Essais historiques sur
la ville d’Étampes
Étampes, Fortin, 1837, tome 2
Chapitre XV, pp. 47-57.
|
Étampes
de 1513 à 1534 |
CHAPITRE QUATORZIÈME
ÉTAMPES
DE 1513 A 1534
SUIVE DE: NOTE V
SUR
L’ADMINISTRATION MUNICIPALE D’ÉTAMPES.
CHAPITRE
XV: Anne de Bretagne, Claude de France, Comtesse d’Étampes. —
Quelques détails historiques sur ces deux
reines. — Nouveaux détails sur la commune d’Étampes.
— NOTE V: Sur l’administration municipale
d’Étampes. — NOTE VI: Conseil municipal en 1837.
— magistrats.
|
|
Anne de Bretagne, fille et héritière du duc François
II et de Marguerite de Foix, naquit au château de Nantes (1476) et
fut, à l’âge de quinze ans, mariée à Charles
VIII, roi de France (1491). Peu de princesses ont reçu de la nature
autant de dons séduisans qu’en possédait la jeune fille bretonne
qui devait s’asseoir sur le trône de nos rois. Elle avait toutes ces
grâces de la figure qui enchantent les yeux; sa taille était
moyenne, mais noble et pleine de dignité. Le seul défaut que
les historiens·aient remarqué en sa personne, est celui d’être
un peu boiteuse: mais elle savait, dit-on, cacher avec tant d’art cette légère
[p.48] infirmité, qu’il était
comme impossible de l’apercevoir. Les qualités de son esprit répondaient
aux agrémens de son corps. Elle était naturellement éloquente,
judicieuse et très sensée. Son cœur se montrait généreux,
sensible et franc; et l’une de ses vertus favorites était cette libéralité
inépuisable qui sied si bien à la grandeur.
|
|
Telle
était la princesse qui partagea la couronne avec Charles VIII, gentil
prince, doux, gracieux et accointable, dit un historien contemporain, et
si bon qu’·il n’est point possible de voir meilleure créature.
Pendant l’expédition du monarque en Italie, sa jeune épouse
sut gouverner le royaume avec une prudence et une sagesse peu communes.
Puis quand après sept ans d’une heureuse union, elle vit périr
à la fleur de son âge le prince auquel elle avait donné
son cœur, elle demeura quelque temps inconsolable. On rapporte que durant
deux jours elle resta étendue par terre versant d’abondantes larmes,
et refusant de prendre aucune nourriture. Et lorsque les dames de sa cour
plaignaient sa destinée, en la voyant si jeune rester seule, sans
enfans et veuve d’un grand roi. « Ah! plutôt, s’écriait-elle,
rester ainsi veuve toute ma vie, que de m’abaisser jamais à un moindre
que mon premier époux (1) ».
|
(1)
Chron. de Philippe de Comines, l. 5 et 6.
|
La reine
de France ne fut point infidèle à ces paroles; mais elle ne
demeura point aussi dans un veuvage éternel. Un autre monarque devenant
son époux la fit asseoir de nouveau sur ce même trône
qu’elle avait déjà si dignement [p. 49]
occupé. C’était Louis XII, successeur de Charles VIII, l’un
des princes les plus accomplis de son temps.
La royale veuve, replacée au rang suprême
dont elle avait cru descendre, y brilla de nouveau par toutes les qualités
heureuses dont la nature l’avait si libéralement dotée. Elle
donna à sa cour un vif éclat, en appelant auprès de
sa personne un grand nombre de nobles demoiselles bretonnes ou françaises.
Son palais était pour elles une excellente école; elle leur.
offrait constamment un modèle des plus hautes vertus et leur donnait
l’exemple du travail. Jouissant de la plus grande partie des revenus de
la Bretagne, elle les employait à secourir les malheureux, à
fournir des équipages aux pauvres officiers, et à soulager
leurs enfans ou1eurs veuves. Mais ses chers Bretons étaient toujours
les principaux objets de sa libéralité. Aussi le roi, dit
le chroniqueur Brantôme, l’appelait-il quelquefois dans ses goguettes,
ma bretonne; trouvant qu’elle avait réellement le cœur plus breton
que français (1). Elle avait su prendre
un grand empire sur l’esprit de son époux. La première entre
nos reines de France elle a joui de la prérogative d’avoir des gardes
à elle et de donner audience à des ambassadeurs.
|
(1)
Brantôme.
|
Mais il
est temps de considérer Anne de Bretagne au sein de la ville dont
elle devint souveraine par la munificence du roi. Hâtons-nous donc de
la montrer au milieu de ses loyaux habitans d’Étampes, joyeux de
voir [p.50] une si belle reine s’avancer
vers leurs murs, et promettre à ses nouveaux sujets.sa puissante protection.
|
|
Le roi
Louis XII, voulant donner à la reine une preuve de son amour, jeta
les yeux sur son comté d’Étampes que la mort du jeune Gaston
venait de réunir à la couronne. Le monarque voulut qu’il devint
la propriété d’Anne de Bretagne (1).
