Le moulin de l’Hospice
Renseignements disponibles
Date
|
Renseignements
|
Sources
|
??
1031
|
Le
moulin serait mentionné dès 1031; et il aurait
été donné par un roi à la Maladrerie
d’Étampes; mais ces renseignements ne doivent reposer
que sur une erreur des auteurs qui les donnent.
|
SV&SH
61, sans référence.
|
? vers
1190
|
Le
moulin appartient probablement à l’un des aïeux
d’Adam et Richaut de Bérenville.
|
Cf.
ci-dessous.
|
Début XIIIe
siècle? |
“Pour ce qui est
du Moulin de la maladerie, situé à Estampes les
vieilles, au dessous de celuy de la Trinité, il a esté
autrefois [p.462] donné à huit livres de rente
par an, aux Ministres de cette maison, qui l’ont laissé
tomber en ruine.”
|
Fleureau 462-463,
sans référence. (La présence des Trinitaires, fondés
en 1197, est déjà attestée à Étampes
en 1209, cf. Fleureau 462).
|
avant
1243
|
La
moitié du moulin appartient à Adam de Bérenville
et à sa sœur Richaut, ce qui indique
que cette moitié de moulin appartenait déjà
à la génération précédente
à l’un de leurs deux parents, et sans doute avant cela à
l’un de leurs aïeux dans son intégralité.
|
Cf.
ci-dessous.
|
1243
|
“Un
titre du mois d’Octobre 1243. fait voir que le Prieur &
les Freres de saint Lazare en ont acquis la moitié d’Adam
de Berenville, Escuyer, & de Richaudis sa sœur, femme d’Arnoul
de Gondreville, pour la somme de soixante & cinq livres parisis.
Peut-être que l’autre moitié leur avoit esté
auparavant donnée, & qui [sic] les obligea à faire
cette acquisition.”
|
Fleureau 463; Billot
33-34; FG-ELP 69.
|
1468
|
Le moulin est “grevé envers l’Hôtel-Dieu d’un muid et
demi de blé froment, bon blé mouture, à
la mesure d’Etampes, livrable chaque année, et de deux mines
d’avoine de cens et de rente, ainsi qu’en témoigne un bail
à Jean Foucher, meunier, du 9 janvier
1468. — Il y eut au
sujet de cette redevance de nombreux et longs procès
qui ne s’éteignirent qu’en 1588 lorsque l’Hôtel-Dieu devint
propriétaire du moulin.”
|
Forteau 1903, alléguant un bail,
sans autre référence.
|
1500
|
Le censier
de chapitre de Notre-Dame mentionne un voisin du moulin (nous donnons
ici tout le passage pour aider autant que possible à la localisation
du moulin en question): “Guillaume
Chastillon filz de Michau Chastillon, pour sa part de la maison de feu
son pere assise audict Sainct Martin, tenant d’une part à Jehan
Morry dict Mougry, aboutissant à la rue Sainct Martin.
— Jehan Morry dict Mongry, pour ses maisons et
appartenances assises en la parroisse Sainct Martin, tenant d’une part audict
Guillaume Chastillon filz de feu Michau Chastillon, aboutissant sur la grant
rue Sainct Martin. — Guillaume Chastillon,
cordier, demourant en la paroisse Sainct Gilles, pour sa maison assise
à Sainct Martin devant le moullin Sainct Ladre d’Estampes
, tenant d’une part à Jehan Morry l’aisné et au chemin qui
mene dudict moullin à Sainct Martin, aboutissant d’un bout à
la rue aux Pingles.” |
Censier
du chapitre de Notre-Dame pour 1500, édition Gineste
(à venir en 2011) §§ 272-274. On notera que la rue
aux Pingles (dénomination inconnue par ailleurs, autant que je sache)
reste à identifier.
|
1515
|
Le moulin est appelé “moulin Mazeaux du nom de son propriétaire
en 1515”. Il s’agirait plus précisément
de “Jean de Mazeaux”.
|
Forteau 1903, sans référence.
|
1515-1587
|
“De Jean de Mazeaux et
de ses héritiers, cet immeuble était passé
à Jacques de Wicardel, seigneur du Fresne
(2), et de celui-ci, par décret en cour de Parlement,
à Claude Mortier, secrétaire
du Roi, depuis seigneur du Fresne, qui l’avait loué à
Martin Yvernette, meunier [1587].”
|
Forteau 1903, sans référence.
|
1543
|
Précision sur le droit de chasse à
une bête, encore en vigueur, pour ce moulin et trois
autres: “Le Moulin, dit de la Trinité, situé sur
la riviere de Chaloüette, principal bien de l’aumônerie,
est un des quatre Moulins d’Estampes, qui ont par privilege special
droit de chasse à une bête, sans payer d’abonnage au
Fermier du Domaine, comme je l’ay leu dans une evaluation du même
domaine, faire par le commandement du Roy l’an 1543.” (...) “privilege special, comme ont Messieurs
du Chapitre de Nôtre Dame, le Ministre de l’Hospital de la
sainte Trinité, le Maître de l’Hôtel-Dieu,
& les possesseurs du moulin, situé au fauxbourg de S.
Pierre, au dessus du Pont aux Lievres”.
|
Fleureau 463 et 74.
|
1583
|
“Mention du moulin de l’Hôtel-Dieu” (ce qui
paraît contredire ce que dit Marquis)
|
FG-ELP 70 alléguant AD91 136J 16.
|
1588
|
“Ce fut l’année suivante [1588]
que, pour terminer tous différends, il fut fait un
échange avec Claude Mortier qui céda
le moulin à l’Hôtel-Dieu contre
une métairie sise au Fresne que ce dernier possédait
depuis longtemps.” L’Hôtel-Dieu devient
propriétaire du moulin (?).
|
Forteau 1903, sans référence.
|
Vers 1590
|
Le lieutenant de la prévôté Étienne
Chardon catalogue à Saint-Martin, une “rue des Grais, du pont le moullin Mazeaux jusque et proche
le moulin de la Pirouette”. Cette voie qui va
du moulin de l’Hospice au moulin de la Pirouette est évidemment
une section de l’actuelle rue de la Digue. |
Étienne Chardon: Traité
des noms et surnoms des rues de la ville et faubourgs d’Étampes,
vers 1590, édition Gineste 2008 (ici).
|
1593
|
Le moulin est cité sous le nom de “moulin
de la Grande Roue” par une notice du censier de la paroisse Notre-Dame:
“Honnorable homme Jehan de la Lucaziere,
marchant bourgeois d’Estampes, confesse qu’il tient et advoue tenir
[f°40r°] à tiltre de cens annuel et perpétuel portant
lotz, ventes, saissines, deffaulx et amandes quand le cas y eschet, de
la dicte oeuvre et fabricque, ce acceptant comme dessus ledit cens payable
chacun an le dict jour sainct Denys. — Demy arpent de pré assis pres le moullin de la grand
roue, aultrement appellé le moullin Mazeaulx, encloz dans
le lieu du dict advouant, qui fut à Jacques de la Lucaziere son
oncle, et auparavant qui fut à deffunct Me Noel Hue, vivant chantre
de l’esglise Nostre Dame, tenant d’une part au dict advouant, d’autre
sur le dict advouant et d’un bout sur [f°40v°] la riviere du dict
moullin et la roue et d’autre bout sur luy mesme. Chargé de quatre
deniers parisis de cens. Cy IIII d.par. —
Lequel cens tel et de la nathure que dessus,
le dict advouant a promis, promet, s’oblige et sera tenu paier et continuer
chacun an le dict jour au bureau du dict œuvre et fabricque, tant et sy
longuement qu’il sera detempteur, proprietaire et possesseur du dict heritage,
de partie ou portion d’icelluy, sauf à blasmer sy le cas y eschet
si comme promectant, obligeant et renonçant, faict et passé
en l’hostel du dict advouant es presances de Jehan Clam, marchant [f°41r°]
demourant à Estampes, et Ciret Ruelle demourant au dict lieu, tesmoings,
le dict advouant et Clam ont signé sur la mynutte des presantes le
dict Ruelle a declarer ne scavoir escripre ne signer, de ce interppellé,
le vingt septiesme jour du dict moys au dict an après midy. — [Signé:] Cathelin [paraphe]”.
|
Archives diocésaines d’Évry cote 5, f°39v°-f°41v0
(censier de la fabrique Notre-Dame).
