CORPUS DES ÉTABLISSEMENTS ÉTAMPOIS
 
Corpus Étampois
Le moulin de Vaujouan
compilation
   
 Le moulin de Vaujouan en 1901 (cliché Louis-Didier des Gacons, carte n°353)
Cliché de Louis-Didier des Gachons (1901)

     On se propose dans cette page de réunir tout ce qu’on aura pu savoir du moulin de Vaujouan à travers les siècles, à savoir tous les renseignements, les documents et les références bibliographiques ou archivistiques qu’on voudra bien nous adresser. On mentionnera le nom de tous les contributeurs qui n’auront pas demandé à rester anonymes. Nos remerciements à Marie-Hélène Percy pour nous avoir communiqué le résultat de ses premières recherches, et à MM. Arnoult père et fils pour le passionnant entretien qu’ils nous ont accordé le 24 février 2011.

Le moulin de Vaujouan en 1901 (cliché Louis-Didier des Gacons, carte n°353)
Cliché de Louis-Didier des Gachons (1901)


REQUÊTES DU CORPUS
 
     Nous serions très reconnaissants à toute personne qui pourrait nous communiquer:
     — Cote d’archive et photo plus nette du plan de 1883 ici reproduit.
     — Cote d’archive et photo du plan de 1892 (La Juine et ses moulins, p. 62)
     — Cliché et/ou transcription et/ou résumés des pièces relatives au moulin de Vaujouan conservées aux Archives municipales d’Étampes sous la cote 3O D21.
     — Tout autre renseignement, document, ou souvenir personnel sur le moulin de Vaujouan.
     — Toute donnée sur les meuniers successifs de Vaujouan, et sur les ouvriers qui y ont laissé des graffitis.
     — Toutes références bibliographiques ou archivistiques sur le moulin de Vaujouan.


Les moulins de Vaujouan, de Valnay et de Vauroux
Situation des trois moulins d’Étampes qui sont en aval de la ville (plan de Léon Marquis, 1881)

Croquis schématique du moulin de Vaujouan vers 1791 (registre desmutations, Archives municipales)
Le moulin de Vaujouin vers 1791 (Registre des mutations, archives muncipales, cliché B. G.)

Les moulins de Vaujouan et de Chauffour vers 1791 (registre desmutations, Archives municipales)
Les moulins de Vaujouan et de Chauffour vers 1791 (Registre des mutations, archives muncipales, cliché B. G.)

Croquis schématique du moulin de Vaujouan vers 1791 (registre desmutations, Archives municipales)
Croquis schématique du moulin de Vaujouin vers 1791 (Registre des mutations, archives muncipales, cliché B. G.)


Le moulin de Vaujouan gravé par René Ravault (1902)
Gravure de René Ravault (1902)

Cadastre de 1827
Cadastre de 1827

Le moulin de Vaujouan en 1887
Plan de la ligne d’Étampes à Auneau (1887, cliché Jean-Michel Rousseau, AD91, cote à préciser)

Le moulin vers 1902 (cliché Louis-Didier des Gachons)
Le moulin vue de la voie ferrée, vers 1902 (extrait d’un cliché Louis-Didier des Gachons)

Le moulin vers 1903 (cliché Louis-Didier des Gachons)
Le moulin vers 1903 (carte postale Louis des Gachons n°89)

Le moulin vers 1908 (cliché Louis-Royer)
Le moulin vers 1908 (extrait de la carte postale Royer n°89)
La voie ferrée correspond à l’actuelle piste cyclable.

Le moulin de Vaujouan en 1901 (cliché Louis-Didier des Gacons, carte n°353)
Cliché de Louis-Didier des Gachons (1901)

Vente du moulin en 1914
Vente de février 1914 (Abeille d'Étampes du 7 février)


Le moulin en 2011 (cliché Bernard Gineste)
Le moulin en 2011 (clichés de Bernard Gineste)

Le moulin en 2011 (cliché Bernard Gineste)

Le moulin en 2011 (cliché Bernard Gineste)
La cour de la ferme vue depuis la vanne du moulin

Le moulin en 2011 (cliché Bernard Gineste)
Chaîne à godets toujours en place à l’étage

Le moulin en 2011 (cliché Bernard Gineste)
Trape qui servait à monter les sacs

Graffiti de 1844 (cliché Bernard Gineste)
Caricature de deux ouvriers en 1844, Pierre et Pistolet

Graffiti de 1838 (cliché Bernard Gineste, 2011)
Signature d’un journalier, Auguste Dourdoigne, alors âgé de 15 ans (1858)


Graffiti de 1844 (cliché Bernard Gineste)
Signature d’un certain Alcide Menault, et poème gravé par un certain Georgler en 1894:
L’amour est un feu qui dévore, mais l’envie de tuer est pire encore.”

Seuls vestiges de la porcherie: quelques rails (2011)
Seuls vestiges de la porcherie alimentée par le moulin: quelques rails (2011)

Le moulin de Vaujouan
Renseignements disponibles



Date
Renseignements (parfois légèrement contradictoires: on lèvera ces incertitudes en revenant aux sources)
Sources
(?) 1312
? Ce moulin aurait été propriété des Templiers, puis serait passé après la dissolution de leur ordre en 1312 aux Hospitaliers.
SV&SH 62; MHP (sans référence, affirmation isolée à vérifier, qui paraît une conjecture fondée sur de simples vraisemblances, et non prouvée).
(?) 1363
? Il aurait été détruit par un incendie lors d’un épisode de la guerre de Cent Ans. SV&SH 62; MHP (sans référence, affirmation isolée à vérifier)
??
Michel Martin relève que les mentions anciennes de ce moulin font défaut.
Cahiers d’Etampes-Histoire 10 (2010), p. 17.
1777
François Lesourd marchand épicier à Étampes demanda en 1777 l’autorisation de reconstruire un moulin à foulon sur la Louette à l’endroit où existait anciennement un moulin à tan. La demande fut acceptée, et on décida d’y faire un pont au gué de Vaujouan. Les travaux amenèrent la découverte de vestiges d’anciennes fondations.”
Marquis p. 212 (sans référence, à moins que ces informations ne soient tirées comme, la suivante de Marquis, du mystérieux “manuscrit des moulins).
vers 1777
Le moulin est reconstruit sur l’emplacement d’un ancien moulin à foulon et à tan.
FG-ELP 130 (alléguant AD91 1Q 10); Genthon (sans référence); SV&SH 62: il y aurait eu deux moulins (sans référence), ce qui semble ne reposer que sur une confusion.
1777
Un procès-verbal de la Maîtrise des Eaux et Forêts règle le déversoir et les vannes du moulin. Il fera encore foi au moins jusqu’en 1838.
État des moulins de 1838, édition Gineste (ici)
1779-1784
Construction du moulin actuel
Genthon (sans référence)
1780
Comme pour le moulin de Valnay, il fallut alors jeter un pont sur la rivière et c’est en 1780 qu’il y eu un arrangement entre le propriétaire  et la Ville d’Étampes pour sa construction.
MHP (AD91 7S 52)
1783
La maîtrise des Eaux et Forêts autorise la construction d’un bâtiment (SV).
SV&SH 62 (sans référence); MHP (AD91 7S 52)
1783
Accord est aussi donné par le duc d’Orléans. Le constructeur s’appelle Denis Bertrand. [à corriger en Bénard]
MHP (AD91 7S 52)
1784
Le propriétaire est un certain Denis Bénard.
Marquis p. 212 avec renvoi à un “manuscrit des moulins” aux Archives départementales.
1788
“L’an mil sept cent quatrevingt le jeudi onze du mois de septembre a été inhumé dans le cimetière de céans par moi prêtre curé soussigné Denis Benard marchand meunier veuf en premiere noces de Marie Catherine Fournet et marié en secondes à Michele Duperche, décédé hier à Vaujoin hameau de cette paroisse, agé d’environ cinquante cinq ans, ladite inhumation faite en présence de Jacques Antoine Denis Benard marchand meunier à Valnay, Pierre Denis Benard son fils, Jean Leonard Fournet compagnon tanneur paroisse Saint-Gilles son beau frere et autres qui ont signé ou declaré ne le sçavoir. [Signé:] Benard l’ainé [paraphe] — Benard le jeune — Maugars — Le Cerf — Legrand curé.”
Registre paroissial de Saint-Martin (saisie Bernard Gineste 2011)

