Le moulin Brunard
Renseignements disponibles
Alphonse Brunard (1813-1888)
(cliché de Serge Poeuf)
Nous ne savons pas grand chose pour l’instant du moulin Brunard
lui-même, sinon que c’était un moulin à vapeur sur
trois niveaux, établi à son propre domicile, actuelle rue Brunard.
Nos premières recherches permettent d’établir qu’Alphonse Brunard était originaire
de Saint-Brice, et qu’il fut d’abord à Etampes commissaire-priseur
puis greffier du tribunal de première instance. Il avait épousé
dès 1840 la fille de Gatineau, meunier du moulin de l’Ile-Maubelle.
Entre 1851 et 1856 il devint lui-même meunier, du moulin de Chauffour,
et ce jusqu’en 1866. Il donna sa fille unique en 1864 à un autre
meunier, Lajotte, qui tenait alors un moulin à Saint-Cyr-sous-Dourdan
avant de venir s’installer vers 1872 au moulin de l’Hospice. En 1867 Brunard
édifia son propre moulin, moulin à vapeur qui fonctionna, actuelle
rue Brunard, au moins jusqu’en 1881. Maire de 1870 à 1878, qui s’illustra par son courage
et son énergie pendant l’occupation prussienne, Brunard mourut en 1888.
Beaucoup de données restent à recueillir sur son moulin.
Bernard Gineste, 12 octobre
2011 (puis 23 novembre 2011)
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Date
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Renseignements
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Sources
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1813
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Le 5 décembre, naissance
de Brunard à Saint-Brice (Val-d’Oise)
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cf. infra.
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1840
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Le 28 juin, mariage de
Brunard avec la fille du meunier du moulin de l’Île-Maubelle: “Du
dimanche vingt huit juin mil huit cent quarante, heure du midi, — sont comparus devant nous François Charles Cresté,
maire de la ville d’Etampes, officier de la légion d’honneur, et
officier public de l’état civil de la dite ville, — le sieur Alphonse Philippe Auguste Brunard, commissaire-priseur,
âgé de vingt-six ans, domicilié de cette ville, rue
Pavée N°2, né en la commune de Saint Brice, arrondissement
de Pontoise (1), le cinq décembre mil huit cent treize, fils majeur et
en légitime mariage de Jean Brice Michel Brunard, propriétaire,
âgé de soixante-treize ans, et de Augustine Agathe Villain,
son épouse, âgée de cinquante ans, domiciliés
en la dite commune de Saint Brice, — et la demoiselle
Adélaïde Clémentine Gatineau, sans profession, âgée
de dix neuf ans, domiciliée chez son père, née à
Morigny, commune de ce canton, le vingt quatre fevrier mil huit cent vingt
un, fille mineur et en légitime mariage de Armand François
Gatineau, marchand meunier, âgée de quarante trois ans, domiciliés
de cette ville rue Ile Maubelle et de feu Thérèse Agathe
Guiot, son épouse, décédée à Etampes
le quatre mars mil huit cent vingt cinq, — lesquels nous ont représenté leurs actes de naissance,
l’acte de décès de la mère de la future, un certificat
délivré par le conseil d’administration du deuxième
régiment de lanciers, constatant que le futur a été
remplacé au dit corps, et les actes de publication du present mariage
fait en cette ville les dimanches quatorze et vingt un juin present mois,
sans opposition. — Et après avoir visé
ces pièces pour être annexées, nous en avons donné
lecture aux parties comparantes, assistées de quatre témoins
ci après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre
six du titre du mariage sur les droits et devoirs respectifs des époux.
— Ensuite nous avons reçu la déclaration
du sieur Alphonse Philippe Auguste Brunard, qu’il prend pour sa légitime
épouse la demoiselle Adélaïde Clémentine Gatineau ;
et celle de la demoiselle Adélaïde Clémentine Gatineau,
qu’elle prend pour son légitime époux le sieur Alphonse
Philippe Auguste Brunard. — En conséquence
nous avons déclaré au nom de la loi que le sieur Alphonse
Philippe Auguste Brunard et la demoiselle Adélaïde Clémentine
Gatineau sont unis par le mariage. — Tout
ce que dessus fait à Etampes en l’hôtel de la mairie, les
dits jour, mois et an en présence des père et mère
de l’époux, du père de l’épouse, et aussi en présence
des sieurs Pierre Michel Jules Auguste Morin, ancien commissaire-priseur,
âgé de trente-quatre ans, domicilié de cette ville,
Joseph Brice Brunard, propriétaire, âgé de vingt-huit
ans, frère de l’époux, domicilié à Corbeil,
Pierre Barnabé Goujet, chevalier de la légion d’honneur, ancien
chef de bureau aux ministère de l’intérieur et du commerce,
âgé de soixante-dix ans, et Charles Barnabé Michel Goujet,
avocat à la cour royale de Paris, âgé de trente un ans,
tous deux domiciliés à Paris, rue Villedor N°9, qui ont
signé avec les époux, les père et mère de l’époux,
le père de l’épouse et nous maire sus-nommé, après
lecture faite. — [Signé:] A. C. Gatineau — A. P. A. Brunard — J. B. M. Brunard — A. A. Villain — F. A. Gatineau — Morin — P. Goujet — C. Goujet — C. Cresté.”
