ANNEXE 1
RÉPERTOIRE
DES LIEUX CITÉS
Notes de toponymie
Le secteur de Vierville sur la carte de Cassini
(1756)
de Ableis (B 19, 20):
Ablis
Le
contexte ne permet pas de préciser
le genre de ce toponyme, qui paraît
ici à l’ablatif pluriel. En 1218, une
charte du Cartulaire de l’abbaye
du Porrois (n°53) porte le féminin (apud
Abluyas), qui permettrait de supposer ici un nominatif
*Ableae ou *Ableiae.
Cependant il faut sans doute reconnaître ici une
forme indéclinable. Dans le Cartulaire des Vaux-de-Cernay, on trouve ultérieurement
trois formes indéclinables concurrentes,
Abluies vers 1168
(n°XXXI, p. 49), en 1207 (n°CXLV, p. 160), 1227 (n°CCLXXV,
p.261), 1240 (n°CCCXCIX, p. 366), 1241 (n°CCCCIV,
p. 370), 1243 (ibid. n°CCCCXVII, p. 383), Abluis
en 1239 (n°CCCXCVI, t. I, p. 363), 1241 (n°CCCCIX,
p. 375), 1246 (n°CCCCXLIV, p. 405), 1300 (n°DCCCCXC,
p. 980), 1321 (n°MXLIV, t. II, p. 62), et
Ablues en 1227 (n°CCLXXV, p. 261). Ultérieurement
on trouvera aussi de Ablusiis,
pour qualifier Geoffroy d’Ablis (célèbre inquisiteur mort
à Lyon entre 1316 et 1319). On a avancé une étymologie fondée
sur un anthroponyme romain Apilius,
hypothèse assez gratuite, et qui, outre un
très difficile passage du p ou b, expliquerait mal pourquoi
le mot semble toujours avoir été perçu
comme pluriel.
Aujourd’hui commune du canton
Saint-Arnoult-en-Yvelines, arrondissement
de Rambouillet (Yvelines).
Lieu
éponyme d’Amaury Roux d’Ablis
(Amalricus Rufus de Ableis), qui
paraît cependant résider à Étampes
(transactions 8 et 9).
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Adunuilla (B 27),
Adonis Villa (B 35): Adonville
Voici la seule
graphie ancienne que donne Merlet dans
son Dictionnaire
topographique du département
d’Eure-et-Loir de 1861 (pp. 1-2): Adunvilla (1202, charte de l’abbaye de Belhomert).
A
titre de comparaison, notons plusieurs graphies anciennes données
pour le toponyme lorrain Haudonville (Henri Lepage, «Dictionnaire
géographique de la Meurthe», in Mémoires de
la Société d’archéologie lorraine, 2e série,
III, 1860, p. 129): Haidonvilla (1156, 1164), Haidunvilla
(1182), Hadunvilla et Haydunville
(1186), Adonvilla (1195), Haldonville (1393),
Hadonville (1414), Hauldonville (1433).
Aujourd’hui hameau de la commune
de Denonville (canton d’Auneau,
arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
Merlet (ibid.) note que le fief d’Adonville
relevait du duché de Chartres et ressortissait
pour la justice à Auneau.
Lieu
éponyme de trois nobliaux mentionnés
par la notice B. Il est d’abord question d’un Robert d’Adonville et
son frère Alleaume (B 27), témoin
à Auneau d’une concession d’Hugues de Gallardon
(transaction 11), puis d’un Hardouin d’Adonville,
témoin à Chartres d’une
concession de Gautier d’Aunay (transaction 15): tous
trois paraissent des nobles voire des chevaliers. |
Alneellum (B 24, 26): Auneau
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.6): Auneellum (1111, charte
de l’abbaye de Bonneval);
Alnetellum, 1130 (id.);
Alneolum (cartulaire des Vaux-de-Cernay,
p. 48); Alneelum, 1172 (charte
de l’abbaye de Josaphat); Auneel
(1279, charte de l’abbaye de l’Eau);
Aulnel (1469, registre des contrats
du chapitre de Chartres); Aulneau
(1565, terrier de Reboulin);
Saint-Remy d’Auneau (1736, pouillé).
Actuellement chef-lieu de
canton et de la communauté de communes
de la Beauce alnéloise (arrondissement
de Chartres, Eure-et-Loir). Alors siège
d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Bonneval.
Merlet (ibid.) note qu’Auneau était d’une part une
baronnie vassale du duché de Chartres
et ressortissant pour la justice au bailliage de
Chartres; il ajoute d’autre part que c’était chef-lieu
d’un doyenné dépendant de l’archidiaconé
de Chartres et comprenant les paroisses d’Auneau,
Aunay-sous-Auneau, Béville-le-Comte,
la Chapelle-d’Aunainville, Denonville, Francourville,
Gellainville, Gouillons, Houville, Léthuin,
Levesville-la-Chenard, Louville-la-Chenard, Maisons,
Mondonville-Saint-Jean, Moutiers-en-Beauce, Oinville-sous-Auneau,
Ouarville, Prasville, Prunay-le-Gillon,
Roinville-sous-Auneau, Saint-Germain-la-Gâtine,
Sours et Villeau.
C’est chez les
moines d’Auneau, en présence du prévôt
(prepositus) d’Auneau, Marin, qu’a lieu
la concession d’Hugues de Gallardon (transaction
11).
De fait Hugues de Gallardon était
alors seigneur d’Auneau, seigneurie qu’il tenait
de sa mère, fille du seigneur de Rochefort.
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Alnetum (A titre,
1, 14; B 31), Alneium
(D titre, 1, 6, 11, 24,
25, 28, 33, 34): Aunay-sous-Crécy,
et non Aunay-sous-Auneau
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet pour Aunay-sous-Crécy:
Alnetum (vers 1080), Alaretum
(sic selon Merlet, 1110, charte de l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée),
Altum et Covetum (vers 1250,
pouillé), Alnetum-juxta-Covetum
(1310, charte de l’abbaye de Saint-Vincent-aux-Bois),
Saint-Martin d’Aunay-sous-Couvé
(1736, pouillé). Notons aussi, pour mémoire,
celles qu’il donne pour Aunay-sous-Auneau (p.6): Aunetum (1118, charte de
l’abbaye de l’Ouïe);
Alnetum (1389, id.); Alnetum-sub-Alneolo
(1432, charte de l’abbaye de Josaphat); Saint-Éloy
d’Aunay-sous-Auneau (1736, pouillé).
Il ne s’agit pas d’Aunay-sous-Auneau,
comme l’ont cru Lefèvre et Depoin, commune du
canton d’Auneau dans l’arrondissement
de Chartres (qui était
un fief vassal du duché de Chartres
et ressortissant pour la justice au bailliage de
Chartres), mais d’Aunay-sous-Crécy, commune du canton
de Dreux.
1)
Gautier, époux de Milsent et gendre de Thion Chef-de-Fer,
en tire son nom dans les notice A et B. Il est accompagné
une fois de son frère Arnoux (transaction 15).
2) Dans la notice
C, sans doute postérieure à sa mort, c’est
son frère Arnoux qui est titré d’Aunay
(transaction 17), accompagné cette fois de son frère
Garin.
3) La notice B
cite aussi un Rainaud d’Aunay (transaction 12), qu’il faut
identifier à Rainaud des Têtières, cité
juste après Arnoux et Garin (transaction 17).
Le recoupement
des données présentées par un certain
nombre de documents du temps permet d’affirmer qu’un certain
noble, originaire d’Aulnay-sous-Crécy et possessionné
depuis Dreux jusqu’au pays Dunois, eut deux fils, Gautier
I d’Aunay et Rainaud d’Aunay dit aussi des Têtières.
Gautier I a eu lui même six fils: Gounier titré tantôt
d’Aunay, tantôt de Molitard et tantôt de Saint-Avit;
Jocelyn; Gautier II d’Aunay; Arnoux; et Garin surnommé Torcul.
Cette famille est
clairement possessionnée depuis le secteur de Dreux jusqu’au
pays dunois.
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Anglica Terra (B 32): Angleterre
S’agit-il de l’Angleterre, conquise
en 1066 par le duc de Normandie Guillaume,
ou bien d’un lieu-dit Angleterre,
comme il en existe bien
par exemple dans la commune d’Andeville
(canton de Méru, arrondissement de Beauvais,
Oise)? Ce surnom semble
avoir été porté par des personnes de condition modeste.
C’est ainsi par exemple qu’un Guillaume d’Angleterre, de statut incertain,
est cité entre des cuisiniers et un tailleur comme témoin
d’une transaction des moines de Marmoutiers en 1072, en Vendômois
(Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, n°XLIX, p.
49.)
Ce
nom d’Angleterre donne son nom à un
serf des moines de Marmoutier, Guauterius
de Anglica Terra, témoin quelque part entre Aunay et Vierville
des contredons des moines à la parentèle
de Rainaud fils de Thiou après la donation de
la terre de Lomlu (transaction 17).
(a) Ce serf nous est aussi connu, Gaulterius
de Anglica Terra, par une charte
du prieuré de Bréthencourt d’environ
1080, dont nous donnons le texte en Annexe
6e.
(b) Un autre (?) Gautier d’Angleterre, Gaulterius
de Anglia, de statut incertain, est témoin, apparemment à
Marmoutier même, d’une transaction relative à la terre de
Bezai, en Vendômois, sous l’abbé Bernard soit entre 1081
et 1099 (Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, n°CLXXXI,
p. 259).
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Aqua (D 33): l’Eau
ou L’Ève ou Lèves, lieu-dit
non identifié
Il existe un
lieu dit l’Eau près
de Chartres (actuellement Eau-lès-Chartres,
hameau de la commune de Ver-lès-Chartres),
mais cette dénomination n’est attestée
par Merlet (p.62) qu’à partir du XIIIe
siècle, lors de la fondation en ce lieu d’une
abbaye féminine cistercienne par Isabelle, comtesse
de Chartres): Pentoison (1226,
Cartulaire de l’Eau, p.9); Panthoison
(1229, cartulaire de Saint-Père-en-Vallée,
p. 686); Pantoison (1229, charte
de l’abbaye de l’Eau); Aqua-prope-Carnotum
(1230, id.); Pontoison
(1259, id.); l’abeie de l’Iau-de-lez-Chartres
(1279, id.).
Il faut par ailleurs
remarquer que le latin aqua
peut représenter un toponyme en ancien
français L’Ève
ou Lève (car eau
se dit alors ève, d’où le
mot actuel évier), qui pourrait
constituer une latinisation curieuse mais possible du
lieu-dit chartrain de Lèves, et ce d’autant que
le prénom Geoffroy est bien attesté à cette époque
dans la famille de Lèves, par Geoffroy de Lèves, seigneur
du Tartre-Gaudran, chanoine de Notre-Dame de Chartres, qui sera évêque
de Chartres de 1116 à 1149.
Ce lieu dit donne son nom
à un certain Geoffroy de Aqua
fils de Félicie, époux d’une
certaine Gile (Godefredus de Aqua filius
Felicie et Gila uxor eius), qui
possède des biens à Vierville et
les donne, à Étampes (transaction 18).
(a) Ce lieu-dit,
où qu’il se trouve, donne apparemment son nom à
une famille clairement installée à Étampes, car nous trouvons comme témoin
d’une charte purement étampoise
de 1082 un certain Thibaud de l’Eau,
Tetbaudus de Aqua (éd.
Prou, p. 276, l. 8, seule occurence du toponyme
dans toutes les chartres de ce monarque).
(b) Ce Thibaud est probablement le père
de notre Geoffroy, la notice D datant vraisemblablement
du début du XIIe siècle.
(c) Il faut noter
cependant la présence d’un chevalier apparemment chartrain
Roger de Aqua à Courville en mars
1094, dans la liste de témoins suivante: Philippa; son fils Yves; Nivelon, Garin de Friaize,
Hardouin Chef-de-Fer; Thibaud fils de Suger;
Fron fils de Themier; son fils Yves; Yves fils d’Hébert;
Roger de l’Eau (Rogerius de Aqua), monseigneur
l’évêque, etc (Nous éditons ce texte
en Annexe 6g).
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Baillolis
(B 35): Bailleau
Il existe trois Bailleau
en Eure-et-Loir, tous trois dans l’arrondissement
de Chartres: 1)
Bailleau-le-Pin (canton d’Illiers-Combray,
arrondissement de Chartres),
pour lequel Merlet donne: Baliolus
(vers 977, cart. de Saint-Père),
Bauliolum (vers 1165, cart. du
Grand-Beaulieu), Balliolum de Pinu
(1215, ch. du chapitre de Chartres),
Balliolum-Pinus (1221, ibid.), Balliolum-Pini (1270,
ibid.), Balliolum-Spini (vers 1250, pouillé),
Baillotum-Pini (1626, pouillé),
Saint-Chéron
de Bailleau-le-Pin (1736, pouillé);
2) Bailleau-l’Évêque
(canton de Mainvilliers) pour lequel Merlet donne:
Baliolum (vers 977),
Baliolis-villa (vers 1080, cart de
Saint-Père), Bajulolium (vers
1123 (cart. de Josaphat), Balliacum
(1148, charte du chapitre de Chartres),
Ballolium domini episcopi (1224,
id.), Saint-Étienne
de Bailleau-l’Evesque (1736, pouillé),
Bailleau-les-Bois (1793); et enfin 3) Bailleau-Armenonville,
dit aussi tout simplement Bailleau
(canton de Maintenon, arrondissement de Chartres),
pour lequel Merlet donne: Baillolium
(vers 1250, pouillé), Balliolum-sub-Galardone
(1626, pouillé), Saint-Martin
de Bailleau-sous-Gallardon (1736, pouillé).
Il doit s’agir de
Bailleau-le-Pin tout proche
de Saint-Avit-les-Guespières, dans le même
canton d’Illiers-Combray, et sur la route de cette ville à Chartres.
Cette localité donne son
nom à un certain Garin (Guarinus de Baillole), témoin à Chartres du consentement
donné par Gautier d’Aunay et sa
susdite femme Milsent au don de quatre familles de
colliberts de Denonville par Hersent (transaction 15).
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Bardul Villa (A 19), Balduluilla (B 9), Bauduluilla (D 13):
Baudreville
Ces trois anciennes graphies alternatives
du toponyme de Baudreville sont intéressantes,
car elles illustrent bien à quel
point il faut se méfier des apparences
en matière de toponymie. En effet,
on serait tenté en première analyse
de faire remonter Baudreville
à un hypothéthique
*Baldrici Villa, «domaine de Baudry»
(comme dans le cas du Beaudrevilliers
du Loiret, dans la commune de Bondaroy,
qui s’écrit dans les chartes de Philippe
Ier: Baldrivillare,
Baldrevillare et
Baldricivillare). Il existe aussi
Baudreville dans le département
de la Manche, et un autre, lieu-dit de la
commune d’Erceville dans le Loiret: mais ils n’ont
pas forcément la même origine
étymologique, comme on va le voir.
Les
trois graphies divergentes de notre notice
sont en effet d’accord pour attester qu’au
XIe siècle le R de
Baudreville était
encore un L, ce qui ne peut s’accommoder d’une
telle origine.
La troisième graphie trahit
la véritable prononciation
de la première
syllabe au XIe
siècle, qui est déjà
la nôtre, bau-.
On prononçait quelque chose comme *Baudoulville.
La deuxième est une rétroversion
mécanique de Bau-
en Bal- (par analogie, cf. Baudouin,
Balduinus). La troisième
est la plus intelligente. L’auteur essaie de reconstituer
l’anthroponyme qui est à la base du
toponyme, et il s’inspire avec raison de la forme
Bardoul, qui était illustrée
encore de son temps par le fameux
Hugues Bardoul.
Baudreville
était donc au départ le
domaine (villa) d’un certain
Bardulf, sous la forme
Bardoul. *Bardoulville a d’abord donné par assimilation
*Baldoulville,
d’où *Baudoulville
au XIe siècle; ultérieurement,
par rhotacisme, *Baudourville,
et pour finir, par métathèse,
Baudreville.
Les anciennes
graphies de ce toponyme données par
Merlet (p.10) confirment ces conjectures faites
avant d’avoir pu le consulter:
Baudorvilla
(v. 1250, pouillé),
Bauldrouville
(1542, terrier de Reboulin);
Baudreville (1626, pouillé);
Saint-Fiacre de Baudreville
(1736, pouillé).
Actuellement
commune du canton de Janville (arrondissement
de Chartres, Eure-et-Loir).
Lieu éponyme
d’un certain Geoffroy
de Baudreville, témoin
deux fois à Étampes, la première d’une donation d’Arnaud
fils d’Aubrée (transaction
3), la deuxième fois d’une
concession de Guillaume fils de
Bernoal d’Étampes (transaction 6).
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Bellus Mons (B 34): Beaumont (hameau de Chuisnes)
Il s’agit d’un toponyme assez courant.
Il était par exemple représenté
à l’époque de Philippe
Ier à Beaumont-sur-Oise, siège
d’un comté. Notre lieu-dit est ici mentionné
parce qu’un des témoins est le serf
ou domestique d’un certain Geoffroy de Beaumont
(Rainaldus famulus Gaufredis de Bello Monte). Or précisément
nous trouvons la
signature
de Geoffroy comte de Beaumont, $ Gaufredi
comitis Bellimontis dans une charte de Philippe Ier donnée
à Paris le 27 mai 1067, mais que Prou
considère comme un faux d’époque composé
entre 1071 et 1073 (p. 90, l. 37). C’est une fausse piste.On trouve en effet plusieurs Beaumont
dans notre secteur: un Beaumont à Chalo-Saint-Mars
(canton et arrondissement d’Étampes,
Essonne), un autre à Valpuiseaux (canton et arrondissement d’Étampes,
Essonne). En Eure-et-Loir le Dictionnaire
topographique de Marlet, page 12, ne signale
pas moins de cinq Beaumont.
Mais l’un d’eux s’impose absolument.
C’est un hameau
de la commune de Chuisnes, où témoigne
précisément notre Rainaud. Il est
cité en 1300 par le Polyptique
de Chartres sous le nom de Bellus
Mons, et en 1346 par une charte du chapitre
de Chartres sous le nom de Beaumont-soubz-Courbeville;
Le bois de Beaumont
est mentionné en 1527 par une charte du
chapitre de Chartres.
Aujourd’hui
hameau de la commune de Chuisnes (canton de Courville-sur-Eure, arrondissement
de Chartres, Eure-et-Loir).
Ce lieu donne son
nom à un certain Geoffroy, dont le
serf Rainaud est témoin, à Chuisnes,
de la donation par Hersent et Hardouin, ex-épouse
et fils de Thion, de quatre familles de colliberts
en provenance de Denonville (transaction 14).
(a) Nous possédons
une charte de ce prieuré faisant état d’une
donation de Hardouin Chef-de-Fer, où apparaît pour
témoin le même Geoffroy de Beaumont, cette fois
en personne.
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Bertolcuria (B 17),
Bertoucuriam (B 21), Bertoldicuria (D 38): Bréthencourt
Les scribes de nos notices, et
d’autres, semblent penser qu’il s’agissait au départ
d’un anthroponyme masculin, Bertold-Berthoud, comme
le marque très nettement la troisième graphie. Un
autre copiste, vers la même époque, écrit pareillement: Bertolcor
(Archives départementales d’Eure-et-Loir, H. 2261).
On
pourrait donc croire en première analyse à l’exactitude
de cette rétroversion supposant une étymologie
«Cour de Berthold», de même
que dans le secteur Berthouvilliers, hameau
de la commune de Neuvy-en-Beauce au canton de Janville,
représente un «Villier de Berthold»
et Baudreville, au même canton
de Janville, un «Domaine de Bardoul».
Cependant une charte des environs de 1080, rédigée
à Bréthencourt même en présence
de la dame du lieu, écrit, bien différemment,
Bertildis Curia (charte éditée ici en
Annexe 6e): il s’agit donc plutôt d’un anthroponyme
féminin, Berthilde, Berthaut (cf. Brunehilde-Brunehaut, Richilde-Richaut,
Mathilde-Mahaut, etc.), puis, par métathèse, Brétaud.
Une autre charte encore datée d’environ 1110, porte également
Bertildis Curia (Archives d’Eure-et-Loir,
H 2256)
Autres preuves
d’une prononciation vernaculaire en -haut, le
Cartulaire de Saint-Père de Chartres
interprète cette terminaison comme un diminutif
masculin en -ellus, et écrit, dans un acte daté
précisément de 1137, Bretelli Curia;
et une autre charte du prieuré de Bréthencourt en
date de 1176 porte de Bertotcurte (Archives d’Eure-et-Loir, H 2256).
Quant à
la transition de *Brétaucourt à l’actuel
Bréthencourt, elle ne présente
pas la moindre difficulté. Nous constatons déjà
dans nos notices déjà un flottement entre les
son -an- et -au-, dans
le cas de l’anthroponyme Ansoué écrit d’abort
Ausoué (A 24: Ausueus de Mereruilla, B 16: Anseus de Merer Villa; B 28:
Ansue
de Merervilla). Cette confusion
existe d’ailleurs encore de nos jours à Étampes,
où j’ai lu début juin 2008, dans la copie
d’une collégienne, enrevoir pour au
revoir.
C’est un exemple intéressant
des erreurs que pouvaient commettre les scribes du XIe
siècle dans leur compréhension
des toponymes dont ils percevaient nettement le fonctionnement
étymologique sans pour autant être à
l’abri d’erreur de détail.
Aujourd’hui
lieu-dit de la commune
de Saint-Martin-de-Bréthencourt
canton de Saint-Arnoult-en-Yvelines, arrondissement
de Rambouillet, Yvelines), alors siège
d’un prieuré de l’abbaye de Marmoutier.
1) La notice B précise que deux donateurs,
Godéchal et Amaury Roux d’Ablis, continueront
à percevoir le champart de Vierville au lieu
qui leur agréera, soit à Méréville
pour l’un, et à Étampes pour l’autre, où
ils résident respectivement, ou bien à
Bréthencourt, où se trouve sans doute
le grenier des moines de Marmoutier pour le secteur (transaction
8 et transaction 9).
2) La notice C mentionne par ailleurs pour
témoins un Allard de Bréthencout
et Robert compagnon du dit Allard
(transaction 18).
(a) Une charte conservée aux Archives d’Eure-et-Loir, H.2261, datée par l’inventaire
également de 1090 environ, et donnée
plus bas en Annexe 6e, mentionne
comme prieur de ce lieu un certain Geoffroy (Godefredus de Balae, prior
de Bertolcor), en présence de Thion
Chef-de-Fer déjà moine.
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Boesuilla (grangia Boesuillę) (D 23): Boisville-la-Saint-Père
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.23):
Bodasivilla
(vers 954, Cartulaire de Saint-Père-en-Vallée); Boesvilla (vers 1090: c’est notre
occurrence, et la date
est celle qui est supposé par
l’inventaire des Archives d’Eure-et-Loir),
Boasi Villa (vers
1100, Cartulaire
de Saint-Père-en-Vallée),
Boeinvilla (vers 1250, pouillé),
Boivilla (1252, charte
du chapitre de Chartres),
Besvilla (1270, charte de l’abbaye de Bonneval), Boevilla-Sancti-Petri (1272, charte du chapitre de Chartres),
Boyville-la-Saint-Père
(1366, registre des contrats
du chapitre de Chartres), Boivilla-in-Belsia
(1626, pouillé),
Saint-Laurent de Boisville-la-Saint-Père
(1736, pouillé).
Aujourd’hui
commune du canton de Voves (arrondissement
de Chartres, Eure-et-Loir), alors siège
d’un prieuré dépendant de l’abbaye
de Saint-Père-en-Vallée. Merlet note
que le fief de Boisville-la-Saint-Père ressortissait
pour la justice à Janville.
C’est dans la grande de Boisville
que l’Étampois Payen fils d’Anseau, représenté
par Anseau fils d’Arembert, a autorisé
les donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal
fils d’Oury, en présence
notamment d’Hugues Ier
du Puiset dit Blavons, d’Hugues
vicomte de Châteaudun et de son beau-frère
Nivelon fils de Foucher de Fréteval
(transaction 10).
(a) La famille
d’Aunay semble avoir été possessionnée
à Boisville, car une notice du Cartulaire de Saint-Père
(dont nous donnons le texte en Annexe 7b)
nous montre Gautier I d’Aunay consentir à la donation
de la voirie d’Honville par son vassal Gautier fils de Fléaud,
et une autre son frère Rainaud d’Aunay témoin
à Quémonville (Annexe 7f).
(b)
Nous savons entre autres par une charte de
Philippa de Courville en date de mars 1094 (Cartulaire
de Saint-Père de Chartres, éd. Guérard,
tome II, pp. 499-500, texte donné ici en
Annexe 6g) qu’Hardouin
Chef-de-Fer comme Garin de Friaize étaient
vassaux (fideles feodalesque nostri) du seigneur
de Courville, qui lui-même rendait hommage à
son suzerain (patronus) Nivelon de Fréteval.
(c) L’absence
lors de la cérémonie de la grange
de Boisville du chaînon féodal intermédiaire
entre la famille Chef-de-Fer et le sire de Fréteval,
c’est-à-dire celle de Giroie (Gerogius),
s’explique sans doute par le fait que c’est alors sa veuve
Philippe (Philippa) qui tient Courville au nom
de leur fils Yves.
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Britto (B 27): Breton ou plutôt
Berthon
Breton,
en latin Britto ou Brito,
est un anthroponyme assez bien représenté
dans le secteur à cette époque
en temps que patronyme. C’est sans doute en fait une variante
par métathèse et par analogie de l’anthroponyme Berthon,
de même que Berthaucourt est déjà devenu alors Bréthaucourt
(Bréthencourt), et que surtout, dans le secteur,
Berthoni Villare (Cartulaire de Saint-Père,
p. 53) est devenu Bretonvilliers, lieu-dit d’Aunay-sous-Auneau
(aussi représenté à Maisse en Essonne, où
la même étymologie est la plus vraisemblable).
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Carnotum
(aput) (B 34), Carnotis (A titre;
B titre), Carnotensibus
arpennis (B 2), Carnotensis monetę
(solidos) (B 18), Carnotensis
(Harduinus prepositus Carnotensis)
(B 33): à Chartres,
arpents chartrains,
monnaie chartraine, Hardouin
prévôt de Chartres
Le
toponyme se décline (B 34); dans
le titre Carnotis il faut sans doute
voir la forme indéclinable du toponyme (comme
souvent à cette date pour Étampes,
Stampis).
Chartres
(préfecture de l’Eure-et-Loir)
est le siège du diocèse dont relève
Vierville (A titre, B titre) et bien que ce village
appartienne depuis toujours au pays d’Étampes,
il se trouve clairement dans une zone frontière.
Les moines de Chuisnes
y comptent les surfaces en arpents chartrains
(B2, transaction 1) et payent un noble de Méréville,
Godechal, en sous chartrains (B 18, transaction
8). Le don à Chuisnes par l’ex-épouse
de Thion, Hersent, et par leur fils Hardouin,
de quatre familles de serfs en provenance de Denonville
se fait en présence du prévôt de Saint-Martin
de Chartres, Hardouin (B 33, transaction 14), et
l’autorisation donnée à cette donation par
Milsent et son mari Gautier d’Aunay est enregistrée
à Chartres (B 34, transaction 15).
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Castellidunum (B
24): Châteaudun
La possession de certain
biens à Châteaudun est confirmée
aux moines de Marmoutier par l’évêque
de Chartres Renaud vers 1190: le prieuré de Châteaudun
avec la chapelle dans laquelle demeurent les moines
et avec l’église Saint-Jean de la Chaîne
(prioratum Castridunense, cum capella in qua manent
monachi et cum parrochiali ecclesia Sancti Johannis de
Cathena).
Chef-lieu d’arrondissement
de l’Eure-et-Loir.
Le vicomte de Châteaudun
Hugues (avec son beau-frère
Nivelon fils de Foucher de Fréteval) est témoin de l’autorisation
donnée par l’Étampois
Payen fils d’Anseau fils d’Arembert aux
donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal
fils d’Oury (transaction 10).
C’est sans doute qu’il est alors avec eux à la
cour de d’Hugues Ier
du Puiset, dit Blavons (qui n’est pas mort avant 1096).
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Cimitherium (B 4);
Cimiterium
(B 23): Cimetière
Rappelons que le mot
de cimetière est d’origine purement chrétienne
et qu’il signifie étymologiquement
“dortoir” (dans l’attente de la résurrection).
Michel Lauwers a montré récemment
que les cimetières, pendant une courte parenthèse
constituée par les dixième
et onzième siècle, sont curieusement
devenus des lieux de vie et d’habitation. Nos notices confirment
pleinement cette vue.
Il est
question d’une part du cimetière de
Vierville où Gautier d’Aunay et sa femme
Milsent se réservent le droit d’édifier
une ou deux maisons, et d’autre part d’un cimetière
qui donne son nom à un certain Étampois,
Robert du Cimetière (Rotbertus de Cimiterio), sans qu’on sache de quel cimetière
il s’agit. Il est cité
juste avant un Baudry du Fossé (Baldricus
de Fossato): ils sont témoins de la donation d’Amaury Roux d’Ablis à
Étampes (transaction
9).
Rappelons
que les fouilles de l’été 2007
opérées par l’INRAP sous la direction
de Xavier Peixoto ont mis à jour
des sépultures du XIe siècle rue de
la République devant l’Hôtel-Dieu
jusqu’au portail de la collégiale Notre-Dame,
et plus haut, près de Saint-Basile. Ci-contre un cliché
de Jacques Corbel lors d’une fouille plus haut dans la rue de
la République, au niveau de la place Romanet, derrière
Saint-Basile, où été mis à jour
une trentaine de squelettes.
Voir:
Michel LAUWERS [né en
1963], Naissance
du cimetière: lieux sacrés
et terre des morts dans l’Occident
médiéval [22 cm; 393 p.; bibliographie
pp. 343-382; index], Paris, Aubier
[«Collection historique»], 2005 [ISBN
2-7007-2251-5; 24€].
Jacques CORBEL, “Le gisant de Saint-Basile”, in ID.,
Le Blog du Flâneur Étampois,
http://flaneur-etampes.over-blog.com/article-6993248.html, 2007, en ligne en 2008.
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Choina (A
11); Coina (B 11, 32a, 32b, 34): Chuisnes
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.49),
les premières tirées de chartes
du prieuré de Chuisnes: Vicus
Choinensis (v. 1020); Choina
(v. 1045); Cheoni (v. 1050);
Chonia (1117); Chuenia (1239);
Chuinia (1258); Chuene,
Chuyne (1338); Chuisnes
(1473); les autres tirées d’autres sources:
Chenua (1215, charte de la
léproserie du Grand-Beaulieu);
Chenia (cartulaire du Grand-Beaulieu, p.34),
Chuesne (1384, charte de l’abbaye
de Saint-Jean-en-Vallée); Saint-Martin
de Chuisnes (1736, pouillé).
Commune du canton
de Courville-sur-Eure, arrondissement
de Chartres, Eure-et-Loir, alors siège
d’un prieuré dépendant de l’abbaye
de Marmoutier, fondé vers 1080.
1)
C’est à Chuisnes qu’Hardouin vient donner
son autorisation à la donation de Vierville
faite par sa sœur Milsent (A 11 = B 11, transaction
4).
2) C’est encore à Chuisnes
qu’il vient avec sa mère Hersent faire la donation
de quatre familles de colliberts de Denonville (B
32, transaction 14). Il y a
en effet à Chuisnes un cloître (A
11 = B 11), dont le prieur s’appelle Thibaud (domno Tetbaldo priori Coinę), qui représente l’abbé de Marmoutier.
Chuisnes donne aussi son nom à un témoin
ce cette même transaction qui y réside,
Guillaume Roux de Chuisnes (B 34).
(a) En 1083 le prieur est un certain Thierry
(témoin de la donation par Giroie de Courville de Saint-Nicolas
de Courville à Marmoutier, AD28, H.3385, éditée
dans le Cartulaire de
Saint-Jean-en-Vallée, n°2, p. 2: Theoderic
prior de Chonia).
(b) Le 29 novembre
1119 c’est un certain Henri (accord entre les les
moines de Saint-Jean-en-Vallée et ceux de Marmoutier,
Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée,
n°20, p. 14: S. Henrici Choiniae prioris).
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Cramisiacum
(A 10 = B 7): Crémisay
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.56):
Cramisium
(v. 1050, charte du prieuré de
Vieuvicq); Cramisiacum (v. 1080,
ibid.); Crémisy
(1380, note d’Illiers).
Hameau aujourd’hui
disparu de Saint-Avit-les-Guespières.
A
ne pas confondre avec le moulin de Crémisay dans la paroisse
de Villevillon, appelé Crimisium vers 1070
(Charte du prieuré de Vieuvicq ), Moulin
de Crémisé en 1677 (Registres
de Villevillon), Moulin de Crémisay
en 1691 (Registres de Villevillon); ni avec Cramoisy, commune du canton de Montataire, arrondissement
de Senlis, département
de l’Oise (in territorio Vilcassino villam quae dicitur
Cramisiacum au début du IXe siècle,
Cramisiacus en 859, Villam Cramitiacum
en 875, Guillelmus de Cramisiaco en 1007,
apud Cramesy en 1136, Vuillelmum
de Cramiseio en 1150, Cramoisi en 1177,
1358 et 1530, Cremoisi en la diocesse de Beauveiz
en 1273, Johannes de Cramoysiaco en 1269, Cramoisy en 1349, 1480
et 1585, Kramoisi en 1363).
Ce hameau donne son
nom à certain chevalier, Thion de Crémisay
(Theudone milite de
Cramisiaco), qui se porte témoin
de la donation de Vierville effectuée
à Saint-Avit par Milsent selon le rite
(transaction 2).
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Dallei Mons (D 32): Dolmont
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.60), à
qui celle-ci a échappé:
Daullomons
(1246, charte du chapitre de Chartres);
Daulemont (1259, nécrologe
du chapitre de Chartres);
Dalemont (1274, charte du
chapitre de Chartres); Domnont
(1280, id.); Dalimons
(1300, polyptique de Chartres); Dallimons
(1351, registre des contrats du chapitre de Chartres);
Dromont (1555, terrier des
Sandarville). Merlet note que le fief de Dolmont était
vassal du duché de Chartres.
Une autre graphie ancienne a échappé
à Merlet, tant est déficient le précieux
index que Guérard à donné dans son édition
du Cartulaire de Saint-Père, ou bien
lui a paru ne pas devoir être retenue, entre 1116 et 1124: Allemont (p.307:
Radulfus de Allemont, corrigé dans le
titre donné par le Cartulaire, p. 306,
Radulfo de Dallemont).
Dolmont, actuellement faubourg
de Saint-Georges-sur-Eure (canton de Courville-sur-Eure,
arrondissement de
Chartres, Eure-et-Loir).
Dolmont donne son
nom à un certain Robert de Dolmont, qui est témoin
à Chuisnes de la donation par Hardouin de quatre
familles de colliberts de Denonville (transaction 14).
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Danonuilla
(A 24), Danunuilla (B 10; 20, 23, 30), Danouilla (B 16),
Danonisuilla (B 32):
Denonville
Voici les graphies
anciennes que donne Merlet (p.59): Danunvilla (vers 1080, charte du
prieuré de Bréthecourt);
Danonis-Villa (1109, id.);
Danonvilla (vers 1250, pouillé);
Denonvilla-in-Belsia (1626,
pouillé); Saint-Léger
de Denonville (1736, pouillé). Merlet note que
le fief de Denonville était vassal
d’Étampes et y ressortait pour la justice.
Il a relevé de fait ultérieurement,
très clairement et sans contestation, du
bailliage d’Étampes.
Aujourd’hui commune du canton d’Auneau
(arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
(1) Denonville donne
son nom à un certain Hébert
de Denonville, dont le nom conclut quatre listes
de témoins de quatre transactions différentes
toutes passées à Étampes:
1° celle d’Arnaud fils
d’Aubrée, faite à Étampes
(transaction 3); — 2° une première
donation de Godéchal
fils d’Ourly, sans doute à Méréville
(transaction 7); — 3° une autre donation du même
Godéchal, à
Étampes (transaction 8); — 4°
une donation d’Amaury Roux d’Ablis avec l’autorisation d’Aubert fils d’Anseau, à Étampes (transaction 9). Cette position systématique en fin de liste
indique peut-être que de Hébert
était le clerc de la famille Chef-de-Fer.
Voyez en effet ce qui suit:
(2) Denonville donne son
nom également à un certain Raoul fils
de Jocelyn de Denonville, témoin en même
temps qu’un certain clerc Geoffroy (Radulfus
Gauscelini filius de Danunuilla et Gaufredis clericus) du consentement donné à la donation
de Godéchal par Anseau Robert fils
de Béguin et sa mère Eudeline, apparemment
dans le secteur de Méréville (transaction
14).
(3) Enfin ce sont
quatre familles de colliberts de Denonville
qui sont données par Hersent et Hardouin,
respectivement ex-épouse et fils de Thion
Chef-de-Fer, à
savoir Geoffroy avec ses filles et ses
filles, qui sont données aux moines de
Marmoutier par Hersent et son
fils Hardouin Chef-de-Fer, apparemment
pour coloniser des terres de Vierville (transaction
14).
Il
est clair que les Chef-de-Fer étaient
possessionnés à Denonville, mais
semble-t-il seulement du fait d’Hersent, ex-épouse
de Thion et mère d’Hardouin et de Milsent,
car une charte de Chuisnes faisant état d’une
donation d’Hardouin Chef-de-Fer le qualifie de chevalier
du château de Courville (de l’autre côté
de Chartres). |
Dordanum (B 28):
Dourdan
Hippolyte
Cocheris (qui malheureusement ne cite pas ses sources)
donne, dans son
Dictionnaire des anciens noms
de communes de Seine-et-Oise: Dortenco (monnaie mérovingienne),
Dordinga
(936), Dordingha
(956), Dordeneus villa (936),
Doringa (956), Drodinga
villa (956), Dordingum
(986), Dordinchum (1147),
Dordentium (1120),
Dourdain, Dordan (1174),
Dordanum (1222), Dordam
(1257), Durdactum (1514).
Chef-lieu de canton de l’arrondissement d’Étampes (Essonne).
Dourdan donne son
nom à un certain Airaud de Dourdan (Arraldus de
Dordano), témoin de la donation de
Lomlu, vraisemblablement à Vierville même
(transaction 16).
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Extolui (B 30);
Stonnum (C 38): Léthuin
Voici les
graphies anciennes extrêmemement variées
que donne Merlet (p.101-102) pour ce toponyme qui
a donné du fil à retordre aux scribes
qui voulaient lui donner une forme latine, et qui devait
alors se prononcer quelque chose comme *L’Estoin.
Les premières
dans des chartes du prieuré de Léthuin:
Leston (vers 1050);
Stoniae (vers 1120); Stonium
(1154); Lestonium (1209);
Lestuem (1210); Lestolium
(1215); Lestuen-in-Belsia,
Lestoen (1230); Estolium (1231);
Leustonium (1247) Lestun-en-Beaulce
(1487); les autres ailleurs: Estonium
(vers 1120, charte du prieuré d’Épernon);
Lestem (vers 1250, pouillé);
Lestunum (1365, registre des contrats
du chapitre de Chartres); Lestuing
(1466, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée);
Scone (1653, carte de Sansom
d’Abbeville); Saint-Germain et Saint-Protais
de Lestuin (1736, pouillé). Il est clair que le L initial du toponyme
a été le plus souvent ressenti par
les clercs, à tort ou à raison, comme
un article, et qu’il a donc été omis en
latin. La possession de l’église de Léthuin (ecclesiam
de Lestonio)
est confirmée aux moines de Marmoutier
par l’évêque de Chartres Renaud
vers 1190. Merlet note
que le fief de Léthuin ressortissait
pour la justice au bailliage d’Orléans.
Actuellement commune du canton
d’Auneau (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
C’était
alors le siège d’un prieuré de l’abbaye
de Marmoutier.
Les notices C et D mentionne comme
premier témoin des moines pour deux transactions
un certain prêtre Tamoué (Tamueius
presbiter, transaction 16), la notice D
précisant qu’il est prêtre de Léthuin
(Tamueius presbiter de Stonno,
transaction 16).
Léthuin
donne aussi son nom à un certain
Gautier d’Extolui, témoin du côté des moines,
et vraisemblablement moine lui-même, sans doute
à Vierville même ou à Léthuin,
du consentement d’Anseau Robert fils de
Béguin et de sa mère Eudeline à la donation de Vierville par
Godéchal et Amaury (transaction 13).
Une charte des environs
de 1090 conservée aux archives départementales
de l’Eure-et-Loir sous la cote H.2406, que j’éditerai
l’un de ces jours, mentionne le don par Baudry Tuault, Baldricus
cognomento Tuellus, de huit arpents de terre à Léthuin,
apud Leston.
Une autre charte des
environs de 1120 conservée sous la même
cote, que j’éditerai également l’un
de ces jours, mentionne le don par Aubert fils d’Anseau,
Albertus Anselli filius, de tout ce qu’il possédait à Noir-Épinay,
quidquid in Nigro Spineto habebat in
corpore ville et deforis juxta villam. Chartes citées
ici, pour l’instant, d’après l’Inventaire-Sommaire
de Merlet, p. 261.
La possession
de l’église de Léthuin est confirmée
aux moines de Marmoutier par l’évêque
de Chartres Renaud vers 1190 (AD28, H.2234, d’après Merlet, Inventaire-Sommaire, p.237: ecclesiam de Lestonio).
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Fossatum (B 23, 28): le
Fossé
Il s’agit d’un
secteur à Étampes.
Ce Fossé d’Étampes
donne son nom à Baudry du Fossé (B
23: Baldricus de Fossato), cité juste avant un Robert
du Cimetière (Rotbertus
de Cimiterio): ils sont témoins, témoin de la donation d’Amaury Roux
d’Ablis à Étampes
(transaction 9).
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Friesia (D 25):
Friaize
Voici les graphies
anciennes que donne Merlet (p.76): Friaxa (vers 1080, charte du prieuré
de Chuisnes); Friase (vers
1150, charte de la léproserie
du Grand-Beaulieu); Friessa (vers
1160, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée);
Friesia (1168, charte de
la léproserie du Grand-Beaulieu);
Friasia (1171, id.); Friesa (1207, charte
de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée);
Freisia (1223, charte de la léproserie
du Grand-Beaulieu); Frieze
(1518, terrier de Landelles);
Saint-Maurice de Friaize (1736, pouillé).
Actuellement
commune du canton de la Loupe (arrondissement
de Nogent-le-Rotrou, Eure-et-Loir).
Friaize donne son
nom à Garin de Friaize (vassal d’Yves de II de Courville dont les sources
conservées nous gardent des traces de 1079
à 1120) dont l’importance est marquée
par le contexte puisque, quoi qu’en fin de
liste, il est mis sur le même plan qu’Hugues
Blavons du Puiset, Hugues vicomte de Châteaudun
et Nivelon de Fréteval; il est témoin
avec eux de l’autorisation donnée
par l’Étampois Payen
fils d’Anseau (en fait représenté par
Anseau fils d’Arembert) aux donations opérées
par Arnaud fils d’Aubrée
et Godéchal fils d’Oury (transaction
10); il est alors avec eux à la cour
de d’Hugues Ier du Puiset, qui n’est
pas mort avant 1096.