Texte déjà repéré et cité par FG-ELP
62, saisie par Jean-Marc Warembourg. Forteau 1903 allègue de
son côté un bail (sans doute trouvé dans les Archives
de l’Hôtel-Dieu), sans date, ni autre référence
[N. B.: Charles Forteau écrit:
“moulin de la Grande Rue”, soit par suite
d’une erreur de lecture, ou bine par suite d’une simple coquille]. |
1605
|
Le moulin est loué à Pierre
Guy moyennant 5 muids et 1 setiers de blé méteil,
payable de semaine en semaine en bonne farine. Le meunier
doit en outre 3 mines d’avoine d’avenage au domaine d’Étampes.
|
Forteau 1903, sans référence.
|
1617
|
Guillaume Houllier règle
un loyer s’élevant 8 muids de blé
méteil. |
Forteau 1903, sans référence.
|
1618
|
Guillaume Houllier règle
un loyer s’élevant 10 muids de blé
méteil.
|
Forteau 1903, sans référence.
|
1637
|
Mention de Cantien Conty, meunier du
moulin de l’Hôtel-Dieu, époux de Catherine Fourmenteau.
|
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Gilles d’Étampes. |
1641
|
Le 20 mai, baptême à Saint-Martin d’Étampes
de Pierre, fils de Cantien Conty et Catherine Fourmenteau.
|
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Martin d’Étampes.
|
1649
|
Le 16 juin, Cantien Conty meunier,
parrain de sa nièce Catherine, fille de Jean Conty et
de Marie Petit. La marraine est Louise Potier.
|
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Martin d’Étampes.
|
1650
|
Mention de Jehan Conty, meunier
du moulin de l’Hôtel-Dieu.
|
Forteau 1913, alléguant un “acte de Notre-Dame”, c’est-à-dire
apparemment le registre paroissial de Notre-Dame d’Étampes.
|
1652
|
Le moulin aurait été incendié
pendant le siège d’Étampes, lors de la Fronde.
|
SV&SH 61, sans référence.
|
1654-1659
|
Reconstruction du moulin.
|
SV&SH 61, sans référence.
|
1655
|
Le 19 mai, baptême à Saint-Martin de
Jean, fils de Jean Conty, meunier, et de Marie
Petit.
|
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Martin d’Étampes.
|
1659
|
Le 13 novembre 1659, après publications et
enchères, le moulin est adjugé, pour quelques
années, à Philibert Cholet, ou Challet,
moyennant 2 muids et 2 setiers de méteil et un porc gras valant
15 livres.
|
Forteau 1913, sans référence.
|
1661
|
Gilbert [sans doute à lire:
Philibert (B.G.)] Challet règle
un loyer s’élevant à 7 muids 2 setiers de blé méteil.
|
Forteau 1903, sans référence.
|
1661
|
Le 23 avril, bail du moulin de l’Hôtel-Dieu à
Cantien Yau, moyennant 10 (?) muids de blé
méteil et 40 livres.
|
Forteau 1913, sans référence.
|
1662
|
Cantien Yau prend le bail du moulin moyennant
6 (?) muids de blé méteil et 40 livres par
an.
|
Forteau 1903, sans référence. On notera
la divergence
|
1665
|
Cantien Yau, meunier.
|
Forteau 1913, sans référence.
|
1668
|
Noël Jousse, meunier. |
Forteau 1913, sans référence.
|
1668
|
Le 23 août, le fils du meunier, Louis Jousse,
parrain de la fille d’un vigneron de Bressault:
“Baptême de Claudine Louise,
fille de Nicolas Roullier, vigneron, demeurant à Bressault,
et de Claudine Coyiard; parrain: Louis Jousse, fils
de Noel, demeurant au moulin; marraine; Louise Roullier, fille
de Nicolas et de deffunte Louise Lesage.”
|
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Martin d’Étampes.
|
1668 env.
|
Le droit de chasse à une bête accordé
aux chanoines en 1112, confirmé en 1368 et attesté
en 1543, est encore en vigueur à l’époque où
rédige Fleureau: “Quant aux
moulins, personne ne peut chasser les bleds, & autres grains pour
moudre à son moulin, au dedans du Bailliage d’Estampes, que
les fermiers du Duc d’Estampes, à moins qu’il ne leur soit
abonné: ou qu’il n’ait privilege special, comme ont Messieurs
du Chapitre de Nôtre Dame, le Ministre de l’Hospital de la
sainte Trinité, le Maître de l’Hôtel-Dieu,
& les possesseurs du moulin, situé au fauxbourg de
S. Pierre, au dessus du Pont aux Lievres, qui ont, sçavoir
les trois premiers, droit de chasser à une bête, & le
dernier à deux, dont l’une est marquée pour chasser
aux champs.”
|
Fleureau 74 (cf. aussi pp. 348 et 463).Fleureau 463; Marquis 105; Forteau 1903.
|
1669
|
Noel Jousse est inhumé en l’église
de Saint-Martin.
|
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Martin d’Étampes.
|
1681
|
Jean Conty, meunier.
|
Forteau 1913, sans référence.
|
1687
|
Le 26 décembre, inhumation au cimetière
de Jeanne Courtois, femme de Cyr Villemère, dit l’Epine,
meunier de l’Hôtel-Dieu.
|
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Martin d’Étampes.
|
? fin XVIIe
|
Selon Léon Marquis, par suite de la suppression de la Maladrerie, le moulin
devient la propriété de à l’Hôtel-Dieu;
mais nous avons vu que ce moulin lui appartient déà
apparemment au XVe siècle et en tout cas avec certitude
à partir de 1588.
|
Marquis105, sans référence; FG-ELP
69, sans référence, place ce transfert au XVIIIe siècle, et SV&SH,
sans référence, vers 1630. Tout ceci est assez confus et mériterait
d’être éclairci. |
1700
|
Louis Herbron, meunier.
|
Forteau 1913, sans référence.
|
1709
|
Le 27 octobre, décès de Louis Herbron,
âgé de 40 ans. |
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial
de Saint-Martin d’Étampes.
|
1710
|
Selon Michel Martin, la valeur de la roue est estimée
à 45 livres (Il écrit en 2011: 37 livres, sans doute par
conversion livres tournois/livres parisis).
|
Martin 2009 p. 17 (puis in Le
pays d’Etampes, tome 2, 2011, p. 338, note 855), alléguant AD91 B 1655.
|
1735
|
“Le premier moulin qui se trouve sur la riviere de Loüette
en remontant au dessûs des dits portereaux est un moulin à
bled appartenant à l’Hotel Dieu d’Estampes, la
vanne montante a 20 pouces de hauteur sur 23 pouces de largeur entre les
potilles au dedans œuvre. —
La vanne de decharge a 25 pouces ¾
[p.2] de hauteur sur 24 pouces de largeur. —
La troisieme vanne de decharge a 26 pouces de
hauteur sur 24 pouces de largeur. — Observations à faire sur la situation du chenet du dit moulin.
L’on trouve que la sol graviere de la vanne montante est trop haulte de six
pouces et que les deux fausses vannes doivent etre reduit à 19 pouces
de hauteur, et que le moulin ne doit point tourner les eaux bandées,
et pour eviter le noyement des terres à coté des berges il
est à propos de faire un deversoir ou trop plein.”
|
Archives nationales
R4/952 (photographies de Karine Berthier, texte saisi par BG, 2012,
ici)
|
1752
|
Françoise
Bégaux, veuve du faubourg Saint-Martin, emprunte un jardin
et une ouche au même lieu à Éloy Génin,
meunier du moulin de l’Hôtel-Dieu.
|
Martin
2009 p. 19, alléguant AD91 2E 66/250 et 66/251. |
1762
|
“Mention du moulin de l’Hôtel-Dieu”
|
FG-ELP 70 alléguant des fiches de Paul Jousset.
|
1771
|
Le 1er
avril, bail de 9 années concédé à Louis Gérosme
du moulin de l’Hospice par les directeurs de l’Hôtel-Dieu, d’après
l’inventaire de 1771: “Item expédition en
papier du bail à loyer fait au proffit des dits Sieur Gerosme
et sa femme pour Messieurs les directeurs de l’hotel Dieu d’Etampes du
moulin à eau du dit hotel Dieu d’Etampes, dans lequel nous sommes
présentement, pour neuf années commencées au premier
avril mil sept cent soixante onze, moyennant deux mille quatre cens soixante
livres par an, auquel sont joint plusieurs quittances des dits loyers, la
dernière du sieur Deshaye receveur en datte du trois juillet dernier
de la somme six cent quinze livres pour le quartier échu le premier
du dit mois, le tout au nombre de quinze pièces cottées
et paraphées et inventoriés comme dessus cinq, cy —
cinq.”
|
Inventaire après-décès
du moulin de l’Hospice, édition Sens Olive § 204 (ici)
|
1776
|
Le 7 septembre, décès
du meunier, inhumé le 8: “Ce jourd’huy
dimanche huit septembre mil sept cent soixante seize a êté
inhumé par moy soussigné Claude Ruelle doyen et curé
du chapitre de Notre-Dame de Milly, en presence et de l’agrement de monsieur
le curé, Louis Gerosme marchand meunier de
cette paroisse, décédé d’hier, agé d’environ
quarante cinq ans, et ce en presence de Nicolas et Allexis Gerosme ses
fils et autres parents qui ont signés. — [Signé:] Nicolas Gerôme
– Alexis Gerôme — Houdry — Becheu — E. Conty — Gillot — Rousseau — Bechu — J. S. Aubin — Huet — L.
Bechu — C. Ruelle doyen
de Milly — Legrand [paraphe]
curé.”
|
Registre des inhumations
de Saint-Martin d’Etampes (saisie B.G., 2012)
|
1776
|
Les 16, 17 et 18 septembre,
Inventaire après décès du moulin
de l’Hospice par maître Marin Vénard. Ce précieux
document de 48 pages a été intégralement saisi par
Danièle et Georges Sens-Olive et mis en ligne sur le Corpus Etampois.