1791
Le Registre des mutations donne un petit croquis du moulin de Vaujouin, avec une seule roue.
AME G.4.2 (cote à vérifier), dont deux clichés ci-dessus.
1797
Le 24 janvier, la femme du meunier se porte témoin de la naissance d’un fils du meunier du moulin Sablon, Germain Huet: la citoyenne Jullienne Saillart épouse du citoyen Denis Besnard demeurant à Vaujuin hameau de cette commune.” Elle signe.
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
1801
Le moulin est tenu par Besnard Saillard (c’est-à-dire gendre de Saillard), propriétaire et exploitant. Avec son unique roue il peut moudre 29,25 quintaux de farine par jour à destination des marchands et des négociants.
État des moulins de 1801, édition Gineste (ici)
1803-1863
Pièces relatives au moulin de Vaujouan sur la Louette.
Archives municipales d’Étampes 3O D21 (inventaire Wingler).
1810
??
État des moulins de 1810, édition Gineste (ici)
1816
Le moulin a pour propiétaire et exploitant Lépais et casse 250 sacs de grains par mois.
État des moulins de 1816, édition Gineste (ici)

Ce Jean-Baptiste Lépais est le même qui a fondé antérieurement le moulin de l’Ouche.
Voir notre page sur le moulin de l’Ouche..
Vers 1818
Naissance d’un fils, Jules Félix Lépais (31 ans en 1849)
Cf. infra.
1822
??
État des moulins de 1822, édition Gineste (ici)
1824
Le nouveau propriétaire est monsieur (?) Lejars, demeurant au Chariot d’Or au quartier Saint-Pierre.
MHP (AD91 7S 52): il doit s’agir d’une mauvaise lecture du nom Lépais (B.G.).
1824
Graffiti d’un ouvrier dans le grenier: “Baudry, 1824, le 23 mars.” B. G. (signalé par Philippe Arnoult).
1825
Travaux sur le déversoir.
MHP (AD91 7S 52)
1827
Le moulin est figuré au cadastre.
AD91 3P 697 G (dont un extrait ci-dessus)
1830
Le moulin de Vaujouin produit 150 sacs de farine par mois pour Paris.
État des moulins de 1830, édition Gineste (ici)
1831
Le moulin de Vaujouin appartient à M. Lépais et emploie deux ouvrierss
État des moulins de 1831, édition Gineste (ici)
1834
Élargissement de la rayère et de la roue motrice.
MHP (AD91 7S 52)
1834
Le moulin de Vaujouin a toujours pour propriétaire Jean-Baptiste Lépais, mais pour locataire, c’est-à-dire pour meunier, Trouvé. Avec son unique tournant et ses deux ouvriers, il produit 400 sacs de farine par mois à destination de Paris.
État des moulins de 1834, édition Gineste (ici)
1835
Le moulin n’a toujours qu’une roue.
État des moulins de 1835, édition Gineste (ici)
1835
Le 28 décembre, mariage du meunier: Du lundi vingt trois décembre mil huit cent trente cinq, trois heures de relevée; sont comparus devant nous Christophe Nicolas Brichard, premier adjoint au maire d’Etampes, officier public de l’état civil de la dite ville  Le sieur Alexandre Toussaint Trouvé, meunier, âgé de trente ans, domicilié de cette ville, au moulin dit de Vaujouin, né à Villeconin, commune de ce canton, le onze brumaire an quatorze (deux novembre mil huit cent cinq), fils majeur et en legitime mariage de feu feu Jean Pierre Trouvé, en son vivant aubergiste, décédé à Etampes le vingt cinq juillet mil huit cent vingt huit, et de Marie Catherine Force, son épouse, sa veuve, âgée de cinquante cinq ans, domiciliée de cette ville, rue Saint Jacques n°76.  Et la demoiselle Marie Modeste Blin, âgée de vingt un ans, domicilié de cette ville chez ses père et mère, née à Etampes le vingt quatre octobre mil huit cent quatorze, fille majeure en légitime mariage de Charles Mamès (?) Blin, en son vivant rentier, décédé à Etampes le vingt neuf octobre mil huit cent trente cinq, et de Marie Madeleine Poquet, son épouse, sa veuve, âgée de soixante deux ans, domiciliés de cette ville, rue du haut Pavé n°5; la dite future veuve en premières noces de Aristide Albert Diel, en son vivant papetier libraire, décédé en cette ville le six novembre mil huit cent trente quatre.  Lesquels nous ont représenté leurs actes de naissance, l’acte de décès du père du futur, les actes aussi de décès du père du futur et du premier époux de la future, les actes de publication du présent mariage faits en cette ville les dimanches six et treize décembre présent mois, sans opposition.  Et après avoir visé ces pièces pour être annexées, nous en avons donné lecture aux patrties comparantes, assistées des quatre témoins ci après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et les devoirs respectifs des époux.  Ensuite nous avons reçu la déclaration du sieur Alexandre Toussaint Trouvé qu’il prend pour sa légitime épouse la demoiselle Marie Modeste Blin, et celle de la demoiselle Marie Modeste Blin qu’elle prend pour son légitime époux le sieur Alexandre Toussaint Trouvé En conséquence nous avons déclaré au nom de la loi que le sieur Alexandre Toussaint Trouvé et la demoiselle Marie Modeste Blin sont unis par le mariage.  Tout ce que dessus fait à Etampes en l’hôtel de la mairie, les jour, mois et an que dessus, en présence et du consentement des mères des époux, et aussi en présence des sieurs Louis Charpentier, aubergiste, âgé de quarante cinq ans, oncle maternel de l’époux à cause de Reine Stéphanie Force son épouse, domiciliés de cette ville, Eugène Lomond Trouvé, charcutier, âgé de vingt un ans, frère de l’époux, domicilié à Versailles, Jean Cazimir Bauté, boulanger, âgé de vingt huit ans, beau frère de l’époux, à cause de Rosalie Blin son épouse, domiciliés à Paris rue Saint Antoine n°92 et François Alexis Fagnou, charpentier, domicilié de cette ville, qui ont signé avec les époux, les mères et nous adjoint susnommé, le sieur Charpentier témoin a déclaré ne le savoir, après lecture faite.  [Signé:] M. M. Blin A. T. Trouvé M. C. Force E. E. Trouvé  M. M. Poquet  J. B. Baulot Fagnou Brichard [paraphe].
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
1836
Le recensement de 1836 trouve à Vaujouin: Toussaint Alexandre Trouvé, meunier, 30 ans Modeste Blin, son épouse, 21 ans Victor Loitte, garde moulin, 38 ans Charles Lamet, garde moulin, 26 ans  Honorine Paris, domestique, 16 ans”.
Recensement de 1836, réédition numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
1836
Le 11 octobre, naissance du premier fils du meunier, Eugène Edmond.
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
1838
Le 17 mars, naissance du deuxième fils du meunier: Du lundi dix neuf mars mil huit cent trente huit, dix heures du matin.  Acte de naissance de Edouard Anatole Trouvé, du sexe masculin, né d’avant hier à deux heures de relevée, chez ses père et mère, fils en légitime mariage de Alexandre Toussaint Trouvé, meunier, âgé de trente deux ans, et de Marie Modeste Blin, son épouse, âgé de vingt quatre ans, domiciliés de cette ville, au moulin de Vaujoin.  Les témoins ont été les sieurs Jean Charpentier, aubergiste, âgé de quarante huit ans, grand oncle maternel de l’enfant à cause de Reine Epiphanie Fouet, son épouse, et François Alexis  Fagnou Charpentier, âgé de trente un ans, cousin issu de germain du dit enfant, domiciliés de cette ville. Sur la représentation de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelui, qui a, ainsi que le sieur Fagnou, signé avec nous Christophe Nicolas Brichard premier adjoint spécialement délégué par le maire d’Etampes, le dit Charpentier a déclaré ne le savoir, après lecture faite. [Signé:] — T. A. Trouvé Fagnou Brichard [paraphe].”
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)

