|
1816
|
Le moulin
a pour propiétaire et exploitant Lépais et
casse 250 sacs de grains par mois.
|
État
des moulins de 1816, édition Gineste (ici)
|
|
Ce Jean-Baptiste
Lépais est le même qui a fondé antérieurement
le moulin de l’Ouche.
|
Voir notre
page sur le moulin de l’Ouche..
|
Vers 1818
|
Naissance d’un fils, Jules
Félix Lépais (31 ans en 1849)
|
Cf. infra.
|
1822
|
??
|
État
des moulins de 1822, édition Gineste (ici)
|
1824
|
Le
nouveau propriétaire est monsieur (?) Lejars, demeurant
au Chariot d’Or au quartier Saint-Pierre.
|
MHP (AD91 7S 52): il doit s’agir d’une mauvaise
lecture du nom Lépais (B.G.).
|
1824
|
Graffiti
d’un ouvrier dans le grenier: “Baudry, 1824, le 23 mars.” |
B. G. (signalé
par Philippe Arnoult).
|
1825
|
Travaux
sur le déversoir.
|
MHP (AD91 7S 52)
|
1827
|
Le
moulin est figuré au cadastre.
|
AD91
3P 697 G (dont un extrait ci-dessus)
|
1830
|
Le moulin
de Vaujouin produit 150 sacs de farine par mois
pour Paris.
|
État
des moulins de 1830, édition Gineste (ici)
|
1831
|
Le moulin
de Vaujouin appartient à M. Lépais et emploie
deux ouvrierss
|
État
des moulins de 1831, édition Gineste (ici)
|
1834
|
Élargissement
de la rayère et de la roue motrice.
|
MHP (AD91 7S 52)
|
1834
|
Le moulin
de Vaujouin a toujours pour propriétaire
Jean-Baptiste Lépais, mais pour locataire,
c’est-à-dire pour meunier, Trouvé.
Avec son unique tournant et ses deux ouvriers, il produit 400
sacs de farine par mois à destination de Paris.
|
État
des moulins de 1834, édition Gineste (ici)
|
1835
|
Le moulin
n’a toujours qu’une roue.
|
État
des moulins de 1835, édition Gineste (ici)
|
1835
|
Le 28 décembre,
mariage du meunier: “Du lundi vingt
trois décembre mil huit cent trente cinq, trois heures de relevée;
— sont comparus
devant nous Christophe Nicolas Brichard, premier adjoint au maire d’Etampes,
officier public de l’état civil de la dite ville — Le
sieur Alexandre Toussaint Trouvé, meunier, âgé
de trente ans, domicilié de cette ville, au moulin dit de Vaujouin,
né à Villeconin, commune de ce canton, le onze brumaire an
quatorze (deux novembre mil huit cent cinq), fils majeur et en legitime
mariage de feu feu Jean Pierre Trouvé, en son vivant aubergiste,
décédé à Etampes le vingt cinq juillet mil huit
cent vingt huit, et de Marie Catherine Force, son épouse, sa veuve,
âgée de cinquante cinq ans, domiciliée de cette ville,
rue Saint Jacques n°76. — Et la demoiselle
Marie Modeste Blin, âgée de vingt un ans, domicilié
de cette ville chez ses père et mère, née à
Etampes le vingt quatre octobre mil huit cent quatorze, fille majeure en
légitime mariage de Charles Mamès (?) Blin, en son vivant
rentier, décédé à Etampes le vingt neuf octobre
mil huit cent trente cinq, et de Marie Madeleine Poquet, son épouse,
sa veuve, âgée de soixante deux ans, domiciliés de cette
ville, rue du haut Pavé n°5; la dite future veuve en premières
noces de Aristide Albert Diel, en son vivant papetier libraire, décédé
en cette ville le six novembre mil huit cent trente quatre. — Lesquels
nous ont représenté leurs actes de naissance, l’acte de décès
du père du futur, les actes aussi de décès du père
du futur et du premier époux de la future, les actes de publication
du présent mariage faits en cette ville les dimanches six et treize
décembre présent mois, sans opposition. —
Et après avoir visé ces pièces pour être annexées,
nous en avons donné lecture aux patrties comparantes, assistées
des quatre témoins ci après nommés et qualifiés,
ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et les
devoirs respectifs des époux. — Ensuite nous
avons reçu la déclaration du sieur Alexandre Toussaint Trouvé qu’il
prend pour sa légitime épouse la demoiselle Marie Modeste Blin, et celle de la demoiselle Marie Modeste Blin qu’elle prend pour son
légitime époux le sieur Alexandre
Toussaint Trouvé. — En
conséquence nous avons déclaré au nom de la loi que le
sieur Alexandre Toussaint Trouvé et la demoiselle Marie Modeste Blin sont unis par le mariage. — Tout ce que
dessus fait à Etampes en l’hôtel de la mairie, les jour,
mois et an que dessus, en présence et du consentement des mères
des époux, et aussi en présence des sieurs Louis Charpentier,
aubergiste, âgé de quarante cinq ans, oncle maternel de l’époux
à cause de Reine Stéphanie Force son épouse,
domiciliés de cette ville, Eugène
Lomond Trouvé, charcutier, âgé de vingt un ans, frère
de l’époux, domicilié à Versailles, Jean Cazimir Bauté, boulanger, âgé de
vingt huit ans, beau frère de l’époux, à cause de
Rosalie Blin son épouse, domiciliés à Paris rue Saint
Antoine n°92 et François Alexis Fagnou, charpentier, domicilié
de cette ville, qui ont signé avec les époux, les mères
et nous adjoint susnommé, le sieur Charpentier témoin a déclaré
ne le savoir, après lecture faite. — [Signé:]
M. M. Blin — A. T. Trouvé
— M. C. Force — E. E. Trouvé — M. M. Poquet — J. B. Baulot
— Fagnou — Brichard
[paraphe].”