Nous ne saurions le reprendre ici: allez voir cette page spécifique,
ici.
|
Georges et Danièle
Sens-Olive et Bernard Gineste [éd.], «Marin Venard, notaire:
Inventaire après-décès du moulin
de l’Hospice», in Corpus Étampois,
(cliquez ici), 2012. |
1780
|
Plusieurs meuniers détournent, au profit de
la Chalouette sur laquelle se trouve notre moulin, des sources
qui avant cela alimentaient la Louette, au détriment des
meuniers de cette dernière rivière.
|
SV&SH 61, sans référence.
|
1787
|
Plan du moulin
|
AD91, cote à retrouver, dont un
cliché de Frédéric Gatineau
ci-dessus.
|
1787
|
L’Hospice fait construire un second bâtiment
en face du premier et les administrateurs mettent aux enchères
les bails de ces deux constructions.
|
SV&SH 61, sans référence.
|
1792
|
Un plan désigne curieusement la partie ouest
de l’actuelle rue de la Digue sous le nom de “rue de l’Hôtel-Dieu”,
ce qui signifie sans doute “rue du moulin de l’Hôtel-Dieu”
|
FG-ELP 70 alléguant Archives municipales 1G
2. |
1796 env.
|
En l’an IV (23 septembre 1795 - 21 septembre 1796)
le moulin est appelé “moulin de Verrières”
et ce jusqu’en 1852.
|
FG-ELP 131 alléguant AD91 H dépôt
1B
|
1797
|
Le 19 mai (30 floréal an V) est enregistré
un plan du moulin. |
AD91, cote à préciser, dont un cliché
Frédéric Gatineau ci-dessus.
|
1801
|
Le moulin a deux roues. La version de l’état
des moulins conservée à Étampes (qui
les range par ordre alphabétique du nom des contribuables)
distingue deux moulins de l’Hôtel-Dieu, tandis
que celle qui est conservée aux Archives nationales ne
mentionne qu’un seul moulin de l’Hospice, mais avec deux meuniers,
Boivin Chevallier et Guettard Boigny.
Ensemble, avec ces deux roues en-dessous, ils peuvent moudre 81,25 quintaux de farine
par jour pour les marchands et les négociants.
Lors de son enquête sur les
moulins d’Étampes semble avoir eu une relation particulière
avec deux meuniers dont Boivin, car il écrit dans une note
informe: “Les citoyens Boivin Chevalier
et Dhuilly [qui tient les moulins Badran] sur l’invitation du citoyen
maire se sont determinés seulement à declarer la
quantité de farine que chacun de [sic] est susceptible de
faire par 24 heures. Ils croyent [sic] devoir observer qu’il y
auroit de certitude pour connoitre la farine que les autres roues
sont susceptible de faire pendant le même tems, d’adresser une
circulaire que chaque meunier liroit par laquelle ils seroient invités
comme ils l’ont été verbalement a faire la même
declaration qui ne peut être faite avec exactitude que
par les jouissans de chaque roue. —
Le citoyen Boivin Chevalier declare que sa roue journellement
sans accident 7 sac de farine du poids de 32 — Le citoyen Dhuilly declare que ses 2 paires en font 12
par 24 heures et aussi sans interruption.”
|
État des moulins de 1801, édition Gineste
(ici).
|
|
Ce meunier, Boivin-Chevallier, à qui succèdera
son frère Marc Boivin au moins à partir de 1810,
sera maire d’Étampes de 1826 à 1834.
|
|
1808
|
Plan du moulin.
|
AD91, cote à retrouver, dont deux clichés
de Frédéric Gatineau ci-dessus.
|
1810
|
Le maire d’Étampes, à l’occasion de
la constitution du tribunal de commerce de Dourdan qui doit
comprendre des manufacteurs et usiniers étampois, donne
les renseignements suivants sur le premier meunier: Pierre
Marc Boivin emploie deux ouvriers. La valeur de sa production annuelle
s’élève à 18.000 francs, son capital
à 50.000 francs, son revenu annuel à 5.000 francs.
L’origine de sa fortune est ancienne. Il a 44 ans et deux enfants.
Il peut se déplacer facilement à Dourdan.
A la question: “Ses lumières s’étendent-elles
au delà de sa profession? A-t-il reçu une éducation
qui lui permette de bien énoncer et de bien rédiger
ses idées?” le maire répond:
“Oui” (ne donnant
cette réponse que pour 8 meuniers sur 22).
|
État des moulins de 1810, édition Gineste
(ici)
|
|
Ce Marc Pierre Boivin est né le 16 janvier
1776 à Etampes et s’est marié à Dommerville
le 14 janvier 1794 (25 nivôse an II) à Olympe
Charlotte Constance Payen (née en 1775). Il meurt en 1833 (voir
ci-dessous). —
En floréal an IV (20 avril-19 mai 1796), il est signalé
comme réunissant un des seize pelotons de 95 hommes de la garde
Nationale d’Étampes, dans la chapelle de l’hôpital Saint-Jean.
|
Page généalogique (ici) — Forteau 1912, p. 9; Guibourgé, Étampes
ville royale, p. 217 (ici).
|
1810
|
Le maire donne les renseignements suivants sur le
deuxième meunier: Huet Rousseau emploie
deux ouvriers. La valeur de sa production annuelle s’élève
à 18.000 francs, son capital à 40.000 francs,
son revenu annuel à 4.000 francs. L’origine de sa fortune
est ancienne. Il a 28 ans et un seul enfant. Il peut se déplacer
facilement à Dourdan. A la question: “Ses lumières s’étendent-elles
au delà de sa profession? A-t-il reçu une
éducation qui lui permette de bien énoncer et
de bien rédiger ses idées?”
le maire préfère ne pas répondre (ne répondant “Oui” que pour 8 meuniers sur 22).
|
État des moulins de 1810, édition Gineste
(ici)
|
1816
|
Le moulin, propriété de l’Hospice
d’Étampes, a deux locataires: Marc Pierre Boivin
(qui casse 500 sacs de grains par mois), et Théodore
Huet (qui casse 450 cas).
|
État des moulins de 1816, édition Gineste
(ici)
|
1817
|
Le recensement
de 1817 distingue deux adresses, le n°1er et le n°5 de la rue
de Bressault. Au n°1er de la rue de Bressault
on trouve: “Augustin Narcisse Bordier, meunier,
25 ans — Antoinette Branland, son épouse,
21 ans — Ernest Bordier, leur fils, 3 ans — Alfred Bordier,
leur fils, 5 mois — Ernestine Bordier, leur fille, 2 ans — Denise Meline, domestique, 24 ans — Louis Aulard, garçon meunier, 35
ans”. Et au n°5: “Pierre Marc Boivin, meunier, 51 ans — Olympe Payen, son épouse, 42 ans — Jean Marc Boivin, leur fils, 21 ans
— Jules Boivin, leur
fils, 18 ans — Agathe Lejard, domestique, 26 ans”.
|
Recensement de
1817 conservé aux Archives municipales d’Étampes (saisie Bernard Gineste, 2011)
|
1820
|
“En 1820, le site comprenait deux moulins, à
savoir: quatre paires de meules montées sur deux lignes.”
|
FG-ELP 69 alléguant AD91 1X 43
|
1822
|
Le meunier est Pierre Marc Boivin.
|
État des moulins de 1822, édition Gineste
(ici)
|
1825
|
C’est en 1825 que furent établis à Étampes
les premiers moulins dits à l’anglaise, le moulin de
l’hospice par M. Thirouin, et le moulin Branleux
d’En-Bas par M. Théodore Mainfroy.
|
Marquis 95, sans référence; FG-ELP
69
|
1825
|
Le 10 octobre, plan signé de Magne, architecte
de l’Hospice.
|
AD91, cote à retrouver, dont un cliché de Frédéric Gatineau
ci-dessus.
|
1825
|
Place considérable du moulin
de l’Hospice, tel qu’il fut reconstruit par Thirouin, dans l’histoire
de la meunerie française: “Partie historique. — Je ne
remonterai pas à la première origine des moulins, qui date,
dit-on, du temps de l’empereur Auguste; ce n’est guère que vers
la fin du quatrième siècle que l’usage s’en est répandu
en Europe. La mouture est restée à l’état de barbarie
jusqu’au milieu du dix-huitième siècle, époque à
laquelle on adopta la mouture économique, qui consistait à
repasser les gruaux dans les meules. Parmentier affirme qu’en 1709 on ne
tirait d’un setier de blé pesant 240 livres que 90 livres de farine.
«Faut-il s’étonner, dit-il, si les disettes étaient si
fréquentes et si les animaux, auxquels on donnait à manger
les gruaux, regorgeaient de nourriture lorsque les hommes n’avaient pas de
pain?» [p.76] — La mouture économique fut donc un
véritable progrès, mais c’est seulement depuis l’adoption
du système dit anglais que la transformation des grains a
atteint une grande perfection; il m’a paru intéressant de dire
comment ce système a été importé et
perfectionné en France. — Fils d’un riche meunier de Provins,
mon père, qui faisait ses études dans un des principaux
établissements de Paris, se plaisait à passer annuellement
ses vacances à suivre le travail des nombreux moulins de la
Vallée, exploités en grande partie par son père.