Signature de Trouvé en 1838
Signature de Trouvé en 1838
1838
Le 9 mai, décès du deuxième fils du meunier, Edouard Anatole.

1838
Le moulin de Vaujouin est toujours propriété de Jean Baptiste Marie Madeleine Auguste Lépais. Mu par une seule roue et occupant deux ouvriers, il fait de blé farine. Son déversoir et ses vannes sont toujours réglés par le procès-verbal de la Maîtrise des Eaux et Forêts de 1777.
État des moulins de 1838, édition Gineste (ici)
1839
Le 22 avril, naissance du troisième fils du meunier.
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
1841
Le recensement de 1841 trouve à Vaujouin: “Denis Michau, journalier, 77 ans Rose Gilbert, sans profession, 89 ans Parfait Thomas, journalier, 21 ans Caroline Louise Gilbert, sa femme, 17 ans Celestine Louise Thomas, fille Eugène Trouvé, meunier, 27 ans.
Recensement de 1841, réédition numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
1844
Graffiti dans le grenier représentant deux personnages dont l’un avec une casquette devant une énorme bouteille, signé: “Pierre, 1844 et Pistolet, 1844”.
Cliché B. G. (graffiti ci dessus signalé par Philippe Arnoult).
1846
Le recensement de 1841 trouve à Vaujouin: “Jean Baptiste Gigout, herboriste, 77 ans Marie Louise Podevin, son épouse, 77 ans Eugène Trouvé, meunier, 31 ans Charlotte Lesage, son épouse, 31 ans Cécile Marais, domestique, 16 ans.”.
Recensement de 1846, réédition numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
1846
Pose de deux vannes de décharge.
MHP (AD91 7S 52)
1848
Le moulin est réglé par un arrêté du ministère des travaux publics.
MHP (AD91 7S 52)
1849
27 avril, décès de l’ancien meunier Jean-Baptiste Lépais âgé de 82 ans: “De vendredi vingt sept avril mil huit cent quarante neuf heure de midy. — Acte de décès de Jean Baptiste Marie Madeleine Lepais, propriétaire agé de quatre vingt deux ans, natif de Paris, décédé d’hier à onze heures du soir en son domicile en cette ville rue de Chauffour [(appel de note:) époux de Jeanne Desroziers agée de soixante dix sept ans. — (signé:) J. Lepais — Alais (paraphe) — Baron-Genet.], fils en legitime mariage de feu Louis Pierre Lepais en son vivant brasseur, et de Marie Françoise Hamouy son épouse, tous deux décédé à Paris, [(raturé:) époux de Jeanne Desroziers] — Les temoins ont été les sieurs Jules Felix Lepais, meunier agé de trente un ans, fils du décédé, et Jean-Pierre Alais, propriétaire âgé de soixante deux ans gendre du décédé à cause de Anne Victoire Lepais son épouse domiciliés de cette ville, qui ont signé avec nous Louis Narcisse Claude Baron, membre du conseil remplissant la fonction de maire de la ville d’Etampes, après lecture faite du present et le décès constaté par nous sousssigné. — J. Lepais — Alais (paraphe) — Baron-Genet.”
Registre d’État Civil d’Étampes (saisie de B.G. 2010)
1851
13 juillet, mise en vente du moulin: “Étude de Me Fougeu, notaire à Étampes (Seine-et-Oise). — VENTE — Au plus offrant et dernier enchérisseur, — En l’Étude et par le Ministère de Me FOUGEU, notaire à Étampes, heure de midi précis, d’un MOULIN dit MOULIN DE VAUJOUAN, Et de diverses pièces de terre — Le tout situé sur la commune d’Étampes (Seine-et-Oise). — L’adjudication aura lieu le Dimanche treize juillet mil huit cent cinquante-un. — On fait savoir à tous ceux qu’il appartiendra, qu’en exécution d’un jugement rendu par défaut, le vingt-trois mai mil huit cent cinquante-un, par la première chambre du Tribunal civil de la Seine, enregistré et signifié, Aux requête, poursuite et diligence de madame Marie Jeanne Desroziers, sans profession, veuve de monsieur Jean Baptiste Marie Madeleine Auguste Lepais, demeurant à Étampes, rue de Chauffour, Ayant pour avoué Me Laurens-Rabier, avoué près le Tribunal civil de première instance de la Seine, demeurant à Paris, rue Coquillière, n° 27; — En présence de: 1° Monsieur Philémon Victor Lepais, ancien limonadier, demeurant à la Chapelle-Saint-Denis; — 2° Monsieur Jules Félix Lepais, mégissier, demeurant à Rozoy, arrondissement de Coulommiers (Seine-et-Marne); — 3° Monsieur Pierre Désiré Lepais, cultivateur, demeurant à Gueheville (Ablis) (Seine-et-Oise); — 4° Madame Rose Victoire Lepais, veuve de monsieur Pierre Jacques Lamy, propriétaire, demeurant à Étampes, rue de Chauffour; — 5° Madame Anne Victoire Lepais; épouse de monsieur Jean-Pierre Alais, propriétaire, et celui-ci pour assister et autoriser la dame son épouse, demeurant ensemble à Étampes, rue Saint-Martin; — 6° Madame Rose Emélie Lepais, épouse de monsieur Louis François Hervet, ancien grènetier, avec lequel elle demeure de droit, et de fait avec la demanderesse, sa mère, à Étampes, et ledit sieur Hervet, demeurant à Antony, ci-devant et actuellement sans domicile ni résidence connus, pour la validité; — Il sera, le dimanche treize juillet mil huit cent cinquante-un, procédé à l’adjudication au plus offrant et dernier enchérisseur, en l’étude de Me Fougeu, notaire à Étampes, heure de midi précis, des biens dont la désignation suit: — DÉSIGNATION. — PREMIER LOT.— Un moulin à eau faisant de blé farine, appelé le Moulin de Vaujouan, situé commune d’Etampes, sur la rivière de Louette, ayant tournant, bâtiment, cour et jardin en dépendant. DEUXIÈME LOT. — Composé de dix-sept ares un centiare de pré entre les deux rivières ; tenant d’une part à la rivière de Louette, d’autre à monsieur de Saint-Périer, d’un bout la rivière de Chalouette, d’autre à monsieur Collet. — TROISIÈME LOT. — Composé de neuf ares dix-sept centiares de pré, sis audit Vaujouan; tenant d’une part au sieur Bluet, d’autre part les héritiers Flamant, d’un bout la rivière de Louette, et d’autre bout le chemin d’Étampes à Saint-Hilaire. — QUATRIÈME LOT.— Composé de douze ares soixante-seize centiares de pré au même lieu; tenant des deux côtés l’article 2, d’un bout sur la sente des Buttes, d’autre bout sur la rivière de Louette.