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Registre d’état-civil d’Étampes
(saisie Bernard Gineste, 2011)
(1) Actuellement Saint-Brice-sous-Forêt, commune
du Val-d’Oise (95), arrondissement de Sarcelles.
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1841
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Le 31 juillet, naissance
du fils aîné de Brunard: “Du samedi trente
un juillet mil huit cent quarante un, heure de midi. —Alphonse Philippe Auguste Brunard, commissaire-priseur,
âgé de vingt-sept ans, et de Adélaïde Clémentine
Gatineau, son épouse, âgée de vingt ans, domiciliés
de cette ville, rue Pavée N°2. Acte de naissance de Georges
Brice Séverin, du sexe masculin, né d’hier à sept
heures du soir, chez ses père et mère ; fils en légitime
mariage de — Les témoins ont été
les sieurs Adolphe Hyppolite Madeleine, huissier, âgé de
trente huit ans, et Célestin Jérôme Gaudron, employé
à cette mairie, âgé de vingt-huit ans, domiciliés
de cette ville. — Sur la représentation
de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelui, qui a,
ainsi que les témoins, signé avec nous François Charles
Cresté, maire de cette ville d’Etampes, officier de la légion
d’honneur, après lecture faite. —
J. Gaudron — A. Brunard — Madeleine — C. Cresté.” |
Registre d’état-civil d’Étampes
(saisie Bernard Gineste, 2011)
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1841
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Le 24 septembre, décès
du fils aîné de Brunard: “Du vendredi
vingt-quatre septembre mil huit cent quarante un, dix heures du matin. — Acte de décès de Georges Brice Séverin,
âgé de cinq mois trois jours, natif d’Etampes, décédé
d’hier à trois heures de relevée chez ses père et
mère, fils en légitime mariage de Alphonse Philippe Auguste
Brunard, commissaire-priseur âgé de vingt-sept ans et de
Adélaïde Clémentine Gatineau, son épouse, âgée
de vingt ans, domiciliés de cette ville rue Pavée, numéro
deux, — Les témoins ont été
le père de l’enfant décédé et Pierre Laporte,
commissaire de police de cette ville, qui ont signé avec nous François
Charles Cresté maire de la ville d’Etampes, officier de la légion
d’honneur, après lecture faite et le décès constaté
par nous soussigné. — Gaudron — Laporte — C. Cresté.”.
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Registre d’état-civil d’Étampes
(saisie Bernard Gineste, 2011)
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1842
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Le 24 novembre 1842 naissance
de la fille unique de Brunard: “Du vendredi
vingt cinq novembre mil huit cent quarante deux, onze heures du matin. — Acte de naissance de Genny Agathe Brunard, du sexe féminin,
née ce jour à huit heures du matin, chez ses père
et mère; fils en légitime mariage de Alphonse Philippe
Auguste Brunard, greffier du tribunal civil de première instance
séant à Etampes, âgé de vingt-neuf ans, et
de Adélaïde Clémentine Gatineau, son épouse, âgée
de vingt un ans, domiciliés de cette ville, rue Pavée N°10. — Les témoins ont été les sieurs Charles
Paul Chauvet, secrétaire de cette mairie, âgé de trente
sept ans, et Augustin Paviot, employé aux contributions directes,
âgé de cinquante-trois ans, domiciliés de cette ville. — Sur la représentation de l’enfant et sur la déclaration
du père d’icelui, qui a, ainsi que les témoins, signé
avec nous François Charles Cresté, maire de la ville d’Etampes,
officier de la légion d’honneur, après lecture faite. — Charles Paul Chauvet — Paviot — Al. Brunard — C. Cresté.”
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Registre d’état-civil d’Étampes
(saisie Bernard Gineste, 2011)
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1856
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Le recensement de 1856 trouve
au n°8 de la rue de Chauffour (où le meunier était Eugène
Trouvé en 1851): “Alphonse Philippe Auguste
Brunard, meunier, 41 ans — Adèle Clémentine
Gatineau femme Brunard, sa femme, 35 ans — Gasparine Pigneau, domestique, 16 ans”,
et au n°8 bis: “Louis Désiré
Dallier, garde moulin, 43 ans — Rosine Désirée
Lefort épouse Dallier, sa femme, 44 ans — Edouard Dallier, leur fils, 14 ans — Rosalie Agathe Fleurie Marchand, sa femme,
21 ans — Arthur Dallier, frère
du précédent, 2 ans”.
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Recensement de 1856, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (signalé par Thierry Boudin, saisi par Bernard Gineste,
2011).
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1861
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Le recensement de 1861 trouve
au n°8 de la rue de Chauffour: “Alphonse Philippe
Auguste Brunard, meunier, 46 ans — Adélaïde
Gatineau femme Brunard, sa femme, 40 ans — Jenny Agathe Brunard, leur fille, 18 ans”.
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Recensement de 1861, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (signalé par Thierry Boudin, saisi par Bernard Gineste,
2011).
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1864
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Le 1er février,
mariage de la fille Brunard avec Alphonse Emile Lajotte, 23 ans, fils
du défunt maire d’Allainville, installé comme meunier depuis
quelques mois du moulin de Levimpont à Saint-Cyr-sous-Dourdan. |
Registre d’état-civil d’Étampes
(saisie Bernard Gineste, 2011); nous avons transcrit
cet actes de mariage et les actes de naissance des quatre fils de Lajotte
à la page consacrée au moulin de l’Hospice.