|
Registre d’État
civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
|
1836
|
Le recensement de
1836 trouve à Vaujouin: “Toussaint
Alexandre Trouvé, meunier, 30 ans — Modeste Blin, son épouse, 21 ans — Victor Loitte, garde moulin, 38 ans
— Charles Lamet,
garde moulin, 26 ans — Honorine
Paris, domestique, 16 ans”.
|
Recensement de 1836,
réédition numérique en mode image mise en ligne
par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard Gineste
2011).
|
1836
|
Le 11 octobre, naissance
du premier fils du meunier, Eugène Edmond.
|
Registre d’État
civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
|
1838
|
Le 17 mars, naissance
du deuxième fils du meunier: “Du lundi dix neuf mars mil huit cent trente huit, dix heures du
matin. — Acte de naissance
de Edouard Anatole Trouvé, du sexe masculin, né d’avant
hier à deux heures de relevée, chez ses père et mère,
fils en légitime mariage de Alexandre Toussaint Trouvé,
meunier, âgé de trente deux ans, et de Marie Modeste Blin,
son épouse, âgé de vingt quatre ans, domiciliés
de cette ville, au moulin de Vaujoin. — Les témoins ont été les sieurs Jean Charpentier,
aubergiste, âgé de quarante huit ans, grand oncle maternel
de l’enfant à cause de Reine Epiphanie Fouet, son épouse,
et François Alexis Fagnou Charpentier, âgé de
trente un ans, cousin issu de germain du dit enfant, domiciliés de
cette ville. Sur la représentation de l’enfant
et sur la déclaration du père d’icelui, qui a, ainsi que le
sieur Fagnou, signé avec nous Christophe Nicolas Brichard premier
adjoint spécialement délégué par le maire d’Etampes,
le dit Charpentier a déclaré ne le savoir, après lecture
faite. — [Signé:]
— T. A. Trouvé — Fagnou — Brichard
[paraphe].”
|
Registre d’État
civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
Signature de Trouvé en 1838
|
1838
|
Le 9 mai, décès
du deuxième fils du meunier, Edouard Anatole.
|
|
1838
|
Le moulin
de Vaujouin est toujours propriété
de Jean Baptiste Marie Madeleine Auguste Lépais.
Mu par une seule roue et occupant deux ouvriers, il fait de blé
farine. Son déversoir et ses vannes sont toujours réglés
par le procès-verbal de la Maîtrise des Eaux et Forêts
de 1777.
|
État
des moulins de 1838, édition Gineste (ici)
|
1839
|
Le 22 avril, naissance
du troisième fils du meunier.
|
Registre d’État
civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
|
1841
|
Le recensement de 1841
trouve à Vaujouin: “Denis Michau,
journalier, 77 ans — Rose Gilbert,
sans profession, 89 ans — Parfait Thomas,
journalier, 21 ans — Caroline Louise
Gilbert, sa femme, 17 ans — Celestine
Louise Thomas, fille — Eugène
Trouvé, meunier, 27 ans.”
|
Recensement de 1841,
réédition numérique en mode image mise en ligne
par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard
Gineste 2011).
|
1844
|
Graffiti
dans le grenier représentant deux personnages dont l’un avec
une casquette devant une énorme bouteille, signé: “Pierre,
1844 et Pistolet, 1844”.
|
Cliché
B. G. (graffiti ci dessus signalé par Philippe
Arnoult).
|
1846
|
Le recensement de 1841
trouve à Vaujouin: “Jean Baptiste
Gigout, herboriste, 77 ans — Marie Louise
Podevin, son épouse, 77 ans — Eugène
Trouvé, meunier, 31 ans — Charlotte
Lesage, son épouse, 31 ans — Cécile
Marais, domestique, 16 ans.”.
|
Recensement de 1846,
réédition numérique en mode image mise en ligne
par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard
Gineste 2011).
|
1846
|
Pose
de deux vannes de décharge.
|
MHP (AD91 7S 52)
|
1848
|
Le
moulin est réglé par un arrêté du ministère
des travaux publics.
|
MHP (AD91 7S 52)
|
1849
|
27 avril, décès
de l’ancien meunier Jean-Baptiste Lépais âgé
de 82 ans: “De vendredi vingt sept avril mil huit cent quarante neuf heure
de midy. — Acte de décès de Jean Baptiste Marie Madeleine
Lepais, propriétaire agé de quatre vingt deux ans, natif
de Paris, décédé d’hier à onze heures du
soir en son domicile en cette ville rue de Chauffour [(appel de note:)
époux de Jeanne Desroziers agée de soixante dix sept ans.
— (signé:) J. Lepais — Alais (paraphe) — Baron-Genet.], fils en
legitime mariage de feu Louis Pierre Lepais en son vivant brasseur, et
de Marie Françoise Hamouy son épouse, tous deux décédé
à Paris, [(raturé:) époux de Jeanne Desroziers] —
Les temoins ont été les sieurs Jules Felix Lepais, meunier
agé de trente un ans, fils du décédé, et Jean-Pierre
Alais, propriétaire âgé de soixante deux ans gendre
du décédé à cause de Anne Victoire Lepais
son épouse domiciliés de cette ville, qui ont signé
avec nous Louis Narcisse Claude Baron, membre du conseil remplissant
la fonction de maire de la ville d’Etampes, après lecture faite
du present et le décès constaté par nous sousssigné.
