CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Étienne Chardon, lieutenant de la prévôté d’Étampes
Traicté des noms et surnoms des rues
de la ville et fauxbourgs d’Estampes

vers 1590
 
Couverture et titre du Traicté de Chardon
 
Signature de Chardon en date du 13 février 1593      Les archives de l’Essone conservent un curieux petit carnet, plein de renseignement intéressants dont trois chercheurs ont déjà signalé tout l’intérêt.
     Comme cependant il n’avait pas encore été édité, ni son auteur identifié, ni sa rédaction datée, ni son texte correctement établi, il a plutôt été jusqu’ici une source d’erreurs que de renseignements utiles à l’histoire de la ville et de ses fortifications.
     
On l’a en effet considéré jusqu’à présent comme un document du milieu du XVIIIe siècle alors qu’il a en fait été rédigé 150 ans plus tôt. On n’a pas remarqué non plus qu’il s’agit en fait d’une copie parfois fautive, de sorte qu’une grande partie de l’usage qu’on en a fait jusqu’ici est à reconsidérer.
     Note du cinquième remaniement: l’édition du censier de Notre-Dame d’Étampes de 1500 m’a permis de préciser voire de corriger certaines notes, par exemple en établissant qu’il existait bien une deuxième rue de la Bretonnerie située dans le quartier Saint-Martin; j’ai rectifié par ailleurs deux ou trois mauvaises lectures et ajouté de nouvelles données sur Chardon.
Sixième remaniement, 15 décembre 2010
Cinquième remaniement, octobre 2009
(la première édition était de janvier 2009)
   
Chardin, lieutenant de la prévôté d’Étampes
Traicté des noms et surnoms des rues
de la ville et fauxbourgs d’Estampes

vers 1590

Une page du Traicté de Chardon

Préface


     L’importance de ce petit carnet, apparemment mis à jour par Monique Chatenet*, a été signalé en premier lieu, à ma connaissance, par Nicolas Faucherre en 1999, qui l’a alors qualifié de “texte essentiel pour l’étude des fortifications d’Étampes”**. Il a été aussi consulté et utilement exploité par Frédéric Gatineau en 2003 en temps que source toponymique***.

     Ces trois auteurs signalent ce document comme une source du XVIIIe siècle due à un certain Chardin. Nous verrons cependant que chacune de ces deux données est erronée, ainsi que plusieurs autres, d’une grande importance documentaire, notamment et surtout les dates qu’il donne pour la construction des fortifications de la ville d’Étampes.
     * Étampes, un canton... (Voir notre Bibliographie), p. 40: “un mémoire (...) du XVIIIe siècle”.
     ** Étampes, un canton..., p. 154: “texte... transcrit en 1757 d’après le mémoire de Chardin, lieutenant de la prévôté d’Étampes”.
     *** Étampes en lieux et places (dont une réédition en ligne par notre Corpus), passim, donne la date de “1731”.
     Dans l’absolu  en effet, bien que la chose ne soit pas toujours possible à des chercheurs qui brassent une grande quantité de documents, une source historique, pour être pleinement et judicieusement exploitée à quelque fin que ce soit, doit d’abord avoir été étudiée en elle-même et pour elle-même. Le texte dont nous disposons est-il fiable et conforme à l’original? Quel est son auteur original? Quand a-t-il écrit? d’après quelles sources? en poursuivant quel but? etc.

     Je n’ai malheureusement pour l’heure pas le temps nécessaire à l’étude exhaustive de ces questions et il faudra ici de quelques notes et remarques générales, qui déblaieront le terrain.

1. Nature du document

     Il s’agit d’un carnet de 9,5 cm sur 15,5 constitué de 6 feuillets pliés en deux et cousus, présentant donc, couverture comprise, un total de 24 pages non paginées, dont les trois dernières ont été laissées vierges.
     La copie est d’une seule main qui écrit à l’encre, exception faite de la page 2 (au dos de la couverture), où une main maladroite, soit celle d’un illettré ou d’un enfant, a porté au crayon le second titre étrange, voire incompréhensible, et la date que voici: “SITason de la ville de estape, 1757”.

     Le titre réel est porté en couverture: Traicté des noms et surnoms des rues de la ville et fauxbourgs d’Estampes”. L’essentiel de l’ouvrage est en effet composé de simples listes de toponymes, rarement annotés, et très brièvement quand ils le sont. Le seul passage un tant soit peu rédigé est constitué par un traité final de seulement cinq paragraphes, “Des murailles de la ville d’Estampes”.

     Ce mémoire est clairement subdivisé comme suit en cinq parties de longueurs inégales:
     —
Les portes de la Ville d’Estampes (p. 3);
     — Traicté des noms et surnoms des rues de la ville et fauxbourgs d’Estampes” proprement dit (pp. 4-18);
     — “Les églises paroissiales, collegialles et hospitaulx” (pp. 19-20);
     — Les rivieres” (p. 20);
     —
“Des murailles de la ville d’Estampes” (pp. 20-21).

     Le corps principal de l’ouvrage, qui donne son nom à l’ensemble, est lui-même divisé en sept sous-sections, d’une manière qui préfigure la structure de l’ouvrage classique de Léon Marquis publié en 1881, Les rues d’Étampes et ses monuments:
     — De la paroisse Nostre-Dame dedans la ville” (pp. 4-6).
     — Du Paray, de la paroisse Notre-Dame entre les deux portes” (p. 7).
     — De la paroisse Saint-Basile” (pp. 8-12).
     — De la paroisse Saint-Gilles” (pp. 13-14).
     — De la paroisse Saint-Pierre, fauxbourg d’Estampes” (p. 15).
     — De la paroisse Saint-Martin, fauxbourg d’Estampes” (pp. 16-17).
     — De la paroisse Saint-Martin, fauxbourg d’Estampes” (pp. 16-17).

2. Fiabilité relative de cette copie

     La source utilisée par le copiste est mentionnée au terme de l’ouvrage dans les termes qui suivent: Ce que dessus, transcript du memoire ecrit à la main de feu monsieur Chardin, vivant lieutenant de la prevosté d’Etampes.

     Matériellement, notre texte manifeste ce caractère de copie par des passages laissés en blancs, qui paraissent s’expliquent dans tous les cas comme des mots de l’original (presque toujours des noms propres) qui n’ont pu être déchiffrés, plutôt que des lacunes.
     Dans un cas également le copiste écrit: Rue de la Jeville, ou Jeuille, ce qui signifie que l’auteur original, Chardin, selon l’ancien usage, ne distinguait pas le U du V selon qu’ils sont consonne ou voyelle, mais selon qu’ils sont en position initiale ou médiane dans le mot, de sorte que le copiste n’a pas su comment il faut lire ce mot.
     Cette remarque incidente n’est pas à négliger, car elle signifie soit que le copiste écrit à une époque où cette dénomination, pourtant donnée par l’auteur telle quelle et sans appellation alternative, était tout à fait sortie de l’usage.
     Il a donc pu mal lire d’autres toponymes, d’autant que l’écriture du document original lui a donné semble-t-il du fil à retordre.

     Il est manifeste que notre copiste a mal débrouillé la liste des toponymes des faubourgs Saint-Pierre et Saint-Martin*, dont certains peut-être n’ont pas été reportés dans la bonne section, pour une raison difficile déterminer, liée sans doute à la disposition peu claire de l’original, ou d’une copie intermédiaire. Quoi qu’il en soit, c’est particulièrement regrettable, parce que dans le cas des toponymes difficiles à identifier, on ne sait plus que penser.
    * Certains toponymes étaient représentés dans ces deux faubourgs: deux rues de la Bretonnerie, deux rues du Sablon. De mêm il existait deux voies dites rue Courte, l’une à Saint-Martin, l’autre dans la paroisse saint-Basile.
      Toponyme de Saint-Pierre placé dans la section consacrée à Saint-Martin: Rue Saint-Mathurin, au bour Saint-Pere (sic).

      Toponymes difficiles à identifier dans la partie consacrée à Saint-Pierre: La rue du Carrefour (du Carrefour Saint-Martin?), La rue P[espace blanc], La rue de [espace blanc], La rue de la Vallenet (de Valnay, à Saint-Martin? ou bien plutôt de l’Avaloir à Saint-Pierre?).
      Toponymes difficiles à identifier dans la partie consacrée à Saint-Martin:
La rue Bresehonniere (Bretonnière?), Bourneuf à Saint-Martin* (sic) proche les deux grands moulains, Rue Sablon-Saint-Martin.
     * Ce passage a conduit Frédéric Gatineau en 2003 à s’interroger sur l’existence d’un deuxième Bourgneuf, à Saint-Martin; et pareillement d’une deuxième rue du Sablon. De fait en 2008 Michel Martin a fait remarquer qu’on trouve aussi un Bourgneuf d’Étampes-les-Vieilles mentionné par le censier de 1406 des Célestins (Cahier d’Étampes-Histoire n°9, p. 23); on trouvera peut-être ultérieurement aussi une rue du Sablon à Saint-Martin.
     On notera aussi une rue Courte* Saint-Martin (une autre rue Courte existant bel et bien, puisqu’elle est signalé par notre répertoire dans la paroisse Saint-Basile).
     * Le copiste ne paraît pas avoir reconnu le nom de la rue Courte, qu’il écrit vaguement, d’une manière qui pourraît aussi se lire rue Comte.
3. Données internes sur la date de l’ouvrage

     Il serait bien commode de savoir quel est ce lieutenant de la prévôté, Chardin, auteur selon notre copiste du répertoire originel. Celui qui s’imaginerait qu’en quatre siècles les historiens d’Étampes ont depuis longtemps constitué une prosopographie administrative du bailliage d’Étampes, celui-là est très loin du compte*. Quoi qu’il en soit, un tel lieutenant de la prévôté d’Étampes, n’est pas pour l’instant documenté dans l’historiographie étampoise. Quand paraît-il avoir vécu?
     * En 1931 cependant Paul Dupieux a donné quelques relevés concernant le XVIe siècle, et en 2003, Michel Martin la liste des baillis et prévôts dont il a rencontré les noms jusqu’en 1386 (Le Pays d’Étampes, t. 1, pp. 143-144). On peut espérer que le tome 2 poursuivra cet effort.
     La date portée en page 2 de notre cahier, 1737, n’est pas fiable et doit seulement être considérée comme un terminus ante quo; on ne sait qui l’a portée ni dans quel but, ni pour parler de quoi exactement. Elle ne peut même pas être considérée avec certitude comme la date de notre copie et peut représenter seulement une date d’acquisition. Reste donc seulement pour l’instant la critique interne et les arguments a silentio.

     La date la plus récente que mentionne apparemment notre auteur est seulement de 1570 (p.21), mais il connaît par ailleurs le couvent des Capucins, qui a été fondé en 1580; de plus, le texte, au moins dans son état actuel, mentionne le couvent des Barnabites, arrivés à Étampes en 1629, ainsi que celui de la congrégation de Notre-Dame, qui ne s’installa à Étampes qu’en 1630; il semble bien en outre situer leur monastère dans la paroisse Saint-Gilles, où il ne fut transféré qu’en 1649*.
     * Léon Guibourgé, Étampes ville royale, 1957, p. 174. Nous verrons cependant que ces mentions isolées de faits postérieurs à 1629 sont résolument à considérer comme des additions d’un copiste.
     Comme par ailleurs aucun Chardin n’est pas cité dans la courte liste de lieutenants de la prévôté que donne Plisson vers 1680, dans sa Rapsodie*, ni dans celle que donne Dupieux en 1931 dans ses Institutions royales au Pays d’Étampes**, on pourrait conjecturer en première ananalyse que ce Chardin n’aurait été en fonctions que postérieurement à 1680.

