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Louise Abbéma
a publié ce sonnet en 1894 pour un éventail, en pleine mode
japonisante. On sait
que Stéphane Mallarmé, qui a écrit un quatrain servant
d’adresse sur une lettre à Louise Abbéma, a lui aussi composé
des poèmes pour éventails, et de même Paul Claudel
et Jean Cocteau.
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COMMENTAIRE DE MAURICE
GUILLEMOT
Ce sonnet inédit intitulé ‘Nuit Japonaise, éventail’ est la plus jolie fantaisie poétique de cette fantaisiste charmante, Louise Abbéma: le pinceau et l’ébauchoir peuvent se croise maintenant dans son blason d’un petit bout de lyrette, et, ainsi combiné, elle devrait le faire sculpter sur la porte de son manoir champêtre du Puits-au-Loup. Villégiatures d’artistes,
1897, p. 252
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AUTRE COMMENTAIRE
Ce sonnet est bien un sonnet, sans doute, en bonne et due forme, quoique le deuxième quatrain ne reprenne pas les rimes du premier; mais on ne peut plus faible; on notera surtout la régulière médiocrité des épithètes, nuits belles, douceur exquise, rayon délicat, reflet tremblant, parfum très subtil, brises très molles, etc.; l’incongruité enfin d’un parfum qui monte avec volupté, et de la grecque Séléné au pays du dieu-lune. Louise Abbéma, comme son amie Sarah Bernhardt, a voulu toucher à tous les arts, sans doute. Mais en faire pour autant une femme de lettres autant qu’un peintre et qu’un graveur, comme plusieurs le prétendent, passe véritablement les bornes: son génie n’était pas universel. B. G., janvier 2004
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ANNEXE: LISTE
DES ÉVENTAILS SIGNALÉS DE LOUISE ABBÉMA
Bord de mer (1888), La Japonaise (1890), Griffes d’or (1890), La Perle (1892), Pavot rose (1893), Chrysanthèmes du Japon (1893), Le Sommeil (1893), Éventail offert à la représentation du gala de l’Opéra (1893), Nuit japonaise (1894), Éventail offert à l’Opéra pour les rapatriés de Madagascar (1896), Éventail commémorant le gala donné à l’Opéra à l’occasion de la visite de l’Escadre russe en France le 21 octobre 1898 (1898), Gerbe d’œillets (1898), Éventail Le Journal (1899), Souvenir de la Bénédictine (1899), La Palme (1899), Volubilis (1899), Œillets (1899), Pavots (1899), Capucines (1899), Roses de Noël (1899), Éventail orné d’une allégorie du secours à la Martinique après l’éruption de la Montagne Pelée (1902; musée Carnavalet), Œillets mauves et myrthes (1909), Le Pays des roses (1909), Éventail vendu au profit de l’orphelinat des arts (à dater; musée Carnavalet), Éventail présentant des attributs de vénerie et une vue du château de Chantilly (à dater; musée Carnavalet), Belle-Île-en-Mer (projet d’éventail, peut-être identique au Bord de mer de 1888?). Source essentielle: DROIN 1993, p. 82, avec quelques
compléments.
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L’Art et la Mode (1894), p. 759. Olivia DROIN, Louise Abbéma (1853-1927), Mémoire de DEA d’Histoire de l’Art, 1993, tome 1, p. 76. Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Nuit japonaise (sonnet, 1894)», in Le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-19-abbema1894nuitjaponaise.html, 2004. Les
éventails de Louise Abbéma
Olivia
DROIN, «Louise Abbéma peintre d’éventail», in
ID., Louise Abbéma (1853-1927) [2 volumes dactylographiés de format A4; 152 p. &
121 p. de catalogue], Mémoire de DEA d’Histoire
de l’Art soutenu à l’Université Panthéon-Sorbonne
de Paris I sous la direction du Professeur Daniel Rabreau, octobre 1993, tome 1, pp. 85-87.