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1864
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Le 29 novembre, naissance
au moulin de Levimpont (à Saint-Cyr-sous-Dourdan) du 1er petit-fils
de Brunard, Simon Alphonse René Lajotte.
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Cf. notre page sur le moulin de l’Hospice.
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1865
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Le 4 janvier, mort du beau-père
de Brunard, Gatineau, propriétaire du moulin de l’Île-Maubelle.
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Voir notre page sur le moulin de l’Île-Maubelle.
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1865-1870
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Brunard membre du
conseil municipal sous le deuxième mandat du maire Théodore
Alexis Charpentier-Rousseau (ce dernier nommé par le Décret
impérial du 26 août 1865).
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Listre des édiles
municipaux au XIXe siècle (ici)
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1865-1867
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Brunard est indiqué
comme meunier dans les Annuaires du département de Seine-et-Oise
pour les années 1865-1870 et 1877-1880. On ne sait pas de quel moulin
puisque celui qui porte son nom n’aurait été construit qu’en
1867 selon Frédéric Gatineau (cf. infra). Comme son
beau-père est mort en janvier 1865, on est fondé à supposer
qu’il a d’abord été meunier en titre du moulin
de l’Île-Maubelle, de 1865-1867, bien que ce dernier moulin continue
a être tenu en réalité par Mercier. |
Relevé mis en
ligne ici; cf. notre page sur le moulin de l’Île-Maubelle.
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1866
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Le recensement de 1866 trouve
au n°8 de la rue de Chauffour: “Alphonse Brunard,
meunier, 51 ans — Adélaïde Gatineau, sa femme,
43 ans”.
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Recensement de 1866, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (signalé par Thierry Boudin, saisi par Bernard Gineste,
2011).
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1867
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Construction du moulin à vapeur,
qui se trouvait vers l’angle de la rue Plisson.
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FG-ELP 25 alléguant AD91 2P 88.
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1867-1881
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“Entre les rues des Groisonneries [actuelles
rues Auguste-Petit et Brunard], au coin de la rue Plisson, il existe depuis
[en 1881] quelques années un beau moulin à vapeur, construit
et exploité par M. Brunard, ancien maire de cette ville.
Il est sur l’emplacement d’une ancienne tannerie.”
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Marquis 142
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1870
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Alphonse Philippe Auguste Brunard,
propriétaire et négociant à Étampes, est élu
maire d’Étampes le 4 septembre.
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Marquis 82; Robinot 110-111; liste
des édiles municipaux étampois au XIXe siècle (ici)
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1870
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Brunard se fait remarquer
par l’énergie avec laquelle il résiste aux exigences de
l’occupant prussien, de septembre à décembre. Deux épisodes
en font foi, racontés assez différemment trois deux auteurs
distincts, Charles Béranger, Léon Marquis et Louis-Laurent
Chenu.
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Marquis 39-42; Robinot 111,
118-119, 122-123 (se fondant apparemment uniquement sur le récit
de Marquis); FG-ELP 25; voir aussi le récit de Chenu, témoin
oculaire, lors des obsèques de Brunard (infra, année
1888).
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1870
20 septembre
(1)
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20 septembre (?), selon le
récit non daté Charles Béranger (cahier d’écolier
non daté): “C’étaient [sic] le lendemain que nous devions voir les premiers
Allemands. — Ils occupaient
déjà, Montlhéry et Arpajon; on nous les signalait
à Étréchy, où quelques habitants de la ville,
plus curieux que les autres, s’empressèrent d’aller, et jugèrent
même à propos de leur payer à boire; les dragons acceptèrent,
mais, au courant de leur métier, empoignèrent quelques-uns
des curieux pour leur servir d’otages. — La postérité croira peut-être qu’effrayée
par les récits qui précédaient l’armée allemande,
notre population s’était enfuie ou renfermée dans les maisons;
il en fut autrement et, dès quatres [sic] heures
de l’après-midi plus de cinq cents personnes, parties d’Etampes
pour voir les Prussiens encombraient la route de Paris; femmes, enfants,
oisifs de toute espèce; nous nous rappelons [p.4] même que plusieurs, négligeant
les notions les plus élémentaires du patriotisme, s’oublièrent
juqu’à faire fête aux ennemis de la France. — Cependant les dragons, suivis de quelques
fantassins en charrette, avançaient avec leur prudence bien connue.
En face du bois de Brunehaut, ils tirèrent quelques coup de fusils
en l’air, probablement comme signal pour ceux des leurs qui suivaient la
voie ferrée et ils arrivèrent ainsi à Etampes. — Les fantassins restèrent à
l’entrée de la ville, et les cavaliers, l’arme au poing, se tenaient
à l’entrée de la cour, les autres y pénétrèrent
avec leur chef. Ils prétendaient faire désarmer la ville,
à un moment, un conflit sembla imminent; la population rassemblée
en masse sur la [p.5] place, frémissait;
M. le Maire, irrité de leurs outrecuidantes prétentions, avait
saisi leur chef au collet, celui-ci avait pâli et faisait apprêter
les armes à ses soldats!… — L’attitude énergique de M. Brunard en imposa si bien à
l’ennemi, qu’il se vit obligé de se contenter d’un logement pour
la nuit et de vivres pour le soir seulement. Les huit fantassins eurent
bientôt rejoint les cavaliers, et tous passèrent la nuit à
la gendarmerie, qu’ils quittèrent dès quatre heures et demie
du matin, sans tambour ni trompette, en annonçant la visite d’un corps
de trois mille hommes marchant vers Orléans.”
|
Jean-Luc STEFANINI & Bernard GINESTE [éd.],
«Charles Béranger: Arrivée des Prussiens à
Étampes (récit, 1870)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-19-beranger1870cahier.html, 2007.