— J. Lepais — Alais (paraphe) — Baron-Genet.”
|
Registre d’État
Civil d’Étampes (saisie de B.G. 2010)
|
1851
|
13 juillet, mise en vente
du moulin: “Étude de Me Fougeu, notaire à Étampes (Seine-et-Oise). — VENTE — Au plus offrant et dernier enchérisseur,
— En l’Étude et par le Ministère de Me FOUGEU, notaire à Étampes, heure de midi précis,
d’un MOULIN dit MOULIN DE VAUJOUAN, Et de diverses pièces de terre
— Le tout situé sur la commune
d’Étampes (Seine-et-Oise). — L’adjudication aura lieu le Dimanche treize juillet mil huit
cent cinquante-un. — On fait savoir à tous
ceux qu’il appartiendra, qu’en exécution d’un jugement rendu par défaut,
le vingt-trois mai mil huit cent cinquante-un, par la première chambre
du Tribunal civil de la Seine, enregistré et signifié, — Aux requête, poursuite et diligence
de madame Marie Jeanne Desroziers, sans profession, veuve de monsieur Jean
Baptiste Marie Madeleine Auguste Lepais, demeurant à Étampes, rue de Chauffour, — Ayant pour avoué Me Laurens-Rabier,
avoué près le Tribunal civil de première instance de
la Seine, demeurant à Paris, rue Coquillière, n° 27; — En présence de: 1° Monsieur Philémon Victor
Lepais, ancien limonadier, demeurant à la Chapelle-Saint-Denis; — 2° Monsieur Jules Félix Lepais, mégissier,
demeurant à Rozoy, arrondissement de Coulommiers (Seine-et-Marne);
— 3° Monsieur Pierre Désiré
Lepais, cultivateur, demeurant à Gueheville (Ablis) (Seine-et-Oise);
— 4° Madame Rose Victoire Lepais,
veuve de monsieur Pierre Jacques Lamy, propriétaire, demeurant à Étampes, rue de Chauffour; — 5° Madame Anne Victoire Lepais; épouse de monsieur
Jean-Pierre Alais, propriétaire, et celui-ci pour assister et autoriser
la dame son épouse, demeurant ensemble à Étampes, rue
Saint-Martin; — 6° Madame Rose Emélie
Lepais, épouse de monsieur Louis François Hervet, ancien grènetier,
avec lequel elle demeure de droit, et de fait avec la demanderesse, sa mère,
à Étampes,
et ledit sieur Hervet, demeurant à Antony, ci-devant et actuellement
sans domicile ni résidence connus, pour la validité; — Il sera, le dimanche treize juillet mil huit cent cinquante-un,
procédé à l’adjudication au plus offrant et dernier
enchérisseur, en l’étude de Me Fougeu, notaire à Étampes, heure de midi précis,
des biens dont la désignation suit: — DÉSIGNATION.
— PREMIER LOT.— Un moulin à eau faisant de blé farine, appelé
le Moulin de Vaujouan, situé commune d’Etampes, sur la rivière
de Louette, ayant tournant, bâtiment, cour et jardin en dépendant.
— DEUXIÈME
LOT. — Composé de dix-sept ares un centiare
de pré entre les deux rivières ; tenant d’une part à
la rivière de Louette, d’autre à monsieur de Saint-Périer,
d’un bout la rivière de Chalouette, d’autre à monsieur Collet.
— TROISIÈME LOT. — Composé de neuf ares dix-sept centiares de pré,
sis audit Vaujouan; tenant d’une part au sieur Bluet, d’autre part les héritiers
Flamant, d’un bout la rivière de Louette, et d’autre bout le chemin
d’Étampes à Saint-Hilaire. — QUATRIÈME LOT.— Composé
de douze ares soixante-seize centiares de pré au même lieu;
tenant des deux côtés l’article 2, d’un bout sur la sente des
Buttes, d’autre bout sur la rivière de Louette.— CINQUIÈME LOT. — Composé
de dix-sept ares soixante-huit centiares de pré au même lieu;
tenant d’une part à monsieur David, d’autre part le moulin, d’un
bout sur la rivière de Louette, d’autre bout sur la sente. — SIXIÈME LOT. — Composé
de huit ares cinquante centiares de pré, proche le gué de Vaujouan;
tenant d’une part l’article ci-dessus, d’autre part et d’un bout comme l’article
ci-dessus, et d’autre bout sur la rivière de Louette. — SEPTIÈME LOT. — Composé
de douze ares soixante centiares de courtil, en face le moulin; tenant d’un
côté la rivière de Louette, d’autre à monsieur
Hardy, d’un bout monsieur Hector Chauvet, et d’autre bout la sente du moulin.— MISES A PRIX. — L’adjudication
aura lieu sur les mises à prix fixées par le jugement du vingt-trois
mai mil huit cent cinquante-un, enregistré. — 1er Lot, trente-deux mille francs, ci. 32 000 fr. — 2e Lot, cent cinquante francs, ci. 150 — 3e Lot, soixante-quinze francs, ci. 75 — 4e Lot, cent francs, ci. 100 — 5e Lot,
cent vingt-cinq francs, ci. 125 — 6e Lot, soixante
francs, ci. 60 —7e Lot, cent francs, ci. 100 — Total 32 610 fr. — Fait et rédigé
par l’avoué poursuivant soussigné, le vingt-un juin mil huit
cent cinquante-un. — Signé, LAURENS-RABIER.
