CORPUS  STAMPENSE LATINUM
 
Thion Chef-de-Fer
Notices sur Vierville, fief étampois
vers 1094
Plus quelques dizaines dautres documents relatifs aux personnages qu’elles mentionnent.

Laboureur anglosaxon (calendrier, 2e quart du XIe siècle)

SOMMAIRE

     Voici quatre notices rédigées sur deux parchemins à la fin du XIe siècle et au début du XIIe, résumant dix-huit transactions impliquant deux cents personnes. Toutes sont relatives au village de Vierville (actuellement en Eure-et-Loir), où étaient possessionnés plusieurs nobliaux d’Étampes et de son arrière-pays. Un certain chevalier seigneur de Denonville, dans la partie chartraine du pays étampois, a pris l’habit des moines de Marmoutier, Thion Chef-de-Fer. Il s’efforce de faire tomber dans l’escarcelle de son prieuré tous les fiefs entre lequels est alors morcelé ce village.
     Je donne en Annexes quelques dizaines d
autres documents, dont 35 traduits en français pour la première fois, de nature à éclairer ces notices un peu arides mais d’une grande importance documentaire pour qui sait les lire, dans une période très peu étudiée, en donnant à voir tout ce que l’on peut savoir des individus en question et des institutions au sein desquelles ils évoluaient. Ils constitueront de plus un dossier intéressant à consulter pour les étudiants en histoire médiévale qui ne pratiquent pas le latin.

1ère édition (1er juin 2008)
2e édition (18 juin)
     J’avais seulement soupçonné jusqu’ici que Vierville avait appartenu à la belle famille de Thion Chef-de-Fer, et que sa femme Hersent était apparentée de près aux vidames de Chartres. Il s’avère que la dite Hersent était tout bonnement la fille du défunt vidame Guerry, et donc la sœur du vidame en exercice Hugues, dont Thion Chef-de-Fer était le beau-frère. La présente troisième édition contient d’autres menues corrections, précisions et additions de moindre importance, notamment sur Hugues de Gallardon.
3e édition (janvier 2009)
     Pour citer cet article on voudra bien utiliser cette référence: Bernard GINESTE [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notice sur Vierville (fin du XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html, 2008. Avant de le citer vérifiez que vous en avez la dernière version.

Vierville en 2006 (photographie aérienne de Michel De Pooter)
© Michel De Pooter

Introduction

       Voici un nouveau document à verser au dossier un peu maigre de l’histoire du onzième siècle étampois. Il s’agit de quatre notices rédigées sur deux parchemins à la fin du XIe siècle et au début du XIIe. Toutes sont relatives au village de Vierville, actuellement en Eure-et-Loir, mais où étaient alors possessionnés plusieurs nobliaux étampois. Du reste Vierville releva du baillage d’Étampes tout au long de l’Ancien Régime.

     Ces notices ont déjà connu une édition fragmentaire et une traduction partielle par Édouard Lefèvre en 1867 dans ses Documents historiques et statistiques sur les communes du canton d’Auneau, mais personne ne semble y avoir pris garde depuis, ni être retourné consulter les originaux beaucoup plus détaillés pourtant disponibles aux Archives départementales de Chartres*.


     Thion Chef-de-Fer, fils d’Étienne Chef-de-Fer, était au départ un nobliau possessionné notamment à Denonville (également aujourd’hui en Eure-et-Loir, mais relevant alors du pays d’Étampes). Cette famille était vassale des châtelains de Courville-sur-Eure, qui l’étaient eux-mêmes des sires de Gallardon, eux-mêmes dépendant de l’autorité des sires de Fréteval. Thion avait épousé une fille du vidame de Chartres Guerry dénommée Hersent, qui lui avait donné deux enfants, à savoir Hardouin Chef-de-Fer et sa sœur Milsent, elle-même mariée à Gauthier II d’Aunay-sous-Crécy.


     Thion Chef-de-Fer, du vivant de son épouse, prit l’habit des moines de Marmoutier, apparemment à leur prieuré de Chuisnes, fondé semble-t-il vers 1080. Il entreprend alors, vers 1090, d’acquérir, au bénéfice des moines, tout le village de Vierville. Il convainc d’abord son gendre Gauthier et sa fille Milsent, qui l’avait eu en dot, de leur céder tout ce qu’ils y détenaient.

     Mais cela obtenu, la tâche ne fait que commencer. La seigneurie de Vierville est en effet morcelée en un grand nombre de fiefs qu’il importe de récupérer de ci de là, avec à chaque fois l’accord des parents du donateur ou du pseudo-donateur (car la plupart de ces donations sont en fait des ventes déguisées). La détention des biens fonciers est alors régie par le système féodal, qui est une structure pyramidale où chaque transaction, don, vente ou échange nécessite l’accord de tous les échelons de cette pyramide, avec à chaque fois l’accord de tous les ayant-droit de chaque intervenant.
Autoportrait du copiste bénédictin Hugues de Jumièges (ms Bodl. 717, f°287v, fin XIe siècle)
     * Les remarquables érudits de l’ancien département de Seine-et-Oise de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, débordés par la tâche, n’ont pas pu explorer toutes les ressources documentaires du pays chartrain. Depoin fait deux fois allusion à nos notices mais en les situant aux Archives du département de l’Eure. Quant à Merlet, dans son inventaire-sommaire des Archives d’Eure-et-Loir publié en 1897, il ne paraît pas connaître l’édition partielle qu’en avait donnée Lefèvre en 1867. En 1912, Métais cite nos notices mais en donne un résumé plutôt confus, largement erroné.
     Ces nombreuses transactions se déroulent en différents lieux, dont certains seulement sont cités expressément, où Thion se déplace pour solliciter l’accord des personnes concernées. Plusieurs habitent à Étampes. Ces transactions ont un caractère essentiellement oral et rituel, et c’est pourquoi il est absolument nécessaire d’enregistrer à chaque fois le nom des personnes qui pourraient éventuellement en témoigner s’il s’élevait une contestation du donateur ou de ses ayant-droit, ce qui se produit fréquemment, et comme c’est apparemment déjà le cas du vivant de Thion. Au total sont mentionnées d’une manière ou d’une autre plus de deux cents personnes.

     C’est une lourde tâche que de les identifier une par une, en essayant d’en retrouver la trace dans d’autres documents de la même époque, soit du côté étampois, soit du côté chartrain. C’est ce que j’ai entrepris ici en consacrant à chacune des personnes nommées une notice où se puissent enregistrer au fur et à mesure toutes les données disponibles, éparpillées dans divers documents dont certains ne sont pas encore édités. Cette tâche ne sera pleinement terminée que lorsqu’auront été collectées toutes les données disponibles sur toutes les personnes connues dans le secteur à la période considérée, tâche qui prendra plusieurs années
*. La recherche est en effet compliquée par le fait que toute enquête sur les personnages concernés nécessite des recherches dans au moins quatre de nos départements actuels: Essonne, Eure-et-Loir, Yvelines et Loiret, sans parler de ce qui se pourrait trouver à Paris. Or la présente première édition de ce texte ne représente qu’un an de travail.
     * Je dois remercier ici Michel Martin de m’avoir communiqué un relevé onomastique numérisé de son cru, qui m’a aidé à repérer plusieurs données intéressantes et complémentaires dans des documents que je n’avais pas encore consultés.
     Il semble que la rédaction de nos quatre notices s’échelonne de la fin du XIe siècle (entre 1092 et 1096 pour les dix premières) au début de XIIe, peut-être sur plus d’une dizaine d’années, au fur et à mesure des succès qu’enregistre le moine Thion Chef-de-Fer. La première est celle à laquelle j’ai donné le nom de A, au début du premier parchemin. Elle est reprise, détaillée et complétée par la notice B, qui occupe le deuxième parchemin. Plus tard, apparemment au début du XIIe siècle, sont notées de nouvelles transactions à la suite de la notice A sur le premier parchemin: ce sont les notices C et D.

      Ces quatre notices sont ici traduites et annotées. Après un bref commentaire, on y joint et on joindra, en Annexe 6, 7 et 8, le texte de quelques dizaines d’autres chartes mettant en scène les mêmes personnages, déjà éditées pour la plupart, mais ici traduites pour la première fois. Ce sont des chartes qui ne concernant pas directement le pays d’Étampes. Par ailleurs en effet je renvoie et renverrai à d’autres chartes où apparaissent les mêmes personnages, mais qui méritent chacune d’être éditées à part dans notre Corpus Étampois.

     On notera que cette édition, qui n’a rien de définitif, prend le risque de traduire des textes qui présentent un grand nombre de données prosopographiques et toponymiques, c’est-à-dire un grand nombre de noms propres. Il s’y glissera donc presque nécessairement des erreurs, ou des hypothèses qui ne s’imposent pas. On mise ici sur l’indulgence des internautes et des chercheurs, et surtout sur leur réactivité. N’hésitez pas à nous communiquer vos réactions ou suggestions, quelles qu’elles soient.

     Merci de nous signaler également toutes les coquilles ou incohérences que vous constateriez dans ce travail, qui n’a pas encore acquis sa forme définitive

Bernard Gineste, 11 mai 2008
(révisé en janvier 2009)

 
RÉSUMÉ


A. Pays d’Étampes sous influence chartraine

     Les notices que nous éditons ici concernent donc un village situé dans une zone frontière relevant à la fois du pays d’Étampes et de celui de Chartres, et il est nécessaire pour en comprendre les données d’avoir une idée générale de la situation du point de vue chartrain, situation nettement mieux connue que celle du pays étampois à la même époque, pour laquelle une synthèse serait actuellement prématurée.

     Il existe à l’époque considérée un comte de Chartres (comes), un vicomte de Chartres (vicecomes), et un vidame de Chartres (vicedominus).

     1. Le comté de Chartres appartient alors à la famille des comtes de Blois. A Thibaut III (1037-1089) succède son fils Étienne-Henri (1089-1102), époux d’Adèle d’Angleterre, fille de Guillaume le Conquérant. Étienne-Henri part en Palestine de 1096 à 1098, puis de 1101 à 1102, date de sa mort lors la bataille de Rama, en Palestine. Il laisse un enfant de neuf ans qui sera Thibaud IV dit le Grand (1102-1152), sous la régence d’Adèle, sœur d’Henri Ier d’Angleterre, amie d’Yves de Chartres et d’Anselme de Cantorbéry, jusqu’en 1107. Le comte n’apparaît pas ni n’est même mentionné dans nos notices; le secteur semble dépendre alors seulement du vicomte, Hugues Blavons.

     2. La vicomté de Chartres fut donné en effet en 1073 par Thibaud III à Hugues Ier du Puiset, dit Blavons, cadet d’un vicomte précédent, Évrard. Hugues Blavons s’était emparé du château royal du Puiset en 1067, profitant des troubles de la minorité du roi Philippe Ier. En 1079, le nouveau seigneur du Puiset, désormais vicomte, mène une fronde victorieuse contre l’autorité du roi, dont l’armée est battue à plates coutures devant le Puiset.
     Marié à la fille d’un autre grand vassal du roi, Guy Ier de Monthléry, il meurt selon
les conjectures de Dion, reprises sans examen par Depoin, en 1094: mais nous trouvons dans le Cartulaire de Saint-Père une charte de lui datée expressément de 1096.
     C’est à sa cour, réunie en pleine Beauce à la grange de Boisville-Saint-Père, et non pas à celle du roi de France, que le chevalier étampois Payen fils d’Anseau donne son assentiment à la donation de Vierville aux moines de Marmoutier.
     C’est une bonne preuve de l’éclipse que connaît alors l’autorité royale dans le secteur, dont les historiens ne paraissent pas avoir pris la mesure jusqu’ici. En revanche, vers 1123, c’est-à-dire sous Louis VI, qui a vengé en 1111 l’humiliation du Puiset, le consentement du même Payen d’Étampes à des donations dans le même secteur se fera en présence du roi.

     3. Le Vidamé de Chartres d’abord tenu par un certain Renaud était passé à son premier fils Aubert, mort en 1032, puis à son cadet Hugues I encore vivant en 1059. En 1063 nous voyons que c’est son fils Guerry qui a pris le relais; il est paraît être mort vers 1089, date à partir de laquelle nous voyons sa veuve Helsent tutrice de leur fils Hugues II.
     Guerry et Helsent avaient eu également une fille dénommée Hersent, qui avait épousé le chevalier Thion Chef-de-Fer et lui avait donné deux enfants, Hardouin Chef-de-Fer et Milsent. Il avaient eu aussi un deuxième fils
, Étienne, qui fut plus tard abbé de Saint-Jean-en Vallée, puis patriarche de Jérusalem, de 1128 à 1130.
     Helsent et son fils Guerry étaient possessionnés dans le secteur, comme on le voit par les trois exemples suivants, respectivement à Roinville-sous-Auneau, Manterville et Vierville:
     1)
En 1079 il est mentionné que l’église Saint-Georges de Roinville-sous-Auneau est détenue pour moitié par Hersent (et par son fils Hardouin Chef-de-Fer), et pour moitié par Ade, veuve du vidame Hugues I et mère du vidame Guerry.
     2) Helsent était possessionnée tout près de là
à Manterville, comme on le voit d’une des ses donations vers 1108 au bénéfice du monastère de Saint-Jean-en-Vallée.
     3)
Hugues détenait la moitié de Vierville, dont il était aussi le dominus capitalis, seigneur principal, notion qui reste à éclaircir, mais qui semble supposer que lorsque le village avait été légué en fait à sa sœur Hersent (qui l’avait elle-même donné à sa fille Milsent), on avait réservé les droits de son frère aîné sur ce bien.
     Un fait est de plus à remarquer, comme particulièrement troublant et intéressant pour l’histoire d’Étampes: tant à Vierville qu’à Manterville la seigneurie est partagée entre la famille vicomtale de Chartres et certains Étampois, qui paraissent de ce fait avoir une ascendance commune. Une moitié de Vierville est tenue par Gauthier de Guillaume, fils de Bernoal d’Étampes, et la villicatio ou mairie de Vierville est tenue par Payen fils d’Anseau. Or nous retrouvons le même Payen fils d’Anseau possessionné à Manterville lors de la donation qu’en fait Helsent vers 1108.
     Tout semble indiquer que Payen fils d’Anseau était apparenté à la famille des vidames de Chartres, dont son père était sans doute sorti à la génération précédente. Nous y reviendrons.

     4. La châtellenie d’Auneau est alors tenue par Hugues de Gallardon, fils aîné d’Hervé Ier de Gallardon, mort en 1092, et de Béatrice d’Auneau, elle-même fille de Guy Ier de Montlhéry et d’Hodierne de Gometz, sœur d’Alais de Montlhéry. Hugues de Gallardon est par suite le neveu de la femme d’Hugues Blavons du Puiset, vicomte de Chartres.
     C’est à cette période semble-t-il que se dessine pour des siècles le sort de cette zone frontière relevant à la fois de Chartres et d’Étampes. 
Le secteur d’Auneau dépendait à l’origine du puissant comté de Rochefort, dont les seigneurs étaient vraisemblablement possessionnés à Étampes même, d’où sans doute l’actuelle rue au Comte, dont le nom est attesté dès 1237, bien avant qu’il y ait eu des comtes d’Étampes.
     Mais ce comté de Rochefort fut progressivement démembré, et la seigneurie d’Auneau tomba vers cette époque dans la zone d’influence des vicomtes de Chartres, eux aussi possessionnés à Méréville, à Étampes, et à Morigny.









Denier de Thibaud III de Chartres
Denier de Thibaud III de Chartres (1050-1090)
















Donjon d'Auneau élévé par Hugues de Gallardon entre 1090 et 1100
Donjon d’Auneau, élevé par
Hugues de Gallardon entre 1090 et 1100



B. Les familles des donateurs principaux, Gautier et Milsent

     1. La famille d’Aunay. Le donateur principal de Vierville est un certain Gautier d’Aunay. J’ai réuni en Annexe 7 toutes les chartes que j’ai trouvées dans le secteur qui relatives à cette famille et je crois avoir établi les faits suivant.
    
Gautier I d’Aunay-sous-Crécy (près de Dreux) est son premier membre connu. Il paraît essentiellement possessionné en Beauce, et, mentionné dès les alentours de 1067, il est mort avant 1082. Gautier, qui semble avoir épousé une sœur du chevalier Hugues de Nonant-le-Pin, laisse cinq fils: Gounier, Jocelyn, Gautier II, qui est notre homme, donateur de Vierville, Arnoux et Garin.
     
Rainaud d’Aunay est son frère cadet; il est aussi appelé, d’après l’une de nos notices, Rainaud des Têtières, hameau d’Unverre en Dunois où il est possessionné. Il paraît encore vivant à l’époque de la donation de Vierville, vers 1094, et paraît même survivre à son neveu Gautier II.
     Gounier succédant à son père Gautier, s’appelle d’abord Gounier de Molitard, près Châteaudun, ce qu’il indique qu’il est possessionné de ci de là depuis Dreux jusque dans le pays dunois. Je propose d’identifier ce personnage à un chevalier du même nom qui tenait Bayeux en 1105 pour le compte le duc de Normandie Robert Courteheuse, et qu’Orderic Vital nous dit avoir été un neveu d’Hugues de Nonant-le-Pin, lui même gouverneur de Rouen à la même époque: il est alors fait prisonnier par Henri Beauclerc, roi d’Angleterre. Dès 1108 nous le voyons de retour au pays, et qualifié de Saint-Avit, ayant récupéré cette terre après la mort de son frère cadet sans descendance. Vers 1115 il paraît résider pour un temps à Orléans. Il vit longtemps, sans doute près de quatre-vingts ans, car on a encore trace de lui vers 1146.
     Jocelyn paraît être mort jeune et sans postérité.
     Gautier II reçoit Saint-Avit-les-Guespières en héritage; il épouse Milsent, fille du chevalier Thion Chef-de-Fer, qui reçoit en dot Vierville, possession de sa mère Hersent, dame de Denonville, qui le tenait elle-même de son père le vidame Guerry, son frère aîné Guerry en demeurant le dominus capitalis; mais, sans postérité, ils cèdent Vierville aux moines de Marmoutier dont Thion Chef-de-Fer a pris l’habit du vivant de sa femme.
     Nous voyons Gautier résider avec sa femme, au moment de la donation, à Saint-Avit-les-Guespières, où ils ont un régisseur particulier de ce domaine, tout à fait en dehors de notre secteur.
Une charte de Saint-Père de Chartres nous le montre en conflit avec ce monastère au sujet de l’église d’Épeautrolles, entre Saint-Avit et Chartres, qui avait été donnée aux moines par Hugues de Dreux. Avec sa femme il est cité cependant comme bienfaiteur par l’obituaire de Saint-Jean-en-Vallée Chartres.
     Après la mort de Gautier, ses biens semblent être retournés à son frère aîné, qui prend nom Gounier de Saint-Avit, vers 1108.
     Arnoux d’Aunay ne nous est connu que par deux de nos notices (qui en revanche ne mentionnent ni Gounier ni Jocelyn, le premier peut-être absent alors de la région, et le second mort jeune sans descendance).
      Garin, témoin de l’une de nos transactions, par contre est bien documenté, et nous connaissons même les noms de ses cinq enfants survivants. Il fut surnommé Torcul, c’est-à-dire Pressoir, sans doute parce qu
il pressurait ses tenanciers, surnom quil transmis à son fils Aubert, dit Payen Torcul.

Etienne Chef-de-Fer et ses fils

     2. La famille Chef-de-Fer. Si Vierville est aux mains de Gautier II d’Aunay, c’est que sa femme Milsent l’a reçu en dot, de sa mère Milsent,
fille du vidame Guerry, sœur du vidame Hugues et dame de Denonville, qui avait épousé un chevalier du château de Courville-sur-Eure, Thion Chef-de-Fer, lui-même possessionné, semble-t-il, à Chuisnes.
     Étienne Chef-de-Fer
est cité entre 1048 et 1060, avec ses deux fils Thion et Aimon.
     Un Vivien Chef-de-Fer est cité dans le Vendômois vers la même époque (de 1065 à 1069) dans l’entourage du chevalier Guismand de Vendôme (fils de Guismand de la Chappe et d’Aimeline fille d’Hugues Doubleau, ce dernier fondateur de Montdoubleau et fidèle d’Eudes II de Chartres). C’est sans doute l’un de leur parents proches.
     Thion Chef-de-Fer, fils d’Étienne, est cité à Courville entre 1064 et 1079 comme témoin, avec son oncle Aimon et son fils Hardouin. Puis en 1079, avec sa femme Hersent et son fils Hardouin comme possessionné à Roinville. Vers 1080 à Bréthencourt comme s’étant fait moine de Marmoutier. Viennent ensuite nos notices, antérieures au moins pour les premières à 1096, et postérieures à 1092.
     Hardouin est ensuite cité à plusieurs reprises, notament par une charte qui précise qu’il est un chevalier du sire de Courville. Il aura lui-même un fils nommé Hugues.
     Je donne en Annexe 6 tout ce que j’ai trouvé pour l’instant sur cette famille.

Henri Ier Beauclerc (enluminure du XIIIe siècle)
Henri Ier Beauclerc d’Angleterre,
qui prit Bayeux en 1105 à Gounier d’Aunay,
frère de notre Gauthier II d’Aunay
















Chevalier (tapisserie de Bayeux, vers 1077)
La sorte de heaume qui donne
son nom à la famille Chef-de-Fer

C. La pyramide féodale

     A Vierville Gautier détient (du chef de sa femme) le village même de Vierville, l’église avec l’enclos qui l’entoure, où est le cimetière, la dîme et de droit de sépulture afférents, et une terre de deux charrues qui doit constituer la réserve seigneuriale, exploitée directement par les serfs du maître des lieux. Gautier et Milsent paraissent seigneurs de tout le finage, qui est donné à fief à différents exploitants principalement étampois, où sont prélevés le champart, redevance en nature due à la moisson,
et les autres droits coutumiers, tant dans le village même qu’à l’extérieur.

     Il s’agit d’un fief qui est tenu pour une moitié du vicomte de Chartres, 
dominus capitalis du village. Ce dernier terme est ambigu. Faut-il comprendre que le dominus capitalis est le détenteur du droit de chevage, exigible de chaque résident? Je tendrais plutôt à croire qu’on est plutôt en présence ici d’un principe féodal formulé explicitement à une époque ultérieure, et qui réserve à la branche aîné d’une famille le droit de récupérer un bien qui tomberait en déshérence par extinction de la branche cadette qui l’a reçu en partage. Quoi qu’il en soit, l’autre moitié du village est tenu par Gautier en fief d’un Étampois, Guillaume fils de Bernoal.

     La pyramide féodale paraît ici relativement complexe, car on remarquera que l’autorisation du seigneur d’Auneau paraît requise pour ce qui est des donations de Gautier et de Guillaume fils de Bernoal, mais non pas pour celle du vidame de Chartres. Il faut donc intercaler le seigneur d’Auneau dans cette pyramide entre le vicomte de Chartres, seigneur principal du village, et Guillaume d’Étampes. Intervient-il ici comme héritier de droits ayant appartenu originellement à la châtellenie de Rochefort?

     Quoi qu’il en soit, Vierville, reçu en dot par Milsent, était une possession de sa mère, dame de Denonville, qui l’avait elle reçu en dot, en même temps que Denonville et que, nous le savons par ailleurs, la moitié de l’église Saint-Georges de Roinville-sous-Auneau. L’autre moitié de cette église de Roinville-sous-Auneau était détenue par Ade, veuve du vidame Hugues et mère du vidame Guerry. L’avait-elle reçu en douaire de son mari, ou apportée en dot? Il nous manque certains chaînons pour démêler avec certitude l’origine de la situation complexe que nous constatons vers 1094. Ainsi nous constatons qu’ont alors des droits sur Vierville deux descendants de lits différents de la vidamesse Ade, Hugues fils de son premier mari Guerry, et l’Étampois Payen, petit-fils de son second mari Jocelyn II de Lèves.

     Gautier d’Aunay, qui réside en fait avec sa femme Milsent dans son propre fief de Saint-Avit-les-Guespières, n’exploite pas lui-même ce domaine, qui est donné en fief, depuis sans doute déjà la génération précédente, à des gens du pays d’Étampes, qui ont acquis au fil du temps des droits et des possessions héréditaires difficiles mais non impossibles à démêler.

       Ainsi par exemple l’Étampois Aubert fils d
Anseau, détient pour sa part deux tenures, avec le champart afférent. Il les a données en fief à un certain autre Étampois.

      Plus curieusement son frère aîné Payen fils d’Anseau détient ce qui semble être la mairie du village (villicatio), c’est-à-dire probablement le titre de régisseur (villicus ou major) et surtout les revenus et droits afférents à cette charge. Il l’a donnée en fief aux deux frères Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal fils d’Oury: deux tiers au premier, le troisième tiers au deuxième. Il y détient certainement aussi des tenures comme son frère cadet.

***

     D’où viennent les droits sur Vierville (comme aussi à Manterville) des Étampois Payen et Aubert fils d’Anseau? Selon toute apparence de leur père Anseau: car il faut l’identifier, contrairement à ce qu’en a écrit jadis Joseph Depoin, avec un certain Anseau fils de Jocelyn, c’est-à-dire de Jocelyn II de Lèves, qui avait épousé la même Ade ou Adèle après la mort de son premier mari.

     Adèle avait eu de son premier mari le vidame de Chartres un fils, Guerry, qui lui succéda et eut lui même pour fils Hugues II. Après la mort d’Hugues Ier, après 1059, Adèle se remaria avec Jocelyn II de Lèves dont elle eut, outre Jocelyn III, un Anseau fils de Jocelyn qui s’installa à Étampes, et qui fut le père de notre Payen fils d’Anseau (dont le véritable nom de baptème était Isembard). De la sorte Guerry et Anseau étaient frères utérins, et par suite, l’Étampois Payen fils d’Anseau et le vidame Hugues II fils de Guerry, cousins germains, issus tous deux de la vidamesse Adèle, dont tout indique qu’elle avait été la première détentrice de la seigneurie de Vierville.





Cérémonie d'hommage (XIIIe siècle)
Cérémonie d’hommage féodal (XIIIe siècle)
D. Les exploitants réels

     Avec les deux frères Arnaud et Godéchal, nous atteignons semble-t-il le plus bas niveau de la pyramide seigneuriale et nous nous rapprochons de celui des exploitants réels du village. Ils sont frères, mais par un parent seulement, situation à l’époque extrêmement fréquente; et nous ne savons pas lequel, car l’un est dit fils d’Aubrée (cette femme étant apparemment celle qui a donné son nom au hameau d’Aubray dans le territoire de l’actuelle commune, toute proche, de Mérobert), et l’autre fils d’Oury de Vierville. Cet Oury dit de Vierville était selon toute apparence déjà lui-même fieffé des vidames de Chartres, sans doute surtout au titre de sa femme Aubrée.

     1. Arnaud, qui est Étampois, et que nous connaissons par ailleurs comme bienfaiteur de l’abbaye de Morigny, est le mieux loti. Il tient en fief la moitié du village, à savoir semble-t-il la partie que Gautier tient lui-même du vidame de Chartres; il a de plus pris à fief de Payen d’Étampes les deux tiers du fermage
(villicatio) de Vierville.

     2. Godéchal pour sa part réside à Méréville; il détient huit tenures, dont il perçoit le champart et les dîmes afférentes, plus le tiers restant du fermage (villicatio), et encore d’autres menus biens et droits, qu’il finit par donner intégralement, sentant la mort venir, contre le droit de revêtir à son dernier jour l’habit monachal qui le mettra sous la protection de saint Benoît.

     3. Amaury Roux d’Ablis, autre Étampois, tient encore à fief deux tenures d’Aubert, frère cadet de Payen.

     Par ailleurs, apparemment quelques années plus tard, deux autres exploitants nous sont signalés par leurs donations; ils exploitent peut-être des alleux échappant à la pyramide féodale, car aucun consentement n’est donné à leurs donations, hormis celles de leurs propres parents et collatéraux; cependant on peut aussi penser qu’il s’agit de terres qu’ils tenaient en fief des donateurs précédents, et qu’ils étaient donc, dès avant leurs donations, passés sous la seigneurie des moines de Marmoutier:

    4. Rainaud fils de Thiou donne une terre non identifiée du nom de Lomlu.

     5. Geoffroy de l’Eau, ou de l’Ève, ou de Lèves, fils de Félicie, enfin, donne également une terre d’une charrue et trois tenures. C’est sans doute le fils d’un Thibaud de l’Eau (ce qui se disait en ancien français de
l’Ève), ou de Lèves signalé à Étampes en 1082 par une charte de Philippe Ier. Dans le cadre de l’hypothèse que nous avons développée plus haut au sujet d’Anseau, qui serait Anseau de Lèves, on pourrait imaginer que ce Thibaud ait été son frère, également installé à Étampes, et que notre Geoffroy ait été un autre cousin de Payen fils d’Anseau.
Adam laboureur (Saint-Zenon de Vérone, XIe siècle)
Labour au XIe siècle (Saint-Zénon de Vérone)

E. Installation de nouveaux serfs

     Les donateurs, Gautier et son épouse Milsent, envisagent dès le départ la faculté pour les donataires d’installer à leur gré de nouveaux hôtes sur le terroir de Vierville.

     De fait Hersent et Hardouin, mère et frère de Milsent, à la sollicitation de Thion Chef-de-Fer, leur ex-époux et père, donnent à cet effet ultérieurement aux moines quatre familles de colliberts, c’est-à-dire de serfs, celles des fils et filles d’un certain Geoffroy.

     On entrevoit aussi dans le secteur un certain Constance, serf
des moines de Marmoutiers originaire de leur prieuré champenois de Ventelay; ils paraissent gérer leurs ressources humaines, comme on dit aujourdhui, à léchelle nationale.

F. Résumé des 18 transactions

      1. Gautier d’Aunay se rend à Marmoutier pour poser l’acte de donation du village de Vierville sur l’autel de saint Martin. — 2.
Milsent Chef-de-Fer fait le même don à Saint-Avit-les-Guespières: elle donne rituellement un rameau de sureau à un serf censé représenter le prieur de Marmoutier de passage à Chuisnes. — 3. Arnaud fils d’Aubrée, chez lui à Étampes, donne la moitié de Vierville qu’il tient à fief de Gautier, plus une part de l’autre moitié du village qu’il tient à fief de l’Étampois Payen fils d’Anseau, avec l’accord de son frère Godéchal fils d’Oury. — 4. Hardouin Chef-de-Fer, frère de Milsent, consent à Chuisnes à la donation faite par sa sœur. — 5. Le vidame de Chartres Hugues fils de Guerry, seigneur principal de Vierville, et sa mère Helsent, de qui Gautier tient à fief la moitié de Vierville, consentent à la donation. — 6. Guillaume fils de Bernoal d’Étampes, de qui Gautier tient à fief la deuxième moitié de Vierville, consent, à Étampes, à la donation. — 7-8. Godéchal fils d’Oury donne progressivement tout ce qu’il détenait à Vierville. — 9. L’Étampois Amaury Roux d’Ablis donne aussi ce qu’il détenait à Vierville, avec l’accord de sa femme et de ses deux fils, et l’autorisation d’Aubert d’Étampes de qui il tenait ce bien à fief. — 10. A la grange de Boisville-la-Saint-Père (qui paraît un fief chartrain de la famille d’Aunay), en présence du vicomte de Chartres Hugues I du Puiset, dit Blavons, un envoyé de l’Étampois Payen fils d’Anseau, frère aîné d’Aubert, autorise en son nom les donations d’Arnaud et de Godéchal: il donne rituellement son gant. — 11. A Auneau, Hugues de Gallardon, seigneur du lieu, autorise les donations faites par Gautier, Guillaume fils de Bernoal et Arnaud fils d’Aubrée. — 12. Arembour, veuve de Godéchal et leur fils Eudes consentent la donation du défunt Godéchal. — 13. Anseau Robert fils de Béguin et sa mère Eudeline consentent à la donation de Godéchal et d’Amaury. — 14. Hersent et son fils Hardouin Chef-de-Fer, à Chuisnes, donnent quatre familles de serfs pour mettre en valeur Vierville. — 15. Gautier d’Aunay et sa femme Milsent Chef-de-Fer consentent, à Chartres, à cette donation. — 16-17. Rainaud fils de Thiou donne la terre de Lomlu, moyennant des contre-dons à lui-même et aux siens. — 18. Geoffroy fils de Félicie et son épouse Gile donnent une terre à Vierville.



Autoportrait du copiste bénédictin Hugues de Jumièges (ms Bodl. 717, f°287v, fin XIe siècle)

G. Datation précise de nos transactions

     Malgré tous mes efforts je ne suis arrivé à trouver qu’une fourchette chronologique relativement large pour ces transactions, qui ont dû de toutes façons s’étaler sur plusieurs années.
     Malgré le grand nombre de personnes concernées, nous sommes en manque de dates précises à une époque où l’usage ne s’est pas encore généralisé de dater tout document écrit.
     Il serait intéressant par exemple de dater la période précise où fut en fonctions le prieur de Marmoutier Robert de Vierzon, mentionné par les transactions 2 et 4.
     La transaction 10 est antérieure à 1096, date du départ en croisade de son témoin Nivelon II de Fréteval, qui ne reviendra pas au pays avant 1108.
     La transaction 11 est postérieure à 1092, date de la mort d’Hervé de Gallardon, puisqu’elle nous montre son fils Hugues de Gallardon agissant en seigneur et maître du secteur d’Auneau
en lieu et place de son père.
     La transaction 12, qui prend place après plusieurs donations de Godéchal fils d’Oury de Vierville, et même après sa mort, est cependant antérieure à 1098, date à laquelle son témoin Hardouin, prieur d’Épernon, semble déjà remplacé dans cette charge par un certain Guillaume.
     En revanche les transaction 16 à 18 peuvent avoir été conclues bien des années plus tard, par exemple dans les premières années du XIIe siècle, quoique du vivant de Thion Chef-de-Fer; car il semble bien que Gautier d’Aunay lui-même soit alors décédé; d’ailleurs l’écriture des notices C et D est très nettement du XIIe siècle; mais il est vrai qu’elles ont pu être recopiées tardivement sur le premier manuscrit, sans pour cela être être elles-mêmes fort tardives.


 
SOMMAIRE
NOTICE A
(première partie du premier parchemin)

     Notitia de Vervilla quam dedit nobis Gualterius de Alneto. Carnoti.
     Notice sur Vierville, que nous a donné Gautier d’Aunay. Chartres
     Nouerint omnes posteri quod Gauterius de Alneto et uxor eius Milesindis dederunt beato Martino Maioris Mona[2]sterii et nobis suis monachis pro animabus suis uillam quandam quę dicitur Veriuilla et ecclesiam et decimam et sepulturam et terram [3] ad duas carrucas cum decima et camparcio et omnes hospites qui in eadem uilla hospitari uoluerint ita ut nobis reddant omnes [4] consuetudines nec alicui respondeant de aliquo nisi nobis, preter camparcium quod retinuerunt sibi extra uillam: hoc red[5]dent eis in eadem uilla, non alias deferentes. Pepigerunt uero nobis, si illud quod retinuerunt sibi vellent dare quandoque uel uendere [6] nulli alii se daturos  uel uendituros nisi nobis. Vnam aream tantum retinuerunt sibi in eadem uilla ad domum sibi faciendam, [7] de qua tamen reddent nobis omnes consuetudines sic alii hospites. Factum est hoc apud Sanctum Auitum in domo ipsius [8] Gauterii, presente patre uxoris eius Milesindis* Teudone Capite de Ferro, et Rotberto de Virsone nostris monachis, [9] quibus ipsa Milesindis* dedit hoc donum per unum baculum, quoniam id maxime pertinebat ad eam, et Archembaldo [10] famulo Theudonis monachi et Theudone milite de Cramisiaco.

     * corrigé par une deuxième main: Milesendis.
     (2) Que tous nos successeurs sachent que Gautier d’Aunay et sa femme Milsent ont donné à saint Martin de Marmoutier et à nous ses moines, pour le salut de leurs âmes, un certain village appelé Vierville, l’église, la dîme, le droit de sépulture, une terre de deux charrues avec sa dîme, et son champart et tous les tenanciers qui voudraient être accueillis dans le dit village sous condition de nous rendre tous les devoirs coutumiers et de ne dépendre de personne d’autre que de nous, exception faite du champart qu’ils se sont réservé en dehors du village; on le leur donnera dans le dit village, sans le transporter ailleurs. Mais ils nous ont promis que si un jour ils voulaient donner ou vendre ce qu’ils se sont réservé, ils ne le donneraient ni ne le vendraient à personne d’autre qu’à nous. Ils se sont réservé seulement un emplacement dans le dit village pour s’y construire une maison, mais ils nous rendront pour elle tous les devoirs coutumiers comme les autres hôtes. Cela s’est fait à Saint-Avit dans la maison du dit Gautier, en présence du père de son épouse Milsent, Thion Chef-de-Fer, et de Robert de Vierzon, nos moines, à qui la dite Milsent a fait cette donation par le moyen d’un bâton, puisque c’est surtout à elle que cela appartenait; ainsi que d’Archambaud, serviteur du moine Thion, et du chevalier Thion de Crémisay.
     Concessit hoc etiam donum nobis Harduinus [11] Caput de Ferro frater ipsius Milesindis* apud Choinam in claustro nostrorum monachorum. Qui etiam huic dono inter[12]fuerunt: Teudo Caput de Ferro pater ipsius Harduini, Tetbaldus prior, Rotbertus prior claustri Maioris Mona[13]sterii, Euanus, Ebroinus, Guastho, Fulco, Gingomarus Erneisius, Odo famulus.
     * corrigé par une deuxième main: Milesendis.
     (4) Cette donation en notre faveur a été aussi autorisée par Hardouin Chef-de-Fer, frère de la dite Milsent, à Chuisnes dans le cloître de nos moines. Ont aussi assisté à cette donation: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse; le serf Eudes.
     Hoc etiam donum ipsius [14] Gauterii de Alneto et uxoris eius Milesindis* concessit nobis Hugo filius Guerrici et mater eius Helisindis, a quibus [15] habebat idem Gauterius in feuo partem unam illius uillę Veriuillę, testibus istis: Iuone filio Norberti, [16] Tetbaldo filio Stephani, Pagano filio Girardi Mariscalci, Guarino filio Amalrici Biseni**, Alberto filio [17] Alberti d’Vlmeio.
     * corrigé par une deuxième main: Milesendis.
     ** corrigé par une deuxième main: Besenis
.
     (5) Cette donation du dit Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent en notre faveur a encore été autorisée par Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent, de qui le dit Gautier tenait en fief une part du dit village de Vierville, en présence des témoins suivants: Yves fils de Norbert; Thibaud fils d’Étienne; Payen fils de Girard Maréchal; Garin fils d’Amaury Bisen; Aubert fils d’Aubert d’Ormoy.
     Aliam uero partem huius sepe dictę uillę Veriuillę concessit nobis Guillelmus filius Bernoalii de [18] Stampis, quam habebat ille Gauterius in feuo ab illo. Testes sunt huius rei Arraldus patruus illius Guillelmi, [19] Bernoalius abbas Sanctę Marię de Stampis, Albertus frater eius, Godefridus* de Bardul Villa, Haubertus [20] filius Haimelini, Hugo Bornus, Vrso de Petris, Bernardus clericus iuuenis, Gaufredus clericus [21] de Sancto Sigio, Arnaldus filius Balduini, Harpinus de Stampesio, Petrus filius Gerberti Barbati, [22] Eblonius frater Arraldi, Teudo monachus Caput Ferri.

     * corrigé par une deuxième main: Godefredus.
     (6) Quant à l’autre partie de ce village plusieurs fois mentionné de Vierville, sa donation en notre faveur a été autorisée par Guillaume, fils de Bernoal d’Étampes, parce que le dit Gautier la tenait de lui en fief. Les témoins de cette affaire sont: Airaud, oncle paternel du dit Guillaume; l’abbé de Notre-Dame d’Étampes Bernoal; son frère Aubert: Geoffroy de Baudreville; Aubert fils d’Aimelin; Hugues Borgne; Ours de Pierrefitte; le jeune clerc Bernard; le clerc de Saint-Cyr, Geoffroy; Arnaud fils de Baudouin; Harpin de l’Étampois; Pierre fils de Gerbert Barbu; Éblon frère d’Airaud; le moine Thion Chef-de-Fer.
     Sciendum est etiam quod Godescalis filius [23] Hulrici de Veruilla concessit sancto Martino et nobis monachis suis decimam de sex hospitibus qui erant [24] in eadem uilla. Huius concessionis testes sunt hi: Teudo Caput Ferri, Galdinus filius Ausuei de Mereruilla, Lisiardus de Stampis, Rotbertus filius Arraldi, Herbertus de Danonuilla.
     (7) Il faut savoir encore que Godéchal fils d’Oury de Vierville a concédé à saint Martin et à nous ses moines la dîme de six tenanciers qui se trouvaient dans le dit village. Les témoins de cette autorisation sont les suivants: Thion Chef-de-Fer; Gaudin fils d’Ausoué [Lisez: Ansoué] de Méréville; Lisiard d’Étampes; Robert fils d’Airaud; Hébert de Denonville.
 
NOTICE B
(deuxième parchemin)

     Cette deuxième notice reprend d’abord les choses au début en les précisant. Il semble en fait qu’il y ait eu deux cérémonies de donation, la première par Gautier à Marmoutier, la deuxième par son épouse, qui était la propriétaire réelle du bien en question, à Saint-Avit.

     Noticia de Veriuilla quam dedit Gaulterius de Alneio beato Martino Maioris Monasterii et monachis eius. CARNOTIS
     Notice sur Vierville, que Gautier d’Aunay a donné à saint Martin de Marmoutier et à ses moines. Chartres
     Nouerint posteri nostri quod Gauterius de Alneio et uxor eius Milesendis et Ernaldus filius Alberedę dederunt beato Martino Maioris Monasterii et nobis monachis suis, pro animabus ipsorum, totum corpus uillę quę dicitur [2] Verisuilla, id est quicquid in ipsa hospitari poterimus Carnotensibus arpennis nichil sibi omnino retinentes ex ea. Dederunt etiam sancto et nobis terram ad duas carrucas ab omnibus consuetudinibus absolutam, ecclesiam quoque cum decima, et omnibus quę ad ipsam [3] attinent. De exteriori uero terra nichil omnino retinuerunt, sed sancto et nobis  omnia dederunt, excepto camparcio quod in ipsam uillam et non alias  eis deferetur, et hoc etiam, quod si quantumlibet de eadem* exteriori terra propriis bubus colere uoluerint, faci[4]ent in cimitherio unam uel duas domos si eis placuerit, et de ipsis reddent censum monachis. Conuenit etiam hoc inter ipsos et monachos, quod si aliquid eorum quę sibi retinuerunt uel dare uel uendere uel commutare uoluerint, non** facient alicui nisi nobis [5] Z

     * Le scribe avait oublié eadem et l’a ajouté au-dessus de la ligne.
     ** Pour non, l’le scribe de la notice D utilise exactement la mêm abréviation que pour A, ce qui tend à démontrer que la main qui a rédigé D est la même qui avait mis A par écrit.
     (2) (3) Que nos successeurs sachent que Gautier d’Aunay et son épouse Milsent ainsi qu’Arnaud fils d’Aubrée ont donné à saint Martin de Marmoutier et à nous ses moines, pour le salut de leurs âmes, le corps entier du village appelé Vierville, à savoir tout ce que nous pourrons y loger d’arpents chartrains, sans rien s’en réserver du tout. Ils ont encore donné au saint et à nous une terre de deux charrues libre de tout droit coutumier, ainsi qu’une église avec sa dîme et tous les biens afférents. Quant au finage ils ne s’en sont rien réservé du tout, mais ont tout donné au saint et à nous, excepté le champart. Il leur sera apporté au village même et non pas ailleurs. Et encore ceci: s’ils souhaitent cultiver une partie du finage (autant qu’il leur plaira avec leurs propres bœufs), ils se feront une, voire deux maisons, dans le cimetière, si c’est leur volonté, et ils en paieront le cens aux moines. Il a été convenu entre eux et les moines que s’ils veulent donner ou vendre ou échanger quelqu’un des biens qu’ils se sont réservés, ils ne le feront à personne d’autre qu’à nous.

     Ipsum hoc donauit predictus Gaulterius in capitulo Maioris Monasterii, et ipsam donationem super altare posuit, testibus multis, tam monachis quam militibus et famulis. Z
     (1) Le susdit Gautier a fait la dite donation au chapitre de Marmoutier, et il a posé la dite donation sur l’autel en présence de nombreux témoins, tant moines que chevaliers et que serfs.
     Quod etiam predicta Milesendis auctorizauit postea apud Sanctum Auitum in domo ipsius Gaute[6]rii mariti sui, et quia eadem uilla maxime pertinebat ad ipsam, dedit eam domno Rotberto de Virsone monacho pro sancto et monachis aliis et Archenbaldo famulo per baculum uice ipsius monachi, presente eodem uiro suo Gaulterio de Alneio et Theudone Capite Ferri [7] patre ipsius et Theudone milite de Cramisiaco et Rotberto maiore suo de Sancto Avito qui ambo cum ea* erant. Z

     *Le mot ea a été oublié, et le scribe a mis a sa place une croix; il a fait suivre erant d’une autre croix, puis a écrit ea.
     (2) La susdite Milsent y a encore donné sa permission à Saint-Avit, dans la demeure du dit Gautier son mari, et, parce que le village lui appartenait surtout à elle, elle l’a donné au moine monsieur Robert de Vierzon au bénéfice du saint et des autres moines, et au serf Archambaud, par le moyen de la baguette, en lieu et place du dit moine, en présence de son dit mari Gautier d’Aunay, et de son père à elle Thion Chef-de-Fer, ainsi que du chevalier de Crémisay Thion, et de Robert, son régisseur de Saint-Avit, qui tous deux étaient avec elle.
     Predictus etiam Ernaldus filius Alberedę qui sepedictę Veriuillę medietatem tenebat de Gaulterio predicto dedit sicut superius determinauimus hoc donum beato Mar[8]tino et nobis, nec non etiam duas partes uillicationis predictę uillę quam* tenebat de Pagano filio Anselli dedit, in domo sua apud Stampas, concedente fratre Godiscale, cui domnus Theudo Caput Ferri dedit propter hoc ipsum X solidos et beneficium nostrum utrique ipsorum. Si uero idem Er[9]naldus aliquando desiderans fieri monachus precatur, dato quicquid de eadem uilla sibi retinuerat omnino, sic eum ad monachilis habitus conuentum nostrum admittemus. Huius igitur donationis et concessionis sunt testes: Albertus filius Gondagri, Albertus filius Anselli, Petrus filius [10] Erardi, Rainerius filius Alberti, Gaufredus filius Girelmi, Godefredus de Balduluilla, Arnulfus maior de Roureio, Paganus filius Harduini, Rainaldus Teuldi filius, Iohannes filius Pagani, Hugo minerius*, Herbertus de Danunuilla. Z

     * sic.
     *ou bien Minerius?

     (3) En outre le susdit Arnaud fils d’Aubrée, qui tenait en fief du susdit Gautier la moitié du souvent mentionné Vierville, en a fait le don, comme nous l’avons indiqué plus haut, à saint Martin et à nous; et en plus de cela, il a donné deux parts du fermage du susdit village qu’il tenait en fief de Payen fils d’Anseau, dans sa demeure d’Étampes, avec l’autorisation de son frère Godéchal, à qui monsieur Thion Chef-de-Fer a donné pour cela deux sous, ainsi qu’une place chez nous à tous deux. Si donc le dit Arnaud, désirant un jour se faire moine, en fait la demande, une fois qu’il aura donné tout ce qu’il s’est réservé dans le dit village, nous l’admettrons dans notre communauté de vie monastique. Ainsi donc de cette donation et autorisation sont témoins: Aubert fils de Gondagre; Aubert fils d’Anseau; Pierre fils d’Airard; Rainier fils d’Aubert; Geoffroy fils de Gireaume; Geoffroy de Baudreville; Arnoux régisseur de Rouvray; Payen fils d’Hardouin; Rainaud fils de Thiou, Jean fils de Payen; le minier Hugues*; Hébert de Denonville.

     * ou bien Hugues Minier.
     Idem etiam donum concessit et auctorizauit nobis Hardu[11]inus Caput Ferri apud Coina, frater predictę Milesendis in claustro monachorum. Qui etiam huic dono interfuerunt, Teudo Caput Ferri pater ipsius Harduini, Tetbaldus prior, Rotbertus prior claustri Maioris Monasterii, Euanus, Ebroinus, Guastho, Fulco, Gingomarus, Odo famu[12]lus. Z
     (4) Le même don en notre faveur a été autorisé et permis, à Chuisnes, par Hardouin Chef-de-Fer, frère de la susdite Milsent, dans le cloître des moines. Ceux qui ont assisté à cette donation sont: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard; le serf Eudes.
     Hoc ipsum donum fecit predictus Gaulterius de Alneio concedi a Hugone filio Guerrici et matre ipsius Helisendę, qui eiusdem uillę est capitalis dominus, a quo etiam habebat idem Gaulterius medietatem prefatę Veriuillę in feuo. Huius concessionis testes sunt: Iuo filius Norberti, Tetbaldus [13] filius Stephani, Paganus filius Girardi Mariscalis, Guarinus filius Amalrici Biseni, Albertus de Vlmeio. Z
     (5) Le susdit Gautier a obtenu l’autorisation de la dite donation auprès d’Hugues fils de Guerry et de sa mère Helsent, lui qui est le seigneur percevant le chevage du dit village, de qui le dit Gautier tenait encore la moitié du susdit Vierville en fief. De cette autorisation sont témoins: Yves fils de Norbert; Thibaud fils d’Étienne; Payen fils de Girard maréchal; Garin fils d’Amaury Bisen; Aubert d’Ormoy.
     Hoc ipsum donum annuit et auctorizauit Guillelmus filius Bernoali de Stampis et dedit beato Martino et nobis, a quo sepedictus Gaulterius habebat in feuo medietatem prefate Veriuillę. Domnus etiam The[14]udo Caput Ferri dedit propter hoc ipsum ei X solidos et de beneficio beati Martini reuestuit eum. Huius rei sunt testes: Arraldus patruus ipsius Guillelmi, Ebulo frater eius, Bernoalus abbas Sanctę Marię de Stampis, Albertus frater eius, Godefredus de Bauduluilla, Aubertus filius Hamelini, [15] Hugo Bornus, Vrso de Petris, Bernardus clericus iuuenis, Gaufredus clericus de Sancto Sigio, Ernaldus filius Balduini, Harpinus de Stampis, Petrus filius Herberti Barbati, Teudo Caput Ferri. A
     (6) Cette donation a été consentie et permise et faite par Guillaume fils de Bernoal d’Étampes à saint Martin et à nous, parce c’est de lui que le souvent mentionné Gautier tenait en fief la moitié du susdit Vierville. Monsieur Thion Chef-de-Fer à cet effet lui a donné dix sous et il l’a vêtu de neuf par un effet de la générosité de saint Martin. De cette affaire sont témoins: Airaud oncle paternel du dit Guillaume; son frère Éblon; Bernoal abbé de Notre-Dame d’Étampes; son frère Aubert; Geoffroy de Baudreville; Aubert fils d’Aimelin; Hugues Borgne; Ours de Pierrefitte; le jeune clerc Bernard; le clerc de Saint-Cyr, Geoffroy; Arnaud fils de Baudouin; Harpin d’Étampes; Pierre fils d’Hébert Barbu; Thion Chef-de-Fer.
     Sciendum preterea quod Godiscalis filius Vlrici dedit beato Martino Maioris Monasterii [16] et nobis monachis eius tertiam partem uillicationis totius predictę Veriuillę et decimam totius terrę quam in ea habebat. Huius doni sunt testes: Teudo Caput Ferri, Gaudinus filius Ansei de Merer Villa, Lisiardus de Stampis, Rotbertus filius Arraldi, Herbertus de Danouilla. Z
     (7) Il faut savoir en outre que Godéchal fils d’Oury a donné à saint Martin de Marmoutier et à nous ses moines le tiers de tout le fermage de tout le susdit Vierville et la dîme de toute la terre qu’il y détenait. De cette donation sont témoins: Thion Chef-de-Fer; Gaudin fils d’Ansoué de Méréville; Lisiard d’Étampes; Robert fils d’Airaud; Hébert de Denonville.
     Postea uero dedit [17] idem Godiscalis eidem sancto et nobis octo hospitalia quę in predicta Veriuilla habebat, et quicquid denique in ea habebat, excepto terragio quod illi qui in predictis hospitalibus hospitabuntur deferent ei, uel ad Mereruilla uel ad Bertolcuriam, ad quod horum [18] ipsi placuerit, ita tam ut unus predictorum hospitum de quo securus erit seruet idem terragium*, ei, et nullus eorumdem colat alicuius terram ante illam quam de ipso habemus. Cui etiam dedit ob hoc domnus Teudo Caput Ferri monachus XXX solidos Carnotensis monetę, et beneficum nostrum. Pepigit [19] quoque ei quod quando mortuus fuerit, sepeliet eum monachus qui in predicta Veriuilla morabitur ad ęcclesiarum nostrarum quamlibet, si tamen hoc ipsi mandauerit. Huius rei testes sunt: Gaulterius de Stampis, Amalricus Rufus de Ableis, Girbertus major de Seenuilla. [20], Richerius mercator de Stampis, Herbertus de Danunuilla. Z
     * Le scribe avait oublié terragium et l’a ajouté au-dessus de la ligne.
     (8) Mais après cela le dit Godéchal a donné, au même saint et à nous, huit tenures qu’il avait dans le dit Vierville, et pour finir tout ce qu’il y possédait, excepté le terrage. Ceux qui seront établis sur les susdites tenures le lui apporteront, soit à Méréville ou bien à Bréthencourt, au lieu qu’il lui plaira, de telle manière qu’un seul des susdits tenanciers, auquel il fera confiance, aura la garde de son terrage, et qu’aucun des susdits ne cultivera la terre de qui que ce soit d’autre avant celle que nous tenons de lui. Pour cela monsieur Thion Chef-de-Fer lui a encore donné trente sous de monnaie chartraine, et une place chez nous. Il lui a aussi promis que, quand il sera mort, il sera enterré par le moine qui résidera au dit Vierville, dans celle de nos églises qu’il voudra, si du moins il le lui demande. De cette affaire sont témoins: Gautier d’Étampes; Amaury Roux d’Ablis; le régisseur de Sainville, Gibert; le marchand d’Étampes Richer; Hébert de Denonville.
     Sciendum quoque quod Amalricus Rufus de Ableis dedit in eadem sepedicta Veriuilla beato Martino et nobis monachis eius duas ut ita dicam hospitalitates et quicquid omnino ibi habebat, nichil [21] inde sibi retinens propter campartium, quod ei ad Stampas uel ad  Bertoucuriam portabitur, quod unus eorum duorum qui ibi hospitabuntur uersabit ei, de quo securior erit, qui etiam nullam aliam terram colent ante eam de qua reddent ei terragium. Factum est autem [22] hoc apud Stampas, concedente Alberto filio Anselli de cuius casamento erat eadem terra, concedentibus etiam uxore sua, id est Amalrici eiusdem, duobusque filis et filia, dante sibi propter ipsum Teudone Capite Ferri monacho X solidos. Huius [23] rei testes sunt: Ernaldus filius Alberedę, Christoforus Rex, Obertus de Stampis, Girbertus canonicus, Guillelmus de Stampis Veteribus, Rotbertus de Cimiterio, Baldricus de Fossato, Herbertus de Danunuilla. T.
     (9) Il faut savoir aussi qu’Amaury Roux d’Ablis a donné dans le souvent mentionné Vierville, à saint Martin et à nous ses moines, deux, pour ainsi dire, tenures, et tout ce qu’il y détenait, ne s’en réservant rien du tout, mis à part le champart, qui lui sera porté soit à Étampes ou bien à Bréthencourt, et que l’un de ceux qui les tiendront lui versera, celui en qui il aura le plus confiance; ils ne cultiveront en outre aucune autre terre avant celle de laquelle ils lui paieront le terrage. Cela a été conclu à Étampes, avec l’autorisation d’Aubert fils d’Anseau, de la mouvance de qui relevait la dite terre; avec l’autorisation de son épouse, c’est-à-dire de celle d’Amaury, et celle de ses deux fils, et de sa fille; le moine Thion Chef-de-Fer lui donnant pour cela dix sous. De cette affaire sont témoins: Arnaud fils d’Aubrée; Christophe Roi; Obert d’Étampes; le chanoine Gibert; Guillaume des Vieilles Étampes; Robert du Cimetière; Baudry du Fossé; Hébert de Denonville.
     Preterea quoque sciendum quod Paganus filius Anselli concessit et [24] dedit in grangia Boesuillę beato Martino Maioris Monasterii et nobis per cyrotecam Anselli filii Aremberti idem donum uillacationis totius iam dictę uillę, quod dederant Ernaldus filus Alberedę et Godescalis filius Vlrici, testibus his: Alberto filio Anselli, qui hoc fecit ab eo conce[25]di, Gaulterio de Alneio, Hugone uicecomite Castelliduni, Hugo de Puteolo, Niuelone filio Fulcherii, Guarino de Friesia. Z.
     (10) En outre il faut savoir que Payen fils d’Anseau a autorisé et donné, dans la grange de Boisville, à saint Martin de Marmoutier et à nous, au moyen du gant d’Anseau fils d’Arembert, la dite donation de Vierville, qu’avait opérée Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal fils d’Oury, en présence des témoins suivants: Aubert fils d’Anseau, qui a obtenu cette autorisation, Gautier d’Aunay; Hugues vicomte de Châteaudun; Hugues du Puiset; Nivelon fils de Foucher; Garin de Friaize.
     Sciendum quod Hugo de Gualardone concessit et auctorizauit in domo monachorum de Alneello et dedit predicto sancto [26] et nobis idem ipsum donum Veriuillę, quod dederant Gauterius de Alneio et Guillelmus filius Bernoali et Ernaldus filius Alberedę, rogatu domni Teudonis Capitis Ferri et Costabli monachorum. Huius doni sunt testes: Guido filius Serli, Amalricus filius Raherii, Marinus prepositus [27] de Alneello, Rotbertus Britto, Iohannes Vitulus, Rotbertus de Adunuilla et Adelelmus frater eius, Hugo Canis, Osmundis de Gualardone. T.
     (11) Il faut savoir qu’Hugues de Gallardon a autorisé et permis, dans la maison des moines d’Auneau, et qu’il a accordé, au susdit saint et à nous, la dite donation de Vierville opérée par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée, à la supplique des moines monsieur Thion Chef-de-Fer et Costable. De cette donation sont témoins: Guy fils de Serlon; Amaury fils de Rahier; le prévôt d’Auneau Marin; Robert Breton; Jean Veau; Robert d’Adonville et son frère Aleaume; Hugues Chien; Osmond de Gallardon.
     Preterea sciendum quod Eremburgis uxor predicti Godiscalis filii Vlrici et Odo filius ipsorum concesserunt donationem quam idem Godescalis fecerat [28] de Veriuilla beato Martino Maioris Monasterii et nobis monachis eius, testibus, Gaudino filio Ansue de Merervilla, Rainardo Farinardo, Baldrico de Fossato, Harduino priore Sparronensi et Ermengiso famulo eius, Gaufredo de Moreth, Odone de Paniceriis, [29] Rainaldo de Alneio. Cui, id est Aremburgi, dedit domnus Theudo Caput Ferri tres solidos propter hoc ipsum donum. T
     (12) En outre il faut savoir qu’Arembour, épouse du susdit Godéchal fils d’Oury, et Eudes, leur fils, ont autorisé la donation que le dit Godéchal avait opérée de Vierville à saint Martin de Marmoutier et à nous ses moines. En sont témoins: Gaudin fils d’Ansoué de Méréville; Rainard Farinard; Baudry du Fossé; Hardouin prieur d’Épernon et son serf Ermengise; Geoffroy de Moret; Eudes de Pannecières; Rainaud d’Aunay. Monsieur Thion Chef-de-Fer lui a donné, à savoir à Arembour, trois sous en raison même de cette donation.
     Notum sit omnibus tam futuris quam presentibus quatinus  illud donum quod Godiscal et Amalricus de terra quę Veriuilla dicitur beato Martino et monachis dederunt,  [30] illud ipsum donum Ansellus Rotberti filius Beguini et Odelina mater eius pro sua suorumque salute partimque propter VII solidos quos Teudo monachus ob hoc Odeline tribuit nobis concesserunt. Huic dono interfuerunt: Radulfus Gauscelini filius de Danunuilla et Gaufredis clericus. [31] Ex nostra autem parte: Gaulterius famulus, et de Extolui Gaulterius*, et de Ludone Fulchaldus*. T.

     * Le manuscrit porte bien de Extolui Gaulterius et de Ludone Fulchaldus, peut-être parce que ces éponymes avait été surajoutés à la première rédaction au dessus de la ligne, comme on le constate souvent dans les originaux, et qu’il ont été mal reportés dans notre texte. On a une inversion analogue en  C32-33.
     (13) Qu’il soit connu de tous, tant présent qu’à venir que la donation du village appelé Vierville qui avait été opérée par Godéchal et Amaury à saint Martin et aux moines, cette même donation, Anseau Robert fils de Béguin et sa mère Eudeline nous l’ont autorisée, pour leur salut et celui des leurs, et pour une part à cause des sept sous que le moine Thion  a donné à cet effet à Eudeline. A cette donation ont assisté: Raoul fils de Gauscelin, de Denonville, et le clerc Geoffroy. Et de notre côté: le serf Gautier, Gautier de Léthuin et Fouchaud de Ludon.
     Nouerint omnes nostri successores quod Hersendis et filius eius Harduinus Caput Ferri dederunt pro suis suorumque animabus beato Martino et monachis Maioris Monas[32]terii, admonitione Teudonis Capitis Ferri iam monachi, patris predicti Harduini, quatuor familias collibertorum de Danonisuilla, id est Gaufredum cum filiis filiabusque suis. Vnde et donationem fecerunt apud Coinam domno Tetbaldo priori Coinę pro [33] domno abbate per ramum sebuci. Cuius rei testes sunt, de monachis: Teudo Caput Ferri, Harduinus prepositus Carnotensis, Guarinus clericus. De laicis: Hugo Malueil, Guerrisius filius Herberti, Rotbertus de Dallei Monte, Rainaldus famulus Gau[34]fredis de Bello Monte, Guillelmus Rufus de Coina et alii plures.
     (14) Que tous nos successeurs sachent que Hersent et son fils Hardouin Chef-de-Fer ont donné, pour le salut de leurs âmes et de celles des leurs, à saint Martin et aux moines de Marmoutier, sur les représentations de Thion Chef-de-Fer désormais moine, père du dit Hardouin, quatre familles de colliberts de Denonville, à savoir Geoffroy avec ses filles et ses filles. De quoi ils ont aussi fait la donation à Chuisnes au prieur de Chuisnes monsieur Thibaud tenant lieu de monsieur l’abbé par le moyen d’une tige de sureau. De cette affaire sont témoins, du côté des moines: Thion Chef-de-Fer; le prévôt de Chartres, Hardouin; le clerc Garin; et du côté des laïcs: Hugues Malveil; Guerrise fils d’Hébert; Robert de Dolmont; le serf de Geoffroy de Beaumont, Rainaud; Guillaume Roux de Chuisnes; et de nombreux autres.
     Hoc ipsum donum concesserunt Gaulterius de Alneio et uxor eius Milesendis predictę Hersendis filia, sororque prefati Harduini aput* Carnotum, testibus istis: Iuone filio Herberti, [35] Rotberto Flagello, Guarino de Baillole, Hugone de Tracheto, Gaulterio de Sancto Germano, Harduino de Adonis Villa, Arnulfo fratre Gaulterii de Alneio.

     * sic.
     (15) Cette même donation a été autorisée par Gautier d’Aunay et sa susdite femme Milsent fille d’Hersent, sœur du susdit Hardouin, à Chartres, en présence de ces témoins: Yves fils d’Hébert; Robert Fléaud; Garin de Bailleau; Hugues de Tracy; Gautier de Saint-Germain; Hardouin d’Adonville; le frère de Gautier d’Aunay, Arnoux.
 
NOTICE C
(deuxième partie du premier parchemin)

     Cette notice a été portée sur la partie du premier parchemin qui restait vierge, mais par une autre main que la première et dans une écriture caractéristique du XIIe siècle.

     [25] Nouerint nostri presentes et posteri sancti Martini monachi quod Rainaldus Tetulfi filius quandam terram que Lomlu [26] uocatur sancto Martino tribuit* tota ex integro et quicquid in ea habebat, concedente Petro fratre eius et matre eius que Ermentrudis dicitur, ac conce[27]dentibus sororibus eis, Arenburge scilicet et Roscelina atque Ascelina. Testes huius donationis sunt isti: Albericus presbiter, [28] Guido Serlonis filius, Arraldus de Dordano, Hungerius de Villa Illa, Milo Bosonis filius, Albertus Vaslinus, Gualterius faber, Raherius molen[29]dinarius, Rodbertus Grimaldi filius, Albertus Burchardi filius.
     Huius donationis gratia nostri, monachi, id est domnus Teudo qui Caput de Ferro dicitur [30] ac domnus Constabilis Rainaldo et matri eius ac sororibus certisque parentibus XXti Vque solidos denariorum dederunt
**, Petro autem fratri germano Vque, [31] Falconi autem unam spatam et Majoris Monasterii beneficium. Quod uidit et audiuit Arnulfus de Alneto, Guarinus frater eius, Rainaldus de [32] Testiariis, Herueus armiger. Ex parte monachorum adfuerunt isti: Tamueius presbiter, Guauterius de Anglica Terra famulus, de Venti[33]laio, Constancius famulus et Guauterius de Veruilla famulus.

     * Le scribe a  oublié: sancto Martino tribuit, et l’a lui-même ajouté au dessus de la ligne.
     ** Il a aussi ajouté: dederunt au dessus de la ligne.
     (16) Que tous les moines de saint Martin, présents aussi bien qu’à venir, sachent que Rainaud fils de Thiou a offert à saint Martin une certaine terre qui s’appelle Lomlu, dans son entier, indivise, et tout ce qu’il y possédait, avec l’autorisation de son frère Pierre et de sa mère qui s’appelle Ermentrut, ainsi qu’avec l’autorisation de ses sœurs, à savoir Arembour et Rosceline ainsi qu’Asceline. Les témoins de cette donation sont les suivants: le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard.

     (17) A cause de cette donation, nos moines, à savoir monsieur Thion, surnommé Chef-de-Fer, et monsieur Costable ont donné à Rainaud et à sa mère, ainsi qu’à ses sœurs et à certains parents: vingt-cinq sous; à son frère de père et de mère Pierre: cinq sous; à Faucon, une épée et une place à Marmoutier. Cela a été vu et entendu de: Arnoux d’Aunay; son frère Garin; Rainaud des Têtières; l’écuyer Hervé. Du côté des moines, y ont assisté: le prêtre Tamoué; le serf Gautier d’Angleterre,
le serf Constance de Ventelay*, et le serf de Vierville Gautier.

     * De Ventelay se rapporte à ce qui suit et non à ce qui précèce, comme nous l’apprend une autre charte du prieuré de Bréthencourt (ici donnée en Annexe 6e). On constate une autre inversion du toponyme éponyme en B 31.
 
NOTICE D
(troisième partie du premier parchemin)

     Notificamus successoribus nostris quod Godefredus de Aqua filius Felicie [34] et Gila uxor eius dederunt sancto Martino Maioris Monasterii et monachis eius terram ad unam carrucam et tres hosticias in uilla quę Veruilla [35] dicitur et totum scilicet quicquid in ea possidebat pro salute animarum suarum et suorum antecessorum. Dederunt tamen monachi eis in caritate so[36]lidos XXXta Vque Stanpensis monetæ. Huic donationi affuerunt plures ex parte monachorum et ex parte illorum. Ex parte illorum fuerunt [37] hii: Rotbertus medicus de Stampis, Amalricus Rufus, Harduinus clericus, Guarinus quidam famulus eorum. Ex parte monachorum fuerunt hii: Tamueius presbiter [38] de Stonno, Adelardus de Bertoldicuria et Rodbertus eiusdem Adelardi socius. Monachus qui hoc donum recepit et ceteris fratribus Maioris Monasterii detulit, [39] domnus Teudo Caput Ferri fuit. Sciendum uero est quod isdem* Teudo eis beneficium Maioris Monasterii tribuit, ea scilicet conuentione ut si [40] aliquo tempore ad monasterium pergerent ab abbate et ceteris fratribus omnibus reciperent.

     *Lisez: idem.
     (18) Nous faisons savoir à nos successeurs que Geoffroy de l’Eau fils de Félicie et son épouse Gile ont donné à saint Martin de Marmoutier et à ses moines une terre d’une charrue et trois tenures au village qui s’appelle Vierville, ainsi que tout ce qu’il y possédait, pour le salut de leur âmes et de celles de leurs prédécesseurs. Les moines leur ont cependant donné par charité 35 sous en monnaie d’Étampes.

     A cette donation ont assisté bon nombre de personnes du côté des moines et de leur côté. De leur côté il y a eu ceux-ci: le médecin d’Étampes Robert; Amaury Roux; le clerc Hardouin; un certain Garin leur serf. Du côté des moines il y a eu ceux-ci: le prêtre de Léthuin Tamoué; Allard de Bréthencout; et Robert compagnon du dit Allard. Le moine qui a reçu ce don et l’a fait connaître aux autres frères de Marmoutier a été monsieur Thion Chef-de-Fer. Il faut savoir que le dit Thion leur a accordé une place à Marmoutier, à savoir qu’il a été convenu que si un jour ils veulent gagner le monastère, ils aient gain de cause auprès de l’abbé et des autres moines.

   
Laboureur anglosaxon (calendrier, 2e quart du XIe siècle)
SOMMAIRE

Introduction

Résumé
     A. Pays d’Étampes sous influence chartraine.
     B. Les familles des donateurs principaux, Gautier et Milsent.
     
C. La pyramide féodale.
     
D. Les exploitants réels.
     
E. Installation de nouveaux serfs.
     F. Résumé des 18 transactions.
     
G. Date précise de nos transactions.
Texte
NOTICE A
NOTICE B
NOTICE C
NOTICE D
Annexe 1
Répertoire analytique des lieux cités par nos dix-huit notices (49 entrées).
Annexe 2
Répertoire analytique des personnes et familles citées par nos dix-huit notices (199 entrées).
Annexe 3
Répertoire du vocabulaire concernant les Statuts des personnes et des biens dans nos dix-huit-notices.
Annexe 4
Édition et traduction partielle de ces notices par Édouard Lefèvre (1867)
Annexe 5
Analyse archivistique de ces notices par Merlet (1897)
Annexe 6
Dossier sur la famille Chef-de-Fer (8 documents)
Annexe 7
Dossier sur la famille d’Aunay (29 documents)
     7a. Gautier I d’Aunay se porte caution pour un jardin (vers 1068).
     7b. Gautier I d’Aunay et ses fils consentent à une donation près de Boisville (avant 1079).
     7c. Gautier I d’Aunay renonce à l’église d’Épeautrolles (entre 1079 et 1082).
     7d. Gautier I et Gautier II d’Aunay consentent à une donation à Abonville (avant 1079).
     
7e. Gautier I et Rainaud d’Aunay témoins d’un affranchissement (entre 1079 et 1082).
     7f.
Raynaud d’Aunay témoin à Quémonville (Boisville-la-Saint-Père) (entre 1079 et 1101).
     7g. Donation de voiries en Beauce autorisée par Gounier d’Aunay (7 mars 1082).
     7h. Autorisation par Gounier d’Aunay d’une vente de voiries en Beauce (1082 ou peu après).
     7i. Gauthier II d’Aunay témoin pour Hugues Blavons en 1096 (1096).
     7j. Décès de Gautier II d’Aunay, de son épouse Milsent Chef-de-Fer et de belle-mère Hersent (dates incertaines).
     7j2. Mentions d’un Gautier d’Aunay témoin, de son épouse Milsent Chef-de-Fer et de belle-mère Hersent (avant 1112-vers1114).
     7j3. Un Gautier d’Aunay non identifié témoin trente ans plus tard (vers 1128).
     7k. Gounier de Saint-Avit donne une terre à Raville près Dreux (entre 1100 et 1120).
     7l. Gounier d’Aunay gouverneur de Bayeux en 1105 (témoignage d’Orderic Vital).
     7m. Garin d’Aunay témoin d’une donation d’Helsent (1108 ou 1109).
     7n. Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Gouillons (1108 ou 1109).
     7o. Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Thivars (après 1115).
     7p. Restitution d’une terre par Garin d’Aunay aux moines de Saint-Père (non datée).
 
   7q. Gounier d’Aunay témoin d’une charte du comte Thibaud (vers 1128).
     7r. Donation de Garin d’Aunay sur son lit de mort (après 1130).
     7s.
Gounier témoin de plusieurs actes du Cartulaire de Bonneval (de 1118 à 1141).
     7t. Gounier témoin d’un consentement de Geoffroy IV de Châteaudun (1140).
     7u.
Gounier d’Aunay autorise une donation à Unverre (vers 1146).
     7v. Mention d’Obert d’Aunay dit Payen Torcul, fils de Garin (avant 1151).
     7w. Répertoire un peu vieilli des membres de la famille d’Aunay donnée par Lépinois (1854).
Annexe 8
Dossier sur Hugues de Gallardon, sire d’Auneau
Bibliographie Éléments de bibliographie
   
ANNEXE 1
RÉPERTOIRE DES LIEUX CITÉS
Notes de toponymie

Le secteur de Vierville sur la carte de Cassini (1756)
Le secteur de Vierville sur la carte de Cassini (1756)

de Ableis (B 19, 20): Ablis
     Le contexte ne permet pas de préciser le genre de ce toponyme, qui paraît ici à l’ablatif pluriel. En 1218, une charte du Cartulaire de l’abbaye du Porrois (n°53) porte le féminin (apud Abluyas), qui permettrait de supposer ici un nominatif *Ableae ou *Ableiae. Cependant il faut sans doute reconnaître ici une forme indéclinable. Dans le
Cartulaire des Vaux-de-Cernay, on trouve ultérieurement trois formes indéclinables concurrentes, Abluies vers 1168 (n°XXXI, p. 49), en 1207 (n°CXLV, p. 160), 1227 (n°CCLXXV, p.261), 1240 (n°CCCXCIX, p. 366), 1241 (n°CCCCIV, p. 370), 1243 (ibid. n°CCCCXVII, p. 383), Abluis en 1239 (n°CCCXCVI, t. I, p. 363), 1241 (n°CCCCIX, p. 375), 1246 (n°CCCCXLIV, p. 405), 1300 (n°DCCCCXC, p. 980), 1321 (n°MXLIV, t. II, p. 62), et Ablues en 1227 (n°CCLXXV, p. 261). Ultérieurement on trouvera aussi de Ablusiis, pour qualifier Geoffroy d’Ablis (célèbre inquisiteur mort à Lyon entre 1316 et 1319). On a avancé une étymologie fondée sur un anthroponyme romain Apilius, hypothèse assez gratuite, et qui, outre un très difficile passage du p ou b, expliquerait mal pourquoi le mot semble toujours avoir été perçu comme pluriel.
Amalricus Rufus de Ableis      Aujourd’hui commune du canton Saint-Arnoult-en-Yvelines,  arrondissement de Rambouillet (Yvelines).
     
Lieu éponyme d’Amaury Roux d’Ablis (Amalricus Rufus de Ableis), qui paraît cependant résider à Étampes (transactions 8 et 9).
Adunuilla (B 27), Adonis Villa (B 35): Adonville
     Voici la seule graphie ancienne que donne Merlet dans son Dictionnaire topographique du département d’Eure-et-Loir de 1861 (pp. 1-2): Adunvilla (1202, charte de l’abbaye de Belhomert).
     A titre de comparaison, notons plusieurs graphies anciennes données pour le toponyme lorrain Haudonville (Henri Lepage, «Dictionnaire géographique de la Meurthe», in Mémoires de la Société d’archéologie lorraine, 2e série, III, 1860, p. 129): Haidonvilla (1156, 1164), Haidunvilla (1182), Hadunvilla et Haydunville (1186), Adonvilla (1195), Haldonville (1393), Hadonville (1414), Hauldonville (1433).
     Aujourd’hui hameau de la commune de Denonville (
canton d’Auneau, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir). Merlet (ibid.) note que le fief d’Adonville relevait du duché de Chartres et ressortissait pour la justice à Auneau.
     
Lieu éponyme de trois nobliaux mentionnés par la notice B. Il est d’abord question d’un Robert d’Adonville et son frère Alleaume (B 27), témoin à Auneau d’une concession d’Hugues de Gallardon (transaction 11), puis d’un Hardouin d’Adonville, témoin à Chartres d’une concession de Gautier d’Aunay (transaction 15): tous trois paraissent des nobles voire des chevaliers.
Alneellum (B 24, 26): Auneau
Donjon d'Auneau élévé par Hugues de Gallardon entre 1090 et 1100      Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.6): Auneellum (1111, charte de l’abbaye de Bonneval); Alnetellum, 1130 (id.); Alneolum (cartulaire des Vaux-de-Cernay, p. 48); Alneelum, 1172 (charte de l’abbaye de Josaphat); Auneel (1279, charte de l’abbaye de l’Eau); Aulnel (1469, registre des contrats du chapitre de Chartres); Aulneau (1565, terrier de Reboulin); Saint-Remy d’Auneau (1736, pouillé).
     Actuellement chef-lieu de canton et de la communauté de communes de la Beauce alnéloise (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir). Alors siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Bonneval. Merlet (ibid.) note qu’Auneau était d’une part une baronnie vassale du duché de Chartres et ressortissant pour la justice au bailliage de Chartres; il ajoute d’autre part que c’était chef-lieu d’un doyenné dépendant de l’archidiaconé de Chartres et comprenant les paroisses d’Auneau, Aunay-sous-Auneau, Béville-le-Comte, la Chapelle-d’Aunainville, Denonville, Francourville, Gellainville, Gouillons, Houville, Léthuin, Levesville-la-Chenard, Louville-la-Chenard, Maisons, Mondonville-Saint-Jean, Moutiers-en-Beauce, Oinville-sous-Auneau, Ouarville, Prasville, Prunay-le-Gillon, Roinville-sous-Auneau, Saint-Germain-la-Gâtine, Sours et Villeau.
     C’est chez les moines d’Auneau, en présence du prévôt (prepositus) d’Auneau, Marin, qu’a lieu la concession d’Hugues de Gallardon (transaction 11).
     De fait Hugues de Gallardon était alors seigneur d’Auneau, seigneurie qu’il tenait de sa mère, fille du seigneur de Rochefort.

Alnetum (A titre, 1, 14; B 31), Alneium (D titre, 1, 6, 11, 24, 25, 28, 33, 34): Aunay-sous-Crécy, et non Aunay-sous-Auneau
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet pour Aunay-sous-Crécy: Alnetum (vers 1080), Alaretum (sic selon Merlet, 1110, charte de l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée), Altum et Covetum (vers 1250, pouillé), Alnetum-juxta-Covetum (1310, charte de l’abbaye de Saint-Vincent-aux-Bois), Saint-Martin d’Aunay-sous-Couvé (1736, pouillé). Notons aussi, pour mémoire, celles qu’il donne pour Aunay-sous-Auneau (p.6): Aunetum (1118, charte de l’abbaye de l’Ouïe); Alnetum (1389, id.); Alnetum-sub-Alneolo (1432, charte de l’abbaye de Josaphat); Saint-Éloy d’Aunay-sous-Auneau (1736, pouillé).
     Il ne s’agit pas d’Aunay-sous-Auneau, comme l’ont cru Lefèvre et Depoin, commune du canton d’Auneau dans l’arrondissement de Chartres (qui était un fief vassal du duché de Chartres et ressortissant pour la justice au bailliage de Chartres), mais d’Aunay-sous-Crécy, commune du canton de Dreux.
     
1) Gautier, époux de Milsent et gendre de Thion Chef-de-Fer, en tire son nom dans les notice A et B. Il est accompagné une fois de son frère Arnoux (transaction 15).
     2) Dans la notice C, sans doute postérieure à sa mort, c’est son frère Arnoux qui est titré d’Aunay (transaction 17), accompagné cette fois de son frère Garin.
     3) La notice B cite aussi un Rainaud d’Aunay (transaction 12), qu’il faut identifier à Rainaud des Têtières, cité juste après Arnoux et Garin (transaction 17).
     Le recoupement des données présentées par un certain nombre de documents du temps permet d’affirmer qu’un certain noble, originaire d’Aulnay-sous-Crécy et possessionné depuis Dreux jusqu’au pays Dunois, eut deux fils, Gautier I d’Aunay et Rainaud d’Aunay dit aussi des Têtières. Gautier I a eu lui même six fils: Gounier titré tantôt d’Aunay, tantôt de Molitard et tantôt de Saint-Avit; Jocelyn; Gautier II d’Aunay; Arnoux; et Garin surnommé Torcul.
     Cette famille est clairement possessionnée depuis le secteur de Dreux jusqu’au pays dunois
.
Anglica Terra (B 32): Angleterre
     S’agit-il de l’Angleterre, conquise en 1066 par le duc de Normandie Guillaume, ou bien d’un lieu-dit Angleterre, comme il en
existe bien par exemple dans la commune d’Andeville (canton de Méru, arrondissement de Beauvais, Oise)? Ce surnom semble avoir été porté par des personnes de condition modeste. C’est ainsi par exemple qu’un Guillaume d’Angleterre, de statut incertain, est cité entre des cuisiniers et un tailleur comme témoin d’une transaction des moines de Marmoutiers en 1072, en Vendômois (Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, n°XLIX, p. 49.)
     Ce nom d’Angleterre donne son nom à un serf des moines de Marmoutier, Guauterius de Anglica Terra, témoin quelque part entre Aunay et Vierville des contredons des moines à la parentèle de Rainaud fils de Thiou après la donation de la terre de Lomlu (transaction 17).
     (a) Ce serf nous est aussi connu, Gaulterius de Anglica Terra
, par une charte du prieuré de Bréthencourt d’environ 1080, dont nous donnons le texte en Annexe 6e.
     (b) Un autre (?) Gautier d’Angleterre, Gaulterius de Anglia, de statut incertain, est témoin, apparemment à Marmoutier même, d’une transaction relative à la terre de Bezai, en Vendômois, sous l’abbé Bernard soit entre 1081 et 1099 (Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, n°CLXXXI, p. 259).
Aqua (D 33): l’Eau ou L’Ève ou Lèves, lieu-dit non identifié
     Il existe un lieu dit l’Eau près de Chartres (actuellement Eau-lès-Chartres, hameau de la commune de Ver-lès-Chartres), mais cette dénomination n’est attestée par Merlet (p.62) qu’à partir du XIIIe siècle, lors de la fondation en ce lieu d’une abbaye féminine cistercienne par Isabelle, comtesse de Chartres): Pentoison (1226, Cartulaire de l’Eau, p.9); Panthoison (1229, cartulaire de Saint-Père-en-Vallée, p. 686); Pantoison (1229, charte de l’abbaye de l’Eau); Aqua-prope-Carnotum (1230, id.); Pontoison (1259, id.); l’abeie de l’Iau-de-lez-Chartres (1279, id.).
     Il faut par ailleurs remarquer que le latin aqua peut représenter un toponyme en ancien français L’Ève ou Lève (car eau se dit alors ève, d’où le mot actuel évier), qui pourrait constituer une latinisation curieuse mais possible du lieu-dit chartrain de Lèves, et ce d’autant que le prénom Geoffroy est bien attesté à cette époque dans la famille de Lèves, par Geoffroy de Lèves, seigneur du Tartre-Gaudran, chanoine de Notre-Dame de Chartres, qui sera évêque de Chartres de 1116 à 1149.

     Ce lieu dit donne son nom à un certain Geoffroy de Aqua fils de Félicie, époux d’une certaine Gile (Godefredus de Aqua filius Felicie et Gila uxor eius), qui possède des biens à Vierville et les donne, à Étampes (transaction 18).
     (a) Ce lieu-dit, où qu’il se trouve, donne apparemment son nom à une famille clairement installée à Étampes
, car nous trouvons comme témoin  d’une charte purement étampoise de 1082 un certain Thibaud de l’Eau, Tetbaudus de Aqua (éd. Prou, p. 276, l. 8, seule occurence du toponyme dans toutes les chartres de ce monarque).
     (b) Ce Thibaud est probablement le père de notre Geoffroy, la notice D datant vraisemblablement du début du XIIe siècle.
     (c) Il faut noter cependant la présence d’un chevalier apparemment chartrain Roger de Aqua à Courville en mars 1094, dans la liste de témoins suivante:
Philippa; son fils Yves; Nivelon, Garin de Friaize, Hardouin Chef-de-Fer; Thibaud fils de Suger; Fron fils de Themier; son fils Yves; Yves fils d’Hébert; Roger de l’Eau (Rogerius de Aqua), monseigneur l’évêque, etc (Nous éditons ce texte en Annexe 6g).
Baillolis (B 35): Bailleau
     Il existe trois Bailleau en Eure-et-Loir, tous trois dans l’arrondissement de Chartres: 1) Bailleau-le-Pin (canton d’Illiers-Combray, arrondissement de Chartres), pour lequel Merlet donne: Baliolus (vers 977, cart. de Saint-Père), Bauliolum (vers 1165, cart. du Grand-Beaulieu), Balliolum de Pinu (1215, ch. du chapitre de Chartres), Balliolum-Pinus (1221, ibid.), Balliolum-Pini (1270, ibid.), Balliolum-Spini (vers 1250, pouillé), Baillotum-Pini (1626, pouillé), Saint-Chéron de Bailleau-le-Pin (1736, pouillé); 2) Bailleau-l’Évêque (canton de Mainvilliers) pour lequel Merlet donne: Baliolum (vers 977), Baliolis-villa (vers 1080, cart de Saint-Père), Bajulolium (vers 1123 (cart. de Josaphat), Balliacum (1148, charte du chapitre de Chartres), Ballolium domini episcopi (1224, id.), Saint-Étienne de Bailleau-l’Evesque (1736, pouillé), Bailleau-les-Bois (1793); et enfin 3) Bailleau-Armenonville, dit aussi tout simplement Bailleau (canton de Maintenon, arrondissement de Chartres), pour lequel Merlet donne: Baillolium (vers 1250, pouillé), Balliolum-sub-Galardone (1626, pouillé), Saint-Martin de Bailleau-sous-Gallardon (1736, pouillé).
     Il doit s’agir de Bailleau-le-Pin
tout proche de Saint-Avit-les-Guespières, dans le même canton d’Illiers-Combray, et sur la route de cette ville à Chartres.
     Cette localité donne son nom à un certain Garin (Guarinus de Baillole), témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et sa susdite femme Milsent au don de quatre familles de colliberts de Denonville par Hersent (transaction 15).
Bardul Villa (A 19), Balduluilla (B 9), Bauduluilla (D 13): Baudreville
     Ces trois anciennes graphies alternatives du toponyme de Baudreville sont intéressantes, car elles illustrent bien à quel point il faut se méfier des apparences en matière de toponymie. En effet, on serait tenté en première analyse de faire remonter Baudreville à un hypothéthique *Baldrici Villa, «domaine de Baudry» (comme dans le cas du Beaudrevilliers du Loiret, dans la commune de Bondaroy, qui s’écrit dans les chartes de Philippe Ier: Baldrivillare, Baldrevillare et Baldricivillare). Il existe aussi Baudreville dans le département de la Manche, et un autre, lieu-dit de la commune d’Erceville dans le Loiret: mais ils n’ont pas forcément la même origine étymologique, comme on va le voir.
     Les trois graphies divergentes de notre notice sont en effet d’accord pour attester qu’au XIe siècle le R de Baudreville était encore un L, ce qui ne peut s’accommoder d’une telle origine.
      La troisième graphie trahit la véritable prononciation de
la première syllabe au XIe siècle, qui est déjà la nôtre, bau-. On prononçait quelque chose comme *Baudoulville. La deuxième est une rétroversion mécanique de Bau- en Bal- (par analogie, cf. Baudouin, Balduinus). La troisième est la plus intelligente. L’auteur essaie de reconstituer l’anthroponyme qui est à la base du toponyme, et il s’inspire avec raison de la forme Bardoul, qui était illustrée encore de son temps par le fameux Hugues Bardoul.
     Baudreville était donc au départ le domaine (villa) d’un certain Bardulf, sous la forme Bardoul. *Bardoulville
a d’abord donné par assimilation *Baldoulville, d’où *Baudoulville au XIe siècle; ultérieurement, par rhotacisme, *Baudourville, et pour finir, par métathèse, Baudreville.
     Les anciennes graphies de ce toponyme données par Merlet (p.10) confirment ces conjectures faites avant d’avoir pu le consulter:
Baudorvilla (v. 1250, pouillé), Bauldrouville (1542, terrier de Reboulin); Baudreville (1626, pouillé); Saint-Fiacre de Baudreville (1736, pouillé).
     Actuellement commune du canton de Janville (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
     Lieu éponyme d’un certain
Geoffroy de Baudreville, témoin deux fois à Étampes, la première d’une donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3), la deuxième fois d’une concession de Guillaume fils de Bernoal d’Étampes (transaction 6).
Bellus Mons (B 34): Beaumont (hameau de Chuisnes)
     Il s’agit d’un toponyme assez courant. Il  était par exemple représenté à l’époque de Philippe Ier à Beaumont-sur-Oise, siège d’un comté. Notre lieu-dit est ici mentionné parce qu’un des témoins est le serf ou domestique d’un certain Geoffroy de Beaumont (Rainaldus famulus Gaufredis de Bello Monte). Or précisément nous trouvons la signature de Geoffroy comte de Beaumont, $ Gaufredi comitis Bellimontis dans une charte de Philippe Ier donnée à Paris le 27 mai 1067, mais que Prou considère comme un faux d’époque composé entre 1071 et 1073 (p. 90, l. 37). C’est une fausse piste.On trouve en effet plusieurs Beaumont dans notre secteur: un Beaumont à Chalo-Saint-Mars (canton et arrondissement d’Étampes, Essonne), un autre à Valpuiseaux  (canton et arrondissement d’Étampes, Essonne). En Eure-et-Loir le Dictionnaire topographique de Marlet, page 12, ne signale pas moins de cinq Beaumont. Mais l’un d’eux s’impose absolument.
     C’est un hameau de la commune de Chuisnes, où témoigne précisément notre Rainaud. Il est cité en 1300 par le Polyptique de Chartres sous le nom de Bellus Mons, et en 1346 par une charte du chapitre de Chartres sous le nom de Beaumont-soubz-Courbeville; Le bois de Beaumont est mentionné en 1527 par une charte du chapitre de Chartres.