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1870
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L’Abeille d’Étampes
a publié en 1871 un récit analogue dont il importerait d’établir
les sources et les rapports avec le récit de Béranger.
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1870
20 septembre
(2)
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17 (?) septembre (erreur manifeste),
selon le récit de Léon Marquis en 1881 (qui dépend visiblement
de celui de l’Abeille et/ou de Béranger): “Le 17 septembre, la ville était complètement isolée
de Paris, et l’on vit arriver d’Étréchy les premiers Prussiens.
La curiosité fit même que beaucoup d’habitants allèrent
au-devant d’eux. Les Prussiens restèrent à l’entrée
de la ville, mais quelques cavaliers se rendirent à la Mairie, prétendant
faire désarmer la garde nationale qu’on avait établie à
Étampes. La population, rassemblée en masse sur la place, frémissait,
car un conflit semblait imminent. — M. Brunard,
maire à cette époque, montra le plus grand courage. Irrité
des outrecuidantes prétentions d’un officier prussien, il le saisit
à la gorge. Celui-ci avait pâli et faisait apprêter les
armes à ses soldats. Quatorze le couchent en joue! mais il se fait
contre eux un rempart du corps de leur chef. Cette attitude énergique
en imposa à l’ennemi, qui se contenta d’un logement pour la nuit
et de vivres pour le soir seulement.”
|
Marquis, p. 39.
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1870
20 septembre
(3)
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20 septembre, selon le récit
de Louis-Laurent Chenu en 1888, témoin oculaire, assez différent:
“Un jour — le 20 septembre 1870 — l’armée
ennemie avait presque achevé l’investissement de Paris — elle était à nos portes. — Un détachement de hulans se présente à
Etampes; Brunard était à la mairie avec quelques conseillers
municipaux; ce détachement vient l’y trouver au milieu d’une foule
frémissante: — Brunard le fait entrer
dans la cour, fait fermer les grilles, puis, s’adressant au chef:
— Que voulez-vous? — Au nom du roi de Prusse, mon maître, je viens vous demander
vos armes. — Nos armes, nos fusils! Allons donc, vous
êtes mes prisonniers. — On le met
en joue, mais lui, sans s’émouvoir, va droit au chef: — Suivez-moi. — Et, le précédant,
il s’avance lentement vers la grille. — Les soldats
allemands, vaincus par ce sang-froid, par ce courage, mettent l’arme sur l’épaule
et le suivent. — Place! crie Brunard à la foule
pressée sur la place, et que pas un ne touche à mes prisonniers.
— Et la foule s’écarte, et seul
il précède les soldats vaincus, les conduit à la gendarmerie
et les enferme. — Voilà, Messieurs,
dans toute sa simplicité, ce fait réellement héroïque
qui valut à ce grand citoyen la croix de la Légion d’Honneur.”
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Oraison funèbre rapportée
par l’Abeille d’Étampes (texte intégral infra,
année 1888)
|
1870
octobre
(1)
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Le 16 octobre, selon le
récit de Léon Marquis en 1881: “Le
16, une réquisition de 40,000 fr. est demandée à la
ville, parce que le télégraphe prussien avait été
coupé aux environs; et si la somme n’était pas fournie le lendemain,
tout le conseil municipal devait être emmené prisonnier à
Orléans. Comme on le pense, le conseil n’accorda rien; et, restant
à Étampes comme prisonnier, le maire et six conseillers partirent
à Orléans sous escorte pour s’entendre avec le général
de Thann et obtenir remise de tout ou partie de l’indemnité, qui fut
réduite à 20,000 fr.”
|
Marquis, p. 42. Marquis
allègue en note le témoignage d’un article, “Les
Prussiens à Étampes”, par H. B. (Henry
de la Bigne), paru dans l’Abeille d’Étampes de mars
à octobre 1871.
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1870
octobre
(2)
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Selon le récit de
Chenu en 1888: “L’invasion vint,
douloureuse pour tous les cœurs français, — douloureuse pour lui surtout. — Il y tint tête dans toute la mesure du possible — toujours prêt — toujours sur
la brêche pour modérer les exigences de l’ennemi triomphant.
— Jouant tous les jours sa vie, jouant
tous les jours sa liberté pour défendre les intérêts
de la ville. — Emmené prisonnier à
Orléans pour n’avoir pas voulu céder à d’excessives
exigences, il revient à Etampes, et recommence son œuvre d’abnégation
et de dévouement jusqu’au jour où la paix fut signée.
— Tel était, Messieurs, l’homme
que nous venons de perdre.”
|
Oraison funèbre rapportée
par l’Abeille d’Étampes (texte intégral infra, année
1888)
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1871
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Le 30 avril, second mandat
de maire de Brunard.
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Marquis 82; liste des édiles
municipaux étampois au XIXe siècle (ici)
|
1871
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Le 25 juillet, naissance
au moulin de Levimpont (à Saint-Cyr-sous-Dourdan) du 2e petit-fils
de Brunard, Emile Frédéric.
