CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Dom Basile Fleureau 
Des choses memorables arrivées à Estampes,
sous le regne de Louis VII. dit le Ieune.
 
Antiquitez d’Estampes I, 26
1668
     
Innocent II, mosaïque de Santa Maria in Trastevere
     Ce chapitre a été encore une fois est assez mal intitulé par l’éditeur posthume, puisqu’il ne traite dans le fait que des circonstances du sacre de Louis VII le Jeune, du vivant et sous le règne de son père Louis VI le Gros, par le pape Innocent II (ci-contre), et ce à Paris puis Reims, sans aucun lien avec Étampes.

     
D’une manière générale, tout ce chapitre, qui est une sorte de digression, repose presque uniquement sur le témoignage de la chronique de Morigny près Étampes, cette précieuse chronique dont Fleureau fera encore un grand usage dans la troisième partie du présent ouvrage, qui n’est pas la moins ambitieuse, puisqu’elle prétend concourir à l’histoire générale de la France.

     Nous donnons en Annexe 1 le texte latin ici traduit en français par Dom Fleureau, puis deux autres documents auxquel il fait référence.



      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Les Antiquitez de la Ville et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Premiere Partie, Chapitre XXVI,
pp. 99-102.
Des choses memorables arrivées à Estampes, sous le regne de Louis VII. dit le Ieune.
 
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PREMIÈRE PARTIE, CHAPITRE XXVI.
Des choses memorables arrivées à Estampes,
sous le regne de Louis VII. dit le Ieune.


Depuis l’an 1137. jusques en 1180.
   LE recit de ce qui se passa au Sacre, & Couronnement du Roy Louis VII.* merite d’avoir place en cet Ouvrage parce que nous en devons le souvenir à un Religieux de Morigny, prés d’Estampes, qui en avoit été témoin oculaire, ou du moins qui l’avoit appris de son Abbé, qui vray-semblablenient s’y trouva, de même que deux ans auparavant il avoit assisté au Sacre de Philippe son frere aîné, dont la mort ouvrit à Louis le chemin pour monter sur le Trône.** Philippe fut écrasé par le poids de son cheval qui tomba sur luy, un jour qu’il se promenoit dans les rues de Paris, accompagné de beaucoup de Noblesse, qui ne put le secourir en une si facheuse occasion. Un si funeste accident causa une extréme douleur au Roy Louis VI. son Pere, qui se voyoit privé de celuy qu’il avoit designé pour son successeur, & qui consideroit cette mort, en un âge si jeune, & si florissant, comme un châtiment de Dieu sur soy, pour les mauvais traitemens qu’il avoit fait à quelques Evêques suivant l’avis que saint Bernard*** luy avoit donné, & à [p.100] toute la France, en suite d’une vision qu’il avoit euë; parce que l’on avoir conçeu de grandes esperances d’un heureux gouvernement sous ce Prince. La nouvelle de cette mort toucha vivement le Pape Innocent II qui celebroit pour lors un Concile à Rheims, où trois cent tant Evêques qu’Abbez s’étoient rendus. Sa Sainteté pour témoigner son ressentiment au Roy, luy dépêcha deux Legats, Matthieu, Cardinal, Evéque d’Albe, & Geoffroy, Evêque de Châlons. Tous les grands Seigneurs de France ne manquerent pas de témoigner à Sa Majesté la part qu’ils prenoient à sa juste douleur. Et comme ils avoient beaucoup de zele pour le bien commun du Roiaume, ils luy conseillerent de au plûtost Sacrer par le Pape, son second Fils Louis. Le Roy receut ce conseil en tres-bonne part , & fit au plûtost preparer les choses necessaires pour cette action, & conduisit son Fils à Rheims, accompagné de la Noblesse de son Roiaume. Et étant à Rheims; il alla dans l’Eglise, où le Pape, & les Prelats celebroient le Concile; il s’avança jusques au trône du saint Pere, luy baisa les pieds, puis s’étant assis dans la chaise qu’on luy avoit preparée, il fit un discours sur la mort de son Fils, qui tira ses larmes des assistans. Le Pape étant vivement touché de l’affliction de ce Prince, luy témoigna qu’il y prenoit beaucoup de part, & voulant le consoler par une pieuse exhortation pleine d’affection, & de tendresse: il se tourna vers Sa Majesté, & il luy tint ce discours.**** 
     * Chron. Maurin.