Ce n’était point la première fois que ce même comté
appartenait ainsi à une reine de France. On doit se rappeler que
déjà deux illustres souveraines, Blanche de Castille et Marguerite
de Provence, mère et femme de notre saint Louis, l’avaient possédé
tour à tour (2).
|
(1)
Les lettres patentes données par le roi Louis XII en cette occasion,
sont datées de Blois, du mois de mai, l’an de grâce 1513.
(2) Voy. tome I, chap.
XII, page 172 et suiv. [ici]
|
Les habitans
d’Étampes, instruits que leur nouvelle comtesse arrivant de Blois
devait faire bientôt·son entrée dans leur ville, lui
préparèrent une magnifique réception. Le roi, qui la
précédait, arriva le premier; et sur son ordre, les échevins
allèrent au devant de la. Reine jusqu’à Angerville. Elle parut
bientôt au milieu des murs de la cité; et bien qu’elle eût
désiré ne point faire d’entrée. Solennelle, elle ne
put s’empêcher d’agréer de bonne grâce tous les honneurs
qui lui ·furent offerts. La princesse logea dans le château,
et elle trouva le paysage d’alentour si gracieux, que son séjour en
cette contrée se prolongea durant un temps considérable. Cependant
[p.51] les habitans, joyeux de sa
présence, n’épargnèrent rien pour captiver sa bienveillance
et l’attacher de plus en plus à des lieux qu’elle aimait et qu’en
partant elle espérait sans doute bientôt revoir (1). Hélas! il n’en fut point ainsi. Une année
ne s’était point écoulée encore et voilà que
déjà Anne de Bretagne traverse de nouveau la ville d’Étampes.
Mais quel lugubre cortège l’environne! Au lieu des grands de sa cour
revêtus d’ornemens magnifiques, ce sont de fidèles serviteurs
couverts de longs habits de deuil. Les chants de joie et d’ivresse sont
remplacés par les larmes de la douleur, et le peuple qui avait contemplé
naguère une reine, belle et jeune encore, parée de grâces
et de vertus, ne découvre plus sous les voiles sombres de la mort
qu’un corps inanimé, cheminant tristement vers l’antique basilique
de Saint-Denis.
|
(1) Voir pour plus de
détails la note justificative à la fin du volume.
|
Anne de
Bretagne venait en effet d’expirer au château de Blois à l’âge
de trente-huit ans (9 janvier 1514). La nouvelle d’une mort si inattendue
causa une profonde tristesse aux habitans d’Étampes; ils voulurent
du moins rendre dignement à leur chère comtesse les derniers
honneurs, seul tribut d’hommage et de reconnaissance qu’il fût désormais
en leur pouvoir de lui offrir. Instruit de l’approche du funèbre
cortège, le peuple se porta en foule à sa rencontre. Les officiers
de justice et les échevins, vêtus de robes et de chaperons
de deuil, reçurent le corps de la reine à la porte de la ville
au faubourg de [p.52] Saint-Martin; et suivis
de tous les habitans, ils le conduisirent jusqu’à l’église
Notre-Dame, où un pompeux service devait être célébré.
On voyait, dit-on, briller dans cet imposant cortège, huit cents
flambeaux ornés des armes de la ville, et autour du cercueil surmonté
d’un dais, se tenaient fièrement six cents nobles chevaliers portant
chacun un flambeau blanc, armoirié aux armes de Jérusalem.