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1872
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Le recensement de 1872 trouve
au n°14 bis [numérotation fluctuante: n°14 bis en 1872, n°16
bis en 1876, n°18 en 1881, à nouveau n°16 bis en 1886, aujourd’hui
n°94] de la rue Basse des Groisonneries: “Alphonse
Brunard, maire, 58 ans — Adélaïde Clémence
Gatineau, sa femme, 51 ans”.
|
Recensement de 1872, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
|
Vers 1872
|
Le meunier du moulin de l’Hospice,
Thirouin, se retire fortune faite, et est remplacé par le gendre de
Brunard, Alphonse Émile Lajotte.
|
cf. infra.
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1873
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Le 12 septembre, naissance
au moulin de l’Hospice du 3e petit-fils de Brunard, Joseph Lajotte.
|
Cf. notre page sur le moulin de l’Hospice.
|
1874
|
Le 3 février, troisième
mandat de maire de Brunard.
|
Marquis 82; liste des édiles
municipaux étampois au XIXe siècle (ici)
|
1874
|
Selon l’Abeille d’Étampes
du 7 février: “Par décret
du Président de la République, rendus sur la proposition du
Ministre de l’Intérieur, ont été nommé:
— Arrondissement d’Étampes— Étampes. — Maire. M. Brunard (Alphonse-Philippe-Auguste).
— Adjoints. MM
Decolange (Etienne-Auguste). Bouvard (Amable-Michel).”
|
Abeille d’Etampes
63/5 (7 février 1874), p. 1 (juste après l’entrefilet ci-dessous). |
1874
|
Le 6 février, accident
au moulin: “Hier, dans la matinée, un
bruit alarmant, hâtons-nous de le dire, très exagéré,
se répandit dans la ville; M. Brunard, notre maire, venait
d’être victime d’un grave accident dans l’usine qu’il exploite; les
alarmistes le présentaient comme entièrement mutilé;
l’accident n’était certes pas sans gravité, mais il n’était
pas, grâce à Dieu, ce que la rumeur publique le faisait ; — voici quelques détails exacts : vers huit heures
et demie, un sac de grains, mal fixé au câble qui sert à
monter les marchandises du rez-de-chaussée aux étages supérieurs
du moulin, se détacha de la courroie, et vint tomber si près
de la place qu’occupait M. Brunard, que ce sac l’atteignit, le renversa et
finalement tomba sur l’une de ses jambes et la lui brisa au-dessus de la
cheville. La chute du sac fut si violente que l’os brisé transperça
les chairs. — La fracture a été
réduite par les soins des docteurs Bourgeois et Muret, et malgré
la plaie qui vient compliquer les effets de l’accident, la situation du malade
ne paraît pas, jusqu’ici, présenter de danger sérieux. — Nous apprenons à l’instant que la nuit a été
calme pour l’intéressant blessé.”
|
Abeille d’Etampes
63/5 (7 février 1874), p. 1.
|
1876
|
Le recensement de 1876 trouve
au n°16 bis [numérotation fluctuante:
n°14 bis en 1872, n°16 bis en 1876, n°18 en 1881, à
nouveau n°16 bis en 1886, aujourd’hui n°94] de la rue Basse des Groisonneries: “Alphonse
Philippe Auguste Brunard, meunier, 62 ans — Adèle Clémentine Gatineau,
sa femme, 55 ans — Augustine
Scarin, domestique, 29 ans [lire peut-être 19, voir 1881]”.
|
Recensement de 1876, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
|
1877
|
Le 5 novembre, un procès-verbal
de la séance de la commission du Musée d’Étampes enregistre
parmi les dons nouveaux: “Portrait photographique
de M. Brunard (Alphonse-Philippe-Auguste), maire d’Etampes
depuis septembre 1870, offert par M. Brunard”.
|
Abeille d’Étampes
66/49 (8 décembre 1877), pp. 2-3.
|
1878
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Le 29 janvier, Brunard est battu
aux élections municipales en janvier par Decolange. Il ne fera plus partie du conseil municipal jusqu’en 1884.
|
Abeille d’Étampes (premiers
numéros de l’année); Marquis 82; liste des édiles
municipaux étampois au XIXe siècle (ici) |
1879
|
Le 24 janvier, naissance
au moulin de l’Hospice du 4e petit-fils de Brunard, Marcel Marie Lajotte.
|
Cf. notre page sur le moulin de l’Hospice.
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1881
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Le moulin à vapeur, tenu par
Brunard rue Basse-des-Groissonerie [aujourd’hui rue Brunard] produit avec ses quatre paires de meules,
trente-cinq sacs de farine par jour.
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Marquis 96
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1881
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Le recensement de 1881
trouve au n°18 [numérotation fluctuante:
n°14 bis en 1872, n°16 bis en 1876, n°18 en 1881, à
nouveau n°16 bis en 1886, aujourd’hui n°94] en de la rue Basse des Groisonneries: “Alphonse Brunard, meunier, chef de famille, 68 ans — Clémence
Gatineau, sa femme, 60 ans — Augustine Scarin, domestique, 25 ans
[lire peut-être 35, voir 1876]”.
|
Recensement de 1881, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
|
1881
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Récit un peu enjolivé
peut-être par Léon Marquis de l’épisode glorieux de
1870 (donné ci-dessus année 1870, à comparer pour les
détails à celui qui en est fait par un témoin oculaire,
Chenu, lors des funérailles de Brunard en 1888, ci-dessous).
