|           
                 
                                   
                         | Rue de la Boucherie. — Fait suite à 
  celle du Perray. Elle doit être très-ancienne, car son nom 
lui  vient vaisemblalement de l’une des trois boucheries qui existaient en 
l’année  1186 à Saint-Pierre, Saint-Gilles et Saint-Martin, 
lorsque fut établie  par Philippe-Auguste la grande boucherie de Notre-Dame 
(2). | 
 | (2) Fleureau, p. 134. 
 |  
                 |  | 
 | 
 |  
                 | À  droite, près du pont sur la Juine, est l’ancien moulin 
 du Bourgneuf  ou de Saint-Pierre, qui appartenait en 1788 à Charles-Jean-Marie 
 de  Valory, colonel au 2e régiment de Bourbon-infanterie, gouverneur 
 et  grand bailli des ville, bailliage et duché d’Étampes. 
 
 I1 existait en 
1552,   peut-être longtemps auparavant, et était un moulin à 
 blé.
 Il fut vendu comme bien national, le 16 prairial 
  an IV, à Claude Béchu, meunier, moyennant 108,925 fr.
 
 
 Le moulin est appelé aussi Pont-aux-Lièvres 
  ou moulin Guerraz, du nom de l’un des derniers meuniers.
 
 
 A côté et joignant ce moulin, 
était   au XVIe siecle «l’hostel de Pierre Testard, où 
pendait puur  enseigne l’image de Saint-Martin,» et en face «l’escorcherie 
à Damien Fizelier, boucher (3).»
 
 | 
 | (3) Archives
 départementales,  fonds Valory. 
 |  
                 | Dans  la rue de la Boucherie, anciennement Grande-Rue-de-la-Boucherie, [p.186] autrefois des Boucheries, 
  et pendant la Révolution rue des Piques. il y a trois auberges. 
 A droite, au n°25, celle de la Chaumière, 
  tenue par M. Breton, et la seule d’Étampes où l’on joue encore 
  à l’ancien jeu d’esses;
 Au n°16, celle de la Herse*, tenue par Mme Dabier;
 A gauche, au n°3, l’auberge de M. Chevallier.
 Au n°25, on voyait encore, il y a peu
d’années,   l’auberge à l’enseigne du Bon-Laboureur.
 Anciennement, il y avait encore les auberges 
 du              Cheval-Blanc, de Saint-Christophe et de la 
            Coignée  (1).
 
 | 
 |  * Encore ansi dénommée vers 1912,
sur   la carte postale ci-dessus, à gauche (B.G.) 
 (1) Étampes en 1616. V. Abeille 
  du 20 juin 1874.
 
 |  
                            | Rue du Moulin-Fouleret. — A gauche de la rue 
  de l’Alun et allant à la rivière. Ainsi nommée à 
  cause d’un moulin Fouleret ou Folleret, d’ancienneté 
  «assis sur la Juisne au-dessous du Pont-aux-Lièvres (2),» 
  et en face de cette rue, moulin qui ne doit pas être confondu avec 
 un autre du même nom qui était à Gérofosse. 
 | 
 | (2) Archives départementales, fonds Valory. 
 
 |  
                         |  | 
 | 
 |  
                            | Rue de Coquerive. — A gauche de la rue de la
Boucherie, un peu avant le pont sur la Juine. Elle devient bientôt un
chemin longeant la rive gauche de la Juine et aboutissant au moulin des Fontaines
et à l’avenue de Coquerive. Le 3 mai 1795, les sieurs Dupré et
Berchère   voulurent établir un moulin dans cette rue, entre
ceux de Saint-Pierre   et des Fontaines mais ils n’obtinrent pas cette autorisation,
«attendu   que Dupré n’est propriétaire que d’une seule
berge (3).
 
 Rue de l’Alun. — A gauche de la rue de la Boucherie
et menant à la rue de l’Avaloir. Peut-être existait-il autrefois
dans cette rue une alunière, ou fabrique d’alun, substance
entrant dans la composition de la terre à foulon, car le travail de
la laine a toujours été l’une des principales industries du
pays.
 
 Dans la rue de l’Alun était le presbytère 
  de Saint-Pierre.
 
