Louis VII: Mandement aux chevaliers de Montlhéry (sans doute à Etampes en 1142)

Corpus Latinum Stampense

Louis VII Mandement aux chevaliers de Montlhéry sans doute à Étampes en 1142

Eglise de Longpont (Gravure de L. Gaucherel)

Statue de Notre-Dame (Gravure de L. Gaucherel)

Portail de l'Eglise de Longpont (Gravure de L. Gaucherel)

Nous avons déjà édité la charte que Louis VII donna à Étampes, en 1142, en faveur des moines de Longpont, à qui il donne une foire. Voici ce qu’il en écrivit aux chevaliers de Montlhéry, sans doute en la même occasion.

La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

Louis VII Mandement aux chevaliers de Montlhéry sans doute à Étampes en 1142

1. Première traduction (2008)

Ludovicus, Dei gratia rex Francorum & dux Aquitanorum, militibus Montis Letherii salutem.	Louis, par la grâce de Dieu roi des Francs et duc des Aquitains, aux chevaliers de Montlhéry, salut.
Vobis volumus innotescari (1) quoniam ecclesie de Longo Ponte & ibidem morantibus monachis, in obsequio regis eterni (2) , feriam septem dierum ad festivitatem beate Marie Septembris donavimus.	Nous voulons qu’il vous soit notifié (1) que nous avons donné à l’église de Longpont et aux moines qui y vivent, en hommage au Roi Éternel (2), une foire de sept jours lors de la fête de Notre-Dame de Septembre.
Proinde, per regia vobis scripta mandamus ut coherceatis filios & familias vestras, ne quas forte coactiones vel exactiones inferre presumant.	Par suite, nous vous commandons, par charte royale, d’interdire à vos fils et à vos familles d’oser y exercer quelques encaissements ou levées que ce soit.
Omne etenim forisfactum ab illo sumus requisituri, de cujus esse familia auctor injurie cognoscetur.	En effet nous n’hésiterons pas à frapper d’amende celui à la famille duquel l’auteur de l’infraction se révèlera appartenir.

NOTULES

(1) Je corrige le texte donné par Marion, innotescat, en innotescari (B.G.).

(2) Il s’agit évidemment de Dieu et spécialement de Jésus-Christ, roi des rois et seigneurs des seigneurs (Rex regum et Dominus dominantium), qui est d’un certain point de vue au véritable sommet de la pyramide féodale (B.G.).

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

2. Texte et notes de Marion (1879)

Ludovicus (1), Dei gratia rex Francorum & dux Aquitanorum, militibus Montis Letherii (2) salutem. Vobis volumus innotescat quoniam ecclesie de Longo Ponte & ibidem morantibus monachis, in obsequio regis eterni, feriam septem dierum ad festivitatem beate Marie Septembris donavimus. Proinde, per regia vobis scripta mandamus ut coherceatis filios & familias vestras, ne quas forte coactiones vel exactiones inferre presumant. Omne etenim forisfactum ab illo sumus requisituri, de cujus esse familia auctor injurie cognoscetur.

S. D. Vers 1142.

( 1) Louis VII le Jeune.

( 2) Les milites auxquels cette charte est adressée sont les officiers ou châtelains gardant pour le roi le château-fort de Montlhéry, & [p.66] qui, en leur qualité de défenseurs des fiefs relevant de la châtellenie, étaient tenus aux chevauchées ordonnées par le roi & à la garde continuelle du château. Ils sont qualifiés habituellement milites de fisco Montis Letherici ou simplement milites Montis Letherici. Plusieurs de ces vassaux habitaient dans l’enceinte même du château. Il convient de remarquer que cette institution féodale, d’un caractère assez original, était bien antérieure à la réunion de la seigneurie de Montlhéry au domaine royal & devait, selon toute probabilité, remonter au temps où les évêques de Paris étaient suzerains du Mons Lethericus, qu’ils avaient acquis par échange des abbés de Saint-Denis, vers le commencement du IXe siècle. C’est en vertu de ce vieux droit que, dans la charte de fondation du Prieuré de Longpont (inf. n° LI), l’évêque de Paris, Geoffroy de Boulogne, appelle Gui de Montlhéry noster miles. «L’évêque de Paris, dit l’abbé Lebeuf (Hist. du Dioc. de Paris, X, 156), s’accommoda [avec l’abbé de Saint-Denis] du Mons Aericus; mais, vers la fin de la seconde race, il céda cette montagne à des chevaliers qui se rendirent ses feudataires & qui peu à peu la firent essarter.» — En dehors de l’enceinte fortifiée, du côté du couchant, s’était formé peu à peu le bourg de Montlhéry, dont le roi confia l’administration & la garde à des officiers spéciaux qualifiés de prévôts.

Source du texte: L’édition de Jules Marion (1879).

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE ET PROVISOIRE Éditions (seront davantage précisées ultérieurement)
Jules MARION, Le Cartulaire du Prieuré de Notre Dame de Longpont de l’ordre de Cluny au diocèse de Paris, publié pour la première fois avec une Introduction et des Notes. XIe-XIIe siècle [in-8°; 371 p.; 3 planches; texte latin; index], Lyon, A. Louis Perrin & Marinet, 1879, n°IV, pp. 65-66.
Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111131d, en ligne en 2008.

Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Mandement aux chevaliers de Montlhéry (sans doute à Étampes en 1142)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7chevaliersdemonthery1142.html, 2008.

Textes corrélatifs

Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Don d’une foire aux moines de Forges-les-Bains (1140)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7forgeslesbains1140.html, 2008.

Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Don d’une foire aux moines de Longpont (Étampes, 1142)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7longpont1142.html, 2008.

Bernard GINESTE [éd.], «Louis VII: Don d’un cens aux moines de Longpont (1144)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis7longpont1144.html, 2008.

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

Explicit

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