     Cependant nous devons aussi relever un fait troublant qui tendrait plutôt à démontrer que ce traité est nécessairement antérieur à 1652. C’est qu’il cite parmi les établissements religieux existant de son temps la chapelle Saint-Jacques de Bézegond. Or nous savons par Fleureau (qui écrit lui-même vers 1668) que cette chapelle, située dans le cimetière commun à Notre-Dame et Saint-Basile, a été détruite en 1652***.
     * Éd. Marquis, dans les Rues, 1881, p.425-426, qui cite seulement: “1545. Jean de Lorme.— 1627. Léon Laureau.— 1632. Accurse Cassegrain.— 1652. Pierre Bredet.— 1656. Sébastien Bredet, frère du deffunct.”

     ** Il donne seulement:  “Pierre Didier en 1488, Pierre Lepère en 1536, Jean Delorme (avant 1546 - après 1561)” (p. 93). Voyez notre Annexe 2.

     *** Antiquitez, p. 275.
4. Sur l’auteur de l’ouvrage

      Comme de plus certains indices nous donnent à penser que notre copiste, à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe, ne reconnaît pas facilement certains des toponymes signalés par l’auteur (tel que la rue de Jeville ou de Jeuille), et qu’il n’hésite pas à reproduire sans broncher des indications embrouillées qui ne correspondent pas à la réalité de son temps, on peut se demander si l’auteur ne lui serait pas de beaucoup antérieur, au point même qu’il aurait défiguré sans s’en apercevoir jusqu’à son nom.

     Or si l’on cherche bien de tous côtés un personnage qui aurait porté un nom du même genre, comme je me suis résolu à le faire après avoir partout cherché en vain un Chardin, on trouve qu’il a existé à la fin du XVIe siècle un lieutenant de la prévôté d’Étampes* négligé par les auteurs que j’ai pu consulter à ce jour, et qui ne s’appelait pas Chardin, mais Chardon. Qualifié vénérable et sage et discrète personne Étienne Chardon, il nous est signalé par différentes sources comme exerçant les fonctions de lieutenant de la prévôté d’Étampes à la fin du XVIe siècle.
     * Il ne faut pas confondre le lieutenant du bailliage et celui de la prévôté, qui sont deux officiers très différents.
     Il est peut-être le fils d’un maître Pierre Chardon mentionné en 1544 comme procureur au même bailliage*.

     Il a d’abord été signalé lui-même
comme lieutenant de la prévôté en avril 1586 dans les registres de la paroisse de Saint-Pierre d’Étampes explorés par Charles Forteau, lors d’un baptême où se porte marraine son épouse Madeleine Darras**.

     Il l’est à nouveau par les mêmes registres de Saint-Pierre le 7 Janvier 1593, avec Léon Laureau bailli de Méréville
***, ce même Laureau qui lui aura succédé comme lieutenant de la prévôté en 1627, au dire de la Rapsodie.

     Forteau l’avait aussi signalé dans les registres de Saint-Martin en avril 1586: “
Magdelaine Darras, épouse de vénérable et sage et discrette personne M. Estienne Chardon, lieutenant de M. le Prévost d’Estampes, de la paroisse Saint-Basile”.****

     Je l’ai moi-même trouvé mentionné à sept reprises dans les registres de baptême de la paroisse Saint-Basile. Les deux premières fois, il n’est encore qu’un simple avocat, le 21 août 1569: honorables hommes maistre Estienne Chardon advocat; le 14 janvier 1572: Magdeleine Daras femme de maistre Estienne Chardon advocat.
     Il est ensuite cité comme lieutenant de la prévôté, le 18 mars 1588: honneste femme Madalaine Daras femme de honorable homme maistre Estienne Chardon lieutenant de la prevosté d’Estampes; le 7 novembre 1588: honneste femme Magdalene Daras femme d’honorable homme maistre Estienne Chardon lieutenant du prevost d’Estampes; le 5 mai 1590: Magdalaine Darras femme de honorable homme maistre Estienne Chardon lieutenant de la prevosté du dict Estampes; le 21 mars 1591: honorable homme monsieur maistre Estienne Chardon lieutenant de la prevosté d’Estampes; et enfin le 13 février 1593: maistre Estienne Chardon lieutenant de [la] prevosté d’Estampes. A ces deux dernières dates, où il est personnellement parrain, il signe.

     Je l’ai encore trouvé à neuf reprises dans les registres de Saint-Gilles, le 4 novembre 1581: honorable homme Estienne lieutenant de la prevosté d’Estampes
; le 22 janvier 1582: honorable homme maistre Estienne Chardon lieutenant en la prevoste d’Estampes; le 29 août 1584: honorable homme maistre Estienne Chardon lieutenant an prevoste d’Estampes; 6 juillet 1587: Magdaleine Daras femme de maistre Pierre [sic] Chardon lieutenant en la prevosté d’Estampes; 4 février 1589: maistre Estienne Chardon lieutenant de la prevosté d’Estampes; 1er avril 1593: Magdalenne Daras femme de honnorable homme maistre Estienne Chardon lieutenant general de la prevosté d’Estampes; 16 avril 1594: Magdeleine Darras femme de maistre Estienne Chardon (suite difficile à lire); 22 avril 1594: Magdaleine Daras femme de maistre Estienne Chardon lieutenant en la prevosté d’Estampes; et enfin le 7 janvier 1595: honnorable homme maistre Estienne Chardon lieutenant de la prevosté d’Estampes.

     Nous savons enfin qu’il est mort avant 1606, selon les archives des seigneurs du fief des Longs alias de Saint-Bonnet qui mentionnent avant cette date comme sa veuve la même Madeleine Darras que ci-dessus
****.

     Rappelons les noms et dates connues des autres lieutenants du prévôt désormais connus pendant cette période en combinant les mentions relevées par Plisson (vers 1680), par Dupieux (en 1931) et moi-même (en 2008): Pierre Didier en 1488, Pierre Lepère en 1536, Jean Delorme en 1545 et après 1561, Étienne Chardon au moins de novembre 1581 à janvier 1595 (alors que Léon Laureau est bailli de Méréville), Léon Laureau en 1627.

     Le registre de baptême de Saint-Basile permet de préciser que Jean Delorme était encore lieutenant de la prévôté de 1566 à 1571.
     9 février 1566: Marie femme de Honorable homme maistre Jehan de Lorme lieutenant de la prevosté d’Estampes; 20 septembre 1568: fut  baptisé Tristan filz de noble homme maistre Jehan de Lorme lieutenant du prevost d’Estampes; 1er avril 1571: fut baptisé Symon filz de honorable homme maistre Jehan de Lorme licencié ès loix lieutenant de la prevosté d’Estampes et de Marie d’Osne sa femme.

 


     Et il reste encore à explorer le registre de Notre-Dame, où il n’a pas dû manquer non plus de se porter parrain.

     Or ceci concorde merveilleusement avec le contenu de la dernière et plus intéressante partie de l’ouvrage, sur les fortifications de la ville, qui mentionne et date précisément chacun des travaux exécutés dans ce domaine au moins jusqu’en 1570, sans mentionner pourtant rien de ce qui s’est fait depuis, par exemple en 1652, à l’occasion du siège de la Fronde.
     * Paul Dupieux, Les institutions royales à Étampes, 1931, p. 75.

     ** Charles Forteau, «La paroisse de Saint-Pierre d’Etampes (suite)», in Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 18 (1912), p. 11: “1586, avril. Magdelaine Darras, épouse de vénérable et sage et discrette personne M. Estienne Chardon, lieutenant de M. le Prévost d’Estampes.”

     *** Charles Forteau, «La paroisse de Saint-Pierre d’Etampes (suite)» in Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 14 (1908), p. 98: “1593, 7 janvier Etienne Chardon, lieutenant de la prévôté, et Léon Laureau, bailli de Méréville.”

     **** Charles Forteau, La paroisse de Saint-Pierre d’Étampes, Étampes, Librairie historique, 1912, p. 33.

Signature de Charon en date du 13 février 1593
Signature de Chardon en date du 13 février 1593

     **** Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Seine-et-Oise, Archives civiles, série E, tome II, p. 334b (entre 1580 et 1606): “Madeleine Darras, veuve de noble homme Etienne Chardon lieutenant de la prévôté d’Etampes.”
5. Un ouvrage composé vers 1590 ?

     On notera surtout ce qui est dit au début de l’ouvrage de la porte Jaulne (dont personne jusqu’à présent, à ma connaissance n’a noté la mention par notre document):

     “La porte Jaulne nouvellement faite sans pont levis au commencement du fauxbourg St Pierre à la fin du Paray du costé de Milly en Gastinois.”
      On voudra bien rapprocher cette indication de la phrase qui conclut l’ouvrage, comme couronnant cette description des fortifications, dans la même direction de Saint-Pierre:
     “L’an 1570, les fossez depuis la porte Saint-Pierre jusqu’à la riviere, qui descend de Saint-Pierre à Coquerive furent faites.”
     Si l’on observe la structure des fortifications d’Étampes qui apparaît sur le plan  de la ville que firent dresser les religieuses de Maubuisson au XVIIe siècle, et dont je donne ci-dessous un extrait, on constate que l’enceinte de la ville avait été reliée à celles des faubourgs de Saint-Pierre comme de Saint-Martin par des couloirs fortifiés. Il est logique qu’on ait érigé la porte Jaune du côté de Saint-Pierre seulement après avoir fortifié le couloir au bout duquel elle se trouvait. Nouvellement doit donc bien s’entendre: à une date comprise entre 1570 et la première rédaction de notre mémoire.
     * Nouvellement, selon la dernière édition du Dictionnaire historique d’Alain Rey, “s’est immédiatement limité au sens temporel de depuis peu, récemment, malgré quelques rares attestations au sens de bientôt et habilement (XVe siècle)”.
     Le mot réapparaît en dernière partie dans un contexte nettement chronologique: “jusqu’à une tour nouvellement faite”, c’est-à-dire en 1514, peu avant la campagne de construction de 1527 dont il est alors en train de parler. Il signifie donc bien ici nécessairement: peu de temps avant la rédaction du présent mémoire.
      Comme par ailleurs l’ouvrage cite à deux reprises le couvent des Capucins, et mentionne le fait qu’ils tiennent alors la chapelle de Saint-Jacques-de-l’Épée, il faut croire que notre ouvrage a été composé après 1580, où ces religieux l’obtinrent en juin*, et même après le 18 août 1581, où cette donation fut entérinée après audition des magistrats étampois qui s’y opposèrent*, ce qui nous reporte, avant la mort de Chardon, antérieure à 1606, aux alentours de 1590, à une dizaine d’années près.
     * Selon Basile Fleureau, Antiquitez, p. 450.
     D’autres indices nous orientent vers le XVIe siècle: la graphie Traicté, d’abord, qui singulièrement archaïque au XVIIe siècle, et plus encore au XVIIIe; l’absence de distinction entre le U et le V dans l’original, marquée par l’hésitation des copistes entre Rue de la Jeville, ou Jeuille, ainsi que le fait que le copiste n’ait visiblement jamais entendu prononcer ce toponyme. Dans le même domaine, une graphie Saint-Jehan, pour Saint-Jean, peut difficilement être attribuée  au XVIIIe siècle, ni même au XVIIe.