— S’adresser pour les renseignements:
— 1° A Me FOUGEU, notaire à
Étampes; — 2° A Me LAURENS-RABIER,
avoué à Paris, rue Coquillière, n° 27.
|
L’Abeille d’Étampes, vendredi
27 juin 1851 (saisie de Bernard Métivier, 2015)
|
1851
|
Le recensement de 1851,
sauf erreur, ne mentionne curieusement pas l’écart de Vaujouan,
qui paraît donc alors inhabité. (En 1856 Eugène Edmond
Trouvé est meunier au moulin à Tan; curieusement, le moulin à
Tan n’est pas mentionné quant à lui lors du recensement de
1851)
|
Recensement de 1851,
réédition numérique en mode image mise en ligne
par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard
Gineste 2011).
|
1852
|
Le moulin
a pour propriétaire Alexis Aimable Marchon,
qui réside rue Saint-Martin.
|
État
des moulins de 1852, édition Gineste (ici)
|
1858
|
Graffiti
d’un ouvrier dans le grenier: “Dourdoigne Auguste, 1858”. Il s’agit
de Michel Auguste Dourdoigne, journalier alors âgé de
quinze ans environ, né à Chalo-Saint-Mars le 9 avril
1843, fils de Jean-François Dourdoigne, lui-même alors journalier et originaire
de Berd’huis dans l’Orne, âgé de 33 ans, et de Lucie
Reine Pivard. Il a eu une sœur morte le jour
même de sa naissance 19 octobre 1846, Zoé Amélie.
Nous le retrouvons le 7 janvier 1878, “Auguste Michel Dourdoigne, journalier âgé
de trente-quatre ans, demeurant à Chilly-Mazarin”, lorsqu’il vient à Chalo déclarer la mort de
son père “Jean
François Dourdoigne, cultivateur, âgé
de soixante-huit ans, domicilié aux Boutards, hameau de cette
commune”.
|
B. G. (graffiti signalé par Philippe Arnoult, et registre
d’État civil de Chalo-Saint-Mars).
|
1863
|
Procès
verbal de recollement. Modification du repère. Mise en
demeure de renforcer les berges.
|
MHP (AD91 7S 52)
|
1866
|
Le 18 septembre, mariage
d’un fils de l’ancien meunier,Trouvé: “Du mardi dix huit septembre mil huit cent soixante six, dix heures
du matin: — sont comparus
devant nous Faustin Frédéric Barré, adjoint spécialement
délégué par le maire d’Etampes, officier de l’état
civil de la dite ville — Le sieur Emile
Trouvé, sans profession, âgé de vingt sept ans, demeurant
avec ses père et mère, né à Etampes le vingt avril
mil huit cent trente neuf, fils majeur de Toussaint Alexandre Trouvé,
propriétaire, âgé de cinquante neuf ans, et de Marie
Modeste Blin, son épouse, âgée de cinquante un ans, domiciliés
de cette ville, rue Saint Jacques numéro soixante quatorze. —
Et la demoiselle Louise Emélie Jousset, sans profession, âgée
de dix huit ans, domiciliée de fait en cette ville rue de la Boucherie
numéro onze chez son tuteur, et de droit à Dossainville (Loiret)
chez son aïeul maternel, née à Etampes le treize septembre
mil huit cent quarante huit, fille mineure de feu Antoine Jérôme
Jousset, décédé à Etampes le seize mars mil
huit cent cinquante sept, et de feu Elise Césarine Joigneau, son
épouse, aussi décédée à Etampes le seize
aout mil hui cent quarante neuf. — Lesquels nous
ont représenté leurs actes de naissance, les actes de décès
des père et mère de la future, ceux aussi de décès
des aieuls paternels de la future, le consentement donné au présent
mariage donné par l’aïeul maternel de la future par acte reçu
devant maître Meneray notaire à Etampes le trente aout dernier,
enregistré au dit lieui le trois septembre courant et légalisé
par monsieur le président du tribunal d’Etampes le cinq du dit
mois de septembre, un certificat délivré par le même
notaire le trente aout dernier constatant que les futurs ont fait un contrat
de mariage et les actes de publication du présent mariage faits
tant en cette ville qu’en la commune de Dossainville (Loiret) les dimanches
deux et neuf septembre courant sans opposition. —
Et après avoir visé ces pièces pour être annexées,
le consentement au dit mariage, le certificat de contrat délivré
par le notaire et les actes du publication, nous en avons donné
lecture aux parties comparantes, assistées des quatre témoins
ci après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre
six du titre du mariage sur les droits et les devoirs respectifs des époux. —
Ensuite nous avons reçu la déclaration du sieur Emile Trouvé qu’il prend pour sa légitime épouse la demoiselle
Louise Emélie Jousset, et celle de la demoiselle Louise
Emélie Jousset qu’elle prend pour son légitime
époux le sieur Emile Trouvé. — En conséquence
nous avons déclaré au nom de la loi que le sieur Emile Trouvé et la demoiselle Louise Emélie Jousset sont
unis par le mariage. — Tout ce que
dessus fait à Etampes en l’hôtel de la mairie, les portes
ouvertes, les jour, mois et an que dessus, en présence et du consentement
des père et mère de l’époux, et aussi en présence
des sieurs Eugène Edouard Trouvé, propriétaire, âgé
de cinquante deux, oncle de l’époux, domicilié de cette
ville, Edmond Eugène Trouvé, meunier,
agé de trente ans, frère de l’époux domicilié
à Chevreuse (Seine et Oise), François
Jousset, propriétaire, âgé de quarante huit ans, oncle
de l’épouse, domicilié de cette ville et Louis Jules Emile
Desroziers, clerc de notaire, agé de vingt quatre ans, cousin de
l’épouse, domicilié à Coulommiers (Seine et Marne),
qui ont signé avec les époux, les père et mère
de l’époux et nous adjoint susnommé, après lecture
faite. — [Signé:] L. E. Jousset — Emile Trouvé
— Trouvé
— Blin — Eug. Trouvé — E. Trouvé — Jousset — E.
