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En 2005, la Direction générale de l’Aviation
civile (DGAC), via sa mission Mémoire de l’aviation civile,
a édité un CD-Rom diffusé gratuitement intitulé
Atlas historique des terrains d’aviation de France métropolitaine
1919-1947, sous la direction de Pierre Lauroua. Ce dernier, avec l’accord de tous les contributeurs concernés,
nous a aimablement autorisé à mettre en ligne ce document,
dont l’existence et l’intérêt nous avait été signalé
depuis un certain temps, étant précisé que tous les
droits relatifs à ces documents sont réservés. Que chacun
en soit ici chaleureusement remercié. On remarquera que l’ouvrage de Frédéric Gatineau que nous avons mis en ligne en 2003, Étampes en lieux et places, s’est montré fort utile à cette équipe de chercheurs de la Mémoire de l’Aviation civile. |
Mémoire de l’Aviation civile
Histoire des aérodromes d’Étampes
2005
En 2005, la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), via sa mission Mémoire de l’aviation civile, a édité un CD-Rom intitulé “Atlas historique des terrains d’aviation de France métropolitaine 1919-1947”. Ce dernier, réalisé sous la direction de Pierre Lauroua, a été diffusé gracieusement après demande préalable à l’adresse suivante: atlas@memoiredelaviationcivile.fr. On notera que tous les droits sont réservés. Une carte de France permet de visualiser, région par région, les terrains actifs sur la période étudiée, ainsi que ceux construits après 1947. Des fiches signalétiques présentent rapidement chaque plate-forme. Pour Etampes, on note ainsi deux fiches:
Pour Etampes-Mondésir, une présentation plus détaillée (avec deux photos des hangars, un extrait de l’Atlas des aérodromes de 1931 et deux cartes de localisation) indique les points suivants: |
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1.
Centre d’aviation militaire d’Etampes-Mondésir (Essonne)
Étampes-Mondésir,
hangars de type Lajoinie, fin des années 1930 (© Musée de l’Air et de l’Espace)
Successivement établies à Mondésir en mars et juin 1910, les écoles Farman et Blériot apparaissent sur l’édition de 1912 de l’Aéro-guide comme n’étant alors séparées que par la RN 20. L’installation des deux constructeurs à Toussus-le-Noble et à Buc étant cette fois achevée, l’édition de 1914 du même guide diffère, pour Étampes, de la précédente en ce que l’emprise Farman y est sensiblement réduite et surtout en ce que une “école militaire” s’y est substituée à celle de Louis Blériot. Ayant quelque temps, après novembre 1918, participé au stockage des nombreux avions démobilisés, le “centre d’aviation militaire” d’Étampes appartint à la courte liste, publiée par le Bulletin de la Navigation aérienne de mai 1920, de ceux “avec terrain d’atterrissage sur lesquels les avions de l’Aéronautique commerciale (pouvaient) atterrir”. Publiée en octobre 1924 dans le cadre des instructions aéronautiques, la fiche descriptive de l’aérodrome présente celui-ci comme ayant une emprise (aplat bleu sur la carte 1) à peu près superposable à celle qu’il aura lors de sa restitution par les forces alliées aux autorités françaises en octobre 1945 (indiquée sur la même planche par un aplat rouge, la faible différence entre les deux ne concerne que la zone construite sortie aujourd’hui de l’aérodrome). Après que plusieurs unités de chasse ou de bombardement se soient succédées sur l’aérodrome de Mondésir, une école de perfectionnement au pilotage y fut installée avec pour mission de fournir à l’Armée de l’Air des instructeurs formés au même moule et “appliquant au pilotage intégral une doctrine uniforme”. L’intensité de l’activité de cette école conduisit le ministre de la Défense nationale à commander, en début 1933, que soit recherché dans un rayon de 15 km un emplacement pouvant accueillir dès cette même année une piste annexe parfaitement dégagée. Aussitôt entreprise, la prospection aboutit à la conclusion que les parcelles convenant le mieux à cette destination étaient alors cultivées et que seules pouvaient être immédiatement utilisées celles qui, par le jeu de l’assolement, étaient laissées en chaume ou semées de