      On notera encore dans le même sens une explication par l’auteur de la dénomination Porte Bidault, donnée encore de son temps à la porte Évezard: “Les anciens l’appellent la porte Bidault à raison que François Bidault notaire à Estampes demeuroit de son temps joignant la ditte porte”. Ceci indique que ce notaire a été en activité à la génération précédant la rédaction de notre mémoire.
     Or les archives du fief des Longs, alias de Saint-Bonnet mentionnent bien
comme l’une de leurs censitaires, à une date comprise entre 1565 et 1572, la veuve François Bidault*, et quelque temps avant cela (après 1560), le dit personnage lui-même, François Bidault, bourgeois d’Étampes”**.
     * Inventaire sommaire (op. cit), t II, p. 332a.

     ** Ibid., p. 330a.
     Les archives municipales d’Étampes conservent de plus une Procédure contre François Bidault et autres propriétaires de bateaux, condamnés à tenir la rivière navigable à leurs frais, en date de 1561, ainsi qu’une Sentence du bailliage contre la veuve Bidault, Girard et autres marchands relative au curage de la rivière, en date de 1569*.
     Il apparaît donc que ce François Bidault est mort entre 1561 et 1569, ce qui explique qu’
une vingtaine d’années plus tard, vers 1590, seules les personnes âgées aient continué à donner son nom à la porte Évezard, alors que commençait à se perdre, en même temps que le souvenir du notaire, l’usage de cette appellation, qu’il fallait expliquer aux plus jeunes.
     * Sous les cotes AA 131 et 132.

     Mais l’indice convergent le plus sérieux de ce que nous sommes bien en présence d’une source du XVIe siècle attribuable à Étienne Chardon, c’est la mention du secteur dit du Donjon, alors présenté, qui plus est, comme un terrain vague: Le Donjon, c’est une place vuide derriere le Petit-Panier et l’Épée-Royale qui est à l’opposite* de Sainte-Croix dans la paroisse Saint-Basille.
     * Comprenez: vis-à-vis, de part et d’autre de la rue Sainte Croix.
     Comme le savent tous les historiens d’Étampes depuis 1999, grâce à un remarquable article de la brillante archiviste Monique Chatenet*, c’est là le site réel de premier palais capétien d’Étampes, celui notamment de Robert II le Pieux, qu’on plaçait avant cela, erronément, dans l’actuel Palais de Justice.

     Après les constructions successives du château de Guinette et du Palais du Séjour, ce site a été abandonné, avant d’être progressivement investi et absorbé par les jardins riverains. La dernière mention qu’en relève Chatenet (mis à part notre mémoire, qu’elle croit du XVIIIe siècle), remonte à 1636, à un moment où sont légitimés les empiètements successifs des riverains sur cet espace en voie de disparition totale. Après cela son souvenir se perd, jusqu’en 1999.

     * Monique Chatenet, «Le Donjon», in Étampes, un canton..., 1999, pp. 39-40.
6. Deux additions d’un copiste postérieures à 1649

     Reste à expliquer dans le cadre de cette identification et de cette datation, la mention par notre texte du monastère des Barnabites, arrivés à Étampes seulement en 1629, et celle du couvent des dames de la Congrégation à Saint-Gilles, qui ne se sont installées dans cette paroisse qu’en 1649: on peut y voir sans difficulté une addition de notre copiste, ou plutôt de sa source, la première copie du mémoire manuscrit laissé par Étienne Chardon.

     Dans le premier cas l’insertion du copiste est pratiquement évidente, puisqu’elle se greffe sur un item qui est d’abord présenté comme un hôpital, alors qu’un auteur du XVIIe siècle, et encore plus du XVIIIe l’aurait d’abord présenté comme un monastère, quitte à rappeler ensuite que ç’avait d’abord été un hôpital*: “L’hospital Saint-Antoine, à present les Barnabites”.

     Dans le deuxième cas, dans sa lancée, le copiste n’a pas hésité à rajouter carrément un item à la liste de Chardon: Le monastere des religieuses de la congregation de Notre-Dame”.
     * Comme dans le cas du couvent des Mathurins: “Le monastere des pères de la Trinité, anciennement l’hospital Saint-André”. Les Mathurins étaient arrivés quant à eux entre 1200 et 1209, comme le note Fleureau (Antiquitez, p. 462)

     Cette hypothèse d’un état intermédiaire du texte pourrait d’ailleurs bien expliquer également la grossière méprise sur l’orthographe du nom de l’auteur, que notre copiste, un siècle plus tard, ou davantage, n’aura connu que par la dernière phrase de l’extrait.

7. Le mémoire de Chardon a été abrégé.


     
Il est plusieurs indices, spécialement dans la dernière partie consacrée aux fortifications, que notre texte actuel n’est qu’un extrait d’un mémoire originellement plus étendu.
     Dans la dernière partie, on lit: “
jusqu’à une tour nouvellement faite, ayant des [espace blanc], comme sera dit cy-après”. Mais rien ne vient dans la suite expliquer ce passage. En revanche le passage qui suit commence en sous-entendant qu’on vient de décrire cette tour*, passage qui ne nous a pas été conservé.

      De même le quatrième paragraphe commence par:
depuis cette rue Evesard”, alors quon ne vient pas den parler spécialement.

     Enfin les cinq brefs paragraphes qui traitent de ces fortifications contiennent à peu de distance deux à trois redites qui ne peuvent guère s’expliquer autrement: le premier copiste a regroupé ici cinq brefs passages tirés du mémoire originel, tous relatifs à la construction des fortifications de la ville, sans les harmoniser ni les résumer par une synthèse qui suive un plan bien clair.
Tour du Loup sur le plan de 1791 (cliché B.G.)

     * Tour du Loup sur le plan d’Étampes de 1791 conservé aux Archives municipales. Le mot non reconnu par le copiste était peut-être hourds (charpente en encorbellement au sommet de la tour) ou quelque autre terme technique vieilli du même genre. Gatineau nous dit (op. cit., p.77) qu’elle a été raccourcie d’un tiers de sa hauteur en 1944.
8. Un témoignage à utiliser avec précaution
     Une fois que l’on s’est efforcé d’établir le texte original il ne faut pas pour autant lui accorder une confiance sans limite. Ainsi par exemple notre traité date précisément de 1487 la construction des portes Saint-Fiacre et Saint-Gilles, en précisant qu’elle a été financée par le legs d’un certain Pierre Hue doyen de Notre-Dame de Paris.
     Comme le seul Hue à avoir porté cette dignité s’appelait Guillaume et qu’il est mort en 1522, on est d’abord porté à devoir rejeter cette date de 1487, qui se trouve être la seule que l’auteur donne pour une construction qui ne se soit pas faite de son vivant.
     On aurait tort cependant.
     En fait Chardon ne s’est pas trompé seulement sur le prénom mais encore sur la dignité du donateur. Il confond en effet simultanément trois membres de la famille Hue: un Pierre Hue qui fut chantre de Notre-Dame d’Étampes vers 1416, un maître Guillaume Hue qui fut doyen de Notre-Dame de Paris, mort en 1522, et un maître Jean Hue, doyen lui aussi, mais de l’Université de Paris, mort vers 1482.
     C’est évidemment ce dernier, maître Jean Hue, dont le legs a pu financer les travaux que Chardon date précisément de 1487. C’est d’autant plus vraisemblable que nous connaissons par ailleurs ce personnage également comme un bienfaiteur de Notre-Dame.




     Par ailleurs il faut prendre garde à bien interpréter les termes dont use notre auteur. Ainsi, lorsqu’il parle de la Tour des Portereaux. Il ne peut guère s’agir de la fortification des Portereaux eux-même, comme le pense et le dit même expressément Nicolas Faucherre.
     D’une part en effet, elles n’ont jamais mérité le nom de tour. D’autre part Faucherre, particulièrement qualifié pour en juger*, nous dit que ce bâtiment, de par la forme de ses ouvertures de tir, remonte visiblement à la fin du règne de Louis XI, mort en 1483
.
     Faucherre connaît et cite la date de 1514 donné par notre Traité. Il la rejette pourtant en rappelant qu’elle ne nous serait fournié que par une source du XVIIIe siècle... source où pourtant il était content de trouver la date de 1487 pour la tour du Loup, selon lui contemporaine de la bastide fortifiée des Portereaux.
      Comment concilier l’expertise de l’archéologue et les données de notre source?
     Il me semble qu’il suffit de remarquer que la bastide des Portereaux n’a jamais pu être sérieusement considérée comme une tour.
     Il s’agit donc plutôt presque nécessairement d’une autre tour de guet que celle du Loup, aujourd’hui disparue, et relativement proche des Portereaux, dont elle devait surveiller les abords.




     * Professeur d’histoire de l’Art à l’université de Nantes, archéologue et historien spécialiste des fortifications.


     Quoi qu’il en soit, tout l’usage qu’a fait de cette source Nicolas Faucherre, dans sa chronologie de la construction des fortifications de la ville, est à reprendre et à préciser.

9. Valeur de cette source
     Pour l’établissement de ses listes de portes, de rues, d’institutions religieuses et de cours d’eau, Chardon n’a pas eu besoin d’autre chose que de sa propre connaissance du terrain, qu’il ne devait pas manquer de parcourir dans le cadre de ses fonction de lieutenant du prévôt.

     Il faut cependant remarquer que son répertoire, concernant Saint-Pierre et Saint-Martin, devait être lègèrement confus, de sorte que le copiste y a été en difficulté et que cette partie de notre source doit être utilisée avec de grandes précautions.

     De même le dernier chapitre, consacré aux fortifications d’Étampes reflète surtout une bonne connaissance de la chronologie des travaux qui se sont effectués de son vivant, et probablement, au moins pour les derniers, sous sa surveillance. C’est donc à cet égard une source dont Nicolas Faucherre a justement relevé et souligné l’importance.

     Il faut cependant noter que, si court qu’il soit, ce petit traité, dans sa forme actuelle, arrive à être à la fois diffus et confus, avec des redites et des ambiguités qu’il n’est pas facile de débrouiller, vu qu’il s’agit visiblement d
extraits assez décousus. C’est ce que j’ai pourtant essayé de faire en Annexe 1, dans un tableau chronologique qui n’est qu’un outil de travail ouvert à la discussion.

     Le répertoire toponymique édité par mon ami Frédéric Gatineau en 2003, Étampes en lieux et places, m’a été d’un précieux secours. Puisse le présent travail servir en retour à sa seconde édition.

      



Traicté des noms et surnoms des rues
de la ville et fauxbourgs d’Estampes


     [Le verso de la page de couverture porte au crayon,d’une écriture maladroite et peut-être enfantine:]
SITason de la ville de estape, 1737
     [Il faut comprendre, apparemment, Situation, bien que ce terme soit particulièrement impropre pour décrire l’objet de notre traité]



Les portes de la Ville d’Estampes.
     On notera qu’il s’agit des portes de la ville proprement dite, à l’exclusion de celles de ses faubourgs de Saint-Martin et de Saint-Pierre.
     1. La porte St Jacques du costé de Paris.

     2. La porte Evesard aussi du costé de Paris paralelle à la premiere. Les anciens l’appellent la porte Bidault à raison que François Bidault notaire à Estampes demeuroit de son temps joignant la ditte porte.