— CINQUIÈME LOT. — Composé de dix-sept ares soixante-huit centiares de pré au même lieu; tenant d’une part à monsieur David, d’autre part le moulin, d’un bout sur la rivière de Louette, d’autre bout sur la sente. — SIXIÈME LOT. — Composé de huit ares cinquante centiares de pré, proche le gué de Vaujouan; tenant d’une part l’article ci-dessus, d’autre part et d’un bout comme l’article ci-dessus, et d’autre bout sur la rivière de Louette. — SEPTIÈME LOT. — Composé de douze ares soixante centiares de courtil, en face le moulin; tenant d’un côté la rivière de Louette, d’autre à monsieur Hardy, d’un bout monsieur Hector Chauvet, et d’autre bout la sente du moulin.— MISES A PRIX. —  L’adjudication aura lieu sur les mises à prix fixées par le jugement du vingt-trois mai mil huit cent cinquante-un, enregistré. — 1er Lot, trente-deux mille francs, ci. 32 000 fr. — 2e Lot, cent cinquante francs, ci. 150 — 3e Lot, soixante-quinze francs, ci. 75 — 4e Lot, cent francs, ci. 100 — 5e Lot, cent vingt-cinq francs, ci. 125 — 6e Lot, soixante francs, ci. 60 —7e Lot, cent francs, ci. 100 — Total 32 610 fr. — Fait et rédigé par l’avoué poursuivant soussigné, le vingt-un juin mil huit cent cinquante-un. — Signé, LAURENS-RABIER. — S’adresser pour les renseignements: — 1° A Me FOUGEU, notaire à Étampes; — 2° A Me LAURENS-RABIER, avoué à Paris, rue Coquillière, n° 27.
L’Abeille dÉtampes, vendredi 27 juin 1851 (saisie de Bernard Métivier, 2015)
1851
Le recensement de 1851, sauf erreur, ne mentionne curieusement pas l’écart de Vaujouan, qui paraît donc alors inhabité. (En 1856 Eugène Edmond Trouvé est meunier au moulin à Tan; curieusement, le moulin à Tan n’est pas mentionné quant à lui lors du recensement de 1851)
Recensement de 1851, réédition numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
1852
Le moulin a pour propriétaire Alexis Aimable Marchon, qui réside rue Saint-Martin.
État des moulins de 1852, édition Gineste (ici)
1858
Graffiti d’un ouvrier dans le grenier: “Dourdoigne Auguste, 1858”. Il s’agit de Michel Auguste Dourdoigne, journalier alors âgé de quinze ans environ, né à Chalo-Saint-Mars le 9 avril 1843, fils de Jean-François Dourdoigne, lui-même alors journalier et originaire de Berd’huis dans l’Orne, âgé de 33 ans, et de Lucie Reine Pivard. Il a eu une sœur morte le jour même de sa naissance 19 octobre 1846, Zoé Amélie. Nous le retrouvons le 7 janvier 1878, Auguste Michel Dourdoigne, journalier âgé de trente-quatre ans, demeurant à Chilly-Mazarin”, lorsqu’il vient à Chalo déclarer la mort de son père Jean François Dourdoigne, cultivateur, âgé de soixante-huit ans, domicilié aux Boutards, hameau de cette commune”.
B. G. (graffiti signalé par Philippe Arnoult, et registre d’État civil de Chalo-Saint-Mars).
1863
Procès verbal de recollement. Modification du repère. Mise en demeure de renforcer les berges.
MHP (AD91 7S 52)
1866
Le 18 septembre, mariage d’un fils de l’ancien meunier,Trouvé: Du mardi dix huit septembre mil huit cent soixante six, dix heures du matin: sont comparus devant nous Faustin Frédéric Barré, adjoint spécialement délégué par le maire d’Etampes, officier de l’état civil de la dite ville  Le sieur Emile Trouvé, sans profession, âgé de vingt sept ans, demeurant avec ses père et mère, né à Etampes le vingt avril mil huit cent trente neuf, fils majeur de Toussaint Alexandre Trouvé, propriétaire, âgé de cinquante neuf ans, et de Marie Modeste Blin, son épouse, âgée de cinquante un ans, domiciliés de cette ville, rue Saint Jacques numéro soixante quatorze.  Et la demoiselle Louise Emélie Jousset, sans profession, âgée de dix huit ans, domiciliée de fait en cette ville rue de la Boucherie numéro onze chez son tuteur, et de droit à Dossainville (Loiret) chez son aïeul maternel, née à Etampes le treize septembre mil huit cent quarante huit, fille mineure de feu Antoine Jérôme Jousset, décédé à Etampes le seize mars mil huit cent cinquante sept, et de feu Elise Césarine Joigneau, son épouse, aussi décédée à Etampes le seize aout mil hui cent quarante neuf.  Lesquels nous ont représenté leurs actes de naissance, les actes de décès des père et mère de la future, ceux aussi de décès des aieuls paternels de la future, le consentement donné au présent mariage donné par l’aïeul maternel de la future par acte reçu devant maître Meneray notaire à Etampes le trente aout dernier, enregistré au dit lieui le trois septembre courant et légalisé par monsieur le président du tribunal d’Etampes le cinq du dit mois de septembre, un certificat délivré par le même notaire le trente aout dernier constatant que les futurs ont fait un contrat de mariage et les actes de publication du présent mariage faits tant en cette ville qu’en la commune de Dossainville (Loiret) les dimanches deux et neuf septembre courant sans opposition.  Et après avoir visé ces pièces pour être annexées, le consentement au dit mariage, le certificat de contrat délivré par le notaire et les actes du publication, nous en avons donné lecture aux parties comparantes, assistées des quatre témoins ci après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et les devoirs respectifs des époux.  Ensuite nous avons reçu la déclaration du sieur Emile Trouvé qu’il prend pour sa légitime épouse la demoiselle Louise Emélie Jousset, et celle de la demoiselle Louise Emélie Jousset qu’elle prend pour son légitime époux le sieur Emile Trouvé En conséquence nous avons déclaré au nom de la loi que le sieur Emile Trouvé et la demoiselle Louise Emélie Jousset sont unis par le mariage.  Tout ce que dessus fait à Etampes en l’hôtel de la mairie, les portes ouvertes, les jour, mois et an que dessus, en présence et du consentement des père et mère de l’époux, et aussi en présence des sieurs Eugène Edouard Trouvé, propriétaire, âgé de cinquante deux, oncle de l’époux, domicilié de cette ville, Edmond Eugène Trouvé, meunier, agé de trente ans, frère de l’époux domicilié à Chevreuse (Seine et Oise), François Jousset, propriétaire, âgé de quarante huit ans, oncle de l’épouse, domicilié de cette ville et Louis Jules Emile Desroziers, clerc de notaire, agé de vingt quatre ans, cousin de l’épouse, domicilié à Coulommiers (Seine et Marne), qui ont signé avec les époux, les père et mère de l’époux et nous adjoint susnommé, après lecture faite.  [Signé:] L. E. Jousset Emile Trouvé Trouvé Blin Eug. Trouvé E. Trouvé Jousset E. Desroziers Fred. Barré adj..
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