Desroziers — Fred. Barré adj..”
|
Registre d’État
civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
|
1881
|
Le
meunier est Marchon-Dupuis. C’est alors seulement
un moulin à eau qui a deux paires de meules et produit six
sacs de farine par jour. A la même date Jules Marchon tient
le moulin de Valnay et le Petit Moulin, Paul Marchon tient les moulins
Baildar et Braban, et Valentin Marchon tient celui de Gérofosse. |
Marquis
96
|
1882
|
Graffiti
d’un ouvrier dans le grenier: “Lemoine Joseph, 1882.”
|
Visite
du 24 février 2011, avec Philippe Arnoult.
|
1883
|
Dessin du moulin de Vaujouan sur un plan de la ligne
ferroviaire d’Étampes à Auneau alors en construction
(aujourd’hui transformé en piste cyclable)
|
(cliché Jean-Michel Rousseau, cote à
préciser)
|
1884
|
Le 31 octobre, décès
de l’ancien meunier: “L’an mil huit cent quatre
vingt quatre, le trente un octobre, à onze heures du matin, par
devant nous Louis Martial Hautefeuille, maire de la ville d’Etampes, officier
de l’état civil de la dite ville, arrondissement d’Etampes, département
de Seine et Oise, sont comparues Eugène Edmond Trouvé, propriétaire,
âgé de quarante huit ans, demeurant à Paris boulevard
Beaumarchais N°83 (troisième arrondissement) et Emile Trouvé,
aussi propriétaire, âgé de quarante cinq ans, demeurant
à Etampes, tous deux fils du décédé ci après
nommé et qualifié. Lesquels nous ont déclaré
que Alexandre Toussaint Trouvé, propriétaire,
âgé de soixante dix neuf ans, né en la commune de
Villeconin, Seine et Oise, et domicilié à Etampes rue de
la Porte Dorée N°1er bis, fils de Jean Pierre Trouvé,
et de Marie Catherine Force, son épouse, veuf de Marie Modeste Blin,
tous trois décédés en cette ville, est décédé
en son domicile ce jour à huit heures et demie du matin. Et parès
nous être assuré du décès, nous avons dressé
le présent acte que les comparants ont signé avec nous maire
susnommé après lecture faite. — [Signé:] E. Trouvé — Emile Trouvé — Hautefeuille [paraphe].”
|
Registre d’État
civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
|
1891
|
Le meunier aurait tué
une oie sauvage: “Étampes.
— Deux beaux coups
de fusil la semaine dernière, l’un à Vaujouan, où M.
Marchon a tué dans sa propriété une superbe oie sauvage;
l’autre, dans la propriété d’à côté, où
un magnifique chevreuil a été abattu par M. P.... Nos félicitations
aux deux tireurs. Ce sera aussi une occasion pour nous de féliciter
M. P... de la générosité dont il a fait preuve, aux
fêtes de Noël, envers les pauvres du quartier Saint-Martin, auxquels
il a fait distribuer, nous dit-on, 60 kilos de viande.”
|
L’Abeille d’Étampes
80/3 (17 janvier 1891), p. 2 (saisie de B.G. 2015). M. P... est sans doute
le comte de Saint-Périer, propriétaire du château voisin
de Valnay.
|
1891
|
Rectification: ce n’était
qu’un canard: “Étampes.
— M. Marchon,
du moulin de Vaujouan, auquel nous adressions dans notre dernier numéro
des compliments pour un superbe coup de fusil, nous écrit qu’il ne
mérite pas nos éloges, et que l’oie sauvage dont nous avons
parlé n’est qu’un vulgaire canard. Tant pis pour M. Marchon.”
|
L’Abeille d’Étampes
80/4 (24 janvier 1891), p. 2. Canard est en italique pour signaler
un jeu de mots, car en ce temps-là on appelait canard une rumeur
non fondée (B.G. 2015).
|
1892
|
Plan du moulin de Vaujouan
|
SV&SH 62 (sans cote, signé en octobre
1892)
|
1893
|
Le
jour de l’inauguration de la ligne d’Auneau, lundi 5 juin 1893,
Auguste Allien aperçoit le meunier depuis le train: “Plus loin, le meunier du moulin de Vaujouan, M. Marchon,
et son personnel sont près de la voie, et nous filons à
toute vapeur dans le vallon.”
|
L’Abeille
d’Étampes 82/23 (10 juin 1893), p. 3, dont une saisie
par le Corpus Étampois (cliquez
ici).
|
1894
|
Graffiti
d’un ouvrier dans le grenier: “L’amour est un feu qui dévore
/ Mais l’envie de tuer est pire encore. / [Signé:] Georgelet
/ 1894”.
|
B. G. (graffiti signalé par Philippe Arnoult).
|
1898
|
Le moulin
a pour meunier par G. Marchon (à la même
date les moulins Sablon et Badran sont tenus par P. Marchon et le
moulin de Gérofosse par V. Marchon) |
État
des moulins de 1898, édition Gineste (ici)
|
1901
|
Photographie du moulin par Louis-Didier des Gachons.
|
Carte postale de Louis-Didier des Gachons, première
série, n°535, scannée par Jean-Michel Rousseau.
|
1902
|
Gravure
de René Ravault père pour l’ouvrage de son ami
Maxime Legrand représentant le “joli
moulin de Vaujouan”.
|
Maxime
Legrand, Étampes pittoresque. L’arrondissement,
tome 1, p. 23
|
1903
|
Autre cliché
de Louis des Gachons, où l’on voit le moulin depuis le passage
à niveau de la voie ferrée d’Étampes à
Auneau, aujourd’hui la Piste cyclable.