Nous
savons entre autres par une charte de mars 1094
(Cartulaire de Saint-Père de Chartres,
éd. Guérard, tome II, pp. 499-500,
texte donné ici en Annexe
6g) que Garin de Friaize comme Hardouin
Chef-de-Fer étaient vassaux
(fideles feodalesque nostri) du seigneur de Courville,
qui lui-même rendait hommage à son suzerain
(patronus) Nivelon de Fréteval. L’absence
lors de la cérémonie de la grange de
Boisville du chaînon féodal intermédiaire
entre la famille Garin et le sire de Fréteval,
c’est-à-dire celle de Giroie (Gerogius),
s’explique sans doute par le fait que c’est alors (en
1094 du moins) sa veuve Philippe (Philippa)
qui tient Courville au nom de leur fils Yves cf. notre
Annexe 6g).
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Gualardo (B 25,
27): Gallardon
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.77):
Galerdo (1024,
charte du prieuré d’Épernon);
Walardo (1028, charte de l’abbaye
de Coulombs); Galardo (1094,
charte de l’abbaye de Bonneval); Galardo
(vers 1100, charte du prieuré d’Épernon);
Galardum (vers 1130, cartulaire
de Thiron); Gaillardon (plan de Châtillon);
Saint-Pierre de Gallardon (1736,
pouillé). Alors prieuré
dépendant de l’abbaye de Bonneval. Merlet note que
c’était le chef-lieu d’une seigneurie du chapitre
de Chartres dont dépendaient les mairies de
Gallardon, Bleury, Écrosnes et Germonval.
Aujourd’hui commune
du canton de Maintenon (arrondissement de
Chartres, Eure-et-Loir).
Gallardon
donne son nom à Hugues de
Gallardon, qui consent, dans la maison des moines
d’Auneau, la donation de Vierville opérée
par Gautier d’Aunay, Guillaume fils
de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée
(transaction 11).
Gallardon donne aussi son
nom à un certain Osmond
de Gallardon, témoin de ce même
consentement (transaction
11).
Selon Coüard
et Depoin, (Liber Testamentorum, p. 98, note
384), Gallardon appartint d’abord à Aubert le Riche,
qui eut trois fils: Aubert II, Garin et Thion. Aubert II n’eut
que deux filles. Il légua Thimert à Froheline,
épouse de Gasce, et Gallardon à Haubour (Hildeburge),
épouse d’un certain Hébert de Paris. Hébert
et Haubour eurent pour fils Hervé I de Gallardon.
Hervé eut pour enfant: Hugues I, Garin, Guy, Milon et
sans doute un certain Geoffroy de Gallardon, ainsi que la bienheureuse
Haubour (Hildeburge), épouse de Robert d’Ivry. A la
mort d’Hugues I, sans doute en Palestine, qui ne laissa qu’une
fille, son frère Garin lui succéda. Garin mourut
à son tour peu après, laissant un fils mineur,
Hugues II, dont Guy fut pour un temps le tuteur.
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Lomlu (C 25): lieu non
identifié dans le terroir de Vierville
La formation de ce toponyme est caractéristique
du secteur où il se trouve,
où l’élement final
–lu est bien représenté.
On trouve encore en effet rien que dans ce canton
d’Auneau deux noms de communes ainsi formés:
Ardelu et Orlu.
Considérant que le
village d’Orlu (commune du canton d’Auneau, arrondissement
de Chartres, Eure-et-Loir) est à deux
kilomètres de Vierville, on peut se
demander si ce nom de Lomlu n’a
pas pu évoluer naturellement en Orlu. Voici les formes anciennes
que donne Merlet (p.135) pour Orlu: Orleium
(1154, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée);
Orliacum (1162,
id.); Orli (1285, charte du chapitre
de Chartres); Orliarum locus (1435,
registre des contrats du chapitre de Chartres);
Saint-Médard d’Orlu (1736, pouillé).
Il faudrait imaginer d’abord un rhotacisme (Lomlu
devenu *Romlu ou *Rolu), puis une métathèse
(*Rolu devenu Orlu). En
effet dans le même secteur on voit évoluer
le nom de Baudreville dans le même sens:
Baudulvilla (vers 1090) en Baudorville
(1250) puis en Bau(l)drouvilla (1542),
Baudreville (1626). Pareillement pour
le nom de Dolmont, qui connaît une évoution
provisoire du même genre au XVIe siècle: Daulemont (1259), Dromont
(1555). De même Rotelu,
hameau de Videlles près La ferté-Alais
(orthographié ainsi au XIIe siècle
et à nouveau de nos jours) est devenu Ortelu
à l’époque de la carte de Cassini au
milieu du XVIIIe siècle (et encore à
l’époque de Gustave Estournet en 1944).Mais je ne crois pas trop moi-même
à cette hypothèse, car nous ne
voyons pas dans la suite qu’Orlu ait appartenu aux moines
de Marmoutier.
Cette terre de
Lomlu est donnée par Rainaud fils
de Thiou, vraisemblablement à Vierville même
(transaction 16), moyennant des contre-dons (transaction
17).
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Ludo (B 30):
Ludon
Voici la seule
graphie ancienne que donne Merlet (p.106):
Lueton
(vers 1080, cartulaire de Saint-Père-en-Vallée,
p. 225). Merlet note que le fief de Ludon était
vassal de Frécot.
Hameau de la commune de Saumeray
(canton de Bonneval, arrondissement
de Châteaudun, Eure-et-Loir), à
8 km de Saint-Avit-les-Guespières.
Ludon donne son nom à
un certain Fouchaud de Ludon, témoin du côté
des moines, et vraisemblablement moine lui-même, sans doute à Vierville même ou à Léthuin, du consentement d’Anseau Robert fils
de Béguin et de sa mère Eudeline à
la donation de Vierville par Godéchal et Amaury
(transaction 13).
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Maius Monasterium (A, 1-2, 12-13; B
titre, 1, 5, 15, 24, 28, 31-32; C 31, D 34, 38, 39), monasterium (D 40):
Marmoutier
L’Abbaye
de Marmoutier se dressait au nord
de la Loire, face à l’ancienne ville
de Tours, au lieu où
se retirait pour prier saint Martin,
évêque
de Tours de la fin du IVème siècle.
Les dépendances
de cette abbaye bénédictine
s’étendaient dans une
bonne partie de la France. Il en subsiste les vestiges d’une
ancienne église abbatiale plus
grande que la cathédrale de Tours,
et les grottes où séjournait Saint Martin.
C’est aujourd’hui un lieu-dit de la commune
de Sainte-Radegonde, dans le canton de Tours (Indre-et-Loire),
où s’élève un
établissement d’enseignement privé.
Liste des abbés de Marmoutier pendant
cette période: Aubert (1037-1063/1064), Barthélémy (1064/1084),
Bernard de Saint-Venant (1084-7 avril 1100), Heugaud/Hilgot (1100-10
août 1104), Guillaume de Nantes (Nanticensis, natif en
fait de Combourg, 1105-1124). La doantion
de Vierville eut donc lieu sous l’abbatiat de Bernard. Je n’ai pas pour
l’instant pu consulter de relevé des prieurs de Marmoutier.
(1) Robert de Vierzon,
prieur de Marmoutier, est représenté
à Saint-Avit-les-Guespières, lors
de la cérémonie d’investiture de Vierville,
par un serf du moine Thion (transaction 2).
(2) En revanche
il assiste personnellement, à Chuisnes,
au consentement donné par Hardouin et Hersent
à cette donation (transaction 4).
Voici une liste non exhaustive de prieurés
dont la possession est confimée
aux moines de Marmoutier dans son diocèse
par l’évêque de Chartres Renaud
vers 1190 (AD28,
H.2234, d’après Merlet, Inventaire-Sommaire, p.237): le prieuré de Saint-Thomas d’Épernon
avec l’église paroissiale
du dit lieu (prioratum
Santi Thomae Sparnonensis cum parrochiali ecclesia ejusdem loci);
l’église Saint-Pierre et l’église
Saint-Jean qui sont dans la même
place forte (ecclesiam Sancti Petri, ecclesiam
Sancti Johannis, que sunt in eodem castro);
le prieuré de Chuisnes
avec l’église du dit lieu (capellam
de Bello Loco, prioratum de Chonia, cum parrochiali
ecclesia ejusdem loci, ecclesiam Sancti Marini); l’église
de Saint-Avit (ecclesiam Sancti Aviti);
le prieuré de Châteaudun
avec la chapelle dans laquelle demeurent les moines
et avec l’église Saint-Jean de la Chaîne (prioratum
Castridunense, cum capella in qua manent monachi et cum
parrochiali ecclesia Sancti Johannis de Cathena).
On notera
que n’y sont pas mentionnés en temps que
prieurés mais seulement en tant qu’églises,
Léthuin (ecclesiam
de Lestonio, ecclesiam de Villeael), ni
Bréthencourt ni Vierville,
cette dernière église cependant
mentionnée juste après celle de Bréthencourt
(ecclesiam Sancti Martini de Bertoldi Curia, cum capella
Beate Marie Magdalene de castro, ecclesiam de Vervilla).
On remarquera
que nos notices parlent précisément
d’Épernon (et de son prieur
Hardouin, Harduino priore
Sparronensi, B 28, également connu par un acte
en date de 1092, et tandis que nous le voyons remplacé en 1098
par un Guillaume), de Chuisnes et de son prieur
Thibaud, Tetbaldus
prior Coinę, B 32; c’est à Chuisnes
que sont passées trois des transactions
en question, la dernière en présence
d’un certain Guillaume
Roux de Chuisnes, Guillelmus Rufus de Coina,
de Saint-Avit, où est passée
une transaction, de Châteaudun,
dont le vicomte Hugues, Hugo uicecomes Castelliduni, B 25, est présent à l’une des transactions,
et de Léthuin, dont viennent
deux témoins, le prêtre Tamoué,
Tamueius presbiter de Stonno, C 32 et D 34-38, et un certain Gautier de Léthuin, Gaulterius
de Extolui, B 31.
Il est aussi question
indirectement d’un prieuré champenois
des moines de Marmoutier à
Ventelay dont est originaire le
serf Constance, de Ventilaio, Constancius, C 32-33.
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Mereruilla (A 24; B 17, 28),
Merer
Villa (B 16): Méréville
L’étymologie
de ce toponyme n’est pas évidente. Même
graphie vers 1105 dans le Liber testamentorum, qui mentionne comme témoin
un Stephanus de Merervilla (voir notre Annexe 7). Cocheris note seulement
(sans référence comme
d’habitude), «Merezvilla
et Mereville (1262)».
Le Cartulaire de
Saint-Père de Chartres (p.402)
contient une charte non datée entre 1069
et 1079 (p.CCCL) faisant état d’une donation
d’un Ingelgerius de Merervilla,
mais il est notable que dans la suite de ce document
(et dans le titre) le copiste porte une orthographe
différente, Ingelgerius de Merravilla
(titre et p.403), Galterius de Merravilla
(p.403). L’éditeur, Benjamin Guérard,
porte dans le Dictionnaire géographique
qu’il a mis en annexe (p828): «MERERVILLA , MERRAVILLA,
peut-être Mérouville.
Il y a plusieurs hameaux nommés Mèreville.
V. aussi MERREVILLA. MERREVILLA, Marville-Moutier-Brulé.»
Hors de notre secteur
on trouve peu de piste. 1) Dans le Calvados
Merville est noté
Matervilla en 1078 (cartulaire
de l’abbaye de la Trinité de Caen),
Merravilla en 1268. 2) Le Méréville
de Meurthe-et-Moselle a une autre
étymologie, car il s’écrit encore
au XIe siècle Amerelli
villa. Dans le Calvados Merville est noté
Matervilla en 1078 (cartulaire
de l’abbaye de la Trinité de Caen), Merravilla
en 1268. Notons ici à titre de
curiosté ce qu’Henri Lepage a écrit
des dénominations anciennes du Méréville
de Meurthe-et-Moselle: «MÉRÉVILLE, canton de
Nancy (Ouest). — Amerelli villa. 1065.
H. L. [= Histoire de
Lorraine par Dom Calmet], I, c. 456. — Sylva
de Amerelli villa. 1094. Ib., c. 498 [=
titre de fondation du prieuré de Saint
Tiébaut (actuellement ferme Saint Thiébaut)]. — Ameralli villa. 1105. Ib., c.
516. — Merevilla. 1127-1168. — Abb. de
Clairlieu. — Merelvilla. 1183.
Ib. — Mereiville. 1349. Tr. des ch., 1. Fiefs de Lorraine,
n° 21. — Le fief de Méréville
relevait de la châtellenie de Nancy, bail, de cette
ville. — Doy. du Saintois, dio. de Toul.»
(Henri Lepage, «Dictionnaire géographique de
la Meurthe», in Mémoires de la Société
d’archéologie lorraine, Seconde série IIe volume, Nancy, Lepage, 1860,
p.167). Quoi qu’il en soit, cette rétroversion
suppose ou atteste une aphérèse
(disparition de l’élément
initial), en reconstituant un anthroponyme
Amerel, formé
sur la même racine germanique que dans
Aimon ou Aimeric, avec
un suffixe latin -ellus. Cet anthroponyme doit
être à l’origine,
me semble-t-il, des patronymes modernes
Emerel,
Emereau, Aimereau,
Hemerel,
Haimerel et Hemereau.
Mais
cette piste ne paraît pas concerner notre
Méréville, où on n’a
aucune raison de soupçonner une aphérèse.
Il est certain qu’à
l’époque de notre charte, le nom du personnage
qui a donné son nom à Méréville
est devenu méconnaissable et l’on prononce
Mérerville sans reconstituer de génitif
de l’anthroponyme, probablement sorti de l’usage
et que le scribe ne tente pas de reconstituer. Cet
anthroponyme est sans doute, à mon sens,
Mérier (qui a survécu
comme patronyme) et qui dérive selon toute
apparence d’un anthroponyme germanique
Mar-hari (latin théorique
Marharius, Mararius).
Chef-lieu de canton,
arrondissement d’Étampes, Essonne.
1) C’est à Méréville
(B 16) qu’habite habituellement Godéchal
fils d’Oury de Vierville, puisque libre
choix lui est donné de recevoir son champart
à Méréville ou à Bréthencourt
(transaction 8), de la même façon que
pour Amaury Roux, qui est clairement un Étampois, le champart
sera porté à son gré à Étampes
ou à Bréthencourt.
2) Méréville donne
son nom à un certain Gaudin fils d’Ansoué de Méréville (transaction 7, A 24: Galdinus
filius Ausuei de Mereruilla, B 15: Gaudinus filius Ansei de
Merer Villa: B 28: Gaudino
filio Ansue de Merervilla), témoin de la première donation de Godéchal,
peut-être à Méréville
(transaction 7), puis, à
Méréville sans doute également,
du consentement de sa veuve et de son fils Arembour
et Eudes (transaction 12), avec des nobliaux du pays,
Geoffroy de Moret et Eudes de Pannecières.
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Moreth (B 28):
Moret
Au milieu
du IXe siècle, le Cartulaire de Saint-Père
de Chartres enregistre la possession
d’une petite ferme à Malaredum
(éd. Guérad, 1840, p. 53: in
pago Stampense, in villa quæ dicitur Malaredus,
mansum unum); il s’agit peut-être de
Moret, bien qu’on ait aussi proposé, avec plus
de vraisemblance, Melleray, à Oinville-Saint-Liphard;
car la possession de ce manse est confirmée
par Rainfroy évêque de Chartres, tandis
que Moret est du diocèse de Sens.
Moret, hameau de la commune
de Méréville, chef lieu de canton, arrondissement d’Étampes,
Essonne.
Moret donne son nom à
un certain Geoffroy
de Moret, témoin
semble-t-il à Méréville
du consentement à
la donation de Godechal de sa veuve Arembour et de son
fils Eudes (transaction
12), avec des nobliaux du pays, Gaudin
fils d’Ansoué de Méréville et Eudes de Pannecières.
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Paniceriae
(B 28): Pannecières
Il s’agit
évidemment de Pannecières
dans le Loiret. Il existe au moins six communes ou lieux-dits
homonymes avec quatre graphies différentes qui s’expliquent par le fait que le
nom commun qu’elles reflètent n’a jamais, très
curieusement, été relevé par
les auteurs des dictionnaires usuels, et qui était
pourtant très répandu comme le montre la toponymie:
Panissières
(canton de Feurs, arrondissement de Montbrison,
Loire) et Pannessières
(canton de Conliège, arrondissement
de Lons-le-Saunier, Jura); un Pannecière
à Chaumard (Nièvre), un Panissière à
Lamure-sur-Azergues (Rhône), un Panissière à
Meyrieu-les-Étangs (Isère),
un Panissière à Bosjean
(Saône-et-Loire). Relevons
peut-être aussi la commune de
Panissage (Isère).
L’étymologie
de ces toponymes est transparente et dérive
du latin panicum, “panic” (sorte de milet).
Littré porte la définition
suivante: “PANIC (pa-nik), s. m. Genre
de plantes graminées dont fait partie le
milet. Le panic d’Italie, ou milet à grappe,
panicum italicum, Linnée. Le grand
milet, ou panic, panicum jumentorum,
Persoon. — ÉTYM. Lat. Panicum,
qui vient probalement de panus,
fil.”. Cependant la forme panic
me paraît de formation savante, tandis que
le Lexique de l’ancien français de
Godefroy porte de fait un mot panil, substantif
masculin disparu, dont il donne pour définition
“panic”, et qui me paraît formé sur une
forme diminutive (paniculum, paniclum). Le
Dictionnaire Robert de 1977 est plus
instructif: «“PANIC (-nik’)
ou PANIS (-niss’), n. m., lat.
panicum, dérivé de panus,
“fil de tisserand”. Bot. Plante monocotylédone
(Graminées), herbacée, annuelle
ou vivace, cultivée comme céréale
ou plante fourragère. Panic millet.
Voir Mil 2, Millet. Panic d’Italie (“milet
des oiseaux”). Panic ou Panis germanicum.
Voir Moha.»
Commune
du canton de Malesherbes, arrondissement
de Pithiviers, Loiret.
Pannecières donne son nom à un certain Eudes de Pannecières, témoin à Méréville
du consentement à la
donation de Godechal de sa veuve Arembour et de son fils Eudes
(transaction 12), avec des nobliaux du pays,
Gaudin fils d’Ansoué
de Méréville et Geoffroy de Moret.
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Petræ (A 20; B 15):
Pierrefitte
Ce toponyme
Petræ, littéralement “les Pierres”, clairement
étampois (puisqu’il s’agit
d’une liste de témoin étampois)
s’est conservé ailleurs, en pays chartrain sous
la forme Pierres. Voici les graphies
anciennes que donne Merlet (p.143)
cette commune homonyme
au canton de Chartres-Sud-Est, autrefois
du canton de Maintenon:
Petra-ficta (774,
diplôme de Carloman); Petræ
(vers 1125, cartulaire de Thiron);
Petra (1240, charte du prieuré
d’Épernon); Saint-Gervais
et Saint-Protais de Pierres (1736, pouillé).
On y constate donc a
même alternance Pierres / Pierrefitte
qu’à Étampes.
Aujourd’hui
Pierrefitte, hameau d’Étampes, au singulier puisqu’il ne reste plus guère
qu’un seul menhir debout, les autres
ayant été détruits à
l’époque moderne.
Ce toponyme donne
son nom à un nobliau étampois: Ours
de Pierrefitte (Urso de Petris, littéralement:
“des Pierres”), témoin
à Étampes du consentement de
Guillaume, fils de Bernoal, à
la donation de Vierville par Gautier
(transaction 6). Il s’agit vraisemblablement d’Ours
II fils de Thion II, bien connu par ailleurs, et dont se plaint
notamment l’évêque saint Yves de Chartres.
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Puteolum
(b 24): Le Puiset
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.143):
Puteolum
(1095, charte du prieuré
de Saint-Martin de Chamars); Puisat (vers 1120,
id.); Puseatum
(1122, charte
de l’abbaye de Bonneval); Puteacensum
castrum (1129, charte de l’abbaye de Thiron);
Pusiacum (1179, charte du chapitre
de Chartres); Puteacum (1217, charte de la léproserie du Grand-Beaulieu); Puysatum (1230, id.);
Pusatum (1232, charte
de l’abbaye de Bonneval); Puisiolum (1240,
charte de la léproserie du Grand-Beaulieu);
Puisatum (1299, charte
de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée);
Pusacium (Orderic Vital, t. II, p. 412);
Le Puisas (Chanson d’Antioche,
vol. II, p. 112).
Commune
du canton de Janville (arrondissement
de Chartres, Eure-et-Loir).
Le Puiset donne
son nom à son seigneur Hugues Ier du Puiset,
qui n’est pas mort avant 1096, rebelle à son suzerain
le roi de France Philippe, à qui il a infligé
un sévère défaite en 1079 devant
le Puiset, et à la cour duquel il ne reparaîtra
jamais. Le seigneur du Puiset, vicomte de Chartres,
est témoin du consentement
de l’Étampois Payen
fils d’Anseau (en fait représenté
par Anseau fils d’Arembert) aux donations opérées
par Arnaud
fils d’Aubrée et Godéchal
fils d’Oury (transaction 10).
Il ne peut pas s’agir
d’Hugues II, seigneur du Puiset de 1097 à
1106 puisque pendant qu’il en fut le seigneur,
avant de partir en Palestine dont il ne reviendra
pas, Nivelon de Fréteval, qui signe aussi,
était déjà parti en Palestine, dont
il ne reviendra pas avant 1108.
Il semble bien qu’à
cette date encore Hugues du Puiset soit plus puissant
dans le secteur que le roi de France Philippe Ier.
Il a à sa cour le vicomte de Châteaudun,
le seigneur de Fréteval, le seigneur de Friaize,
et deux des plus puissants chevaliers d’Étampes,
Payen et Aubert, les deux fils d’Anseau fils d’Arembert. Personne ne paraît songer à faire appuyer
ces donations par un acte de l’autorité royale.
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Roureium
ou plutôt Rovreium
(B 10): Rouvray
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet: Rubridum
(vers 1080, charte de l’abbaye de Saint-Denis-en-France);
Rivereium (vers
1250, pouillé); Rouvrayum-Sancti-Dionysii (1626,
pouillé);
Rouvray-les-Chaumes (1793).
Il s’agit
d’après le contexte très
vraisemblablement de Rouvray-Saint-Denis,
actuellement commune du canton
de Janville, arrondissement de Chartres, car il est
question du maire ou régisseur
de Rouvray juste après un
certain Geoffroy de
Baudreville, village distant
de 7 km de Rouvray-Saint-Denis et situé dans le même
canton.
Le maire ou régisseur
de Rouvray-Saint-Denis, Arnulfus maior
de Rovreio, est témoin
à Étampes de la donation
d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction
3).
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Sancta Maria
de Stampis (A 19, B 14):
Notre-Dame d’Étampes
On notera cette rétroversion
Sancta-Maria, tandis qu’on
aura plutôt, ultérieurement
Beata-Maria.
Collégiale
fondée autour de l’an mil.
L’abbé de Notre-Dame
d’Étampes, Bernaol (A 19: Bernoalius
abbas Sanctę Marię de Stampis, B 14:
Bernoalus abbas Sanctę Marię de Stampis)
est témoin à Étampes du consentement donné
par son parent Guillaume fils de
Bernoal d’Étampes à la donation
de Vierville (transaction 6).
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Sanctus Avitus (A 7; B 5, 7): Saint-Avit-les-Guespières
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet:
Sanctus-Avitus-Guesperiae
(vers 1250, pouillé);
Sanctus-Avitus-juxta-Guesperiam
(1359, registre des contrats du chapitre de Chartres);
Saint-Avy-la-Guespière
(1485, charte du prieuré de Nottonville);
Sanctus-Avitus-prope-Illerium
(1541, charte de l’abbaye de Thiron). La possession
de l’église de Saint-Avit est confirmée aux moines
de Marmoutier par l’évêque de Chartres Renaud vers 1190
(ecclesiam Sancti
Aviti).
Commune du canton de Brou
(arrondissement de Châteaudun, Eure-et-Loir),
à 22 km de Chuisnes, à 48 km de Denonville,
à 56 km de Vierville. Merlet note qu’il y avait là un prieuré
dépendant de l’abbaye de Saint-Calais.
Saint-Avit est
selon toute apparence le lieu de résidence
habituel de Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent.
Ils y ont leur demeure (domus), où
Milsent accomplit le rite de la donation de Vierville
en donnant un rameau de sureau au serf Archambaud, représentant
un moine de Chuisnes qui n’a pas fait le déplacement
(comme le précise la la notice B alors que
la notice A avait masqué le fait). En revanche
est présent un certain Thion de Cramisay,
hameau de saint-Avit, qui leur est peut-être apparenté
(transaction 2). La même notice précise
un témoin oublié par la première
rédaction, Robert,
son régisseur de Saint-Avit (B 7: Rotberto
maiore suo de Sancto Avito).
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Sanctus Germanus (B 35): Saint-Germain
Merlet (p.164) ne relève
pas moins de huit Saint-Germain
dans le diocèse de Chartres entre lesquels
il est difficile de trancher.
Plutôt
que du lieu-dit d’Alluyes appelé Saint-Germain,
au canton de Bonneval, qui n’est qu’à
9 km de Saint-Avit-les-Guespières,
il doit s’agit de Saint-Germain-le-Gaillard, à
5,5 km de Chuisnes, et comme cette commune dans l’orbite
de Courville-sur-Eure, où se trouve un château
dont dépendent les chevaliers de la famille
Chef-de-Fer.
Cette localité donne son
nom à un certain Gautier (Gaulterio de Sancto Germano), témoin à Chartres du consentement
donné par Gautier d’Aunay et sa
susdite femme Milsent au don de quatre familles
de colliberts de Denonville par Hersent (transaction
15).
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Sanctus Sigius (A 21; B 15): Saint-Cyr-la-Rivière
Cette graphie étonnante
reflète en fait une prononciation vernaculaire
où le R final s’est amui, comme l’atteste
aussi une graphie Sanctus-Ciacus attestée
en 1116 selon Merlet pour le hameau de Saint-Cyr
dans la commune de Senonches (arrondissement de
Dreux, Eure-et-Loir) qui reflète clairement
une prononciation *Saint-Cy. L’identification de ce lieu est légèrement
douteuse, car il peut s’agir théoriquement
autant du hameau de Saint-Cyr dans la commune de
Senonches (arrondissement de Dreux, Eure-et-Loir), que de Saint-Cyr-sous-Dourdan (canton de
Saint-Chéron, arrondissement d’Étampes,
Essonne) ou de Saint-Cyr-la-Rivière. Le contexte pointe cependant vers cette dernière
solution. Pour Saint-Cyr-la-Rivière
Hippolyte Cocheris donne seulement (sans
références, comme d’habitude),
S. Ciricus
et S. Ciriacus.
Saint-Cyr-la-Rivière,
au canton de Méréville,
arrondissement d’Étampes, Essonne.
Saint-Cyr
donne son nom à un certain Geoffroy
clerc de Saint-Cyr (Gaufredus clericus
de Sancto Sigio), qui apparaît
dans une liste de témoins clairement étampois du consentement donné par Guillaume, fils de Bernoal d’Étampes,
à la donation de Vierville (transaction
6).
Une
charte de 1222 conservée aux archives départementales
de l’Eure-et-Loir sous la cote H.2368, que j’éditerai
l’un de ces jours, mentionne un bail donné
à un certain Thomas clerc de Saint-Cyr d’Étampes,
Thome clerico de Sancto Ciriaco
Stampensi, c’est-à-dire de Saint-Cyr-la-Rivière.
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Seenuilla (B 19):
Sainville
Voici les graphies anciennes
que donne Merlet (p.143): Segetis-Villa, c’est-à-dire
“domaine”, villa, de la “récolte”, seges,
segetis (1084,
charte du chapitre de Chartres); Sainvilla
(vers 1130, charte du chapitre de Saint-Jean-en-Vallée);
Seenvilla (1208, charte de
l’abbaye de Saint-Chéron);
Saivilla (vers 1250, pouillé);
La maladrye du Petit-Saintville
(1487, charte de prieuré de Léthuin);
Saint-Pierre de Sainville (1736,
pouillé). Ajoutons-y une graphie plus ancienne encore
Sigenvilla (1067, charte de Philippe Ier).
Je ne cacherai pas ici mon opinion, suivant laquelle il s’agit
étymologiquement d’une “domaine de Seguin” où
l’anthroponyme revêtait probablement
sa forme “Sewin”.
Sainville est ici représenté
par le “maire”
ou plutôt régisseur
Gibert (Girbertus major de Seenuilla). Cette mairie appartenait au monastère
de Saint-Benoît-sur-Loire. La
charte de Philippe Ier de 1067 nous montre aussi comme
témoin un maire
de Sainville, au milieu d’autres maires de domaines
appartenant à Saint-Benoît-sur-Loire;
mais le texte est lacunaire et l’on ne connaît
pas l’étendue de la lacune (quelques lettre ou plusieurs mots?): Gilbertus, major ipsius
terræ, et frater ejus Rodulfus
All[...] major
Sigenvillæ, Gosfridus, major d’Alton,
c’est-à-dire:
“Gibert, régisseur de la dite terre [probablement
Saint-Pierre d’Étampes] et son
frère Raoul All... régisseur
de Sainville, Geoffroy régisseur d’Authon”. Apparemment en 1067
le maire de Sainville est déjà
le frère d’un certain Gibert lui aussi maire,
et le Gibert de notre notice, maire de Sainville à
la génération suivante, est vraisemblablement
le fils de l’un d’entre eux, sans doute de Raoul.
Il apparaît comme témoin à Étampes
de la donation de Godechal (transaction 8).
Vers
1127, le régisseur de Sainville est un certain
Ascelin (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée,
n°40, p. 25: Ascelinus major de Seinvilla).
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Sparronensis (Harduinus prior)
(B 28): d’Épernon
Voici les
graphies anciennes d’Épernon que donne
Merlet (p.143), les premières dans
des chartes du prieuré d’Épernon:
Sparro (1024 [erreur probable de Merlet à
corriger en 1052]); Sparnaicum
(1095); Esparnonium (vers 1120);
Esparlo (vers 1150);
Parlo (1208);
Espernonne (1450); les autres ailleurs:
Esparlum (cartulaire de
Thiron); Sparnonium (vers 1130, charte
du prieuré de Bréthencourt); Sparlo
(vers 1130, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée);
Sparnotum (vers 1140, charte
de prieuré de Chuisnes);
Sperno (1415, id.); Esperlio
(chron. Trivetti); Asparlo
(Orderic Vital, t. III, p. 347); Esparnon
(1282, charte du chapitre de Chartres);
Esparno (vers 1297, cartulaire des Vaux-de-Cernay,
p. 949); Espernon, qui jadis s’appelait
Autrist, puis Espierremont (1603, terrier de Dancourt).
Commune du
canton de Maintenon, arrondissement de Chartres,
Eure-et-Loir, où les moines de Marmoutier
avaient un prieuré.
Le prieur d’Épernon
Hardouin, avec son serf Ermengise, est témoin
de la concession faite
par Arembour, veuve de Godéchal fils
d’Oury (transaction 12) peut-être à Étampes,
ou bien quelque part dans le pays de Méréville
(les témoins étant des nobliaux
de Méréville, de
Moret et de Pannecières). Cet Hardouin est
le premier prieur connu du prieuré Saint-Thomas
d’Épernon (dont le roi Henri Ier a entériné
la fondation par une charte donnée à
Étampes en 1052). Il est aussi connu par une
charte de 1092 entérinant à Blois
un accord passé devant le comte Étienne
(Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois).
Il
paraît être mort avant 1098, date à
laquelle le prieur de Saint-Thomas s’appelle Guillaume.
Un
accord en date de 29 novembre 1119 entre les les
moines de Saint-Jean-en-Vallée et ceux de Marmoutier
(Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée,
n°20, p. 14) nous montre que le prieur de Chuisnes
s’appelle alors Henri (S. Roberti Sparnonensis prioris).
Voir: Émile LEDRU, «Le Prieuré
Saint-Thomas d’Épernon»
(daté 1897), in Charles MÉTAIS,
Archives du diocèse de Chartres. III.
Pièces détachées pour servir
à l’Histoire du diocèse de Chartres. 1er
volume. Études et documents publiés
par L. l’Abbé Ch. Métais, Ch. Honoraire
de Chartres [448 p.], Chartres, Ch. Métais,
1899, pp. 293-340, spécialement pp. 327 et 328.
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Stampae (A 18,
19, 24; B 8, 13, 14, 15, 16,
19, 20, 21, 22, 23; D 37),
Stampis Veteribus
(B 23bis), Stanpensis moneta (D 36): Étampes,
les Vieilles-Étampes,
monnaie d’Étampes
L’étymologie d’Étampes
(chef-lieu d’arrondissement de l’Essonne)
n’est pas établie. Toponyme attesté
depuis l’époque mérovingienne.
Étampes
est le lieu de résidence de plusieurs
témoins, et celui de plusieurs transactions,
bien que cela ne soit pas indiqué explicitement.
Voici les données explicites.
Deux transactions
sont localisées explicitement à
Étampes, la donation d’Arnaud fils d’Aubrée,
chez lui (in domo sua apud
Stampas, B 8, transaction 3) et
celle d’Amaury Roux d’Ablis (Factum
est autem hoc apud Stampas, B 21-22, transaction
99), ce dernier habitant également Étampes
puisque contrat précise que son champart
lui sera réglé soit à Bréthencourt,
soit à Étampes (B 21:
ad Stampas uel ad Bertoucuriam).
Neuf personnages tirent leur nom ou leur
dénomination d’Étampes:
1) Guillaume fils de Bernoald d’Étampes (A
18-19: Guillelmus filius Bernoalii
de Stampis; B 13: Guillelmus filius Bernoali de Stampis)
qui consent, à Étampes,
à la donation de Vierville par Gauthier
d’Aunay (transaction 6).
2) Bernoal abbé
de Notre-Dame d’Étampes (A 19: Bernoalius abbas Sanctę
Marię de Stampis, B 14: Bernoalus
abbas Sanctę Marię de Stampis),
témoin du même consentement (transaction
6).
3)
Harpin
d’Étampes
(B 15: Harpinus de
Stampis), également témoin
de ce consentement, quoique la première
rédaction l’appelle plutôt Harpin
de l’Étampois (A
21: Harpinus de Stampesio)
(transaction 6).
4) Lisiard d’Étampes (A 24 = B 16: Lisiardus de Stampis) témoin,
peut-être à Étampes,
de lapremière donation de Godéchal fils d’Oury (transaction 7).
5) Gautier d’Étampes (B 19: Gaulterius
de Stampis), témoin de la donation
de Godéchal effectuée à
Étampes (transaction
8).
6) Richer marchand d’Étampes (B 20: Richerius mercator
de Stampis), témoin
de la même donation de Godechal effectuée
à Étampes
(transaction 8).
7) Obert d’Étampes (B 23: Obertus de Stampis), témoin de
la donation d’Amaury Roux d’Ablis à
Étampes (transaction
9).
8) Guillaume des Vieilles Étampes (B 23: Guillelmus
de Stampis Veteribus), témoin
de la même donation d’Amaury Roux d’Ablis
à Étampes
(transaction 9).
9) Robert médecin d’Étampes (C 37:
Rotbertus medicus de Stampis)
témoin à Étampes de la donation par
Geoffroy de l’Eau d’une
terre de Vierville (transaction 18).
Il faut y joindre
d’autres personnages dont les noms renvoient
clairement à des toponymes étampois:
Baudry du Fossé (B 23: Baldricus de Fossato), Robert du Cimetière (B 23: Rotbertus de Cimiterio), cités juste après
Guillaume des Vieilles
Étampes (B
23: Guillelmus de Stampis Veteribus): ils sont témoins, témoin
de la donation d’Amaury Roux d’Ablis à
Étampes
(transaction 9), et encore Ours
de Pierrefitte (Urso de Petris,
littéralement: “des Pierres”), témoin
à Étampes du consentement de Guillaume, fils de Bernoal, à la donation de Vierville
par Gautier (transaction 6).
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Stampesium (A 21):
l’Étampois (le pays
d’Étampes)
C’est à ma connaissance
la première occurence de ce terme, qui paraît
synonyme du tour plus classique
pagus Stampensis.
Ce toponyme donne son nom à
Harpin de l’Étampois, du moins dans la première version de la
transaction n°6, opérée à
Étampes (A 21: Harpinus de Stampesio),
car dans sa deuxième rédaction il s’appelle
tout simplement Harpin d’Étampes (B 15: Harpinus
de Stampis).
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de Stonno (B 38): Léthuin;
voir de Extolui
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Testiariae (de) (B
32): les Têtières.
Ce terme
de Têtière est encore en usage dans
la microtoponymie du pays chartrain, et désigne, au moins
en patois beauceron, la partie élevée d’un
champ ou d’un tertre, aussi appelée sommière;
et c’est ainsi par exemple qu’une
terre de la commune de Vierville s’appelle encore
la Têtière à Tureau, au témoignage de
Raymond Bouquery (voir notre bibliographie).
Il s’agit ici
d’un hameau de la commune d’Unverre dans le Dunois
(arrondissement de Châteaudun).
Ce toponyme donne
son nom à un certain Rainaud des Têtières, témoin en un lieu indéterminé
des contre-dons des moines à Rainaud
fils de Thiou et à sa parentèle
après la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu
(transaction 17).
Il n’est
pas douteux que ce
Rainaud des Têtières, cité
après la mort de Gautier, juste après
Arnoux d’Aunay et son frère Garin (B 32: Arnulfus
de Alneto, Guarinus frater eius,
Rainaldus de Testiariis) soit à identifier avec le Rainaud d’Aunay (B 29: Rainaldus
de Alneio), frère
des précédents et témoin
de la transaction 12. Son neveu Gounier d’Aunay,
aîné de Gauthier II, est lui même qualifié
ailleurs, comme nous le montrerons, Gounier de Molitard,
puis Gounier de Saint-Avit.
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Trachetum (D 34):
lieu-dit non identifié: Tracy.
Ce toponyme est difficile.
Il qualifie un certain Hugues, témoin
à Chartres du consentement de Gautier
d’Aunay et de sa femme Milsent Cherf-de-Fer
à la donation par Hardouin de quatre famille de collierts
de Denonville (transaction 15).
Liste des témoins:
Yves fils d’Hébert; Robert Fléaud;
Garin de Bailleau; Hugues de Tracy; Gautier
de Saint-Germain; Hardouin d’Adonville; le frère
de Gautier d’Aunay, Arnoux.
Ce qui ne nous aide pas, c’est
que tant Bailleau et Saint-Germain peuvent pour
leur part être identifiés difficilement.
On cite ultérieurement
un Giraud ou Girard de Tracheto, auteur
de Vies des frères prêcheurs (Vitae
fratrum ord. Praedicatorum a Geraldo de Tracheto),
au XIVe siècle [B.-M. REICHERT (éd.),
Fratris Gerardi de Tracheto O.P.
Vitae fratrum ordinis praedicatorum necnon Cronica ordinis
ab anno 1203 usque ad 1254, ad fidem codicum manuscriptorum
accurate recognovit notis breviter illustravit Benedictus
Maria Reichert (24 cm; 362 p.), Romae ("Monumenta ordinis
fratrum praedicatorum historica" 1), 1896.
Il existe un Traceium
dans la Calvados, aujourd’hui Tracy (Narcisse
de Caumont, Statistique monumentale
du Calvados, Caen, Hardel, 1857, t. III, p. 566:
Ecclesia de Tracheio), un autre Tracy
dans l’Oise près Compiègne et un Tracy-sur-Loire
dans la Nièvre.
Dans notre secteur,
rien. S’agirait-il d’une altération
de Tron-
en Tra-? De fait il existe un lieu-dit le
Tronchet, à Chalo-Saint-Mars; en 1177
ou 1178, une charte de Jocelyn d’Auneau a pour témoin
un Ricardus de Troncheio
(Recueil de chartes et documents
de Saint-Martin-des-Champs, t. II, p. 365): Depoin
propose alors
Le Tronchay-Maquereau, comm. de St-Arnoult-des-Bois,
ca. Courville, ar. Chartres (Ibid.,
n. 372), mais pourquoi pas Le Tronchet
étampois, plus proche?
Il
reste cependant que cette supposée altération
de Tron- en Tra- ne paraît
pas bien explicable, ni bien satisfaisante.
Il s’agit donc sans doute d’un lieu-dit Tracy, homonyme
de celui du Calvados, aujourd’hui disparu.
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Ventilaium (B
32-33): Ventelay
Il s’agit de Ventelay,
en latin Ventiliacum ou Ventilaium
(canton de Fismes, arrondissement de Reims,
Marne). Thibaud Ier de Blois, comte de Chartres,
de Blois, de Châteaudun, de Tours, de Sancerre,
et de Champagne avait fondé en 1040, de concert
avec sa mère, un prieuré de Marmoutier
à Ventelay, près de Reims (Henry Arbois
de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes
de Champagne, 1859, p. 380).
Les moines de Marmoutier
paraissent avoir envoyé à Vierville
un des serfs de leur prieuré champenois
de Ventelay, près de Reims, qui est témoin quelque part entre Aunay et Vierville des contredons
des moines à la parentèle de Rainaud
fils de Thiou après la donation de la terre de Lomlu,
Constance de Ventelay (transaction 17).
Ce moine nous est aussi connu par une
charte du prieuré de Bréthencourt datée
environ de 1080 et dont nous donnons le texte en
Annexe 6e.
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Vervilla (A titre, 23; B 33; C 34), Veriuilla (A 2,
15, 17, 18; D 1, 6, 11, 12, 15, 16, 18, 19, 22, 25,
27, 28), Verisuilla (D 2): Vierville
Mise à part une graphie
aberrante et isolée,
Verisvilla, la rétroversion
latine habituelle de ce toponyme
est Verivilla, «Domaine
de Vérus». Toutefois, à quatre
reprises, transparaît ce qui doit
être prononciation vernaculaire du XIe siècle,
Vervilla,
«Verville», d’où notre
Vierville.
Citons ici Lefèvre (1867):
“L’origine de Vierville est très-ancienne,
si l’on en juge par les noms latins
que ce lieu porte dans les chartes du moyen-âge:
Verisvilla, Verivilla, Vervilla,
Viervilla. Nous y trouvons deux étymologies:
Veris-villa (la ville
ou résidence du printemps, par opposition avec
la résidence de l’hiver — Hyemis-villa
— Janville. — Veri Villa,
la villa ou ferme de Verus, appellation
toute romaine. Cette dernière semble
justifiée par les ruines anciennes que nous
allons exhumer”. L’argument de l’existence
de ruines romaines n’a guère de valeur,
car de nombreux lieux d’occupation gallo-romaine ont
été rebaptisés au cours des
âges et on a fort peu d’exemples avérés
de conservation d’un toponyme gallo-romain pour des villages
de cette taille. Surtou l’élément final -ville
n’est pas compatible avec une étymologie gallo-romaine.
On remarquera
que dans le cas du lieu-dit homonyme
Vierville-sur-Mer, en Normandie,
on rapporte ce nom à un anthroponyme
germanique Wivar,
car on trouve antérieurement
pour ce lieu-dit les graphies Wiarevilla
(1158) et Viarvilla
(1264). Cependant cette
évolution n’est pas supposable dans une région
comme la notre ou le W- initial s’altère régulièrement
en G-.