1881
Le meunier est Marchon-Dupuis. C’est alors seulement un moulin à eau qui a deux paires de meules et produit six sacs de farine par jour. A la même date Jules Marchon tient le moulin de Valnay et le Petit Moulin, Paul Marchon tient les moulins Baildar et Braban, et Valentin Marchon tient celui de Gérofosse. Marquis 96
1882
Graffiti d’un ouvrier dans le grenier: “Lemoine Joseph, 1882.”
Visite du 24 février 2011, avec Philippe Arnoult.
1883
Dessin du moulin de Vaujouan sur un plan de la ligne ferroviaire d’Étampes à Auneau alors en construction (aujourd’hui transformé en piste cyclable)
(cliché Jean-Michel Rousseau, cote à préciser)
1884
Le 31 octobre, décès de l’ancien meunier: “L’an mil huit cent quatre vingt quatre, le trente un octobre, à onze heures du matin, par devant nous Louis Martial Hautefeuille, maire de la ville d’Etampes, officier de l’état civil de la dite ville, arrondissement d’Etampes, département de Seine et Oise, sont comparues Eugène Edmond Trouvé, propriétaire, âgé de quarante huit ans, demeurant à Paris boulevard Beaumarchais N°83 (troisième arrondissement) et Emile Trouvé, aussi propriétaire, âgé de quarante cinq ans, demeurant à Etampes, tous deux fils du décédé ci après nommé et qualifié. Lesquels nous ont déclaré que Alexandre Toussaint Trouvé, propriétaire, âgé de soixante dix neuf ans, né en la commune de Villeconin, Seine et Oise, et domicilié à Etampes rue de la Porte Dorée N°1er bis, fils de Jean Pierre Trouvé, et de Marie Catherine Force, son épouse, veuf de Marie Modeste Blin, tous trois décédés en cette ville, est décédé en son domicile ce jour à huit heures et demie du matin. Et parès nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte que les comparants ont signé avec nous maire susnommé après lecture faite.  [Signé:] E. Trouvé  Emile Trouvé  Hautefeuille [paraphe].
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
1891
Le meunier aurait tué une oie sauvage: Étampes. Deux beaux coups de fusil la semaine dernière, l’un à Vaujouan, où M. Marchon a tué dans sa propriété une superbe oie sauvage; l’autre, dans la propriété d’à côté, où un magnifique chevreuil a été abattu par M. P.... Nos félicitations aux deux tireurs. Ce sera aussi une occasion pour nous de féliciter M. P... de la générosité dont il a fait preuve, aux fêtes de Noël, envers les pauvres du quartier Saint-Martin, auxquels il a fait distribuer, nous dit-on, 60 kilos de viande.
L’Abeille d’Étampes 80/3 (17 janvier 1891), p. 2 (saisie de B.G. 2015). M. P... est sans doute le comte de Saint-Périer, propriétaire du château voisin de Valnay.
1891
Rectification: ce n’était qu’un canard: Étampes. M. Marchon, du moulin de Vaujouan, auquel nous adressions dans notre dernier numéro des compliments pour un superbe coup de fusil, nous écrit qu’il ne mérite pas nos éloges, et que l’oie sauvage dont nous avons parlé n’est qu’un vulgaire canard. Tant pis pour M. Marchon.”
L’Abeille d’Étampes 80/4 (24 janvier 1891), p. 2. Canard est en italique pour signaler un jeu de mots, car en ce temps-là on appelait canard une rumeur non fondée (B.G. 2015).
1892
Plan du moulin de Vaujouan
SV&SH 62 (sans cote, signé en octobre 1892)
1893
Le jour de l’inauguration de la ligne d’Auneau, lundi 5 juin 1893, Auguste Allien aperçoit le meunier depuis le train: “Plus loin, le meunier du moulin de Vaujouan, M. Marchon, et son personnel sont près de la voie, et nous filons à toute vapeur dans le vallon.”
L’Abeille d’Étampes 82/23 (10 juin 1893), p. 3, dont une saisie par le Corpus Étampois (cliquez ici).
1894
Graffiti d’un ouvrier dans le grenier: “L’amour est un feu qui dévore / Mais l’envie de tuer est pire encore. / [Signé:] Georgelet / 1894”.
B. G. (graffiti signalé par Philippe Arnoult).
1898
Le moulin a pour meunier par G. Marchon (à la même date les moulins Sablon et Badran sont tenus par P. Marchon et le moulin de Gérofosse par V. Marchon) État des moulins de 1898, édition Gineste (ici)
1901
Photographie du moulin par Louis-Didier des Gachons.
Carte postale de Louis-Didier des Gachons, première série, n°535, scannée par Jean-Michel Rousseau.
1902
Gravure de René Ravault père pour l’ouvrage de son ami Maxime Legrand représentant le “joli moulin de Vaujouan”.
Maxime Legrand, Étampes pittoresque. L’arrondissement, tome 1, p. 23
1903
Autre cliché de Louis des Gachons, où l’on voit le moulin depuis le passage à niveau de la voie ferrée d’Étampes à Auneau, aujourd’hui la Piste cyclable.
Carte postale de Louis-Didier des Gachons, deuxième  série, n°89, scannée par Jean-Michel Rousseau.
1903
Le 10 avril, décès de Gustave Marchon déclaré par son fils Henri: “L’an mil neuf cent cent trois, le dix avril, à une heure du soir, par devant nous Charles-Auguste Dujoncquoy, officier d’académie, second adjoint, officier d’état civil spécialementdélégué par monsieur lemaire de la ville d’Étampes, département de Seine-et-Oise, sont comparus Henri Marchon, meunier, âgé de trente-quatre ans, demeurant à Vaujouan, commune d’Étampes, fils du décédé ci-aprèsnommé et qualifié et Désiré Aimé denis Guyon, instituteur, âgé de quarante-trois ans, demeurant à Morigny-Champigny (Seine-et-Oise), gendre du dit décédé, lesquels nous ont déclaré que Gustave Marchon, rentier, âgé de soixante-huit ans, domicilié à Vaujouan, né à Étampes, fils de Alexis Aimable Marchon, décédé à Étampes et de Louise Augustine Paris, sa veuve, rentière, âgée de quatre-vint-dix-sept ans, demeurant en cette ville, carrefour du Moulin Sablon, époux de Clémentine Céline Dupuis, sans profession, âgée de soixante-cinq ans, domiciliée au dit Vaujouan, est décédée en son domicile, ce jour, à deux heures du matin. Et, après nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte que les comparants ont signé avec nous, adjoint sus-nommé, après lecture faite. — [Signé:] Marchon — Guyon [paraphe] — C. Auguste Dujoncquoy.”
Registre d’État civil d’Étampes (saisie de Bernard Gineste, 2011)
1905
“A louer de suite, pour cause de santé. Le moulin de Vaujouan, monté à cylindres. Force hydraulique: 6 chevaux environ. Moteur à essence: 8 chevaux. S’adresser à M. Henri Marchon, à Vaujouan ou à Me Laurens, notaire à Angerville.”