C’étaient les nombreux descendans d’Eudes-le-Maire, dit Challo Saint
Mard, ce preux et fidèle seigneur dont on connaît déjà
l’histoire. En vertu de leur franchise, ils étaient tenus de rendre
en pareille occurrence aux têtes couronnées un solennel honneur;
et ils s’acquittaient aujourd’hui de ce triste devoir imposé par la
reconnaissance (1).
|
(1)
Voir tous les détails relatifs à l’histoire d’Eudes-le-Maire
au tome I, chap. VI, p. 75 et suiv. [ici]
|
Après
que les habitans d’Étampes eurent ainsi rendu à leur illustre
comtesse ces hommages d’un pieux souvenir, ils accompagnèrent ses
restes hors de la ville, avec la même pompe qu’ils les avaient reçus.
Et le char funèbre reprenant sa marche vint déposer le corps
de l’auguste reine sous les voûtes de l’abbaye antique, auprès
de celui du roi. Charles VIII, son premier époux (2). [p.53]
Le roi Louis XII ne survécut
pas longtemps à son épouse bien aimée: dès l’année
suivante, ce bon prince que ses vertus avaient fait surnommer le père
du peuple rendit lui-même le dernier soupir (1515). Il ne laissait
que deux filles, Claude et Renée de France. La couronne passa au comte
d’Angoulême, premier prince du sang, issu de Charles V, par la branche
cadette d’Orléans. C’était ce brillant monarque qui sous le
nom de François premier, le père des lettres, allait régner
avec tant d’éclat; son esprit, son talent, son courage, sa grandeur
d’âme le rendaient digne du trône. Heureuse la France, si à
tant de qualités précieuses, il en eût joint d’autres
moins enviées mais non moins utiles: l’économie, la modération
et la prudence!
|
(2)
Au nombre des qualités qui distinguaient la reine Anne, il en est
une dont nous n’avons point parlé encore et qu’il est juste pourtant
de rappeler: c’est son amour éclairé pour les beaux arts.
Il existe à la bibliothèque royale un monument précieux
du goût qu’avait cette princesse pour l’art de la peinture. C’est
son livre d’Heures, en manuscrit, in-4° [bib].
Ce livre, à l’ornement duquel elle avait sans doute présidé,
est décoré de figures en miniature d’une exécution très
remarquable. Douze d’entre elles, distribuées pour chaque mois, représentent
les opérations agricoles; les autres représentent les fêtes
de l’année. Toutes les marges sont ornées de la figure d’une
plante avec des insectes. Les plantes sont au nombre de 300; et plusieurs
d’entre elles ne seraient pas rendues aujourd’hui avec plus de finesse et
d’exactitude.
|
Claude, la fille aînée de Louis XII et d’Anne de Bretagne,
avait succédé à sa mère dans la possession du
comté·d’Étampes (1). Cette
princesse, née à Romorantin (1499), avait été
fiancée, dès l’âge de sept ans, à François
comte d’Angoulême (1506). Lorsqu’elle eut atteint sa quinzième
année le roi voulut qu’on procédât à la célébration
du mariage. La jeune épousée, qui se trouvait à Blois,
fut donc mandée à Saint-Germain en [p.54]
Laye (1). Elle prit son chemin par Étampes;
mais la jeune princesse, modeste et timide, refusa pour cette fois toute
espèce d’honneur; ce passage rapide de Claude de France fut néanmoins
pour les habitans d’Étampes la source de quelques bienfaits. Elle
avait reçu d’eux, par l’intermédiaire des seigneurs qui l’accompagnèrent,
une humble requête qu’elle s’empressa de présenter au roi;
le monarque céda facilement à ses prières, et le jour
même du mariage de la princesse sa fille, il accorda à ses
vassaux d’Étampes la faveur pour laquelle ils avaient imploré
son bienfaisant appui (mai 1514) (2). |
(1)
En vertu des lettres-patentes données par le roi à Anne de
Bretagne et citées ci-dessus.
(1) Le mariage de Claude
de France et de François, comte d’Angoulême, fut célébré
à Saint-Germain en Laye, le 4 mai 1514.
(2) cette faveur consistait,
ainsi qu’on l’a déjà vu ailleurs, dans le droit accordé
aux habitans d’Étampes de se soustraire à la dépendance
des lieutenans du roi, de se construire une maison commune et de régir
eux-mêmes librement leurs affaires communales, à l’exemple
de tant d’autres bonnes villes du royaume. (Voir tome I, chap. VII, p. 87
[ici]).