 A droite on rencontre la rue Torse, formant 
l’équerre   et rejoignant [p.187] la 
rue  de la Boucherie, En 1736, le marquis de Valory fut autorise par le Prince 
 de Conti à fermer les deux bouts de cette petite rue (1).
 | 
 | (3) Manuscrit des moulins. — V. la note 94. [Voici 
 cette note bibliographique n°94 (p.386): Mémoire pour le
 citoyen Claude Dupré, imprimeur, et Louise Blanchet Desmolière, 
 son épouse, contre le nommé Berchère, cy-devant membre 
 du comité révolutionnaire, existant au 9 thermidor an II. —
 Indiqué dans le manuscrit des moulins. (B.G.)] 
 (1) Archives départementales, fonds Valory.
 
 
 |  
                         | Rue de l’Avaloir. — A l’extrémité 
  et à droite de celle de l’Alun. Elle conduit à l’antique cimetière
  Saint-Pierre, où l’on enterre encore aujourd’hui les habitants de
 ce quartier. 
 L’endroit appelé le Prieuré, 
  est sur l’emplacement de l’ancienne ferme du Prieuré-Saint-Pierre, 
  dans lequel il y avait anciennement vingt-quatre religieux. Cette ferme 
appartenait  encore en 1793 aux Chartreux d’Orléans, prieurs de Saint-Pierre, 
qui  avaient droit de justice haute, moyenne et basse sur le faubourg.
 
 Une veuve Bredet était receveuse du
prieuré   d’Etampes au XVIIe siècle.
 
 Une partie du cimetière Saint-Pierre,
 appelé  cimetière des Bretons, contenant un demi-quartier
le  vignes près  l’église, et qui appartenait à la fabrique
 Saint-Pierre, fut  vendue comme bien national, le 2 janvier 1792, à
 Jacques Thibault,  chaufournier, pour 105 fr. (2).
 | 
 | (2) Archives départementales. — V. la note H. [Cliquez 
  ici] 
 |  
                 | Il y avait dans cette rue, auprès du 
Prieuré,   un bâtiment «de quatre perches qui servait d’audience
ou d’auditoire   au bailli, et appartenait à la Révolution à
l’émigré   Charles-Jean-Marie de Valory.» Ce bâtiment
fut vendu, le 8 prairial   an II, à Louis-François Besnard,
moyennant 1,265 fr. (3).
 
 | 
 | (3) Archives 
  departementales. 
 |  
                 | La  rue de l’Avaloir, autrefois de Lavallouer, plus tard la 
             Grande-rue-du-Faubourg-Saint-Pierre,  devint sous la Révolution
 la rue du Faubourg-du-Levant (4). 
 | 
 | (4) Archives 
  communales. 
 |  
                 | Au  nombre des monuments religieux d’Etampes qui ont disparu sous la terreur 
 est l’église Saint-Pierre, la plus ancienne d’Étampes après 
  Saint-Martin. 
 D’après Fleureau, «l’an 644,
un  saint  homme nommé Leodeboldus, abbé de la célèbre 
 abbaye  Saint-Aignan d’Orléans, fit construire à Fleury-sur-Loire 
 une  église et un monastère….. où il [p.188] assembla plusieurs religieux… 
  et pour leur donner de quoy subsister il leur laissa de grands biens en 
divers  lieux, et entre autres tout ce qu’il avait acquis à Étampes 
  d’une nommée Albune, tant terre que prez.... C’est ce qui donna occasion,
  dans la suite, aux religieux de ce nouveau monastère de venir à
  Étampes pour y fonder une église sous le nom du même
  prince des apôtres, et y bâtir un monastère, où
  depuis ils envoyèrent douze religieux sous la conduite et direction
  d’un prieur nommé Pierre d’Étampes, pour y établir 
la  conventualité, qui a duré un temps fort considérable; 
  et quand elle y a cessé il y avait ordinairement vingt-quatre religieux 
  de résidence dans ce monastère....»
 
 Le monastère, d’après le même 
  auteur, aurait été détruit vers la fin de la seconde 
  race de nos rois (Xe siècle), mais l’église a subsisté; 
  on en voit encore les traces dans la partie nord-est du cimetière 
 actuel de Saint-Pierre.
 | 
 | 
 |  
                 | Une  personne âgée, la veuve Charrier, nous a dit que son père 
  avait été marguillier à cette église; elle y
 a rendu le pain bénit dans son enfance. D’après elle, il y
avait une belle flèche, deux rangs de piliers, une grande porte principale
  et une porte latérale donnant sur le cimetière. 
 La vente des matériaux de l’église 
  et l’agrandissement du cimetière eurent lieu le 29 prairial an V 
(1).
 