     
** 13. Oct. 1131.

     
*** L. 4 vit. Bern. Clarav. Abb. per Bern. Abb. Bonæ Vall.

Louis VI selon un camée des années 1630
Louis VI (1108-1137)
Camée des années 1630

     **** Vide Chronic. Maurin.
     Grand Roy, & puissant Monarque des François, la nation la plus genereuse, & la plus noble du monde, vous devez en cette rencontre élever vôtre esprit vers la Majesté Souveraine de celuy qui fait regner les Rois, & soûmettant humblement vôtre volonté à la sienne, adorer avec respect les ordres équitables de sa divine Providence: Car comme il a creé toutes choses par sa Puissance, il les gouverne außi par sa Sagesse, & comme il ne fait rien d’injuste, außi ne peut-il souffrir aucune injustice.
     C’est pourquoy ce Seigneur plein de douceur, & de clemence a accoûtumé de consoler ses Eleus, & ses amis par des prosperitez: & de les éprouver, & de les instruire par les afflictions. L’Ecriture sainte, qui est comme une lettre du Ciel dictée par le S. Esprit, nous enseigne ces veritez, lors qu’elle dit que Dieu donne la vie, & la mort; qu’il frappe, & qu’il guerit quand il luy plaît: & qu’il châtie l’enfant qu’il aime, & Dieu en use de la sorte, afin que l’homme, qui été creé à son image, & qui en punition de son crime a été frapé d’un aveuglement déplorable, ne prenne pas ce lieu de son exil pour sa patrie qui n’est autre que la Ierusalem celeste, dont les fondemens sont posez sur les
[p.101] montagnes, c’est à dire, sur les Apôtres: mais qu’il se souvienne que nous sommes tous pelerins icy bas sur la terre, comme nos Peres l’ont été, & que n’ayant point icy de cité permanente, nous en cherchons une autre, où ceux qui auront méprisé les delices de la chair, avec ses concupiscences, se réjoüiront dans toute l’Eternité. C’est à cette Cité sainte, je veux dire au Roiaume des Cieux, qu’est allé cet heureux enfant, qui vivoit encore dans la simplicité, & dans l’innocence. Le saint Roi David, sur qui tous les bons Rois doivent jetter les yeux, comme sur un modele de vertus, pleura amerement pendant la maladie de son fils, mais d’abord qu’il eut appris la nouvelle de sa mort, il quitta la cendre, & le Cilice, dont il s’étoit revêtu, & il changea d’habit, lava ses mains, fit un superbe festin à toute sa famille. Ie croy que ce bon Prince, se consola ainsi facilement; parce qu’il sçavoit qu’il n’y a point de remede une chose qui est faite, êtant impoßible d’empêcher, que ce qui est arrivé ne soit point. Outre que cet homme remply de Dieu, était fortement persuadé de cette verité, qu’on ne peut sans crime, murmurer contre la Providence, ou s’opposer aux decrets de la divine Justice. Consolez vous donc, O Grand Prince, & bannissez de votre cœur la tristesse qu’une affection naturelle y a fait naître. Vous avez lieu de vous consoler; puisque celuy qui a pris un de vos enfans pour regner avec luy dans le Ciel, vous en a laissé plusieurs qui pourront regner sur la terre en sa place. Si vous vous consolez, SIRE, vous nous réjoüirez tous, & nous consolerez aussi, nous pauvres étrangers, qui avons été chassez de nôtre païs, & du lieu de nôtre demeure ordinaire, vous qui avez eu la bonté de nous recevoir le premier dans vôtre Roiaume: qui nous avez honnoré de vos bonnes graces, & comblé de vos bienfaits, pour l’amour de Dieu, & de saint Pierre. Je supplie la divine Majesté, ô Prince tres-Debonnaire, de vous en rendre eternellement la recompense dans cette glorieuse Cité, où la vie est exempte de la mort: où l’eternité est sans corruption, & sans tache, & où la joye ne peut jamais trouver de fin.
Innocent II, mosaïque de Santa Maria in Trastevere
Innocent II, (1130-1143)
 