Sa précoce intelligence lui fit comprendre vivement tout ce
qu’il y avait de défectueux dans le travail de cette époque;
il se promit donc de chercher les moyens de l’améliorer, lorsqu’il
serait rentré dans la maison paternelle, ce qui eut lieu en
1807. Il se consacra alors tout entier à la meunerie. — Le premier
et longtemps avant qu’il fût question du système dit anglais,
mon père avait remplacé les meules de 6 pieds par des
meules de 1m,50 rayonnées; il avait réuni sur chacune
de ses roues deux paires de meules de ce diamètre au moyen d’une
couronne dentée en bois entraînant deux lanternes ou pignons
des fers de meules. Il avait apporté également au nettoyage
et aux bluteaux des modifications sensibles; à l’aide de ces
améliorations, il s’était créé une marque
exceptionnelle. — Pendant les vingt-cinq années qu’a duré
l’interruption des communications entre la France et l’Angleterre,
l’industrie anglaise avait fait de notables progrès; [p.77] la
nôtre, au contraire, était restée stationnaire, mais
les événements de 1815 ayant rétabli les relations
entre les deux nations, les Anglais, toujours empressés de tirer
parti de leur savoir comme de leurs produits, vinrent promptement en
France offrir leurs services et leurs machines. — Deux ingénieurs
habiles de cette nation, qui s’étaient associés pour
y fonder des ateliers de construction, allérent se fixer à
Lyon, où ils se livrèrent d’abord à la construction
des bateaux à vapeur. Ces mécaniciens s’appelaient l’un
Atkin, l’autre Steel. Ils ne furent pas heureux dans leurs débuts;
le premier bateau qu’ils construisirent éclata au premier essai
et au moment où Steel, déjà privé d’une
jambe par un accident terrible, appuyait sa jambe de bois sur le levier
de la soupape que la trop grande pression de la vapeur faisait lever.
Steel voulait à tout prix atteindre la vitesse qu’il avait garantie,
ce désir le rendit imprudent. C’est alors qu’eut lieu une terrible
explosion dont le souvenir n’est pas encore complétement effacé
dans la ville de Lyon, et qui fit près de quatre cents victimes.
— La mort de Steel et l’accident qui en fut la cause ruinaient Atkin;
ils l’obligèrent à chercher fortune ailleurs. N’ayant plus
les moyens de faire de grandes entreprises, il résolut de se livrer
à la construction des moulins américains que ses compatriotes
avaient importés en Angleterre depuis quelques années déjà.
Dans ce but, il monta un petit atelier à Dampierre près
Dreux; espérant, en se plaçant dans la vallée de
la [p.78] Beauce, réussir plus promptement. Mais il ne put faire
sortir les meuniers de cette contrée de leur routine; il comprit
bientôt qu’il devait chercher ailleurs des hommes plus capables
d’apprécier les avantages du système qu’il préconisait,
et qu’il ne les rencontrerait que parmi ceux qui étaient portés
au progrès par leur instruction et leur intelligence. — On lui
parla de mon père comme d’une personne remplissant ces conditions.
Il se rendit en effet à Provins et fut fort étonné
de trouver les moulins de mon père munis déjà d’une
partie des organes qu’il présentait comme inconnus en France.
— Atkin avait trouvé son homme, il savait aussi le parti qu’il
pouvait tirer de l’influence et de la réputation de mon père,
il fit donc tous ses efforts pour le décider à lui confier
la transformation de son moulin. Mais mon père voulait voir,
avant tout, et juger le système américain par expérience;
il conseilla à Atkin d’établir un moulin spécimen.
Ce dernier, alors, retourne à Dampierre, loue dans le village
même un moulin dans lequel il substitue, à l’ancien mécanisme
très-défectueux, un moulin dit à l’anglaise. Mon
père alla visiter le nouvel établissement qui, sans être
aussi complet qu’on aurait pu le désirer, présentait néanmoins
les éléments principaux de la mouture anglaise; la supériorité
des moyens mécaniques était suffisamment appréciable.
— Rentré à Paris satisfait, mon père essaya de
faire partager sa conviction à ses deux amis MM. Benoît
et Dézobry, meuniers à Saint-Denis, qui crurent d’abord
[p.79] à de l’exagération, mais consentirent cependant
à aller avec lui visiter le moulin de Dampierre. — MM. Benoît
et Dézobry ébranlés, mais pas encore convaincus, prirent
le parti d’aller en Angleterre où, accompagnés de mon père,
ils visitèrent un grand nombre d’établissements montés
à l’américaine. — Ils revinrent en France décidés
à substituer ce système au mécanisme français.
Mais il se présentait un obstacle, c’est qu’il fallait se résoudre
à une interruption de fabrication et à un chômage
de plusieurs mois, c’était ruineux pour des fabricants ayant
à servir une clientèle qu’ils devaient perdre indubitablement
s’ils cessaient de l’alimenter. — Mon père, pour faire cesser
cet obstacle, leur conseilla de construire des moulins à vapeur
et de ne convertir leurs moulins à eau que quand les premiers
fonctionneraient, ce qui eut lieu. — Les nouveaux moulins furent donc
établis chez M. Benoît d’abord, et presque simultanément
chez M. Dézobry, qui engagèrent tous leurs confrères
à les visiter: MM. Truffant et Amot de Pontoise, Destors de Gonesse,
Périer frères aux Bons-Hommes à Passy, etc., les
imitèrent successivement; c’est ainsi que la mouture américaine
s’introduisit en France. — Cela se passait de 1817 à 1822; l’adoption
du nouveau système est restée limitée plusieurs
années à un petit nombre d’établissements, tous
placés dans les environs de Paris. C’était une grosse affaire
comme dépense; d’un autre côté, les moteurs à
vapeur, d’abord très-chers, consommaient à cette époque
jusqu’à [p.80] 12 kilogr. de charbon par force de cheval et
par heure. Les nouvelles roues hydrauliques occasionnaient aussi des
travaux d’eau considérables; enfin, rien des anciens moulins
ne pouvait être utilisé, pas même les constructions
qui ne se trouvaient plus en rapport avec l’augmentation dans la fabrication;
on comprend donc l’hésitation de beaucoup de propriétaires
de moulins. — Un autre motif arrêtait aussi un grand nombre de meuniers
et de propriétaires de moulins qui possédaient les moyens
nécessaires, c’est que le début du système dit anglais
ne fut pas heureux, les produits n’étaient pas recherchés
par la boulangerie. La farine était molle et piquée. Ces
défauts provenaient de ce que nous avons manqué dans le
principe d’ouvriers rhabilleurs en état de tenir les meules en
bon moulage. — D’un autre côté, les premiers qui se sont montés
avaient eu le tort de copier trop servilement les Anglais en adoptant leurs
blutoirs à brosses qui ne pouvaient que donner des farines piquées
et divisées irrégulièrement. — La boulangerie française,
qui attachait une grande importance à la qualité et à
la blancheur de la farine, continuait donc à donner la préférence
aux farines provenant de la mouture économique. — Comme on le voit,
il devenait nécessaire de compléter le système anglais
et de le modifier de telle sorte qu’il répondît aux habitudes,
aux goûts, et même aux caprices de la consommation. — [p.81]
Ce complément mit quelques années à se produire,
il fit la fortune de ceux qui l’imaginèrent et l’appliquèrent
les premiers; je veux parler de la bluterie et des nettoyages actuels.
Ce sont là certainement les perfectionnements les plus
efficaces et qui selon moi marquent le véritable point de
départ de la mouture perfectionnée La bluterie était
déjà en usage dans le Midi, mais à l’état
d’enfance, le principe seul existait, en germe si l’on veut, mais
c’est ce germe qui en se développant entre les mains d’hommes
d’une grande intelligence leur a permis d’élever la fabrication
française au premier rang, tandis que la meunerie anglaise
au contraire est restée depuis dans l’état primitif
dont elle sortira difficilement. — Ce furent MM. Darblay frères,
meuniers à Chagrenon, et M. Thirouin, meunier
au moulin de l’hospice à Étampes, qui perfectionnèrent
et appliquèrent les premiers la bluterie. Cela se passait
en 1825 ou 1826. — Déjà, depuis quelque temps,
MM. Thirouin et Mainfroy possédaient des
meules de 1m 50; quant aux MM. Darblay, reculant d’abord devant une
réforme trop radicale, ils avaient adopté un système
mixte qui n’était pas encore tout à fait le système
dit anglais. — Dès ce moment la meunerie française, jalouse
de la supériorité des marques Darblay et Thirouin,
suivit leur exemple; elle atteignit promptement l’incontestable
supériorité qu’elle a conservée depuis. M.
Thirouin, souffrant et peu ambitieux, quitta les
affaires après avoir recueilli la juste récompense
de son travail et de son intelligence; M. Darblay aîné
se retira également [p.82] de bonne heure. Quant à M.