Abeille du 2 septembre 1905
Abeille d’Étampes 94/34 (2 septembre 1905), p. 4 (déjà cité par SV&SH 62)
1906
Le recensement de 1836 trouve à Vaujouan trois familles: “Alfred Caillet, journalier, né à Etampes en 1866, dans une cabane, puis Abraham Petit, employé de la compagnie Paris-Orléans, né à Saint-Cyr-la-Rivière en 1875 Marie Désirée Legret, garde barrière, son épouse, née à Saint-Calais en 1881 Camille Isabelle Petit, sans profession, leur fille, née à Etampes en 1901 Alphonse Léon Petit, leur fils, né à Etampes en 1903 Louise Henriette Petit, leur fille, née à Étampes en 1903”; et enfin “Clémentine Dupuis veuve Marchon, sans profession, chef [de famille] , née à Angerville en 1838 Henri Marchon, meunier, son fils, patron, né à Etampes en 1868 Désiré Vauxion, employé de Marchon, née à Saint-Cyr (Loir et Cher) en 1879 Marie Louise Rodde, domestique, née à Meung-sur-Loire en 1887.
Recensement de 1851, réédition numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
1908 env.
Cliché du moulin vue de l’autre côté de la voie ferrée, derrière le train d’Étampes à Auneau lancé à toute vapeur.
Carte postale Royer n°89, scannée par Jean-Michel Rousseau.
1914 Vente. “Étude de Me Beaumont, notaire, à Chalo-Saint-Mard (Seine-et-Oise). A vendre par adjudication à Étampes, en l’une des salles de l’Hôtel de Ville, le jeudi 19 février 1914, à deux heures du soir, par le ministère dudit Me Beaumont, en présence de Me Paradis notaire à Angerville. Le moulin de Vaujouan, situé à Étampes (S. & O.), contenant avec ses dépendances 65 ares environ, ainsi que le matériel servant à son exploitation, et 3 hect. 06 ares 46 cent. de prés en 3 pièces. Jouissance le 20 mars 1914. Mise à prix: 10.000 francs. Facilités de paiement. Faculté de traiter avant l’adjudication. S’adresser: pour visiter, sur les lieux. Pour tous renseignements, aux notaires. Et pour traiter à MM. Hemmendinger frères, 52, rue Laffite, Paris. Tél.: 127-69.”
Abeille d’Étampes du  7 février 1914, p. 4 (dont un scan ci-dessus; déjà cité par SV&SH 62; saisie B.G.)
1914
C’est vraisemblablement à cette date que le moulin fut acheté par Louis-Barthélémy Durand.
B G.
1914
 Vers 1914, M. Louis-Barthélémy Durand avait racheté le château de Valnay et le moulin de Vaujouan. Ce curieux personnage, orphelin de père et de mère, qui n’avait qu’un frère, avait commencé une carrière d’officier de marine. Plus tard, il s’était lancé dans l’électricité. D’après ses confidences à M. Arnoult, il avait d’abord eu le projet de participer à l’électrification de Paris, mais en définitive avait œuvré à celle de la Bretagne. Une partie de sa fortune aurait consisté en barrages hydrauliques dans le Massif Central et ailleurs. Dans la suite, il aurait encore changé de domaine d’activité et aurait constitué une société de construction dont le siège était à Paris au n°37 de la rue de Rome, cette entreprise ayant notamment contribué à la construction du zoo de Vincennes.
B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1914-1918
Le moulin est toujours en activité pendant la grande guerre.
MHP
Entre les deux guerres
Le moulin cesse son activité (ou du moins de moudre de la farine de blé).
MHP
1920
Barthélémy Durand obtient l’autorisation de remplacer la roue par une turbine
SV&SH 62 (sans référence); MHP
1921
Le Dénombrement de la population de 1921 trouve à Vaujouan ce seul ménage: Émilien Gaucher, employé de la Compagnie ferroviaire du Paris-Orléans, né à Chevilly en 1892; sa femme Yvonne, née à Blercourt en 1901 et leur fils Camille, né à Étampes en 1920.
Archives municipales, Dénombrement de 1921, Valnay.