 Elle fut démolie en 1804, au mépris 
  d’un mémoire imprimé en 1791, présenté à 
  l’administration du district pour la conservation de cette église 
 par un grand nombre d’habitants de la paroisse, et l’abbé Perrier, 
 leur curé, député à l’Assemblée nationale 
 (2).
 
 Le clocher contenait quatre 
 grosses  cloches et une petite, et dans l’église il y avait quarante-neuf 
 bancs  (3).
 
 Le revenu du prieuré, 
  qui dépendait de l’abbaye de Fleury-sur-Loire, était de 2,000 
  livres, et celui de la paroisse Saint-Pierre de 1,000 livres en 1618 (4).
 
 | 
 | (1) 
 Manuscrit  de l’Hôtel-de-Ville. 
 (2) V. la note 54. [Voici 
  cette note bibliographie n°54 (p.382): Mémoire présenté 
  à MM. les administrateurs du district et à MM. les officiers 
  municipaux de la ville d’Étampes par les habitants de Saint-Pierre 
  de la même ville, pour la conservation de leur paroisse. — Paris, 
imp.  de Vezard et Le Normand, 1791, in-8 de 8 p. (B.G.)]
 
 (3) Note I. Inventaire de l’église
  en 1790.  [Cliquez ici]
 
 (4) Pouillé de Sens.
 
 |  
                 | La  ferme dudit prieuré, avec ses dépendances, comprenant [p.189] 121 arpents, qui appartenaient 
  à la Révolution aux Chartreux d’Orléans, furent vendues 
  le 12 avril 1791, moyennant 86,600 fr., à Jean-Marie de Valory, colonel
  du fer régiment d’état-major infanterie.
 
 Par suite de folle enchère, ces biens 
 furent  revendus le 2 thermidor an III à Valentin Métivet, 
pour 702,100  fr. (1), et par suite de cette nouvelle enchère ils furent
revendus  le 8 pluviôse an V à Louis-Nicolas Pia, moyennant 42,475
fr.,  prix réduit plus tard à 56,538 fr. (2).
 | 
 | (1) Archives
 départementales.  Le prix de vente est relaté dans les procès-verbaux
 de la Convention. (2) Archives départementales. — 
V.  la note H.  [Cliquez ici]
 
 |  
                            | Chemin du Moulin-des-Fontaines.
  — Au bout et à gauche de la rue de l’Alun. Classé autrefois
  sous le nom de rue qui conduisait à la belle avenue de Coquerive,
 c’est plutôt une impasse qu’un chemin ou une rue, car cette voie dessert 
  exclusivement le moulin dit des Fontaines, construit l’an VIII par 
  Guettard fils, à 1,000 mètres au-dessous du moulin de Saint-Pierre 
  (3). 
 | 
 | (3) Manuscrit des moulins. 
 |  
                         | Rue du
Sablon. — A droite et à gauche, au bout de la rue de la
Boucherie. Aboutissait également à l’église et s’appelait 
  autrefois la Grande-Rue-de-Saint-Pierre, car du temps de Fleureau (4), «les
  Pères chartreux d’Orléans, en qualité de prieurs de
 Saint-Pierre, avaient justice haute, moyenne et basse, exercée par
 un prévôt, dans le fauxbourg, le long de la grande rue, depuis
 l’église jusques au carrefour où est un horme et une table
de grais.» | 
 | (4) Fleureau, p. 33. 
 |  
                 | C’est  sans doute à cause de la proximité d’un coteau sablonneux 
 que  cette rue a pris le nom de Sablon. Le sable fin ou sablon d’Étampes, 
  l’un des anciens cris de Paris, faisait du reste dans le pays l’objet d’un 
  grand commerce. 
 A l’un des bouts de cette rue est une petite 
 place  où se tient la fête annuelle du faubourg, c’est-à-dire 
  la Saint-Pierre, et en face de cette place, au n°49, est l’auberge des
              Quatre-Chemins. A [p.190] 
              l’autre bout de la rue du Sablon, à gauche, 
  est un grand terrain clos de murs appelé le Bourgneuf. C’est 
  tout ce qui reste du parc et du château du Bourgneuf, qui était 
  au XVIe siècle la résidence de Roger, conseiller du roi au 
 XVIIe, de la famille de Cœurs, seigneurs de Bourgneuf, de la mayrerie Saint-Père
   et autres lieux (1).
 