Nous renvoyons à la fin de ce chapitre quelques nouveaux éclaircissemens
sur cet objet.
|
Deux années
plus tard, Claude de France fidèle à sa promesse revint pour
la seconde fois sur les terres de son comté. Alors le roi Louis XII,
son père, avait terminé son règne; François
premier était monté sur le trône; et la jeune comtesse
d’Étampes, son épouse, joignait à ce titre celui de
reine de France (28 janvier 1516). Les échevins suivis d’une foule
d’habitans sous les armes, vinrent à sa ·rencontre et la reçurent
sous un superbe dais qu’ils portèrent eux-mêmes au dessus de
sa litière depuis la porte Saint-Martin, jusqu’au château,
où elle [p.55] voulut loger. Les rues
étincelaient d’une multitude innombrable de flambeaux; mais ce qui
réjouit surtout les yeux de la reine, ce fut, dit-on, une compagnie
de deux cents petits garçons, portant chacun à la main
une banderolle de taffetas ornée de ses armes. Après quelques
jours passés à Étampes, elle continua sa route vers
Paris, laissant tous les habitans enchantés des qualités heureuses
qu’ils avaient reconnues en leur auguste souveraine.
|
|
Claude
de France, dont le règne fut si court et la fin si prématurée,
Joignait en effet à une piété sincère, une grande
douceur, un caractère toujours égal, et surtout une extrême
bonté, qui la fit appeler de son temps la bonne reine. Son unique
soin était de plaire à son époux, et de servir de son
mieux Dieu et les pauvres. La douce et modeste devise qu’elle avait choisie,
peint d’un seul trait la mansuétude et tout le calme de son âme.
C’était une lune en plein avec ces mots: Candida candidis. Mais bien
différente de sa mère Anne de Bretagne, la jeune épouse
de François Ier n’avait point reçu de la nature ces dons extérieurs
qui au premier abord séduisent les regards; sa taille était
médiocre, les traits de son visage n’avaient rien qui fixât
l’attention; et si quelque chose dans sa démarche rappelait la reine
Anne, c’est qu’à son exemple elle boitait un peu, sans avoir toutefois
comme elle l’art de déguiser presque entièrement ce défaut.
|
|
Claude
de France, à peine à l’âge de vingt cinq ans, vit terminer
ses jours dans ce même château de Blois, où dix ans auparavant
Anne de Bretagne avait rendu [p.56] aussi le
dernier soupir. A sa mort le comté d’Étampes fut réuni
au domaine de la couronne (20 juillet 1524). Deux ans après la mort
de la reine Claude, François premier fit don du comté d’Étampes
à Jean de la Barre premier gentilhomme de la chambre du roi (lettres-patentes
du 13 avril 1526): l’histoire ne cite rien de remarquable de ce seigneur,
qui jouit peu de temps de sa nouvelle possession.
|
|
Bien que Claude
de France ait été jusqu’à la fin de sa vie comtesse
titulaire d’Étampes, la jouissance du comté paraît avoir
été pendant quelques années, dans le même intervalle,
affectée à messire Arthus Gouffier, comte de Maulevrier, et
grand-maître de France, qui en avait au moins l’administration. Son
nom se trouve mêlé à quelques faits que nous allons analyser.
|
|
On a vu plus haut la concession des privilèges d’un maire
et de la construction d’un hôtel de ville accordée par Louis
XII, à Étampes, le jour du mariage de sa fille Claude. Par
une circonstance singulière, cette concession ne reçut point
une exécution immédiate. Ce furent les officiers mêmes
du roi à Étampes qui s’y opposèrent, sans doute dans
la crainte de voir diminuer leur influence et leur autorité; le procès
renvoyé devant le prévôt de Paris, dura plusieurs années
et fut terminé par une sentence arbitrale provoquée par Arthus
Gouffier, et rendue malgré lui en faveur de la ville (28 mars 1517).
Cette sentence règle dès lors la constitution municipale d’Étampes,
lui donne une maison commune, un maire, et quatre échevins élus
pour quatre ans par les habitans ou leurs députés, en présence
des officiers du comté. Ce [p.57] n’est
guère en effet que vers cette époque qu’on voit le premier magistrat
municipal d’Étampes prendre le titre de maire et en exercer les prérogatives.
La première élection faite vers l’an 1523*, donna pour maire à Étampes Jean
de Villette, et pour échevins, Jean Poignard, Mace Baudequin, Jean
Guétard Drapier, et Jean Gironné. Cet état de choses
subit dans la suite diverses modifications que nous essaierons peut-être
d’indiquer dans la suite de cet ouvrage (1).
|
*
Le texte porte: faite en 1517,
mais fait l’objet d’une correction en fin de volume, p. 238 (B.G.).