     3. La porte Jaulne* nouvellement faite sans pont levis au commencement du fauxbourg St Pierre à la fin du Paray du costé de Milly en Gastinois.

     4. La porte Saint-Pierre au commencement du Paray de mesme costé de Milly-en-Gastinois.
     * Ni le nom ni même l’existence de cette porte, à ma connaissance, n’ont jamais été relevées par aucun historien d’Étampes, pas même par Paul Dupieux dans sa thèse sur la défense d’Étampes au XVIe siècle. C’est apparemment cette porte, représentée d’ailleurs sur le plan des dîmages des religieuses de Maubuisson (autre document inédit), qui avait donné son nom à l’ancienne auberge de la Herse (B.G.).
     5. La porte Saint-Fiacre du Pont Quesneau pour aller à la Prairie.

     6. La porte Saint-Gilles vers Orleans*.

     7. La porte Saint-Martin vers Orleans.

     8. La porte Doré [sic] pour aller à Dourdan.

     9. La porte du Chasteau, à Dourdan. [p.4]
     * Cette précision, vers Orléans, représente peut-être une erreur de copiste, à moins qu’on ne considère  que cette porte servait à essentiellement à gagner, depuis le marché au grain de Saint-Gilles, les moulins de Saint-Martin via la rue de la Digue. Chardon dit plus loin qu’elle s’appelait aussi porte de la Poterie; et il nous parle encore d’une rue de la Poterie qui va du Mont-Saint-Gilles (?) aux Portereaux.

Extrait inédit d'un plan d'Etampes au XVIIe siècle: les portes Saint-Fiacre, Saint-Pierre et Jaune (cliché Bernard Gineste)
Plan du XVIIe siècle: Les portes Saint-Gilles, Saint-Pierre, et, au bout du Perray, la porte Jaune (cliché B. G.)

Traicté des noms et surnoms des rues de la ville et fauxbourgs d’Estampes

De la paroisse Nostre-Dame dedans la ville.

     La rue Evesard*, c’est celle qui aboutit tout droit à la porte Evesard, lateralle de la porte Saint-Jacques pour aller aux Capucins, laquelle rue est entre l’Enseigne du Sauvage**, et la Grande Fontaine***; elle s’appelle aussi la rue Alain.
     * Actuelle rue Évezard.
     ** Le Sauvage était une auberge. Selon Frédéric Gatineau,, op. cit., “le Grand Sauvage est cité en 1526 et encore en 1702 (ADE 1J23). Le qualificatif Grand était peut-être donné pour le distinguer de l’auberge du Sauvage, rue des Belles-Croix. [...] Le sauvage est un motif utilisé en héraldique qui devait figurer sur l’enseigne.”
     *** La Fontaine était l’actuel presbytère, au 18 de la rue Évezard.
     La rue de Darnatal est celle qui descend depuis les Quatres-Coings [sic] et passe par devant le grand moullin.
     Section de l’actuelle rue de la République. Une plaque portant cette ancienne dénomination est toujours en place au bas de cette rue (2008).
     La rue du Puis du Mauvais Conseil est celle pendante, ou descendante du cloistre Nostre-Dame à la Grande Fontaine. [p.5]
     Actuelle rue de Mauconseil. En 1644 elle est pareillement définie “la rue du Puits de Malconseil qui descend de l’église Notre-Dame à la maison de la Fontaine rue Évezard” (Déclaration pour messieurs de N.-D. d’Étampes de toutes les maisons et lieux qu’ils tiennent en censive, Archives diocésaines d’Évry, n°3, cité par F. Gatineau).
     Les Quatre-Coings, autrement le carrefour de la rue de Darnatal, ou du moins pour y descendre.
      Actuels Quatre-Coins, carrefour entre les rues de la République, Évezard et de la Tannerie.
     La rue de la Feustrerie*, le long de l’Hotel-Dieu.
     * Feutriere (ajouté en marge; il faut comprendre sans doute qu’on disait aussi rue Feutrière). Actuelle rue Baugin, dont le tracé a été nettement modifié depuis le Moyen Âge, où elle aboutissait Place du Petit-Marché.
     La rue des Halles.
     Je suggère qu’il pourrait s’agir de l’actuelle impasse aux Cerfs, à une époque où elle menait au Carrefour au Chat mentionné ensuite, vers le Donjon, qui paraît encore avoir été un espace public.
     La rue du Marché, autrement ditte la rue de la Regraterie.
     Actuelle place du Marche-Notre-Dame. Regratterie signifie commerce de détail.
      La rue au Comte.
     Actuelle rue au Comte.
     La rue du puit de la Chesne et la rue des Oisons.
     La première est l’actuelle rue Émile-Leauté (rue du Puits-de-la-Chaîne jusqu’en 1927); la seconde (ailleurs qualifiée de ruelle ou de place) est selon Gatineau l’une des anciennes voies qui forment l’actuelle place de l’Ancienne-Comédie.
     La rue du cul-de-sac près les halles. [p.6]
     Voie sans doute disparue se détachant probalement alors de la rue des Halles, elle-même aborbée par le bâti ou les jardins.
     La rue du cul-de-sac près l’église Nostre-Dame.
     Non identifiée, peut-être aborbée par l’Hôtel-Dieu.
     La rue du cul-de-sac près le Petit-Écu et devant l’Hostel-Dieu.
     Sans doute l’actuelle impasse au Bois.
     La rue de l’Hôtel-Dieu.
     Actuelle rue du Cloître-Notre-Dame.
     La rue de Mesnil-Giraud.
     Partie est de l’actuelle place de l’Ancienne-Comédie.
     La rue de la Coutellerie, ou de la Tanerie, actuellement ditte la rue de Halle.
     Actuelle rue de la Tannerie.
     Ruelle tendante de Sainte-Croix au carrefour au Chast.  [p.7]
     Voie disparue apparemment parallèle à la place Notre-Dame.


Du Paray, de la paroisse Notre-Dame entre les deux portes.
     Le Perray, section de l’actuelle Rue de la République reliant le centre ville au quartier Saint-Pierre, de la porte Saint-Pierre à la Porte Jaune.
     La grande rue du Paray Notre-Dame.
     A ne pas confondre avec la voie nouvelle parallèle dénommée rue du Perray en souvenir de cette très ancienne dénomination.
     La rue des Prés.
     Actuelle promenade des Prés.
     La rue de Galardon.
     Voie perpendiculaire au Perray non identifiée.
     Pont de Juisne. [p.8]
     Au niveau du moulin de Saint-Pierre.


De la paroisse Saint-Basile.

     La rue de la Juifferie descendante du devant la porte de la prison jusques à la rue de [espace blanc]* quasi droit à la Boucherie à main gauche en descendant.
     Actuelle rue de la Juiverie.
     
     * Le manuscrit de Chardin devait être ici illisible ou lacunaire.

     La rue de la Foullerie.
     Actuelle rue Paul-Doumer.
     Carrefour de la Foullerie.
     Sans doute le carrefour entre les actuelles rues de la Vigne, Saint-Antoine et Paul-Doumer.
     La rue de Saint-Antoine.
     Actuelles rues Aristide-Briand et Saint-Antoine.
     Le carrefour du Séjour.
     Du nom du Palais du Séjour, actuel Palais de Justice.
     La rue de la Damoye.      Actuelle rue Damoise.
     La rue de la Plastrerie.
     Actuelle rue de la Plâtrerie.
     Carrefour de la Juiverie. [p.9]
     Carrefour des actuelles rues de la Juiverie et Sainte-Croix.
     La rue de la Tripperie ou Saint-Mars.
     Actuelle rue Saint-Mars.
     La rue de la Savaterie ou la rue Sainte-Croix est celle qui descend de la rue Saint-Jacques au pont Doré.
     Actuelle rue Sainte-Croix.
     Le carrefour Doré près l’église Sainte-Croix.
     Il s’agit apparemment du carrefour de la place Notre-Dame et de la  rue Sainte-Croix.
     Les rues des Grisonneries.
     Plus bas on trouve la graphie Rue des Groissonerie (sic). Il s’agit apparemment d’un réseau de rues à cheval sur les paroisses de Saint-Basile et de Saint-Gilles. La rue Pavée est appellée plus bas rue Principale des Grissoneries. On sait par ailleurs que la rue Basse de la Grisonnerie était l’actuelle rue Brunard, et que que la rue Haute de la Grisonnerie était l’actuelle rue Auguste-Petit.
     Les rues du [espace blanc]*      * Le manuscrit de Chardin devait être ici illisible ou lacunaire.
     La rue de la Cordonnerie appelé [sic] actuellement la rue de la Poule à cause de l’enseigne de la Poule.
     Section supérieure de l’actuelle rue de la République, depuis la rue Louis-Moreau jusqu’à Notre-Dame. Le nom alternatif de la Poule a survécu jusqu’en 1935. Selon Léon Marquis, l’auberge de ce nom, en face de la rue du Ronneau n’a fermé qu’en 1820 (Les Rues, 1820, p. 169).
     La rue [espace blanc]*
     * Le manuscrit de Chardin devait être ici illisible ou lacunaire.
     La rue du puis Plisson autrement Rocheplatte.
     Actuelle rue de la Roche-Plate.
     La rue de la Couroyerie, ou autrement la rue Queue-du-Regnard, de la Juifverie au puis Plisson ou à la Rocheplatte. [p.10]
     Actuelle rue de la Queue-du-Renard.
     La ruelle Sainte-Croix.
     Probablement la voie qui réunissait les actuelles impasses des Conilles et Saulay (impasse Sainte-Croix jusqu’en 1927).
     Le Donjon, c’est une place vuide derriere le Petit-Panier et l’Épée-Royale qui est à l’opposite de Sainte-Croix dans la paroisse Saint-Basille.
     Site originel du palais de Robert II le Pieux, aujourd’hui divisé en jardins privatifs des maisons circonvoisines.
     La rue Courte.
     Apparemment une section de l’actuelle rue Dom-Fleureau.
     La grande rue de Saint-Jacques qui prend depuis la porte Saint-Jacques jusques à la porte Saint-Martin.
     Actuelles rues Louis-Moreau et Saint-Jacques.
     La rue du Chasteau. [p.11]
     Actuelle rue Élias-Robert.
     La rue de la Tour Ronde.
     Sans doute l’ancienne rue de la Levrette (du nom d’une auberge de la Levrette) sur un tracé proche de celui de l’actuelle rue Élias-Robert. La Tour Ronde était peut-être une tourelle subsistante du corps de logis du Château.
     La rue de la porte Dorée.
     Actuelle rue de la Porte-Dorée.
     La ruelle du Séjour.
     Peut-être l’actuelle rue Aristide-Briand (selon Gatineau).
     La rue du Pont-Quesneau.
     Actuelle rue Magne (rue du Pont-Quesneau jusqu’en 1894).
      La rue de la Vigne derriere le college, qui commence depuis le pont Quesneau et va jusqu’au moulin à Sablon sur la rue de la Foullerie.
     Actuelle rue de la Vigne. Le site du collège est alors rue saint-Antoine, dans la maison qui fait face à l’actuel collège Guettard.
     La rue du Bec, descendant au pont Quesneau.
     Il s’agit apparemment de la section de l’actuelle rue Magne (rue du Pont-Quesneau jusqu’en 1894) qui va du point où elle est rejointe par la rue de la Vigne, jusqu’au Pont-Quesneau lui-même.
     La rue du Pain, celle de devant et joignant la maison de ville et Sainte-Croix en allant à Saint-Basile.
     Aujourd’hui disparue et fondue dans la place de l’Hôtel-de-Ville.
     Le puis de Crochet dans la paroisse Saint-Basile. [p.12]
     Site qui reste à identifier. Il s’agit peut-être de la place devant Saint-Basile où existait encore un puits au XIXe siècle.
     Rue des Groissonerie [sic], rue Lasarde.
     Il s’agit sans doute de l’une des voies qui étaient appelées du Grisonneries, mais laquelle? La rue Pavée, citée plus bas, est exclue. La rue Cyril-Brossard également, car elle est citée plus bas sous le nom de rue du Flacon. Il doit s’agir de la rue Brunard (rue Basse des Grisonneries encore pour Léon Marquis en 1881), ou de la rue Auguste-Petit (rue Haute des Grisonneries pour le même).
     Rue de la Jeville, ou Jeuille*.
     * Comprenez que le manuscrit original portait un U qui peut-être interprété graphiquement autant comme un V que comme un U. Voie qui reste à identifier.
     Rue du Flacon.
     Actuelle rue Édouard-Béliard, peut-être seulement dans une de ses sections actuelles.
     Rue des Marionettes.
     Actuelle rue des Marionnettes.
     Carrefour des Ormes-Saint-Bazile.
     Actuel carrefour des rues Louis-Moreau et de la République.
     Rue de la Coutellerie et Tanerie ditte la rue de la Salle.      Actuelle rue de la Tannerie.
     Rue du Rouneau.
     Actuelle rue du Ronneau.
     Rue des Trois-Moulins. [p.13]
     Rue qui reste à identifier. Comme il n’y avait pas de moulins dans la paroisse Saint-Basile, il devait s’agir d’un nom d’auberge, comme dans le cas de l’actuelle rue des Trois-Fauchets; est-ce notre rue?