     Aujourd’hui hameau de la commune de Chuisnes (
canton de Courville-sur-Eure, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
     Ce lieu donne son nom à un certain Geoffroy, dont le serf Rainaud est témoin, à Chuisnes, de la donation par Hersent et Hardouin, ex-épouse et fils de Thion, de quatre familles de colliberts en provenance de Denonville (transaction 14).

     (a) Nous possédons une charte de ce prieuré faisant état d’une donation de Hardouin Chef-de-Fer, où apparaît pour témoin le même Geoffroy de Beaumont, cette fois en personne.
Bertolcuria (B 17), Bertoucuriam (B 21), Bertoldicuria (D 38): Bréthencourt
     Les scribes de nos notices, et d’autres, semblent penser qu’il s’agissait au départ d’un anthroponyme masculin, Bertold-Berthoud, comme le marque très nettement la troisième graphie. Un autre copiste, vers la même époque, écrit pareillement: Bertolcor (Archives départementales d’Eure-et-Loir, H. 2261). On pourrait donc croire en première analyse à l’exactitude de cette rétroversion supposant une étymologie «Cour de Berthold», de même que dans le secteur Berthouvilliers, hameau de la commune de Neuvy-en-Beauce au canton de Janville, représente un «Villier de Berthold» et Baudreville, au même canton de Janville, un «Domaine de Bardoul».
     Cependant
une charte des environs de 1080, rédigée à Bréthencourt même en présence de la dame du lieu, écrit, bien différemment, Bertildis Curia (charte éditée ici en Annexe 6e): il s’agit donc plutôt d’un anthroponyme féminin, Berthilde, Berthaut (cf. Brunehilde-Brunehaut, Richilde-Richaut, Mathilde-Mahaut, etc.), puis, par métathèse, Brétaud. Une autre charte encore datée d’environ 1110, porte également Bertildis Curia (Archives d’Eure-et-Loir, H 2256)
     Autres preuves d’une prononciation vernaculaire en -haut, le Cartulaire de Saint-Père de Chartres interprète cette terminaison comme un diminutif masculin en -ellus, et écrit, dans un acte daté précisément de 1137, Bretelli Curia; et une autre charte du prieuré de Bréthencourt en date de 1176 porte de Bertotcurte (
Archives d’Eure-et-Loir, H 2256).
     Quant à la transition de *Brétaucourt à l’actuel Bréthencourt, elle ne présente pas la moindre difficulté. Nous constatons déjà dans nos notices déjà un flottement entre les son -an- et -au-, dans le cas de l’anthroponyme Ansoué écrit d’abort Ausoué (
A 24: Ausueus de Mereruilla, B 16: Anseus de Merer Villa; B 28: Ansue de Merervilla). Cette confusion existe d’ailleurs encore de nos jours à Étampes, où j’ai lu début juin 2008, dans la copie d’une collégienne, enrevoir pour au revoir.
     C’est un exemple intéressant des erreurs que pouvaient commettre les scribes du XIe siècle dans leur compréhension des toponymes dont ils percevaient nettement le fonctionnement étymologique sans pour autant être à l’abri d’erreur de détail.

     Aujourd’hui lieu-dit de la commune de Saint-Martin-de-Bréthencourt canton de Saint-Arnoult-en-Yvelines, arrondissement de Rambouillet, Yvelines), alors siège d’un prieuré de l’abbaye de Marmoutier.
     1) La notice B précise que deux donateurs, Godéchal et Amaury Roux d’Ablis, continueront à percevoir le champart de Vierville au lieu qui leur agréera, soit à Méréville pour l’un, et à Étampes pour l’autre, où ils résident respectivement, ou bien à Bréthencourt, où se trouve sans doute le grenier des moines de Marmoutier pour le secteur (transaction 8 et transaction 9).
     2) La notice C mentionne par ailleurs pour témoins un Allard de Bréthencout et Robert compagnon du dit Allard (transaction 18).

     (a) Une charte conservée aux Archives d’Eure-et-Loir, H.2261, datée par l’inventaire également de 1090 environ, et donnée plus bas en Annexe 6e, mentionne comme prieur de ce lieu un certain Geoffroy (Godefredus de Balae, prior de Bertolcor), en présence de Thion Chef-de-Fer déjà moine.
Boesuilla (grangia Boesuillę) (D 23): Boisville-la-Saint-Père
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.23): Bodasivilla (vers 954, Cartulaire de Saint-Père-en-Vallée); Boesvilla (vers 1090: c’est notre occurrence, et la date est celle qui est supposé par l’inventaire des Archives d’Eure-et-Loir), Boasi Villa (vers 1100, Cartulaire de Saint-Père-en-Vallée), Boeinvilla (vers 1250, pouillé), Boivilla (1252, charte du chapitre de Chartres), Besvilla (1270, charte de l’abbaye de Bonneval), Boevilla-Sancti-Petri (1272, charte du chapitre de Chartres), Boyville-la-Saint-Père (1366, registre des contrats du chapitre de Chartres), Boivilla-in-Belsia (1626, pouillé), Saint-Laurent de Boisville-la-Saint-Père (1736, pouillé).
     Aujourd’hui commune du canton de Voves (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir), alors siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée. Merlet note que le fief de Boisville-la-Saint-Père ressortissait pour la justice à Janville.
     C’est dans la grande de Boisville que l’Étampois Payen fils d’Anseau, représenté par Anseau fils d’Arembert, a autorisé les donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal fils d’Oury, en présence notamment d’Hugues Ier du Puiset dit Blavons, d’Hugues vicomte de Châteaudun et de son beau-frère Nivelon fils de Foucher de Fréteval (transaction 10).
     (a) La famille d’Aunay semble avoir été possessionnée à Boisville, car une notice du Cartulaire de Saint-Père (dont nous donnons le texte en Annexe 7b) nous montre Gautier I d’Aunay consentir à la donation de la voirie d’Honville par son vassal Gautier fils de Fléaud, et une autre son frère Rainaud d’Aunay témoin à Quémonville (Annexe 7f).

     (b) Nous savons entre autres par une charte de Philippa de Courville en date de mars 1094 (Cartulaire de Saint-Père de Chartres, éd. Guérard, tome II, pp. 499-500, texte donné ici en Annexe 6g) qu’Hardouin Chef-de-Fer comme Garin de Friaize étaient vassaux (fideles feodalesque nostri) du seigneur de Courville, qui lui-même rendait hommage à son suzerain (patronus) Nivelon de Fréteval.
     (c) L’absence  lors de la cérémonie de la grange de Boisville du chaînon féodal intermédiaire entre la famille Chef-de-Fer et le sire de Fréteval, c’est-à-dire celle de Giroie (Gerogius), s’explique sans doute par le fait que c’est alors sa veuve Philippe (Philippa) qui tient Courville au nom de leur fils Yves.

Britto (B 27): Breton ou plutôt Berthon
     Breton, en latin Britto ou Brito, est un anthroponyme assez bien représenté dans le secteur à cette époque en temps que patronyme. C’est sans doute en fait une variante par métathèse et par analogie de l’anthroponyme Berthon, de même que Berthaucourt est déjà devenu alors Bréthaucourt (Bréthencourt), et que surtout, dans le secteur, Berthoni Villare (Cartulaire de Saint-Père, p. 53) est devenu Bretonvilliers, lieu-dit d’Aunay-sous-Auneau (aussi représenté à Maisse en Essonne, où la même étymologie est la plus vraisemblable). 
Carnotum (aput) (B 34), Carnotis (A titre; B titre), Carnotensibus arpennis (B 2), Carnotensis monetę (solidos) (B 18), Carnotensis (Harduinus prepositus Carnotensis) (B 33): à Chartres, arpents chartrains, monnaie chartraine, Hardouin prévôt de Chartres
     Le toponyme se décline (B 34); dans le titre Carnotis il faut sans doute voir la forme indéclinable du toponyme (comme souvent à cette date pour Étampes, Stampis).
     
Chartres (préfecture de l’Eure-et-Loir) est le siège du diocèse dont relève Vierville (A titre, B titre) et bien que ce village appartienne depuis toujours au pays d’Étampes, il se trouve clairement dans une zone frontière.
     Les moines de Chuisnes y comptent les surfaces en arpents chartrains (B2, transaction 1) et payent un noble de Méréville, Godechal, en sous chartrains (B 18, transaction 8). Le don à Chuisnes par l’ex-épouse de Thion, Hersent, et par leur fils Hardouin, de quatre familles de serfs en provenance de Denonville se fait en présence du prévôt de Saint-Martin de Chartres, Hardouin (B 33, transaction 14), et l’autorisation donnée à cette donation par Milsent et son mari Gautier d’Aunay est enregistrée à Chartres (B 34, transaction 15).

Castellidunum (B 24): Châteaudun
     La possession de certain biens à Châteaudun est confirmée aux moines de Marmoutier par l’évêque de Chartres Renaud vers 1190:  le prieuré de Châteaudun avec la chapelle dans laquelle demeurent les moines et avec l’église Saint-Jean de la Chaîne (prioratum Castridunense, cum capella in qua manent monachi et cum parrochiali ecclesia Sancti Johannis de Cathena).
     Chef-lieu d’arrondissement de l’Eure-et-Loir.
     Le vicomte de Châteaudun Hugues (avec son beau-frère
Nivelon fils de Foucher de Fréteval) est témoin de l’autorisation donnée par l’Étampois Payen fils d’Anseau fils d’Arembert aux donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal fils d’Oury (transaction 10). C’est sans doute qu’il est alors avec eux à la cour de d’Hugues Ier du Puiset, dit Blavons (qui n’est pas mort avant 1096).
Cimitherium (B 4); Cimiterium (B 23): Cimetière
     Rappelons que le mot de cimetière est d’origine purement chrétienne et qu’il signifie étymologiquement “
dortoir” (dans l’attente de la résurrection). Michel Lauwers a montré récemment que les cimetières, pendant une courte parenthèse constituée par les dixième et onzième siècle, sont curieusement devenus des lieux de vie et d’habitation. Nos notices confirment pleinement cette vue.
Fouilles place Romanet de juillet 2007 (cliché Jacques Corbel)      Il est question d’une part du cimetière de Vierville où Gautier d’Aunay et sa femme Milsent se réservent le droit d’édifier une ou deux maisons, et d’autre part d’un cimetière qui donne son nom à un certain Étampois, Robert du Cimetière
(Rotbertus de Cimiterio), sans qu’on sache de quel cimetière il s’agit. Il est cité juste avant un Baudry du Fossé (Baldricus de Fossato): ils sont témoins de la donation d’Amaury Roux d’Ablis à Étampes (transaction 9).
     Rappelons que les fouilles de l’été 2007 opérées par l’INRAP sous la direction de Xavier Peixoto ont mis à jour des sépultures du XIe siècle rue de la République devant l’Hôtel-Dieu jusqu’au portail de la collégiale Notre-Dame, et plus haut, près de Saint-Basile. Ci-contre un cliché de Jacques Corbel lors d’une fouille plus haut dans la rue de la République, au niveau de la place Romanet, derrière Saint-Basile, où été mis à jour une trentaine de squelettes.
     Voir: Michel LAUWERS [né en 1963], Naissance du cimetière: lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval [22 cm; 393 p.; bibliographie pp. 343-382; index], Paris, Aubier [«Collection historique»], 2005 [ISBN 2-7007-2251-5; 24€].
     Jacques CORBEL, “Le gisant de Saint-Basile”, in ID., Le Blog du Flâneur Étampois, http://flaneur-etampes.over-blog.com/article-6993248.html, 2007, en ligne en 2008.
Choina (A 11); Coina (B 11, 32a, 32b, 34): Chuisnes
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.49), les premières tirées de chartes du prieuré de Chuisnes: Vicus Choinensis (v. 1020); Choina (v. 1045); Cheoni (v. 1050); Chonia (1117); Chuenia (1239); Chuinia (1258); Chuene, Chuyne (1338); Chuisnes (1473); les autres tirées d’autres sources: Chenua (1215, charte de la léproserie du Grand-Beaulieu); Chenia (cartulaire du Grand-Beaulieu, p.34), Chuesne (1384, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée); Saint-Martin de Chuisnes (1736, pouillé).
     Commune du canton de Courville-sur-Eure, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir, alors siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Marmoutier, fondé vers 1080.
     
1) C’est à Chuisnes qu’Hardouin vient donner son autorisation à la donation de Vierville faite par sa sœur Milsent (A 11 = B 11, transaction 4).
      2) C’est encore à Chuisnes qu’il vient avec sa mère Hersent faire la donation de quatre familles de colliberts de Denonville (B 32, transaction 14).
Il y a en effet à Chuisnes un cloître (A 11 = B 11), dont le prieur s’appelle Thibaud (domno Tetbaldo priori Coinę), qui représente l’abbé de Marmoutier. Chuisnes donne aussi son nom à un témoin ce cette même transaction qui y réside, Guillaume Roux de Chuisnes (B 34).
     (a) En 1083 le prieur est un certain Thierry (témoin de la donation par Giroie de Courville de Saint-Nicolas de Courville à Marmoutier, AD28, H.3385, éditée dans le
Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°2, p. 2: Theoderic prior de Chonia).
     (b) Le 29 novembre 1119 c’est un certain Henri (accord entre les les moines de Saint-Jean-en-Vallée et ceux de Marmoutier, Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°20, p. 14: S. Henrici Choiniae prioris).

Cramisiacum (A 10 = B 7): Crémisay
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.56): Cramisium (v. 1050, charte du prieuré de Vieuvicq); Cramisiacum (v. 1080, ibid.); Crémisy (1380, note d’Illiers).
     Hameau aujourd’hui disparu de Saint-Avit-les-Guespières.
     A ne pas confondre avec le moulin de Crémisay dans la paroisse de Villevillon, appelé Crimisium vers 1070 (Charte du prieuré de Vieuvicq ), Moulin de Crémisé en 1677 (Registres de Villevillon), Moulin de Crémisay en 1691 (Registres de Villevillon); ni avec Cramoisy, commune du canton de Montataire, arrondissement de Senlis, département de l’Oise (in territorio Vilcassino villam quae dicitur Cramisiacum au début du IXe siècle, Cramisiacus en 859, Villam Cramitiacum en 875, Guillelmus de Cramisiaco en 1007, apud Cramesy en 1136, Vuillelmum de Cramiseio en 1150, Cramoisi en 1177, 1358 et 1530, Cremoisi en la diocesse de Beauveiz en 1273, Johannes de Cramoysiaco en 1269, Cramoisy en 1349, 1480 et 1585, Kramoisi en 1363).
     Ce hameau donne son nom à certain chevalier, Thion de Crémisay (Theudone milite de Cramisiaco), qui se porte témoin de la donation de Vierville effectuée à Saint-Avit par Milsent selon le rite (transaction 2).
Dallei Mons (D 32): Dolmont
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.60), à qui celle-ci a échappé: Daullomons (1246, charte du chapitre de Chartres); Daulemont (1259, nécrologe du chapitre de Chartres); Dalemont (1274, charte du chapitre de Chartres); Domnont (1280, id.); Dalimons (1300, polyptique de Chartres); Dallimons (1351, registre des contrats du chapitre de Chartres); Dromont (1555, terrier des Sandarville). Merlet note que le fief de Dolmont était vassal du duché de Chartres.
     
Une autre graphie ancienne a échappé à Merlet, tant est déficient le précieux index que Guérard à donné dans son édition du Cartulaire de Saint-Père, ou bien lui a paru ne pas devoir être retenue, entre 1116 et 1124: Allemont (p.307: Radulfus de Allemont, corrigé dans le titre donné par le Cartulaire, p. 306, Radulfo de Dallemont).
     Dolmont, actuellement faubourg de Saint-Georges-sur-Eure (canton de Courville-sur-Eure, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
     Dolmont donne son nom à un certain
Robert de Dolmont, qui est témoin à Chuisnes de la donation par Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 14).
Danonuilla (A 24), Danunuilla (B 10; 20, 23, 30), Danouilla (B 16), Danonisuilla (B 32): Denonville
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.59): Danunvilla (vers 1080, charte du prieuré de Bréthecourt); Danonis-Villa (1109, id.); Danonvilla (vers 1250, pouillé); Denonvilla-in-Belsia (1626, pouillé); Saint-Léger de Denonville (1736, pouillé). Merlet note que le fief de Denonville était vassal d’Étampes et y ressortait pour la justice. Il a relevé de fait ultérieurement, très clairement et sans contestation, du bailliage d’Étampes.
     Aujourd’hui commune du canton d’Auneau (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
     (1) Denonville donne son nom à un certain Hébert de Denonville, dont le nom conclut quatre listes de témoins de quatre transactions différentes toutes passées à Étampes: 1°
celle d’Arnaud fils d’Aubrée, faite à Étampes (transaction 3); — 2° une première donation de Godéchal fils d’Ourly, sans doute à Méréville (transaction 7); — 3° une autre donation du même Godéchal, à Étampes (transaction 8); — 4° une donation d’Amaury Roux d’Ablis avec l’autorisation d’Aubert fils d’Anseau, à Étampes (transaction 9). Cette position systématique en fin de liste indique peut-être que de Hébert était le clerc de la famille Chef-de-Fer. Voyez en effet ce qui suit:
     (2) Denonville donne son nom également à un certain Raoul fils de Jocelyn de Denonville, témoin en même temps qu’un certain clerc Geoffroy (Radulfus Gauscelini filius de Danunuilla et Gaufredis clericus) du consentement donné à la donation de Godéchal par Anseau Robert fils de Béguin et sa mère Eudeline, apparemment dans le secteur de Méréville (transaction 14).
     (3) Enfin ce sont quatre familles de colliberts de Denonville qui sont données par Hersent et Hardouin, respectivement ex-épouse et fils de Thion Chef-de-Fer, à savoir Geoffroy avec ses filles et ses filles, qui sont données aux moines de Marmoutier par Hersent et son fils Hardouin Chef-de-Fer, apparemment pour coloniser des terres de Vierville (transaction 14).
     
Il est clair que les Chef-de-Fer étaient possessionnés à Denonville, mais semble-t-il seulement du fait d’Hersent, ex-épouse de Thion et mère d’Hardouin et de Milsent, car une charte de Chuisnes faisant état d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer le qualifie de chevalier du château de Courville (de l’autre côté de Chartres).
Dordanum (B 28): Dourdan
     Hippolyte Cocheris (qui malheureusement ne cite pas ses sources) donne
, dans son Dictionnaire des anciens noms de communes de Seine-et-Oise: Dortenco (monnaie mérovingienne), Dordinga (936), Dordingha (956), Dordeneus villa (936), Doringa (956), Drodinga villa (956), Dordingum (986), Dordinchum (1147), Dordentium (1120), Dourdain, Dordan (1174), Dordanum (1222), Dordam (1257), Durdactum (1514).
Arraldus de Dordano      Chef-lieu de canton de l’arrondissement d’Étampes (Essonne).
     Dourdan donne son nom à un certain
Airaud de Dourdan (Arraldus de Dordano), témoin de la donation de Lomlu, vraisemblablement à Vierville même (transaction 16).     
Extolui (B 30); Stonnum (C 38): Léthuin
     Voici les graphies anciennes extrêmemement variées que donne Merlet (p.101-102) pour ce toponyme qui a donné du fil à retordre aux scribes qui voulaient lui donner une forme latine, et qui devait alors se prononcer quelque chose comme *L’Estoin. Les premières dans des chartes du prieuré de Léthuin: Leston (vers 1050); Stoniae (vers 1120); Stonium (1154); Lestonium (1209); Lestuem (1210); Lestolium (1215); Lestuen-in-Belsia, Lestoen (1230); Estolium (1231); Leustonium (1247) Lestun-en-Beaulce (1487); les autres ailleurs: Estonium (vers 1120, charte du prieuré d’Épernon); Lestem (vers 1250, pouillé); Lestunum (1365, registre des contrats du chapitre de Chartres); Lestuing (1466, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée); Scone (1653, carte de Sansom d’Abbeville); Saint-Germain et Saint-Protais de Lestuin (1736, pouillé). Il est clair que le L initial du toponyme a été le plus souvent ressenti par les clercs, à tort ou à raison, comme un article, et qu’il a donc été omis en latin. La possession de l’église de Léthuin (ecclesiam de Lestonio) est confirmée aux moines de Marmoutier par l’évêque de Chartres Renaud vers 1190. Merlet note que le fief de Léthuin ressortissait pour la justice au bailliage d’Orléans.
     Actuellement commune du canton d’Auneau (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
     C’était alors le siège d’un prieuré de l’abbaye de Marmoutier.

     Les notices C et D mentionne comme premier témoin des moines pour deux transactions un certain prêtre Tamoué (Tamueius presbiter, transaction 16), la notice D précisant qu’il est prêtre de Léthuin (Tamueius presbiter de Stonno,
transaction 16).
     Léthuin donne aussi
son nom à un certain Gautier d’Extolui, témoin du côté des moines, et vraisemblablement moine lui-même, sans doute à Vierville même ou à Léthuin, du consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et de sa mère Eudeline à la donation de Vierville par Godéchal et Amaury (transaction 13).
     
Une charte des environs de 1090 conservée aux archives départementales de l’Eure-et-Loir sous la cote H.2406, que j’éditerai l’un de ces jours, mentionne le don par Baudry Tuault, Baldricus cognomento Tuellus, de huit arpents de terre à Léthuin, apud Leston.
     Une autre charte
des environs de 1120 conservée sous la même cote, que j’éditerai également l’un de ces jours, mentionne le don par Aubert fils d’Anseau, Albertus Anselli filius, de tout ce qu’il possédait à Noir-Épinay, quidquid in Nigro Spineto habebat in corpore ville et deforis juxta villam. Chartes citées ici, pour l’instant, d’après l’Inventaire-Sommaire de Merlet, p. 261.
     La possession de l’église de Léthuin est confirmée aux moines de Marmoutier par l’évêque de Chartres Renaud vers 1190 (AD28, H.2234, d’après Merlet, Inventaire-Sommaire, p.237ecclesiam de Lestonio).
Fossatum (B 23, 28): le Fossé
     Il s’agit d’un secteur à Étampes.
     Ce Fossé d’Étampes donne son nom à Baudry du Fossé (B 23: Baldricus de Fossato), cité juste avant un Robert du Cimetière (Rotbertus de Cimiterio): ils sont témoins, témoin de la donation d’Amaury Roux d’Ablis à Étampes (transaction 9).
Friesia (D 25): Friaize
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.76): Friaxa (vers 1080, charte du prieuré de Chuisnes); Friase (vers 1150, charte de la léproserie du Grand-Beaulieu); Friessa (vers 1160, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée); Friesia (1168, charte de la léproserie du Grand-Beaulieu); Friasia (1171, id.); Friesa (1207, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée); Freisia (1223, charte de la léproserie du Grand-Beaulieu); Frieze (1518, terrier de Landelles); Saint-Maurice de Friaize (1736, pouillé).
     Actuellement commune du canton de la Loupe (arrondissement de Nogent-le-Rotrou, Eure-et-Loir).
     Friaize donne son nom à Garin de Friaize (
vassal d’Yves de II de Courville dont les sources conservées nous gardent des traces de 1079 à 1120) dont l’importance est marquée par le contexte puisque, quoi qu’en fin de liste, il est mis sur le même plan qu’Hugues Blavons du Puiset, Hugues vicomte de Châteaudun et Nivelon de Fréteval; il est témoin avec eux de l’autorisation donnée par l’Étampois Payen fils d’Anseau (en fait représenté par Anseau fils d’Arembert) aux donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal fils d’Oury (transaction 10); il est alors avec eux à la cour de d’Hugues Ier du Puiset, qui n’est pas mort avant 1096.
     Nous savons entre autres par une charte de mars 1094 (Cartulaire de Saint-Père de Chartres, éd. Guérard, tome II, pp. 499-500, texte donné ici en Annexe 6g) que Garin de Friaize comme Hardouin Chef-de-Fer étaient vassaux (fideles feodalesque nostri) du seigneur de Courville, qui lui-même rendait hommage à son suzerain (patronus) Nivelon de Fréteval. L’absence  lors de la cérémonie de la grange de Boisville du chaînon féodal intermédiaire entre la famille Garin et le sire de Fréteval, c’est-à-dire celle de Giroie (Gerogius), s’explique sans doute par le fait que c’est alors (en 1094 du moins) sa veuve Philippe (Philippa) qui tient Courville au nom de leur fils Yves cf. notre Annexe 6g).
Gualardo (B 25, 27): Gallardon
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.77): Galerdo (1024, charte du prieuré d’Épernon); Walardo (1028, charte de l’abbaye de Coulombs); Galardo (1094, charte de l’abbaye de Bonneval); Galardo (vers 1100, charte du prieuré d’Épernon); Galardum (vers 1130, cartulaire de Thiron); Gaillardon (plan de Châtillon); Saint-Pierre de Gallardon (1736, pouillé). Alors prieuré dépendant de l’abbaye de Bonneval. Merlet note que c’était le chef-lieu d’une seigneurie du chapitre de Chartres dont dépendaient les mairies de Gallardon, Bleury, Écrosnes et Germonval.
     Aujourd’hui commune du canton de Maintenon (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
     
Gallardon donne son nom à Hugues de Gallardon, qui consent, dans la maison des moines d’Auneau, la donation de Vierville opérée par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     Gallardon donne aussi son nom à un certain Osmond de Gallardon, témoin de ce même consentement (transaction 11).
     Selon Coüard et Depoin, (Liber Testamentorum, p. 98, note 384), Gallardon appartint d’abord à Aubert le Riche, qui eut trois fils: Aubert II, Garin et Thion. Aubert II n’eut que deux filles. Il légua Thimert à Froheline, épouse de Gasce, et Gallardon à Haubour (Hildeburge), épouse d’un certain Hébert de Paris. Hébert et Haubour eurent pour fils Hervé I de Gallardon. Hervé eut pour enfant: Hugues I, Garin, Guy, Milon et sans doute un certain Geoffroy de Gallardon, ainsi que la bienheureuse Haubour (Hildeburge), épouse de Robert d’Ivry. A la mort d’Hugues I, sans doute en Palestine, qui ne laissa qu’une fille, son frère Garin lui succéda. Garin mourut à son tour peu après, laissant un fils mineur, Hugues II, dont Guy fut pour un temps le tuteur.
Lomlu (C 25): lieu non identifié dans le terroir de Vierville
     La formation de ce toponyme est caractéristique du secteur où il se trouve, où l’élement final –lu est bien représenté. On trouve encore en effet rien que dans ce canton d’Auneau deux noms de communes ainsi formés: Ardelu et Orlu.
     
Considérant que le village d’Orlu (commune du canton d’Auneau, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir) est à deux kilomètres de Vierville, on peut se demander si ce nom de Lomlu n’a pas pu évoluer naturellement en Orlu. Voici les formes anciennes que donne Merlet (p.135) pour Orlu: Orleium (1154, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée); Orliacum (1162, id.); Orli (1285, charte du chapitre de Chartres); Orliarum locus (1435, registre des contrats du chapitre de Chartres); Saint-Médard d’Orlu (1736, pouillé).  Il faudrait imaginer d’abord un rhotacisme (Lomlu devenu *Romlu ou *Rolu), puis une métathèse (*Rolu devenu Orlu). En effet dans le même secteur on voit évoluer le nom de Baudreville dans le même sens: Baudulvilla (vers 1090) en Baudorville (1250) puis en Bau(l)drouvilla (1542), Baudreville (1626). Pareillement pour le nom de Dolmont, qui connaît une évoution provisoire du même genre au XVIe siècle: Daulemont (1259), Dromont (1555). De même Rotelu, hameau de Videlles près La ferté-Alais (orthographié ainsi au XIIe siècle et à nouveau de nos jours) est devenu Ortelu à l’époque de la carte de Cassini au milieu du XVIIIe siècle (et encore à l’époque de Gustave Estournet en 1944).Mais je ne crois pas trop moi-même à cette hypothèse, car nous ne voyons pas dans la suite qu’Orlu ait appartenu aux moines de Marmoutier.
     Cette terre de Lomlu est donnée par Rainaud fils de Thiou, vraisemblablement à Vierville même (transaction 16), moyennant des contre-dons (transaction 17).

Ludo (B 30): Ludon
     Voici la seule graphie ancienne que donne Merlet (p.106): Lueton (vers 1080, cartulaire de Saint-Père-en-Vallée, p. 225). Merlet note que le fief de Ludon était vassal de Frécot.
     Hameau de la commune de Saumeray (canton de Bonneval, arrondissement de Châteaudun, Eure-et-Loir), à 8 km de Saint-Avit-les-Guespières.
     Ludon donne son nom à un certain Fouchaud de Ludon, témoin du côté des moines, et vraisemblablement moine lui-même, sans doute à Vierville même ou à Léthuin, du consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et de sa mère Eudeline à la donation de Vierville par Godéchal et Amaury  (transaction 13).
Maius Monasterium (A, 1-2, 12-13; B titre, 1, 5, 15, 24, 28, 31-32; C 31, D 34, 38, 39), monasterium (D 40): Marmoutier
     L’Abbaye de Marmoutier se dressait
au nord de la Loire, face à l’ancienne ville de Tours, au lieu où se retirait pour prier saint Martin, évêque de Tours de la fin du IVème siècle. Les dépendances de cette abbaye bénédictine s’étendaient dans une bonne partie de la France. Il en subsiste les vestiges d’une ancienne église abbatiale plus grande que la cathédrale de Tours, et les grottes où séjournait Saint Martin. C’est aujourd’hui un lieu-dit de la commune de Sainte-Radegonde, dans le canton de Tours (Indre-et-Loire), où s’élève un établissement d’enseignement privé.
     Liste des abbés de Marmoutier pendant cette période:
Aubert (1037-1063/1064), Barthélémy (1064/1084), Bernard de Saint-Venant (1084-7 avril 1100), Heugaud/Hilgot (1100-10 août 1104), Guillaume de Nantes (Nanticensis, natif en fait de Combourg, 1105-1124). La doantion de Vierville eut donc lieu sous l’abbatiat de Bernard. Je n’ai pas pour l’instant pu consulter de relevé des prieurs de Marmoutier.
     (1) Robert de Vierzon, prieur de Marmoutier, est représenté à Saint-Avit-les-Guespières, lors de la cérémonie d’investiture de Vierville, par un serf du moine Thion (transaction 2).
     (2) En revanche il assiste personnellement, à Chuisnes, au consentement donné par Hardouin et Hersent à cette donation
(transaction 4).

     Voici une liste non exhaustive de prieurés dont la possession est confimée aux moines de Marmoutier dans son diocèse par l’évêque de Chartres Renaud vers 1190 (
AD28, H.2234, d’après Merlet, Inventaire-Sommaire, p.237): le prieuré de Saint-Thomas d’Épernon avec l’église paroissiale du dit lieu (prioratum Santi Thomae Sparnonensis cum parrochiali ecclesia ejusdem loci); l’église Saint-Pierre et l’église Saint-Jean qui sont dans la même place forte (ecclesiam Sancti Petri, ecclesiam Sancti Johannis, que sunt in eodem castro); le prieuré de Chuisnes avec l’église du dit lieu (capellam de Bello Loco, prioratum de Chonia, cum parrochiali ecclesia ejusdem loci, ecclesiam Sancti Marini); l’église de Saint-Avit (ecclesiam Sancti Aviti); le prieuré de Châteaudun avec la chapelle dans laquelle demeurent les moines et avec l’église Saint-Jean de la Chaîne (prioratum Castridunense, cum capella in qua manent monachi et cum parrochiali ecclesia Sancti Johannis de Cathena).
     O
n notera que n’y sont pas mentionnés en temps que prieurés mais seulement en tant qu’églises, Léthuin (ecclesiam de Lestonio, ecclesiam de Villeael), ni Bréthencourt ni Vierville, cette dernière église cependant mentionnée juste après celle de Bréthencourt (ecclesiam Sancti Martini de Bertoldi Curia, cum capella Beate Marie Magdalene de castro, ecclesiam de Vervilla).
     On remarquera que nos notices parlent précisément d’Épernon (et de son prieur Hardouin, Harduino priore Sparronensi, B 28, également connu par un acte en date de 1092, et tandis que nous le voyons remplacé en 1098 par un Guillaume), de Chuisnes et de son prieur Thibaud, Tetbaldus prior Coinę, B 32; c’est à Chuisnes que sont passées trois des transactions en question, la dernière en présence d’un certain
Guillaume Roux de Chuisnes, Guillelmus Rufus de Coina, de Saint-Avit, où est passée une transaction, de Châteaudun, dont le vicomte Hugues, Hugo uicecomes Castelliduni, B 25, est présent à l’une des transactions, et de Léthuin, dont viennent deux témoins, le prêtre Tamoué, Tamueius presbiter de Stonno, C 32 et D 34-38, et un certain Gautier de Léthuin, Gaulterius de Extolui, B 31.
     Il est aussi question indirectement d’un prieuré champenois des moines de Marmoutier à Ventelay dont est originaire le serf Constance,
de Ventilaio, Constancius, C 32-33.
Mereruilla (A 24; B 17, 28), Merer Villa (B 16): Méréville
     L’étymologie de ce toponyme n’est pas évidente. Même graphie vers 1105 dans le
Liber testamentorum, qui mentionne comme témoin un Stephanus de Merervilla (voir notre Annexe 7). Cocheris note seulement (sans référence comme d’habitude), «Merezvilla et  Mereville (1262)».
     Le Cartulaire de Saint-Père de Chartres (p.402) contient une charte non datée entre 1069 et 1079 (p.CCCL) faisant état d’une donation d’un Ingelgerius de Merervilla, mais il est notable que dans la suite de ce document (et dans le titre) le copiste porte une orthographe différente, Ingelgerius de Merravilla (titre et p.403), Galterius de Merravilla (p.403). L’éditeur, Benjamin Guérard, porte dans le Dictionnaire géographique qu’il a mis en annexe (p828): «MERERVILLA , MERRAVILLA, peut-être Mérouville. Il y a plusieurs hameaux nommés Mèreville. V. aussi MERREVILLA. MERREVILLA, Marville-Moutier-Brulé.»

     Hors de notre secteur on trouve peu de piste. 1) Dans le Calvados Merville est noté Matervilla en 1078 (cartulaire de l’abbaye de la Trinité de Caen), Merravilla en 1268. 2) Le Méréville de Meurthe-et-Moselle a une autre étymologie, car il s’écrit encore au XIe siècle Amerelli villa. Dans le Calvados Merville est noté Matervilla en 1078 (cartulaire de l’abbaye de la Trinité de Caen), Merravilla en 1268. Notons ici à titre de curiosté ce qu’Henri Lepage a écrit des dénominations anciennes du Méréville de Meurthe-et-Moselle: «MÉRÉVILLE, canton de Nancy (Ouest). — Amerelli villa. 1065. H. L. [= Histoire de Lorraine par Dom Calmet], I, c. 456. — Sylva de Amerelli villa. 1094. Ib., c. 498 [= titre de fondation du prieuré de Saint Tiébaut (actuellement ferme Saint Thiébaut)]. — Ameralli villa. 1105. Ib., c. 516. — Merevilla. 1127-1168. — Abb. de Clairlieu. — Merelvilla. 1183. Ib. — Mereiville. 1349. Tr. des ch., 1. Fiefs de Lorraine, n° 21. — Le fief de Méréville relevait de la châtellenie de Nancy, bail, de cette ville. — Doy. du Saintois, dio. de Toul.» (Henri Lepage, «Dictionnaire géographique de la Meurthe», in Mémoires de la Société d’archéologie lorraine, Seconde série IIe volume, Nancy, Lepage, 1860, p.167). Quoi qu’il en soit, cette rétroversion suppose ou atteste une aphérèse (disparition de l’élément initial), en reconstituant un anthroponyme Amerel, formé sur la même racine germanique que dans Aimon ou Aimeric, avec un suffixe latin -ellus. Cet anthroponyme doit être à l’origine, me semble-t-il, des patronymes modernes Emerel, Emereau, Aimereau, Hemerel, Haimerel et Hemereau.
     Mais cette piste ne paraît pas concerner notre Méréville, où on n’a aucune raison de soupçonner une aphérèse.
     Il est certain qu’à l’époque de notre charte, le nom du personnage qui a donné son nom à Méréville est devenu méconnaissable et l’on prononce Mérerville sans reconstituer de génitif de l’anthroponyme, probablement sorti de l’usage et que le scribe ne tente pas de reconstituer. Cet anthroponyme est sans doute, à mon sens, Mérier (qui a survécu comme patronyme) et qui dérive selon toute apparence d’un anthroponyme germanique Mar-hari (latin théorique Marharius, Mararius).
Merervilla      Chef-lieu de canton, arrondissement d’Étampes, Essonne.
     1) C’est à Méréville (B 16) qu’habite habituellement Godéchal fils d’Oury de Vierville, puisque libre choix lui est donné de recevoir son champart à Méréville ou à Bréthencourt (transaction 8), de la même façon que pour Amaury Roux, qui est clairement un Étampois, le champart sera porté à son gré à Étampes ou à Bréthencourt.
Gaudinus filius Ansei de Merer Villa      2) Méréville donne son nom à un certain Gaudin fils d’Ansoué de Méréville (transaction 7, A 24: Galdinus filius Ausuei de Mereruilla, B 15: Gaudinus filius Ansei de Merer Villa: B 28: Gaudino filio Ansue de Merervilla), témoin de la première donation de Godéchal, peut-être à Méréville (transaction 7), puis, à Méréville sans doute également, du consentement de sa veuve et de son fils Arembour et Eudes (transaction 12), avec des nobliaux du pays, Geoffroy de Moret et Eudes de Pannecières.
Moreth (B 28): Moret
     Au milieu du IXe siècle, le Cartulaire de Saint-Père de Chartres enregistre la possession d’une petite ferme à Malaredum (éd. Guérad, 1840, p. 53:  in pago Stampense, in villa quæ dicitur Malaredus, mansum unum); il s’agit peut-être de Moret, bien qu’on ait aussi proposé, avec plus de vraisemblance, Melleray, à Oinville-Saint-Liphard; car la possession de ce manse est confirmée par Rainfroy évêque de Chartres, tandis que Moret est du diocèse de Sens.

     Moret, hameau de la commune de Méréville, chef lieu de canton, arrondissement d’Étampes, Essonne.
     Moret donne son nom à un certain Geoffroy de Morettémoin semble-t-il à Méréville du consentement à la donation de Godechal de sa veuve Arembour et de son fils Eudes (transaction 12), avec des nobliaux du pays, Gaudin fils d’Ansoué de Méréville et Eudes de Pannecières.
Paniceriae (B 28): Pannecières
      Il s’agit évidemment de Pannecières dans le Loiret. Il existe au moins six communes ou lieux-dits homonymes avec quatre graphies différentes qui s’expliquent par le fait que le nom commun qu’elles reflètent n’a jamais, très curieusement, été relevé par les auteurs des dictionnaires usuels, et qui était pourtant très répandu comme le montre la toponymie: Panissières (canton de Feurs, arrondissement de Montbrison, Loire) et Pannessières (canton de Conliège, arrondissement de Lons-le-Saunier, Jura); un Pannecière à Chaumard (Nièvre), un Panissière à Lamure-sur-Azergues (Rhône), un Panissière à Meyrieu-les-Étangs (Isère), un Panissière à Bosjean (Saône-et-Loire).  Relevons peut-être aussi la commune de Panissage (Isère). L’étymologie de ces toponymes est transparente et dérive du latin panicum, “panic” (sorte de milet). Littré porte la définition suivante: “PANIC (pa-nik), s. m. Genre de plantes graminées dont fait partie le milet. Le panic d’Italie, ou milet à grappe, panicum italicum, Linnée. Le grand milet, ou panic, panicum jumentorum, Persoon. — ÉTYM. Lat. Panicum, qui vient probalement de panus, fil.”. Cependant la forme panic me paraît de formation savante, tandis que le Lexique de l’ancien français de Godefroy porte de fait un mot panil, substantif masculin disparu, dont il donne pour définition “panic”, et qui me paraît formé sur une forme diminutive (paniculum, paniclum). Le Dictionnaire Robert de 1977 est plus instructif: «“PANIC (-nik’) ou PANIS (-niss’), n. m., lat. panicum, dérivé de panus, “fil de tisserand”. Bot. Plante monocotylédone (Graminées), herbacée, annuelle ou vivace, cultivée comme céréale ou plante fourragère. Panic millet. Voir Mil 2, Millet. Panic d’Italie (“milet des oiseaux”). Panic ou Panis germanicum. Voir Moha.»
     Commune du canton de Malesherbes, arrondissement de Pithiviers, Loiret.
     Pannecières donne son nom à un certain Eudes de Pannecières, témoin à Méréville du consentement à la donation de Godechal de sa veuve Arembour et de son fils Eudes (transaction 12), avec des nobliaux du pays, Gaudin fils d’Ansoué de Méréville et Geoffroy de Moret.
Petræ (A 20; B 15): Pierrefitte
     Ce toponyme Petræ, littéralement les Pierres, clairement étampois (puisqu’il s’agit d’une liste de témoin étampois) s’est conservé ailleurs, en pays chartrain sous la forme Pierres. Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.143) cette commune homonyme au canton de Chartres-Sud-Est, autrefois du canton de Maintenon: Petra-ficta (774, diplôme de Carloman); Petræ (vers 1125, cartulaire de Thiron); Petra (1240, charte du prieuré d’Épernon); Saint-Gervais et Saint-Protais de Pierres (1736, pouillé). On y constate donc a même alternance Pierres / Pierrefitte qu’à Étampes.
Urso de Petris      Aujourd’hui Pierrefitte, hameau d’Étampes, au singulier puisqu’il ne reste plus guère qu’un seul menhir debout, les autres ayant été détruits à l’époque moderne.
     Ce toponyme donne son nom à un nobliau étampois: Ours de Pierrefitte (Urso de Petris, littéralement:
des Pierres), témoin à Étampes du consentement de Guillaume, fils de Bernoal, à la donation de Vierville par Gautier (transaction 6). Il s’agit vraisemblablement d’Ours II fils de Thion II, bien connu par ailleurs, et dont se plaint notamment l’évêque saint Yves de Chartres.
Puteolum (b 24): Le Puiset
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.143): Puteolum (1095, charte du prieuré de Saint-Martin de Chamars); Puisat (vers 1120, id.); Puseatum (1122, charte de l’abbaye de Bonneval); Puteacensum castrum (1129, charte de l’abbaye de Thiron); Pusiacum (1179, charte du chapitre de Chartres); Puteacum (1217, charte de la léproserie du Grand-Beaulieu); Puysatum (1230, id.); Pusatum (1232, charte de l’abbaye de Bonneval); Puisiolum (1240, charte de la léproserie du Grand-Beaulieu); Puisatum (1299, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée); Pusacium (Orderic Vital, t. II, p. 412); Le Puisas (Chanson d’Antioche, vol. II, p. 112).
     Commune du canton de Janville (arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir).
     Le Puiset donne son nom à son seigneur Hugues Ier du Puiset, qui n’est pas mort avant 1096, rebelle à son suzerain le roi de France Philippe, à qui il a infligé un sévère défaite en 1079 devant le Puiset, et à la cour duquel il ne reparaîtra jamais. Le seigneur du Puiset, vicomte de Chartres, est témoin du consentement
de l’Étampois Payen fils d’Anseau (en fait représenté par Anseau fils d’Arembert) aux donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal fils d’Oury (transaction 10).
     Il ne peut pas s’agir d’Hugues II, seigneur du Puiset de 1097 à 1106 puisque pendant qu’il en fut le seigneur, avant de partir en Palestine dont il ne reviendra pas, Nivelon de Fréteval, qui signe aussi, était déjà parti en Palestine, dont il ne reviendra pas avant 1108.

     Il semble bien qu’à cette date encore Hugues du Puiset soit plus puissant dans le secteur que le roi de France Philippe Ier. Il a à sa cour le vicomte de Châteaudun, le seigneur de Fréteval, le seigneur de Friaize, et deux des plus puissants chevaliers d’Étampes, Payen et Aubert, les deux fils d’Anseau fils d’Arembert. Personne ne paraît songer à faire appuyer ces donations par un acte de l’autorité royale.
Roureium ou plutôt Rovreium (B 10): Rouvray
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet: Rubridum (vers 1080, charte de l’abbaye de Saint-Denis-en-France); Rivereium (vers 1250, pouillé); Rouvrayum-Sancti-Dionysii (1626, pouillé); Rouvray-les-Chaumes (1793).
     Il s’agit d’après le contexte très vraisemblablement de Rouvray-Saint-Denis, actuellement commune du canton de Janville, arrondissement de Chartres, car il est question du maire ou régisseur de Rouvray juste après un certain Geoffroy de Baudreville, village distant de 7 km de Rouvray-Saint-Denis et situé dans le même canton.
     Le maire ou régisseur de Rouvray-Saint-Denis, Arnulfus maior de Rovreio, est témoin à Étampes de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
Sancta Maria de Stampis (A 19, B 14): Notre-Dame d’Étampes
     On notera cette rétroversion Sancta-Maria, tandis qu’on aura plutôt, ultérieurement Beata-Maria.
     Collégiale fondée autour de l’an mil.
     L’abbé de Notre-Dame d’Étampes, Bernaol (A 19: Bernoalius abbas Sanctę Marię de Stampis, B 14: Bernoalus abbas Sanctę Marię de Stampis) est témoin à Étampes du consentement donné par son parent Guillaume fils de Bernoal d’Étampes à la donation de Vierville (transaction 6).
Sanctus Avitus (A 7; B 5, 7): Saint-Avit-les-Guespières
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet: Sanctus-Avitus-Guesperiae (vers 1250, pouillé); Sanctus-Avitus-juxta-Guesperiam (1359, registre des contrats du chapitre de Chartres); Saint-Avy-la-Guespière (1485, charte du prieuré de Nottonville); Sanctus-Avitus-prope-Illerium (1541, charte de l’abbaye de Thiron). La possession de l’église de Saint-Avit est confirmée aux moines de Marmoutier par l’évêque de Chartres Renaud vers 1190 (ecclesiam Sancti Aviti).
     Commune du canton de Brou (arrondissement de Châteaudun, Eure-et-Loir), à 22 km de Chuisnes, à 48 km de Denonville, à 56 km de Vierville. Merlet note qu’il y avait là un prieuré dépendant de l’abbaye de Saint-Calais.
     Saint-Avit est selon toute apparence le lieu de résidence habituel de Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent. Ils y ont leur demeure (domus), où Milsent accomplit le rite de la donation de Vierville en donnant un rameau de sureau au serf Archambaud, représentant un moine de Chuisnes  qui n’a pas fait le déplacement (comme le précise la la notice B alors que la notice A avait masqué le fait). En revanche est présent un certain Thion de Cramisay, hameau de saint-Avit, qui leur est peut-être apparenté (transaction 2). La même notice précise un témoin oublié par la première rédaction,
Robert, son régisseur de Saint-Avit (B 7: Rotberto maiore suo de Sancto Avito).
Sanctus Germanus (B 35): Saint-Germain
     Merlet (p.164) ne relève pas moins de huit Saint-Germain dans le diocèse de Chartres entre lesquels il est difficile de trancher.
     Plutôt que du lieu-dit d’Alluyes appelé Saint-Germain, au canton de Bonneval, qui n’est qu’à 9 km de Saint-Avit-les-Guespières, il doit s’agit de Saint-Germain-le-Gaillard, à 5,5 km de Chuisnes, et comme cette commune dans l’orbite de Courville-sur-Eure, où se trouve un château dont dépendent les chevaliers de la famille Chef-de-Fer.
     Cette localité donne son nom à un certain Gautier (Gaulterio de Sancto Germano), témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et sa susdite femme Milsent au don de quatre familles de colliberts de Denonville par Hersent (transaction 15).
Sanctus Sigius (A 21; B 15): Saint-Cyr-la-Rivière
     Cette graphie étonnante reflète en fait une prononciation vernaculaire où le R final s’est amui, comme l’atteste aussi une graphie Sanctus-Ciacus attestée en 1116 selon Merlet pour le hameau de Saint-Cyr dans la commune de Senonches (arrondissement de Dreux, Eure-et-Loir) qui reflète clairement une prononciation *Saint-Cy. L’identification de ce lieu est légèrement douteuse, car il peut s’agir théoriquement autant du hameau de Saint-Cyr dans la commune de Senonches (arrondissement de Dreux, Eure-et-Loir), que de Saint-Cyr-sous-Dourdan (canton de Saint-Chéron, arrondissement d’Étampes, Essonne) ou de Saint-Cyr-la-Rivière. Le contexte pointe cependant vers cette dernière solution. Pour Saint-Cyr-la-Rivière Hippolyte Cocheris donne seulement (sans références, comme d’habitude), S. Ciricus et S. Ciriacus.
     
Saint-Cyr-la-Rivière, au canton de Méréville, arrondissement d’Étampes, Essonne.
     Saint-Cyr donne son nom à un certain Geoffroy clerc de Saint-Cyr (Gaufredus clericus de Sancto Sigio), qui apparaît dans une liste de témoins clairement étampois du consentement donné par Guillaume, fils de Bernoal d’Étampes, à la donation de Vierville (transaction 6).
     Une charte de 1222 conservée aux archives départementales de l’Eure-et-Loir sous la cote H.2368, que j’éditerai l’un de ces jours, mentionne un bail donné à un certain Thomas clerc de Saint-Cyr d’Étampes, Thome clerico de Sancto Ciriaco Stampensi, c’est-à-dire de Saint-Cyr-la-Rivière.
Seenuilla (B 19): Sainville
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.143): Segetis-Villa, c’est-à-dire “domaine”, villa, de la récolte, seges, segetis (1084, charte du chapitre de Chartres); Sainvilla (vers 1130, charte du chapitre de Saint-Jean-en-Vallée); Seenvilla (1208, charte de l’abbaye de Saint-Chéron); Saivilla (vers 1250, pouillé); La maladrye du Petit-Saintville (1487, charte de prieuré de Léthuin); Saint-Pierre de Sainville (1736, pouillé). Ajoutons-y une graphie plus ancienne encore Sigenvilla (1067, charte de Philippe Ier). Je ne cacherai pas ici mon opinion, suivant laquelle il s’agit étymologiquement d’une “domaine de Seguin où l’anthroponyme revêtait probablement sa forme Sewin.
Girbertus major de Seenvilla      Sainville est ici représenté par le maire ou plutôt régisseur Gibert (Girbertus major de Seenuilla). Cette mairie appartenait au monastère de Saint-Benoît-sur-Loire. La charte de Philippe Ier de 1067 nous montre aussi comme témoin un maire de Sainville, au milieu d’autres maires de domaines appartenant à Saint-Benoît-sur-Loire; mais le texte est lacunaire et l’on ne connaît pas l’étendue de la lacune (quelques lettre ou plusieurs mots?): Gilbertus, major ipsius terræ, et frater ejus Rodulfus All[...] major Sigenvillæ, Gosfridus, major d’Alton, c’est-à-dire: Gibert, régisseur de la dite terre [probablement Saint-Pierre d’Étampes] et son frère Raoul  All... régisseur de Sainville, Geoffroy régisseur d’Authon. Apparemment en 1067 le maire de Sainville est déjà le frère d’un certain Gibert lui aussi maire, et le Gibert de notre notice, maire de Sainville à la génération suivante, est vraisemblablement le fils de l’un d’entre eux, sans doute de Raoul. Il apparaît comme témoin à Étampes de la donation de Godechal (transaction 8).
     Vers 1127, le régisseur de Sainville est un certain Ascelin (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°40, p. 25: Ascelinus major de Seinvilla).
Sparronensis (Harduinus prior) (B 28): d’Épernon
     Voici les graphies anciennes d’Épernon que donne Merlet (p.143), les premières dans des chartes du prieuré d’Épernon: Sparro (1024 [erreur probable de Merlet à corriger en 1052]); Sparnaicum (1095); Esparnonium (vers 1120); Esparlo (vers 1150); Parlo (1208); Espernonne (1450); les autres ailleurs: Esparlum (cartulaire de Thiron); Sparnonium (vers 1130, charte du prieuré de Bréthencourt); Sparlo (vers 1130, charte de l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée); Sparnotum (vers 1140, charte de  prieuré de Chuisnes); Sperno (1415, id.); Esperlio (chron. Trivetti); Asparlo (Orderic Vital, t. III, p. 347); Esparnon (1282, charte du chapitre de Chartres); Esparno (vers 1297, cartulaire des Vaux-de-Cernay, p. 949); Espernon, qui jadis s’appelait Autrist, puis Espierremont (1603, terrier de Dancourt).    
     Commune du canton de Maintenon,
arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir, où les moines de Marmoutier avaient un prieuré.
     Le prieur d’Épernon Hardouin, avec son serf Ermengise, est témoin de la concession
faite par Arembour, veuve de Godéchal fils d’Oury (transaction 12) peut-être à Étampes, ou bien quelque part dans le pays de Méréville (les témoins étant des nobliaux de Méréville, de Moret et de Pannecières). Cet Hardouin est le premier prieur connu du prieuré Saint-Thomas d’Épernon (dont le roi Henri Ier a entériné la fondation par une charte donnée à Étampes en 1052). Il est aussi connu par une charte de 1092 entérinant à Blois un accord passé devant le comte Étienne (Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois).
     Il paraît être mort avant 1098, date à laquelle le prieur de Saint-Thomas s’appelle Guillaume.
     Un accord en date de 29 novembre 1119 entre les les moines de Saint-Jean-en-Vallée et ceux de Marmoutier (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°20, p. 14) nous montre que le prieur de Chuisnes s’appelle alors Henri (S. Roberti Sparnonensis prioris).
     Voir: Émile LEDRU, «Le Prieuré Saint-Thomas d’Épernon» (daté 1897), in Charles MÉTAIS, Archives du diocèse de Chartres. III. Pièces détachées pour servir à l’Histoire du diocèse de Chartres. 1er volume. Études et documents publiés par L. l’Abbé Ch. Métais, Ch. Honoraire de Chartres [448 p.], Chartres, Ch. Métais, 1899, pp. 293-340, spécialement pp. 327 et 328.
Stampae (A 18, 19, 24; B 8, 13, 14, 15, 16, 19, 20, 21, 22, 23; D 37), Stampis Veteribus (B 23bis), Stanpensis moneta (D 36): Étampes, les Vieilles-Étampes, monnaie d’Étampes
     L’étymologie d’Étampes (chef-lieu d’arrondissement de l’Essonne) n’est pas établie. Toponyme attesté depuis l’époque mérovingienne.
Lisiardus de Stampis      Étampes est le lieu de résidence de plusieurs témoins, et celui de plusieurs transactions, bien que cela ne soit pas indiqué explicitement. Voici les données explicites.
     Deux transactions sont localisées explicitement à Étampes, la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, chez lui (
in domo sua apud Stampas, B 8, transaction 3) et
celle d’Amaury Roux d’Ablis (Factum est autem hoc apud Stampas, B 21-22, transaction 99), ce dernier habitant également Étampes puisque contrat précise que son champart lui sera réglé soit à Bréthencourt, soit à Étampes (B 21: ad Stampas uel ad  Bertoucuriam).
Rotbertus medicus de Stampis      Neuf personnages tirent leur nom ou leur dénomination d’Étampes:
     1)
Guillaume fils de Bernoald d’Étampes (A 18-19: Guillelmus filius Bernoalii de Stampis; B 13: Guillelmus filius Bernoali de Stampis) qui consent, à Étampes, à la donation de Vierville par Gauthier d’Aunay (transaction 6).
     2) Bernoal abbé de Notre-Dame d’Étampes
(A 19: Bernoalius abbas Sanctę Marię de Stampis, B 14: Bernoalus abbas Sanctę Marię de Stampis), témoin du même consentement (transaction 6).
(So)lidos XXXta Vque Stanpensis monetae      3) Harpin d’Étampes (B 15: Harpinus de Stampis), également témoin de ce consentement, quoique la première rédaction l’appelle plutôt Harpin de l’Étampois (A 21: Harpinus de Stampesio) (transaction 6).
     4) Lisiard d’Étampes
(A 24 = B 16: Lisiardus de Stampis) témoin, peut-être à Étampes, de lapremière donation de Godéchal fils d’Oury (transaction 7).
     5)
Gautier d’Étampes (B 19: Gaulterius de Stampis), témoin de la donation de Godéchal effectuée à Étampes (transaction 8).
     6)
Richer marchand d’Étampes (B 20: Richerius mercator de Stampis), témoin de la même donation de Godechal effectuée à Étampes (transaction 8).
     7) Obert d’
Étampes (B 23: Obertus de Stampis), témoin de la donation d’Amaury Roux d’Ablis à Étampes (transaction 9).
     8)
Guillaume des Vieilles Étampes (B 23: Guillelmus de Stampis Veteribus), témoin de la même donation d’Amaury Roux d’Ablis à Étampes (transaction 9).
     9)
Robert médecin d’Étampes (C 37: Rotbertus medicus de Stampis) témoin à Étampes de la donation par Geoffroy de l’Eau d’une terre de Vierville (transaction 18).
     Il faut y joindre d’autres personnages dont les noms renvoient clairement à des toponymes étampois:
Baudry du Fossé (B 23: Baldricus de Fossato), Robert du Cimetière (B 23: Rotbertus de Cimiterio), cités juste après Guillaume des Vieilles Étampes (B 23: Guillelmus de Stampis Veteribus): ils sont témoins, témoin de la donation d’Amaury Roux d’Ablis à Étampes (transaction 9), et encore Ours de Pierrefitte (Urso de Petris, littéralement: des Pierres), témoin à Étampes du consentement de Guillaume, fils de Bernoal, à la donation de Vierville par Gautier (transaction 6).
Stampesium (A 21): l’Étampois (le pays d’Étampes)
     C’est à ma connaissance la première occurence de ce terme, qui paraît synonyme du tour plus classique pagus Stampensis.
Harpinus de Stampesio      Ce toponyme donne son nom à Harpin de l’Étampois, du moins dans la première version de la transaction n°6, opérée à Étampes (A 21: Harpinus de Stampesio), car dans sa deuxième rédaction il s’appelle tout simplement Harpin d’Étampes (B 15: Harpinus de Stampis).
de Stonno (B 38): Léthuin; voir de Extolui
Testiariae (de) (B 32): les Têtières.
     Ce terme de Têtière est encore en usage dans la microtoponymie du pays chartrain, et désigne, au moins en patois beauceron, la partie élevée d’un champ ou d’un tertre, aussi appelée sommière; et c’est ainsi par exemple qu’une terre de la commune de Vierville s’appelle encore la Têtière à Tureau, au témoignage de Raymond Bouquery (voir notre bibliographie).
     Il s’agit ici d’un hameau de la commune d’Unverre dans le Dunois (arrondissement de Châteaudun).
     Ce toponyme donne son nom à un certain Rainaud des Têtières, témoin en un lieu indéterminé des contre-dons des moines à Rainaud fils de Thiou et à sa parentèle après la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 17).
     Il n’est pas douteux que
ce Rainaud des Têtières, cité après la mort de Gautier, juste après Arnoux d’Aunay et son frère Garin (B 32: Arnulfus de Alneto, Guarinus frater eius, Rainaldus de Testiariis) soit à identifier avec le Rainaud d’Aunay (B 29: Rainaldus de Alneio), frère des précédents et témoin de la transaction 12. Son neveu Gounier d’Aunay, aîné de Gauthier II, est lui même qualifié ailleurs, comme nous le montrerons, Gounier de Molitard, puis Gounier de Saint-Avit.
Trachetum (D 34): lieu-dit non identifié: Tracy.
     Ce toponyme est difficile. Il qualifie un certain
Hugues, témoin à Chartres du consentement de Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent Cherf-de-Fer à la donation par Hardouin de quatre famille de collierts de Denonville (transaction 15).
      Liste des témoins: Yves fils d’Hébert; Robert Fléaud; Garin de Bailleau; Hugues de Tracy; Gautier de Saint-Germain; Hardouin d’Adonville; le frère de Gautier d’Aunay, Arnoux.
     Ce qui ne nous aide pas, c’est que tant Bailleau et Saint-Germain peuvent pour leur part être identifiés difficilement.
     On cite ultérieurement un Giraud ou Girard de Tracheto, auteur de Vies des frères prêcheurs (Vitae fratrum ord. Praedicatorum a Geraldo de Tracheto), au XIVe siècle [B.-M. REICHERT (éd.), Fratris Gerardi de Tracheto O.P. Vitae fratrum ordinis praedicatorum necnon Cronica ordinis ab anno 1203 usque ad 1254, ad fidem codicum manuscriptorum accurate recognovit notis breviter illustravit Benedictus Maria Reichert (24 cm; 362 p.), Romae ("Monumenta ordinis fratrum praedicatorum historica" 1), 1896.
     Il existe un Traceium dans la Calvados, aujourd’hui Tracy (Narcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, Caen, Hardel, 1857, t. III, p. 566: Ecclesia de Tracheio), un autre Tracy dans l’Oise près Compiègne et un Tracy-sur-Loire dans la Nièvre.

     Dans notre secteur, rien. S’agirait-il d’une altération de Tron- en Tra-? De fait il existe un lieu-dit le Tronchet, à Chalo-Saint-Mars; en 1177 ou 1178, une charte de Jocelyn d’Auneau a pour témoin un Ricardus de Troncheio (Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, t. II, p. 365): Depoin propose alors Le Tronchay-Maquereau, comm. de St-Arnoult-des-Bois, ca. Courville, ar. Chartres (Ibid., n. 372), mais pourquoi pas Le Tronchet étampois, plus proche?
     
Il reste cependant que cette supposée altération de Tron- en Tra- ne paraît pas bien explicable, ni bien satisfaisante. Il s’agit donc sans doute d’un lieu-dit Tracy, homonyme de celui du Calvados, aujourd’hui disparu.
Ventilaium (B 32-33): Ventelay
     Il s’agit de Ventelay, en latin Ventiliacum ou Ventilaium (canton de Fismes, arrondissement de Reims, Marne). Thibaud Ier de Blois, comte de Chartres, de Blois, de Châteaudun, de Tours, de Sancerre, et de Champagne avait fondé en 1040, de concert avec sa mère, un prieuré de Marmoutier à Ventelay, près de Reims (Henry Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes de Champagne, 1859, p. 380).
     Les moines de Marmoutier paraissent avoir envoyé à Vierville un des serfs de leur prieuré champenois de Ventelay, près de Reims, qui est témoin quelque part entre Aunay et Vierville des contredons des moines à la parentèle de Rainaud fils de Thiou après la donation de la terre de Lomlu,  Constance de Ventelay (transaction 17).
     Ce moine nous est aussi connu par une charte du prieuré de Bréthencourt datée environ de 1080 et dont nous donnons le texte en Annexe 6e.
Vervilla (A titre, 23; B 33; C 34), Veriuilla (A 2, 15, 17, 18; D 1, 6, 11, 12, 15, 16, 18, 19, 22, 25, 27, 28), Verisuilla (D 2): Vierville
Gauterius de Vervilla famulus      Mise à part une graphie aberrante et isolée, Verisvilla, la rétroversion latine habituelle de ce toponyme est Verivilla, «Domaine de Vérus». Toutefois, à quatre reprises, transparaît ce qui doit être prononciation vernaculaire du XIe siècle, Vervilla, «Verville», d’où notre Vierville.
     Citons ici Lefèvre (1867): L’origine de Vierville est très-ancienne, si l’on en juge par les noms latins que ce lieu porte dans les chartes du moyen-âge: Verisvilla, Verivilla, Vervilla, Viervilla. Nous y trouvons deux étymologies: Veris-villa (la ville ou résidence du printemps, par opposition avec la résidence de l’hiver — Hyemis-villa — Janville. — Veri Villa, la villa ou ferme de Verus, appellation toute romaine. Cette dernière semble justifiée par les ruines anciennes que nous allons exhumer. L’argument de l’existence de ruines romaines n’a guère de valeur, car de nombreux lieux d’occupation gallo-romaine ont été rebaptisés au cours des âges et on a fort peu d’exemples avérés de conservation d’un toponyme gallo-romain pour des villages de cette taille. Surtou l’élément final -ville n’est pas compatible avec une étymologie gallo-romaine.
     On remarquera que dans le cas du lieu-dit homonyme Vierville-sur-Mer, en Normandie, on rapporte ce nom à un anthroponyme germanique
Wivar, car on trouve antérieurement pour ce lieu-dit les graphies Wiarevilla (1158) et Viarvilla (1264). Cependant cette évolution n’est pas supposable dans une région comme la notre ou le W- initial s’altère régulièrement en G-.
     Il reste donc à supposer que nous sommes en présence d’une aphérèse par déglutination (de même que dans le cas bien documenté du village voisin de Manterville, Ermentardivilla en 1111, Mentarvilla en 1257); le toponyme originel était vraisemblablement
*Agobertivilla, prononcé *Aiverville ou *Averville, domaine d’un certain Aivert, évolution bien attestée localement, dès le XIe siècle, de l’anthroponyme Agobertus, représenté notamment dans le cas de l’évêque de Chartres dont nous donnons une charte de 1055 environ (Annexe 6a) et qui la signe Aivertus.
     Commune du canton d’Auneau, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir.
Villa Illa (B 28): Villeau
     Voici les graphies anciennes que donne Merlet (p.189): Villeel (vers 1125, cartulaire de Josaphat, p. 26); Vilael (vers 1250, pouillé); Villaelli (1300, polyptique de Chartres); Villeolum (1626, pouillé); Saint-Jean de Villeau (1736, pouillé).
     Actuellement commune du canton de Voves (arrondissement de Chartres, Ruere-et-Loir).
     Ce lieu donne son nom à un certain
Hongier, Hungerius de Villa Illa, témoin de la donation, vraisemblablement à Vierville même, de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 16).
     Les moines de Marmoutier avait là un prieuré, dont les Archives départementales de l’Eure-et-Loir conservent deux chartes de cette époque, l’une de 1080 environ (H.2416: apud villam Viledellum nuncupatam) et l’autre de 1096 (H.2418).
     Au reste la possession de l’église de Villeau est confirmée aux moines de Marmoutier par l’évêque de Chartres Renaud vers 1190, juste après celle de Léthuin (AD28, H.2234, d’après Merlet, Inventaire-Sommaire, p.237ecclesiam de Lestonio, ecclesiam de Villeael).
Virso (A 8 = B 2): Vierzon
     Lefèvre dans son édition partielle de 1867 a porté erronément de Ursione (qui n’a pas de sens) au lieu que le manuscrit porte de Uirsone. Il s’agit de Vierzon, c
hef-lieu d’arrondissement du Cher. La Chronique des Seigneurs d’Amboise (éd. Marchegay et Salmon, Chroniques d’Anjou, t. 1, 1866, p. 210) cite au Xe siècle un Ernulfus de Virsone. Une charte de Marmoutier des environs de 1037 (éditée 1844 par Benjamin Guérard en annexe au Polyptyque de l’abbé Irminon, p. 356) porte la signature d’une moine Geoffroy de Vierzon (S. Gausfredi de Virsone).
     Vierzon donne son nom au prieur de Marmoutier, Robert de Vierzon (Rotberto de Uirsone), à qui
Milsent fait la donation, nominalement et bien qu’il soit absent de Saint-Avit, de Vierville (transaction 2), mais que nous voyons plus tard présent à Chuisnes (transaction 4).
     Il ne s’ensuit pas que que personnage vienne d’aussi loin, car Robert de Vierzon n’est peut-être que de Vieuvicq, à la limite des pays chartrain et dunois.
     En effet plusieurs chartes datant de la période de 1050 à 1090, et relatives au prieuré que Marmoutier avait à Vieuvicq, aux confins des pays chartrain et dunois, font allusion à des alleux qui y avaient appartenu à un certain Geoffroy de Vierzon (Gausfredus de Virsonio) puis à son fils, un certain clerc Humbaud, Uncbaldum clericum filium Gausfredi de Virsonio (1061); Unbaldus de Virsone (vers 1070); ex alodiis Humbaud que fuerunt Huncbaldi de Virsone in confinio pagorum Carnotensis atque Carnotensis (vers 1070). Textes cités ici d’après l’Inventaire-sommaire de Merlet, sous les cotes H.2500 et H.2501, p. 271.
Vlmeium (A 17; B 12). Ormoy
     Ulmeium est une variante fort courante en latin médiéval pour Ulmetum (“
lieu planté d’ormes”, de ulmus, “orme”). Il existe bien des Ormoy dans le secteur dont trois en Eure-et-Loir (une commune du canton de Nogent-le-Roi dans l’arrondissement de Dreux, un lieu-dit de la commune de Dammarie, dans le canton de Chartres-Sud-Est, et un lieu-dit de la commune de Courbehaye dans le canton d’Orgères-en-Beauce, arrondissement de Châteaudun) et deux en Essonne, Ormoy (commune du canton de Mennecy) et Ormoy-la-Rivière (commune du canton d’Étampes). Le contexte ne permet malheureusement pas ici de trancher.
     Cet Ormoy non identifié donne son nom à un certain Aubert (B 12: Albertus de Vlmeio), témoin de l’autorisation (en un lieu indéterminé) de la donation de Gautier d’Aunay par Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent; son père appelé aussi Aubert déjà en prenait nom (A 17: Alberto filio Alberti d’Vlmeio) (transaction 5).
 
Le secteur de Vierville sur la carte de Cassini (1756)
Le secteur de Vierville sur la carte de Cassini (1756)

ANNEXE 2
RÉPERTOIRE DES PERSONNES CITÉES
Notes de prosopographie


     Ce document mentionne nominativement plusieurs dizaines de personnes dont un certain nombre sont mentionnées par ailleurs dans des documents de même époque, dont l’analyse est à chaque fois nécessaire. L’analyse de ces données est en cours, mais elle est loin d’être terminée.

Aimelin (Haimelinus, A 20, Hamelinus, B 14), père d’Aubert
Aubertus filius Hamelini      C’est le père d’un certain Aubert (A 19-20: Haubertus filius Haimelini, B 14: Aubertus filius Hamelini), témoin à Étampes du consentement de Guillaume fils de Bernoal à la donation faite par Gautier (transation 6).
Airard, père de Pierre (Erardus, B 10), père de Pierre
     C’est le père d’un Pierre, témoin à Étampes de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement de son frère Godéchal fils d’Oury de Vierville (transaction 3).
     (a) Airard est aussi connu en temps que tel par deux chartes étampoises de Philippe Ier, l’une de 1082 en faveur de Notre-Dame d’Étampes, qui nous fait connaître son deuxième fils Hugues, frère cadet d’Airard (p.
276, l.11: Petrus Airardi filius et Hugo frater ejus);
     (b) l’autre en faveur de la famille d’Eudes le maire de Chalo-Saint-Mard, non datée précisément, la date de 1085 apparaissant seulement dans une interpolation du XIIIe siècle (
éd. Prou, p. 425, l. 4: Petrus filius Erardi 1082).
     
(c) Une charte de Guy le Large de Pithiviers, datée de 1070 environ, nous fait connaître encore un troisième fils d’Airard appelé Thibaud peut-être décédé entre-temps. Elle porte la signature d’un Pierre d’Étampes, qui fut avec Thibaud, fils d’Airard (Bruel, Chartes de Cluny, tome IV, n°3438: S. Petri de Stampis, qui fuit cum Tetbaldo filii Arardi). On notera que Depoin, généralement très fiable, porte ici par erreur Airaud au lieu d’Airard dans une note de son édition du Liber Testamentorum, note 255, Araudi pour Arardi).
     On est donc fondé à croire qu’Airard d’Étampes a eu au moins trois fils, Thibaud, sans doute mort jeune, Pierre, aîné des survivants à l’époque de notre notice, et Hugues.

Airaud frère de Bernoal I d’Étampes et d’Éblon (Arraldus patruus illius Guillelmi, A 18, Arraldus patruus ipsius Guillelmi, B 14, Arraldus, A 22)
     Airaud est témoin à Étampes de la transaction 6. Il est l’oncle paternel du donateur Guillaume fils de Bernoal (A 18 = B 14); son frère Éblon est également témoin de la même transaction (A 20: Eblonius frater Arraldi; B 14: Ebulo frater eius).
Arraldus patruus illius Guillelmi      Le père commun de ces trois frères étampois, Bernoal I, Airaud et Éblon, était peut-être Geoffroy, lui-même fils du premier vicomte connu d’Étampes, Roscelin et frère cadet de Marc, successeur de Roscelin. En effet une notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs datée par Depoin du début du XIIe siècle (n°XXVII, p. 36), mais qu’il faut peut-être dater plutôt d’avant nos transactions, cite comme témoin, avant même Payen fils d’Anseau, un certain Bernoal fils de Geoffroy fils de Roscelin (Interfuerunt autem ex parte ejus: Bernoalus filius Godefridi filii Roscelini, Paganus filius Anselli, etc.)
     On peut aussi s’interroger sur leur parenté avec Bernoal II, alors abbé de Notre-Dame d’Étampes et son frère Aubert (Albertus), cités juste après eux comme témoins de la transaction 6, ainsi qu’avec les autres Bernoal dont nous parlerons sous ce nom.
     D’autres documents mentionnent Airaud en temps que père de deux personages, Ours et Arnoux.
     (a) Une charte du Cartulaire de Longpont (éd. Marion, n°CCCXVIII, p. 254) datée des environs de 1100 nous fait connaître deux fils d’Airaud (Adraldus) qui est alors encore vivant quoique proche de la mort: Arnoux (Arnulfus, Adraldi filius, de Stampis) qui donne alors aux moines de Longpont une terre située à Favières; et Ours, alors décédé (pro anima fratris sui defuncti Ursonis).
     (b) Le même cartulaire de Longpont contient une charte de la même époque
où Arnoux fils d’Airaud est cité comme témoin juste après Geoffroy de Moret (éd. Marion, N°CCCXV, p. 253: Gaufredus de Moreto; Arnulfus, filius Arraldi). Rappelons que ce Geoffroy de Moret apparaît comme témoin de notre transaction 12 (B 28: Gaufredo de Moreth).
     (c) Une troisième charte non datée de ce cartulaire (n°CCCXXVI, pp.258-259
) nous montre Arnoux fils d’Airaud (Arnulfus, filius Arraldi de Stampis) témoin d’une donation d’un certain Bernoal d’Étréchy très vraisemblement apparenté aux deux Bernoal d’Étampes (Ce Bernoal a alors un fils survivant Hugues, Hugo, et un fils décédé Thibaud, Tebaldus).
Airaud (Arraldus, A 24, B 16), père de Robert.
Rotbertus filius Arraldi      Cet Airaud est le père d’un certain Robert, témoin de la première donation de Godéchal (transaction 7) qui semble avoir lieu quelque part dans le pays étampois, entre Étampes et Méréville. Nous n’avons aucune bonne raison de l’identifier à Airaud frère de Bernoal I d’Étampes et d’Éblon, et d’en faire un frère d’Arnaud et Ours, quoi qu’on ne puisse l’exclure a priori.
Airaud de Dourdan (Arraldus de Dordano, C 28)
Arraldus de Dordano      Airaud de Dourdan est le troisième témoin de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
     D’après sa place, c’est un nobliau. Sont témoins avant avec lui:
le prêtre Aubry et Guy fils de Serlon; et après lui: Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard.
Allard de Bréthencourt (Adelardus de Bertoldicuria, D 38 bis)
     Témoin de la
donation de Geoffroy de l’Eau fils de Félicie (transaction 18) avec son compagnon (socius) Robert, peut-être à Vierville. L’étude des chartes de Brétencourt nous en apprendra peut-être plus sur ce personnage.
Alleaume, frère de Robert d’Adonville (Adelelmus frater eius, B 27)
     La notice B mentionne trois nobliaux qualifiés d’Adonville. Il est d’abord question d’un Robert d’Adonville et son frère Alleaume (B 27), témoins à Auneau du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11); plus tard un Hardouin d’Adonville sera témoin à Chartres d’une concession de Gautier d’Aunay (transaction 15): tous trois paraissent des nobles voire des chevaliers.
     Rappelons qu’ultérieurement, selon Merlet, le fief d’Adonville relevera du duché de Chartres et ressortissait pour la justice à Auneau.
     Des recherches plus poussées aux archives départementales de Chartres nous en apprendront peut-être plus sur ces personnages.
Amaury fils de Rahier Ier de Mondonville (Amalricus filius Raherii, B 26)
     C’est l’un des témoins à Auneau du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 10).
     Il est cité en deuxième place, après Guy fils de Serlon, mais avant et avant le prévôt d’Auneau, Marin.
     Il s’agit d’Amaury fils de Rahier Ier de Mondonville (Amalricus filius Raherii). Mondonville est un hameau de la commune d’Amilly, canton de Lucé, arrondissement de Chartres, Eure-et-Loir.
     (a) Nous le connaissons en effet par ailleurs comme auteur d’une donation à l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs, avant 1096 (Liber Testamentorum, acte n°80).
Il donne alors une terre dans son fief, de l’aveu de son seigneur, Garin de Gallardon (frère d’Hugues de Gallardon mentionné par notre transaction 11). Sa femme s’appelle Richaut (Richildis) et ses fils Rahier II et Jocelyn (Raherius et Joscelinus). Plus tard, Mabile, veuve de Garin remariée à Aimon Roux d’Étampes, contestera cette donation.
     (b) On possède aussi le texte d’une notice enregistrant une donation d’Amaury sur son lit de mort (Cartulaire de Saint-Père, n°LVI, p. 309) qui ajoute à la liste de ses enfants les noms de ses filles Libour et Eustachie (annuentibus conjuge sua Richilde, filiis Raherio, Joscelino, Guarino, Pagano, Amalrico, filiabusque Letburge et Eustachia) et qui nous donne le nom de sa sœur, fille de Rahier I, Godhaut (Godechildis ejusdem soror).
Amaury Roux d’Ablis (Amalricus Rufus de Ableis, B 19, 20, Amalricus Rufus, D 37, Amalricus, B 22, 29)
     1) Amaury Roux d’Ablis est témoin, apparemment à Étampes de la deuxième donation de Godechal. Il est sans doute chevalier car alors cité en deuxième position après Gautier d’Étampes; viennent ensuite le régisseur de Sainville Gibert; le marchand d’Étampes Richer, et Hébert de Denonville (transaction 8).
Amalricus Rufus de Ableis      2) Il donne lui même juste après cela un bien à Vierville, en se réservant le champart, qu’il percevra à son gré à Bréthecourt, c’est-à-dire semble-t-il au grenier des moines, ou bien à Étampes, ce qui tend à indiquer que c’est là son lieu de résidence habituel (A titre de comparaison, Godéchal se réservait le droit de percevoir le champart à Brétencourt ou à Méréville). Du reste, cette transaction se passe clairement à  Étampes, car les témoins en sont: Arnaud fils d’Aubrée, Christophe Roi, Obert d’Étampes, le chanoine Gibert, Guillaume des Vieilles Étampes, Robert du Cimetière, Baudry du Fossé et Hébert de Denonville. La transaction se fait avec l’autorisation de son épouse, c’est-à-dire de celle d’Amaury, et celle de ses deux fils, et de sa fille (transaction 9).
     3) Il tenait cette terre en fief d’Aubert fils d’Anseau (frère de Payen) qui donne son consentement (transaction 9).
     4) La donation faite par Amaury (ainsi que celle de Godéchal) reçoit ultérieurement, sans doute à Vierville même ou à Léthuin, le consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et de sa mère Eudeline, on ne sait à quel titre (transaction 13).
     5) Enfin Amaury Roux est témoin de la donation de
Geoffroy de l’Eau fils de Félicie et de son épouse Gile (transaction 18). Il est alors cité en deuxième position après le médecin d’Étampes Robert; viennent ensuite: le clerc Hardouin et un certain Garin serf de Geoffroy et Gile.
     (a) Cet Amaury résidant à Étampes est vraisemblablement à identifier avec un certain Emmauricus, Stanpensis oppidanus, vir egregius, marié, avec des enfants (filiis suis et uxore concendentibus), signalé par la Chronique de Morigny (f°62v°) comme l’un de ses bienfaiteurs, qui a  donné à cette abbaye la chapelle de Saint-Julien, dont nous savons qu’elle était du côté de la Tour de Brunehaut, près Morigny. Reste à déterminer ce que veut dire ici oppidanus Stanpensis, car ce mot d’oppidanus a en latin médiéval tantôt l’acception de châtelain, tantôt tout simplement celle d’habitant.
Amaury Bésen, père de Garin Bésin (Amalricus Bisenus, ultérieurement corrigé en Amalricus Besenus, A 16, Amalricus Bisenus, B 13), père de Garin Bésin.
     C’est le père d’un certain Garin témoin du consentement d’Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent à la donation de Vierville par Gautier d’Aunay (transaction 5).
     (a) Nous savons par ailleurs par une charte de Philippe Ier que ce Garin s’appelait lui aussi Bisen
(éd. Prou, p. 21, l. 7: Guarinus Basinus): il signe en 1060 une charte de l’évêque Aivert de Chartres ensuite confirmée à Étampes par Philippe Ier.
     (b)
Garin appellera son propre fils aîné Amaury. Voyez notre article Garin Bésin.
Anseau Ier père de Payen et d’Aubert d’Étampes (Ansellus, B 8, 9, 22, 23, 24)
     On prononçait probablement encore Ansel au XIe siècle, mais nous adoptons ici des orthographes normalisées.  Il est probable par ailleurs que Ansellus, Anseau, est un hypocoristique d’usage pour Anselmus, Anseaume.
     Cet Anseau est le père défunt de Payen (B 8, 23), qui est clairement chef de famille dès la transaction 3, et d’Aubert (B 9, 22, 24a).
     (a) Joseph Depoin s’était jadis persuadé  que cet Anseau, père de Payen et d’Anseau, était lui-même le fils d’un certain Gautier d’Étampes (Walterius de Stampis) mentionné par le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs, avant 1096, comme le père d’un Pierre et d’un Anseau.
     (b) Or Gautier d’Étampes (
Gaulterius de Stampis) intervient comme témoin de notre transaction 8. Il semble donc que Depoin se soit fourvoyé. En effet nous le voyons ici témoin à Étampes alors que Depoin suppose être son petit-fils y agit en chef de famille (dès la transaction 3) et que son arrière-petit-fils supposé Jean est suffisamment âgé pour être témoin (dès la même transaction 3).
     (c) Il me semble plutôt que cet Anseau est l’Anseau fils de Jocelyn (Ansellus, Gauslini filius) que mentionne une notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs (n°XXVII, pp. 34-36), notice que Depoin date sans argument du début du XIIe siècle mais qui pourrait au contraire être antérieure à nos transactions. En effet la notice en question évoque en deux temps, d’abord la donation de Gautier, puis, après lamort de Gautier. Si j’ai raison, Payen serait né d’une première union d’Anseau, qui épousa ensuite Haugart, sœur d’un certain Geoffroy, qui ne peut-être que le frère de Marc, vicomte d’Étampes, et fils comme lui de Roscelin.
     Nous voyons d’ailleurs au passage que Gautier, loin d’être le père d’Anseau, était apparemment le mari d’une fille que Haugart avait eu d’un premier lit (Walterius qui habebat privignam uxoris ejus
).
     Surtout, dans la seconde partie de cette notice, qui prend place après la mort d’Anseau, nous voyons précisément surgir comme deuxième témoin, après Bernoal fils de Geoffroy fils de Roscelin (Geoffroy paraissant mort lui aussi ), Payen fils d’Anseau, qui n’intervient que comme témoin, après la mort de son père, n’ayant pas de droit sur le bien naguère cédé par sa belle-mère Augart.
     On notera que le lieu-dit concerné par la donation est mal identifié par Depoin qui parle de Janville. Mais le texte, qui porte en fait Al Junvilla (sic), est certainement corrompu, et, comme il est dit que ce lieu-dit se trouve à côté de Gouillons (terra nostra quam habemus apud Al Junvillam que est juxta Goelliolum
), ce qui ne s’accorde pas avec Janville, qui en est distant d’une trentaine de kilomètres, il faut certainement corriger, à mon sens, Abunvilla, Abonville, commune jouxtant bien, elle, celle de Gouillons.
     (d) On comprendrait ainsi comment il peut se faire que Payen fils d’Anseau détienne la villicatio du villlage d’un village tel que Vierville, dont est seigneur principal le vidame de Chartres. Son père Anseau aurait été le fils de Jocelyn II de Lèves et d’Adèle (Adila, Ada), veuve d’Hugues Ier (lui-même vidame de Chartres, au moins jusqu’en 1059). Ainsi donc Guerry et Anseau auraient été frères utérins, et par suite, l’Étampois Payen fils d’Anseau et le vidame Hugues II fils de Guerry auraient été cousins germains, issus tous deux de la vidamesse Adèle.
Anseau fils d’Arembert (Ansellus filius Aremberti, B 24)
     Cet Anseau fils d’Arembert qui représente à Boisville-la-Saint-Père Payen fils d’Anseau paraît être l’un de ses hommes liges (transaction 10).
     Nous connaissons ce personnage par ailleurs.
     (a) Anseau fils d’Arembert fut aussi témoin de la charte étampoise de Philippe Ier en faveur d’Eudes de Chalo (charte dont la date de 1085 est très douteuse). Voici le texte adopté par Prou (p. 425, l. 2): Anselmus (avec une variante Ansellinus) filius Aremberti (avec une variante Aramberti); Fleureau (p. 79) porte Anselinus filius Aremberti. On observe d’autres flottements entre les anthroponyme Anselmus et Ansellus dans les chartes de Philippe Ier éditées par Prou (p. 280, l. 29; p. 281, ll. 6 et17; p. 428,  l.3). Il faut donc conclure à l’identité de ces deux Ansel ou Ansellin fils d’Arembert.
     (b)
Anseau fils d’Arembert (Ansellus filius Arenberti) est aussi mentionné par la Chronique de Morigny comme un bienfaiteur de cette abbaye, à laquelle il a donné la moitié de l’église d’Étréchy (f°62v°), l’autre moitié étant donnée par Aimon fils de Sénhaut (Haimo filius Senechildis de Firmitate  Bauduini).
     (c) Il a aussi donné à cette abbaye (noster Ansellus), selon la même Chronique de Morigny (f°63), un sixième de l’église Saint-Germain de Morigny, un autre sixième étant donné par le moine Élie (dont deux cousin s’appellent Geoffroy et Bernard), deux autres par Ours et Arnaud les fils d’Aubrée, les deux sixièmes restant n’étant pas encore récupéré par les moines à l’époque de la Chronique.
Anseau Robert fils de Béguin et d’Eudeline (Ansellus Rotberti filius Beguini, B 30)
     La deuxième partie du nom de ce personnage est au génitif (Ansellus Roberti), ce qui indique qu’il s’agit ici d’un patronyme qu’il a hérité de son père Béguin, qui devait donc lui-même s’appeler Béguin Robert. Anseau et sa mère, sans doute à Vierville même ou à Léthuin, consentent aux donations opérées par Godéchal et Amaury (transaction 13).
Ansoué de Méréville (Anseus de Merer Villa, B 16, Ansua, génitif Ansue, de Merervilla, B 28, Ausueus de Mereruilla, A 24), père de Gaudin.
Gaudinus filius Ansei de Merervilla
     Ansoué, dont le nom a donné du fil à retordre à nos scribes, qui hésitent sur la rétroversion latine à lui donner, était un chevalier possessionné à Méréville et apparement défunt, dont le fils Gaudin est témoin, quelque part entre Étampes et Méréville, de deux transactions relatives aux donations de Godéchal fils d’Oury de Vierville, l’une de son vivant (transaction 7), l’autre après (transaction 12).
Galdinus filius Ausuei      Il était peut-être apparenté à la veuve de Godéchal, Arembour, qui paraît résider, au moins depuis le décès de Godéchal, dans le secteur de Méréville. Le nom de leur fils Eudes doit être aussi rapproché de celui d’Eudes de Pannecières (transaction 12).
     (a) Il ne faut probablement pas l’identifier à un certain chevalier Anseis, père d’un certain Payen témoin à Longpont vers 1110
(Moreherius miles, Paganus filius Anseis), avec  d’autres Étampois (éd. Marion, p.191), et vivant vers 1105 (Anseius miles, Moreherius miles, ibid. p. 203), encore qu’il ait bien existé un Moreherius de Stampis (ibid., p. 225).
     Le flottement dans la transcription de la première syllabe (Au- dans la première rédaction, An- dans la deuxième) ne doit pas nous étonner daans un secteur où on constate qu’on passe facilement de *Brétaucourt à l’actuel Bréthencourt. Cette confusion existe d’ailleurs encore de nos jours à Étampes, où j’ai lu début juin 2008, dans la copie d’une collégienne, enrevoir pour au revoir.
Archambaud, serf du moine Thion (Archembaldus famulus Theudonis monachi, A 9-10, Archenbaldus famulus, B 6)
     La première rédaction nous dit simplement que ce domestique du moine Thion a été témoin à Saint-Avit-les-Guespières, au domicile de Gautier d’Aunay, de la donation de Vierville Milsent; la deuxième précise qu’il y remplaçait le prieur de Marmoutier, qui n’avait pas fait le déplacement de Saint-Avit
, et que c’est à lui que Milsent a donné rituellement le bâton d’investiture, baculum (transaction 2).
Arembert (Aremberti, B 24), père d’Anseau (Ansellus).
     Arembert est le père d’un Anseau qui paraît être un homme lige de de Payen fils d’Anseau, qu’il représente lors d’une cérémonie d’armortissement dans la grange de Boisville-Saint-Père (transaction 10).
     