|
Carte postale
de Louis-Didier des Gachons, deuxième
série, n°89, scannée par Jean-Michel
Rousseau.
|
1903
|
Le 10 avril,
décès de Gustave Marchon déclaré par
son fils Henri: “L’an mil neuf cent cent trois, le dix avril, à
une heure du soir, par devant nous Charles-Auguste Dujoncquoy, officier
d’académie, second adjoint, officier d’état civil spécialementdélégué
par monsieur lemaire de la ville d’Étampes, département
de Seine-et-Oise, sont comparus Henri Marchon, meunier, âgé
de trente-quatre ans, demeurant à Vaujouan, commune d’Étampes,
fils du décédé ci-aprèsnommé et
qualifié et Désiré Aimé denis Guyon, instituteur,
âgé de quarante-trois ans, demeurant à Morigny-Champigny
(Seine-et-Oise), gendre du dit décédé, lesquels
nous ont déclaré que Gustave Marchon, rentier,
âgé de soixante-huit ans, domicilié à Vaujouan,
né à Étampes, fils de Alexis Aimable Marchon, décédé
à Étampes et de Louise Augustine Paris, sa veuve, rentière,
âgée de quatre-vint-dix-sept ans, demeurant en cette
ville, carrefour du Moulin Sablon, époux de Clémentine
Céline Dupuis, sans profession, âgée de soixante-cinq
ans, domiciliée au dit Vaujouan, est décédée
en son domicile, ce jour, à deux heures du matin. Et, après
nous être assuré du décès, nous avons dressé
le présent acte que les comparants ont signé avec nous,
adjoint sus-nommé, après lecture faite. — [Signé:]
Marchon — Guyon [paraphe] — C. Auguste Dujoncquoy.”
|
Registre
d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste,
2011)
|
1905
|
“A louer de suite, pour cause de santé. Le
moulin de Vaujouan, monté à cylindres. Force hydraulique:
6 chevaux environ. Moteur à essence: 8 chevaux. S’adresser
à M. Henri Marchon, à Vaujouan ou à
Me Laurens, notaire à Angerville.”
|
Abeille d’Étampes 94/34 (2 septembre 1905), p.
4 (déjà cité par SV&SH 62)
|
1906
|
Le recensement de 1836
trouve à Vaujouan trois familles: “Alfred
Caillet, journalier, né à Etampes en 1866, dans une cabane”, puis “Abraham Petit, employé de la compagnie Paris-Orléans,
né à Saint-Cyr-la-Rivière en 1875 — Marie Désirée
Legret, garde barrière, son épouse, née à Saint-Calais
en 1881 — Camille Isabelle
Petit, sans profession, leur fille, née à Etampes en 1901 — Alphonse Léon
Petit, leur fils, né à Etampes en 1903 — Louise Henriette Petit, leur fille, née
à Étampes en 1903”; et enfin “Clémentine Dupuis veuve Marchon, sans profession, chef
[de famille] , née à Angerville en 1838 — Henri Marchon,
meunier, son fils, patron, né à Etampes en 1868 — Désiré Vauxion, employé
de Marchon, née à Saint-Cyr (Loir et Cher) en 1879 — Marie Louise
Rodde, domestique, née à Meung-sur-Loire en 1887.
|
Recensement de 1851,
réédition numérique en mode image mise en ligne
par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard
Gineste 2011).
|
1908 env.
|
Cliché
du moulin vue de l’autre côté de la voie ferrée,
derrière le train d’Étampes à Auneau lancé
à toute vapeur.
|
Carte postale
Royer n°89, scannée par Jean-Michel Rousseau.
|
1914 |
Vente. —
“Étude de Me Beaumont, notaire, à Chalo-Saint-Mard
(Seine-et-Oise). A vendre par adjudication à Étampes,
en l’une des salles de l’Hôtel de Ville, le jeudi 19 février
1914, à deux heures du soir, par le ministère dudit
Me Beaumont, en présence de Me Paradis notaire à Angerville.
Le moulin de Vaujouan, situé à Étampes (S. &
O.), contenant avec ses dépendances 65 ares environ, ainsi
que le matériel servant à son exploitation, et 3 hect.
06 ares 46 cent. de prés en 3 pièces. Jouissance le
20 mars 1914. Mise à prix: 10.000 francs. Facilités de
paiement. Faculté de traiter avant l’adjudication. S’adresser:
pour visiter, sur les lieux. Pour tous renseignements, aux notaires. Et
pour traiter à MM. Hemmendinger frères, 52, rue Laffite,
Paris. Tél.: 127-69.”
|
Abeille d’Étampes du 7 février 1914,
p. 4 (dont un scan ci-dessus;
déjà cité par SV&SH
62; saisie B.G.)
|
1914
|
C’est vraisemblablement
à cette date que le moulin fut acheté par Louis-Barthélémy
Durand.
|
B G. |
1914
|
Vers
1914, M. Louis-Barthélémy Durand
avait racheté le château de Valnay et le moulin de Vaujouan.