De la paroisse Saint-Gilles.

     La grande rue Saint-Jacques.
     Actuelle rue Saint-Jacques.
     La rue de la Foullerie cy-dessus dicte.
     Actuelle rue Paul-Doumer.
     Les rues de Groissoneries cy-dessus dictes.
     Voyez-ci-dessus.
     La rue Pavée, ou rue Neuve, ou rue Principale des Grissoneries [sic].
     Actuelle rue Pavée.
     La rue de la Potherie, depuis le mont [sic] Saint-Gilles jusqu’au Portereaux [sic].
     Qu’est le Mont-Saint-Gilles, justement qualifié par F. Gatineau de difficilement identifiable? Après avoir supposé qu’il s’agissait d’une ancienne éminence naturelle dont garde souvenir le tracé de l’actuelle rue d’Enfer (qui l’aurait contournée, jusqu’au moment où l’on ouvrit en 1769 l’actuelle rue Neuve-Saint-Gilles, après l’avoir arasée), je penche plutôt pour la place Saint-Gilles elle-même (sans exclure une mauvaise lecture du copiste à l’origine du mot mont, qui était peut-être tout simplement marché dans l’original), de sorte que la rue de la Poterie aurait été tout simplement l’actuelle rue de l’Abreuvoir-au-Mouton prolongée jusqu’aux Portereaux par l’actuelle avenue Charpentier.
     La rue des Cordeliers.
     Actuelle rue des Cordeliers.
     La rue du Marché-Saint-Gilles.
     Actuelle place Saint-Gilles.
     La rue du Mouton.
     Actuelle rue du Mouton (du nom d’une auberge); ou bien s’agit-il de la ruelle du Mouton?
     La ruelle de l’Écu-de-France.
     Cette ruelle à identifier et peut-être disparue tirait son nom d’un auberge située selon Gatineau au n°164 de la rue Saint-Jacques, à l’angle que forme aujourd’hui la rue Saint-Jacques avec la rue d’Enfer. Elle rejoignait peut-être le boulevard Henri-IV, parallèle à l’actuelle ruelle d’Enfer.
     Le Prateau. [p.14]
     Cette voie, aujourd’hui occupée par le collège Marie-Curie, joignait la rue Paul-Doumer à la promenade des Prés.
     Le carrefour des Beguines, au bout de la rue de la Foulerie vers Saint-Gilles.      Actuelles rues de la Manivelle et de l’Abreuvoir-de-la-Manivelle.
     Carrefour du Pillory-Marché-Saint-Gilles.
     Carrefour de la rue des Cordeliers, du Monton, de l’Abrevoir-du-Mouton et de la Manivelle.
     Rue Autard ou rue Ettape-au-Vin. [p.15]
     Actuelle rue Simonneau.
De la paroisse Saint-Pierre,
fauxbourg d’Estampes.

[On notera à partir d’ici plusieurs erreurs manifestes du copiste]

     La grande rue de la Boucherie.
     Section de l’actuelle rue de la République, à partir de la Juine, jusqu’en 1935.
     La rue du Carrefour*.
     * Non identifiable, d’autant qu’il s’agissait peut-être d’une rue de Saint-Martin comme dans le cas suivant, et peut-être même de la rue du Carrefour Saint-Martin citée plus bas, qui aura été reportée deux fois, la première fois tronquée.
     La rue de la Bretonnerie*.
     * Première erreur indiscutable du copiste, cette rue se trouvant à Saint-Martin.
     La rue P[espace blanc]*
     * Le manuscrit de Chardin devait être ici illisible ou lacunaire.
     La rue de [espace blanc]*      * Le manuscrit de Chardin devait être ici illisible ou lacunaire.
     La rue des Aveugles.
       Existe toujours.
     La rue de la Vallenet [Lisez peut-être: de la Vallouet].
     * Il s’agit sans doute d’une corruption du nom de l’actuelle rue de l’Avaloir, dénommée selon Gatineau (op. cit. p. 14) rue de la Valloyere en 1580 (AD91 E 3771), de Lavalloy sur un plan de 1648 et de Lavalouer au XVIIIe siècle.
     La rue du Carrefour-Frilleux. [p.16]
     Frédéric Gatineau (op.cit. p. 59) relève une mention de la Porte et du Carrefour Frileux en 1673 près de Gérofosse (Archives diocésaines, cote 1). Ils s’agit sans doute selon lui du «carrefour formé par les actuelles rues du Sablon et Rose Chéri».
De la paroisse Saint-Martin,
fauxbourg d’Estampes.

[On notera ici aussi des erreurs manifestes du copiste]

     La rue du Haut-Pavé.
     Actuelle rue du Haut-Pavé.
     La grande rue Saint-Martin.
     Actuelle rue Saint-Martin.
     La rue d’Archepeau.
     Sans doute l’actuelle rue de Charpeaux. Au XIIIe siècle (après 1274) est fait mention à Étampes d’une censitaire des dames de Longchamps (AD91, E 3868) appelée «Lorence, la fame feu Ansiau Archepiau» (Inventaire-Sommaire des archives de Seine-et-Oise,série E, tome II, p. 276b.); avant 1304, et en 1298, d’un «Jehennin/Johannin de Archepel» (ibid., pp.278b et 280a); en 1298, un «Hemeri Darchepiau» (ibid., p.280a).
     La rue du Pavé.
     Il s’agit sans doute du début de la grande route d’Orléans alors appelé le Pavé le Roi.
     La ruelle Saint-Jean.
      Actuelle rue Saint-Jean.
     La rue de Saint-Nicolas-Saint-Martin.
      Il s’agit selon Gatineau (p.118) de l’actuelle rue Braban, qui porte le nom de Saint-Nicolas sur un plan du XVIIIe s. (Archives d’Étampes 6 FI 11).
     La rue Buslou ou Berceau.      Il s’agit de  l’actuelle rue Bressault. Buslou représente certainement un patronyme.  
     Le carrefour Saint-Martin.
     Carrefour situé face à l’église, toujours au cadastre actuel selon Gatineau.
     La rue Badian.
     Il faut sûrement lire rue Badran, et supposer une mauvaise lecture de l’original par le copiste.
     La rue Bresehonniere*. [p.17]
     * Ce toponyme paraît corrompu. Sans doute faut-il lire Bretonnière, note originellement portée en marge à rue de la Bretonnerie (indûment déplacée ci-dessus dans la section consacrée au faubourg Saint-Pierre), de même qu’on a, plus haut Feutrière porté en marge de Rue de la Feutrerie
     Bourneuf à Saint-Martin* proche les deux grands moulains.
     * S’agit-il bien d’un Bourgneuf de Saint-Martin, ou bien y a-t-il erreur du copiste et se trouve-t-il en fait à Saint-Pierre (comme d’ailleurs plus bas la “Rue Saint-Mathurin, au bour Saint-Pere”), d’autant que le Bourgneuf n’est curieusement pas mentionné dans la partie consacrée à Saint-Pierre? Cependant Michel Martin a fait remarquer en 2008 qu’on trouve bien aussi un Bourgneuf d’Étampes-les-Vieilles mentionné par le censier de 1406 des Célestins (Cahier d’Étampes-Histoire n°9, p. 23)
     Rue des Grais, du pont le moullin Mazeaux jusque et proche le moulin de la Pirouette.
    Le moulin Mazeaux, ou de l'Hospice, du nom de son propriétaire ou plutôt de son meunier en 1525 (Gatineau , op. cit., p. 82) . Cette rue des Grais paraît être la rue de la Digue, ne doit pas être confondue avec une rue des Grais du quartier Saint-Pierre, identique à celle du Moulin-Fouleret d’après un plan du XVIIIe siècle (AD91 E3845: rue des Grais) ou bien parallèle à cette rue du Moulin-Fouleret, selon les plans de Marquis.
     Rue Hardoise-Saint-Martin*.
     * Il doit s’agir de l’actuelle rue du Petit-Saint-Mars, qui longe la ferme de l’Ardoise, ou de la Belle-Ardoise.
     Rue Saint-Mathurin, au bour Saint-Pere*.
     * Il s'agit sans doute du début de la Promenade des Prés, qui mène au quartier Saint-Pierre..
     Rue de Riviere-Lieu, à Saint-Martin.
     * Orthographe fantaisiste de l’actuelle rue de Reverselleux.
     Rue Courte*-Saint-Martin.
     * L’écriture du copiste n’est pas claire pour ce mot qu’il semble rendre un peu vaguement sans l’avoir reconnu, mais d’après le contexte il ne peut s’agir que de l’actuelle rue Courte. La précision Saint-Martin s’explique bien ici de la part de Chardin, puisqu’il a signalé une autre rue Courte dans la paroisse Saint-Basile.
      Rue Sablon-Saint-Martin*. [p.18]
     * Cette rue du Sablon que Gatineau considère comme non identifiée est-elle une nouvelle erreur du copiste? d’autant qu’elle n’est curieusement pas mentionné dans la partie consacrée à Saint-Pierre (où elle a été renommée rue Sadi-Carnot en 1894).
 
Les églises paroissiales,
collegialles et hospitaulx.


     L’église Notre-Dame, collegialle et paroisse.

     L’Hostel-Dieu-Notre-Dame.

     L’église Sainte-Croix*, collegialle et doyenné.
     * Désaffectée en 1791 puis abattue.
     L’église Saint-Basile, la plus grande paroisse.

     L’hospital Saint-Antoine [à present les Barnabites*].