Serge DAVOUDIAN, «L’escadre russe en France», in ID., Le Curieux, http://www.lecurieux.com/epc/epc0036.htm, 2003. Serge DAVOUDIAN, «Belle-Île en Mer: Projet d’éventail par Louise Abbema», in ID., Le Curieux, http://lecurieux.com/ecb/ecb0198.htm, 2004. Le Japonisme de
Louise Abbéma
AUTEUR NON IDENTIFIÉ, «?», in L’Art et la Mode (1888), p. ? [cité par DROIN 1993]. «Où la femme se révèle, chez Mlle Abbéma, c’est dans ces éventails au pastel qu’elle intitule: La Japonaise, et le Bord de mer. Il y a là des exquisités, des tendresses d’harmonie qu’une âme féminine pourrait seule rêver et que seule la main d’une femme pouvait transcrire. La Japonaise est une des plus jolies fantaisies qui aient jamais hanté l’esprit d’un artiste: coquettement drapée dans une étoffe aux riches couleurs, la Japonaise au visage charmant de sérénité et de grâce s’élève dans l’espace, emportée par un grand papillon aux ailes déployées. C’est bien là l’insouciante rêverie, avec son imprévu, ses chimères et son inspiration. Cette idée originale a inspiré à Mlle Abbéma, non seulement l’éventail, mais aussi un grand panneau décoratif: La Japonaise aux papillons.» AUTEUR NON IDENTIFIÉ, «?», in L’Art et la Mode (1891), p. ? [cité par DROIN 1993]. «Enfin, dans le petit salon du fond, dominant l’exposition, comme un frère aîné domine ses cadets, ‘le Japon’, l’éblouissante nature-morte, si justement admirée au salon de 1890.»Louise ABBÉMA, «Nuit japonaise» [sonnet et illustration], in L’Art et la Mode (1894), p. ? [cité par DROIN 1993; saisi par le Corpus, http://www.corpusetampois.com/cle-19-abbema1894nuitjaponaise.html]. Maurice GUILLEMOT (1859-1931), Villégiatures d’artistes [in-18 (19 cm); VII+260 p.; planches (photographies)], Paris, E. Flammarion, 1897, p. 252 [cité par DROIN 1993, p. 76]. «Ce sonnet inédit intitulé ‘Nuit Japonaise, éventail’ est la plus jolie fantaisie poétique de cette fantaisiste charmante. Louise Abbéma: le pinceau et l’ébauchoir peuvent se croise maintenant dans son blason d’un petit bout de lyrette, et, ainsi combiné, elle devrait le faire sculpter sur la porte de son manoir champêtre du Puits-au-Loup.»Olivia DROIN, «Louise Abbéma et le Japonisme», in ID., Louise Abbéma (1853-1927) [2 volumes dactylographiés de format A4; 152 p. & 121 p. de catalogue], Mémoire de DEA d’Histoire de l’Art soutenu à l’Université Panthéon-Sorbonne de Paris I sous la direction du Professeur Daniel Rabreau, octobre 1993, tome 1, pp. 75-77. Éventails
de Louise dans le Corpus Étampois
Serge DAVOUDIAN
& Bernard GINESTE [éd.], «Louise
Abbéma: L’escadre russe en France (éventail
commémoratif, 1893)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema027.html,
2004.
Anne FERRETTE, Michel AUGÉ & Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Souvenir de la Bénédictine (éventail publicitaire, 1899)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema048.html, 2003. Serge DAVOUDIAN & Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Belle-Île en Mer (projet d’éventail)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema052.html, 2004. Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Nuit japonaise, éventail (sonnet, 1894)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-19-abbema1894nuitjaponaise.html, 2004. Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Allégorie du Secours à la Martinique (éventail, 1902)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema071.html, 2006. Le japonisme de Louise dans le Corpus Étampois Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Japonaise aux papillons (panneau décoratif, 1888)», in Le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema022.html, 2003. Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Le Japon (1890)», in Le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema049.html, 2004. Bernard GINESTE, «Louise Abbéma: Le Japon (aquarelle, vers 1890)», in Le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema065.html, 2005. Bernard GINESTE [éd.], «Louise Abbéma: Nuit japonaise (sonnet, 1894)», in Le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-19-abbema1894nuitjaponaise.html, 2004. Toute critique ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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