Il reste donc à
supposer que nous sommes en présence d’une aphérèse
par déglutination (de même que dans le cas bien
documenté du village voisin de Manterville,
Ermentardivilla en 1111, Mentarvilla en 1257);
le toponyme originel était vraisemblablement *Agobertivilla, prononcé *Aiverville ou *Averville,
domaine d’un certain Aivert, évolution
bien attestée localement, dès le XIe siècle,
de l’anthroponyme Agobertus, représenté notamment dans
le cas de l’évêque de Chartres dont nous donnons
une charte de 1055 environ (Annexe 6a) et
qui la signe Aivertus.
Commune du canton d’Auneau,
arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir.
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Villa Illa (B 28): Villeau
Voici les
graphies anciennes que donne Merlet (p.189):
Villeel (vers 1125, cartulaire
de Josaphat, p. 26); Vilael
(vers 1250, pouillé); Villaelli
(1300, polyptique de Chartres);
Villeolum (1626, pouillé);
Saint-Jean de Villeau (1736, pouillé).
Actuellement commune du canton
de Voves (arrondissement de Chartres, Ruere-et-Loir).
Ce lieu donne son
nom à un certain Hongier, Hungerius
de Villa Illa, témoin
de la donation, vraisemblablement à Vierville
même, de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 16).
Les moines de Marmoutier
avait là un prieuré, dont les Archives
départementales de l’Eure-et-Loir conservent
deux chartes de cette époque, l’une de 1080
environ (H.2416: apud villam
Viledellum nuncupatam) et l’autre de 1096 (H.2418).
Au reste la possession de l’église
de Villeau est confirmée aux moines de Marmoutier
par l’évêque de Chartres Renaud
vers 1190, juste après celle de Léthuin
(AD28, H.2234, d’après
Merlet, Inventaire-Sommaire, p.237: ecclesiam de Lestonio, ecclesiam de
Villeael).
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Virso
(A 8 = B 2): Vierzon
Lefèvre
dans son édition partielle de 1867
a porté erronément de
Ursione (qui n’a pas de sens) au lieu que
le manuscrit porte de Uirsone. Il s’agit
de Vierzon, chef-lieu d’arrondissement du Cher. La Chronique des Seigneurs d’Amboise
(éd. Marchegay et Salmon,
Chroniques d’Anjou, t. 1,
1866, p. 210) cite au Xe siècle un
Ernulfus de Virsone. Une charte
de Marmoutier des environs de 1037 (éditée
1844 par Benjamin Guérard en annexe au Polyptyque
de l’abbé Irminon, p. 356) porte
la signature d’une moine Geoffroy de Vierzon (S.
Gausfredi de Virsone).
Vierzon donne son
nom au prieur de Marmoutier, Robert de
Vierzon (Rotberto de Uirsone),
à qui Milsent fait
la donation, nominalement et bien qu’il soit
absent de Saint-Avit, de Vierville (transaction
2), mais que nous voyons plus tard présent à
Chuisnes (transaction 4).
Il ne s’ensuit pas que que personnage
vienne d’aussi loin, car Robert de Vierzon n’est peut-être
que de Vieuvicq, à la limite des pays chartrain
et dunois.
En effet plusieurs chartes datant de la période
de 1050 à 1090, et relatives au prieuré
que Marmoutier avait à Vieuvicq, aux confins
des pays chartrain et dunois, font allusion à
des alleux qui y avaient appartenu à un certain
Geoffroy de Vierzon (Gausfredus de Virsonio) puis
à son fils, un certain clerc Humbaud, Uncbaldum
clericum filium Gausfredi de Virsonio (1061);
Unbaldus de Virsone (vers
1070); ex alodiis Humbaud
que fuerunt Huncbaldi de Virsone in confinio pagorum Carnotensis
atque Carnotensis (vers 1070). Textes cités ici
d’après l’Inventaire-sommaire de Merlet, sous les cotes H.2500 et H.2501, p. 271.
|
Vlmeium (A 17;
B 12). Ormoy
Ulmeium est une variante
fort courante en latin médiéval pour
Ulmetum (“lieu planté d’ormes”, de ulmus, “orme”). Il existe bien des Ormoy dans
le secteur dont trois en Eure-et-Loir (une commune du canton
de Nogent-le-Roi dans l’arrondissement de Dreux,
un lieu-dit de la commune de Dammarie,
dans le canton de Chartres-Sud-Est, et
un lieu-dit de la commune de Courbehaye dans le canton
d’Orgères-en-Beauce, arrondissement
de Châteaudun) et deux en Essonne,
Ormoy (commune du canton de Mennecy) et Ormoy-la-Rivière
(commune du canton d’Étampes).
Le contexte ne permet malheureusement pas ici
de trancher.
Cet Ormoy non identifié
donne son nom à un certain
Aubert (B
12: Albertus
de Vlmeio), témoin
de l’autorisation (en un lieu indéterminé)
de la donation de Gautier d’Aunay par Hugues
fils de Guerry et sa mère Helsent; son père appelé aussi Aubert déjà
en prenait nom (A 17: Alberto filio Alberti d’Vlmeio) (transaction 5).
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Le secteur de Vierville sur la
carte de Cassini (1756)
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ANNEXE 2
RÉPERTOIRE
DES PERSONNES CITÉES
Notes de prosopographie
Ce
document mentionne nominativement plusieurs dizaines
de personnes dont un certain nombre sont mentionnées
par ailleurs dans des documents de même
époque, dont l’analyse est à chaque fois
nécessaire. L’analyse de ces données est
en cours, mais elle est loin d’être terminée.
Aimelin (Haimelinus,
A 20, Hamelinus, B 14),
père d’Aubert
C’est le père d’un certain Aubert
(A 19-20: Haubertus
filius Haimelini, B 14:
Aubertus filius Hamelini), témoin
à Étampes du consentement de Guillaume
fils de Bernoal à la donation faite par Gautier
(transation 6).
|
Airard, père de
Pierre (Erardus,
B 10), père de Pierre
C’est le père
d’un Pierre, témoin
à Étampes de la donation d’Arnaud
fils d’Aubrée et du consentement de son frère
Godéchal fils d’Oury de Vierville (transaction
3).
(a) Airard est aussi connu en
temps que tel par deux chartes étampoises
de Philippe Ier, l’une de 1082 en faveur de Notre-Dame
d’Étampes, qui nous fait connaître son
deuxième fils Hugues, frère cadet d’Airard
(p. 276, l.11: Petrus
Airardi filius et Hugo frater ejus);
(b) l’autre en faveur de la famille
d’Eudes le maire de Chalo-Saint-Mard, non datée
précisément, la date de 1085 apparaissant
seulement dans une interpolation du XIIIe siècle
(éd. Prou,
p. 425, l. 4: Petrus filius Erardi 1082).
(c) Une charte de Guy le Large de Pithiviers,
datée de 1070 environ, nous fait
connaître encore un troisième
fils d’Airard appelé Thibaud peut-être
décédé entre-temps. Elle porte
la signature d’un Pierre d’Étampes, qui
fut avec Thibaud, fils d’Airard (Bruel, Chartes
de Cluny, tome IV, n°3438:
S. Petri de Stampis,
qui fuit cum Tetbaldo filii Arardi). On notera que Depoin,
généralement très fiable, porte ici par
erreur Airaud
au lieu d’Airard dans une note de son
édition du Liber Testamentorum, note
255, Araudi pour Arardi).
On est donc fondé
à croire qu’Airard d’Étampes
a eu au moins trois fils, Thibaud, sans doute mort
jeune, Pierre, aîné des survivants à
l’époque de notre notice, et Hugues.
|
Airaud frère de Bernoal
I d’Étampes et d’Éblon
(Arraldus patruus illius Guillelmi,
A 18, Arraldus patruus
ipsius Guillelmi, B 14, Arraldus,
A 22)
Airaud
est témoin à Étampes de la transaction
6. Il est l’oncle paternel du donateur Guillaume fils
de Bernoal (A 18 = B 14); son frère Éblon
est également témoin de la même transaction
(A 20: Eblonius
frater Arraldi; B 14:
Ebulo frater
eius).
Le père commun
de ces trois frères étampois,
Bernoal I, Airaud et Éblon, était peut-être
Geoffroy, lui-même fils du premier vicomte connu
d’Étampes, Roscelin et frère cadet de Marc,
successeur de Roscelin. En effet une notice du Liber Testamentorum
de Saint-Martin-des-Champs datée par Depoin
du début du XIIe siècle (n°XXVII, p. 36), mais qu’il faut peut-être dater
plutôt d’avant nos transactions, cite comme témoin,
avant même Payen fils d’Anseau, un certain
Bernoal fils de Geoffroy fils de Roscelin (Interfuerunt autem ex parte ejus: Bernoalus filius Godefridi
filii Roscelini, Paganus filius Anselli, etc.)
On peut aussi
s’interroger sur leur parenté avec Bernoal II,
alors abbé de Notre-Dame d’Étampes
et son frère Aubert (Albertus), cités
juste après eux comme témoins de la
transaction 6, ainsi qu’avec les autres Bernoal dont
nous parlerons sous ce nom.
D’autres documents mentionnent
Airaud en temps que père de deux personages,
Ours et Arnoux.
(a) Une charte du Cartulaire de Longpont
(éd. Marion, n°CCCXVIII, p. 254)
datée des environs de 1100 nous fait connaître
deux fils d’Airaud (Adraldus) qui est alors
encore vivant quoique proche de la mort: Arnoux (Arnulfus,
Adraldi filius, de Stampis) qui donne alors aux
moines de Longpont une terre située à Favières;
et Ours, alors décédé (pro
anima fratris sui defuncti Ursonis).
(b) Le même cartulaire
de Longpont contient une charte de la même
époque où Arnoux fils d’Airaud est cité
comme témoin juste après Geoffroy
de Moret (éd. Marion, N°CCCXV, p. 253: Gaufredus de Moreto; Arnulfus,
filius Arraldi). Rappelons que ce Geoffroy
de Moret apparaît comme témoin de notre
transaction 12 (B 28: Gaufredo de
Moreth).
(c) Une troisième
charte non datée de ce cartulaire (n°CCCXXVI,
pp.258-259) nous montre Arnoux fils d’Airaud
(Arnulfus, filius Arraldi de Stampis) témoin d’une donation d’un certain Bernoal
d’Étréchy très vraisemblement
apparenté aux deux Bernoal d’Étampes
(Ce Bernoal a alors un fils survivant Hugues,
Hugo, et un fils décédé
Thibaud, Tebaldus). |
Airaud
(Arraldus,
A 24, B 16), père
de Robert.
Cet Airaud est
le père d’un certain Robert, témoin
de la première donation de Godéchal
(transaction 7) qui semble avoir lieu quelque part
dans le pays étampois, entre Étampes
et Méréville. Nous n’avons aucune
bonne raison de l’identifier à Airaud
frère de Bernoal I d’Étampes et d’Éblon,
et d’en faire un frère d’Arnaud et Ours,
quoi qu’on ne puisse l’exclure
a priori.
|
Airaud de Dourdan (Arraldus de Dordano, C 28)
Airaud de Dourdan est le troisième
témoin de la donation par Rainaud fils de
Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
D’après sa place, c’est un nobliau.
Sont témoins avant avec lui:
le prêtre Aubry
et Guy fils de Serlon; et après lui: Hongier de
Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron
Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud;
Aubert fils de Bouchard.
|
Allard de Bréthencourt (Adelardus
de Bertoldicuria, D 38 bis)
Témoin
de la donation
de Geoffroy de l’Eau fils de Félicie
(transaction 18) avec
son compagnon (socius) Robert, peut-être
à Vierville. L’étude des chartes de
Brétencourt nous en apprendra peut-être
plus sur ce personnage.
|
Alleaume, frère
de Robert d’Adonville (Adelelmus frater
eius, B 27)
La notice B
mentionne trois nobliaux qualifiés d’Adonville.
Il est d’abord question d’un Robert d’Adonville et son frère
Alleaume (B 27), témoins à
Auneau du consentement donné par Hugues de Gallardon
aux donations
faites par Gautier d’Aunay, Guillaume
fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils
d’Aubrée (transaction 11); plus tard un Hardouin
d’Adonville sera témoin à Chartres
d’une concession de Gautier d’Aunay (transaction 15): tous
trois paraissent des nobles voire des chevaliers.
Rappelons qu’ultérieurement,
selon Merlet, le fief d’Adonville relevera du duché
de Chartres et ressortissait pour la justice
à Auneau.
Des recherches plus poussées aux
archives départementales de Chartres nous
en apprendront peut-être
plus sur ces personnages.
|
Amaury fils de Rahier Ier de Mondonville (Amalricus filius Raherii,
B 26)
C’est l’un des témoins à
Auneau du consentement donné par
Hugues de Gallardon aux donations faites
par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal
d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée
(transaction 10).
Il est cité
en deuxième place, après Guy
fils de Serlon, mais avant et avant le prévôt
d’Auneau, Marin.
Il
s’agit d’Amaury fils de Rahier Ier de Mondonville (Amalricus filius Raherii). Mondonville est un hameau de la commune d’Amilly, canton
de Lucé, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir.
(a) Nous le connaissons
en effet par ailleurs comme auteur d’une donation à
l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs, avant 1096
(Liber Testamentorum, acte n°80). Il donne alors une terre dans son fief, de l’aveu de son seigneur,
Garin de Gallardon (frère d’Hugues de Gallardon mentionné
par notre transaction 11). Sa femme s’appelle Richaut (Richildis)
et ses fils Rahier II et Jocelyn (Raherius et Joscelinus).
Plus tard, Mabile, veuve de Garin remariée à Aimon
Roux d’Étampes, contestera cette donation.
(b) On possède aussi le texte d’une notice
enregistrant une donation d’Amaury sur son lit de mort (Cartulaire
de Saint-Père, n°LVI, p. 309) qui ajoute à
la liste de ses enfants les noms de ses filles Libour et Eustachie
(annuentibus conjuge sua Richilde, filiis Raherio, Joscelino,
Guarino, Pagano, Amalrico, filiabusque Letburge et Eustachia)
et qui nous donne le nom de sa sœur, fille
de Rahier I, Godhaut (Godechildis ejusdem soror).
|
Amaury Roux d’Ablis (Amalricus Rufus de Ableis,
B 19, 20, Amalricus Rufus, D 37,
Amalricus,
B 22, 29)
1) Amaury Roux d’Ablis est témoin,
apparemment à Étampes de la deuxième
donation de Godechal. Il est sans doute chevalier
car alors cité en deuxième position
après Gautier
d’Étampes; viennent ensuite le régisseur
de Sainville Gibert; le marchand d’Étampes
Richer, et Hébert de Denonville (transaction 8).
2) Il donne
lui même juste après cela un
bien à Vierville, en se réservant
le champart, qu’il percevra à son gré à
Bréthecourt, c’est-à-dire semble-t-il
au grenier des moines, ou bien à Étampes,
ce qui tend à indiquer que c’est là
son lieu de résidence habituel (A titre de
comparaison, Godéchal se réservait le
droit de percevoir le champart à Brétencourt
ou à Méréville). Du reste, cette
transaction se passe clairement à Étampes,
car les témoins en sont: Arnaud fils d’Aubrée, Christophe
Roi, Obert d’Étampes, le chanoine Gibert,
Guillaume des Vieilles Étampes, Robert
du Cimetière, Baudry du Fossé
et Hébert de Denonville. La transaction se fait avec l’autorisation de son épouse,
c’est-à-dire de celle d’Amaury, et celle
de ses deux fils, et de sa fille (transaction 9).
3) Il tenait cette terre en fief d’Aubert
fils d’Anseau (frère de Payen) qui donne
son consentement (transaction
9).
4)
La donation faite par Amaury (ainsi que celle
de Godéchal) reçoit ultérieurement, sans doute à Vierville même ou à
Léthuin, le consentement d’Anseau
Robert fils de Béguin et de sa mère
Eudeline, on ne sait à quel titre
(transaction 13).
5) Enfin Amaury Roux
est témoin de la donation de Geoffroy de l’Eau fils de Félicie
et de son épouse Gile (transaction 18). Il est alors cité
en deuxième position après le médecin
d’Étampes Robert; viennent ensuite:
le clerc Hardouin et un certain Garin serf de Geoffroy
et Gile.
(a)
Cet Amaury résidant à Étampes est vraisemblablement
à identifier avec un certain Emmauricus, Stanpensis
oppidanus, vir egregius, marié, avec des enfants (filiis
suis et uxore concendentibus), signalé par la Chronique
de Morigny (f°62v°) comme l’un de ses bienfaiteurs, qui
a donné à cette abbaye la chapelle de Saint-Julien,
dont nous savons qu’elle était du côté de la
Tour de Brunehaut, près Morigny. Reste à déterminer
ce que veut dire ici oppidanus Stanpensis, car ce mot
d’oppidanus a en latin médiéval tantôt
l’acception de châtelain, tantôt tout simplement celle
d’habitant.
|
Amaury Bésen,
père de Garin Bésin (Amalricus Bisenus,
ultérieurement corrigé
en Amalricus Besenus, A 16, Amalricus Bisenus,
B 13), père de Garin Bésin.
C’est le père d’un
certain Garin témoin du consentement d’Hugues fils de Guerry et sa mère
Helsent à la donation de Vierville
par Gautier d’Aunay (transaction 5).
(a) Nous savons par ailleurs
par une charte de Philippe Ier que ce Garin s’appelait
lui aussi Bisen
(éd. Prou, p. 21,
l. 7: Guarinus
Basinus): il signe en 1060 une charte de l’évêque
Aivert de Chartres ensuite confirmée
à Étampes par Philippe Ier.
(b) Garin appellera son propre fils aîné
Amaury. Voyez notre article Garin Bésin.
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Anseau Ier père
de Payen et d’Aubert d’Étampes (Ansellus, B 8,
9, 22, 23, 24)
On
prononçait probablement encore Ansel
au XIe siècle, mais nous adoptons ici des orthographes
normalisées. Il est probable par ailleurs que
Ansellus, Anseau, est un hypocoristique d’usage
pour Anselmus, Anseaume.
Cet Anseau est le
père défunt de Payen (B 8,
23), qui est clairement chef de famille dès
la transaction 3, et d’Aubert (B 9, 22, 24a).
(a) Joseph Depoin s’était
jadis persuadé que cet Anseau,
père de Payen et d’Anseau, était lui-même
le fils d’un certain Gautier d’Étampes (Walterius
de Stampis) mentionné par le
Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs,
avant 1096, comme le père d’un Pierre
et d’un Anseau.
(b)
Or Gautier d’Étampes (Gaulterius de Stampis) intervient comme témoin de notre
transaction 8. Il semble donc que Depoin se soit fourvoyé.
En effet nous le voyons ici témoin à Étampes alors que Depoin suppose être
son petit-fils y agit en chef de famille (dès la
transaction 3) et que son arrière-petit-fils
supposé Jean est suffisamment âgé
pour être témoin (dès la même
transaction 3).
(c)
Il me semble plutôt que cet Anseau est l’Anseau fils de
Jocelyn (Ansellus, Gauslini filius) que mentionne une
notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
(n°XXVII, pp. 34-36), notice que Depoin date sans argument
du début du XIIe siècle mais qui pourrait au contraire
être antérieure à nos transactions. En effet
la notice en question évoque en deux temps, d’abord la donation
de Gautier, puis, après lamort de Gautier. Si j’ai raison, Payen
serait né d’une première union d’Anseau, qui épousa
ensuite Haugart, sœur d’un certain Geoffroy, qui ne peut-être
que le frère de Marc, vicomte d’Étampes, et fils comme lui
de Roscelin.
Nous voyons d’ailleurs au passage que Gautier,
loin d’être le père d’Anseau, était apparemment le
mari d’une fille que Haugart avait eu d’un premier lit (Walterius qui habebat privignam uxoris
ejus).
Surtout, dans la seconde partie de cette notice,
qui prend place après la mort d’Anseau, nous voyons précisément
surgir comme deuxième témoin, après Bernoal
fils de Geoffroy fils de Roscelin (Geoffroy paraissant mort lui aussi
), Payen fils d’Anseau, qui n’intervient que comme témoin,
après la mort de son père, n’ayant pas de droit sur
le bien naguère cédé par sa belle-mère
Augart.
On notera que le lieu-dit concerné
par la donation est mal identifié par Depoin qui parle
de Janville. Mais le texte, qui porte en fait Al Junvilla
(sic), est certainement corrompu, et, comme il est dit que
ce lieu-dit se trouve à côté de Gouillons (terra
nostra quam habemus apud Al Junvillam que est juxta Goelliolum), ce qui ne s’accorde pas avec Janville, qui en est distant
d’une trentaine de kilomètres, il faut certainement corriger,
à mon sens, Abunvilla, Abonville, commune
jouxtant bien, elle, celle de Gouillons.
(d) On comprendrait ainsi
comment il peut se faire que Payen fils d’Anseau détienne
la villicatio du villlage d’un village tel que Vierville,
dont est seigneur principal le vidame de Chartres. Son père
Anseau aurait été le fils de Jocelyn II de Lèves
et d’Adèle (Adila, Ada), veuve d’Hugues Ier (lui-même
vidame de Chartres, au moins jusqu’en 1059). Ainsi donc Guerry et
Anseau auraient été frères utérins,
et par suite, l’Étampois Payen fils d’Anseau et le vidame Hugues
II fils de Guerry auraient été cousins germains, issus
tous deux de la vidamesse Adèle.
|
Anseau fils d’Arembert (Ansellus filius
Aremberti, B 24)
Cet
Anseau fils d’Arembert qui représente
à Boisville-la-Saint-Père
Payen fils d’Anseau paraît être
l’un de ses hommes liges (transaction 10).
Nous connaissons ce personnage
par ailleurs.
(a) Anseau fils
d’Arembert fut aussi témoin de
la charte étampoise de Philippe Ier en faveur d’Eudes
de Chalo (charte dont la date de 1085 est très
douteuse). Voici le texte adopté
par Prou (p. 425, l. 2): Anselmus
(avec une variante Ansellinus)
filius Aremberti (avec
une variante Aramberti); Fleureau (p. 79) porte Anselinus filius
Aremberti. On observe
d’autres flottements entre les anthroponyme
Anselmus et Ansellus
dans les chartes de Philippe Ier éditées
par Prou (p. 280, l. 29; p. 281, ll. 6 et17;
p. 428, l.3). Il faut donc
conclure à l’identité
de ces deux Ansel ou Ansellin fils d’Arembert.
(b) Anseau fils d’Arembert (Ansellus
filius Arenberti) est aussi mentionné par la Chronique
de Morigny comme un bienfaiteur de cette abbaye, à laquelle
il a donné la moitié de l’église d’Étréchy
(f°62v°), l’autre moitié étant donnée
par Aimon fils de Sénhaut (Haimo filius Senechildis de
Firmitate Bauduini).
(c)
Il a aussi donné à cette abbaye (noster Ansellus), selon la même Chronique de
Morigny (f°63), un sixième de l’église
Saint-Germain de Morigny, un autre sixième étant
donné par le moine Élie (dont deux cousin s’appellent
Geoffroy et Bernard), deux autres par Ours et Arnaud les fils d’Aubrée,
les deux sixièmes restant n’étant pas encore récupéré
par les moines à l’époque de la Chronique.
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Anseau Robert fils de Béguin et d’Eudeline
(Ansellus Rotberti
filius Beguini, B 30)
La
deuxième partie du nom de ce personnage
est au génitif (Ansellus Roberti),
ce qui indique qu’il s’agit ici d’un patronyme
qu’il a hérité de son père Béguin,
qui devait donc lui-même s’appeler Béguin
Robert. Anseau et sa mère, sans
doute à Vierville même ou à Léthuin, consentent aux donations opérées par
Godéchal et Amaury (transaction 13).
|
Ansoué de Méréville
(Anseus de Merer Villa, B
16, Ansua, génitif Ansue,
de Merervilla,
B 28, Ausueus de Mereruilla, A 24), père de Gaudin.
Ansoué, dont le nom a donné
du fil à retordre à nos scribes, qui
hésitent sur la rétroversion latine
à lui donner, était un chevalier possessionné
à Méréville et apparement défunt,
dont le fils Gaudin est témoin, quelque part
entre Étampes et Méréville,
de deux transactions relatives aux donations de Godéchal
fils d’Oury de Vierville, l’une de son vivant (transaction
7), l’autre après (transaction 12).
Il était
peut-être apparenté à
la veuve de Godéchal, Arembour, qui paraît
résider, au moins depuis le décès
de Godéchal, dans le secteur de Méréville.
Le nom de leur fils Eudes doit être aussi rapproché
de celui d’Eudes de Pannecières (transaction 12).
(a) Il ne faut probablement pas l’identifier à
un certain chevalier Anseis, père d’un certain Payen témoin
à Longpont vers 1110 (Moreherius miles,
Paganus filius Anseis), avec d’autres Étampois
(éd. Marion, p.191), et vivant vers 1105 (Anseius miles, Moreherius
miles, ibid. p. 203), encore qu’il ait bien existé un
Moreherius de Stampis (ibid., p. 225).
Le flottement dans la transcription de la
première syllabe (Au- dans la première rédaction,
An- dans la deuxième) ne doit pas nous étonner
daans un secteur où on constate qu’on passe facilement de *Brétaucourt
à l’actuel Bréthencourt. Cette confusion existe d’ailleurs encore
de nos jours à Étampes, où j’ai lu début
juin 2008, dans la copie d’une collégienne,
enrevoir pour au revoir.
|
Archambaud, serf du moine Thion (Archembaldus
famulus Theudonis monachi, A 9-10, Archenbaldus famulus,
B 6)
La première
rédaction nous dit simplement que ce domestique
du moine Thion a été témoin
à Saint-Avit-les-Guespières, au domicile
de Gautier d’Aunay, de la donation de Vierville
Milsent; la deuxième précise qu’il
y remplaçait le prieur de Marmoutier, qui n’avait
pas fait le déplacement de Saint-Avit, et que c’est à
lui que Milsent a donné rituellement le
bâton d’investiture,
baculum (transaction 2).
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Arembert (Aremberti, B
24), père d’Anseau (Ansellus).
Arembert est le père d’un
Anseau qui paraît être un homme lige
de de Payen fils d’Anseau, qu’il représente
lors d’une cérémonie
d’armortissement
dans la grange de Boisville-Saint-Père (transaction 10).
Cet Arembert est aussi mentionné par
la charte étampoise pour Eudes de Chalo (trafiquée au XIIIe siècle
et daté douteusement 1085),
Arenbertus, père d’Anselmus,
altération d’Ansellus
(éd. Prou, p.
425, l. 2; on observe d’autres flottements entre
les anthroponyme Anselmus
et Ansellus dans les chartes de Philippe
Ier éditées par Prou, p. 280, l. 29; p.
281, ll. 6 et17; p. 428, l.3; quant au texte de
Fleureau, étonnamment négligé
par Prou, il porte alors Anselinus;
il est plus que probable,
de toutes façons, qu’Ansellus
et Anselinus étaient des formes
hypocoristiques d’Anselmus).
|
Arembour, épouse de Godéchal fils
d’Oury (Aremburgis,
B 29, Eremburgis
uxor predicti Godiscalis filii Vlrici,
B 27)
Arembour, veuve de Godéchal fils d’Oury,
avec leur fils Eudes, leur fils, donnent leur
consentement à la donation de Godéchal,
se trouvant alors apparemment dans le secteur
de Méréville, puisque les témoins
sont alors notamment Gaudin fils d’Ansoué de
Méréville, Geoffroy de Moret et Eudes de Pannecières
(transaction 12). |
Arembour, fille de Thiou (Arenburgis, C 27)
Fille de Thiou et
d’Ermentrud, sœur de
Rainaud, Pierre, Rosceline et Asceline, elle
consent à la donation de la terre de
Lomlu opérée par son frère
Rainaud (transaction 16). Elle fait ensuite
partie de ceux qui reçoivent un contre-don (transaction
17).
|
Arnaud fils d’Aubrée
et sans doute d’Oury de Vierville
(Ernaldus filius Alberedę,
B 1, 7, 24, 24, 26, Ernaldus, B 8-9), frère
de Godéchal
1)
Arnaud tenait à fief de Gautier
d’Aunay la moitié de Vierville, sans doute celle que ce dernier
tenait à fief de Guillaume fils de Benoal
(cf. transaction 3 et transaction
7).
2) Arnaud fils d’Aubrée tenait à fief
de Payen d’Étampes les deux tiers de la mairie (villicatio)
de Vierville, le tiers restant étant détenu par son
frère Godéchal (cf. transaction 3).
3) Il
concède les unes et les autres. Cette donation se fait chez lui à Étampes
(in domo sua apud Stampas) (transaction 3).
4) Cette donation se fait
avec l’accord de son frère Godéchal
(B 8: concedente
fratre Godiscale),
à qui monsieur Thion Chef-de-Fer a donné
pour cela deux sous, ainsi qu’une place chez
nous à tous deux (transaction 3).
5) Les donations qu’il effectue nécessitent
aussi le consentement de Payen fils d’Anseau,
donné par l’intermédiaire d’Anseau fils
d’Arembert à la grange de Boisville-Saint-Père
en présente d’Hugues du Puiset; elle est nécessaire
pour ce qui concerne les deux tiers de la villicatio (transaction
10).
6) La donation d’Arnaud nécessite enfin
le consentement d’Hugues de Gallardon, pour la part
de Vierville qu’il tient en fief de Guillaume via Gautier, vassal
du seigneur d’Auneau pour ce bien-ci. Hugues de
Gallardon donne donc à Auneau son consentement à la donation
d’Arnaud en même temps qu’à celles de
Gautier et de Guillaume fils de Bernoal
(transaction 11).
(a) Cet Arnaud fils d’Aubrée nous
est également connu par la
Chronique de Morigny, qui rapporte
que les fils d’Aubrée Ours et
Arnaud (filii Alberee Urso et Arnaldus)
ont donné aux moines de Morigny
chacun le sixième de l’église de Saint-Germain
qu’ils détenaient (f°63). On notera
que le premier sixième en fut donné par Anseau fils
d’Arembert (noster Ansellus), selon la même
Chronique de Morigny (f°63), personnage
qui intervient aussi pour représenter Payen fils d’Anseau
lors de notre transaction 10.
Il semble donc qu’Oury, veuf et père de Godéchal,
avait épousé Aubrée, veuve et mère
d’Ours, et qu’ils avaient eu ensemble pour fils Arnaud. On peut
donc légitimement se demander si le premier mari d’Aubrée
n’avait pas été Thion II d’Étampes, fils d’Ours
I et père d’Ours II, qui doit peut-être être
identifié à Ours de Pierrefitte.
(b)
Quant à sa mère Aubrée, c’est elle
qui très probablement qui a donné son nom
au hameau d’Aubray dans la commune de
Mérobert (Essonne), non loin de Vierville
(Eure-et-Loir), qui est appelé Albereth dans une charte de Saint-Jean-en-Vallée
à Chartres antérieure à
1130.
|
Arnaud fils de Baudouin (Arnaldus filius Balduini,
A 21, Ernaldus filius Balduini,
B 15)
Cet Arnaud est témoin à Étampes
du consentement donné par Guillaume fils de
Bernoal à la donation de Gautier d’Aunay (transaction
6). |
Arnèse (Erneisius,
A 13).
Surnom
ou nom de famille porté par un certain
moine de Chuisnes, Gimard (Gingomarus
Erneisius), qui disparaît dans la deuxième
rédaction (B 11: Gingomarus)
|
Arnoux d’Aunay, frère
de Gautier II (Arnulfus
de Alneto, C 31,
Arnulfus frater Gaulterii
de Alneio, D 34)
Arnoux
d’Aunay est le frère de Gautier
d’Aunay et paraît lui succéder comme chef
de famille.
1) Il est témoin
à Chartres de la dernière transaction
enregistrée par la notice B: du consentement
donné son frère aîné Gautier
à la donation par son beau-frère de quatre
familles de colliberts: Arnulfus frater Gaulterii de Alneio (transaction 15).
2) Dans la notice C, qui
paraît plus tardive et peut-être du
début du XIIe siècle, alors que Gautier
est probablement mort, il est cité comme témoin
de la donation par Rainaud fils de Thiou et sa mère
Ermentrut de la terre de Lomlu, ou plutôt des contre-dons
des moines à la parentèle de Thiou,
quelque part entre Aunay et Vierville. Il n’est plus alors cité comme frère de
Gautier, mais lui-même titré
d’Aunay; en revanche est cité
après lui, et pour la première fois,
leur frère cadet Garin: Arnulfus de Alneto, Guarinus
frater eius (transaction 17).
(a) Un Arnoux d’Aunay est mentionné
après 1062 (ce qui n’est malheuresement pas très précis)
par une notice de Marmoutier pour le Vendômois (éd. De
Trémault, Cartulaire pour le Vendômois,
Paris, Picard, 1893, n°LXXXVII, p. 138: Arnulfo de Alneto).
(b) Entre 1075 et 1085 le même
Cartulaire mentionne un Arnoux qui est peut-être le même,
qualifié de Spelteriis, toponyme qui recouvre
peut-être Épeautrolles, où nous voyons Gauthier d’Aunay
émettre de son côté des revendications sur l’église
du lieu (ibid., n°22A, p. 310: Arnulfus de Spelteriis).
|
Arnoux, régisseur
de Rouvray-Saint-Denis (Arnulfus maior de Roureio, B 10)
Ce maire, c’est-à-dire
régisseur, Arnoux est simple
témoin de la deuxième donation
d’Arnaud fils d’Aubrée, au domicile de ce dernier
à Étampes (transaction 3).
|
Asceline, fille de Thiou
(Ascelina, C 27)
Fille de Thiou et d’Ermentrud,
sœur de Rainaud,
Pierre, Arembour et Rosceline. Elle
consent avec eux à la donation de la terre de
Lomlu opérée par son frère
Rainaud (transaction 16) et fait ensuite partie de la
parentèle qui reçoit des contredons (transaction
17).
|
Aubert fils d’Anseau (Albertus filius
Anselli, B 9, 22, 24).
Aubert
fils d’Anseau est le frère cadet de Payen fils
d’Anseau.
1) Il est
témoin de la donation d’Arnaud fils
d’Aubrée, au domicile de ce dernier
à Étampes
(transaction 3).
2) Lui-même détient
un bien à Vierville, deux tenures,
qu’il avait données à fief à
Amaury Roux d’Ablis, et il consent à la donation
de ce dernier (transaction 9).
3) C’est lui qui
obtient le consentement de son frère Païen
fils d’Anseau aux donations opérées
par Arnaud fils d’Aubrée et
Godechal fils d’Oury (transaction 10).
4) Il est donc le premier
témoin cité de la cérémonie
qui se déroule dans la grange
de Boisville, avant même le vicomte
de Châteaudun Hugues et le seigneur du
Puiset Hugues, Nivelon fils de Foucher et Garin
de Friaize, lorsque ce consentement est donné,
au nom de Payen, par Anseau fils d’Arembert (transaction 10).
(a) Il est aussi cité comme témoin
par la charte accordée par
Philippe Ier à Notre-Dame
d’Étampes en 1082 (éd. Prou,
276, l. 7) et cela juste avant Bernoal, abbé
de Notre-Dame d’Étampes.
L’on est donc naturellement porté
à se demander si Aubert fils d’Anseau
et Aubert frère de Bernoal abbé
de Notre-Dame d’Étampes ne pourraient pas être
une seule et même personne; d’où
il découlerait encore et surtout que
l’abbé de Notre-Dame serait aussi à mettre
au nombre des fils d’Anseau: mais rien ne l’indique
positivement).
(b) Il sera encore cité en 1106
par une charte de Philippe Ier, qui nous fait aussi
connaître son fils Mainier (éd. Fleureau,
p. 483; éd. Menault, p. 41; éd. Prou, p.
390, ll. 15-16): Alberto ejusdem
Pagani fratri, Manerio ejus filio.
(c)
Une charte de Louis VII en date de 1162 environ, en faveur du monastère
des Vaux-de-Cernay, le mentionnera encore en temps
que père d’un certain Guy (Guido, filius
Auberti de Stampis, concedente filia sua Adeliza
et genero, dedit vineas quas habebat apud Estrecheium
sicut eas libere possidebat, et hoc per manum Ludovici
regis Francorum, t.1, pp. 34-35, elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/vauxcernay1/acte24/);
à moins qu’il ne s’agisse alors d’un certain Aubert fils d’Isembard
cité par le cartulaire de Longpont (n°CVIII, CCXXXVI &
CCLXXXI).
(d)
Il est possible qu’il faille l’identifier
au suivant, s’il est le père du Rainier qui
est témoin avec lui, et d’autres,
de la donation d’Arnaud fils
d’Aubrée, au domicile de ce dernier
à Étampes
(transaction 3: Aubert
fils de Gondagre; Aubert fils d’Anseau;
Pierre fils d’Érard; Rainier fils
d’Aubert; etc.).
|
Aubert père de Rainier (Albertus,
B 10), père
de Rainier.
Peut-être
à identifier avec Aubert fils d’Anseau.
En effet cet Aubert est
le père d’un certain Rainier qui témoigne
en même temps qu’Aubert fils d’Anseau
de la donation
d’Arnaud fils d’Aubrée, au domicile de
ce dernier à Étampes
(transaction 3).
|
Aubert frère de l’abbé Bernoal
(Albertus frater eius, A 19, B 14).
Avec son frère Bernoal abbé de Notre-Dame d’Étampes (cité comme
tel par deux chartes de Philippe Ier en date respectivement
de 1082 et 1104), il est ici témoin,
à Étampes, du
consentement donné par Guillaume, fils
d’un autre Bernoal, à la donation opérée
par Gautier d’Aunay et Arnaud fils d’Aubray (transaction
6)
Rien ne nous permet d’identifier à
l’un de ses homonymes, qui suivent. On notera cependant
que dans la charte de 1082 précitée,
on trouve mentionné dans la liste des témoins
Aubert fils d’Anseau. S’il fallait identifier ces
deux Anseau, il faudrait aussi faire de notre abbé
un fils d’Anseau, frère de Payen d’Étampes.
|
Aubert
Ier d’Ormoy (Albertus d’Vlmeio,
A 17), père d’Aubert II d’Ormoy
Seigneur d’un Ormoy à identifier, probablement
dans le pays chartrain, alors probablement décédé,
dont le fils s’appelle aussi Aubert d’Ormoy. Il
n’est plus mentionné dans la deuxième
rédaction (B 13) de la transaction 5.
|
Aubert II fils d’Aubert Ier d’Ormoy (Albertus filius
Alberti d’Vlmeio,
A 16-17, Albertus de Vlmeio,
B 13)
Cet Aubert fils d’Aubert,
seigneur d’un Ormoy
à identifier, probablement dans le pays chartrain d’Ormoy, est témoin du consentement
donné par Hugues fils de Guerry et
sa mère Helsent à la donation de
Gautier d’Aunay (transaction
5). On constate de fait fréquemment
dans les chartes du temps que le nom du père n’est
pas donné quand il est le même que celui du fils.
|
Aubert fils de Gondagre (Albertus filius
Gondagri, B 9)
Cet Aubert paraît un personnage
considérable, vu qu’il est cité
comme le premier des témoins,
à Étampes, de la donation d’Arnaud
fils d’Aubrée, avant même Aubert
fils d’Anseau et Pierre fils d’Érard (transaction
3).
(a) Nous voyons par ailleurs la signature
d’un certain Geoffroy fils de Gondacre,
Gauffredi filii Gundacri
dans une charte de Philippe Ier en date de 1074
ou 1075 (éd. Prou, p. 179, l. 5), confirmant
une charte peut-être de dix ans antérieure
de Geoffroy de Gometz (Gometz, canton
de Limours, arrondissement de Palaiseau, Essonne),
charte qui donne aux moines de Marmoutier, encore
eux, le domaine de Bazainville (canton de Houdan, arrondissement
de Mantes-la-Jolie, Yvelines).
(b) Vu la rareté
de cet anthroponyme, conjuguée à
la proximité géographique
des secteurs concernés, et à l’intérêt
marqué pour la cause des moines de
Marmoutier, on est naturellement porté à
conclure jusqu’à preuve du contraire que
l’Aubert de notre notice est un frère de
ce Geoffroy.
|
Aubert
fils d’Aimelin (Haubertus filius
Haimelini, A 19-20,
Aubertus filius Hamelini,
B 14)
Ce personnage
est témoin à Étampes
du consentement de Guillaume fils de Bernoal à
la donation faite par Gautier (transation 6).
|
Aubert Vaslin (Albertus Vaslinus, C 28)
Ce personnage paraît
être un chevalier; en tout cas
il est plus considéré que le
forgeron et le meunier du village où il se
porte témoin de la donation de la
terre de Lomlu; il est cité en sixième
position: le prêtre
Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan;
Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin;
le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils
de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (transaction 16).
|
Aubert fils de Bouchard (Albertus Burchardi
filius, C 29)
Ce personnage semble faire partie d’une
petite communauté rurale où il
ne joue pas les premiers rôles; il est
cité comme le dernier des dix témoins
de la donation de la terre de Lomlu, après
le forgeron et le meunier. Voici la liste: le prêtre
Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier
de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron
Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert
fils de Bouchard (transaction
16).
|
Aubrée
(Albereda, B 1, 8, 23, 24,
26), mère d’Arnaud
et sans doute son frère de Godéchal
Mère
d’Arnaud fils d’Aubrée,
à elle a sans doute légué
ses droits sur Vierville, et de Godéchal.
Elle est aussi sans doute mère de Godéchal,
qui donne son consentement à la donation
d’Arnaud en temps que frère (B 8: concedente fratre Godiscale).
(a) Elle nous
est aussi connue, sous la graphie Alberea, par la Chronique de Morigny,
qui rapporte que les fils d’Aubrée Ours et
Arnaud (filii Alberee Urso et Arnaldus)
ont donné aux moines de Morigny
chacun
le sixième
de l’église de Saint-Germain
qu’il détenait (f°63).
(b) Elle paraît
aussi avoir donné son nom au hameau d’Aubray
dans la commune de Mérobert (Essonne),
non loin de Vierville (Eure-et-Loir), qui est appelé
Alberetum et
Albereth vers 1127 dans des chartes de Saint-Jean-en-Vallée
(Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée,
n°37, p. 23 et n°40, p. 25).
|
Aubry, prêtre (Albericus presbiter,
C 27)
Le prêtre Aubry est le premier
témoin cité de la donation
par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu
(peut-être Orlu). Sont témoins avec
lui: Guy fils de Serlon;
Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon
fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le
meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils
de Bouchard (B 27-29).
L’étude des
chartes du prieuré de Chuisnes permettra
sans doute de l’identifier plus précisément.
|
d’Aunay (de Alneto):
d’Aunay-sous-Crécy
Les
présentes notices mettent en scène
trois personnages qualifiés d’Aunay: Gautier II
et des frères Arnoux et Garin. Cette famille n’est
pas originaire d’Aunay-sous-Auneau, comme l’a cru Depoin,
mais très certainement d’Auneau-sous-Crécy
près de Dreux, à ce qu’il ressort de plusieurs
indices convergents:
(a)
Gounier d’Aunay est possessionné à
Raville, commune de Chérisy, près de Dreux.