     L’eglise Saint-Gilles, paroisse.

     [Le monastere des religieuses de la congregation de Notre-Dame**].

     Une petite chapelle en une maison aux celestins de Marcoussis.
     * Actuellement collège Jean-Étienne Guettard. On notera que notre texte présente d’abord cette institution comme un hôpital. Tout indique  que les mots à présent les Barnabites est une addition du premier copiste, postérieure à 1629, date de l’installation de cette congrégation (Fleureau, Antiquitez, p. 425).
     ** Autre addition du premier copiste, également postérieure à la même date de 1629, et même à 1649, date de l’installation de cette congrégation sur le site de l’actuel stade du Filoir dans la paroisse saint-Gilles (Fleureau, Antiquitez, p. 425)
     L’hospital Saint-Jehan* au faubourg Saint-Martin.
     * N°50 rue du Haut-Pavé. Notez que cette graphie serait totalement aberrante au XVIIIe siècle.
     Le monastere des pères de la Trinité, anciennement l’hospital Saint-André*.

     L’église Saint-Martin, prieuré et paroisse.
     * N°24 rue Saint-Martin. Ce document est le seul à nous fournir le nom de cet ancien hôpital, que Fleureau ou son éditeur posthume (Antiquitez, p.462) appelle seulement Aumônerie des Bretons, titre qu’il dit ailleurs d’une façon incohérente avoir été porté par l’hôpital Saint-Antoine, ensuite monastère des Barnabites, actuel collège Guettard (p.425).
     La chapelle Saint-Maur*, au Petit-Saint-Mars.
     * Erreur manifeste du copiste pour Saint-Mars (c’est-à-dire saint Médard). Il y avait bien une chapelle Saint-Maur dans la paroisse, mais dans l’église Saint-Martin elle-même.
     L’église Saint-Pierre, prieuré et paroisse.
     * Désaffectée et vendue lors de la révolution, détruite au début du XIXe siècle.
     L’Hostel-Dieu de Buno [sic, lisez sans doute: Buvo]* au faubourg Saint-Pierre.

     La chapelle Saint-Simphorien au dit fauxbourg.

      L’église Saint-Germain**, près et hors le dict fauxbourg, paroisse. [p.19]

      Le monastere de Morigny, possedé par les religieux de saint-Benoit de la dite paroisse de Saint-Germain, qui dépend du dit monastere et abbaye.

     La chapelle Saint-Jacques-de-Bedegon**, dedans le cimetiere des paroisses Notre-Dame et Saint-Basille, hors et proche la porte Saint-Jacques.

     La chapelle Saint-Jacques-de-l’Epée, commanderie, près la porte Évesard, où l’ont les capucins****.

     La maladerie Saint-Lasare, hors la dite porte.

     La chapelle Saint-Phallier, près ladicte maladerie, de la paroisse Saint-Germain cy-dessus.
     * Cet établissement est mal documenté, au point que même son nom pose problème. Selon Bonvoisin (Notice, 1866, p. 116), “Hôpital de Buzenval. — Il y avait encore dans le haut de Saint-Pierre, au lieu dit la Rue sans Pain, un petit hospice sur lequel nous n’avons pu nous procurer aucun renseignement. Il ressort seulement d’un registre des censives de Notre-Dame, qu’il existait au XIVe siècle. Ses biens ont été attribués à l’Hôtel-Dieu.” Léon Marquis (Les Rues, 1881, p. 192), n’en sait pas beaucoup plus: “A gauche, au bout de la rue du Sablon et menant aux routes d’Étampes à Malesherbes et à Pithiviers. II y avait à gauche, dans cette rue, le petit hôpital de Buval ou de Buzenval, qui existait du XIVe au XVIIe siècle, et dont les biens ont été attribués à l’Hôtel-Dieu d’Étampes. Le revenu de l’hôpital Buval était de 4,000 livres en 1648.” Et il ajoute en se référant vaguement (à son habitude) aux “Archives départementales” que “La rue Sans-Pain s’appelait au XVIIe siècle rue de l’Hôtel-Dieu-de-Buval”. Enfin Frédéric Gatineau (op. cit., p. 25), atteste une mention en 1605 de la rue de Buval (Archives diocésaines 1); mais ses notes inédites contiennent de nombreuses nouvelles données.
     Notre édition du censier de Notre-Dame en 1500 permet de trancher définitivement.
La forme Buzenval ne représente qu’une étourderie de Bonvoisin, et la forme Buno est une erreur de notre copiste pour quelque chose comme Buvo, car on trouve une fois dans le censier, à côté de la forme Buval, celle de Buvau..
     ** A Morigny.
     
*** Abattue en 1652 selon Dom Fleureau.
     
**** Depuis 1580; donation confirmée en 1581.


Les rivieres

     La riviere de Juisne

     La riviere de Louette.

     La riviere de Chalouette.

     La riviere d’Éclimont.
     En fait, c’est sur le territoire de Boissy-la-Rivière que la Juine est grossie par les eaux de l’Éclimont.

Plan de 1791: de la Tour du Loup au Perray (cliché B.G.)
Plan de 1791: Tour du Loup (à gauche), portes Saint-Gilles, Saint-Fiacre et Saint-Pierre.

Des murailles de la ville d’Estampes.

     Il est clair que les cinq paragraphes qui suivent sont des extraits d’un texte originellement plus étendu.

     [Premier extrait]

     
En l’an 1487, la porte Saint-Fiacre, de vers les prairies, ensemble celle de Saint-Gilles, appelée la porte de la Poterie*, et les murailles un peu au-dessus de la dite porte Saint-Fiacre, jusqu’à une tour nouvellement faite, ayant des [espace blanc], comme sera dit cy-après**, et de là jusqu’aux Portereaux, ont esté faites, des deniers aumosnes par deffunct maistre Pierre Hue, doyen de Nostre-Dame de Paris [Erreur: Jean Hue, doyen de l’Université de Paris (B.G.)]***, natif d’Etampes. [p.20]


     [Il manque ici le passage annoncé qui décrivait la tour du Loup; et c’est visiblement d’une autre tour que parle le passage suivant et auquel se réfère l’extrait qui suit, vraisemblablement la tour qui est sur les fossés du port neuf dont parle Claude Bougars en 1537 (Archives municipales, cote AA 152: voyez notre Annexe1) (B.G.)]
     * Il existe aussi une rue de la Poterie.
     ** Il s’agit sans doute de la tour actuellement dite du Loup, dotée de hours comme on le voit sur un croquis de la fin du XVIIIe siècle (Nouvellement semble signifier vers la même époque). Il n’est rien dit ensuite de cette tour, indice que nous sommes en présence d’extraits d’un mémoire plus étendu. .
     *** Le seul Hüe à avoir été doyen de Notre-Dame de Paris l’a été de 1518 à sa mort survenue le  jeudi 31 juillet 1522, deux générations avant Chardon, et s’appelait en fait Guillaume. Voyez sur ce personnage notre Annexe 3 (Vers la même époque un Noël Huë est chantre de Notre-Dame d’Étampes, de 1510 à 1516, charge qu’avait déjà occupée un Pierre Huë vers 1416; sans parler d’un Jean Huë assez célèbre, mort vers 1482, et d’un Cantien Huë recteur de l’Université de Paris, mort en 1502). De plus il est bien déjà question de la porte Saint-Fiacre en 1500 (voyez notre édition du censier de Notre-Dame à cette date).
     Il faut donc conserver cette date de 1487: Chardon ne s’est pas seulement trompé sur le prénom de maître Huë mais encore sur sa qualité; il s’agissait en fait de maître Jean Hue, doyen
 non pas de Notre-Dame de Paris, mais de l’Université de Paris, mort vers 1482, et que nous connaissons par ailleurs comme un bienfaiteur de la collégiale Notre-Dame.
     [2e extrait]

     Depuis la tour
dont cy-dessus est parlé*, lesdittes murailles furent continués [sic] jusques à la dicte porte Saint-Pierre, qui lors et lontemps au precedent etoit faite, comme les autres portes, Évesard, Saint-Jacques, du Chasteau, la porte Dorée et celle de Saint-Martin; à tout le moins les fondemens d’icelles murailles neuves furent faites comme aussi les fossés d’entre les dites portes Saint-Fiacre et Saint-Pierre: ce fut en l’an 1562, et furent parfaites de pierre et terre l’an 1567**. Les portes et les murailles depuis la dite porte Saint-Fiacre jusqu’au [sic] Portereaux furent faits ensemble au dict temps 1487***.


     * Les extraits, mal faits, induisent le lecteur en erreur, il s’agit ici d’une autre tour que dans l’extrait précédent.


     ** Comprenez: 1568 (l’essentiel des travaux paraît avoir pris place les trois premiers mois de 1568, qui en ce temps là étaient comptés comme faisant partie de l’année précédente: c’est ce qu’on appelle l’ancien style).
 
   *** On notera cette redite, nouvel indice que ce deuxième paragraphe est un deuxième extrait.
     [3e extrait]

     La tour des Portereaux* a esté bastie en 1514.
     * Il faut entendre ici non pas le bâtiment des Portereaux (comme le croit Faucherre), qui ne mérite guère le nom de tour et date selon lui de la fin du règne de Louis XI (†1483), mais sans doute d’une tour aujourd’hui disparue.
     [Le copiste a ici sauté un passage qui se terminait en parlant de la porte Évezard.]

     [4e extrait]

     Les murailles depuis cette porte Évesard* (non compris le peu qui deja etoit basti) furent au dict temps 1562 faites et construites derriere les maisons de monsieur le président Hannequin**, appelés [sic] le Barillet***, la Fontaine**** et autres, et continués jusqu’à la porte Saint-Pierre, lesquelles murailles, par avis de la Cour du Parlement à Paris, furent abbatues et demolies à la requette du dict sieur président Hannequin et autres ayant maison adjacentes: ce fut en l’an 1566.

     L’an 1567 [comprenez 1568 en nouveau style (février-mars)], les dictes murailles furent construites au lieu où elles sont de present, joignant la riviere, à tout le moins une partie, depuis le jardin du dit sieur president Hannequin jusque à la dite porte Saint-Pierre, [p.21] et ont esté continuées et parfaites avec les tours qui y sont depuis la dite porte Évesard jusqu’à la dicte porte Saint-Jacques. L’an 1570, les fosses depuis la porte Saint-Pierre jusqu’à la riviere, qui descend de Saint-Pierre à Coquerive*****, furent faites.

     * Nouvel indice que nous sommes en présence d’extraits incohérents.
     ** Le Barillet est une maison rue Évezard cité en 1605 par un Registre des biens de Notre-Dame (Archives diocésaines d’Évry, cité par Gatineau, op. cit., p. 16).
     