1921
Une porcherie est établie près du moulin.
FG-ELP 130 (sans référence)
1920-1950
Louis-Barthélémy Durand avait également acheté des terres aux environs et transformé le moulin en ferme. Pour ce faire il fit construire trois hangars qui existent toujours, face au moulin et à ses dépendances. Cependant, bien quil ait progressivement acheté des terres aux alentours, cette exploitation resta toujours de son vivant, avant tout, une importante porcherie.
B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1920-1950
Durand démantela la roue du moulin et la remplaça par une turbine qui lui paraissait d’un bien meilleur rendement énergétique. L’énergie ainsi produite avait trois usages: tout d’abord elle servait à broyer la mouture pour les cochons, constituée d’une grossière farine d’orge; elle alimentait aussi une pompe qui montait de l’eau de la rivière à l’étage, où elle était stockée  dans un grand bassin de 10 m3, pour les usages domestiques; enfin elle produisait de l’électricité notamment pour l’éclairage, tant de la ferme que du château de Valnay. Une ligne électrique rudimentaire, reliant la ferme au château, alimentait des batteries tampons de 70 volts seulement, qui ne produisaient pas une lumière bien vive.
B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1920-1950
Une autre turbine fut ultérieurement installée, à une date indéterminée, sur un bras de la Chalouette à droite du château, dans un petit bâtiment qui existe toujours, et complétait l’alimentation électrique du château: c’est le chauffeur de tracteur de la ferme qui s’en occupait, vers 1950.
B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1950
En 1950 M. Camille Arnoult, qui tenait alors la ferme du château de Farcheville, dite de la Pierre, acheta en viager à Durand, pour son fils Lucien, la ferme de Valnay, comme tout le monde l’appelait dès lors dans le voisinage. L’appellation de moulin de Vaujouan n’avait alors plus cours qu’à Étampes même chez certaines personnes, et surtout dans la littérature érudite et touristique. Elle était tellement sortie de l’usage que Lucien Arnoult n’en a lui-même été informé qu’assez tard.
B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1950
Lucien Arnoult, alors âgé de 26 ans, exerça dès lors les fonctions chef de culture, c’est-à-dire de régisseur. Le personnel de la ferme comprenait à cette date un maçon, un menuisier, un chauffeur (c’est-à-dire un chauffeur de tracteur), deux charretiers, deux porchers, un vacher et une bonne, qui presque tous habitaient les environs immédiats de la ferme. Celle-ci  ne comprenait que 164 hectares de terres et restait essentiellement une porcherie, surnommé familièrement, notamment par Mme Durand, “Cochon Palace”. On y élevait 400 à 500 porcs répartis en différents bâtiments, dit cabanes à cochons, aux alentours immédiats de la ferme. Ces bâtiments sont aujourd’hui détruits, mais on voit encore dans certains chemins affleurer les rails sur lesquels ont faisait glisser des wagonnets dans leur direction. B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1950-1956
De 1950 à la mort de Durand en 1956, Lucien Arnoult exploita loyalement la ferme selon les vues et les ordres de Durand, avec qui il fut toujours en excellents termes. Chaque année il allait rendre ses comptes à Paris, au siège de la société de construction de Durand, 37 rue de Rome. — Cependant, en exploitant ce moulin-ferme, il en constata aussi les dysfonctionnements et les défauts de conceptions. Les cultures n’étaient pas tenues avec le soin qu’elles méritaient. Dès le départ il constata que son prédécesseur avait les bras blancs, indice qu’ils ne visitait guère les champs; le personnel ne s’activait pas autant qu’il eût fait avec un employeur qui soit réellement de la partie. Au reste, à cette date, Durand était assez pris par ses fonctions de maire et de président du Conseil général du département de Seine-et-Oise. C’est surtout le chauffeur qui en réalité jusqu’alors faisait tourner la ferme. Après l’arrivée d’Arnoult, ce personnel se réduisit peu à peu, et on fit l’acquisition d’un deuxième tracteur.  — La turbine surtout ne donnait pas satisfaction. Outre qu’elle ne produisait qu’un courant de 70 volts, elle était entravée régulièrement, chose que n’avait pas prévue Durand, par les feuilles que charriait la rivière à l’automne, au sortir des bois, feuilleses qui n’auraient gêné l’ancienne roue du moulin. Aucune grille ne les arrêtait, ni aucun des différents expédient qu’Arnoult essaya pour les retenir, tels qu’un système de tôles incurvées. — L’orge, monté dans des sacs au grenier par une poulie, tombait, par un tube, au moulin sous l’effet de la simple gravité; mais progressivement la turbine, trop peu puissante, patinait et le broyage s’éternisait  du 8 h du matin jusqu’à 4 ou 6 heures du soir, pour ne produire qu’une farine très grossière. — Arnoult recevait parfois des coups de fil du châtelain de Valnay lui annonçant que l’éclairage faiblissait: il lui fallait alors, avant ou après sa journée de travail, au petit matin ou le soir, par un temps parfois glacial, descendre torse nu au niveau de la turbine, et en dégager à grand peine les palettes engorgées de feuilles. — Jusqu’en 1954, la ferme n’était alimentée ni en eau courante ni en électricité. Pour faire fonctionner un fer à repasser, il fallait ouvrir à fond la vanne, en actionnant un manomètre disposé sur une table en marbre, jusqu’à ce que la turbine produise du 110 volts, et ne pas oublier ensuite de lui rendre son régime normal de peur qu’elle ne s’emballe dangereusement. — De même, une douche ne pouvait pas durer trop longtemps, car la pression  du bassin rempli par la turbine tombait bien vite en-dessous des 1 kg nécessaires pour le chauffe-eau à gaz ne s’éteigne pas automatiquement.
B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1956
Décès de Barthélémy Durand toujours propriétaire (SV); à cette date le moulin cesse son activité (FG)
SV&SH 62 (sans référence); FG-ELP 130.
1956-1970
Après le décès de Durand survenu en juillet 1956, le fermier entra en possessions de la ferme et de son moulin. Très vite, Lucien Arnoult liquida la porcherie et recentra l’exploitation sur les cultures elles-mêmes. — La ferme fut presque aussitôt reliée au secteur, mais l’eau courante n’y arriva qu’en 1970, de sorte que la turbine continua jusqu’à cette date à remplir le bassin d’eau du grenier. Elle cessa ensuite d’être utilisée.
B.G. (entretien avec M. Lucien Arnoult du 24 février 2011)
1957-1959
La petite turbine du château quant à elle resta en activité quelques années de plus et continua d’alimenter en électricité une partie du château, tant que vécut la veuve de Louis Barthélémy Durand.
B.G. (témoignage de Bernard Paillaisson receuilli le 25 février 2011)
1996
En 1996, Philippe Arnoult et son épouse Caroline aménagèrent un gîte rural dans le moulin, et, à cet effet, l’emplacement de la turbine fut recouvert d’un plancher sous lequel elle gît désormais, inaccessible et inutile.
B.G. (entretien avec Philippe Arnoult du 24 février 2011)
??
Peu après, le syndicat des eaux de la Juine demanda et obtint la destruction du déversoir du moulin qui ralentissait le cours de la Louette, ce qui gênait en amont les cressiculteurs.
B.G. (entretien avec Philippe Arnoult du 24 février 2011)
1998
Description par Muriel Genthon pour le Service régional de l’Inventaire dÎle-de-France: C’est un moulin ferme, constitué d’une cour, jardin, logement, atelier, grange et étable à chevaux, construit dans le dernier quart du XVIIIe siècle (entre 1779 et 1784) puis dans le deuxième quart du XXe siècle. Le moulin est un bâtiment à étage carré avec deux étages de comble et un étage en surcroît, en grès, calcaire, moellon sans chaîne en pierre de taille, enduit et brique; le toit est à longs pans et pignon couvert, en tuile plate et ardoise; l’escalier est dans-œuvre, tournant à retours sans jour. Ce fut successivement un moulin à foulon, à tan, à farine, puis une ferme. C’est en 1998 une propriété privée qui n’est pas spécialement protégée par les Monuments Historiques
Notice de l’Inventaire (disponible par exemple sur cette page du site patrimoine de France, à cette adresse (cliquez ici), en ligne en 2010.
2010
Une page est consacrée à ce moulin par l’ouvrage La Juine et ses moulins.
SV&SH 62
2010
Visite organisée par l’ASME-91 (Association de Sauvegarde des Moulins en Essonne) dans le cadre des journées du Patrimoine, le samedi 18 septembre.
Ville d’Étampes, Laissez-vous conter Étampes, 2010, dont une édition numérique (cliquez ici), en ligne en 2010.
2011
Aujourd’hui le moulin appartient à Philippe Arnoult. Privé de sa roue, de sa turbine et de son déversoir, il garde cependant un indéniable cachet bucolique qui explique le succès du gîte rural quil abrite aujourd’hui. L’étage et le grenier quant à eux n’ont pas été réaménagés. On y trouve encore une chaîne à godet et une trape par où passaient les sacs de grains, et, surtout, de précieux graffitis, rares témoignages de la vie des ouvriers et journaliers qu’employèrent tout au long du XIXe siècle les meuniers successifs du moulin de Vaujouan. M. Arnoult semble aujourdhui regretter la disparition de la turbine, qui a été décidée à une époque où l’énergie était bien moins coûteuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais on ne peut songer sérieusement désormais à en rétablir une, tant pour des raisons techniques que surtout administratives.
B. G. Visite du 24 février 2011, guidée par Philippe Arnoult.


