Corpus Latinum Stampense
 
Louis VII
Don d’un cens aux moines de Longpont
Paris, 1144, avant le 1er août
   
Eglise de Longpont (Gravure de L. Gaucherel)
Statue de Notre-Dame (Gravure de L. Gaucherel)
Portail de l'Eglise de Longpont (Gravure de L. Gaucherel)
    
     En 1144, Louis VII affranchit les moines de Longpont d’un cens qu’ils lui devait dans leurs vignes de Chailly-en-Bière (Seine-et-Marne), moyennant la célébration de l’anniversaire de ses père et grand-père Louis VI et Philippe Ier.
     Aucun rapport direct avec l’histoire du pays d’Étampes.

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

 
Louis VII
Don d’un cens aux moines de Longpont
Paris, 1144, avant le 1er août
1. Première traduction (2008)

     In nomine sancte & individue Trinitatis. Ego Ludovicus, Dei gracia, rex Francorum & dux Aquitanorum.
     Au nom de la sainte et indivise Trinité. Moi Louis, par la grâce de Dieu roi des Francs et duc des Aquitains.
     Convenienter nimirum ad benefaciendum ecclesiis (1) munificentia regalis habundat; regium quippe opus est & ipsas studiose defendere & oportunis beneficiorum largitionibus aucmentare. Notum itaque fieri volumus omnibus, tam futuris quam presentibus, quoniam
     C’est avec la plus grande convenance que la générosité des rois se répand en bienfaits sur les communautés ecclésiastiques (1), car c’est le devoir des rois de les protéger avec zèle, et de les faire croître en leur dispensant quand il le faut leurs libéralités. C’est pourquoi nous voulons qu’il soit connu de tous, tant à venir que présents, ceci.
     ecclesie beatissime virginis Deique genitricis Marie de Longo Ponte tres solidos de censu, quos in vineis monachorum apud Calliacum (2) habebamus, in perpetuum condonantes, donavimus. Pro quo dignum judicavit ecclesia ut illustrium ac venerande memorie regum, genitoris videlicet nostri [p.68] Ludovici avique nostri Philippi, anniversarii diem annua in posterum commemoratione percelebret.      J’ai donné à l’église de la très sainte Vierge et Mère de Dieu Marie de Longpont, par une donation à perpétuité, trois sous de cens que nous détenions dans les vignes des moines à Chailly (2). En retour cette église a jugé convenable de célébrer à l’avenir par une commémoration annuelle le jour de l’anniversaire dillustres rois de vénérable mémoire, à savoir notre père Louis et notre grand-père Philippe.
     Quod ut perpetue stabilitatis optineat munimenta, scripto commendari, sigilli nostri auctoritate muniri nostrique nominis subter inscripto karactere corroborari precepimus.
     Et pour que cela trouve la garantie d’une stabilité perpétuelle, nous avons ordonné que cela soit mis par écrit, garanti par l’autorité de notre sceau et certifié par le monogramme de notre nom porté ci-dessous.
     Actum publice, Parisius, anno ab incarnatione Domini millesimo C° XL° IIII°, regni vero nostri VIII°; astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt & signa. Signum Radulfi, Viromandorum comitis, dapiferi nostri. S. Mathei, camerarii. S. Mathei, constabularii. Signum Guillelmi, buticularii.      Fait à Paris l’an de l’incarnation du Seigneur 1144, et 8 de notre règne, en présence dans notre palais de ceux dont sont portés ci-dessous les noms et les marques. Marque de notre sénéchal Raoul comte de Vermandois. Marque du chambrier Mathieu. Marque du connétable Mathieu. Marque du bouteiller Guillaume.
     Data per manum Cadurci, (monogramme royal) cancellarii.
     Donné par la main de Cadurque [monogramme de Louis VII], chancelier.
Sceau de Louis VI
Sceau de Louis VI  


NOTULES

     (1) On traduit ici ecclesia par
communauté ecclésiastique pour rappeler au commun des lecteurs que c’est le sens générique le plus courant du mot en latin médiéval, qu’il s’agisse d’une paroisse, d’un couvent, ou de toute autre communauté structurée, officialisée et protégée par une forme ecclésiastique, dont il faut souligner le caractère relativement autonome, et le mode de fonctionnement, en certain cas, étonnamment démocratique (B.G.).

     (2) Calliacum, ailleurs orthographié dans ce cartulaire Caliacum, Chaili, Chailli ou Challi, est selon Marion Chailly-en-Bière près Melun (Seine-et-Marne).
 

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
2. Texte et notes de Marion (1879)

     In nomine sancte & individue Trinitatis. Ego Ludovicus (1), Dei gracia, rex Francorum & dux Aquitanorum. Convenienter nimirum ad benefaciendum ecclesiis munificentia regalis habundat; regium quippe opus est & ipsas studiose defendere & oportunis beneficiorum largitionibus aucmentare. Notum itaque fieri volumus omnibus, tam futuris quam presentibus, quoniam ecclesie beatissime virginis Deique genitricis Marie de Longo Ponte tres solidos de censu, quos in vineis monachorum apud Calliacum habebamus, in perpetuum condonantes, donavimus. Pro quo dignum judicavit ecclesia ut illustrium ac venerande memorie regum, genitoris videlicet nostri [p.68] Ludovici avique nostri Philippi (2), anniversarii diem annua in posterum commemoratione percelebret. Quod ut perpetue stabilitatis optineat munimenta, scripto commendari, sigilli nostria uctoritate [Lisez: nostri auctoritate] muniri nostrique nominis subter inscripto karactere corroborari precepimus.
     Actum publice, Parisius, anno ab incarnatione Domini millesimo C° XL° IIII°, regni vero nostri VIII° (3); astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt & signa. Signum Radulfi, Viromandorum comitis (4), dapiferi nostri. S. Mathei, camerarii. S. Mathei, constabularii. Signum Guillelmi, buticularii.
     Data per manum Cadurci, (monogramme royal) cancellarii.
1144. Avant le 1er août.

     (1) Louis VII.

     (2) Louis VI, son père, & Philippe Ier, son aïeul.

     (3) La huitième année du règne de Louis le Jeune, à partir de la mort de son père, a commencé le 1er août 1144.

     (4) Raoul Ier le Vaillant.



        
Source du texte: L’édition de Jules Marion (1879).
 
   
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE ET PROVISOIRE
 
Éditions (seront davantage précisées ultérieurement)

     Jules MARION, Le Cartulaire du Prieuré de Notre Dame de Longpont de l’ordre de Cluny au diocèse de Paris, publié pour la première fois avec une Introduction et des Notes. XIe-XIIe siècle [in-8°; 371 p.; 3 planches; texte latin; index], Lyon, A. Louis Perrin  & Marinet, 1879, n°VI, pp. 67-68.
     Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111131d
, en ligne en 2008.

     Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Don dun cens aux moines de Longpont (1144)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7longpont1144.html, 2008.

 Textes corrélatifs

     Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Don d’une foire aux moines de Forges-les-Bains (1140)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7forgeslesbains1140.html, 2008.

     Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Don d’une foire aux moines de Longpont (Étampes, 1142)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7longpont1142.html, 2008.

     Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Mandement aux chevaliers de Montlhéry (sans doute à Étampes en 1142)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7chevaliersdemonthery1142.html, 2008.
 

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

    
Explicit
 
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