*** La Fontaine était l’actuel presbytère, au 18 de la rue Évezard.
     **** Ce titre de président, sauf erreur de ma part, n’a été porté par un Hennequin qu’au XVIe siècle, à savoir par Pierre Hennequin II, chevalier, seigneur de Boinville et Fresne, conseiller au parlement de Paris, président à mortier du dit parlement à partir du 9 avril 1568, mort le 11 août 1577. Celui-ci était d’ailleurs possessionné au moins à Boutervilliers depuis 1557 (Archives Nationales, P 8, n°67: “1557, 19 août. H. de la terre et seigneurie de B., rendu par Pierre Hennequin, conseiller au Parlement, acquéreur de Jean de Boutilhac et d’Hélène de Lestandart sa femme”.
     Ce Pierre était fils de Oudard Hennequin (mort vers 1558), maître des comptes, contrôleur général des finances entre Seine et Yonne, lui-même fils de Michel Hennequin (mort vers 1519), lui-même fils de Simon Hennequin conseiller de la ville de Troyes. Voyez notre Annexe 4.
     **** Il s’agit naturellement de la Juine.
*
*      *

     
     Ce que dessus, transcript du memoire ecrit à la main de feu monsieur Chardin [Lisez: Chardon]*, vivant lieutenant de la prevosté d’Etampes. [p.22] [p.23] [p.24]
     * Sur Étienne Chardon, voyez notre Introduction.
[FIN]

 
ANNEXE 1
Chronologie des faits datés par notre document
ou allégués par lui et datables autrement


[On porte en vert des données datées complémentaires, éclairant celles du mémoire de Chardon.]


Depuis longtemps”
Construction des portes Saint-Pierre, Évezard, Saint-Jacques, du Château, Dorée et Saint-Martin (peut-être la porte appellée ultérieurement Saint-Jean), et des murailles adjacentes (refaites du temps de l’auteur sur leurs anciennes fondations).
1482
Mort de Jean Hue, doyen de l’Université de Paris, bienfaiteur de la collégiale Notre-Dame d’Étampes (où il fit composer un vitrail et instituer une cérémonie annuelle à la fête de l’Annonciation) et de la ville, à laquelle il légua des biens pour financer sa fortification.
peu avant 1483
Selon Nicolas Faucherre, spécialiste des fortifications, celles de la vanne des Portereaux sont contemporaines de la Tour du Loup et datent de la fin du règne de Louis XI, mort en 1483.
1487
Construction, financée par un legs de Jean (et non Pierre) Hue des portes Saint-Fiacre et Saint-Gilles et des murailles un peu au-dessus de la porte Saint-Fiacre jusqu’à la Tour du Loup, et de là jusqu’aux Portereaux.
28 février 1492
Charles VIII, en prorogeant pour dix ans l'octroi aux Étampois des revenus de la Gabelle (qui leur avait été fait en 1456 pour financer la réparation du système routier), précise que ce revenu est également destiné à la fortification de la ville, et semble dire que c'est déjà le cas depuis un certain temps: «pour les deniers, qui en ystroient, convertir et emploier ès repparacions et fortificacions de la dicte ville et autres affaires comuns d’icelle, ce qu’ilz ont fait et font encores».
1514
Érection du bâtiment que Chardon appelle Tour des Portereaux, que je suppose être un bâtiment disparu.
30 ou 31 juillet 1522
Mort de Guillaume Hue, doyen de Notre-Dame de Paris, natif et bienfaiteur  d’Étampes (confondu avec Jean Hue par Chardon qui de plus lui donne le prénom de Pierre).
13 avril 1526
Le comté d’Étampes est donné par François Ier à Jean de la Barre «ainsi quil se comporte et poursuit de toutes parts tant en Villes, Châteaux, Forteresses (...), à la charge aussi d’entretenir durant iceluy temps les édifices, & Châteaux dudit Comté, & en bon, & convenable état, & reparation» (Fleureau, Antiquitez, pp. 221-222).
14 août 1536

     «Délibération des habitants de la ville d’Estampes pour fortifier la ville, la clore de fossés et murs, et murer les portes Dorée, & de St Fiacre, & faire pont levis aux portes Evezard, St Pierre, St Jacques & St Martin, & pour ce employer les deniers communs de la ville et s’ils ne suffisent pas, obliger les habitants de fournir le surplus, pour achever les dites clotures, et que les habitants ayent à se pourvoir d’armes et batons.» (Archives municipales, cote AA 152, dossier portant au crayon bleu la cote 16, saisie B.G.)
5 avril 1537
     «Du procès verbal de Me Claude Bougars, lieutenant general des baillage et gouvernement d’Orleans. Du dimanche 5. avril apres Pasques, 1537, commissaire en cette partie.
     
«A été extrait ce qui suit, folio 13.
     
«A été avisé, conselié et délibéré que la cloture de la ville d’Estampes, ou elle defailloit, seroit faite, continuée et parfaite, selon l’ancien devis et estimation, en poursuivant les anciens fondemens, et prenant droit depuis un bout de la closture jusques à l’autre, et si commenceroit icelle closture à une tour qui est sur les fossés du port neuf, tirant droit à la porte St Pierre et que près icelle tour et les fondemens de murailles qui y sont tenant et joints à la dite tour, les fossés de ladite ville se y feroient et continueroient, tirant droit aligné à la porte St Fiacre, le tout pour la fortification et deffense de ladite ville et des habitants d’icelle comme il est a plain contenu es deliberations qui sont par ecrit, dont a été fait prompte foy, et pour icelles closture faire et parfaire, les deniers communs de ladite ville seroient appliqués et employés.» (Archives municipales, cote AA 152, feuillet portant au crayon bleu la cote 6, saisie B.G.)
10 avril 1537
     «Sentence ensuite d’un procès verbal d’assemblée des habitants de la ville d’Estampes, de M. Bougard lieutenant général d’Orléans commissaire en cette partie, qui entherine les lettres patentes obtenues par les maires et echevins d’Estampes, et en consequence ordonne que les murs de cloture et fortification de la ville seront continués suivant l’alignement pris, et qu’ils ont été commencés, en recompensant ceux sur lesquels on prendra des heritages, pour parfaire ladite cloture suivant l’estimation qui en sera faite par gens à ce connaissants, en présence des habitants de ladite ville pour ce assemblés.» (Archives municipales, cote AA 152, dossier portant au crayon bleu la cote 16, saisie B.G.)
1544
Mention d’un Pierre Chardon procureur au bailliage d’Étampes, peut-être père d’Étienne Chardon.
19 août 1557
Pierre Hennequin, conseiller au parlement de Paris, doit déjà posséder une maison à Étampes une maison et un jardin près des remparts; il rend hommage à cette date pour un fief qu’il a personnellement acquis à Boutervilliers.
1560
Pierre Hennequin épouse en 1560 Marie (alias Jeanne) Brulart dame du Héez, fille de Jacques Brulart et d’Isabelle Le Picart.
1562
Reconstruction des murailles depuis une tour du côté du Port jusqu’à la porte Saint-Pierre, protégées par des fossés. Réfection entièrement à neuf des autres murailles et portes (Évezard, Saint-Jacques, du Château, Dorée et de Saint-Martin, c’est-à-dire de Saint-Jean), qui ne sera pleinement achevée qu’en 1568. Entre la porte Évezard jusqu’à la porte Saint-Pierre, où l’enceinte n’était jusqu’alors qu’en partie fortifiée, le mur passe désormais derrière les maisons de Pierre Hennequin et d’autres (secteur ou maisons appelés le Barillet, la Fontaine et autres).
1562
Le  Président Hennequin et d’autres riverains en appellent au Parlement de Paris, pour faire invalider leur expropriation.
13 novembre 1562
Étampes se rend sans combattre à l’armée protestante de Condé. Six semaines de saccage (Fleureau, Antiquitez, pp. 238-239).
1566
Destruction des murailles construites sur les terres des appelants, sur ordre du Parlement de Paris.
A partir du 4 octobre 1567
Préparatif d’un nouveau siège sur ordre du roi. «Les chemins d’autour de la clôture de la ville par le dedans, furent applanis en toute diligence, pour donner la commodité aux Rondes de marcher.» (Fleureau, Antiquitez, p. 240)
17 octobre 1567
La ville refuse de se rendre à Montgommery, mais elle est prise par escalade; les protestants la tiennent jusqu’au 16 novembre (Fleureau, p. 240).
de fin janvier à février 1568 (1567 ancien style)
Séjour de troupes royales à Étampes. «Les sieurs de Montpezat, & de Prié y vinrent aussi, pour reconnoître si la place étoit tenable, & pour ordonner des fortifications qu’il falloit faire, ausquelles les habitans s’employerent volontiers; parce qu’ils n’avoient rien tant à cœur que de se conserver en l’obeïssance du Roy, & d’empêcher l’entrée dans leur ville à de si mauvais hôtes que les Religionnaires, qui les avoient déjà pillez par deux fois.» (Fleureau, Antiquitez, p. 241)
Février-mars 1568 [Notre source dit: 1567 (ancien style)]
Réfection et amélioration par des travaux en pierre et en terre des fortifications déjà bâties, notamment mais pas seulement de la porte Saint-Fiacre à la porte Saint-Pierre. Reconstruction des murailles construites en 1562 et détruites en 1566, sur un autre tracé, depuis la rivière et le jardin du président Hennequin jusqu’à la porte Saint-Pierre. Réfection de la section des murailles séparant la porte Évezard de la porte Saint-Jacques, où sont dressées des tours.
9 avril 1568
Pierre Hennequin II, conseiller au parlement de Paris, devient président à mortier du dit Parlement.
1570
Creusement de fossés de part et d’autre du Perray depuis la porte Saint-Pierre jusqu’à la Juine.
Vers la même date
(nouvellement)
Érection de la Porte Jaune, au bout du Perray.
11 août 1577
Mort du président Pierre Hennequin.
1580
Arrivée des capucins à Étampes, mentionnés par Chardon à deux reprises.
mars 1586 (mars 1585 ancien style)
Selon Fleureau, “dés le mois de Mars 1585. les habitants d’Estampes furent avertis par Monsieur de Chiverny, Chancelier de France, & Gouverneur [p.248] d’Orleans, & de la Province de Beausse, de veiller à la seureté de leur Ville (…). Des huit portes de la Ville, l’on n’en laissa que trois ouvertes, celles de S. Jacques, de S. Pierre, & de S. Martin, & les autres furent murées.” (Antiquitez, pp. 248-249)
avril 1586
Magdelaine Darras, épouse d’Étienne Chardon, lieutenant du Prévôt d’Estampes, marraine à Saint-Pierre.
Vers 1590
Rédaction par Étienne Chardon de son Mémoire.
7 janvier 1593
Étienne Chardon, lieutenant de la prévôté, parrain à Saint-Pierre (avec Léon Laureau, bailli de Méréville)
Avant 1606
Mention de Madeleine Darras, veuve de noble homme Etienne Chardon lieutenant de la prévôté d’Etampes.
1629-1630
Arrivée à Étampes des Barnabites et des Religieuses de la Congrégation, mentionnés par deux additions du premier copiste du mémoire de Chardon.
1649
Installation des Religieuses de la Congrégation dans la paroisse Saint-Gilles, mentionnée par l’une des additions du premier copiste du mémoire de Chardon.
après 1649
Première version de l’extrait posthume tiré du Mémoire de Chardon.
Peu après 1652 (?)
Tracé du plan de dîmage des dames de Maubuisson (édition prévue en juin 2009, “Un nouveau plan d’Étampes: l’assiette des dîmes des religieuses de Maubuisson au XVIIe siècle”, in Cahier d’Étampes-Histoire 11), qui visualise l’enceinte fortifiée centre ville, percée de 7 portes (la porte manquante semble être la porte Saint-Fiacre, sans doute murée) et deux couloirs fortifiés, l’un se terminant par la porte Jaune du côté de Saint-Pierre (faubourg hors-champ), l’autre du côté de Saint-Martin se terminant par la porte Saint-Jean; au dit faubourg Saint-Martin ne sont représentées que la porte Saint-Jean et la porte d’Orléans.
Vers 1668
Description de Fleureau: La ville d’Estampes les nouvelles, autrement le Chastel, est située sur le penchant d’une Colline qui s’étend du Septentrion vers le Midy: de-là vient la netteté des rues; parce que les eaux qui tombent du Ciel en emportent facilement les immondices dans la riviere, qui la traverse par le bas. Elle est ceinte de Fossez revêtus de Pierres, excepté du côté de la Prairie: & de bonnes Murailles garnies de tours: le tout soûtenu de Remparts de terre fort larges. Une de ses portes, anciennement appelée la porte de la Barre, aujourd’huy de Saint Martin, a son issuë vers la Province de Beausse, soûs le Gouvernement de laquelle elle est, avec tout son Baillage. Celle de Saint Pierre repond au Gâtinois, qui est separé de la Beausse par la riviere de Juisne, qui passe entre le Faux-bourg qui porte le nom de ce Saint à cause de son Eglise qui y est  située: Les autres ont leur issuë vers l’Hurepois, dont on met les confins au bourg d’Estrechy, en sorte neanmoins qu’il renferme la ville de Dourdan. Toutes ces portes sont ornées chacune de deux tours, qui en deffendent l’entrée, & de beaux portaux. La figure de la ville d’Estampes est quarrée longue tirant sur la Piramidale, dont la base est du côté de Paris, sa longueur s’étend de la porte Saint Jacques à celle de Saint Martin: & sa largeur se prend de la porte du Château à celle de Saint Pierre. (Antiquitez, p. 23).
Fin XVIIe ou début XVIIIe s.
Copie de cette copie, actuellement conservée aux Archives départementales de l’Essonne.
1737
Addition par une seconde main illettrée de la date de 1737 sur cette copie de copie.