Cet Arembert est aussi mentionné par la charte étampoise pour Eudes de Chalo (trafiquée au XIIIe siècle et daté douteusement 1085), Arenbertus, père d’Anselmus, altération d’Ansellus (éd. Prou, p. 425, l. 2; on observe d’autres flottements entre les anthroponyme Anselmus et Ansellus dans les chartes de Philippe Ier éditées par Prou, p. 280, l. 29; p. 281, ll. 6 et17; p. 428,  l.3; quant au texte de Fleureau, étonnamment négligé par Prou, il porte alors Anselinus; il est plus que probable, de toutes façons, qu’Ansellus et Anselinus étaient des formes hypocoristiques d’Anselmus).
Arembour, épouse de Godéchal fils d’Oury (Aremburgis, B 29, Eremburgis uxor predicti Godiscalis filii Vlrici, B 27)
     Arembour, veuve de Godéchal fils d’Oury, avec leur fils Eudes, leur fils, donnent leur consentement à la donation de Godéchal, se trouvant alors apparemment dans le secteur de Méréville, puisque les témoins sont alors notamment Gaudin fils d’Ansoué de Méréville, Geoffroy de Moret et Eudes de Pannecières (transaction 12).
Arembour, fille de Thiou (Arenburgis, C 27)
     Fille de Thiou et d’Ermentrud, sœur de Rainaud, Pierre, Rosceline et Asceline, elle consent à la donation de la terre de Lomlu opérée par son frère Rainaud (transaction 16). Elle fait ensuite partie de ceux qui reçoivent un contre-don (transaction 17).
Arnaud fils d’Aubrée et sans doute d’Oury de Vierville (Ernaldus filius Alberedę, B 1, 7, 24, 24, 26, Ernaldus, B 8-9), frère de Godéchal
Ernaldus filius Alberede      1) Arnaud tenait à fief de Gautier d’Aunay la moitié de Vierville, sans doute celle que ce dernier tenait à fief de Guillaume fils de Benoal (cf. transaction 3 et transaction 7).
     2)
Arnaud fils d’Aubrée tenait à fief de Payen d’Étampes les deux tiers de la mairie (villicatio) de Vierville, le tiers restant étant détenu par son frère Godéchal (cf. transaction 3).
     3) Il concède les unes et les autres. Cette donation se fait chez lui à Étampes (in domo sua apud Stampas) (transaction 3).
     4) Cette donation se fait avec l’accord de son frère Godéchal (B 8:
concedente fratre Godiscale), à qui monsieur Thion Chef-de-Fer a donné pour cela deux sous, ainsi qu’une place chez nous à tous deux (transaction 3).
     5) Les donations qu’il effectue nécessitent aussi le consentement de Payen fils d’Anseau, donné par l’intermédiaire d’Anseau fils d’Arembert à la grange de Boisville-Saint-Père en présente d’Hugues du Puiset; elle est nécessaire pour ce qui concerne les deux tiers de la villicatio (transaction 10).
     6) La donation d’Arnaud nécessite enfin le consentement d’Hugues de Gallardon, pour la part de Vierville qu’il tient en fief de Guillaume via Gautier, vassal du seigneur d’Auneau pour ce bien-ci. Hugues de Gallardon donne donc à Auneau son consentement à la donation d’Arnaud en même temps qu’à celles de Gautier et de Guillaume fils de Bernoal (transaction 11).
     (a) Cet Arnaud fils d’Aubrée nous est également connu par la Chronique de Morigny, qui rapporte que les fils d’Aubrée Ours et Arnaud (filii Alberee Urso et Arnaldus) ont donné aux moines de Morigny chacun le sixième de l’église de Saint-Germain qu’ils détenaient (f°63). On notera que le premier sixième en fut donné par Anseau fils d’Arembert (noster Ansellus), selon la même Chronique de Morigny (f°63), personnage qui intervient aussi pour représenter Payen fils d’Anseau lors de notre transaction 10.
     Il semble donc qu’Oury, veuf et père de Godéchal, avait épousé Aubrée, veuve et mère d’Ours, et qu’ils avaient eu ensemble pour fils Arnaud. On peut donc légitimement se demander si le premier mari d’Aubrée n’avait pas été Thion II d’Étampes, fils d’Ours I et père d’Ours II, qui doit peut-être être identifié à Ours de Pierrefitte.
     (b) Quant à sa mère Aubrée, c’est elle qui très probablement qui a donné son nom au hameau d’Aubray dans la commune de Mérobert (Essonne), non loin de Vierville (Eure-et-Loir), qui est appelé Albereth dans une charte de Saint-Jean-en-Vallée à Chartres antérieure à 1130.
Arnaud fils de Baudouin (Arnaldus filius Balduini, A 21, Ernaldus filius Balduini, B 15)
     Cet Arnaud est témoin à Étampes du consentement donné par Guillaume fils de Bernoal à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 6).
Arnèse (Erneisius, A 13).
     S
urnom ou nom de famille porté par un certain moine de Chuisnes, Gimard (Gingomarus Erneisius), qui disparaît dans la deuxième rédaction (B 11: Gingomarus)
Arnoux d’Aunay, frère de Gautier II (Arnulfus de Alneto, C 31, Arnulfus frater Gaulterii de Alneio, D 34)
     Arnoux d’Aunay est le frère de Gautier d’Aunay et paraît lui succéder comme chef de famille.
     1) Il est témoin à Chartres de la dernière transaction enregistrée par la notice B: du consentement donné son frère aîné Gautier à la donation par son beau-frère de quatre familles de colliberts: 
Arnulfus frater Gaulterii de Alneio (transaction 15).
     2) Dans la notice C, qui paraît plus tardive et peut-être du début du XIIe siècle, alors que Gautier est probablement mort, il est cité comme témoin de la donation par Rainaud fils de Thiou et sa mère Ermentrut de la terre de Lomlu, ou plutôt des contre-dons des moines à la parentèle de Thiou,
quelque part entre Aunay et Vierville. Il n’est plus alors cité comme frère de Gautier, mais lui-même titré d’Aunay; en revanche est cité après lui, et pour la première fois, leur frère cadet Garin: Arnulfus de Alneto, Guarinus frater eius (transaction 17).
     (a) Un Arnoux d’Aunay est mentionné après 1062 (ce qui n’est malheuresement pas très précis) par une notice de Marmoutier pour le Vendômois (éd. De Trémault, Cartulaire pour le Vendômois, Paris, Picard, 1893, n°LXXXVII, p. 138: Arnulfo de Alneto).
     (b) Entre 1075 et 1085 le même Cartulaire mentionne un Arnoux qui est peut-être le même, qualifié de Spelteriis, toponyme qui recouvre peut-être Épeautrolles, où nous voyons Gauthier d’Aunay émettre de son côté des revendications sur l’église du lieu (ibid., n°22A, p. 310: Arnulfus de Spelteriis).

Arnoux, régisseur de Rouvray-Saint-Denis (Arnulfus maior de Roureio, B 10)
     Ce maire, c’est-à-dire régisseur, Arnoux est simple témoin de la deuxième donation d’Arnaud fils d’Aubrée, au domicile de ce dernier à Étampes (transaction 3).
Asceline, fille de Thiou (Ascelina, C 27)
     Fille de Thiou et d’Ermentrud, sœur de Rainaud, Pierre, Arembour et Rosceline. Elle consent avec eux à la donation de la terre de Lomlu opérée par son frère Rainaud (transaction 16) et fait ensuite partie de la parentèle qui reçoit des contredons (transaction 17).
Aubert fils d’Anseau (Albertus filius Anselli, B 9, 22, 24).
     Aubert fils d’Anseau est le frère cadet de Payen fils d’Anseau.
Albertus filius Anselli      1) Il est témoin de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, au domicile de ce dernier à Étampes (transaction 3).
     2) Lui-même détient un bien à Vierville, deux tenures, qu’il avait données à fief à Amaury Roux d’Ablis, et il consent à la donation de ce dernier (transaction 9).
     3) C’est lui qui obtient le consentement de son frère Païen fils d’Anseau aux donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godechal fils d’Oury (transaction 10).
     4) Il est donc le premier témoin cité de la cérémonie qui se déroule dans la grange de Boisville, avant même le vicomte de Châteaudun Hugues et le seigneur du Puiset Hugues, Nivelon fils de Foucher et Garin de Friaize, lorsque ce consentement est donné, au nom de Payen, par Anseau fils d’Arembert
(transaction 10).
     (a) Il est aussi cité comme témoin par la charte accordée par Philippe Ier à Notre-Dame d’Étampes en 1082 (éd. Prou, 276, l. 7) et cela juste avant Bernoal, abbé de Notre-Dame d’Étampes.
     L’on est donc naturellement porté à se demander si Aubert fils d’Anseau et Aubert frère de Bernoal abbé de Notre-Dame d’Étampes ne pourraient pas être une seule et même personne; d’où il découlerait encore et surtout que l’abbé de Notre-Dame serait aussi à mettre au nombre des fils d’Anseau: mais rien ne l’indique positivement).
     (b) Il sera encore cité en 1106 par une charte de Philippe Ier, qui nous fait aussi connaître son fils Mainier (éd. Fleureau, p. 483; éd. Menault, p. 41; éd. Prou, p. 390, ll. 15-16): Alberto ejusdem Pagani fratri, Manerio ejus filio.
     (c) Une charte de Louis VII en date de 1162 environ, en faveur du monastère des Vaux-de-Cernay, le mentionnera encore en temps que père d’un certain Guy (Guido, filius Auberti de Stampis, concedente filia sua Adeliza et genero, dedit vineas quas habebat apud Estrecheium sicut eas libere possidebat, et hoc per manum Ludovici regis Francorum, t.1, pp. 34-35, elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/vauxcernay1/acte24/); à moins qu’il ne s’agisse alors d’un certain Aubert fils d’Isembard cité par le cartulaire de Longpont (n°CVIII, CCXXXVI & CCLXXXI).
     (d) Il est possible qu’il faille l’identifier au suivant, s’il est le père du Rainier qui est témoin avec lui, et d’autres, de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, au domicile de ce dernier à Étampes (transaction 3: Aubert fils de Gondagre; Aubert fils d’Anseau; Pierre fils d’Érard; Rainier fils d’Aubert; etc.).
Aubert père de Rainier (Albertus, B 10), père de Rainier.
     Peut-être à identifier avec Aubert fils d’Anseau.
     En effet cet Aubert est le père d’un certain Rainier qui témoigne en même temps qu’Aubert fils d’Anseau
de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, au domicile de ce dernier à Étampes (transaction 3).
Aubert frère de l’abbé Bernoal (Albertus frater eius, A 19, B 14).
Albertus frater ejus      Avec son frère Bernoal abbé de Notre-Dame d’Étampes (cité comme tel par deux chartes de Philippe Ier en date respectivement de 1082 et 1104), il est ici témoin, à Étampes, du consentement donné par Guillaume, fils d’un autre Bernoal, à la donation opérée par Gautier d’Aunay et Arnaud fils d’Aubray (transaction 6)
     Rien ne nous permet d’identifier à l’un de ses homonymes, qui suivent. On notera cependant que dans la charte de 1082 précitée, on trouve mentionné dans la liste des témoins Aubert fils d’Anseau. S’il fallait identifier ces deux Anseau, il faudrait aussi faire de notre abbé un fils d’Anseau, frère de Payen d’Étampes.
Aubert Ier d’Ormoy (Albertus d’Vlmeio, A 17), père d’Aubert II d’Ormoy
     Seigneur d’un Ormoy à identifier, probablement dans le pays chartrain, alors probablement décédé, dont le fils s’appelle aussi Aubert d’Ormoy. Il n’est plus mentionné dans la deuxième rédaction (B 13) de la transaction 5.
Aubert II fils d’Aubert Ier d’Ormoy (Albertus filius Alberti d’Vlmeio, A 16-17, Albertus de Vlmeio, B 13)
     Cet Aubert fils d’Aubert, seigneur d’un Ormoy à identifier, probablement dans le pays chartrain d’Ormoy, est témoin du consentement donné par Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 5). On constate de fait fréquemment dans les chartes du temps que le nom du père n’est pas donné quand il est le même que celui du fils.
Aubert fils de Gondagre (Albertus filius Gondagri, B 9)
Albertus filius Gondagri      Cet Aubert paraît un personnage considérable, vu qu’il est cité comme le premier des témoins, à Étampes, de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, avant même Aubert fils d’Anseau et Pierre fils d’Érard (transaction 3).
     (a) Nous voyons par ailleurs la signature d’un certain Geoffroy fils de Gondacre, Gauffredi filii Gundacri dans une charte de Philippe Ier en date de 1074 ou 1075 (éd. Prou, p. 179, l. 5), confirmant une charte peut-être de dix ans antérieure de Geoffroy de Gometz  (Gometz, canton de Limours, arrondissement de Palaiseau, Essonne), charte qui donne aux moines de Marmoutier, encore eux, le domaine de Bazainville (canton de Houdan, arrondissement de Mantes-la-Jolie, Yvelines).
     (b) Vu la rareté de cet anthroponyme, conjuguée à la proximité géographique des secteurs concernés, et à l’intérêt marqué pour la cause des moines de Marmoutier, on est naturellement porté à conclure jusqu’à preuve du contraire que l’Aubert de notre notice est un frère de ce Geoffroy.

Aubertus filius Hamelini Aubert fils d’Aimelin (Haubertus filius Haimelini, A 19-20, Aubertus filius Hamelini, B 14)
       Ce personnage est témoin à Étampes du consentement de Guillaume fils de Bernoal à la donation faite par Gautier (transation 6).
Aubert Vaslin (Albertus Vaslinus, C 28)
     Ce personnage paraît être un chevalier; en tout cas il est plus considéré que le forgeron et le meunier du village où il se porte témoin de la donation de la terre de Lomlu; il est cité en sixième position: 
le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (transaction 16).
Aubert fils de Bouchard (Albertus Burchardi filius, C 29)
     Ce personnage semble faire partie d’une petite communauté rurale où il ne joue pas les premiers rôles; il est cité comme le dernier des dix témoins de la donation de la terre de Lomlu, après le forgeron et le meunier. Voici la liste: le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (transaction 16).
Aubrée (Albereda, B 1, 8, 23, 24, 26), mère d’Arnaud et sans doute son frère de Godéchal
     Mère d’Arnaud fils d’Aubrée, à elle a sans doute légué ses droits sur Vierville, et de Godéchal. Elle est aussi sans doute mère de Godéchal, qui donne son consentement à la donation d’Arnaud en temps que frère (B 8: concedente fratre Godiscale).
Ernaldus filius Alberede      (a) Elle nous est aussi connue, sous la graphie Alberea, par la Chronique de Morigny, qui rapporte que les fils d’Aubrée Ours et Arnaud (filii Alberee Urso et Arnaldus) ont donné aux moines de Morigny chacun le sixième de l’église de Saint-Germain qu’il détenait (f°63).
     (b) Elle paraît aussi avoir donné son nom au hameau d’Aubray dans la commune de Mérobert (Essonne), non loin de Vierville (Eure-et-Loir), qui est appelé Alberetum et Albereth vers 1127 dans des chartes de Saint-Jean-en-Vallée (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°37, p. 23  et n°40, p. 25).
Aubry, prêtre (Albericus presbiter, C 27)
     Le prêtre Aubry est le premier témoin cité de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (peut-être Orlu). Sont témoins avec lui: Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (B 27-29).
      L’étude des chartes du prieuré de Chuisnes permettra sans doute de l’identifier plus précisément.

d’Aunay (de Alneto): d’Aunay-sous-Crécy
     Les présentes notices mettent en scène trois personnages qualifiés d’Aunay: Gautier II et des frères Arnoux et Garin. Cette famille n’est pas originaire d’Aunay-sous-Auneau, comme l’a cru Depoin, mais très certainement d’Auneau-sous-Crécy près de Dreux, à ce qu’il ressort de plusieurs indices convergents:
     (a) Gounier d’Aunay est possessionné à Raville, commune de Chérisy, près de Dreux.
     (b) Un certain Hugues de Rua-Nova partage avec lui cette possession. Il s’agit apparemment de La Rue Neuve, dans la commune des Bréviaires (Yvelines).
     (c) Gauthier II d’Aunay revendique des droits sur la
dîme d’Épeautrolles qui a été donnée aux moines de Saint-Père de Chartres par un certain Hugues de Dreux.
     (d) Le seul lien conservé entre cette famile et le canton d’Auneau est la possession par Gautier II de Vierville, qui lui vient de son épouse Milsent Chef-de-Fer.

     Je donne ci-après la liste des quatre premières générations de cette famille, selon l’état actuel de mes recherches (mai 2008).
     (1) X. d’Aunay
-sous-Crécy.
     (2a) Gautier I d’Aunay, apparemment marié à une sœur de d’Hugues de Nonant (fils sans doute d’Aitard de Nonant); ses fils qui suivent en (3).
     (2b) Rainaud d’Aunay, dit aussi des Têtières (commune d’Unverre) sans alliance ni descendance connues.
     (3a) Gounier d’Aunay, aussi appelé Gounier de Molitard (commune de Conie-Molitard), puis de Saint-Avit (Saint-Avit-les-Guespières), sans descendance connue.
     (3b) Jocelyn, sans descendance connue, sans doute mort jeune.
     (3c) Gautier II d’Aunay, époux de Milsent Chef-de-Fer
, sans descendance connue.
     (3d) Arnoux d’Aunay
, sans descendance connue.
     (3e) Garin d’Aunay, dit Torcul, père de cinq enfants qui suivent.
     (4a) Adam.
(4b) Aubert d’Aunay dit Payen Torcul.(4c) Galeran.(4d) Hébert.(4e) Arembour. (4f) Perronelle.
     (5) Gautier III d’Aunay, d’ascendance inconnue, cité vers 1120-1130.
Barbu (Barbatus, A 21, B 15), surnom d’un certain Gibert ou Hébert.
     Ce surnom somme toute assez rare est porté par un certain Gerbert (première rédaction, A 20: Gerberti Barbati), ou Hébert (deuxième rédaction, B 15: Herberti Barbati), père apparemment défunt d’un certain Pierre, témoin semble-t-il étampois de la donation d’Amaury Roux et du consentement d’Aubert fils d’Anseau à cette donation (transaction 9).
Bardoul (Bardul Villa, A 19, Balduluilla, B 10, Bauduluilla, B 14) personnage qui a donné son nom à Baudreville
     Il s’agit peut-être d’Hugues Bardoul (cité entre autres par les chartes de Philippe Ier, éd. Prou, p. CXLIV; p. 15, l. 1; p. 17, l. 8; p. 276, l. 6
).
Baudry du Fossé (Baldricus de Fossato, B 23, 28)
Baldricus de Fossato      1) Ce Baudry est témoin à Étampes du don qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures à Vierville, ainsi que du consentement donné par Aubert fils d’Anseau à cette donation (transaction 9).
     2) Il est encore témoin
, cette fois apparemment dans le secteur de Méréville, du consentement donné par Arembour, veuve de Godéchal fils d’Oury, et Eudes, leur fils, à la donation du dit Godéchal.
Baudouin (Balduinus, A 21, B 15), père d’Arnaud.
     C’est le père apparemment défunt d’un certain Arnaud, témoin à Étampes du consentement donné par Guillaume fils de Bernoal à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 6).
Béguin (Beguinus, B 30), père d’Anseau Robert, probablement lui-même dénommé Béguin Robert
     Béguin est mentionné comme l’époux défunt d’une certaine Eudeline et le père d’un certain Anseau Robert. Anseau et sa mère, sans doute à Vierville même ou à Léthuin, consentent aux donations opérées par Godéchal et Amaury (transaction 13).
     Comme son fils s’appelle Anseau Robert (Ansellus Rotberti filius Beguini), il faut croire que Robert représente ici un patronyme qui aura été transmis par Béguin à son fils Anseau.
     
La deuxième partie du nom de ce personnage est au génitif, ce qui indique qu’il s’agit ici d’un patronyme qu’il a hérité de son père Béguin, qui devait donc lui-même s’appeler Béguin Robert.
Bernard, jeune clerc (Bernardus clericus iuuenis, A 20, B 15)
Bernardus clericus juvenis      Ce jeune clerc Bernard, à Étampes, avec un autre clerc, Geoffroy clerc de Saint-Cyr (A 20-21, B 15: Gaufredus clericus de Sancto Sigio), est témoin du consentement donné par Guillaume fils de Bernoal d’Étampes à la donation de Gautier d’Étampes (transaction 6).
     Faut-il identifier ce clerc Bernard au chapelain homonyme de Philippe Ier qui contresigne sa charte étampoise de 1082 en faveur de Notre-Dame d’Étampes (Rotbertus et Bernardus, cappellani)? Rien ne nous permet pour l’instant de l’affirmer, d’autant qu’il serait alors qualifié jeune après au moins douze ans de carrière; mais on se souviendra que les officiers de la chancellerie du roi étaient essentiellement recrutés parmi ses chapelains, précisément.
Chevalier (tapiserie de Bayeux, vers 1077) Bernoal d’Étampes père de Guillaume (Bernoalius de Stampis, A 17-18, Bernoalus de Stampis, B 13, Bernoalus, B 26), à ne pas confondre avec son homonyme abbé de Notre-Dame d’Étampes).
     1) C’est le père apparemment défunt de Guillaume d’Étampes, qui donne son consentement à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 6).
     2) L’un de ses frères survivants, témoin de la dite donation, est Airaud (qualifié d’oncle paternel de Guillaume,
A 18: Arraldus patruus illius Guillelmi; B 14: Arraldus patruus ipsius Guillelmi).
     3) Un autre de ses frères survivants, également témoin, est Éblon (qualifié de frère d’Airaud,
A 20: Eblonius frater Arraldi; B 14: Ebulo frater eius).
     Le père commun de ces trois frères étampois, Bernoal I, Airaud et Éblon, est était peut-être Geoffroy, lui-même fils cadet de Roscelin et frère de Marc vicomte d’Étampes. En effet une notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs datée par Depoin sans argument du début du XIIe siècle (n°XXVII, p. 36) cite comme témoin, avant Payen fils d’Anseau, un certain Bernoal fils de Geoffroy fils de Roscelin (Interfuerunt autem ex parte ejus: Bernoalus filius Godefridi filii Roscelini, Paganus filius Anselli, etc.)
***
     Ce nom est rare, et parfois semble-t-il mal compris des scribes car le deuxième élément qui le compose est peu productif; c’est, selon Ernst Wilhelm Förstemann (Altdeutsches Namenbuch, Bonn, P. Hanstein, Bonn, 1901-1916, col 1219), -valah. Il faut peut-être considérer les graphies avec un D (Bernodalius, Bernoardus, Bernoaldus) comme une rétroversion infondée. L’extrême rareté de cet anthroponyme et la concentration de toutes ses occurences connues dans le pays d’Étampes et dans ses alentours immédiats permet d’affirmer que tous ceux qui le portent sont étroitement apparentés. Malheureusement, pour l’heure, les données disponibles ne sont pas suffisamment claires pour comprendre exactement lesquels il faut identifier et quels sont les liens qui unissent les différents porteurs de ce nom.
     Citons:
     (a) Le Cartulaire de Notre-Dame de Paris cite un Bernoal Potin vers 1079 selon Depoin (quoique l’éditeur Guérard dise plutôt 1085), Bernodalius Potinus (n°XVI, p. 324) et son fils Baudouin, témoins d’une donation de Guy, seigneur de La Ferté (Guido de Firmitate), et de son épouse Alais (Adeleisda). Le même Bernoal Potin donne aux moines de Morigny l’église de Cerny (Chronique de Morigny, éd. Mirot, p. 4: Ecclesiam de Serni dedit nobis Bernodalius Potinus).
     (b) Un certain Bernoal, frère d’Adam de Milly est témoin en 1080 à Melun de deux chartes de Philippe Ier (éd. Prou, p. 260, l. 2 & p. 262, l. 20: Adam de Milli et Bernodalius frater ejus).
     (c) Adam de Milly a lui-même un fils appelé Bernoal, cité vers 1095 puis vers 1100 (Cartulaire de Longpont, n°CCXXII, p.196: Bernaole filius; n°CCXCI, p. 235: Bernoala filius ejus).
     (d) L’abbé de Notre-Dame d’Étampes, qui suit (et qui avait pour frère un certain Aubert), cité aussi en temps que tel par deux chartes de Philippe Ier (en 1082 et 1104).
     (e) Une charte non datée du Cartulaire de Longpont (éd. Marion, n°CCCXXVI, pp. 258-259) nous montre Arnoux fils d’Airaud d’Étampes (Arnulfus, filius Arraldi de Stampis) témoin d’une donation d’un certain Bernoal d’Étréchy (Bernoardus de Estrichio) très vraisemblement apparenté aux deux Bernoal d’Étampes (Ce Bernoal a alors un fils survivant Hugues, Hugo, et un fils décédé Thibaud, Tebaldus).
     (f) Un certain Bernoal de la Ferté, sans qu’on sache bien clairement s’il s’agit de Bernoal Potin (éd. Mirot, p. 4: Bernodalius nobilissimus de Firmitate) et sa femme Mahaut puis leur fils Lisiard sont cités par la Chronique de Morigny parmi ses bienfaiteurs: ils donnent aux moines l’église de Guigneville; après la mort de Bernoal, Mahaud donne encore un encensoir et un calice d’argent doré, et Lisiard le grand vitrail du chevet de l’église (éd. Mirot, pp. 3-4: Ecclesiam de Guinevilla dedit nobis Bernodalius nobilissimus de Firmitate, et uxor ejus Mathildis, quae nobis fecit thuribulum argenteum magnum, et calicem similiter argenteum deauratum, quae et prima ecclesiae fundamina jecit, et in aliquantam altitudinem eduxit, et Lisiardus Flandrensis filius eorum, qui nobis vitream majorem in capitio fecit.)
     (g) Une charte du Cartulaire de Longpont non datée 
(n°CXI) mentionne un Gaufredus Bernoala témoin d’une donation du chambellan Ougrin, chevalier étampois bien connu du début du XIIe siècle, à l’occasion des obsèques de son épouse. Joseph Depoin (La Chevalerie étampoise, p. 75) propose la correction Gaufredus Bernoalii, «Geoffroy (fils) de Bernoal»; mais cette correction à absolument irrecevable, car ce personage est en fait cité six fois par le même cartulaire, toujours de la même manière (n°CXI, p.135: Gaufridus Bernoala; n°CXL, p.148: Gaufredus Bernoala; n°CXLIII, p.150: Gaufredus Bernoala; n°CCIV, p.186: Gaufredus Bernoale; n°CCLXXXIV, p.230: Gaufredus Bernoala; n°CCCIX, p.249: Gaufredo Bernoala). Nous avons déjà vu ces graphies Bernoala et Bernoale. On se rappellera de plus que selon Förstemann, l’étymon est précisément Bern-valah. Est-ce une coïncidence? Quoi qu’il en soit, selon Depoin (Chevalerie étampoise, pp. 84-85), «ce Gaufroi (Gaufredus) ne fait qu’un peut-être avec le Gaufroi Sauvage (Godefredus Silvaticus), prévôt royal d’Etampes en 1141», ce dernier ayant probablement, à ce qu’il me semble, donné son nom au hameau de Villesauvage.
     (h) Vers 1135, une charte conservée par le Cartulaire de Longpont signale un Bernoale de Saviniaco (n°CXXXVIII, p.147, Bernoale étant d’après le contexte un ablatif)
     (i) Vers le début du XIIe siècle (selon les éditeurs), un Bernoal fils de Geoffroy fils de Roscelin (Bernoalus filius Godefridi filii Roscelini) est le premier témoin cité à Étampes d’une transaction enregistrée  par le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs (éd. Coüard et Depoin, p. 36), avant même Payen fils d’Anseau: Bernoalus filius Godefridi filii Roscelini; Paganus filius Anselli; Arnulfus de Alvers; Rainaldus de Dordingo; Teobaldus filius Ursonis; Nivardus Burdinus.
     (j) Un Bernoalius est encore cité en 1123 par une charte de Thomas abbé de Morigny (Cartulaire de Saint-Jean en Vallée de Chartres, n°31, p.18; id. n°32, p. 19), comme le père d’un certain Jean, moine de Morigny, juste après un moine appelé Hugues de la Ferté
(S. Hugonis de Firmitate, Johannis filii Bernoalii). La donation est faite avec le consentement de Payen fils d’Anseau (Pagano Anselmi filio), et l’accord passé avec le monastère de Saint-Jean-en-Vallée a notamment pour témoins Payen et ses quatre fils, dont Jean, ainsi que par Geoffroy de Moret. Ce Jean fils de Bernoal est sans doute un frère du Guillaume de nos notices sur Vierville.
     (k) Le Cartulaire de Josaphat cite encore vers 1147 comme témoin d’une donation de Barthélémy le Riche d’Étampes officialisée à Chalo un certain Bernoal ou Bernaud, son gendre (texte cité par Depoin, Chevalerie étampoise, p. 91, alléguant Ms. lat. 10102, fol. 41: Testes Johannes, Bernaudus generi ejus). On peut cependant se demander ici si cette graphie Bernaudus peut représenter le même anthroponyme Bernoal que nous étudions ici. J’en doute fort, malgré l’autorité de Depoin et son flair souvent remarquable.
     (l) On trouve encore vers 1155 un Bernoal de la Ferté (Bernodalius de Feritate) dans une charte de l’abbaye d’Yerres éditée en 1944 par Estournet (et traduite par moi ici: http://www.corpusetampois.com/che-20-estournet1944lafertealais.html#piece1).
     Merci de me signaler tout autre porteur de cet anthroponyme qui viendrait à votre connaissance.
***
     Voici pour comparaison les seuls Bernoal que j’ai trouvés pour l’heure hors de notre secteur:
     (a) Les  premiers sont des serfs mentionnés à l’époque carolingienne par le Polyptyque de l’abbé Irminon (éd. Guérard, 1844, t. II, p. 274:  Bernoalus colonus et uxor ejus nomine Sigrada; cf. Theodor Aufrecht & Adalbert Kuhn, Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung auf dem Gebiete des deutschen, griechischen und latineischen, Berlin, 1852, p. 241:
«Bernoala (Pol. Irm. s. 90) und Bernoalus (ebendaselbst s. 274) steht fuer Bernvala und Bernvalus»).
     (b) Amalgardus colonus et uxor ejus colona, nomine Berta. Isti sunt eorum infantes: Bernoala, Bernoardus (ibid., p. 90).
     (c) Un autre est mentionné comme prieur de Saint-Marien d’Auxerre puis abbé de de 1203 à 1206 (Abbé Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire civile et ecclésiastique d’Auxerre, p. 521, citant p. 66 le latin frater Bernodalis prior).

Bernoal abbé de Notre-Dame d’Étampes (Bernoalius abbas Sanctę Marię de Stampis, A 19, Bernoalus abbas Sanctę Marię de Stampis, B 14).

Bernoalius abbas Sancte Marie Stampensis      L’abbé de Notre-Dame a pour frère un certain Aubert, témoin avec lui du consentement donné à Étampes par Guillaume fils de Bernoal d’Étampes à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 6).
     Il est évident que cet abbé et son frère Aubert sont apparentés à Guillaume et à son défunt père Bernoal, mais à un degré qui nous échappe.
     (1) Bernoal est le premier abbé de Notre-Dame d’Étampes dont le nom nous ait été conservé, et il est mentionné en temps que tel par une charte de Philippe Ier de 1082 en faveur de Notre-Dame (éd. Prou, p. 275, l. 4: Bernodalio tunc temporis eorum abbate; le passage suivant est corrompu et Prou n’a pas vu que certains mots avaient été déplacés par un copiste maladroit, p. 276, ll. 5-6 et 7: tunc temporis ipsius ecclesie abbas... Bernodalius).
     (2) On remarque d’ailleurs que cette charte favorise aussi les moines originaires de Saint-Germain de Fly (qui n’occupent pas encore Morigny) en officialisant leur infiltration dans le chapitre de Notre-Dame. Comme par ailleurs le nom de Bernodalius est aussi représenté à Morigny et à Étréchy, et que nombre des premiers bienfaiteurs des moines de Morigny paraissent possessionnés dans le secteur de la Ferté et d’Étréchy, il en faut conclure avec une quasi certitude que l’abbé Bernoal lui-même était membre d’une famille de la Ferté.
Berthaut (Bertoldicuria, D 38, Bertolcuria, B 17, Bertoucuriam, B 21), dame qui a probablement donné son nom à Bréthencourt, littéralement Cour (de ferme) de Berthaut.
     Les scribes de nos notices et d’autres semblent penser qu’il s’agissait au départ d’un anthroponyme masculin, Bertold-Berthoud; cependant une charte des environs de 1080, rédigée à Bréthencourt même en présence de la dame du lieu, écrit Bertildis Curia
(AD28, H2253, charte que éditée ici en Annexe 6e): il s’agit donc plutôt d’un anthroponyme féminin, Berthilde-Berthaut (Cf. Brunehilde-Brunehaut). Autre preuve d’une prononciation vernaculaire en -haut, le Cartulaire de Saint-Père de Chartres interprète cette terminaison comme un diminutif masculin en -ellus, et écrit, dans un acte daté de 1137, Bretelli Curia.
     C’est un exemple intéressant des erreurs que pouvaient commettre les contemporains dans leur compréhension des toponymes dont ils percevaient nettement le fonctionnement étymologique sans pour autant être à l’abri d’erreur de détail.

Bésin (Besenus, A 16c, Bisenus, A 16, B 13), nom de famille
     Ce nom de famille est porté par un certain Amaury, père apparemment défunt d’un certain Garin (Guarinus filius Amalrici Biseni), témoin du consentement d’Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent à la donation de Vierville par Gautier d’Aunay (transaction 5).
     Cet anthroponyme n’est représenté qu’une fois, sous la forme Basinus dans les chartes conservées de
Philippe Ier, et il s’agit alors du même personnage qu’ici, sous le nom de Guarinus Basinus (éd. Prou, p. 21, l. 7), qui signe en 1060 une charte de l’évêque Aivert de Chartres ensuite confirmée à Étampes par Philippe Ier. On voit par là qu’il s’agit bien d’un patronyme transmis de père en fils.
Borgne (Bornus, A 20, B 15), nom ou surnom porté par un certain Hugues
     Hugues le Borgne apparaît parmi des témoins du pays étampois du consentement donné par Guillaume fils de Bernoal à la donation de Gautier d’Aunay.
     Ce surnom ou patronyme est apparemment relativement rare; c’est pourquoi il est difficile de voir une coïncidence dans le fait que nous trouvons un Hébert le Borgne mentionné par la Chronique de Morigny comme l’un des premiers bienfaiteurs de cette abbaye. Cet  Herbertus Bornius (folio 63 r°) donne Bléville (Belovilla), au tournant du XIe et du XIIe siècle, à son heure dernière (ibid., folio 69r°). Il laisse une sœur dont le mari Geoffroy conteste la donation (ibid., folio 69 v°). Bléville se trouve dans la commune de Césarville-Dossainville (canton de Malesherbes, arrondissement de Pithiviers, Loiret).
Boson (Boso, C 28), père de Milon
     Père d’un certain Milon témoin de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 16).
Bouchard (Burchardus, C 29), père d’Aubert.
     Bouchard est un personnage de condition modeste (inférieur en dignité au
forgeron Gautier et au Meunier Rahier), apparemment défunt, dont le fils Aubert se porte témoin de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 16).
Breton (Britto, B 27), surnom ou patronyme porté par un certain Robert (Rotbertus Britto).
     Ce nom ou surnom pose des problèmes.
     Voir notre article Robert Breton.

Heaume (Xe-XIe siècles) Chef-de-Fer (Caput de Ferro, Caput Ferri, passim), nom de famille porté par Thion et son fils Hardouin
Chevalier (tapiserie de Bayeux, vers 1077)      1) Pandulf Chef-de-Fer (Lombardie, Xe siècle). Ce surnom est attesté déjà en Italie au Xe siècle, où il est porté par Pandulf Ier, appelé Tête de Fer (Pandolfo Testaferrata ou Capodiferro, Pandulfus Caput Ferreum dans le latin des Annales Beneventani), prince lombard mort en mars 981, prince de Bénévent et de Capoue de 943 à 981, et prince de Salerne à partir de 978.
     2)
Vivien Chef-de-Fer (Vendôme, années 1060) est mentionné à quatre reprises par des chartes de Marmoutier pour le Vendômois (éd. de Trémault, Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, Paris, Picard, 1893); c’est apparemment un ami ou un féal du chevalier Guismand de Vendôme (fils de Guismand de la Chappe et d’Aimeline fille d’Hugues Doubleau, ce dernier fondateur de Montdoubleau et fidèle d’Eudes II de Chartres). En août 1065, après une donation de Guismand faite en présence du comte Foulques, il fait partie des témoins de la donation du manse (n°XXXIII, p. 56: testes de mansure traditione: … Vivianus Caput Ferri); vers 1066, il est témoin d’une convention entre les moines et Guismand (n°XXVIII, pp. 43-44: Testes hinc sunt: Vivianus Caput ferri — Drogo de Aziaco — Thomas homo ejus); il témoigne devant le comte Guy de Vendôme que Guismand a bien vendu un moulin aux moines, puis se porte témoin du jugement rendu, apparemment en 1069 (n°XXXII, p. 52: de qua emptione cum haberet testem Vivianum Caput ferri, judicatum est calumniam ejus injustam esse… p. 54: de nostris:… Vivianus Caput Ferri). Il est témoin enfin d’une autre transaction à une date indéterminée (n°LXXI, p. 113: Vivianus Caput de Ferro). Il est possible qu’il soit le frère du chevalier Étienne Chef-de-Fer que nous voyons de son côté chevalier des sires de Courville-sur-Eure, à 87 kilomètres de là; mais rien ne l’indique positivement.
     3) Guillaume Chef-de-Fer (1269) est un clerc (Guillelmus Caput Ferri) mentionné le 17 avril 1269 par la correspondance administrative d’Alphonse de Poitier (n°1098, f°34).
     4) Jehan Chief-de-Fer, Dame Ameline Chief-de-Fer et Olivier Chief-de-Fer (vers 1292), d’après le registre de la taille du lieu, habitent à Paris; le premier est un courroier résidant rue de Quiquempoist (Hercule Géraud, Paris sous Philippe-le-Bel d’après des documents originaux, Paris, Crapelet, 1837, pp. 70 et 86), la seconde habite la même rue (p.70), le troisième aussi (p.90), bien que vers 1308, selon
le censier de Saint-Merry, il habite rue Symon Franc (éd. L. Cadier et C. Couderc, Cartulaire et censier de Saint-Merry de Paris, p.178). Apparemment de la même famille de courroyer, Guillaume et Phelippe Chief-de-Fer (vers 1313) sont recensés à leur tour par le registre de la Taille de Paris: Crestienne, femme de Guillaume, et Phélippe habitent tous deux la même rue de Qui-qu’en-pois (éd. J.-A. Buchon, Chronique métrique de Godefroy de Paris, suivie de la taille de Paris, en 1313, Paris, Verdière, 1827, pp. 74 et 75).
     5) Au XVIe siècle encore un duc de Savoie, Emmanuel Philibert (1528-1580) est surnommé Chef-de-Fer (Caput Ferreum): c’est dire qu’il ne faut pas chercher nécessairement de liens généalogiques entre tous ceux qui portèrent ce surnom (et il faut prendre garde à les distinguer de ceux qui portèrent un surnom dérivé de toponyme tels que Cap-Feret).
     D’autres documents chartrains, que nous donnons en Annexe 6, nous font connaître la famille de chevaliers qui dans le secteur porta ce surnom sur au moins trois générations, depuis le père de Thion, un certain Étienne, mentionné vers 1055 (Voyez notre Annexe 6a). Nous reprenons ici ce qu’écrit Joseph Depoin dans sa Chevalerie étampoise, p. 82, et que nous avons déjà mis en ligne:
     Etienne apparaît dans un acte épiscopal pour l’abbaye de Saint- Père entre 1048 et 1060, avec ses deux fils Thion et Aimon: «Stephanus Caput-de-Ferro et filii ejus Teudo et Amo» [Collection MOREAU, XXIV, 152].
     Vers 1083 [Depoin corrigera plus tard lui-même: en 1079 (B.G.)], Thion Chef-de-Fer est cité comme l’un des seigneurs de l’église Saint-Georges de Roinville lorsqu’elle fut donnée à Saint Martin des Champs; il y consentit, ainsi que sa femme Hersende et leur fils Hardoin. Plus tard Hardoin ayant réclamé, le prieur Orson transigea en lui offrant cinq sous, et à son fils Hugues des bottes et des souliers [Liber Testamentorum, nn. XXXVIII et XXXIX, p. 49-52].
      Toute cette famille reparaît dans l’entourage de Giroie de Courville, lorsque ce châtelain donne à Marmoutier, du consentement de Geofroi Ier, évêque de Chartres (1064-1084), l’église Saint-Nicolas fondée par son père Ives Ier et dont il vient de chasser les chanoines. On cite alors à ses côtés: «Teudo, filius Stephani Caput de Ferro cognominati; Harduinus filius ejus; Haimo frater ejus» [Collection MOREAU, XXVIII, 157-168].
     Hersende survécut à son mari [N.B.: Depoin paraît ignorer que Thion-Chef-de-Fer n’a quitté ce bas-monde qu’en se faisant moine (B.G.)]; elle est nommée dans un acte où son fils Hardoin agit comme seigneur de Denonville et sa fille Mélissende comme dame de Vierville: celle-ci avait pour mari Gautier d’Aunay-sous-Auneau [Archives de l’Eure (Lisez: de l’Eure-et-Loir, B.G.), H 2254]. Hardoin fut aussi l’un des chevaliers du sire de Courville; il est appelé eu effet: «Harduinus miles dictus Caput Ferreum de castro Curvavilla» [Archives de l’Eure (Lisez: de l’Eure-et-Loir, B.G.), H 2309]. Les moines de Saint-Père de Chartres concédèrent à Hardoin, à sa femme nommée aussi Hersende, et à leur fils Hugues les revenus de la sacristerie, l’un des offices de leur communauté, à condition qu’il fournit tous les ans un cheval de service au monastère [Ms. lat. fol. 461.]

     Nous avons mis en Annexe 6 tout ce que nous avons trouvé sur cette famille dont nous ne connaissons que six membres: Étienne, ses fils Aimon et Thion (époux d’Hersent de Denonville), les enfants de Thion, Hardouin et Milsent (épouse de Gautier II d’Aunay), Hugues enfin, fils d’Hardouin.
Chien (Canis, B 27), nom de famille porté par un certain Hugues.
     Hugues Chien (
Hugo Canis) paraît être un chevalier d’Hugues de Gallardon: il est témoin à Auneau de son consentement aux donations de Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     Il s’agit ici du nom d’un patronyme bien représentée en pays chartrain mais aussi à Étampes. Un Eudes Chien par exemple (Oddo Canis) est témoin à Chartres entre 1081 et 1089 de la donation de l’autel de Roinville-sous-Dourdan (Liber testamentorum, p. 11).
     
Dans notre notice est aussi mentionné un Girbertus canonicus (B 23, transaction 9) visiblement étampois qui est selon toute apparence le Gislebertus Canis mentionné en 1112 comme le dernier abbé de Saint-Martin d’Étampes (éd. Fleureau, p. 479).
     En Étampois, comme je l’ai montré (Cahier d’Étampes-Histoire 6, pp. 76-79) ce patronyme est à l’origine (prononcé Chan) de deux toponymes, *Chan-Cul (Canisculus) devenu ultérieurement *Chan-Dos (Champdoux) d’une part, et Chanval d’autre part.

Christophe Roi ou Leroi (Christoforus Rex, B 23)
     Christophe Roi est témoin à Étampes, en compagnie d’autres Étampois, du don qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures à Vierville (transaction 9).
     Sur son surnom, ou patronyme, voyez notre article Roi.
     (a) L’existence à Étampes d’un Roi (Rex) est à nouveau attestée à Étampes en 1226. A cette date, une charte de l’archevêque de Sens Gautier Cornu entérine le partage du centre ville entre les deux paroisses de Notre-Dame et de Saint-Basile (Fleureau, Antiquités, p. 404). L’un des points de répère alors donné est la maison de Sainte-Croix d’Étampes qui est à côté de la maison de Roi de Corbeil (juxta domum Regis de Corbolio), passage qui a d’ailleurs été mal compris par les historiens d’Étampes depuis Louis-Eugène Lefèvre a voulu en tirer la preuve que les locaux de la Boucherie appartenaient au roi.

Constance, serf (de Ventilaio Constancius famulus, C 33)
     Le serf Constance de Ventelay, qui appartient aux moines de Bréthencourt comme son compagnon Gauthier d’Angleterre, est témoin des contre-dons opérés par les moines en échange de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
     Ce serf
des moines de Marmoutier est originaire de leur prieuré champenois de Ventelay près de Reims, de Ventilaio.
      (a) Il nous est aussi connu, avec Gautier d’Angleterre, par une charte du prieuré de Bréthencourt datant environ de 1080 et dont nous donnons le texte en Annexe 6e.

Coscable (Coscablus monachus, B 26, domnus Constabilis, C 30)
     Le moine Coscable (dont le nom signifie tout simplement, dans le français du temps, Constant), porte comme Thion Chef-de-Fer le titre de dom Coscable, ce qui semble simplement signifier qu’il est moine.
     1) Coscable accompagne Thion pour aller demander à Hugues de Gallardon son consentement
aux donations de Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée, consentement accordé à Auneau (transaction 11).
     2) Coscable s’associe à nouveau à Thion pour offrir à Rainaud fils de Thiou et à sa famille différents contre-dons en échange de la donation de la terre de Lomlu (transaction 17).
Éblon frère d’Airaud (Eblonius frater Arraldi, A 22, Ebulo frater eius, B 14), et donc comme lui oncle de Guillaume fils de Bernaol d’Étampes.
Eblonius      J’ai choisi ici arbitrairement la forme Éblon plutôt que la forme Ebles: en fait l’une et l’autre alternaient en ancien français selon que ce nom soit dans la phrase sujet (Ebles) ou complément d’objet (
Éblon).
     
Éblon est le frère d’Airaud, avec qui il est témoin à Étampes du consentement donné par leur neveu Guillaume à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 6).
     Il est notable que dans la première version de la liste des témoins, il soit placé en fin de liste, comme s’il avait d’abord été oublié (A 22); tandis que dans la deuxième version il a été introduit en début de liste, juste après son frère Airaud (B 14): tel était le lot des cadtes survivants. Ce cas est à comparer à celui de Gautier d’Aunay et de ses deux frères Arnoux et Garin. Arnoux est mentionné après Gautier comme son frère tant que ce dernier est vivant, et Garin ne l’est même pas. Puis, quand Gautier paraît décédé, Arnoux est cité Arnulfus de Alneto, et Garin est alors cité en temps que son frère.

Ermengise serf du prieur d’Épernon Hardouin (Ermengisus famulus eius, B 28)
     Ermengise, serf d’Hardouin, qui dirige le prieuré d’Épernon appartenant comme Chuisnes aux moines de Marmoutier, est témoin avec son maître du consentement donné à la donation Godéchal fils d’Oury de Vierville par sa veuve et son fils, apparemment quelque part dans le secteur de Méréville (transaction 12).
Ermentrut (Ermentrudis, C 26), veuve de Thiou et mère de Rainaud
     Veuve de Thiou, mère de Rainaud, Pierre, Arembour, Rosceline et Asceline. Elle consent moyennant finances à la donation de la terre de Lomlu opérée par son fils Rainaud (transaction 16) et fait ensuite partie de la parentèle qui reçoit des contredons (transaction 17).
Étienne (Stephanus, A 16; B 13), père d’un certain Thibaud
     Étienne est le père apparemment défunt d’un chevalier vassal du vidame de Chartres Hugues fils de Guerry, témoin du consentement donné à la donation de Gautier par
Hugues et sa mère Helsent, de qui le dit Gautier tenait en fief une part du dit village de Vierville (transaction 5).
     Il est à noter que le père de Thion Chef-de-Fer, qui a lui aussi était un chevalier du pays chartrain, sans doute dépendant de la châtellenie de Courville, s’appelait aussi Étienne.     

Eudeline (Odelina mater eius, B 30a, Odelina, D 30b), veuve de Béguin et mère d’Anseau Robert.
     Eudeline, mère d’Anseau Robert fils de Béguin, et donc elle-même veuve de Béguin Robert, en compagnie de son filssans doute à Vierville même ou à Léthuin, consent aux donations opérées par Godéchal et Amaury (transaction 13).
Eudes de Pannecières (Odo de Paniceriis, B 28)
     Eudes de Pannecières est sans doute un chevalier du pays de Méréville possessionné dans ce lieu-dit. Il est témoin avec d’autres personnages du secteur du consentement donné à la donation de Godéchal fils d’Oury de Vierville par sa veuve Arembour et leur fils Eudes (transaction 12).
     Il était peut-être apparenté à la veuve de Godéchal, Arembour, qui paraît résider, au moins depuis le décès de Godéchal, dans le secteur de Méréville, et qui a donné à son fils le même nom d’Eudes.
Eudes fils de Godéchal fils d’Oury et d’Arembour (Odo filius ipsorum, B 27)
     Eudes, fils de Godechal fils d’Oury et d’Arembour, consent avec sa mère à la donation qu’avait opérée (fecerat) son père aujourd’hui défunt (transaction 12). Ceci semble dater la rédaction de la notice B d’après la mort de Godechal, puisque c’est à sa femme, apparemment veuve qu’est donnée une gratification, alors que l’enfant est en âge de donner son consentement, tandis qu’il n’était pas mentionné jusqu’alors. Il apparaît aussi que l’accord de la femme  de Godechal n’était pas nécessaire jusqu’alors, et qu’elle ne peut ici réclamer qu’au titre des intérêts de son fils. Il s’ensuit que les droits de Godéchal fils d’Oury de Vierville sur Vierville lui venaient de ses parents, spécialement sans doute de son père, mais non de sa femme.
Eudes, serf des moines de Chuisnes (Odo famulus, A 13, B 11-12)
     Il s’agit d’un serf des moines du prieuré de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
     Tous ceux qui le précèdent dans cette liste paraissent être des moines, comme le confirme ce qui suit.

     (a) Eudes, serf des moines de Chuisnes, est aussi mentionné avec le prieur Thibaud et le moine 
Évain comme témoin d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer à leur prieuré (dont nous donnons le texte en Annexe 6f): Voici les moines: le prieur Thibaud, Moïse, Évain, Giraud. Les laïcs: le prêtre Raoul, son frère Sichier, Geoffroy de Beaumont, Guillaume Roux, Arnoux, Gauslin Serve-en-gré, le serf Eudes, le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou, Thierry et Jean.
Évain (Euanus, A 13, B 11)
      Il s’agit d’un moine du prieuré de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
     (a) Le moine Évain est aussi mentionné avec le prieur Thibaud et Eudes, serf des moines de Chuisnes, comme témoin d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer à leur prieuré (dont nous donnons le texte en Annexe 6f): Voici les moines: le prieur Thibaud, Moïse, Évain, Giraud. Les laïcs: le prêtre Raoul, son frère Sichier, Geoffroy de Beaumont, Guillaume Roux, Arnoux, Gauslin Serve-en-gré, le serf Eudes, le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou, Thierry et Jean.
Évroin (Ebroinus, A 13, B 11)
      Il s’agit d’un moine du prieuré de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
     (a) Un moine de ce nom est mentionné à Brou et/ou à Chartres les 29 et 30 octobre 1104 (Cartulaire de Saint-Père, p. 481).
     (b) Un moine du même nom est prieur d’Orsonville après 1096 selon le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs (note 403, p. 103).

Farinard (Farinardus, B 28), patronyme ou surnom porté par un certain Rainard
     Rainard (Rainardo Farinardo), témoin apparemment dans le secteur de Méréville du consentement de la veuve et du fils de Godéchal à sa donation (transaction 12).
     Il faut sans doute considérer Farin- comme une épenthèse, par analogie avec le mot farine, de l’élément Farn-, qu’on retrouve dans les patronymes ultérieurs Franon, Farnèse, Farnoux, Farnier.

Faucon (Falco, C 31)
     Ce Faucon est un chevalier qui fait partie de la parentèle de Rainaud fils de Thiou ou de sa femme. Il reçoit, en un lieu indéterminé, peut-être à Léthuin ou à Vierville, une épée et le droit de  se retirer à Marmoutier pour prix de son consentement à la donation par Rainaud de la terre de Lomlu (transaction 17).
Félicie (Felicia, D 33), mère de Geoffroy de l’Eau
     Félicie est la mère d’un certain Geoffroy de l’Eau ou de Lèves, qui donne, moyennent un contre-don de 35 sous, une terre d’une charrue et trois tenures (transaction 18). Il est probable que Geoffroy tenait cette terre de sa mère, sous quoi elle ne serait probalement pas nommée ici.
     Ce nom de Félicie est illustré notamment par une certaine Félicie de Ramerupt, septième fille de Hilduin (Audouin) ou Gilduin de Ramerupt (septima filia…Hilduini), qui épousa le roi Sanche de Galice (Genealogiæ Scriptoris Fusniacensis 20, éd. MGH SS XIII, p. 256) et fut mère du roi Alphonse d’Aragon. Or il faut noter que la sœur ainée de cette Félicie, Béatrice de Ramerupt (comitis Hilduini de Rameruth maior natu filia dicta Beatrix) avait épousé de son côté Geoffroy, frère aîné du vicomte de Châteaudun Hugues que mentionne justement notre notice C.
     Autre piste relative à cette Félicie: on note aussi des Félix dans la région, qui sont les trois seuls que mentionnent les chartes conservées de Philippe Ier: un comte de Dreux (éd. Prou, p. 424, l. 4: Felix comes Drocensis), un Serlon Félix (Sarlo Felix) qui signe vers 1102 avec Payen d’Étampes (Paganus de Stampis) un acte non localisé (p. 372, l. 1) et le chevalier de Pithiviers Tescelin Felix (p. 255, l. 28: Tescelinus Felix miles Petverrensis).
Fléaud (Flagellus ou Flagellum, B 35), surnom ou patronyme porté par un certain chevalier Robert témoin à Chartres.
     Bien que le latin ait rendu son patronyme par un mot latin flagellum, qui rend le français fléau (à battre le blé), il faut ici sans doute reconnaître l’anthroponyme Fléaud (Coüard et Depoin écrivent plutôt Flahaud), en latin Fladaldus, Fledaldus ou Flealdus.
     Ce surnom Fléau, Flagellum, est également porté par un moine de Marmoutier, panetier au prieuré de Vendôme (Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, n°CLXXXVII, p. 267: Bernardi panetarii nostri cognomento Flagelli).
     Notre Robert Fléaud (B 35:
Rotberto Flagello) est témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent du don de quatre familles de colliberts de Denonville par Hardouin Chef-de-Fer et sa mère (transaction 15).
     Sur ce que nous savons de Robert Fléaud et de son fils Philippe, voyez l’article Robert Fléaud.
***
Est-il apparenté à Gautier fils de Fléaud, vassal de la famille d’Aunay?
     Comme Robert Fléaud apparaît en temps que témoin d’une transaction commune aux Chef-de-Fer et à la famille d’Aunay, on doit se demander s’il est apparenté à certain Gautier fils de Fléaud mentionné dans le secteur tantôt comme vassal de l’une ou de l’autre des ces deux familles.
     (a) Une donation de Gautier fils de Fléaud (Walterium, videlicet filium Fladaldi) est enregistrée par le Cartulaire de Saint-Père (p. 203) sous l’abbé Hubert (entre 1067 et 1078). Elle reçoit le consentement des personnes de qui il tient cette terre à fief près de Boisville: à savoir Gautier I d’Aunay et de ses fils, dont notre Gautier II (VValterius de Alneto... filiique ejus Gunherius, Gauslinus, Gualterius).
     (b) Vers 1083, une charte du Liber testamentorum de Saint-Martin-des-Champs nous montre  Gautier fils de Fléaud (Walterius filius Fledaldi) avec son fils Rainaud (Rainaldus) faisant la donation de la moitié de l’église Saint-Georges de Roinville, qu’il tenait en fief  de Thion Chef-de-Fer, de sa femme Hersent et de leur fils Hardouin (éd. Coüard & Depoin de 1905, p.51, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/acte39/).
     (c) Gautier fils de Fléaud (Walterius filius Flealdi) est cité
comme auteur de la donation d’une vicairie en Beauce datée du 7 mars 1082 (ibid., éd. Guérard, 1840, p. 238 et surtout, pour la date, p. 423), avec sa femme Fersent (Fredesindis) et son fils Rainaud (Rainaldus).
     Gautier I d’Aunay est donc mort avant le 7 mars 1082
     (d) Une autre charte de Gautier lui-même
(ego Walterius, filius Fledaldi) conservée par ce même cartulaire (pp.224-225) mentionne son frère Rainaud (Rainaldus). On y apprend que sa femme et sa belle sœur avait pour père un certain Bérard (Berardus) dont le frère s’appelait Guénin (Guaningus). Ses beaux-parents étaient neveux du moine Foulques (Fulco monachus).
     (e) Plus tard encore, après la mort de Gautier I d’Aunay, une charte de Gautier fils de Fléaud (Ego Walterius, filius Flealdi... S. Gualterii, filii Flealdi) conservée par le Cartulaire de Saint-Père (pp.238-239), sous l’abbé Eustache, 1079-1101)  nous donne le nom de son seigneur, Gounier, évidemment d’Aunay (per consensum domni mei Gunherii). Gautier mentionne aussi Lisiard qui semble être son frère (Lisiardus), sa propre femme Fressent (Fredesindis), son fils aîné Rainaud ainsi que les frères et sœurs de ce dernier (et filio meo Rainaldo, cum fratribus et sororibus suis) dont la liste est un peu confuse (S. Gualterii, filii Flealdi. Fredesindis, uxoris. Rainaldi, filii ejus. Heliae. Hugonis. Lisiardi. Adeline, filiae ejus. Elisabeth: littéralement: Marque de Gautier fils de Fléaud. De Fressent son épouse. De Rainaud son fils. D’Élie. D’Hugues. De Lisiard. De sa fille Adeline. D’Élisabeth.)
***
     Il n’y a donc pas trace de parenté entre Robert Fléaud et Gauthier fils de Fléaud, bien qu’ils apparaissent dans le même milieu que Thion Chef-de-Fer et que Gautier d’Aunay.
Fouchaud de Ludon (Fulchaldus de Ludone, B 31)
     Fouchaud de Ludon est témoin du côté des moines, dont il fait peut-être partie, sans doute à Vierville même ou à Léthuin, du consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et de sa mère Eudeline à la donation de Vierville par Godéchal et Amaury  (transaction 13).
Foucher Ier de Fréteval (Fulcherius, B 25), père de Nivelon
     Foucher, mentionné ici comme le père de Nivelon, est le deuxième seigneur de Fréteval, site fortifié par son père Nivelon Ier. A cette date il est peut-être encore vivant, s’étant retiré dans un monastère: on ne connaît pas la date de sa mort.
     Il est assez bien connu depuis que Charles Métais a rassemblé de nombreuses données sur lui en introduction à son édition du cartulaire de Marmoutier pour le pays de Blois. Nous y renvoyons.
     Charles MÉTAIS, «Foucher, deuxième seigneur de Fréteval», in ID., «Notes généalogiques sur les seigneurs de Fréteval», in ID., Marmoutier. Cartulaire blésois [CXLIII+540 p.], Blois, E. Moreau et Cie, 1889-1891», pp. XXVIII-XXXIV. 

Foulques (Fulco, A 13; B 11)
      Il s’agit d’un moine du prieuré de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
Garin de Friaize (Guarinus de Friesia, B 25)
     Garin de Friaize est (comme Hardouin Chef-de-Fer) un vassal d’Yves II de Courville, dont les sources conservées nous gardent des traces de 1079 à 1120. L’importance de ce personnage est marquée par le contexte puisque, quoi qu’en fin de liste, il est mis sur le même plan qu’Hugues Blavons du Puiset, Hugues vicomte de Châteaudun et Nivelon de Fréteval; il est témoin avec eux de l’autorisation donnée par l’Étampois Payen fils d’Anseau (en fait représenté par Anseau fils d’Arembert) aux donations opérées par Arnaud fils d’Aubrée et Godéchal fils d’Oury; il est alors avec eux à la cour de d’Hugues Ier du Puiset, qui n’est pas mort avant 1096 (transaction 10).
     (a) On notera par exemple dans le Cartulaire de Saint-Père une notice non datée, 
sous l’abbatiat d’Eustache (1079-1101), concernant Garin qui n’était pas encore marié (éd. Guérard, t. II, p. 323).
     (b) Nous savons entre autres par une charte de mars 1094 (Cartulaire de Saint-Père de Chartres, éd. Guérard, tome II, pp. 499-500, texte donné ici en Annexe 6g) que Garin de Friaize comme Hardouin Chef-de-Fer étaient vassaux (fideles feodalesque nostri) du seigneur de Courville, qui lui-même rendait hommage à son suzerain (patronus) Nivelon de Fréteval. L’absence  lors de la cérémonie de la grange de Boisville du chaînon féodal intermédiaire entre la famille Garin et le sire de Fréteval, c’est-à-dire celle de Giroie (Gerogius), s’explique sans doute par le fait que c’est alors (en 1094 du moins) sa veuve Philippe (Philippa) qui tient Courville au nom de leur fils Yves.
     (c) Garin de Friaize est encore mentionné entre 1020 et 1027 en tête des témoins laïcs d’un amortissement de son seigneur Foulques de Courville, en compagnie de ses fils Garin et Hugues, ainsi que d’Yves fils d’Hébert (éd. Merlet, Cartulaire de Saint-Jean en Vallée, n°28, pp. 16-17: Garinus de Friessa et filii ejus Garinus et Hugo, Ivo filius Herberti, etc.), ce dernier étant témoin de notre transaction 15 (Iuone filio Herberti).

Garin de Bailleau ( Guarinus de Baillole, B 35)
     Il doit s’agir de Bailleau-le-Pin tout proche de Saint-Avit-les-Guespières, dans le même canton d’Illiers-Combray, et sur la route de cette ville à Chartres (plutôt que des deux autres Bailleau de l’arrondissement de Chartres, Bailleau-l’Évêque et Bailleau-Armenonville près Gallardon).
     Ce Garin, sur lequel nous n’avons rien trouvé pour l’instant, doit être un chevalier possessionné à Bailleau; il est
témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et sa susdite femme Milsent au don de quatre familles de colliberts de Denonville par Hersent (transaction 15).
Garin Bisen, fils d’Amaury (Guarinus filius Amalrici Biseni, A 16, avec une correction postérieure Beseni; Guarinus filius Amalrici Biseni, B 13)
     Ce Garin est témoin du consentement donné par Hugues fils de Guerry et sa mère Hélisende à la donation de Vierville par Gautier d’Aunay. Il est cité après Yves fils de Norbert, Thibaud fils d’Étienne et Payen fils de Girard maréchal. Après lui est Aubert fils d’Aubert d’Ormoy (transaction 5).
     Ce personnage nous est autrement connu comme témoin d’une charte de l’évêque Agobert de Chartres, Guarinus Basinus, charte confirmée à Étampes le 25 novembre 1060 par Philippe Ier (éd. Prou, p. 21, l. 7), et accordant à Aubert, abbé de Marmoutier, l’autorisation de construire une église à Orchaise (près de Blois) en l’honneur de Saint-Barthélémy.
     Il nous est encore connu par une charte de l’abbaye de Saint-Martin-des-Champs que ses éditeurs datent de 1106 (éd. Depoin 1905, pp. 76-77 puis 1912, pp. 79-80) et qui nous fait connaître les noms de son fils Amaury (Almaricus, nom qui confirme l’identification proposée ci-dessus) et de trois de ses filles, Rosceline (Roscelina), Richaut (Richildis) et Jocelyne (Gauslena), ainsi que celui de son beau-père, Eustache de Boulaincourt (Eustachius de Booloncurte).
Sont alors témoins, outre Hugues (II) du Puiset et son frère Guy (d’Étampes), Payen fils d’Anseau et son fils (sans doute Jean d’Étampes).
Garin, frère d’Arnoux d’Aunay (Guarinus frater eius, C 31)
     Témoin, apparemment dans le secteur de Vierville, des contre-dons opérés par les moines en échange de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou, il est cité pour la première fois, après son frère Arnoux, lui-même qualifié d’Aunay: leur frère aîné Gautier d’Aunay est probablement alors décédé (transaction 17).
     Sur Arnoux d’Aunay, je n’ai trouvé qu’un Arnoux d’Aunay mentionné à Vendôme, dont il n’est pas sur qu’il s’agisse du même personnage, peut-être décédé à son tour sans descendance, tandis que nous avons gardé plusieurs traces ultérieures de Garin (Voyez nos Annexes 7).
     (a) Une notice non datée du Cartulaire de Saint-Père de Chartres (p.451) le cite avec son frère aîné Gounier (Garinus de Alneto... annuente Gunherio fratre suo).
     (b) Il est témoin vers 1108 d’une donation de la vidamesse Helsent, après la mort de son fils Hugues fils de Guerry (AD 28, H.3114, éd. Merlet, Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°IX,  t. I, p. 7: Garinus de Alneto).

     (c) Une deuxième notice du
Cartulaire de Saint-Père de Chartres (pp.463-464) précise qu’il était surnommé Torcul et qu’il laissa à sa mort quatre fils, Adam, Payen, Galeran et Hébert, ainsi que deux filles, Arembour et Perronnelle (filii ejus Adam, Paganus, Galerannus atque Herbertus, et filie Eremburgis et Petronilla).
     (d) Son deuxième fils Aubert fut surnommé à sa suite Payen Torcul, à ce qu’on lit dans une charte antérieure à 1151 (Métais, Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, n°CLXXXIII, t. I, p. 226-227: Obertus de Alneto qui et Paganus Torcul dicitur
).
     Ce surnom de Torcul porté par notre témoin Garin d’Aunay, puis par son fils ne doit pas être interprété «Tort-Cul» au sens de «Cul-Tordu», mais «Pressoir», du latin Torculum, synonyme de Torcular, «pressoir, lieu où est le pressoir», attesté dès l’époque classique chez des auteurs tels que Varon et les deux Pline; ou bien Torculus, synonyme de Torcularius, «pressureur», attesté dès l’époque classique chez un auteur comme Caton (Agr.1,4; 14,68).
     Il est vrai que ce mot de Torcul, qui peut donc signifier tant
«pressoir» que «pressureur», n’est pas relevé par le Lexique de l’Ancien Français de Godefroid; mais, tout d’abord, ce dictionnaire est loin d’être exhaustif (nous avons vu par exemple qu’il n’enregistre pas le mot de panicière pourtant bien attesté par la toponymie); d’autre part le mot de Torcul est attesté par la toponymie (le lieu-dit helvétique Torcul à Bex dans le district de l’Aigle, au canton de Vau n’est évidemment pas «un endroit où l´on se tord le cul à cause d´une montée raide et sinueuse», comme on a pu l’écrire, mais un lieu-dit où se trouvait jadis un pressoir); enfin le mot Torcul est bien attesté également en haut-allemand au sens de «pressoir» (H. F. Massmann, Gedrängtes althochdeutschen Wörterbuch, oder Vollständiger zu Graff’s althochdeutsches Sprachschatze, Berlin, Nicolaischen Buchhandlung, 1840, p. 243: «Torcul, n / Torcula, f = torcular, praelum»). Ajoutons que Trocul, Trocu et Trocut, altérations probables par métathèse de Torcul, sont attestés comme patronymes dans la noblesse d’Ancien Régime.
     
Il s’agit donc peut-être d’un surnom caractérisant quelqu’un qui «pressurait» ses tenanciers en exigeant d’eux des redevances excessives; Littré donnent deux emplois métaphoriques analogues en français moderne pour les mots pressoir et pressurer, chez Montaigne et Mme de Sévigné.

Garin, clerc (Guarinus clericus, B 33)
     Ce clerc est apparemment un clerc des moines de Chuisnes, c’est en tout cas l’un de leurs témoins à Chuisnes de la donation par Hardouin Chef-de-Fer de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 14)

     (a) On notera cependant que vers la même époque un clerc Garin (Guarinus clericus), chanoine de Notre-Dame de Chartres (canonicus sancte Marie) est aussi le premier témoin cité d’une donation d’Hugues de Gallardon (voyez notre Annexe 6i): c’est donc peut-être un représentant de l’évêque de Chartres.
Garin, serf (Guarinus quidam famulus eorum i.e. siue: Rotbertus medicus de Stampis, Amalricus Rufus, Harduinus clericus, siue: Godefredus de Aqua filius Felicie et Gila uxor eius, D 37).
     Serf de Geoffroy de l’Eau (ou de Lèves) fils de Félicie et de son épouse Gile, témoin en un lieu indéterminé de leur donation d’une
terre d’une charrue et de trois tenures à Vierville, contre 35 sous en monnaie d’Étampes (transaction 18).
Gaston (Guastho, A 13, B 12)
      Il s’agit d’un moine du prieuré de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
Gaudin fils d’Ansoué de Méréville (Galdinus filius Ausuei de Mereruilla, A 24, Gaudinus filius Ansei de Merer Villa, B 16, Gaudinus filius Ansue de Merervilla, B 28)
Gaudinus filius Ansei de Merer Villa      1) Ce Gaudin est témoin, quelque part entre Étampes et Méréville, de la première donation de Godéchal. Voici la liste des témoins: Thion Chef-de-Fer; Gaudin fils d’Ansoué de Méréville; Lisiard d’Étampes; Robert fils d’Airaud; Hébert de Denonville (transaction 7).
Galdinus filius Ausuei      2) Il est ensuite témoin, apparemment dans le secteur de Méréville du consentement de la veuve et du fils de Godéchal à sa donation; en effet témoignent avec lui deux autres personnages du secteur, Geoffroy de Moret et Eudes de Pannecières (transaction 12).
Gautier d’Étampes (Gaulterius de Stampis, B 19).
     Gautier est témoin à Étampes de la deuxième donation de Godechal. Voici la liste des témoins: Gautier d’Étampes; Amaury Roux d’Ablis; le régisseur de Sainville, Gibert; le marchand d’Étampes Richer; Hébert de Denonville (transaction 8).
Gaulterius de Stampis      (a) Ce Gautier d’Étampes est aussi mentionné par le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs, avant 1096 (n°XL, p. 52: Walterius de Stampis), comme époux d’une certaine Adèle (Adela) et père d’un Pierre et d’un Anseau (filii eorum, Walterii scilicet et Adelæ, Petrus et Ansellus).
     (b) Pour autant Depoin s’est visiblement fourvoyé lorsqu’il a voulu en faire le père de l’Anseau qui fut le père de Payen. En effet nous voyons ici ce Gautier
témoin à Étampes alors son petit-fils supposé — selon le seul Depoin — y agit en chef de famille (dès la transaction 3), et que son arrière-petit-fils supposé Jean est suffisamment âgé pour être témoin (dès la même transaction 3). En fait, le grand-père de Payen était Jocelyn II de Lèves.
     (c) Nous pouvons encore préciser que la femme de Gautier, Adèle, était une fille de Haugart, elle-même fille du vicomte d’Étampes Roscelin. Haugart l’avait eue d’un premier lit, avant d’épouser, une fois veuve, Anseau, fils de Joscelin de Lèves et père d’Isembard dit Payen fils d’Anseau. Notre source est ici une notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs (n°XXVII, pp. 34-36), notice que Depoin date sans argument du début du XIIe siècle, mais qui en fait fait allusion à deux transactions, la première avant la mort d’Anseau (et donc avant nos notices), la deuxième après. Dans la première nous voyons Anseau, sa femme Haugart, ses beaux-frères Arnaud et Geoffroy (frère du vicomte Marc, de sorte qu’on peut se demander si le nom réel de Marc n’était pas Arnaud), ainsi qu’un certain Gautier, époux de la fille d’un premier de l’épouse d’Anseau (Walterius qui habebat privignam uxoris ejus).
     (d) Un
Gautier d’Étampes (Galterius de Stampis) est encore cité par le Cartulaire de Longpont (éd. Marion, n°CLXXVIII, p.168), vers 1140 selon Marion, comme témoin d’une donation de Jean fils de Payen (Domnus Johannes filius Pagani de Stampis) et de sa femme (Eustachia), en même temps que l’abbé Thomas de Morigny. Ce n’est sans doute pas le même, à moins que la datation proposée par Marion ne soit erronée. Thomas fut abbé dès 1111.
Gautier II d’Aunay (Gualterius de Alneto, A titre, Gauterius de Alneto, A1, 14, Gauterius, A8, 15, 18, B 5-6, Gaulterius de Alneio, B titre, 6, 12, 25, 34, 35, Gauterius de Alneio, B 1, 25, Gaulterius, B 5, 6, 12, 13)
     Nous ne reprendrons pas ici tout ce que disent nos notices de ce personnage qui est le principal donateur de Vierville.
     Gautier et Milsent ne paraisse pas avoir eu d’enfants, puisque qu’aucun n’est mentionné comme consentant à leur donation; au reste, lorsque Gautier n’est plus mentionné, dans les deux dernières transactions, seuls le sont ses deux frères cadets Arnoux et Garin.
     Gautier nous est connu par ailleurs, ainsi que sa femme Milsent Chef-de-Fer.
     (a) Gautier et Milsent sont notamment mentionnés par les obits du chapitre de Saint-Jean-en-Vallée de Chartres. Ils lui ont
la moitié de la dîme et de la terre qu’ils possédaient à Mondonville (obits du 25 mai et du 16 juillet), dans le même secteur donc.
     (b) Une charte de Louis VII de 1162 confirmant de nombreuses donations faites à l’abbaye des Vaux-de-Cernay (éd. Merlet et Moutié, t. I, pp. 31-36) garde mémoire d’une donation non datée de Gautier et de sa femme: Gauterius de Alneto et uxor ejus, concedentibus filiis suis, dederunt tres arpennos terre ad Aytam, permittente Aschone de Sancto Remigio, de quorum feodo erat. Il s’agit apparemment de notre homme.
     Voyez notre article sur son frère Garin.
Gautier de Saint-Germain (Gaulterius de Sancto Germano, B 35)
   Merlet (p.164) ne relève pas moins de huit Saint-Germain dans le diocèse de Chartres entre lesquels il est difficile de trancher.
     Il s’agit sans doute de Saint-Germain de Gaillard, à 5,5 km de Chuisnes, et comme cette commune dans l’orbite de Courville-sur-Eure, et ce Gauthier doit être un chevalier dépendant comme les Chef-de-Fer du château de Courville. Gautier est témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et sa susdite femme Milsent au don de quatre familles de colliberts de Denonville par Hersent (transaction 15).
     Le Cartulaire de Saint-Père de Chartres nous fait connaître un Payen de Saint-Germain (Paganus de Sancto-Germano) par deux transactions qui eurent lieu l’une entre 1101 et 1016 (pp. 559-550) et l’autre entre 1101 et 1120 (p. 282). Comme Payen est un nom d’usage très à la mode, il n’est pas impossible qu’il s’agisse du même personnage; ou bien est-ce son fils.

Gautier de Léthuin (Gaulterius de Extolui, B 31)
     Gauthier de Léthuin paraît être un moine. Il est témoinsans doute à Vierville même ou à Léthuin, du consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et de sa mère Eudeline à la donation de Vierville par Godéchal et Amaury  (transaction 13).
Gautier, forgeron (Gualterius faber, C 27)
     Le forgeron Gautier est cité comme septième témoin, en un lieu indéterminé, peut-être Vierville même ou Léthuin, de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu transaction 16).
     Dans cette liste instructive du point de vue de la hiérarchie sociale du temps, il est cité avant le meunier. Voici la liste:
le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard.
Gautier serf de Vierville (Guauterius de Veruilla famulus, C 33)
Gauterius de Vervilla famulus      Ce serf Gautier de Vierville est le dernier témoin cité, soit à Vierville ou à Léthuin, des contre-dons opérés par les moines en échange de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
     Nous ne savons pas s’il s’agit du même que le suivant.

Gautier, serf des moines (Gaulterius famulus B 31), peut-être le même que le précédent, ou que le suivant.
     Ce serf Gautier est le dernier témoin cité, en un lieu indéterminé, du consentement Anseau Robert fils de Béguin et sa mère Eudeline  à la donation opérée par Godéchal et Amaury (transaction 13).
     Nous ne savons pas s’il s’agit du même que le précédent, ou encore d’un autre, serf de Bréthencourt qui nous est connu par une charte de ce prieuré de 1080 environ, et dont j’ai mis le texte en Annexe 6e.
Gautier d’Angleterre, serf des moines (Guauterius de Anglica Terra famulus, C 32-33)
     Témoin avec son compagnon Constance de Ventelay des contre-dons opérés par les moines en échange de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
     C’est peut-être un prisonnier de guerre, postérieurement à la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Conquérant en 1066, ou bien qui aura reçu ce sobriquet par suite de quelque épisode difficile à deviner.
     (a) Ce serf nous est connu par une autre charte du prieuré de Bréthencourt en date de 1080 environ, et dont nous donnons le texte en Annexe 6e, où il apparaît aussi avec Constance de Ventelay.
     (b) Un autre (?) Gautier d’Angleterre, Gaulterius de Anglia, de statut incertain, est témoin, apparemment à Marmoutier même, d’une transaction relative à la terre de Bezai, en Vendômois, sous l’abbé Bernard soit entre 1081 et 1099 (Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, n°CLXXXI, p. 259.
Geoffroy de Baudreville (Godefridus de Bardul Villa, A 19, corrigé postérieurement en Godefredus; Godefredus de Balduluilla, B 10; Godefredus de Bauduluilla, B 14)
Gaudefredus de Baudul Villa      1) Geoffroy de Baudreville est le sixième des douze témoins à Étampes de la double donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement de son frère Godéchal (transaction 3).
     2) Il est ensuite, toujours à à Étampes, le quatrième ou cinquième des treize témoins du consentement donné par Guillaume fils de Bernoal à la donation d’Ernaud (transaction 6).
Geoffroy de Beaumont (Gaufredis de Bello Monte, B 33-34)
     Ce Geoffroy de Beaumont paraît être un chevalier possessionné dans le hameau du même nom qui se trouve aujourd’hui dans la commune de Chuisnes. L’un de ses serfs, Rainaud (Rainaldus famulus Gaufredis de Bello Monte), est témoin, à Chuisnes, de la donation par Hersent et Hardouin, ex-épouse et fils de Thion, de quatre familles de colliberts en provenance de Denonville (transaction 14).
     (a) Geoffroy de Beaumont apparaît lui-même comme témoin à Chuisnes d’une donation postérieure d’Hardouin Chef-de-Fer au prieuré du lieu, dont nous éditons ci-après le texte en Annexe 6f.
     (b) Il ne s’agit évidemment pas ici du comte homonyme de Beaumont-sur-Oise (mentionné par exemple par une charte de Philippe Ier donnée à Paris le 27 mai 1067, mais que Prou, p. 90, l. 37, considère comme un faux d’époque composé entre 1071 et 1073, portant la signature de Geoffroy comte de Beaumont, $ Gaufredi comitis Bellimontis), ni d’un Josfredus de Beaumont, qui serait mort un 10 janvier 1068 ou 1069 ou 1070, et qu’on suppose, sans preuve et avec hésitation être le fils ainé du comte Yves de Beaumont.
Geoffroy de Moret (Gaufredus de Moreth, B 28)
     Geoffroy de Moret est témoin du consentement à la donation de Godéchal par sa veuve Arembour et leur fils Eudes (transaction 12).
     Voici la liste des témoins: Gaudin fils d’Ansoué de Méréville; Rainard Farinard; Baudry du Fossé; Hardouin prieur d’Épernon et son serf Ermengise; Geoffroy de Moret; Eudes de Pannecières; Rainaud d’Aunay (D 28-29).
     Bien que ce Geoffroy ne paraisse pas ici dans une position très flatteuse, il semble avoir été un nobliau important puisqu’il est cité vers 1090 entre Jean d’Étampes et Ougrin fils de Gunard, personnages non négligeables (Cartulaire de Longpont, éd. Marion, p. 134: Gaufredus de Moreto). Il est cité aussi comme témoin d’une donation aux moines de Longpont juste avant Arnoux fils d’Airaud d’Étampes (éd. Marion, n°CCCXV, p. 253: Gaufredus de Moreto; Arnulfus, filius Arraldi).
     Il est encore cité comme témoin vers 1123 par une charte de l’abbé de Morigny Thomas conservée par le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée de Chartres dans une liste de nobliaux étampois (n°31, p. 18: Gaufridus de Moreth; id. n°32, p. 19),
où l’on voit apparaître d’autres personnages mentionnés dans nos notices, dont Payen fils d’Anseau et son fils Jean, ainsi qu’un Bernoal père d’un moine de Morigny appelé Jean.
Geoffroy de l’Eau (ou de Lèves?) fils de Félicie (Godefredus de Aqua filius Felicie, D 33), fils de Félicie
     Ce Geoffroy donne, moyennent un contre-don de 35 sous, une terre d’une charrue et trois tenures (transaction 18).
     Il est probable que Geoffroy tenait cette terre de sa mère, sous quoi elle ne serait probalement pas nommée ici.
     (a) On notera ce nom fort rare de Aqua, dont l’interprétation est problématique: de l’Eau? ou de Lèves? car «ève» se disait en ancien français «ève», d’où notre mot «évier».
     (b) Il est porté justement à Étampes par le témoin d’une charte de Philippe Ier, Thibaud de l’Eau, ou de Lèves, Tetbaudus de Aqua (éd. Prou, p. 276, l. 8 seule occurence du toponyme dans toutes les chartres de ce monarque).
     (c) Un autre indice de ce que c’est un Étampois est le fait qu’il soit payé par les moines en monnaie
d’Étampes.
     (d) Il faut noter cependant la présence d’un chevalier apparemment chartrain Roger de Aqua à Courville en mars 1094, dans la liste de témoins suivante: Philippa; son fils Yves; Nivelon, Garin de Friaize, Hardouin Chef-de-Fer; Thibaud fils de Suger; Fron fils de Themier; son fils Yves; Yves fils d’Hébert; Roger de l’Eau ou de l’Ève ou de l’Eau (Rogerius de Aqua), monseigneur l’évêque, etc. (Nous éditons ce texte en Annexe 6g).
     (e) Félicie, mère de Geoffroy, était peut-être l’épouse de ce Thibaud, car la notice n°17 dans laquelle apparaît notre témoin, ne date peut-être que du début du XIIe siècle.
     (f) On peut se demander pour finir si
Thibaud n’était pas un cousin de Payen fils d’Anseau, lui-même fils de l’Anseau fils de Jocelyn II de Lèves (Ansellus, Gauslini filius) dont nous parle une notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs (n°XXVII, pp. 34-36): Thibaud de Aqua aurait été un autre fils de Jocelyn II de Lèves, lui aussi installé à Étampes.
Geoffroy fils de Gireaume (Gaufredus filius Girelmi, B 10)
     Geoffroy est le cinquième des douze témoins à Étampes de la deuxième donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
     C’est apparemment un nobliau étampois.
Geoffroy clerc de Saint-Cyr (Gaufredus clericus de Sancto Sigio, A 20-21, B 15, Gaufredis clericus, B 30)
     1) Ce clerc Geoffroy est le neuvième ou dizième des treize témoins, à Étampes, du consentement de Guillaume fils de Bernoal à la donation de Gautier d’Aunay. Il est alors cité juste après un autre clerc, le jeune clerc Bernard, Bernardus clericus iuuenis, Gaufredus clericus de Sancto Sigio (transaction 6).
     2) Il est ensuite témoin, quelque part dans le pays chartrain, des contre-dons que font les moines à Anseau Robert fils de Béguin et sa mère Eudeline en échange de leur consentement aux donations de Godechal et d’Amaury (transaction 13); il est cité témoin des donateur, Raoul fils de Gauscelin, de Denonville, et non du côté des moines.
     (a) On notera que vers 1123 lorsque Jean fils de Payen, mentionné par nos notices comme témoin à Étampes (transaction 3), cèdera lui-même à l’abbaye chartraine de Saint-Jean-en-Vallée (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, éd. Merlet, n°36, p. 23) ses droits sur Manterville (Hermentarvilla), commune limitrophe de Vierville, après la mort de son père Payen (puisque seuls sont mentionnés les accords de ses frères et cousins, de sa femme et de son beau-frère Ferry de Corbeil), la charte aura encore pour témoin un Geoffroy clerc d’Étampes (Gaufredus clericus de Stampis), qui est sans doute notre homme, nettement plus âgé, à côté d’un Guy clerc de Corbeil (Guido clericus de Corbolio).
      (b) Ce même clerc Geoffroy (Gaufridus clericus) est encore témoin à Étampes (apud Stampas) vers 1127 (
Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, éd. Merlet, n°36, p. 25).
     Il semble quoi qu’il en soit que le terme de clerc (clericus) ait ici le sens technique de scribe (attesté par le Lexicon de Niermeyer) voire de conseiller juridique.

Geoffroy avec ses fils et ses filles (Gaufredus cum filiis filiabusque suis, B 32)
     Serf de Denonville, père de plusieurs garçons et filles, dont l’ensemble forme avec lui quatre familles de colliberts de Denonville, qui appartiennent à Hardouin Chef-de-Fer et à sa mère.
     Ces quatre familles sont données aux moines de Marmoutier pour coloniser Vierville par Hardouin Chef-de-Fer (transaction 14).
     Le consentement du beau-frère et de la sœur d’Hardouin, Gautier d’Aunay et Hersent, est ensuite recueilli à Chartres (transaction 15).
Gile épouse de Geoffroy de l’Eau, ou de Lèves (Gila uxor eius, D 34)
     Gile (dont le nom Gila bien attesté dans le pays Chartran par le Cartulaire de Saint-Père est une évolution de Gisla, Gisèle) est l’épouse du
Geoffroy de l’Eau ou de Lèves qui donne une terre d’une charrue et trois tenures à Vierville contre 35 sous en monnaie d’Étampes (transaction 18).
Gimard Arnèse (Gingomarus Erneisius, A 13, Gingomarus, B 11)
      Il s’agit d’un moine du prieuré de Chuines. Il assiste à Chuines au consentement donné à la donation de Vierville par Hardouin Chef-de-Fer. Liste des témoins: Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin; le prieur Thibaud; le prieur du cloître de Marmoutier, Robert; Évain; Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse; le serf Eudes (transaction 4).
     Dans la première rédaction il s’appelle Gimard Ernèse, mais ce deuxième élement, surnom ou patronyme, disparaît dans la deuxième.