(b)
Un certain Hugues de Rua-Nova partage
avec lui cette possession. Il s’agit apparemment
de La Rue Neuve, dans la commune des Bréviaires (Yvelines).
(c)
Gauthier II d’Aunay revendique des droits sur la
dîme d’Épeautrolles
qui a été donnée aux moines de
Saint-Père de Chartres par un certain Hugues de Dreux.
(d)
Le seul lien conservé entre cette famile et
le canton d’Auneau est la possession par Gautier II de Vierville,
qui lui vient de son épouse Milsent Chef-de-Fer.
Je donne ci-après
la liste des quatre premières générations
de cette famille, selon l’état actuel de mes
recherches (mai 2008).
(1)
X. d’Aunay-sous-Crécy.
(2a) Gautier I d’Aunay,
apparemment marié à une sœur de d’Hugues de
Nonant (fils sans doute d’Aitard de Nonant); ses fils qui suivent
en (3).
(2b)
Rainaud d’Aunay, dit aussi des Têtières (commune
d’Unverre) sans alliance ni descendance connues.
(3a)
Gounier d’Aunay, aussi appelé Gounier de
Molitard (commune de Conie-Molitard), puis de Saint-Avit
(Saint-Avit-les-Guespières), sans descendance connue.
(3b)
Jocelyn, sans descendance connue, sans doute mort
jeune.
(3c)
Gautier II d’Aunay, époux de Milsent Chef-de-Fer, sans descendance connue.
(3d)
Arnoux d’Aunay, sans descendance connue.
(3e)
Garin d’Aunay, dit Torcul, père de cinq enfants
qui suivent.
(4a)
Adam.— (4b) Aubert d’Aunay
dit Payen Torcul.— (4c) Galeran.—
(4d) Hébert.—
(4e) Arembour. —
(4f) Perronelle.
(5) Gautier III d’Aunay, d’ascendance inconnue, cité
vers 1120-1130.
|
Barbu (Barbatus, A 21, B 15), surnom d’un
certain Gibert ou Hébert.
Ce
surnom somme toute assez rare est porté
par un certain Gerbert (première
rédaction, A 20: Gerberti Barbati), ou Hébert (deuxième rédaction,
B 15: Herberti Barbati), père apparemment
défunt d’un certain Pierre, témoin
semble-t-il étampois de la donation d’Amaury Roux
et du consentement d’Aubert fils d’Anseau à cette
donation (transaction 9).
|
Bardoul (Bardul
Villa, A 19, Balduluilla,
B 10, Bauduluilla,
B 14) personnage qui a donné son
nom à Baudreville
Il
s’agit peut-être d’Hugues Bardoul (cité
entre autres par les chartes de Philippe Ier,
éd. Prou, p. CXLIV; p. 15, l. 1; p. 17, l. 8;
p. 276, l. 6).
|
Baudry
du Fossé (Baldricus de Fossato,
B 23, 28)
1)
Ce Baudry est témoin à Étampes
du don qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux
tenures à Vierville, ainsi que du consentement
donné par Aubert fils d’Anseau à cette
donation (transaction 9).
2) Il est encore témoin, cette fois apparemment dans le secteur de Méréville,
du consentement donné par Arembour,
veuve de Godéchal fils d’Oury, et
Eudes, leur fils, à la donation du dit Godéchal.
|
Baudouin (Balduinus,
A 21, B 15), père
d’Arnaud.
C’est
le père apparemment défunt d’un certain
Arnaud, témoin à Étampes
du consentement donné
par Guillaume fils de Bernoal à
la donation de Gautier d’Aunay (transaction
6).
|
Béguin
(Beguinus, B
30), père d’Anseau Robert, probablement lui-même
dénommé Béguin
Robert
Béguin
est mentionné comme l’époux
défunt d’une certaine Eudeline et le père
d’un certain Anseau Robert.
Anseau et sa mère, sans doute à Vierville même ou à
Léthuin, consentent aux donations
opérées par Godéchal
et Amaury (transaction 13).
Comme son fils s’appelle Anseau Robert (Ansellus
Rotberti filius Beguini), il faut croire
que Robert représente ici un patronyme qui
aura été transmis par Béguin à
son fils Anseau.
La deuxième partie du nom de
ce personnage est au génitif, ce qui indique
qu’il s’agit ici d’un patronyme qu’il a hérité
de son père Béguin, qui devait donc
lui-même s’appeler Béguin Robert.
|
Bernard, jeune clerc
(Bernardus clericus iuuenis,
A 20, B 15)
Ce jeune clerc Bernard, à
Étampes, avec un autre clerc, Geoffroy
clerc de Saint-Cyr (A 20-21, B 15: Gaufredus
clericus de Sancto Sigio), est témoin
du consentement donné par Guillaume
fils de Bernoal d’Étampes à la
donation de Gautier d’Étampes (transaction 6).
Faut-il
identifier ce clerc Bernard au chapelain
homonyme de Philippe Ier qui contresigne sa charte étampoise
de 1082 en faveur de Notre-Dame d’Étampes
(Rotbertus et Bernardus, cappellani)? Rien ne nous permet pour l’instant de l’affirmer, d’autant
qu’il serait alors qualifié jeune après au
moins douze ans de carrière; mais on se souviendra que
les officiers de la chancellerie du roi étaient
essentiellement recrutés parmi ses chapelains,
précisément.
|
Bernoal d’Étampes
père de Guillaume (Bernoalius de Stampis, A
17-18, Bernoalus de Stampis,
B 13, Bernoalus, B 26), à
ne pas confondre avec son homonyme
abbé de Notre-Dame d’Étampes).
1) C’est le père
apparemment défunt de Guillaume d’Étampes,
qui donne son consentement à la donation
de Gautier d’Aunay (transaction 6).
2) L’un de ses frères
survivants, témoin de la dite donation,
est Airaud (qualifié d’oncle
paternel de Guillaume, A 18: Arraldus
patruus illius Guillelmi; B 14:
Arraldus patruus
ipsius Guillelmi).
3) Un autre de ses frères
survivants, également témoin,
est Éblon (qualifié de
frère d’Airaud, A 20: Eblonius frater Arraldi; B 14: Ebulo frater eius).
Le
père commun de ces trois frères étampois,
Bernoal I, Airaud et Éblon, est était
peut-être Geoffroy, lui-même fils cadet de
Roscelin et frère de Marc vicomte d’Étampes. En effet une notice
du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
datée par Depoin sans argument du début
du XIIe siècle (n°XXVII, p. 36) cite comme témoin,
avant Payen fils d’Anseau, un certain
Bernoal fils de Geoffroy fils de Roscelin
(Interfuerunt autem ex parte
ejus: Bernoalus filius Godefridi filii Roscelini,
Paganus filius Anselli, etc.)
***
Ce nom
est rare, et parfois semble-t-il mal compris
des scribes car le deuxième élément
qui le compose est peu productif; c’est, selon Ernst
Wilhelm Förstemann (Altdeutsches
Namenbuch, Bonn, P. Hanstein, Bonn,
1901-1916, col 1219), -valah. Il faut peut-être considérer
les graphies avec un D (Bernodalius, Bernoardus, Bernoaldus)
comme une rétroversion infondée. L’extrême
rareté de cet anthroponyme et la concentration
de toutes ses occurences connues dans le pays d’Étampes
et dans ses alentours immédiats permet d’affirmer que
tous ceux qui le portent sont étroitement apparentés.
Malheureusement, pour l’heure, les données
disponibles ne sont pas suffisamment claires pour comprendre
exactement lesquels il faut identifier et quels sont
les liens qui unissent les différents porteurs
de ce nom.
Citons:
(a) Le Cartulaire de
Notre-Dame de Paris cite un Bernoal
Potin vers 1079 selon Depoin (quoique
l’éditeur Guérard dise plutôt
1085), Bernodalius
Potinus (n°XVI,
p. 324) et son fils Baudouin,
témoins d’une donation de Guy, seigneur de La Ferté
(Guido de Firmitate), et de son épouse
Alais (Adeleisda). Le
même Bernoal Potin donne aux moines de Morigny
l’église de Cerny (Chronique de Morigny,
éd. Mirot, p. 4: Ecclesiam de Serni
dedit nobis Bernodalius Potinus).
(b) Un certain Bernoal, frère
d’Adam de Milly est témoin en 1080 à
Melun de deux chartes de Philippe Ier (éd. Prou, p. 260, l. 2 & p. 262,
l. 20: Adam de Milli et Bernodalius frater ejus).
(c) Adam de Milly a lui-même un fils
appelé Bernoal, cité vers 1095 puis vers 1100 (Cartulaire
de Longpont, n°CCXXII, p.196: Bernaole filius; n°CCXCI,
p. 235: Bernoala filius ejus).
(d)
L’abbé de Notre-Dame d’Étampes,
qui suit (et qui avait pour frère un
certain Aubert), cité aussi en temps que tel par
deux chartes de Philippe Ier (en 1082 et 1104).
(e) Une charte non datée
du Cartulaire de Longpont (éd. Marion, n°CCCXXVI, pp. 258-259) nous montre Arnoux fils d’Airaud d’Étampes
(Arnulfus, filius Arraldi de Stampis) témoin d’une donation d’un certain Bernoal
d’Étréchy (Bernoardus de Estrichio) très vraisemblement apparenté
aux deux Bernoal d’Étampes (Ce Bernoal
a alors un fils survivant Hugues,
Hugo, et un fils décédé
Thibaud, Tebaldus).
(f)
Un certain Bernoal de la Ferté, sans
qu’on sache bien clairement s’il s’agit de
Bernoal Potin (éd. Mirot, p. 4: Bernodalius
nobilissimus de Firmitate) et sa
femme Mahaut puis leur fils Lisiard sont cités
par la Chronique de Morigny parmi
ses bienfaiteurs: ils donnent aux moines l’église
de Guigneville; après la mort de Bernoal, Mahaud
donne encore un encensoir et un calice d’argent doré,
et Lisiard le grand vitrail du chevet de l’église
(éd. Mirot, pp. 3-4: Ecclesiam de
Guinevilla dedit nobis Bernodalius nobilissimus de Firmitate,
et uxor ejus Mathildis, quae nobis fecit thuribulum
argenteum magnum, et calicem similiter argenteum deauratum,
quae et prima ecclesiae fundamina jecit, et in aliquantam
altitudinem eduxit, et Lisiardus Flandrensis filius
eorum, qui nobis vitream majorem in capitio fecit.)
(g) Une charte du
Cartulaire de Longpont non
datée (n°CXI) mentionne un Gaufredus Bernoala témoin d’une donation du chambellan
Ougrin, chevalier étampois bien connu du début
du XIIe siècle, à l’occasion des
obsèques de son épouse. Joseph
Depoin (La Chevalerie étampoise, p. 75) propose
la correction Gaufredus Bernoalii, «Geoffroy (fils) de Bernoal»; mais cette correction
à absolument irrecevable, car ce personage est en fait cité
six fois par le même cartulaire, toujours de la même manière
(n°CXI, p.135: Gaufridus Bernoala; n°CXL, p.148: Gaufredus
Bernoala; n°CXLIII, p.150: Gaufredus Bernoala;
n°CCIV, p.186: Gaufredus Bernoale; n°CCLXXXIV,
p.230: Gaufredus Bernoala; n°CCCIX, p.249: Gaufredo Bernoala).
Nous avons déjà vu ces graphies Bernoala et Bernoale.
On se rappellera de plus que selon Förstemann, l’étymon est précisément
Bern-valah. Est-ce une coïncidence? Quoi qu’il en soit,
selon Depoin (Chevalerie étampoise, pp.
84-85), «ce Gaufroi (Gaufredus) ne fait qu’un
peut-être avec le Gaufroi Sauvage (Godefredus Silvaticus),
prévôt royal d’Etampes en 1141», ce dernier
ayant probablement, à ce qu’il me semble, donné son nom
au hameau de Villesauvage.
(h) Vers 1135, une charte conservée
par le Cartulaire de Longpont signale un Bernoale
de Saviniaco (n°CXXXVIII, p.147, Bernoale étant
d’après le contexte un ablatif)
(i) Vers le début du
XIIe siècle (selon les éditeurs), un
Bernoal fils de Geoffroy fils de Roscelin (Bernoalus
filius Godefridi filii Roscelini) est le premier
témoin cité à Étampes d’une
transaction enregistrée par le
Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
(éd. Coüard et Depoin, p. 36), avant
même Payen fils d’Anseau: Bernoalus
filius Godefridi filii Roscelini; Paganus filius
Anselli; Arnulfus de Alvers; Rainaldus de Dordingo; Teobaldus
filius Ursonis; Nivardus Burdinus.
(j) Un Bernoalius
est encore cité en 1123 par une charte
de Thomas abbé de Morigny (Cartulaire
de Saint-Jean en Vallée de Chartres,
n°31, p.18; id. n°32, p. 19), comme le père
d’un certain Jean, moine de Morigny, juste après
un moine appelé Hugues de la Ferté
(S. Hugonis de Firmitate, Johannis
filii Bernoalii). La
donation est faite avec le consentement de Payen fils
d’Anseau (Pagano Anselmi filio), et l’accord passé
avec le monastère de Saint-Jean-en-Vallée a
notamment pour témoins Payen et ses quatre fils, dont
Jean, ainsi que par Geoffroy de Moret. Ce Jean fils de Bernoal est sans
doute un frère du Guillaume de nos notices sur Vierville.
(k)
Le Cartulaire de Josaphat
cite encore vers 1147 comme témoin d’une
donation de Barthélémy le Riche d’Étampes
officialisée à Chalo un certain
Bernoal ou Bernaud, son gendre (texte cité
par Depoin, Chevalerie étampoise,
p. 91, alléguant Ms. lat. 10102, fol. 41:
Testes Johannes, Bernaudus generi ejus).
On peut cependant se demander ici si cette graphie
Bernaudus
peut représenter le même anthroponyme
Bernoal que nous étudions ici. J’en doute fort,
malgré l’autorité de Depoin et son flair
souvent remarquable.
(l) On trouve encore vers 1155
un Bernoal de la Ferté (Bernodalius de Feritate) dans une charte
de l’abbaye d’Yerres éditée en 1944
par Estournet (et traduite par moi ici: http://www.corpusetampois.com/che-20-estournet1944lafertealais.html#piece1).
Merci de me signaler tout autre porteur
de cet anthroponyme qui viendrait à votre connaissance.
***
Voici pour comparaison les
seuls Bernoal que j’ai trouvés
pour l’heure hors de notre secteur:
(a) Les premiers sont
des serfs mentionnés à l’époque
carolingienne par le Polyptyque
de l’abbé Irminon (éd. Guérard,
1844, t. II, p. 274: Bernoalus colonus et uxor
ejus nomine Sigrada; cf. Theodor Aufrecht & Adalbert
Kuhn, Zeitschrift für vergleichende
Sprachforschung auf dem Gebiete des deutschen, griechischen
und latineischen, Berlin, 1852, p. 241:
«Bernoala
(Pol. Irm. s. 90) und Bernoalus (ebendaselbst
s. 274) steht fuer Bernvala und Bernvalus»).
(b) Amalgardus
colonus et uxor ejus colona, nomine Berta. Isti
sunt eorum infantes: Bernoala, Bernoardus (ibid.,
p. 90).
(c) Un autre est mentionné
comme prieur de Saint-Marien d’Auxerre
puis abbé de de 1203 à 1206 (Abbé
Lebeuf, Mémoires concernant
l’histoire civile et ecclésiastique d’Auxerre,
p. 521, citant p. 66 le latin frater
Bernodalis prior).
|
Bernoal abbé de
Notre-Dame d’Étampes (Bernoalius abbas
Sanctę Marię de Stampis,
A 19, Bernoalus
abbas Sanctę Marię de Stampis, B
14).
L’abbé de Notre-Dame a pour
frère un certain Aubert, témoin
avec lui du consentement donné à Étampes
par Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 6).
Il est évident
que cet abbé et son frère Aubert
sont apparentés à Guillaume et à
son défunt père Bernoal, mais à
un degré qui nous échappe.
(1) Bernoal est le premier
abbé de Notre-Dame d’Étampes dont
le nom nous ait été conservé,
et il est mentionné en temps que tel par
une charte de Philippe Ier de 1082 en faveur de Notre-Dame
(éd. Prou, p. 275, l. 4: Bernodalio
tunc temporis eorum abbate; le passage suivant est
corrompu et Prou n’a pas vu que certains mots avaient
été déplacés par un copiste
maladroit, p. 276, ll. 5-6 et 7: tunc temporis
ipsius ecclesie abbas... Bernodalius).
(2)
On remarque d’ailleurs que cette charte favorise
aussi les moines originaires de Saint-Germain de Fly (qui
n’occupent pas encore Morigny) en officialisant leur
infiltration dans le chapitre de Notre-Dame. Comme par ailleurs
le nom de Bernodalius est aussi représenté
à Morigny et à Étréchy,
et que nombre des premiers bienfaiteurs des moines de Morigny
paraissent possessionnés dans le secteur de la
Ferté et d’Étréchy, il en faut conclure
avec une quasi certitude que l’abbé Bernoal lui-même
était membre d’une famille de la Ferté.
|
Berthaut (Bertoldicuria, D 38, Bertolcuria, B 17, Bertoucuriam, B 21), dame qui a probablement donné son
nom à Bréthencourt, littéralement
Cour (de ferme) de Berthaut.
Les scribes de nos notices
et d’autres semblent penser qu’il s’agissait au départ
d’un anthroponyme masculin, Bertold-Berthoud; cependant
une charte des environs de 1080, rédigée
à Bréthencourt même en présence
de la dame du lieu, écrit Bertildis
Curia (AD28,
H2253, charte que éditée ici en
Annexe 6e): il s’agit
donc plutôt d’un anthroponyme féminin, Berthilde-Berthaut
(Cf. Brunehilde-Brunehaut).
Autre preuve d’une prononciation vernaculaire en -haut,
le Cartulaire de Saint-Père de Chartres
interprète cette terminaison comme un diminutif
masculin en -ellus, et écrit, dans un acte
daté de 1137, Bretelli Curia.
C’est un exemple intéressant
des erreurs que pouvaient commettre les contemporains
dans leur compréhension des toponymes dont
ils percevaient nettement le fonctionnement étymologique
sans pour autant être à l’abri d’erreur
de détail.
|
Bésin
(Besenus, A 16c, Bisenus, A 16, B 13), nom
de famille
Ce nom de famille
est porté par un certain Amaury,
père apparemment défunt d’un certain
Garin (Guarinus
filius Amalrici Biseni), témoin
du consentement d’Hugues fils de
Guerry et sa mère Helsent à
la donation de Vierville par Gautier d’Aunay
(transaction 5).
Cet anthroponyme n’est
représenté qu’une fois,
sous la forme Basinus
dans les chartes conservées de Philippe Ier, et il s’agit alors du même
personnage qu’ici, sous le nom de Guarinus
Basinus (éd. Prou, p. 21, l. 7),
qui signe en 1060 une charte de l’évêque
Aivert de Chartres ensuite confirmée
à Étampes par Philippe Ier.
On voit par là qu’il s’agit bien d’un patronyme
transmis de père en fils.
|
Borgne
(Bornus, A 20, B 15), nom ou surnom porté par
un certain Hugues
Hugues le Borgne
apparaît parmi des témoins du pays
étampois du consentement donné par Guillaume
fils de Bernoal à la donation de Gautier d’Aunay.
Ce surnom ou patronyme est apparemment
relativement rare; c’est pourquoi il est
difficile de voir une coïncidence dans le fait
que nous trouvons un Hébert le Borgne mentionné
par la Chronique de Morigny
comme l’un des premiers bienfaiteurs de cette abbaye.
Cet Herbertus
Bornius (folio 63 r°) donne Bléville
(Belovilla), au tournant du XIe et du
XIIe siècle, à son heure dernière
(ibid., folio 69r°). Il laisse
une sœur dont le mari Geoffroy conteste la donation
(ibid., folio 69 v°). Bléville
se trouve dans la commune de Césarville-Dossainville
(canton de Malesherbes, arrondissement
de Pithiviers, Loiret).
|
Boson
(Boso, C 28), père de Milon
Père
d’un certain Milon témoin de la donation
de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction
16).
|
Bouchard (Burchardus,
C 29), père d’Aubert.
Bouchard est un personnage
de condition modeste (inférieur en
dignité au forgeron
Gautier et au Meunier Rahier), apparemment défunt,
dont le fils Aubert se porte témoin de la donation
de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou
(transaction 16).
|
Breton (Britto, B 27), surnom
ou patronyme porté par un certain
Robert (Rotbertus
Britto).
Ce nom ou
surnom pose des problèmes.
Voir notre
article Robert Breton.
|
Chef-de-Fer
(Caput de Ferro,
Caput Ferri,
passim), nom de famille porté
par Thion et son fils Hardouin
1) Pandulf Chef-de-Fer (Lombardie,
Xe siècle). Ce surnom est attesté déjà
en Italie au Xe siècle, où il est porté
par Pandulf Ier, appelé Tête de Fer (Pandolfo Testaferrata
ou Capodiferro, Pandulfus Caput Ferreum dans le latin des
Annales Beneventani), prince lombard mort en mars 981, prince
de Bénévent et de Capoue de 943 à 981, et prince
de Salerne à partir de 978.
2) Vivien
Chef-de-Fer (Vendôme, années 1060) est mentionné
à quatre reprises par des chartes de Marmoutier pour le Vendômois
(éd. de Trémault, Cartulaire de Marmoutier pour le
Vendômois, Paris, Picard, 1893); c’est apparemment un ami
ou un féal du chevalier Guismand de Vendôme (fils de Guismand
de la Chappe et d’Aimeline fille d’Hugues Doubleau, ce dernier fondateur
de Montdoubleau et fidèle d’Eudes II de Chartres). En août
1065, après une donation de Guismand faite en présence du
comte Foulques, il fait partie des témoins de la donation du manse
(n°XXXIII, p. 56: testes de mansure traditione: … Vivianus Caput
Ferri); vers 1066, il est témoin d’une convention entre les
moines et Guismand (n°XXVIII, pp. 43-44: Testes hinc
sunt: Vivianus Caput ferri — Drogo de Aziaco — Thomas homo ejus);
il témoigne devant le comte Guy de Vendôme que Guismand a
bien vendu un moulin aux moines, puis se porte témoin du jugement
rendu, apparemment en 1069 (n°XXXII, p. 52: de qua emptione cum
haberet testem Vivianum Caput ferri, judicatum est calumniam ejus injustam
esse… p. 54: de nostris:… Vivianus Caput Ferri). Il est témoin
enfin d’une autre transaction à une date indéterminée
(n°LXXI, p. 113: Vivianus Caput de Ferro). Il est possible qu’il
soit le frère du chevalier Étienne Chef-de-Fer que nous voyons
de son côté chevalier des sires de Courville-sur-Eure, à
87 kilomètres de là; mais rien ne l’indique positivement.
3) Guillaume
Chef-de-Fer (1269) est un clerc (Guillelmus Caput Ferri)
mentionné le 17 avril 1269 par la correspondance administrative d’Alphonse de
Poitier (n°1098, f°34).
4) Jehan Chief-de-Fer, Dame Ameline
Chief-de-Fer et Olivier Chief-de-Fer (vers 1292), d’après
le registre de la taille du lieu, habitent à Paris; le premier
est un courroier résidant rue de Quiquempoist (Hercule Géraud,
Paris sous Philippe-le-Bel d’après des documents
originaux, Paris, Crapelet, 1837, pp. 70 et 86), la seconde habite
la même rue (p.70), le troisième aussi (p.90), bien que
vers 1308, selon le censier de Saint-Merry,
il habite rue Symon Franc (éd. L. Cadier et C. Couderc,
Cartulaire et censier de Saint-Merry de Paris, p.178). Apparemment de la
même famille de courroyer, Guillaume et Phelippe Chief-de-Fer
(vers 1313) sont recensés à leur tour par le registre
de la Taille de Paris: Crestienne, femme de Guillaume, et Phélippe
habitent tous deux la même rue de Qui-qu’en-pois (éd. J.-A.
Buchon, Chronique métrique de Godefroy de Paris,
suivie de la taille de Paris, en 1313, Paris, Verdière, 1827,
pp. 74 et 75).
5)
Au XVIe siècle encore un duc de Savoie, Emmanuel Philibert
(1528-1580) est surnommé Chef-de-Fer (Caput Ferreum):
c’est dire qu’il ne faut pas chercher nécessairement de
liens généalogiques entre tous ceux qui portèrent
ce surnom (et il faut prendre garde à les distinguer de
ceux qui portèrent un surnom dérivé de toponyme
tels que Cap-Feret).
D’autres documents chartrains, que nous donnons
en Annexe 6, nous font connaître
la famille de chevaliers qui dans le secteur porta ce surnom sur
au moins trois générations, depuis le père
de Thion, un certain Étienne, mentionné vers 1055
(Voyez notre Annexe 6a). Nous
reprenons ici ce qu’écrit Joseph Depoin dans sa
Chevalerie étampoise,
p. 82, et que nous
avons déjà mis en ligne:
Etienne
apparaît dans un acte épiscopal
pour l’abbaye de Saint- Père entre
1048 et 1060, avec ses deux fils Thion et Aimon: «Stephanus
Caput-de-Ferro et filii ejus Teudo et Amo»
[Collection MOREAU, XXIV, 152].
Vers 1083 [Depoin
corrigera plus tard lui-même: en 1079 (B.G.)],
Thion Chef-de-Fer est cité comme l’un des
seigneurs de l’église Saint-Georges de Roinville
lorsqu’elle fut donnée à Saint Martin
des Champs; il y consentit, ainsi que sa femme Hersende
et leur fils Hardoin. Plus tard Hardoin ayant réclamé,
le prieur Orson transigea en lui offrant cinq sous,
et à son fils Hugues des bottes et des souliers [Liber
Testamentorum, nn. XXXVIII et XXXIX, p. 49-52].
Toute cette famille reparaît
dans l’entourage de Giroie de Courville, lorsque
ce châtelain donne à Marmoutier, du consentement
de Geofroi Ier, évêque de Chartres
(1064-1084), l’église Saint-Nicolas fondée
par son père Ives Ier et dont il vient de chasser
les chanoines. On cite alors à ses côtés:
«Teudo, filius Stephani Caput de Ferro cognominati;
Harduinus filius ejus; Haimo frater ejus» [Collection
MOREAU, XXVIII, 157-168].
Hersende survécut à son mari
[N.B.:
Depoin paraît ignorer que Thion-Chef-de-Fer
n’a quitté ce bas-monde qu’en se faisant
moine (B.G.)]; elle est
nommée dans un acte où son fils Hardoin
agit comme seigneur de Denonville et sa fille Mélissende
comme dame de Vierville: celle-ci avait pour mari Gautier
d’Aunay-sous-Auneau [Archives de l’Eure (Lisez: de l’Eure-et-Loir,
B.G.), H 2254]. Hardoin fut
aussi l’un des chevaliers du sire de Courville; il est appelé
eu effet: «Harduinus miles dictus Caput Ferreum
de castro Curvavilla» [Archives de l’Eure
(Lisez:
de l’Eure-et-Loir, B.G.),
H 2309]. Les moines de Saint-Père de Chartres concédèrent
à Hardoin, à sa femme nommée aussi
Hersende, et à leur fils Hugues les revenus de la
sacristerie, l’un des offices de leur communauté, à
condition qu’il fournit tous les ans un cheval de service
au monastère [Ms. lat. fol. 461.]
Nous avons mis en Annexe 6 tout ce que nous avons trouvé
sur cette famille dont nous ne connaissons que six membres: Étienne,
ses fils Aimon et Thion (époux d’Hersent de Denonville),
les enfants de Thion, Hardouin et Milsent (épouse de Gautier
II d’Aunay), Hugues enfin, fils d’Hardouin.
|
Chien
(Canis, B
27), nom de famille porté par un certain
Hugues.
Hugues Chien (Hugo Canis) paraît être
un chevalier d’Hugues de Gallardon: il
est témoin à
Auneau de son consentement aux donations de
Gautier d’Aunay,
Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
Il s’agit ici du nom
d’un patronyme bien représentée en
pays chartrain mais aussi à Étampes. Un Eudes Chien par exemple
(Oddo Canis) est témoin à
Chartres entre 1081 et 1089 de la donation de l’autel de
Roinville-sous-Dourdan (Liber testamentorum,
p. 11).
Dans notre notice est aussi mentionné
un Girbertus canonicus
(B 23, transaction 9) visiblement étampois
qui est selon toute apparence le
Gislebertus Canis mentionné
en 1112 comme le dernier abbé
de Saint-Martin d’Étampes (éd.
Fleureau, p. 479).
En Étampois, comme je l’ai
montré (Cahier d’Étampes-Histoire 6,
pp. 76-79) ce patronyme est à l’origine
(prononcé Chan) de deux toponymes,
*Chan-Cul (Canisculus) devenu ultérieurement
*Chan-Dos (Champdoux) d’une part,
et Chanval d’autre part.
|
Christophe Roi ou Leroi (Christoforus
Rex, B 23)
Christophe
Roi est témoin à Étampes,
en compagnie d’autres Étampois, du don qu’y
fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures à
Vierville (transaction 9).
Sur son surnom, ou patronyme,
voyez notre article Roi.
(a) L’existence à
Étampes d’un Roi (Rex) est à nouveau
attestée à Étampes
en 1226. A cette date, une charte de l’archevêque
de Sens Gautier Cornu entérine le partage du centre
ville entre les deux paroisses de Notre-Dame et de
Saint-Basile (Fleureau, Antiquités,
p. 404). L’un des points de répère alors
donné est la maison de Sainte-Croix
d’Étampes qui est à côté
de la maison de Roi de Corbeil (juxta domum Regis
de Corbolio), passage qui a d’ailleurs été
mal compris par les historiens d’Étampes depuis
Louis-Eugène Lefèvre a voulu en tirer la
preuve que les locaux de la Boucherie appartenaient au
roi.
|
Constance, serf
(de Ventilaio Constancius famulus, C
33)
Le
serf Constance de Ventelay, qui appartient aux moines de Bréthencourt
comme son compagnon Gauthier d’Angleterre, est témoin
des contre-dons opérés par
les moines en échange de la donation de la terre
de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
Ce serf des moines
de Marmoutier est originaire de leur prieuré champenois
de Ventelay près de Reims, de Ventilaio.
(a) Il nous est aussi connu, avec
Gautier d’Angleterre, par une charte du prieuré de Bréthencourt
datant environ de 1080 et dont nous donnons le texte
en Annexe 6e.
|
Coscable (Coscablus monachus,
B 26, domnus
Constabilis, C 30)
Le
moine Coscable (dont le nom signifie tout simplement,
dans le français du temps, Constant), porte
comme Thion Chef-de-Fer le titre de dom
Coscable, ce qui semble simplement signifier
qu’il est moine.
1) Coscable accompagne
Thion pour aller demander à Hugues de
Gallardon son consentement aux donations de Gautier d’Aunay, Guillaume fils
de Bernoal d’Étampes et Arnaud
fils d’Aubrée,
consentement accordé à Auneau (transaction
11).
2)
Coscable s’associe à nouveau à Thion
pour offrir à Rainaud fils de Thiou
et à sa famille différents contre-dons
en échange de la donation de la terre de Lomlu
(transaction 17).
|
Éblon
frère d’Airaud (Eblonius frater
Arraldi, A 22, Ebulo
frater eius, B 14), et donc comme
lui oncle de Guillaume fils de Bernaol d’Étampes.
J’ai choisi ici arbitrairement
la forme Éblon plutôt
que la forme Ebles: en fait l’une
et l’autre alternaient en ancien français selon
que ce nom soit dans la phrase sujet (Ebles)
ou complément d’objet (Éblon).
Éblon
est le frère d’Airaud, avec qui
il est témoin à Étampes
du consentement donné
par leur neveu Guillaume à la donation de
Gautier d’Aunay (transaction 6).
Il est notable que dans
la première version de la liste des témoins,
il soit placé en fin de liste, comme s’il avait
d’abord été oublié (A 22); tandis
que dans la deuxième version il a été
introduit en début de liste, juste après
son frère Airaud (B 14): tel était
le lot des cadtes survivants. Ce cas est à comparer
à celui de Gautier d’Aunay et de ses deux frères
Arnoux et Garin. Arnoux est mentionné après
Gautier comme son frère tant que ce dernier est
vivant, et Garin ne l’est même pas. Puis, quand Gautier
paraît décédé, Arnoux est cité
Arnulfus de Alneto, et Garin
est alors cité en temps que son frère.
|
Ermengise serf du prieur
d’Épernon Hardouin
(Ermengisus
famulus eius, B 28)
Ermengise, serf d’Hardouin, qui dirige
le prieuré d’Épernon appartenant comme
Chuisnes aux moines de Marmoutier, est témoin avec
son maître du consentement donné à
la donation Godéchal
fils d’Oury de Vierville par sa veuve et son
fils, apparemment quelque part dans le secteur de
Méréville (transaction 12).
|
Ermentrut (Ermentrudis,
C 26), veuve
de Thiou et mère de Rainaud
Veuve
de Thiou, mère de Rainaud,
Pierre, Arembour, Rosceline et Asceline.
Elle consent moyennant finances à la donation
de la terre de Lomlu opérée
par son fils Rainaud (transaction 16) et fait ensuite partie
de la parentèle qui reçoit des contredons (transaction
17).
|
Étienne (Stephanus,
A 16; B 13),
père d’un certain Thibaud
Étienne est le père
apparemment défunt d’un chevalier
vassal du vidame de Chartres Hugues fils de Guerry,
témoin du consentement donné à
la donation de Gautier par Hugues et sa mère Helsent, de qui
le dit Gautier tenait en fief une part du dit
village de Vierville (transaction 5).
Il est à noter que
le père de Thion Chef-de-Fer, qui a lui
aussi était un chevalier du pays chartrain,
sans doute dépendant de la châtellenie de
Courville, s’appelait aussi Étienne.
|
Eudeline (Odelina mater
eius, B 30a, Odelina, D 30b),
veuve de Béguin et mère
d’Anseau Robert.
Eudeline, mère d’Anseau Robert fils
de Béguin, et donc elle-même veuve de
Béguin Robert, en compagnie de son fils, sans doute à Vierville
même ou à Léthuin, consent aux donations opérées
par Godéchal et Amaury (transaction
13).
|
Eudes de Pannecières
(Odo de Paniceriis, B 28)
Eudes
de Pannecières est sans doute un chevalier
du pays de Méréville possessionné
dans ce lieu-dit. Il est témoin avec d’autres
personnages du secteur du consentement donné
à la donation de Godéchal fils
d’Oury de Vierville par sa veuve Arembour et leur fils Eudes
(transaction 12).
Il était peut-être apparenté
à la veuve de Godéchal, Arembour, qui
paraît résider, au moins depuis le décès
de Godéchal, dans le secteur de Méréville,
et qui a donné à son fils le même
nom d’Eudes.
|
Eudes fils de Godéchal
fils d’Oury et d’Arembour
(Odo filius
ipsorum, B 27)
Eudes, fils de
Godechal fils d’Oury et d’Arembour, consent
avec sa mère à la donation qu’avait opérée
(fecerat) son père aujourd’hui
défunt (transaction 12). Ceci semble
dater la rédaction de la notice B d’après
la mort de Godechal, puisque c’est à
sa femme, apparemment veuve qu’est donnée
une gratification, alors que
l’enfant est en âge de donner son consentement, tandis qu’il n’était pas mentionné
jusqu’alors. Il apparaît aussi que
l’accord de la femme de Godechal n’était
pas nécessaire jusqu’alors, et qu’elle
ne peut ici réclamer qu’au titre des intérêts
de son fils. Il s’ensuit que les droits de Godéchal
fils d’Oury de Vierville sur Vierville lui venaient
de ses parents, spécialement sans doute de son
père, mais non de sa femme.
|
Eudes, serf des moines de Chuisnes (Odo famulus,
A 13, B 11-12)
Il
s’agit d’un serf des moines du prieuré
de Chuines. Il assiste à Chuines
au consentement donné à la donation
de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer,
père du dit Hardouin; le prieur Thibaud;
le prieur du cloître de Marmoutier, Robert;
Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard
Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
Tous ceux qui le précèdent
dans cette liste paraissent être des
moines, comme le confirme ce qui suit.
(a) Eudes, serf des
moines de Chuisnes, est aussi mentionné avec le prieur
Thibaud et le moine Évain comme
témoin d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer à
leur prieuré (dont nous donnons le texte en Annexe 6f): Voici les moines: le prieur Thibaud,
Moïse, Évain, Giraud.
Les laïcs: le prêtre Raoul, son
frère Sichier, Geoffroy de Beaumont, Guillaume Roux, Arnoux,
Gauslin Serve-en-gré, le serf
Eudes, le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou,
Thierry et Jean.
|
Évain
(Euanus, A 13,
B 11)
Il s’agit d’un
moine du prieuré de Chuines. Il assiste
à Chuines au consentement
donné à la donation de Vierville
par Hardouin Chef-de-Fer. Liste
des témoins: Thion
Chef-de-Fer, père du dit Hardouin;
le prieur Thibaud; le prieur du
cloître de Marmoutier, Robert;
Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard
Ernèse; le serf Eudes (transaction
4).
(a) Le moine Évain est aussi mentionné avec le prieur Thibaud et Eudes,
serf des moines de Chuisnes, comme témoin d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer
à leur prieuré (dont nous donnons le texte en Annexe 6f): Voici les moines:
le prieur Thibaud, Moïse, Évain, Giraud. Les laïcs: le prêtre Raoul,
son frère Sichier, Geoffroy de Beaumont, Guillaume Roux, Arnoux, Gauslin
Serve-en-gré, le serf
Eudes, le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou, Thierry et Jean.
|
Évroin (Ebroinus,
A 13, B 11)
Il s’agit d’un moine du prieuré
de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation
de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père
du dit Hardouin; le prieur Thibaud;
le prieur du cloître de Marmoutier, Robert;
Évain; Évroin; Gaston; Foulques;
Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction
4).
(a) Un moine de ce nom est mentionné
à Brou et/ou à Chartres les 29 et 30 octobre
1104 (Cartulaire de Saint-Père, p. 481).
(b) Un moine
du même nom est prieur d’Orsonville après
1096 selon le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
(note 403, p. 103).
|
Farinard (Farinardus,
B 28), patronyme
ou surnom porté par un certain
Rainard
Rainard (Rainardo Farinardo), témoin apparemment dans le secteur
de Méréville du consentement de la
veuve et du fils de Godéchal à sa donation
(transaction 12).
Il faut sans doute considérer
Farin- comme une épenthèse,
par analogie avec le mot farine, de l’élément
Farn-, qu’on retrouve dans
les patronymes ultérieurs Franon, Farnèse,
Farnoux, Farnier.
|
Faucon
(Falco, C 31)
Ce
Faucon est un chevalier qui fait partie de la
parentèle de Rainaud fils de Thiou ou de
sa femme. Il reçoit, en un lieu indéterminé,
peut-être à Léthuin ou à Vierville, une épée et le droit de se
retirer à Marmoutier pour prix de son consentement
à la donation par Rainaud de la terre de Lomlu
(transaction 17).
|
Félicie (Felicia,
D 33), mère de Geoffroy de l’Eau
Félicie est la mère
d’un certain Geoffroy de
l’Eau ou de Lèves, qui donne, moyennent un
contre-don de 35 sous, une terre d’une charrue
et trois tenures (transaction 18). Il est probable que
Geoffroy tenait cette terre de sa mère, sous quoi
elle ne serait probalement pas nommée ici.
Ce
nom de Félicie est illustré
notamment par une certaine Félicie
de Ramerupt, septième fille de Hilduin (Audouin) ou
Gilduin de Ramerupt (septima filia…Hilduini),
qui épousa le roi Sanche de Galice
(Genealogiæ Scriptoris Fusniacensis
20, éd. MGH SS XIII, p. 256) et fut mère
du roi Alphonse d’Aragon. Or il faut noter que la sœur
ainée de cette Félicie, Béatrice
de Ramerupt (comitis Hilduini de Rameruth maior
natu filia dicta Beatrix) avait épousé
de son côté Geoffroy, frère
aîné du vicomte de Châteaudun
Hugues que mentionne justement notre notice C.
Autre piste relative à
cette Félicie: on note aussi
des Félix dans
la région, qui sont les trois seuls que mentionnent
les chartes conservées
de Philippe Ier: un comte de Dreux (éd.
Prou, p. 424, l. 4: Felix comes Drocensis),
un Serlon Félix (Sarlo
Felix) qui signe vers 1102 avec Payen
d’Étampes (Paganus
de Stampis) un acte non localisé
(p. 372, l.
1) et le chevalier de Pithiviers
Tescelin Felix (p. 255, l. 28: Tescelinus Felix miles Petverrensis).
|
Fléaud
(Flagellus
ou Flagellum,
B 35), surnom ou patronyme porté
par un certain chevalier Robert témoin à
Chartres.
Bien que le latin ait rendu son
patronyme par un mot latin flagellum,
qui rend le français fléau
(à battre le blé), il faut
ici sans doute reconnaître l’anthroponyme
Fléaud (Coüard et Depoin
écrivent plutôt Flahaud), en latin
Fladaldus, Fledaldus
ou Flealdus.
Ce surnom Fléau, Flagellum,
est également porté par un moine de Marmoutier, panetier
au prieuré de Vendôme (Cartulaire de Marmoutier pour
le Vendômois, n°CLXXXVII, p. 267: Bernardi panetarii
nostri cognomento Flagelli).
Notre Robert Fléaud
(B 35: Rotberto Flagello) est témoin à Chartres
du consentement donné par Gautier d’Aunay
et de sa femme Milsent du don de quatre familles de colliberts
de Denonville par Hardouin Chef-de-Fer et sa mère
(transaction 15).
Sur ce que
nous savons de Robert Fléaud et de son fils Philippe,
voyez l’article Robert
Fléaud.
***
Est-il apparenté à Gautier
fils de Fléaud, vassal de la famille d’Aunay?
Comme Robert Fléaud
apparaît en temps que témoin d’une transaction
commune aux Chef-de-Fer et à la famille d’Aunay,
on doit se demander s’il est apparenté à certain
Gautier fils de Fléaud mentionné dans le
secteur tantôt comme vassal de l’une ou de l’autre des ces
deux familles.
(a)
Une donation de Gautier fils de Fléaud (Walterium, videlicet filium Fladaldi) est enregistrée par le Cartulaire
de Saint-Père (p. 203) sous l’abbé Hubert (entre
1067 et 1078). Elle reçoit
le consentement des personnes de qui il tient cette
terre à fief près de Boisville: à
savoir Gautier I d’Aunay et de ses fils, dont notre Gautier
II (VValterius de Alneto... filiique
ejus Gunherius, Gauslinus, Gualterius).
(b)
Vers 1083,
une charte du Liber testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
nous montre Gautier fils de Fléaud (Walterius
filius Fledaldi) avec son fils Rainaud
(Rainaldus) faisant la donation de la moitié
de l’église Saint-Georges de Roinville,
qu’il tenait en fief de Thion Chef-de-Fer, de sa femme
Hersent et de leur fils Hardouin (éd. Coüard
& Depoin de 1905, p.51, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/acte39/).