(1) Voir aux pièces
justificatives [ici].
|
CHAPITRE
XV: Anne de Bretagne, Claude de France, Comtesse d’Étampes. —
Quelques détails historiques sur ces deux
reines. — Nouveaux détails sur la commune d’Étampes. — NOTE V: Sur l’administration municipale
d’Étampes. — NOTE VI: Conseil municipal en 1837.
—
magistrats.
|
|
NOTE V.
Sur l’administration municipale d’Étampes.
(Chap. XV, p. 56-57.)
Nous avons mentionné en plusieurs
chapitres de ces Essais (t. I, chap. VII; t.II, chap. XV), les privilèges
concédés par Louis XII aux habitans d’Étampes, le 4
mai 1514. Ces privilèges, qui réglèrent dès lors
la constitution municipale de cette ville, lui donnèrent une maison
commune, un maire, et quatre échevins élus pour quatre ans.
Cet état de choses subit dans la suite diverses modifications, que
nous avions d’abord espéré pouvoir indiquer par ordre chronologique
et successif. Mais les documens que nous avons pu recueillir à ce
sujet sont fort incomplets et très confus, tant par suite de la dispersion
d’une grande partie des registres de la mairie, qu’à cause des lacunes
que présentent ceux même dont les archives de la ville sont
dépositaires. Aussi n’entreprendrons-nous point sur cette matière
un travail suivi et détaillé, qui offrirait d’ailleurs un bien
mince intérêt, aujourd’hui qu’une administration [p. 230] uniforme régit
la France entière. Nous pouvons toutefois tirer de nos recherches
les inductions suivantes:
1°
|
Edit du roi de 1677. Le corps de ville, vu la diminution considérable du nombre
des habitans, fut réduit à deux échevins.
|
2°
|
Nouvel édit de
1692, créant les offices royaux d’un maire, de deux assesseurs, d’un
procureur du roi, d’un substitut, et laissant à la ville deux échevins
électifs.
|
3°
|
1717. Autre édit
portant suppression de tous les offices municipaux. Election rendue à
la ville.
|
4°
|
1723. Création
d’un maire mi-triennal aux gages de 378 fr. par an, et de deux échevins
aux gages de 76 fr., sous le titre d’alternatifs et mi-triennaux, d’un lieutenant
du maire, etc.
|
5°
|
1724. Suppression des
offices royaux; l’administration est réduite à deux échevins
nommés par la ville, dont l’un prend le titre de syndic.
|
6°
|
1727. Retour au système
d’élection d’un maire et de deux échevins, par l’assemblée
de ville, sous la présidence d’un officier du bailliage.
|
7°
|
1765. Nouvel édit.
Le roi nomme aux places de maire sur la présentation de trois candidats
désignés par l’assemblée de la ville.
|
8°
|
1772. Rétablissement
des maires et des échevins au titre d’offices royaux.
|
9°
|
1786. Nouvelle concession
de la nomination des maire et échevins à l’assemblée
de ville.
|
10°
|
1790. A cette époque
la ville d’Étampes subit les changemens qu’un nouvel ordre de choses
introduisit dans le royaume. Dès lors l’histoire de son organisation
administrative se confond dans celle du reste de la France.
|
|
|
On nous
saura peut-être gré de présenter ici, à la suite
[p. 231] de ces courtes remarques,
une liste chronologique de quelques uns des magistrats municipaux de la
ville d’Étampes, à quelque titre qu’ils aient exercé
leurs fonctions. Nous regrettons qu’il s’y trouve des lacunes considérables,
résultant de celles qu’offrent eux-mêmes les registres de l’Hôtel-de-Ville,
dans lesquels nous avons puisé ces documens.
Années.
|
Noms des magistrats
(1).
|
1503.
|
Ferry Alleaume.
|
1504.
|
Jean Hue
|
1505.
|
Ant. Guichard-Mich.
Poinat.
|
1506.
|
Robert Lecomte.
|
1507.
|
Pierre Branzon-Jean
Baudequin. |
1508.
|
Pierre Cunelier.
|
1509.
|
Noël Boutet. |
1510.
|
Jean Poignard.
|
1511.
|
Jean Parent.
|
1512.
|
Jean Paris.
|
1513.
|
Cantian Ponville, Houdin-Hacte
(2).
|
1515.
|
Guill. Texier-Litran
Morin.
|
1516.
|
Jean Godin.
|
1517.
|
Jean Guillotin.
|
1518.
|
Jean Boutet.