Girard Maréchal (Girardus marescalcus, A 16, Girardus mariscalis, B 13), père de Payen.
     Ce Girard Maréchal est cité ici comme le père d’un certain Payen, Paganus filius Girardi Mariscalci, lui même témoin, quelque part dans le pays chartrain, avec d’autres chevaliers chartrains, du consentement donné par Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent à la donation par Gautier de la part de Vierville qu’il tenait d’eux en fief (transaction 5).
     Il ne semble donc pas y avoir de rapport entre ce Girard et un certain Girard d’Étampes que voici. La donation de l’église de Bondoufle à Notre-Dame de Longpont, effectuée d’abord à Corbeil par Ferry de Corbeil fils de Gaudry et par notre Payen fils d’Anseau d’Étampes, a pour témoin à Longpont même (où seul Ferry s’est déplacé) un Girard fils de Girard d’Étampes, accompagné de son sergent (serviens) Rainaud de Bondoufle et du frère de ce dernier Jean (Depoin, Les Vicomtes de Corbeil, p. 52: Girardus filius Girardi de Stampis; Raginaldus de Bonduflo serviens ejus et Johannes frater ejus).
Gibert ou bien Hébert Barbu (Gerbertus Barbatus, A 21, Herbertus Barbatus, B 15), père de Pierre
     Ce personnage dont le nom précis est incertain (première rédaction, A 20: Petrus filius Gerberti Barbati; deuxième rédaction, B 15: Petrus filius Herberti Barbati) est donné pour le père apparemment défunt d’un certain Pierre, témoin semble-t-il étampois de la donation d’Amaury Roux et du consentement d’Aubert fils d’Anseau à cette donation (transaction 9).
Gibert, régisseur de Sainville (Girbertus major de Seenuilla, D 19)
     Gibert est témoin à Étampes de la deuxième donation de Godéchal (transaction 8).
     Voici la liste des témoins:
Gautier d’Étampes; Amaury Roux d’Ablis; le régisseur de Sainville, Gibert; le marchand d’Étampes Richer; Hébert de Denonville.
Girbertus major de Seenvilla      On notera qu’une charte de Philippe Ier en date de 1067 et relative à notre secteur, et que j’ai récemment rééditée en ligne, présente la signature du régisseur de Sainville dans un passage malheureusement lacunaire, cette lacune étant d’une longueur absolument indéterminée, peut-être de quelques lettres seulement. Voici la partie de cette liste qui nous intéresse:
     Du côté de monsieur l’abbé Hugues, il a y eu des moines: Thoin et Thielin, prévôt du susdit domaine monastique, et des laïcs: Gibert, régisseur de la dite terre et son frère Raoul [lacune commençant par All ou all] régisseur de Sainville, Geoffroy régisseur d’Authon, le chevalier d’Étampes Thion fils d’Ours.
     En latin: Gilbertus, major ipsius terræ, et frater ejus Rodulfus All[...] major Sigenvillæ, Gosfridus, major d’Alton, etc.
     Notre notice relative à Vierville, qui mentionne précisément, vingt à trente ans plus tard, un régisseur de Sainville (major de Seenvilla) appelé lui aussi Gibert (Girbertus), invite à supposer que notre lacune n’était que de quelques lettres, et que le régisseur mentionné par notre notice est le neveu  de son homonyme de la génération précédente.
Gibert, chanoine (Girbertus canonicus, B 23)
     Le chanoine Girbert est témoin à Étampes de la donation d’Amaury Roux d’Ablis et du consentment simultané à cette donation d’Aubert fils d’Anseau (transaction 9).
     Voici la liste des huit témoins: Arnaud fils d’Aubrée; Christophe Roi; Obert d’Étampes; le chanoine Gibert; Guillaume des Vieilles Étampes; Robert du Cimetière; Baudry du Fossé; Hébert de Denonville.

     Girbert est-il un chanoine étampois; mais appartient-il au chapitre de Saint-Martin, ou bien à celui de Notre-Dame?
     (a) Première possibilité, la plus vraisemblable. Gibert est un chanoine de Saint-Martin d’
Étampes. Ce serait en ce cas probablement celui qui en fut abbé jusqu’en 1112. Quoiqu’il n’en porte plus le titre en 1112, qui vient d’être donné à l’abbé de Morigny, il est alors encore cité en tête des chanoines, avant le magister et le cantor, sous le nom de Gislebertus Canis (charte de Louis VI selon Fleureau, Antiquités, p. 479).
     J’ai montré dans un article paru dans un Cahier d’Étampes-Histoire, puis dans mon édition en ligne de la charte de 1046 qu’il a existé au XIe siècle à Étampes une puissante famille Chien (prononcé Chan, en latin Canis).
Dans le secteur d’Étampes, les Chiens ont donné leur nom à *Chancul (Canisculus, Cul de Chien), devenu ultérieurement *Chendous (Dos de Chien, Champdoux), d’où l’actuelle ferme de Champdoux; et à Chanval (Val de Chien), près Guillerval. Il est probable, d’après la charte de 1046, que Champdoux a été donné au tournant du Xe et du XIe siècle à Notre-Dame d’Étampes par le prévôt Archambaud, qui était donc lui-même probablement un Chien.
     Rappelons que notre notice mentionne un autre Canis, apparemment chartrain, puisqu’il est cité entre Robert et Aleaume d’Adonville et Osmond de Gallardon (Rotbertus de Adunuilla et Adelelmus frater eius, Hugo Canis, Osmundis de Gualardone).
     (b) Deuxième possibilité. On ne peut exclure la coïncidence de deux chanoines homonymes, même si nous ne trouvons pas en 1082 de chanoine de Notre-Dame de ce nom dans la liste des témoins de la charte de Philippe Ier en faveur de ce chapitre, que voici; nous y trouvons en effet Otbertus canonicus, alors que le témoin cité avant Girbert est un certain Obert d’Étampes (Obertus de Stampis); mais notre notice ne dit expressément pas qu’Obert ait été chanoine.
     Le plus vraisemblable reste que notre chanoine Gibert est ici le membre de la famille Chien qui deviendra ensuite le dernier abbé de Saint-Martin. Ou bien prend-il déjà garde de ne plus employer le titre d’abbé.
     Une charte du Cartulaire de Saint-Jean-en Vallée datée des environs de 1123 mentionne pour témoin à la suite d’une série de nobliaux très clairement étampois, un certain Guillaume Chien (Guillelmus Canis); mais comme il est suivi d’autres témoins pour leur part chartrains, le contexte ne permet pas de trancher (n°34, p. 21: Johannes filius Pagani filii Anselmi, Menerius filius Alberti, Guido frater ejus, Erchenbaudus de Catena, Guillelmus Canis, Paganus Rufus, Amauricus de Mesteno, etc.). En effet le personnage qui est cité après lui est apparemment chartrain: selon une charte de 1096 conservée par le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs (éd. 1905, pp. 19-20), Payen Roux était le surnom de Ferry, fils de Seguin, et neveu d’Hugues de Voves (Habebat autem domnus Hugo duos nepotes, filios Siguini fratris sui, quorum unus, qui major natu erat, Fredericus vocabatur et Paganus Rufus cognominabatur; alter vero Mauricius dicebatur).
     Cependant on ne peut être exclure a priori que ce Guillaume Chien soit le même que Guillaume des Vieilles-Étampes.
Gireaume, père de Geoffroy (Girelmus, B 10)
     Gireaume est le père apparemment défunt d’un certain Geoffroy, qui paraît un nobliau étampois, cinquième des douze témoins à Étampes de la deuxième donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
Godéchal fils d’Oury de Vierville, frère d’Arnaud fils d’Aubrée (Godescalis filius Hulrici de Veruilla, A 22-23, Godiscalis filius Vlrici, B 15, 24, 27a, Godiscalis, B 17, 29, Godescalis, B 27b; Godiscalis frater, B 8), époux d’Arembour et père d’Eudes.
     Godéchal est le fils d’un certain Oury de Vierville, et il est le frère un certain Arnaud fils d’Aubrée, ce qui semble signifier qu’il ne partagent qu’un seul parent, qui semble être Oury de Vierville, puisqu’ils sont tous les deux possessionnés à Vierville.
     Nous connaissons par la Chronique de Morigny un autre fils d’Aubrée appelé Ours. Nous ne savons pas qui était l’aîné, et si Godéchal est né d’une union d’Ourly antérieure ou postérieure à son mariage avec Aubrée.
     Godéchal possède des biens à Vierville, qu’il tenait probablement de son père (ce dernier étant qualifié de Vierville par la seule première rédaction de la transaction
7). Comme Arnaud, il les tenait à fief de Payen fils d’Anseau, puisque le consentement de ce dernier est nécessaire, et recueill par la transaction 10. Néanmoins il paraît résider à Méréville, où il est question de lui apporter le terrage dont il garde la jouissance (transaction 8).
     1) Godéchal donne son consentement à la donation opérée par son frère (transaction 3)
     2) Godéchal donne lui-même dans un premier temps, apparemment à Étampes,
la dîme de six tenanciers de Vierville (transaction 7). La deuxième rédaction est légèrement différente: elle prétend que Godéchal a donné (devant les mêmes témoins) le tiers de tout le fermage de tout le susdit Vierville et la dîme de toute la terre qu’il y détenait (transaction 7, 2e version).
     3) Il donne dans un deuxième temps huit tenures qu’il avait dans le dit Vierville, et pour finir tout ce qu’il y possédait, excepté le terrage (transaction 8).
     4) Le consentement de Payen fils d’Anseau à cette donation (en même temps qu’à celle d’Arnaud) est recueilli à la grange de Boisville-Saint-Père, en présence d’Hugues du Puiset (transaction 10).
     5) Le consentement de sa veuve et de son fils est recueilli moyennant finances, apparemment dans le secteur de Méréville (transaction 12).

  Gondagre, père d’Aubert (Gondagrus ou Gondager, B 9)
     Gondagre est ici cité comme le père d’Aubert, qui paraît un chevalier d’un assez haut rang, puisqu’il est le premier cité des témoins, à Étampes, de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, avant même Aubert fils d’Anseau et Pierre fils d’Érard (transaction 3).
Albertus filius Gondagri      (a) Nous voyons par ailleurs la signature d’un certain Geoffroy fils de Gondacre, Gauffredi filii Gundacri dans une charte de Philippe Ier en date de 1074 ou 1075 (éd. Prou, p. 179, l. 5), confirmant une charte peut-être de dix ans antérieure de Geoffroy de Gometz (Gometz, canton de Limours, arrondissement de Palaiseau, Essonne), charte qui donne aux moines de Marmoutier, encore eux, le domaine de Bazainville (Yvelines).
     (b) Vu la rareté de cet anthroponyme, conjuguée à la proximité géographique des secteurs concernés, et à l’intérêt marqué pour la cause des moines de Marmoutier, on est naturellement porté à conclure jusqu’à preuve du contraire qu’il s’agit de deux fils du même Gondagre ou Gondacre, apparemment décédé dès avant 1065.

     Le nom de Gondagre est bien représenté dans les chartes de Marmoutier pour le Vendômois sous différentes graphies, porté par un nombre d’individus difficile à déterminer sans une étude approfondie de la question, mais seulement peut-être trois, l’un au IXe siècle, le deuxième au XIe et le troisième au XIIe siècle: 1) un Gundacrus en 833 (éd. Trémault, Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois, Paris, Picard, 1893, n°Ia, p. 276); 2) un Gundacrius vers 1061 (n°CLXXIII, p. 247); 3) un Gundacrus avec son fils Mathieu entre 1043 et 1061 (n°CLXXVII, p. 258: S. Gundacri. S. Mathei filius sui); 4) un Gundacrius/Gundracus le bâtard à plusieurs reprises (vers 1060, entre 1060 et 1084, vers 1062, en 1064, en 1065 deux fois et vers 1065: n°XXV, p. 41: Gundraco Bastardo; n°CXXVIII, p. 221: Gundacrius bastardus; n°LX, p. 98, n°VII, p. 11, n°XXIII, p. 56, n°XC, p. 145, n°XXXIII, p. 56: Gundraco Bastardo), 5) un Gundacrius entre 1066 et 1075 (n°XII, p. 20); 6) un Gundacorius vers 1069 (n°XXXII, p. 54: Gundacorus) en même temps qu’un certain Vivien Chef-de-Fer témoin du côté des moines de Marmoutier, et qui en fait peut-être partie (p.52: de qua emptione cum haberet testem Vivianum Caput ferri, iudicatum est calumniam ejus injustam esse; p. 54: Vivianus Caput Ferri) et vers 1070 (n°LXXV, p. 120: Gundacorus); 7) un Gundragius vers 1120 (n°LXIVa, p. 379: Gundragio cum filio suo).
Grimaud (Grimaldus, C 29)
     Grimaud est le père apparemment défunt, et condition très modeste, d’un certain Robert qui est l’un des témoins de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
     Dans la
liste de ces témoins, instructive du point de vue de la hiérarchie sociale du temps, il est cité avant le meunier: le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard.
     (a) Notons la mention d’un péagier Grimaud, Grimoldus pedagiarius, entre 1119 et 1129, dans le même canton, par le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée de Chartres; c’était peut-être le petit-fils du nôtre, selon l’usage onomastique du temps. Or il est pareillement mentionné après les forgerons, dont la dignité paraît donc supérieure à celle des garde-barrières.
     (b) Voici le relevé de cet acte que m’a aimablement communiqué Michel Martin, et que je n’ai pas encore vérifié: Guy de Rochefort, Béatrice sa femme, Arnoux de Garancière, Thomas d’Authon, Bernard de Boulonville, Hubert d’Eddeville, Geoffroy forgeron, Payen forgeron, Bourdin de Bréthencourt, Bérolin son fils, Grimaud péager (Grimoldus pedagiarius).
Guerrise fils d’Hébert de Denonville (Guerrisius filius Herberti, B 33) et frère d’Yves.
     Guerrise semble être lui-même un chevalier du pays chartrain, témoin à Chuisnes de la donation par Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 14).

Guerry, vidame de Chartres, père d’Hugues II, également vidame (Guerricus A 14, B 12), époux d’Helsent.
     Guerry était le vidame de Chartres, dont la veuve Helsent et le fils Hugues, lui-même vidame, consentent, apparemment quelque part dans la pays chartrain, à la donation par Gautier et Milsent d’une partie de Vierville qu’il tenait d’eux à fief; Milsent de fait, étant fille d’Hersent, était la petite-fille d’Helsent et nièce d’Hugues (transaction 5).
     (a) Voici ce qu’en écrit Depoin dans son édition du Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs de 1912, p. 41, note 38: «Renaud, vidame de Chartres, eut trois fils de sa femme Ode: Aubert, mort le 10 juillet 1032, Hugues I, qui le remplacèrent successivement, et Haudoin, chanoine de Chartres. Hugues était marié dès 1045 à Ade ou Adèle, dont il eut trois fils: Guerri, Hugues, Aubert II (Cart. de Marmoutier pour le Dunois, p. 33). Il prit part au siège de Thimert en 1059. Guerri succéda directement à son père (Guérard, Cart. de St-Père de Chartres, p. 212); il était en charge en 1063. Hugues fut clerc. Aubert II suivit en Angleterre, en 1066, Guillaume le Conquérant (Merlet et de Clerval, Un manuscrit chartrain du XIe siècle, p. 117).»
     (b) Dans une notice du même cartulaire très précisément datée par Depoin de 1079, où apparaît Thion Chef-de-Fer comme encore laïc, et que nous éditons en Annexe 6d, le vidame Guerry (Werricus vicedominus) est simple témoin de la donation d’une partie de l’église de Roinville est faite par les enfants de la veuve de son père Hugues: 1° Jocelin III de Lèves, fils du second mari d’Ade, et de Jocelin II; 2° Aubert et 3° le clerc Hugues, tous deux fils de Hugues et d’Ade. Comme le consentement du vidame Guerry n’est pas requis, mais qu’il est simple témoin, il s’ensuit que le bien venait tout entier de la dote d’Ade et que Guerry n’était pas son fils, comme le croit Depoin, mais plus vraisemblablement celui d’un premier lit du vidame Hugues I.
     (c) Selon l’obituaire de Saint-Jean-en-Vallée (éd. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II, p. 226), Guerry est mort un 10 janvier.
     (d)
Selon Lépinois Hugues I est mentionné de 1048 à 1068, Guerry de 1079 à 1088 et Hugues II de 1089 à 1100 (Histoire de Chartres, t. II, p. 613, sans référence précise pour la date de 1088). Guerry paraît donc être mort entre en 1088 ou 1089, laissant deux fils sous la tutelle d’Helsent, Hugues II et Étienne.
     (e) Le deuxième fils de Guerry,
Étienne, sera abbé de Saint-Jean-en-Vallée puis patriarche de Jérusalem.
     (f) Sur sa fille Hersent, voyez ce nom.

Guillaume fils de Bernoal (Guillelmus filius Bernoalii de Stampis, A 17-18, Guillelmus, A 18, Guillelmus filius Bernoali de Stampis, B 13, 26)
     1) Guillaume, à Étampes, donne son consentement à la donation de Gautier pour la partie de ce village que ce dernier tenait de lui en fief (transaction 6).
     Il a pour oncles parternels (patruus) un certain Airaud, témoin, ainsi qu’un certain Eblon, frère d’Airaud.
     On ne connaît pas son degré de parenté avec l’abbé de Notre-Dame d’Étampes homonyme de son père, ni avec le frère de ce dernier, Aubert.
     2) Plus tard, Thion Chef-de-Fer et son collègue moine Coscable estiment nécessaire de recueillir, à Auneau, le consentement d’Hugues de Gallardon à la donation aux donations opérées par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée.
     (a) Cela indique qu’il existe des liens de sang ou d’alliance entre Hugues de Gallardon et Guillaume d’Étampes de nature à permettre à Hugues d’élever des revendications sur le bien  donné par Guillaume.
     (b) Enfin, il est vraisemblable qu’il faut identifier ce Guillaume fils de Bernoal à un celui qu’une charte de Philippe Ier nous fait connaître en 1085 avec le titre de prévot d’Étampes (éd. Prou, n° CXIV, p. 288, l. 24: Guillermo preposito Stampis), curieusement mentionné dans la date de la charte: Fait à Étampes, l’an de l’incarnation du Verbe 1185, l’an 24 de notre règne, alors que Guillaume était prévôt d’Étampes.

  • Clercs (tapisserie de Bayeux, vers 1077) Guillaume des Vieilles Étampes (Guillelmus de Stampis Veteribus, B 23)
     Guillaume des Vieilles Étampes est témoin à Étampes du don qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures à Vierville (transaction 9).
     Voici la liste des témoins: 
Arnaud fils d’Aubrée; Christophe Roi; Obert d’Étampes (Obertus de Stampis); le chanoine Gibert (Girbertus canonicus); Guillaume des Vieilles Étampes; Robert du Cimetière; Baudry du Fossé; Hébert de Denonville (D 23).
     (a) Ce Guillaume était un prêtre. En effet notre notice confirme merveilleusement une conjecture de Joseph Depoin dans ses éditions d’une notice du Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, où il est question, bizarrement, d’un certain Willelmus de Stampis sacerdos Vetulus, littéralement
«Guillaume Étampes, prêtre vieux»; Depoin subodorait en 1905 qu’on avait là une corruption et qu’il fallait lire Vetulis, qui s’appliquerait à Stampis: Willelmus de Stampis Vetulis sacerdos, «Guillaume, curé du Vieil-Étampes». Dans l’édition de 1912, il ne reprend pas cette conjecture audacieuse. Elle était pourtant entièrement justifiée, comme le prouve notre notice sur Vierville.
     (b) C’était de plus un prêtre marié, car nous voyons dans une charte de Louis VI en date de 1112 deux de ses fils chanoines de Saint-Martin d’Étampes, Algrinus filius Guillelmi presbyteri et Guillelmus frater ejus (Fleureau, Antiquités, p. 479).
     (c) Ce même Augrin des Vieilles-Étampes est témoin avec son propre fils Arnoux vers 1123 d’une transaction entre l’abbaye de Morigny et celle de Saint-Jean-en-Vallée (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°31, p.18: S. Augrini de Veteribus Stampis. S. Arnulfi filii ejus).
     (d) Une charte du Cartulaire de Saint-Jean-en Vallée datée des environs de 1123 mentionne pour témoin à la suite d’une série de nobliaux très clairement étampois, un certain Guillaume Chien (Guillelmus Canis); mais comme il est suivi d’autres témoins pour leur part chartrains, le contexte ne permet pas à lui seul de décider s’il est lui-même étampois ou chartrain (n°34, p. 21: Johannes filius Pagani filii Anselmi, Menerius filius Alberti, Guido frater ejus, Erchenbaudus de Catena, Guillelmus Canis, Paganus Rufus, Amauricus de Mesteno, etc.). Voyons cela.
     Les trois premiers, Jean, Mainier et Guy sont très clairement étampois.
     Le dernier, Amaury de Maintenon, est chartrain.
     L’avant dernier est aussi, apparemment chartrain: selon une charte de 1096 conservée par le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs (éd. 1905, pp. 19-20), Payen Roux était le surnom de Ferry, fils de Seguin, et neveu d’Hugues de Voves (Habebat autem domnus Hugo duos nepotes, filios Siguini fratris sui, quorum unus, qui major natu erat, Fredericus vocabatur et Paganus Rufus cognominabatur; alter vero Mauricius dicebatur).
     Le précédent en revanche, Archambaud de la Chaîne, paraît étampois. Vers 1140, son fils Anseau est témoin d’une donation de Jean d’Étampes à l’abbaye de Longpont (Cartulaire de Longpont, éd. Marion, p. 168: Ansellus, filius Archembaldi de Catena
). En 1169 Manassé, évêque d’Orléans, fait allusion à une donation antérieure et simultanée de Guillaume Lisard et de Milon des Vieilles Étampes (eleemosinam Guillelmi Lisardi, & Milonis de Stampis veteribus); et la charte elle-même est signée à la fois de Milon des Vieilles Étampes et d’un Robert de la Chaîne (Milone de Stampis Veteribus; Roberto de Catena). Cette charte a été éditée par Fleureau, pp. 458-459, et je l’ai mise en ligne ici.
     Ainsi donc le Guillaume Chien de la charte de Saint-Jean-en-Vallée paraît bien appartenir à la série des nobliaux d’Étampes. Et comme Augrin n’y est pas cité comme dans d’autres, on est porté à croire que Guillaume Chien et Guillaume des Vieilles-Étampes sont une
même et seule personne.
Guillaume Roux de Chuisnes (Guillelmus Rufus de Coina, B 34)
     Guillaume Roux de Chuisnes est un laïc de Chuisnes qui y est témoin de la donation par Hardouin et sa mère Hersent de quatre familles de colliberts (transaction 14).
     (a) Il ne semble pas qu’il soit à identifier avec un certain Guillaume Rouaud (Willelmi filii Rotaldi, Guillelmus Rotaldi)
qui apparaît ailleurs comme témoin de trois donations d’Hugues de Gallardon (voyez notre Annexe 6i).
Guy fils de Serlon (B 26, Guido Serlonis filius, C 28, Guido filius Serli)
     1) Guy fils de Serlon est d’abord cité en tête des témoins à Auneau du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     2) Il est ensuite cité comme le deuxième des témoins (après le prêtre Aubry) de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
     Ce
Guy fils de Serlon nous est autrement connu.
     (a) Il est cité par une notice de l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs, rédigée entre 1079 et 1096 (éd. Depoin, 1912
, t. I, p. 112: Widonem scilicet filium Serlonis), et relative à la moitié de la dîme d’Orsonville, qu’il tenait en fief d’une certaine Élisabeth (épouse de Bouchard de Macy), qui la tenait elle-même de Gautier d’Étampes (premier témoin de notre transaction 8) et de sa femme Adèle, cette dernière l’ayant reçue en dot de son père, un certain Hugues. Guy est alors accompagné de son fils dénommé Payen.
     Extrait:
Ainsi donc, puisque nous avons ainsi entrepris de tout rédiger, venons à ceux qui, s’ils n’avaient pas donné leur accord, auraient pu élever des contestations, à savoir à Guy fils de Serlon, qui tenait d’Élisabeth et de son mari la susdite dîme: comment dans le chapitre de Saint-Martin, en présence de Dieu et de l’assemblée de tous les moines, ainsi que des très nombreux témoins prescrits par la loi, il en a autorisé le don, lui et son fils appelé Payen; à cause de quoi il a reçu 40 sous et deux pelisses fourrées en peau d’agneau: il a donné l’une à son fils, et s’est vêtu de l’autre.
     (b) Il est aussi cité, en compagnie de Thion Chef-de-Fer encore chevalier, par une autre notice du prieuré de Bréthencourt datée d’environ 1080 et dont j’ai mis ici le texte en Annexe 6e.

Hardouin d’Adonville (Harduinus de Adonis Villa, B 35)
     Hardouin d’Adonville, chevalier apparemment possessionné dans ce hameau de Denonville, est témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et sa femme à la donation par son beau-frère Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 15).
     Liste des témoins: 
Yves fils d’Hébert; Robert Fléaud; Garin de Bailleau; Hugues de Tracy; Gautier de Saint-Germain; Hardouin d’Adonville; le frère de Gautier d’Aunay, Arnoux. Le premier est aussi de Denonville, Yves fils d’Hébert de Denonville.
     
Hardouin d’Adonville est sans doute apparenté à Robert d’Adonville (de Adunvilla) et son frère Alleaume qui ont eux été témoins à Auneau du consentement d’Hugues de Gallardon à la donation de Vierville. Rappelons les témoins d’alors: Guy fils de Serlon; Amaury fils de Rahier; le prévôt d’Auneau Marin; Robert Breton; Jean Veau; Robert d’Adonville et son frère Aleaume; Hugues Chien; Osmond de Gallardon (transaction 11).
     Rappelons qu’ultérieurement, selon Merlet, le fief d’Adonville relevera du duché de Chartres et ressortissait pour la justice à Auneau.
Heaume (Xe-XIe siècles) Hardouin Chef-de-Fer (Harduinus Caput de Ferro, A 10-11, Harduinus, A 12, B 11, 32, 34, Harduinus Caput Ferri, B 10-11, filius eius Harduinus Caput Ferri, B 31), fils d’Hersent et de Thion Chef-de-Fer.
     Voyez ci-dessus notre article Chef-de-Fer.
     Ajoutons-y que quelques années plus tard, apparemment après la mort de Thion, une charte du prieuré de Chuisnes le mentionne expressément comme chevalier du château de Courville (miles quidam nomine Harduinus congnomine Caput Ferreum de castello Curveville): il donne 23 deniers de cens sur l’église de Saint-Marin, et réussit de manière amusante à extorquer un couteau au prieur Thibaud. Nous donnons ce texte en Annexe 6f.
Hardouin, père de Payen (B 10, Harduinus)
     Hardouin est le père apparemment décédé d’un certain Hardouin, huitième des douze témoins, à Étampes, de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
Hardouin, prévôt de Chartres (Harduinus prepositus Carnotensis, B 33)
     Le prévôt Hardouin est témoin à Chuisnes du consentement du don de quatre familles de colliberts par Hardouin Chef-de-Fer et sa mère Hersent. Il est témoin du côté des moines, avec Thion chef-de-Fer et le clerc Garin (transaction 14).
     Il s’agit d’après le contexte non pas d’un prévôt laïc de la ville de Chartres mais d’un moine, officier ecclésiastique du prieuré
de Saint-Martin de Chartres (cf. Guérard, Cartulaire de Saint-Père, pp. LXXXIV-LXXXV), comme dans le cas de Marin, prévôt du prieuré d’Auneau.
Hardouin prieur d’Épernon (Harduinus prior Sparronensis, B 28)
     Le prieur d’Épernon Hardouin, avec son serf Ermengise, est témoin de la concession faite par Arembour, veuve de Godéchal fils d’Oury, apparemment quelque part dans le pays de Méréville, trois des témoins étant des nobliaux de Méréville, Moret et Pannecières (transaction 12).
     Cet Hardouin est le premier prieur connu du prieuré Saint-Thomas d’Épernon (dont le roi Henri Ier a entériné la fondation par une charte donnée à Étampes en 1052).
     (a) Il est aussi connu par une charte de 1092 entérinant à Blois un accord passé devant le comte Étienne (Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, n°145).
     (b) Il paraît être mort avant 1098, date à laquelle le prieur de Saint-Thomas s’appelle Guillaume: il est cité parmi les témoins d’une charte donnée au prieuré de Basainville par Simon de Neaufle
(selon Auguste Moutié et Adolphe Dion, Cartulaire de Saint-Thomas d’Épernon, Rambouillet, 1878, p. 132); ce Guillaume est encore prieur en 1114 (éd. ID., ibid., n°2, p. 8: Willelmus prior).
     Voir: Émile LEDRU, «Le Prieuré Saint-Thomas d’Épernon» (daté 1897), in Charles MÉTAIS, Archives du diocèse de Chartres. III. Pièces détachées pour servir à l’Histoire du diocèse de Chartres. 1er volume. Études et documents publiés par L. l’Abbé Ch. Métais, Ch. Honoraire de Chartres [448 p.], Chartres, Ch. Métais, 1899, pp. 293-340, spécialement pp. 327 et 328.
Hardouin, clerc (Harduinus clericus, D 37)
     Ce clerc Hardouin est l’un des quatre témoins de Geoffroy de l’Eau fils de Félicie et son épouse Gile lors de leur donation, en un lieu indéterminé, d’une terre d’une charrue et trois tenures à Vierville (transaction 18).
Harpin de l’Étampois, ou d’Étampes (Harpinus de Stampesio, A 21, Harpinus de Stampis, B 15)
     Ce Harpin, ou Herpin, est curieusement qualifié d’Étampois dans la première rédaction, et plus normalement d’Étampes dans la deuxième. Il est le onzième ou douzième des quatorze témoins, à Étampes, du consentement de Guillaume fils de Bernoal à la donation de Vierville par Gautier d’Aunay (transaction 6).
Harpinus de Stampesio      (a) Armand Caillet (Puiselet-le-Marais, village de France, Largentière, Humbert, 1951, p.106), cité par Alain Devalay («Les seigneurs de Bois-Herpin», in Cahier d’Étampes-Histoire 8, 2007, p. 55) écrit que ce personnage avait obtenu vers 1080 l’inféodation d’une rue d’Étampes, mais on se demande bien d’où il a pu tirer ce renseignement bien surprenant et dont il est impossible de tenir compte tant qu’aucune source ne sera trouvée à son appui. De même il aurait tenu «le fief des buis, partie occidentale du finage de la paroisse de Puiselet». Il s’agit là peut-être de suppositions non documentées directement, mais très intrigantes: des sources restent certainement à découvrir, notamment aux Archives nationales, que certains érudits locaux ont dû parcourir sans pouvoir les exploiter pleinement.
Harpinus de Stampis      (b) On connaît mieux son fils Hébert (Herbertus Harpini filius) cité par une charte de Louis VI de 1112 conservée par le Cartulaire de Morigny (éd. Fleureau, Antiquités, p. 479; éd. Menault, Cartulaire, p. 41), par une autre de 1120 (Fleureau, p. 496: Menault, pp. 22-26), qui mentionne un four banal édifié par Harpin (furni Harpini); par une charte du Cartulaire de Sainte-Croix d’Orléans (éd. Thuillier et Jarry, p. 146) qui l’appelle Hébert le Valet (Herbertus Valestus) et mentionne déjà le lieu-dit Bois-Herpin (Nemus Arpini).
     (c) Par ailleurs une charte de Jean, prieur de Notre-Dame de La Ferté, éditée par Estournet en 1944 et que j’ai mise en ligne avec une traduction, mentionne un autre de ses fils, Anseau fils d’Harpin de Morigny (Ansellus filius Harpini de Mauriniaco). Elle est contemporaine de l’abbé de Morigny Aimery (Haimericus, Mauriniacensis abbas), dont on connaît une charte de 1173 (la dernière charte connue de son prédécesseur étant de 1169, et la première connue de son successeur est de 1192, selon Fleureau, Antiquités, p. 518).
     (d) Enfin Estournet fait état d’une charte inédite (Archives Nationale  S 5150B, n° 32, original) dont il ne donne malheureusement pas le texte, par laquelle
«Thierry Galeran acheta à Renaud Bachelier la mouvance des moulins du Saussay et la fit amortir moyennant 98 sous par Jean, Hugues et Menier, fils d’Amaury, devant Arnould, prévôt de Notre-Dame d’Étampes en présence d’Herbert Valet de Puiselet, Galeran d’Yerres, Pierre d’Auvers et Guillaume Goaut, prévôt d’Étampes».
     Voir: Alain DEVANLAY, «Les seigneurs de Bois-Herpin», in Cahier d’Étampes-Histoire 8, 2007, pp. 55-59, spécialement p. 55.
Hébert de Denonville ( Herbertus de Danonuilla, A 24, Herbertus de Danunuilla, B 10, 20, 23, Herbertus de Danouilla, B 16, Herbertus, B 33, 34), père de Guerrise et d’Yves
Herbertus de Danunuvilla      1) Hébert assiste à Étampes à la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, dont il est de douzième et dernier témoin; curieusement, il est omis par la première rédaction de cette transaction  dans la notice A (B 10, transaction 3).
     2) Hébert assiste, apparemment à Étampes, la première donation de Godéchal fils d’Oury de Vierville, dont il est le cinquième et dernier témoin (A 24 = B 16, transaction 7).
     3) Hébert assiste, apparemment à Étampes, la deuxième donation de Godéchal fils d’Oury de Vierville, dont il est à nouveau le cinquième et dernier témoin, ces témoins étant différents (B 20, transaction 8).
     4) Hébert assiste à Étampes à la donation d’Amaury Roux d’Ablis et au consentement simultané d’Aubert fils d’Anseau, dont il est le huitième et dernier témoin (B 23, transaction 9).
     On peut se demander si cette position systématique en fin de liste (combiné à son omission dans la première version de la transaction) ne peut pas s’expliquer par un rôle de secrétaire. Il faut de plus remarquer que dans la notice A, il n’est mentionné qu’en extrême fin du texte, comme dernier témoin de la dernière transaction enregistrée, ce qui pourrait correspondre à la signature d’une sorte de notaire.
     Hébert de Denonville est au moins un homme-lige de la famille Chef-de-Fer, qui de fait tient Denonville.
     Hébert n’apparaît plus dans les transactions suivantes, mais on voit que deux de ses fils continuent à accompagner Thion Chef-de-Fer lors de ses pérégrinations.
     5)
Guerrise fils d’Hébert assiste à Chuisnes à la donation par Hardouin de quatre famille de colliberts de Denonville. Il est alors le deuxième des cinq témoins cités nominativement (B 33, transaction 14).
     6)
Yves fils d’Hébert assiste à Chartres au consentement donné par Gautier d’Aunay et sa femme Milsent Chef-de-Fer à la dite donation par Hardouin de quatre familles de colliberts. Il est alors le premier en tête des témoins laïcs (B 34, transaction 15).
     Guerrise est rangé parmi les laïcs, en seconde position; Yves est le premier témoin cité. Il faut supposer qu’il s’agit d’une famille de chevaliers, ou d’écuyer de Denonville et d’hommes liges des Chef-de-Fer.
Hébert ou bien Gibert Barbu (Gerbertus Barbatus, A 21, Herbertus Barbatus, B 14), père de Pierre. 
     Voyez nos article Gibert Barbu et Barbu.
Helsent, veuve du vidame Guerry, mère du vidame Hugues II et d’Hersent (Helisindis, A 14, Helisendis, B 12)
     Helsent est la veuve de Guerry, l’ancien vidame de Chartres, et la mère de son successeur Hugues, ainsi que d’Hersent, qu’a épousée Thion Chef-de-Fer. Avec Hugues, elle consent, apparemment quelque part dans la pays chartrain, à la donation par Gautier et Milsent d’une partie de Vierville qu’ils tenaient d’eux à fief (transaction 5).
     (a)
Dans l’obituaire de Saint-Jean-en-Vallée, au 24 avril, date anniversaire de son fils Hugues, est noté le nom du père d’Helsent, Anschoux (éd. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II, p. 229: Anscolfus, pater Helisendis vicedomine).
     (b) Helsent est veuve depuis au moins 1079, d’après une notice du Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs très précisément datée par Depoin (et où apparaît Thion Chef-de-Fer comme encore laïc). Voyez notre article sur Guerry.
     (c) Le
Cartulaire de Saint-Père de Chartres contient un petit dossier sur une donation qui avait été faite par le vidame Guerry avant sa mort, et qui avait été ensuite confirmée par sa veuve et son fils et successeur Hugues II, sauf pour une part qu’il s’était appropriée; Helsent cependant reprend cette part à son fils et la restitue aux moines (éd. Guérard, pp. 561-652).
     (d)  Le
23 février 1103, Helsent (Helisendis), veuve du vidame Guerry (Guerrici vicedomini), et ses fils le vidame Hugues (Hugone videdomino) et Étienne (Stephano) ainsi que leur sœur Elisabeth (Elisabeth) font une autre donation (ibid., p. 563). On y retrouve un témoin, Thibaud fils d’Étienne (Theobaldo filio Stephani) qui est le même que dans notre notice (Tetbaldus filius Stephani, A 16, B 12-13).
     
(e) Helsent était possessionnée aussi dans le secteur à Manterville; vers 1108 elle cède au chapitre de Saint-Jean-en-Vallée tout ce qu’elle y possédait, en présence notamment du même témoin Thibaud fils d’Étienne, qui doit être un de ses vassaux (Cartulaire de saint-Jean-en-Vallée, n°7, p. 6, bis).
     (f) Vers la même date
, après la mort de son fils Hugues fils de Guerry, et alors qu’elle est de plus veuve de son second mari Barthélémy, elle donne une vigne à cette abbaye (AD 28, H.3114, éd. Merlet, Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°IX,  t. I, p. 7: Garinus de Alneto), avec l’accord de son fils Étienne et de son fils Girard, qu’elle avait eu de Barthélémy.
     (g) Selon Lépinois en effet (Histoire de Chartres, t. II, p.613), la vidamesse Hélisende, outre qu’elle apporta à son mari Guerry de grands biens situés à Tréon, après la mort de Guerry, épousa Barthélemy Boël ou Bodel, qui prit le titre de vidame et qui était frère de Foucher Boël ou Bodel, le héros du siège d’Antioche. Elle eut de ce second mariage Girard Boël. (Titres de Saint-Père.) Etienne, second fils de Guerry et d’Hélisende, et frère de Hugues II et d’Elisabeth, qui fut abbé de Saint-Jean[-en-Vallée], puis patriarche de Jérusalem (1120), est appelé quelquefois vidame. (Titres de Saint-Jean et de Saint-Père.)
     (h) Entre 1090 et 1101, nous voyons Barthélémy prendre le titre de vidame alors qu’il est témoin de l’affranchissement d’un serf de Saint-Père (
Cartulaire de Saint-Père, p. 297).
     Comme Helsent est possessionné en plusieurs lieux où le sont aussi les descendants d’Anseau d’Étampes, à Vierville, à Manterville, à Roinville, il est probable qu’il existait entre eux un lien de parenté étroit.

Hersent (Hersendis, B 31, 34), fille de Guerry, soeur du vidame Hugues II, ancienne épouse du moine Thion Chef-de-Fer, mère de Milsent et d’Hardouin Chef-de-Fer, belle-mère de Gautier II d’Aunay.
     Elle est mentionnée seulement pour la donation qu’elle fait, à Chuisnes, avec son fils Hardouin, de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 14).
     (a) Hersent est mentionné comme femme de Thion, encore chevalier, en 1079, lors de la donation à Saint-Martin-des-Champs de l’église Saint-Georges de Roiville-sous-Auneau (Voyez notre Annexe 6d). A cette date elle consent avec Thion et leur fils Hardouin à la donation d’une des moitiés de l’église, tandis que le consentement requis pour l’autre moitié est donné par les fils de la vidamesse Ade (l’un fils de son premier mari le vidame Hugues, Aubert, l’autre fils de son second mari Jocelin II de Lèves, Jocelyn III; le vidame Guerry étant seulement témoin, ce qui tend à démontrer qu’il n’était pas un fils d’Ade, mais d’un premier lit du vidame Hugues I.
     (b) La situation à Vierville est analogue mais non identique, puisque Milsent, fille de Thion et d’Hersent, en est dame, tenant le village pour moitié du vidame Hugues fils de Guerry, et pour moitié d’un Étampois, Guillaume fils de Bernoal, qui la tenait lui-même du seigneur d’Auneau, Hugues de Gallardon. On peut donc penser que les droits des Chef-de-Fer tant sur Vierville que sur l’église de Roinville-sous-Auneau leur venaient d’Hersent, c’est-à-dire de la famille des vidames de Chartres.
     (c) Hersent est mentionnée comme fille de Guerry par l’obituaire du monastère de Saint-Jean-en-Vallée dont son fils Étienne fut abbé (éd. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II, p. 229d).
Hervé, écuyer (Herueus armiger, C 32)
     L’écuyer Hervé est cité comme témoin, peut-être dans le secteur de Denonville, des contre-dons opérés par les moines en échange de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
     Témoignent avec lui:
Arnoux d’Aunay; son frère Garin; Rainaud des Têtières; l’écuyer Hervé. Du côté des moines, y ont assisté: le prêtre Tamoué; le serf Gautier d’Angleterre; le serf de Ventelay Constance; et le serf de Vierville Gautier.
Hongier de Villeau (Hungerius de Villa Illa, C 28)
     Hongier de Villeau est le quatrième témoin
de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
     C’est apparemment un chevalier, d’après sa place dans la liste:
le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard.
Hugues Ier du Puiset (Hugo de Puteolo, B 25)
     Cet Hugues du Puiset est témoin à la grange de Boisville-Saint-Père du consentement donné par Payen fils d’Anseau (représenté par Anseau fils d’Arembert), à la donation effectuée par Gautier d’Aunay (transaction 10).
     1) De quel Hugues du Puiset s’agit-il?
     S’agit-il d’Hugues Ier, d’Hugues II, ou de Hugues III?
     Hugues Ier, dit Blavons, vicomte de Chartres, serait mort, à ce qu’on lit partout, en 1094; mais je donne en Annexe 7i une charte de lui qui date de 1096.
     Son fils aîné Évrard III lui aurait succédé avant de partir en croisade en 1096; mais cette hypothèse doit être révisée, puisque nous avons vu que son père Hugues Blavons est toujours de ce monde en 1096. Rappelons qu’avant de partir en croisade, il vend Morigny au roi Philippe Ier. Il meurt quoi qu’il en soit en 1097 à Antioche, laissant un enfant mineur, Hugues III.
     Hugues II, frère cadet d’Évrard, est de 1097 (?) à 1106 le tuteur d’Hugues III, avant de lui-même partir en Palestine, où il deviendra Hugues I de Jaffa. Guy lui succèdera comme tuteur d’Hugues III de 1106 à 1109, qui ne sera considéré comme majeur que vers 1110.
     Voici ce qui nous impose de reconnaître ici Hugues Ier: c’est qu’il a avec lui Nivelon de Fréteval, qui est parti avec lui en croisade, et dont nous savons qu’il ne revint pas en France avant 1108. La transaction 10 a donc eu lieu avant sa mort, survenue un 23 décembre, pas avant 1096.
     Ce qui appuie cette conjecture, c’est que la transaction 12 a pour témoin le prieur de Saint-Thomas d’
Épernon Hardouin, connu par une charte de 1092 entérinant à Blois un accord passé devant le comte Étienne (Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois), tandis qu’en 1098 le prieur de Saint-Thomas s’appelle Guillaume.
     2) Importance du personnage
     Il est particulièrement notable que l’accord de l’Étampois Payen fils d’Anseau soit donné à la cour d’Hugues Blavet, vassal rebelle du roi de France Philippe Ier depuis 1079, comme je l’ai montré dans mon édition en ligne d’une notice de l’abbé Eustache de Saint-Père; tandis que ni le nom ni même l’autorité du roi ne soit jamais mentionnées dans aucune de nos dix-sept notices.
     Son grand-père était le premier vicomte de Chartres connu, Geldoin, cité comme tel en 1019, et mort moine vers 1060. Le fils aîné de Gidoin, Hardouin, second vicomte, meurt en 1060 et son cadet Évrard Ier lui succède et meurt entre 1061 et 1066, laissant son comté de Breteuil à l’aîné Évrard II. Son troisième fils Hugues Ier dit Blavons hérite de la vicomté de Chartres. Hugues Blavons profite de la minorité de Philippe Ier pour s’emparer du château royal du Puiset en 1067. En 1073, le comte de Blois Thibaud III, également comte de Chartres, le fait vicomte de Chartres. En 1079, Hugues se révolte contre Philippe Ier et défait l’armée royale devant le Puiset. Il ne reparaît plus dès lors à la cour et paraît régner en maître dans le secteur, où l’autorité royale ne sera rétabli que sous le règne de Louis VI, spécialement après 1112 et la destruction du château du Puiset.
     Hugues a épousé Alais de Montlhéry, fille de Gui Ier de Montlhéry et d’Hodierne de Gometz. Sa femme est la tante d’Hugues de Gallardon, dont la mère est aussi une fille de
Gui Ier de Montlhéry.
     Ses enfants connus sont: Guillaume, mort jeune; Évrard III, qui ne lui succèdera que vers 1110, état auparavant sous la tutelle de ses oncles Évrard II puis Guy de Méréville, Gilduin, Galéran, Raoul, Humberge et Eustachie.
     On peut se demander si la cérémonie effectuée en sa présence ne constitue pas d’une certaine manière une sorte de reconnaissance, par Payen fils d’Anseau, de sa suzeraineté au moins sur ses biens de Vierville, qui relève pourtant théoriquement de la châtellenie d’Étampes et donc directement de l’autorité royale.
     Il est remarquable cependant que Payen n’ait pas fait le déplacement, et qu’il se soit fait réprésenter par Anseau fils d’Arembert.

Hugues, vicomte de Châteaudun (Hugo uicecomes Castelliduni, B 25)
     Hugues vicomte de Châteaudun
est témoin d’une autorisation de donation opérée au nom de Payen d’Étampes dans la grange de Boisville-la-Saint-Père (transaction 10).
     Voici la liste des témoins: Aubert fils d’Anseau, qui a obtenu cette autorisation, Gautier d’Aunay; Hugues vicomte de Châteaudun; Hugues du Puiset; Nivelon fils de Foucher; Garin de Friaize (D 24-25).
     Il s’agit de Hugues III dit Capelle, vicomte de Châteaudun de 1080 jusqu’au début du XIIe siècle. Il meurt entre 1110 et 1119.
     (a) Il est cité, Hugo, en 1060 le 11 janvier 1078 en temps que fils du vicomte Rotrou (Métais et Souancé, Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou 1031-1079. Histoire et Cartulaire, Vannes, 1899
, p. 19, n°VI; Cartulaire de Cluny, t. IV, p. 633, n°3517). Une charte non datée le cite comme vicomte, Hugo vicecomes Castriduni (Nogent-le-Rotrou, p. 116, n°XLIX), et une autre entre 1095 et 1100, Hugo vicecomes de Castroduno  (Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, n°CL, p. 138). La dernière charte connue qui le mentionne comme tel, Hugo vicecomes Castriduni, est datée de 1110-1111 (Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, n°CLXIV, p. 155) et la première à mentionner son fils et successeur Geoffroy III, Gaufridus de Castroduno, d’une manière qui suppose sa mort est de 1119 (Merlet, Cartulaire de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, t. I, p. 37, XXI).
     (b) Hugues de Châteaudun est le beau-frère de Nivelon fils de Foucher, dont il a épousé la sœur Agnès surnommée Comtesse.
     Voici ce qui établit ce fait. Une charte de Foucher, Fulcherius Nevelonis filius, donnée entre 1072 et 1084 note le consentement de ses filles Payenne et Comtesse, filiæ ipsius Comitissa et Pagana (Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, p. 76,
n°LXXXVI). Une charte d’Hugues de Châteaudun, Hugo vicecomes, datée entre 1080 et 1100, note le consentement de son épouse la vicomtesse Agnès, uxor ipsius Comitissa (ibid., p. 131, n°CXI). Une charte de Nivelon de Fréteval,  Nevelo de Fracta Valle, datée entre 1096 et 1101, enregistre le consentement de sa sœur la vicomtesse Agnès, Agnes vicecomitissa soror sua (ibid., p. 56, LXIV). Enfin une autre donation de Hugues, entre 1095 et 1100, note le consentement de sa femme Comtesse, Comitissa uxor eius (ibid., p. 138, n°CL).
Hugues de Gallardon (Hugo de Gualardone, B 25)
     Hugues de Gallardon, dans la maison des moines d’Auneau, consent à la donation de Vierville opérée par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée, à la supplique des moines monsieur Thion Chef-de-Fer et Costable. De cette donation sont témoins: Guy fils de Serlon; Amaury fils de Rahier; le prévôt d’Auneau Marin; Robert Breton; Jean Veau; Robert d’Adonville et son frère Aleaume; Hugues Chien; Osmond de Gallardon (transaction 11).
     1) Ascendance.
     Selon Coüard et Depoin, (Liber Testamentorum, p. 98, note 384), Gallardon appartint d’abord à Aubert le Riche, qui eut trois fils: Aubert II, Garin et Thion. Aubert II n’eut que deux filles. Il légua Thimert à Froheline, épouse de Gasce, et Gallardon à Haubour (Hildeburge), épouse d’un certain Hébert de Paris. Hébert et Haubour eurent pour fils Hervé I de Gallardon. Hervé eut pour enfant: Hugues I, Garin, Guy, Milon et sans doute un certain Geoffroy de Gallardon, ainsi que la bienheureuse Haubour (Hildeburge), épouse de Robert d’Ivry.
     A la mort d’Hugues I, sans doute en Palestine, qui ne laissa qu’une fille, son frère Garin lui succéda. Garin mourut à son tour peu après, laissant un fils mineur, Hugues II, dont Guy fut pour un temps le tuteur.

     Hugues de Gallardon est le fils d’Hervé Ier de Gallardon (mort en 1092) et de Béatrice d’Auneau, elle-même fille de Guy Ier de Montlhéry et d’Hodierne de Gometz. La mère d’Hugues est donc la sœur d’Alais de Montlhéry, fille de Gui Ier de Montlhéry et d’Hodierne de Gometz. Hugues de Gallardon est donc le neveu de la femme d’Hugues Blavons du Puiset.
Donjon d'Auneau élévé par Hugues de Gallardon entre 1090 et 1100      2) Hugues de Gallardon en temps que seigneur d’Auneau
     Selon par exemple André Châtelain ("Auneau", in ID., Châteaux forts et féodalité en Île de France du XIe au XIIe siècle [507 p.], Paris, Créer, 1983, pp. 91-92) et d’autres auteurs, c’est Hugues de Gallardon qui aurait élevé le donjon d’Auneau entre 1090 et 1100 pour remplacer une vieille fortification carolingienne appelée Vieille Cour, emême tremps qu’il faisait passer Auneau de la vassalité du comte de Rochefort à celle du comte de Chartres.
     Nous le voyons cité par exemple par une notice du Cartulaire de saint-Père de Chartres, rédigée par l’abbé Eustache sous l’épiscopat de saint-Yves, donc entre 1090 et 1101 (t.II, p. 297).
     Le même Cartulaire de Saint-Père (t.II, p.314) nous le montre voisinant, comme témoin, avec deux personnages qui sont quant à eux cotémoins de notre transaction 5, Yves fils de Norbert et Thibaud fils d’Étienne: Teobaldus filius Stephani, Ivo Norberti, Hugo de Galardone (cf. transaction 5: testibus istis: Iuone filio Norberti, Tetbaldo filio Stephani, etc.).
 
     Hugues, fils d’Hervé de Gallardon, il avait pour frères Garin (Warinus), Gui (Wido) et Miles ou Milon (Milo), ce dernier archidiacre de l’église de Chartres en 1100, et une sœur Haubour (Hildeburgis) mariée à Robert d’Ivry (notice du Liber Testamentorumfol. XL, vers 1105, éditée et annotée par Depoin, pp. 102-103).
     A son départ il n’avait qu’une fille, Mahaut (unica mea Mahildi) comme le dit sa charte que nous éditons en Annexe 6i.
     La date du décès d’Hugues de Gallardon n’est pas connue et plusieurs auteurs supposent qu’il est mort vers 1101 en palestine, où il serait parti avec Évrard du Puiset et Nivelon II de Fréteval en 1096.
     3) Succession
     Comme il ne laissait qu’une fille, son frère Garin lui succéda. Il avait épousé une certaine Maubelle, qui après sa mort se remaria à Aimon Roux d’Etampes, comme on le voit par une notice du Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs consacrée à une donation de son vassal Amaury de Mondonville (voyez ce nom).
      Quand Garin mourut à son tour sur la route de la Palestine, le troisième de ces frères, Guy exerça sa tutelle sur Hugues II, fils de Garin. Il paraît s’être alors réservé la seigneurie d’Auneau, que nous voyons à partir de 1139 entre les mains de son propre fils Jocelin, neveu d’Hugues Ier et de Garin de Gallardon.

Hugues de Tracy (Hugo de Tracheto, B 35)
     Hugues de Tracy (voyez notre article sur ce toponyme énigmatique) est témoin à Chartres du consentement de Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent Cherf-de-Fer à la donation par Hardouin de quatre famille de collierts de Denonville (transaction 15).
      Liste des témoins: Yves fils d’Hébert; Robert Fléaud; Garin de Bailleau; Hugues de Tracy; Gautier de Saint-Germain; Hardouin d’Adonville; le frère de Gautier d’Aunay, Arnoux.

Hugues II, vidame de Chartres, fils de Guerry, vidame de Chartres, et d’Helsent (Hugo filius Guerrici, A 14; B 12)
     Guerry était le vidame de Chartres, dont la veuve Helsent et le fils Hugues, lui-même vidame consentent, apparemment quelque part dans le pays chartrain, à la donation par Gautier d’une partie de Vierville qu’il tenait d’eux à fief (transaction 5).
     (a) Selon Lépinois, le vidame Guerry, fils de Hugues I, est cité comme tel de 1079 à 1088, et Hugues II est cité de 1089 à 1100
(Histoire de Chartres, t.II, p. 613); mais cet ouvrage et ancien et ces dates sont données sans référence; nous avons vu au contraire qu’une charte précisément datée par Depoin de 1079 donne clairement à entendre que Guerry était décédé dès 1079. Voyez notre article Guerry.
     (b)
Le Cartulaire de Saint-Père de Chartres contient un petit dossier sur une donation qui avait été faite par le vidame Guerry avant sa mort, et qui avait été ensuite confirmée par sa veuve Helsent et son fils et successeur Hugues II, sauf pour une part qu’il s’était appropriée; Helsent cependant reprend cette part à son fils et la restitue aux moines (éd. Guérard, pp. 561-562).
     (c)
A une date située entre 1102 et 1105, Hugues II, vidame de Chartres, renonce à ses droits sur les hôtes de Saint-Martin à Roinville, avec le consentement de sa mère Helsent et de son frère Étienne et l’autorisation du comte de Chartres Guillaume et de sa mère Adèle (Depoin, Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, 1912, pp. 43-44).
     (d) Le 23 février 1103 (ibid., p. 563) la vidamesse Helsent (Helisendis), veuve du vidame Guerry (Guerrici vicedomini), et de ses fils le vidame Hugues (Hugone videdomino) et Étienne (Stephano) ainsi que de leur sœur Elisabeth (Elisabeth) font une autre donation. On y retrouve un témoin, Thibaud fils d’Étienne (Theobaldo filio Stephani) qui est le même que dans notre notice (Tetbaldus filius Stephani, A 16, B 12-13).
     (e)
Selon l’obituaire de Saint-Jean-en-Vallée (éd. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II, p. 229), Guerry est mort un 24 avril.
      (f) Voici ce qu’écrit Depoin sur ce personnage: «Hugues II, vidame de Chartres, fils de Guerri (cf. note 38) et d’Hélisende, est cité de 1104 (sic) à 1118. Son frère Etienne fut abbé de St-Jean-en-Vallée et mourut en 1130. Isabeau ou Elisabeth, leur sœur et héritière, porta la vidamé de Chartres à son époux Guillaume de Ferrières.» (Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs de 1912, p. 156, note 256).
     Notre notice est la première en date connue des mentions de ce personnage, entre le moment où son père meurt et celui où il accède à la majorité légale.
Hugo Bornus Hugues Borgne (Hugo Bornus, A 20, B 15)
     Hugues le Borgne est à Étampes le sixième ou septième des quatorze témoins du consentement donné par Guillaume fils de Bernoal à la donation de Vierville (transaction 6).
     La Chronique de Morigny connaît un Herbertus Bornius (folio 63 r°) qui lui est sans doute apparenté, et qui donne Bléville (Belovilla) à cette abbaye au tournant du XIe et du XIIe siècle, à son heure dernière (ibid., folio 69r°). Il laisse une sœur dont le mari Geffroy conteste la donation (ibid., folio 69 v°). Bléville se trouve dans la commune de Césarville-Dossainville (canton de Malesherbes, arrondissement de Pithiviers, Loiret).
Hugues Chien (Hugo Canis, B 27)
     Hugues est le huitième des neuf témoins, à Auneau, du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     C’est sans doute un nobliau du pays chartain, vassal ou arrière-vassal d’Hugues de Gallardon.
     Sur son  nom, voyez notre article Chien.
Hugues Malveil (Hugo Malueil, B 33)
     Cet Hugues, dont le surnom est sans doute, qui semble être lui-même un chevalier du pays chartrain, est témoin à Chuisnes de la donation par Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 14).
     Sur son surnom, voir Malveil.

Hugues, minier (Hugo minerius, plutôt que Minerius, B 10)
Hugo minerius      Cet Hugues est le onzième des douze témoins à Étampes de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement de son frère Godéchal (transaction 3).
     Je considère non sans hésitation que minier est ici, plutôt qu’un anthroponyme, le nom commun rare d’un officier chargé à Étampes du minage (minagium), c’est-à-dire de la mesure du grain au moyen de la mine (mina) et de la perception de le la redevance seigneuriale afférente à cette mesure. Voyez notre article Minier.
Jean fils de Payen (Iohannes filius Pagani, B 10)
Johannes filius Pagani      Ce Jean est simple témoin de la deuxième donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 6).
     Il s’agit du fameux Jean d’Étampes, qui a été l’objet de plusieurs confusions dans certaines chroniques médiévales puis chez les généalogistes, qui aurait vécu plus de trois siècles et aurait été comte d’Étampes et gendre de Louis VI: on a notamment confondu sa femme Eustachie, fille de Ferry de Châtillon, avec une prétendue fille de Philippe Ier homonyme qui n’a d’ailleurs jamais existé. Nous avons consacré une page à cette légende, déjà dénoncée par Dom Fleureau, mais que perpétuent encore quelques généalogistes.
     Il n’est pas impossible cependant que son père Payen ait prétendu un temps au titre de comte d’après une charte de l’abbaye de Longpont (éd. Marion CXCII, pp. 178-179) qui parle de Ferry fils de Payen d’Étampes qui fut comte (Fredericus, filius Pagani de Stampis, qui fuit comes)
. Cependant Fleureau signale que Jean ne prend jamais ce titre dans les chartes de sa femme Eustachie en faveur du monastère d’Yerre).
     (a) Jean apparaît aussi notamment comme témoin d’une charte étampoise de Philippe Ier en 1106 (éd. Prou, p. 390, l. 15).
     (b) A la génération suivante, Suger, dans son De administratione (chap. 14), fait allusion à une longue guerre privée entre le noble et vaillant Jean d’Étampes fils de Payen (Johannem Stampensem filium Pagani, virum nobilem et strenuum) et un autre chevalier de Pithiviers au sujet d’une terre de trois charrue située à Guillerval, qu’il acquiert en payant la terre aux deux compétiteurs. Le contrat est signé par un allié de Jean, Baudouin de Corbeil (favore parentum et amicorum, videlicet Balduini de Corboilo et multorum aliorum).

     (c) Une charte de l’abbaye de Longpont, vers 1130, (éd. Marion, Marion, n°CLXXXIII, p. 174) nous fait savoir que Jean (Johannis de Stampis) a épousé Eustachie, fille de Ferry de Châtillon (Eustachia Frederici filia de Castellonio), veuve de Baudouin de Beauvais (anteriori marito suo, Balduino scilicet de Belvaco) qui avait déjà un fils de ce premier lit, Ferry (Frederico).
     (d) Une autre (éd. Marion CLXXVIII, p.168) nous montre, vers 1140, Jean (Domnus Johannes filius Pagani de Stampis) avec sa femme (Eustachia), un des témoins étant un Gautier d’Étampes (Galterius de Stampis), le même que dans notre transac
tion 8 (B 19: Gaulterius de Stampis), un autre l’abbé Thomas de Morigny.
     On ne saurait ici relever toutes les mentions qui sont faites de ce Jean d’Étampes: il y faudra une page spéciale.

Jean Veau (Iohannes Vitulus, B 27)
     Ce Jean est le cinquième des neuf témoins, à Auneau, du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     (a) L
e même Jean Veau (Iohannes Vitulus) apparaît ailleurs comme témoin d’une donation d’Hugues de Gallardon lui-même, avec Robert Breton, comme ici (voyez l’Annexe 6i).
     (b) C’est sans doute un nobliau du pays chartain, vassal ou arrière-vassal d’Hugues de Gallardon. De fait nous trouvons vers 1168 un Raoul Veau (Radulfus Vitulus) témoin d’une charte du neveu d’Hugues de Gallardon, Jocelin d’Auneau, Joscelinus de Alneolo (Cartulaire des Vaux-de-Cernay, t. I, p. 49), et à nouveau entre 1176 et 1180 (ibid. p. 64 bis).
     Sur son nom, voyez notre article Veau.
Jocelyn, père de Raoul de Denonville (Gauscelinus, B 30)
     Jocelyn est mentionné comme le père apparemment décédé d’un certain Raoul, de Denonville, premier témoin cité, en un lieu indéterminé, du consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et sa mère Eudeline à la donation opérée par Godéchal et Amaury Roux d’Ably (transaction 13).
Lisiard d’Étampes (Lisiardus de Stampis, A 24, B 16)
Lisiardus de Stampis      Lisiard d’Étampes est témoin de la première donation de Godéchal fils d’Oury de Vierville  de la première donation de Godéchal (transaction 7).
     Voici la liste des témoins:
Thion Chef-de-Fer; Gaudin fils d’Ansoué de Méréville; Lisiard d’Étampes; Robert fils d’Airaud; Hébert de Denonville.
     (a) Il est probable qu’il s’agit du fils de Bernoal de la Ferté et de Mahaut qui nous est connu par la Chronique de Morigny comme continuant les bienfaits de ses parents: ils avaient donné aux moines l’église de Guigneville; après la mort de Bernoal, Mahaud donne encore un encensoir et un calice d’argent doré, et Lisiard le grand vitrail du chevet de l’église (éd. Mirot, pp. 3-4: Ecclesiam de Guinevilla dedit nobis Bernodalius nobilissimus de Firmitate, et uxor ejus Mathildis, quae nobis fecit thuribulum argenteum magnum, et calicem similiter argenteum deauratum, quae et prima ecclesiae fundamina jecit, et in aliquantam altitudinem eduxit, et Lisiardus Flandrensis filius eorum, qui nobis vitream majorem in capitio fecit).
    (b) On notera que la Chronique surnomme Lisiard Flandrensis. Ce surnom Flamand (ancien français Flamengel ou analogue) se retrouve curieusement vers la même époque pour un évêque d’Orléans (charte de Philippe Ier, éd. Prou, p. 256, l. 1: Raynerius Flandrensis episc. Aurel.)
    Lisiard signe en 1106 à Melun une charte de Louis VI (roi associé à son père) en faveur de Saint-Benoît-sur-Loire (éd. Prou et Vidier, p. 253-255); voici la liste des signataires après Louis, où presque tous paraissent étampois, curieusement, au point qu’on peut se demander si en fait la charte n’a pas été terminée contresignée à Étampes: Signum Guidonis comitis de Rocaforti. Signum Galterii Tiraldi. Signum Ursionis de Stampis. Signum Erluini. Signum Lisiardi de Stampis. Signum domni Simonis abbatis Floriacensis. Signum Gisleberti majoris ville. Signum Aimonis de Stampis. Signum Arnulfi Bassi. Signum Gisleberti mariscalci. Signum Rainaldi captivi.
     (c) Dans un diplôme de Philippe Ier donné à Poissy en 1071, par lequel il donne à Saint-Benoît-sur-Loire l’église du Petit-Saint-Mars d’Étampes (éd. Prou, pp. 144-145, cf. p. CXLVI), nous voyons que le tout dernier signataire est un certain chambrier Lisiard (Lisias camerarius). Comme on a plus haut la signature du chancelier Galeran, Prou, qui fait observer qu’
on ne possède qu’une copie de ce texte, suppose qu’il s’agit d’un subordonné de ce Galeran. Mais il faut observer que la signature de Lisias vient après celle d’un comte Hugues que Prou ne s’est pas aventuré à identifier ($ Hugo comes. $ Lisias camerarii); il ne s’agit pas en effet du frère du roi qui signe plus haut. Comme par ailleurs ce diplôme pose problème, parce qu’il n’a jamais été suivi d’effet à notre connaissance, et qu’on sait qu’il y a eu de vaines contestations des moines de Saint-Benoît relativement à la donation de Saint-Martin d’Étampes à ceux de Morigny, faisant état d’une donation antérieure en leur faveur, on peut se demander si notre texte n’est pas un faux, ou un grossier remaniement d’un diplôme d’Hugues Blavons, qui aurait pris un temps le titre de comte, et dont Lisiard aurait été le chambrier. Ce ne sont là évidemment que des hypothèses. On a une autre trace de prétention au titre de comte, de la part de Payen fils d’Anseau, dans une charte du Cartulaire de Longpont, datée des environs de 1120 (éd. Marion CXCII, pp. 178-179), puisqu’elle nous parle d’un certain Ferry fils de Payen d’Étampes qui fut comte (Fredericus, filius Pagani de Stampis, qui fuit comes).
     (d) Un Guillaume Lisiard apparemment étampois est aussi cité en 1169 comme l’auteur d’une ancienne donation près de Mérobes (à Audeville dans le Loiret), par une charte de l’évêque d’Orléans Manassé de Garlande, éditée par Fleureau (Antiquités, pp. 457-459) et dont j’ai mis en ligne une traduction: feodos nostros in prædicta villa..., videlicet villam de Mesrobrai, & eleemosinam Guillelmi Lisardi, & Milonis de Stampis veteribus.
Malveil (Malueil, B 33), patronyme ou surnom porté par un certain Hugues.
     Ce surnom ou patronyme représente sans doute un sobriquet signifiant Celui qui veille mal, analogue au sobriquet, représenté en 1082, dans une charte étampoise de Philippe Ier en faveur de Notre-Dame, Trop-il-dort (Tropodormit), acquis par un chevalier qu’on aura surpris à dormir pendant son tour de garde.
     Il est porté par un certain Hugues
qui semble être un chevalier du pays chartrain, témoin à Chuisnes de la donation par Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 14).
Maréchal (Marescalcus, A 16, Mariscalis, B 13) surnom ou patronyme
     Maréchal est le surnom ou patronyme d’un certain Girard Maréchal est cité ici comme le père d’un certain Payen, Paganus filius Girardi Mariscalci, lui même témoin, quelque part dans le pays chartrain, avec d’autres chevaliers chartrains, du consentement donné par Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent à la donation par Gautier de la part de Vierville qu’il tenait d’eux en fief (transaction 5).
     Il s’agit selon tout apparence, d’après le contexte, d’un patronyme de chevaliers chartrains (qui n’était pas forcément tiré d’un nom commun car Maréchal a pu représenter un anthroponyme en lui-même, comme Godéchal et Ménéchal).
     (a) Un Geoffroy Maréchal apparaît comme témoin d’une donation
     (b) A titre de comparaison, voici un personnage qu’on trouve à Étampes vers 1090 et qui est lui est bien maréchal d’après le contexte, qui le cite entre un monnayeur et un serf: Gaufredus, monetarius; Willelmus, marescaudus; Raimbaldus famulus (Cartulaire de Longpont, éd. Marion, n°CIX, p. 134).
     (c) D’autres contexte sont moins clairs, comme dans le cas de ce Geoffroy Maréchal ou maréchal Geoffroy témoin d’une donation d’Hugues de Gallardon (voyez notre Annexe 6i), cité avant un cuisinier mais aussi avant les frères d’Hugues (Guarinus clericus, canonicus sancte Marie; Gaufridus mariscalcus; Hugo Fulcoini; Albericus coquus; Ansoldus de Mengervilla; Guido et Milo fratres mei; etc).

     (d) Même problème dans une autre donation citée par la même charte, ou il s’agit de témoins des moines de Bonneval: Guido de Barzileriis. Hugo filius Fulchoini. Isembardus Mariscalcus. Teudo de Nemore. Albericus quoquus. Gaufredus Mariscalcus. Willelmi filii Rotaldi.
Marin prévôt d’Auneau (Marinus prepositus de Alneello, B 26-27)
    Marin est témoin à Auneau du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 5).
     (a) Il semble s’agir d’après le contexte non pas d’un prévôt laïc de la ville d’Auneau mais d’un moine, officier ecclésiastique du prieuré d’Auneau (cf. Guérard, Cartulaire de Saint-Père, pp. LXXXIV-LXXXV), comme dans le cas de Hardouin, prévôt du prieuré de Chartres.
     (b) Cependant lorsque ce personnage apparaît ailleurs comme témoin de deux donations d’Hugues de Gallardon aux moines d’Auneau (enregistrées par la charte de ce personnage que nous donnons en Annexe 6i), sous la dénomination: Marinus prefectus, il semble bien être un laïc  au service d’Hugues et n’est pas rangé parmi les témoins des moines. La première fois est cité juste après lui Hardouin Chef-de-Fer, sous la dénomination Hardouin de Denonville (Marinus prefectus. Harduinus de Danovilla).

Martin (Saint) (beato Martino Maioris Monasterii, A 1-2; B titre, 1, 15, 24, 28, sancto Martino Maioris Monasterii, D 34, beato Martino, B 13, 20, 29, 31, sancto Martino, A 23, C 26, predicto sancto, B 25, eidem sancto, B 17, sancto, B 2, 3, 6)
     Cet anthroponyme n’est pas autrement représenté dans nos notices.
Mérier (Mereruilla, A 24, B 17, 28, Merer Villa, B 16), personnage qui semble avoir donné son nom à Méréville.
     A l’époque de notre charte, le nom du personnage qui a donné son nom à Méréville est devenu méconnaissable et l’on prononce Mérerville sans reconstituer de génitif de l’anthroponyme, probablement sorti de l’usage. Cet anthropomyne est sans doute cependant Mérier (qui a survécu comme patronyme) et qui dérive selon toute apparence d’un anthroponyme germanique rare Mar-hari (latin théorique Marharius, Mararius).

Milsent (Milesindis, A 1, 8, 9, 11, 14, texte corrigé ultérieurement dans les quatre derniers cas en Milesendis, Milesendis, B 5, 11, uxor eius Milesendis, B 1, uxor eius, Milesendis predictę Hersendis filia, sororque prefati Harduini, B 34), femme de Gautier d’Aunay, sœur de Hardouin Chef-de-Fer, fille d’Hersent et de Thion Chef-de-Fer.
     Milsent, fille de Thion Chef-de-Fer et d’Hersent, sœur de Hardouin Chef-de-Fer, réside à Saint-Avit-les-Guespières avec son époux Gautier d’Aunay.

     1) Elle donne Vierville aux moines de Marmoutier en accomplissant chez elle à Saint-Avit le rite d’investiture avec un bâton (per baculum) qu’elle donne à un serf des moines censé représenter le prieur de Marmoutier,
Robert de Vierzon (transaction 2).
     2) Plus tard, à Chartres, elle donne avec son mari son consentement à la donation par son frère Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 15).
Milon fils de Boson (Milo Bosonis filius, C 28)
     Milon fils de Boson est le cinquième
des dix témoins, quelque part dans le pays chartrain, de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
     C’est d’après le contexte apparemment un chevalier:
le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard.
? Minier ? (Minerius ou minerius B 10) qualification d’un certain Hugues à Étampes
     C’est ainsi qu’est titré un certain
Hugues, onzième des douze témoins à Étampes de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement de son frère Godéchal (transaction 3).
     Faut-il considérer ce mot, minerius, comme un nom propre, surnom ou patronyme à Étampes d’un Hugues Minier, ou bien comme le titre d’un officier, le minier Hugues?
     Le contexte ou apparaît ce personnage permet de supposer qu’il n’est pas forcément chevalier comme ceux qui le précèdent dans la liste (le seul qui le suive, Hébert de Denonville, est en fin de liste, systématiquement dans les listes où il apparaît et doit être une sorte de notaire).
       Par ailleurs, à moins de corriger arbitraiement en Menerius, et
bien qu’il existe un saint Minère (Minerius) honoré comme un martyr à Noyon en Suisse, cet anthroponyme paraît bien isolé et problématique. Il n’est attesté ni par le Cartulaire de Saint-Père ni par aucune charte de Philippe Ier.
     C’est pour quoi j’ai tendence à y voir plutôt le titre d’un officier chargé à Étampes du minage (minagium), c’est-à-dire de la mesure du grain au moyen de la mine (mina) et de la perception de le la redevance seigneuriale afférente à cette mesure. Et ce bien que les dictionnaires en usage (de Blaise comme de Niermeyer) n’accordent pas ce sens au mot minerius, minarius, auquel il ne donnent que les suivants: gardeur d’animaux (de menare, mener), ou bien mineur, sapeur (de minare, miner).
Nivelon II fils de Foucher Ier de Fréteval (Niuelo filius Fulcherii, B 25)
     Nivelon fils de Foucher est témoin, dans la grange de Boisville-la-Saint-Père, du consentement donné par Payen d’Étampes (représenté par Anseau fils d’Arembert) à la donation de Gautier d’Aunay, en présence d’Hugues du Puiset et de son beau-frère le vicomte Hugues de Châteaudun (transaction 10).
     (a) Ce personnage est assez bien connu depuis que
Charles Métais a rassemblé de nombreuses données sur lui en introduction à son édition du cartulaire de Marmoutier pour le pays de Blois. Nous savons par exemple que sa sœur, épouse d’Huhugues de Châteaudun, s’appelait Agnès et qu’elle était surnommée Comtesse.
     (b) Mais le plus important pour ce qui nous occupe est que Nivelon II est parti en croisade en 1096 et qu’il n’est revenu au pays qu’à une date compris entre 1108 et 1114. C’est donc avant son départ qu’il assiste à la transaction 10, et c’est donc en présence d’Hugues Ier du Puiset, dit Blavons. Par ricochet, comme ce dernier et mort en soit en 1096 ou peu après, notre transaction est antérieure à 1096.
     (c) Nivelon sera encore témoin à Étampes en 1111, en compagnie cette fois de son fils Ours (Nevelo, Ursio filius ipsius) d’une libéralité de Louis VI qui cède à l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée son brenage à Manterville, dans le même secteur (Cartulaire 
de Saint-Jean-en-Vallée, n°13, p. 9).
     Charles MÉTAIS, «Nivelon II, troisième seigneur de Fréteval»
», in ID., «Notes généalogiques sur les seigneurs de Fréteval», in ID., Marmoutier. Cartulaire blésois [CXLIII+540 p.], Blois, E. Moreau et Cie, 1889-1891», pp. XXXVIII-XLIX.
Norbert, père d’Yves (Norbertus A 15, B 12)
     Norbert est le père apparemment défunt d’un chevalier Yves (Iuo filius Norberti) cité en tête des témoins du consentement donné par Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent à la donation de Gautier d’Aunay, en un lieu indéterminé du pays chartrain. Voici la liste des témoins: «Yves fils de Norbert; Thibaud fils d’Étienne: Payen fils de Girard maréchal; Garin fils d’Amaury Bisen: Aubert fils d’Aubert d’Ormoy» (transaction 15).
     (a) Le Cartulaire de Saint-Père de Chartres (p.422, cf. p. CCCL) enregistre la donation d’une terre par le même Yves fils de Norbert donne à ce monastère une terre entre 1069 et 1100 (De terra apud Alonas ab Ivone, filio Norberti, data).
Obert d’Étampes (Obertus de Stampis, B 23)
     Cet anthroponyme représenté trois ou quatre fois dans les chartes conservées de Philippe Ier sous les fomes
Obertus, Osbertus, Otbertus, doit sans doute être distingué d’Aubert, qui vient d’Adalbertus, via Albertus.
     Obert d’Étampes est témoin à Étampes du don qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures à Vierville. Voici la liste des témoins: Arnaud fils d’Aubrée; Christophe Roi; Obert d’Étampes (Obertus de Stampis); le chanoine Gibert (Girbertus canonicus); Guillaume des Vieilles Étampes; Robert du Cimetière; Baudry du Fossé; Hébert de Denonville (D 23).
     Comme on voit que l’auteur de la notice distingue bien Étampes des Vieilles Étampes, c’est-à-dire de Saint-Martin d’Étampes, on est fondé à supposer qu’Obert est au moins apparenté à un chanoine de Notre-Dame, et que c’est le même que mentionne la charte de 1082, où on trouve bien un Otbertus parmi les chanoines de Notre-Dame.
Osmond de Gallardon (Osmundis de Gualardone, B 27)
     Cet Osmond est le dernier des neuf témoins, à Auneau, du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     (a) De fait nous trouvons ailleurs, témoin de trois donations successive d’Hugues de Gallardon lui-même, un certain Osmond d’Auneau (Osmundus de Alneel
), aussi appelé le chevalier Osmond (Osmundus miles) à côté de deux témoins de l’entourage d’Hugues que nous retrouvons également ici: Jean Veau et Robert Breton (Voyez notre Annexe 6i).
     
C’est donc un chevalier possessionné à Gallardon et/ou ou Auneau. Est-il de la famille même d’Hugues de Gallardon? Il a peut-être été d’abord oublié du fait de sa jeunesse, et ajouté ensuite, comme dans le cas de la première rédaction de la liste des témoins étampoise du consentement de Guillaume, où pour le frère d’Airaud, Éblon, remis en début de liste avec son frère lors de la deuxième rédaction.
Oury de Vierville (Hulricus de Veruilla, A 23, Vlricus, B 14, 23, 26)
     Oury de Vierville est le père défunt de Godéchal (Godescalis filius Hulrici de Veruilla, A 22-23, Godiscalis filius Vlrici, B 15, 24, 27a). La deuxième rédaction ne reprend pas la qualification de Vierville, que faut-il en penser?
     Godéchal est qualifié d’une part fils d’Oury de Vierville, et d’autre part le frère d’Arnaud fils d’Aubrée, ce qui semble signifier qu’il ne partagent qu’un seul parent, qui semble être Oury de Vierville, puisqu’ils sont tous les deux possessionnés à Vierville.
     (a) Nous connaissons par ailleurs un autre fils d’Aubrée appelé Ours.
La Chronique de Morigny rapporte que les fils d’Aubrée Ours et Arnaud (filii Alberee Urso et Arnaldus) ont donné aux moines de Morigny chacun le sixième de l’église de Saint-Germain qu’ils détenaient (f°63). On notera que le premier sixième en fut donné par Anseau fils d’Arembert (noster Ansellus), selon la même Chronique de Morigny (f°63), personnage qui intervient aussi pour représenter Payen fils d’Anseau lors de notre transaction 10.
     Il semble donc qu’Oury, veuf et père de Godéchal, avait épousé Aubrée, veuve et mère d’Ours, et qu’ils avaient eu ensemble pour fils Arnaud. On peut légitimement se demander si le premier mari d’Aubrée n’avait pas été Thion II d’Étampes, fils d’Ours I et père d’Ours II, dit aussi Ours de Pierrefitte.
     On notera que la donation que font ses deux fils de leurs biens de Vierville nécessite le consentement de Payen fils d’Anseau (transaction 10), ce qui peut laisser supposer qu’Oury les tenait lui-même à fief de ce dernier, ou du père de Payen, à savoir d’Anseau.
Urso de Petris Ours de Pierrefitte (Vrso de Petris, A 20, B 14)
     Le texte porte seulement Ours des Pierres, mais il s’agit presque certainement du lieu-dit qui s’appelle aujourd’hui Pierrefitte, où sous l’Ancien Régime encore on conservait plusieurs dolmens, dont il ne reste qu’un seul aujourd’hui. Inversement la commune chartraine de Pierres s’est parfois appelée Pierrefitte.
     Ours des Pierres fait partie des plus hauts personnages du pays d’Étampes témoins du consentement de Guillaume fils de Bernoal d’Étampes à la donation de Gautier d’Aunay (transaction 6).
     Voici la liste des témoins: Airaud, oncle paternel du dit Guillaume; l’abbé de Notre-Dame d’Étampes Bernoal; son frère Aubert: Geoffroy de Baudreville; Aubert fils d’Aimelin; Hugues Borgne; Ours de Pierrefitte; le jeune clerc Bernard; le clerc de Saint-Cyr, Geoffroy; Arnaud fils de Baudouin; Harpin de l’Étampois; Pierre fils de Gerbert Barbu; Éblon frère d’Airaud; le moine Thion Chef-de-Fer.

     L’identité de cet Ours est problématique.
 
   (a) Nous entendons parler par ailleurs à Étampes, vers la même époque, d’un Ours II (mentionné en 1096) fils de Thion II (mentionné de 1064 à 1082) fils de Ours I (mort avant 1064) fils de Thion I (entre 1008 et 1046). Voyez à cet égard notre édition de la Charte donnée par Henri Ier en 1046.
     (b) Nous entendons parler aussi par la Chronique de Morigny d’un Ours frère d’Arnaud et fils comme lui d’Aubrée. Mais il n’est pas impossible que cet Ours fils d’Aubrée, inconnu par ailleurs, ne soit qu’un frère utérin d’Arnaud et que son père ait été Thion II.
La Chronique de Morigny peut très bien de son côté ne l’avoir désigné comme fils d’Aubray que parce que c’est à ce titre qu’il partageait avec son frère utérin Arnaud des droits sur le bien qui fait l’objet de la donation qu’elle relate. En ce cas nous n’aurions ici qu’un seul et même personnage, sous trois dénomination: Ours de Pierrefitte, Ours fils de Thion, Ours fils d’Aubrée.
Payen fils d’Anseau (Paganus filius Anselli, B 8, 23; Pagani, B 10)
     1) C’est de Payen fils d’Anseau qu’Arnaud fils d’Aubrée tenait en fief deux tiers du fermage de Vierville, qu’il donne aux moines (transaction 3).
     2) Jean fils de Payen est témoin à Étampes de la donation qu’en fait Arnaud, et du consentement de son frère Godéchal (transaction 3).
     3) C’est de Payen aussi que Godéchal tient le troisième tiers du fermage de Vierville (transaction 7 et transaction 10).
     4) Le consentement de Payen a cette double donation est donné officiellement à la grange de Boisville-Saint-Père, en présence d’Hugues du Puiset; mais Payen n’a pas fait le déplacement et s’est fait représenter par Anseau fils d’Arembert, qui donne son gant en signe d’investiture (transaction 10).

     Nous ne donnerons pas ici tout ce que nous savons sur ce personnage important pour l’histoire du pays d’Étampes. Il y faudrait une page entière, que nous donnerons ultérieurement. Notons ici seulement ceci:
     (a) Il est témoin à Bourges d’une charte de Philippe Ier vers 1102 (éd. Prou, p. 372, l. 4: Paganus de Stampis, et note 1 p. 368).
     (b) Il est encore cité en 1106 dans une charte de Philippe Ier datée de Poissy adressé aux principaux nobles d’Étampes, dont il fait partie avec son fils Jean: à Marc, à son fils Hervé, à Ours, à Aimon, à Payen fils d’Anseau, à son fils Jean, à Aubert, frère du même Payen, à son fils Mainier.
     Ce passage important est mieux édité par Dom Basile Fleureau que par Maurice Prou (éd. Fleureau, p. 483; éd. Menault, p. 41; éd. Prou, p. 390, ll. 14-15; cf. Depoin, La Chevalerie étampoise, p. 75: au lieu de: «Haimoni Pagani Anselli filio»; il faut lire: «Haimoni; Pagano Anselli filio…»); on remarquera à ce sujet que Fleureau injustement négligé, porte le bon texte conjecturé indépendamment de lui par Joseph Depoin.
     (c) Il est cité dans des diplômes donnés par Louis VI à Étampes en 1112 et 1113 (cf. Luchaire, Louis VI le Gros, n° 144 et n°161) que nous éditerons ultérieurement en ligne.
     (c) Notons aussi une charte du Cartulaire de Longpont, daté des environs de 1120, qui pourrait relancer le débat sur le titre de Comte d’Étampes, refusé par Dom Basile Fleureau à son fils Jean d’Étampes comme non documenté jusqu’à présent, et apparemment inventé par l’historien Belleforest. Cette charte (éd. Marion CXCII, pp. 178-179) semble garder la trace que Payen a prétendu au moins un temps au titre de comte, puisqu’elle nous parle d’un certain Ferry fils de Payen d’Étampes qui fut comte (Fredericus, filius Pagani de Stampis, qui fuit comes). Cependant Fleureau signale que Jean ne prend jamais ce titre dans les chartes de sa femme Eustachie en faveur du monastère d’Yerre). Mais Payen? Le débat est ouvert. Il y a pu y prétendre un temps, à la fin du règne de Philippe Ier, particulièrement catastrophique pour l’autorité royale.
     (d) Il est cité (comme fils d’Anseaume, notez bien, Anselmi), dans une charte de l’abbé Thomas de Morigny des environs de 1123, conservée par le Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée (n°31 p.18), avec ses fils Jean, Anseau, Geoffroy et Ferry, comme autorisant une donation par un de leurs vassaux de Manterville (Pagano Anselmi filio... S. Pagani filii Anselmi. S. Johannis filii ejus, S. Anselmi filii ejus, S. Gaufridi filii ejus, S. Frerisi filii ejus). Tout le dossier de Manterville conservé par ce Cartulaire mentionne à plusieurs reprises les descendants de Payen.
     (e) Il est encore cité par trois autres chartes du Cartulaire de Longpont, qui nous apprennent qu’il s’appelait en réalité Isembard. La première est datée par Marion des environs de 1100
(n°CCLXXXIII, pp. 229-230), et Payen y est témoin du côté des moines de Longpont: Isembardus filius Anselli de Stampis qui vocatur Paganus.
     La deuxième n’est pas datée 
(n°CCXLIII, pp. 206-207), et cite comme témoin le même Isembardus cognomento Paganus filius Anselli.
     La troisième est datée sans doute par erreur des environs de 1130 par Marion (n°CLXXX, pp. 170-172): Isembardus cognomento Paganus filius Anselli de Stampis... domnus Paganus qui et Isembardus... supradictus Isembardus... Isembardus cognomento Paganus filius Anselli de Stampis... Isembardus de Stampis qui Paganus dicitur....
     Cette même charte nous apprend que Payen avait épousé Alais, sœur d’un certain Ferry fils de Gaudry, possessionné à Bondoufle (Aaliz soror ejusdem sepedicti Frederici, uxor videlicet supradicti Isembardi). La mère de ce Ferry est une certaine Arembour (Aremburgis). Les autres frères et
sœur mentionnés de ce Ferry sont Geoffroy (Gaufredus), Bégon (Bego), Gautier Tyreau (Gauterius Tyrellus) et Mahaut (Mathildis).
     La date de 1130 environ donnée par Marion pour cette charte repose apparemment sur la mention du prieur de Longpont Henri. Mais il mentionne dans son catalogue des prieurs de Longpont les dates avérées suivantes: Eude I de Péronne, 1076; Henry, 1086 et 1125; Landry, 1136. Cette datate de 1130 est certainement fausse, et de beaucoup.