(c) Gautier fils
de Fléaud (Walterius filius Flealdi)
est cité comme auteur de la donation d’une
vicairie en Beauce datée du 7 mars 1082
(ibid., éd. Guérard, 1840,
p. 238 et surtout, pour la date, p. 423), avec sa femme
Fersent (Fredesindis) et son fils Rainaud (Rainaldus).
Gautier I d’Aunay est donc mort
avant le 7 mars 1082
(d) Une autre charte de Gautier
lui-même (ego Walterius, filius Fledaldi) conservée par ce même cartulaire
(pp.224-225) mentionne son frère Rainaud (Rainaldus).
On y apprend que sa femme et sa belle sœur avait
pour père un certain Bérard (Berardus)
dont le frère s’appelait Guénin (Guaningus).
Ses beaux-parents étaient neveux du moine Foulques
(Fulco monachus).
(e)
Plus tard encore, après
la mort de Gautier I d’Aunay, une charte de Gautier fils
de Fléaud (Ego Walterius, filius Flealdi...
S. Gualterii, filii Flealdi) conservée par
le Cartulaire de Saint-Père (pp.238-239),
sous l’abbé Eustache, 1079-1101) nous donne le nom
de son seigneur, Gounier, évidemment d’Aunay (per
consensum domni mei Gunherii). Gautier mentionne aussi
Lisiard qui semble être son frère (Lisiardus),
sa propre femme Fressent (Fredesindis), son fils aîné
Rainaud ainsi que les frères et sœurs de ce dernier (et
filio meo Rainaldo, cum fratribus et sororibus suis) dont
la liste est un peu confuse (S. Gualterii, filii Flealdi. Fredesindis,
uxoris. Rainaldi, filii ejus. Heliae. Hugonis. Lisiardi. Adeline,
filiae ejus. Elisabeth: littéralement:
Marque de Gautier fils de Fléaud. De Fressent
son épouse. De Rainaud son fils. D’Élie. D’Hugues.
De Lisiard. De sa fille Adeline. D’Élisabeth.)
***
Il
n’y a donc pas trace de parenté entre Robert Fléaud
et Gauthier
fils de Fléaud, bien qu’ils apparaissent dans le même
milieu que Thion Chef-de-Fer et que Gautier d’Aunay.
|
Fouchaud de Ludon
(Fulchaldus de Ludone,
B 31)
Fouchaud de Ludon est témoin du côté des moines,
dont il fait peut-être partie,
sans doute à Vierville
même ou à Léthuin, du consentement d’Anseau
Robert fils de Béguin et de sa
mère Eudeline à la donation
de Vierville par Godéchal et Amaury
(transaction 13).
|
Foucher Ier de Fréteval
(Fulcherius, B 25), père de Nivelon
Foucher, mentionné ici comme
le père de Nivelon, est le deuxième
seigneur de Fréteval, site fortifié
par son père Nivelon Ier. A cette date il
est peut-être encore vivant, s’étant
retiré dans un monastère: on ne connaît
pas la date de sa mort.
Il est assez bien
connu depuis que Charles Métais a rassemblé
de nombreuses données sur lui en introduction
à son édition du cartulaire de Marmoutier
pour le pays de Blois. Nous y renvoyons.
Charles MÉTAIS, «Foucher,
deuxième seigneur de Fréteval»,
in ID., «Notes généalogiques
sur les seigneurs de Fréteval», in ID.,
Marmoutier. Cartulaire blésois
[CXLIII+540 p.], Blois, E. Moreau et Cie, 1889-1891»,
pp. XXVIII-XXXIV.
|
Foulques
(Fulco,
A 13; B 11)
Il s’agit d’un moine du prieuré
de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de
Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père
du dit Hardouin; le prieur Thibaud;
le prieur du cloître de Marmoutier, Robert;
Évain; Évroin; Gaston; Foulques;
Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction
4).
|
Garin de Friaize
(Guarinus de Friesia, B 25)
Garin
de Friaize est (comme Hardouin Chef-de-Fer) un
vassal d’Yves II de Courville,
dont les sources conservées nous gardent des traces
de 1079 à 1120. L’importance de
ce personnage est marquée par le contexte puisque,
quoi qu’en fin de liste, il est mis sur le même plan
qu’Hugues Blavons du Puiset, Hugues vicomte de Châteaudun
et Nivelon de Fréteval; il est témoin
avec eux de l’autorisation
donnée par l’Étampois
Payen fils d’Anseau (en fait représenté
par Anseau fils d’Arembert) aux donations
opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal
fils d’Oury; il est alors avec eux
à la cour de d’Hugues Ier du Puiset, qui n’est pas mort avant 1096 (transaction 10).
(a) On notera par exemple
dans le Cartulaire de Saint-Père
une notice non datée, sous
l’abbatiat d’Eustache (1079-1101),
concernant Garin qui n’était pas encore marié
(éd. Guérard, t. II, p. 323).
(b)
Nous savons entre autres par une charte de mars
1094 (Cartulaire de Saint-Père de Chartres,
éd. Guérard, tome II, pp. 499-500,
texte donné ici en Annexe
6g) que Garin de Friaize comme Hardouin
Chef-de-Fer étaient vassaux (fideles
feodalesque nostri) du seigneur de Courville, qui lui-même
rendait hommage à son suzerain (patronus) Nivelon
de Fréteval. L’absence lors de la cérémonie
de la grange de Boisville du chaînon féodal
intermédiaire entre la famille Garin et le sire
de Fréteval, c’est-à-dire celle de Giroie
(Gerogius), s’explique sans doute par le fait que
c’est alors (en 1094 du moins) sa veuve Philippe (Philippa)
qui tient Courville au nom de leur fils Yves.
(c)
Garin de Friaize est encore mentionné entre
1020 et 1027 en tête des témoins laïcs
d’un amortissement de son seigneur Foulques de Courville,
en compagnie de ses fils Garin et Hugues, ainsi que d’Yves
fils d’Hébert (éd. Merlet, Cartulaire
de Saint-Jean en Vallée, n°28, pp. 16-17:
Garinus de Friessa et filii ejus Garinus et Hugo,
Ivo filius Herberti, etc.), ce dernier étant témoin
de notre transaction 15 (Iuone filio Herberti).
|
Garin de Bailleau
( Guarinus de Baillole,
B 35)
Il doit s’agir de Bailleau-le-Pin tout proche de Saint-Avit-les-Guespières,
dans le même canton d’Illiers-Combray, et sur la route de cette ville à Chartres
(plutôt que des deux autres Bailleau de
l’arrondissement de Chartres, Bailleau-l’Évêque
et Bailleau-Armenonville
près Gallardon).
Ce Garin, sur lequel nous
n’avons rien trouvé pour l’instant, doit
être un chevalier possessionné à
Bailleau; il est témoin
à Chartres du consentement donné
par Gautier d’Aunay et sa susdite femme Milsent
au don de quatre familles de colliberts de Denonville
par Hersent (transaction 15).
|
Garin Bisen, fils d’Amaury (Guarinus filius
Amalrici Biseni, A 16,
avec une correction postérieure
Beseni;
Guarinus filius
Amalrici Biseni, B 13)
Ce Garin est témoin du consentement
donné par Hugues fils de Guerry
et sa mère Hélisende
à la donation de Vierville par Gautier d’Aunay.
Il est cité après Yves fils de Norbert,
Thibaud fils d’Étienne et Payen fils de
Girard maréchal. Après lui est Aubert
fils d’Aubert d’Ormoy (transaction
5).
Ce
personnage nous est autrement connu comme
témoin d’une charte de l’évêque
Agobert de Chartres, Guarinus
Basinus, charte confirmée à
Étampes le 25 novembre 1060 par Philippe
Ier (éd. Prou, p. 21, l. 7), et accordant
à Aubert, abbé de Marmoutier, l’autorisation
de construire une église à Orchaise
(près de Blois) en l’honneur de Saint-Barthélémy.
Il nous est encore connu par une
charte de l’abbaye de Saint-Martin-des-Champs
que ses éditeurs datent de 1106
(éd. Depoin 1905, pp. 76-77 puis 1912, pp. 79-80)
et qui nous fait connaître les noms de
son fils Amaury (Almaricus, nom qui confirme
l’identification proposée ci-dessus)
et de trois de ses filles, Rosceline (Roscelina),
Richaut (Richildis) et Jocelyne (Gauslena),
ainsi que celui de son beau-père, Eustache
de Boulaincourt (Eustachius de Booloncurte). Sont alors témoins, outre Hugues (II) du Puiset et
son frère Guy (d’Étampes),
Payen fils d’Anseau et son fils (sans doute Jean
d’Étampes).
|
Garin, frère d’Arnoux
d’Aunay (Guarinus frater
eius, C 31)
Témoin, apparemment dans le secteur
de Vierville, des contre-dons opérés
par les moines en échange de la
donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou,
il est cité pour la première fois,
après son frère Arnoux, lui-même
qualifié d’Aunay: leur frère aîné
Gautier d’Aunay est probablement alors décédé
(transaction 17).
Sur Arnoux d’Aunay, je n’ai trouvé qu’un
Arnoux d’Aunay mentionné à Vendôme, dont il n’est
pas sur qu’il s’agisse du même personnage, peut-être
décédé à son tour sans
descendance, tandis que nous avons gardé plusieurs
traces ultérieures de Garin (Voyez nos Annexes 7).
(a) Une notice non datée
du Cartulaire de Saint-Père
de Chartres (p.451) le cite avec
son frère aîné Gounier (Garinus
de Alneto... annuente Gunherio fratre suo).
(b)
Il est témoin vers 1108 d’une donation de
la vidamesse Helsent, après la mort de son fils Hugues
fils de Guerry (AD 28, H.3114, éd. Merlet,
Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée,
n°IX, t. I, p. 7: Garinus de Alneto).
(c)
Une deuxième notice du Cartulaire de Saint-Père de Chartres (pp.463-464) précise
qu’il était surnommé Torcul et qu’il
laissa à sa mort quatre fils, Adam, Payen, Galeran
et Hébert, ainsi que deux filles, Arembour et Perronnelle
(filii ejus Adam, Paganus, Galerannus atque Herbertus,
et filie Eremburgis et Petronilla).
(d)
Son deuxième fils Aubert fut surnommé à
sa suite Payen Torcul, à ce qu’on lit dans une charte
antérieure à 1151 (Métais,
Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, n°CLXXXIII,
t. I, p. 226-227: Obertus de Alneto qui et Paganus Torcul
dicitur).
Ce surnom de
Torcul porté par notre témoin Garin
d’Aunay, puis par son fils ne doit pas être interprété
«Tort-Cul» au sens de «Cul-Tordu»,
mais «Pressoir», du latin Torculum,
synonyme de Torcular, «pressoir, lieu
où est le pressoir», attesté dès
l’époque classique chez des auteurs tels que
Varon et les deux Pline; ou bien Torculus,
synonyme de Torcularius, «pressureur»,
attesté dès l’époque classique
chez un auteur comme Caton (Agr.1,4; 14,68).
Il est vrai que ce mot de
Torcul, qui peut donc signifier tant
«pressoir»
que «pressureur», n’est pas relevé par le Lexique
de l’Ancien Français de Godefroid;
mais, tout d’abord, ce dictionnaire est loin d’être
exhaustif (nous avons vu par exemple qu’il n’enregistre pas le mot de
panicière pourtant bien attesté par
la toponymie); d’autre part le mot de Torcul
est attesté par la toponymie (le lieu-dit helvétique
Torcul à Bex dans le district
de l’Aigle, au canton de Vau n’est évidemment
pas «un endroit où l´on se tord le cul
à cause d´une montée raide et sinueuse»,
comme on a pu l’écrire, mais un lieu-dit où
se trouvait jadis un pressoir); enfin le mot
Torcul est bien attesté également
en haut-allemand au sens de «pressoir»
(H. F. Massmann, Gedrängtes althochdeutschen
Wörterbuch, oder Vollständiger zu Graff’s
althochdeutsches Sprachschatze, Berlin, Nicolaischen
Buchhandlung, 1840, p. 243: «Torcul, n / Torcula,
f = torcular, praelum»). Ajoutons que
Trocul, Trocu et
Trocut, altérations
probables par métathèse de Torcul,
sont attestés comme patronymes dans la noblesse
d’Ancien Régime.
Il s’agit donc peut-être d’un surnom
caractérisant quelqu’un qui «pressurait»
ses tenanciers en exigeant d’eux des redevances
excessives; Littré donnent deux emplois métaphoriques
analogues en français moderne pour les mots
pressoir et pressurer, chez
Montaigne et Mme de Sévigné.
|
Garin, clerc (Guarinus clericus,
B 33)
Ce clerc est apparemment
un clerc des moines de Chuisnes, c’est en tout
cas l’un de leurs témoins à Chuisnes de
la donation par Hardouin Chef-de-Fer de quatre familles
de colliberts de Denonville (transaction 14)
(a) On notera cependant
que vers la même époque un clerc Garin (Guarinus clericus),
chanoine de Notre-Dame de Chartres (canonicus sancte Marie) est
aussi le premier témoin cité d’une donation d’Hugues de Gallardon
(voyez notre Annexe 6i): c’est donc peut-être
un représentant de l’évêque de Chartres.
|
Garin, serf (Guarinus quidam famulus eorum
i.e. siue: Rotbertus
medicus de Stampis, Amalricus Rufus,
Harduinus clericus, siue:
Godefredus de Aqua filius Felicie
et Gila uxor eius, D 37).
Serf de Geoffroy de l’Eau
(ou de Lèves) fils de Félicie et
de son épouse Gile, témoin en un lieu
indéterminé de leur donation d’une terre d’une charrue et de trois tenures
à Vierville, contre 35 sous en monnaie d’Étampes
(transaction 18).
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Gaston (Guastho,
A 13, B 12)
Il s’agit d’un
moine du prieuré de Chuines. Il assiste
à Chuines au consentement
donné à la donation de Vierville
par Hardouin Chef-de-Fer. Liste
des témoins: Thion
Chef-de-Fer, père du dit Hardouin;
le prieur Thibaud; le prieur du cloître
de Marmoutier, Robert; Évain;
Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse;
le serf Eudes (transaction 4).
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Gaudin fils
d’Ansoué de Méréville
(Galdinus filius
Ausuei de Mereruilla, A
24, Gaudinus filius Ansei
de Merer Villa, B 16, Gaudinus filius Ansue de Merervilla,
B 28)
1) Ce Gaudin est témoin,
quelque part entre Étampes et Méréville,
de la première donation de Godéchal.
Voici la liste des témoins: Thion
Chef-de-Fer; Gaudin fils d’Ansoué
de Méréville; Lisiard d’Étampes;
Robert fils d’Airaud; Hébert de Denonville
(transaction 7).
2) Il est ensuite témoin,
apparemment dans le secteur de Méréville
du consentement de la veuve et du fils de Godéchal
à sa donation; en effet témoignent
avec lui deux autres personnages du secteur, Geoffroy de Moret et Eudes de Pannecières (transaction 12).
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Gautier d’Étampes
(Gaulterius de Stampis,
B 19).
Gautier
est témoin à Étampes
de la deuxième donation de Godechal.
Voici la liste des témoins:
Gautier d’Étampes;
Amaury Roux d’Ablis; le régisseur
de Sainville, Gibert; le marchand d’Étampes
Richer; Hébert de Denonville (transaction
8).
(a) Ce Gautier d’Étampes est
aussi mentionné par le Liber Testamentorum
de Saint-Martin-des-Champs, avant 1096 (n°XL,
p. 52: Walterius de Stampis), comme époux d’une certaine Adèle (Adela)
et père d’un Pierre et d’un Anseau (filii
eorum, Walterii scilicet
et Adelæ, Petrus et Ansellus).
(b) Pour autant Depoin s’est
visiblement fourvoyé lorsqu’il a voulu en faire le père
de l’Anseau qui fut le père de Payen. En effet nous voyons
ici ce Gautier témoin
à Étampes alors
son petit-fils supposé — selon le seul Depoin — y agit en chef de famille (dès la transaction
3), et que son arrière-petit-fils
supposé Jean est suffisamment âgé
pour être témoin (dès la même
transaction 3). En fait, le grand-père de Payen était
Jocelyn II de Lèves.
(c) Nous
pouvons encore préciser que la femme de Gautier, Adèle,
était une fille de Haugart, elle-même fille du vicomte d’Étampes
Roscelin. Haugart l’avait eue d’un premier lit, avant d’épouser,
une fois veuve, Anseau, fils de Joscelin de Lèves et père
d’Isembard dit Payen fils d’Anseau. Notre source est ici une notice
du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
(n°XXVII, pp. 34-36), notice que Depoin date sans argument
du début du XIIe siècle, mais qui en fait fait allusion
à deux transactions, la première avant la mort d’Anseau (et
donc avant nos notices), la deuxième après. Dans la première
nous voyons Anseau, sa femme Haugart, ses beaux-frères Arnaud et
Geoffroy (frère du vicomte Marc, de sorte qu’on peut se demander si
le nom réel de Marc n’était pas Arnaud), ainsi qu’un certain
Gautier, époux de la fille d’un premier de l’épouse d’Anseau
(Walterius qui habebat
privignam uxoris ejus).
(d) Un Gautier d’Étampes
(Galterius de Stampis)
est encore cité par le Cartulaire de Longpont
(éd. Marion, n°CLXXVIII, p.168), vers 1140 selon
Marion, comme témoin d’une donation de Jean fils de Payen (Domnus Johannes
filius Pagani de Stampis) et de sa femme (Eustachia),
en même temps que l’abbé
Thomas de Morigny. Ce n’est sans doute pas le
même, à moins
que la datation proposée par Marion ne soit erronée.
Thomas fut abbé dès 1111.
|
Gautier II d’Aunay (Gualterius de Alneto, A titre, Gauterius de Alneto, A1, 14, Gauterius, A8, 15,
18, B 5-6, Gaulterius de Alneio, B titre, 6, 12, 25, 34, 35, Gauterius de Alneio, B
1, 25, Gaulterius,
B 5, 6, 12, 13)
Nous ne reprendrons
pas ici tout ce que disent nos notices de ce personnage
qui est le principal donateur de Vierville.
Gautier et Milsent ne paraisse
pas avoir eu d’enfants, puisque qu’aucun n’est
mentionné comme consentant à leur donation;
au reste, lorsque Gautier n’est plus mentionné,
dans les deux dernières transactions, seuls le
sont ses deux frères cadets Arnoux et Garin.
Gautier nous est connu
par ailleurs, ainsi que sa femme Milsent Chef-de-Fer.
(a)
Gautier et Milsent sont notamment mentionnés
par les obits du chapitre de Saint-Jean-en-Vallée
de Chartres. Ils lui ont la
moitié de la dîme et de
la terre qu’ils possédaient à Mondonville
(obits du 25 mai et du 16 juillet), dans le même
secteur donc.
(b) Une charte de Louis VII de 1162 confirmant de nombreuses
donations faites à l’abbaye des Vaux-de-Cernay
(éd. Merlet et Moutié, t. I, pp. 31-36)
garde mémoire d’une donation non datée
de Gautier et de sa femme: Gauterius de Alneto
et uxor ejus, concedentibus filiis suis, dederunt tres
arpennos terre ad Aytam, permittente Aschone de Sancto
Remigio, de quorum feodo erat. Il s’agit apparemment
de notre homme.
Voyez notre article sur son frère
Garin.
|
Gautier
de Saint-Germain (Gaulterius de
Sancto Germano, B
35)
Merlet (p.164) ne relève
pas moins de huit Saint-Germain
dans le diocèse de Chartres entre
lesquels il est difficile de trancher.
Il s’agit sans doute de Saint-Germain de Gaillard, à 5,5
km de Chuisnes, et comme cette commune dans
l’orbite de Courville-sur-Eure, et ce Gauthier doit être
un chevalier dépendant comme les Chef-de-Fer
du château de Courville. Gautier est témoin à Chartres du consentement
donné par Gautier d’Aunay et sa susdite
femme Milsent au don de quatre familles de colliberts
de Denonville par Hersent (transaction 15).
Le Cartulaire de Saint-Père
de Chartres nous fait connaître un
Payen de Saint-Germain (Paganus de Sancto-Germano)
par deux transactions qui eurent lieu l’une entre 1101
et 1016 (pp. 559-550) et l’autre entre 1101 et 1120 (p.
282). Comme Payen est un nom d’usage très à la
mode, il n’est pas impossible qu’il s’agisse du même personnage;
ou bien est-ce son fils.
|
Gautier de Léthuin
(Gaulterius de Extolui,
B 31)
Gauthier de Léthuin paraît
être un moine. Il est témoin, sans doute à Vierville
même ou à Léthuin, du consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et de sa mère
Eudeline à la donation
de Vierville par Godéchal et Amaury
(transaction 13).
|
Gautier, forgeron
(Gualterius faber, C 27)
Le
forgeron Gautier est cité comme septième
témoin, en un lieu indéterminé,
peut-être Vierville même ou Léthuin,
de la donation par Rainaud fils de Thiou
de la terre de Lomlu transaction 16).
Dans cette liste instructive du point
de vue de la hiérarchie sociale du temps,
il est cité avant le meunier. Voici
la liste: le prêtre
Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan;
Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin;
le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert
fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard.
|
Gautier serf de Vierville (Guauterius de
Veruilla famulus,
C 33)
Ce serf Gautier de Vierville
est le dernier témoin cité,
soit à Vierville ou à Léthuin,
des contre-dons opérés
par les moines en échange de
la donation de la terre de Lomlu par Rainaud
fils de Thiou (transaction 17).
Nous ne savons pas s’il s’agit
du même que le suivant.
|
Gautier, serf des moines
(Gaulterius famulus
B 31), peut-être le même que le précédent,
ou que le suivant.
Ce serf Gautier est le dernier
témoin cité, en un lieu indéterminé,
du consentement Anseau Robert
fils de Béguin et sa mère
Eudeline à la donation opérée
par Godéchal
et Amaury (transaction 13).
Nous
ne savons pas s’il s’agit du même que le précédent,
ou encore d’un autre, serf de Bréthencourt
qui nous est connu par une charte de ce prieuré
de 1080 environ, et dont j’ai mis le texte en Annexe 6e.
|
Gautier d’Angleterre,
serf des moines (Guauterius de Anglica Terra
famulus, C 32-33)
Témoin
avec son compagnon Constance de Ventelay des
contre-dons opérés par les moines
en échange de la donation de la terre de Lomlu
par Rainaud fils de Thiou (transaction
17).
C’est peut-être
un prisonnier de guerre, postérieurement
à la conquête de l’Angleterre par
Guillaume de Conquérant en 1066, ou bien
qui aura reçu ce sobriquet par suite de quelque
épisode difficile à deviner.
(a) Ce serf nous est connu par une autre charte
du prieuré de Bréthencourt en date
de 1080 environ, et dont nous donnons le texte en
Annexe 6e, où il
apparaît aussi avec Constance de Ventelay.
(b) Un autre (?)
Gautier d’Angleterre, Gaulterius de Anglia, de statut incertain,
est témoin, apparemment à Marmoutier même, d’une
transaction relative à la terre de Bezai, en Vendômois, sous
l’abbé Bernard soit entre 1081 et 1099 (Cartulaire de Marmoutier
pour le Vendômois, n°CLXXXI, p. 259.
|
Geoffroy de Baudreville
(Godefridus de Bardul
Villa, A 19, corrigé
postérieurement en
Godefredus;
Godefredus de Balduluilla,
B 10; Godefredus de Bauduluilla,
B 14)
1) Geoffroy de Baudreville est le
sixième des douze témoins à
Étampes de la double donation d’Arnaud fils d’Aubrée
et du consentement de son frère Godéchal
(transaction 3).
2) Il est ensuite, toujours à à Étampes, le quatrième ou cinquième des treize
témoins du consentement donné par Guillaume
fils de Bernoal à la donation d’Ernaud
(transaction 6). |
Geoffroy de Beaumont (Gaufredis de
Bello Monte, B 33-34)
Ce
Geoffroy de Beaumont paraît être
un chevalier possessionné dans le hameau du
même nom qui se trouve aujourd’hui dans
la commune de Chuisnes. L’un de ses serfs, Rainaud (Rainaldus famulus Gaufredis
de Bello Monte),
est témoin,
à Chuisnes, de la donation par Hersent
et Hardouin, ex-épouse et fils de Thion, de quatre
familles de colliberts en provenance de Denonville
(transaction 14).
(a)
Geoffroy de Beaumont apparaît lui-même
comme témoin à Chuisnes d’une donation postérieure
d’Hardouin Chef-de-Fer au prieuré du lieu, dont
nous éditons ci-après le texte en
Annexe 6f.
(b) Il ne s’agit évidemment
pas ici du comte homonyme de Beaumont-sur-Oise
(mentionné
par exemple par une charte de Philippe Ier
donnée à Paris le 27 mai 1067, mais
que Prou, p. 90, l. 37, considère
comme un faux d’époque
composé entre 1071 et 1073, portant la
signature de Geoffroy comte de Beaumont,
$ Gaufredi comitis Bellimontis), ni d’un Josfredus de Beaumont, qui
serait mort un 10 janvier 1068 ou 1069 ou 1070, et
qu’on suppose, sans preuve et avec hésitation
être le fils ainé du comte Yves de Beaumont.
|
Geoffroy de Moret (Gaufredus de
Moreth, B 28)
Geoffroy
de Moret est témoin du
consentement à la donation de Godéchal
par sa veuve Arembour et leur fils Eudes (transaction
12).
Voici la liste des
témoins: Gaudin fils d’Ansoué
de Méréville; Rainard
Farinard; Baudry du Fossé; Hardouin
prieur d’Épernon et son serf Ermengise;
Geoffroy de Moret; Eudes de Pannecières;
Rainaud d’Aunay (D 28-29).
Bien
que ce Geoffroy ne paraisse pas ici dans
une position très flatteuse, il semble avoir
été un nobliau important puisqu’il
est cité vers 1090 entre Jean d’Étampes
et Ougrin fils de Gunard, personnages non
négligeables (Cartulaire de Longpont,
éd. Marion, p. 134: Gaufredus de
Moreto). Il est cité aussi comme
témoin d’une donation aux moines de Longpont
juste avant Arnoux fils d’Airaud d’Étampes (éd.
Marion, n°CCCXV, p. 253:
Gaufredus de Moreto; Arnulfus, filius Arraldi).
Il est encore cité
comme témoin vers 1123 par une charte de l’abbé
de Morigny Thomas conservée par le
Cartulaire de Saint-Jean en Vallée
de Chartres dans une liste de nobliaux
étampois (n°31, p. 18:
Gaufridus de Moreth; id. n°32, p. 19),
où l’on voit
apparaître d’autres personnages mentionnés
dans nos notices, dont Payen fils d’Anseau et son fils
Jean, ainsi qu’un Bernoal père d’un moine de Morigny
appelé Jean.
|
Geoffroy de l’Eau (ou de
Lèves?) fils de Félicie
(Godefredus de Aqua filius Felicie,
D 33), fils de Félicie
Ce Geoffroy donne, moyennent un contre-don
de 35 sous, une terre d’une charrue et trois
tenures (transaction 18).
Il est probable que Geoffroy
tenait cette terre de sa mère, sous quoi
elle ne serait probalement pas nommée ici.
(a) On notera ce nom fort rare
de Aqua, dont l’interprétation
est problématique: de l’Eau? ou de Lèves? car
«ève» se disait en ancien français
«ève», d’où notre
mot «évier».
(b) Il est porté justement à Étampes
par le témoin
d’une charte de Philippe Ier, Thibaud de l’Eau,
ou de Lèves, Tetbaudus
de Aqua (éd. Prou, p. 276, l. 8 seule
occurence du toponyme dans toutes les chartres de ce monarque).
(c) Un autre indice de ce que
c’est un Étampois est le fait qu’il soit payé
par les moines en monnaie d’Étampes.
(d) Il faut noter
cependant la présence d’un chevalier apparemment
chartrain Roger de Aqua à Courville en
mars 1094, dans la liste de témoins suivante:
Philippa; son fils Yves; Nivelon,
Garin de Friaize, Hardouin Chef-de-Fer; Thibaud
fils de Suger; Fron fils de Themier; son fils Yves;
Yves fils d’Hébert; Roger de l’Eau ou de l’Ève
ou de l’Eau (Rogerius de Aqua), monseigneur l’évêque,
etc. (Nous éditons ce texte en Annexe 6g).
(e)
Félicie, mère de Geoffroy, était
peut-être l’épouse de ce Thibaud,
car la notice n°17 dans laquelle apparaît
notre témoin, ne date peut-être que du début
du XIIe siècle.
(f) On peut se demander
pour finir si Thibaud n’était
pas un cousin de Payen fils d’Anseau, lui-même fils de l’Anseau
fils de Jocelyn II de Lèves (Ansellus,
Gauslini filius) dont nous parle une
notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
(n°XXVII, pp. 34-36): Thibaud de Aqua aurait été un autre
fils de Jocelyn II de Lèves, lui aussi installé à
Étampes.
|
Geoffroy
fils de Gireaume (Gaufredus filius Girelmi,
B 10)
Geoffroy
est le cinquième des douze témoins
à Étampes de la deuxième donation
d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
C’est apparemment un nobliau
étampois.
|
Geoffroy clerc de Saint-Cyr (Gaufredus clericus
de Sancto Sigio, A 20-21, B 15,
Gaufredis
clericus, B 30)
1) Ce clerc Geoffroy
est le neuvième ou dizième des treize
témoins, à Étampes, du consentement
de Guillaume fils de Bernoal à la donation de
Gautier d’Aunay. Il est alors cité juste après
un autre clerc, le jeune clerc Bernard, Bernardus
clericus iuuenis, Gaufredus clericus de Sancto Sigio
(transaction 6).
2) Il est ensuite témoin, quelque
part dans le pays chartrain, des contre-dons que font
les moines à
Anseau Robert fils de Béguin
et sa mère Eudeline en échange de leur consentement
aux donations de Godechal et d’Amaury (transaction
13); il est cité témoin des donateur,
Raoul fils de
Gauscelin, de Denonville, et non du côté
des moines.
(a) On notera que vers 1123
lorsque Jean fils de Payen,
mentionné par nos notices comme
témoin à Étampes (transaction
3), cèdera lui-même à
l’abbaye chartraine de Saint-Jean-en-Vallée (Cartulaire
de Saint-Jean-en-Vallée, éd. Merlet,
n°36, p. 23) ses droits sur Manterville
(Hermentarvilla), commune limitrophe de Vierville,
après la mort de son père Payen
(puisque seuls sont mentionnés les accords
de ses frères et cousins, de sa femme et de son
beau-frère Ferry de Corbeil), la charte
aura encore pour témoin un Geoffroy clerc d’Étampes
(Gaufredus clericus de Stampis), qui est sans
doute notre homme, nettement plus âgé, à
côté d’un Guy clerc de Corbeil (Guido clericus
de Corbolio).
(b) Ce même clerc Geoffroy (Gaufridus clericus)
est encore témoin à Étampes (apud
Stampas) vers 1127 (Cartulaire
de Saint-Jean-en-Vallée, éd. Merlet,
n°36, p. 25).
Il
semble quoi qu’il en soit que le terme de
clerc (clericus) ait ici le
sens technique de scribe (attesté par le
Lexicon de Niermeyer) voire de conseiller
juridique.
|
Geoffroy avec ses fils et ses
filles (Gaufredus cum filiis filiabusque
suis, B 32)
Serf
de Denonville, père de plusieurs
garçons et filles, dont l’ensemble
forme avec lui quatre familles de colliberts
de Denonville, qui appartiennent à
Hardouin Chef-de-Fer et à sa mère.
Ces quatre familles sont
données aux moines de Marmoutier pour coloniser
Vierville par Hardouin Chef-de-Fer (transaction
14).
Le consentement du beau-frère
et de la sœur d’Hardouin, Gautier d’Aunay et
Hersent, est ensuite recueilli à Chartres (transaction
15).
|
Gile
épouse de Geoffroy de l’Eau, ou de Lèves
(Gila uxor eius,
D 34)
Gile (dont le nom Gila
bien attesté dans le pays Chartran par le
Cartulaire de Saint-Père est une évolution
de Gisla, Gisèle)
est l’épouse du Geoffroy de
l’Eau ou de Lèves qui donne une terre
d’une charrue et trois tenures à Vierville
contre 35 sous en monnaie d’Étampes
(transaction 18).
|
Gimard Arnèse (Gingomarus Erneisius,
A 13, Gingomarus, B 11)
Il s’agit d’un moine du prieuré
de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de
Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père
du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur
du cloître de Marmoutier, Robert; Évain;
Évroin; Gaston; Foulques; Gimard
Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
Dans la première
rédaction il s’appelle Gimard Ernèse,
mais ce deuxième élement, surnom
ou patronyme, disparaît dans la deuxième.
|
Girard
Maréchal (Girardus marescalcus,
A 16, Girardus mariscalis,
B 13), père de Payen.
Ce Girard Maréchal
est cité ici comme le père
d’un certain Payen, Paganus filius
Girardi Mariscalci, lui
même témoin, quelque part dans le pays
chartrain, avec d’autres chevaliers chartrains, du
consentement donné par Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent
à la donation par Gautier de la part de Vierville
qu’il tenait d’eux en fief (transaction 5).
Il
ne semble donc pas y avoir de rapport entre ce
Girard et un certain Girard d’Étampes
que voici. La donation de l’église de Bondoufle
à Notre-Dame de Longpont, effectuée
d’abord à Corbeil par Ferry de Corbeil
fils de Gaudry et par notre Payen fils d’Anseau
d’Étampes, a pour témoin à Longpont
même (où seul Ferry s’est déplacé)
un Girard fils de Girard
d’Étampes, accompagné de son sergent
(serviens) Rainaud de Bondoufle et du frère
de ce dernier Jean (Depoin, Les Vicomtes
de Corbeil, p. 52: Girardus filius
Girardi de Stampis; Raginaldus de Bonduflo serviens
ejus et Johannes frater ejus).
|
Gibert ou
bien Hébert Barbu (Gerbertus Barbatus,
A 21, Herbertus Barbatus, B 15), père de Pierre
Ce personnage dont le nom
précis est incertain (première rédaction, A 20:
Petrus filius Gerberti Barbati; deuxième
rédaction, B 15: Petrus filius Herberti Barbati) est donné pour le père apparemment défunt d’un certain Pierre, témoin
semble-t-il étampois de la donation d’Amaury
Roux et du consentement d’Aubert fils d’Anseau à cette
donation (transaction 9).
|
Gibert, régisseur
de Sainville (Girbertus major de Seenuilla,
D 19)
Gibert est témoin
à Étampes de la deuxième
donation de Godéchal (transaction 8).
Voici la liste des
témoins: Gautier d’Étampes; Amaury
Roux d’Ablis; le régisseur de Sainville,
Gibert; le marchand d’Étampes Richer;
Hébert de Denonville.
On notera qu’une charte de Philippe
Ier en date de 1067 et relative à notre
secteur, et que j’ai
récemment rééditée
en ligne, présente la signature du
régisseur de Sainville dans un passage
malheureusement lacunaire, cette lacune étant
d’une longueur absolument indéterminée,
peut-être de quelques lettres seulement. Voici la
partie de cette liste qui nous intéresse:
Du
côté de monsieur l’abbé
Hugues, il a y eu des moines: Thoin et Thielin,
prévôt du susdit domaine monastique, et des
laïcs: Gibert, régisseur de la dite terre
et son frère Raoul [lacune
commençant par All ou
all] régisseur de Sainville, Geoffroy
régisseur d’Authon, le chevalier d’Étampes
Thion fils d’Ours.
En latin: Gilbertus,
major ipsius terræ, et frater ejus Rodulfus
All[...] major Sigenvillæ,
Gosfridus, major d’Alton, etc.
Notre notice relative à Vierville,
qui mentionne précisément, vingt à
trente ans plus tard, un régisseur de Sainville
(major de Seenvilla) appelé lui aussi Gibert
(Girbertus), invite à supposer que notre lacune
n’était que de quelques lettres, et que le régisseur
mentionné par notre notice est le neveu de
son homonyme de la génération précédente.
|
Gibert, chanoine
(Girbertus canonicus, B 23)
Le chanoine Girbert est témoin
à Étampes de la donation d’Amaury
Roux d’Ablis et du consentment simultané
à cette donation d’Aubert fils d’Anseau (transaction
9).
Voici la liste des huit
témoins: Arnaud fils d’Aubrée;
Christophe Roi; Obert d’Étampes; le chanoine
Gibert; Guillaume des Vieilles Étampes;
Robert du Cimetière; Baudry du Fossé;
Hébert de Denonville.
Girbert
est-il un chanoine étampois; mais appartient-il
au chapitre de Saint-Martin, ou bien à
celui de Notre-Dame?
(a) Première possibilité,
la plus vraisemblable. Gibert est
un chanoine de Saint-Martin d’Étampes. Ce serait
en ce cas probablement celui qui en fut abbé
jusqu’en 1112. Quoiqu’il n’en porte plus le titre en 1112,
qui vient d’être donné à
l’abbé de Morigny, il est alors encore cité
en tête des chanoines, avant le
magister et le cantor,
sous le nom de Gislebertus Canis (charte de Louis VI selon Fleureau,
Antiquités, p. 479).
J’ai
montré dans un article paru dans un Cahier
d’Étampes-Histoire, puis dans mon
édition en ligne de la charte de 1046 qu’il a
existé au XIe siècle à Étampes
une puissante famille Chien
(prononcé Chan,
en latin Canis). Dans le secteur d’Étampes, les
Chiens ont donné leur nom
à *Chancul (Canisculus, Cul de Chien), devenu ultérieurement *Chendous
(Dos de Chien, Champdoux), d’où l’actuelle ferme de Champdoux;
et à Chanval (Val de Chien), près
Guillerval. Il est probable, d’après la charte
de 1046, que Champdoux a été donné
au tournant du Xe et du XIe siècle à
Notre-Dame d’Étampes par le prévôt
Archambaud, qui était donc lui-même probablement
un Chien.
Rappelons
que notre notice mentionne un autre
Canis, apparemment
chartrain, puisqu’il est cité entre Robert
et Aleaume d’Adonville et Osmond de Gallardon (Rotbertus de Adunuilla et Adelelmus frater
eius, Hugo Canis, Osmundis de Gualardone).
(b)
Deuxième possibilité.
On ne peut exclure la coïncidence
de deux chanoines homonymes, même si nous ne trouvons
pas en 1082 de chanoine de Notre-Dame de ce nom dans
la liste des témoins de la charte de Philippe
Ier en faveur de ce chapitre, que voici; nous y trouvons
en effet Otbertus canonicus, alors que
le témoin cité avant Girbert est un
certain Obert
d’Étampes (Obertus de Stampis); mais notre notice ne dit expressément
pas qu’Obert ait été chanoine.
Le
plus vraisemblable reste que notre chanoine Gibert
est ici le membre de la famille Chien qui deviendra
ensuite le dernier abbé de Saint-Martin.
Ou bien prend-il déjà garde de ne plus employer
le titre d’abbé.
Une
charte du Cartulaire de Saint-Jean-en
Vallée datée des environs
de 1123 mentionne pour témoin à la suite
d’une série de nobliaux très clairement
étampois, un certain Guillaume Chien (Guillelmus Canis); mais comme il est suivi d’autres témoins
pour leur part chartrains, le contexte ne permet pas de trancher
(n°34, p. 21: Johannes filius
Pagani filii Anselmi, Menerius filius Alberti, Guido frater
ejus, Erchenbaudus de Catena, Guillelmus Canis, Paganus
Rufus, Amauricus de Mesteno, etc.). En effet le personnage
qui est cité après lui est apparemment chartrain:
selon une charte de 1096 conservée par le
Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
(éd. 1905, pp. 19-20), Payen Roux
était le surnom de Ferry, fils de Seguin, et neveu d’Hugues
de Voves (Habebat autem domnus Hugo duos nepotes, filios
Siguini fratris sui, quorum unus, qui major natu erat, Fredericus
vocabatur et Paganus Rufus cognominabatur; alter vero Mauricius
dicebatur).
Cependant on ne peut être exclure
a priori que ce Guillaume Chien soit le même
que Guillaume des Vieilles-Étampes.
|
Gireaume, père de Geoffroy
(Girelmus, B 10)
Gireaume
est le père apparemment défunt
d’un certain Geoffroy, qui paraît un nobliau étampois,
cinquième des douze témoins à
Étampes de la deuxième donation
d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
|
Godéchal fils d’Oury de Vierville, frère d’Arnaud fils d’Aubrée (Godescalis
filius Hulrici de Veruilla, A 22-23,
Godiscalis filius Vlrici,
B 15, 24, 27a, Godiscalis,
B 17, 29, Godescalis,
B 27b; Godiscalis frater, B 8), époux
d’Arembour et père d’Eudes.
Godéchal est le fils d’un certain
Oury de Vierville, et il est le frère un
certain Arnaud fils d’Aubrée, ce qui semble
signifier qu’il ne partagent qu’un seul parent, qui semble
être Oury de Vierville, puisqu’ils sont tous les
deux possessionnés à Vierville.
Nous connaissons par la
Chronique de Morigny un autre
fils d’Aubrée appelé Ours. Nous ne savons
pas qui était l’aîné, et si Godéchal
est né d’une union d’Ourly antérieure
ou postérieure à son mariage avec
Aubrée.
Godéchal possède
des biens à Vierville, qu’il tenait
probablement de son père (ce dernier étant
qualifié de Vierville par la seule première
rédaction de la transaction
7). Comme Arnaud, il
les tenait à fief de Payen fils d’Anseau,
puisque le consentement de ce dernier est nécessaire,
et recueill par la transaction 10. Néanmoins
il paraît résider à Méréville,
où il est question de lui apporter le terrage
dont il garde la jouissance (transaction 8).
1) Godéchal donne
son consentement à la donation opérée
par son frère (transaction 3)
2) Godéchal donne
lui-même dans un premier temps, apparemment
à Étampes, la dîme de six tenanciers de Vierville
(transaction 7). La deuxième rédaction
est légèrement différente:
elle prétend que Godéchal a donné
(devant les mêmes témoins) le tiers de tout le fermage de tout le susdit
Vierville et la dîme de toute la terre
qu’il y détenait (transaction 7, 2e version).
3) Il donne dans un deuxième temps
huit tenures qu’il avait dans le dit Vierville,
et pour finir tout ce qu’il y possédait,
excepté le terrage (transaction
8).
4) Le consentement de Payen
fils d’Anseau à cette donation (en même
temps qu’à celle d’Arnaud) est recueilli
à la grange de Boisville-Saint-Père,
en présence d’Hugues du Puiset (transaction 10).
5) Le consentement de sa
veuve et de son fils est recueilli moyennant finances,
apparemment dans le secteur de Méréville
(transaction 12).
|
Gondagre, père
d’Aubert (Gondagrus
ou Gondager,
B 9)
Gondagre
est ici cité comme le père d’Aubert,
qui paraît un chevalier d’un assez haut rang,
puisqu’il est le premier cité des
témoins, à Étampes, de la donation
d’Arnaud fils d’Aubrée, avant même
Aubert fils d’Anseau et Pierre fils d’Érard
(transaction 3).