[p. 232]
|
1519.
|
Pierre Lelong.
|
1520.
|
Simon Collin.
|
1521.
|
Et. Lejeune-Jean Girault
|
1523.
|
Jean de Villette, premier
maire. —
Jean Poignard, Mace Baudequin, Jean Guettard
et Jean Gironné, échevins.
|
1536.
|
Simon Audren, maire.
— Jean Allard,
Ant. Paris, Gilles Paulmier, Girault Hacte, échevins.
|
1539.
|
Jean Guettard, maire.
— Jean Mazublier,
Jean Dantelu, Jean-Guy Laisné, Jacques de la Lucasière, échevins.
|
1551.
|
Jean Chaudoux, maire.
— Guillemot
de la Lucasière, Jean Hamoys, Claude Godin, Michel Sainxard, échevins.
|
1555.
|
Ferry Alleaume, maire.
— Jacques de
Lambon, Girault Hacte, Pierre Poignard, échevins.
|
1558.
|
Philippe Cormereau,
maire. — Ferry Hue, Simon de la Lucasière, échevins.
|
1561.
|
Nicolas Mahon, Pierre
de Billet, échevins.
|
1563.
|
Jean Chaudoux, maire.
— Jean Hue,
Pierre de la Lucasière, Cantian Dallier, échevins.
|
1567.
|
Claude Paulmier, maire.
— Pierre Forest,
Jean Houy, Christophe Chandelier, Jean Traincard, Simon Lelong, Jean Delaunay,
Pierre Lamy, Etienne Levassor, échevins.
|
1573.
|
Simon Delorme, maire.
— Jean Levassor,
Jean Lambert, échevins.
|
1575.
|
Jean Houy, maire.
Jacques Brechenier, J. de la Lucasière, Guettard, [p. 233] J. Dallier, Guill. Vincent, Cantian Foudrier,
échevins.
|
1583.
|
Etienne Poignard, maire.
— F. Canivet,
P. Ponville, Emery David, Guillaume Desauge, échevins.
|
1587.
|
Guillaume Vincent, maire.
— Barth. Chéron,
Fr. Chéron, Cl. Hamoys, J.Godin Laisné, échevins.
|
1591.
|
Thomas Guettard, maire.
|
1595.
|
Claude Hamoys, maire.
— L. Levassor,
A. Hobier, J. Moullé, échevins.
|
1600.
|
Pierre Ponville, maire.
— P. Boudeaux,
F. Pinot, J. Boutevillain, Michel Lambert, J. Guerton, échevins.
|
1606.
|
Jean Hersant, maire.
— P. Lambert,
Arthur Lelong, échevins.
|
1609.
|
Louis Levassor, maire.
— Ph. Thibault,
P. Legendre, J. Guyot l’aîné, Jacques Desauge, échevins.
|
1613.
|
Jean Hardy, maire. — Cantian
Charron, Léon Laureault, P. Girard, J. Perrot, échevins.
|
1619.
|
Pierre Legendre, maire.
— J. Paris,
Cantian Tronchot, P. de Lambon, Isaac Guisenet, échevins.
|
1623.
|
Simon Chauvin, maire.
— Michel Plumet,
Michel Billet, P. Baron, échevins.
|
1627.
|
Léon Laurault,
maire. —
Médard Godin , P. Laumosnier ,
Lambert, échevins.
|
1632.
|
Pierre Baron, maire.
— Cl. Poisson,
J. Foudrier, P. Guyot, Robert Petit, [p. 234]
J. Canivet, P. Boussard, échevins.
|
1636.
|
Michel Plumet, maire.
|
1637.
|
Pierre Guyot, maire.
— P. Legendre,
J. Hersant, Fr. Pichonnat, échevins.
|
1641.
|
Gédéon
Duplessis, maire. — Fr. Rousse, J. Provensal, P. Bredet, Alexandre Charron, P. Laumosnier,
échevins.
|
1646.
|
Jacques Bourdon, maire.
— Ch. Godin,
L. Septier, L. Levassor, Noël Boissière, échevins.
|
1650.
|
Pierre Baron, maire.
— Et. Rivet,
J. Laumosnier, J. Hochereau, Math. Genest, échevins.
|
1654.
|
Gabriel Debry, maire.