trèfle ou de luzerne. Ainsi une prairie artificielle de 17 ha fut-elle louée à Gaudreville, en juillet 1933, afin d’attendre que les 40 ha constituant le meilleur choix entre Angerville et Méréville puissent être acquis et aménagés (ces deux emplacements sont localisés sur la carte 2). En fait, il ne fut plus question par la suite que du terrain de Gaudreville, dont la location jusqu’au 31 décembre 1933 fut prolongée par trois avenants successifs couvrant successivement les années 1934, 1935 et 1936. C’est en effet en 1936 qu’il fut question de transférer à Châteaudun l’École de perfectionnement au pilotage, après qu’il eût été momentanément envisagé, deux ans plus tôt, d’effectuer ce mouvement en direction de Salon-de-Provence. Esquissé en conférence locale, en novembre 1938, l’agrandissement de l’aire d’atterrissage de Mondésir donna même lieu, en juin 1939, à une décision ministérielle commandant l’exécution d’une première tranche (délimitée en bleu sur la carte 1). Comme indiqué précédemment, cette amorce d’extension ne fut jamais réalisée. Il est à noter toutefois qu’elle fut prise en compte pour la détermination des servitudes aéronautiques en application de la loi du 4 juillet 1935. Prenant possession des lieux en juin 1940, la Luftwaffe ne dota l’aérodrome que d’une aire bétonnée en pointe sud-ouest, elle-même prolongée par une voie parallèle à la ligne de chemin de fer et desservant vingt et une alvéoles de stationnement, ainsi que d’un dispositif de dispersion pénétrant trois espaces boisés de l’autre côté de la RN 20 (les infrastructures allemandes sont reportées en noir sur la carte 1). Affecté en août 1946, à titre principal, à l’Armée de l’Air et, à titre secondaire, à l’aviation de tourisme et au vol à voile, l’aérodrome d’Étampes verra son activité militaire s’orienter, de manière quelque temps prometteuse, dans le domaine des transmissions avant de disparaître en 1967. Devenue affectataire principale, l’Aviation civile connaîtra, à l’inverse, un développement à Étampes que ne fera qu’accroître la décision, prise en 1985, de transférer à Mondésir l’activité du terrain de Guyancourt, opération que facilitera la prise en charge de la gestion de l’aérodrome par Aéroports de Paris. Etampes-Mondésir, hangars
de type suspendu équilibré Dubois, fin des années 1930
(© Musée de l’Air et de l’Espace)
Sources des illustrations
Carte 1: Carte IGN
Série bleue et Top 25 au 1/25.000
Carte 2: Carte régionale IGN au 1/250.000 Fiches: Etampes-Mondésir, extraits de l’Atlas aéronautique du ministère de l’Air, édition de novembre 1931. Photo 1: Etampes-Mondésir, hangars de type Lajoinie, fin des années 1930 (Collection Musée de l’Air et de l’Espace) Photo 2: Etampes-Mondésir, hangars de type suspendu équilibré Dubois, fin des années 1930 (Collection Musée de l’Air et de l’Espace) Les auteurs
du CD-Rom
Editeur: Direction
générale de l’Aviation civile (DGAC). — Directeur d’édition:
Gérard Le Houx, directeur de la communication (DGAC). — Textes et cartes:
Jean Sauter, inspection générale de l’Aviation civile et de
la Météorologie (IGACEM).— Fonds de carte: Institut géographique
national (IGN).— Chef de projet CD-Rom: Pierre Lauroua, mission histoire
et patrimoine (IGACEM). — Conseiller éditorial: Jacques Girerd, direction
de la communication (DGAC). — Recherches cartographiques: Marie-Andrée
Meyer et Patrick Bérard, service de l’information aéronautique
(DGAC) — Iconographie et textes complémentaires: Pierre Lauroua.
— Musique: Reynaldo Hahn. — Conception/Création graphique/Réalisation
multimédia: OGM Interactive. — Edition 2005. — ISBN: 2-11-095385-3. |
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Le CD-Rom reproduit les fiches de l’Atlas aéronautique de 1931 sous le format ci-dessous. Nous en avons donné de notre côté une réédition en plus grand format avec transcription dans une page spéciale (cliquez ici). |
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Parmi les aérodromes
publics définitivement interdits à la circulation aérienne
publique en raison du mauvais état de la plate-forme par l’arrêté
du 6 février 1947 figurait celui d’Étampes-Ville-Sauvage.