Gravure de René Ravault (1902)



     Chacun est appelé à contribuer à cette enquête, les petits ruisseaux faisant les grandes rivières.

B.G., 6 décembre 2010.
2e édition, 25 février 2011.
Avec deux correction du 7 juillet 2011.


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Contributeurs pour cette page

2010
Frédéric Gatineau
Renseignements tirés de son précieux Étampes sen lieux et places généreusement en ligne sur le présent Corpus Étampois dès 2003.
2010
Jean-Michel Rousseau
Repérage et scan de clichés anciens.
2010
Marie-Helène Percy
Communication d’une synthèse rédigée à l’occasion des Journées du Patrimoine 2010.
2010-2011
Bernard Gineste
Quelques recherches, clichés, synthèse provisoire et mise en page
2011
Philippe Arnoult
Entretien lors d’une visite du moulin-ferme le 24 février 2011, et corrections suggérées en juillet 2011.
2011
Lucien Arnoult
Entretien du 24 février sur l’histoire du moulin au cours du XXe siècle, M. Anoult y vivant depuis une soixantaine d’année.

et vous?



BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Édition

     COLLECTIF, «Le moulin de Vaujouan (compilation)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cee-moulindevaujouan.html, depuis 2010.

Autres sources

     Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes et ses monuments, Étampes, Brière, 1881, pp. 96 et 212.

     Muriel GENTHON, «Moulin de Vaujouan à Etampes (91)» [fiche d’inventaire], 1998, conservée par le service régional de l’inventaire d’Île-de-France.
     Dont une mise en ligne en mode image par le Ministère de la Culture sur sa Base Mérimée, http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR11/IA00126549/index.htm, en ligne en 2010.
     Dont une mise en ligne en mode texte par le site Patrimoine de France, http://www.patrimoine-de-france.org/richesses-46-14261-100506-M82562-246293.html, en ligne en 2010.

     Frédéric GATINEAU, Étampes en lieux et places, Étampes, A travers champs, 2003, p. 130.

     COLLECTIF (
Saint-Vrain et son histoire, ASME 91, etc.), La Juine et ses moulinssans lieu d’édition, La Juine et ses moulins, 2010, p. 62.

     Marie-Hélène PERCY [présidente de l’ASME-91 (Association de Sauvegarde des Moulins en Essonne)], Moulin de Vaujouan [fichier Word; 2 p.; rédigé en préparation des Journées du Patrimoine 2010], communiqué par courriel le 11 novembre 2010.

     Bernard GINESTE [éd.], «Quelques États des moulins d’Étampes (1801-1898)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cee-moulinsdetampes-etats.html, 2011.


Références d’archives

     Manuscrit des Moulins (?) aux Archives départementales (référence donnée par MARQUIS 1881).

     Archives départementales de
l’Essonne 1Q 10 (cote donnée par GATINEAU 2003, p. 130, pour le dossier de 1777).

     Archives départementales 7S 52 (cote donnée par PERCY 2010).

     Archives municipales d’Étampes 3O D21: Pièces relatives au moulin de Vaujouan sur la Louette. 1803-1863 (inventaire Wingler).

Autres moulins d’Étampes

     COLLECTIF, «Les moulins d’Étampes (compilation)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cee-moulinsdetampes.html, depuis 2010.

Site de la FFAM

     FFAM (Fédération Française des Amis des Moulins), Le monde des moulins [site officiel], http://www.moulinsdefrance.org/, en ligne en 2011.



Gravure de René Ravault (1902)
Gravure de René Ravault (1902)

 
Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
   
Explicit
 
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