Darblay jeune, on sait à quelle puissance extraordinaire il
a élevé sa maison, qui certainement n’a pas d’égale
au monde. — Telles sont les circonstances qui ont produit le système
de mouture actuel et les différentes phases que cette industrie
a parcourues depuis le petit moulin de Dampierre jusqu’aux magnifiques
moulins de Saint-Maur, dans lesquels je me suis efforcé de réunir
les appareils les plus complets et les plus perfectionnés. Cet
établissement, le plus vaste connu, est resté depuis 1838
jusqu’à sa récente expropriation par la ville de Paris,
un type parfait et complet; je serai toute ma vie fier de l’avoir édifié..
— En terminant cette courte notice, je dois rappeler les services signalés
rendus à la meunerie par un ingénieur anglais, M. Eastwood,
qui, le premier, perfectionna tous les appareils recommandés
par Oliver Evans et en créa plusieurs de vraiment remarquables.
— On lui doit les récipients circulaires, les cylindres comprimeurs,
le tire-sac à courroie et de nombreux perfectionnements aux principaux
organes de la mouture et à la distribution générale
du travail de la transformation. Ses beffrois et grosses transmissions
furent, dès le début d’une exécution soignée
que les autres constructeurs étaient loin d’atteindre. Tous ceux
qui ont connu M. Eastwood lui reconnaissent une grande intelligence et le
considèrent avec raison comme l’ingénieur qui a le plus contribué
à perfectionner les organes de la meunerie et à les propager
non-seulement [p.83] en France, mais dans le monde entier pendant tout le
temps qu’il est resté placé à la tète des ateliers
de Chantemerle. Eastwood fut également le premier hydraulicien de
son temps. — Je dois aussi une mention à M. Conty, l’inventeur de
l’engreneur qui a conservé longtemps son nom. — L’engreneur Conty
est un très-bon appareil, alimentant régulièrement
les meules et ne produisant pas le bruit des anciens augets; il est resté
également en usage. — C’est à M. Niceville qu’on doit les
premiers nettoyages à colonne; il avait expérimenté
depuis plusieurs années ce système dans les grands moulins
de Metz qu’il exploitait, lorsque Quartier et Corrège en firent
l’application au tarare-batteur, qui existait déjà. La colonne,
qui est le seul organe de nettoyage en état d’enlever le germe
et la barbe du blé, a conservé longtemps la forme cylindrique;
c’est moi qui ai commencé à lui donner la forme conique
qui permet de rapprocher les surfaces de la partie mobile et de la chemise
au fur et à mesure que les crevures de la tôle s’émoussent.
— Gravier, mécanicien à Meaux, avait précédé
MM. Niceville, Quartier et Corrège. Avant les perfectionnements
apportés par eux, ses nettoyages étaient très-estimés
et considérés comme ce qui existait de plus parfait,
ce fut un homme intelligent et consciencieusement dévoué
à la meunerie.”
|
Touaillon 1867, pp. 75-83.
|
1826
|
Le 25 novembre, un arrêté préfectoral
règle le déversoir et les vannes du moulin:
il sera toujours en vigueur en 1838. |
État des moulins de 1838, édition Gineste
(ici)
|
1826-1834
|
L’ancien meunier, Boivin-Chevallier, frère
de son successeur l’ancien meunier Marc Boivin, remplit deux mandats
de maire.
|
Wingler, Liste des maires (ici)
|
1826-1895
|
Pièces relatives au
moulin de l’Hospice conservées aux Archives départementales
|
AD91 7S 49.
|
1827
|
Le moulin figure sur deux feuilles du cadastre.
|
Dont un scan des AD91 reproduit ci-dessus.
|
1830
|
Les deux moulins de l’Hôtel-Dieu
produisent ensemble 400 sacs de farine par mois pour Paris.
|
État des moulins de 1830, édition Gineste
(ici)
|
1831
|
Le moulin de l’Hospice, qui a pour propriétaire
l’Administration de l’Hospice, emploie six
ouvriers.
|
État des moulins de 1831, édition Gineste
(ici)
|
1833
|
Décès de l’ancien meunier Marc Boivin:
“Du lundi seize décembre mil huit cent trente trois, trois
heures de relevée. — Acte de décès de monsieur
Pierre Marc Boivin, propriétaire, administrateur du bureau
de bienfaisance de cette ville, âgé de soixante huit
ans, natif d’Etampes, paroisse Saint Martin, décédé
d’avant-hier à six heures de relevée, en son domicile
en cette ville, rue de l’Étape au Vin n°7, époux
de dame Olympe Charlotte Constance Payen. — Les témoins ont
été les sieurs Jean Gilles Boivin-Chevallier, maire
de cette ville, chevalier de la légion d’honneur, âgé
de soixante neuf ans, frère du décédé,
et Jean Boivin, négociant en farine, âgé de trente
cinq ans, fils du décédé, domiciliés
de cette ville, qui ont signé avec nous premier adjoint spécialement
délégué, après lecture faite du présent,
et le décès constaté par nous soussigné.
— [signé:] Jean Boivin — Boivin Chevallier — (Illisible).”
|
Registre d’état civil d’Étampes (saisie
Bernard Gineste 2011)
|
1834
|
Le moulin, qui pour propriétaire
l’Hospice d’Étampes et pour locataire Thirouin,
emploie trois ouvriers et produit avec ses deux tournants 1200
sacs de farine par mois.
|
État des moulins de 1834, édition Gineste
(ici)
|
1835
|
Le moulin de l’Hôtel-Dieu
a deux roues.
|
État des moulins de 1835, édition Gineste
(ici)
|
1836
|
Le recensement
de 1836 trouve au n°5 de la rue de la Digue: “Jacques Henry Thirouin, meunier, 38 ans — Flore Pauline Corpechot, sa femme, 33 ans — Henri Thirouin, leur fils, 13 ans — Paul Thirouin,
leurs fils, 2 ans — Victoire
Regnier, domestique, 22 ans — Antoinette Bestaud, domestique, 21 ans — Julie Bestaud, domestique, 15 ans”.
|
Recensement
de 1836, réédition numérique en mode image mise
en ligne par les Archives départementales de l’Essonne (saisie
Bernard Gineste 2011).
|
1838
|
Le moulin de l’Hospice, qui a
pour propriétaire l’Hospice d’Étampes,
mu par deux roues et occupant quatre hommes, fait de blé
farine. Son déversoir et ses vannes sont toujours
réglés par l’arrêté préfectoral
du 25 novembre 1826.
|
État des moulins de 1838, édition Gineste
(ici)
|
1842
|
Thirouin
cesse son activité au moulin d’ l’Hospice. Un rapport
adressé au sous-préfet l’explique par la concurrence
“d’un grand nombre d’usines desnplus
fortes dans le voisinage”, explication qui demanderait elle-même
à être éclaircie.
|
Durand
80 alléguant (note 6 p. 100) un rapport du maire au sous-préfet,
numéroté 654, en date du 7 juillet 1842, conservé
aux Archives muncipales d’Étampes.
|
1850
|
Aucun candidat meunier ne se présentant, les
administrateurs décident de raser les deux moulins pour
en reconstruire un seul sur la rive droite.
|
SV&SH 61.
|
1852
|
Le moulin de l’Hôtel-Dieu appartient toujours
à l’Administration
de l’Hospice.
|
État des moulins de 1852, édition Gineste
(ici).
|
1852
|
A l’occasion des élections législatives,
Thirouin, “cultivateur
propriétaire de moulins originaire d’Étampes”
est pressenti comme candidat officiel, mais il est finalement écarté
au bénéfice d’Aimé-Stanislas Darbly, dit
Darblay jeune.
|
Jean-Pierre Williot, in La République
confisquée. 1848 en Essonne. Actes du colloque de Crosne,
1999, p. 213, alléguant AD78 2M 11/6
(rapport de gendarmerie). |
1852
|
Reconstruction du moulin. Plan et élévation.
|
AD91, cote à retrouver,
dont quatre clichés de Frédéric Gatineau
ci-dessus.
|
1852
|
Le moulin est appelé “moulin de Verrières”
et ce depuis l’an IV.
|
FG-ELP 131 alléguant AD91 H dépôt
1B.
|
1852-1864 |
Pièces relatives au moulin de l’Hospice
sur la Chalouette conservées aux Archives municipales. |
Archives municipales d’Étampes 3O D13. |
1854
|
Le nouveau moulin unique est en activité et
le restera jusqu’en 1906.
|
SV&SH 61, sans référence.
|
1854
|
Le moulin paraît prendre le nom de “moulin
Bressault”.
|
FG-ELP 24, sans référence.
|
1856
|
Reconstruction du moulin.
|
FG-ELP 69 alléguant AD91 1X 43.
|
1860
|
Critique d’une comédie donnée au théâtre
de l’Odéon, Un Parvenu. Le critique,
Claveau, reproche à l’auteur, Rolland, de mal connaître
ces nouveaux millionnaires que sont les meuniers — et dont le type paraît Thiroin:
“Or, que voyons-nous dans la pièce
de M. Amédée Rolland; un honnète meunier,
qui a gagné cinq millions dans la meunerie et qui n’en
est pas plus fier. Il s’est retiré dans une maison de ville,
mais il n’aspire qu’à planter ses choux dans sa maison de campagne.