     Sson père Anseau était selon toute apparence fils de Jocelin II de Lèves. Voyez notre article Anseau.
Payen fils de Girard Maréchal (Paganus filius Girardi Marescalci, A 16, Paganus filius Girardi Mariscalis, B 13)
     Payen fils de Girard Maréchal est le troisième des cinq témoins du consentement donné, quelque part dans le pays chartrain, à la donation de Vierville par le vidame de Chartres Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent (transaction 5).
      C’est sans doute l’un des vassaux du vidame. Voici la liste: Yves fils de Norbert; Thibaud fils d’Étienne: Payen fils de Girard Maréchal; Garin fils d’Amaury Bisen: Aubert fils d’Aubert d’Ormoy
.
Payen fils d’Hardouin (Paganus filius Harduini, B 1)
     Hardouin fils d’Hardouin est le huitième des douze témoins, à Étampes, de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
     C’est semble-t-il un nobliau étampois.

Pierre fils d’Érard (Petrus filius Erardi, B 10-11)
     Pierre fils d’Airard est témoin à Étampes de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement de son frère Godéchal fils d’Oury de Vierville (transaction 3).
     (a) Il nous est aussi connu par deux chartes étampoises de Philippe Ier, l’une de 1082 en faveur de Notre-Dame d’Étampes, qui nous fait connaître son frère cadet Hugues (p.
276, l.11: Petrus Airardi filius et Hugo frater ejus); l’autre en faveur du maire de Chalo-Saint-Mard, non datée précisément, la date de 1085 apparaissant seulement dans une interpolation du XIIIe siècle (éd. Prou, p. 425, l. 4: Petrus filius Erardi 1082).
     
(b) Une charte de Guy le Large de Pithiviers, datée de 1070 environ, nous fait connaître encore un autre frère de Pierre appelé Thibaud peut-être décédé entre-temps. Elle porte la signature d’un Pierre d’Étampes, qui fut avec Thibaud, fils d’Airard (Bruel, Chartes de Cluny, tome IV, n°3438: S. Petri de Stampis, qui fuit cum Tetbaldo filii Arardi). On notera que Depoin, généralement très fiable porte par erreur Airaud au lieu d’Airard dans une note de son édition du Liber Testamentorum, note 255, Araudi pour Arardi).
     On est donc fondé à croire qu’Airard d’Étampes a eu au moins trois fils, Thibaud, sans doute mort jeune, Pierre, aîné des survivant à l’époque de notre notice, et Hugues.

Pierre fils d’Hébert Barbu (Petrus filius Gerberti Barbati, A 21, Petrus filius Herberti Barbati, B 15)
     Ce personnage dont le nom du père précis est incertain (première rédaction, A 20: Petrus filius Gerberti Barbati; deuxième rédaction, B 15: Petrus filius erberti Barbati) est donné pour témoin semble-t-il étampois de la donation d’Amaury Roux et du consentement d’Aubert fils d’Anseau à cette donation (transaction 9).
Pierre frère de Rainaud (Petrus frater eius, C 25, Petrus frater germanus, C 30), et donc sans doute comme lui fils de Thiou.
     Frère germain, c’est-à-dire de père et de mère, de Rainaud, il est donc fils de Thiou et d’Ermentrude, et frère d’Arembour, Rosceline et Asceline. Il consent à la donation de la terre de Lomlu opérée par son frère Rainaud (transaction 16).
     Il reçoit ensuite pour cela cinq sous (transaction 17)
.
Rahier Ier de Mondonville, père d’Amaury (Raherius, B 26)
     Ce Rahier est
Rahier Ier de Mondonville, père apparemment décédé de l’Amaury de Mondonville qui est témoin à Auneau du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 10).
     (a) Il est aussi mentionné (Raherius), en tant que père d’Amaury, par la notice n°80 du Liber Testamentorum de l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs.
     (b) La même notice nous apprend que le fils aîné d’Amaury s’appelle aussi Rahier
(Raherius), selon l’usage onomastique du temps: Amalricus filius Raherii, assensu uxoris sue Richildis et filiorum suorum Raherii et Joscelini.
     (c) Il s’agit d’une donation autorisée par Garin de Gallardon, qui succéda à son frère aîné, l’Hugues de Gallardon de notre transaction 10: d’où il s’ensuit que les sires de Mondonville étaient bien vassaux de ceux de Gallardon, dès l’époque de Rahier Ier vraisemblablement.

Rahier, meunier (Raherius molendinarius, C 28-29)
     Le meunier Rahier est cité, dans un lieu indéterminé, peut-être à Vierville même ou à Léthuin, comme huitième témoin de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
     Il est cité après le forgeron. Voici la liste, instructive dans une société aussi hiérarchisée:
le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (C 27-29).
     L’étude des autres chartes du secteur permettra peut-être de le localiser.

Rainard Farinard (Rainardus Farinardus, B 28)
     Rainard Farinard est le deuxième des huit témoins, apparemment dans le secteur de Méréville du consentement donné par Arembour, épouse du susdit Godéchal fils d’Oury de Vierville et leur fils Eudes à la donation du défunt (transaction 12)
     Voici la liste des témoins: Gaudin fils d’Ansoué de Méréville; Rainard Farinard; Baudry du Fossé; Hardouin prieur d’Épernon et son serf Ermengise; Geoffroy de Moret; Eudes de Pannecières; Rainaud d’Aunay.

     (a) Il s’agit peut-être du Rainard fils Hermer qui est témoin avec Geoffroy de Moret, apparemment à Étampes et vers 1090, d’une donation d’Hugues de Champigny enregistrée par le Cartulaire de Longpont (éd. Marion, n°CIX, pp. 133-134). Voici les témoins d’alors: Marcus, filius Roscelini; Ansellus de Alvers; Arnulfus Basseth; ex parte sancte Marie: Ursus Dives, de Stampis; Aymo, frater ejus; Johannes, filius Anselli cognomento Pagani; Gaufredus de Moreto; Wlgrinus, filius Gunhardi; Reinardus, filius Hermeri; Gaufredus, monetarius; Willelmus, marescaudus; Raimbaldus, famulus; Teulfus, famulus.     
Rainaud fils de Thiou (Rainaldus Teuldi filius, B 10, Rainaldus Tetulfi filius, C 25, Rainaldus, C 30)
     C’est apparemment un chevalier étampois, fils de Thiou et d’Ermentrud, frère de Pierre, Arembour, Rosceline et Asceline (C 25-27). Il a d’autres parents dont un certain Faucon.
     1)
Hardouin fils d’Hardouin est le neuvième des douze témoins, à Étampes, de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée (transaction 3).
     2) Il donne plus tard lui-même aux moines de Marmoutier, alors qu’il se trouve alors semble-t-il en pays chartrain, la terre de Lomlu, avec l’accord de sa mère, de ses frères et sœurs (transaction 16).
     3) Il reçoit alors avec sa parentèle vingt-cinq sous; Pierre reçoit cinq sous; Faucon, une épée et une place à Marmoutier
(transaction 17).
     (a) On notera l’existence d’un Thibaud fils de Thiou (Teobaldus filius Teoli) premier témoin cité d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer et de son fils Hugues à Roinville, dans le Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, texte que nous rééditons en Annexe 6h. Comme il apparaît en lien étroit avec les Chef-de-Fer, on peut songer à en faire un frère de Rainaud, mais en supposant qu’il serait mort avant les transactions 16 et 17, où il n’apparaît pas dans la liste de la parentèle de Rainaud.
Rainaud d’Aunay (Rainaldus de Alneio, B 28) dit aussi Rainaud des Têtières (Rainaldus de Testiariis, C 31-32)
     1) Rainaud d’Aunay est le dernier des huit témoins, apparemment dans le secteur de Méréville, du consentement donné par Arembour, épouse du susdit Godéchal fils d’Oury de Vierville et leur fils Eudes à la donation du défunt (transaction 12)
     Voici la liste des témoins: Gaudin fils d’Ansoué de Méréville; Rainard Farinard; Baudry du Fossé; Hardouin prieur d’Épernon et son serf Ermengise; Geoffroy de Moret; Eudes de Pannecières; Rainaud d’Aunay.
     C’est sans doute l’oncle de Gautier II d’Aunay et frère de Gautier I que nous font connaître deux notices du Cartulaire de Saint-Père de Chartres; la première le mentionne
sous l’abbatiat d’Eustache, c’est-à-dire entre 1079-1101, mais avant la mort de Gautier I, et donc entre 1079 et 1082 (p.294: Gualterio de Alneto, Rainaldo fratre ejus), la deuxième sans date, mais sans doute après (p. 368: Rainoldus de Alneto). On peut aussi imaginer qu’il s’agit d’un fils de ce dernier, qui serait donc leur cousin.
     2) Il est ensuite, sous le nom de Rainaud des Têtières, témoin des contre-dons opérés par les moines en échange de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
     Voici la liste des témoins: 
Arnoux d’Aunay; son frère Garin; Rainaud des Têtières; l’écuyer Hervé.
     Il s’agit du hameau les Têtières de la commune d’Unverre, près de Brou, dans le Dunois (arrondissement de Châteaudun), où il est apparemment possessionné. Il n’y a pas à s’étonner de cette variation de dénomination, car nous voyons bien aussi Gounier d’Aunay prendre lui-même ailleurs le nom de Gounier de Molitard, et plus tard encore de Gounier de Saint-Avit.
Rainaud, serf de Geoffroy de Beaumont (Rainaldus famulus Gaufredis de Bello Monte, B 33-34)
     Ce Rainaud est le serf d’un Geoffroy de Beaumont, qui paraît être un chevalier possessionné dans le hameau du même nom qui se trouve aujourd’hui dans la commune de Chuisnes. Rainaud est témoin, à Chuisnes, de la donation par Hersent et Hardouin, ex-épouse et fils de Thion, de quatre familles de colliberts en provenance de Denonville (transaction 14).
     (a) Son maître Geoffroy est lui-même témoin d’une donation postérieure de Hardouin au prieuré de Chuisnes, que j’édite ici en Annexe 6f.

Rainier fils d’Aubert (Rainerius filius Alberti, B 10)
     Ce Rainier fils d’Aubert est le quatrième des douze témoins cités, à Étampes, de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée et du consentement de son frère Godéchal (transaction 3).

     Il faut peut-être identifier son père avec Aubert fils d’Anseau. En effet Rainier qui témoigne en même temps qu’Aubert fils d’Anseau de la donation d’Arnaud fils d’Aubrée, au domicile de ce dernier Arnaud à Étampes (transaction 3).
Raoul fils de Jocelyn, de Denonville (Radulfus Gauscelini filius de Danunuilla, B 30)
     Ce Raoul, de Denonville est le premier témoin cité, en un lieu indéterminé, du consentement d’Anseau Robert fils de Béguin et sa mère Eudeline à la donation opérée par Godéchal et Amaury Roux d’Ably (transaction 13).
Richer, négociant d’Étampes (Richerius mercator de Stampis, B 20)
     Cet intéressant personnage, négociant d’Étampes, Richer, est le quatrième des cinq témoins cités, à Étampes, de la deuxième donation de Godechal (transaction 8).
     Ce Richer d’Étampes nous est aussi connu par une charte de 1123 conservée dans le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée de Chartres (n°18), où l’on voit apparaître d’autres personnages mentionnés dans nos notices, dont un Bernoal (Bernoalius) et Geoffroy de Moret (Gaufridus de Moreth).
Robert d’Adonville (Rotbertus de Adunuilla, B 27)
     Ce Robert est le sixième des neuf témoins, à Auneau, du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations faites par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée. Son frère Alleaume est cité juste après (transaction 11).
     (a) C’est sans doute un nobliau du pays chartain, vassal ou arrière-vassal d’Hugues de Gallardon possessionné à Adonville. Rappelons qu’ultérieurement, selon Merlet, le fief d’Adonville relevera du duché de Chartres et ressortissait pour la justice à Auneau.
 
     (b) Un Hardouin d’Adonville, chevalier apparemment également possessionné dans ce hameau de Denonville, et qui lui est sans doute apparenté, est témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et sa femme à la donation par son beau-frère Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 15).
Robert de Dolmont (Rotbertus de Dallei Monte, B 33)
     Ce Robert qui semble être un chevalier du pays chartrain possessionné à Dolmont. Il est témoin à Chuisnes de la donation par Hardouin de quatre familles de colliberts de Denonville (transaction 14).
      (a) Le Cartulaire de Saint-Père cite, entre 1116 et 1124 un personnage dont il n’est pas sûr qu’il soit de Dolmont, car le texte copié donné, p.307: Radulfus de Allemont, tandis que le copiste a porté en titre, p. 306: Radulfo de Dallemont. Il s’agit donc peut-être plutôt d’Allemant, village de la commune de Boutigny orthographié, selon Merlet, Alleman en 1180.
Robert fils d’Airaud (Rotbertus filius Arraldi, A 24, B 16)
Rotbertus filius Arraldi      Robert est témoin de la première donation de Godéchal (transaction 7) qui semble avoir lieu quelque part dans le pays étampois, entre Étampes et Méréville.
     Nous n’avons aucune bonne raison d’identifier son père à
Airaud frère de Bernoal I d’Étampes et d’Éblon, et d’en faire un frère d’Arnaud et Ours, quoi qu’on ne puisse l’exclure a priori.
Robert Breton (Rotbertus Britto, B 27)
     Robert Breton est
témoin à Auneau du consentement qu’il donne aux donations de Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     Il faut savoir qu’Hugues de Gallardon a autorisé et permis, dans la maison des moines d’Auneau, et qu’il a accordé, au susdit saint et à nous, la dite donation de Vierville opérée par Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée, à la supplique des moines monsieur Thion Chef-de-Fer et Costable. De cette donation sont témoins: Guy fils de Serlon; Amaury fils de Rahier; le prévôt d’Auneau Marin; Robert Breton; Jean Veau; Robert d’Adonville et son frère Aleaume; Hugues Chien; Osmond de Gallardon.
     Robert Breton est au moins un chevalier vassal d’Hugues de Gallardon; mais c’est peut-être aussi un de ses cousins.
     (a) Ce Robert Breton est également témoin d’un donation d’Hugues de Gallardon dont le texte a été édité par Édouard Lefèbvre en 1867, et que nous reproduisons en Annexe 7c.
***
1) Sur son nom ou surnom Breton
     (a) Une difficulté est présentée par
une charte du prieuré de Marmoutier à Bréthencourt, aussi signée par Thion Chef-de-Fer déjà moine, et datée par Merlet des environs de 1080, dont je donne le texte en Annexe 6e. Elle nous fait connaître un Garin Breton fils d’Hervé de Gallardon (Guarinus Britto filius Heruei de Gualardone), c’est-à-dire apparemment du même père qu’Hugues de Gallardon, Hervé, mort en 1092.
     (b) Ce
Garin Breton (Warinus Brito) est encore témoin d’une charte de Hugues II du Puiset confirmant un accord conclu entre Marmoutier et St-Martin-des-Champs, relatif à la terre d’Ouestreville et au cimetière du Puiset, entre 1102 et 1106 (Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, n°LVI, p. 72).
     (c) Le même est encore
témoin en 1106 (Warinus brito) d’une donation contestée par Garin Bésin (Warinus Besenus, qui apparaît aussi lors de notre transaction 5, Guarinus filius Amalrici Biseni).
     Il semble inévitable donc d’identifier Garin Breton au frère cadet d’Hugues de Gallardon, qui lui succéda quand il mourut sans descendance masculine, en 1096 ou peu après, et qui mourut lui-même après être parti en croisade au commencement du XIIe siècle.

     Cependant cette identification entraîne des difficultés; pourquoi Garin Breton n’est-il pas titré de Gallardon entre 1102 et 1106?
     On se demande surtout qui sont, dans ce cas de figure, les différents Breton qui apparaissent dans l’entourage des sires de Gallardon, car Garin Breton et Robert Breton ne sont pas les seuls dans ce cas.
     (d) Nous trouvons aussi en effet un certain Hébert Breton cité comme témoin juste avant un certain Gautier de Gallardon (Herbertus Brito, Walderius de Guallardone) entre 1104 et 1114 à Notre-Dame de Chartres lors d’une donation de dîme à Orsonville (éd. Depoin, Recueil de chartes et documents de Saint-Martin des champs, n°144, t. I, p. 227)
.
     (e) La question est encore compliquée par l’existence d’un certain Robert de Gallardon fils de Gasce (Robertus de Galardone filius Wathonis). Sa fille Agnès se fait religieuse, et les fils sont Hugues, Robert, Simon, le clerc Gautier, Guillaume et Yves (Cartulaire de Saint-Père, p. 409, acté placé entre 1116 et 1140 par Guérard). Il est déjà mentionné juste après Hugues de Gallardon entre 1090 et 1100  selon Guérard: Hugo de Galardone; Robertus filius Guachonis (ibid., p. 313).
***
     La situation paraît embrouillée par l’existence de deux branches de la famille de Gallardon. Selon Depoin, Aubert II de Gallardon n’avait eu que deux filles. Aubour, dame de Gallardon, épousa un Hébert, dont elle eut Hervé, qui eut pour enfants Hugues I de Gallardon, Aubour, Garin, Guy et Milon. La deuxième fille d’Aubert II, Froheline, dame de Thimert, épousa Gasce, dont elle eut Hugues, Gasce et Robert.
     Hébert de Gallardon a eu trois enfants, Hervé, Foucher et Guibour, d’après le texte d’une dantion qu’il fit avant 1080
(Cartulaire de Saint-Père, pp. 223-224: quidam miles Herbertus nomine de Galardone... una cum consensu filiorum suorum, Hervei scilicet atque Fulcherii et unica filiae nomine Guiburgis).
     Cependant la théorie de Depoin ne rend pas compte en l’état de tous les faits énumérés ci-dessus. La question reste ouverte et nous sommes ouverts à toutes les suggestions. Qui sont Hébert Breton et Robert Breton? Et pourquoi Robert fils de Gasce s’appelle-t-il de Gallardon?
***
     On peut se demander si Robert Breton et Robert fils de Gasce (ou Gaston) ne sont pas un seul et même homme. Voici en effet les Robert qui interviennent comme témoins des donations successives enregistrées par la charte d’Hugues de Gallardon que nous donnons en Annexe 6i:
     Première donation: Iohannes vitulus... Osmundus de Alneel (=Osmond de Gallardon)... Robertus Brito (=Robert Breton)...
     Deuxième donation: Robertus filius Gasthonis... Harduinus de Danovilla (=Hardouin Chef-de-Fer)... Osmundus de Alneel (Osmond de Gallardon)... Johannes de Sclimonte (=Jean Veau?)... Seguinus frater Roberti filii Gastonis...
     Troisième donation: Robertus de Danonvilla. Osmundus miles (=Osmond de Gallardon)... Johannes de Sclimonte (=Jean Veau?)...
     Quatrième donation: Robertus Gathonis... Robertus nigro dorso...

Robert Fléaud (Rotbertus Flagellus, ou Flagellum, B 35)
     Robert Fléaud (B 35: Rotberto Flagello) est témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent du don de quatre familles de colliberts de Denonville par Hardouin Chef-de-Fer et sa mère (transaction 15).
     (a) Robert Fléaud (Roberto Flagello) est cité par le Cartulaire de Saint-Père de Chartres à une date non précisée, comme le témoin du testament d’un certain Gaunard, serf (homo) de Saint-Père en faveur de ce même monastère (p. 317: Roberto Flagello, Roberto aurifabro, Roberto majore, Hernaldo botario, Odone pistore, Gaufrido coquo, Parente, Christiano scutelario; Rainardo, filio Aventii; Rainerio Torto, Christiano pelliparo; Odone, filio Gumbaldi).
     (b) Il est encore témoin (Robertus Flagellum), en même temps que Gautier fils de Fléaud, de la renonciation d’un certain Hugues fils de Baudouin à un certain droit coutumier alimentaire (ibid., p.
354: Paganus filius Flaaldi; Paganus de Dalunvilla, Hugo Bos; Ansoldus filius Godescalli; Robertus Flagellum, Osbertus monetarius, Suggerius pelliterius, Christianus pelliterius, Gaufridus cocus, Cochardus, Petrus Vigil).
     (c) Il est encore mentionné par le même cartulaire, sous l’abbé Guillaume, entre 1101 et 1129, comme témoin de la renonciation de Paulin fils d’Évrard, chevalier de Leni Villa, à sa revendication sur une famille de serfs de Saint-Père (ibid., p. 415: ex parte ejus, Roberto Flagello et Helia, milite suo; ex nostra, Huberto filio Balduini; Christiano pelliterio, Frollando pelliterio, Roberto marescallo).
     (d) Est ensuite mentionné, entre 1101 et 1129, son fils Philippe fils de Robert Fléaud, qui est neveu du moine Nivelon (ibid., pp. 335-336: Philippus filius Roberti Flagelli nepos domni Nivelonis),
et dont l’oncle Étienne de Haimonis Villa est également moine (ibid., p. 480: domnus Stephanus de Haimonis Villa avunculus ejus). Il est encore témoine entre 1113 et 1129 (p.483: Philippus filius Roberti Flagelli).
     (e) Il existe aussi un Aimelin Fléaud témoin de statut indéterminé entre 1130 et 1149 (ibid., p. 365: Hamelinus Flager), puis encore à une date indéterminée (p. 366, Hamelino Flagello), et enfin, entre 1130 et 1149, noté clairement comme chanoine (p. 389: ex canonicis: Hamelinus Flael etc.).
     (f) Il ne faut pas sans doute intégrer à cette famille celle de Gautier fils de Fléaud, qui paraît elle aussi avoir eu des liens avec celle des Chef-de-Fer. Voyez notre article Fléaud.
Fouilles place Romanet de juillet 2007 (cliché Jacques Corbel) Robert du Cimetière (Rotbertus de Cimiterio, B 23)
     Robert du Cimetière est témoin à Étampes du don qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures à Vierville (transaction 9).
     On ne sait pas si ce cimetière est celui de Saint-Martin d’Étampes, ou de Notre-Dame, mais il paraît clair qu’il y a sa demeure, de même que Gautier II d’Aunay envisage d’en construire une dans le cimetière de Vierville. Voyez notre article Cimetière.
     Rappelons que les fouilles de l’été 2007 opérées par l’INRAP sous la direction de Xavier Peixoto ont mis à jour des sépultures du XIe siècle rue de la République devant l’Hôtel-Dieu jusqu’au portail de la collégiale Notre-Dame, et plus haut, près de Saint-Basile. Ci-contre un cliché de Jacques Corbel lors d’une fouille plus haut dans la rue de la République, au niveau de la place Romanet, derrière Saint-Basile, où été mis à jour une trentaine de squelettes.
     Voiyez: Jacques CORBEL, “Le gisant de Saint-Basile”, in ID., Le Blog du Flâneur Étampois, http://flaneur-etampes.over-blog.com/article-6993248.html, 2007, en ligne en 2008.
Robert de Vierzon, prieur de Marmoutier (Robertus de Virsone, A 8, Robertus prior claustri Maioris Monasterii, A 12-13; B 11, domnus Rotbertus de Virsone monachus, B 6)
     Robert de Vierzon est alors le prieur de Marmoutier.
     1) La première rédaction semble dire que que Robert était personnellement présent à Saint-Avit-les-Guespières lors de la cérémonie d’investiture de Vierville Milsent, mais la deuxième précise que Milsent l’a donné
au serf Archambaud, par le moyen de la baguette, en lieu et place du dit moine (transaction 2).
     2) En revanche il a bien assisté personnellement, à Chuisnes, au consentement donné par Hardouin et Hersent à cette donation, a
vec le prieur de Chuines, Thibaud (transaction 4).
     Ce Robert était sans doute de Vieuvicq, plutôt que de Vierzon même.
     (a) En effet plusieurs chartes datant de la période de 1050 à 1090, et relatives au prieuré que Marmoutier avait à Vieuvicq, aux confins des pays chartrain et dunois, font allusion à des alleux qui y avaient appartenu à un certain Geoffroy de Vierzon (Gausfredus de Virsonio);
     (b) puis à son fils, un certain clerc Humbaud, Uncbaldum clericum filium Gausfredi de Virsonio (1061); Unbaldus de Virsone (vers 1070); ex alodiis Humbaud que fuerunt Huncbaldi de Virsone in confinio pagorum Carnotensis atque Carnotensis (vers 1070). Textes cités ici d’après l’Inventaire-sommaire de Merlet, sous les cotes
H.2500 et H.2501, p. 271.
Robert compagnon d’Allard de Bréthencourt (Rodbertus eiusdem Adelardi socius, D 38)
     Il est témoin d’une transaction non localisée: A cette donation ont assisté bon nombre de personnes du côté des moines et de leur côté. De leur côté il y a eu ceux-ci: le médecin d’Étampes Robert; Amaury Roux; le clerc Hardouin; un certain Garin leur serf. Du côté des moines il y a eu ceux-ci: le prêtre de Léthuin Tamoué; Allard de Bréthencout; et Robert compagnon du dit Allard (C 36-38).
Robert, régisseur de Saint-Avit (Rotbertus maior suus de Sancto Avito, B 7)
     Robert, régisseur de Saint-Avit pour le compte de Gautier d’Aunay et de sa femme Milsent Chef-de-Fer, en compagnie du chevalier Thion de Crémisay, hameau aujourd’hui disparu de Saint-Avit-les-Guespières, se porte témoin de la donation de Vierville effectuée à Saint-Avit par Milsent selon le rite (transaction 2).
Robert, médecin d’Étampes (Rotbertus medicus de Stampis, D 37)
Robertus medicus de Stampis      Il est témoin d’une transaction non localisée: A cette donation ont assisté bon nombre de personnes du côté des moines et de leur côté. De leur côté il y a eu ceux-ci: le médecin d’Étampes Robert; Amaury Roux; le clerc Hardouin; un certain Garin leur serf. Du côté des moines il y a eu ceux-ci: le prêtre de Léthuin Tamoué; Allard de Bréthencout; et Robert compagnon du dit Allard (C 36-38).
Robert fils de Grimaud (Rodbertus Grimaldi filius, C 29)
     Robert fils de Grimaud semble faire partie d’une petite communauté rurale où son rang est inférieur à ceux du forgeron et du meunier, après lesquels il est cité comme témoin de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (peut-être Orlu). Voici la liste: le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (B 27-29).
Robert (Rotberti, B 30), nom de famille.
     L’usage du génitif Roberti semble bien indiquer que Robert est ici un nom de famille légué par Béguin à son fils Anseau Robert.
Roi, ou Roué (Rex, B 23), patronyme étampois
     Il faut prendre garde à mon avis à ce que cet anthroponyme n’est pas nécessairement un surnom imagé. Rex peut représenter une latinisation abusive d’un anthroponyme germanique dégradé. On sait par exemple que Laetitia représente un anthroponyme germanique Lethuisa, dégradé en Lieuse puis par analogie en Liesse, d’où notre rétroversion en latin classique Laetitia. De même, nous avons vu que la latin Flagellum, dans notre notice, ne retranscrit pas en réalité un ancien français Fléau, même s’il est alors compris comme tel, mais beaucoup plus vraisemblablement Fléaud, c’est-à-dire une forme dégradé de l’anthoponyme germanique Fledald. De même, comme Rodhing a donné Roin (dans Roinville ou Roinvilliers par exemple), Rodulfus / Radulfus a donné Raoul puis Rou, compris Roux (comme dans le cas bien connu de Châteauroux qui est en réalité un chateau de Raoul, Rodolfus) et donc abusivement rendu en latin par Rufus.
     Aussi peut-on parfaitement imaginer que Roi, rononcé Rwé an ancien français, soit la forme dégradé d’un anthroponyme germanique Rodwig, qui, une fois dégradé en Rwé ou Rwi (comme Hlodewig a donné Lwi, écrit Louis). On voit bien en effet que dans la région l’élément -wig (ou -wech, si l’on préfère cette transcription) a évolué en -wé, comme le montre le cas de deux anthroponyme rares attestés par notre notice, Tamoué (
Tamueius) et Ansoué, pour lequel nos scribes hésitent beaucoup (Anseus / AnsuaAusueus de Mereruilla).
     (a) Un certain Christophe Roi (Cristoforus Rex) est témoin à Étampes, en compagnie d’autres Étampois, du don qu’y fait Amaury Roux d’Ablis de deux tenures à Vierville (transaction 9).
     (b) L’existence à Étampes d’un dénommé Roi (Rex) est à nouveau attestée à Étampes en 1226. A cette date, une charte de l’archevêque de Sens Gautier Cornu entérine le partage du centre ville entre les deux paroisses de Notre-Dame et de Saint-Basile (Fleureau, Antiquités, p. 404). L’un des points de répère alors donné est la maison de Sainte-Croix d’Étampes qui est à côté de la maison de Roi de Corbeil (juxta domum Regis de Corbolio), passage qui a d’ailleurs été mal compris par les historiens d’Étampes depuis Louis-Eugène Lefèvre a voulu en tirer la preuve que les locaux de la Boucherie appartenaient au roi (de France).

    (c) Ce patronyme Rex n’est représenté qu’une fois dans les chartes conservées de Philippe Ier, où on le trouve porté à Blois en 1075 par un certain Thibaud Roi, Tetbaldus Rex (p. 190, l. 3 & p. 191, l. 1).
     (d) Un Herbertus Rex est témoin vers 1127 quelque part dans le pays chartrain proche d’Étampes d’un don de 40 arpents (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°40, p. 25).
     (e) Une charte de Philippe II Auguste de 1187 (Cartulaire de Notre-Dame de Paris, t. II, p. 372) mentionne un Eudes Roi (Odo Rex) du côté d’Itteville.

Rosceline (Roscelina, C 27)
     Fille de Thiou et d’Ermentrud, sœur de Rainaud, Pierre, Arembour et Asceline. Elle consent à la donation de la terre de Lomlu opérée par son frère Rainaud (transaction 16).
     Elle fait ensuite partie de la parentèle qui reçoit les contre-dons des moines (transaction 17).
Roux, ou Raoul (Amalricus Rufus de Ableis, B 19, 20, Amalricus Rufus, D 37, Guillelmus Rufus de Coina, B 33)
Amalricus Rufus de Ableis      Le surnom Rufus n’est pas tant porté qu’on pourrait le croire, et n’est représenté que sept à huit fois dans les chartes conservées de Philippe Ier. Il peut représenter les appellations vernaculaires Roux, Le Roux, Roussel ou Rousseau, mais aussi une évolution de l’anthroponyme germanique Radulfus, Rodulfus, Raoul, Rou, Roux, comme dans le cas bien connu de Châteauroux.
Serlon, père de Guy (Serlus, B 26, Serlo, C 28)
     Serlon est le père apparemment défunt d’un certain chevalier du pays chartrain, Guy fils de Serlon (B 26: Guido filius Serli; C 28: Guido Serlonis filius) qui est d’abord témoin, à Auneau, du consentement d’Hugues de Gallardon aux donations de Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11), puis, quelque part dans le pays chartrain, de la donation par Rainaud fils de Thiou de la terre de Lomlu (transaction 16).
     (a) Il est intéressant de noter que dans la notice B, son nom est latinisé sur la base du cas sujet en ancien français (anc. fr. Serles, d’où lat. Serlus, Serli, 2e déclinaison), tandis que dans la notice C, il l’est sur la base du cas régime (anc. fr. Serlon, d’où lat. Serlo, Serlonis, 3e déclinaison).
     (b) Dans une notice
de l’abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs, rédigée entre 1079 et 1096 qui parle du même personnage, on opte aussi pour la seconde solution: Widonem scilicet filium Serlonis (Recueil, p.112).
Tamoué, prêtre de Léthuin (Tamueius presbiter, C 32, Tamueius presbiter de Stonno, D 37-38)
     Tamoué est apparemment, pour employé un terme anachronique, le curé de Léthuin, où les moines de Marmoutier possèdent un prieuré dont les terres jouxtent celles de Vierville.
     1) Il est d’abord le premier témoin cité des contre-dons opérés par les moines en échange de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou (transaction 17).
     2) Il est d’abord le premier témoin cité (du moins du côté des moines) de la donation par Geoffroy de l’Eau fils de Félicie et son épouse Gile d’une terre d’une charrue et trois tenures à Vierville (transaction 18).
     (a) Il nous est aussi connu comme témoin d’une charte du prieuré de Bréthencourt en date de 1080 environ et dont j’ai mis le texte en Annexe 6e.

Thibaud fils d’Étienne (Tetbaldus filius Stephani, A 16, B 12-13)
     Ce Thibaud fils d’Étienne paraît un chevalier vassal du vidame de Chartres Hugues II fils de Guerry, témoin du consentement donné à la donation de Gautier par Hugues et sa mère Helsent, de qui le dit Gautier tenait en fief une part du dit village de Vierville (transaction 5).
     (a) Alors qu’il est cité, dans notre transaction 5, juste après Yves fils de Norbert (testibus istis: Iuone filio Norberti, Tetbaldo filio Stephani, etc.), on le voit aussi témoin d’une transaction non datée enregistrée par le Cartulaire de Saint-Père de Chartres (t.II, p.314), cité juste avant lui: Teobaldus filius Stephani, Ivo Norberti, Hugo de Galardone, et ce en compagnie d’Hugues de Gallardon (cité dans notre transaction 11: Hugo de Gualardone).
     (b) Il est témoin également, quelques années après l’affaire de Vierville, entre 1101 et 1115, d’une transaction relatée par le Cartulaire de Saint-Père (pp.449-451) et cela juste avant juste avant Gounier d’Aunay (Theobaldus Stephani filius, Gunherius de Alneto). La même affaire voit ensuite intervenir Nivelon II fils de Foucher Ier de Fréteval, accompagné cette fois de son fils Ours (Nevelo et filius ejus Urso).
aux moines (éd. Guérard, pp. 561-562).
     (c) Ce même Thibaud fils d’Étienne (Theobaldo, filio Stephani) intervient le 23 février 1103 comme témoin d’une donation de la vidamesse Helsent (Helisendis), veuve du vidame Guerry (Guerrici vicedomini), et de ses fils le vidame Hugues (Hugone videdomino) et Étienne (Stephano), ainsi que de leur sœur Elisabeth (Elisabeth), dans la Cartulaire de Saint-Père de Chartres (éd. Guérard, p. 563).
     (d)
A une date située entre 1102 et 1105, Thibaud (Teobaldus filius Stephani) est encore témoin de la renonciation d’Hugues II, vidame de Chartres, à ses droits sur les hôtes de Saint-Martin à Roinville, avec le consentement de sa mère Helsent et de son frère Étienne et l’autorisation du comte de Chartres Guillaume et de sa mère Adèle (Depoin, Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, 1912, pp. 43-44).
     (e) Il est encore témoin vers 1108 d’une donation dans le même secteur de la vicomtesse Helsent, qui cède au chapitre de Saint-Jean-en-Vallée tout ce possédait à Manterville (Cartulaire de saint-Jean-en-Vallée, n°7, p. 6, bis): nous l’y voyons alors accompagné de son fils, dénommé Fron (Theobaldus Stephani filius; Teobaldus filius Stephani, Frodo suus filius).
     (f) Et encore d’une autre donation de la même, d’une vigne, vers la même date (ibid. p. 7:
[Theobal]dus Stephani filius, Frodo ejus filius), donation dont Garin d’Aunay (témoin de notre transaction 17) est également témoin.
Thibaud prieur de Chuisnes ( Tetbaldus prior, A 12, B 11, domnus Tetbaldus prior Coinę, B 32)
     1) Thibaud, qui dirige alors le prieuré que possèdent à Chuines les moines de Marmoutier y assiste à Chuines au consentement que donne Hardouin Chef-de-Fer à la donation de Vierville par son beau-frère Gautier d’Aunay, à un moment où le prieur du cloître de Marmoutier lui-même, Robert, a fait le déplacement. Sont ensuite cités cinq moines (Évain, Évroin, Gaston, Foulques, Gimard Ernèse) et leur serf serf Eudes (transaction 4).
     2) Plus tard, le même Hardouin Chef-de-Fer donne aux moines quatre familles de colliberts de Denonville
, à savoir le serf Geoffroy avec ses filles et ses filles. Hardouin en investit l’abbé de Marmoutier en donnant une tige de sureau au prieur Thibaud, son représentant (transaction 14).
     (a) Le prieur Thibaud est aussi mentionné avec le moine Évain et Eudes, serf des moines de Chuisnes, comme témoin d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer à leur prieuré (dont nous donnons le texte en Annexe 6f): Voici les moines: le prieur Thibaud, Moïse, Évain, Giraud. Les laïcs: le prêtre Raoul, son frère Sichier, Geoffroy de Beaumont, Guillaume Roux, Arnoux, Gauslin Serve-en-gré, le serf Eudes, le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou, Thierry et Jean. Lors de cette donation Hardouin emprunte malicieusement au prieur son couteau, sous prétexte d’en faire l’objet qu’il déposera symboliquement sur l’autel; en fait il n’y déposera qu’un bout de bois, et gardera le couteau.
     (b) Il serait intéressant d’établir quand ce Thibaud a été prieur de Chuines. Nous voyons qu’en 1083 c’est un certain Thierry qui occupe cette fonction (Theodoricus prior de Chonia), d’après le Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée (éd. Merlet, p. 2 et note de la p. 1) et que le 29 novembre 1119 (ibid., p. 14) c’est un certain Henri (Henricus Choiniae prior).
Heaume (Xe-XIe siècles) Thion Chef-de-Fer (domnus Teudo Caput Ferri monachus, B 18, 26, Teudo monachus Caput Ferri, A 22, Teudo Caput Ferri monachus, B 22, domnus Teudo qui Caput de Ferro dicitur, C 29, domnus Theudo Caput Ferri, B 8, 13-14, 29, domnus Teudo Caput Ferri, D 39, Teudo Caput Ferri pater ipsius Harduini, B 11, Teudo Caput Ferri, A 24; B 15, 16, 32, 33, Theudo Caput Ferri, B 6, Teudo Caput de Ferro, A 8, 12, Theudo monachus, A 10, Teudo, D 39), chevalier puis moine, ex-époux d’Hersent, père d’Hardouin Chef-de-Fer et de Milsent, beau-père de et de Gautier d’Aunay.
     Nous ne résumerons pas tout ce que disent nos dix-sept notices, qui toutes le mentionnent, puisqu’il est à l’origine de toutes les donations et transactions qu’elle enregistrent.
     Pour ce qu’on sait de lui par ailleurs, voyez ce que nous en disons à l’article Chef-de-Fer. Remarquons qu’il était encore laïc en 1079, d’après une notice éditée et précisément datée par Depoin (Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, éd. de 1912, pp. 41-42).

Thion de Crémisay, chevalier (Theudo miles de Cramisiaco, A 10; B 7)
     Ce chevalier Thion, évidemment possessionné à Crémisay, hameau aujourd’hui disparu de Saint-Avit-les-Guespières, se porte témoin de la donation de Vierville effectuée à Saint-Avit par Milsent selon le rite (transaction 2).
     C’était sans doute un homme-lige de Gautier d’Aunay, le seul laïc qui témoigne avec lui est de
régisseur de Saint-Avit pour Gautier et Milsent, Robert.
Thiou père de Rainaud (Tetulfus, B 25, Teuldus, B 10), époux décédé d’Ermentrut, père de Rainaud, Pierre, Arembour, Asceline et Rosceline.
     (a) On notera l’existence d’un Thibaud fils de Thiou (Teobaldus filius Teoli) premier témoin cité d’une donation d’Hardouin Chef-de-Fer et de son fils Hugues à Roinville, dans le Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, texte que nous rééditons en Annexe 6h. Comme il apparaît en lien étroit avec les Chef-de-Fer, on peut songer à en faire un autre fils de notre Thiou, frère de Rainaud; mais il faut alors supposer qu’il serait mort avant les transactions 16 et 17, où il n’apparaît pas dans la liste de la parentèle de ce dernier.
Vaslin (Vaslinus, C 28), surnom ou patronyme porté par un certain Aubert, Albertus Vaslinus
     Ce surnom ou patronyme, bien représenté à cette période dans le secteur, est ici porté par un certain Aubert Vaslin qui paraît être un chevalier; en tout cas il est plus considéré que le forgeron et le meunier du village où il se porte témoin de la donation de la terre de Lomlu par Rainaud fils de Thiou; il est cité en sixième position: le prêtre Aubry; Guy fils de Serlon; Airaud de Dourdan; Hongier de Villeau; Milon fils de Boson; Aubert Vaslin; le forgeron Gautier; le meunier Rahier; Robert fils de Grimaud; Aubert fils de Bouchard (transaction 16).
     (a) Dans notre secteur le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée de Chartres conserve une charte de Thomas, abbé de Morigny mentionnant vers 1123 un certain régisseur Vaslin et son frère Morin (n°31, p. 18: S. Vaslini majoris, S. Morini fratris ejus; id. n° 32, p. 19: Vaslinus major, Morinus frater ejus).
     (b) Vers la même date (ibid. n°33, p. 20) nous voyons une charte (AD28, H.3261) relative à la même affaire signée par deux Vaslin distincts, parmi lesquels il est difficile de se retrouver: un Vaslin de Louville-la-Chenard (Vaslinus de Laudovilla) et un Vaslin de Mongerville (Vaslinus de Mongervilla) apparenté visiblement à Morin/Marin frère du régisseur Vaslin: Vaslinus de Mongervilla, Adelina uxor Haaberti, Naintoldis uxor Marini, Bertha filia ipsius Marini, Rostha filia Vaslini de Mongervilla, tout ce petit monde se trouvant dans le château d’Auneau (in castro Alnetello).
     La curieuse graphie Haabert
doit représenter une évolution d’Adalbert distincte de celle que reflète le plus classique Albertus, et peut-être une prononciation dialectale Abert de l’anthroponyme usuellement prononcé Aubert.
     Quoi qu’il en soit ce Haabert est probablement notre Aubert Vaslin. Il est probable que notre Haabert-Aubert Vaslin a eu de sa femme Adeline deux fils, le premier, Vaslin, régisseur de Mongerville et père de Rosthe, le second, époux de Nainthaut (
Naintoldis) et père de Berthe.
     (c) Entre 1123 et 1128, une charte de Saint-Jean-en-Vallée enregistrant la donation par Jean d’Étampes de tout ce qu’il possède à Manterville (n°38, pp. 22-23) mentionne un témoin Garin fils de Vaslin d’Eddeville (p.23: Garinus filius Vaslini de Eddevilla); vers 1125 (n°37, p. 23), un certain Vaslin de Denonville (Vaslinus de Danumvilla) est fidéijusseur d’une donation d’une rente sur la métairie d’Aubray (apud Alberetum).
     (d) On notera aussi un Vaslin fils d’Arnoux, Vaslinus filius Arnulphi, chanoine de Saint-Martin d’Étampes en 1112 (d’après la charte de Louis VI de cette date), ce qui signifie qu’il l’était dès 1106 (date à laquelle la nomination de nouveaux chanoines fut interdit, les prébendes devant aller aux moines de Morigny au fur et à mesure de l’extinction du corps).

Veau ou Leveau (Vitulus, B 27), surnom ou nom de famille d’un certain Jean.
     Ce surnom ou nom de famille est porté par un certain Jean, qui paraît être un chevalier du pays chartrain, témoin avec d’autres, à Auneau, du consentement donné par Hugues de Gallardon aux donations de Gautier d’Aunay, Guillaume fils de Bernoal d’Étampes et Arnaud fils d’Aubrée (transaction 11).
     (a) Nous avons vu que ce Jean Veau (
Iohannes Vitulus) apparaît comme témoin d’une donation d’Hugues de Gallardon lui-même (voyez l’Annexe 6i).
     
(b) C’est sans doute une famille vassale des seigneurs d’Auneau car nous trouvons à nouveau vers 1168 un Raoul Veau (Radulfus Vitulus) témoin d’une charte du neveu d’Hugues de Gallardon, Jocelin d’Auneau, Joscelinus de Alneolo (Cartulaire des Vaux-de-Cernay, t. I, p. 49), et à nouveau entre 1176 et 1180 (ibid. p. 64, bis).
     (c) Le Cartulaire de Saint-Jean en Vallée de Chartres mentionne aussi en 1135 un Guillaume Veau (Guillelmus Vitellus).
     (d) On peut de plus se demander si cette rétroversion latine, Vitulus ou Vitellus, ne pourrait pas rendre en fait le même patronyme vernaculaire que Boviculus, qui serait en ce cas Bouvet plutôt que Veau ou Leveau (un Geoffroy Bouvet, Gausfridus Boviculus, vassal d’Hugues Blavons, est témoin d’une de ses donations en 1096 avec Gautier II d’Aunay, Cartulaire de Saint-Père, p. 204, un Hugues Lebœuf, Hugo Bos, témoin d’une donation d’Helsent avec Garin d’Aunay vers 1108, Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, p. 7).
Yves fils d’Hébert de Denonville (Iuo filius Herberti, B 34), et frère de Guerrise.
     Yves est témoin à Chartres du consentement donné par Gautier d’Aunay et sa femme Milsent Chef-de-Fer à la dite donation par Hardouin de quatre familles de colliberts (transaction 15).
     Son frère Guerrise avait lui assisté à la donation elle-même, dont la cérémonie s’était déroulée à Chuisnes (transaction 14).
     (a) Nous voyons dans le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs Yves fils d’Hébert (Ivo filius Herberti) témoin d’une transaction d’Hardouin Chef-de-Fer au sujet de Roinville, dont je donne le texte en Annexe 6h, probablement de la fin du XIe siècle et en tout cas antérieure à 1105.
     (b) Yves fils d’Hébert est encore mentionné entre 1120 et 1127 comme témoin laïc d’un amortissement de Foulques de Courville, cité juste après Garin de Friaize et ses fils (éd. Merlet, Cartulaire de Saint-Jean en Vallée, n°28, pp. 16-17: Garinus de Friessa et filii ejus Garinus et Hugo, Ivo filius Herberti, etc.), ce dernier étant témoin de notre transaction 10 (Guarino de Friesia).
     (c) Le Cartulaire de Saint-Père de Chartres (p. 303) cite lui aussi Yves fils d’Hébert (Ivo filius Herberti) comme témoin, vers 1123, d’une donation de Gautier Sans-Nappe, fils de Rainaud Sans-Nappe, autorisée par le vicomte Hugues III du Puiset. 
Yves fils de Norbert (Iuo filius Norberti, A 15, B 12)
     Yves fils de Norbert est cité en tête des témoins du consentement donné à la donation de Gautier d’Aunay par le vidame Hugues fils de Guerry et sa mère Helsent. Voici la liste des témoins: Yves fils de Norbert; Thibaud fils d’Étienne; Payen fils de Girard maréchal; Garin fils d’Amaury Bisen; Aubert fils d’Aubert d’Ormoy (transaction 5).
     (a) Le Cartulaire de Saint-Père de Chartres (p.206) cite Yves fils de Norbert (Ivo filius Norberti) comme témoin de la donation d’un certain Roger, chevalier apparemment normand, qui s’est moine à Chartres, avant 1080.
     (b) Le même Cartulaire (p.238) nous le montre témoin (Ivo filius Norberti), sous l’abbatiat d’Eustache (1079-1091) d’une donation voirie en Beauce par Gautier fils de Fléaud qui parle de Gounier d’Aunay, frère aîné de notre Gautier II d’Aunay, comme de son seigneur (domni mei Gunheri) en présence du prévôt de Chartres Guillaume (Willelmus prepositus) et surtout du vidame Guerry (Guerricus vicedominus). Rappelons qu’à l’époque de nos notices Guerry est mort.
     (c) Alors qu’il est cité, dans notre transaction 5, juste avant Thibaud fils d’Étienne (testibus istis: Iuone filio Norberti, Tetbaldo filio Stephani, etc.), on le voit aussi témoin d’une transaction enregistrée par le même Cartulaire de Saint-Père (t.II, p.314), cité juste après lui: Teobaldus filius Stephani, Ivo Norberti, Hugo de Galardone, et ce en compagnie d’Hugues de Gallardon (cité dans notre transaction 11: Hugo de Gualardone).
     (d) Le même Cartulaire (p.422, cf. p. CCCL) enregistre la donation d’une terre par le même Yves fils de Norbert lorsqu’à sa dernière heure il se fit moine (De terra apud Alonas ab Ivone, filio Norberti, data); il nous donne le nom de sa femme Agnès (Agnes) et de son fils Geoffroy, outre ses filles dont le nom n’est pas donné (Filio suo Gaufrido et filiabus). Guérard date cet acte entre 1069 et 1100; nous pouvons préciser: entre 1094 et 1100.
ANONYMES
Anonymes (1): certains parents (certis parentibus, C 30), membres de la parenté de Rainaud fils de Thiou qui sont indemnisés par les moines à l’occasion de sa donation de Lomlu (transaction 17)
Anonymes (2): sa femme (celle d’Amaury), ses deux fils et sa fille (uxore sua, id est Amalrici eiusdem, duobusque filis et filia, B 22), l’épouse, les deux fils et la fille d’Amaury Roux d’Ablis, qui consentent à donation (transaction 9).
Anonymes (3): nombreux témoins, tant des moines que des chevaliers et des serfs (testibus multis, tam monachis quam militibus et famulis, D 5), de la donation de Vierville par Gautier, à Marmoutier (transaction 1)
Anonymes (4): six hôtes de Vierville (sex hospitibus qui erant in eadem uilla, A 23-24), dont les dîmes furent données par Godéchal fils d’Oury (transaction 7)
Anonymes (5): quatre familles de colliberts de Denonville, à savoir Geoffroy avec ses fils et ses filles (quatuor familias collibertorum de Danonisuilla, id est Gaufredum cum filiis filiabusque suis, B 31), données par Hardouin et sa mère Hersent (transaction 14)
Anonymes (6): de nombreux autres témoins (et alii plures, B 34), à Chuisnes, de la donation de quatre familles de colliberts par Hardouin et Hersent (transaction 14)
 
SOMMAIRE
ANNEXE 3
RÉPERTOIRE DES NOTIONS ÉVOQUÉES
Statuts des personnes et des biens

Le liens familiaux

     filius (fils): A 14, 15, 16a, 16b, 16c, 16d, 17, 20, 21a, 21b, 22, 24a, 24b; B 25, 28a, 28b, 29a, 29b; C 33; D 1, 7a, 7b, 9a, 9b, 9c, 10a, 10b, 10c, 10d, 10e, 12a, 12b, 13a, 13b, 13c, 13d, 14, 15a, 15b, 15c, 16a, 16b, 22a, 22b, 23a, 23b, 24a, 24b, 24c, 25, 26a, 26b, 26c, 26d, 27a, 27b, 28, 30a, 30b, 21, 32, 33, 34.
     frater (frère): A 11, 19, 22, B 25, 30, 31; D 8, 11, 14a, 14b, 27, 35.
     uxor (épouse): A 1, 8, 14; C 34; D 1, 22, 27, 34. uir (époux): D 6. maritus (mari): D 6.
Clercs (tapisserie de Bayeux, vers 1077)      pater (père): A 8, 12; D 7, 11, 32.
     mater (mère): A 15; B 25, 29; D 12, 30.
     filia (fille): A 22; D 32, 34.
     soror (
sœur ): B 27, 30; D 34.
     patruus (oncle paternel): A 18; D 14.
     certi parentes (certains parents): C 30.
     antecessores (prédécesseurs, aïeux): C 35.
     familia (ensemble de ceux qui sont soumis à l’autorité du père de famille, y compris et surtout les esclaves ou serfs que l’on appelle souvent dans le latin du temps famulus; employé seulement en parlant d’un en parlant de serfs, ce qui semble indiquer que le terme signifie surtout groupe de de serfs): D 32.
Le clergé
     monachus (moine): A 1, 8, 10, 11, 22,; B 25, 29, 32; C 34, 35, 36, 37, 38: D titre, 1, 4a, 4b, 5, 6a, 6b, 6c, 9a, 11, 16, 18, 19, 20, 22, 25, 26, 28, 30, 31, 32, 33. — fratres (frères = moines): C 38, 40. — monachilis habitus conventum nostrum (notre communauté de vie monastique): B 9 b. — desiderans fieri monachus (désirant devenir moine): D 9.
iam monachus (désormais moine): D 32. — monasterium pergere
     domnus (monsieur, titre apparemment réservé aux moines ou à certains moines): B 29, 30; C 39; D, 7, 8, 13, 18, 26, 29, 32, 33.
     abbas (abbé): A 19; C 40; D 14, 33.
  de Marmoutier: C 40; D 33. de Marmoutier: A 19; D 14.
     prior (prieur): de Chuisnes: A 12 a, D 11a, 32.  d’Épernon: D 28. de Marmoutier:  12a, D 11b.
     prepositus Carnotensis (Hardouin prévôt de Chartres): D 33.
     presbiter (prêtre, curé): B 27, 32; C 37. presbiter de Stonno (curé de Léthuin): C 37.
     canonicus (chanoine): D 23.
     clericus (clerc): A 19a, 19b; C 37; D 15a, 15b, 30, 33.
     laici (les laïcs): D 33.
Chevalier (tapiserie de Bayeux, vers 1077) Heaume (Xe-Xie siècles) La noblesse
     uicecomes Castelliduni (Hugues vicomte de Châteaudun): D 25.
     miles (chevalier): A 10; D 5, 7. — miles de Cramisiaco (chevalier ed Cramoisy): A 10; D 7.
     caput ferri, caput de ferro: heaume.
     armiger (écuyer): B 32.
     (?) marescalcus (A 16), mariscalis (D 13): maréchal (ou bien est-ce un nom propre?)
     socius (compagnon).
     spata (épée): C 31.
Le Tiers État
     famulus (serf): A 10, 13; B 32, 33a, 33b; C 37; D 5, 6, 28, 31, 33. — testibus multis, tam monachis quam militibus et famulis (en présence de nombreux témoins, tant chevaliers que moines et que serfs): D 5 Archembaldus famulus Theudonis monachi (Archembaud serf du moine Thion): A 9-10; cf. D 6. — Harduino priore Sparronensi et Ermengiso famulo eius (le prieur d’Épernon Hardouin et son serf Armangise): D 28. Rainaldus famulus Gaufredis de Bello Monte (Rainaud serf de Geoffroy de Beaumont): D 33-34 — Rotbertus medicus de Stampis, Amalricus Rufus, Harduinus clericus, Guarinus quidam famulus eorum (le médecin Robert d’Étampes, Amaury Roux, le clerc Hardouin et un certain Garin leur serf): C 37 — Guauterius de Anglica Terra famulus de Ventilaio (Gautier d’Angleterre serf de Ventilaio): B 32-33. — Guauterius de Veruilla famulus (Gautier serf de Vierville): B 33. .
Adam laboureur (Saint-Zenon de Vérone, XIe siècle)      hospes (hôte, tenancier): 3a, 7, 23; D 18. — hospitare, hospitari (accueillir comme tenancier, être tenancier): A 3b; D 2, 17c, 21. — hospitale (hôtise, sens spécialisé assez rare du mot qui désigne généralement un lieu d’hébergement, c’est-à-dire d’habitude soit un hospice, un hôpital ou une auberge; pour ce sens, Niermeyer allègue seulement une charte éditée pazr Métais dans son édition du cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois): D 17a, 17b.. — hospitalitas (mot employé avec réserve, duas ut ita dicam hospitalitates; ce mot est déjà employé par Grégoire de Tours au VIe siècle dans le sens d’espace réservé à l’hébergement): hôtise, tenure (littéralement: deux si je puis dire hospitalités; sens non attesté par le Lexicon de Niermeyer, édition de 1993).
     collibertus (collibert, serf): D 32 (autres graphies attestées par Niermeyer: conlibertus, collibertus, colibertus, conlibervus, collivertus, colivertus). En ancien français selon Godefroy: culvert, «individu dont la condition était intermédiaire entre l’esclavage et la liberté, mais plus près de l’esclavage»; sens dérivés: «pervers, perfide, infâme, misérable, vil, garnement, maraud; indigne, infâme, horrible, funeste»; d’où: culvertage: «état du culvert, servage, asservissement; outrage, affront, insolence»; culverté: «méchanceté, malice»; culvertise: redevance des culverts; action digne d’un esclave, bassesse, indignité, fourberie».
     faber (forgeron): B 28.
     molendinarius (meunier): B 28.
     ? minerius (minier, mesureur de grain et percepteur de la redevance afférente, le minage?): B 10 (ou bien s’agit-il d’un nom propre, Minier?)
     mercator (marchand): D 20 (Richerius mercator de Stampis)
     medicus (médecin): C 37 (Rotbertus medicus de Stampis).
     prepositus de Alneello (Marin prévôt laïc d’Auneau): D26-27. —
Les lieux
Fouilles place Romanet de juillet 2007 (cliché Jacques Corbel)      uilla (village): A 2, 3, 4, 5, 6, 15, 17, 24; C 34; D 1, 3, 6, 8, 9, 12, 24.
     corpus uillę (l’ensemble du village): D 1.
     exterior terra (la terre extérieure au village lui-même, le finage): D 3a, 3b.
     terra (terre): A 2; B 25; C 34; D 2, 3a, 3b, 16, 18, 21, 22, 29.
     carruca (charrue, unité de superficie très approximative: ce que peut labourer une seule charrue): A 3; C 34; D 2.
     arpennus (arpent, unité de surface selon les pays, ici arpents chartrains): D 2.
     area (emplacement): A 6.
     domus (maison, domicile): A 6, 7; D 4, 5, 8, 25.
     grangia (grange): D 25.
     claustrum (cloître): A 11, 12; D 11a, 11b.
     
cimitherium (cimetière, enclos de l’église): D 4, cimiterio (id.): D 23.
     fossatum (fossé): D 23, 28.
  Le régime féodal
     capitalis dominus: D 11. Selon Niermeyer, cette expression peut revêtir deux sens très différents: 1) seigneur de corps (lord of a serf), c’est-à-dire seigneur dont la seigneurie s’exerce non pas sur un bien immobilier, mais sur une personne (voire sur d’autres biens mobiliers tels que les chevaux et les bœufs; au titre de quoi le seigneur perçoit le chevage); 2) seigneur du seigneur; 3) seigneur principal.
     On trouve aussi la précision suivante, exprimée bien tardivement dans le Fleta, sive Commentarius Juris Anglicani
de Fleta de John Selden, publié en 1647 (livre VI, chapitre 1), mais cette observation est surement valable dès le XIe siècle en France: Dominus capitalis feodi loco haeredis habetur, quoties per defectum vel delictum extinguitur sanguis tenentis: “Le dominus capitalis d’un fief est tenu pour l’héritier à chaque fois que s’éteint le sang  d’un tenancier, soit par défaut ou par forfaiture”.
Rameau de sureau (sabucus, sambucus)      casamentum (mouvance): D 22. [Casa en latin classique signifie «barraque»; par suite casare signifie en latin médiéval «munir (un serf) d’une tenure» voire «munir (un vassal) d’un fief»; casamentum a donc pour sens: «acte de munier un vassal d’un fief»; «suzeraineté féodale, mouvance»; «fief»; pour l’ancien français sous-jacent chasement, Godefroy porte: «fief, domaine, propriété».]
     feuum (fief; habere in feuo, «avoir en fief»): A 15, 18; D 13 [graphies attestées par Niermeyer: feu (indéc.), feo, feus, feuz, fevus, fevum, fivum, fievum, fevium, fegum, fiodum, feadum, feidum, foedum, feudum, feuodum, fedum, fedium, fedum (du gothique fëhu à comparer avec le gothique faihu: «bétail, instrument d’échange, bien meuble».)]
     respondere (appartenir à, ressortir de): A 4. Il est remarquable que Niermeyer n’envisage ce sens, dans l’édition de 1993, que pour des choses. Dans notre texte ce verbe a clairement pour sens: «dépendre, relever de de l’autorité de quelqu’un», «être l’homme de quelqu’un».
     baculum (bâton): D 9: dedit hoc donum per unum baculum, «elle a opéré cette donation par le moyen d’un bâton».
     ramus sebuci (rameau de sureau): D 32-33: donationem fecerunt...  per ramum sebuci, «ils ont opéré cette donation par le moyen dun rameau de sureau» [N.B.: L’orthographe normale de «sureau» est sabucum, ou sabucus, voire sambucus ou sambucus.]
     cyroteca (gant): D 24: dedit... per cyrotecam... donum (il a opéré la donation par le moyen du gant).
Les redevances coutumières
     attinere (être afférent à une propriété):
D 3.
     consuetudo (coutume, droit coutumier, redevance): A 4, 7; D 2. consuetudines reddere (rendre les devoirs coutumiers, payer les redevances d’usage): A 4, 7. terra ab omnibus consuetudinibus absoluta (terre entièrement libre de devoir coutumier, de redevances): D 2.
     decima (dîme): A 2, 3, 23; D 2, 16.
dîme de l’église de Vierville (A 2; D 2); dîmes perçues sur certaines terres à Vierville (A 3; D 16); dîme perçue sur six tenanciers à Vierville (A 23); D 2, 16.
     camparcium (champart):
A 3, 4; D 3, campartium (champart): D 21 [La première graphie n’est pas attestée par Niermeyer, éd 1993, qui présente: campipars, campars, champars, campipartum, campartum, champartum, campipertum, campertum, champertum, campipardum, campardum). champardum, campipartium, campartiumchampartium]. 
     terragium (terrage, redevance exigée pour la permission de cultiver des champs arables créés par défrichement, consistant en une part de fruits): D 17, 18, 21 [Autres graphies: terraticus, terradium]: ce terme semble synonyme du précédent.
     ? minerius (minier, mesureur de grain et percepteur de la redevance afférente, le minage?): B 10 (ou bien s’agit-il d’un nom propre, Minier
?)
     censum (cens): D 4.
     sepultura (redevance sur la sépulture): A 2 [et sepelire (ensevelir): D 19].
     reddere (rendre, s’acquitter de): A 3 (consuetudines), 5-6 (camparcium), 7 (consuetudines); D 4 (censum), 21 (terragium).
     seruare (stocker, surveiller
[une redevance en nature]):  D 18 (terragium).
     deferre (apporter [une redevance en nature]): A 5 (camparcium); D3
(camparcium), 17 (terragium).
     
portare (transporter [une redevance en nature]): D 21 (campartium).
     
uersare (verser, régler): D 21 (terragium).
 Propriété, gestion et transactions
     habere (avoir): A 15, 18; B 26; D 12, 13, 16, 17a, 17b, 18, 20.
habere in feuo (avoir en fief): A 15, 18; D 13
     tenere de (tenir en fief de quelqu’un): D 7, 8.
     colere (cultiver): D 3, 18, 21.
     pertinere (appartenir): A 9; D 6.
     medietas (moitié): D 7, 12, 13.
     pars (part ): A 15, 17; D 8, 16.
     maior (maire, régisseur): D 7, 10.
     uillicatio (ferme; voirie): D 8, 16 [du latin classique uillicus, régisseur d’une uilla (domaine rural); sens attestés par Niermeyer pour uillicatio: travaux des champs, charge de régisseur de domaine; pouvoirs ou juridiction d’un maire; cour du maire, centre administratif d’un domaine; tenure concédée à un régisseur d’un domaine; n’importe quelle tenure; droit de voirie ou viguerie; charge de maire d’un village de franchise; charge de maire d’une ville; charge d’un dignitaire du palais (mérovingien); charge ou dignité d’abbé].
     commutare (échanger): D 4 (uel dare uel uendere uel commutare)
     uendere (vendre): A 5, 6; D 4.
Don et contre-don
(So)lidos XXXta Vque Stanpensis monetae      dare (donner): A titre, 1, 5, 6, 9; B 30; C 34, 35; D titre, 1, 2, 3, 4, 6, 7, 8a, 8b, 12, 14, 15, 16, 18, 20, 24a, 24b, 25, 26, 29a, 29b, 21. donum (donation): A 9, 10, 11, 13; C 38; D 7, 10a, 10b, 12, 13, 16, 24, 26a, 26b, 29a, 29b, 30a, 30b, 34. — donare (donner): D 5.  donatio (donation): B 27, 29; C 36; D 5, 9, 27, 32. tribuere (donner): B 25; C 39; D 30.
     
super altare ponere (poser sur l’autel, rite de donation à une communauté ecclésiastique):
Denier de Thibaud III de Chartres      concessio (consentement à une donation relative à un bien sur lequel on a des droits): A 24; D 9, 12.  concedere (consentir à une donation relative à un bien sur lequel on a des droits): A 10, 14, 17, 23; B 26, 26-27; D 8, 10, 12, 22a, 22b, 23, 24-25, 25, 27, 30, 34. auctorizare (permettre, consentir à une donation relative à un bien sur lequel on a des droits): D 5, 10, 13, 25. concedere et auctorizare (autoriser et permettre): D 10, 25. annuere (permettre): D 13. annuere et auctorizare (permettre et autoriser): D13.
     sibi retinere (se réserver): A 4, 5, 6; D 2, 3, 4, 9, 21.
     caritas (charité, affection envers le prochain commandée par le christianisme):
C 35.
     solidus (sou): B 30; D 8, 14, 18, 22, 29, 30. — solidos denariorum (sous de deniers, archaïsme pour sous): D 30.
     moneta (monnaie): C 35; D 18. — Stanpensis monetæ (monnaie d’Étampes): C 35. — Carnotensis monetę (monnaie de Chartres): D 18.
     reuestire (habiller de neuf): D 14. Il est amusant que ce terme apparaisse d’abord dans la littérature en un sens mystique, chez Tertullien (De Resurrectione, 42, 12). Surtout, il y a ici une claire allusion au célèbre épisode de la Charité Saint-Martin, lors duquel le saint découpe son manteau en deux pour en donner une moitié à un pauvre, puisque de beneficio beati Martini reuestuit eum, il l’a vêtu de neuf par un bienfait de saint Martin.
     beneficium (bénéfice): B 31; C 39; D 8, 14, 18.
Les moyens du droit
     pars (partie contractante): B 32, 36a, 36b, 36c, 37; D 31.
     conuenit (il a été convenu): D 4. conuentio (convention): C 39.
     uidisse et audisse (avoir vu et entendu):
B 31 — adfuisse (avoir été là): B 32, ou affuisse (id.): C 36 interfuisse (avoir assisté): A 11; D 30.
     
testis (témoin): A 15, 18, 24; B 27; D 5, 9, 12, 14, 16, 19, 23, 24, 26, 28, 33, 34.

Laboureur anglosaxon (calendrier, 2e quart du XIe siècle)
ANNEXE 4
ÉDITION PARTIELLE DE CES NOTICES PAR ÉDOUARD LEFÈVRE
Documents historiques..., 1867


Traduction proposée par Lefèvre (1867) Texte donné par le même (1867)
     Nous avons peu de documents sur Vierville et sur les seigneurs qui l’ont possédé; voici l’acte le plus ancien que nous ayons trouvé; il est du XIe siècle:
     «Sachent tous nos descendants que, pour le repos de leurs âmes, Gautier d’Aunay et sa femme Mélisende ont
[p.297] donné au bienheureux Saint-Martin de Marmoutiers et à nous, ses moines, la villa appelée Vierville, l’église, la dîme, la sépulture, une terre de deux charrues de labour avec la dîme et le champart ainsi que tous les hôtes qui voudroient demeurer dans ladite villa; à condition toutefois qu’ils nous rendront toutes les coutumes à Vierville et non ailleurs, et qu’ils n’auront à répondre que du champart hors ladite villa et qu’ils se sont réservé. Dans le cas ou les donateurs voudroient donner ou vendre l’objet de leur réserve, ils ne pourront le faire qu’en notre faveur, ils ont retenu en outre une place dans la même villa pour y bâtir une maison, à charge par eux de nous rendre les coutumes comme les hôtes. Ce fut fait à Saint-Avit dans la maison même de Gautier, en présence du père de sa femme, Mélisende, de Eudes Tête-de-fer et de Robert d’Ursion nos religieux, auxquels Mélisende a fait ce don par le moyen d’un bâton (1), comme étant principale propriétaire des objets donnés: d’Archambaud, domestique du moine Eudes, et de Eudes, chevalier, de Cremisay... Cette donation fut faite du consentement de Guerry et de sa mère Mélisende de qui Gautier tenait en fief la moitié de la villa de Vierville, ainsi que l’autre moitié qui appartenoit à Guillaume, fils de Bernol d’Étampes... Godescal, fils d’Ulric de Vierville nous abandonna aussi la dîme de ses hôtes qui étoient dans la même villa. Au nombre des témoins figurent Hubert de Denonville, et Gautier de Vierville:
     Ante a. 1080*. — «Noverint omnes posteri nostri quod Gauterius de Alneto et uxor ejus Milesendis dederunt beato Martino majoris monasterii et nobis suis monachis, pro animabus suis, villam que dicitur Vervilla et ecclesiam et decimam et sepulturam et terram [p.298] ad duas carrucas, cum decima et camparcio et omnes hospites qui in eadem villa hospitari voluerint; ita ut nobis reddant omnes consuetudines, nec alicui respondeant de aliquo nisi nobis preter camparcium quod retinuerunt sibi extra villam. Hoc reddent eis in eadem villa non alias deferentes. Pepigerunt vero nobis si illud quod retinuerunt sibi, vellent dare vel vendere, nulli alii se daturos vel vendituros nisi nobis. Unam aream tantum retinuerunt sibi in eadem villa ad domum sibi faciendam, de qua tamen reddent nobis omnes consuetudines sicut hospites. Factum est hoc apud Sanctum Avitum in domo ipsius Gauterii, presente patre uxoris ejus Milesendis Teudone Capite de ferro et Roberto de Ursione (sic) nostris monachis, quibus ipsa Milesendis dedit hoc donum per unum baculum, quum id maxime pertinebat ad eam, et Archumbaldo (sic) famulo Teudonis monachi, et Teudone milite de Cramisiaco.... Hoc etiam donum ipsius Gauterii de Alneto et uxoris ejus Milesendis concessit nobis Hugo filius Guerrici et mater ejus Milesendis, a quibus habebat idem Gauterius in fevo partem unam illius ville Verville.... Aliam vero partem hujus sepe dicte ville Verville concessit nobis Guillelmus filius Bernollii de Stampis, quia habebat ille Gauterius in fevo ab illo…. Sciendum est etiam quod Godescalis filius Hulrici de Vervilla concessit Sancto-Martino et nobis monachis suis decimam de sex hospitibus qui erant in eadem villa. Hujus concessionis testes sunt.... Herbertus de Danonvilla, Gauterius de Vervilla, famulus (2)...»****
     (1) Archiv. d’Eure-et-Loir; fonds de l’abbaye de Marmoutiers (Note de Lefèvre).
     (2) Archiv. d’Eure-et-Loir; fonds de l’abbaye de Marmoutiers (Note de Lefèvre).
     Vers le même temps, Geoffroy de l’Eau donna aux religieux de Marmoutiers une terre d’une charrue de labour (42 hectares 80 ares environ), et trois hostises (3) à Vierville et tout ce qu’il possédait d’ailleurs dans cette villa; en reconnaissance de cette libéralité les moines lui donnèrent trente-cinq sols, monnaie d’Etampes (175 francs de la monnaie actuelle): [p.299]
     «Notificamus successoribus nostris quod Godefredus de Aqua filius Felicie et Gila uxor ejus dederunt sancto Martino majori monasterii et monachis ejus terram ad unam carrucam et tres hosticias in villa que Vervilla dicitur, et totum scilicet quicquid in ea possidebat, pro salute animarum suarum et suorum antecessorum. Dederunt tamen monachi eis in caritate solidos XXXta Vque Stampensis monete (4)...»
     (3) Au XIe siècle, la tenure d’un hôte, c’est-à-dire sa maisonnette avec la terre qui en dépendait, se nommait un hospice, hospitium, hospitiolum, et plus tard une hostise, hostisia (Note de Lefèvre).
     (4) Au XIe siècle, la tenure d’un hôte, c’est-à-dire sa maisonnette avec la terre qui en dépendait, se nommait un hospice, hospitium, hospitiolum, et plus tard une hostise, hostisia (Note de Lefèvre).

Éditions

     1) Édouard (Pierre-Édouard-Alexandre) LEFÈVRE (ancien chef de division à la Préfecture d’Eure-et-Loir, historien de la Beauce, membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques et de plusieurs sociétés savantes, historien de la Beauce), «Vierville», in ID., Documents historiques et statistiques sur les communes du canton d’Auneau arrondissement de Chartres (Eure-et-Loir) [2 volumes in-16, ou in-12; extrait de l’Annuaire d’Eure-et-Loir (1867) & (1868)], Chartres, Garnier, 1867-1869, tome 1 (1867), pp. 295-301, spécialement pp. 297-299 [le texte est daté d’avant 1080, ce qui ne se peut guère; deux erreurs de lecture seulement].

     2) Bernard GINESTE [éd.], «Édouard Lefèvre: Vierville (1867)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-edouardlefevre1867vierville.html, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 5
ANALYSE PAR RENÉ MERLET
Inventaire-Sommaire, 1897
 
H.2254. (Liasse.) — pièces, parchemin.

     V. 1090. — Donation à l’abbaye de Marmoutier par Gautier d’Aunay, Gaulterius de Alneio, et Mélissende, sa femme, de la ville de Vierville, totum corpus ville que dicitur Verisvilla: confirmations de ce don par Arnaud, fils d’Alberède, Ernaldus filius Alberede; Hardouin Tête-de-Fer, Harduinus Caput Ferri, frère de Mélissende; Hugues, fils de Guerry, et sa mère Hélissende; Guillaume, fils de Bernoald d’Etampes; Hugues de Gallardon. — Dons: par Godescald, fils d’Ulric, Godescallus [erreur de lecture: Godescalis (B.G.)], filius Hulrici, de Vervilla, et Éremburge, sa femme, de la dîme de 6 hôtes qu’ils possédaient à Vierville; — par Amaury le Roux d’Ablis, Amalricus Rufus de Ableis, de deux hostises audit Vierville; — par Hardouin Tète-de Fer et Hersende, sa mère, de 4 familles de colliberts à Denonville, quatuor familias collibertorum de Danonisvilla; — par Renaud, fils de Tétulf, de la terre de Lomlu, terram que Lomlu vocatur; — par Geoffroy de l’Eau, Godefredus de Aqua, d’une charruée de terre et de trois hostises à Vierville.



     René MERLET, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, rédigé par M. René Merlet,... Eure-et-Loir. Archives ecclésiastiques. T. VIII. Série H, tome I [grand in-4°], Chartres, Garnier, 1897.

SOMMAIRE
ANNEXE 6
Données sur la famille Chef-de-Fer 
     6a. Étienne, Thion et Aymon Chef-de-Fer témoin de la dédicade de l’église de Chuisnes (vers 1055).
     6b.
Mention de Thion, Aymon et Hardouin Chef-de-Fer (entre 1064 et 1089).
     6c.
Mention du chevalier Thion Chef-de-Fer à Roinville (1079).
     6d. Thion Chef-de-Fer moine à Bréthencourt (vers 1080).
     
6e. Donation à Chuisnes d’Hardouin, chevalier du château de Courville (vers 1090).
     6f. Donation d’Hardouin à Chuisnes.

     6g.
Hardouin témoin à Chuisnes (mars 1094).
     
6h. Donation d’Hardouin et son fils Hugues à Roinville (fin XIe siècle).
     6i. Hardouin témoin d’une donation d’Hugues de Gallardon (non daté)
ANNEXE 6a
Étienne, Thion et Aymon Chef-de-Fer témoins de la dédicace de Chuisnes
Dotation et dédicace de l’église de Chuines par Yves de Courville et Aivert de Chartres
(vers 1055)

     Selon Depoin, Thion (Teudo) est cité avec son père Etienne (Stephanus Caput de ferro) et son frère Aymon (Amo) dans une charte d’Aivert (Agobardus), évêque de Chartres, entre 1049 et 1060 (Coll. Moreau, XXIV. 152). Son texte a été édité par Mabille dans son cartulaire Dunois, mais d’après une mauvaise copie de don Martène. En fait l’original de cette charte, qui est en même temps donnée par le sire de Courville et par l’évêque de Chartres, est encore conservé aux archives départementales d’Eure-et-Loir sous la cote H 2309. En voici le texte, édité ici pour la première fois d’après l’original, et traduit.

Texte établi par B.G., 2008
Traduction proposée par B.G. (2008)
     Notitia de dedicatione æcclesiæ Cheonii
     Notice sur la dédicace de l’église de Chuisnes
     In nomine sanctę et individuę Trinitatis Patris et Filii et Spiritus Sancti. Cum utroque caritatis genere, utilitatis [corr. utilitatibus] scilicet atque benivolentia summum bonum adquiratur et sanctę matris ęcclesię res augere vel auctas servare maxima pars esse beneficientię multa auctoritate probetur,
     Au nom de la sainte et indivise Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Étant considéré que c’est par les deux espèces de la charité, à savoir par les services rendus et par la bienveillance, que l’on acquiert le plus parfait des biens, et vu qu’il est prouvé par de nombreux auteurs qu’accroître les possessions de  notre sainte mère l’Église, ou préserver ces accroissements, constitue le point principal de la bienfaisance,
     ego quoque Ivo de Curvavilla, spe vitę ęternę promotus, ac pro redemptione animę meę et fratris me Otranii, uxorisque meę Agathę omniumque filiorum meorum ac filiarum mearum, hui ęcclesię sanctorum martyrum Gervasii et Protasii Cheonii a donno Wilelmo Predicatore constructę, in dedicatione ipsius a donno Aiverto facta tunc temporis Carnotensis ęcclesię, augeo dotem.
     moi aussi, Yves de Courville, poussé par l’espérance de la vie éternelle, et pour le rachat de mon âme, de celle de mon frère Otran, de  ma femme Agathe, de tous mes fils et de toutes mes filles, j’augmente la dotation de cette église des saints martyrs Gervais et Protais bâtie par dom Guillaume le Précheur, à l’occasion de sa dédicace faite par dom Aivert, présentement évêque de Chartres.
     Molendinum etenim unum sub cet trenchesac qui michi paterno jure contigerat in ipsis fundamentis ęcclesię viro concesseram religioso scilicet donno Wilelmo, assensu domini mei Gilduini vicecomitis, filiorumque ejus Arduini atque Ebrardi, a quibus habeo totam terram Curvavillę, cum ęcclesia una et omnibus subjacentibis ei, servis vel ancillis, magnis vel parvis; nunc ad usum monachorum ibi Deo famulantium in perpetua possessione concedo.
     Et en effet j’avais concédé un moulin à côté de Cet Trenchesac qui me revenait par héritage de mon père, à l’occasion de la fondation de l’église, à un homme religieux, à savoir Guillaume le Précheur, avec le consentement de mon seigneur le vicomte Gidouin et de ses fils Hardouin et Évrard, de qui je tiens tout le territoire de Courville, avec une église et tout ce qui en relève, serfs et serves grands ou petits. Je le concède à présent pour qu’ils en usent et le possèdent à perpétuité aux moines qui servent Dieu en ce lieu.
     Addo autem totam terram Charmeti cum hospitibus decem et silvula una, et pratum unum quod dicitur Magnum, omnesque consuetudines burgi cellę illius a sexta feria, mediante die usque in quarta ejusdem horę, cum uxore mea et omnibus natis meis atque nepotibus in perpetuo concedo.
     J’y ajoute toute la terre du Charmoy, y compris dix serfs et une petite forêt, et un pré appelé le Grand, ainsi que tous les droits coutumiers du bourg de ce prieuré depuis le vendredi midi jusqu’au mercredi même heure, et je concède cela à perpétuité, de concert avec mon épouse, tous mes enfants et mes neveux.
     Ne quis autem hoc donum aliquo modo infringere presumat, ego Aivertus Dei gratia Carnotensis episcopus qui inquantum meę fragilitati promittitur hanc dedicationem perago, omnibus calumpniatoribus hujus doni, nisi resipiscentes venerint ad emendationem, potestate adeo michi tradita, abnego communionem ęcclesię et excommunicando et anathematizando a conventu fidelium catholicorum eitio.
     Afin que personne n’ose enfreindre cette donation, moi Aivert, par la grâce de Dieu évêque de Chartres, qui effectue cette dédicace, à qui cette tâche est confiée en dépit de ma fragilité, je dénie à tous ceux qui contesteraient cette donation la communion de l’Église, s’ils ne venaient pas à s’amender, et je les expulse par l’excommunication et l’anathème de l’assemblée des fidèles catholiques.
     Testes autem sunt isti: Hugo decanus, Arnulfus precentor, Fulcherius, Hugo, Wilelmus archidiaconi, Radulfus, Guido, Sugerius, Fulbertus, Galterius, Rainaldus, Aimericus, Johannes, Odo, Radulfus, canonici Sanctę Marię, Rotrudus comes, Albertus filius Ribaldi, Gaszo de Castello, Hugo vicedominus, Amalricus de Sparnoto, Simon et Mainerius filius ejus, Aimericus de Vilerez, Wilelmus de Cusmont, Hato de Digneto, Ivo de Curvavilla, Girouis et Radulfus filii ejus, Hubertus Mordenz, Galterius et Ivo nepotes eius, Gunterius de Curvavilla, Stephanus Caput de Fero et filii eius Teudo et Aimo.
     Et voici les témoins: le doyen Hugues, le chantre Arnoux, les archidiacres Foucher, Hugues et Guillaume, les chanoines de Notre-Dame Raoul, Guy, Suger, Foubert, Gautier, Rainaud, Aimery, Jean, Eudes et Raoul, le comte Rotrou, Aubert fils de Ribaud, Gasce du Château, le vidame Hugues, Amaury d’Épernon, Simon et son fils Mainier, Aimery de Villeret, Guillaume de Cusmont, Haton de Digné, Yves de Courville, ses fils Giroie et Raoul, ses neveux Hubert Mordant, Gautier et Yves, Gontier de Courville, Étienne Chef-de-Fer et ses fils Thion et Aimon.
     De monachis: Genzo prior, Ascelinus cellerarius, Rainfredus, Martinus, Galterius sacerdotes, Martinus diaconus, Gislebertus, Garinus, Randuinus laici.  
     Parmi les moines: le prieur Gance, le cellerier Ascelin, les prêtres Rainfroy, Martin et Gautier, le diacre Martin, les laïcs Gibert, Garin et Randouin.
   
Éditions

     1) Original: parchemin conservé aux Archives départementales de l’Eure-et-Loir sous la cote H 2309.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Dotation et dédicace de l’église de Chuines par Yves de Courville et Aivert de Chartres (1049-1060)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06a, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 6b
Mention de Thion, Aymon et Hardouin Chef-de-Fer
Charte de Geoffroy Ier de Chartres (entre 1064 et 1089)

     Selon Depoin, Thion (Teudo filius Stephani Caput de Ferro cognominati) est cité avec son frère Aymon (Haimo) et son fils Hardouin (Harduinus) comme témoin de la donation par son seigneur Giroie de Courville de l’église Saint-Nicolas de cette ville aux moines de Marmoutier, avec le consentement de Geoffroy Ier, évêque de Chartres, entre 1064 et 1089 (Coll. Moreau, XXVIII, 152-168). Je donnerai ici ultérieurement le texte apparemment inédit de cette charte, lorsque j’aurai eu le loisir de consulter le volume en question de la Collection Moreau.

Texte à venir
Traduction proposée par B.G. (2008)
(entre 1048 et 1060)

     [...] 
Teudo, filius Stephani Caput de Ferro cognominati; Harduinus filius ejus; Haimo frater ejus [....]

 Collection Moreau, t. XXVIII, ff. 152-168
(entre 1048 et 1060)

     [...]
Thion, fils d’Étienne Chef-de-Fer; son fils Hardouin; son frère Aymon [....]

     
SOMMAIRE
ANNEXE 6c
Thion Chef-de-Fer consent à une donation
Don de la terre du Pendant-Piégeux (entre 1067 et 1078)

 
Capitulum XCVII.
De terra data a Roscelino in Pendente Pediculo.
Ante a. 1080.
Chapitre 97.
De la terre donnée par Roscelin au Pendant-Piégeux.
(entre 1067 et 1078) (1)
     Notum esse volumus tam præsentis quam futuri evi Christi fidelibus, nos monachi Sancti Petri, quoniam
     Nous voulons qu’il soit connu des fidèles du Christ tant présents qu’à venir, nous, les moines de Saint-Père, ceci.
     terram Pendentis Pediculi, in conversione Roscelini monachi, frater ejus Gerogius medietatem quidem sancto Petro dedit in stipendiis fratrum, per assensum Teudonis qui cognominatur Caput Ferri, cui annualim de parte nostra debentur duodecim nummi in censu;
     Lors de l’entrée en religion du moine Roscelin, son frère Giroie avait donné à Saint-Père la terre du Pendant-Piégeux (2), du moins la moitié, pour les pébendes des frères, avec le consentement de Thion Chef-de-Fer, à qui sont dus chaque année de notre part deux deniers au titre du cens. 
     postea vero ipsa terra a Fulcherio, filio Girardi, et a Gerogio de Curba Villa ambitione est invasa, de quorum esse videbatur beneficie. Quibus ut assensum praeberent, Fulcherio quidem quinquaginta nummorum solidos dedimus, et Gerogio XXX; atque ipsi super altare sancti Petri guerpum ponentes, eandem terram possidendam concesserunt, tantum ut in festivitate sancti Remigii census praedictus reddatur.
     Mais ensuite la dite terre par brigue fut usurpée par Foucher fils de Girard (3) et par Giroie de Courville, de qui elle passait pour être le fief. Et pour qu’ils donnent leur consentement, nous avons donné cinquante sous à Foucher, et trente à Giroie. Et ceux-ci ont posé cette cession sur l’autel de saint Pierre, concédant la dite terre en possession pourvu que le cens susdit soit versé à la Saint-Rémi.
     Actum est hoc in æcclesia sancti Petri publice, videntibus et audientibus his quorum nomina subnotavimus: Gualterio monetario, Gerogio clerico, Stephano majori, Arnulfo Rufo; Fulchardo; Stephano, Aventio et Laurentio, [p.221] fratribus, Ascelino majore; Teduino, Gaudio et Harduino, fratribus; Willelmo, Arraldo, Hildegario et Radulfo, filio ejus.
     Cela s’est fait publiquement dans l’église Saint-Père, et l’ont vu et entendu ceux dont nous avons porté les noms ci-après: le monnayeur Gautier, le clerc Giroie, le régisseur Étienne, Arnoux Roux, Fouchard, les frères Étienne, Avence et Laurent, le régisseur Ascelin, les frères Thoin, Gaud et Hardouin, Guillaume, Airaud, Augier et son fils Raoul.

NOTES DE BERNARD GINESTE (2008)
     (1) Cette charte est mentionnée par l’auteur du Vetus Agano (Cartulaire, éd. Guérard, p.226) comme datant de l’abbé Hubert (1067-1078), à qui Eustache succède en 1079.
     (2) Ce toponyme (non cité par le Dictionnaire topographique de Merlet) est difficile, parce que le sens du latin censé le rendre n’est pas clair. Pediculus, en latin classique, a déjà trois sens tout à fait distincts: 1. pediculus, i, m: «petit pied, pédoncule» (de pes, pedis, m: «pied»); 2. pediculus, i, m: «pou» (de pedis, is, m: «pou»), qui a donné le français pou via une forme intermédiaire peduculus; 3. pediculus, i, m: ou pediculum, i, n: «fil, lacet» (de pedica, ae, f: «lacets, lacs», qui a donné le français piège); le Lexicon de Blaise y ajoute deux acceptions en latin médiéval (mais sans référence, et elles ne sont pas reprises par le lexique plus récent de Niermeyer): 4. «prison, cachot»; 5. «éminence, élévation». Le participe pendens pourrait incliner à comprendre: «le piège suspendu»; mais le sens de «pencher» est aussi attesté pour pendre en ancien français, selon le Lexique de Godefroy, et on note en latin classique que pendulus peut signifier «en pente»; aussi le cinquième sens proposé par Blaise peut-il reposer sur sun passage qu’il aura lu où le sens réel était «terrain en pente». Notre restitution hasardeuse s’appuie sur l’existence dans la commune de Saint-Georges-sur-Eure, précisément dans le canton de Courville-sur-Eure où Thion Chef-de-Fer était possessionné, d’un ruisseau appelé le Fossé-piégeux (Dictionnaire toponymique de Merlet).
     (3) Ce Foucher fils de Girard est mentionné par le Nécrologe de Notre-Dame de Chartres pour avoir vendu l’emplacement du futur Hôtel-Dieu de cette ville à la comtesse Berthe. Cette sœur de Thibaud III, après la mort de son mari Alain, duc de Bretagne, revint finir ses jours à Chartres entre 1050 et 1080 (Lépinois, Histoire de Chartres, 1854, t. I, p. 332). Foucher est mentionné à deux autres reprises par le Cartulaire de Saint-Père: avant 1080, il vend aux moines de Saint-Père sa voirie de Mittainvilliers, dans l’actuelle commune de Courville (n°LXIX, pp. 194-195; il est par ailleurs témoin d’un autre acte, également avant 1080 (n°LXXXI, pp. 206-207).

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD (directeur de l’École des chartes en 1848, conservateur au département des manuscrits de la bibliothèque impériale en 1852), [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp. 220-221 [dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008].