— Thibault Morin,
J. Levassor, L. Charron, Claude Levassor, échevins.
|
1659.
|
François César
Provensal, maire. — J. Vincent,
Gédéon Percheron, Fr. Martin, Jean Gabaille, échevins.
|
1663.
|
Thomas Migault, maire.
|
1664.
|
Sébastien Bredet,
maire. — J. Rousse, Jean Lesage, Noël Joly, P. Plisson, échevins.
|
de 1672 à
1676 et de 1676 à 1716.
|
Sébastien Bredet,
Pichonnat, Manet, maires. — Julien Guyot
de Labarre, Michel Pichonnat, Jean-François Gabaille, Clozier, J.
Michel Picart, Ch. Gillet, Nicolas Plisson, Christian Hochereau, échevins.
(De 1672 à 1716, il règne une confusion extrême dans
les documens incomplets dont nous avons extrait les noms des magistrats
cités ci-contre). [p. 235]
|
1721.
|
Gabriel Pichonnat, maire
( qualifié dans les délibérations du titre de maire
perpétuel). — Martin, Lamy,
Rousse d’Inville, Laumosnier de Gitonville, échevins.
|
1722.
|
Marc-Antoine Sergent,
échevin.
|
1723.
|
Louis-Morin Le Roy de
Gomberville, maire ancien et mi-triennal. — Ant. Martin,
P. Jabineau, Ant. Hochereau, Pierre Doches, Thomas Petit, Ch.Clozier, échevins;
Laumosnier, lieutenant de maire ancien et mi-triennal; Et. Simonneau, P.
Martin, échevins alternatifs et mi-triennaux.
|
1724.
|
Pierre Doches, Ant.
Parizot, Laurent François.
|
1725.
|
Lepetit, échevin.
|
1727.
|
Le Petit, maire. — Fesson
et Parizot, échevins.
|
1735.
|
Le Roy de Gomberville,
maire. —
Louis Brizet, échevin.
|
1738.
|
Nicolas Baron, Alexis
Desforges, échevins.
|
1739.
|
Louis-Chrétien
Hochereau, Jacques- François Voizot, échevins.
|
1746.
|
Edeline-Jean Gérard,
maire. —
Ant. Pineau et F. Voizot, échevins.
|
1753.
|
Martin D’Aumont, maire.
— J.-F. Hochereau, L.-Cl.-Chrétien Hochereau, Michel-Alexis
Desforges, échevins.
|
1755.
|
Claude Bomard Auquetin
de la Chapelle, maire. — Ph. Delisle,
Clozier, échevins.
|
1757.
|
Charles-Alexandre Sergent,
échevin.
|
1759.
|
Louis-Claude-Chrétien
Hochereau, maire. — Charles-Alexis
Baron, Jean-Marc-Antoine Sergent, Ph. Delisle, échevins. [p. 236]
|
1766.
|
Hochereau, Ph. Poussin,
Ch. Chrétien Périer, Chazottier, échevins.
|
1767.
|
Denusières, P.
Guetard, Charles Boivin, curé, Boncerf, échevins.
|
1771.
|
Ch. Chrétien
Périer, Ph. Poussin, échevins.
|
1772.
|
Augustin de la Chapelle,
maire. —
François Venard, Jean-Marc-Antoine
Sergent l’aîné, échevins.
|
1774.
|
Jean-Marc-Antoine Sergent,
maire. —
Baron aîné, J. Hochereau
Desgréves, échevins.
|
1776.
|
Jacques Hochereau Desgréves,
maire. —
François Venard, Baron, échevins.
|
1778.
|
Desmollières,
Ch. Boivin, prêtre, échevins.
|
1787.
|
Jacques-Julien-François
Picart, maire. — Baron, Hème
de Maison-Rouge,Jean Chevalier, chanoine, Baudry de la Poterie, échevins.
|
1790.
|
Thomas Petit,
maire. — Nombre d’officiers
municipaux. |
1791.
|
Jacques-Guillaume Simonneau,
maire, tué dans une émeute le 3 mars 1792.
|
1792.
|
Armand Clartan, maire.
— Administration
municipale, cantonnale. — Bouquin du
Boulay, président.
|
An VII de la république
|
Boisson, président.
|
An VIII de la république
|
Thomas Petit, président.
|
1800.
|
Charles de Bouraine,
maire. — Louis-Marin
Venard, Pierre-Louis Bureau, adjoints.
|
1808.
|
Joseph de Romanet, maire.