 | 
 | (1)
Archives   départementales, fonds valory. — V. aussi l’inscription
d’une ancienne   cloche de Saint-Basile, dont il sera question ci-après. 
 |  
                 | La  famille de Valory l’habita au XVIIIe siècle. Louis-Guy-Henri, 
marquis  de Valory, né en 1692, mort en 1774, gouverneur des citadelles 
de  Lille et de Rue, grand bailli d’épée de la ville d’Étampes, 
  y recevait les plus grands écrivains du temps, et notamment Voltaire, 
  qui y reçut un jour un soufflet d’une servante nommée Trinité. 
  Il y avait une chapelle dont la bénédiction fut faite le 8
 février 1711 par Claude Voizot, doyen de Sainte-Croix d’Etampes (2). 
 | 
 | (2) 
Archives   départementales, inventaire sommaire. 
 |  
                 | On  jouait souvent la comédie à ce château, et c’est 
là  que logèrent, dit-on, en 1792 les quatre-vingts dragons 
envoyés  par le gouvernement pour rétablir l’ordre dans la ville. 
 Charles-Jean-Marie de Valory, colonel au 2e
 régiment  de Bourbon-infanterie, grand bailli d’épée
 de la ville d’Étampes  sous le règne de Louis XVI, était
 de la même famille.  Il dut émigrer en 1795, car il était
 suspect comme noble et  comme parent de François-Florent de Valory,
 garde du corps qui faisait   partie de l’escorte du roi au voyage de Varennes.
 Tous ses biens furent saisis,  puis vendus comme biens nationaux. Une saisie
 opérée par Couturier, le 5 décembre 1795, fit sortir
 du Bourgneuf une caisse renfermant 290 marcs d’argenterie (3).
 
 | 
 | (3) 
Proces-verbal   de la Convention. 
 |  
                 | On  vendit au profit du domaine, de l’an II à l’an VIII, sept maisons,
   terres et biens en dépendant situés faubourg Saint-Pierre. 
  L’un des jardins, clos de murs, s’appelait l’Ouche-aux Barons (4). 
 | 
 | (4) 
Archives   départementales. — V. les notes J  [Cliquez 
ici],   K  [Cliquez ici]. 
 |  
                 | Le  Bourgneuf, qui était le bien le plus important, fut vendu avec 
 les  bâtiments, le jardin et le parc, le 7 prairial an VIII, à 
 Jean  Prax, moyennant 750,500 fr. (5). [p.191] 
 | 
 | (5) 
Archives   départementales. 
 |  
                 | Il  fut acheté en 1821 par Jean-Joseph Laveissière, marchand 
 de  métaux à Paris, et le 3 octobre 1823 & par Jean-Louis 
 Blavet,  quincaillier, le père de notre président actuel de 
 la Société  d’horticulture, qui le possède actuellement 
 (1). 
 | 
 | (1) Documents 
 particuliers. 
 |  
                 | Les  Valory descendent d’une illustre famille sénatoriale de Florence,
  dont plusieurs membres s’établirent en France et à Venise
dès  le XIVe siècle, et produisirent beaucoup d’hommes de génie, 
  généraux, diplomates, poètes, écrivains. Leurs 
  armes étaient «d’or à un arbre de sinople au chef de 
 gueules.» 
 Plusieurs descendants subsistent encore avec 
 distinction;  deux d’entre eux sont devenus princes italiens (2).
 
 | 
 | (2) 
Biographie   Michaud. 
 |  
                 | En  face le château était l’ancien presbytère de Saint-Pierre, 
  qui servit plus tard de lieu de réunion aux francs-maçons. 
 Le sceau de la loge de l’Amitié, qui est au musée d’Étampes, 
  vient sans doute de cet endroit (3). Le presbytère fut vendu le 6
 brumaire an V à François Leroux, moyennant 5,400 fr. (4). 
 | 
 | 
 (3) Manuscrit de la bibliothèque 
  d’Étampes.
 (4) Archives départementales.
 