Ce terrain n’avait jamais été mentionné sur les listes publiées par le Bulletin de la Navigation Aérienne. Dans les archives relatives à l’aviation, Villesauvage apparaît à de multiples reprises, mais associé à des éléments différents et avec une orthographe variable, restituée ici. L’édition de 1912-1913 de l’Aéro-guide publié sous le patronage de l’Aéro-club de France et de l’Aéro-club de Belgique pour les Touristes de l’Air faisait état de trois écoles d’aviation: — l’école Blériot, à 6 kilomètres S.E., sur la route nationale d’Orléans, près de Lhumery et de la ferme de la Ville-Sauvage (1), — l’école Farman, en face de l’école Blériot, — l’école Deperdussin, à 3 kilomètres O., sur la route de Rambouillet. Dans l’édition de 1914 de l’Aéro-guide, tout comme dans le Guide Michelin pour les officiers aviateurs publié la même année, l’école Blériot disparut, remplacée par une “École militaire”, qui devint par la suite le Centre d’aviation militaire d’Étampes-Mondésir. Par ailleurs, l’ouvrage Étampes en lieux et places (2) précise que Villesauvage fut le “nom donné à la première école de pilotage fondée en avril 1910 par Louis Blériot sur les champs des lieux-dits les Longues Raies et le Paron”. Le même ouvrage précise que le terrain de Villesauvage servit d’annexe à l’aérodrome de Mondésir pour l’école de pilotage militaire et qu’une section d’autogires y fut installée de 1936 à 1937. Il semblerait donc, d’une part, qu’aient pu exister deux emplacements Blériot distincts et, d’autre part, que Villesauvage ait bien constitué un terrain distinct de celui de Mondésir. Par ailleurs, Étampes en lieux et places précise que l’aérodrome de la Beauce, ouvert par les frères Farman sur les champs des lieudits les Grés et les Pièces de l’Arche (de l’autre côté de la R.N. 20), restera en 1967 le siège de la “station d’émission de Villesauvage”. Une autre étude locale (3) rappelle qu’une grande soirée fut organisée le 9 juin 1912 “au Théâtre municipal par des amateurs étampois au profit de l’Aviation militaire, aérodrome de la Beauce à Villesauvage”. Les insignes des bases aériennes (4) mentionnent d’autre part l’ouverture en 1909 d’un “aérodrome de la Beauce” à Villesauvage. Enfin, le nom de Villesauvage apparut à plusieurs reprises dans la presse relative aux épreuves aéronautiques des années trente. Il était fait référence le plus souvent à “l’aérodrome de Villesauvage”, parfois qualifié de terrain historique, mais aussi au “pylône de Villesauvage”, au nord de Mondésir. Le nom de Villesauvage réapparut par la suite, dans une note adressée le 12 mai 1945 par la direction des Installations et Travaux de l’Air à l’État-major de l’Armée de l’Air et faisant état d’un projet d’installations radio sur l’aérodrome de Bellevue-Ville-Sauvage. Des correspondances échangées les 31 décembre 1946 et 20 mars 1947 entre le service de l’Aviation légère et sportive et le service technique des Bases aériennes évoquèrent également le terrain d’Étampes – Villesauvage, situé au nord-est de Mondésir: — la première pour envisager son utilisation comme piste annexe d’Étampes – Mondésir (situé à 3 km) au bénéfice du Centre Inter-Clubs d’Étampes, — la deuxième pour indiquer que l’interdiction qui pesait sur Étampes – Villesauvage ne pouvait être levée en raison de ses dimensions (800 m x 300 m), de sa proximité de Mondésir (1 km 500, et non plus 3 km) et de sa situation dans la trouée d’envol la plus fréquemment utilisée sur ce dernier. Ainsi qu’en témoignent la multiplicité et l’hétérogénéité des sources citées, Ville Sauvage constitua donc une appellation très prisée dans la vie aéronautique d’Étampes au cours de la première moitié du XXème siècle. Il n’en reste pas moins que la correspondance administrative d’après guerre et la présence d’Étampes-Ville-Sauvage parmi les aérodromes publics de la Seine-et-Oise définitivement interdits à la CAP par l’arrêté du 6 février 1947 témoignent bien de la survivance d’un terrain ainsi dénommé et bien distinct de celui de Mondésir, ouvert à la CAP sans restrictions par le même arrêté. Par la suite, le nom de Villesauvage sera associé à une station hertzienne de l’Armée de l’Air, installée entre Etampes et Mondésir, en bordure gauche de la R.N. 20. Un dernier élément, certes anecdotique, concernant les terrains d’aviation d’Étampes: une correspondance interne au service des Ponts-et-Chaussées de la Seine-et-Oise précisera le 25 juin 1949 que le terrain connu sous le nom d’Étampes-Lhumery était en fait un “faux aérodrome, non utilisé, établi par les allemands pour tromper l’aviation alliée”… Notes
(2) Rédigé et publié en 2003 par le Père Frédéric Gatineau, archiprêtre de l’église Notre-Dame du Fort (Etampes). (3) Michel Billard, Un berceau de l’aviation: Étampes, 1978. (4) Bernard Thévenet, Service historique de l’Armée de l’Air, juillet 2000. Source de l’illustration
Aéro-guide,
édition de 1912Les auteurs
du CD-Rom
Editeur: Direction
générale de l’Aviation civile (DGAC). — Directeur d’édition:
Gérard Le Houx, directeur de la communication (DGAC). — Textes et cartes:
Jean Sauter, inspection générale de l’Aviation civile et de
la Météorologie (IGACEM).— Fonds de carte: Institut géographique
national (IGN).— Chef de projet CD-Rom: Pierre Lauroua, mission histoire
et patrimoine (IGACEM). — Conseiller éditorial: Jacques Girerd, direction
de la communication (DGAC). — Recherches cartographiques: Marie-Andrée
Meyer et Patrick Bérard, service de l’information aéronautique
(DGAC) — Iconographie et textes complémentaires: Pierre Lauroua.