(a) Nous voyons par ailleurs la signature
d’un certain Geoffroy fils de Gondacre,
Gauffredi filii Gundacri
dans une charte de Philippe Ier en date de 1074
ou 1075 (éd. Prou, p. 179, l. 5), confirmant
une charte peut-être de dix ans antérieure
de Geoffroy de Gometz (Gometz, canton de
Limours, arrondissement de Palaiseau, Essonne),
charte qui donne aux moines de Marmoutier, encore
eux, le domaine de Bazainville (Yvelines).
(b) Vu la rareté
de cet anthroponyme, conjuguée
à la proximité géographique
des secteurs concernés, et à
l’intérêt marqué
pour la cause des moines de Marmoutier, on est
naturellement porté à conclure jusqu’à
preuve du contraire qu’il s’agit de
deux fils du même Gondagre
ou Gondacre, apparemment décédé
dès avant 1065.
Le nom de Gondagre est bien représenté
dans les chartes de Marmoutier pour le Vendômois sous différentes
graphies, porté par un nombre d’individus difficile à
déterminer sans une étude approfondie de la question,
mais seulement peut-être trois, l’un au IXe siècle, le
deuxième au XIe et le troisième au XIIe siècle:
1) un Gundacrus en 833 (éd. Trémault, Cartulaire
de Marmoutier pour le Vendômois, Paris, Picard, 1893, n°Ia,
p. 276); 2) un Gundacrius vers 1061 (n°CLXXIII, p. 247); 3)
un Gundacrus avec son fils Mathieu entre 1043 et 1061
(n°CLXXVII, p. 258: S. Gundacri. S. Mathei filius sui); 4)
un Gundacrius/Gundracus le bâtard à plusieurs
reprises (vers 1060, entre 1060 et 1084, vers 1062, en 1064, en 1065 deux
fois et vers 1065: n°XXV, p. 41: Gundraco Bastardo; n°CXXVIII,
p. 221: Gundacrius bastardus; n°LX, p. 98, n°VII, p. 11,
n°XXIII, p. 56, n°XC, p. 145, n°XXXIII, p. 56: Gundraco
Bastardo), 5) un Gundacrius entre 1066 et 1075 (n°XII,
p. 20); 6) un Gundacorius vers 1069 (n°XXXII, p. 54:
Gundacorus) en même temps qu’un certain Vivien
Chef-de-Fer témoin du côté des moines de Marmoutier,
et qui en fait peut-être partie (p.52: de qua emptione
cum haberet testem Vivianum Caput ferri, iudicatum est calumniam ejus
injustam esse; p. 54: Vivianus Caput Ferri) et vers 1070 (n°LXXV,
p. 120: Gundacorus); 7) un Gundragius
vers 1120 (n°LXIVa, p. 379: Gundragio cum filio suo).
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Grimaud (Grimaldus,
C 29)
Grimaud est le père
apparemment défunt, et condition très
modeste, d’un certain Robert qui est l’un des témoins
de la donation par Rainaud fils de Thiou
de la terre de Lomlu (transaction 16).
Dans la
liste de ces témoins, instructive du point de
vue de la hiérarchie sociale du temps, il est
cité avant le meunier: le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon;
Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon
fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier;
le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert
fils de Bouchard.
(a) Notons la mention
d’un péagier Grimaud, Grimoldus pedagiarius, entre 1119 et 1129, dans
le même canton, par le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée
de Chartres; c’était peut-être
le petit-fils du nôtre, selon l’usage onomastique
du temps. Or il est pareillement mentionné
après les forgerons, dont la dignité
paraît donc supérieure à
celle des garde-barrières.
(b)
Voici le relevé de cet acte que m’a aimablement
communiqué Michel Martin, et que je
n’ai pas encore vérifié: Guy
de Rochefort, Béatrice
sa femme, Arnoux
de Garancière, Thomas
d’Authon, Bernard de Boulonville,
Hubert
d’Eddeville, Geoffroy forgeron,
Payen forgeron,
Bourdin de Bréthencourt,
Bérolin son fils,
Grimaud péager (Grimoldus pedagiarius).
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Guerrise fils d’Hébert de Denonville
(Guerrisius filius
Herberti, B 33) et frère
d’Yves.
Guerrise semble être lui-même un
chevalier du pays chartrain, témoin
à Chuisnes de la donation par Hardouin de quatre
familles de colliberts de Denonville (transaction
14).
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Guerry,
vidame de Chartres, père d’Hugues II, également
vidame (Guerricus
A 14, B 12), époux d’Helsent.
Guerry était le vidame de Chartres,
dont la veuve Helsent et le fils
Hugues, lui-même vidame,
consentent, apparemment
quelque part dans la pays chartrain, à la donation
par Gautier et Milsent d’une partie de
Vierville qu’il tenait d’eux à fief; Milsent de
fait, étant fille d’Hersent, était la petite-fille d’Helsent
et nièce d’Hugues (transaction 5).
(a)
Voici ce qu’en écrit Depoin dans son
édition du Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs
de 1912, p. 41, note 38: «Renaud, vidame
de Chartres, eut trois fils de sa femme Ode: Aubert,
mort le 10 juillet 1032, Hugues I, qui le remplacèrent
successivement, et Haudoin, chanoine de Chartres. Hugues
était marié dès 1045 à Ade ou
Adèle, dont il eut trois fils: Guerri, Hugues,
Aubert II (Cart. de Marmoutier pour le Dunois,
p. 33). Il prit part au siège de Thimert en 1059. Guerri
succéda directement à son père
(Guérard, Cart. de St-Père
de Chartres, p. 212); il était en charge
en 1063. Hugues fut clerc. Aubert II suivit en Angleterre,
en 1066, Guillaume le Conquérant (Merlet et de Clerval,
Un manuscrit chartrain du XIe
siècle, p. 117).»
(b) Dans une notice du même cartulaire très
précisément datée par
Depoin de 1079, où apparaît Thion Chef-de-Fer
comme encore laïc, et que nous éditons en
Annexe 6d, le vidame Guerry (Werricus vicedominus) est simple
témoin de la donation d’une partie de l’église
de Roinville est faite par les enfants de la veuve de son
père Hugues: 1° Jocelin
III de Lèves, fils du second mari d’Ade, et de Jocelin II; 2°
Aubert et 3° le clerc Hugues, tous deux fils de Hugues et d’Ade. Comme le consentement du vidame Guerry n’est pas requis,
mais qu’il est simple témoin, il s’ensuit que le bien venait
tout entier de la dote d’Ade et que Guerry n’était pas son
fils, comme le croit Depoin, mais plus vraisemblablement celui d’un
premier lit du vidame Hugues I.
(c) Selon l’obituaire de Saint-Jean-en-Vallée
(éd. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II,
p. 226), Guerry est mort un 10 janvier.
(d)
Selon Lépinois Hugues
I est mentionné de 1048 à 1068, Guerry de 1079
à 1088 et Hugues II de 1089 à 1100 (Histoire de Chartres, t. II, p. 613, sans référence
précise pour la date de 1088). Guerry paraît
donc être mort entre en 1088 ou 1089, laissant deux fils
sous la tutelle d’Helsent, Hugues II et Étienne.
(e)
Le deuxième fils de Guerry, Étienne, sera abbé de Saint-Jean-en-Vallée
puis patriarche de Jérusalem.
(f) Sur sa fille Hersent, voyez ce nom.
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Guillaume fils de Bernoal
(Guillelmus
filius Bernoalii de Stampis,
A 17-18, Guillelmus,
A 18, Guillelmus filius
Bernoali de Stampis, B 13, 26)
1) Guillaume, à Étampes,
donne son consentement
à la donation de Gautier
pour la partie de ce village que ce dernier tenait
de lui en fief (transaction 6).
Il a pour oncles parternels (patruus) un certain Airaud,
témoin, ainsi qu’un certain Eblon, frère
d’Airaud.
On ne connaît pas
son degré de parenté avec l’abbé
de Notre-Dame d’Étampes homonyme de son père,
ni avec le frère de ce dernier, Aubert.
2) Plus tard, Thion Chef-de-Fer et
son collègue moine Coscable estiment nécessaire
de recueillir, à Auneau, le consentement
d’Hugues de Gallardon à
la donation aux donations opérées
par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée.
(a) Cela indique qu’il existe
des liens de sang ou d’alliance entre Hugues
de Gallardon et Guillaume d’Étampes de nature à
permettre à Hugues d’élever des revendications
sur le bien donné par Guillaume.
(b) Enfin, il est vraisemblable
qu’il faut identifier ce Guillaume fils de Bernoal
à un celui qu’une charte de Philippe Ier nous
fait connaître en 1085 avec le titre de
prévot d’Étampes (éd.
Prou, n° CXIV, p. 288, l. 24: Guillermo preposito
Stampis), curieusement mentionné dans la
date de la charte: Fait à Étampes,
l’an de l’incarnation du Verbe 1185, l’an 24 de notre
règne, alors que Guillaume était prévôt
d’Étampes.
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Guillaume des Vieilles Étampes
(Guillelmus
de Stampis Veteribus, B 23)
Guillaume des Vieilles Étampes est témoin à Étampes du don qu’y
fait Amaury Roux d’Ablis de
deux tenures à Vierville (transaction 9).
Voici la liste des témoins: Arnaud fils d’Aubrée; Christophe Roi; Obert
d’Étampes (Obertus
de Stampis); le chanoine Gibert (Girbertus
canonicus); Guillaume des Vieilles
Étampes; Robert du Cimetière;
Baudry du Fossé; Hébert
de Denonville (D 23).
(a) Ce Guillaume
était un prêtre. En effet
notre notice confirme merveilleusement
une conjecture de Joseph Depoin dans ses éditions
d’une notice du Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs,
où il est question, bizarrement, d’un certain
Willelmus de Stampis sacerdos
Vetulus, littéralement «Guillaume Étampes, prêtre vieux»; Depoin subodorait en 1905 qu’on
avait là une corruption
et qu’il fallait lire Vetulis,
qui s’appliquerait à Stampis:
Willelmus de
Stampis Vetulis sacerdos, «Guillaume, curé du Vieil-Étampes». Dans l’édition de 1912,
il ne reprend pas cette
conjecture audacieuse. Elle était
pourtant entièrement justifiée,
comme le prouve notre notice sur Vierville.
(b) C’était de
plus un prêtre marié, car nous
voyons dans une charte de Louis VI en date
de 1112 deux de ses fils chanoines de Saint-Martin
d’Étampes, Algrinus filius
Guillelmi presbyteri et Guillelmus frater
ejus (Fleureau, Antiquités,
p. 479).
(c) Ce même Augrin des Vieilles-Étampes
est témoin avec son propre fils Arnoux
vers 1123 d’une transaction entre l’abbaye de Morigny
et celle de Saint-Jean-en-Vallée (Cartulaire
de Saint-Jean-en-Vallée, n°31, p.18:
S. Augrini de Veteribus Stampis. S. Arnulfi
filii ejus).
(d)
Une charte du Cartulaire de Saint-Jean-en Vallée
datée des environs de 1123 mentionne pour témoin
à la suite d’une série de nobliaux très
clairement étampois, un certain
Guillaume Chien (Guillelmus Canis);
mais comme il est suivi d’autres témoins pour
leur part chartrains, le contexte ne permet pas à
lui seul de décider s’il est lui-même
étampois ou chartrain (n°34, p. 21:
Johannes filius Pagani filii Anselmi, Menerius
filius Alberti, Guido frater ejus, Erchenbaudus de Catena,
Guillelmus Canis, Paganus Rufus, Amauricus de Mesteno, etc.).
Voyons cela.
Les trois premiers, Jean, Mainier et
Guy sont très clairement étampois.
Le dernier, Amaury de Maintenon, est chartrain.
L’avant dernier est aussi, apparemment
chartrain: selon une charte de 1096 conservée
par le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
(éd. 1905, pp. 19-20), Payen Roux
était le surnom de Ferry, fils de Seguin, et neveu
d’Hugues de Voves (Habebat autem domnus Hugo duos nepotes,
filios Siguini fratris sui, quorum unus, qui major natu erat,
Fredericus vocabatur et Paganus Rufus cognominabatur; alter vero
Mauricius dicebatur).
Le précédent en revanche,
Archambaud de la Chaîne, paraît étampois.
Vers 1140, son fils Anseau est témoin d’une
donation de Jean d’Étampes à l’abbaye de
Longpont (Cartulaire de Longpont, éd. Marion,
p. 168: Ansellus, filius Archembaldi de Catena). En 1169 Manassé, évêque d’Orléans,
fait allusion à une donation antérieure
et simultanée de Guillaume Lisard
et de Milon des Vieilles Étampes (eleemosinam
Guillelmi Lisardi, & Milonis de Stampis veteribus);
et la charte elle-même est signée à
la fois de Milon des Vieilles Étampes
et d’un Robert de la Chaîne (Milone
de Stampis Veteribus; Roberto de Catena). Cette charte
a été éditée par Fleureau,
pp. 458-459, et je l’ai mise en ligne ici.
Ainsi donc le Guillaume Chien de la charte
de Saint-Jean-en-Vallée paraît bien
appartenir à la série des nobliaux d’Étampes.
Et comme Augrin n’y est pas cité comme dans
d’autres, on est porté à croire que
Guillaume Chien et Guillaume des Vieilles-Étampes
sont une même et seule personne.
|
Guillaume
Roux de Chuisnes (Guillelmus Rufus
de Coina, B 34)
Guillaume
Roux de Chuisnes est un laïc de Chuisnes
qui y est témoin de la donation par Hardouin et sa
mère Hersent de quatre familles de colliberts
(transaction 14).
(a) Il ne semble pas qu’il soit à identifier
avec un certain Guillaume Rouaud (Willelmi filii Rotaldi, Guillelmus Rotaldi) qui apparaît ailleurs comme témoin de trois donations
d’Hugues de Gallardon (voyez notre Annexe 6i).
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Guy fils de Serlon
(B
26, Guido
Serlonis filius, C
28, Guido
filius Serli)
1) Guy fils de Serlon est d’abord cité en tête
des témoins à Auneau
du consentement donné par Hugues de Gallardon
aux donations faites par Gautier d’Aunay,
Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et
Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
2) Il est ensuite cité
comme le deuxième des témoins
(après le prêtre Aubry) de la donation par Rainaud fils de Thiou
de la terre de Lomlu (transaction 16).
Ce Guy fils de Serlon nous est autrement
connu.
(a) Il est cité par une notice
de l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs,
rédigée entre 1079 et 1096
(éd. Depoin, 1912, t. I, p.
112: Widonem scilicet filium
Serlonis), et relative à
la moitié de la dîme d’Orsonville,
qu’il tenait en fief d’une certaine Élisabeth (épouse de Bouchard de Macy), qui la tenait elle-même de Gautier d’Étampes
(premier témoin de notre transaction 8) et de sa
femme Adèle, cette dernière l’ayant reçue
en dot de son père, un certain Hugues. Guy est alors
accompagné de son fils dénommé Payen.
Extrait: Ainsi donc, puisque nous avons ainsi entrepris
de tout rédiger, venons à ceux
qui, s’ils n’avaient pas donné leur accord,
auraient pu élever des contestations,
à savoir à Guy fils de Serlon, qui tenait
d’Élisabeth et de son mari la susdite dîme:
comment dans le chapitre de Saint-Martin, en présence
de Dieu et de l’assemblée de tous les moines,
ainsi que des très nombreux témoins
prescrits par la loi, il en a autorisé le don, lui
et son fils appelé Payen; à cause
de quoi il a reçu 40 sous et deux pelisses fourrées
en peau d’agneau: il a donné
l’une à son fils, et s’est vêtu
de l’autre.
(b) Il est aussi cité, en compagnie
de Thion Chef-de-Fer encore chevalier, par une autre
notice du prieuré de Bréthencourt datée
d’environ 1080 et dont j’ai mis ici le texte en
Annexe 6e.
|
Hardouin
d’Adonville (Harduinus de Adonis
Villa, B 35)
Hardouin
d’Adonville, chevalier apparemment
possessionné dans ce hameau de Denonville,
est témoin à Chartres du consentement
donné par Gautier d’Aunay et sa femme à
la donation par son beau-frère Hardouin de quatre familles
de colliberts de Denonville (transaction
15).
Liste des témoins: Yves fils d’Hébert; Robert Fléaud;
Garin de Bailleau; Hugues de Tracy;
Gautier de Saint-Germain; Hardouin d’Adonville;
le frère de Gautier d’Aunay,
Arnoux. Le premier est aussi de Denonville,
Yves fils d’Hébert de Denonville.
Hardouin d’Adonville est
sans doute apparenté à
Robert d’Adonville
(de Adunvilla) et son frère Alleaume
qui ont eux été témoins à
Auneau du consentement d’Hugues de Gallardon à
la donation de Vierville. Rappelons les témoins
d’alors: Guy fils de
Serlon; Amaury fils de Rahier; le prévôt
d’Auneau Marin; Robert Breton; Jean Veau; Robert
d’Adonville et son frère Aleaume; Hugues
Chien; Osmond de Gallardon (transaction 11).
Rappelons qu’ultérieurement,
selon Merlet, le fief d’Adonville relevera
du duché de Chartres et ressortissait
pour la justice à Auneau.
|
Hardouin
Chef-de-Fer (Harduinus Caput de
Ferro, A 10-11, Harduinus,
A 12, B 11, 32, 34, Harduinus Caput Ferri,
B 10-11, filius
eius Harduinus Caput
Ferri, B 31), fils d’Hersent et
de Thion Chef-de-Fer.
Voyez ci-dessus notre article
Chef-de-Fer.
Ajoutons-y que quelques années
plus tard, apparemment après la mort de Thion,
une charte du prieuré de Chuisnes
le mentionne expressément comme chevalier
du château de Courville (miles quidam nomine
Harduinus congnomine Caput Ferreum de castello Curveville):
il donne 23 deniers de cens sur l’église de
Saint-Marin, et réussit de manière amusante
à extorquer un couteau au prieur Thibaud. Nous donnons
ce texte en Annexe 6f.
|
Hardouin, père
de Payen (B 10, Harduinus)
Hardouin
est le père apparemment décédé
d’un certain Hardouin, huitième des
douze témoins, à Étampes,
de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction
3). |
Hardouin,
prévôt
de Chartres (Harduinus prepositus Carnotensis,
B 33)
Le
prévôt Hardouin est témoin à
Chuisnes du consentement du don de quatre familles
de colliberts par Hardouin Chef-de-Fer et sa mère
Hersent. Il est témoin
du côté des moines, avec
Thion chef-de-Fer et le clerc Garin (transaction
14).
Il s’agit
d’après le contexte non pas d’un prévôt
laïc de la ville de Chartres mais d’un moine, officier
ecclésiastique du prieuré de Saint-Martin de Chartres (cf.
Guérard, Cartulaire de Saint-Père,
pp. LXXXIV-LXXXV), comme dans le cas de Marin, prévôt
du prieuré d’Auneau.
|
Hardouin prieur d’Épernon
(Harduinus prior Sparronensis,
B 28)
Le prieur d’Épernon Hardouin, avec son
serf Ermengise, est témoin de la concession
faite par Arembour, veuve
de Godéchal fils d’Oury, apparemment
quelque part dans le pays de Méréville,
trois des témoins étant des nobliaux de Méréville,
Moret et Pannecières
(transaction 12).
Cet
Hardouin est le premier prieur connu du
prieuré Saint-Thomas d’Épernon
(dont le roi Henri Ier a entériné la
fondation par une charte donnée à Étampes
en 1052).
(a) Il est aussi connu par une
charte de 1092 entérinant à Blois
un accord passé devant le comte Étienne
(Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, n°145).
(b) Il paraît être
mort avant 1098, date à laquelle le prieur de
Saint-Thomas s’appelle Guillaume: il est cité parmi les
témoins d’une charte donnée au prieuré de Basainville
par Simon de Neaufle (selon Auguste
Moutié et Adolphe Dion, Cartulaire de Saint-Thomas d’Épernon,
Rambouillet, 1878, p. 132); ce Guillaume est encore prieur en 1114 (éd. ID., ibid.,
n°2, p. 8: Willelmus prior).
Voir: Émile LEDRU, «Le
Prieuré Saint-Thomas d’Épernon»
(daté 1897), in Charles MÉTAIS,
Archives du diocèse de
Chartres. III. Pièces détachées
pour servir à l’Histoire du diocèse
de Chartres. 1er volume. Études et documents
publiés par L. l’Abbé Ch. Métais,
Ch. Honoraire de Chartres [448 p.], Chartres,
Ch. Métais, 1899, pp. 293-340, spécialement
pp. 327 et 328. |
Hardouin, clerc (Harduinus clericus,
D 37)
Ce clerc Hardouin est l’un des quatre témoins
de Geoffroy de l’Eau
fils de Félicie et son épouse
Gile lors de leur donation, en un lieu
indéterminé, d’une terre d’une charrue
et trois tenures à Vierville (transaction
18).
|
Harpin
de l’Étampois, ou d’Étampes
(Harpinus de Stampesio,
A 21, Harpinus de Stampis,
B 15)
Ce Harpin,
ou Herpin, est curieusement qualifié
d’Étampois dans la première rédaction,
et plus normalement d’Étampes dans la
deuxième. Il est le onzième ou douzième
des quatorze témoins, à Étampes,
du consentement de Guillaume fils de Bernoal à
la donation de Vierville par Gautier d’Aunay (transaction
6).
(a) Armand Caillet (Puiselet-le-Marais, village de
France, Largentière, Humbert, 1951,
p.106), cité
par Alain Devalay («Les
seigneurs de Bois-Herpin», in
Cahier d’Étampes-Histoire
8, 2007, p. 55) écrit que ce personnage avait obtenu
vers 1080 l’inféodation d’une rue d’Étampes,
mais on se demande bien d’où il a pu tirer
ce renseignement bien surprenant et dont il est impossible
de tenir compte tant qu’aucune source ne sera trouvée
à son appui. De même il aurait
tenu «le fief des buis, partie occidentale
du finage de la paroisse de Puiselet».
Il s’agit là peut-être de suppositions non documentées
directement, mais très intrigantes: des sources restent certainement
à découvrir, notamment aux Archives nationales, que certains
érudits locaux ont dû parcourir sans pouvoir les exploiter
pleinement.
(b) On connaît mieux son fils Hébert
(Herbertus Harpini filius) cité
par une charte de Louis VI de 1112 conservée
par le Cartulaire de Morigny (éd.
Fleureau, Antiquités,
p. 479; éd. Menault, Cartulaire,
p. 41), par une autre de 1120 (Fleureau, p. 496: Menault,
pp. 22-26), qui mentionne un four banal édifié
par Harpin (furni Harpini); par une charte
du Cartulaire de Sainte-Croix d’Orléans (éd.
Thuillier et Jarry, p. 146) qui l’appelle Hébert
le Valet (Herbertus Valestus) et mentionne déjà
le lieu-dit Bois-Herpin (Nemus Arpini).
(c) Par ailleurs une charte
de Jean, prieur de Notre-Dame de La Ferté,
éditée par Estournet en 1944 et
que j’ai mise en ligne avec une traduction, mentionne
un autre de ses fils, Anseau fils d’Harpin
de Morigny (Ansellus filius Harpini
de Mauriniaco). Elle est contemporaine de l’abbé
de Morigny Aimery (Haimericus, Mauriniacensis
abbas), dont on connaît une charte de 1173
(la dernière charte connue de son prédécesseur
étant de 1169, et la première connue
de son successeur est de 1192, selon Fleureau, Antiquités,
p. 518).
(d) Enfin Estournet fait état
d’une charte inédite (Archives Nationale
S 5150B, n° 32, original) dont il ne donne
malheureusement pas le texte, par laquelle
«Thierry Galeran acheta à Renaud
Bachelier la mouvance des moulins du Saussay
et la fit amortir moyennant 98 sous par Jean, Hugues
et Menier, fils d’Amaury, devant Arnould, prévôt
de Notre-Dame d’Étampes en présence
d’Herbert Valet de Puiselet, Galeran d’Yerres, Pierre
d’Auvers et Guillaume Goaut, prévôt d’Étampes».
Voir: Alain DEVANLAY,
«Les seigneurs de Bois-Herpin»,
in Cahier d’Étampes-Histoire
8, 2007, pp. 55-59, spécialement p. 55.
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Hébert
de Denonville ( Herbertus de
Danonuilla, A 24, Herbertus de Danunuilla,
B 10, 20, 23, Herbertus
de Danouilla, B 16, Herbertus, B 33, 34), père de Guerrise
et d’Yves
1) Hébert assiste à
Étampes à la donation d’Arnaud
fils d’Aubrée, dont il est de douzième
et dernier témoin; curieusement, il est
omis par la première rédaction de cette
transaction dans la notice A (B 10, transaction
3).
2) Hébert assiste, apparemment à Étampes, la première
donation de Godéchal
fils d’Oury de Vierville, dont il est le cinquième et dernier témoin (A 24 = B 16, transaction
7).
3) Hébert assiste, apparemment
à Étampes, la deuxième donation de Godéchal fils d’Oury de Vierville, dont il est à nouveau le cinquième
et dernier témoin, ces témoins étant
différents (B 20, transaction 8).
4) Hébert assiste à Étampes à
la donation d’Amaury Roux d’Ablis et au consentement
simultané d’Aubert fils d’Anseau, dont il est le huitième
et dernier témoin (B 23, transaction 9).
On peut se demander si cette
position systématique en fin de liste (combiné
à son omission dans la première
version de la transaction) ne peut pas s’expliquer par un
rôle de secrétaire. Il faut de plus remarquer
que dans la notice A, il n’est mentionné
qu’en extrême fin du texte, comme dernier témoin
de la dernière transaction enregistrée,
ce qui pourrait correspondre à la signature d’une
sorte de notaire.
Hébert de Denonville
est au moins un homme-lige de la famille
Chef-de-Fer, qui de fait tient Denonville.
Hébert n’apparaît
plus dans les transactions suivantes, mais
on voit que deux de ses fils continuent à accompagner
Thion Chef-de-Fer lors de ses pérégrinations.
5) Guerrise fils d’Hébert assiste
à Chuisnes à la donation par Hardouin
de quatre famille de colliberts de Denonville.
Il est alors le deuxième des cinq témoins
cités nominativement (B 33, transaction
14).
6) Yves fils d’Hébert assiste à
Chartres au consentement donné par Gautier d’Aunay et sa femme Milsent Chef-de-Fer à la dite donation par Hardouin
de quatre familles de colliberts. Il est alors le premier en tête
des témoins laïcs (B
34, transaction 15).
Guerrise est rangé parmi les laïcs,
en seconde position; Yves est le premier
témoin cité. Il faut supposer qu’il s’agit
d’une famille de chevaliers, ou d’écuyer de
Denonville et d’hommes liges des Chef-de-Fer.
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Hébert ou bien
Gibert Barbu (Gerbertus Barbatus,
A 21, Herbertus Barbatus, B 14), père de Pierre.
Voyez nos article Gibert Barbu et Barbu.
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Helsent,
veuve du vidame Guerry, mère du vidame Hugues
II et d’Hersent (Helisindis, A 14,
Helisendis, B 12)
Helsent
est la veuve de Guerry, l’ancien vidame de Chartres,
et la mère de son successeur
Hugues, ainsi que d’Hersent, qu’a épousée
Thion Chef-de-Fer. Avec Hugues, elle consent, apparemment quelque part dans la pays chartrain,
à la donation par Gautier et
Milsent d’une partie de Vierville qu’ils tenaient d’eux
à fief (transaction 5).
(a) Dans l’obituaire
de Saint-Jean-en-Vallée, au 24 avril, date anniversaire de son
fils Hugues, est noté le nom du père d’Helsent, Anschoux
(éd. Molinier, Obituaires
de la province de Sens, t. II, p. 229: Anscolfus,
pater Helisendis vicedomine).
(b) Helsent
est veuve depuis au moins 1079, d’après
une notice du Cartulaire
de Saint-Martin-des-Champs très précisément datée
par Depoin (et où apparaît Thion Chef-de-Fer
comme encore laïc). Voyez
notre article sur Guerry.
(c) Le Cartulaire de Saint-Père de Chartres
contient un petit dossier sur une donation qui
avait été faite par le vidame Guerry avant
sa mort, et qui avait été ensuite confirmée
par sa veuve et son fils et successeur Hugues II,
sauf pour une part qu’il s’était appropriée;
Helsent cependant reprend cette part à son fils
et la restitue aux moines (éd. Guérard,
pp. 561-652).
(d)
Le 23 février 1103, Helsent
(Helisendis), veuve du vidame Guerry (Guerrici
vicedomini), et ses fils le vidame Hugues (Hugone
videdomino) et Étienne (Stephano)
ainsi que leur sœur Elisabeth (Elisabeth) font une
autre donation (ibid.,
p. 563). On y retrouve un témoin,
Thibaud fils d’Étienne (Theobaldo
filio Stephani) qui est le même
que dans notre notice (Tetbaldus filius Stephani, A 16, B 12-13).
(e) Helsent était possessionnée
aussi dans le secteur à Manterville;
vers 1108 elle cède au chapitre de Saint-Jean-en-Vallée
tout ce qu’elle y possédait, en présence
notamment du même témoin Thibaud fils
d’Étienne, qui doit être un de ses vassaux
(Cartulaire de saint-Jean-en-Vallée,
n°7, p. 6, bis).
(f)
Vers la même date, après la
mort de son fils Hugues fils de Guerry, et alors qu’elle
est de plus veuve de son second mari Barthélémy,
elle donne une vigne à cette abbaye (AD 28, H.3114,
éd. Merlet, Cartulaire de
Saint-Jean-en-Vallée, n°IX, t. I,
p. 7: Garinus de Alneto), avec l’accord de son fils
Étienne et de son fils Girard, qu’elle avait eu de Barthélémy.
(g) Selon Lépinois
en effet (Histoire de Chartres, t. II, p.613), la
vidamesse Hélisende, outre qu’elle apporta à son
mari Guerry de grands biens situés à Tréon,
après la mort de Guerry, épousa Barthélemy
Boël ou Bodel, qui prit le titre de vidame et qui était
frère de Foucher Boël ou Bodel, le héros
du siège d’Antioche. Elle eut de ce second mariage
Girard Boël. (Titres de Saint-Père.) Etienne,
second fils de Guerry et d’Hélisende, et frère de
Hugues II et d’Elisabeth, qui fut abbé de Saint-Jean[-en-Vallée],
puis patriarche de Jérusalem (1120), est appelé
quelquefois vidame. (Titres de Saint-Jean et de Saint-Père.)
(h)
Entre 1090 et 1101, nous voyons Barthélémy
prendre le titre de vidame alors qu’il est témoin
de l’affranchissement d’un serf de Saint-Père
(Cartulaire de Saint-Père,
p. 297).
Comme
Helsent est possessionné en plusieurs lieux
où le sont aussi les descendants d’Anseau d’Étampes,
à Vierville, à Manterville, à Roinville,
il est probable qu’il existait entre eux un lien de parenté
étroit.
|
Hersent (Hersendis,
B 31, 34), fille de Guerry, soeur
du vidame Hugues II, ancienne
épouse du moine Thion Chef-de-Fer, mère de Milsent et d’Hardouin Chef-de-Fer, belle-mère
de Gautier II d’Aunay.
Elle
est mentionnée seulement pour la donation
qu’elle fait, à Chuisnes, avec son fils Hardouin,
de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction
14).
(a) Hersent est mentionné
comme femme de Thion, encore chevalier, en 1079, lors de la donation
à Saint-Martin-des-Champs de l’église Saint-Georges
de Roiville-sous-Auneau (Voyez notre Annexe 6d). A cette date elle consent avec Thion
et leur fils Hardouin à la donation d’une des moitiés
de l’église, tandis que le consentement requis pour l’autre
moitié est donné par les fils de la vidamesse Ade
(l’un fils de son premier mari le vidame Hugues, Aubert, l’autre
fils de son second mari Jocelin II de Lèves, Jocelyn III; le
vidame Guerry étant seulement témoin, ce qui tend à
démontrer qu’il n’était pas un fils d’Ade, mais d’un
premier lit du vidame Hugues I.
(b) La situation à Vierville
est analogue mais non identique, puisque Milsent, fille de Thion
et d’Hersent, en est dame, tenant le village pour moitié
du vidame Hugues fils de Guerry, et pour moitié d’un Étampois,
Guillaume fils de Bernoal, qui la tenait lui-même du seigneur
d’Auneau, Hugues de Gallardon. On peut donc penser que les droits des
Chef-de-Fer tant sur Vierville que sur l’église de Roinville-sous-Auneau
leur venaient d’Hersent, c’est-à-dire de la famille des
vidames de Chartres.
(c) Hersent est mentionnée comme fille de
Guerry par l’obituaire du monastère de Saint-Jean-en-Vallée
dont son fils Étienne fut abbé (éd. Molinier, Obituaires
de la province de Sens, t. II, p. 229d).
|
Hervé,
écuyer (Herueus armiger,
C 32)
L’écuyer
Hervé est cité comme témoin,
peut-être dans le secteur de Denonville,
des contre-dons opérés par les
moines en échange de la donation de
la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction
17).
Témoignent avec
lui: Arnoux d’Aunay;
son frère Garin; Rainaud des Têtières;
l’écuyer Hervé. Du côté
des moines, y ont assisté: le
prêtre Tamoué; le serf Gautier
d’Angleterre; le serf de Ventelay Constance; et
le serf de Vierville Gautier.
|
Hongier de Villeau (Hungerius de Villa
Illa, C 28)
Hongier de Villeau est
le quatrième témoin de la donation par Rainaud fils de Thiou
de la terre de Lomlu (transaction 16).
C’est apparemment un chevalier,
d’après sa place dans la liste:
le prêtre Aubry;
Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier
de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin;
le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de
Grimaud; Aubert fils de Bouchard.
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Hugues Ier du Puiset (Hugo de Puteolo,
B 25)
Cet Hugues du
Puiset est témoin
à la grange de Boisville-Saint-Père
du consentement donné par Payen fils
d’Anseau (représenté par Anseau fils
d’Arembert), à la donation effectuée
par Gautier d’Aunay (transaction 10).
1) De quel Hugues du Puiset
s’agit-il?
S’agit-il d’Hugues Ier, d’Hugues
II, ou de Hugues III?
Hugues
Ier, dit Blavons, vicomte de Chartres, serait
mort, à ce qu’on lit partout, en 1094; mais je donne
en Annexe 7i une charte de
lui qui date de 1096.
Son
fils aîné Évrard III lui
aurait succédé avant de partir en croisade
en 1096; mais cette hypothèse doit être révisée,
puisque nous avons vu que son père Hugues Blavons
est toujours de ce monde en 1096. Rappelons qu’avant de partir
en croisade, il vend Morigny au roi Philippe Ier. Il meurt quoi
qu’il en soit en 1097 à Antioche, laissant un enfant
mineur, Hugues III.
Hugues
II, frère cadet d’Évrard, est
de 1097 (?) à 1106 le tuteur d’Hugues III, avant
de lui-même partir en Palestine, où
il deviendra Hugues I de Jaffa. Guy lui succèdera
comme tuteur d’Hugues III de 1106 à 1109,
qui ne sera considéré comme majeur que
vers 1110.
Voici ce qui nous impose
de reconnaître ici Hugues Ier: c’est qu’il
a avec lui Nivelon de Fréteval, qui est parti
avec lui en croisade, et dont nous savons qu’il ne revint
pas en France avant 1108. La transaction 10 a donc eu lieu
avant sa mort, survenue un 23 décembre, pas avant 1096.
Ce qui appuie cette conjecture,
c’est que la transaction 12 a pour témoin
le prieur de Saint-Thomas d’Épernon
Hardouin, connu par une charte de 1092 entérinant
à Blois un accord passé devant
le comte Étienne (Cartulaire de Marmoutier
pour le Dunois), tandis qu’en 1098 le prieur
de Saint-Thomas s’appelle Guillaume.
2) Importance du personnage
Il est particulièrement
notable que l’accord de l’Étampois Payen
fils d’Anseau soit donné à la cour d’Hugues
Blavet, vassal rebelle du roi de France Philippe Ier depuis
1079, comme je l’ai montré dans mon édition en ligne d’une notice de l’abbé
Eustache de Saint-Père;
tandis que ni le nom ni même l’autorité
du roi ne soit jamais mentionnées dans aucune
de nos dix-sept notices.
Son grand-père était
le premier vicomte de Chartres connu, Geldoin,
cité comme tel en 1019, et mort moine vers 1060.
Le fils aîné de Gidoin, Hardouin, second
vicomte, meurt en 1060 et son cadet Évrard Ier
lui succède et meurt entre 1061 et 1066, laissant son
comté de Breteuil à l’aîné
Évrard II. Son troisième fils Hugues Ier dit
Blavons hérite de la vicomté de Chartres.
Hugues Blavons profite de la minorité de Philippe
Ier pour s’emparer du château royal du Puiset en 1067.
En 1073, le comte de Blois Thibaud III, également
comte de Chartres, le fait vicomte de Chartres. En 1079, Hugues
se révolte contre Philippe Ier et défait
l’armée royale devant le Puiset. Il ne reparaît
plus dès lors à la cour et paraît régner
en maître dans le secteur, où l’autorité
royale ne sera rétabli que sous le règne
de Louis VI, spécialement après 1112 et la destruction
du château du Puiset.
Hugues a épousé
Alais de Montlhéry, fille de Gui Ier de Montlhéry
et d’Hodierne de Gometz. Sa femme est la tante d’Hugues
de Gallardon, dont la mère est aussi une fille
de Gui Ier de Montlhéry.
Ses
enfants connus sont: Guillaume, mort jeune;
Évrard III, qui ne lui succèdera que
vers 1110, état auparavant sous la tutelle de ses
oncles Évrard II puis Guy de Méréville,
Gilduin, Galéran, Raoul, Humberge et Eustachie.
On peut se demander si la cérémonie
effectuée en sa présence ne
constitue pas d’une certaine manière une sorte
de reconnaissance, par Payen fils d’Anseau, de sa
suzeraineté au moins sur ses biens de Vierville, qui
relève pourtant théoriquement de la châtellenie
d’Étampes et donc directement de l’autorité
royale.
Il est remarquable
cependant que Payen n’ait pas fait le déplacement,
et qu’il se soit fait réprésenter
par Anseau fils d’Arembert.
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Hugues, vicomte de Châteaudun
(Hugo uicecomes Castelliduni, B
25)
Hugues vicomte de Châteaudun est témoin d’une autorisation de donation opérée
au nom de Payen d’Étampes
dans la grange de Boisville-la-Saint-Père
(transaction 10).
Voici la liste des témoins:
Aubert fils
d’Anseau, qui a obtenu cette autorisation, Gautier d’Aunay;
Hugues vicomte de Châteaudun; Hugues
du Puiset; Nivelon fils de Foucher; Garin de Friaize
(D 24-25).
Il
s’agit de Hugues III dit Capelle, vicomte
de Châteaudun de 1080 jusqu’au début
du XIIe siècle. Il meurt entre
1110 et 1119.
(a) Il est
cité, Hugo, en 1060 le
11 janvier 1078 en temps que fils du vicomte Rotrou
(Métais et Souancé,
Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou 1031-1079.
Histoire et Cartulaire, Vannes, 1899, p. 19, n°VI; Cartulaire de Cluny,
t. IV, p. 633, n°3517). Une charte non datée
le cite comme vicomte, Hugo
vicecomes Castriduni (Nogent-le-Rotrou,
p. 116, n°XLIX), et une autre entre 1095 et 1100, Hugo vicecomes de
Castroduno (Cartulaire de Marmoutier
pour le Dunois, n°CL, p. 138).
La dernière
charte connue qui le mentionne comme tel,
Hugo vicecomes Castriduni, est datée de 1110-1111 (Cartulaire de Marmoutier
pour le Dunois, n°CLXIV, p. 155)
et la première à mentionner son
fils et successeur Geoffroy III, Gaufridus
de Castroduno, d’une manière qui suppose sa
mort est de 1119 (Merlet, Cartulaire de
l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, t.
I, p. 37, n°XXI).
(b) Hugues de Châteaudun est le
beau-frère de Nivelon fils
de Foucher, dont il a épousé
la sœur Agnès surnommée
Comtesse.
Voici
ce qui établit ce fait. Une charte
de Foucher, Fulcherius Nevelonis filius,
donnée entre 1072 et 1084 note le consentement
de ses filles Payenne et Comtesse,
filiæ ipsius Comitissa et Pagana
(Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, p.
76, n°LXXXVI). Une charte d’Hugues de Châteaudun,
Hugo vicecomes, datée entre 1080 et
1100, note le consentement de son épouse la
vicomtesse Agnès, uxor ipsius Comitissa (ibid.,
p. 131, n°CXI). Une charte de Nivelon de Fréteval,
Nevelo de Fracta Valle, datée entre
1096 et 1101, enregistre le consentement de sa sœur la
vicomtesse Agnès, Agnes vicecomitissa
soror sua (ibid., p. 56, LXIV). Enfin une autre donation de Hugues, entre 1095 et 1100, note le consentement de sa femme Comtesse, Comitissa uxor
eius (ibid., p. 138, n°CL).
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Hugues de Gallardon
(Hugo de Gualardone,
B 25)
Hugues
de Gallardon, dans la maison des moines d’Auneau,
consent à la donation de Vierville
opérée par Gautier d’Aunay,
Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée, à
la supplique des moines monsieur Thion Chef-de-Fer
et Costable. De cette donation sont témoins:
Guy fils de Serlon; Amaury fils de Rahier; le
prévôt d’Auneau Marin; Robert Breton;
Jean Veau; Robert d’Adonville et son frère
Aleaume; Hugues Chien; Osmond de Gallardon (transaction
11).
1) Ascendance.
Selon Coüard et Depoin, (Liber Testamentorum,
p. 98, note 384), Gallardon appartint d’abord à
Aubert le Riche, qui eut trois fils: Aubert II, Garin et
Thion. Aubert II n’eut que deux filles. Il légua
Thimert à Froheline, épouse de Gasce, et Gallardon
à Haubour (Hildeburge), épouse d’un certain Hébert
de Paris. Hébert et Haubour eurent pour fils Hervé
I de Gallardon. Hervé eut pour enfant: Hugues I, Garin,
Guy, Milon et sans doute un certain Geoffroy de Gallardon, ainsi
que la bienheureuse Haubour (Hildeburge), épouse de Robert
d’Ivry.
A la mort d’Hugues I, sans doute
en Palestine, qui ne laissa qu’une fille, son frère
Garin lui succéda. Garin mourut à
son tour peu après, laissant un fils mineur, Hugues
II, dont Guy fut pour un temps le tuteur.
Hugues
de Gallardon est le fils d’Hervé Ier de Gallardon
(mort en 1092) et de Béatrice d’Auneau,
elle-même fille de Guy Ier de Montlhéry et
d’Hodierne de Gometz. La mère d’Hugues est
donc la sœur d’Alais de Montlhéry, fille de
Gui Ier de Montlhéry et d’Hodierne de Gometz. Hugues
de Gallardon est donc le neveu de la femme d’Hugues Blavons
du Puiset.
2) Hugues de Gallardon en temps
que seigneur d’Auneau
Selon
par exemple André Châtelain
("Auneau", in ID., Châteaux forts
et féodalité en Île de France
du XIe au XIIe siècle [507 p.], Paris, Créer, 1983, pp. 91-92) et
d’autres auteurs, c’est
Hugues de Gallardon qui aurait élevé
le donjon d’Auneau entre 1090 et 1100 pour remplacer
une vieille fortification carolingienne appelée
Vieille Cour, emême tremps qu’il faisait passer Auneau
de la vassalité du comte de Rochefort à celle
du comte de Chartres.