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Marquis pp. 39 et 42.
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1884
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A partir de mai, Brunard
est à nouveau membre du conseil municipal sous le mandat du maire
Louis-Martial Hautefeuille.
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Liste des édiles municipaux
étampois au XIXe siècle (ici)
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1886
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Le recensement de 1886 trouve
rue Basse des Groisonneries, au n°16 bis [numérotation
fluctuante: n°14 bis en 1872, n°16 bis en 1876, n°18 en 1881,
à nouveau n°16 bis en 1886, aujourd’hui n°94]: “Alphonse Brunard, propriétaire,
chef [de famille], 72 ans — Clémentine Gatineau, sa femme,
65 ans”.
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Recensement de 1886, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
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1888
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Le 25 juillet,
décès de Brunard: “L’an mil huit
cent quatre vingt-huit le vingt-cinq juillet à trois heures de relevée,
par devant nous Louis Laurent Chenu maire de la ville d’Etampes, officier
de l’état civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise,
sont comparus Alphonse Emile Lajotte, meunier âgé de quarante-huit
ans, gendre du décédé ci-après nommé
et qualifié, et Louis Edouard Jousset, employé de commerce
âgé de vingt-quatre ans, domiciliés de cette ville,
lesquels nous ont déclaré que Alphonse Philippe Auguste
Brunard, propriétaire, ancien maire de la ville d’Etampes, chevalier
de la légion d’honneur âgé de soixante quinze ans, né
en la commune de Saint-Brice (Seine-et-Oise) et demeurant à Etampes
rue Basse des Groisonneries numéro seize bis, époux de Adélaïde
Clémentine Gatineau, propriétaire âgée de soixante-sept
ans demeurant rue et numéro susdits, fils de Jean Brice Michel Bunard,
décédé à Saint-Brice et de Augustine Agathe Villain,
son épouse, décédée à Paris, septième
arrondissement, est décédé en sa demeure aujourd’hui
à neuf heures du matin. Et après nous être assuré
du décès nous avons dressé le présent acte que
les comparants ont signé avec nous, maire susnommé, après
lecture faite. [Signé:] Chenu m. — E. Lajotte — L. Jousset.”
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Registre d’état-civil d’Étampes
(saisie Bernard Gineste, 2011); cf. FG-ELP 25. |
1888
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Sépulture et oraison
funèbre, rapportées par l’Abeille d’Étampes:
“Obsèques de M. Brunard, ancien maire d’Etampes.
— Ce matin ont eu lieu, en l’église
Saint-Gilles, les obsèques de M. Alphonse-Philippe-Auguste Brunard,
ancien maire d’Etampes, chevalier de la Légion d’Honneur, décédé
le 25 juillet. M. Brunet était âgé de 75 ans; il est
mort à la suite d’une longue maladie dont il faudrait faire remonter
peut-être la cause première aux douloureuses et périlleuses
circonstance auxquelles il fut mêlé pendant la guerre. Le deuil
était conduit par M. Lajotte, gendre du défunt, et ses fils,
et MM. Stéphane et A. Brunard ses neveux. Les cordons du poële
étaient tenus par M. le Sous-Préfet, M. Chenu, maire, M. Dosithée
Bourdeau, ancien maire, second successeur de M. Brunard à la mairie
d’Etampes, et par M. le Vicomte de la Bigne, officier de la Légion
d’Honneur. — M. Chenu avait convoqué
à la Mairie la Compagnie de Pompiers en armes et le Conseil municipal,
et c’est de là qu’est parti le cortège précédé
de l’étendard de la Compagnie et des tambours voilés d’un
crèpe. — De la maison mortuaire
le char s’est dirigé, suivi d’une foule nombreuse, vers l’église
Saint-Gilles et enfin vers le champ de repos. Là M. le Maire a fait
en termes éloquents l’éloge de M. Brunard et ce n’est pas
sans émotion que nous avons entendu à nouveauce récit
émouvant des douloureux jours de l’invasion de notre ville par les
hordes allemandes, récit fait sur le bord de la tombe de celui qui
en fut l’un des héroïques acteurs. — M. le Maire s’est exprimé en ces termes: — «Messieurs,— L’homme qui disparaît
aujourd’hui, M. Brunard, notre ancien maire, a laissé des souvenirs
trop profonds, la Ville qu’il a administrée lui doit trop de reconnaissance,
pour qu’au nom de cette Ville, il ne lui soit pas envoyé un dernier
adieu. — Arrivé à Etampes
comme officier ministériel, d’abord commissaire-priseur, puis greffier
en chef du Tribunal, M. Brunard, ne trouvant pas ces professions libérales
un aliment suffisant à son activité native, avaient abandonné
ces carrières pour s’adonner à l’industrie, au commerce. — La profonde honnêteté de son caractère l’enveloppa
bientôt d’une estime générale, et le 29 juillet 1865,
il était porté au Conseil municipal par la confiance de ses
concitoyens. — Réélu en 1870, l’administration
le prit en pleine guerre, le 4 septembre 1870, et en fit le maire d’Etampes.
— C’est dans les tourments de cette
lamentable campagne qu’il se révéla Grand Citoyen.