 |  
                         | Rue de Gérofosse. — 
  Fait suite à la rue du Sablon. C’est la route viable du moulin de 
             Gérofosse, autrefois de Girofosse. Plus 
anciennement, c’était le moulin Fouleret, appartenant aux Barnabites. 
 Ce moulin étant tombé en ruines 
 lors  de la suppression des Barnabites, en 1795, «Hugo Gaudon, propriétaire 
  d’un grand jardin à Girofosse, le long de la Juine, demanda 
  l’autorisation de construire un moulin entre le portereau de Vauroux et 
le  moulin de Saint-Pierre, à l’endroit où il y avait jadis 
une  usine dont la vanne et le glacis subsistent encore (17 fructidor an IV)…..
 Vu une déclaration de feu Crosnier, homme de loi demeurant à
 Étampes, section du nord, procureur au bailliage… chargé d’affaires
 de la maison des Barnabites, déclaration du 17 prairial an III, demandant
 le rétablissement du moulin Fouleret, bâti sur leur propriété
 de Girofosse, faubourg Saint-Pierre, exposant la situation des revenus
 de la maison insuffisante, à moins de secours de la maison [p.192] de Paris, propriétaire
 du fief de Girofosse et du moulin Fouleret... laquelle répondit
 que pour le moment elle ne le pouvait, mais prendrait le mémoire
de  Crosnier en considération... Le bien étant national, et
le procès-verbal d’ajudication, d’après les lois, tenant lieu
de titres à l’acquéreur.... huit propriétaires consentant
à la reconstruction de ce moulin et trois seulement s’y opposant...
le rapport de l’ingénieur des ponts et chaussées conclut à
la réédification du moulin Fouleret.» (1er vendémiaire
an II) (1). Les vignerons avaient autrefois dans cette rue des pressoirs
«à pressurer vins (2).»
 
 | 
 | (1) Manuscrit des moulins. (2) Archives départementales.
 
 |  
                 | C’est  à Gérofosse qu’on a établi, il y a environ vingt-cinq
   ans, une maison de retraite pour les vieillards des deux sexes, maintenant
   pour dames seulement, desservie par les Augustines de l’Hôtel-Dieu. 
 A la fin du dernier siècle, un nommé 
  Bellemère demanda l’autorisation de construire un moulin sur sa propriété,
  au Gué-du-Crochet, près le pont de pierre; mais sa demande
 fut repoussée parce qu’il ne pouvait jouir que de 50 centimètres
  de chute (3).
 
 | 
 | (3)
 Manuscrit  des moulins. 
 |  
                            | Rue Sans-Pain. — A gauche, au bout de la rue 
  du Sablon et menant aux routes d’Étampes à Malesherbes et 
à  Pithiviers. II y avait à gauche, dans cette rue, le petit 
hôpital  de Buval ou de Buzenval, qui existait du XIVe au XVIIe siècle, 
et dont les biens ont été attribués à l’Hôtel-Dieu 
  d’Étampes (4). Le revenu de l’hôpital Buval était de 
 4,000 livres en 1648. 
 | 
 | (4) Bonvoisin, Notice sur les saints martyrs Can, Cantien et Cantianille, 
  1866, in-12. — Fleureau, p.28. 
 |  
                 | A droite de la rue Sans-Pain, il y avait autrefois le hameau de Montanchau, 
  qui se réduit aujourd’hui à une seule maison inhabitée
   au milieu des champs. Le nom de ce hameau lui vient sans doute de la chaux
   que l’on tire en grande quantité de la colline. Non loin de là, 
  en 1870, il y avait une carrière de chaux hydraulique. 
 La rue Sans-Pain s’appelait au XVIIe siècle 
  rue de l’Hôtel-Dieu-de-Buval (5). 
  [p.193]
 
 | 
 | (5)   Archives départementales. 
 |  
                         | Ruelle Saint-Symphorien. — Petite ruelle à 
  droite de la rue du Sablon, et qui menait autrefois à la chapelle 
 et à la fontaine Saint-Symphorien. La fontaine existe toujours, 
  mais la chapelle fut détruite après avoir été 
  vendue, comme bien national venant de la fabrique Saint-Pierre, à 
 Jean-Élie-François Menault, le 2 janvier 1795, moyennant 1,145 
 fr. (1). 
 | 
 | (1) Archives départementales. 
 |  
                            | Anciens remparts Saint-Pierre. — Ancienne rue
aujourd’hui déclassée, car c’est à peine un sentier situé
au-dessus de la rue du Sablon. Nous en parlons pour mémoire, car son
nom suffit à justifier l’existence en ce lieu de remparts qui devaient
ceindre le faubourg Saint-Pierre jusqu’à la rivière. Ces murs
existaient, d’après le plan cadastral de 1825, depuis la rue Sablon
jusqu’à la ruelle Saint-Symphorien. 
 Il y avait encore dans le faubourg Saint-Pierre 
  les rues du Fillouer et aux Ourches, vers la Mayrerie ou carrefour
  de l’Église.
 | 
 | 
 |                                      
      