Nous le voyons cité par exemple par
une notice du Cartulaire de saint-Père
de Chartres, rédigée par l’abbé
Eustache sous l’épiscopat de saint-Yves, donc
entre 1090 et 1101 (t.II, p.
297).
Le même Cartulaire
de Saint-Père (t.II, p.314) nous le montre voisinant, comme témoin,
avec deux personnages qui sont quant à
eux cotémoins de notre transaction 5, Yves fils
de Norbert et Thibaud fils d’Étienne:
Teobaldus filius Stephani,
Ivo Norberti, Hugo de Galardone (cf. transaction
5: testibus istis: Iuone
filio Norberti, Tetbaldo filio Stephani,
etc.).
Hugues, fils
d’Hervé de Gallardon, il avait pour frères
Garin (Warinus), Gui (Wido) et
Miles ou Milon (Milo), ce dernier
archidiacre de l’église de Chartres
en 1100, et une sœur Haubour (Hildeburgis)
mariée à Robert d’Ivry (notice du
Liber Testamentorum, fol. XL, vers 1105, éditée
et annotée par Depoin, pp. 102-103).
A son départ il n’avait qu’une fille, Mahaut
(unica mea Mahildi) comme le dit sa charte que nous éditons
en Annexe 6i.
La
date du décès d’Hugues de Gallardon
n’est pas connue et plusieurs auteurs supposent qu’il
est mort vers 1101 en palestine, où il serait parti
avec Évrard du Puiset et Nivelon II de Fréteval
en 1096.
3)
Succession
Comme il ne laissait qu’une
fille, son frère Garin lui succéda.
Il avait épousé une certaine Maubelle,
qui après sa mort se remaria à Aimon
Roux d’Etampes, comme on le voit par une notice
du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs
consacrée à une donation de
son vassal Amaury de Mondonville (voyez ce nom).
Quand Garin mourut à
son tour sur la route de la Palestine, le troisième
de ces frères, Guy exerça sa tutelle sur
Hugues II, fils de Garin. Il paraît s’être alors
réservé la seigneurie d’Auneau, que
nous voyons à partir de 1139 entre les mains de son
propre fils Jocelin, neveu d’Hugues Ier et de Garin de Gallardon.
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Hugues de Tracy (Hugo de Tracheto, B 35)
Hugues
de Tracy (voyez notre
article sur ce toponyme énigmatique)
est témoin à Chartres du consentement de Gautier
d’Aunay et de sa femme Milsent Cherf-de-Fer
à la donation par Hardouin de quatre famille de
collierts de Denonville (transaction 15).
Liste des témoins:
Yves fils d’Hébert; Robert Fléaud;
Garin de Bailleau; Hugues de Tracy; Gautier
de Saint-Germain; Hardouin d’Adonville; le frère
de Gautier d’Aunay, Arnoux.
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Hugues II, vidame
de Chartres, fils
de Guerry, vidame de Chartres, et d’Helsent
(Hugo filius Guerrici, A 14; B 12)
Guerry était
le vidame de Chartres, dont la veuve Helsent et le fils
Hugues, lui-même vidame
consentent,
apparemment quelque part dans le pays chartrain, à
la donation par Gautier d’une partie
de Vierville qu’il tenait d’eux à fief (transaction
5).
(a)
Selon Lépinois, le vidame Guerry, fils de Hugues
I, est cité comme tel de 1079 à 1088, et Hugues
II est cité de 1089 à 1100 (Histoire de Chartres, t.II, p. 613); mais cet ouvrage et ancien et ces dates sont données
sans référence; nous avons vu au contraire
qu’une charte précisément datée
par Depoin de 1079 donne clairement à entendre que Guerry
était décédé dès 1079.
Voyez notre article Guerry.
(b)
Le Cartulaire de Saint-Père
de Chartres contient un petit dossier sur une donation
qui avait été faite par le vidame
Guerry avant sa mort, et qui avait été
ensuite confirmée par sa veuve Helsent et son
fils et successeur Hugues II, sauf pour une part qu’il
s’était appropriée; Helsent cependant reprend
cette part à son fils et la restitue aux moines
(éd. Guérard, pp. 561-562).
(c)
A une date située
entre 1102 et 1105, Hugues II, vidame de Chartres, renonce
à ses droits sur les hôtes de Saint-Martin
à Roinville, avec le consentement de sa mère
Helsent et de son frère Étienne et l’autorisation
du comte de Chartres Guillaume et de sa mère Adèle
(Depoin, Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs,
1912, pp. 43-44).
(d)
Le 23 février
1103 (ibid., p. 563) la vidamesse Helsent (Helisendis),
veuve du vidame Guerry (Guerrici vicedomini), et
de ses fils le vidame Hugues (Hugone videdomino)
et Étienne (Stephano) ainsi que de leur sœur
Elisabeth (Elisabeth) font une autre donation. On y retrouve
un témoin, Thibaud fils d’Étienne (Theobaldo
filio Stephani) qui est le même
que dans notre notice (Tetbaldus filius Stephani, A 16, B 12-13).
(e) Selon l’obituaire
de Saint-Jean-en-Vallée (éd. Molinier, Obituaires de
la province de Sens, t. II, p. 229), Guerry est mort un 24 avril.
(f) Voici ce qu’écrit Depoin
sur ce personnage: «Hugues
II, vidame de Chartres, fils de Guerri (cf. note
38) et d’Hélisende, est cité de 1104
(sic) à 1118. Son frère Etienne fut abbé
de St-Jean-en-Vallée et mourut en 1130. Isabeau
ou Elisabeth, leur sœur et héritière,
porta la vidamé de Chartres à son époux
Guillaume de Ferrières.»
(Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs
de 1912, p. 156, note 256).
Notre
notice est la première en date connue des mentions
de ce personnage, entre le moment où son père
meurt et celui où il accède à la majorité
légale.
|
Hugues
Borgne (Hugo Bornus, A
20, B 15)
Hugues
le Borgne est à Étampes le sixième
ou septième des quatorze témoins
du consentement donné par Guillaume fils
de Bernoal à la donation de Vierville (transaction
6).
La Chronique
de Morigny connaît un
Herbertus Bornius (folio 63 r°)
qui lui est sans doute apparenté, et qui donne Bléville
(Belovilla) à cette abbaye
au tournant du XIe et du XIIe siècle,
à son heure dernière (ibid.,
folio 69r°). Il laisse une sœur dont le
mari Geffroy conteste la donation (ibid.,
folio 69 v°). Bléville se trouve dans
la commune de Césarville-Dossainville
(canton de Malesherbes, arrondissement de Pithiviers,
Loiret).
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Hugues Chien (Hugo Canis,
B 27)
Hugues est
le huitième des neuf témoins,
à Auneau, du consentement donné par Hugues
de Gallardon aux donations faites par Gautier
d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
C’est sans doute un nobliau
du pays chartain, vassal ou arrière-vassal
d’Hugues de Gallardon.
Sur son nom, voyez
notre article Chien.
|
Hugues Malveil (Hugo Malueil,
B 33)
Cet Hugues, dont le surnom est sans doute, qui
semble être lui-même un chevalier du
pays chartrain, est témoin à Chuisnes
de la donation par Hardouin de quatre familles de
colliberts de Denonville (transaction 14).
Sur son surnom, voir
Malveil.
|
Hugues, minier (Hugo minerius,
plutôt que Minerius, B 10)
Cet Hugues
est le onzième des douze témoins à Étampes de la donation
d’Arnaud fils d’Aubrée
et du consentement de son frère Godéchal (transaction 3).
Je
considère non sans hésitation
que minier est ici, plutôt
qu’un anthroponyme, le nom commun rare d’un officier chargé à Étampes
du minage (minagium), c’est-à-dire
de la mesure du grain au moyen de la mine (mina)
et de la perception de le la redevance seigneuriale afférente
à cette mesure. Voyez notre article
Minier.
|
Jean fils de Payen (Iohannes filius
Pagani, B 10)
Ce Jean est simple témoin
de la deuxième donation d’Arnaud fils
d’Aubrée (transaction 6).
Il s’agit du fameux Jean
d’Étampes, qui a été
l’objet de plusieurs confusions dans certaines
chroniques médiévales puis
chez les généalogistes, qui aurait
vécu plus de trois siècles et aurait
été comte d’Étampes et gendre
de Louis VI: on a notamment confondu sa femme Eustachie,
fille de Ferry de Châtillon, avec une prétendue
fille de Philippe Ier homonyme qui n’a d’ailleurs
jamais existé. Nous avons consacré
une page à cette légende, déjà
dénoncée par Dom Fleureau,
mais que perpétuent encore quelques
généalogistes.
Il n’est pas impossible cependant
que son père Payen ait prétendu un
temps au titre de comte d’après
une charte de l’abbaye de Longpont (éd. Marion
CXCII, pp. 178-179) qui parle de Ferry fils de Payen
d’Étampes qui fut comte (Fredericus, filius
Pagani de Stampis, qui fuit comes).
Cependant Fleureau signale que Jean ne prend jamais ce titre
dans les chartes de sa femme Eustachie en faveur du monastère
d’Yerre).
(a)
Jean apparaît aussi notamment comme témoin
d’une charte étampoise de Philippe Ier
en 1106 (éd. Prou, p. 390, l. 15).
(b)
A la génération suivante, Suger,
dans son De administratione (chap.
14), fait allusion à une longue guerre privée
entre le noble et vaillant Jean d’Étampes
fils de Payen (Johannem Stampensem filium Pagani,
virum nobilem et strenuum) et un autre chevalier de Pithiviers
au sujet d’une terre de trois charrue située
à Guillerval, qu’il acquiert en payant la terre
aux deux compétiteurs. Le contrat est signé
par un allié de Jean, Baudouin de Corbeil (favore
parentum et amicorum, videlicet Balduini de Corboilo et multorum
aliorum).
(c)
Une charte de l’abbaye de Longpont, vers 1130,
(éd. Marion, Marion, n°CLXXXIII, p.
174) nous fait savoir que Jean (Johannis de Stampis)
a épousé Eustachie, fille de Ferry
de Châtillon (Eustachia Frederici filia
de Castellonio), veuve de Baudouin de Beauvais
(anteriori marito suo, Balduino scilicet de Belvaco)
qui avait déjà un fils de ce premier lit, Ferry
(Frederico).
(d) Une autre (éd. Marion
CLXXVIII, p.168) nous montre, vers 1140, Jean
(Domnus Johannes filius Pagani de Stampis)
avec sa femme (Eustachia), un des témoins
étant un Gautier d’Étampes (Galterius
de Stampis), le même que dans notre transaction 8 (B 19: Gaulterius de Stampis), un autre l’abbé Thomas de Morigny.
On ne saurait ici
relever toutes les mentions qui sont faites de ce Jean d’Étampes:
il y faudra une page spéciale.
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Jean Veau (Iohannes Vitulus,
B 27)
Ce Jean est le cinquième des neuf témoins,
à Auneau, du consentement donné par
Hugues de Gallardon aux donations faites
par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée (transaction
11).
(a) Le même
Jean Veau (Iohannes Vitulus) apparaît ailleurs comme témoin
d’une donation d’Hugues de Gallardon lui-même, avec Robert Breton,
comme ici (voyez l’Annexe 6i).
(b) C’est
sans doute un nobliau du pays chartain, vassal
ou arrière-vassal d’Hugues de Gallardon. De
fait nous trouvons vers 1168 un Raoul
Veau (Radulfus Vitulus) témoin
d’une charte du neveu d’Hugues de Gallardon, Jocelin d’Auneau,
Joscelinus de Alneolo (Cartulaire
des Vaux-de-Cernay, t. I, p. 49), et à nouveau
entre 1176 et 1180 (ibid. p. 64 bis).
Sur
son nom, voyez notre article Veau.
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Jocelyn, père de Raoul
de Denonville (Gauscelinus,
B 30)
Jocelyn
est mentionné comme le père
apparemment décédé d’un certain
Raoul, de Denonville, premier témoin cité,
en un lieu indéterminé, du consentement
d’Anseau Robert fils
de Béguin et sa mère Eudeline à
la donation opérée par Godéchal et Amaury Roux
d’Ably (transaction 13).
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Lisiard d’Étampes
(Lisiardus de Stampis, A 24,
B 16)
Lisiard
d’Étampes
est témoin de la première
donation de Godéchal fils d’Oury de Vierville
de la première donation de Godéchal
(transaction 7).
Voici la liste des témoins:
Thion Chef-de-Fer;
Gaudin fils d’Ansoué de Méréville;
Lisiard d’Étampes; Robert
fils d’Airaud; Hébert de Denonville.
(a)
Il est probable qu’il s’agit du fils de Bernoal
de la Ferté et de Mahaut qui nous est connu
par la Chronique de Morigny comme continuant
les bienfaits de ses parents: ils avaient
donné aux moines l’église de Guigneville;
après la mort de Bernoal, Mahaud donne encore
un encensoir et un calice d’argent doré, et Lisiard
le grand vitrail du chevet de l’église (éd.
Mirot, pp. 3-4: Ecclesiam de Guinevilla dedit
nobis Bernodalius nobilissimus de Firmitate, et uxor ejus
Mathildis, quae nobis fecit thuribulum argenteum magnum, et
calicem similiter argenteum deauratum, quae et prima ecclesiae
fundamina jecit, et in aliquantam altitudinem eduxit, et Lisiardus
Flandrensis filius eorum, qui nobis vitream majorem in capitio
fecit).
(b) On notera que la Chronique
surnomme Lisiard Flandrensis.
Ce surnom Flamand
(ancien français Flamengel
ou analogue) se retrouve curieusement vers la même
époque pour un évêque d’Orléans
(charte de Philippe Ier, éd. Prou, p. 256, l.
1: Raynerius Flandrensis
episc. Aurel.)
Lisiard
signe en 1106 à Melun une charte de Louis VI
(roi associé à son père) en faveur
de Saint-Benoît-sur-Loire (éd. Prou et Vidier,
p. 253-255); voici la liste des signataires après
Louis, où presque tous paraissent étampois,
curieusement, au point qu’on peut se demander
si en fait la charte n’a pas été terminée
contresignée à Étampes:
Signum Guidonis comitis de Rocaforti. Signum Galterii
Tiraldi. Signum Ursionis de Stampis. Signum Erluini. Signum
Lisiardi de Stampis. Signum domni Simonis abbatis Floriacensis.
Signum Gisleberti majoris ville. Signum Aimonis de Stampis.
Signum Arnulfi Bassi. Signum Gisleberti mariscalci. Signum
Rainaldi captivi.
(c) Dans un diplôme de
Philippe Ier donné à Poissy en 1071, par
lequel il donne à Saint-Benoît-sur-Loire
l’église du Petit-Saint-Mars d’Étampes
(éd. Prou, pp. 144-145, cf. p. CXLVI), nous
voyons que le tout dernier signataire est un certain
chambrier Lisiard (Lisias camerarius). Comme on a
plus haut la signature du chancelier Galeran, Prou, qui
fait observer qu’on ne possède qu’une
copie de ce texte, suppose qu’il s’agit d’un
subordonné de ce Galeran. Mais il faut
observer que la signature de Lisias vient après celle
d’un comte Hugues que Prou ne s’est
pas aventuré à identifier ($ Hugo
comes. $ Lisias camerarii); il ne s’agit pas en effet
du frère du roi qui signe plus haut. Comme par ailleurs
ce diplôme pose problème, parce qu’il n’a jamais
été suivi d’effet à notre connaissance,
et qu’on sait qu’il y a eu de vaines contestations des moines
de Saint-Benoît relativement à la donation de
Saint-Martin d’Étampes à ceux de Morigny, faisant
état d’une donation antérieure en leur faveur,
on peut se demander si notre texte n’est pas un faux, ou un grossier
remaniement d’un diplôme d’Hugues Blavons, qui aurait
pris un temps le titre de comte,
et dont Lisiard aurait été le chambrier. Ce ne
sont là évidemment que des hypothèses.
On a une autre trace de prétention au titre de comte,
de la part de Payen fils d’Anseau, dans une charte
du Cartulaire de Longpont,
datée des environs de 1120 (éd. Marion CXCII, pp. 178-179), puisqu’elle
nous parle d’un certain Ferry fils de Payen
d’Étampes qui fut comte (Fredericus, filius
Pagani de Stampis, qui fuit comes).
(d)
Un Guillaume Lisiard apparemment étampois
est aussi cité en 1169 comme l’auteur d’une ancienne donation près
de Mérobes (à Audeville dans le
Loiret), par une charte de l’évêque d’Orléans Manassé
de Garlande, éditée par Fleureau
(Antiquités, pp. 457-459) et dont
j’ai mis en ligne une traduction: feodos nostros in prædicta
villa..., videlicet villam de
Mesrobrai, & eleemosinam Guillelmi
Lisardi, & Milonis de Stampis veteribus.
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Malveil (Malueil, B 33), patronyme
ou surnom porté
par un certain Hugues.
Ce
surnom ou patronyme représente sans
doute un sobriquet signifiant Celui
qui veille mal, analogue au sobriquet,
représenté en 1082, dans une charte
étampoise de Philippe Ier en faveur de Notre-Dame,
Trop-il-dort (Tropodormit),
acquis par un chevalier qu’on aura surpris
à dormir pendant son tour de garde.
Il est porté par
un certain Hugues qui semble être un chevalier du pays chartrain,
témoin à Chuisnes de la donation
par Hardouin de quatre familles de colliberts de
Denonville (transaction 14).
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Maréchal
(Marescalcus, A 16, Mariscalis, B 13) surnom
ou patronyme
Maréchal est le surnom ou patronyme
d’un certain Girard Maréchal est cité
ici comme le père d’un certain Payen, Paganus filius Girardi Mariscalci, lui même témoin, quelque part
dans le pays chartrain, avec d’autres chevaliers
chartrains, du consentement donné par
Hugues fils de Guerry et
sa mère Helsent à la donation par Gautier
de la part de Vierville qu’il tenait d’eux en fief
(transaction 5).
Il s’agit selon tout
apparence, d’après le contexte, d’un patronyme
de chevaliers chartrains (qui n’était pas
forcément tiré d’un nom commun car Maréchal
a pu représenter un anthroponyme en lui-même,
comme Godéchal et Ménéchal).
(a) Un Geoffroy Maréchal apparaît comme
témoin d’une donation
(b) A titre de comparaison,
voici un personnage qu’on trouve à Étampes
vers 1090 et qui est lui est bien maréchal
d’après le contexte, qui le cite entre un monnayeur
et un serf: Gaufredus, monetarius;
Willelmus, marescaudus; Raimbaldus famulus (Cartulaire
de Longpont, éd. Marion, n°CIX,
p. 134).
(c) D’autres contexte sont moins clairs, comme dans
le cas de ce Geoffroy Maréchal ou maréchal Geoffroy témoin
d’une donation d’Hugues de Gallardon (voyez notre Annexe
6i), cité avant un cuisinier mais aussi avant les frères
d’Hugues (Guarinus clericus, canonicus sancte Marie; Gaufridus mariscalcus;
Hugo Fulcoini; Albericus coquus; Ansoldus de Mengervilla; Guido et Milo
fratres mei; etc).
(d) Même problème
dans une autre donation citée par la même charte, ou il s’agit
de témoins des moines de Bonneval: Guido de Barzileriis. Hugo
filius Fulchoini. Isembardus Mariscalcus. Teudo de Nemore. Albericus quoquus.
Gaufredus Mariscalcus. Willelmi filii Rotaldi.
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Marin prévôt d’Auneau
(Marinus prepositus de Alneello,
B 26-27)
Marin est témoin à
Auneau du consentement donné par
Hugues de Gallardon aux donations faites
par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal
d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée
(transaction 5).
(a) Il semble s’agir d’après le contexte
non pas d’un prévôt laïc de la ville d’Auneau
mais d’un moine, officier ecclésiastique du prieuré
d’Auneau (cf. Guérard, Cartulaire de
Saint-Père, pp. LXXXIV-LXXXV), comme dans le cas
de Hardouin, prévôt du prieuré de Chartres.
(b) Cependant lorsque ce personnage apparaît
ailleurs comme témoin de deux donations d’Hugues de Gallardon aux
moines d’Auneau (enregistrées par la charte de ce personnage que
nous donnons en Annexe 6i), sous la dénomination:
Marinus prefectus, il semble bien être un laïc
au service d’Hugues et n’est pas rangé parmi les témoins
des moines. La première fois est cité juste après
lui Hardouin Chef-de-Fer, sous la dénomination Hardouin de Denonville
(Marinus prefectus. Harduinus de Danovilla).
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Martin (Saint) (beato
Martino Maioris Monasterii,
A 1-2; B titre, 1, 15, 24, 28,
sancto Martino
Maioris Monasterii, D 34,
beato
Martino, B 13, 20, 29, 31, sancto Martino, A
23, C 26, predicto sancto, B 25, eidem sancto, B 17,
sancto,
B 2, 3, 6)
Cet anthroponyme
n’est pas autrement représenté
dans nos notices.
|
Mérier (Mereruilla, A 24, B 17, 28, Merer Villa, B 16), personnage qui semble avoir
donné son nom à Méréville.
A l’époque
de notre charte, le nom du personnage qui a
donné son nom à Méréville
est devenu méconnaissable et l’on
prononce Mérerville sans reconstituer
de génitif de l’anthroponyme, probablement
sorti de l’usage. Cet anthropomyne est sans doute cependant
Mérier (qui a survécu
comme patronyme) et qui dérive selon toute
apparence d’un anthroponyme germanique rare
Mar-hari (latin théorique
Marharius, Mararius).
|
Milsent (Milesindis,
A 1, 8, 9, 11, 14, texte corrigé ultérieurement
dans les quatre derniers cas en
Milesendis, Milesendis, B 5, 11,
uxor eius Milesendis, B 1, uxor eius, Milesendis predictę Hersendis filia, sororque prefati
Harduini,
B 34), femme de Gautier
d’Aunay, sœur de Hardouin Chef-de-Fer,
fille d’Hersent et de Thion Chef-de-Fer.
Milsent, fille de Thion Chef-de-Fer
et d’Hersent, sœur de Hardouin Chef-de-Fer, réside
à Saint-Avit-les-Guespières avec
son époux Gautier d’Aunay.
1) Elle donne Vierville aux
moines de Marmoutier en accomplissant chez elle
à Saint-Avit le rite d’investiture avec un bâton
(per baculum) qu’elle donne à un serf
des moines censé représenter le prieur
de Marmoutier, Robert
de Vierzon (transaction 2).
2) Plus tard, à Chartres, elle donne
avec son mari son consentement à la donation
par son frère Hardouin de quatre familles de
colliberts de Denonville (transaction 15).
|
Milon
fils de Boson (Milo Bosonis filius, C 28)
Milon fils de Boson est
le cinquième des
dix témoins, quelque part dans le pays chartrain,
de la donation par Rainaud fils de Thiou
de la terre de Lomlu (transaction
16).
C’est d’après le contexte
apparemment un chevalier: le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon;
Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon
fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le
meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils
de Bouchard.
|
?
Minier ? (Minerius
ou minerius B 10) qualification d’un certain Hugues
à Étampes
C’est ainsi qu’est titré
un certain Hugues, onzième
des douze témoins à
Étampes de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement
de son frère Godéchal (transaction
3).
Faut-il considérer ce mot, minerius,
comme un nom propre, surnom ou patronyme
à Étampes d’un Hugues Minier, ou bien comme le titre
d’un officier, le minier Hugues?
Le contexte ou apparaît ce personnage
permet de supposer qu’il n’est pas forcément
chevalier comme ceux qui le précèdent
dans la liste (le seul qui le suive, Hébert
de Denonville, est en fin de liste, systématiquement
dans les listes où il apparaît
et doit être une sorte de notaire).
Par ailleurs,
à moins de corriger arbitraiement en Menerius,
et bien qu’il existe un saint Minère
(Minerius) honoré comme un martyr
à Noyon en Suisse, cet anthroponyme
paraît bien isolé et problématique. Il
n’est attesté ni par le Cartulaire de Saint-Père
ni par aucune charte de Philippe Ier.
C’est pour quoi j’ai tendence
à y voir plutôt le titre d’un officier
chargé à Étampes du minage (minagium),
c’est-à-dire de la mesure du grain au moyen
de la mine (mina) et de la perception de le la
redevance seigneuriale afférente à cette mesure.
Et ce bien que les dictionnaires en usage (de Blaise comme
de Niermeyer) n’accordent pas ce sens au mot minerius,
minarius, auquel il ne donnent que les
suivants: gardeur d’animaux (de menare,
mener), ou bien mineur, sapeur (de minare, miner).
|
Nivelon II fils de Foucher
Ier de Fréteval (Niuelo filius
Fulcherii, B 25)
Nivelon fils
de Foucher est témoin, dans la grange de Boisville-la-Saint-Père, du consentement donné par Payen d’Étampes (représenté par Anseau fils d’Arembert)
à la donation de Gautier d’Aunay, en présence d’Hugues du Puiset et de
son beau-frère le vicomte Hugues de Châteaudun (transaction 10).
(a) Ce personnage est assez
bien connu depuis que Charles Métais a rassemblé de nombreuses
données sur lui en introduction à
son édition du cartulaire de Marmoutier pour
le pays de Blois. Nous savons par exemple que sa sœur,
épouse d’Huhugues de Châteaudun, s’appelait
Agnès et
qu’elle était surnommée Comtesse.
(b)
Mais le plus important pour ce qui nous occupe est
que Nivelon II est parti en croisade en 1096 et qu’il
n’est revenu au pays qu’à une date compris entre 1108
et 1114. C’est donc avant son départ qu’il assiste
à la transaction 10, et c’est donc en présence
d’Hugues Ier du Puiset, dit Blavons. Par ricochet, comme
ce dernier et mort en soit en 1096 ou peu après, notre
transaction est antérieure à 1096.
(c) Nivelon sera encore témoin
à Étampes en 1111, en compagnie cette
fois de son fils Ours (Nevelo, Ursio filius ipsius)
d’une libéralité de Louis VI qui cède
à l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée
son brenage à Manterville, dans le même secteur
(Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée,
n°13, p. 9).
Charles MÉTAIS, «Nivelon
II, troisième seigneur de Fréteval»», in ID., «Notes généalogiques
sur les seigneurs de Fréteval»,
in ID., Marmoutier. Cartulaire
blésois [CXLIII+540 p.], Blois, E. Moreau
et Cie, 1889-1891», pp. XXXVIII-XLIX.
|
Norbert, père d’Yves
(Norbertus A 15, B 12)
Norbert
est le père apparemment défunt
d’un chevalier Yves (Iuo filius Norberti) cité
en tête des témoins
du consentement donné par
Hugues fils de Guerry
et sa mère Helsent à la
donation de Gautier d’Aunay, en un lieu indéterminé
du pays chartrain. Voici la liste des
témoins: «Yves fils de Norbert; Thibaud fils d’Étienne:
Payen fils de Girard maréchal;
Garin fils d’Amaury Bisen: Aubert fils
d’Aubert d’Ormoy» (transaction 15).
(a) Le Cartulaire
de Saint-Père de Chartres (p.422,
cf. p. CCCL) enregistre la donation d’une terre par
le même Yves fils de Norbert donne à ce monastère
une terre entre 1069 et 1100 (De terra apud Alonas
ab Ivone, filio Norberti, data).
|
Obert d’Étampes
(Obertus de Stampis, B
23)
Cet anthroponyme représenté
trois ou quatre fois dans les
chartes conservées de Philippe
Ier sous les fomes Obertus, Osbertus,
Otbertus, doit
sans doute être distingué d’Aubert,
qui vient d’Adalbertus, via Albertus.
Obert
d’Étampes est témoin
à Étampes du don qu’y fait Amaury
Roux d’Ablis de deux tenures à Vierville.
Voici la liste des témoins: Arnaud fils d’Aubrée; Christophe Roi;
Obert d’Étampes (Obertus
de Stampis); le chanoine Gibert (Girbertus
canonicus); Guillaume des
Vieilles Étampes; Robert du Cimetière;
Baudry du Fossé; Hébert
de Denonville (D 23).
Comme on voit
que l’auteur de la notice distingue bien Étampes des Vieilles Étampes, c’est-à-dire
de Saint-Martin d’Étampes,
on est fondé à supposer
qu’Obert est au moins apparenté à
un chanoine de Notre-Dame, et que c’est le
même que mentionne la charte de 1082, où
on trouve bien un Otbertus parmi
les chanoines de Notre-Dame.
|
Osmond de Gallardon
(Osmundis de Gualardone,
B 27)
Cet Osmond est le dernier des neuf témoins,
à Auneau, du consentement donné par
Hugues de Gallardon aux donations faites
par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal
d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée
(transaction 11).
(a) De fait nous trouvons ailleurs, témoin
de trois donations successive d’Hugues de Gallardon lui-même, un
certain Osmond d’Auneau (Osmundus de Alneel), aussi appelé le chevalier Osmond (Osmundus miles)
à côté de deux témoins de l’entourage d’Hugues
que nous retrouvons également ici: Jean Veau et Robert Breton (Voyez
notre Annexe 6i).
C’est donc un chevalier
possessionné à Gallardon et/ou ou Auneau. Est-il de la famille même d’Hugues
de Gallardon? Il a peut-être été
d’abord oublié du fait de sa jeunesse, et ajouté
ensuite, comme dans le cas de la première
rédaction de la liste des témoins étampoise
du consentement de Guillaume, où pour le
frère d’Airaud, Éblon, remis en début
de liste avec son frère lors de la deuxième
rédaction. |
Oury de Vierville
(Hulricus de Veruilla, A 23, Vlricus, B 14, 23, 26)
Oury de Vierville est le père défunt
de Godéchal (Godescalis filius Hulrici de Veruilla,
A 22-23, Godiscalis
filius Vlrici, B 15, 24, 27a). La deuxième
rédaction ne reprend pas la qualification
de Vierville, que faut-il en penser?
Godéchal est
qualifié d’une part fils d’Oury de Vierville,
et d’autre part le frère d’Arnaud fils d’Aubrée,
ce qui semble signifier qu’il ne partagent qu’un
seul parent, qui semble être Oury de Vierville,
puisqu’ils sont tous les deux possessionnés
à Vierville.
(a) Nous connaissons par
ailleurs un autre fils d’Aubrée appelé Ours.
La
Chronique de Morigny rapporte
que les fils d’Aubrée Ours et Arnaud
(filii Alberee Urso et Arnaldus) ont
donné aux moines de Morigny
chacun le sixième de l’église de
Saint-Germain qu’ils détenaient (f°63).
On notera que le premier sixième en fut donné par Anseau
fils d’Arembert (noster Ansellus), selon
la même Chronique de Morigny (f°63), personnage
qui intervient aussi pour représenter Payen fils d’Anseau lors
de notre transaction 10.
Il semble donc qu’Oury, veuf et père de Godéchal,
avait épousé Aubrée, veuve et mère
d’Ours, et qu’ils avaient eu ensemble pour fils Arnaud. On peut
légitimement se demander si le premier mari d’Aubrée
n’avait pas été Thion II d’Étampes, fils d’Ours
I et père d’Ours II, dit aussi Ours de Pierrefitte.
On notera que la donation que font
ses deux fils de leurs biens de Vierville nécessite
le consentement de Payen fils d’Anseau (transaction
10), ce qui peut laisser supposer qu’Oury les tenait
lui-même à fief de ce dernier, ou du
père de Payen, à savoir d’Anseau.
|
Ours
de Pierrefitte (Vrso de Petris, A
20, B 14)
Le
texte porte seulement Ours des Pierres,
mais il s’agit presque certainement du
lieu-dit qui s’appelle aujourd’hui Pierrefitte,
où sous l’Ancien Régime encore
on conservait plusieurs dolmens, dont il ne reste qu’un
seul aujourd’hui. Inversement la commune chartraine de Pierres
s’est parfois appelée Pierrefitte.
Ours des Pierres fait partie des plus
hauts personnages du pays d’Étampes témoins
du consentement de Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
à la donation de Gautier d’Aunay
(transaction 6).
Voici la liste des témoins:
Airaud, oncle paternel du
dit Guillaume; l’abbé de Notre-Dame
d’Étampes Bernoal; son frère
Aubert: Geoffroy de Baudreville; Aubert fils
d’Aimelin; Hugues Borgne; Ours de Pierrefitte;
le jeune clerc Bernard; le clerc de Saint-Cyr,
Geoffroy; Arnaud fils de Baudouin; Harpin de l’Étampois;
Pierre fils de Gerbert Barbu; Éblon
frère d’Airaud; le moine Thion
Chef-de-Fer.
L’identité de cet Ours est problématique.
(a) Nous entendons parler
par ailleurs à Étampes, vers la même époque,
d’un Ours II (mentionné en 1096) fils de Thion II (mentionné
de 1064 à 1082) fils de Ours I (mort avant 1064) fils de Thion
I (entre 1008 et 1046). Voyez à cet égard
notre édition
de la Charte donnée par Henri Ier en 1046.
(b) Nous entendons parler aussi
par la Chronique de Morigny d’un Ours frère
d’Arnaud et fils comme lui d’Aubrée. Mais il n’est pas
impossible que cet Ours fils d’Aubrée, inconnu par ailleurs,
ne soit qu’un frère utérin d’Arnaud et que son père
ait été Thion II. La Chronique de Morigny peut très bien de son côté ne l’avoir désigné
comme fils d’Aubray que parce que c’est à ce titre qu’il partageait
avec son frère utérin Arnaud des droits sur le bien
qui fait l’objet de la donation qu’elle relate. En ce cas nous n’aurions
ici qu’un seul et même personnage, sous trois dénomination:
Ours de Pierrefitte, Ours fils de Thion, Ours fils d’Aubrée.
|
Payen
fils d’Anseau (Paganus filius Anselli,
B 8, 23; Pagani,
B 10)
1)
C’est de Payen fils d’Anseau qu’Arnaud fils d’Aubrée
tenait en fief deux
tiers du fermage de Vierville, qu’il donne aux
moines (transaction 3).
2) Jean fils de Payen
est témoin à Étampes de la donation
qu’en fait Arnaud, et du consentement de son frère
Godéchal (transaction 3).
3) C’est de Payen aussi que
Godéchal tient le troisième tiers du fermage de
Vierville (transaction 7 et transaction 10).
4) Le consentement de Payen
a cette double donation est donné officiellement
à la grange de Boisville-Saint-Père,
en présence d’Hugues du Puiset; mais Payen n’a
pas fait le déplacement et s’est fait représenter
par Anseau fils d’Arembert, qui donne son gant en
signe d’investiture (transaction 10).
Nous
ne donnerons pas ici tout ce que nous savons sur
ce personnage important pour l’histoire du pays
d’Étampes. Il y faudrait une page entière,
que nous donnerons ultérieurement.
Notons ici seulement ceci:
(a) Il est témoin à Bourges
d’une charte de Philippe Ier vers 1102 (éd. Prou, p. 372, l. 4: Paganus
de Stampis, et note 1 p. 368).
(b) Il est encore cité en 1106
dans une charte de Philippe Ier datée de Poissy
adressé aux principaux nobles d’Étampes,
dont il fait partie avec son fils Jean:
à Marc, à son fils Hervé,
à Ours, à Aimon, à Payen fils d’Anseau,
à son fils Jean, à Aubert, frère du
même Payen, à son fils Mainier.
Ce passage important est mieux
édité par Dom Basile Fleureau
que par Maurice Prou (éd. Fleureau, p. 483;
éd. Menault, p. 41; éd. Prou, p. 390,
ll. 14-15; cf. Depoin, La
Chevalerie étampoise, p. 75: au lieu de: «Haimoni
Pagani Anselli filio»; il faut lire: «Haimoni;
Pagano Anselli filio…»); on remarquera à
ce sujet que Fleureau injustement négligé,
porte le bon texte conjecturé indépendamment
de lui par Joseph Depoin.
(c) Il est cité dans des diplômes
donnés par Louis VI à Étampes
en 1112 et 1113 (cf. Luchaire, Louis VI
le Gros, n° 144 et n°161) que nous éditerons
ultérieurement en ligne.
(c) Notons aussi une
charte du Cartulaire de Longpont,
daté des environs de 1120, qui pourrait relancer
le débat sur le titre de Comte d’Étampes,
refusé par Dom Basile Fleureau à son
fils Jean d’Étampes comme non documenté
jusqu’à présent, et apparemment inventé
par l’historien Belleforest. Cette charte (éd. Marion CXCII, pp. 178-179) semble garder
la trace que Payen a prétendu au moins un temps
au titre de comte, puisqu’elle nous parle d’un certain Ferry fils de Payen d’Étampes qui fut comte
(Fredericus, filius Pagani de Stampis, qui fuit comes). Cependant Fleureau signale que Jean ne prend jamais ce titre
dans les chartes de sa femme Eustachie en faveur du monastère
d’Yerre). Mais Payen? Le débat est ouvert. Il y a
pu y prétendre un temps, à la fin du règne
de Philippe Ier, particulièrement catastrophique
pour l’autorité royale.
(d) Il
est cité (comme fils d’Anseaume, notez bien, Anselmi),
dans une charte de l’abbé Thomas de Morigny
des environs de 1123, conservée par le Cartulaire
de Saint-Jean-en-Vallée (n°31 p.18),
avec ses fils Jean, Anseau, Geoffroy et Ferry, comme
autorisant une donation par un de leurs vassaux de Manterville
(Pagano Anselmi filio... S. Pagani filii
Anselmi. S. Johannis filii ejus, S. Anselmi filii ejus,
S. Gaufridi filii ejus, S. Frerisi filii ejus). Tout le
dossier de Manterville conservé par ce Cartulaire
mentionne à plusieurs reprises les descendants de Payen.
(e) Il est encore cité par trois autres
chartes du Cartulaire de Longpont, qui nous apprennent qu’il s’appelait
en réalité Isembard. La première est datée
par Marion des environs de 1100 (n°CCLXXXIII,
pp. 229-230), et Payen y est témoin du côté des moines
de Longpont: Isembardus filius Anselli de Stampis qui vocatur
Paganus.
La deuxième n’est pas datée (n°CCXLIII, pp. 206-207), et cite comme témoin le même
Isembardus cognomento Paganus filius Anselli.
La troisième
est datée sans doute par erreur des environs de 1130 par Marion
(n°CLXXX, pp. 170-172): Isembardus cognomento Paganus filius Anselli
de Stampis... domnus Paganus qui et Isembardus... supradictus Isembardus...
Isembardus cognomento Paganus filius Anselli de Stampis...
Isembardus de Stampis qui Paganus dicitur....
Cette même charte nous apprend que Payen
avait épousé Alais, sœur d’un certain Ferry fils de Gaudry,
possessionné à Bondoufle (Aaliz soror ejusdem sepedicti
Frederici, uxor videlicet supradicti Isembardi). La mère de
ce Ferry est une certaine Arembour (Aremburgis). Les autres frères
et sœur mentionnés de ce Ferry sont Geoffroy
(Gaufredus), Bégon (Bego), Gautier Tyreau (Gauterius
Tyrellus) et Mahaut (Mathildis).
La date de
1130 environ donnée par Marion pour cette charte repose apparemment
sur la mention du prieur de Longpont Henri. Mais il mentionne dans son
catalogue des prieurs de Longpont les dates avérées suivantes:
Eude I de Péronne, 1076; Henry, 1086 et 1125; Landry, 1136. Cette
datate de 1130 est certainement fausse, et de beaucoup.
Sson
père Anseau était selon toute apparence fils de Jocelin
II de Lèves. Voyez notre article Anseau.
|
Payen fils de Girard Maréchal
(Paganus
filius Girardi Marescalci, A
16, Paganus filius
Girardi Mariscalis, B 13)
Payen fils de Girard Maréchal est le troisième des cinq
témoins du consentement donné,
quelque part dans le pays chartrain, à la donation
de Vierville par le vidame de Chartres Hugues
fils de Guerry et sa mère Helsent
(transaction 5).
C’est sans doute l’un des
vassaux du vidame. Voici la liste: Yves fils de Norbert;
Thibaud fils d’Étienne: Payen fils
de Girard Maréchal; Garin fils d’Amaury
Bisen: Aubert fils d’Aubert d’Ormoy.
|
Payen fils d’Hardouin
(Paganus filius Harduini,
B 1)
Hardouin fils d’Hardouin est le huitième
des douze témoins, à Étampes,
de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée
(transaction 3).
C’est semble-t-il un nobliau
étampois.
|
Pierre fils d’Érard
(Petrus filius Erardi,
B 10-11)
Pierre fils d’Airard est témoin à Étampes de la
donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du
consentement de son frère Godéchal fils
d’Oury de Vierville (transaction 3).
(a) Il nous est aussi connu
par deux chartes étampoises de Philippe
Ier, l’une de 1082 en faveur de Notre-Dame d’Étampes,
qui nous fait connaître son frère cadet
Hugues (p. 276, l.11: Petrus Airardi filius et Hugo
frater ejus); l’autre en
faveur du maire de Chalo-Saint-Mard, non datée
précisément, la date de 1085 apparaissant
seulement dans une interpolation du XIIIe siècle
(éd. Prou,
p. 425, l. 4: Petrus
filius Erardi
1082).
(b) Une charte de Guy le Large de Pithiviers,
datée de 1070 environ, nous fait connaître
encore un autre frère de Pierre appelé
Thibaud peut-être décédé
entre-temps. Elle porte la signature d’un Pierre d’Étampes,
qui fut avec Thibaud, fils d’Airard (Bruel, Chartes de
Cluny, tome IV, n°3438: S. Petri de Stampis, qui fuit cum Tetbaldo
filii Arardi). On notera que Depoin, généralement
très fiable porte par erreur Airaud au lieu d’Airard dans une note
de son édition du Liber Testamentorum,
note 255, Araudi pour Arardi).
On est donc fondé
à croire qu’Airard d’Étampes
a eu au moins trois fils, Thibaud, sans doute mort
jeune, Pierre, aîné des survivant à
l’époque de notre notice, et Hugues.
|
Pierre fils d’Hébert
Barbu (Petrus filius Gerberti Barbati,
A 21, Petrus filius Herberti Barbati,
B 15)
Ce personnage dont le nom du père
précis est incertain (première rédaction, A 20:
Petrus filius Gerberti Barbati; deuxième
rédaction, B 15: Petrus
filius erberti
Barbati) est donné
pour témoin semble-t-il étampois
de la donation d’Amaury Roux et du consentement
d’Aubert fils d’Anseau à cette donation (transaction
9).
|
Pierre frère de
Rainaud (Petrus frater eius, C 25,
Petrus frater
germanus, C 30),
et donc sans doute comme lui fils de Thiou.
Frère germain, c’est-à-dire
de père et de mère, de Rainaud,
il est donc fils de Thiou et d’Ermentrude,
et frère d’Arembour, Rosceline
et Asceline. Il consent à la donation
de la terre de Lomlu opérée par son frère
Rainaud (transaction 16).
Il reçoit ensuite pour cela cinq
sous (transaction 17).
|
Rahier Ier de Mondonville,
père d’Amaury (Raherius, B 26)
Ce Rahier est Rahier Ier de Mondonville,
père apparemment décédé
de l’Amaury de Mondonville
qui est témoin à
Auneau du consentement donné par
Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier
d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 10).