— Je me rappelle encore cette époque
si troublée, où l’anxiété patriotique
faisait perdre aux plus forts le sang-froid, presque le courage. — Je le vois encore, lui, frémissant de douleur aux nouvelles
de notre désastre, mais trouvant, dans son énergie même,
le calme du recueillement, relevant les cœurs, et se préparant avec
angoisse, mais avec fermeté, aux épreuves douloureuses de
l’invasion menaçante. — Un jour — le 20 septembre 1870 — l’armée
ennemie avait presque achevé l’investissement de Paris — elle était à nos portes. — Un détachement de hulans se présente à
Etampes; Brunard était à la mairie avec quelques conseillers
municipaux; ce détachement vient l’y trouver au milieu d’une foule
frémissante: — Brunard le fait entrer
dans la cour, fait fermer les grilles, puis, s’adressant au chef: — Que voulez-vous? — Au nom du roi de Prusse,
mon maître, je viens vous demander vos armes. — Nos armes, nos fusils! Allons donc, vous êtes mes prisonniers.
— On le met en joue, mais lui, sans s’émouvoir,
va droit au chef: — Suivez-moi. — Et, le précédant, il s’avance lentement vers la
grille. — Les soldats allemands, vaincus par ce sang-froid,
par ce courage, mettent l’arme sur l’épaule et le suivent. — Place! crie Brunard à la foule pressée sur la
place, et que pas un ne touche à mes prisonniers. — Et la foule s’écarte, et seul il précède
les soldats vaincus, les conduit à la gendarmerie et les enferme.
— Voilà, Messieurs,
dans toute sa simplicité, ce fait réellement héroïque
qui valut à ce grand citoyen la croix de la Légion d’Honneur.
— L’invasion vint, douloureuse pour tous
les cœurs français, — douloureuse pour lui surtout. — Il y tint
tête dans toute la mesure du possible —
toujours prêt — toujours sur la brêche
pour modérer les exigences de l’ennemi triomphant. — Jouant tous les jours sa vie, jouant tous les jours sa liberté
pour défendre les intérêts de la ville. — Emmené prisonnier à Orléans pour n’avoir
pas voulu céder à d’excessives exigences, il revient à
Etampes, et recommence son œuvre d’abnégation et de dévouement
jusqu’au jour où la paix fut signée. — Tel était, Messieurs, l’homme que nous venons de perdre.
— Les souvenirs abondent de traits de
haute dignité, de courage, de sang-froid par lesquels il sut se faire
respecter même par nos ennemis. Mais je dois me restreindre. — Brunard fut, je puis le dire, une des grandes figures de cette
époque.— Mais je serais injuste si je ne
joignais pas à l’expression de notre reconnaissance le souvenir
de ceux qui l’ont secondé. — Près
de lui veillaient, partageant sa peine, ses soucis, calmant souvent l’emportement
de sa douleur, le ramenant au sentiment vrai des choses, le complétant,
en un mots, ses deux adjoints, MM. Decolange et Bouvard — tous deux aujourd’hui disparus — mais tous deux vivant dans le souvenir de ceux qui les suivaient
alors. — Oh! Certes, n’est-ce pas mon pauvre Brunard,
vous m’en voudriez de ne pas joindre leurs noms dans le rappel de ces souvenirs
poignants, dans l’expression de notre reconnaissance. — Adieu donc, mon vieil ami, vous êtes parti vers un monde
meilleur. — Mais au milieu des larmes, des regrest
qui la suffoquent, votre famille a une suprême consolation, car elle
peut mettre sur votre tombe: — Ci-gît
un honnête homme, — Ci-gît
un grand citoyen. — Adieu!!!» — M. Brunard reposera, dans le cimetière Saint-Gilles,
près des regrettés MM. Decolange, Charpentier et Hautefeuille,
ses prédécesseurs à ma mairie d’Etampes.”
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Abeille d’Étampes
77/30 (28 juillet 1888), p. 3 (saisie Bernard Gineste, 2011)
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1891
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Le recensement de 1891 trouve
au n°15/5 de la rue Basse des Groisonneries [S’agit-il d’une autre maison de l’autre côté de la
rue? Déjà la numérotion de la maison de Brunard fluctue
beaucoup selon les différents recensements: n°14 bis en 1872,
n°16 bis en 1876, n°18 en 1881, à nouveau n°16 bis en
1886, aujourd’hui n°94]: “Adélaïde Gatineau
veuve Brunard, propriétaire, chef [de famile], 70 ans — Alphonsine Beccavin, domestique, 21 ans”. Malheureusement la numérotation est tellement changeaute
et confuse qu’on voit mal qui habite au moulin Brunard. Il est vraisemblable
quoi qu’il en soit que le moulin soit dès lors démantelé
et qu’il l’ait même été du vivant de Brunard.
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Recensement de 1891, réédition
numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales
de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
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1893
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Le 3 décembre
décès d’Émile Lajotte, gendre de Brunard, meunier
du moulin de l’Hospice.
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Cf. notre page sur le moulin de l’Hospice.
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1901
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La rue Basse-des-Groisonneries est rebaptisée
rue Brunard.
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FG-ELP 25
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1901
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Pose d’une plaque sur la maison de Brunard:
“Ici
habitait Alphonse Brunard, maire pendant l’invasion allemande en 1870-1871.
Il a fait preuve d’une énergie remarquable. La ville d’Étampes
reconnaissante.”