Projet de médaile de Jacques de Brie (La France métallique, 1634)
Projet de médaille de Jacques de Brie
dans la France métallique, 1634

     Le Pape ayant fini son discours, qui satisfit entierement le Roy, & le consola beaucoup dans sa tristesse, se leva de son trône, recita à basse voix l’Oraison Dominicale, donna l’absolution à l’ame du deffunt, selon l’usage de l’Eglise; & pour conclusion de la Session, commanda à tous les Prelats du Concile de se trouver le lendemain, revêtus de leurs plus precieux ornemens Pontificaux, pour assister au Sacre du Prince Louis, qu’il vouloit Couronner de ses propres mains. Le lendemain, (c’étoit le Dimanche 25. jour d’Octobre 1131. dit Robert du Mont, continuateur de la Cronique de Sigibert:) Le souverain Pontife se rendit du matin, à l’Eglise de S. [p.102] Remy, où le Roy, & le Prince son Fils l’attendoient. Les Religieux de cette Abbaye allerent au devant du Pape, & le receurent avec tout l’honneur, & le respect qui leur fut possible. On le revêtit de ses habits Pontificaux; la Thiarre en tête, comme aux plus grandes solemnitez; aprés quoy il commença à marcher processionnellement vers l’Eglise Metropolitaine de Nôtre Dame, au mileu d’une grande multitude d’hommes sous les armes, precedé d’un nombre presque infini d’Eclesiastiques, & suivi du Prince qu’il devoit consacrer, & d’une tres-grande multitude de personnes de toutes conditions. Le Roy, & les plus grands Seigneurs de sa Cour, & plusieurs Prelats, & Ecclesiastiques, allerent devant I’Eglise attendre cette Auguste compagnie, avec laquelle étant entrez; aprés que le Pape, & les autres eurent pris les places qui leur avoient été preparées, on luy presenta devant l’Autel, le Prince Louis, qu’il oignit & consacra avec les ceremonies accoûtumées de l’Eglise, de l’huille de la sainte Ampoulle.
Louis VII selon un camée des années 1630
Louis VII (1137-1180)
Camée des années 1630
   
 

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NOTES

Un Religieux de Morigny. Il s’agit de l’auteur anonyme du deuxième livre de la Chronique de Morignyque Fleureau connaît par l’édition qu’en a donnée François Duchesne en 1641, cette précieuse chronique dont Fleureau fera encore un grand usage dans la troisième partie du présent ouvrage, qui n’est pas la moins ambitieuse, puisqu’elle prétend concourir à l’histoire générale de la France. Il ne peut s’empêcher ici, en s’éloignant un peu de son sujet, de se faire plaisir en insérer dans son ouvrage un discours papal qui a retenu son attention et qu’il est le premier à avoir traduit du latin en français. Par aillleurs, pratiquement toutes les données du présent chapitre sont tirés de cette même chronique. Nous donnons en Annexe 1 le texte latin de ce discours en ragard de la traduction de Fleureau.