(a) Il est aussi mentionné (Raherius), en tant que
père d’Amaury, par la notice n°80 du Liber
Testamentorum de l’abbaye
parisienne de Saint-Martin-des-Champs.
(b) La même
notice nous apprend que le fils aîné
d’Amaury s’appelle aussi Rahier (Raherius), selon l’usage onomastique
du temps: Amalricus filius Raherii, assensu uxoris
sue Richildis et filiorum suorum Raherii et Joscelini.
(c) Il s’agit d’une
donation autorisée par Garin de Gallardon, qui succéda
à son frère aîné, l’Hugues de
Gallardon de notre transaction 10: d’où il s’ensuit que
les sires de Mondonville étaient bien vassaux de ceux de
Gallardon, dès l’époque de Rahier Ier vraisemblablement.
|
Rahier, meunier (Raherius molendinarius,
C 28-29)
Le meunier Rahier est cité,
dans un lieu indéterminé, peut-être
à Vierville même ou à Léthuin,
comme huitième témoin
de la donation par
Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction
16).
Il est cité après
le forgeron. Voici la liste, instructive
dans une société aussi hiérarchisée:
le prêtre Aubry;
Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan;
Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert
Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier;
Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (C
27-29).
L’étude des autres
chartes du secteur permettra peut-être
de le localiser.
|
Rainard Farinard (Rainardus Farinardus,
B 28)
Rainard Farinard est le deuxième
des huit témoins, apparemment dans le secteur
de Méréville du consentement donné
par Arembour, épouse du susdit
Godéchal fils d’Oury de Vierville et leur
fils Eudes à la donation du défunt (transaction
12)
Voici la liste des témoins:
Gaudin fils d’Ansoué de
Méréville; Rainard Farinard; Baudry
du Fossé; Hardouin prieur d’Épernon
et son serf Ermengise; Geoffroy de Moret;
Eudes de Pannecières; Rainaud d’Aunay.
(a)
Il s’agit peut-être du
Rainard fils Hermer qui est témoin
avec Geoffroy de Moret, apparemment à
Étampes et vers 1090, d’une donation d’Hugues
de Champigny enregistrée par le
Cartulaire de Longpont (éd. Marion,
n°CIX, pp. 133-134). Voici les témoins d’alors:
Marcus, filius Roscelini; Ansellus de Alvers;
Arnulfus Basseth; ex parte sancte Marie: Ursus Dives,
de Stampis; Aymo, frater ejus; Johannes, filius Anselli
cognomento Pagani; Gaufredus de Moreto;
Wlgrinus, filius Gunhardi; Reinardus,
filius Hermeri; Gaufredus, monetarius; Willelmus,
marescaudus; Raimbaldus, famulus; Teulfus, famulus.
|
Rainaud fils de Thiou
(Rainaldus Teuldi filius,
B 10, Rainaldus Tetulfi filius,
C 25, Rainaldus,
C 30)
C’est
apparemment un chevalier étampois, fils
de Thiou et d’Ermentrud, frère de Pierre, Arembour, Rosceline et Asceline (C 25-27). Il a d’autres parents dont
un certain Faucon.
1) Hardouin
fils d’Hardouin est le neuvième des
douze témoins, à Étampes, de la
donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction
3).
2) Il donne plus tard lui-même
aux moines de Marmoutier, alors qu’il se trouve
alors semble-t-il en pays chartrain, la terre de
Lomlu, avec l’accord de sa mère,
de ses frères et sœurs (transaction 16).
3) Il reçoit
alors avec sa parentèle vingt-cinq
sous; Pierre reçoit cinq sous; Faucon,
une épée et une place à
Marmoutier (transaction
17).
(a) On notera l’existence d’un Thibaud fils
de Thiou (Teobaldus filius Teoli) premier témoin
cité d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer et de son
fils Hugues à Roinville, dans le Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs,
texte que nous rééditons en Annexe 6h. Comme il apparaît en lien
étroit avec les Chef-de-Fer, on peut songer à en faire
un frère de Rainaud, mais en supposant qu’il serait mort
avant les transactions 16 et 17, où il n’apparaît
pas dans la liste de la parentèle de Rainaud.
|
Rainaud d’Aunay (Rainaldus de
Alneio, B 28) dit aussi
Rainaud des Têtières
(Rainaldus de Testiariis,
C 31-32)
1) Rainaud d’Aunay est le dernier des huit
témoins, apparemment dans le secteur de
Méréville, du consentement donné
par Arembour, épouse du susdit Godéchal
fils d’Oury de Vierville et leur fils Eudes à
la donation du défunt (transaction 12)
Voici la liste des témoins:
Gaudin fils d’Ansoué
de Méréville; Rainard Farinard;
Baudry du Fossé; Hardouin prieur
d’Épernon et son serf Ermengise; Geoffroy
de Moret; Eudes de Pannecières;
Rainaud d’Aunay.
C’est sans doute l’oncle de
Gautier II d’Aunay et frère de Gautier I que nous
font connaître deux notices du Cartulaire
de Saint-Père de Chartres; la première
le mentionne sous l’abbatiat
d’Eustache, c’est-à-dire entre 1079-1101, mais avant la mort de Gautier I, et donc entre
1079 et 1082 (p.294: Gualterio de Alneto, Rainaldo
fratre ejus), la deuxième sans date, mais sans
doute après (p. 368: Rainoldus
de Alneto). On peut aussi imaginer qu’il s’agit d’un fils
de ce dernier, qui serait donc leur cousin.
2) Il est ensuite, sous le nom de
Rainaud des Têtières,
témoin des
contre-dons opérés par les moines
en échange de la donation de la
terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction
17).
Voici la liste des témoins: Arnoux d’Aunay; son frère Garin; Rainaud
des Têtières; l’écuyer
Hervé.
Il s’agit du hameau
les Têtières de la commune d’Unverre,
près de Brou, dans le Dunois
(arrondissement de Châteaudun), où il est apparemment
possessionné. Il n’y a pas
à s’étonner de cette variation de dénomination,
car nous voyons bien aussi Gounier
d’Aunay prendre lui-même ailleurs le nom de Gounier
de Molitard, et plus tard encore de
Gounier de Saint-Avit.
|
Rainaud, serf de Geoffroy de Beaumont (Rainaldus famulus
Gaufredis de Bello Monte, B 33-34)
Ce Rainaud est le serf d’un Geoffroy de
Beaumont, qui paraît être un chevalier
possessionné dans le hameau du même
nom qui se trouve aujourd’hui dans la commune de Chuisnes.
Rainaud est témoin,
à Chuisnes, de la donation par
Hersent et Hardouin, ex-épouse et fils de Thion,
de quatre familles de colliberts en provenance de
Denonville (transaction 14).
(a) Son maître Geoffroy est lui-même
témoin d’une donation postérieure
de Hardouin au prieuré de Chuisnes, que j’édite
ici en Annexe 6f.
|
Rainier fils d’Aubert
(Rainerius filius Alberti,
B 10)
Ce Rainier fils
d’Aubert est le quatrième des douze témoins
cités, à Étampes, de la donation
d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement
de son frère Godéchal (transaction 3).
Il
faut peut-être identifier son père
avec Aubert fils d’Anseau. En effet Rainier qui
témoigne en même temps qu’Aubert fils d’Anseau
de la donation d’Arnaud
fils d’Aubrée, au domicile de ce dernier Arnaud
à Étampes
(transaction 3).
|
Raoul fils de Jocelyn, de Denonville
(Radulfus Gauscelini filius de Danunuilla,
B 30)
Ce Raoul, de Denonville est le premier témoin
cité, en un lieu indéterminé,
du consentement d’Anseau
Robert fils de Béguin et sa mère
Eudeline à la donation opérée
par Godéchal
et Amaury Roux d’Ably (transaction
13).
|
Richer, négociant d’Étampes
(Richerius mercator de Stampis,
B 20)
Cet intéressant
personnage, négociant d’Étampes, Richer,
est le quatrième des cinq témoins cités,
à Étampes, de la deuxième donation
de Godechal (transaction 8).
Ce
Richer d’Étampes nous
est aussi connu par une charte de 1123 conservée
dans le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée
de Chartres (n°18), où
l’on voit apparaître d’autres personnages
mentionnés dans nos notices, dont un Bernoal (Bernoalius)
et Geoffroy de Moret (Gaufridus de Moreth).
|
Robert d’Adonville
(Rotbertus de Adunuilla,
B 27)
Ce Robert est le sixième des neuf témoins,
à Auneau, du consentement donné par
Hugues de Gallardon aux donations faites
par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal
d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée.
Son frère Alleaume est cité juste après
(transaction 11).
(a)
C’est sans doute un nobliau du pays chartain, vassal
ou arrière-vassal d’Hugues de Gallardon possessionné
à Adonville. Rappelons qu’ultérieurement, selon
Merlet, le fief d’Adonville relevera du duché
de Chartres et ressortissait pour la justice
à Auneau.
(b)
Un Hardouin d’Adonville, chevalier apparemment
également possessionné dans ce
hameau de Denonville, et qui lui est sans doute apparenté,
est témoin à Chartres du consentement
donné par Gautier d’Aunay et sa femme à
la donation par son beau-frère Hardouin de quatre
familles de colliberts de Denonville
(transaction 15).
|
Robert de Dolmont (Rotbertus de
Dallei Monte, B 33)
Ce Robert qui semble être un chevalier
du pays chartrain possessionné à
Dolmont. Il est témoin à Chuisnes
de la donation par Hardouin de quatre familles de
colliberts de Denonville (transaction 14).
(a) Le Cartulaire de Saint-Père
cite, entre 1116 et 1124 un personnage
dont il n’est pas sûr qu’il soit de Dolmont, car le
texte copié donné, p.307: Radulfus
de Allemont, tandis que le copiste a porté en titre, p.
306: Radulfo de Dallemont. Il s’agit donc peut-être plutôt d’Allemant,
village de la commune de Boutigny orthographié, selon
Merlet, Alleman en 1180.
|
Robert fils d’Airaud (Rotbertus filius
Arraldi, A 24,
B 16)
Robert est témoin de la
première donation de Godéchal (transaction
7) qui semble avoir lieu quelque part dans le pays
étampois, entre Étampes et Méréville.
Nous n’avons aucune bonne
raison d’identifier son père à
Airaud frère de Bernoal
I d’Étampes et d’Éblon, et d’en faire
un frère d’Arnaud et Ours, quoi qu’on ne puisse
l’exclure a priori.
|
Robert Breton (Rotbertus Britto,
B 27)
Robert Breton
est témoin à
Auneau du consentement qu’il donne aux donations
de Gautier
d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
Il faut savoir qu’Hugues
de Gallardon a autorisé
et permis, dans la maison des moines d’Auneau,
et qu’il a accordé, au susdit saint
et à nous, la dite donation de Vierville
opérée par Gautier d’Aunay,
Guillaume fils de Bernoal d’Étampes
et Arnaud fils d’Aubrée, à
la supplique des moines monsieur Thion
Chef-de-Fer et Costable. De cette donation sont
témoins: Guy fils de Serlon; Amaury fils de
Rahier; le prévôt d’Auneau Marin; Robert
Breton; Jean Veau; Robert d’Adonville et son frère
Aleaume; Hugues Chien; Osmond de Gallardon.
Robert Breton est au moins un chevalier
vassal d’Hugues de Gallardon; mais c’est peut-être
aussi un de ses cousins.
(a) Ce Robert Breton est également témoin
d’un donation d’Hugues de Gallardon dont le texte a été édité
par Édouard Lefèbvre en 1867, et que nous reproduisons en
Annexe 7c.
***
1)
Sur son nom ou surnom Breton
(a) Une difficulté
est présentée par une charte du prieuré de Marmoutier
à Bréthencourt, aussi signée par
Thion Chef-de-Fer déjà moine, et datée
par Merlet des environs de 1080, dont je donne le texte
en Annexe 6e. Elle nous fait connaître
un Garin Breton fils d’Hervé de Gallardon
(Guarinus Britto filius Heruei de Gualardone), c’est-à-dire apparemment du même
père qu’Hugues de Gallardon, Hervé,
mort en 1092.
(b)
Ce Garin Breton
(Warinus Brito) est encore témoin
d’une charte de Hugues II du Puiset confirmant
un accord conclu entre Marmoutier et St-Martin-des-Champs,
relatif à la terre d’Ouestreville et au
cimetière du Puiset, entre 1102 et 1106 (Liber
testamentorum Sancti Martini de Campis, n°LVI,
p. 72).
(c)
Le même est encore témoin
en 1106 (Warinus brito) d’une
donation contestée par Garin Bésin (Warinus
Besenus, qui apparaît aussi lors de notre
transaction 5, Guarinus filius
Amalrici Biseni).
Il semble
inévitable donc d’identifier Garin Breton au frère
cadet d’Hugues de Gallardon, qui lui succéda quand
il mourut sans descendance masculine, en 1096 ou peu après,
et qui mourut lui-même après être parti
en croisade au commencement du XIIe siècle.
Cependant cette
identification entraîne des difficultés;
pourquoi Garin Breton n’est-il pas titré
de Gallardon entre 1102 et 1106?
On se demande
surtout qui sont, dans ce cas de figure, les différents
Breton qui apparaissent dans l’entourage des sires
de Gallardon, car Garin Breton et
Robert Breton ne sont pas les seuls dans
ce cas.
(d) Nous trouvons aussi en effet un certain
Hébert Breton cité comme
témoin juste avant un certain Gautier de Gallardon
(Herbertus Brito, Walderius de Guallardone) entre
1104 et 1114 à Notre-Dame de Chartres lors d’une donation
de dîme à Orsonville (éd. Depoin,
Recueil de chartes et documents de Saint-Martin
des champs, n°144, t. I, p. 227).
(e) La question est encore
compliquée par l’existence d’un certain Robert de Gallardon
fils de Gasce (Robertus de Galardone filius Wathonis).
Sa fille Agnès se fait religieuse, et les fils sont Hugues,
Robert, Simon, le clerc Gautier, Guillaume et Yves (Cartulaire de Saint-Père, p. 409, acté
placé entre 1116 et 1140 par Guérard). Il est
déjà mentionné juste après Hugues
de Gallardon entre 1090 et 1100 selon Guérard:
Hugo de Galardone; Robertus filius Guachonis (ibid.,
p. 313).
***
La situation paraît embrouillée
par l’existence de deux branches de la famille de Gallardon.
Selon Depoin, Aubert II de Gallardon n’avait eu que deux filles.
Aubour, dame de Gallardon, épousa un Hébert, dont
elle eut Hervé, qui eut pour enfants Hugues I de Gallardon,
Aubour, Garin, Guy et Milon. La deuxième fille d’Aubert
II, Froheline, dame de Thimert, épousa Gasce, dont elle
eut Hugues, Gasce et Robert.
Hébert
de Gallardon a eu trois enfants, Hervé, Foucher
et Guibour, d’après le texte d’une dantion qu’il fit
avant 1080 (Cartulaire de Saint-Père,
pp. 223-224: quidam miles Herbertus nomine
de Galardone... una cum consensu filiorum suorum, Hervei
scilicet atque Fulcherii et unica filiae nomine Guiburgis).
Cependant la théorie de Depoin ne rend
pas compte en l’état de tous les faits énumérés
ci-dessus. La question reste ouverte et nous sommes ouverts
à toutes les suggestions. Qui sont Hébert
Breton et Robert Breton? Et pourquoi Robert fils de Gasce
s’appelle-t-il de Gallardon?
***
On peut
se demander si Robert Breton et Robert fils de Gasce (ou Gaston) ne sont
pas un seul et même homme. Voici en effet les Robert qui interviennent
comme témoins des donations successives enregistrées par
la charte d’Hugues de Gallardon que nous donnons en Annexe 6i:
Première donation: Iohannes vitulus...
Osmundus de Alneel (=Osmond de Gallardon)... Robertus Brito
(=Robert Breton)...
Deuxième donation: Robertus filius
Gasthonis... Harduinus de Danovilla (=Hardouin Chef-de-Fer)... Osmundus
de Alneel (Osmond de Gallardon)... Johannes de Sclimonte (=Jean
Veau?)... Seguinus frater Roberti filii Gastonis...
Troisième donation: Robertus de Danonvilla.
Osmundus miles (=Osmond de Gallardon)... Johannes de Sclimonte
(=Jean Veau?)...
Quatrième donation: Robertus Gathonis...
Robertus nigro dorso...
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Robert Fléaud (Rotbertus Flagellus,
ou Flagellum, B 35)
Robert Fléaud
(B 35: Rotberto Flagello) est témoin à Chartres du
consentement donné par Gautier d’Aunay
et de sa femme Milsent du don de quatre familles
de colliberts de Denonville par Hardouin Chef-de-Fer
et sa mère (transaction 15).
(a) Robert Fléaud
(Roberto Flagello) est cité par le
Cartulaire de Saint-Père de Chartres
à une date non précisée, comme le témoin
du testament d’un certain Gaunard, serf (homo) de
Saint-Père en faveur de ce même monastère
(p. 317: Roberto Flagello, Roberto aurifabro,
Roberto majore, Hernaldo botario, Odone pistore, Gaufrido coquo,
Parente, Christiano scutelario; Rainardo, filio Aventii; Rainerio
Torto, Christiano pelliparo; Odone, filio Gumbaldi).
(b) Il
est encore témoin (Robertus Flagellum),
en même temps que Gautier fils de Fléaud, de
la renonciation d’un certain Hugues fils de Baudouin à un
certain droit coutumier alimentaire (ibid., p. 354: Paganus filius Flaaldi;
Paganus de Dalunvilla, Hugo Bos; Ansoldus filius Godescalli;
Robertus Flagellum, Osbertus monetarius, Suggerius pelliterius,
Christianus pelliterius, Gaufridus cocus, Cochardus, Petrus Vigil).
(c) Il est encore mentionné par le même
cartulaire, sous l’abbé Guillaume, entre 1101 et 1129, comme
témoin de la renonciation de Paulin fils d’Évrard,
chevalier de Leni Villa, à sa revendication
sur une famille de serfs de Saint-Père (ibid.,
p. 415: ex parte ejus,
Roberto Flagello et Helia, milite suo; ex nostra, Huberto filio
Balduini; Christiano pelliterio, Frollando pelliterio, Roberto
marescallo).
(d) Est ensuite
mentionné, entre 1101 et 1129, son fils Philippe
fils de Robert Fléaud, qui est neveu du moine Nivelon
(ibid., pp. 335-336: Philippus filius
Roberti Flagelli nepos domni Nivelonis), et dont l’oncle Étienne de Haimonis Villa
est également moine (ibid.,
p. 480: domnus Stephanus de Haimonis
Villa avunculus ejus). Il est encore témoine
entre 1113 et 1129 (p.483: Philippus
filius Roberti Flagelli).
(e) Il existe aussi un Aimelin Fléaud
témoin de statut indéterminé entre
1130 et 1149 (ibid., p. 365: Hamelinus Flager),
puis encore à une date indéterminée (p.
366, Hamelino Flagello), et enfin, entre 1130
et 1149, noté clairement comme chanoine (p. 389: ex canonicis: Hamelinus
Flael etc.).
(f) Il ne faut pas sans doute intégrer
à cette famille celle de Gautier fils de Fléaud, qui
paraît elle aussi avoir eu des liens avec celle
des Chef-de-Fer. Voyez notre article Fléaud.
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Robert
du Cimetière (Rotbertus de Cimiterio,
B 23)
Robert
du Cimetière est témoin
à Étampes du don qu’y fait Amaury Roux
d’Ablis de deux tenures à Vierville
(transaction 9).
On ne sait pas si ce cimetière
est celui de Saint-Martin d’Étampes,
ou de Notre-Dame, mais il paraît clair qu’il y a sa demeure,
de même que Gautier II d’Aunay envisage d’en construire
une dans le cimetière de Vierville. Voyez notre article
Cimetière.
Rappelons
que les fouilles de l’été 2007
opérées par l’INRAP sous la direction
de Xavier Peixoto ont mis à jour des
sépultures du XIe siècle rue de la République
devant l’Hôtel-Dieu jusqu’au portail de
la collégiale Notre-Dame, et plus haut, près
de Saint-Basile. Ci-contre un cliché de Jacques Corbel lors
d’une fouille plus haut dans la rue de la République, au niveau
de la place Romanet, derrière Saint-Basile, où été
mis à jour une trentaine de squelettes.
Voiyez: Jacques CORBEL, “Le gisant de Saint-Basile”, in ID., Le Blog
du Flâneur Étampois, http://flaneur-etampes.over-blog.com/article-6993248.html, 2007, en ligne en 2008.
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Robert de Vierzon, prieur de Marmoutier
(Robertus de Virsone, A 8,
Robertus prior
claustri Maioris Monasterii, A 12-13;
B 11, domnus Rotbertus
de Virsone monachus, B 6)
Robert de Vierzon est alors le
prieur de Marmoutier.
1) La première rédaction
semble dire que que Robert était personnellement
présent à Saint-Avit-les-Guespières
lors de la cérémonie d’investiture
de Vierville Milsent, mais la deuxième précise
que Milsent l’a donné
au serf Archambaud,
par le moyen de la baguette, en lieu et place du dit
moine (transaction 2).
2) En revanche il a bien assisté
personnellement, à Chuisnes, au consentement
donné par Hardouin et Hersent à
cette donation, avec le prieur de Chuines,
Thibaud (transaction 4).
Ce Robert était sans doute de Vieuvicq, plutôt
que de Vierzon même.
(a) En effet plusieurs chartes datant
de la période de 1050 à 1090, et relatives
au prieuré que Marmoutier avait à Vieuvicq,
aux confins des pays chartrain et dunois, font allusion
à des alleux qui y avaient appartenu à un certain
Geoffroy de Vierzon (Gausfredus de Virsonio);
(b)
puis à son fils, un certain clerc Humbaud,
Uncbaldum clericum filium Gausfredi de
Virsonio (1061); Unbaldus de Virsone
(vers 1070); ex alodiis Humbaud
que fuerunt Huncbaldi de Virsone in confinio pagorum Carnotensis
atque Carnotensis (vers 1070). Textes cités ici
d’après l’Inventaire-sommaire de Merlet,
sous les cotes H.2500 et H.2501,
p. 271.
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Robert compagnon
d’Allard de Bréthencourt
(Rodbertus eiusdem
Adelardi socius, D 38)
Il est témoin d’une transaction
non localisée: A cette donation
ont assisté bon nombre de personnes
du côté des moines et de leur côté.
De leur côté il y a eu ceux-ci:
le médecin d’Étampes Robert; Amaury
Roux; le clerc Hardouin; un certain Garin leur
serf. Du côté des moines il y a eu ceux-ci:
le prêtre de Léthuin Tamoué;
Allard de Bréthencout; et Robert compagnon du
dit Allard (C 36-38).
|
Robert, régisseur de Saint-Avit (Rotbertus maior
suus de Sancto Avito,
B 7)
Robert,
régisseur de Saint-Avit pour le compte de Gautier
d’Aunay et de sa femme Milsent Chef-de-Fer,
en compagnie du chevalier Thion de Crémisay, hameau
aujourd’hui disparu de Saint-Avit-les-Guespières, se porte témoin de la donation de Vierville effectuée
à Saint-Avit par Milsent selon
le rite (transaction 2).
|
Robert, médecin d’Étampes
(Rotbertus
medicus de Stampis,
D 37)
Il est témoin d’une transaction
non localisée: A cette
donation ont assisté bon
nombre de personnes du côté des moines
et de leur côté. De leur côté
il y a eu ceux-ci: le médecin d’Étampes
Robert; Amaury Roux; le clerc Hardouin; un
certain Garin leur serf. Du côté
des moines il y a eu ceux-ci: le prêtre de
Léthuin Tamoué; Allard de Bréthencout;
et Robert compagnon du dit Allard
(C 36-38).
|
Robert fils de Grimaud
(Rodbertus Grimaldi filius,
C 29)
Robert
fils de Grimaud semble faire
partie d’une petite communauté rurale
où son rang est inférieur à
ceux du forgeron et du meunier, après
lesquels il est cité comme témoin
de la donation par Rainaud
fils de Thiou de la terre de Lomlu (peut-être
Orlu). Voici la liste: le prêtre Aubry; Guy fils de
Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau;
Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron
Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud;
Aubert fils de Bouchard (B 27-29).
|
Robert (Rotberti,
B 30), nom de famille.
L’usage
du génitif Roberti
semble bien indiquer que Robert est ici
un nom de famille légué par Béguin
à son fils Anseau Robert.
|
Roi, ou Roué
(Rex,
B 23), patronyme
étampois
Il faut prendre garde à
mon avis à ce que cet anthroponyme n’est pas
nécessairement un surnom imagé.
Rex peut représenter une latinisation
abusive d’un anthroponyme germanique dégradé.
On sait par exemple que Laetitia
représente un anthroponyme germanique
Lethuisa, dégradé
en Lieuse puis par analogie en Liesse, d’où
notre rétroversion en latin classique
Laetitia. De même, nous
avons vu que la latin Flagellum, dans notre notice,
ne retranscrit pas en réalité un ancien
français Fléau, même
s’il est alors compris comme tel, mais beaucoup plus vraisemblablement
Fléaud, c’est-à-dire
une forme dégradé de l’anthoponyme germanique
Fledald. De même, comme
Rodhing a donné Roin
(dans Roinville ou Roinvilliers
par exemple), Rodulfus / Radulfus
a donné Raoul
puis Rou, compris
Roux (comme dans le cas bien connu de Châteauroux
qui est en réalité un chateau de
Raoul, Rodolfus) et donc abusivement rendu en latin par
Rufus.
Aussi
peut-on parfaitement imaginer que Roi,
rononcé Rwé
an ancien français, soit la forme dégradé
d’un anthroponyme germanique Rodwig,
qui, une fois dégradé en
Rwé ou Rwi (comme
Hlodewig a donné Lwi,
écrit Louis). On voit bien
en effet que dans la région l’élément
-wig (ou -wech,
si l’on préfère cette transcription)
a évolué en -wé, comme
le montre le cas de deux anthroponyme rares attestés
par notre notice, Tamoué (Tamueius) et Ansoué, pour
lequel nos scribes hésitent beaucoup (Anseus / Ansua / Ausueus de Mereruilla).
(a)
Un certain Christophe Roi (Cristoforus
Rex) est témoin à Étampes,
en compagnie d’autres Étampois, du don
qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures
à Vierville (transaction 9).
(b) L’existence à
Étampes d’un dénommé Roi
(Rex) est à nouveau attestée
à Étampes en 1226. A cette date, une
charte de l’archevêque de Sens Gautier Cornu
entérine le partage du centre ville entre les
deux paroisses de Notre-Dame et de Saint-Basile (Fleureau,
Antiquités, p. 404). L’un
des points de répère alors donné est
la maison de Sainte-Croix d’Étampes
qui est à côté de la maison
de Roi de Corbeil (juxta domum Regis de Corbolio),
passage qui a d’ailleurs été mal compris
par les historiens d’Étampes depuis Louis-Eugène
Lefèvre a voulu en tirer la preuve que les locaux
de la Boucherie appartenaient au roi (de France).
(c) Ce patronyme Rex
n’est représenté qu’une
fois dans les chartes conservées de Philippe
Ier, où on le trouve porté
à Blois en 1075 par un certain Thibaud
Roi, Tetbaldus
Rex (p. 190, l. 3 & p. 191, l. 1).
(d)
Un Herbertus Rex est témoin
vers 1127 quelque part dans le pays chartrain proche d’Étampes
d’un don de 40 arpents (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée,
n°40, p. 25).
(e)
Une charte de Philippe II Auguste
de 1187 (Cartulaire de Notre-Dame de Paris,
t. II, p. 372) mentionne un Eudes Roi (Odo
Rex) du côté d’Itteville.
|
Rosceline (Roscelina,
C 27)
Fille de Thiou et d’Ermentrud,
sœur de Rainaud,
Pierre, Arembour et Asceline. Elle
consent à la donation de la terre de Lomlu
opérée par son frère
Rainaud (transaction 16).
Elle fait ensuite partie de la parentèle
qui reçoit les contre-dons des moines
(transaction 17). |
Roux, ou Raoul
(Amalricus
Rufus de Ableis, B 19, 20, Amalricus Rufus,
D 37, Guillelmus Rufus de Coina,
B 33)
Le surnom Rufus
n’est pas tant porté qu’on
pourrait le croire, et n’est représenté
que sept à huit fois dans les chartes conservées
de Philippe Ier. Il peut représenter
les appellations vernaculaires
Roux,
Le Roux, Roussel
ou Rousseau, mais aussi une évolution de l’anthroponyme
germanique Radulfus, Rodulfus, Raoul, Rou, Roux, comme dans le cas bien connu
de Châteauroux.
|
Serlon, père de Guy (Serlus,
B 26, Serlo,
C 28)
Serlon
est le père apparemment défunt d’un
certain chevalier du pays chartrain, Guy fils
de Serlon (B 26: Guido filius Serli; C 28: Guido Serlonis filius) qui est d’abord témoin, à Auneau,
du consentement d’Hugues de Gallardon aux donations
de Gautier d’Aunay, Guillaume fils
de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils
d’Aubrée (transaction 11),
puis, quelque part dans le pays chartrain, de la donation
par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction
16).
(a) Il est intéressant de noter que
dans la notice B, son nom est latinisé sur
la base du cas sujet en ancien français (anc.
fr. Serles, d’où lat.
Serlus, Serli, 2e déclinaison),
tandis que dans la notice C, il l’est sur la base
du cas régime (anc. fr. Serlon,
d’où lat. Serlo, Serlonis,
3e déclinaison).
(b) Dans une notice
de
l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs,
rédigée entre 1079 et 1096 qui parle
du même personnage, on opte aussi pour la
seconde solution: Widonem
scilicet filium Serlonis (Recueil, p.112).
|
Tamoué, prêtre
de Léthuin (Tamueius presbiter,
C 32, Tamueius presbiter de Stonno,
D 37-38)
Tamoué est apparemment, pour
employé un terme anachronique, le curé
de Léthuin, où les moines de Marmoutier
possèdent un prieuré dont les terres
jouxtent celles de Vierville.
1) Il est d’abord le premier
témoin cité des contre-dons
opérés par les moines en échange
de la donation de la terre de Lomlu
par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
2) Il est d’abord le premier témoin
cité (du moins du côté des moines)
de la donation par Geoffroy
de l’Eau fils de Félicie et son épouse
Gile d’une terre d’une charrue et trois tenures
à Vierville (transaction 18).
(a) Il nous est aussi connu comme témoin
d’une charte du prieuré de Bréthencourt
en date de 1080 environ et dont j’ai mis le texte en Annexe 6e.
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Thibaud fils d’Étienne
(Tetbaldus filius Stephani, A 16,
B 12-13)
Ce Thibaud fils d’Étienne paraît
un chevalier vassal du vidame de Chartres
Hugues II fils de Guerry, témoin du consentement
donné à la donation de Gautier par
Hugues et sa mère
Helsent, de qui le dit Gautier tenait en fief
une part du dit village de Vierville (transaction 5).
(a) Alors qu’il est cité,
dans notre transaction 5, juste après Yves
fils de Norbert (testibus istis: Iuone filio Norberti,
Tetbaldo filio Stephani, etc.), on
le voit aussi témoin d’une transaction non datée
enregistrée par le Cartulaire de Saint-Père
de Chartres (t.II, p.314), cité juste avant
lui: Teobaldus
filius Stephani, Ivo Norberti, Hugo de Galardone, et
ce en compagnie
d’Hugues de Gallardon (cité dans notre transaction
11: Hugo de Gualardone).
(b)
Il est témoin également, quelques années après l’affaire de Vierville, entre
1101 et 1115, d’une transaction relatée
par le Cartulaire de Saint-Père
(pp.449-451) et cela juste avant juste avant Gounier d’Aunay
(Theobaldus Stephani filius, Gunherius de Alneto).
La même affaire voit ensuite intervenir Nivelon II fils de Foucher
Ier de Fréteval, accompagné cette fois
de son fils Ours (Nevelo et filius ejus
Urso).
aux moines (éd.
Guérard, pp. 561-562).
(c) Ce même Thibaud
fils d’Étienne (Theobaldo, filio Stephani)
intervient le 23 février 1103 comme témoin
d’une donation de la vidamesse Helsent (Helisendis),
veuve du vidame Guerry (Guerrici vicedomini),
et de ses fils le vidame Hugues (Hugone videdomino)
et Étienne (Stephano), ainsi que de leur
sœur Elisabeth (Elisabeth), dans la
Cartulaire de Saint-Père de Chartres
(éd. Guérard, p. 563).
(d)
A une date située
entre 1102 et 1105, Thibaud (Teobaldus filius Stephani) est encore témoin de la renonciation d’Hugues
II, vidame de Chartres, à ses droits sur les hôtes
de Saint-Martin à Roinville, avec le consentement
de sa mère Helsent et de son frère Étienne
et l’autorisation du comte de Chartres Guillaume et de sa
mère Adèle (Depoin,
Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs,
1912, pp. 43-44).
(e) Il est encore témoin vers 1108 d’une
donation dans le même secteur de la vicomtesse
Helsent, qui cède au chapitre de Saint-Jean-en-Vallée
tout ce possédait à Manterville (Cartulaire
de saint-Jean-en-Vallée, n°7, p. 6,
bis): nous l’y voyons alors accompagné
de son fils, dénommé Fron (Theobaldus
Stephani filius; Teobaldus filius Stephani,
Frodo suus filius).
(f) Et encore d’une autre
donation de la même, d’une vigne, vers la même
date (ibid. p. 7: [Theobal]dus Stephani filius, Frodo ejus
filius), donation dont Garin d’Aunay
(témoin de notre transaction 17) est également
témoin.
|
Thibaud prieur de Chuisnes
( Tetbaldus prior, A 12,
B 11, domnus Tetbaldus prior Coinę,
B 32)
1)
Thibaud, qui dirige alors le prieuré
que possèdent à Chuines les moines de
Marmoutier y assiste à Chuines au consentement
que donne Hardouin Chef-de-Fer à
la donation de Vierville par son beau-frère Gautier
d’Aunay, à un
moment où le prieur du cloître de Marmoutier
lui-même, Robert, a fait le déplacement.
Sont ensuite cités cinq moines (Évain, Évroin, Gaston,
Foulques, Gimard Ernèse) et leur serf serf
Eudes (transaction 4).
2) Plus tard, le même
Hardouin Chef-de-Fer donne aux moines quatre
familles de colliberts de Denonville,
à savoir le serf Geoffroy avec ses filles
et ses filles. Hardouin en investit l’abbé
de Marmoutier en donnant une tige de sureau au prieur Thibaud, son représentant
(transaction 14).
(a) Le prieur
Thibaud est aussi mentionné
avec le moine Évain et Eudes, serf des moines de Chuisnes, comme témoin d’une donation d’Hardouin
Chef-de-Fer à leur prieuré (dont nous donnons le texte en Annexe 6f): Voici les moines: le prieur Thibaud,
Moïse, Évain, Giraud.
Les laïcs: le prêtre Raoul, son frère
Sichier, Geoffroy de Beaumont, Guillaume
Roux, Arnoux, Gauslin Serve-en-gré, le serf Eudes, le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou,
Thierry et Jean. Lors de cette donation Hardouin
emprunte malicieusement au prieur son couteau, sous prétexte
d’en faire l’objet qu’il déposera symboliquement
sur l’autel; en fait il n’y déposera qu’un bout de bois,
et gardera le couteau.
(b) Il serait intéressant d’établir
quand ce Thibaud a été
prieur de Chuines. Nous voyons qu’en 1083
c’est un certain Thierry qui occupe cette fonction
(Theodoricus prior de Chonia), d’après
le Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée
(éd. Merlet, p. 2 et note de
la p. 1) et que le 29 novembre 1119 (ibid.,
p. 14) c’est un certain Henri (Henricus Choiniae
prior).
|
Thion
Chef-de-Fer (domnus Teudo
Caput Ferri monachus,
B 18, 26, Teudo
monachus Caput Ferri,
A 22, Teudo Caput
Ferri monachus, B 22, domnus Teudo qui Caput de
Ferro dicitur, C 29, domnus Theudo Caput Ferri,
B 8, 13-14, 29, domnus Teudo Caput Ferri,
D 39, Teudo Caput Ferri pater ipsius Harduini,
B 11, Teudo Caput Ferri, A 24;
B 15, 16, 32, 33, Theudo Caput Ferri,
B 6, Teudo Caput de Ferro, A 8,
12, Theudo monachus,
A 10, Teudo,
D 39), chevalier puis moine, ex-époux
d’Hersent, père d’Hardouin Chef-de-Fer et de
Milsent, beau-père de et de Gautier d’Aunay.
Nous
ne résumerons pas tout ce que disent nos dix-sept
notices, qui toutes le mentionnent, puisqu’il est à
l’origine de toutes les donations et transactions qu’elle
enregistrent.
Pour ce qu’on sait de lui
par ailleurs, voyez ce que nous en disons à
l’article Chef-de-Fer.
Remarquons qu’il était encore laïc en
1079, d’après une notice éditée
et précisément datée par Depoin
(Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, éd.
de 1912, pp. 41-42).
|
Thion de Crémisay, chevalier
(Theudo miles de Cramisiaco, A 10; B
7)
Ce chevalier Thion, évidemment
possessionné à Crémisay,
hameau aujourd’hui disparu de Saint-Avit-les-Guespières, se porte témoin de la donation de Vierville effectuée
à Saint-Avit par Milsent selon le
rite (transaction 2).
C’était sans doute
un homme-lige de Gautier d’Aunay, le seul laïc
qui témoigne avec lui est de
régisseur de Saint-Avit pour Gautier et Milsent, Robert.
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Thiou père de Rainaud (Tetulfus, B 25, Teuldus,
B 10), époux décédé
d’Ermentrut, père de Rainaud, Pierre, Arembour, Asceline
et Rosceline.
(a) On notera l’existence d’un Thibaud fils
de Thiou (Teobaldus filius Teoli) premier témoin
cité d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer et de son
fils Hugues à Roinville, dans le Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs,
texte que nous rééditons en Annexe 6h. Comme il apparaît en lien
étroit avec les Chef-de-Fer, on peut songer à en faire
un autre fils de notre Thiou, frère de Rainaud; mais il
faut alors supposer qu’il serait mort avant les transactions 16
et 17, où il n’apparaît pas dans la liste de la parentèle
de ce dernier.
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Vaslin (Vaslinus, C 28), surnom ou patronyme porté par
un certain Aubert, Albertus Vaslinus
Ce surnom ou patronyme, bien représenté
à cette période dans le secteur,
est ici porté par un certain Aubert Vaslin
qui paraît être
un chevalier; en tout cas il est plus considéré
que le forgeron et le meunier
du village où il se porte témoin
de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud
fils de Thiou; il est cité en sixième
position: le prêtre Aubry;
Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan;
Hongier de Villeau; Milon fils de Boson;
Aubert Vaslin; le forgeron Gautier;
le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert
fils de Bouchard (transaction 16).
(a) Dans
notre secteur le Cartulaire
de Saint-Jean en Vallée de Chartres
conserve une charte de Thomas, abbé de Morigny
mentionnant vers 1123 un certain régisseur
Vaslin et son frère Morin (n°31, p.
18: S. Vaslini majoris, S. Morini
fratris ejus; id. n° 32, p. 19: Vaslinus major,
Morinus frater ejus).
(b) Vers la même date (ibid.
n°33, p. 20) nous voyons une charte (AD28, H.3261)
relative à la même affaire signée
par deux Vaslin distincts, parmi lesquels
il est difficile de se retrouver: un Vaslin de Louville-la-Chenard
(Vaslinus de Laudovilla) et un Vaslin de Mongerville
(Vaslinus de Mongervilla) apparenté visiblement
à Morin/Marin frère du régisseur Vaslin:
Vaslinus de Mongervilla, Adelina uxor Haaberti,
Naintoldis uxor Marini, Bertha filia ipsius Marini, Rostha
filia Vaslini de Mongervilla, tout ce petit monde se trouvant
dans le château d’Auneau (in castro Alnetello).
La curieuse graphie Haabert doit représenter une évolution d’Adalbert
distincte de celle que reflète le plus
classique Albertus, et peut-être
une prononciation dialectale Abert de l’anthroponyme
usuellement prononcé Aubert.
Quoi qu’il en soit ce Haabert
est probablement notre Aubert Vaslin. Il est probable
que notre Haabert-Aubert Vaslin a eu de sa femme
Adeline deux fils, le premier, Vaslin, régisseur
de Mongerville et père de Rosthe, le second, époux
de Nainthaut (Naintoldis) et père de Berthe.
(c) Entre
1123 et 1128, une charte de Saint-Jean-en-Vallée
enregistrant la donation par Jean d’Étampes de tout
ce qu’il possède à Manterville (n°38,
pp. 22-23) mentionne un témoin Garin fils de Vaslin
d’Eddeville (p.23: Garinus filius Vaslini de Eddevilla);
vers 1125 (n°37, p. 23), un certain Vaslin de Denonville
(Vaslinus de Danumvilla) est fidéijusseur
d’une donation d’une rente sur la métairie d’Aubray
(apud Alberetum).
(d) On notera aussi un Vaslin fils d’Arnoux, Vaslinus
filius Arnulphi, chanoine de Saint-Martin d’Étampes en 1112
(d’après la charte de Louis VI de cette date), ce qui signifie
qu’il l’était dès 1106 (date à laquelle la nomination
de nouveaux chanoines fut interdit, les prébendes devant aller
aux moines de Morigny au fur et à mesure de l’extinction du corps).
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Veau ou Leveau
(Vitulus, B 27), surnom ou nom de famille d’un certain
Jean.
Ce surnom ou nom de famille est porté par un
certain Jean, qui paraît être un
chevalier du pays chartrain, témoin avec
d’autres, à Auneau, du consentement donné
par Hugues de Gallardon aux donations de Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal
d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
(a) Nous avons vu que ce Jean Veau (Iohannes Vitulus)
apparaît comme témoin d’une donation d’Hugues de Gallardon
lui-même (voyez l’Annexe 6i).
(b) C’est sans
doute une famille vassale des seigneurs d’Auneau
car nous trouvons à nouveau vers
1168 un Raoul Veau (Radulfus
Vitulus) témoin d’une
charte du neveu d’Hugues de Gallardon, Jocelin d’Auneau, Joscelinus de Alneolo (Cartulaire
des Vaux-de-Cernay,
t. I, p. 49), et à nouveau entre 1176 et 1180 (ibid. p. 64, bis).
(c) Le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée
de Chartres mentionne aussi en 1135 un Guillaume Veau (Guillelmus Vitellus).
(d) On peut de plus se demander
si cette rétroversion latine, Vitulus ou Vitellus, ne pourrait pas rendre en fait le même patronyme
vernaculaire que Boviculus, qui serait en ce
cas Bouvet plutôt que Veau ou Leveau (un Geoffroy Bouvet,
Gausfridus Boviculus, vassal d’Hugues Blavons, est témoin d’une
de ses donations en 1096 avec Gautier II d’Aunay,
Cartulaire de Saint-Père, p. 204, un Hugues Lebœuf, Hugo Bos, témoin d’une
donation d’Helsent avec Garin d’Aunay vers 1108, Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, p. 7) | |