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Don de la terre du Pendant-Piégeux (avant 1080)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06c, 2008.


SOMMAIRE
ANNEXE 6d
Mention de Thion Chef-de-Fer en 1079 à Roinville-sous-Auneau
Don de l’église de Roinville-sous-Auneau (1079)

     Nous donnons ici le texte d’une autre charte faisant mention de Thion Chef-de-Fer. Conservée dans une copie de 1118 par le Cartulaire de Saint-Martin-des-Champs, au folio 18, sous le numéro 39, elle a d’abord été éditée par dom Marrier en 1637 dans son Historia du monastère royal de Saint-Martin-des-Champs (p. 366), puis par Joseph Depoin et Coüard en 1905 dans leur édition du Liber Testamentorum de l’abbaye de Saint-Martin-des-Champs (pp. 50-52). Enfin Depoin l’a rééditée en 1912 avec de nouvelles notes et une datation plus précise en 1912 dans le premier volume de son Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs (pp. 41-43). On notera que Depoin se trompe en disant qu’il s’agirait de Roinville-sous-Dourdan, car il n’est que Roinville-sous-Auneau, en Eure-et-Loir, à détenir une église Saint-Georges.

     Je donne ici la note 40 de l’édition de 1912, où Depoin explique comment il est finalement parvenu à la datation précise de 1079:

     Les mentions relatives au clergé chartrain permettent d’affecter une date presque sûre à cette notice. L’archidiacre Guillaume et le préchantre Haudoin étaient encore en fonctions en 1100 (Luchaire, Annales de la vie de Louis VI, n°330). Cependant le doyen Enguerran dont il est ici question, n’est point le second de ce nom, confondu avec son homonyme cité de 1060 à 1076. La Gallia christiana n’a su les distinguer, ayant ignoré le décanat d’Aimar en 1080 (Coll. Baluze, t. 32, p. 125). Alard qui est ici sous-doyen, est qualifié archidiacre sous Aimar (ibid). Nous le reverrons peu après doyen, en 1081 ou 1082. Il mourut le 8 septembre, en 1082 sans doute, car en 1083 la Gallia note comme exerçant le décanat Enguerran. C’est Enguerran II, que nous verrons déjà archidiacre sous le doyen Alard. Puisque la charte que nous annotons montre Alard encore au milieu de l’échelle, il faut que le doyen soit Enguerran Ier, et la notice, qui fait état de l’arrivée des moines clunisiens, concerne un fait de 1079, de très peu postérieur à l’appel qui leur fut fait. — Le décanat de Jehan du Grand-Pont, au chapitre de Paris, remonte bien plus haut que la date de 1083 donnée par la Gallia (VII, 37). Il a vraisemblement pris la place du B. Milon quand celui-ci fut désigné pour l’évéché de Bénévent qu’il occupa deux ans (1074-23 février 1076).

Notice de l’édition de 1905
Notice de l’édition de 1912
Acte XXXIX [fol. XVIII]. (Vers 1083) 
Acte 20 (1079)
A. Original perdu.
B. Copie de 1118, Liber Testamentorum, fol. 18, no 39.
Edit. Marrier, Mon. S. Martini historia, p. 366.
     Gauslin III de Lèves, fils de Gauslin II Le Riche, sa femme Eudeline, Ade, veuve du vidame Hugues I, et son fils Aubert, du consentement du clerc Hugues, son autre fils, donnent à Saint-Martin la moitié de l’église Saint-Georges de Roinville. Geofroi I, évêque de Chartres, et le grand-archidiacre Heugier approuvent ce don.
     L’autre moitié de l’église est donnée par Gautier, fils de Flahaut, vassal de Teudon Chef-de Fer.
     Gauslin III de Lèves, fils de Gauslin II Le Riche, sa femme Eudeline, Ade, veuve du vidame Hugues I, et son fils Aubert, du consentement du clerc Hugues, son autre fils, donnent à Saint-Martin la moitié de l’église Saint-Georges de Roinville. Geofroi I, évêque de Chartres, et le grand archidiacre Heugier, approuvent ce don.
     L’autre moitié de l’église est donnée par Gautier, fils de Flahaut, vassal de Thion Chef-de-Fer.
 
Notes de l’édition de 1905
Texte des deux éditions
Notes de l’édition de 1912
     (190) [p.43] Gauslin III de Lèves eut d’Eudeline deux fils, Gauslin IV et Geofroi (Coll. Moreau, XXV, 29. Cf. n° VI suprà et n° XXXIX). — Ces notices ont échappé à MM. Merlet et de Clerval qui ont confondu divers anneaux de la généalogie des seigneurs de Lèves (Un manuscrit chartrain du XIXe siècle).
     (224) [p.50] Renaud, vidame de Chartres, eut trois fils de sa femme Ode: Aubert, mort le 10 juillet 1032, Hugues I, qui le remplacèrent successivement, et Hellouin, chanoine de Chartres. Hugues était marié dès 1045 à Ade ou Adèle, dont il eut trois fils, Guerri, Hugues, Aubert II (Cart. de Marmoutier pour le Dunois, p. 33). — Guerri succéda directement à son père (Guérard, Cart. de St Père de Chartres, p. 212); Hugues fut clerc.
     (225) [p.50] Puisque, d’après la notice n°VI, Ade était mère de Gauslin III de Lèves, c’est qu’elle avait eu deux maris, dont le premier fut Gauslin II Le Riche.
     (36) [p.9] Roinville, c. Dourdan, a. Rambouillet [Erreur de Depoin, il ne s’agit pas de Roinville-sous-Dourdan en Essonne, ancienne Seine-et-Oise, mais de Roinville-sous-Auneau, en Eure-et-Loir (B.G.)].
     (45) [p.11] Geofroi I, évêque de Chartres, élu le 30 juillet 1077, déposé en 1089, fut remplacé par le célèbre Ives de Chartres (Gallia, VIII, 1126).
     Gauslenus filius G. Divitis (190) (37) et uxor ejus Odelina, Albertus filius H. vicedomini (224) (38), Ada mater ejus (225), annuente Hugone clerico, Deo Stoque Petro Cluniacensis ecclesie ad obedientiam Sti Martini de Campis, pro redemptione animarum suarum, dederunt apud Rodanivillam (36) (39) medietatem æcclesiæ Sti Georgii martiris, [p.51] altare scilicet, annuente Gaufrido Carnotensi episcopo (45), et Hildegario archidiacono, et terram unius carruce, et agripennum terre ad vineam faciendam et ad hortum ac viretum sufficientem, et omnia hospicia ejusdem ville, cum curiis et ortis, et medietatem pratorum ac molendinorum, et furnos, et omnem justiciam ejusdem ville.
     (37) Gauslin Ier Le Riche, mari d’Humberge, souscrit, en 1048, un diplôme de Henri Ier sous cette forme: "Signum Gauslini casati Carnotensis". (Lucien Merlet, Cartulaire de N.-D. de Chartres, I, 90), Gauslin II épousa Ade qui en 1045 était encore unie à son premier mari, le vidame de Chartres Hugues Ier, Gauslin III mari d’Eudeline, et Aubert II fils du vidame Hugues, étaient donc frères utérins.
     (38) Renaud, vidame de Chartres, eut trois fils de sa femme Ode: Aubert, mort le 10 juillet 1032, Hugues I, qui le remplacèrent successivement, et Haudoin, chanoine de Chartres. Hugues était marié dès 1045 à Ade ou Adèle, dont il eut trois fils: Guerri, Hugues, Aubert II (Cart. de Marmoutier pour le Dunois, p. 33). Il prit part au siège de Thimert en 1059. Guerri succéda directement à son père (Guérard, Cart. de St-Père de Chartres, p. 212); il était en charge en 1063. Hugues fut clerc. Aubert II suivit en Angleterre, en 1066, Guillaume le Conquérant (Merlet et de Clerval, Un manuscrit chartrain du XIe siècle, p. 117).
     (39) Roinville, ca. Dourdan, ar. Rambouillet (Seine-et-Oise). [Erreur de Depoin, il ne s’agit pas de Roinville-sous-Dourdan en Essonne, ancienne Seine-et-Oise, mais de Roinville-sous-Auneau, en Eure-et-Loir (B.G.)].
     (41) [p.8] Alard était archidiacre sous le décanat d’Aimar en 1080 (Coll. Baluze, XXXII, [p.9] 125). Aimar s’intercale entre deux homonyme confondus par le Gallia (VIII, 1197): Enguerran I, de 1060 à 1076 et Enguerran II, cité en 1083 (Mabillon, De re dipl., l. VI, c. 60). Cet Enguerran II est probablement celui qui fut chancelier sous l’évêque Arraud (1070, 10 février 1075). — Alard fut sous-doyen sous Enguerran II, auquel il sudccéda (Gallia, ibid.). Il était remplacé par Ernaud dès 1092.
     (226) [p.51] Jehan du Grand-Pont fut doyen de Paris de 1083 à 1089 (Gallia, VII, 37). Le doyen de Chartres est donc Enguerran II, successeur dès 1083 d’Aimar, qui était en charge en 1080 (note 41 suprà). Hellouin était encore préchantre, et Guillaume, archidiacre en 1100 (Luchaire, Louis VI, 330). Heugier, Heugaud et Ilbert n’étaient plus alors en fonctions.
     (224) [p.50] Renaud, vidame de Chartres, eut trois fils de sa femme Ode: Aubert, mort le 10 juillet 1032, Hugues I, qui le remplacèrent successivement, et Hellouin, chanoine de Chartres. Hugues était marié dès 1045 à Ade ou Adèle, dont il eut trois fils, Guerri, Hugues, Aubert II (Cart. de Marmoutier pour le Dunois, p. 33). — Guerri succéda directement à son père (Guérard, Cart. de St Père de Chartres, p. 212); Hugues fut clerc.
     (227) [p.51] Levesville-la-Chenard, c. Janville, a. Chartres. Cette paroisse a pris son nom des Chenard (Chanardus, Canardus), que nous rencontrons plus d’une fois dans le Liber testamentorum: Aimeri (notice XXXVIII), fils de Renaud (notices XL et LVI), etc.
     (192) [p.44] Robert Aiguillon II, d’une famille du pays chartrain, fils de Robert I, fils de Landri, avait pour frères, outre Goufier, nommé ici [c’est-à-dire p. 44], Guillaume I et Manassé I (App. au Cartulaire de St Martin, p. 351).
     (228) [p.51] Germond, fils d’Avesgaud, seigneur de Maintenon (a. Chartres). Son fils Mainier, cité dans la notice XXXIII, donna à Marmoutier, vers 1105, l’église Notre-Dame élevée dans l’enceinte de son château (Arch. d’Eure-et-Loir, H. 2340).
     Et hoc donum testantur Ingelrannus decanus (41), Johannes decanus [p.42] Parisiensis (226), Adelardus subdecanus (41) (40), Hilduinus cantor, Hilgotus, Ilbertus, Willelmus archidiaconus, Ebrardus capicerius, Giraldus presbiter, Raimbaldus c[anonicus], Werricus vicedominus (224) (38), Ebrardus de Lavesvilla (227) (41), Willelmus prepositus, Rotbertus Aculeus (192) (42), Radulfus Lacunella, Germundus filius Avesgoth (228) (43), Ebrardus Helmonis filius, Walterius filius Fledaldi.      (40) Les mentions relatives au clergé chartrain permettent d’affecter une date presque sûre à cette notice. L’archidiacre Guillaume et le préchantre Haudoin étaient encore en fonctions en 1100 (Luchaire, Annales de la vie de Louis VI, n° 330). Cependant le doyen Enguerran dont il est ici question, n’est point le second de ce nom, confondu avec son homonyme cité de 1060 à 1076. La Gallia christiana n’a su les distinguer, ayant ignoré le décanat d’Aimar en 1080 (Coll. Baluze, t. 32, p. 125). Alard qui est ici sous-doyen, est qualifié archidiacre sous Aimar (ibid). Nous le reverrons peu après doyen, en 1081 ou 1082. Il mourut le 8 septembre, en 1082 sans doute, car en 1083 la Gallia note comme exerçant le décanat Enguerran. C’est Enguerran II, que nous verrons déjà archidiacre sous le doyen Alard. Puisque la charte que nous annotons montre Alard encore au milieu de l’échelle, il faut que le doyen soit Enguerran Ier, et la notice, qui fait état de l’arrivée des moines clunisiens, concerne un fait de 1079, de très peu postérieur à l’appel qui leur fut fait. — Le décanat de Jehan du Grand-Pont, au chapitre de Paris, remonte bien plus haut que la date de 1083 donnée par la Gallia (VII, 37). Il a vraisemblement pris la place du B. Milon quand celui-ci fut désigné pour l’évéché de Bénévent qu’il occupa deux ans (1074-23 février 1076).
     (41) Levesville-la-Chenard, ca. Janville, ar. Chartres. Cette paroisse a pris son nom des Chenard (Chanardus, Canardus), que nous rencontrons plus d’une fois dans le Liber Testamentorum: Aimeri fils de Renaud etc.
     (42) Sur les "Aiguillon" du pays chartrain, cf. Depoin, Appendices au Cartulaire de St-Martin de Pontoise, p. 351.
     (43) Germond, fils d’Avesgaud, seigneur de Maintenon (a. Chartres), probablement gendre de Mainier d’Epernon, témoin en 1067 (n°12 supra). Son fils Mainier, cité dans la notice 27, donna à Marmoutier, vers 1105, l’église Notre-Dame élevée dans l’enceinte de son château (Arch. d’Eure-et-Loir, H. 2340).
     (228) [p.51] Germond, fils d’Avesgaud, seigneur de Maintenon (a. Chartres). Son fils Mainier, cité dans la notice XXXIII, donna à Marmoutier, vers 1105, l’église Notre-Dame élevée dans l’enceinte de son château (Arch. d’Eure-et-Loir, H. 2340).
     Qui etiam Walterius alteram partem ejusdem æcclesiæ supradicta ratione, Sto Petro et fratribus Sti Martini dedit, annuente uxore sua et filiis, testantibus istis supradictis. Et hoc donum concessit Teudo Caput Ferri (228) (44) et uxor ejus Hersendis et Harduinus filius ejus, quia Walterius illud tenebat ab illis. [p.43]
     (44) Etienne Chef-de-fer est nommé avec ses fils Thion et Aimon dans une charte d’Agbert (Agobardus), évoque de Chartres, entre 1049 et 1060 (Coll. Moreau, t. 24, p. 192).
     (229) [p.51] Nocé, a. Mortagne (Orne). Métais, Cart. de St-Denis de Nogent, n°LIX.

     Hic quoque Teudo idem beneficium a Werrico filio Engelranni de Noci (229) (45), Ste Marie canonico, possidebat, qui et ipse G. (a) cum sua matre Ermentrude, pro anima patris sui prefati E. atque omnium amicorum suorum concessit, positus in æcclesia supradicta.
     (45) Nocé, ar. Mortagne (Orne). Cf. Métais, Cart. de St-Denis de Nogent, no LIX.
     (a) Compl. "Guerricus." Le nom de Guerri appartient à la famille des vidames de Chartres. C’est par Ermentrude, sa mère, que ce chanoine de N.-D. de Chartres, originaire du Perche, se trouvait propriétaire à Roinville.
     (230) [p.51] Saint-Léger-des-Aubées, c. Auneau, a. Chartres. Le ms. porte rorogus.
     (231) [p.51] Dammarie, c. Chartres. — Rouvray, éc. Illiers, a. Chartres.
     (36) [p.9] Roinville, c. Dourdan, a. Rambouillet.
     Testes sunt: Walterius, Rainaldus filius ejus; Hugo filius Gauslini; Warinus filius Gaufredi; Rainaldus parochus Sti Leodegarii (230) (46), Johannes et Walterius sacerdotes; Herveus, Warinus filius Willelmi; Warinus de Domna Maria (231) (47); Warinus de Rodanivilla (36) (39); Fulco filius Walterii Albi; Haimericus, Ernaldus, Ernulfus de Rovroit (231), Rotbertus Costart, Ernaldus.
     (46) Saint-Léger-des Aubées, ca. Auneau, ar. Chartres. B porte rorogus.
     (47) Dammarie, ca. Chartres. — Rouvray. éc. Illiers, ar. Chartres.
     (39) Roinville, ca. Dourdan, ar. Rambouillet (Seine-et-Oise).
     (232) [p.52] La collégiale de Saint-Nicolas de Courville, a. Chartres. — Le surnom de Cotelle fut porté par les anciens seigneurs de Courville.
     (231) [p.51] Dammarie, c. Chartres. — Rouvray, éc. Illiers, a. Chartres.

     Et isti sunt testes illius doni: Baldricus, Gaufridus, Girbertus, [p.52] canonici Sti Nicholai Curvavillensis (232) (48); Gunterus presbiter Sti Germani; Warinus Cotella (231) (48); Hilduinus miles; Werricus filius Herberti filii Girberti; Constancius Arbalistarius, Rainaldus nepos Balduini, canonici Sti Nicholai (232).

(Édité par D. Marriere, p. 366)
     (48) La collégiale de St-Nicolas de Courville, ar. Chartres. Le surnom de Cotelle a été porté par un des Ives seigneurs de Courville.
 
Texte donné par Depoin (1905 et 1912)
Traduction proposée par Gineste (2008)
     Gauslenus filius G. Divitis et uxor ejus Odelina, Albertus filius H. vicedomini, Ada mater ejus, annuente Hugone clerico, Deo Stoque Petro Cluniacensis ecclesie ad obedientiam Sti Martini de Campis, pro redemptione animarum suarum, dederunt apud Rodanivillam  medietatem æcclesiæ Sti Georgii martiris, altare scilicet, annuente Gaufrido Carnotensi episcopo, et Hildegario archidiacono, et terram unius carruce, et agripennum terre ad vineam faciendam et ad hortum ac viretum sufficientem, et omnia hospicia ejusdem ville, cum curiis et ortis, et medietatem pratorum ac molendinorum, et furnos, et omnem justiciam ejusdem ville.
     Jocelin fils de Geoffroy le Riche et son épouse Eudeline, Aubert fils du vidame Hugues, sa mère Ade, avec l’autorisation du clerc Hugues, ont donné à Dieu et à Saint-Pierre de l’Église de Cluny de l’obédience de Saint-Martin-des-Champs, pour le salut de leur âme, à Roinville la moitié de l’église de Saint-Georges-Martyr, à savoir l’autel, avec l’autorisation de l’évêque de Chartres Geoffroy et de l’archidiacre Haugier, ainsi qu’une terre d’une charrue, et un arpent de terre suffisant pour y mettre une vigne, pour un jardin et un verger, ainsi que toutes les tenures du dit village, avec leurs cours et leurs jardins, ainsi que la moitié des prés et des moulins, et que les fours, et que la justice du dit village.
     Et hoc donum testantur Ingelrannus decanus, Johannes decanus Parisiensis, Adelardus subdecanus, Hilduinus cantor, Hilgotus, Ilbertus, Willelmus archidiaconus, Ebrardus capicerius, Giraldus presbiter, Raimbaldus c[anonicus], Werricus vicedominus, Ebrardus de Lavesvilla, Willelmus prepositus, Rotbertus Aculeus, Radulfus Lacunella, Germundus filius Avesgoth, Ebrardus Helmonis filius, Walterius filius Fledaldi.
     Et de cette donation sont témoins: le doyen Enguerrand; le doyen de Paris Jean; le sous-doyen Allard; le chantre Audouin; Haugot; Ilbert; l’archidiacre Guillaume; le chevecier Ébrard; le prêtre Giraud; le chanoine Raimbaud; le vidame Guerry; Ébrard de Levesville; le prévôt Guillaume; Robert Aguillon; Raoul Lacunella; Germond fils d’Avesgotus; Ébrard fils d’Heaumon; Gautier fils de Fléaud.
     Qui etiam Walterius alteram partem ejusdem æcclesiæ supradicta ratione, Sto Petro et fratribus Sti Martini dedit, annuente uxore sua et filiis, testantibus istis supradictis. Et hoc donum concessit Teudo Caput Ferri et uxor ejus Hersendis et Harduinus filius ejus, quia Walterius illud tenebat ab illis.      Lequel Gautier pour la raison susdite a donné l’autre moitié de la dite église à Saint-Pierre et aux frères de Saint-Martin, avec l’autorisation de son épouse et de ses fils. Et cette donation a été autorisée par Thion Chef-de-Fer, son épouse Hersent et son fils Hardouin, parce que c’est d’eux que le dit Gautier tenait cela en fief.
     Hic quoque Teudo idem beneficium a Werrico filio Engelranni de Noci, Ste Marie canonico, possidebat, qui et ipse G. cum sua matre Ermentrude, pro anima patris sui prefati E. atque omnium amicorum suorum concessit, positus in æcclesia supradicta.
     Ce même Thion possédait aussi un bénéfice qui lui venait de Guerry fils d’Enguerrand de Nocé, chanoine de Notre-Dame. Lui ainsi que le dit Guerry, ainsi que sa mère, pour le salut de l’âme de son sudit père Enguerrand et de celles de tous leurs amis, l’ont accordé, alors qu’il se trouvait dans la dite église.
     Testes sunt: Walterius, Rainaldus filius ejus; Hugo filius Gauslini; Warinus filius Gaufredi; Rainaldus parochus Sti Leodegarii, Johannes et Walterius sacerdotes; Herveus, Warinus filius Willelmi; Warinus de Domna Maria; Warinus de Rodanivilla; Fulco filius Walterii Albi; Haimericus, Ernaldus, Ernulfus de Rovroit, Rotbertus Costart, Ernaldus.
     En sont témoins: Gauthier, son fils Rainaud, Hugues fils de Jocelin, Garin fils de Geoffroy, Rainaud curé de Saint-Léger, les prêtres Jean et Gautier, Hervé, Garin fils de Guillaume, Garin de Dammarie, Garin de Roinville, Foulques fils de Gautier Blanc, Aimery, Arnaud, Arnoux de Rouvray, Robert Costart, Arnaud.

     Et isti sunt testes illius doni: Baldricus, Gaufridus, Girbertus, canonici Sti Nicholai Curvavillensis; Gunterus presbiter Sti Germani; Warinus Cotella; Hilduinus miles; Werricus filius Herberti filii Girberti; Constancius Arbalistarius, Rainaldus nepos Balduini, canonici Sti Nicholai.
(Édité par D. Marriere, p. 366).
     Et voici les témoins de cette donation: Baudry, Geoffroy, Gibert, chanoines de Saint-Nicolas de Courville; Gonthier prêtre de Saint-Germain; Garin Cotella; le chevalier Haudouin; Guerry fils d’Hébert fils de Gibert; l’arbalétrier Constance; Rainaud, neveu du chanoine de Saint-Nicolas Baudouin.


Éditions


     1) Domnus Martinus MARRIER, O.S.B. (Dom Martin MARRIER, de l’ordre de saint Benoît), Monasterii regalis S. Martini de Campis Paris. ordinis cluniacensis, historia, libris sex partita, per domnum Martinum Marrier [in-4°; XIV+578 p.; «Histoire du monastère royal parisien de Saint-Martin-des-Champs, de l’ordre de Cluny, répartie en six livres, par dom Martin Marrier, de l’ordre de saint Benoît»], Parisiis (Paris), P. Cramoisy, 1637, p. 366.

     2) COÜARD (archiviste du département de Seine-et-Oise), Joseph DEPOIN (secrétaire général de la Société historique du Vexin), DUTILLEUX (secrétaire général de la Commission des Antiquités et des Arts), DUFOUR (secrétaire général de la Société historique de Corbeil-Étampes), LORIN (secrétaire général de la Société historique de Rambouillet) [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis. Reproduction annotée du manuscrit de la Bibliothèque nationale [in-8°; XV+124 p.], Paris, A. Picard & fils  [«Publications de la conférence des Sociétés historiques du département de Seine-et-Oise»], 1905, pp. 50-52.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par l’École nationale des Chartes sur son site Elec:
     2b)
ÉCOLE DES CHARTES [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, in ID., ELEC (site web) [«Cartulaires numérisés d’Île-de-France» 11], http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page50/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page51/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page52/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/acte39/ (en mode texte), en ligne en 2008.

     3) Joseph DEPOIN (1855-1924), Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien. Tome I [premier de 5 volumes in-4°], Chevetogne (Belgique), Abbaye de Ligugé & Paris, Jouve & Cie [«Archives de la France monastique» 13, 16, 18, 20, 21], 1912-1921, tome I (1912), pp. 41-43.
     Dom Jean BECQUET (1917-2003), Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien, par J. Depoin: Index par dom Jean Becquet [25 cm; 70 p.], Ligugé, Revue Mabillon [«Archives de la France monastique» 51], 1989.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par l’École nationale des Chartes sur son site Elec:
     3b) ÉCOLE DES CHARTES [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, in ID., ELEC (site web) [«Cartulaires numérisés d’Île-de-France» 11], http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page49/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page50/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps1/acte18/
(en mode texte), en ligne en 2008.

     4) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Don de l’église de Roinville-sous-Auneau», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06d, 2008.


     Voir aussi sur la mention de Thion  Chef-de-Fer dans cet acte: Susan WOOD, The Proprietary Church in the Medieval West [1020 p.], Oxford, Oxford University Press, 2006, p. 588.

SOMMAIRE
ANNEXE 6e
Thion Chef-de-Fer moine présent à Rochefort vers 1080
Don de l’église de Bréthencourt (vers 1080
)

      Le manuscrit original de la notice qui suit était jadis conservé aux archives départementales d’Eure-et-Loir, d’où il a disparu à une date indéterminée, soit perte, ou vol crapuleux de généalogiste maniaque, à une date antérieure à 1995. On trouve à sa place une mauvaise photocopie d’origine inconnue intitulée par une archiviste: “Copie du document manquant, Mme Behen, 26.10.1995”. Cette photocopie, qui a le mérite d’exister, est par endroit difficilement lisible, et lacunaire au début de quelques lignes, spécialement en bas, où un nom de personne et un nom de lieu ne peuvent être reconstitués.
     Ce texte a-t-il déjà été édité? Je serais très reconnaissant à toute personne qui pourrait m’indiquer s’il a déjà été édité par quelque érudit local avant la disparition du manuscrit original. Je donne ici une photo de cette mauvaise photocopie, au cas où quelqu’un pourrait en tirer plus que je ne l’ai pu.
     Quoi qu’il en soit, voici une charte non datée mais clairement postérieure à la précédente, où Thion Chef-de-Fer n’était pas encore moine.


Texte de la photocopie du manuscrit H.2253 (1995) Traduction proposée par Gineste (2008)
     Noticię fidelium tam presentium quam futurorum tradere volumus quod
     Nous voulons porter à la connaissance des fidèles tant présent qu’à venir ceci.
    [2] domnus Guido de Rupeforti comes beato Martino Maioris Monasterii et Mona[3](c)his inibi servientibus Domino ecclesiam Bertildis Curię in honorem beati Martini constru[4](c)tam cum appendiciis suis attribuit, ea scilicet conditione: quatinus res ecclesię [5] (q)uas in dominio suo habebat, ecclesię redderet, et eas quas militibus suis distribuerat [6] (e)idem ecclesię restauraret ad presens et absolutas ab omni calumpnia et penitus quie[7](t)as deliberaret.
     Monseigneur le comte Guy de Rochefort (1) a donné à Saint-Martin de Marmoutier et aux moines qui y servent le Seigneur l’église de Bréthencourt (2) construite en l’honneur de saint Martin, avec ses dependances, étant entendu ce qui suit: tous les biens de l’église sur lesquels il avait seigneurie, il les rendait à cette église; tous ceux qu’il avait distribués à ses chevaliers, il les restituait à la dite église dès ce moment et il les remet (3) affranchies de toute contestation et tout à fait sûres.
     simulque decimum forum sui castri, et omne illud quod sui milites de [8] sua terra eidem ecclesię inpertire voluerunt concessit.
     Et en même temps il a fait don d’une foire sur dix (decimum forum) de son château et tout ce que ses chevaliers sur son territoire avaient voulu imposer à la dite église.
     Hoc autem donum dominus [9] Guido comes ac domna Adelisa comitissa coniux eius in Castello Novo dederunt. [10] (I)pse autem postea hoc ipsum donum super altare beati Martini detulit.
     Cette donation, monseigneur le comte Guy et madame la comtesse Alais (4) son épouse l’ont effectuée au Château Neuf, mais il a déposé ensuite lui-même sa donation sur l’autel de saint Martin.
     Huic dono isti [11] adfuere: Guido filius Serlonis; Albertus filius Bernardi; Drogo filius eius; Rainaldus qui Canardus [12] cognominatur & Haimericus filius eius; Herlandus; Guarinus Britto filius Heruei de Gualardo[13]ne; Serlo filius Geroardi; Radulfus de Sancto-Leodegario; Rotbertus qui verberat ad panem; [14] Gauffredus Guasthonis filius; Ermenardus; Isnardus; Gaulterius forestarius.
     A cette donation ont assisté: Guy fils de Serlon (5), Aubert fils de Bernard, son fils Dron, Rainaud surnommé Chenard (6) et son fils Aimery, Herland, Garin Breton fils d’Hervé de Gallardon (7), Serlon fils de Gérouard, Raoul de Saint-Léger, Robert Fiert-au-pain (8), Geoffroy fils de Gaston, Armenard, Isnard, le forestier Gautier.
     Quidam autem [15] (e)x nostris monachis affuerunt: domnus Bernardus Majoris Monasterii panitor; Harduinus [16] (m)onachus; Drogo; Teudo Caput Ferri; Haimo; Balduinus. De famulis: Gaulterius [17] (d)e Anglica Terra; Constantius de Ventiliaco; Gaulterius Vermandensis. Bernardus presbiter. [18] (T)amueius presbiter.
     Et certains de nos moines (9) y ont assisté: dom Bernard, panetier de Marmoutier, le moine Hardouin, Dron, Thion Chef-de-Fer (10), Aimon, Baudouin. Parmi les serfs: Gautier d’Angleterre (11), Constance de Ventelay (11), Gautier de Vermandois (11), le prêtre Bernard, le prêtre Tamoué (12).
     Hoc etiam sciendum: quod domnus Guido comes ac domna Adelisa comitissa [19] (conj)ux eius tantum de suis rebus monachis Fossatensis cenobii concesserunt ut ipsi in capitulo suo [20] (bea)to Martino et monachis suis ecclesiam Bertildis Curię annuerunt habere imperpetuum.
     Il faut savoir aussi ceci: monseigneur le comte Guy et madame la comtesse Alais son épouse ont concédé aux moines des Fossés (12) des biens leur appartenant de sorte que ceux-ci lors de leur chapitre ont accepté d’avoir pour saint Martin et ses moines l’église de Bréthencourt à perpétuité.
     [21] Huic facto adfuit domnus abbas Gulferius; Hilduardus cantor; Ernaldus subprior; [22] (G)ualterius Andegavensis; Sigemundus; Normannus; Ernulfus de Ruillio; Girardus; Adelardus [23] (de ??)stolio; Gaulterius de Ingelvilario; Guarinus Bauilus; Rainerius; Tetbaltus [24] (de) Castris; Gausbertus nepos abbatis; Gauffredus de Creceio; Maingotus. Pueri: [25] (??)erius; Hauricus; Albertus.
     A cela ont assisté l’abbé dom Goufier, le chantre Haudouard, le sous-prieur Arnaud, Gautier Langenvin, Sigemond, Normand, Arnaud de Rueil, Girard, Alard  de ..... (14), Gautier d’Angervilliers, Garin Bavil, Rainier, Thibaud de Châtres [Arpajon] (15), Josbert neveu de l’abbé, Geoffroy de Crécy, Maingot. Parmi les enfants: ...ier (14), Aury, Aubert.
     De nostris autem monachis, affuerunt isti: domnus Hildegarius [26] (Te)udo Capud Ferri; et Radulfus de Torciaco miles; et Drogo alius miles ambo [27] apud (??)naium morantes; et Astho quidam famulus normannus; et Rotbertus famulus.
     Parmi nos moines, y ont assisté: dom Haugier, Thion Chef-de-Fer (9), le chevalier Raoul de Torcy et un autre chevalier, Dron, qui tous deux séjournent à ...ay (14), ainsi qu’un certain serf normand, Aston et que le serf Robert.

NOTES DE B.G. (2008).
     
(1) Il s’agit de Guy le Rouge. — (2) On a ici sans doute la plus ancienne graphie de Bréthencourt, qui nous en livre l’étymologie réelle, Berthaud-Cour, où Berthaud (Berthilde) est un anthroponyme féminin (cf. Brunehaut, de Brunehilde). — (3) Deliberare peut avoir en latin médiéval tant le sens de décréter que de donner.— (4) Alais ou Adélaïde si l’on préfère est la première épouse de Guy le Rouge. De sa seconde union il aura Lucienne qui fut fiancé au futur Louis VI en 1104. Il en résulte, quelque soit l’âge où fut fiancée cette Lucienne, que notre charte doit être nettement antérieure au XIIe siècle. — (5Guy fils de Serlon. — (6) La famille Chenard (Canardus) était possessionnée au moins en deux lieux qui ont pris nom d’elle jusqu’à nos jours, Levesville-la-Chenard et Louville-la-Chenard. Rappelons que le sobriquet canard n’a désigné l’animal de ce nom qu’à partir du XIIIe siècle, avant quoi le mot le désignant était ane, dérivant du latin anas, anatis. Canard a donc été originellement un anthroponymique sans signification animalière; il aurait signifié selon Alain Rey “Braillard”, d’un vieux verbe caner, “caqueter” (Dictionnaire historique); mais je me demande pour ma part s’il ne s’agit pas tout simplement d’un anthroponyme de formation classique (surtout du fait de l’évolution de ca- en ch-, mais aussi parce que l’Altdeutsches Namenbuch de Förstemann, éd. 1856, col. 467-468, fait état d’anthroponymes intéressants à cet égard: Ganna, Gannascus, Gannibald, Ganefard, et surtout Ganhart). Quoi qu’il en soit, une charte du Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée (n°33, p. 19) nous apprend qu’au moins à Manterville, secteur tout voisin de Vierville, Aimery Chenard était vassal. — (7Garin Breton fils d’Hervé de Gallardon. On peut donc se demander si le Robert Breton que nous voyons à Auneau signer précisément auprès d’Hugues de Gallardon (B 27), autre fils d’Hervé, n’était pas lui aussi fils d’Hervé.(8Robert Fiert-au-pain. Je rends ainsi le latin Rotbertus qui verberat ad panem, où le verbe verberare (frapper), suivi qu’il est de la préposition ad (à), doit rendre le vieux verbe férir (cf. “sans coup férir”) plutôt que le verbe battre. Il peut s’agit d’un chevalier qui lors de quelque épisode aura embroché une miche de pain.(9)
Pour comparaison voici la liste des moines témoins d’une charte de Bréthencourt vers 1100: Eudes de Lethuin (Odo de Estonio), Martin de la Cour (Martinus de Curte), Robert prieur de Bréthencourt (Rotbertus prior de Bertildis Curiæ), Osmond (Osmundus), Jean (Johannes), Raoul (Radulfus), Clarembaud (Clarenbaldus); et les serfs: le bouvier Robert (Rotbertus bubulcus), Hervé (Herveus), le marmiton Rousseau (Rufullus coculus). On voit que tous les témoins de notre charte paraissent alors décédés (AD 28, H 2256). — (10) Thion Chef-de-Fer est donc moine, ce qui place la rédaction de cette notice après la précédente, où il ne l’est pas encore, et avant la suivante, où il paraît décédé. — (11). Gautier d’Angleterre, Constance de Ventelay, Gautier de Vermandois. Les deux premiers de ces deux serfs des moines de Bréthencourt seront également témoins de leurs contre-dons en retour de la donation de la terre de Lomlu (C 32-33). — (12). Ce prêtre qui a curieusement l’air d’être rangé parmi les serfs du prieuré de Bréthencourt, est cité en tête des témoins pour les moines de deux transaction: les contre-dons en retour de la donation de la terre de Lomlu  (Tamueius presbiter, Guauterius de Anglica Terra famulus, de Ventilaio, Constancius famulus et Guauterius de Veruilla famulus); la donation d’une terre par Geoffroy de Aqua (Tamueius presbiter de Stonno, Adelardus de Bertoldicuria et Rodbertus eiusdem Adelardi socius). (13). Il s’agit du monastère parisien de Saint-Germain-des-Fossés. — (14). Le début de ces mots (quelques lettres seulement) n’apparaît pas sur la photocopie survivante de l’original disparu. — (15). Châtres, aujourd’hui Arpajon.

Éditions

     1) Original autrefois conservé aux Archives départementales d’Eure-et-Loir sous la cote H. 2253, disparu entre 1897 et 1995.

     2) Analyse:
René MERLET (archiviste d’Eure-et-Loir), Inventaire-Sommaire des Archives départementales antérieurs à 1790, rédigé par René Marlet, archiviste. Eure-et-Loir. Archives ecclésiastiques. Série H. 1. Tome huitième [299 p.; c’est le tome 1 de la série H], Chartres, Garnier, 1897, p. 239.

Prieuré de Saint-Martin de Brétencourt
H. 2253. (Liasse.) ― 2 pièces, parchemin.
     v. 1080. ― Don à l’abbaye de Marmoutiers par Gui, comte de Rochefort, Guido de Ruppe Forti, comes et dominus de Berthlodi Curia, et Alix, de l’église de Brétencourt, ecclesiam Bertildis Curie in honorem beati Martini constructam, et approbation de cette donation par les moines de Saint-Maur-les-Fossés.

    3) Photocopie d’origine non identifiée (assez mauvaise et légèrement lacunaire) aujourd’hui conservée sous la même cote, avec l’indication manuscrite suivante: «Copie du document manquant (Mme BEHEN, 26.10.1995)»
     3a) Photographie de cette photocopie, que j’ai mise en ligne ici.

     4) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Don de l’église de Bréthencourt (vers 1080)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06e, 2008.

Note et appel à contribution

     Merci à toute personne qui pourrait nous signaler une édition antérieure de cet texte, soit égaré ou bien volé par un généalogiste.

     On notera un texte en ligne de 1972 d’un auteur qui paraît avoir consulté le texte, ou une de ses éditions, puisque, tout en donnant les bonnes références archivistiques, et aucune autre source, il en cite un passage qui n’est pas repris par l’Inventaire-Sommaire, Bernard de SAINT-LÉGER, «Robert de Saint-Léger et le pays d’Yvelines (juin 1972)», in Association des Saint-Léger de France et d’ailleurs, http://pagesperso-orange.fr/saintleger/agenda/yvelines.desaintleger.htm, en ligne en 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 6f
Donation à Chuisnes d’Hardouin, chevalier du château de Courville
(vers 1090)


     Cette notice est intéressante notamment en ce qu’elle cite comme témoins à Chuisnes cinq personnes déjà mentionnées par nos notices. On admirera aussi le caractère malicieux d’Hardouin Chef-de-Fer.

Texte du manuscrit AD28, donné par Depoin (1905 et 1912)
Traduction proposée par Gineste (2008)
Notitia de censu ęcclesię Sancti Marini
Fs.
Carnotum
     Notice sur le cens de l’église Saint-Marin
Fs (?)
Chartres
     Litteris his insinuamus notitię monachorum Maioris Monasterii degentium post nos in ęcclesia beatorum Geruasii ac Protasii constructa in loco qui Choina uocatur      Par le présent document nous portons à la connaissance des moines de Marmoutier vivant après nous dans l’église Saint-Gervais-et-Saint-Protais qui s’élève au lieu appelé Chuines, ceci.
     militem quemdam nomine Harduinum cognomine Caput Ferreum de castello Curvę Villę dedisse Deo ęcclesięque iam dictę ac nobis uiginti .iii. denarios census de basilica Sancti Marini quos annualiter accipiebat a presbitero qui ibi deserviebat Deo.
     Un certain chevalier nommé Hardouin (1) et surnommé Chef-de-Fer, du château de Courville, a donné à Dieu, à la susdite église et à nous vingt-trois deniers de cens de la basilique Saint-Marin, qu’il recevait chaque année du prêtre qui y faisait le service divin.
     Cum autem huius rei donum super altare prefatorum martirum politurus esset, petiit et accepit a domno Tetbaldo priore tunc huius loci cultellum eius, ut eum loco doni Deo offeret. Sed tamen lignum quoddam postea pro eo obtulit.
     Or, comme il devait parachever la donation de ce bien sur l’autel des dits martyrs, il a demandé et a pris à dom Thibaud, qui était alors prieur de cet établissement, son couteau, afin de l’offrir à Dieu en signe de sa donation. Cependant il a offert ensuite un morceau de bois (2) à la place.
     Redditur uero hic census die festiuitatis Omnium Sanctorum.
     Ce cens est réglé le jour de la fête de la Toussaint.
     Testes huius rei subter annotati sunt. Monachi autem hii: Tetbaldus prior, Moises, Euanus, Giraldus. Laici: Radulfus presbiter, Sicherius frater eius, Gaufredus de Bello Monte, Wilelmus Rufus, Arnulfus, Gauslinus Seruengre, Odo famulus, Gauscelinus cocus, Johanulus, Teodericus et Iohannes presbiteri.
     Les témoins de cette affaire sont cités ci-après. Voici les moines: le prieur Thibaud (3), Moïse, Évain (4), Giraud. Les laïcs: le prêtre Raoul, son frère Sichier, Geoffroy de Beaumont (5), Guillaume Roux (6), Arnoux, Gauslin Serve-en-gré (7), le serf Eudes (8), le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou, Thierry et Jean.

NOTES DE B.G. (2008).

     
(1) Hardouin apparaissant ici sans que soit mentionné son père Thion, moine de Marmoutier, il en faut conclure que dernier est mort, et la charte ne peut dater des environs de 1080, comme le supposait Merlet. — (2) La sœur d’Hardouin avait utilisé un bâton pour la donation de Vierville (per baculum), et Hardouin lui-même un rameau de sureau (per ramum sebuci). — (3) Ce prieur Thibaud était déjà en fonctions lors des transaction précédentes.— (4) Évain a déjà été témoin à Chuisnes du consentement d’Hardouin à la la donation de Vierville. — (5) Un serf de ce Geoffroy de Beaumont (Rainaldus famulus Gaufredis de Bello Monte) a été témoin de la donation de quatre familles de serfs de Denonville par Hardouin. — (6) Ce personnage a lui aussi été témoin de la donation de quatre familles de serfs de Denonville par Hardouin, sous le nom de Guillaume Roux de Chuisnes (Guillelmus Rufus de Coina) — (7) En vieux français, l’expression “en gree” ou “en gré” signifie “volontiers”. Le sens de ce surnom doit être quelque chose, comme “le serviable”. Cf. ces vers attribués à Garce Brûlé, poète champenois du XIIe siècle: Or me doint Deus que je la serve en gré / Tant qu’ele m’ait de ma dolor osté.(8) Le serf Eudes a déjà été témoin à Chuisnes du consentement d’Hardouin à la la donation de Vierville.

Comparaison des listes de témoins à Chuisnes

Consentement d’Hardouin pour Vierville (trans. 4)
Don par Hardouin de colliberts (trans. 14)
Don postérieur d’un cens
Thion Chef-de-Fer, père du dit Hardouin;
du côté des moines: Thion Chef-de-Fer; le prévôt de Chartres, Hardouin; le clerc Garin;

le prieur Thibaud;

les moines: le prieur Thibaud,
le prieur du cloître de Marmoutier, Robert;




Moïse,
Évain;

Évain,
Évroin; Gaston; Foulques; Gimard Ernèse;




Giraud.

et du côté des laïcs:
Les laïcs: le prêtre Raoul, son frère Sichier,

Hugues Malveil; Guerrise fils d’Hébert; Robert de Dolmont;


le serf de Geoffroy de Beaumont, Rainaud; Guillaume Roux de Chuisnes;
Geoffroy de Beaumont, Guillaume Roux,


Arnoux, Gauslin Servengré,
le serf Eudes.

le serf Eudes,
     
et de nombreux autres.
le cuisinier Gauslin, les prêtres Jeannou, Thierry et Jean.

BIBLIOGRAPHIE

Éditions

     1) Original conservé aux Archives départementales d’Eure-et-Loir sous la cote H 230.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Donation d’Hardouin Chef-de-Fer aux moines de Chuisnes (vers 1100)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06f, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 6g
Hardouin, Garin de Friaize et Yves fils d’Hébert à Chuisnes en 1094
Donation de Philippe de Courville aux moines de Chuisnes, 1094


     La notice qui suit, gardant mémoire d’une transaction de mars 1094, a été conservée par le Cartulaire de Saint-Père de Chartres (éd. Guérard, tome II, pp. 499-500). Elle est relative à la donation aux moines de Saint-Père d’une ferme du terroir de Chuisnes appelée qui s’appelait la Pommeraie.

Texte donné par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
[XLIII.]
     Quomodo Philippa et Ivo de Curva Villa, quinque proceres ipsorum feodati quicquid consuetudinis habebant in Pomeria nobis dimiserunt.

     Comment Philippa et Yves de Courville et cinq grand seigneurs leurs féaux nous ont affranchis de tous les droits coutumiers qu’ils détenaient sur la Pommeraie.
[Mart. 1094.]
      In nomine sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Ego Philippa Curvavillensis et Ivo, filius meus, presentium posterorumque memorie, hujus carte testimonio, assignamus, quia
     Au nom de la sainte et indivise Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Moi Philippa de Courville et mon fils Yves faisons connaître à la mémoire de  ceux qui vivent à présent et qui vivront à l’avenir, par le témoignage du présent document, ce qui suit.
     bannum quod a predecessoribus nostris, Ivone scilicet et Gerogio, in villa que Pomeriata dicitur, habebamus, pro eorundem et nostris animabus, concedente domino et patrono nostro Nivelone, domno Eustachio, abbati Carnotensis cenobii, et monachis ibidem in honore beatissimorum apostolorum Petri et Pauli Deo militantibus, pro tenoribus nostris, omni inquietudine absolutum dedimus.
     L’autorité seigneuriale que nous détenions à la suite de nos prédecesseurs, à savoir d’Yves et de Giroie, pour le salut de leurs âmes et des nôtres, avec le consentement de notre seigneur et suzerain Nivelon, nous l’avons donnée à dom Eustache, abbé du monastère de Chartres et aux moines qui y combattent pour Dieu en l’honneur des très saints apôtres Pierre et Paul, pour en jouir sans souci en ce qui concerne les droits qui nous étaient dus.
     Sed et huic memoriali pagine commendari decrevimus, quod Garinus de Friesia, Harduinus Caput Ferri, Tetbaldus filius Sugerii, Frodo filius Themerii, Ivo filius ejus, fideles feodalesque nostri, vicariam quam in prescripta Pomeriata ab atavis quietam habebant, tam precibus nostris quam meritis, eidem abbati eisdemque monachis perpetualiter et quiete possidendam concesserunt.      Mais nous avons de plus voulu mentionner par le présent mémorial que Garin de Friaise, Hardouin Chef-de-Fer, Thibaud fils de Suger, Fron fils de Thémier et son fils Yves, nos fidèles et féaux, tant sous l’effet de nos prières que de leurs mérites, ont cédé au dit abbé et aux dits moines la voirie qu’ils détenaient de leur aïeux dans la susdite Pommeraie, pour qu’ils en jouissent à jamais et en paix.
     Ad hujus itaque rei testimonium et defensionem, nostra et plurium aliorum videntium hec et audientium nomina hic subscribi fecimus.
     Ainsi donc, pour preuve et garantie de ces faits, nous avons fait porter ci-après nos noms et ceux de plusieurs autres qui les ont vus et entendus.
     Philippa; Ivo, filius ejus; Nevelo, Garinus de Friesia, Harduinus Caput Ferri; Tetbaldus, filius Sugerii; Frodo, filius Temerii; Ivo, filius ejus; Ivo, filius Herberti; Rogerius de Aqua, domnus episcopus, Hilduinus precentor; VVido, filius G. divitis; Giraldas capellanus; Gaufridus, nepos ejus; Landricus clericus, Haimo prepositus; Herveus, Robertus, cubicularii episcopi; ipse abbas, Adventius miles, Laurentius cubicularius, Gunbaldus; Gislebertus, Lorini filius; Fulchardus; Richardus, gener ejus; Ingelbertus cocus, Gaufridus cocus, Rogerius cocus, Johannes cocus, Odo pistor, Salomon major; Gaudius et Teduinus, fratres; Garabatus, Radulfus Hildegarii.
     Philippa; son fils Yves; Nivelon, Garin de Friaize, Hardouin Chef-de-Fer; Thibaud fils de Suger; Fron fils de Themier; son fils Yves; Yves fils d’Hébert; Roger de l’Eau (ou de Lèves?), monseigneur l’évêque, le préchantre Audouin; Guy fils de Geoffroy le Riche; le chapelain Giraud; son neveu Geoffroy; le clerc Landry, le prévôt Aimon; Hervé et Robert, chambriers de l’évêque; l’abbé lui-même, le chevalier Avence, le chambrier Laurent, Gombaud; Gibert fils de Lorin; Fouchard; son gendre Richard; le cuisinier Engebert, le cuisinier Geoffroy, le cuisinier Roger, le cuisinier Jean, le boulanger Eudes, le maire Salomon; les frères Gaud et Thouin; Garabat, Raoul Haugier.
     Нес igitur acta sunt anno ab incarnatione Domini MXCIIII°, mense martii, indictione II, Philippo rege regnante, [p.500] Ivone Carnotensi episcopio presidente. His ergo si quis obviare presumpserit, nisi citissime resipuerit, quiscunque fuerit, nostro assensu anathema sit. Amen.
     Ces mesures ont été prises l’an de l’Incarnation du Seigneur 1904, au mois de mars, en la deuxième indiction, sous le règne du roi Philippe et le pontificat de l’évêque Yves. Si quelqu’un donc osait y faire obstacle, s’il ne s’amende pas au plus tôt, quel qu’il soit, nous donnons notre accord pour qu’il soit excommunié. Amen.
[20 oct. (sic, par distraction de l’éditeur)]
     XII kalendas octobris prescripti anni, hoc idem concesserunt Willelmus, filius Jothonis; et Richerius, frater ejus. Videntibus et testificantibus Paulo, serviente eorum, et aliis suprascriptis.

(Édité par D. Marriere, p. 366).
     Le XII des calendes d’octobre [le 20 septembre] de la susdite année, ont consenti à la même chose Guillaume fils de Jothon et son frère Richer, au vu et au témoignage de leur serviteur Paul et des autres dont les noms ont été donnés ci-dessus.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD (directeur de l’École des chartes en 1848, conservateur au département des manuscrits de la bibliothèque impériale en 1852), [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp. 499-500 [dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008].

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Philippa de Courville: Donation de la Pommeraie aux moines de Chuisnes (20 septembre 1094)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06g, 2008.


SOMMAIRE
ANNEXE 6h
Hardouin, son fils Hugues et Yves fils d’Hébert, fin XIe siècle
Donation d’Hardouin Chef-de-Fer à Roinville (fin XIe siècle)

     Nous donnons ici le texte d’une autre charte faisant mention de Hardouin Chef-de-Fer, fils de Thion Chef-de-Fer. Conservée dans une copie de 1118 par le Liber Testamentorum de Saint-Martin-des-Champs, au folio 17, sous le numéro 38, elle a d’abord été éditée par dom Marrier en 1637 dans son Historia du monastère royal de Saint-Martin-des-Champs (p. 368), puis par Joseph Depoin et Coüard en 1905 dans leur édition du Liber Testamentorum de l’abbaye de Saint-Martin-des-Champs (pp. 49-50). Enfin Depoin l’a rééditée en 1912 avec de nouvelles notes et une datation plus précise en 1912 dans le premier volume de son Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs (pp. 46-47).

     On notera ce que dans la note 64 de l’édition de 1912, Depoin précise relativement à la datation de cette notice:
     Cette notice serait particulièrement intéressante à dater, etc en raison de la quantité de témoins de marque qui s’y trouvent associés. Un terminus ad quem indiscutable est fourni par la mort de Josselin (3 novembre 1096), l’archidiacre de Josas qui fut un bienfaiteur insigne du prieuré (cf. n°13 suprà, note 24). C’est aussi en 1096-97 que le chanoine-chancelier Vougrin devint archidiacre de Parisis au lieu et place de Dreux Ier de Mello. Toutefois il faut remarquer que le chanoine Sévin (le Sevinus Postellus qui figure en 1076 au nombre des testes clerici ex parte Sancte Marie, c’est-à-dire des clercs de Notre-Dame (cf. Guérard, Cartulaire de N-D. de Paris, I, 280) n’apparaît dans aucune énumération des membres du chapitre à partir de 1087. Mais la mention d’Hervé de Montmorency permet de reculer encore cette date. En effet, son fils et successeur Bouchard IV eut avec le comte de Beaumont son beau-frère, Mathieu Ier, une guerre au cours de laquelle fut détruite l’église castrale de Conflans-Ste-Honorine, et cette église, rebâtie après la cessation des hostilités, fut dédiée le 21 juin 1086. (Cf. notre étude sur les comtes de Beaumont-sur-Oise et le prieuré de Conflans dans le Bulletin de la Commission des Antiquités et Arts de Seine-et-Oise, 1911). Hervé était encore vivant et avait conservé la terre de Marly où il fit élever en 1087, l’église de St-Vigor (Ad. Maquet, Les Seigneurs de Marly, p. 48). Hervé avait cédé Montmorency à son fils aîné, postérieurement au 25 mai 1081, date où il agit comme tuteur de Guillaume II de Gometz (Bibl. de l’Ecole des Chartes, 4e série, t. III, p. 357). 1081 est l’année où un autre témoin de la notice, Hugues comte de Dammartin, fonda le prieuré de St-Leu d’Esserent. (Chan. E. Müller, Cartulaire de St-Leu d’Esserent, p. 1-4). D’autre part, Hervé d’abord seigneur de Marly ne prit le nom de Montmorency qu’après avoir hérité de Thibaud, son frère, postérieurement au 2 novembre 1071 (Prou, Actes de Philippe Ier, pp. 7 à 160 pour Thibaud; pp. 94, 159, 308 pour Hervé). La distinction de leurs titres est sensible dans les souscriptions au diplôme de Philippe Ier en 1067 (n°12).

Notice de l’édition de 1905
Notice de l’édition de 1912
XXXVIII [fol. XVII°].
(Fin du XIe siècle)

Édité par D. Marrier, p. 368
Acte 23

A. Original perdu.
B. Copie de 1118, Liber Testamentorum, fol. 17° n°38.
Édit. Marrier, Monasterii Sti Martini de Campis... historia, p. 368.
     Hardoin Chef-de-Fer et son fils Hugues renoncent à leurs droits sur la terre de Roinville, moyennant cinq sols; des bottes et des souliers sont en outre offerts en cadeau à Hugues.

     Hardoin Chef-de-Fer et son fils Hugues renoncent à leurs droits sur la terre de Roinville, moyennant cinq sols; des bottes et des souliers sont en outre offerts en cadeau à Hugues (a).
     (a) Nous rattachons cette pièce aux précédentes dont nous la croyons voisine. On ne peut lui fixer une date par les synchronismes. Elle est antérieure en tous cas à la mort du prieur Ourson (1er octobre 1105).
 
Notes de 1905
Texte de 1905 et 1912 Notes de l’édition de 1912
     (218) [p.49] Hardouin Chef-de-fer était fils de Teudon et d’Hersende, nommés dans la charte qui suit. Il était seigneur de Denonville (c. Auneau, a. Chartres) et maria sa sœur Mélisende à leur voisin Gautier II d’Aunay-sous-Anneau, à qui elle porta la terre de Vierville (Arch. de l’Eure [corrigez: de l’Eure-et-Loir(B.G.)], H 2254). Teudon avait pour père Etienne (Stephanus Caput de ferro) nommé avec ses fils (Teudo et Amo) dans une charte d’Aivert (Agobardus), évêque de Chartres, entre 1049 et 1060 (Coll. Moreau, XXIV. 152).
     Harduinus Capud Ferri (218) (58) et Hugo filius ejus condonaverunt monachis Sti Martini de Campis hoc quod calumpniabant in Roenvilla, in presentia Ursi prioris ejusdem monasterii; et inde habuit Ve solidos de caritate, et filius ejus caligas et sotulares.
     (58) Hardoin Chef-de-fer était fils de Thion et d’Hersende, nommés dans la charte 20. Il était seigneur de Denonville (ca. Auneau, ar. Chartres) et maria sa sœur Mélisende à leur voisin Gautier II d’Aunay-sous-Anneau à qui elle porta la terre de Vierville (Arch. de l’Eure [corrigez: de l’Eure-et-Loir (B.G.)], H 2254).
     (219) [p.49] Mérouville, c. Janville, a. Chartres.
     (118) [p.31] Garnier II de Paris, fils de Garnier I, eut, entre autres enfants, Hugues, seigneur de Gentilly et de Brunoy. Ce Hugues, qui vivait en 1138, qualifie de neveu (nepos) Soudan de Massy. (A.N. K 22, n°98; K 23, n°°33 et 616). Celui-ci doit être identifié avec Geofroi-Soudan II, fils de Bouchard de Massy (Ms. l. 9968, n°°85 et 203), seigneur de Vaugrigneuse en 1138 (LL 1043, fol. 6). Bouchard se rattache apparemment à Soudan I de Massy, père d’Aimon, de Guillaume et de Jehan (Ms. l. 9968, n°°224, 225); on sait par ailleurs qu’il était frère de Thévin de Forges (Ib. n°142); et d’après l’indication de la notice que nous annotons ici [p.31], Soudan I serait un frère de Garnier II.
     (b) [p.49] Ms. Guarnaci.
     (220) [p.49] Mazolin, gardien du péage établi à St-Aubin des Bois, c. Chartres.
     (221) [p.49] Maurepas, c. Chevreuse, a. Rambouillet. Milon I, fils de Simon I de Maurepas, est la tige de cette famille.
     (222) [p.49] Courserault, c. Nocé, a. Mortagne (Orne). METAIS,Cartulaire de Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou, no LIX.
     (223) [p.49] Fontaine-Bouillant, éc. Champhol, c. Chartres.
     Et hujus concessionis sunt testes: Teobaldus filius Teoli, Aimericus Canardus, Jolduinus filius Raibaldi, Gaufridus major de Meronvilla (219) (59), Warnerius (118) (75) filius Guanari (b) (b), Ivo filius Herberti, Paganus frater ejus; Frodo Cocceto filius; Mazolinus pedaccerus Sti Albini (220) (60); Milo filius Simonis de Malorepastu (221) (61), Salomon filius Hugonis de Corsosalz (222) (62); Arduinus filius Mazolini de Fontane (223) (63), Stephanus de Corsosalz (222) (64); Teodon, Warinus, Jonas, Engelbertus, servientes Sti Martini; Frodo pellætarius, Goiszelmus pelletarius.
     (59) Mérouville, ca. Janville, ar. Chartres.
     (75) Henri Loherenc ou Lorrain fut reconnu gentilhomme (ingenuus) par un jugement de la cour royale. Conseiller de Louis VI, il en reçut, en 1112, les terres d’Aubervilliers, Triel, Mons, Villeneuve, Ablon, la maîtrise des criées du vin à Paris, et d’autres privilèges (R. de Lasteyrie, Cartul gén. de Paris, t. I, p. 151; Luchaire, Annales de la vie de Louis VI, n°136). — En 1117 Louis VI rappelle, au sujet de la chapelle St-Georges de Champeaux, dépendant de St-Magloire, que "Henricus Lotharingus, fidelis noster, predicte capelle reparator et, quibuscumque modis valet, benignus auxiliator, ad capsam in qua corpus B. Maglorii requiescit superargentendam (que propter matris ecclesie necessitatem ex omnium assensu fratrum, fuit disparata et detecta), XIIi marchas argenti, et ad usus fratrum 1 torcular apud Karronam (Charonne) villam et quicquid habebat in vadimonium super II thuribula argentea et calicem argenteum ejusdem ecclesie dedit." (Ms. I. 5413, fol. 7).
     (b) B Guarnaci.
     (60) Mazolin, gardien du péage établi à St-Aubin-des-Bois, ar. Chartres.
     (61) Maurepas, ca. Chevreuse, ar. Rambouillet. Milon I, fils de Simon I de Maurepas, est la tige de cette famille, qui se rattache sans doute à la maison de Chevreuse.
     (62) Courserault, ca. Nocé, ar. Mortagne (Orne). Métais, Cartulaire de Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou, n°59.
     (63) Fontaine-Bouillant, éc. Champhol, ca. Chartres.
     (64) Cette notice serait particulièrement intéressante à dater, etc [note donnée plus haut.]
 
Texte donné par Depoin (1905 et 1912)
Traduction proposée par Gineste (2008)
     Harduinus Capud Ferri et Hugo filius ejus condonaverunt monachis Sti Martini de Campis hoc quod calumpniabant in Roenvilla, in presentia Ursi prioris ejusdem monasterii; et inde habuit Ve solidos de caritate, et filius ejus caligas et sotulares.
     Hardouin Chef-de-Fer et son fils Hugues ont consenti aux moines de Saint-Martin-des-Champs ce qu’ils leur contestaient à Roinville, en présence d’Ours, prieur du dit monastère; et il a obtenu par là cinq sous à titre de cadeau, et son fils des bottes et des souliers.
     Et hujus concessionis sunt testes: Teobaldus filius Teoli, Aimericus Canardus, Jolduinus filius Raibaldi, Gaufridus major de Meronvilla, Warnerius filius Guanari, Ivo filius Herberti, Paganus frater ejus; Frodo Cocceto filius; Mazolinus pedaccerus Sti Albini; Milo filius Simonis de Malorepastu, Salomon filius Hugonis de Corsosalz; Arduinus filius Mazolini de Fontane, Stephanus de Corsosalz; Teodon, Warinus, Jonas, Engelbertus, servientes Sti Martini; Frodo pellætarius, Goiszelmus pelletarius.
(Édité par D. Marriere, p. 368).
     Et de cette concession sont témoins: Thibaud fils de Thiou; Aimery Canard; Joudouin fils de Raibaud; le régisseur de Mérouville Geoffroy; Garnier fils de Ganar; Yves fils d’Hébert; son frère Payen; Fron Cocheton fils; Mazolin gardien du péage de Saint-Aubin-des-Bois; Milon fils de Simon de Maurepas; Salomon fils d’Hugues de Courserault; Thion, Garin, Jonas et Engelbert, sergents de Saint-Martin; le pelletier Fron; le pelletier Joseaume.

Éditions

     1) Domnus Martinus MARRIER, O.S.B. (Dom Martin MARRIER, de l’ordre de saint Benoît), Monasterii regalis S. Martini de Campis Paris. ordinis cluniacensis, historia, libris sex partita, per domnum Martinum Marrier [in-4°; XIV+578 p.; «Histoire du monastère royal parisien de Saint-Martin-des-Champs, de l’ordre de Cluny, répartie en six livres, par dom Martin Marrier, de l’ordre de saint Benoît»], Parisiis (Paris), P. Cramoisy, 1637, p. 368.

     2) COÜARD (archiviste du département de Seine-et-Oise), Joseph DEPOIN (secrétaire général de la Société historique du Vexin), DUTILLEUX (secrétaire général de la Commission des Antiquités et des Arts), DUFOUR (secrétaire général de la Société historique de Corbeil-Étampes), LORIN (secrétaire général de la Société historique de Rambouillet) [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis. Reproduction annotée du manuscrit de la Bibliothèque nationale [in-8°; XV+124 p.], Paris, A. Picard & fils  [«Publications de la conférence des Sociétés historiques du département de Seine-et-Oise»], 1905, pp. 49-50.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par l’École nationale des Chartes sur son site Elec:
     ÉCOLE DES CHARTES [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, in ID., ELEC (site web) [«Cartulaires numérisés d’Île-de-France» 11], http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page49/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page50/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/acte38/ (en mode texte), en ligne en 2008.

     3) Joseph DEPOIN (1855-1924), Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien. Tome I [premier de 5 volumes in-4°], Chevetogne (Belgique), Abbaye de Ligugé & Paris, Jouve & Cie [«Archives de la France monastique» 13, 16, 18, 20, 21], 1912-1921, tome I (1912), pp. 46-47.
     Dom Jean BECQUET (1917-2003), Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien, par J. Depoin: Index par dom Jean Becquet [25 cm; 70 p.], Ligugé, Revue Mabillon [«Archives de la France monastique» 51], 1989.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par l’École nationale des Chartes sur son site Elec:
     3b) ÉCOLE DES CHARTES [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, in ID., ELEC (site web) [«Cartulaires numérisés d’Île-de-France» 11], http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page46/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page47/ (en mode image) & http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps1/acte21/ (en mode texte), en ligne en 2008.

     4) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Donation d’Hardouin Chef-de-Fer à Roinville (fin XIe siècle)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06h, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 6i
Hardouin, témoin d’une donation d’Hugues de Gallardon
Charte d’Hugues en faveur du prieuré des moines de Bonneval à Auneau, éditée par Lefèvre (1867)

     Cette charte fait état de quatre donations successives, qu’Hugues récapitule solennellement avant son départ prochain en Terre Sainte (à une date qui reste à déterminer).
Hardouin de Denonville (Harduinus de Danovilla) fait partie des témoins de la deuxième.

Texte donné par Lefèbvre (1867)
Traduction proposée par Gineste (2009)
     Quoniam que Dei sunt non occultare, sed ut tardioribus tepidioribus que imitanda proponantur, juxta ejus preceptum lucem coram hominibus concedet lucere, tam futuris quam presentibus litterali tenacitate volo declarare quia
     Traduction à venir.
     fidelibus ego Hugo, Gualardonensium dominus, Deo dicatis cenobitalibus in Bonevallensi monasterio, summo regi, ejusque quorum assunt ibi reliquie martyribus devotè famulantibus, pro patris mei Henrici [sic (Hervei?) (B.G.)] absolutione traditi tam honorifice ab ipsis inibi sepulture, et ut ego crebri eorum adminiculante deprecatione erui a Jehennali tribulatione, paradisique perfrui merear amena exultatione,

     largitus sum de meis possessionibus solemni donatione que cartule huic miserendo nominatim mandavi retinere, scilicet mansum quod Foesvilla vocatur totum, apud Alneellum castrum noviter extructum, terram aratri unius culture sufficientem, et furnos qui in ipsa villa facti vel futuri sunt; decimam quoque culturarum mearum que ibi erunt, nec non ipsius castelli forum decimam et omne herbarum fructuumque teloneum, et Stagnum quoddam cum dimidia parte molendini inibi construendi; capellam quoque castelli, et ad ejus edificationem quindecim libras monete carnotensis, et quicquid homines mei servi sive liberi illis dederunt, concessi. Huic vero interfuerunt testes qui hoc audierunt et viderunt: Guarinus clericus, canonicus sancte Marie; Gaufridus mariscalcus; Hugo Fulcoini; Albericus coquus; Ansoldus de Mengervilla; Guido et Milo fratres mei; Haimericus et Herveus balisterii; Rainoldus de Brai; Johannes de Clismunt; Ivo Gaucherii; Iohannes vitulus; Rainardus clericus; Osmundus de Alneel; Guillelmus de Viri; Robertus Brito.

     In festivitate quoque ipsius sancti scilicet Nicholai videns quia nominati fratres jam data honorifice construebant, donum adauxi scilicet presbiteratus de Eclimonte et decimam culturarum mearum ubicumque erunt vel fuerint et vinearum que habebam vel habiturus eram et forum totum quod vulgù fera dicitur in festivitate ipsius sancti. Nec non apud Galardonem aream molendini que Revacallis nuncupatur; in castello quoque jam dicto Alneello scilicet quicquid babetur a porta que respicit Sanctum Romanum et ab officinis fratrum et domos et ortos usque ad aquam.

     Hii affuerunt testes: Robertus filius Gasthonis. Guillelmus dapifer. Marinus prefectus. Harduinus de Danovilla. Osmundus de Alneel. Haimericus arbalestarius et filius ejus Ansoldus. Ingelbertus de Bunena villa. Johannes de Sclimonte. Odo de Danovilla. Seguinus frater Roberti filii Gastonis. Gaufridus filius Milesendis. Guido de Barzileriis. Durcardus de Ursunvilla. Gaufredus Goignart. Radulphus ex Puteo. Albericus coquus. Ascelinus de Pomerio. Garinus et Guido fratres mei cum quibus tunc signo crucis cartulam firmavi.

     Deindè videns monachos a supra scripta Deo devota congregatione apud nos jam devotos regulariter jam degere, Deoque ut pote a tanta concione bene extrados in hymnis et laudibus die noctuque [p.97] deservire, ut talium numerus quorum me credebam plurimum posse adjuvari precibus, adaugeretur, unde plures vite necessaria haberent donavi. Scilicet de quatuor redditibus quos habebam, vulgariter pedagia nominales, decimam partem. Redduntur autem apud Alneellum et apud Hildopontem et apud Lumret et apud Galardonem. In ipso quoque castello Galardonis dedi decimam mercatum [pour mercati? (B.G.)], et de duobus furnis quos inibi habebam cariorem propre domum Nivelonis situm; tali videlicet tenore quatinus mater mea, dum advixerit, fructus indè colligat, si vivens eis concedere noluerit voluntate spontanea. Dedi et apud Veosiam unius carruge terram. Testes ex parte mea: Guido frater meus. Marinus prefectus. Herveius filius Petri. Herveius balistarius. Seguinus et Ansoldus de Sanctiul. Robertus de Danonvilla. Osmundus miles. Garinus Villanus. Johannes de Sclimonte. Germundus de Sclimonte. Nivelo filius Germundi. Ex parte eorum: Guido de Barzileriis. Hugo filius Fulchoini. Isembardus Mariscalcus. Teudo de Nemore. Albericus quoquus. Gaufredus Mariscalcus.

     In alia quoque festivitate prescripta confessoris, dum missa celebraretur solemnis, allatus est quidam in redula nimis anxius, cujus pedem tribus ebdomadibus consumpserat ignis divinus, qui usque ad vesperas inibi adjacens ipsius sancti auxilium attentius deposcens, Domino quantum apud se ipsius sancti possent merita demonstrante, subito curatus est. Cujus curationem ego Hugo audiens, letus adveni, atque precioso confessori terram cultui unius Karruge sufficientem per cultellum Willelmi filii Rotaldi donavi, apud villam que dicitur Solaris duorum boum, et apud Voesiam duorum. Testes Guillelmus Rotaldi. Vulgrinus pelliciarius. Odo pistor de famulis monachorum. Tebaldus de Pometo. Radulphus de Puteo. Stephanus carpentarius.

     Dominicum quoque sepulchrum Jerosolymis petiturus, audientibus quibus ipso die, castella mea et filiam meam commendavi meis [p.99] fidelibus, Garino quoque fratre meo et uxore mea Agnete atque unica mea Mahildi audientibus et concedentibus, cunctaque Bonevallensibus fratribus diversis temporibus diversa per loca donaverant queque eorum caria quam habebat presens abbas Robertus in manibus continebat recitatis, duo clausa vinearum que apud Galardonem via publica dividit eis adauxi; videlicet post meum obitum alterum et presentialiter alterum. Apud Alneelum quoque post me habendum illis meam propriam carrucam donavi cum omni apparatu et omnibus illius culturis. Hoc autem totum ut jam predixi, Garinus frater meus cum uxore mea et filia mea que inde ob memoriam rei geste, ut pote parvula, unum denarium de abbate accepit, ad hoc enim eos convocaveram, audientibus testibus subscriptis, concessit. Testes: Robertus Gathonis. Isnardus de Gaiis. Drogo Alberti. Gaufridus Haganonis et Radulfus frater ejus. Guillelmus de Sancto-Piato. Guillelmus Gauffridi Strabonis. Robertus nigro dorso. Garnerius de Sancto Hylario. Guillelmus Rotaldi. — Hoc autem meum beneficium meis annuens precibus, comes de Petra-forti, Guido nomine, de cujus fevo erat, cum uxor sua concessit. Testes: ego ipse, Urso- Ursonis filius, Simon Neelfa.


Éditions

     1) Édouard (Pierre-Édouard-Alexandre) LEFÈVRE (ancien chef de division à la Préfecture d’Eure-et-Loir, historien de la Beauce, membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques et de plusieurs sociétés savantes, historien de la Beauce), Documents historiques et statistiques sur les communes du canton d’Auneau arrondissement de Chartres (Eure-et-Loir) [2 volumes in-16, ou in-12; extrait de l’Annuaire d’Eure-et-Loir (1867) & (1868)], Chartres, Garnier, 1867-1869, tome 1 (1867), pp. 96.

     2) Bernard GINESTE [éd.], «Hugues de Gallardon: Donation d’Hugues de Gallardon au prieuré d’Auneau (non datée)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe06i, 2008.

ANNEXE 7
Dossier sur la famille d’Aunay
     7a. Gautier I d’Aunay se porte caution pour un jardin (vers 1068).
     7b. 
Gautier I d’Aunay et ses fils consentent à une donation près de Boisville (avant 1079).
     7c.
Gautier I et Gautier II témoins à Abonville (avant 1079).
     7d. 
Gautier I d’Aunay renonce à l’église d’Épeautrolles (entre 1079 et 1082).
     
7e. Gautier I et Rainaud d’Aunay témoins d’un affranchissement (entre 1079 et 1082).
     7f.
Raynaud d’Aunay témoin à Quémonville (Boisville-la-Saint-Père) (entre 1079 et 1101).
     
7g. Donation de voiries en Beauce autorisée par Gounier d’Aunay (7 mars 1082)
     7h. Autorisation par Gounier d’Aunay d’une vente de voiries en Beauce (1082 ou peu après)
     7i. Gauthier II d’Aunay témoin en 1096 (1096)
     7j. Obits de Gautier II d’Aunay et de ses alliés (fin XIe siècle - début XIIe siècle)
     7j2. Mentions d’un Gautier d’Aunay témoin, de son épouse Milsent Chef-de-Fer et de belle-mère Hersent (avant 1112-vers1114).
     7j3. Un Gautier d’Aunay non identifié témoin trente ans plus tard (vers 1128).  
     7k. Gounier de Saint-Avit donne une terre à Raville près Dreux (entre 1100 et 1120)
     7l. Gounier d’Aunay gouverneur de Bayeux en 1105 (témoignage d’Orderic Vital)
     7m. Garin d’Aunay témoin d’une donation d’Helsent (1108 ou 1109)
     7n. Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Gouillons (1108 ou 1109)
     7o. Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Thivars (après 1115)
     7p. Restitution d’une terre par Garin d’Aunay aux moines de Saint-Père (non datée)
     7q. Donation de Garin d’Aunay sur son lit de mort (après 1130)
     7r.
Gounier d’Aunay témoin d’une charte du comte Thibaud (vers 1128).
     7r. Donation de Garin d’Aunay sur son lit de mort (après 1130).
     7s.
Gounier témoin de plusieurs actes du Cartulaire de Bonneval (de 1118 à 1141).
     7t. Gounier témoin d’un consentement de Geoffroy IV de Châteaudun (1140).
     7u.
Gounier d’Aunay autorise une donation à Unverre (vers 1146).
     7v. Mention d’Obert d’Aunay dit Payen Torcul, fils de Garin (avant 1151)
     7w. Répertoire un peu vieilli des membres de la famille d’Aunay donnée par Lépinois (1854)

ANNEXE 7a
Gautier I d’Aunay se porte caution pour un jardin
Rosceline restitue un jardin aux moines de Saint-Père (vers 1068)

     Cette charte date de l’abbatiat d’Hubert, successeur de Landry, lui-même mort, selon les auteurs, en 1067 ou 1069; Hubert fut chassé puis rappelé en 1075, et à nouveau chassé définitivement en 1078, avant d’être remplacé en 1079 par Eustache (Guérard, Cartulaire de Saint-Père, pp. CCXLII-CCXLIII). Notre charte est connue par deux copies, dont la deuxième, un peu plus tardive, précise qu’elle daterait le la neuvième année du règne de Philippe Ier. Ce dernier ayant été sacré en 1059 et ayant succédé à son père en 1060, on peut donc hésiter entre 1067 et 1068; mais il ne s’agit sans doute que d’une date approximative, comme dans le cas de la charte suivante, tirée de la mention de l’abbé Hubert, dont on aura porté la première année d’abbatiat.

     Vu que le lieu de ce jardin n’est pas mentionné, il doit s’agir du jardin des moines à Chartres même.

Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
Capitulum  LXXIX.
      De orto empto super flumen Audure.
[ Ante a. 1080.]
Chapitre 79.
     Du jardin que nous avons acheté au bord de l’Eure.
[vers 1068]
     Notum esse volumus, ego Hubertus abbas, et omnes monachi cœnobii Carnotensis, quia      Nous voulons qu’il soit connu, moi l’abbé Hubert et tous les moines du monastère de Chartres, ceci.
     quendam ortum, in nostra terra juxta ortum nostrum situm, quædam mulier, Roscelina nomine, per XX et amplius annos, a primo seniore suo Gausfrido, dotis jure, concessum tenuerat; de quo nullum habuit sobolem.
     Une femme dénommée Rosceline avait tenu plus de vingt ans un jardin situé dans notre terre à côté de notre jardin qui lui avait été donné en dot par son premier mari Geoffroy, de qui elle n’a pas eu de progéniture.
     Nunc, quadrigama, a nobis taxatam peccuniam accipiens, reliquit perpetualiter possidendum, donumque vel guerpum, cum presentí suo seniore Huberto, necnon et filiis tribus quos habuit de Frodone, quibus etiam dedimus munuscula, super altare apostolorum Petri et Pauli posuit,
     A présent mariée pour la quatrième fois, elle a reçu de nous le prix qui valait ce jardin et nous en a cédé la jouissance à perpétuité, et, avec son présent mari Hubert, ainsi qu’avec les trois fils qu’elle a eus de Fron, auxquels nous avons donné de menus présents, elle en a posé la donation ou cession sur l’autel des apôtres Pierre et Paul.
     sub praesentia nostri ac nostrorum servientium, quorum nomina subscripsimus: Bernardus, filius Vulmari; Stephanus major et Salomon, frater ejus; Dodo major, Oydelerius, Alcherius mulnarius; Belod, filius ejus; Fulchardus, Rainaldus agaso, Ascelinus major, Hugo berbellus, Gislebertus.
     en notre présence et celle de nos serviteurs, dont nous avons porté les noms ci-après: Bernard fils de Voumard, le régisseur Étienne et son frère Salomon, le régisseur Don, Oidelier, le meunier Auchier, son fils Bélod, Fouchard, le palefrenier Rainaud, le régisseur Ascelin, le Hugues Berbeau, Gisbert.
     Ex parte mulieris: Walterius de Alneto et Sugerius, quorum prius astipulator constitutus est soliditatis.
     Du côté de cette femme: Gautier d’Aunay et Suger, dont le  premier a été institué caution pour le tout.
      (1) In cod. dicto Argenteo, post nomina testium, addita sunt hæc: Actum est hoc puplice Carnotis, regnante Philippe rege anno IX.
Cartulaire de Saint-Père, p. 205.
     Note de Guérard: Dans le codex appelé Argenteus, après les noms des témoins, est ajouté ceci: Cela s’est fait publiquement à Chartres, sous le règne du roi Philippe, l’an IX.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp. 205.
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.


     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Rosceline restitue un jardin aux moines de Saint-Père (vers 1068)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07a, 2008.

ANNEXE 7b
Gautier I d’Aunay et ses fils consentent à une donation près de Boisville
Gautier fils de Fléaud donne la moitié de la voirie d’Honville (avant 1079)

     Cette charte date de l’abbatiat d’Hubert, successeur de Landry, lui-même mort, selon les auteurs, en 1067 ou 1069; Hubert fut chassé puis rappelé en 1075, et à nouveau chassé définitivement en 1078, avant d’être remplacé en 1079 par Eustache (Guérard, Cartulaire de Saint-Père, pp. CCXLII-CCXLIII). Notre charte est connue par deux copies, dont la deuxième, un peu plus tardive, précise qu’elle daterait le la neuvième année du règne de Philippe Ier. Ce dernier ayant été sacré en 1059 et ayant succédé à son père en 1060, on peut donc hésiter entre 1067 et 1068; mais il ne s’agit sans doute que d’une date approximative, comme dans le cas de la charte précédente, tirée de la mention de l’abbé Hubert, dont on aura porté la première année d’abbatiat.

     Hunis-villa peut représenter théoriquement Oinville-sous-Auneau que Honville comme le croit Lefèbvre), hameau de Boisville-la-Saint-Père, mais il faut clairement y préférer Honville, hameau tout proche de l’actuelle commune de Réclainville. Et cela d’autant plus que nous voyons Hugues du Puiset venir assister à Boisville au consentement donné par Payen d’Étampes à la donation de Vierville par Gautier II.

Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
Capitulum LXXVIII.
      De vicaria Hunis Villæ, et atrii æcclesiæ Reclamantis Villæ.
[ Ante a. 1080.]
Chapitre 25.
     De la voirie d’Honville et du cimetière de l’église de Réclainville.
[avant 1079]
     In nomine sanctæ et individuæ Trinitatis. Ego Hubertus, gratia Dei, abbas, et omnis congregatio sancti Petri Carnotensis cœnobii, notum esse volumus, tam presentibus quam futuri evi, sanctæ Dei æcclesiæ fidelibus,
     Au nom de la sainte et indivise Trinité. Moi Hubert par la grâce de Dieu abbé, ainsi que tout le chapitre du couvent de Saint-Père de Chartres, nous voulons qu’il soit connu des fidèles de l’Église de Dieu tant d’ajourd’hui que du temps à venir, ceci.
     Walterium, videlicet filium Fladaldi, medietatem vicariæ Hunis Villæ necnon et Reclamantis Villæ atrii æcclesiæ, ac tocius terraæ quæ ad istas duas villas pertinet, pro salute suæ et conjugis animæ, atque pro animabus parentum suorum, sancto Petro concessisse perpetuo jure; pro eaque accepisse agripennum unum vineæ, quæ vocatur Radfredus, pro quo nobis offerebantur XXV libre nummorum.
     Gautier, c’est-à-dire le fils de Fléaud, pour le salut de son âme et de celle de son épouse, ainsi qu’au bénéfice des âmes de leurs parents, a cédé à perpétuité à Saint-Père la moitié de la voirie d’Honville et de l’enclos de l’église de Réclainville, ainsi que de toute la terre qui relève de ces deux domaines; et en échange il a reçu un arpent d’une vigne dénommée Rafroy, pour lequel on nous proposait une somme de 25 livres.
     Huic quoque dono assensum praebuerunt VValterius de Alneto, cujus beneficio hanc ipsam vicariam supra dictus Gualterius tenuerat; filiique ejus Gunherius, Gauslinus, Gualterius, cum patre, assenserunt.
     A cette donation ont aussi fourni leur consentement Gautier d’Aunay, de qui le susdit Gautier tenait en fief la susdite voirie, et ses fils Gounier, Jocelyn et Gautier. Ils y ont consenti avec leur père.
     Subscripsimus etiam propinquos VValterii, eosque qui cum eo fuerunt, quando super altare sancti Petri hujus rei guerpum posuit, necnon et famulorum nostrorum nomina, quos inibi habuimus; ut si quis unquam huic operi calumniari temptaverit, prius a liminibus sanctæ Dei æcclesiæ sequestratus, et anathematis jugulo sauciatus, ab uno horum baculo ultionis propellatur, nisi resipuerit, in inferno inferiori.
     Nous avons encore marqué ci-dessous les proches de Gautier et ceux qui se sont trouvés avec lui, quand il a déposé sur l’autel de Saint-Père la cession de ce bien, ainsi que les noms aussi de nos serfs que nous avons eu là; ainsi, si quelqu’un tentait jamais de contester cette réalisation, tout d’abord exclu des parvis de la sainte Église de Dieu, et égorgé par le coup d’une excommunication, il serait propulsé par l’un de ces bâtons de châtiment, s’il ne se repentait pas, au plus profond de l’enfer.
     Rajenaldus, frater Gualterii. Fredesindis, [p.205] conjux ejus. Beliardis, soror ejus. Rajenaldus, filius ejus. Adelina, filia ejus. Gislebertus de Britiniaco.
     Rainaud frère de Gautier, Fersent son épouse, Béliard sa sœur, Rainaud son fils, Adeline sa fille, Gisbert de Brétigny [commune de Sours].
     Nobiscum: Gerogius et Fulco, fratres et canonici; Erardus canonicus, Gualterius monetarius, Gilduinus major, Girbertus major, Stephanus major; Goscelinus et Rodberlus, telonearii; Guarinus pistor, Teodaldus, Fulchardus, Aventius, Lorinus, Gislebertus, Gunbaldus, Oydelerius, Laurentius, Rainaldus agaso, Ragenfredus de Reclamantis Villa (1).
     De notre côté: les frères et chanoines Giroie et Foulques, le chanoines Érard, le monnayeur Gautier, le régisseur Gidouin, le régisseur Gibert, le régisseur Étienne, les péagiers Jocelyn et Robert, le boulanger Garin, Thibaud, Fouchard, Avence, Lorin, Gisbert, Gombaud, Oidelier, Laurent, le palefrenier Rainaud, Rainfroy de Réclainville.
     (1) In cod. dicto Argenteo, post nomina testium, addita sunt hæc: Actum est hoc puplice Carnotis, regnante Philippo rege anno IX.
Cartulaire de Saint-Père, pp. 203-204.
     Note de Guérard: Dans le codex appelé Argenteus, après les noms des témoins, est ajouté ceci: Cela s’est fait publiquement à Chartres, sous le règne du roi Philippe, l’an IX.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp. 203-204.
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Gautier fils de Fléaud donne la moitié de la voirie d’Honville  aux moines de Saint-Père (avant 1079)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07b, 2008.

ANNEXE 7c
Gautier I et Gautier II consentent à une donation à Abonville
Gautier fils de Fléaud donne la voirie d’Abonville aux moines de Saint-Père (avant 1079)

Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
Capitulum LXXXII.
De vicaria Abonis Villa.
[ Ante a. 1080.]
Chapitre 82.
De la voirie d’Abonville.
[avant 1079]
     Notum sit omnibus sanctæ Dei æcclesiæ fidelibus, quod
     Que soit connu de tous les fidèles de la sainte Église ceci.
     Gualterius, filius Fledaldi, et uxor ejus Fredesindis, cum assensu Gualterii de Alneto, de cujus fisco erat, sicut antea dederat Berardus socer ejus, pro anima patris ac matris fratrisque Guaningi interfecti, vívente abbate Landrico, ita postea vívente abbate Huberto, vicariam Abonis Villæ et totius territorii ejusdem villæ, cum alodo Picati Villaris, sancto Petro gurpivit, de eo quod injuste sibi usurpaverat, post mortem præfati Guaningi.
     Gautier fils de Fléaud et sa femme Fressent, avec le consentement de Gautier d’Aunay de qui relevait ce fief, de la même manière qu’en avait fait don antérieurement donné son beau-père Bérard pour le salut des âmes de son père, de sa mère et de son frère assassiné Guénin, du vivant de l’abbé Landry, a de même cédé à Saint-Père la voirie d’Abonville et de tout le territoire du dit domaine, y compris l’alleu de Poisvilliers, qu’il s’était injustement appropriée après la mort du dit Guénin.
     Hujus rei testes sunt: Gualterius de Alneto et filius ejus Gualterius, Evrardus de Levois Villa, Gualterius Blancardus; Gislebertus, frater Beringarii; Rainaldus, filius Hugonis de Reclamantis Villa; Hugo de Treijone, Gunbertus de Raschin Villa, Germundus de Sancto Albino, Geragius de Haimulfi Villa, Gilduinus major, Stephanus major, Bernardus, Fulchardus; Ernulfus et Rainaldus, filius ejus; Tealdus, frater abbatis; Gislebertus et Laurentius, fratres; Adventius; Oydelerius et Rodbertus, fratres; Gualterius et Adventius, sartores; Teduinus et Gaudius, fratres; Gausfridus carpentarius; Ingelbertus et Gausfridus, coci.
Cartulaire de Saint-Père, p. 207.
   Voici les témoins de cette affaire: Gautier d’Aunay et son fils Gautier, Évrard de Levesville, Gautier Blanchard; Gisbert frère de Bérenger; Rainaud fils d’Hugues de Réclainville; Hugues de Tréon, Gombert de Raschin Villa (?), Germond de Saint-Aubin, Giroie d’Ymonville, le régisseur Gidouin, le régisseur Étienne; Bernard; Fouchard, ses fils Arnoux et Rainaud; Théaud frère de l’abbé; les frères Gisbert et Laurent; Avence; les frères Oidelier et Robert; les tailleurs Gautier et Avence; les frères Thouin et Gaud; le charpentier Geoffroy; les cuisineirs Engebert et Geoffroy.
 
Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, p. 207.
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Gautier fils de Fléaud donne la voirie d’Abonville aux moines de Saint-Père (avant 1079)
», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07c, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 7d
Gautier I d’Aunay renonce à l’église d’Épeautrolles
(entre 1079 et 1082)

Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
Capitulum XXV.
     De calunnia Spelterolensis æcclesiæ remissa a Gualterio de Alneto.
[Ante a. 1102.]
Chapitre 25.
     De la contestation relative à l’église d’Épeautrolles abandonnée par Gautier d’Aunay.
[entre 1079 et 1101.]
     In Christi nomine. Notum esse volumus omnibus nostris successoribus, ego videlicet Eustachius abbas et omnes fratres cœnobii sancti Petri Carnotensis, quod,
     Au nom du Christ. Nous voulons qu’il soit connu de tous nos successeurs, moi l’abbé Eustache et tous les frères du couvent de Saint-Père de Chartres, ceci.
     postquam Spelterolensis æcclesia data nobis est a Hugone Drocensi et a filia ejus, Gausberto et Guarino, necnon et a matre eorum, nomine Osilia, frater ille quem illuc misimus frequenter a Gualterio de Alneto injurias et danna pertulit, donec prefato Gualterio quinquaginta nummorum solidis dedimus: eo quidem pacto, ut fratrem illum in pace vivere dimitteret, et calunniam quam de ipsa æcclesia faciebat missam faceret.
     Après que l’église d’Épeautrolles nous a été donnée par Hugues de Dreux et par sa fille, par Jobert et Garin ainsi que par leur mère nommé Osilia, le frère que nous y envoyions a fréquemment subi des outrages et des dommages de la part de Gautier d’Aunay, jusqu’au moment où nous avons donné au susdit Gautier une somme de cinquante sous, étant précisé qu’il laisserait ce frère vivre en paix et qu’il abandonnerait la contestation qu’il élevait au sujet de la dite église.
     Quod libenter annuens, Carnotis publice super altare sancti Petri guerpum calunniæ posuit, secum habens Rainbaldum clericum.
     C’est ce qu’il a fait de son plein gré, à Chartres, en déposant publiquement sur l’autel de saint Pierre l’abandon de sa contestation, ayant avec lui le clerc Raimbaud.
     Nobiscum vero fuerunt, Gerogius clericus; Stephanus et Salomon, fratres; Teduinus, Gaudius et Harduinus, fratres; Oydelerius et Rotbertus, fratres; Hildulfus et Gausfridus, fratres; Adventius, Fulchardus, Stephanus, Tescelinus; Ingelbertus et Gausfridus, coci; Herbertus et Guarinus, pistores.
Cartulaire de Saint-Père, p. 251.
     Avec nous se sont trouvés: le clerc Giroie, les frères Étienne et Salomon, les frères Thoin, Gaud et Hardouin, les frères Oidelier et Robert, les frères Audoux et Geoffroy; Avence, Fouchard, Étienne, Tescelin; les cuisiniers Engibert et Geoffroy, les boulangers Hébert et Garin.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, p. 251.
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Gautier I d’Aunay renonce à l’église d’Épeautrolles (entre 1079 et 1082)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07d, 2008.

ANNEXE 7e
Gautier I et Rainaud d’Aunay témoins d’un affranchissement
Girouard, serf des moines de Saint-Père, se rachète (entre 1079 et 1082)


Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
Capitulum  XXXVII.
      De libertate Giroardi, pro quodam fisco obtenta.
[Ante a. 1102.]
Chapitre 37.
     De la liberté de Girouard, obtenue moyennant un certain fisc.
[entre 1079 et 1082.]
     Giroardus quidam, servus sancti Petri Carnotensis, ab abbate Eustachio, annuentibus monachis, manumissus, fiscum seu feudum, quod а monasterio tenebat, eidem monasterio dimittit, addens etiam X libras denariorum,      Un certain Girouard, serf de Saint-Père de Chartres, affranchi par l’abbé Eustache, avec l’accord des moines, a cédé au monastère un fisc ou fief qu’il tenait du dit monastère, y ajoutant en outre 10 livres,
     præsentibus, cum abbate Eustachio, Mainardo, Paulo et Huberto monachis;
     étant présents avec l’abbé Eustache les moines Ménard, Paul et Hubert;
     testibus: ex parte Giroardi, Gualterio de Alneto, Rainaldo fratre ejus, Teudone Tronello, Tetboldo sororio Tronelli:
     avec pour témoins, du côté de Girouard: Gautier d’Aunay, son frère Rainaud, Thion Troneau et le beau-frère de Troneau, Thibaud;
     ex parte monachorum, Gumbaldo, Laurentio, Gisleberto, Gaudio, Gualterio et Adventio sartoribus, Stephano majore.
Cartulaire de Saint-Père, p. 294.
     du côté des moines: les tailleurs (sartores) Gombaud, Laurent, Gisbert, Gaud, Gautier et Avence ainsi que le régisseur Étienne.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, p. 294.
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Girouard, serf des moines de Saint-Père, achète sa liberté (entre 1079 et 1082)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07e, 2008.

ANNEXE 7f
Raynaud d’Aunay témoin à Quémonville (Boisville-la-Saint-Père)
Eudes fils d’Ansoud donne Quémonville aux moines de Saint-Père (entre 1079 et 1101)


Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
CLV.
     De terra Camonis Ville ab Odone, filio Ansoldi, nobis data.
155.
     De la terre de Quémonville qui nous a été donnée par Eudes fils d’Ansoud.
     Legentibus litteras istas certum sit omnibus, quod Odo, filius Ansoldi, filii Morini, quando in hoc nostrum sancti Petri videlicet monasterium venit ad monachatum, donavit ecclesie nostre in elemosinam totam terram quam habebat in Belsia, apud Communvillam vel in vicinia, ita liberam sicut et ipse et pater eam, sicut alodum, possederant.
     Qu’il soit bien établi pour tous ceux qui lisent cet acte qu’Eudes fils d’Ansoud fils de Morin, lorsqu’il est venu pour se faire moine au présent monastère de Saint-Père, a donné en aumône à notre église toute la terre qu’il possédait en Beauce, à Quémonville ou aux environs, aussi franche que lui-même et son père l’avait possédée en temps d’alleu.
     Quod ejus donum viderunt et audierunt hii qui presentes affuerunt, quorum hec sunt nomina: Paganus, major sancti Martini; Rogerius Unfredi, Dulcinus Odonis, Hungerius, Avesgotus tinctor, Guillelmus feltreius, Stephanus sellarius, Herveus de Concreis, Barbo, Budinus, Hugo Pelleve, Ivo de Porta Morardi, Garinus de Cepei, Rainoldus de Alneto, Reinerius viarius; Rainardus, filius Iteline; Stephanus clausarius, Rainardus Aventii, Gislebertus Alboin.
Cartulaire de Saint-Père, p. 368.
     Ont assisté  à la donation qu’il en a faite ceux dont les noms suivent: Payen, le régisseur de Saint-Martin, Roger Onfray, Doucin Eudes, Hongier, le teinturier Avesgot, le feutrier Guillaume, le sellier Étienne, Hervé de Concrez, Barbon, Boudin, Hugues Pellève, Yves de la Porte-Morard, Garin de Spoir [commune de Mignières], Rainaud d’Aunay, le voyer Rainier, Rainard fils d’Iteline, le gardien de vigne Étienne, Rainard Avence, Gisbert Alboin.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, p. 368.
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Eudes fils d’Ansoud donne Quémonville aux moines de Saint-Père (entre 1079 et 1101)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07f, 2008.

ANNEXE 7g
Donation de voiries en Beauce autorisée par Gounier d’Aunay
Gautier fils de Fléaud donne toute sa voirie aux moines de Saint-Père (7 mars 1082)

Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
[t. I, pp.238-239] Capitulum XIII.
De vicaria Belsiæ.
Ante a. 1091.

D’une voirie en Beauce.
(7 mars 1082)
     In Christi nomine. Ego Walterius, filius Flealdi, abbatis sancti Petri Eustachii et sibi conmissæ congregationis precibus adductus, vicariam omnem quam in omnibus terris sancti Petri habebam, uxore mea Fredesindi et filio meo Rainaldo, cum fratribus et sororibus suis, atque etiam Lisiardo annuentibus, pro animarum nostrarum et parentum nostrorum redemptione, per consensum domni mei Gunherii, ecclesiæ sancti Petri in perpetuum dimitto;
     Au nom du Christ. Moi Gautier fils de Fléaud, obéissant aux prières de l’abbé de Saint-Père Eustache et de l’assemblée qui lui a été confiée, je cède à perpétuité toute la voirie que je détenais dans toutes les terres de Saint-Père, avec l’accord de ma femme Fressent et de mon fils Rainaud avec ses frères et ses sœurs, et aussi de Lisiard, pour le salut de nos âmes et celles de nos parents, avec le consentement de mon seigneur Gounier.
     accipiens michi in concanbium a prefato abbate et monachis tres agripennos vinearum, in convalle Sancti Bartholomei, in clauso qui dicitur Ingelbaudi. Unde etiam predicti monachi præfatæ uxori meæ duas auri untias, et filio meo equum argenti marcis sex comparatum donant, prædicto etiam Lisiardo V addentes solidos.
     Je reçois pour moi en échange, du dit abbé et des moines, trois arpents de vignes dans le val de Saint-Barthélémy, au clos dit d’Engibaud. En outre pour cette raison les moines donnnent à ma susdite épouse deux onces d’or, à mon fils un cheval valant six marcs d’argent, et ils y ajoutent cinq sous pour Lisiard.
     Quod etiam posteritati nostræ notum facere et per succedentia tempora ratum manere cupientes, litterarum memoriæ tradi voluimus; et manu nostra annotando firmavimus, atque domnis et amicis nostris ad corroborationem tangendum obtulimus.
     Désirant faire savoir cela à notre descendance et que cela reste  bien établi à travers les âges à venir, nous avons décidé d’en confier le souvenir à un écrit, nous l’avons certifié par une note de notre propre main  et nous l’avons présenté à nos seigneurs et amis pour qu’ils en touchent le certificat.
     S. Gualterii, filii Flealdi. Fredesindis, uxoris. Rainaldi, filii ejus. Heliae. Hugonis. Lisiardi. Adeline, filiae ejus. Elisabeth.
     Marque de Gautier fils de Fléaud. De son épouse Fressent, de son fils Rainaud. D’Élie. D’Hugues. De Lisiard. De sa fille Adeline. D’Élisabeth.
     Ex parte Gualterii: Rodbertus, filius Rodulfi; Hugo, filius Lamberti; Ivo, filius Norberti; Oydelardus, nepos Gualterii; Einardus, Raimbaldus presbiter, Lanbertus presbiter.
     Du côté de Gautier: Robert fils de Raoul; Hugues fils de Lambert; Yves fils de Norbert; Oidelier neveu de Gautier; Einard, le prêtre Raimbaud, le prêtre Lambert.
     Ex nostra parte: Gausfredus præsul, Ingelrannus decanus, Adelardus subdecanus, Gauslinus archidiaconus, [p.239] Guerricus clericus, Hilbertus de Gurzeis, Gerogius clericus, Guerricus vicedomnus, Willelmus præpositus; Tedbaldus, frater ejus; Tedbaldus Farsit, Willelmus Mordens, Jhotardus, Gunbaldus, Laurentius cubicularius; Fulchardus, Teduinus et Gaudius, fratres; Hildulfus et Gausfredus, fratres; Adventius, Stephanus et Salomon, fratres; Ingelbertus, Johannes, Gausfredus, coci; Gualterius sartor, Ribaldus de Frausino; Stephanus, filius Dodonis; Radul, filius Hildegarii.
Cartulaire de Saint-Père, pp. 238-239.
    De notre côté: l’évêque Geoffroy, le doyen Engeran, le sous-diacre Allard, l’archidiacre Jocelyn, le clerc Guerry, Aubert de Gorgel, le clerc Giroie, le vidame Guerry, le prévôt Guillaume, son frère Thibaud, Thibaud Farsit, Guillaume Mordant. Jouard, Gombaud, le chambrier Laurent, Fouchard, les frères Thouin et Gaud, les frères Audoux et Geoffroy, Avence, les frères Étienne et Salomon, les cuisiniers Engibert, Jean et Geoffroy, le tailleur Gautier, Ribaud du Frêne, Étienne fils de Don, Raoul fils d’Augier.
[t. II, p. 423] XXVIII.
     Charta quæ hic habetur in Cod. jam prodiit superius, pars I, lib. VIII, с. XIII, p. 238 sq.; subjungemus duntaxat notas quæ sequuntur.
[Note de Guérard]
     La charte qu’on trouve ici [dans le codex Argenteus] a déjà éditée plus haut [avec le Vieil Aganon], partie I, livre VIII, chapitre XIII, pp. 238-239; nous y joindrons seulement les notes qui suivent.
     Anno ab incarnatione Domini MLXXXII°, indictio [sic] V, nonas martii [7 mart. 1082.], regnante Philippe nobilissimo rege Francorum, Theobaldo comite,.... Galterius vicecomes, etc.
Cartulaire de Saint-Père, p. 423.
      L’an de l’incarnation du Seigneur 1082, en la 5e indiction, aux nones de mars [le 7 mars], sous le règne de Philippe très illustre roi des Francs Philippe, Thibaud étant comte,..... le vicomte Gautier, etc.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp.238-239 (tome I) & 423 (tome II).
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Gautier fils de Fléaud donne toute sa voirie aux moines de Saint-Père (7 mars 1082)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07g, 2008.

ANNEXE 7h
Autorisation par Gounier d’Aunay d’une vente de voiries en Beauce
(1082 ou peu après)


Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
Capitulum XIV.
Donum Gunherii de vicariis.
[Ante a. 1102].
Chapitre 14.
Donation par Gounier de voiries.
[1082 ou peu après]
      In nomine omnium Conditoris rerum. Notum esse volumus, ego Eustachius abbas omnisque congregatio monachorum Sancti Petri  Carnotensis, omnibus fidelibus, tam presentís quam futuri evi, quod
     Au nom du Créateur de toutes choses. Moi l’abbé Eustache et tout le chapitre des moines de Saint-Père de Chartres, nous voulons qu’il soit su de tous les fidèles présents et à venir, ceci.
     Gunherius de Monte Letardi (1), filius videlicet Gualterii de Alneto, de vicariis quas in Belsia nobis Gualterius filius Flealdi vendidit, tam in Abonis Villa quam in aliis locis, assensum libentissime prebuit, donumque super altare sancti Petri posuit.
     Gounier de Molitard (1), fils de Gautier d’Aunay, a très volontiers donné son consentement au sujet des voiries que nous a vendues en Beauce Gautier fils de Fléaud, tant à Abonville que dans d’autres lieux, et il a déposé cette donation sur l’autel de saint Pierre.
     Non solum de datis vel venditis, set etiam de dandis vel vendendis, solidam nobis firmitatem dedit, ut a suis militibus acciperemus; et non solum vicarias quae de ejus beneficio esse noscuntur, sed etiam terras quas sui milites sancto Petro dare vel vendere voluerint, assensum præbuit ut habeamus.
     Non seulement il nous a donné pleine assurance de recevoir de ses chevaliers les biens qu’ils nous ont vendus ou donnés, et non seulement les voiries qui passent pour relever de son fief, mais il a de plus donné son consentement pour que nous possédions les terres que ses chevaliers voudraient donner ou vendre à Saint-Père. 
     Quapropter nos eum collegimus in orationibus et in omnibus nostris bonis operibus, ut particeps præmii sit nobiscum in regno cœlorum.
     C’est pourquoi nous l’associons à nos prières et à toutes nos bonnes œuvres, pour qu’il participe avec nous à leur récompense dans le royaume des cieux.
     Testes concessionis ejus in hac scedula subscribere usu æclesiastico voluimus. De sua parte: Ansoldus de Mungerii Villa.
     Nous avons voulu noter les témoins de ce consentement sur cette charte ci-dessous selon l’usage ecclésiastique. De son côté: Ansoud de Mongerville.
     De nostra: Balduinus, frater abbatis; Wibaldus et Rainaldus, filius Ernulfi Rufi; Fulchardus, Laurentius, Durandus, Richerius, Rodbertus pelliciarius, Stephanus, Isenbardus, Gualterius de Ver.
Cartulaire de Saint-Père, p. 239.
     De notre côté: Baudouin le  frère de l’abbé; Guibaud et Rainaud, fils d’Arnoux Roux; Fouchard, Laurent, Durand, Richer, le pelletier Robert, Étienne, Isembard, Gautier de Ver.
   
NOTES DE BERNARD GINESTE (2008)

     (1) Molitard, en latin Mons Letardi, ancienne commune réunie à celle de Conie-Molitard, canton de Châteaudun. S’agit-il d’un apanage, alors que Gautier I est toujours vivant? En 1095, la fille d’un certain Eudes de Molitard (de Monte-Letardi) consent à la vente par son mari, Gislard de Chantasmo, aux moines de Marmoutier, le territoire de Moulon, de Molonio (Mémoires de la Société archéologique de Touraine XIV, 1863, p. 107). S’agit-il du Moulon de Gif-sur-Yvette (Essonne) ou de Moulon du Gâtinais (Loiret), ou encore de Saint-Georges-sur-Moulon (Cher)?

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, p. 239.
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Autorisation par Gounier d’Aunay d’une vente de voiries en Beauce (1082 ou peu après)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07h, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 7i
Gauthier II d’Aunay témoin en 1096
Hugues Blavons restitue leurs voiries aux moines de Saint-Père (1096)

     Cette charte, qui met en scène Gautier d’Aunay en 1096, permet aussi de corriger une erreur de chronologie fort répandue, relative à la date de la mort d’Hugues Blavons. Dion avait proposé, d’après des supputations indirectes, l’année 1094, et cette date a été reprise sans examen par Depoin, de sorte qu’elle fait actuellement référence. Aucun de ces deux auteurs ne paraît s’être avisé que le Cartulaire de Saint-Père a pourtant conservé une charte d’Hugues Blavons expressément datée de 1096, c’est-à-dire, en nouveau style, de mars 1096 à mars 1097. Quant au jour de la date de la mort d’Hugues Blavons, qui serait prétendument un 23 décembre, elle est également fausse et repose sur une erreur de traduction de l’obituaire de Notre-Dame de Chartres.
     Évrard du Puiset, fils aîné d’Hugues Blavons n’a donc exercé que quelques mois ses fonctions de vicomte de Chartres avant son départ en croisade en 1096.

Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
[t. I, pp.238-239] Capitulum XV.
De vicariis redemptis a vicecomite Hugone.
Anno 1096.


Des voiries rachetées au vicomte Hugues.
(1096)
     In Christi nomine. Ego Eustachius, cœnobii sancti Petri Carnotensis abbas, et omnis monachorum congregatio michi a Deo commissa, notum esse volumus tam præsentibus quam futuris sanctæ Dei ecclesiæ filiis, quod,
      Au nom du Christ. Moi Eustache abbé du monastère de Saint-Père de Chartres et toute l’assemblée qui m’a été confiée par Dieu, nous voulons qu’il soit connu des fils présents et à venir  de la sainte Église de Dieu ceci.
     tam ab antecessoribus nostris quam a nobis, vicariæ quæ erant in terra nostra, vel tutelas per Belsiam, omnes quidem sub comite Tedbaldo, ab ipsis ad quos pertinebant, datis justioribus et melioribus rebus, emeramus.
      Tant par le fait de nos précécesseurs que de nous-mêmes, toutes les voiries qui se trouvaient sur notre terre, toutes les avoueries de la Beauce, nous les avions rachetées sous le comte Thibaud en donnant à ceux à qui elles appartenaient des biens au juste prix sinon davantage.
     Sed, Stephane comite in honore patris succedente, Hugo vicecomes jure hereditario easdem vicarias reclamans, ab eodem comite suscepit.
      Cependant, lorsque que le comte Étienne succéda à son père, le vicomte Hugues réclamant les dites voiries au titre de son héritage, le reçut du dit comte.
     Nos vero ab inquietudine securi vivere cupientes, precibus ad hoc vicecomitem fleximus, ut, in nostris orationibus cum uxore et tribus filiis et filia collectus, easdem vicarias, annuente Stephane comite, sancto Petro, sicut emeramus, concederet;
     Quant à nous, qui désirions vivre à l’abri de l’inquiétude, nous avons obtenu du vicomte à force de l’en prier que, associé à nos prière avec son épouse ses trois fils et sa fille, avec le consentement du comte Étienne, il nous cède les dites voiries, que nous avions rachetées.
     et super principale altare sancti Petri, cum uxore et filiis, donum posuit, videntibus et audientibus his quorum nomina subscripsimus: Adelidis, uxor vicecomitis; filii eorum, Ebrardus, Hugo, Guiddo, et filia Unberga. Fideles eorum, Ernulfus de Domicilio, Gausfridus Boviculus, Petrus Aper, Gerogius de Fraganis Villa, Guarinus de Alona, Adelardus præpositus, Gausfridus de Novale, Ansoldus Infans, Rodbertus Paganus, Gualterius de Alneto.
     Et il a déposé cette donation sur l’autel de saint Pierre avec son épouse et ses fils et filles. Cela a été vu et entendu de ceux dont nous avons porté les noms ci-après: Adèle, femme du vicomte; ses fils Évrard, Hugues et Guy; sa fille Omberge. Ses féaux Arnoux de Dangeau, Geoffroy Bouvet (Boviculus), Pierre Sanglier, Giroie de Franville (de Fraganis Villa), Garin d’Allonnes, le prévôt Allard, Geoffroy de La Noëlle (de Novale), Anseau L’Enfant, Robert Payen, Gautier d’Aunay.
     De nostris: Laurentius cubicularius, Adventius, Gunbaldus, Fulchardus; Stephanus et Salomon, fratres; Teduinus, Gaudius et Harduinus, fratres; Radulfus et Richardus, fratres; Leodegarius, Stephanus, Martinus, Rodbertus pelliciarius; Gualterius, Aventius et Durandus, sartores; Engelbertus et Gausfridus coci; Durandus pistor.
     Parmi les nôtres: le chambrier Laurent, Avence, Gombaud, Fouchard; les frères Étienne et Salomon; les frères Thoin, Gaud et Hardouin; les frères Raoul et Richard; Léger, Étienne, Martin, le pelletier Robert; les tailleurs Gautier, Avence et Durand; les cuisiniers Engibert et Geoffroy; le boulanger Durand.
     Actum est hoc Carnotis publice in æcclesia sancti Petri, anno dominice incarnationis millesimo nonagesimo VI, regnante Philippo rege in Francia.
Cartulaire de Saint-Père, p. 240.
    Cela s’est fait à Chartres, publiquement, dans l’église Saint-Pierre, l’an de l’incarnation du Seigneur 1096, alors que le roi Philippe régnait en France.
   
Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp.238-239 (tome I) & 423 (tome II).
     Dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], « Hugues Blavons restitue leurs voiries aux moines de Saint-Père (1096)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07i, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 7j
Obits de Gautier II d’Aunay, et de ses alliés
Obituaire de Saint-Jean-en-Vallée, fin XIe siècle-début XIIe



     Nous donnons ici des extraits de l’Obituaire de Saint-Jean-en-Vallée, de la fin XIe siècle-début XIIe, qui enregistre les anniversaires à célébrer du décès de ses bienfaiteurs. Nous y relevons ceux de Gautier, de sa femme et de ses alliés, en notant surtout celui de sa belle-mère Hersent, mère de Milsent, dont nous apprenons ici qu’elle était la fille du vidame Guerry.

     Relativement à Gautier lui-même nous voyons qu’il avait donné, avec son épouse Milsent, fille de Thion Chef-de-Fer, la moitié de la dîme et de la terre qu’ils avaient à Mondonville (obits du 25 mai et du 16 juillet). Comme le note Merlet (Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, 1906, p. 3, n. 3), Renaud fils de Fréaud avait donné au chapitre de Saint-Étienne l’autel de Mondonville (Raginaudus, Fredaldi filius, dedit ecclesie Sancti Stephani altare de Mondovilla, et alodum suum de Osivilla, et agripennum unum vinearum et dimidium in quadrivio ultra Crucem Tebaldi (obit du 18 août).

     Nous nous arrêtons pour l’instant à l’hypothèse que Gautier est mort à la fin du XIe siècle. Il faut noter cependant qu’on trouve mention à plusieurs reprises vers 1110-1114 d’un témoin Gautier d’Aunay dans le secteur de Liancourt-Saint-Pierre (Oise), et surtout d’un Gautier d’Aunay dans notre secteur vers
   


Texte édité par Molinier Traduction proposée par Gineste (2008)
Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée

      [10 jan.] IIII idus. Ob. Werricus vicedominus [1079-1081], qui dedit decimam Munelis S. Stephano.
(t.II/1, p. 226b)
     Le quatrième jour avant les ides de janvier [10 janvier] est mort le vidame Guerry [1079-1081], qui nous a donné la dîme du Monceau-Saint-Étienne.
     [24 apr.] VIII. Kal. Ob. Ugo vicedominus [1089-1101], qui dedit decimam culture de Muncellis S. Stephano, et decimam vinearum juxta ejus ecclesiam. — Anscolfus, pater Helisendis vicedomine [XI sæc.]
(t.II/1, p. 229a)
     Au huitième jour avant les calendes de mai [24 avril] est mort le vidame Hugues [1089-1091], qui a donné la dîme du champs du Monceau-Saint-Étienne et la dîme des vignes situées à côté de son église. Et Anscoux, père de la vidamesse Helsent [Xe siècle].
     [10 mai.] VI idus. Ob. Hersendis, Guerrici filia vicedomini [post ann. 1088], soror Stephani, istius ęcclesię abbatis, deinde patriarchę Ierosolimitani [post ann. 1128], dono cujus habemus auream tabulam, argentea manilia (sic), turibulum argenteum, vasa ad missam argentea, unum vinarium, alterum aquaticum, casulam purpuream, cappas duas, candelabra argentea.
(t.II/1, p. 229d)
     Au sixième jour avant les ides de mai [10 mai] est morte Hersent, fille du vidame Guerry [après 1088], soeur d’Étienne abbé de cette communauté puis patriarche de Jérusalem [après 1128], à qui nous devons la donation d’un autel portatif en or, de bassins d’argent, d’un encensoir en argent, de burettes d’argent, l’une pour le vin et l’autre pour l’eau, d’une chasuble de pourpre, de deux chapes, de candélabres d’argent.
     [25 mai.] VIII kal. Ob. Walterius de Alneto, qui dedit S. Stephano medietatem decimę et terrę quam habebat apud Mundunvillam.
(t.II/1, p. 229f)
     Au huitième jour avant les calendes de juin [25 mai] est mort Gautier d’Aunay, qui a donné à Saint-Étienne la moitié de la dîme et de la terre qu’il avait à Mondonville.
     [12 jun.] II idus. Ob. Stephanus, abbas S. Johannis et postea patriarcha Jherosolimitanus [post ann. 1128], in cujus adventu ad ecclesiam nostram Valeie vallis habuimus viarie partem ad vicedominum pertinentem, villam etiam quam Moncellos vocamus, habuimus et Ermentarvillam. Preter hec ecclesiam nostram decoravit XXi capis, XXIIbus palliis, calice aureo et aliis vasis argenteis, pluribusque beneficiis. Capud etiam ecclesie S. Stephani a fundamento edificavit et consummavit et domum canonicorum lapideam similiter reedificavit.
(t.II/1, p. 230a)
     Le deuxième jour avant les ides de juin [12 juin] est mort Étienne, abbé de Saint-Jean et ensuite patriarche de Jérusalem [après 1128]; lors de son arrrivée dans notre communauté nous avons eu la partie de la voirie du val de Vallée revenant au vidame, et aussi le domaine que nous appelons le Monceau, ainsi que Manterville. Outre cela il a orné notre communauté de 20 chapes, de 22 pluviaux, d’un calice d’or et d’autres récipients d’argent et de nombreux bienfaits. Il a encore édifié et terminé à partir de rien le chevet de l’église Saint-Étienne, et fait rebâtir en pierre la demeure des chanoines.
     [16 jul.] XVII kal. aug. Ob. Milesendis, uxor Galterii de Alneto, que dedit S. Stephano medietatem decimę et terre quam habebat apud Mundunvillam.
(t.II/1, p. 230d)
     Au dix-septième jour avant les calendes d’août [16 juillet] est morte Milsent, épouse de Gautier d’Aunay, qui a donné à Saint-Étienne la moitié de la dîme et de la terre qu’elle avait à Mondonville.
Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée (autre version, éditée par Souchet)

     [12 jun.] II idus junii. Ob Stephanus, patriarcha Jherosolymitanus, istius ecclesie abbas prius [post ann. 1128]. In cujus adventu ad ecclesiam nostram habuimus Vallis hujus majorem partem ad vicedominum pertinentem, villam etiam habuimus quam Moncellos vocamus ejus consilio et auxilio. Preterea pro anima fratris sui Hugonis vicedomini et majorum habuimus villam quam vocant Ermentarvillam.
(t.II/1, p. 232c)
     Au deuxième jour avant les ides de juin [12 juin] est mort Étienne, patriarche de Jérusalem, avant cela abbé de cette communauté [après 11228]; lors de son arrrivée dans notre communauté nous avons eu la plus grande part de la voirie de Vallée qui revenait au vidame, et aussi le domaine que nous appelons le Monceau, à son initiative et avec son aide. Outre cela, pour le repos de l'âme de son frère le vidame Hugues et de l'ême de leurs ancêtres nous avons eu le domaine appelé Manterville.
     [6 oct.] II non. octobris. Ob. Hugo vicedominus, pro cujus anima Helissendis, mater sua, dedit S. Joanni Ermentardivillam et alia.
(t.II/1, p. 233a)
     Le deuxième jour avant les nones d'octobre [6 octobre] est mort le vidame Hugues, pour le repos de l'âme de qui sa mère la vcomtesse Helsent a donné à Saint-Jean Manterville et d'autres biens.
   
Éditions

     1) Auguste Longon (1844-1911) [dir.], Auguste Molinier (1851-1904) [éd.], Obituaires de la province de Sens [in-4° (28 cm); 4 tomes en 5 volumes (t.I/1-2: Diocèses de Sens et de Paris, par M. Auguste Molinier; t.II/1-2: Diocèse de Chartres, par Molinier; t.III: Diocèses d’Orléans, d’Auxerre et de Nevers, par Alexandre Vidier (1874-1927) & Léon Mirot (1870-1946); t.IV: Diocèses de Meaux et de Troyes, per Armand Boutillier du Retail (1882-1943) & Pierre Piétresson de Saint-Aubin (1895-1981)], Paris, Imprimerie Nationale & C. Klincksieck [«Recueil des historiens de la France. Obituaires» I-IV], 1902-1923, tome II/1, pp. 226-233.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Obits de Gautier II d’Aunay et de ses alliés», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07j, 2008.


ANNEXE 7j (2)
Un Gautier d’Aunay témoin un peu plus tard dans le secteur de  Liancourt-Saint-Pierre (Oise)
(Cartulaire de Saint-Père de Chartres, avant 1112-vers 1114)

     Un Gautier d’Aunay apparaît comme témoin à six reprises avant 1112 et jusqu’aux environs de 1114 dans le secteur de Liancourt-Saint-Pierre (Oise), où les moines de Saint-Père de Chartres avaient un prieuré. Mais il est bien improbable qu’il s’agisse de notre homme, car il y a bien des Aunay, et bien des Gautier à cette époque. Nous supposons donc que Gautier d’Aunay est mort sans descendance à la fin du XIe siècle, d’autant que nous voyons ensuite son frère aîné prendre le nom de sa terre à une date indéterminée entre 1100 et 1120.

     [p.623] Pars tertia. Ex schedis D. Muley […] [p.630] […]

VIII.
Mathias, filius Girondi de Biauti Curia, concedit monachis sancti Petri Ledonis Curiæ quicquid habebat apud Fluri.
Ante a. 1112.
     «Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris, quod Mathias filius Girondi de Biauti Curia, veniens ad conversionem, nobis monachis sancti Petri Ledonis Curie dedit quicquid habebat apud Fluri, tam in terra quam in hospitibus. Donum istud concessit Garnerius de Calci, de cujus videlicet feodo erat, et Hugo frater ejus. Hujus rei testes affuerunt: Osmundus de Calvo Monte, Gauterius de Monte Falconis, Drogo de Torleio, Gauterius Lancea Levata, Petrus de Villula, Hugo de Sancto Gervasio; Gaufridus, filius Ansculfi; Gauterius de Alneto, Johannes de Vals. Vicariam hujus supradicte terre concessit nobis Godefridus de Fluri, de cujus feodo erat ipsa vicaria, audiente Renoldo presbitero, et Bartholomeo, cognato Godefridi, et Girardo, fratre Bartholomei; Gauterio Male Nutrito, Guillelmo Britone, Gauterio Piel.» […]

X.
Donatio quam fecit Hugo de Marinis sancto Petro Ledonis Curiæ.
Ante a. 1112.
     «Sciendum quo Hugo de Marinis, pro salute anime sue et patris et matris et uxoris sur, dedit sancto Petro Ledonis Curie quinque [p.631] solidos census, in molendino quod situm est in stagno quod est sub Calvo Monte. Hujus rei donum posuit super altare sancti Petri vigilia nativitatis Domini. Ordinavit autem predictus Hugo quod molendinarius supradicti molendini quinque solidos census, uno quoque anno vigilia natalis Domini, persolveret monachis; quod si non faceret, monachi haberent potestatem saisiendi ipsum molendinum, donec persolvantur quinque solidi census. Hujus rei testes affuerunt: Godardus, Rainaudus et Odo, fratres ejus; Guilelmus, filius Rainaudi; Gauterius de Alneto, Gauterius de Muntfalcon, Robertus de Pontesiaco, Robertus Grandinus, Garnerius de Fosseto, Gauterius Blundel. Postea vero, in claustro sancti Petri Ledonis Curiæ, Osmundus de Calvo Monte prefatum donum, quia de fedo suo erat, concessit. Hi testes: Drogo de Toleio, Robertus de Tube Villari, Trebuin, Gauterius de Alneto, Johannes de Vals, Garnerius de Calci, Hugo de Sancto Gervasio. Idem denique donum concessit in eodem claustro Robertus, filius Hugonis de Marinis, rogatu patris sui, presente Hugone de Toleio, et Hugone patre, Joanne de Vals.»

XI.
Donum trium hospitum sancto Petro Leonis Curiæ a Stephano Picis factum.
Ante a. 1112.
     «Notum fieri volumus, quod Stephanus Picis dedit sancto Petro Leonis Curie tres hospites, Garnerium de Marinis, cum agripenno suo; Girondum de Fonte, cum agripenno suo; Euvreriam, cum dimidio agripenno et dimidium curtillum, qui est in via que ducit ad aquam. Ea die qua mortuus est predictus Stephanus, tres filii ejus, Guerno, Adam et Johannes, prefatum donum et quecumque donaverat predicte ecclesie concesserunt, et donum super altere posuerunt. Hi testes: Engerrandus, nepos Stephani Picis; Henricus de Damelis Curia, Frodo de Teulaio, Hermer major, Guilelmus Brethain, Robertus sacerdos, Gemelinus, Gauterius de Alneto, Guillelmus Arruntius, Odo pelliparius, Godardus et Rainoldus, frater ejus; Guillemus Galet, Albertus Torfrei, Garnerius de Blialcurt.» […] [p.634] […]

XV.
Donatio Giroldi, filii Haimerici de Ponte Isaræ.
Ante a. 1112.
     «Ego Giroldus, filius Hainerici de Pontesere, pro anima mee conjugis et mea, ut indulgentiam peccatorum consequi mereamur, do Deo sanctoque Petro Carnotensis cenodii et monachis ejus, apud Leuncurt morantibus, terram de Corneleia. Continet autem ipsa terre diurnos octo. Annuente filio meo Rotberto, et filiabus Adalicia et Hidearde. Videntibus his: Walterio de Montfalcon; Bernerio, Ricardi filio; Giroldo, fratre suo; Odone farinario; Godardo, Rainoldo, Guarnerio, Odone, fratribus; Durando Amoroso, Walterio de Alneto, Tedboldo de Cergi.»

XVI.
Donatio ejusdem Giroldi.
Anno 1112.
     «Post hec igitur, revertenti tempore, augere desiderans beneficium predicte ecclesie, acceptis a monachis quinquaginta unum solidum nummorum Pontesiorum, eidem ecclesie hospitem unum, cum domo et curtillo in Leuncurt, infra vallem juxta viridiarium Durandi, et terram secus viam que pergit ad castrum Calvi Montis ad dexteram euntibus, continentem diurnos duos, dedi, donumque, cum filio meo Rotberto et filia Hildearde, super altare sancti Petri Leoncurtis misi, testibus his astantibus, simulque videntibus et audientibus: Walterio Montfalcon, Walterio de Alneto; Bernerio, Ricardi filio; Giroldo, fratre suo; Godardo, Rainoldo, guarnerio, Odone, fratribus..... Actum est hoc anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo duodecimo.» [p.635] […]

     XVIII.
Donum ejusdem Stephani de Pice.
Circa a. 1114.
     «Poste hec, in sequenti tempore, idem Stephanus, pro anima sue conjugis Adalicie, cum suo filio Wernone, sancto Petro cenobii Carnotensis ejusque monachis, Leuncurti Deo servientibus, unum curtillum cum hospite, non longe ab ecclesia beate Marie situm, in eodem vico, dedit, donumque super altare sancti Petri per manum Wernonis, sui filii supradicti, misit. Ipse quoque Werno, in loco eodem, quicquid pater suus antea supradicte eccelsie dederat, videntibus et audientibus subtitulatis testibus, concessit. Hugone de Genci, Tedboldo de Spees, Herberto de Beherval, Walterio Alnei, Durando majore; [p.636] Willemo Brahain; Godefrido, Hilduino, fratribus; Gisleberto, Hermaro, ejus filio; Goderdo, Odone, fratribus; Warnerio Fossei.»





ANNEXE 7j (3)
Un (autre?) Gautier d’Aunay témoin en 1128
(Cartulaire de Saint-Père de Chartres, avant 1112-après 1114)

     Un Gautier d’Aunay apparaît aussi comme témoin vers 1128 dans l’entourage d’Hervé de Gallardon, dans une charte du Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée (charte que nous éditerons ultérieurement à part). Son identité et son ascendance restent à déterminer. Voici l’édition qu’en avait donnée Édouard Lefèbvre dès 1867.

     Nous venons de voir le nombre et la composition des hospices de Mantarville; la charte suivante va nous faire connaître les droits et les charges des hôtes ou colons, ainsi que les grains et les plantes qu’ils cultivaient.

     1128. — «Nous, chanoines de Saint-Jean, voulons faire connaître à tous présens et à venir la convention que nous avons passée avec Thibault du Valgelé. Nons consentons qu’après sa mort, un de ses fils seulement tienne nos possessions telles que les avait son père, s’il est reconnu apte à le faire d’après le témoignage des voisins, et nous donnons deux sous audit Thibault pour venir au secours de ses frères. Il ne nous paiera aucune redevance pour les ouvrages qu’il fera par lui-même ou par ses domestiques; mais s’il se fait aider par des mercenaires pour la réfection des bâtiments ou des haies ou tout autre chose, nous paierons les frais par moitié. Les charrois se feront en commun. Les estrains et les pailles de la grange seront communs entre lui et nous pour la nourriture des bêtes, sans qu’il puisse en donner aux autres métayers ni en vendre. Nous pourrons élever des porcs en commun avec ledit Thibault; mais si nous n’en voulions pas et qu’il ne puisse en avoir que pour l’aide de notre chanoine, il n’en pourra nourrir que deux, et ceux-là étant morts, il aura la faculté d’en avoir toujours deux. Pour chaque fromage et chaque vache il paiera deux sous, si notre chanoine ne veut pas les recevoir. Il pourra ensemencer une mine de notre terre en chanvre et semer de la guesde (2) aux extrémités de la terre autant qu’il voudra. Notre chanoine recevra la dîme et le champart de l’un et de l’autre. S’il y conduit des ouvriers, il donnera ce qui sera donné suivant le témoignage de nos chanoines qui desservent l’église de Pontgouin.» [p.245]
     Cet accord fut fait dans la tour de Chartres, en présence du comte Thibault et de son frère Etienne qui confirmèrent en même temps les dispositions contenues dans la charte de 1123 ci-dessus rapportée, au sujet du droit de tensement à Mantarville. Au nombre des témoins nous trouvons: le vicomte Hugues, rédacteur de l’acte; Guy de Méreville; Hervé de Gallardon, Gautier d’Aunay; Gonthier de Morville; Amaury de Maintenon; Hugues du Tremblay; Haimeric de Gas; Hugues de Garancières; Etienne de Denonville; Pierre, maçon, de Sainville; Guérin de Saint-Cheron; Etienne, abbé de Saint-Jean; dom Robert d’Eddeville, dom Salomon et dom Bérenger, tous trois religieux de cette abbaie à Mantarville:
     (2) Herbe dont se servaient les foulonniers pour teindre en bleu.
    «Nos canonici Sancti Johannis notum esse volumus tam futuris quam presentibus conventionem habuisse cum Teobaldo de Vallegelata post mortem ipsius nos concedere res nostras quas ipse Teobaldus tenet sicut eas habet, uni filiorum suorum solum modo, si vicinorum testimonio idoneus fuerit ut eos, pro ut oportet, procuret, predicto Teobaldo, duos solidos ad Pentecostem ad auxilium fratrum damus. De his que circa domos nostras faciet opere suo et clientum nichil persolvemus; si vero mercenarios eum conducere oportebit sive in sepibus restituendis sive in quibuscumque agendis, pretium communiter dabimus. Stramina et paleas granchiæ ad pascendas bestias communiter ei concessimus. Ipsius granchiæ canonici nostri clavem habebunt, et si proprias bestias apud se habuerint inde pascentur, aliis que non licebit dare commediatoribus habitis, neque vendere. In plaustris et quadrigis communiter mittemus. In porcis si cum Teobaldo eos habere voluerimus quæ necessaria erunt communiter mittemus. Si porcos habere voluerimus neque Teobaldus habere poterit, nisi per canonicum nostrum preter duos quos ad se pascendum nutriet, et illis mortuis duos semper habere poterit. De caseis, de vaccis singulis singulos reddet solidos, si canonicus noster eos accipere noluerit. De semine canabis, in terra nostra unam asinam seminare poterit, et gesdium in extremitatibus terra nostræ quantum volet; de utroque Canonicus noster decimam et campipartem accipiet. Si operarios conduxerit, canonicorum nostrorum [p.246] testimonio ecclesiæ de Pontegodano servientium ea quae dabuntur dabit... Hec omnia in Turre Carnotensi coram Teobaudo comite et Stephane fratre ejus ad fidem tenere pacti sunt et fidei suæ interpositione firmaverunt, tali scilicet conventione ut Teobaudus comes eos tenere cogat, si aliquo tempore exigere voluerint. Testes: Hugo vicecomes cujus manu hæc predicta fecerunt; Guido de Merelvilla; Herveus de Galardone; Gauterius de Alneto; Gunherius de Mervilla; Amauricus de Mestenon; Hugo de Trembleio; Haimericus de Gaiis; Hugo de Garenceriis; Stephanus de Danunvilla; Petrus, cementarius de Seinvilla; Garinus de Sancto-Carauno; in presentia domni Stephani abbatis et fratrum nostrorum domni Roberti de Eddevilla, domni Salomonis, domni Berengarii apud ipsam Ermentarvillam.»


     Source: Édouard (Pierre-Édouard-Alexandre) LEFÈVRE (ancien chef de division à la Préfecture d’Eure-et-Loir, historien de la Beauce, membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques et de plusieurs sociétés savantes, historien de la Beauce), «Mantarville», in ID., Documents historiques et statistiques sur les communes du canton d’Auneau arrondissement de Chartres (Eure-et-Loir) [2 volumes in-16, ou in-12; extrait de l’Annuaire d’Eure-et-Loir (1867) & (1868)], Chartres, Garnier, 1867-1869, tome 1 (1867), pp. 244-246.

SOMMAIRE
ANNEXE 7k
Gounier de Saint-Avit donne une terre à Raville près Dreux
(1100 et 1120 selon Guérard)


Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
L.
     Cyrographum inter nos et Herveum de Rua Nova et Gunherium de Sancto Avito, continens conventiones de terra apud Raram Villam ab ipsis data.
50.
     Charte contenant les conventions passées entre nous d’une part et d’autre part Hervé de Rue-Neuve et Gounier de Saint-Avit, au sujet de la terre qu’ils nous ont donnée à Raville [commune de Chérisy].
     … Notum igitur esse volumus tam futuris et instantibus, quia
     ... Nous voulons qu’il soit su des gens présents et à venir ceci.
     Herveus de Rua Nova (1) et Gunherius de sancto Avito (2), animarum suarum utilitati providentes, sancti Petri Carnotensis monachos humiliter adieruut, eisque, in loco qui dicitur Rara Villa, de terra sua XXXta agripennos solutos et quietos in elemosina concesserunt; ita scilicet, ut monachus qui eidem loco preerit, quoscunque ibi hospitari voluerit recipiat, et omnes redditus supradicte ville et justicias extra partem eorum habeat.
     Hervé de Rue-Neuve et Gounier de Saint-Avit, agissant dans l’intérêt de leurs âmes, sont allés trouver humblement les moines de Saint-Père de Chartres et leur ont cédé en aumône, au lieu appelé Raville, 30 arpents de leur terre pour en jouir pleinement et sans contestation, de telle sorte que le moine qui sera affecté au dit lieu y reçoivent qui il voudra y installer, et qu’il détienne tous les revenus du susdit domaine et les amendes données hors de leur secteur à eux.
     Si autem, in terra que deforis est, homines sancti Petri aliquid ibidem manentes forisfactum fecerint, illorum forisfactorum justicia in manu monachi erit; ita siquidem, ut, si LX solidorum forisfactum fuerit, ut XV sol. monacho condonare licebit absque illorum consilio; ex quibus X sol. supradictis militibus equaliter distribuentur, monachus sibi V retinebit. Si vero V sol. forisfactum fuerit, similiter usque ad tres sol. monachus, si voluerit, condonabit; ex quibus duo sol. supradictis militibus equaliter distribuentur, XII vero nummos monachus sibi retinebit.
     Si des gens de Saint-Père y demeurant commettent un délit sur le terre qui n’en fait pas partie, les amendes à verser pour ces délits reviendront au moine. Ainsi, si un délit de 60 sous a été commis, il sera loisible au moine de faire une remise de 15 sous sans leur avis, desquels 10 seront  attribués à parts égales aux susdits chevaliers, et le moine gardera 5 sous. Et si c’est un délit de 5 sous, le moine, s’il le veut, fera remise de 3 sous, dont deux seront attribués à égalité aux susdits chevaliers, et le moine gardera pour lui douze deniers.
     Ac si forte de incendio vel de rapina vel de similibus forisfactum extiterit, absque predictorum militum consilio monachus nichil condonabit. Quod si aliquis extraneus aliquid ibidem forisfecerit, ejusdem forisfacti justicia monachi et militum erit, nec inde quicquam monacho absque militum consilio [p.444] condonare licebit.      Et si par hasard se produisait un délit d’incendie, de vol ou du même genre, le moine ne fera aucune remise sans l’avis des susdits chevaliers. Et si quelque étranger y commet quelque délit, le jugement du dit délit sera du ressort du moine et des chevaliers, il ne sera loisible en aucune manière de faire de remise sans l’avis des chevaliers.
     Campipartem terre que deforis est intra granchiam suam monachus adduci faciet, cujus duas partes supradicti milites equaliter habebunt, terciam monachus sibi recipiet.
     Le moine fera mener le champart de la terre du finage dans sa grange, dont les susdits chevaliers auront à parts égales leus deux tiers, et le moine en recevra le troisième tiers.
    Partes illorum ejusdem terre cultores ad civitatem Aurelianis usque perducent; unusquisque autem cultorum aut prandium aut denarium accipiet. Campipartitorem quem voluerit monachus ponet, qui etiam coram supradictis dominis singulis annis fidelitatem faciet. Granchiam prius a monacho factam, si aut renovari aut emendari oportuerit, de communi fiet.
      Les cultivateurs de la dite terre apporteront leurs parts jusqu’à la ville d’Orléans, et chacun des cultivateurs recevra soit un repas ou un denier. Le moine instituera le champarteur qu’il voudra, qui prêtera aussi serment de fidélité chaque année personnellement aux susdits seigneurs.
     Prenominatis autem militibus ad granchiam et campipartem custodiendam servientem suum mittere licebit; sed de rebus monachorum vel hospitum suorum, nisi sponte sua sibi dederint, se minime procurabit qui cum campartitore monachorum ad campipartem capiendam ibit; ita tamen, quod inde eum campipartitor minime semonuerit…..
     Il sera loisible aux susdits chevaliers d’envoyer leur sergent garder la grange et le champart; mais celui qui ira prendre le champart avec le champarteur des moines ne tirera en aucune manière sa sunsistance du bien  des moines ni de leurs hôtes, à moins qu’ils ne lui donnent quelque chose de leur plein gré; étant entendu cependant que le champateur ne pourra pas le semoncer sur ce point.
    Largitionem istam Herveus et Gonherius, Radulfus Rainardi et Odo, filius Pagani, et Tescelinus de Trino, ejusdem avunculus, firmiter se tenere et garentire per fidem plevierunt.
     Cette donation, Hervé et Gounier, Raoul Rainard et Eudes fils de Payen, ainsi que son oncle paternel Tescelin de Tréon, ont promis avec serment qu’ils la maintiendraient et garantiraient fermement
     Si quis etiam deinceps aliquid in eadem terra mali fecerit, nullus eorum pacem aut concordiam cum eo, nisi per monachi licentiam, habebit.
     En outre si à l’avenir quelqu’un commettait quelque mal sur la dite terre, aucun d’entre eux ne ferait avec lui paix ni entente tant que le moine ne le leur permettrait.
    Ex parte monachorum: Odo de Geminni; Maurinus, frater ejus; Hugo de Caan, Odo de vi; Stephanus, famulus monachorum.
     Du côté des moines: Eudes de Gémigny [Loiret]; son frère Maurin; Hugues de Caan (?), Eudes de Vicq [près Montfort l’Amaury]; Étienne, serf des moines.
     Ex parte militum: Goffridus de Saran, Hugo de Reed, Graulfus, Rainardus de Alodio, Hugo de Bosco; Boninus, famulus Hervei.
Cartulaire de Saint-Père, pp. 443-444.
     Du côté des chevaliers: Geoffroy de Saran [près Orléans], Hugues de Reed (?), Graoux, Rainard de l’Alleu, Hugues du Bois; Bonin, serf d’Hervé.
   
NOTES DE BERNARD GINESTE (2008)
     (1) Selon Depoin (Cartulaire de Saint-Martin de Pontoise, n°49, vers 1104, p. 45, note 252,  au sujet d’un certain Ansculfus de Nova Rua), «Hugo de Rua Nova figure parmi les témoins d’un diplôme donné par Louis VI au palais d’Orléans, en décembre 1112. (A. N. K 21, n°52). Cette famille s’appelle indifféremment de Nova Rua ou de Novo vico. Cette dernière forme subsiste aujourd’hui dans Neufvy-sur-Aronde, canton de Ressons-sur-Matz (Oise).» J’avoue ne pas comprendre cette dernière remarque de Depoin, car il est clair que le toponyme vulgaire représenté par ces deux graphies latines était nécessairement la Neuve Rue. Aussi aurait-il dû plutôt suggérer, relativement à son personnage La Neuve-Rue, lieu-dit Oursel-Maison (Oise).
Notons pour mémoire un Robertus de Nova Rua en 1206 à Autun. Précisément il existe aussi un lieu-dit Rue Neuve à Aillant-sur-Tholon (Yonne).
     Il me semble donc que Depoin s’est égaré en rapprochant son
Ansculfus de Nova Rua de la famille orléanaise de Rua Nova (alias de Vico novo).
     L’
Ansculfus de Nova Rua attesté à Pontoise en 1104 tire visiblement son nom de La Neuve-Rue, lieu-dit Oursel-Maison (Oise).
     Le
Robertus de Nova Rua attesté en 1206 à Autun tire sans doute son nom de Rue Neuve à Aillant-sur-Tholon (Yonne).
     Le
Hugo de Rua Nova cité en 1112 à Orléans nous fait connaître une troisième famille que rien ne permet d’identifier aux autres, et qui est pour sa part clairement installée à Orléans. Le Cartulaire de Sainte-Croix d’Orléans nous fait d’ailleurs connaître un autre Hugues de la Rue-Neuve, laïc en 1153 (éd. Thillier, n°XI, p. 23: et laicis pluribus, Hugone de Ruanova, etc.) et apparemment chanoine entre 1155 et 1159 (n°VIII, pp. 18-19: S. Domni Hugonis de Rua Nova), cité en 1173 avec son fils Manassé (n°LXXXIII, p. 83: Hugo de Ruia nova, Manasses filius ejus)
     Rue signifiant notamment village dans le français du temps, le toponyme est aussi rendu en meilleur latin par de Vico-Novo, et c’est sous cette graphie que ce même Cartulaire (n°XXIX, pp. 58-59) nous parle, dans une bulle d’Innocent III de 1134, en même temps que d’un Geoffroy de Rue-Neuve (Gofredus de Vico novo), un Hervé de Neuve-Rue, et son neveu Hugues (Herveus de Viconovo, Hugo, nepos ejus).
     On remarquera au passage que la position de l’adjectif par rapport au substantif, peu naturelle en latin, paraît être restée singulièrement stable dans ce dernier cas orléanais, et doit donc refléter la place réelle de l’adjectif dans le toponyme vernaculaire, ce qui exclut encore une fois tant Neufvy-sur-Aronde que La Neuve-Rue d’Oursel-Maison.
     D’ou vient donc le nom de cette famille? Notre charte renouvelle la question en nous la montrant possessionnée tout près de Dreux, et vraisemblablement alliée d’une manière ou d’une autre à la famille d’Aunay-sous-Crécy. Or  il  existe encore de nos jours un hameau La Rue Neuve dans la commune des Bréviaires, à côté de Rambouillet, à une cinquantaine de kilomètres de Raville, de Dreux et d’Aunay-sous-Crécy.
     C’est sans doute l’origine de la famille de cette famille installée à Orléans.
     Récapitulons les mentions dont nous disposons pour cette famille,
où l’on semble avoir fait alterner les prénoms Hervé et Hugues: (a) Hervé, possessionné à Raville près Dreux, résidant à Orléans, cité en même temps que Gounier d’Aunay après 1082 (après la mort de Gautier I d’Aunay-sous-Crécy); Guérard précise: entre 1100 et 1120.— (b) Hugues, cité en 1112 à Orléans.— (c) Geoffroy, Hervé et son neveu Hugues, cités à Orléans en 1134.— (d) Hugues cité comme laïc en 1153.— (e) Hugues cité apparemment comme chanoine entre 1155 et 1159.— (e) Hugues cité avec son fils Manassé en 1173.— La famille est encore citée au XIIIe siècle et donne son nom à une censive à Orléans.
     (2) Le fait que Gounier soit ici qualifié de Sancto Avito tend à faire penser que son frère Gautier II étant mort sans enfant, il aura hérité de ses terre, dont il prend le nom, oubliant celui de Molitard. Il faut observer par ailleurs qu’il paraît désormais résider à Orléans, où on lui apportera le champart de Raville en même temps qu’à Hugues de Rue-Neuve. Comment s’est-il trouve en possession de terre à Raville sur le même plan que ce dernier? On peut supposer que l’un d’eux a épousé la sœur de l’autre, et qu’il sera entré en pleine possession de la dot de sa femme par le décès de cette dernière, dont le consentement n’est pas mentionné; ou bien sont-ils cousins, fils de deux sœurs d’Hugues de Nonant-le-Pin, dont Orderic Vital nous dit qu’il était oncle de Gounier d’Aunay.


Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp. 443-444 [dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008].

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Gounier de Saint-Avit donne une terre à Raville près Dreux», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07k, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 7l
Gounier d’Aunay gouverneur de Bayeux en 1105

Témoignage d’Orderic Vital

     Le frère aîné de Gautier II d’Aunay, Gounier, doit être identifié, à ce qu’il me semble, avec un personnage important de l’histoire normande de cette époque, que les historiens de la Normandie, justement, ne paraissent pas jusqu’ici, sauf erreur de ma part, avoir identifié de façon satifaisante, et qu’Orderic Vital appelle Gunherius de Alneio.

     Orderic Vital nous le montre tenant en 1105 la ville de Bayeux pour le compte du duc de Normandie Robert Courteheuse et  defendant cette ville contre les assauts du roi d’Angleterre Henri.

     Orderic Vital explique l’expédition de Henri Beauclerc en Normandie comme suscitée par les plaintes lugubres des églises normandes ravagées, et le premiers des responsables cités de cette désolation est notre Gautier d’Aunay:

     «Gautier d’Aunay, qui gardait Bayeux (Gunherius de Alneio qui Baiocas servabat) et Rainaud de Varenne qui était du parti du duc ainsi que d’autres auxiliaires du duc rompirent les traités de paix, capturèrent Robert fils d’Aymon et de nombreux autres membres de la domesticité du roi, et ils les retinrent longtemps en prison, tant par avidité  de raçon que par mépris et haine de celui qui était leur seigneur. C’est pourquoi ce roi énergique, lorsqu’il appris cela, ordonna de préparer une flotte»*.
     * Orderic Vital, éd. Le Prevost, 1852, t. IV, p. 203 (livre XI).
   Dans un discours mis dans bouche de l’évêque de Sée au roi Henri Beau-Clerc, le duc Robert Courteheuse est montré comme manquant à ses devoirs. L’insécurité règne. Robert de Bellême vient d’incendier l’église de Tournai-sur-Dive. Le duc est indigne: «Ce n’est pas ton frère qui possède la Normandie, il ne gouverne pas un peuple qu’il devrait conduire dans les sentiers de la droiture, mais il est accablé de paresse et obéit à Guillaume de Conversane, à Hugues de Nonant commandant de Rouen, à son neveu Gounier, et à d’autres qui n’en sont pas dignes»*.
     * Ibid., p. 206: Guillelmo de Conversana et Hugonni de Nonanto qui Rotomago praesidet et Gunherio nepoti ejus aliisque idignis  subjacet.
     Nous voyons ensuite le siège de Bayeux: «La même année, le roi Henri, comme on l’a dit plus haut, gagna au printemps par mer la Normandie et s’efforça de récupérer l’héritage paternel que ravageaient parjures, ravisseurs et brigands. Il accompagna Élie du Mans avec ses troupes et assiégea la ville de Bayeux que gardait Gounier d’Aunay. Or Gounier sortit au devant du roi et avec et lui rendit libre, sans rançon, Robert fils d’Aymon qui naguère avait été capturé par lui, mais il refusa de lui rendre la ville alors que le roi la lui demandait impérieusement. Le roi donc prit la ville de force et l’incendia totalement en y mettant le feu, puis il captura le chef de la ville avec ses fantassins et les chevaliers qui étaient avec lui»*.
     * Ibid., p. 219.
     Orderic Vital met ensuite dans la bouche d’Henri Beau-Clerc un discours au pape, en novembre 1119, où le roi raconte à nouveau les mêmes événements. A nouveau Gounier est placé comme le principal mauvais génie de Robert Courteheuse: «Mon frère protégeait des gens dont les conseils étaient pervers et il suivait tous les avis de ceux qui le rendaient vil et méprisable. Gounier d’Aunay surtout et Roger de Lacy, ainsi que Robert de Bellême, et d’autres criminels dominaient les Normands, et sous couvert du duc, commandaient aux évêques, à tout le clergé, et au peuple sans défense»*.
     * Ibid., pp. 400-401: Frater enim meus incentores totius nequitiæ tuebatur, et illorum consilia, per quos vilis et contemptibilis erat, admodum amplectebatur. Gunherius nimirum de Alneio et Rogerius de Laceio, Rodbertus quoque de Belismo, aliique scelesti Normannis dominabantur, et sub imaginatione ducis præsulibus, omnique clero cum inermi populo principabantur.
      Le roi rappelle qu’il a dû enlever Bayeux à Gounier d’Aunay: «En combattant vaillamment par les armes et par le feu, j’ai enlevé Bayeux à Gunhier (Baiocas Gunherio abstuli), et Caen à Enguerand fils d’Ilbert, et en réprimant par la guerre les tyrans, j’ai conquis d’autres places fortes que mon père avait tenues sous sa domination»*.
     * Ibid., p. 401.

     Nous ne savons pas, sauf erreur de ma part, ce qu’est ensuite devenu Gounier d’Aunay. On a remarqué que le roi Henri ne le portait pas dans son cœur, et on se rappelera que ce prince a gardé son propre frère Robert Courteheuse vingt-huit ans dans la prison de Cardiff, c’est-à-dire jusqu’à sa mort. Il paraît cependant de retour au pays vers 1108.

     On notera surtout pour ce qui nous occupe que Gounier était au témoignage d’Orderic Vital le neveu d’un certain Hugues de Nonant, à la même époque lui-même gouverneur de Rouen pour le compte de Robert Courteheuse. Il ne s’agit pas de Nonant dans le Calvados, mais de Nonant-le-Pin (aussi appelé Nonant-sur-Queuge), beaucoup plus proche du Perche et du pays chartrain. On peut donc penser qu’Hugues I d’Aunay, père de Gounier I et de Gautier II, avait épousé une sœur de cet Hugues de Nonant-sur-Queuge.
     N.B. 1: Sur Hugues de Nonant (sans doute fils d’Aitard de Nonant), oncle de Gounier et donc de Gautier II, frère de leur mère (bis), voir Orderic Vital, Historiæ ecclesiasticæ libri tredecem, livre VIII, éd. Le Prevôt, t. 3 (1845), p. 301, note 1; p. 423, n. 1; t. 4 (1852),  p. 181, note 3, p. 206 & 233.
     N.B. 2:  Sur Aitard de Nonant, Aitardus alias Aytardus cité par une charte de Guillaume Ier de 1082 en faveur de la Sainte-Trinité de Caen (England et alii éd., Regesta regum Anglo-Normannorum The Acta of William I, 1066-1087, n°59, p.277 et n°61, pp.289-290)
Éditions

     Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Gounier d’Aunay gouverneur de Bayeux en 1105 (témoignage d’Orderic Vital)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07l, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 7m
Garin d’Aunay témoin d’une donation d’Helsent
(1108 ou 1109)


Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
     Donum Helissendis vicedomine de vineis.
     Donation de vignes par la vidamesse Helsent.
     Ego Helis[endis], Carnotensis vice[domina….. debito] religionis am………. Ecclesiam Sancti Joh[annis que in subur]bio Carnoti sita est aliquatenus hon[orare atque reve]rentie mee erga illam ostendere […..necnon] anime mee necessarium esse cogn[ovi…..
     Moi Helsent, vidamesse de Chartres..... sous l’effet de l’amour que l’on doit porter à la religion... [désirant] autant que possible honorer l’église Saint-Jean qui se trouve dans le faubourg de Chartres et manifester le respect que j’ai pour elle... j’ai reconnu qu’il était nécessaire à mon âme....
     ... duos agri]peunos (sic) vinearum quos ad capud ejusdem s[……..] habebam fratribus loci quia eis foret necessar[ium…….] solutos et quietos preter censum dedi, pro anima domini mei Bartholomei (a) et mea meorumque filiorum Girardi et Stephani,
     .... j’ai donné aux frères de cet établissement deux arpents de vignes que je possédais ... au chevet du dit... , pour en jouir sans entrave ni inquiétude, hormis le cens, pour l’âme de mon mari Barthélémy (a), la mienne, et celles de mes fils Girard et Étienne.
     qui concedentes vadimonium concessionis mecum super altare posuerunt, in presentia Ivonis episcopi et Huberti Silvanectensis episcopi (1), Seranno subdecano et Wilelmo archidiacono, Fulcone archidiacono, Rainbaldo de Calniaco, Radulfo et Roberto canonicis regularibus, Gauslino capellano, audientibus et videntibus.
     Ceux-ci, consentant à ce don, ont déposé avec moi la baguette de cession sur l’autel, en présence de l’évêque Yves, de l’évêque Hubert de Senlis (1), du sous-doyen Serran, et l’ont vu et entendu l’archidiacre Guillaume, l’archidiacre Foulques, Raimbaud de Chaunay, les chanoines réguliers Raoul et Robert, le chapelain Jocelyn.
    Hujus autem doni sunt testes [qui inter]fuerunt, scilicet Robertus Aculeus, Rainnaldus monetarius, Hugo Bos, [Theobal]dus Stephani filius, Frodo ejus filius, Aucherus dapifer, [Robertus] de Frainvilla, Robertus de Murceto, Gradulfus de Blesis, Rainnaldus de Posterna, Heldemerus magister ……di (b), Garinus de Alneto.
    De cette donation sont témoins ceux qui y assistèrent, à savoir: Robert Aguillon, le monnayeur Rainaud, Hugues  Lebœuf, Thibaud fils d’Étienne, son fils Fron, le sénéchal Aucher, Robert de Franville, Robert de Murceto (?), Graoux de Blois, Rainaud de la Poterne, l’écolâtre Audemer ....(b)... Garin d’Aunay.
     Ut vero hujus beneficii donum [invio]labiter per succedentia tempora vigeat, litterarum [monim]ento tradidimus.
Cartulaire de Saint-Jean en Vallée, n°9, p. 7.
     Pour la donation de ce bénéfice reste en vigueur inviolablement à travers le temps, nous en avons confié le souvenir à l’écriture.
[Note de Merlet]
     (1) Hubert, évêque de Senlis, fut en relations intimes avec Ives, évêque de Chartres. Accusé de simonie en 1114, il se vit interdire l’exercice de ses fonctions, malgré l’intervention d’Ives de Chartres, qui, en cette même année, lui donna pendant quelques mois l’hospitalité dans sa ville épiscopale: «hac aestate eum apud me detinui
[Je l’ai gardé avec moi cet été  (B.G.)]
» (Lettre 103 d’Ives de Chartres à Pascal II). Hubert mourut en l’année suivante 1115.— La présence du sous-doyen Serannus dans notre charte prouve que celle-ci est antérieure à l’année 1109.
[Notes de Gineste]
(a) Barthélémy Goël ou Godel, second époux d’Helsent, veuve du vidame Guerry, frère de Foucher Goël ou Godel, qui fut le premier à entrer dans Jérusalem; il porte lui-même parfois le titre de vidame, à titre de consort.
(b)  Faut-il lire ici [Gunherius de Monte-Letar]di? (B.G.)

   
Éditions

     1) Original: parchemin conservé aux Archives départementales de l’Eure-et-Loir sous la cote H. 3114.

     2) René MERLET [éd.], «Vers 1108. Chartres. Donation par la vidamesse Hélissende de vignes sises au chevet de l’église de l’abbaye», in ID., Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée de Chartres [in-4°], Chartres, Archives d’Eure-et-Loir & E. Garnier [«Collection de cartulaires chartrains, publiée aux frais et sous les auspices du Conseil général d’Eure-et-Loir» 1], 1906, p. 7 (n°9).

     3) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Garin d’Aunay témoin d’une donation d’Helsent (vers 1108)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07m, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 7n
Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Gouillons
(1108 ou 1109)
     
Notice de l’édition de 1912
Acte 128
(1108-1109)
     A. Orig. S 1347, n°4. Sceau perdu.
     B. Copie de 1129, Liber Testamentorum, fol. 79’.
     C. Copie de 1209, LL 1351, fol. 106, non collationnée; les noms des témoins, après «
Guido de Rupeforti», sont remplacés par: «et alii.»
     D. Copie du XVIe s., LL 1353, fol. 132’.

     Hugues III le Jeune, vicomte de Chartres, et son suzerain le comte Thibaud IV approuvent la renonciation de leur vassal Gohier d’Aunay-sous-Auneau à ses réclamations sur la dîme de Gouillons.
 
Notes de Depoin (1912)
Texte édité par Depoin (1912)
Trad. proposée par Gineste (2008)
     (114) Gouillons, ca. Janville, ar. Chartres.
     (317) Les limites du gouvernement de Thibaud IV le Grand, comte de Chartres et de Blois, vont du 19 mai 1102 au 10 janvier 1152 d’après Aug. Longnon (Obit. de la Prov. de Sens, t. II, pp. XII-XIII).
     (318) Hugues III, châtelain du Puiset, vicomte de Chartres (1109-1128, d’après A. de Dion, Les seigneurs du Puiset, p. 12), n’a pas encore, à ce moment, pris possession du Puiset, mais exerce déjà les fonctions de vicomte de Chartres; c’est en cette qualité qu’il agit avec le concours du comte.
     (319) Étienne, fils de Guerri, vidame de Chartres, mourut en 1130. Il était abbé de St-Jean-en-Vallée dès 1113; son prédécesseur était encore en charge en 1108 (Gallia, VIII, 1311).
     (320) Gui le Rouge, comte de Rochefort (note 74). Sa présence nous engagerait à dater la charte de 1108, qui aurait été ainsi la dernière de sa vie. On le fait même mourir en 1107, mais cette date doit être rapprochée en raison de la chronologie des abbés de St-Jean-en-Vallée.
     (321) C’est la première mention qu’on rencontre de cet intéressant personnage, qui se rattache à la famille d’Engenoul, connétable, et Baudri, bouteiller de Philippe Ier, témoins en 1067 du diplôme no11. Son surnom lui vient de la terre de Baudement, ca. Anglure, ar. Epernay (Marne). En 1113 il était l’un des chevaliers de Hugues de Champagne comte de Troyes (Coll. Duchesne, LXXIV, 96); il passa dès 1118 (coll. Baluze, XXXVIII, 11) au service de Thibaud IV, frère de Hugues, qui le fit son sénéchal (Luchaire, Louis VI, n°117, p. 393). En 1132, on le rencontre au château de Pont avec son frère Engenoul, chanoine de St-Gervais de Soissons (Ms. lat. 9902, fol. 57). Sa femme Agnès ayant pris l’habit de Prémontré en 1133 de son consentement (Duchesne, LXXVI, 85), il entra lui-même à Pontigny, dont l’abbé l’envoya en 1136, avec douze moines, fonder l’abbaye de Chaalis (Gallia, X, 1508). Il mourut le 19 juillet 1142, laissant à l’un de ses fils survivants, Gui, la seigneurie de Braisne dont il était en possession dès 1125 et dont il régularisa la collégiale, dite de Saint-Yves. Une de ses filles fut comtesse de Brienne; la fille de Gui de Braisne fut comtesse de Bar. Ces alliances justifient la qualification "nobilissimus" que les monuments de Prémontré accordent à André de Baudement. La terre dont il portait le nom tomba en quenouille après la mort de Baudri fils de Goël, dont la sœur Heudeborc, déjà veuve sans enfants d’Osbern de Cailly, porta Baudement à Robert de Picquigny dès 1209 (Ms. lat. 13905, fol. 193; 5423, fol. 37).
     (322) Villebon, ca. La Loupe, ar. Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).

     Notum sit omnibus hominibus t. f. q. p. quod Goerius de Aneto calumpniabatur decimam de Goillum (114).

     Super hac vero calumpnia sermo fuit ante Teobaldum comitem Carnoti (317) et dimisit Goerius calumpniam, et concessit ecclesie Beati Martini de Campis in perpetuum predictam decimam, ita quod deinceps nichil ibi quereret, nec ipse nec heredes ejus.

     Hanc vero concessionem fecit Goerius, vidente et concedente Hugone de Puteolo, vicecomite (318), de cujus feodo decima erat, et concedente T.

     Ut autem hec concessio firma vel inconcussa permaneret, jussit eam T. comes suo sigillari sigillo. Hujus rei sunt testes: Stephanus abbas de Valeia (319), Guido de Rupeforti (320), Andreas de Baldimento (321), Hugo Mansellus, Erardus de Villabun (322), Goffridus Infernus, Frodo famulus.
     Qu’il soit connu de toutes les personnes présentes et à venir que Gounier d’Aunay élevait une contestation relativement à la dîme de Gouillons (114).

     Or il y eut sur cette contestation un débat devant Thibaud comte de Chartres
(317): Gounier abandonna sa contestation et céda à perpétuité la dite dîme à l’église de Saint-Martin-des-Champs, de manière à ce que rien n’en soit réclamé à l’avenir ni par lui ni pas ses héritiers.

     Gounier a fait cette cession sous les yeux et avec le consentement d’Hugues vicomte du Puiset
(318), du fef de qui relevait cette dîme, et avec le consentement de Thibaud.

     Et pour que cette cession demeure ferme et inébranlable, le comte Thibaud a ordonné qu’elle soit scellée de son sceau.

     De cette affaire sont témoins: Étienne abbé de [Saint-Jean en] Vallée
(319), Guy de Rochefort (320), André de Baudement (321), Hugues Manseau, Érard de Villebon (322), Geoffroy Enfer, le serf Fron.

Éditions


     1) Joseph DEPOIN (1855-1924), Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien. Tome I [premier de 5 volumes in-4°], Chevetogne (Belgique), Abbaye de Ligugé & Paris, Jouve & Cie [«Archives de la France monastique» 13, 16, 18, 20, 21], 1912-1921, tome I (1912), pp. 204-205.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par l’École nationale des Chartes sur son site Elec:
     1b) ÉCOLE DES CHARTES [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, in ID., ELEC (site web) [«Cartulaires numérisés d’Île-de-France» 11], http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page204/ (en mode image),
http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page205/ (en mode image) & http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps1/acte138/ (en mode texte), en ligne en 2008.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «
Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Gouillons (1108 ou 1109)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07n, 2008.


SOMMAIRE
ANNEXE 7o
Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Thivars
(renonciation rapportée après 1115)

     La date
«vers 1127» proposée pour cette charte par l’abbé Métais, éditeur du Cartulaire de Josaphat, ne paraît être fondée que sur sur l’indication de l’épiscopat de Geoffroy II de Chartres, de 1115 à 1148, dont il aura pris abitrairement la date médiane.
     Par ailleurs le titre qu’il donne à cette charte, «
Donation de l’église et des dîmes de Thivars par Gohier d’Aunay», est clairement erronné, car le sujet réel de la charte est le don par Geoffroy II de Lèves aux moines de Josaphat de l’église de Thivars, avec une dîme qui lui est afférente. Gounier d’Aunay n’est mentionné que comme ayant antérieurement renoncé, à une date non précisée, à la seule dîme, sans qu’il soit fait état de prétention de sa part sur l’église elle-même.
     Il faut donc sans doute dater la renonciation à cette dîme par Gounier de la même époque que celle de Gouillons, pour sa part clairement datée de 1108 ou 1109, dans le cadre du retour à l’ordre dans le secteur, à la fin de l’épiscopat de saint Yves et au début du règne de Louis VI, après la mise au pas du nouveau seigneur du Puiset, Hugues III.


Texte édité par Métais (1911)
Traduction proposée par Gineste (2008)
XX
De ecclesia de Thivas cum decima.
[après 1115]
De l’église de Thivars, y compris la dîme.
      Ego Gaufridus, Dei gratia Carnotensis episcopus, apostolice sedis legatus, omnibus Dei fidelibus presentibus et futuris. Notum fieri volo quod     Moi Geoffroy, par la grâce de Dieu évêque de Chartres, légat du siège pontifical. Je veux qu’il soit connu de tous les fidèles de Dieu, présents et à venir, ceci.
     Gunherius de Alneto penitentia ductus de his que male egerat, quandam decimam, ad ecclesiam de Tivas pertinentem, quam tunc usque contra Dominum tenuerat, in manu mea reddidit et absque omni deinceps reclamatione et calumpnia dimisit.
     Gounier d’Aunay, guidé par le repentir de ses mauvaises actions, a restitué une dîme relevant de l’église de Thivars qu’il avait détenue jusque-là en dépit du Seigneur, et il l’a cédée sans aucune plainte ou contestation possible à l’avenir.
     Ego autem ecclesiam de Tivas cum prefata decima, pro Dei amore, donavi et concessi monachis et ecclesie Josaphat, juxta Leugas site, quiete et libere in perpetuum possidendam.
     Quant à moi, pour l’amour de Dieu, j’ai donné et concédé l’église de Thivars, y compris la dite dîme, aux moines et à l’église de Josaphat, située près de Lèves, pour en jouir à perpétuité paisiblement et librement.
     Et ut hoc donum perpetuo duret, scripto illud commendari et sigilli nostri munimine fecimus confirmari.
Cartulaire de Josaphat, n°20, t. I, p. 33.
    Et pour que cette donation vaille à perpétuité, nous l’avons fait mettre par écrit et certifiée au renfort de notre sceau.
     Mss. 10102, n°88, f. 33 et n°168, f. 155 v°. — Mss. 10103, n°31, f.13.



Éditions

     1) Joseph MÉTAIS [éd.], «Vers 1127. Donation de l’église et des dîmes de Thivars par Gohier d’Aunay», in ID., Cartulaire de Josaphat [premier de 5 volumes in-4°], 1911, tome I, p. 33.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par la BNF sur son site Gallica.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «
Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Thivars (après 1115)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07o, 2008.


SOMMAIRE
ANNEXE 7p
Restitution d’une terre par Garin d’Aunay aux moines de Saint-Père
Gounier de Saint-Avit témoin (charte non datée)


Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
CLV.
      De terra a Garino de Alneto et Gunherio filio (sic) ejus reddita.
155.
     De la terre restituée par Garin d’Aunay et son fils (lisez: frère) Gounier.
     Memoriam succedentium innovet presens descriptio, quod Garinus de Alneto illam terram, quam in suis usibus diutius usurpaverat, humiliter satisfaciens, annuente Gunherio fratre suo, sancto Petro reddidit.      La présente notice fait connaître à nos successeurs que Garin d’Aunay a humblement fait réparation en restituant à Saint-Père, avec l’assentiment de son frère Gounier, la terre dont il avait longtemps usurpé les droits coutumiers, 
     His presentibus: Gunherio, fratre ejus; Pagano Chanardo, Gaufrido coco, Beringerio; Roberto, filio ejus; Dodone pelliterio, Odone de Gisiaco.
Cartulaire de Saint-Père, p. 451.
     en présence des personnes suivantes: son frère Gounier, Payen Chenard, le cuisinier Geoffroy, Béranger et son fils Robert, le pelletier Don, Eudes de Juziers (?).

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp. 451 [dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008].

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Restitution d’une terre par Garin d’Aunay aux moines de Saint-Père», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07p, 2008.

ANNEXE 7q
Gounier d’Aunay témoin d’une charte du comte Thibaud
Thibaud IV de Blois donne Saint-Martin-au-Val aux moines de Marmoutiers (vers 1128)

     Nous voyons ici Gounier d’Aunay, frère aîné de Gautier II, rangé par par Thibaud IV de Blois parmi ses chevaliers, l’an 1128, à Chartres.

Notes de Lépinois et Merlet (1865)
et de Bernard Gineste (2008)
Texte établi par Lépinois et Merlet (1865)
Traduction de Bernard Gineste (2008)
     (a) Thibaut IV le Grand (1093-1151), comte de Blois, Chartres, Meaux, Châteaudun, sire de Sancerre et d’Amboise (1102-1151), comte de Troyes et de Champagne (1125-1151).
      (b) Dans le faubourg d e Chartres.
     XLIII.
      Carta Theobaldi comitis (a), de donatione ecclesiæ Sancti-Martini-in-Valle (b) monachis Majoris-Monasterii.
(1128.)
XLIII.
     Charte du comte Thibaud (a) sur la donation de l’église de Saint-Martin-au-Val (b) aux moines de Marmoutiers.
(1128)
      (c) Adèle (~1067-1137/1138), fille de Guillaume le Conquérant et de Mathilde de Flandre, régente de la principauté de Blois-Chartres, mère du roi Étienne d’Angleterre, se retire à l’abbaye clunisienne de Marcigny entre 1120 et 1122.
      (d) Étienne II Henri (†1102), comte de Blois, Châteaudun, Chartres et Meaux, sire de Sancerre.
      (1) L’abbaye de Saint-Père possédait une des prébendes de l’église de Saint-Martin-au-Val; la léproserie du Grand-Beaulieu une autre, et enfin l’abbaye de Saint-Jean recevait le revenu de l’année de chaque prébende au décès des chanoines. Pour indemniser ces divers établissements, les religieux de Marmoutier avaient remis entre les mains d’Yves l’église de Saint-Nicolas de Courville que cet évêque aumôna en 1115 à l’abbaye de Saint-Jean, à la charge par ladite abbaye de donner, chaque année, aux religieux de Saint-Père et aux confrères du Grand-Beaulieu, pour tenir lieu de leur prébende, la somme de soixante sous chartrains, quatre muids de blé froment et autant d’avoine, deux setiers de pois et deux muids de vin. Cet accord ne reçut son parfait accomplissement que sous l’évêque Geoffroy, en 1131. (Arch. d’Eure-et-Loir, fonds de l’abb. de Saint-Jean, H, 44. — Bibl. comm. de Chartres, Livre noir, n°44, f°86 r°. — Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 374. — Doyen, Hist. de Chartres, t. I, p. 80.)
      (e) Yves de Chartres (~1040-1116) évêque de Chartres (1079-1116), spécialiste du droit canon, acteur majeur de la la Querelle des Investitures qui oppose alors la papauté et l’Empire.
      (f) Pascal II, bénédictin, pape (1099-1118).
     Ego, Dei gratia, Carnotensis comes, Tetbaldus nomine, notum fieri presentibus et futuris volo quod mater mea, Adela (c) comitissa, pro anima comitis Stephani (d), patris mei, et pro sua suorumque animabus, contulit monachis Sancti-Martini Majoris-Monasterii Turonensis æcclesiam et prebendas Sancti-Martini-de-Valle in suburbio Carnotensi (1), ita ut, canonicis qui tunc ibi erant decedentibus vel vitam suam mutantibus sive prebendas suas canonico juditio amittentibus, monachi loco eorum succederent, et aecclesiam illam cum sibi pertinentibus jure perpetuo possiderent.

     Quam mutationem clericalis ordinis in monasticum ordinem debere fieri, cogente Canonum auctoritate, Ivo, Carnotensis aecclesię tunc venerabilis episcopi (e) asserebat, dicens se ab antecessoribus accepisse æcclesiam illam antiquitus monasterium extitisse: habet autem, ut ipse dicebat, canonica auctoritas ea loca quę aliquando fuerunt monasteria ulterius non licere fieri habitacula sęcularia.

     Igitur, per consilium ejus et manum, mater mea supradictis monachis prefatam aecclesiam contulit, et ipsum donum sigillis et literis domni pape Paschalis Secundi (f) et ipsius episcopi firmatum est.
     Moi, par la grâce de Dieu comte de Chartres, qui suis nommé Thibaud, je veux qu’il soit connu des gens présents et à venir que ma mère la comtesse Adèle (c), pour le salut de l’âme de mon père le comte Étienne (d), de la sienne et de celles des siens, a donné aux moines de Saint-Martin de Marmoutier de Tours l’église et les prébendes de Saint-Martin-au-Val dans le faubourg de Chartres, de telle sorte que, au fur et à mesure que les chanoines qui y étaient mourront, ou qu’ils changeront de régime de vie, ou  abondonneront leurs prébendes par suite d’une décision de droit canon, les moines prennent leur place et possèdent cette église avec ce qui en relève à perpétuité.


     Ce changement de l’ordre clérical en ordre monastique devait se faire de par l’autorité des canons, à ce qu’affirmait Yves, alors évêque de Chartres
(e), car il disait qu’il avait appris de ses prédécesseurs que cette église avait été dans un lointain passé un monastère; or, à ce que disait le même, l’autorité des canons établit qu’il n’est pas loisible à des lieux qui ont été un jour des monastères de devenir des résidences séculières.   


     C’est pourquoi, sur son avis et son autorité banale, ma mère a donné aux susdits moines la dite église, et la dite donation a été confirmée par les sceaux et les chartes du pape Pascal II
(f) et et du dit évêque. 
     (g) Yves de Chartres meurt vers 1116, Pascal II meurt en 1118, Adèle se fait moniale vers 1121.
     Verumtamen, quibusdam causis impedientibus, non statim fuerunt monachi corporali investitura investiti; in quo intervallo, contigit ipsum papam et ipsum episcopum de hoc mundo migrasse, et matrem meam vitam monachilem [p.132] accepisse, et dominium Carnotensis comitatus in manum meam devenisse (g).
     Cependant, par suite de certains empêchements, les moines n’ont pas été aussitôt investis par le rite de l’investiture; entre-temps il est advenu que le dit évêque et le dit pape ont quitté ce monde, que ma mère a embrassé la vie monastique et que l’autorité sur le comté de Chartres est arrivée entre mes mains (g).

     Dolens igitur valde mater mea quod prefata elemosina non satis plene consummata remansisset, et plurimum desiderans ut ante mortem suam compleretur, quatinus ejus anima de hujus mundi carcere securior et lętior solveretur, sepe et sepius, preces jungens precibus, me rogavit ut, dum michi liceret et ipsa viveret, ipsam elemosinam perficerem, ne forte, morte vel aliquo periculo prepeditus, quando vellem perficere non valerem.      Ainsi ma mère, peinée que la susdite aumône soit restée insuffisamment consommée, et désirant qu’elle soit parachevée avant sa mort, pour que son âme soit délivrée de la prison qu’est ce bas-monde en plus grande sécurité et joie, c’est plus souvent qu’on ne saurait le dire que, m’adressant prières sur prières, elle m’a demandé que, dès que je le pourrais de son vivant, je parachève cette donation, de crainte qu’empêché par la mort ou par quelque péripétie je ne puisse la parachever lorsque je m’y serais décidé
     (h) On a là un témoignage direct sur l’usage de demander leur consentement à des enfants mineurs, qui ne gardaient pas forcément le souvenir de l’avoir donné, mais qui y étaient tenu par le témoignage de ceux qui avaient y avaient assisté.
 
     (1) Honorius II, pape (1121-1130).


     Prebebat etiam, testimonium quod ego aliquando ipsi elemosinę meum, dedissem assensum (h). Tam piis igitur tamque frequentibus matris me testimoniis et peticionibus admonitus, perficere elemosinam disposui, dominoque et venerabili pape, tunc temporis Honorio (1), rem ex ordine mandavi et ab eo consilium et confirmationem requisivi;
     Elle fournissait de plus le témoignage que j’avais moi-même donné un jour mon assentiment à la dite donation (h). Ainsi donc, poussé par les témoignages et les demandes si pieuses et si fréquentes de ma mère, j’ai décidé de parachever cette aumône, et j’ai scrupuleusement informé le seigneur et vénérable pape d’alors, Honorius, et je lui ai demandé son avis et sa confirmation.
      (i) Geoffroy II dit aussi Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres (1115-1148).



     qui michi in hunc modum rescripsit: «Deo et tibi, comes Tetbalde, fili karissime, grate referimus quod religiosos viros et sancta monasteria veneraris et diligis et pauperes Dei foves et nutris. Tuę quoque bonę voluntati congaudentes, mandamus ut quod ratio postulat faciendo, aecclesiam illam et prebendas Sancti-Martini-de-Valle, in manu fratris nostri Gaufredi, venerabilis Carnotensis episcopi (i), refutes, ut sic demum monachi Sancti-Martini Turonensis valeant eas de manu episcopi recte suscipere, et nos, si opus fuerit, debeamus nostram confirmationem supradictis confirmationibus adjungere.»
     Il m’a répondu en m’écrivant ce qui suit: «Nous rendons grâce à Dieu et à toi, notre très cher fils comte Thibaud, de ce que tu  révères et chérisses les hommes religieux et les saints monastères, et que tu favorises et nourrisses les pauvres de Dieu. Nous réjouissant aussi de tes bonnes dispositions, nous te notifions de faire ce que la raison commande, c’est-à-dire de te désister de cette église et des prébendes de Saint-Martin-au-Val entre les mains de notre frère Geoffroy, le vénérable évêque de Chartres (i), de sorte qu’enfin les moines de Saint-Martin de Tours puissent les recevoir comme il faut des mains de l’évêque, et nous, si c’est nécessaire, devions adjoindre nos confirmations aux susdites confirmations.»

     Et quia idem Gaufredus episcopus tunc temporis Romę erat, precepit ei, ore ad os, ipse dominus papa Honorius ut quando ego prebendas illas, in manu ipsius, refutassem, ipse de prebendis et de ęcclesia abbatem et monachos Majoris-Monasterii investiret, et in usus et potestatem eorum redigendas jure perpetuo confirmaret. Et ita factum est.
     Et, comme le dit Geoffroy était alors à Rome, le pape Honorius en personne lui a prescrit, en tête à tête que, lorsque je me serais dessaisis de ces prébendesventre ses mains, lui-même investisse des ces prébendes et de l’église l’abbé et les moines de Marmoutier et qu’il leur certifie qu’elle étaient soumises à leur jouissance et à leur possession  par un droit perpétuel. Et ainsi a-t-il été fait. 