Il n’use de sa fortune que pour renter ses parents, qui gaspillent
ses écus; il prêche à outrance l’amour du
travail et le souvenir des aïeux; il cultive toutes les humbles
vertus de l’âge d’or; il prodigue l’argent qu’il a gagné
à la sueur de son front; il n’a de prétentions ni politiques
ni littéraires: ô monsieur Rolland, que vous connaissez
mal les parvenus et les meuniers. C’est une race dont je ne veux point
médire, mais croyez qu’elle ne plante pas tant de choux que
vous le dites, quand un pacte de famine quelconque lui a fait entasser
des millions. On a contesté les millions de votre M. Mercier.
Ceux qui en ont douté connaissent les meuniers encore moins bien
que vous. Vous ne lui en avez donné que cinq, il eût fallu
lui en donner vingt, trente, quarante. Vous ne savez donc pas qu’on dit
aujourd’hui les Darblay et les Thirouin, comme on dit les Laffitte
et les Rothschild? Vous ignorez donc que la Bourse de Paris n’est pas
plus fameuse que les moulins de Corbeil ou d’Etampes? Quels
moulins! il n’y a pas de traitement de ministre ou de général
qui les vaille. Et croyez-vous que cela n’enfle pas un peu les gens?
Allez, quand la farine rapporte tant d’écus, on oublie volontiers
la farine; c’est grand dommage qu’elle tienne tant aux mains et aux
habits. Votre meunier vertueux, avec cinq millions, n’est pas une
chimère, je le veux bien, mais il n’est pas davantage un parvenu;
il a trop de vertu pour cela. Votre meunière n’est guère
plus vraie, quoique vous ayez tenté de la faire revenir à
son naturel dans une scène où elle dit des gros mots
à sa nièce. Mais elle y revient trop vite et trop brutalement;
il y avait une mesure à garder. Une meunière qui
a quitté le commerce, qui reçoit, et qui se gante, ne
traite pas tout de suite de «pécore» les filles
qui refusent d’épouser leurs garçons, et l’amour
maternel n’oblige pas à tant d’impertinence. Reste le fils du
parvenu; mais on avait manqué le père, force était
de manquer le fils. Quel personnage de comédie, cependant!
le fils du parvenu, le châtiment vivant de son père, dont
il n’a que la vanité, un être amoindri, incapable même
de gagner l’argent qu’il dépense, gaspillant en plaisirs honteux
le fruit des sueurs paternelles, faisant sentir à ses parents
qu’ils ne savent ni parler ni s’habiller de la bonne façon, introduisant
dans sa famille des amis qui la raillent, la raillant lui-même
au besoin. Quelle différence entre le parvenu et son fils! Le premier
reniait son père, le second renie son nom; il y a là tout
un raffinement et un progrès, et l’on voit bien que le fils du
parvenu a profité de l’éducation que son père lui
a fait donner.” |
A. Claveau, “Revue littéraire”, in Revue
contemporaine 49 [9e année, 2e série, tome
14] (1860), pp. 181-189, spécialement p. 184, au sujet d’une
comédie d’Amédée Rolland jouée
à l’Odéon, Un Parvenu, où
le fils d’un ex-meunier devenu millionnaire est amoureux d’une cousine
pauvre.
|
1861
|
L’homme de lettres Edmond About rapporte les propos
tenus lors d’un dîner par un fermier beauceron nommé
Thirouin, parent indéterminé de notre meunier:
“Quelques heures plus tard, ma chère cousine, je dînais
dans un autre monde, chez ce négociant de qui je t’ai parlé.
Le nombre des convives était celui des sages de la Grèce,
et pas un sur sept n’exerçait une profession libérale.
Le maître du logis est marchand de nouveautés. Sa maison,
assez importante, n’est après tout qu’une maison de détail.
Un marchand de soieries, M. Maillot, personnifiait le commerce
de gros: notre cher Edmond Chennevière, que tu as vu dans
sa fabrique à Elbeuf, représentait l’industrie. L’agriculture
siégeait dans la personne d’un gros fermier de la Beauce appelé
M. Thirouin. La Bourse était représentée par
un coulissier dont le nom m’échappe. Ajoute à ces messieurs
un modeste voyageur du commerce, et ton cousin, qui ne sera jamais
rien, tu auras la réunion au grand complet. — Cependant le
repas fut très-gai, la conversation variée et de bonne
compagnie. Je ne sais pas de quels sujets on s’entretient dans le grand
monde, où je ne suis jamais allé; mais ce que j’entendis
à la table de M. Bonnet n’aurait pu ni scandaliser, ni ennuyer
personne. On parla peu de politique et point d’amour, mais on s’entretint
beaucoup de la littérature moderne, du théâtre, des
[p.114] voyages, de la chasse, de la pêche, du jardinage, de la
société d’acclimatation, de l’isthme de Suez et de vingt
autres sujets qui doivent être en tout pays le fonds de la conversation
des honnêtes gens. Cette maudite question des professions libérales
me trottait obstinément par la tête; mais j’avais fait
une trop forte école le matin pour remettre un tel sujet sur le
tapis. Je me contentai de demander à M. Thirouin si, n’étant
que simple fermier, il était content de son sort? — Moi, répondit-il
avec un léger accent beauceron, je suis le plus heureux des
hommes. Je sème mon grain en automne, et je le moissonne en
été. J’ai une grande machine à battre qui
rend trente hectolitres de blé marchand dans une journée
de dix heures. Quand ma récolte est en sacs, je la conduis au
marché d’Étampes, et je rapporte quelques bons sacs
d’écus dont la moitié au moins reste chez nous. Le
reste du temps, je vais, je viens, je lis, je chasse. Nous avons quelque
cinquante compagnies de perdrix sur la ferme et quelque cinq cents
volumes à la maison. Ma femme a des robes de soie, mes deux garçons
vont à la pension de Dourdan; lorsqu’ils seront assez grands
pour que les voyages leur profitent, je les enverrai voir l’Italie
et même Constantinople, si le cœur leur en dit. — Nous nous portons
tous bien, nous ne devons rien à personne, nous n’obéissons
qu’à la loi, ce qui n’a rien d’humiliant. Les impositions sont
un peu lourdes, mais nous les payons de grand cœur, lorsque c’est pour
la gloire et la tranquillité du pays. Je suis du conseil municipal,
ayant de gros intérêts dans la commune, et n’ayant jamais
fait que du bien au pauvre monde. On m’a demandé pour être
maire; mais, ma foi, c’est trop d’embarras. Je n’ai nulle ambition,
si ce n’est d’avoir des fils qui me ressemblent, et qui méritent
l’amitié des voisins. Ils s’appelleront Thirouin: c’est une noblesse
en Beauce; nous sommes plus de quarante Thirouin dans le pays, dont
on n’a jamais parlé qu’en bonne part. Voilà mon opinion
sur les choses de ce monde, et, s’il y en a un autre, comme notre curé
l’assure sans y avoir été, je suppose que nous n’y serons
pas plus mal traités que dans celui-ci. — Assurément
M. Thirouin ne s’exprimait pas comme un avocat; mais ni le bonheur de cet
excellent homme, ni sa philosophie, n’étaient à mépriser.”
|
Lettres d’un bon jeune homme à sa cousine
Madeleine, recueillies et mises en bon ordre par Edmond About,
2e édition, Paris, Michel Lévy frères, 1861,
pp.113-114.