Ce curieux personnage, orphelin de père et de mère,
qui n’avait qu’un frère, avait commencé une carrière
d’officier de marine. Plus tard, il s’était lancé dans
l’électricité. D’après ses confidences à
M. Arnoult, il avait d’abord eu le projet de participer à l’électrification
de Paris, mais en définitive avait œuvré à celle
de la Bretagne. Une partie de sa fortune aurait consisté en barrages
hydrauliques dans le Massif Central et ailleurs. Dans la suite, il aurait
encore changé de domaine d’activité et aurait constitué
une société de construction dont le siège était
à Paris au n°37 de la rue de Rome, cette entreprise ayant
notamment contribué à la construction du zoo de Vincennes.
|
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1914-1918
|
Le
moulin est toujours en activité pendant la grande guerre.
|
MHP
|
Entre les
deux guerres
|
Le moulin
cesse son activité (ou du moins de moudre de la farine de
blé).
|
MHP
|
1920
|
Barthélémy Durand obtient l’autorisation
de remplacer la roue par une turbine
|
SV&SH 62 (sans référence); MHP
|
1921
|
Le Dénombrement
de la population de 1921 trouve à Vaujouan ce seul ménage:
Émilien Gaucher, employé
de la Compagnie ferroviaire du Paris-Orléans, né à
Chevilly en 1892; sa femme Yvonne, née à Blercourt en
1901 et leur fils Camille, né à
Étampes en 1920.
|
Archives municipales,
Dénombrement de 1921, Valnay.
|
1921
|
Une porcherie
est établie près du moulin.
|
FG-ELP
130 (sans référence)
|
1920-1950
|
Louis-Barthélémy
Durand avait également acheté des terres aux environs
et transformé le moulin en ferme. Pour ce faire il fit construire
trois hangars qui existent toujours, face au moulin et à ses
dépendances. Cependant, bien qu’il ait progressivement acheté des terres aux alentours,
cette exploitation resta toujours de son vivant, avant tout, une importante
porcherie.
|
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1920-1950
|
Durand
démantela la roue du moulin et la remplaça par une
turbine qui lui paraissait d’un bien meilleur rendement énergétique.
L’énergie ainsi produite avait trois usages: tout d’abord
elle servait à broyer la mouture pour les cochons, constituée
d’une grossière farine d’orge; elle alimentait aussi une
pompe qui montait de l’eau de la rivière à l’étage,
où elle était stockée dans un grand bassin
de 10 m3, pour les usages domestiques; enfin elle produisait de l’électricité
notamment pour l’éclairage, tant de la ferme que du château
de Valnay. Une ligne électrique rudimentaire, reliant la
ferme au château, alimentait des batteries tampons de 70 volts
seulement, qui ne produisaient pas une lumière bien vive.
|
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1920-1950
|
Une autre
turbine fut ultérieurement installée, à une
date indéterminée, sur un bras de la Chalouette à
droite du château, dans un petit bâtiment qui existe
toujours, et complétait l’alimentation électrique
du château: c’est le chauffeur de tracteur de la ferme qui s’en
occupait, vers 1950.
|
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1950
|
En 1950
M. Camille Arnoult, qui tenait alors la ferme du château de
Farcheville, dite de la Pierre, acheta en viager à Durand,
pour son fils Lucien, la ferme de Valnay, comme tout le monde
l’appelait dès lors dans le voisinage. L’appellation de moulin
de Vaujouan n’avait alors plus cours qu’à Étampes
même chez certaines personnes, et surtout dans la littérature
érudite et touristique. Elle était tellement sortie
de l’usage que Lucien Arnoult n’en a lui-même été
informé qu’assez tard.
|
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1950
|
Lucien
Arnoult, alors âgé de 26 ans, exerça dès
lors les fonctions chef de culture, c’est-à-dire de régisseur.
Le personnel de la ferme comprenait à cette date un maçon,
un menuisier, un chauffeur (c’est-à-dire un chauffeur de tracteur),
deux charretiers, deux porchers, un vacher et une bonne, qui presque
tous habitaient les environs immédiats de la ferme. Celle-ci
ne comprenait que 164 hectares de terres et restait essentiellement
une porcherie, surnommé familièrement, notamment par
Mme Durand, “Cochon Palace”. On y élevait 400 à 500 porcs
répartis en différents bâtiments, dit cabanes
à cochons, aux alentours immédiats de la ferme. Ces
bâtiments sont aujourd’hui détruits, mais on voit encore
dans certains chemins affleurer les rails sur lesquels ont faisait glisser
des wagonnets dans leur direction. |
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1950-1956
|
De 1950
à la mort de Durand en 1956, Lucien Arnoult exploita
loyalement la ferme selon les vues et les ordres de Durand, avec
qui il fut toujours en excellents termes. Chaque
année il allait rendre ses comptes à Paris, au siège
de la société de construction de Durand, 37 rue de
Rome. — Cependant, en
exploitant ce moulin-ferme, il en constata aussi les dysfonctionnements
et les défauts de conceptions. Les cultures n’étaient
pas tenues avec le soin qu’elles méritaient. Dès le départ il constata que son prédécesseur
avait les bras blancs, indice qu’ils ne visitait guère les
champs; le personnel ne s’activait pas autant qu’il eût fait
avec un employeur qui soit réellement de la partie. Au reste,
à cette date, Durand était assez pris par ses fonctions
de maire et de président du Conseil général
du département de Seine-et-Oise. C’est surtout le chauffeur qui
en réalité jusqu’alors faisait tourner la ferme. Après
l’arrivée d’Arnoult, ce personnel se réduisit peu à
peu, et on fit l’acquisition d’un deuxième tracteur. —
La turbine surtout ne donnait pas satisfaction.