— Venard, Robert,
Ant. Poluche, adjoints.
|
1815.
|
Jean-Gilles Boivin,
adjoint.
|
Mai 1816.
|
Pierre-Louis-Marie de
Tullières, maire. [p. 237] — L.
M. Venard, J.-G. Boivin, adjoints.
|
1821.
|
Les mêmes.
|
1824.
|
Ant. Duverger, adjoint,
en remplacement de L.-M. Venard.
|
1826.
|
Jean-Gilles Boivin-Chevallier,
maire. —
Druillet, Violette, adjoints.
|
1830.
|
Même maire. Louis-Pierre
Goupy, adjoint.
|
1831.
|
Louis-Narcisse Venard,
adjoint.
|
1834.
|
Colonel Cresté
(François-Charles), maire. — Nicolas-Christophe
Brichard, adjoint.
|
1837.
|
Les mêmes. —
Delanoue, avoué, deuxième adjoint.
|
SOUS-PRÉFETS
DE L’ARRONDISSEMENT D’ESTAMPES
DEPUIS LA CRÉATION DE CES ADMINISTRATEURS.
An IX de la
république.
|
Marie-J.-B. Hénin
de Longuetoise.
|
An XIII.
|
Charles de Bouraine.
|
1815.
|
Jamet.
|
Même année.
|
Charles de Bouraine.
|
Id.
|
La Boulinière,
décédé en fonctions (1826).
|
1827.
|
Desroys du Roure.
|
1830.
|
Foye (Isidore), député
en 1833.
|
1832.
|
Pavée de Vandœuvre
( maître des requêtes en 1834).
|
1834.
|
Edouard Bocher, auditeur
au Conseil d’État, sous-préfet actuel (1837).
|
|
(1) Les magistrats municipaux,
au commencement du 16e siècle, portaient le nom de Syndics, échevins
ou procureurs de la ville.
(2) En 1514. Concession
de privilèges communaux par le roi Louis XII (Voir ci-dessus). Procès
à cette occasion. La nomination du premier maire en vertu de cette
concession, n’eut lieu que vers 1523, par suite de la sentence arbitrale,
rendue en faveur de la ville en 1517. (Voir chap. XV, p. 56-57 [ici])
Portrait de Jean de Villette, premier maire d’Étampes en 1523
par Frédéric barré, vers 1852
|
*
NOTE VI.
A la désignation des Magistrats qui, sous le
titre de Maires, Échevins, Adjoints, etc., etc., ont rempli depuis
un temps reculé jusqu’à nos jours, les fonctions municipales
à Étampes, nous joignons celle des Membres du Conseil qui complète
en 1837 l’administration de la cité
CONSEIL
MUNICIPAL
MM. Angiboust. — Boivin-Chevallier.
—
Brichard, adjoint. — Chevallier-Gérosme.
—
Cresté, maire. — Delanoue,
adjoint. — Doucet. — Drot. — Duverger
(Henri). —
Gabaille, procureur du roi. — Grandmaison
(Aug.te). —
Grattery, juge. — Gresland.
—
Hamouy (Marc-Ant.e) — Hamouy (Jean-Bapt.e).
—
Huet (Théodore). — Millocheau
(Mathurin-Laurent). — Pommeret des
Varennes (Albin). — Poteau. — Sergent
(Charles), juge. — Sergent-Genet.
—
Venard (Narcisse). — Voizot, commandant
de la garde nationale. [p. 240 (non paginée)]
Fonctionnaires
de l’ordre judiciaire, en 1837, à Étampes.
TRIBUNAL DE PREMIÈRE
INSTANCE.
MM. Hénin de Chérel, président.
—
Sergent (Ch.es), Grattery, juges. — Roger
(Félix), Haüer, suppléans. — Gabaille,
procureur du roi. — Tarbé, substitut. — Diet, greffier.
JUSTICE DE PAIX.
MM. Chartrain, juge de paix. — Chenain,
greffier.
|
*
Cette note n’apparaît semble-t-il
que dans certains exemplaires. (B.G.)
|
CHAPITRE
XV: Anne de Bretagne, Claude
de France, Comtesse d’Étampes. —
Quelques détails historiques sur ces deux
reines. — Nouveaux détails sur la commune d’Étampes. — NOTE VI: Conseil municipal en 1837. — magistrats.
|
|
|