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Nous donnons ici
un article publié par Eugène Dramard en 1872 dans l’Abeille
d’Étampes, qui soutient déjà certaines des
thèses défendues par Michel Martin dans le remarquable
premier volume de l’Histoire d’Étampes, publié en 2004 par
l’association Étampes-Histoire. J’y ajoute quelques remarques critiques
en Annexes. Bernard Gineste, 2004
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ANTIQUITÉ de
BRUNEHAUT et de MORIGNY
Extrait du Journal «L’ABEILLE d’ÉTAMPES» du 7 Septembre 1872
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1. ... trouvées il y a environ un demi siècle: il semble donc que cet article soit simplement un extrait de l’ouvrage de Dramard sur les origines d’Etampes paru en 1855, et que nous mettrons en ligne dès que nous l’aurons sous la main. 2. ... le lieu appelé «Jœure», qui semble bien être «Jovis Ara». Cette étymologie est bien vraisemblable. Notez ce qu’écrivait Victor Hugo, probablement dans ses Choses vues, sur St Michel de Jouarare (Landes): «Je note en passant que ces deux mots, Jovis ara, ara Jovis, ont engendré bien des noms de villes, lesquels, bien qu’ayant la même origine, ne se ressemblent guères aujourd’hui, depuis Jouarre en Champagne et Jouarare dans les Landes jusqu’à Aranjuez en Espagne.» (texte cité sans référence par la page http://www.ac-bordeaux.fr/Pedagogie/hugo/texte13.htm, en ligne en 2004) 3. ...un rapprochement qui ne manque pas de vraisemblance (Phallier / Phallus): Nous avons montré ailleurs que cette hypothèse est indéfendable pour au moins trois raisons: 1) le mot (grec) de phallos ne s’est jamais acclimaté en latin; 2) personne n’a jamais établi ni même tenté d’établir le moindre lien entre le culte de Priape et celui de saint Phallier qui dépasse le stade de l’allusion vague; 3) rien ne prouve de plus que le culte de saint Phallier soit ancien à Étampes, où il a pu être introduit à n’importe quelle époque du moyen âge, puisque Louis XI était encore un dévot de saint Phallier. On est donc ici dans l’arbitraire le plus total. 4 ...la désinence «childe» n’impliquant pas une appropriation exclusivement féminine: Dramard ici confond allègrement l’élément gothique gildan (rattaché apparemment à l’idée de récompense), qui sert à former de nombreux anthroponyme masculins gothiques, avec l’élément franc hild (rattaché à l’idée de combat) qui sert en Francie à former des anthroponymes exclusivement féminins. Il n’est donc pas possible que le nom Brunehaut ait jamais été porté par un homme. On peut concevoir en revanche qu’il y a eu plus d’une Brunehaut. Mais ce n’est pas la bonne piste, car il existe ou ont existé plusieurs Tours de Brunehaut en France et en Belgique, depuis au moins le 11e siècle. Il faudrait donc plutôt rechercher à quand remonte cette manie générale de d’attribuer à Brunehaut la construction de tous les bâtiments qui frappaient par leur ancienneté, et sa cause. Bernard Gineste, 2004
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Source du texte: extrait de l’Abeille conservé et saisi par François Jousset, 2004. | ||||||||
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
Éditions
Eugène DRAMARD, «Antiquité de Brunehaut et de Morigny», in L’Abeille d’Étampes (7 septembre 1872), p. 1. François JOUSSET & Bernard GINESTE, «Eugène Dramard: Antiquité de Brunehaut et de Morigny (1872)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-dramard1872brunehaut.html, 2004. Sources
alléguées
Nicolas BERGIER, Histoire des grands chemins de l’Empire romain [in-4°; 856 p.; titre et frontispice gravés], Paris, C. Morel, 1622. Dom Basile FLEUREAU (religieux barnabite, 1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec l’histoire de l’abbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p; publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683 [dont une réédition en fac-similé reliée:, Marseille, Lafittes reprints, 1997], p. 16 [dont une réédition numérique en mode texte in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b09.html, 2001-2005. ANONYME (mauriste), «Notcher, abbé de Hautvilliers, et autres écrivains (XIe siècle)», in RELIGIEUX BÉNÉDICTINS DE LA CONGRÉGATION DE SAINT-MAUR, Histoire littéraire de la France, où l’on traite de l’origine et du progrès, de la décadence et du rétablissement des sciences parmi les Gaulois et parmi les François, etc. Tome VIII, Qui comprend le commencement du douzième siècle de l’Eglise [XVI+742 p.], Paris, vers 1750 (tomes I-XII: 1733-1763), pp. 586-587. Nicolas BERGIER & Saulus MERCERUS (anagramme de Marcus WELSER), Histoire des grands chemins de l’Empire romain... ensemble l’éclaircissement de l’Itinéraire d’Antonin et de la carte de Peutinger [Tabula itineraria ex illustri Peutingerorum bibliotheca]... Nouvelle édition... [2 vol. in-4° (ou 2 tomes en 1 vol.); titre et frontispice gravés], Bruxelles, J. Léonard, 1728. Réédition 1736. Marquis de FORTIA [éd.] & Jacques de GUYSE [premier auteur], Histoire des Lorrains, par Hugues de Toul, extraite des «Annales de Hainaut» par Jacques de Guyse, rédigée et commentée par M. le marquis de Fortia [in-8°], Paris, chez l’auteur, 1838, p. 41. ANONYME (bénédictin mauriste), «Notcher, abbé de Hautvilliers, et autres écrivains (XIe siècle)», in Alexis-Paulin PARIS [rééditeur], Histoire littéraire de la France, où l’on traite de l’origine et du progrès, de la décadence et du rétablissement des sciences parmi les Gaulois et parmi les François.... Tome VIII, Qui comprend le commencement du douzième siècle de l’Eglise, par des religieux bénédictins de la Congrégation de S. Maur. Nouvelle édition, conforme à la précédente et revue [27 cm; XVI+742 p.], Paris, V. Palmé, 1868 [dont fac-similé: Nendeln (Liechtenstein), Kraus, 1974; dont une édition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, N028032, http://gallica.bnf.fr/document?O=N028032, en ligne en 2004], pp. 586-587 [dont une saisie en mode texte par Bernard Gineste, in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b11.html#histoirelitteraire, 2004]. Autres
publications de Dramard relatives à Étampes
Eugène DRAMARD, Notice Historique sur l’origine de la ville d’Étampes [in-8°; 63p.; mention honorable au concours des antiquités nationales (Académie française)], Paris, Dumoulin, 1855. Dont une rrédition numérique annotée et illustrée par Bernard GINESTE(éd.), «Eugène Dramard, Notice sur l’origine de la ville d’Étampes (1855)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-dramard1855origine.html, 2010. Eugène DRAMARD, Épisodes de la Révolution française dans le département de Seine-et-Oise. La Disette de 1789 à 1792 jusqu’à la loi du Maximum [in-8°; 108 p.], Versailles, É. Aubert [«Mémoires de la Société des sciences morales, lettres et arts de Seine-et-Oise» IX], 1876. Sur la question
de l’origine du culte de Saint Phallier
Bernard GINESTE, «Art gallo-romain: Priape (sculpture des environs du 2e siècle)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-02-priape.html, 2004. Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Vie de saint Phalier, Confesseur & Hermite (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b11.html, 2004. Toute correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome. |
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