                 Plans du quartier Saint-Pierre, le premier aux XVII et XVIIIe 
  siècle, le second vers 1881,     par Léon Marquis (1881)
                         | 
                      
           | ANNEXE 1
      Notes justificatives H, I, 
J  et  Krelatives au quartier Saint-Pierre
 
      (extrait de la section “Notes justificatives”, pp. 404-405)
                                                                   
                                                              
                                                      
                                      
                 
                                   
                         | [VENTE DE LA FERME DU PRIEURÉ EN 1795]
                
                 H. — Pièce imprimée et manuscrite 
  (affiche): «Département de Seine-et-Oise. District d’Étampes. 
  Vente de domaines nationaux. La première enchère aura lieu 
 le 13 messidor an III*, l’adjudication définitive 
  le 13 thermidor suivant**. La ferme dite du 
 ci-devant prieuré de Saint-Pierre, située en la commune d’Étampes, 
  faubourg du Levant, section du nord, consistant en une maison à loger,
  colombier, grange ci-devant champarteresse, autre grange, écurie, 
 bergerie, étable, jardin. Le tout enclos de murs et contigu à 
 la ci-devant église et au cimetière de Saint- Pierre. Un petit 
 jardin près de l’ancien auditoire, pièce de courtil et trois 
 pièces de terre: la première de 36 arpents, tenant au chemin 
 les Morts; — la deuxième de 36 arpents, tenant au chemin de Brouy; 
 — la troisième de 8 arpents, tenant aux mêmes, dans laquelle 
 est un reste de mazure appelée Vieille-Grange-Saint-Père et 
 l’emplacement devant la ferme... Le tout dépendant des ci-devant chartreux
 d’Orléans, et dont Chartes-Jean-Marie Valory s’est rendu adjudicataire
 le 12 avril 1791, moyennant 86,6000 liv. — En conséquence, la vente
 se fera sur la folle enchère dudit émigré. Signé
 Carqueville, Gudin, Dergny, Gabaille, Nasson, Hénin, Crosnier.»
 — A Étampes, chez Dupré, imp., in-fol. plano. (Archives départementales.) 
 
 | 
 | 
 * Le 13 Messidor An III correspond au 1 Juillet
1795   (B.G.).
 ** Le 13 Thermidor An III correspond au 31 Juillet 
 1795  (B.G.).
 
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            | [INVENTAIRE DU MOBILIER DE L’ÉGLISE 
  EN 1790]
                
                 I. — Inventaire du mobilier, titres et papiers de l’église Saint-Pierre, 
  fait le 27 octobre 1790 par Thomas Petit, maire, assisté du procureur 
  de la commune et du secrétaire greffier. «Le maître-autel 
  en bois, un rétable en bois, un lutrin et deux siéges, 6 chandeliers
  moyens, 14 petits, 3 croix, 2 lampes, une croix de procession, une cuve
pour  faire l’eau bénite, un bénitier, 5 bassins à faire
les  questes, un autre plus grand servant au cierge pascal, le tout en cuivre;
  2 confessionnaux, une chaire à précher, 2 bancs d’œuvre,
49   bancs, 4 tapis, 4 grosses cloches et une petite dans le clocher. Ornements:
  25 chapes, 5 chazubles, 4 chapelles garnies de tableaux et rétables. 
  Argenterie: 2 calices dont un d’argent, un soleil de vermeil, une boîte 
  d’argent, 2 ciboires dont un de vermeil, 3 vases d’argent pour les saintes 
  huiles et une petite coupe aussi d’argent pour porter le bon Dieu à 
  la campagne, une tasse à quester, une croix processionnale et son 
 bâton. Étain: une fontaine, un plat, une paire le burettes. 
Livres: un graduel, un antifonier pour le lutrin, 2 missels, 3 processionnaux, [p.405] 4 livres pour l’office des 
  morts, un épistolaire, un rituel, un cérémonial de 
Sens.  —3 soutanes noires, 4 rouges, une robe de bedeau, un habit de suisse, 
7 cameaux,  4 surplis, 2 rochets, 11 aubes, 12 nappes d’autel, etc…» 
(Suit la nomenclature  des papiers et titres de rente, dont un de la maison 
le M. La Ragois, seigneur  du Bourgneuf, suivant acte de Me Delambon notaire, 
 le 4 mai 1631). Montant  net des revenus 1,136 livres. Signé: Perier, 
 curé; Perier, secr. greffier; Houllier; Petit, maire; Goupy, procureur 
 de la commune. (Archives  départementales). 
 