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FG-ELP 25
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1910
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Le 18 janvier, décès
à Étampes d’Adélaïde Gatineau, veuve d’Alphonse
Brunard. La suite semble indiquer que la maison est dès lors habitée
par l’aîné de ses trois petits-fils, Simon Alphonse René Lajotte, médecin.
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Serge Poeuf, page généalogique
(ici)
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1910
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Rubrique des décès de
l'Abeille: “Du 16, Gatineau, Adélaïde-Clémentine,
veuve Brunard, rentière, 88 ans, rue Brunard, 16 bis.”
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Abeille d'Etampes 99/4
(22 janvier 1910), p. 3 (saisie B. G. 2011)
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1910
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Le 20 janvier, sépulture
et oraison funèbre, rapportées par l’Abeille d’Étampes:
“Carnet de deuil. — Madame Veuve Brunard. — Lundi dernier s'est éteinte, âgée de 89 ans,
la vénérable Madame Brunard, femme de l'intègre et courageux
citoyen qui, le 4 septembre 1870, en pleine invasion, accepta d'être
maire d'Etampes. Par son sang-froid et son énergie vraiment héroïque
il tint tête aux premiers soldats allemands qui le 20 septembre se
présentèrent à l'Hôtel de Ville, refusa de livrer
les rames qu'exigeait l'envahisseur, et, toujours sur la brèche, sut
en mainte circonstance, aidé de courageux collègues du Conseil,
réduire les prétentions allemandes et sauvegarder les intérêts
et l'honneur de la Ville. — M. Louis, notre dévoué maire actuel, lors de l'inauguration
de la plaque commémorative, don de la reconnaissance publique, qui
fut placée, le 14 juillet 1901, sur la maison de M. Brunard, disait
à la fin de son discours: — «Saluons, messieurs, la digne veuve de ce grand homme;
elle a senti quelles angoisses ont étreint le cœur du maire d'Etampes
pendant l'Anné terrible; elle a su que toutes ses pensées ont
été pour l'honneur d'Etampes, l'honneur de la France.» — Les obsèques de Madame Brunard
ont été célébrées mercredi en l'église
Saint-Gilles, et malgré la pluie qui tombait à flotd, le char
funèbre était suivi par une nombreuse assemblée. — La Municipalité avait fait placer
sur le cercueil une couronne ornée d'une banderolle tricolore sur
laquelle on lisait cette inscription brève, mais, mais expressive:
«Etampes, en souvenir de 1870». — Au cimetière, M. Dujoncquoy, adjoint, en l'absence de
M. Louis, retenu par une circonstance inattendue, a tenu à rendre
à la mémoire de la défunte un témoignage de souvenir
et de reconnaissance, et, sur la tombe entr'ouverte, il a prononcé
les paroles suivantes: — «Mesdames, Messieurs, — La Ville d'Etampes se penche sur la tombe de madame Brunard pour
y déposer une couronne, en souvenir de la collaboration que cette
épouse courageuse a donnée au maire de la Ville en 1870. — Cette mort ravive des souvenirs cruels
pour notre amour-propre national, évoquant devant nous l'invasion
allemande, les pillages, les rançons, les indemnités fantastiques
imposées à notre commune; elle fait revivre la grande figure
de monsieur Brunard, tenant comme maire tête aux exigences du vainqueur,
et prenant la défense de ses concitoyens. — Quarante années se sont écoulées
depuis ces tragiques événements, notre reconnaissance est toujours
aussi vive. — Nous ne
pouvons laisser fermer cette tombe sans y apporter l'expression de notre
reconnaissance pour les services rendus à la Ville à cette
époque, par le Maire d'Etampes et sa digne épouse. —- La municipalité adresse à
la famille de madame Brunard toutes ses condoléances.»”
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Abeille d'Etampes 99/4
(22 janvier 1910), p. 2 (saisie B. G. 2011)
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1914
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Le petit-fils de Brunard fait provisoirement
enlever la plaque dans la crainte d’une nouvelle invasion allemande, avant
la bataille de la Marne.
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FG-ELP 25
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1928
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Le 24 octobre, décès
à Étampes de la fille unique d’Alphonse Brunard, Jenny Agathe
Brunard, veuve d’Émile Lajotte, âgée de 85 ans.
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Serge Poeuf, page généalogique
(ici)
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1940-1944
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L’ancienne demeure d’Alphonse
Brunard, où séjourne son petit-fils Simon Alphonse René
Lajotte, médecin, est réquisitionnée par l’Occupant
allemand.
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Serge Poeuf (arrière-arrière-petit-fils
d’Alphonse Brunard et petit-neveu de Simon Alphonse René Lajotte),
courriel au Corpus Étampois en date du 22 novembre 2011.
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1945
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Décès en sa
demeure de Simon Alphonse René Lajotte, médecin, petit-fils
de Brunard.
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Serge Poeuf, courriel au
Corpus Étampois en date du 22 novembre 2011.
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2010
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La maison Brunard est divisée
en plusieurs appartements depuis une date à déterminer.
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BG
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Adélaïde Gatineau, femme de Brunard
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Jenny Brunard, fille de Brunard
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(clichés de Serge Poeuf)
Chacun est appelé à contribuer
à cette enquête, les petits ruisseaux faisant les grandes
rivières.
B.G., 19 décembre 2010, puis
12 octobre 2011, puis 23 novembre 2011.
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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