     (j) Mathieu d’Albano (Matthaeus Albanensis) théologien français, cardinal, évêque d’Albano (dans les États-Romains), né à Reims, mort en 1134. A la mort d’Honorius II, il soutiendra activement à travers toute l’Europe Innocent II contre l’antipape Pierre de Léon dit ’Anaclet II.
     Deo siquidem favente et omnia ad votum nostrum prosperante, vir religiosus, Matheus nomine, Albanensis episcopus et sedis Romanę legatus Carnotum venerat, qui, tamquam ad hoc ipsum a Deo transmissus, vices domini pape in Galliis tunc agebat. Ipse igitur ab episcopo et a me expetitus, ad ęcclesiam Sancti-Martini-de-Valle venit, ubi, ipso presente cum ingenti multitudine cleri et populi, prebendas illas in manum episcopi refutavi,
     Dieu évidemment favorisant l’affaire et disposant tout en faveur de notre dessein, un homme religieux du nom de Mathieu, évêque d’Albano et légat du siège romain (j) était venu à Chartres, et, comme s’il avait été envoyé par Dieu spécialement pour cela, agissait partout en Gaule comme lieutenant du pape. Ainsi donc, requis par l’évêque et par moi-même, il est venu à l’église Saint-Martin-au-Val, où, en sa présence, et en celle d’une foule de clercs et de laïcs, je me suis désisté de ces prébendes entre les mains de l’évêque.

     sed custodiam rerum exteriorum ipsius ęcclesię et consuetudines quas in ipsis exterioribus rebus et hominibus eatenus habueram non dimisi, quin etiam ipsas prebendas, si [p.133] aliquando ipsi monachi quoquo modo, quod absit, perdiderint, me, ut antea tenueram, deinceps retenturum coram assistentibus asserui.
     Cependant je ne me suis pas défait du droit de garde sur les biens extérieurs de la dite église, ni des droits coutumiers que j’avais détenus jusqu’alors sur les dits bien extérieurs ni sur les hommes y résidant. Par ailleurs j’ai  bien dit en présence de ceux qui étaient là que s’il arrivait un jour que les dits moines, de quelque manière que ce soit, perdaient les dites prébendes, ce qu’à Dieu ne plaise, je les détiendrais à nouveau de la même manière que je les avais détenues antérieurement.
     (1) Amaury est le plus ancien seigneur de Maintenon dont nous ayons jusqu’à ce jour rencontré le nom dans les titres. Il figure, avec les autres grands feudataires du comté, dans un acte de l’abbaye de Saint-Jean, antérieur à 1135 (Arch. d’Eure-et-Loir, fonds de Saint-Jean, Inv., n°79), et nous savons par un titre du Grand-Beaulieu de 1190 (Bibl. de Chartres, Livre noir, f° 48 v°) qu’il eut la garde du jeune Amaury V, comte de Montfort (1137-1140), fils d’Amaury IV et d’Agnès de Garlande, dame de Rochefort. — Le Cartulaire des Vaux-de-Cernay, dans une note d’ailleurs fort intéressante sur la famille de Maintenon (t. I, p. 261), dit, par inadvertance et contrairement à la charte du Grand-Beaulieu rapportée à la page 61 du même ouvrage, que le pupille d’Amaury de Maintenon fut Amaury II de Montfort (1087-1089).
     (2) Gohier d’Aunay est le même que Gohonerius de Alneto, dont le nom se trouve dans une charte de l’abbaye de Thiron, relative à la vente de Courville faite au comte Thibault IV par Yves de Courville, en présence d’Etienne, roi d’Angleterre (Arch. d’Eure-et-Loir, fonds de Thiron, Inv., n°93). Il était fils de Gautier d’Aunay, et frère de Gautier et Garin d’Aunay, dénommés dans plusieurs actes de l’abbaye de Saint-Père (Cart., p. 204, 207, 451, 503, 603). Les biens de cette famille étaient situés du côté d’Oinville et de Réclainville (Ib.). — Les archives d’Eure-et-Loir possèdent un sceau de Gohier d’Aunay, fils sans doute de celui qui nous occupe en ce moment. C’est un sceau rond, en cire verte, portant au centre un écu de.. .. à trois mains de 2 et 1, avec ces fragments de légende: + SIG[ILLVM] GOH[ERII] DE A[LNET]O.
     (3) Nous voyons par un titre de Saint-Père de 1101-1129 (Cart., p. 478) que Gohier de Morville était fils de Payenne et qu’il avait pour frère Guillaume, dont le nom se trouve parmi ceux des témoins d’un accord fait entre le Chapitre et Ursion de Meslay en 1139. Voir ci-après, n°XLI.
     (1) Thibault Claron fut témoin de plusieurs titres concernant les religieux de Saint-Père (Cart., p. 284, 286, 365).
     (2) Barbous ou Barbodus, le premier que nous connaissions de cette puissante famille bourgeoise, était familier du couvent de Saint-Père (Cart., p. 280 et 294). Nous retrouverons, dans la suite de ce Cartulaire, plusieurs membres de cette maison qui joua un certain rôle à Chartres pendant les XIIIe et XIVe siècles, entre autres Renaud Barbou, familier de Philippe-le-Bel et fondateur de l’hôpital des Aveugles de Chartres.
     (3) La famille Leroux avait alors à Chartres de nombreux représentants, dont l’un, nommé Hubert, fut prévôt en 1138. Adelard, dont le fils Herman prit l’habit à Saint-Père, figure dans plusieurs actes de ce couvent (Cart., p. 348, 385, 447).
     His ita actis, episcopus de prebendis et de ęcclesia abbatem Majoris-Monasterii, Odonem nomine, qui et ipse presens erat, per quendam librum et per cordas signorum (*), investitit et in manum ei tradidit.

     Quę omnia ipse prefatus legatus, auctoritate Dei et beati Petri et domini papæ Honorii, cujus tunc vice, ut dictum est, fungebatur, confirmavit.

     Nomina eorum qui hęc viderunt et audierunt hęc sunt: Gualterius, archidiaconus; Ansgerius, archidiaconus; Salomon, cantor; Galerannus, prepositus; Hainricus, prepositus; Robertus Bene-Venit; Adelardus, canonicus et capellanus meus; et multi alii clerici sive canonici.

     De monachis Majoris-Monasterii: Tetbaldus de Columbis; Nicholaus de Baiocis; Gilduinus, frater Galeranni prepositi; Gualterius Compendiensis; Mauritius monachus, et Gaufredus Lepus
(**); Rainaldus de Castello-Gunterii; Hugo hospitalarius, et Gualterius subhospitalarius; Tetbaldus, monachus Sancti-Petri Carnotensis, et multi alii.

     Milites mei sive servientes vel alii homines: Amairicus de Mestenone (1), et Gunherius de Alneto (2); Gunherius de Morvilla (3); Ansoldus, telonearius, et Clemens, filius ejus; [p.133] Tetbaldus Claronis (1), et Barbous de Sancto-Petro (2); Vitalis, filius Algardis, et Adelardus Rufus (3); Paganus major, et Hubertus, et Hildegarius fratres ejus; Ingelbertus, cellararius; Vitalis, et Rainaldus frater ejus; Ysacar
(***), et Gaufredus, et Robertus, servientes monachorum de Valle-Sancti-Martini, et multi alii.

     De famulis Majoris-Monasterii: Paganus, camerarius; Johannes, mariscalcus; Gaudinus, miles; Petrus Martini Radulfus, coquus; Algerius Gazel; Eschivardus; Petrus Barba et alius Petrus; Gualterius Tardivus, et alii multi.
     Une fois cela fait, l’évêque a investi de ces prébendes et de l’église l’abbé de Marmoutier nommé Eudes, qui était personnellement présent, par le biais d’un livre et des cordes des cloches (*), et les a remis entre ses mains.


     Tout cela, le susdit légat l’a confirmé, de par l’autorité de Dieu, de saint Pierre et de monseigneur le pape Honorius au nom de qui il agissait.


     Les noms de ceux qui ont vu et entendu cela sont: l’archidiacre Gautier, l’archidiacre Angier, le chantre Salomon, le prévôt Galeran, le prévôt Henri, Robert Bien-Vint, le chanoine Allard mon chapelain et beaucoup d’autres, clercs ou chanoines.


     Parmi les moines de Marmoutier: Thibaud de Colombes, Nicolas de Bayeux, Gidouin le frère du prévôt Galeran, Gautier de Compiègne, le moine Maurice et Geoffroy Lièvre
(**), Rainaud de Château-Gonthier, le gardien de l’hôpital Hugues et le sous-gardien Gautier, Thibaud moine de Saint-Père de Chartres et beaucoup d’autres.


     Mes chevaliers ou sergents ou d’autres féaux: Aimery de Maintenon
(1) et Gounier d’Aunay (2), Gounier de Morville (3), le percepteur de tonlieu Ansoud et son fils Clément, Thibaud Claron (1) et Barboux de Saint-Père (2), Vital fils d’Augard et Allard Roux (3), le régisseur Payen ainsi que ses frères Hubert et Haugier, le cellerier Engibert, Vital et son frère Rainaud, Isachar (***), les sergents des moines Isachar, Geoffroy et Robert, et de nombreux autres.


     Parmi les familiers de Marmoutiers: le chambrier Payen, le maréchal Jean, le chevalier Gaudin, le cuisinier Pierre Martin Roux, Auger Gazel, Eschivard, Pierre Barbe et un autre Pierre, Gautier Tardif et de nombreux autres.
     (4) Mathilde, fille d’Engilbert II, duc de Carinthie, comtesse de Chartres-Blois et de Champagne. L’obit de cette princesse est inscrit au Nécrologe sous la date du jour des ides de décembre.
     (k) Hugues III du Puiset, marié avant 1104 à Agnès de Blois,  avait commencé par s’en prendre au comté de Chartres, douaire de sa belle-mère Adèle, tutrice de Thibaut IV, mais fut défait et capturé par Louis VI en 1111. Libéré, il se rebella à nouveau, allié  cette fois à Thibaud IV et fut fait à nouveau captif. Il mourut en Terre Sainte en 1132.
     Porro, in crastinum ipsius diei, nobis positis in Turre mea, Carnoti, concessit id ipsum comitissa uxor mea, Mathildis nomine (4), me rogante, audientibus et videntibus Hugone, vice-comite de Pusiato, et multis militibus sive servientibus et meis et suis, et jamdicto Majoris-Monasterii abbate Odone, cum proxime nominatis monachis et famulis suis.
     De plus, le lendemain du dit jour, alors que nous étions dans mon donjon à Chartres, la comtesse mon épouse, dénommée Mahaut (4), a concédé la même chose, à ma demande; et l’ont entendu et vu: Hugues, vicomte du Puiset (k) ainsi que de nombreux chevaliers et sergents, tant des miens que des siens, et l’abbé de Marmoutier déjà plusieurs fois cité, Eudes, avec ceux de ses moines et familiers qu’on vient de citer.
     (5) A la suite de cette charte, a été ajoutée la notice suivante:
     Ut vero hec mea antecessorumque meorum elemosina perpetuo rata foret, cum quadam vice abbas Majoris-Monasterii prefatus Odo ad me Blesim venisset, primogenitus filius meus Henricus (Henri-le-Libéral, comte de Champagne après son père), qui michi jure hereditario in honorem successurus erat, admonitione mea uxorisque mee jamdicte, Mathildis matris ejus, donum ecclesie Beati Martini-de-Valle concessit, et hanc concessionem in litteris meis subscribi, ut cernere est, voluit, sub testibus istis: predicto abbate, Laurentio priore, Bermundo bajulo, Hugone hospitalario, Gaufrido Lepore
(**) et Guillelmo de Orchesia priore, monachis; me quoque et supradicta uxore mea Mathildi presentibus; Stephano etiam, camerario meo; Gualterio de Berno (****); Brunone, filio Hebroini; Garino, filio Cane (*****); Herberto Faceto; Berengario, preposito; Pagano de Villa-Belfodi; Athone Borrelli et Archembaldo Gubil, laicis. Actum anno incarnati Verbi M°C°XXX°V°, indictione XIIIa, epacta IIIIa.
     Actum anno incarnationis dominicę M°C°XX°VIII°, indictione VI° epacta XVIIa (5).

     (Orig. en parch. Arch. d’Eure-et-Loir, fonds du Chapitre, C. IX, J, 1.)
     Fait l’an de l’incarnation du seigneur 1127, indiction VI, épacte XVII (5).

[Addition (1135)]

     Mais pour que cette aumône de moi-même et de mes prédécesseurs soit valable à perpétuité, alors que, une fois, le susdit abbé de Marmoutiers Eudes était venu me voir à Blois, mon fils aîné Henri, qui devait me succéder par droit héréditaire dans ma dignité, à ma demande et à celle de ma susdite épouse, Mahaut, sa mère, il a autorisé la donation de l’église de Saint-Martin-au-Val, et il a accepté que cette autorisation soit portée au-dessous de ma charte, comme on peut le voir, avec les témoins suivants: le prieur Laurent, le baillli Bermond, le gardien de l’hôpital Hugues, Geoffroy Lièvre
(**), le prieur d’Orchaise, tous moines, moi-même étant présent ainsi que ma susdite épouse Mahaut, et que: mon chambrier Étienne, Gautier de Berne (****), Brunon fils d’Évroin, Garin filius Cane (*****), Hébert Facet, le prévôt Béranger, Payen de Villeberfol, Athon Borrel et Archambaud Goubil, laïcs. Fait l’an de l’incarnation du Verbe 1135, indiction XIII, épacte IV.

AUTRES NOTULES DE BERNARD GINESTE
     (*) a investi ... l’abbé ... par le biais d’un livre et des cordes des cloches. Un rite analogue est attesté en Anjou vers 1135 par Ulger, évêque d’Angers, dans une lettre à Innocent III, pour le don d’une chapelle (éd. François Marie Tresvaux du Fraval, Histoire de l’église et du diocèse d’Angers, 1858, p. 513: sic investitit illam pauperem abbatiolam de ista Cappela in manibus Albani Abbatis, tradendo ei claves illius Capellæ, tradendo ei cordas signorum ejus, necnon et chartam constitutionis ejusdem, insuper et libros, et si qua sunt alia.)
     (**) Lièvre (latin Lepus) est certainement l’altération de l’anthroponyme Lieffroy.
     (***) Ysacar, anthroponyme biblique, nom d’un des douze patriarche, neuvième fils de Jacob.
     (****) Ce chevalier Gautier de Berne (Vautherius de Berno, miles suus) est encore témoin en 1143 de l’hommage rendu par Thibaud IV à Eudes de Bourgogne pour certains de ses fiefs (Cartulaire de l’Yonne, t.1, n°CCXXVI), et d’un autre acte de Thibaud IV en 1149 (ibid., n°CCXCII: Gauterius de Bernoa).
     (*****) Cet anthroponyme énigmatique filius Cane est encore attesté en Angleterre vers 1213 (P.H. Reaney et R.M.Wilson, Dictionary of English Surnames, 1991, p.82: Willelmus filius Cane) et en 1280 en Belgique (Annales de la Société historique et archéologique à Maestricht I, 1854-1855, p.309: Henrico filio Christiani qui filius Cane vulgariter appellatur). Il est aussi donné au XIe siècle à un certain Savary fils de Raoul de Beaumont, vicomte de Beaumont-sur-Sarthe (filiation établie notamment par une charte de 1105: Radulfus et Savarico filii ipsius Savaricus, éd. J. H. Round, Calendar of Documents preserved in France illustrative of the history of Great Britain and Ireland. Volume I, 918-1206, London, 1899, n°669, p. 237), qui est appelé par Orderic Vital Savaricus filius Cani (éd. Le Prévost, t.III, 1845, livre VIII, § XVI, p. 360, note 2), et par une charte datée entre 1087 et 1094 Savericus filius Cane (éd. Round, ibid., 1899, n°423, p. 142). Le Prévost et d’autres supposent qu’il est le fils d’une seconde épouse du vicomte de Beaulieu nommée Cana, qui est peut-être la fille de Gelduin de Pontlevoie citée par les Chroniques d’Anjou sous le nom de Chane (Paul Marchegay, André Salmon & Émile Mabille, Chroniques d’Anjou, 1856, p.166: Genuit autem Gelduinus filium, Gosfridum nomine...., qui etiam ex eadem uxore Gosfrido unam sororem, Chanam nomine, addidit, quæ nupuit data Frangalo Filgerairum domino plures filios et filias peperit.) Cependant on peut se demander s’il ne s’agirait pas plutôt ici de la rétroversion approximative d’un surnom désobligeant Fils de chienne.

Éditions

     1) Eugène de BUCHÈRE DE LÉPINOIS & Lucien MERLET [éd.], Cartulaire de Notre-Dame de Chartres [28 cm; 3 volumes (CCLII+263 p.; XXXII+429 p.; 438 p.], Chartres, E. Garnier [«Société archéologique d’Eure-et-Loire»], 1862-1863-1865.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Thibaud IV de Blois donne Saint-Martin-au-Val aux moines de Marmoutiers (vers 1128)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07q, 2008.


ANNEXE 7r
Donation de Garin d’Aunay sur son lit de mort
après 1130

Texte édité par Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
LXX.
[1130-1150]
      De arpenno terre a Garino Torcul apud Theovas dato, et a filiis ejus concesso.
70.
[entre 1130 et 1150]
     De la terre restituée par Garin d’Aunay et son fils (lisez: frère) Gounier.
     Quando Garinus de Alneto, qui cognominatus est etiam Torcul, moriebatur, visitante se domno Udone, nostro sancti Petri Carnoti scilicet abbate, idem egrotus, multis qui presentes aderant videntibus, donavit ecclesie nostre in elemosinam unum arpennum [p.464] terre apud Theovas situm, prope nostrum quem ibi habemus molendinum; ita videlicet liberum et quietum, ut et decima de eo nostra sit et terragium.
     Alors que Garin d’Aunay, surnommé Torcul, était mourant, lors de la visite que lui rendit dom Eudes, notre abbé, c’est-à-dire à celui de Saint-Père de Chartres, le dit malade, au vu de tous ceux qui étaient présents, a donné en aumône à notre église un arpent de terre situé à Thivars, près du moulin que nous y avons, pour que nous en jouissions librement et paisiblement, et  de telle manière que la dîme et le terrage nous en appartiennent.
     Quod patris sui donum filii ejus Adam, Paganus, Galerannus atque Herbertus, et filie Eremburgis et Petronilla, ipso jam defuncto, concesserunt et concedentes, super altare sancti Petri posuerunt. Cui rei affuerunt testes hii: Guillelmus de Mongervilla, Ansoldus de Bello Videre, Goslenus medicus, Ivo de Balneolis, Isembardus de Alberis.
Cartulaire de Saint-Père, p. 451.
     A ce don de leur père ont consenti ses fils Adam, Payen, Galeran et Hébert, et ses filles Arembour et Perronnelle, après sa mort, et ils y ont consenti en la déposant sur l’autel de saint Pierre.  A cette affaire ont assisté: Guillaume de Mongerville, Ansoud de Beauvoir, le médecin Joscelin, Yves de Baigneaux [commune de Theuville], Isembard des Aubées [Saint-Léger-des-Aubées]

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, pp. 451 [dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008].

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Donation de Garin d’Aunay sur son lit de mort (entre 1130 et 1150)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07r, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 7s
Gounier témoin de plusieurs actes du Cartulaire de Bonneval

de 1118 à 1141

     Au témoignage de Lucien Merlet:

     De 1118 à 1141, nous le rencontrons souvent comme témoin dans les pièces du chartrier de l’abbaye de Bonneval.

Cartulaire de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron,
Chartres, Garnier, 1883, t. II, p. 57, note 1.

ANNEXE 7t
Gounier témoin d’un consentement de Geoffroy IV de Châteaudun
Geoffroy IV de Châteaudun autorise la donation d’une terre à Mahelainville (1140)

     Au témoignage de Lucien Merlet:

     Gohier d’Aunay fut témoin de la confirmation faite en 1140 par Geoffroi IV, vicomte de Châteaudun, du don fait à la maladrerie de Saint-Lazare de Châteaudun par Renaud de Patay, surnommé Guiterne, d’une terre à Machelainville, paroisse de Péronville.

Cartulaire de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron,
Chartres, Garnier, 1883, t. II, p. 57, note 1.

     Voir aussi Jean Baptiste Bordas & Achille Guenée, Histoire du comté de Dunois, de ses comtes et de sa capitale, Châteaudun, Auguste Lecesne, 1850, p. 146, qui mentionne également sans références ce texte, et fait de plus mention, également sans référence, d’un Gautier d’Aunay en 1147.

ANNEXE 7u
Gounier d’Aunay autorise une donation à Unverre
Érard de Villebon donne un muids de blé aux moines de Tiron (vers 1146)

Notes de Merlet (1883) et B.G. (2008)
Texte édité par Merlet (1883)
Traduction par B. Gineste (2008)
     (a) Moulin de Beauvais, commune d’Unverre, canton de Brou.
CCLXXXVIII.
Don d’un muid de blé de rente
sur le moulin de Beauvais
(a).
(1146 circa.)
CCLXXXVIII.
Don d’un muid de blé de rente
sur le moulin de Beauvais
(a).
(vers 1146)
     (b) Erardus de Villabon est aussi témoin d’une charte du même cartulaire vers 1121 (tome I, p. 70). Villebon, hameau de la commune d’Alluyes, canton de Bonneval.
     (1) Gohier d’Aunay fut témoin de la confirmation faite en 1140 par Geoffroi IV, vicomte de Châteaudun, du don fait à la maladrerie de Saint-Lazare de Châteaudun par Renaud de Patay, surnommé Guiterne, d’une terre à Machelainville, paroisse de Péronville. De 1118 à 1141, nous le rencontrons souvent comme témoin dans les pièces du chartrier de l’abbaye de Bonneval. Il était fils de Gautier d’Aunay, et frère de Gautier et de Garin d’Aunay, dénommés dans plusieurs actes de l’abbaye de Saint- Père.
     (2) Hugues de Pomeio est témoin de l’abandon fait en 1118 par Thibaut, comte de Chartres, à l’abbaye de Bonneval d’un marché libre et de la justice entière de la ville de Bonneval.
     (c) Un Gauterus de Gandonvilla est aussi témoin à Blois en 1202 (Cartulaire des Vaux-de-Cernay, éd. Moutié et Merlet, t. I, p. 138) 
     Memorie succedentium notificare curavimus quod miles quidam, Erardus videlicet de Villabum (b) nomine, volens ire Jerusalem, dedit monachis [p.57] Tyronensibus, ob remissionem peccatorum suorum, unum modium frumenti de molendino suo quod vulgariter Belvetum dicitur, ita ut singulis annis sine ulla intermissione illum inde in perpetuum habeant.

     Concessit autem hoc Gunherius de Alneto (1), de cujus feodo erat,

     audientibus his quorum subnexa sunt nomina: Herveius decanus, Stephanus presbiter, Erardus ipse de Villabum, Hugo de Pomeio (2), Paganus de Manso-Leonci, Galterius de Gandunvilla (
c), Jordanus miles.

(Cart. de Tiron, f° 91 v°.)
     Nous avons pris soin de faire connaître à la mémoire de nos successeurs qu’un chevalier nommé Érard de Villebon (b), voulant gagner Jérusalem, a donné aux moines de Tiron, pour la rémission de ses péchés, un muids de froment de son moulin appelé vulgairement Belvet, de sorte qu’ils l’aient dés lors chaque année sans interruption à perpétuité.

     Cela a été autorisé par Gounier d’Aunay
(1), dont c’était le fief.

     L’ont entendu ceux dont les noms sont portés ci-dessous: le doyen Hervé, le prêtre Étienne, Érard de Villebon lui-même, Hugues de Pomeio 
(2), Payen de Manso-Leonci, Gautier de Gandunvilla (c), le chevalier  Jourdain.


Éditions

     Lucien MERLET (1827-1898), Cartulaire de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, 1141-1720 [28 cm; 2 volumes; CXXXVIII+254 p.], Chartres, E. Garnier, 1882-1883, tome II, pp. 56-57.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Érard de Villebon donne un muids de blé aux moines de Tiron (vers 1146)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe07u, 2008.
ANNEXE 7v
Mention d’Obert d’Aunay dit Payen Torcul, fils de Garin

avant 1151

     Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, n°CLXXXIII (avant 1151), t. I, p. 226-227: Obertus de Alneto qui et Paganus Torcul dicitur.

SOMMAIRE
 ANNEXE 7w
Répertoire (vieilli et inexact) des membres de la famille d’Aunay

(1854)

Répertire des seigenrus d'Aunay donné par Lépinois en 1854
Répertoire (approximatif) donné par de Lépinois dans son Histoire de Chartres, 1854, p. 451

Critique

     Cette reconstitution généalogique me paraît contredite, en ce qui concerne Gounier et Garin, par nos notices sur Vierville, qui nous montrent que Gautier II d’Aunay n’avait pas de descendance. Il n’est pas possible en effet que Gautier II ait eu des enfants qui ne soient pas mentionnés lors de la donation de Vierville. Et s’il en avait eu postérieurement à cette donation, leur consentement aurait été enregistré dès que possible, après la mort de Gautier II, qui paraît un fait accompli lors des deux dernières transactions, où ne sont mentionnés comme témoins que ses deux frèrs Arnoux et Garin. Aussi le Gounier de Saint-Avit que nous avons signalé ne peut-il pas être son fils, mais seulement celui qui a hérité de cette terre après la mort de Gautier II, c’est-à-dire, presque nécessairement son frère aîné à qui devait retourner ce bien après l’extinction d’une branche cadette.

     Faut-il par ailleurs s’étonner de voir Gounier, frère aîné de Gautier II, vivre encore en 1146? La première transaction où il apparaisse peut parfaitement ne dater que de 1078, à la fin de l’abbatiat d’Hubert. En supposant qu’il ait eu alors 15 ans (et il pouvait être plus jeune encore, car on enregistre parfois le consentement de simples enfants, comme on le voit dans le cas de Thibaud IV, qui rapporte ne pas se rappeler avoir donner son consentement, fait sur lequel il s’en rapporte au témoignage de sa mère), et qu’il soit donc né vers 1063, il aurait eu 42 ans en 1105 lorsqu’il défendit Bayeux contre le roi d’Angleterre, et, la dernière fois où il paraît comme témoin, vers 1146, il n’aurait eu que 78 ans. Cela n’a rien d’impossible, et n’oblige donc pas à distinguer sans autre fondement deux Gounier d’Aunay. A la même époque par exemple le vaillant Robert Courteheuse mourut en prison à l’âge d’au moins 82 ans (1051-1052/1134). Si on répugne à faire vivre si longtemps un chevalier du XIe siècle, on peut aussi imaginer qu’il y a bien eu un Gounier II, mais il faut alors en faire un fils de Gounier I, et non pas de Gautier II.
Bernard Gineste, 2008

ANNEXE 8
Dossier sur Hugues de Gallardon

     8a. Serment d’Hugues de Gallardon au sujet de sa voirie (1092 ou peu après).
     8b. 
Hugues de Gallardon se porte caution d’un serf  (entre 1092 et 1101)).
     8c.
Guy de Gallardon approuve une donation de ses frères Hugues et Garin décédés (après 1096).
ANNEXE 8a
Serment d’Hugues de Gallardon au sujet de sa voirie
1092 ou peu après


     Je donne ici le texte intéressant d’une notice publiée en 1844 dans un bulletin assez confidentiel qui peut-être n’a pas été réédité, où Hugues de Gallardon réitère devant les chanoines de Notre-Dame de Chartres le serment de ne pas taxer leurs biens lorsqu’ils passent par son château, et de ne pas infliger des amendes à leurs serfs sans avoir préalablement respecté certaines formes légales: Je propose de dater ce serment d’Hugues e Gallardon de 1092, date de la mort de son père Hervé de Gallardon. La date du décès d’Hugues de Gallardon n’est pas connue et plusieurs auteurs supposent qu’il est mort vers 1101 en palestine, où il serait parti avec Évrard du Puiset en 1096.

Texte édité par A. Benoît (1844) Traduction proposée par Gineste (2008)
     Notum sit omnibus tam præsentibus quàm futuris sanctæ carnotensis ecclesiæ fratribus, quod
     Qu’il soit connu de tous les frères présents et à venir de la sainte église de Chartres ceci.
     Hugo de Gualardone abjuravit in capitulo beatæ Mariæ, coràm omnibus tàm clericis quàm laïcis, sicut et pater suus antè abjuraverat in præsentiâ comitis Teobaldi, se non ulteriùs accipere pedagium de re canonicorum communi aut propriâ quæ duceretur per castrum suum.
     Hugues de Gallardon a fait le serment lors du chapitre de Notre-Dame, en présence de tous les clercs et laïcs, comme en avait fait serment avant lui son père en présence du comte Thibaud, de ne pas percevoir de droit de péage sur les biens communs ou particuliers des chanoines qui transiteraient par son château.
     Abjuravit etiam se nullum ex rusticis beatæ Mariæ, in viariâ suâ manentibus, moniturum de justitiâ quàm priùs dicat admonitionis causam. Moniti autem, sicut suprà diximus, denominatâ offensionis causâ, ad castrum suum semel ibunt; et si legale exonium ipse aut serviens suus habuerit, oportebit eos redire tantùm aliâ vice.
     Il a aussi prêté serment qu’il ne sommerait à comparaître aucun des paysans de Notre-Dame qui demeurent dans sa voirie avant de lui avoir signifié la cause de cette sommation. Et ceux qui seront sommés de comparaître, ainsi que nous venons de le dire, une fois que le chef d’accusation aura été formulé, ne se rendront à son château qu’une seule fois; et si lui-même ou son sergent ont une excuse légitime [pour ne pas recevoir ceux qui ont été convoqués], il ne leur faudra revenir qu’une seule autre fois.
     Quid si aliquis, ad usus suprà dictos, rusticos proclamaverit et proclamator legale exonium habuerit, rustico in domo suâ contramandabitur.
Bulletin du Bibliophile VI/19 (1844), pp. 1042sq.
     Si quelqu’un, selon les usages ci-dessus formulés, somme à comparaître des paysans, et que celui qui a fait a une excuse légitime, on signifiera un ajournement au paysan dans sa propre demeure.

Éditions

     1) A. BENOÎT (juge suppléant à Chartres), «Notice sur un obituaire de la cathédrale de Chartres qui se trouve à la bibliothèque de Saint-Étienne (Loire)», in Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, publié par J. Techener, sous la direction de MM. Paulin Paris et G. Duplesis, avec le catalogue raisonné des livres de l’éditeur VI/19 (juillet 1844), pp. 1039-1044, texte pp. 1042-1043.

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Serment d’Hugues de Gallardon au sujet de sa voirie (1092 ou peu après)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe08a, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 8b
Hugues de Gallardon se porte caution d’un serf
(
entre 1092 et 1101)

Texte édité par A. Guérard (1840)
Traduction proposée par Gineste (2008)
XLIII.
De terra a Garino, pro collate sibi libertate , dimissa.
[
1090-1101.]
43.
D’une terre cédée par Garin pour prix de son affranchissement.
[
entre 1089 et 1101.]
     Ego Eustachius, Dei gratia, sancti Petri Carnotensis abbas, .... notum esse volumus.... quia
     Moi Eustache, par la grâce de Dieu abbé de Saint-Père de Chartres, .... nous voulons qu’il soit connu .... ceci.
     adiit nostrum presentiam quidam servus sancti Petri, Guarinus nomine, de Bermeri Villa, obnixe deprecans, ut eum a nodo servitutis absolveremus.
     S’est présenté devant nous un serf de Saint-Père du nom de Garin, de Barmainville, nous suppliant ardemment de le délier du nœud de la servitude.
     Quod et fecimus una cum consensu domni Ivonis (1) episcopi omniumque monachorum nostrorum. Ipse vero Garinus guerpivit nobis terram quam de sancto Petro tenebat, addens etiam X libras denariorum....
     C’est ce que nous avons fait avec le consentement de monseigneur l’évêque Yves et de tous nos moines. Mais Garin nous a cédé la terre qu’il tenait de Saint-Père, y ajoutant même une somme de 10 livres.
     Ex parte Garini fuerunt hii testes: Hugo de Galardone, qui, pro hac conventione et amore illius, noster homo effectus est et fidelitatem nobis juravit, omnibusque successoribus nostris idem facere, quandiu viveret, promisit; Gauslinus, Bartholomeus vicedominus, Robertus Aculeus;
     Du côté de Garin les témoins ont été: Hugues de Gallardon, qui, pour cet accord et par amour de cet homme nous a rendu hommage, nous a prêté serment de fidélité et a promis de faire la même chose en faveur de nos successeurs tant qu’il vivrait; Jocelyn, le vidame Barthélémy, Robert Aguillon.
     ex parte nostra, Stephanus major et Salomon, fratres; Rogerius, Arroldus agaso, Durandus, Urso monachus, Bernardus prepositus.
Cartulaire de Saint-Père, p. 297.
     De notre côté: le régisseur Étienne et Salomon, frères; Roger, le palefrenier Airaud, Durand, le moine Ours, le prévôt Bernard.
[Note de Guérard]
     
(1) Ivo, Carnotensis præsul sacratus novembri 1090, defunctus decembri 1115.
     (1) Yves, évêque de Chartres sacré en novembre 1090 [De nos jours on fait commencer son épiscopat en 1089 (B.G.)], mort en décembre 1115.

Éditions

     1) Benjamin GUÉRARD, [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [2 volumes in-4° (27 cm); CCCLXXI+848 p.], Paris, Crapelet [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. 1re série. Histoire politique. Collection des cartulaires de France» 1-2], 1840, p. 297 [dont une réédition numérique par Google, en ligne en 2008].

     2) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Hugues de Gallardon se porte caution d’un serf (entre 1092 et 1100)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe08c, 2008.

SOMMAIRE
ANNEXE 8c
Hugues de Gallardon et le prieuré d’Auneau des moines de Bonneval
Synthèse d’Édouard Lefèvre, 1867

Prieuré d’Auneau.
(les italiques sont de l’éditeur)

Notes de Lefèvre
     Vers 1100 (1) Hugues, seigneur de Gallardon, Auneau et autres lieux, en reconnaissance de ce que les religieux de Bonneval avaient fort honorablement enterré Hervé, son père, leur avait donné plusieurs biens avec la chapelle de Saint-Nicolas qui était dans son château d’Auneau. Robert, abbé de Bonneval, y envoya plusieurs religieux de sa communauté, ce qui donna naissance au prieuré d’Auneau.
     (1) Voir ci-dessus, page 35, la note 4.
     Hugues, étant près de partir pour la Terre-Sainte, confirma aux religieux d’Auneau tous les biens que lui et les siens leur avaient donnés en plusieurs fois, et il en ajouta de nouveaux, entre autres un manse (habitation) auprès du château d’Auneau qui venait d’être construit, une charrue de terre, les fours établis et à établir dans ladite villa, la foire du château, la dîme et le tonlieu (2) de toutes les herbes et de tous les fruits, l’étang auprès du château avec la moitié du moulin qu’on devait y construire; la chapelle du château et quinze livres pour contribuer à son érection. Au nombre des témoins figurent: Ansold de Mongerville (3), Rainold de Brez (4), Jean d’Eclimont (5), Osmond d’Auneau, Guy et Milon frères de Hugues: [p.95]      (2) Droit de douane ou d’entrée qui frappait les denrées et les marchandises transportées par terre ou par eau, à leur arrivée au quai ou à la porte de la ville.
     (3) Hameau de la commune de Santeuil.
     (4) Hameau de la commune d’Umpeau.
     (5) Hameau de la commune de Saint-Symphorien.
Cir. a. 1100. — «Quoniam que Dei sunt non occultare, sed ut tardioribus tepidioribus que imitanda proponantur, juxta ejus preceptum lucem coram hominibus concedet lucere, tam futuris quam presentibus litterali tenacitate volo declarare quia fidelibus ego Hugo, Gualardonensium dominus, Deo dicatis cenobitalibus in Bonevallensi monasterio, summo regi, ejusque quorum assunt ibi reliquie martyribus devotè famulantibus, pro patris mei Henrici [sic (Hervei?) (B.G.)] absolutione traditi tam honorifice ab ipsis inibi sepulture, et ut ego crebri eorum adminiculante deprecatione erui a Jehennali tribulatione, paradisique perfrui merear amena exultatione, largitus sum de meis possessionibus solemni donatione que cartule huic miserendo nominatim mandavi retinere, scilicet mansum quod Foesvilla vocatur totum, apud Alneellum castrum noviter extructum, terram aratri unius culture sufficientem, et furnos qui in ipsa villa facti vel futuri sunt; decimam quoque culturarum mearum que ibi erunt, nec non ipsius castelli forum decimam et omne herbarum fructuumque teloneum , et Stagnum quoddam cum dimidia parte molendini inibi construendi; capellam quoque castelli, et ad ejus edificationem quindecim libras monete carnotensis, et quicquid homines mei servi sive liberi illis dederunt, concessi. Huic vero interfuerunt testes qui hoc audierunt et viderunt: Guarinus clericus, canonicus sancte Marie; Gaufridus mariscalcus; Hugo Fulcoini; Albericus coquus; Ansoldus de Mengervilla; Guido et Milo fratres mei; Haimericus et Herveus balisterii; Rainoldus de Brai; Johannes de Clismunt; Ivo Gaucherii; Iohannes vitulus; Rainardus clericus; Osmundus de Alneel; Guillelmus de Viri; Robertus Brito.»

     Hugues, touché de la piété des religieux et pour les aider à continuer les constructions qu’ils avaient convenablement commencées, leur fit encore plusieurs donations comprenant: le presbytère d’Eclimont (1); la dîme des terres cultivées et des vignes en quelque lieu qu’elles soient ou seront; toute la foire de Saint-Nicolas; l’aire du moulin de Ravalois (2) à Gallardon; tout ce qu’il possédait dans le [p.96] château d’Auneau, c’est-à-dire le territoire, les maisons et les jardins depuis la porte de Saint-Romain et les celliers (1) des religieux jusqu’à la rivière:
     (1) Hameau de la commune de Saint-Symphorien.
     (2) Voir plus loin l’accord de 1292.
     (1) Officinæ, in monasteriis dictæ ædiculæ in quibus asserventur quæ ad victum aut alios usus Monachorum spectant. — Du Cange Gloss.
     «In festivitate quoque ipsius sancti scilicet Nicholai videns quia nominati fratres jam data honorifice construebant, donum adauxi scilicet presbiteratus de Eclimonte et decimam culturarum mearum ubicumque erunt vel fuerint et vinearum que habebam vel habiturus eram et forum totum quod vulgù fera dicitur in festivitate ipsius sancti. Nec non apud Galardonem aream molendini que Revacallis nuncupatur; in castello quoque jam dicto Alneello scilicet quicquid babetur a porta que respicit Sanctum Romanum et ab officinis fratrum et domos et ortos usque ad aquam. Hii affuerunt testes: Robertus filius Gasthonis. Guillelmus dapifer. Marinus prefectus. Harduinus de Danovilla. Osmundus de Alneel. Haimericus arbalestarius et filius ejus Ansoldus. Ingelbertus de Bunena villa. Johannes de Sclimonte. Odo de Danovilla. Seguinus frater Roberti filii Gastonis. Gaufridus filius Milesendis. Guido de Barzileriis. Durcardus de Ursunvilla. Gaufredus Goignart. Radulphus ex Puteo. Albericus coquus. Ascelinus de Pomerio. Garinus et Guido fratres mei cum quibus tunc signo crucis cartulam firmavi.»

     Cependant le prieuré prospérait; Hugues voyant que les religieux passaient les jours et les nuits dans les exercices de dévotion et du culte divin, désira en augmenter le nombre afin d’avoir une plus grande part dans leurs prières. A cet effet il leur lit encore de nouvelles donations, savoir: la dixième partie des revenus de son péage à Auneau et à Gallardon; la dîme du marché à Gallardon et des deux fours qu’il y possédait; la terre d’une charrue à Voise:

     «Deindè videns monachos a supra scripta Deo devota congregatione apud nos jam devotos regulariter jam degere, Deoque ut pote a tanta concione bene extrados in hymnis et laudibus die noctuque [p.97] deservire, ut talium numerus quorum me credebam plurimum posse adjuvari precibus, adaugeretur, unde plures vite necessaria haberent donavi. Scilicet de quatuor redditibus quos habebam, vulgariter pedagia nominales, decimam partem. Redduntur autem apud Alneellum et apud Hildopontem et apud Lumret et apud Galardonem. In ipso quoque castello Galardonis dedi decimam mercatum [pour mercati? (B.G.)], et de duobus furnis quos inibi habebam cariorem propre domum Nivelonis situm; tali videlicet tenore quatinus mater mea, dum advixerit, fructus indè colligat, si vivens eis concedere noluerit voluntate spontanea. Dedi et apud Veosiam unius carruge terram. Testes ex parte mea: Guido frater meus. Marinus prefectus. Herveius filius Petri. Herveius balistarius. Seguinus et Ansoldus de Sanctiul. Robertus de Danonvilla. Osmundus miles. Garinus Villanus. Johannes de Sclimonte. Germundus de Sclimonte. Nivelo filius Germundi. Ex parte eorum: Guido de Barzileriis. Hugo filius Fulchoini. Isembardus Mariscalcus. Teudo de Nemore. Albericus quoquus. Gaufredus Mariscalcus.»

     Une autre libéralité fut encore faite par Hugues au prieuré d’Auneau, à l’occasion d’une guérison miraculeuse due à l’intercession de Saint-Rémy. Ce pieux seigneur nous raconte ainsi le fait:
     «Le jour de la fête du saint confesseur, pendant qu’on célébrait une messe solennelle en son honneur, on apporta dans un petit charriot un malade dont le pied était, depuis trois semaines, dévoré par le feu sacré (1). Il resta ainsi couché jusqu’aux vêpres implorant le secours de Dieu par les mérites du saint, et il recouvra aussitôt la santé. En apprenant cette cure merveilleuse, moi Hugues j’accourus tout joyeux
[p.98] et je fis don au précieux confesseur de la terre d’une charrue de labour, savoir de deux bœufs à Soulaires et de deux autres bœufs à Voise. En signe d’investiture (1) Guillaume, fils de Rotald, déposa un couteau sur l’autel:
     (1) Maladie pestilentielle (espèce d’érésipèle) connue aussi sous le nom de feu Saint-Antoine, feu de Saint-Fiacre, mal de Saint-Marcou, de Saint-Main et des Ardents. Les symptômes de cette maladie qui ravagea en 945 et en 1130 la France et l’Allemagne, étaient une soif brûlante qu’aucun remède ne pouvait apaiser. On eut recours à la châsse de Sainte-Geneviève, qui, au dire des chroniqueurs, arrêta les progrès de la maladie.
     (1) La transmission de la propriété n’était entièrement accomplie qu’après la célébration de la cérémonie appelée investiture, qui répondait à la mancipation romaine. L’insvestiture [sic], qui ressemble à la saisine actuelle, mettait la chose dans les mains du nouveau propriétaire, qui auparavant la possédait de droit et non de fait. La tradition ou ensaisinement consistait dans la remise d’un objet quelconque à la personne à laquelle on transmettait la propriété. — Les Mém. de la Société archéologique d’Eure-et-Loir contiennent un spécimen d’investiturée [sic] au Moyen-Age. — Tom. III p. 135.
     «In alia quoque festivitate prescripta confessoris, dum missa celebraretur solemnis, allatus est quidam in redula nimis anxius, cujus pedem tribus ebdomadibus consumpserat ignis divinus, qui usque ad vesperas inibi adjacens ipsius sancti auxilium attentius deposcens, Domino quantum apud se ipsius sancti possent merita demonstrante, subito curatus est. Cujus curationem ego Hugo audiens, letus adveni, atque precioso confessori terram cultui unius Karruge sufficientem per cultellum Willelmi filii Rotaldi donavi, apud villam que dicitur Solaris duorum boum, et apud Voesiam duorum. Testes Guillelmus Rotaldi. Vulgrinus pelliciarius. Odo pistor de famulis monachorum. Tebaldus de Pometo. Radulphus de Puteo. Stephanus carpentarius.»

     Enfin Hugues étant sur le point d’aller visiter le Saint-Sépulcre à Jérusalem, après avoir recommandé à ses fidèles ses châteaux et sa fille unique Mathilde, du consentement de cette dernière, d’Agnès sa femme, et de Guérin son frère, confirma aux religieux de Bonneval toutes les donations ci-dessus détaillées; il y ajouta deux clos de vignes qu’il avait à Gallardon et une charrue de terre à Anneau:

     «Dominicum quoque sepulchrum Jerosolymis petiturus, audientibus quibus ipso die, castella mea et filiam meam commendavi meis [p.99] fidelibus, Garino quoque fratre meo et uxore mea Agnete atque unica mea Mahildi audientibus et concedentibus, cunctaque Bonevallensibus fratribus diversis temporibus diversa per loca donaverant queque eorum caria quam habebat presens abbas Robertus in manibus continebat recitatis, duo clausa vinearum que apud Galardonem via publica dividit eis adauxi; videlicet post meum obitum alterum et presentialiter alterum. Apud Alneelum quoque post me habendum illis meam propriam carrucam donavi cum omni apparatu et omnibus illius culturis. Hoc autem totum ut jam predixi, Garinus frater meus cum uxore mea et filia mea que inde ob memoriam rei geste, ut pote parvula, unum denarium de abbate accepit, ad hoc enim eos convocaveram, audientibus testibus subscriptis, concessit. Testes: Robertus Gathonis. Isnardus de Gaiis. Drogo Alberti. Gaufridus Haganonis et Radulfus frater ejus. Guillelmus de Sancto-Piato. Guillelmus Gauffridi Strabonis. Robertus nigro dorso. Garnerius de Sancto Hylario. Guillelmus Rotaldi. — Hoc autem meum beneficium meis annuens precibus, comes de Petra-forti, Guido nomine, de cujus fevo erat, cum uxor sua concessit. Testes: ego ipse, Urso- Ursonis filius, Simon Neelfa (1).»

     Comme tout bien patrimonial était censé appartenir à la famille, c’est-à-dire, non-seulement à l’individu qui le possédait actuellement, mais encore à tous ceux auxquels il pouvait échoir un jour par héritage, on avait soin, dans les donations et dans toutes les aliénations en général, de les faire approuver par tous les parents, souvent, pour obtenir leur approbation, quelques présents étaient nécessaires. On en distribuait aussi aux enfants; car leur consentement ne leur était pas moins demandé, même lorsqu’ils étaient à la mamelle. C’est ainsi que, dans la charte qui précède, nous voyons l’abbé de Bonneval donner un [p.100] denier à la petite fille de Hugues, en mémoire de la libéralité de son père. Le consentement du seigneur suzerain de la terre et même de ses enfants, était aussi demandé: c’est pourquoi la donation de Hugues fut approuvée par Guy, comte de Rochefort, en présence de témoins.
     [Nous ne reprenons pas ici la suite, qui concerne Jocelyn d’Auneau, vers 1160 (B.G.)].
     (1) Chart. orig. Titres du prieuré d’Auneau — Arch. départ. d’Eure-et-Loir — Cette longue charte énumérant les libéralités de Hugues, est sans date, mais nous croyons pouvoir la placer vers 1100, année de l’élection de Robert, abbé de Bonneval.

Éditions

     1) Édouard (Pierre-Édouard-Alexandre) LEFÈVRE (ancien chef de division à la Préfecture d’Eure-et-Loir, historien de la Beauce, membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques et de plusieurs sociétés savantes, historien de la Beauce), «Le Prieuré d’Auneau», in ID., Documents historiques et statistiques sur les communes du canton d’Auneau arrondissement de Chartres (Eure-et-Loir) [2 volumes in-16, ou in-12; extrait de l’Annuaire d’Eure-et-Loir (1867) & (1868)], Chartres, Garnier, 1867-1869, tome 1 (1867), pp. 94-100.

     2) Bernard GINESTE [éd.], «Édouard Lefèvre: Donation d’Hugues de Gallardon au prieuré d’Auneau (1867)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe08c, 2008.
ANNEXE 8d
Guy de Gallardon approuve une donation de ses frères Hugues et Garin
Donation de la terre de Voise à Auneau, après 1096


Notice de l’édition de 1905
Notice de l’édition de 1912
LXXXV [fol. XL]. (Vers 1105)
77. (Après 1096)
     Gui de Gallardon approuve le don de la terre de Voise, fait par Hugues et Guérin, ses frères, et de la terre de Boulonville.      Gui de Gallardon approuve le don de la terre de Voise, fait par Hugues et Guérin, ses frères, et de la terre de Boulonville.

     A. Original perdu.
     B. Copie de 1118, Liber Testamentorum, fol. 40, n°85.
 
     N.B. Je suis ici le texte de l’édition de 1912, qui est meilleur que le précédent (pas de virgule après requisitione, suppression de la correction arbitraire de terram en terrae, pas de point entre Ursionisvilla et ne, etc.), sauf pour la coquille posterorum, coquille propre à l’édition de 1912 pour posteriorum, sans parler de la mauvaise saisie Gurbivilla de l’édition en ligne de l’École des Chartes, édition d’autant plus méritoire qu’on peut la corriger soi-même à l’aide de l’édition en mode image (B.G.)

Notes de l’édition de 1905
Texte de l’édition de 1912
Notes de l’édition de 1912
     (397) [p.102] Le nom manque dans le texte, d’ailleurs très étourdiment transcrit. Par l’énoncé des témoins, on voit que l’une des parties en cause se nomme Gui. — II faut donc ajouter à Hugues et Guérin, fils d’Hervé et frères de la B. Hildeburge mariée à Robert d’Ivry, deux autres frères: Gui et Milon, archidiacre de l’église de Chartres en 1100. Voir notice LXXX.
     (384) [p.98] Gallardon, c. Maintenon, a. Chartres. — Guérin de Gallardon avait pour père Hervé I, seigneur de Gallardon; pour sœur la B. Hildeburge, religieuse à Saint-Martin de Pontoise après avoir été mariée à Robert d’Ivry; pour frère Hugues I, sire de Gallardon, avec lequel il partit pour Jérusalem en 1096 (Ms. lat. 17139, fol. 61). Il succomba dans le cours du voyage. Mabile, sa veuve, dont il n’avait pas eu d’enfants, se remaria à Aimon Le Roux, d’Etampes.
     Hervé I, père de Guérin, était fils d’Herbert, sire de Gallardon, qui donna à St-Père de Chartres, du temps d’un abbé homonyme (1067-1074), des biens en Dunois lui venant de sa mère Retrude. Celle-ci était veuve d’Ansoud II Le Riche de Paris, frère d’Herbert, évêque d’Auxerre et fils d’Ansoud I et de Raingarde, ancienne maîtresse du duc Hugues-le-Grand.
     La terre de Gallardon appartenait antérieurement, avec celles de Bouafle et de Thimert, à Aubert Le Riche, neveu d’Anne, abbé de Jumièges. Aubert épousa Hildeburge de Bellême dont il eut Aubert II, Guérin et Teudon. Aubert II ne laissa que des filles. L’aînée, Froheline, porta Thimert à son mari Gasce; la seconde, qui épousa Herbert de Paris, eut en dot Gallardon.
     (404) [p.103] Hugues fils de Guinemar de Lavardin, beau-frère de Nivelon III de Fréteval.
     (398) [p.102] En marge: Beausse. — Voise, c. Auneau, a. Chartres.
     Notum sit omnibus per succedentia tempora quod ego (397) (192) de Gualardone (384) (188), pro anima patris mei et fratrum et mea, concessi monachis de Sto Martino, absque alicujus pacti requisitione, quietam, assensu fratris mei domni Milonis archidiaconi (404) (192), terram de Veosia (398) (193) quam donavit illis Hugo frater meus, et Warinus concessit;
     (192) [p.125] Le nom manque dans le texte, transcrit à l’étourdie. On voit, par l’énoncé des témoins, que l’une des parties en cause se nomme Gui. — Il faut donc ajouter à Hugues et Guérin, fils d’Hervé et frères de la B. Hildeburge mariée à Robert d’Ivry, deux autres frères: Gui et Milon, archidiacre de l’église de Chartres en 1100 (Luchaire, Louis VI, p. 330). Gui de Gallardon est encore cité dans un texte de 1119 comme témoin de la dédicace de Morigny (Ib., no 264).
     (188) [pp.123-124] Gallardon, ca. Maintenon, ar. Chartres. — Guérin de Gallardon avait pour père Hervé I, seigneur de Gallardon; pour sœur la B. Hildeburge, religieuse à Saint-Martin de Pontoise après avoir été mariée à Robert d’Ivry; pour frère Hugues I, sire de Gallardon, avec lequel il partit pour Jérusalem en 1096 (Ms. lat. 17139, fol. 61). Il succomba dans le cours du voyage. Mabile, sa veuve dont il n’avait pas eu d’enfants, se remaria à Aimon le Roux, d’Etampes.
    Hervé I, père de Guérin, était fils d’Herbert, sire de Gallardon, qui donna à St-Père de Chartres, du temps d’un abbé homonyme (1067-1074), des biens en Dunois lui venant de sa mère Retrude. Celle-ci était veuve d’Ansoud II le Riche de Paris, frère d’Herbert, évêque d’Auxerre et fils d’Ansoud I et de Raingarde (Voir note 6).
     La terre de Gallardon appartenait antérieurement, avec celles de Bouafle et de Thimert, à Aubert le Riche, neveu d’Anne, abbé de Jumièges. Aubert épousa Aubour (Hildeburgis) de Bellême dont il eut Aubert II, Guérin et Thion, Aubert II ne laissa que des filles. L’aînée, Froheline, porta Thimert à son mari Gasce; la seconde, qui épousa Herbert de Paris, eut en dot Gallardon (Append. au Cartul. de St-Martin de Pontoise, p. 469).
     (193) [p.125] En marge: Beausse. — Voise, ca. Auneau, ar. Chartres.
     (399) [p.102] En marge: Bolonville. — Boulonville, éc. Sainville, c. Auneau, a. Chartres.
     (a) [p.102] Ms. terram.
     (400) [p.103] Il faut suppléer ici Gaufredus, comme on le verra plus bas dans la liste des témoins, où figurent les trois fils de Geofroi: Guillaume, Aubert et Gui. Ce Geofroi est sans doute un cadet de la famille, car un Aubert de Gallardon fut père de Dreux, qui avec ses fils Guérin et autres fit une cession à Bellomer au xiie siècle (Ms. fr. 24133, p. 301).
     (401) [p.103] Gautier Postel souscrit à un jugement de la cour du roi à Poissy en 1082 (LL 1024, fol. 40). Sa mère était sœur de Gilbert et fille d’Ours qui céda ses droits sur l’église de Sausseux à St-Père de Chartres (Guérard, Cart., p. 165).
     Ce surnom nous semble la contraction d’une forme primitive qu’on trouve dans un acte voisin de l’année 1060: «S. Guidonis Apostoli et Gausberti fratris ejus». Gui Apostole (Apostolus, Pape) et son frère sont témoins d’une charte du vicomte de Chartres, Ebrard I (Coll. Moreau, XXXI, 156).
     (402) [p.103] Guillaume, l’aîné des fils de Geofroi, et qui lui avait succédé comme seigneur féodal de Boulonville.
     terram [terrae dans l’édition de 1905] (a) etiam de Bolonvilla (399) (194) cum silva et omnibus ad eam pertinentibus, — cujus medietatem [Gaufredus] (400) (195) dedit eis, factus apud eos monachus, concedentibus filiis suis Willelmo, Alberto, Widone, — aliam medietatem dedit eis Adeliza filia Walterii Postelli (401) (218), concedente Willelmo, de cujus fevo erat (402) (196): sic fratres mei Hugo et Warinus concesserant solutam ab omni consuetudine, et quietam eis concessi.      (194) [p.125] En marge: Bolonville. — Boulonville, éc. Sainville, ca. Auneau, ar. Chartres.
     (195) [p.125] Il faut suppléer ici "Gaufredus", comme on le verra plus bas dans la liste des témoins, où figurent les trois fils de Geofroi: Guillaume, Aubert et Gui. Ce Geofroi est sans doute un cadet de la famille, car un Aubert de Gallardon fut père de Dreux, qui avec ses fils Guérin et autres fit une cession à Bellomer au xiie siècle (Ms. fr. 24133, p. 301).
     (218) [p.136] C’est Albericus Ternellus de Pissiaco (Tornellus d’après une copie de D. Estiennot), cité dans une notice comme accompagnant, à Pontoise, Louis-le-Gros (né en 1081) encore enfant (Ludovicus puer), vers 1093: Cf. Cartul. de St-Martin de Pontoise, p. 25; la note 153 est à rectifier, l’orthographe Ternellus étant constante depuis le XIIe siècle (Ib., Appendices, p. 430). — Dans la notice 126 ce personnage est dénommé Albericus Terneldus.
     (196) [p.125] Guillaume, l’aîné des fils de Geofroi, lui succéda comme seigneur féodal de Boulonville.

     (403) [p.103] Arnaud, neveu de Constance de Bagneux, fut prieur de Janville au début du xiie siècle (note 44 [ci-dessous] et notice XXVII), puis prieur de St-Martin; Gautier était en 1096 chambrier du monastère (note 65 et notice LXXXVI). — Habert de Roinville et Ebroin d’Orsonville sont aussi des moines de St-Martin; ils portent le surnom des prieurés qu’ils administrent.
     (64) [p.16] Orsonville, c. Dourdan, a. Rambouillet. La cure de cette paroisse, comprise dans le doyenné de Rochefort, était à la nomination du prieur de St-Martin-des-Champs.
     Hæc autem concessio, facta in manu monachorum Sti Martini, Arnaldi scilicet subprioris (403) (197), Walterii camerarii, Hauberti de Roenvilla (39), Ebroini de Ursionisvilla (64) (173), ne vetustate temporis, a memoria posteriorum possit aboleri, consensi eis ut litteris annotaretur, et in capitulo Stæ Mariæ Carnotensis legeretur et confirmaretur.
     (197) [p.125] Arnaud, neveu de Constance de Bagneux, fut prévôt de Gouillons puis sous-prieur de St-Martin; Gautier était en 1096 chambrier du monastère. — Habert de Roinville et Ebroin d’Orsonville sont aussi des moines de St-Martin ils portent le surnom des prieurés qu’ils administrent.
     (39) [p.41] Roinville, ca. Dourdan, ar. Rambouillet (Seine-et-Oise).
     (173) [p.111] Orsonville, ca. Dourdan, ar. Rambouillet. La cure de cette paroisse, comprise dans le doyenné de Rochefort, était à la nomination du prieur de St-Martin-des-Champs, La donation d’Orsonville (terre, église et dépendances) est confirmées dans la bulle du 14 juillet 1096.
     (190) [p.43] Gauslin III de Lèves eut d’Eudeline deux fils, Gauslin IV et Geofroi (Coll. Moreau, XXV, 29. Cf. n°VI suprà et n°XXXIX). — Ces notices ont échappé à MM. Merlet et de Clerval qui ont confondu divers anneaux de la généalogie des seigneurs de Lèves (Un manuscrit chartrain du XIe siècle).
     (404) [p.103] Hugues fils de Guinemar de Lavardin, beau-frère de Nivelon III de Fréteval.
     (405) [p.103] Courville, a. Chartres.
     (44) [p.10] Guillaume était encore archidiacre de Dreux, le 16 août 1100 (Luchaire,Louis VI, 330).
     (406) [p.] Milon était archidiacre le 16 août 1100 (Luchaire,Louis VI, p. 330).
     (400) [p.103] [Voir ci-dessus]
     Ex utraque autem parte hi testes affuerunt: ex parte Widonis, Rainaldus filius Walterii; Willelmus filius Gaufredi, et fratres ejus Wido et Albertus; Walterius de Travucello. Ex parte autem monachorum Sti Martini, Gauslenus de Leugis (190) (37), Hugo filius Guinemari (404) (115), Paganus filius Duranni, Paganus [de] Curbivilla (405) (48). De capitulo autem Beate [Mariæ] hi fratres interfuerunt: Willelmus archidiaconus (44), Ebrardus capicerius, Milo archidiaconus (406) (192), Winebertus, Radulfus, Ansgerius, Rotbertus, Willelmus filius Haimonis, Radulfus de Curbivilla (400) (38); Rotbertus et Hugo, ambo sacristes.      (37) [p.41] Gauslin Ier Le Riche, mari d’Humberge, souscrit, en 1048, un diplôme de Henri Ier sous cette forme: "Signum Gauslini casati Carnotensis". (Lucien Merlet, Cartulaire de N.-D. de Chartres, I, 90), Gauslin II épousa Ade qui en 1045 était encore unie à son premier mari, le vidame de Chartres Hugues Ier, Gauslin III mari d’Eudeline, et Aubert II fils du vidame Hugues, étaient donc frères utérins.
     (115) [p.83] Nivelon III de Fréteval, marié à une fille de Guaimar de Lavardin, nièce, par Marie sa mère, d’Engebaud Le Breton de Vendôme et de Barthélémi, archevêque de Tours qui mourut en 1067 (Cf. ms. lat. 17129, fol 305). — Les moines de Cluny occupent déjà St-Martin lors de cette donation, elle est donc de 1079 au plus tôt. — Hugues, beau-frère de Nivelon III, est cité dans une notice postérieure à 1096 (n°77).
     (48) [p.43] La collégiale de St-Nicolas de Courville, ar. Chartres. Le surnom de Cotelle a été porté par un des Ives seigneurs de Courville.
     (192) [p.125] [Voir ci-dessus.]
     (38) [p.41] Renaud, vidame de Chartres, eut trois fils de sa femme Ode: Aubert, mort le 10 juillet 1032, Hugues I, qui le remplacèrent successivement, et Haudoin, chanoine de Chartres. Hugues était marié dès 1045 à Ade ou Adèle, dont il eut trois fils: Guerri, Hugues, Aubert II (Cart, de Marmoutier pour le Dunois, p. 33). Il prit part au siège de Thimert en 1059. Guerri succéda directement à son père (Guérard, Cart. de St-Père de Chartres, p. 212); il était en charge en 1063. Hugues fut clerc. Aubert II suivit en Angleterre, en 1066, Guillaume le Conquérant (Merlet et de Clerval, Un manuscrit chartrain du XIe siècle, p. 117).
 
Texte donné par Depoin (1905 et 1912)
Traduction proposée par Gineste (2008)
     Notum sit omnibus per succedentia tempora quod ego [...] de Gualardone, pro anima patris mei et fratrum et mea, concessi monachis de Sto Martino, absque alicujus pacti requisitione, quietam, assensu fratris mei domni Milonis archidiaconi, terram de Veosia quam donavit illis Hugo frater meus, et Warinus concessit.
     Qu’il soit connu de tous dans la suite des temps que moi [Guy] de Gallardon, pour le salut des âmes de mon père, de mes frères et de la mienne, j’ai autorisé les moines de saint Martin, sans en avoir été requis par aucune des parties, à jouir paisiblement, avec l’accord de mon frère monsieur l’archidiacre Milon, de la terre de Voise que leur a donné mon frère Hugues, avec l’accord de Garin.
     Terram etiam de Bolonvilla cum silva et omnibus ad eam pertinentibus, — cujus [Gaufredus] medietatem dedit eis, factus apud eos monachus, concedentibus filiis suis Willelmo, Alberto, Widone, — aliam medietatem dedit eis Adeliza filia Walterii Postelli, concedente Willelmo, de cujus fevo erat. Sic fratres mei Hugo et Warinus concesserant solutam ab omni consuetudine, et quietam eis concessi.
     La terre de Boulonville, y compris sa forêt et toutes ses appartenances, dont [Geoffroy] leur avait donné la moitié lorsqu’il s’était fait moine parmi eux avec l’accord de ses fils Guillaume, Aubert et Guy, Alais fille de Gautier Postel leur a donné la deuxième moitié, avec l’accord de Guillaume de qui c’était le fief. De même que mes frères Hugues et Garin en avaient concédé la donation en l’affranchissant de tout droit coutumier, de même je leur ai concédé d’en jouir paisiblement.
     Hæc autem concessio facta in manu monachorum Sti Martini, Arnaldi scilicet subprioris, Walterii camerarii, Hauberti de Roenvilla, Ebroini de Ursionisvilla, ne, vetustate temporis, a memoria posteriorum possit aboleri, consensi eis ut litteris annotaretur, et in capitulo Stæ Mariæ Carnotensis legeretur et confirmaretur.
     Et pour que cette concession opérée dans la main des moines de saint Martin, à savoir du sous-prieur Arnaud, du chambrier Gautier, d’Aubert de Roinville et d’Évroin d’Orsonville, ne puisse sous l’effet du temps qui passe, s’effacer de la mémoire de nos successeurs, j’ai accepté que cela soit mis par écrit, et que cela soit lu et confirmé lors d’une réunion du chapitre de Notre-Dame de Chartres.
     Ex utraque autem parte hi testes affuerunt: ex parte Widonis, Rainaldus filius Walterii; Willelmus filius Gaufredi, et fratres ejus Wido et Albertus; Walterius de Travucello. Ex parte autem monachorum Sti Martini, Gauslenus de Leugis, Hugo filius Guinemari, Paganus filius Duranni, Paganus [de] Curbivilla. De capitulo autem Beate [Mariæ] hi fratres interfuerunt: Willelmus archidiaconus, Ebrardus capicerius, Milo archidiaconus, Winebertus, Radulfus, Ansgerius, Rotbertus, Willelmus filius Haimonis, Radulfus de Curbivilla; Rotbertus et Hugo, ambo sacristes [sic].      Et voici les témoins de chacune des parties qui y ont assisté. Du côté de Guy: Rainaud fils de Gautier; Guillaume fils de Geoffroy et ses frères Guy et Aubert; Gautier de Travucello. Et du côté des moines de saint Martin: Jocelin de Lèves; Hugues fils de Guignemard; Payen fils de Duran Payen de Courville. Et voici les frères du chapitre de Notre-Dame qui s’y trouvèrent présents: l’archidiacre Guillaume; le chevecier Ébrard; l’archidiacre Milon; Guignegert; Raoul; Angier; Robert; Guillaume fils d’Aimon; Raoul de Courville; Robert et Hugues, tous deux sacristains (?).

Éditions

     1) COÜARD (archiviste du département de Seine-et-Oise), Joseph DEPOIN (secrétaire général de la Société historique du Vexin), DUTILLEUX (secrétaire général de la Commission des Antiquités et des Arts), DUFOUR (secrétaire général de la Société historique de Corbeil-Étampes), LORIN (secrétaire général de la Société historique de Rambouillet) [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis. Reproduction annotée du manuscrit de la Bibliothèque nationale [in-8°; XV+124 p.], Paris, A. Picard & fils  [«Publications de la conférence des Sociétés historiques du département de Seine-et-Oise»], 1905, pp. 102-103.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par l’École nationale des Chartes sur son site Elec:
     1b) ÉCOLE DES CHARTES [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, in ID., ELEC (site web) [«Cartulaires numérisés d’Île-de-France» 11], http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page102/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page103/ (en mode image), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/acte86/ (en mode texte), en ligne en 2008.

     2) Joseph DEPOIN (1855-1924), Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien. Tome I [premier de 5 volumes in-4°], Chevetogne (Belgique), Abbaye de Ligugé & Paris, Jouve & Cie [«Archives de la France monastique» 13, 16, 18, 20, 21], 1912-1921, tome I (1912), pp. 125-126.
     Dom Jean BECQUET (1917-2003), Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien, par J. Depoin: Index par dom Jean Becquet [25 cm; 70 p.], Ligugé, Revue Mabillon [«Archives de la France monastique» 51], 1989.
     Dont une réédition numérique à la fois en mode image et en mode texte par l’École nationale des Chartes sur son site Elec:
     2b) ÉCOLE DES CHARTES [éd.], Liber testamentorum Sancti Martini de Campis, in ID., ELEC (site web) [«Cartulaires numérisés d’Île-de-France» 11], http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page125/ (en mode image),  http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps/page126/ (en mode image) & http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/smchamps1/acte79/ (en mode texte), en ligne en 2008.

     3) Bernard GINESTE [trad. & éd.], «Guy de Gallardon approuve une donation de ses frères (après 1096)», in ID. [éd.], «Thion Chef-de-Fer: Notices concernant Vierville (fin XIe siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html#annexe08d, 2008.

SOMMAIRE
BIBLIOGRAPHIE

Sur ce texte

     1) Textes originaux: Deux parchemins conservés aux Archives départementales de l’Eure-et-Loir sous la cote H 2254.

     2) Édition et traduction partielles: Édouard (Pierre-Édouard-Alexandre) LEFÈVRE (ancien chef de division à la Préfecture d’Eure-et-Loir, historien de la Beauce, membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques et de plusieurs sociétés savantes, historien de la Beauce), «Vierville», in ID., Documents historiques et statistiques sur les communes du canton d’Auneau arrondissement de Chartres (Eure-et-Loir) [2 volumes in-16, ou in-12; extrait de l’Annuaire d’Eure-et-Loir (1867) & (1868)], Chartres, Garnier, 1867-1869, tome 1 (1867), pp. 295-301, spécialement pp. 297-299 [le texte est daté d’avant 1080, ce qui ne se peut guère; deux erreurs de lecture seulement].
     Bernard GINESTE [éd.], «Édouard Lefèvre: Vierville (1867)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-edouardlefevre1867vierville.html, 2008. 

     3) Analyse: René MERLET, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, rédigé par M. René Merlet,... Eure-et-Loir. Archives ecclésiastiques. T. VIII. Série H, tome I [grand in-4°], Chartres, Garnier, 1897, sous la cote H. 2254.

     4) Note un peu confuse de Charles MÉTAIS (1855-1912), Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat [2 volumes; LXII+400 & 448 p.], Chartres, Garnier, 1911-1912, t. 1, p. 37, n. 1.

     Un Lisiard d’Étampes fut témoin de la donation faite à Marmoutier par Gautier d’Aunay et Milesende, sa femme, de la terre de Vierville. Cet acte fut passé à Saint-Avit, dans la laison dudit Gauthier, en présence de Teudon Tête-de-Fer, père de Milesende, et d’Hardouin Tête-de-Fer, son frère. Teudon et Hardouin s’étaient faits moines [confusion, Hardouin n’étant pas moine (B.G.)], et ce dernier résidait dans le prieuré de Chuisnes. L’acte fut également approuvé par Guillaume fils de Bernoal d’Étampes alors abbé de Sainte-Marie d’Étampes [confusion entre deux Bernoal, le premier père de Guillaume, et le deuxième abbé de Notre Dame (B.G.)], témoins: Herbert de Denonville, Amaury le Roux d’Ablis, Hugues de Gallardon, Marin, prévôt d’Auneau [en fait les deux premiers sont témoins à Étampes, et les deux autres Auneau (B.G.)]. XIIe siècle [ou plutôt XIe (B.G.)] (Archives départementales d’Eure-et-Loir).

     4) Édition intégrale critique et annoté: Bernard GINESTE, «Thion Chef-de-Fer: Notices sur Vierville (vers 1090)» in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-vierville.html, 2008.

Sur Vierville

      Lucien MERLET, Dictionnaire topographique du département d’Eure-et-Loir comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé sous les auspices de la Société archéologique du Loiret [255 p.], Paris, Imprimerie impériale, 1861.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google.

     Édouard (Pierre-Édouard-Alexandre) LEFÈVRE (ancien chef de division à la Préfecture d’Eure-et-Loir, historien de la Beauce, membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques et de plusieurs sociétés savantes, historien de la Beauce), «Vierville», in ID., Documents historiques et statistiques sur les communes du canton d’Auneau arrondissement de Chartres (Eure-et-Loir) [2 volumes in-16, ou in-12; extrait de l’Annuaire d’Eure-et-Loir (1867) & (1868)], Chartres, Garnier, 1867-1869, tome 1 (1867), pp. 295-301, spécialement pp. 297-299 [le texte est daté d’avant 1080, ce qui ne se peut guère; deux erreurs de lecture seulement].
     Dont une réédition numérique en mode texte: Bernard GINESTE [éd.], «Édouard Lefèvre: Vierville (1867)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-edouardlefevre1867vierville.html, 2008. 


     Alneellum. Le passé du canton d’Auneau révélé par l’archéologie [revue], Coudray-au-Perche, 1978-? [non consulté pour l’instant].


     Raymond BOUQUERY [dir.], Les noms de lieux en Eure-et-Loir (Microtoponymie). XI. Canton d’Auneau (28 1 02). Ouvrage publié sous l’égide de la Société alnéloise d’archéologie et d’histoire locale [folios dactographiés], Chartres, Hélio Plans, 1998, item n°1712. «1712. La Têtière à Tureau. — Champtier avec une levée de bout marquée, la Têtière, bien connue des laboureurs, où il tournaient la charrue. Tureau en était-il le possesseur?»

Autre charte conservée aux Archives d’Eure-et-Loir concernant le prieuré de Bréthencourt.

     René MERLET, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, rédigé par M. René Merlet,... Eure-et-Loir. Archives ecclésiastiques. T. VIII. Série H, tome I [grand in-4°], Chartres, Garnier, 1897.

H.2261
     v.1090. — Confirmation par Simon, comte d’Évreux, Simon, comes Ebroicensis, d’un accord fait entre Aimery Sans-Nappes, Haimericus Sine Napa, et Geoffroy de Balae, prieur de Bretencout, Godefredus de Balae, prior de Bertolcor, pour un moulin sis en la censive du prieuré et acheté par le dit Aimery (v. 1090).

Sur Marmoutier et ses prieurés au Moyen Age: quelques pistes bibliographiques

Autoportrait du copiste bénédictin Hugues de Jumièges (ms Bodl. 717, f°287v, fin XIe siècle)
     Louis BOUDAN (attribué au dessinateur), Veüe de l’Abbaye de Marmoustier Lez Tours, de l’ordre de St Benoist, Congrégation de St Maur [aquarelle; feuille de 43,5 cm sur 55,3 cm; aquarelle de 40 cm sur 52], conservé à la BNF [n°5291 de l’ Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières (1642-1715) et conservés aux départements des estampes et des manuscrits par Bouchot Henri, Paris, 1891, t. 2], vers 1699.

     D. E. B. P. E. M. B. D. L. C. D. S. M. (Dom Étienne Badier, prêtre et moine Bénédictin de la congrégation de Saint-Maur), La Sainteté de l’état monastique, où l’on fait l’histoire de l’abbaye de Marmoutier et de l’église royale de S.-Martin de Tours, depuis leur fondation jusqu’à notre temps, pour servir de réponse à la "Vie de S. Martin", composée par M. l’abbé Gervaise [in-12], Tours, J. Barthe, 1700.

    UN MAURISTE [religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur], «L’abbaïe de Marmoutier près de Tours» & «Albert abbé de Marmoutier»
[abbé de 1034 à 1064], in Histoire littéraire de la France, où l’on traite de l’origine et du progrès, de la décadence et du rétablissement des sciences parmi les Gaulois et parmi les François.... Tome VII, Qui comprend le onzième siècle de l’Eglise, par des religieux bénédictins de la Congrégation de S. Maur, Osmont-Huard, 1746 [dont une réédition au XIXe siècle sous la direction de Paulin PARIS [27 cm; 883 p.], Paris, V. Palmé, 1866; dont une réédition numérique en mode texte par la la BNF, 1995, mise en ligne sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k28031k, en ligne en 2008], pp. 55-57 & 553-554.

     Paul MARCHEGAY, Duel judiciaire entre des communautés religieuses, notice historique [pièce; in-8° extrait de la Bibliothèque de l’École des chartes; sur des duels entre les abbayes de Marmoutier, de Ste-Croix de Talmont et de Ste-Marie d’Angles], Paris, Schneider & Langrand, 1842.

     Étienne-Jean-Baptiste CARTIER (1780-1859) [éd.], Charte de 908, contenant un accommodement devant Thibaut, vicomte de Tours, d’un procès entre Marmoutiers et Saint-Martin de Tours, transcrite, traduite et annotée [in-16; paginé pp. 435-450; fac-similé], sans lieu ni date (avant 1859).

     André SALMON (1818-1858), Le Livre des serfs de l’abbaye de Marmoutier, suivi de pièces relatives au même objet et accompagné de notes et d’éclaircissements [in-8°], Paris, Comptoir des imprimeurs unis, 1845. Réédition en 1864.

     Paul MARCHEGAY (archiviste du département des Maine-et-Loire, chartiste), Les Prieurés de Marmoutier en Anjou. Inventaire des titres et supplément aux chartes des XIe et XIIe siècle [in-8°, XLVIII-88 p.], Angers, Cornilleau & Maige, 1846.
     Dont une recension dans la Bibliothèque de l’École des Chartes 2e sér. T. 2 (1845-1846)

     BOILLEAU, Sceau de l’abbaye de Marmoutier, en Touraine [pièce; in-8°; extrait du Recueil de la Société de sphragistique], Paris, Boucquin, 1854.

     Paul MARCHEGAY, Duel judiciaire entre des communautés religieuses, notice historique [pièce; in-8° extrait de la Revue des provines de l’Ouest], Nantes, A. Guéraud, 1858.

     Étienne-Jean-Baptiste CARTIER (1780-1859) [éd.], Charte de 908, contenant un accommodement devant Thibaut, vicomte de Tours, d’un procès entre Marmoutiers et Saint-Martin de Tours, transcrite, traduite et annotée, par E. Cartier [in-16; paginé pp. 435-450; fac-similé], sans lieu ni date (avant 1859).

    Ch.-L. GRANDMAISON (archiviste d’Indre-et-Loire) [éd.] & André SALMON (1818-1858), Le Livre des serfs de l’abbaye de Marmoutier, publié par feu André Salmon, suivi de chartes sur le même sujet et précédé d’un essai sur le servage en Touraine, par Ch.-L. Grandmaison [in-8°], Tours, Société archéologique de Touraine [«Publications» XVI], 1864.
     Dont une récension par Émile MABILLE, in Revue critique d’histoire et de littérature 1 (1866) [dont une réédition en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k92873q, en ligne en 2008], pp. 7-8.

     Émile MABILLE (1828-1874), Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois [in-8°], Châteaudun, Lecesne, 1874.

     J. DELAVILLE LE ROULX, Les Prieurés de Marmoutier et de Cormery au diocèse de Coutances [in-8°; extrait de la Société archéologique de Touraine], Tours, Rouillé-Ladevèze, 1878.

     Auguste MOUTIÉ (1812-1886) & Adolphe de DION (1823-1909) [éd.], Cartulaires de Saint-Thomas d’Epernon et de Notre-Dame de Maintenon, prieurés dépendant de l’abbaye de Marmoutier, composés d’après les chartes originales et divers autres documents transcrits et annotés [in-8°; IV+VI+188 p.; extrait des Mémoires et documents publiés par la Société archéologique de Rambouillet IV (1878)], Rambouillet, de Raynal, 1878.

     Alexandre de SALIES, Cartulaire vendômois de Marmoutier, annoté, précédé d’une introduction et suivi de tables, par M. Alexandre de Salies et publié par la Société archéologique... du Vendômois [pièce (prospectus); in-8°], Vendôme, Lemercier, 1878.
    Alexandre de SALIES, Les Prieurés de Marmoutier dans le Vendômois. Prieuré de Saint-Martin de Lancé, avec planches [in-8°; 112 p; 
extrait de la Société archéologique etc., du Vendômois], Vendôme, Lemercier & fils, 1878.

     Paul NOBILEAU [éd.], Claude CHANTELOU (dom): Cartularium Turonense. Marmoutier. Cartulaire tourangeau et sceaux des abbés, publié par Paul Nobilleau. Précédé d’une Biographie de l’auteur par dom P. Piolin (1817-1892) [grand in-8°; XCV+207 p.], Tours, Guilland-Verger, 1879.

     Charles MÉTAIS (1855-1912), Accord entre Bonneval et Marmoutier, 1118 (charte inédite) [24 cm; 6 p.; extrait du Bulletin de la Société dunoise], Châteaudun, J. Pigelet, 1887. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55474v, en ligne en 2006.

     Charles MÉTAIS (abbé) [éd.], Marmoutier, cartulaire blésois [in-8°; CXLIII+540 p.; planches], Blois, E. Moreau, 1889-1891.

     Casimir CHEVALIER (1825-1893) [éd.], Edmond MARTÈNE (1654-1739), Histoire de l’abbaye de Marmoutiers, de Dom Edmond Martène [2 volumes in-8°: XX+1362 p.; planches; de 372 à 1792], Tours, Guilland-Verger et Georget-Joubert [«Mémoires de la Société archéologique de Touraine» XXIV-XXV], 1874-1875.

     Auguste de TRÉMAULT (1821-1903), Cartulaire de Marmoutier pour le Vendômois publié sous les auspices de la Société archéologique du Vendômois par M. de Trémault [3 volumes in-8° (t.1: 269 p., Vendôme, Lemercier, 1893)], Paris, A. Picard et fils, 1893. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF mise en ligne sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75010x, en ligne en 2008.

     Philibert BARRET (1852-1906), Cartulaire de Marmoutier pour le Perche: N-D. du Vieux-Château, collégiale de St-Léonard de Bellême et prieuré de St-Martin-du-Vieux-Bellême, publié et annoté par M. l’abbé Barret [in-8°; 323 p.; texte en latin, préface et notes en français; chartes de 940 à 1473], Mortagne, G. Meaux [«Documents sur la province du Perche3e série» II], 1894.
Dont une réédition numérique en mode image par la BNF mise en ligne sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k914454, en ligne en 2008.

Clercs (tapisserie de Bayeux, vers 1077)      B. de MORRY, Urbain II et les bénédictins de Marmoutiers [in-8°; pièce; extrait de la Revue historique de l’Ouest], Vannes, Lafolye, 1895.

     Abbé Charles MÉTAIS, Deux chartes inédites de saint Yves [24 cm; 15 p. & 1 dépliant de fac-similé; chartes de 1090 à 1092 et du 13 mai 1098, texte latin et commentaire; extrait du Bulletin historique et philologique (1894)], Paris, Imprimerie nationale, 1895.

    Abbé P. DELALANDE, Histoire de Marmoutier, depuis sa fondation par saint Martin jusqu’à nos jours [in-8°; 164 p.], Tours, Barbot-Berruer, 1897.

     Pierre LÉVÊQUE (1879-1967), Trois Actes faux ou interpolés des comtes Eudes et Robert et du roi Raoul en faveur de l’abbaye de Marmoutier [in-8°; 47 p.; extrait de la Bibliothèque de l’École des chartes LXIV (1903)], Nogent-le-Rotrou, Daupeley-Gouverneur, 1903.

     Ernest LAURAIN, Un Acte faux de Marmoutier [in-8°; 8 p.; extrait du Bulletin historique et philologique (1911)], Paris, Imprimerie nationale, 1912.

     Ernest LAURAIN [éd.], Cartulaire manceau de Marmoutier [1 fascicule (1945) & 2 volumes grand in-8° (25 cm sur 16,5): 1911 & 1945; figures], Laval, Vve A. Goupil, 1911-1945.

     Charles LELONG (1917-2003), L’Abbaye de Marmoutier [24 cm; 203 p.; XXXII p. de planches; bibliographie pp. 185-203], Chambray-lès-Tours, CLD, 1989.

     Sharon FARMER, Communities of Saint Martin. Legend and ritual in medieval Tours [24 cm; XII+358 p.], Ithaca (New York, USA), Cornell university press, 1991 [ISBN 0-8014-2391-0].

     Philippe RACINET, Le Bois de Nottonville jusqu’au XVIIIe siècle: pouvoirs et évolution de l’environnement du site [24 cm; 36 p.; illustrations], chez l’auteur, vers 2003.

     Philippe RACINET [dir.], Archéologie et histoire d’un prieuré bénédictin en Beauce. Nottonville, Eure-et-Loir, Xe-XVIIe siècles [27 cm; 504 p.; illustrations; en appendice, choix de documents; bibliographie pp. 23-26], Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques [«Archéologie et histoire de l’art» 21], 2006 [ISBN 2-7355-0569-3; 40 €].

Varia

     Émile LEDRU, «Le Prieuré Saint-Thomas d’Épernon» (daté 1897), in Charles MÉTAIS, Archives du diocèse de Chartres. III. Pièces détachées pour servir à l’Histoire du diocèse de Chartres. 1er volume. Études et documents publiés par L. l’Abbé Ch. Métais, Ch. Honoraire de Chartres [448 p.],  Chartres, Ch. Métais, 1899, pp. 293-340. spécialement p. 327: «Les prieurs dont les noms ont été conservé dans les anciennes chartes, étaient: «Au XIe siècle: Hardoin, Guillaume. Au XIIe siècle: Garnier, Bertrand, Guillaume, Robert. […] [p.328] […] Hardouin, 1er prieur connu…»

     Michel LAUWERS [né en 1963], Naissance du cimetière: lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval [22 cm; 393 p.; bibliographie pp. 343-382; index], Paris, Aubier [«Collection historique»], 2005 [ISBN 2-7007-2251-5; 24€].
   
Introduction

Résumé
     A. Pays d’Étampes sous influence chartraine.
     B. Les familles des donateurs principaux, Gautier et Milsent.
     
C. La pyramide féodale.
     
D. Les exploitants réels.
     
E. Installation de nouveaux serfs.
     F. Résumé des 18 transactions.
     
G. Date précise de nos transactions.
TEXTE
NOTICE A
NOTICE B
NOTICE C
NOTICE D
Annexe 1
Répertoire analytique des lieux cités par nos dix-huit notices (49 entrées).
Annexe 2
Répertoire analytique des personnes et familles citées par nos dix-huit notices (199 entrées).
Annexe 3
Répertoire du vocabulaire concernant le Statut des personnes et des biens dans nos dix-huit notices
Annexe 4
Édition et traduction partielle de ces notices par Édouard Lefèvre (1867)
Annexe 5
Analyse archivistique de ces notices par Merlet (1897)
Annexe 6
Dossier sur la famille Chef-de-Fer (8 documents)
Annexe 7
Dossier sur la famille d’Aunay (29 documents)
     7a. Gautier I d’Aunay se porte caution pour un jardin (vers 1068).
     7b. Gautier I d’Aunay et ses fils consentent à une donation près de Boisville (avant 1079).
     7c. Gautier I et Gautier II d’Aunay consentent à une donation à Abonville (avant 1079).
     7d. Gautier I d’Aunay renonce à l’église d’Épeautrolles (entre 1079 et 1082).
     
7e. Gautier I et Rainaud d’Aunay témoins d’un affranchissement (entre 1079 et 1082).
     7f.
Raynaud d’Aunay témoin à Quémonville (Boisville-la-Saint-Père) (entre 1079 et 1101).
     7g. Donation de voiries en Beauce autorisée par Gounier d’Aunay (7 mars 1082).
     7h. Autorisation par Gounier d’Aunay d’une vente de voiries en Beauce (1082 ou peu après).
     7i. Gauthier II d’Aunay témoin pour Hugues Blavons en 1096 (1096).
     7j. Décès de Gautier II d’Aunay, de son épouse Milsent Chef-de-Fer et de sa belle-mère Hersent (fin XIe siècle).
     7j2. Mentions d’un Gautier d’Aunay témoin, de son épouse Milsent Chef-de-Fer et de belle-mère Hersent (avant 1112-vers1114).
     7j3. Un Gautier d’Aunay non identifié témoin trente ans plus tard (vers 1128).
     7k. Gounier de Saint-Avit donne une terre à Raville près Dreux (entre 1100 et 1120).
     7l. Gounier d’Aunay gouverneur de Bayeux en 1105 (témoignage d’Orderic Vital).
     7m. Garin d’Aunay témoin d’une donation d’Helsent (1108 ou 1109).
     7n. Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Gouillons (1108 ou 1109).
     7o. Gounier d’Aunay renonce à la dîme de Thivars (après 1115).
     7p. Restitution d’une terre par Garin d’Aunay aux moines de Saint-Père (non datée).
 
   7q. Gounier d’Aunay témoin d’une charte du comte Thibaud (vers 1128).
     7r. Donation de Garin d’Aunay sur son lit de mort (après 1130).
     7s.
Gounier témoin de plusieurs actes du Cartulaire de Bonneval (de 1118 à 1141).
     7t. Gounier témoin d’un consentement de Geoffroy IV de Châteaudun (1140).
     7u.
Gounier d’Aunay autorise une donation à Unverre (vers 1146).
     7v. Mention d’Obert d’Aunay dit Payen Torcul, fils de Garin (avant 1151).
     7w. Répertoire un peu vieilli des membres de la famille d’Aunay donnée par Lépinois (1854).
Annexe 8
Dossier sur Hugues de Gallardon, sire d’Auneau


Toute correction, critique ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.


Explicit
   
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