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                            |  [LES SEIGNEURIES DU BOURGNEUF ET DE LA 
  MAIRERIE EN 1580]
                
                 J. — J. Le 26 février
1580, les seigneuries   du Bourgneuf et Mairerye, sises faubourg Saint-Pierre,
consistant: «le   Bourgneuf, en un grand corps de logis… un courtil
assis près ledit   lieu, tenant d’une part à la rue aux Ourches,
autrement appelée   la rue du Filloure; un moulin à bled appelé
moulin du Bourgneuf,   avec les autres saulx des moulins situez sur ladite
rivière depuis   le quay du Crochet jusqu’au lieu appelé le
moulin des Grais…; la seigneurie  de Mairerye consiste en une place estant
joignant le prieuré de l’église  Saint-Pierre, contenant un
arpent environ, où il y avait un logis,  tenant d’une part audit prieuré,
d’autre part à la rue de l’Avallouer,  d’un bout sur les marais et
d’autre bout sur le cimetière de ladite  église...» (Archives
départementales, inv. somm.) 
 
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                 | [DESCRIPTION DU FIEF DU BOURGNEUF AU XVIIIe
SIÈCLE]
                
                 K. — Aveu et dénombrement 
du fief de   Bourgneuf au XVIIIe siècle. « Le château et
lieu seigneurial   consiste en un château couvert d’ardoises, vestibule, 
grand escalier   en icelui; à gauche, un grand salon au bout duquel 
est un appartement   composé d’une chambre, cabinet et garde-robe, 
un autre appartentement   y joignant, un autre en aile composé de plusieurs
chambres basses  et hautes; à droite dudit vestibule, un salon à
manger an bout   duquel est un cabinet et une garde-robe, à la suite
une chambre, un  cabinet servant de bibliothèque, et un bâtiment
en aile consistant  en une cuisine, grand commun et office; au premier, un
grand corridor communiquant  à plusieurs chambres et cabinets, grenier
sur le tout; au midy dudit  bâtiment, un jardin contenant un quartier,
et au nord la basse-cour,  écurie, vacherie et bûcher. Tout
ce que dessus compris entre  les rues Pavée, Torse et du Sablon, contenant
un demi arpent environ...  Un moulin faisant de bled farine, faubourg Saint-Pierre,
sur la Juine, avec  le sault dudit moulin et tes bâtiments en dépendant,
consistant  en une maison ayant deux chambres basses, deux hautes, et petit
jardin à  côté le long de la rue des Prés. Et
le droit de pesche  en la rivière de Juisne depuis les écluses
de Vauroux jusqu’au  lieu appelé la Teste-à-l’Abbé,
paroisse Saint-Germain.»  (Archives départementales.) Dans l’inventaire fait en 1768, après
 le  décès d’Henriette Le Camus, à la requête
de  son  mari, Guy-Louis-Henry de Valory, ministre plénipotentiaire
à   Berlin, on voit que la bibliothèque du Bourgneuf contenait
1,900 volumes,  et les archives 95 articles.
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           | ANNEXE 2
           Bois-Mercier, Bretagne, 
 Gérofosse  et Guignonvillehameaux relevant de l’ancienne paroisse 
Saint-Pierre
 
     (extrait de la section “Hameaux, routes collines et rivières”,
 pp.  204 et 206-207)
                                   
       
                 
                                   
                | Bois-Mercier. — Bois-Mercier. Hameau ancien 
 situé à 5,5000 mètres à l’est de la ville, et 
 un peu à droite de la route de Malesherbes. Autrefois il y avait une
 justice auprès de ce hameau, qui était de la paroisse Saint-Pierre.
 La ferme de Bois-Mercier est très-ancienne; elle appartenait à
 la Révolution à l’émigré Casimir-Louis Valory
 et fut vendue le 14 floréal an II, avec 129 arpents de terre, au
sieur  Gillotin, moyennant 90,000 fr. (2) 
 | 
 | (2)  Archives départementales. 
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                 | Bretagne (la). — Hameau  ancien situé 
 à l’extrémité du faubourg Saint-Pierre,  à gauche 
 de la rue de l’Avaloir, et à 1,500 mètres à  l’est de
 la ville. Il est ainsi nommé à cause des soldats du  duc de
             Bretagne qui étaient campés en ce lieu en
 1465. [...] [p.205] 
 
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                         | Gérofosse. — Hameau situé à 
  1,300 m sud-est, et comprenant la rue, le moulin et l’asile de ce nom. A côté est Montanchau,
dont   le nom veut dire sans doute mont fait de chaux*; c’était autrefois une maison habitée 
  par le père Lajoie et servant aujourd’hui de grange.
 