 
ANNEXE 2
Sur les lieutenants du prévôt d’Étampes au XVIe siècle
par Paul Dupieux (1931)
     Paul Dupieux, dans son très précieux ouvrage sur les Institutions royales au Pays d’Étampes, s’est intéressé entre autres charges de fonctionnaires étampois à celle des lieutenants du prévôt. On notera que sa liste en est assez maigre, et que notamment il ne connaît pas Étienne Chardon.
     LIEUTENANT DU PRÉVÔT. — Ses émoluements [du Prévôt] n’étaient pas en rapport avec l’étendue de la circonscription et le champ de son activité. Cette activité était si intense qu’il eut de bonne heure un lieutenant, Pierre Didier en 1488 (5), Pierre Lepère en 1536 (6), Jean Delorme (avant 1546 (7) – après 1561 (8)) qui était licencié en droit. Pierre Lepère était même qualifié de lieutenant général du prévôt. Ces officiers, à l’exception du premier, furent pourvus par le roi, sur la nomination du comte ou du duc, et reçus par le bailli. Ils se trouvaient satisfaits de leur sort, puisqu’ils restaient longtemps [p.94] en charge. Mais ils n’avaient pas de gages ordinaires. En 1627, un candidat offrira 1500 livres à un rival pour le débouter (1). On peut induire de ce chiffre que, même au seizième siècle, la situation devait être fort recherchée et rapporter beaucoup.
      Ainsi, comme celles de Beauvaisis, de Montreuil, de Bourges, de Blois, de Chartres, la prévôté d’Étampes avait une lieutenance bien avant l’édit bursal de 1557, qui créait semblable office dans toute ville relevant d’un bailliage ou d’une sénéchaussée (2).
     (5) Voir supra, début du chapitre, p. 89, n.2. (1488, 27 juin, Pierre Didier, lieutenant du prévôt, Arch. Loiret, Fonds du duché d’Orléans, A 1238, fol. 84.)
      (6) 1536, 14 août, Arch. d’Étampes, Déliberations des habitants sur la clôture de la ville.
     (7) 1546, 17 déc. Arch. Loiret, A 1198, tabl. 182, lay. 5, liasse 4, pièce première.
     (8) 14 juillet. Arch. d’Étampes. Délibérations du conseil de bailliage au sujet des écoles.

     (1) Arch. Loiret, A 1236, fol. 296.


     (2) 1537, 20 mai, Villers-Cotterets; mentionné dans Isambert, XIII, p. 490, n°377; cité par Dupont-Ferrier, Les officiers royaux des bailliages, p. 182.
 
      Paul DUPIEUX, Les Institutions royales au pays d’Etampes (Comté puis Duché: 1478-1598), par Paul Dupieux, architecte-adjoint de la Seine. Ouvrage couronné par l’Institut [in-8°; XIX+288 p.; gravure; carte], Versailles, Mercier [«Bibliothèque d’histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, publiée sous les auspices de la Société des sciences morales, lettres et arts de Seine-et-Oise (Académie de Versailles)»], 1931, pp. 93-94.
ANNEXE 3
Fisquet, sur Guillaume Hüe (1866)
     Dans le deuxième tome consacrée à Paris de sa France Pontificale, Henri Fisquet nous donne les précieux renseignements suivants sur le doyen de Notre-Dame de Paris, qui s’appelait Guillaume Hüe. On remarquera que le traité de Chardon nous fait incidemment découvrir que ce doyen de Notre-Dame de Paris (que Fisquet supposait orléanais) était un Étampois, ce qui va augmenter le Corpus Latinum Stampense de deux lettres du XVIe siècle, l’une à Érasme, l’autre d’Érasme lui-même à Guillaume Huë.
     56.— Guillaume III, Hue. Déjà pourvu d’un canonicat dans l’église collégiale de Saint-Aignan d’Orléans, Guillaume Hüe fut élu doyen de Paris, le 15 février 1518, et on le trouve mentionné sous ce titre, à la date du 22 mars, dans les commentaires des arrêts du parlement de Paris. Nicolas Bérauld, d’Orléans, peut-être le compatriote de Guillaume Hüe, cité par Érasme, livre II, lettre 12, l’appelle “homme excellent et très-savant, profondément versé dans tous les genres d’écrire, ami des belles-lettres, et surtout de l’Écriture-Sainte, et de la théologie.” Il engage Érasme à lui écrire, à ne point dédaigner d’entrer en relation avec un homme si intègre et si affable, qui désirait se lier avec lui et achèterait [p.40] son amitié à tout prix. Érasme lui écrivit donc sa lettre 22e du même livre. Après la conclusion du concordat de Léon X avec François Ier, Guillaume Hüe se présenta au parlement avec les députés du chapitre et fit, contre cet acte, ses protestations publiques que le parlement déposa dans ses archives. L’Université avait fait en sa présence des protestations semblables. Toutefois le concordat fut enregistré le 22 mars 1518, malgré l’appel que l’Université et le chapitre firent au futur concile. Guillaume Hüe mourut le jeudi 31 juillet 1522; on lit cependant dans l’obituaire à la date du 30 de ce mois: “Mort de Guillaume Hüe, doyen et chanoine de Paris.”

 
          Henri FISQUET, La France Pontificale (Gallia Christiana). Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l’établissement du Christianisme jusqu’à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastiques. Paris, doyens, grands-aumoniers, abbayes, etc, tome second [868 p.], Paris, É. Repos, 1866, pp. 39-40.
ANNEXE 4
Le président Hannequin
Dictionnaire de la Noblesse, tome 8 (1774)
     Au tome 8 du Dictionnaire de la Noblesse de La Chesnay-Dubois, on trouve ces renseignements sur ce personnage important de la scène politique français, puisqu’il était président du Parlement de Paris au plus fort des guerres de religion.
     IX. PIERRE HENNEQUIN, Chevalier, Seigneur de Boinville, le Gaillard près Ablis , de Fresne près Meulan , d’Egoulon, de la Castaigne , de Boulervilliers [Lisez : Boutervilliers], fut pouvu le 9 Avril 1568, d’une charge de Président à Mortier au Parlement de Paris. Il avoit épousé Marie Brulart, Dame de Hez au pays d’Artois, fille unique de Jacques Brulart , Baron de Hez, & d’Isabelle le Picard. Il en eut:
     — 1. OUDART, qui suit; — 2. RENÉE, alliée avec NICOLAS HENNEQUIN, Son cousin , Seigneur du Peray & de Bermonville; — 3. & MARIE, femme, 1°. d’Olivier le Fevre , Seigneur d’Eaubonne, Président de la Chambre des Comptes de Paris; & 2°. d’Antoine de la Marck, Comte de Braine.

 
     François Alexandre Aubert de LA CHESNAYE-DESBOIS, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l’histoire & la chronologie des familles nobles de France, l’explication de leur armes, & l’état des grandes terres du royaume, etc.. Tome 8, Paris, Veuve Duchesne, 1774, p. 22.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Éditions

      1) Étienne CHARDON (lieutenant de la prévôté d’Étampes), Traicté des noms et surnoms des rues de la ville et fauxbourgs d’Estampes [mémoire manuscrit], perdu.

     2) Première copie [avec deux petites additions], après 1649, perdue.

     3) Deuxième copie [cahier
manuscrit de carnet de 9,5 cm sur 15,5 constitué de 6 feuillets pliés en deux et cousus, présentant donc, couverture comprise, un total de 24 pages non paginées, dont les trois dernières ont été laissées vierges; portant au crayon la date de 1737], avant 1738 [conservée aux Archives départementales de l’Essonne sous la cote E Suppl 803].

     4) Bernard GINESTE [éd.],
«Étienne Chardon: Traité des noms et surnoms des rues de la ville et faubourgs d’Étampes (vers 1590)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-16-chardon1590traicte.html, 2008.

Publications faisant état de ce document
     On notera que Paul Dupieux n’a pas connu ce document, qui fait cruellement défaut à son ouvrage, par ailleurs remarquable, sur la Défense militaire d’Étampes au XVIe siècle, que nous avons déjà réédité en ligne (cliquez ici). En cette matière des fortifications, il ne fait guère que répeter Basile Fleureau et Léon Marquis.

     Monique CHATENET, «Le Donjon», in Étampes, un canton entre Beauce et Hurepoix, Éditions du Patrimoine, 1999, pp. 39-40.

     Nicolas FAUCHERRE (maître de conférence à l’université de la Rochelle), «Les fortifications de l’agglomération: une enceinte médiévale à l’époque classique» [2 illustrations], in Étampes, un canton entre Beauce et Hurepoix, Éditions du Patrimoine, 1999, pp. 153-155 (et notes 481-491, pp. 284).

     Frédéric GATINEAU, Étampes en lieux et places. Toponymie de la ville et de la commune d’Étampes [29,5 cm sur 21; 150 p.; dictionnaire alphabétique de 2327 entrées; 252 photographies noir et blanc; 11 plans; couverture couleur; broché], Étampes, Association A travers champs, 2003.
     Réédition numérique en ligne: Frédéric GATINEAU, «Étampes en lieux et places (édition corrigée)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-21-gatineau2003enlieuxetplaces.html, 2003-2004.

Le seizième siècle étampois dans le Corpus Étampois


     CORPUS ÉTAMPOIS [éd.], «Documents en ligne sur le XVIe siècle étampois», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-16esiecle.html, 2006.


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source: copie conservée aux Archives départementales de l’Essonne, transcrite par Bernard Gineste en 2009.
    
Explicit
 
SommaireNouveautésBeaux-ArtsHistoireLittératureTextes latinsMoyen Age NumismatiqueLiensRemerciementsAssociationNous écrire - Mail