L. 4 vit. Bern. Clarav. Abb. per Bern. Abb. Bonæ Vall. Il y a dans cette référence une triple distraction, due peut-être, au moins partiellement, à Fleureau lui-même, qui a pu facilement s’embrouiller dans la vaste compilation que constitue la Vie de saint Bernard dans l’édition monumentale des œuvres de ce saint (c.1090-1153) par dom Jean Mabillon, ou par son prédécesseur Horstius: 1) il faut lire  non Clarav. mais Claræ-Val.; 2) le deuxième Bern. doit se lire  Ern., car l’abbé de Bonneval au pays chartrain qui a écrit de la vie de saint Bernard n’était pas pas un Bernard mais un Ernald; 3) enfin, le Livre 4 de la Vie de saint Bernard, où se trouve bien l’anecdote dont parle Fleureau, n’est pas dû au dit Ernard de Bonneval (qui n’en a écrit que le tome 2), mais à Geoffroy de Clairvaux. Nous donnons en Annexe 2 sa traduction par les abbés Charpentier et Dion (1865-1868), qui a été mise en ligne par l’abbaye helvétique de Saint Benoît de Port-Valais. Cette traduction est faite sur le texte de l’édition de Dom Jean Mabillon, parue en 1667, qu’a certainement consulté Fleureau, qui rédige son ouvrage vers 1668.

Robert du Mont, continuateur de la Chronique de Sigibert. On doit à Sigebert, moine de Gembloux en Belgique (c.1030-1112), une Chronique, ou Chronographie qui traite de l’histoire universelle de 381 à 1111. Sa continuation la plus illustre est celle de Robert, moine du Bec devenu abbé du Mont-Saint-Michel en 1154. Robert a légèrement retouché la chronique de Sigebert et l’a surtout refaite et continuée de 1100 à 1186, année de sa propre mort. La chronique de Robert du Mont-Saint-Michel avait connu différentes éditions partielles et fautives depuis celle d’Antoine Le Roux en 1519, mais c’est seulement en 1651 que Dom Louis d’Achery en donna une édition satisfaisante et complète, faite sur le manuscrit autographe, en annexe à une édition des œuvres de Guibert de Nogent (1050-1125). C’est la première notamment à donner l’année 1131 dont nous parle ici Fleureau, et c’est donc celle qu’il a consultée. Pour mémoire, l’édition de d’Achery a été reprise en 1786 par dom Brial dans le tome 13 du Recueil des Historiens, légèrement améliorée, puis refaite définitivement en 1846 par Ludwig Conrad Berthmann pour le tome VI de la série des Scriptores, dans les Monumenta Germaniæ Historica en 1846. Ces deux éditions sont en ligne sur le site Gallica de la BNF et nous donnons en Annexe 3 le texte auquel Fleureau fait ici référence. Sigebert précise que le sacre de Louis VII eut lieu un dimanche, à la fête des saints Crépin et Crépinien, qui tombe le 25 octobre.

Bernard Gineste, janvier 2006.


Toute critique ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
ANNEXE 1
 
LE DISCOURS D’INNOCENT II TRADUIT PAR FLEUREAU

Texte de la Chronique de Morigny édité par Léon Mirot (1912)

     Il peut être intéressant de comparer le texte de Fleureau avec celui de l’original latin qu’il est censé traduire: c’est un bon exemple de la conception que l’on a, au XVIIe siècle, de ce que doit être une traduction. L’exercice est assez éloigné de ce que l’on considère aujourd’hui comme tel, puisqu’on ne s’y interdit pas ni la paraphrase, ni les coupures.