 Si l’on
gravit   la colline en suivant le chemin entre les routes de Malesherbes
et Pithiviers,   on trouve à droite, à 5 kilomètres
d’Étampes,   deux piliers, vestiges d’une ancienne ferme de cette
commune, et à   gauche un creux dans un creux dans un champ indiquant
l’emplacement de la               Grange-Saint-Père, pillée
à la fin   du dernier siècle par la bande d’Orgères
et démolie  en 1827.
 
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 | * Erreur patente de Marquis, car ce nom
vient du nom de personne Anchaud, comme je l’ai démontré 
  dans le cahier d’Étampes-Histoire n°7 (2006), p. 121 (B.G.). 
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                 | Le  5 avril 1797, les brigands, avant à leur tète le Rouge 
 d’Anneau,  se transportent à cette ferme habitée par la 
 veuve Lemaire,  son frère Etienne Bélier, ses deux fils, ses 
 deux filles et  deux serviteurs. 
 Après avoir assassiné le sieur 
 Étienne  Bélier, ils brûlent les pieds de la fermière, 
 car ces  misérables font partie de la bande redoutable des Chauffeurs. 
  Ils essaient ensuite de violer l’une des filles de la fermière; son
  autre frère, Claude Bélier, qui était à la
ferme   à l’occasion du décès de leur mère, reçoit
  dans le dos un coup de sabre du Rouge d’Auneau. La dame Bétier
  mère, morte depuis la veille, n’est pas à l’abri de la fureur
  de ces scélérats, car l’un deux, Charles de Paris,
plonge  trois fois son sabre dans le corps de cette femme, qui fut ainsi
assassinée  après sa mort.
 
 Au bout d’au moins trois heures que dura cette 
  scène de meurtre et de brigandage, les voleurs partirent, emmenant 
  avec eux les chevaux de la ferme chargés d’effets de toute espèce 
  (2).
 
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 | (2)  Coudray-Maunier,              Histoire de la bande d’Orgères, 
 Chartres, 1858,  in-12. 
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                 | A ce récit, nous pouvons ajouter le suivant, grâce à 
l’heureuse  mémoire d’un contemporain qui a connu l’un des témoins 
de [p.207] l’action: en entrant 
dans  la ferme, les brigands prétextèrent qu’ ils venaient de
la part des administrateurs du district de Corbeil Pour voir s’il n’y avait pas le personnes suspectes cachées
dans   la maison. Les frères Bélier, tous deux très-forts 
et  très-courageux, se dirent entre eux: «S’il ne sont que trois 
  ou quatre, nous en aurons bien raison;» mais malheureusement les voleurs
  étaient au nombre de onze.
 
 D’après les registres de l’état-civil 
  d’Étampes, le 17 germinal an V, Claude Bélier a déclaré 
  que la veille, à la ferme des Granges Saint-Père, hameau d’Etampes,
  était décédée Marie Huteau, veuve de Nicolas
 Bélier, âgée de soixante-treize ans, native d’Audeville
 (Loiret). Ledit jour Savinien Chambon, de la commune d’Orveau, a déclaré
 que le même était décédé à ladite
  ferme Etienne Bélier, d’Engenville, commune d’Audeville, âgé
  de quarante ans.
 
 La ferme des Granges et 52 arpents appartenant 
  au chapitre Notre-Dame furent vendus, le 7 avril 1791, à Antoine-Louis 
  Coustard Villiers, ancien administrateur des domaines, moyennant 46,300 
fr.  (1)
 
 Les pierres 
  provenant de la démolition de la Grange Saint-Père servirent
   en 1863 pour les constructions de l’Abattoir. Cette ferme était
de  la paroisse Saint-Pierre.
 
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 | (1) Archives départementales. 
 
 
 
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                            | Guignonville. — Ce hameau, situé à 
  6,300 mètres à l’est d’Étampes, à côté 
  de Bois-Mercier, renfermait autrefois un ancien château et dépendait
   de la paroisse Saint-Pierre. 
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                 |   
 | Ci-contre,  le faubourg Saint-Pierre, à peine ébauché 
 sur la très  mauvaise gravure de Tassin, vers 1630. Rien n’y est fiable,
 et l’artiste n’a pas travaillé d’après nature (B.G.) 
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