|
1864
|
Le 1er février, mariage à Étampes
du futur meunier Lajotte, pour lors meunier à Saint-Cyr-sous-Dourdan:
“Du lundi premier février mil huit cent soixante quatre,
dix heures du matin. — Sont comparus devant nous Faustin Frédéric
Barré, adjoint spécialement délégué
par le maire d’Etampes, officier public de l’état civil
de la dite ville: — Le sieur Alphonse Emile Lajotte, meunier,
domicilié depuis moins de six mois à Saint-Cyr-sous-Dourdan
(Seine-et-Oise) et précédemment à Saint Prest
(Eure et Loir), né en la commune d’Allainville (Seine et
Oise) le vingt cinq mai mil huit cent quarante, fils majeur de feu
Louis Simon Lajotte, en son vivant maire de la commune d’Allainville
et membre du conseil d’arrondissement de Rambouillet, décédé
le six février mil huit cent cinquante six en la dite commune
d’Allainville, et de Angélique Félicie Labiche, sa
veuve, âgée de cinquante cinq ans, domiciliée à
Angerville (Seine-et-Oise). — Et la demoiselle Jenny Agathe Brunard,
sans profession, âgée de vingt un ans, demeurant avec
ses père et mère, née à Etampes le vingt
cinq novembre mil huit cent quarante deux, fille majeure de Alphonse
Philippe Auguste Brunard, meunier, âgé de quarante neuf
ans, et de Adélaïde Clementine Gatineau, son épouse,
âgée de quarante deux ans, domiciliés de cette
ville rue de Chaufour. — Lesquels nous ont présenté leurs
actes de naissance, l’acte de décès du père du
futur, un certificat délivre sous la date d’hier par maître
Hautefeuille, notaire à Etampes, constatant que les futurs
époux ont fait un contrat de mariage, et les actes de publication
du présent mariage faits tant en cette ville qu’en les communes
de Saint Cyr sous Dourdan, Saint Prest et Angerville, les dimanches dix
sept et vingt quatre janvier présent mois sans opposition. —
Et après avoir visé pour être annéxés
l’acte de naissance du futur, l’acte de décès de son
père, le certificat délivré par le notaire
et les actes de publication, nous en avons donné lecture
aux parties comparantes assistées des quatre témoins
ci-après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre
six du titre du mariage sur les droits et devoirs respectifs des
époux. — Ensuite nous avons reçu la déclaration
du sieur Alphonse Emile Lajotte, qu’il prend pour sa légitime
épouse la demoiselle Jenny Agathe Brunard, et celle de la
demoiselle Jenny Agathe Brunard qu’elle prend pour son légitime
époux le sieur Alphonse Emile Lajotte. — Lesquels, conformément
au décret du cinq mars mil huit cent huit, déclarent et
affirment par serment que c’est par erreur si dans l’acte de décès
du père du futur les prénoms de la mère du dit futur
sont indiqués Félicité Angélique, que
ces prénoms sont et s’écrivent Angélique Félicie,
ce que les témoins ont également déclaré
et affirmé par serment. — En conséquence, nous avons
déclaré au nom de la loi que le sieur Alphonse Emile
Lajotte et la demoiselle Jenny Agathe Brunard sont unis par le mariage.
— Tout ce que dessus fait à Etampes en l’hôtel de la mairie,
les portes ouvertes, les dits jour, mois et an, en présence et
du consentement de la mère du futur, des père et mère
de la future, et aussi en présence des sieurs Auguste Simon
Lajotte, cultivateur, âgé de trente trois ans, frère
de l’époux, domicilié à Aubeville (Seine et
Oise), Félix Jules Lajotte, meunier, âgé de vingt
quatre ans, domicilié à Saint Prest (Eure-et-Loir), aussi
frère de l’époux, Louis Bordellet, notaire, âgé
de quarante huit ans, oncle de l’épouse à cause de
feu Mélanie Thérèse Augustine Gatineau, son
épouse, domicilié à Puiseaux (Loiret) et Albert
Dominique Marie Joachim Bochet, ancien avoué, âgé
de trente huit ans, aussi oncle de l’épouse, à cause
de Séverine Gatineau son épouse, domicilié à
Ablon-sur-Seine (Seine et Oise), qui ont signé avec les époux,
lamère de l’époux, les père et mère de
l’épouse et nous adjoint susnommé, après lecture
faite. [Signé:] J. A. Brunard — A. E. Lajotte — F. A. Labiche.
— A. C. Gatineau — A. S. Lajotte — F. J. Lajotte — Bordellet — Albert
Bochet — Fred. Barré adj.”
|
Registre d’état civil d’Étampes (saisie
Bernard Gineste 2011)
|
1864
|
Le 29 novembre,
naissance à Saint-Cyr-sous-Dourdan du fils aîné
du futur meunier: “Du deux décembre
mil huit cent soixante-quatre, à midi. Acte de naissance
de Lajotte Simon Alphonse René (1),
du sexe masculin, né le vingt-neuf novembre dernier, à
cinq heures du soir, chez ses père et mère à Levimpont
(2), commune de Saint-Cyr-sous-Dourdan,
fils légitime de Lajotte Alphonse Emile, meunier, âgé
de vingt-quatre ans, et de Brunard Jenny Agathe, son épouse,
sans profession particulière, âgée de vingt-deux
ans. Les témoins ont été messieurs: Oui Jules
Ferdinand, meunier (3) âgé
de vingt-six ans, et Bourge Jules Emile maréchal âgé
de vingt-cinq ans, choisis par le déclarant, et domiciliés
à Saint-Cyr-sous-Dourdan. L’enfant nous a été représenté
et la déclaration faite par le père sus-nommé
et qualifié qui a signé avec les témoins et avec
nous adjoint, faisant par délégation les fonctions d’officier
de l’état civil, après lecture. [Signé:] Bourge —
A. E. Emile Lajotte — Jules Ouy — Th. Damars.”
|
Registre
d’état-civil de Saint-Cyr-sous-Dourdan (saisie Bernard Gineste,
2011)
(1) Selon Serge Poeuf son petit-neveu, Simon Alphonse
René Lajotte (dont le prénom d’usage fut René)
fut docteur et habita à Étampes
la maison de son grand-père Alphonse, qui fut requisitionnée
par les Allemands durant l’occupation. Il y mourut en 1945 (couriel
du 22 novembre 2011).
(2) Sur
le moulin de Levimpont, voyez la page du site Topic
Topos, ici.
(3) Peut-être tenait-il un autre moulin de
Saint-Cyr-sous-Dourdan à savoir celui de Bandeville (voir la
page du site Topic Topos sur ce moulin, ici)
|
1871
|
Le 25 juillet,
naissance à Saint-Cyr-sous-Dourdan du deuxième fils
du futur meunier: “Du vingt-huit
juillet mil huit cent soixante-onze, à dix heures du matin.
Acte de naissance de Lajotte Emile Frédéric, du sexe masculin,
né le vingt-cinq juillet courant, à neuf heures du soir,
chez ses père et mère, fils légitime de
Lajotte Alphonse Emile, meunier, âgé de trente-un
ans, et de Brunard Jenny Agathe, son épouse, âgée
de vingt-neuf ans, sans profession particulière, domiciliés
ensemble à Levimpont, commune de Saint-Cyr-sous-Dourdan. Les témoins
ont été messieurs: Bourge Charles Alphonse, maréchal
âgé de cinquante-neuf ans, et Grigny Léopold, marchand
de vin âgé de vingt-neuf ans, choisis par le déclarant,
et domiciliés à Saint-Cyr. L’enfant nous a été
représenté et la déclaration faite par le père
sus-nommé et qualifié qui a signé avec les témoins
et avec nous Damars François Théophile adjoint, faisant
par délégation les fonctions d’officier de l’état
civil, après lecture. [Signé:] Bourge — Grigny — Emile Lajotte — Damars.”
|
Registre
d’état-civil de Saint-Cyr-sous-Dourdan (saisie Bernard Gineste,
2011).
|
Vers 1872
|
Installation
au moulin d’un nouveau meunier, Lajotte, Thirouin s’étant
sans doute retiré des affaires.
|
Cf. supra
et infra.
|
1873
|
Le 12 septembre, naissance du troisième fils
du nouveau meunier: “Du samedi treize septembre mil huit cent
soixante treize, dix heures du matin. — Acte de naissance de Joseph
Lajotte (1), du sexe masculin, né
hier à deux heures du matin, chez ses père et mère,
fils de Alphonse Emile Lajotte, meunier, âgé
de trente trois ans, et de Jenny Agathe Brunard, son épouse,
âgée de trente un ans, domiciliés de cette ville
rue de Bressault numéro huit. — Les témoins ont été
les sieurs Alphonse Philippe Auguste Brunard, maire de la ville d’Etampes,
chevalier de la légion d’honneur, âgé de cinquante
huit ans, aïeul maternel de l’enfant, et Michel Amable Bouvard,
avoué près le tribunal civil de première instance
de cette ville, domiciliés à Etampes. — Sur la présentation
de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelui
qui a, ainsi que les témoins, signé avec nous Etienne
Auguste Decolange, adjoint délégué par le
maire d’Etampes, après lecture faite. — [Signé:] Emile
Lajotte — Al. Brunard — Bouvard — Decolange.” [En marge: “Par acte
dressé à la mairie de Dourdan le 27 septembre 1897, Lajotte
Joseph a contracté mariage avec Marie Constance Madeleine Gobilliard.
Pour mention. Le greffier. (Signature)” — “Décédé
à Dourdan le 15 août 1946.”]
|
Registre d’état civil d’Étampes (saisie
Bernard Gineste 2011)
(1) Joseph Lajotte, marié
à Dourdan le 27 septembre 1896 avec Marie Constance
Gobillard (1874-1970) fut meunier du
moulin de Grillon à Dourdan et décéda dans la
même ville le 14 août 1946 à Dourdan, âgé
de 72 ans (d’après cette page généalogique).
|
1879
|
Le 24 janvier, naissance du quatrième fils du
meunier: “Du samedi vingt cinq janvier mil huit cent soixante dix
neuf, dix heures du matin. — Acte de naissance de Marcel Marie Lajotte,
du sexe masculin, né hier à une heure du matin, chez
ses père et mère, fils de Alphonse Emile Lajotte,
meunier, âgé de trente huit ans, et de jenny Agathe
Brunard, son épouse, âgée de trente six ans,
domiciliés en cette ville rue de Bressault. — Les témoins
ont été les sieurs Michel Bien Aimé Duperche,
secrétaire de cette mairie, âgé de soixante
ans et Ernest Hertzel employé à cette mairie, âgé
de cinquante un ans, domiciliés à Etampes. — sur la
présentation de l’enfant et sur la déclaration du père
d’icelui qui a, ainsi que les témoins, signé avec nous
Léonard Breuil, adjoint délégué par le
maire d’Étampes, après lecture faite. — [Signé:]
E. Lajotte — E. Hertzel — Duperche — L. Breuil [paraphe].”
|
Registre d’état civil d’Étampes (saisie
Bernard Gineste 2011)
|
1881
|
Dessin du moulin par Léon Marquis.
|
Marquis 128 bis, dont un scan ci-dessus.
|
1881
|
Le moulin de l’Hospice ou de
l’Hôtel-Dieu situé rue Bressault à l’angle
de rue la Digue, appartient toujours à l’Hôtel-Dieu.