Outre qu’elle ne produisait qu’un courant de 70 volts, elle était
entravée régulièrement, chose que n’avait pas prévue
Durand, par les feuilles que charriait la rivière à l’automne,
au sortir des bois, feuilleses qui n’auraient gêné l’ancienne
roue du moulin. Aucune grille ne les arrêtait, ni aucun des différents
expédient qu’Arnoult essaya pour les retenir, tels qu’un système
de tôles incurvées. — L’orge, monté
dans des sacs au grenier par une poulie, tombait, par un tube, au moulin
sous l’effet de la simple gravité; mais progressivement la turbine,
trop peu puissante, patinait et le broyage s’éternisait du
8 h du matin jusqu’à 4 ou 6 heures du soir, pour ne produire qu’une
farine très grossière. — Arnoult recevait
parfois des coups de fil du châtelain de Valnay lui annonçant
que l’éclairage faiblissait: il lui fallait alors, avant ou après
sa journée de travail, au petit matin ou le soir, par un temps parfois
glacial, descendre torse nu au niveau de la turbine, et en dégager
à grand peine les palettes engorgées de feuilles. — Jusqu’en 1954, la ferme n’était alimentée ni en eau
courante ni en électricité. Pour faire fonctionner un fer à
repasser, il fallait ouvrir à fond la vanne, en actionnant un manomètre
disposé sur une table en marbre, jusqu’à ce que la turbine
produise du 110 volts, et ne pas oublier ensuite de lui rendre son régime
normal de peur qu’elle ne s’emballe dangereusement. — De même, une douche ne pouvait pas durer trop longtemps,
car la pression du bassin rempli par la turbine tombait bien vite en-dessous
des 1 kg nécessaires pour le chauffe-eau à gaz ne s’éteigne
pas automatiquement.
|
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1956
|
Décès de Barthélémy Durand
toujours propriétaire (SV); à cette date le moulin
cesse son activité (FG)
|
SV&SH 62 (sans référence); FG-ELP 130.
|
1956-1970
|
Après
le décès de Durand survenu en juillet 1956, le fermier
entra en possessions de la ferme et de son moulin. Très vite,
Lucien Arnoult liquida la porcherie et recentra
l’exploitation sur les cultures elles-mêmes. — La ferme fut presque aussitôt reliée au secteur,
mais l’eau courante n’y arriva qu’en 1970, de sorte que la turbine
continua jusqu’à cette date à remplir le bassin d’eau du
grenier. Elle cessa ensuite d’être utilisée.
|
B.G. (entretien
avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
|
1957-1959
|
La petite
turbine du château quant à elle resta en activité
quelques années de plus et continua d’alimenter en électricité
une partie du château, tant que vécut la veuve de Louis
Barthélémy Durand.
|
B.G. (témoignage
de Bernard Paillaisson receuilli le 25 février 2011)
|
1996
|
En
1996, Philippe Arnoult et son épouse Caroline
aménagèrent un gîte rural dans le moulin, et, à
cet effet, l’emplacement de la turbine fut recouvert d’un plancher sous
lequel elle gît désormais, inaccessible et inutile.
|
B.G.
(entretien avec Philippe Arnoult du 24 février 2011)
|
??
|
Peu après,
le syndicat des eaux de la Juine demanda et obtint la destruction
du déversoir du moulin qui ralentissait le cours de la Louette,
ce qui gênait en amont les cressiculteurs.
|
B.G. (entretien
avec Philippe Arnoult du 24 février 2011)
|
1998
|
Description par Muriel Genthon pour le Service régional
de l’Inventaire d’Île-de-France:
C’est un moulin ferme, constitué d’une cour, jardin, logement,
atelier, grange et étable à chevaux, construit dans
le dernier quart du XVIIIe siècle (entre 1779 et 1784) puis
dans le deuxième quart du XXe siècle. Le moulin est
un bâtiment à étage carré avec deux
étages de comble et un étage en surcroît, en grès,
calcaire, moellon sans chaîne en pierre de taille, enduit et
brique; le toit est à longs pans et pignon couvert, en tuile
plate et ardoise; l’escalier est dans-œuvre, tournant à retours
sans jour. Ce fut successivement un moulin à foulon, à tan,
à farine, puis une ferme. C’est en 1998 une propriété
privée qui n’est pas spécialement protégée
par les Monuments Historiques
|
Notice de l’Inventaire (disponible par exemple
sur cette page du site patrimoine de France, à cette adresse (cliquez ici), en ligne en 2010.
|
2010
|
Une page est consacrée à ce moulin par l’ouvrage
La Juine et ses moulins.
|
SV&SH 62
|
2010
|
Visite
organisée par l’ASME-91 (Association de Sauvegarde des
Moulins en Essonne) dans le cadre des journées du Patrimoine,
le samedi 18 septembre.
|
Ville
d’Étampes, Laissez-vous conter Étampes,
2010, dont une édition numérique (cliquez ici), en ligne en 2010.
|
2011
|
Aujourd’hui
le moulin appartient à Philippe Arnoult. Privé
de sa roue, de sa turbine et de son déversoir, il garde cependant
un indéniable cachet bucolique qui explique le succès
du gîte rural qu’il
abrite aujourd’hui. L’étage et le grenier quant à eux n’ont
pas été réaménagés. On y trouve
encore une chaîne à godet et une trape par où passaient
les sacs de grains, et, surtout, de précieux graffitis, rares
témoignages de la vie des ouvriers et journaliers qu’employèrent
tout au long du XIXe siècle les meuniers successifs du moulin
de Vaujouan. M. Arnoult semble aujourd’hui regretter la disparition de la turbine, qui a été
décidée à une époque où l’énergie
était bien moins coûteuse qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Mais on ne peut songer sérieusement désormais à
en rétablir une, tant pour des raisons techniques que surtout
administratives.
|
B. G. Visite
du 24 février 2011, guidée par Philippe Arnoult.
|
Chacun
est appelé à contribuer à cette enquête, les petits ruisseaux faisant
les grandes rivières.
B.G., 6 décembre 2010.
2e édition, 25 février 2011.
Avec deux correction du 7 juillet 2011.
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
|