— Musique: Reynaldo Hahn. — Conception/Création graphique/Réalisation
multimédia: OGM Interactive. — Edition 2005. — ISBN: 2-11-095385-3.Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome. |
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Pour mémoire,
historique de l’édition de cette page:
1) Courriel de Pierre-François Mary en date du 23 janvier 2006: Cher Monsieur (...). la DGAC vient de publier de manière restreinte un CD ROM sur les aérodromes de France avant 1947 et apporte quelques précisions sur l’histoire compliquée de cette plate-forme. Si celà vous intéresse, je serais heureux de vous envoyer ces informations. Il reste cependant de nombreuses zones d’ombre, en particulier sur la manière dont le terrain militaire de 1914, ex Blériot, s’est retrouvé à l’emplacement actuel en 1924 au plus tard. (...). 2) Courriel de Pierre-François Mary en date du 26 janvier 2006: Je vous transmets le texte des deux pages, consacrées dans l’atlas de la DGAC à Mondésir et Villesauvage. Elle apporte quelques précisions sur l’évolution des plate-formes, mais laisse plusieurs zones d’ombre, dont la période de construction des installations de Mondésir. J’y joins la carte faite par l’Ingénieur-Général des P. et C. Sauter, qui est à l’origine de ce travail, la reproduction de l’Atlas Aéronautique de novembre 1931 et un extrait de l’Aéro-Guide de 1912-1913, destiné aux pilotes de l’époque. 3) Courriel de François Besse en date du 26 janvier 2006: Ci-joint quelques extraits d’un CD-Rom édité il y a 2 ans pas la DGAC (ministère des Transports). (...) Pour le CD, il n’a pas été commercialisé mais distribué gratuitement à tout demandeur. 4) Courriel de Pierre Lauroua en date du 12 juin 2007: (...) J’ai obtenu les accords des contributaires pour une mise en ligne de l’Atlas. En conséquence, je vous autorise à utiliser pour votre site les éléments de l’Atlas concernant Etampes, sous réserve: 1/que vous citiez la source: "Atlas historique des terrains d’aviation de France métropolitaine 1919-1947 / 2005 DGAC / Tous droits réservés". 2/pour les photos : que vous donniez intégralement la légende et les crédits, qui figurent toujours sous l’image. (...). |
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Sources: le CD-Rom édité par la DGAC en 2005. Données transmises par Pierre-François Mary avec des scans plus lisibles que ceux que contient le CD-Rom (courriel des 23 et 26 janvier 2006), puis par François Besse avec des compléments (courriels des 29 et 31 mai 2007) |
Éditions
Pierre LAUROUA
[dir.], Jean SAUTER (inspection générale
de l’Aviation civile et de la Météorologie) [auteur des textes et des cartes] et alii,
«L’aérodrome d’Etampes-Mondésir» & «L’aérodrome
d’Etampes-Villesauvage», in ID., Atlas historique des terrains d’aviation de France métropolitaine
1919-1947 [CD-Rom; avec une carte de France sur papier pour aider à
la localisation des terrains], Paris, D.G.A.C., 2005 [ISBN: 2-11-095385-3]. Pierre LAUROUA
[dir.] et alii, «L’aérodrome
d’Etampes-Mondésir» [page
web], in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-21-dgac2005mondesir.html,
2007. Sources citées Bulletin de la
Navigation aérienne (mai 1920). Fiche descriptive publiée en
octobre 1924 dans le cadre des instructions aéronautiques. Aéro-guide de 1912-1913 Atlas des aérodromes de 1931. Sur l’aéronautique
étampoise Bernard GINESTE
et alii, «Étampes et l’Aviation: quelques
documents», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-aviation.html, depuis 2006. |
Toute critique, correction
ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome. |
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