Simple moulin à eau, tenu par Lajotte,
il produit, avec ses quatre paires de meules, dix sacs de farine
par jour.
|
Marquis 96 et 105
|
1893
|
Le 3 octobre, décès du meunier: “L’an
mil huit cent quatre vingt treize, le trois octobre à
deux heures de relevée, par devant nous Edouard Joseph Beliard,
maire de la ville d’Etampes, officier de l’état civil de la
dite ville, département de Seine-et-Oise, officier d’académie,
sont comparus Philippe Stéphane Brunard, employé, âgé
de cinquante-trois ans, demeurant à Paris, avenue de Saxe,
numéro cinquante-huit, cousin du décédé
ci-après nommé et qualifié, et Simon Alphonse
René Lajotte, docteur en médecine, âgé de
vingt-huit ans, demeurant à Longjumeau (Seine-et-Oise), fils
du dit décédé, lesquels nous ont déclaré
que Alphonse Emile Lajotte, meunier, âgé
de cinquante-trois ans, né en la commune de Allainville (Seine-et-Oise)
et demeurant à Etampes, rue de Bresseau, époux de Jenny
Agathe Brunard, sans profession, âgée de cinquante ans,
demeurant à Etampes rue susdite, fils de Louis Simon Lajotte,
décédé à Allainville, et de Angélique
Félicie Labiche son épouse, décédée
à Angerville (Seine-et-Oise), est décédé
en sa demeure aujourd’hui à quatre heures et demie du matin. Et,
après nous être assuré du décès, nous
avons dressé le présent acte que les comparants ont
signé avec nous, maire sus-nommé, après lecture
faite. — [Signé:] P. Brunard — Dr R. Lajotte — E. Beliard.”
|
Registre d’état civil d’Étampes (saisie
Bernard Gineste 2011)
|
1893
|
Il est enseveli au cimetière
Saint-Gilles d’Étampes, auprès de son fils et de son beau-père:
“Ici reposent: Alphonse Philippe Auguste Brunard, ancien maire
d’Étampes, chevalier de la légion d’honneur, décédé
le 25 juillet 1888, dans sa 75e année. — Émile
Frédéric Lajotte, décédé le 3 août
1875 âgé de 4 ans. — Alphonse Émile
Lajotte, décédé le 3 octobre 1893 dans sa 54ème
année. — Adélaïde Clémentine
Gatineau, veuve Brunard, décédée le 18 janvier 1910,
dans sa 89ème année. — Jenny Agathe
Brunard, veuve Lajotte, décédée le 24 Xbre (décembre)
1928, dans sa 87e année.”
|
Inscription sur la tombe de
la famille Brunard-Lajotte au cimetière Saint-Gilles d’Étampes
(transcription par B.G., 2012).
|
1894
|
|
Abeille d'Étampes
du 13 janvier 1894, p. 4, dont scan ci-contre.
|
1895
|
Les
Archives commerciales de la France signalent
le changement de meunier à la fin du mois d’août: “Maisons qui se créent ou qui changent de propriétaires:
[...] Adresse: Étampes — Nom:
Julien — Profession:
meunier — Prédécesseur:
Lajotte-Brunard.”
|
Archives
commerciales de la France 69/22 (28 août 1895), p. 1093 (ici).
|
1898
|
Le meunier qui habite 8 rue de Bressault est Jullien.
|
État des moulins de 1898, édition Gineste
(ici)
|
1903
|
Deux clichés du moulin par
Louis-Didier des Gachons.
|
Cartes postales Louis des Gachons
(L. des G.) n°46 et n° 49 (dont des retirages ultérieur
par son successeur Paul Royer sous les mêmes numéros),
dont des scans par Jean-Michel Rousseau, ci-dessus.
|
1903
|
Recherches de Charles Forteau sur le moulin de l’Hospice
publiée dans son édition d’une partie de la Rapsodie
de maître Plisson consacrée aux “Restes de l’Hôtel-Dieu en 1665”.
|
Bulletin de la Société historique
et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix
(1903), pp. 115-116, dont une saisie ci-dessous.
|
1906
|
Le moulin est encore en activité.
|
SV&SH 61, d’après sans doute la coupure
de presse donnée en illustration, même page.
|
1906
|
Le 2 juin, mise en vente du moulin: “Étude
de Me Prat-Marca, notaire à Étampes. —
Hospice civil de la ville d’Étampes. — A vendre
par adjudication à l’extinction des feux, au bureau de la
Commisssion administrative de l’Hospice, sis à Étampes,
rue de la Cordonnerie, n°23, par le minisitère de Me Prat-Marca,
notaire à Étampes, le samedi 2 juin 1906, à
une heure et demie de l’après-midi, le moulin de Bressault,
dit moulin de l’Hospice, située sur la rivière de
Chalouette, au liedit Bressault, route de Saclas, commune d’Étampes,
dont la désignation suit: — Le moulin de Bressault monté
à cylindres, comprend: — un principal corps de bâtiments
couvert en tuiles, élevé d’un rez-de-chaussée
et de quatre étages dont le dernier sous les combles, contenant
le mécanisme du moulin. — Un autre bâtiment attenant
au précédent renfermant l’habitation du meunier et les
magasins. — Communs à usage de sellerie, écurie, remise,
bûcher, cellier et buanderie. — Lavoir couvert en tuiles en
regard du pan de derrière du moulin. — Cour et jardin. — Le tout
tenant par devant la rue du Petit-Saint-Mars ou route de Saclas, d’un
côté la rue de la Digue et la rivière de Chalouette,
d’autre côté et derrière monsieur Sincère
(murs mitoyens). — Section G, numéros 1966 partie et 1971. —
Appartenant à l’Hospice civil d’Étampes. — Force
hydraulique: environ 8 à 10 chevaux. — Entrée en jouissance:
1er juillet 1906. — Mise à prix pouvant être baissée:
30.000 francs. — S’adresser sur les lieux pour visiter, et pour tous
renseignements, à Étampes: soit au bureau de la Commission
administrative […] [suite du texte non photographié].
|
Coupure de presse photographiée et reproduite
sans indication d’origine par SV&SH 61, probablement tirée
de l’Abeille d’Étampes ou du Réveil
d’Étampes, texte saisi par Bernard Gineste, 2011) |
1907
|
Vue photographique de l’avenue Charpentier prise par
Théodule Garnon, où l’on entrevoit au loin le
moulin.
|
Carte postale Th. G. n°521, dont un scan par
Jean-Michel-Rousseau, ci-dessus.
|
1912
|
Réclamation
de la société de Deboffe pour le préjudice
causé à ses installations par le débit
irrégulier des eaux traités par le moulin.
|
AD91 7S 49 (Inventaire des AD91)
|
1913
|
Dans un tableau que
fait le directeur de l’Abeille d’Étampes de la reconversion
récente de sept moulins étampois: “Le Moulin de l’Hospice, s’il ne fait plus,
de blé, farine, fabrique encore des produits d’alimentation qui,
sous le vocable d’ensemble de «produits Excelsior», résument
sous l’aspect de pâtes, de poudres, de concentrés, les
principes nutritifs contenus dans les produits naturels. Madame veuve
Debolle est la meunière de ce moulin.”
|
L’Abeille d’Étampes
102/20 (17 mai 1913), p. 2 (saisie de Bernard Métivier).
|
1934
|
Le 6 janvier, le premier numéro de l’Abeille
publie en première page un dessin humoristique de Ballas
stigmatisant entre autres la discorde notoire qui règne
au sein de la Commission administrant l’Hospice civil.
|
Abeille d’Étampes 123/1 (6 janvier
1934), p. 1 (dont un sacn ci-dessus),
|
1934
|
Un architecte étampois achète le moulin
pour le transformer en immeuble de rapport.
|
SV&SH 61, sans référence, sans
doute AD91 7S 49.
|
1934
|
Le
moulin est déclassé.
|
FG-ELP
69 alléguant AD91 7S 49.
|
1935
|
Le
moulin est aménagé en appartements et devient
la villa Bressaut.
|
FG-ELP
24 et 69 alléguant AD91 7S 49.
|
2011
|
Le
moulin semble divisé en treize appartements.
|
|
Chacun est appelé à contribuer à
cette enquête, les petits ruisseaux faisant
les grandes rivières.
B.G., 7 mai 2011.
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or
contribution welcome.
|