Texte latin établi par Léon Mirot (1912) Adaptation française de Fleureau (1683)
     Oportet, inquid, te, rex obtime, qui super nobilissimam Francorum gentem tenes imperium, ad illius summi regis, per quam reges regnant majestatem, mentis oculos attollere, et ejus voluntatem per omnia venerari [fol. 98]. Ipse enim gubernat omnia qui creavit omnia, et omnium habens scientiam, in universitate rerum nichil omnino vel facit vel fieri permittit injuste, quamvis multa fiant injusta.
     Grand Roy, & puissant Monarque des François, la nation la plus genereuse, & la plus noble du monde, vous devez en cette rencontre élever vôtre esprit vers la Majesté Souveraine de celuy qui fait regner les Rois, & soûmettant humblement vôtre volonté à la sienne, adorer avec respect les ordres équitables de sa divine Providence: Car comme il a creé toutes choses par sa Puissance, il les gouverne außi par sa Sagesse, & comme il ne fait rien d’injuste, außi ne peut-il souffrir aucune injustice.
     Morem habet ille piissimus Dominus, o bone rex, fideles suos et prosperitatibus consolari, et adversitatibus erudiri. Sicut enim in sancta scriptura legimus, que ejus epistola de celo per Spiritum Sanctum ad nos in terra positos directa est, ipse percutit et medetur (Job V, 15), et flagellat omnem filium quem diligit (Hebr. XII, 6). Ego, inquit, occidam et ego vivere faciam, percutiam et ego sanabo (Deuter. XXXII, 39).
     C’est pourquoy ce Seigneur plein de douceur, & de clemence a accoûtumé de consoler ses Eleus, & ses amis par des prosperitez: & de les éprouver, & de les instruire par les afflictions. L’Ecriture sainte, qui est comme une lettre du Ciel dictée par le S. Esprit, nous enseigne ces veritez, lors qu’elle dit que Dieu donne la vie, & la mort; qu’il frappe, & qu’il guerit quand il luy plaît: & qu’il châtie l’enfant qu’il aime,
     Ne videlicet homo qui ad imaginem Dei conditus reatu transgressionis ad hujus mortalitatis tenebras devolutus est, pro patria diligat exilium, sed quantocius redire festinet ad illam, de qua perigrinatur in terris, celestem civitatem, sanctam Jherusalem, cujus fundamenta sunt in montibus sanctis (Psalm. LXXXVI, 2), hoc est in apostolis nostris, que sursum est, que est mater nostra. Advene etenim sumus, et peregrini (Gen. XXII, 4), sicut omnes patres nostri; nec habemus hic manentem civitatem, sed futuram inquirimus (Hebr. XIII, 14). In ea cum Deo perhenniter exultant, qui carnales hic concupiscentias viriliter conculcant.
      & Dieu en use de la sorte, afin que l’homme, qui été creé à son image, & qui en punition de son crime a été frapé d’un aveuglement déplorable, ne prenne pas ce lieu de son exil pour sa patrie qui n’est autre que la Ierusalem celeste, dont les fondemens sont posez sur les [p.101] montagnes, c’est à dire, sur les Apôtres: mais qu’il se souvienne que nous sommes tous pelerins icy bas sur la terre, comme nos Peres l’ont été, & que n’ayant point icy de cité permanente, nous en cherchons une autre, où ceux qui auront méprisé les delices de la chair, avec ses concupiscences, se réjoüiront dans toute l’Eternité.
     Ad eam filius tuus simplicitatis et innocentie puer emigravit. Talium enim est regnum celorum (Matth. XIX, 14). David, o rex, qui bonis regibus exemplar virtutum [fol. 98 v°] fuit, dum filius illius languesceret gravissime, ploravit; postquam vero mortuus nunciatus est, de cinere et cilicio in quo jacebat, exsurrexit, vestes mutavit, manus lavavit, [sic ms. pro lavavit] ad convivium familiam convocavit (I Reg. XII, 15-20). Inpossibile enim est non fieri quod factum est, et sciebat vir Deo plenus, quantum peccaret, qui divine justicie vel voto contrairet.
     C’est à cette Cité sainte, je veux dire au Roiaume des Cieux, qu’est allé cet heureux enfant, qui vivoit encore dans la simplicité, & dans l’innocence. Le saint Roi David, sur qui tous les bons Rois doivent jetter les yeux, comme sur un modele de vertus, pleura amerement pendant la maladie de son fils, mais d’abord qu’il eut appris la nouvelle de sa mort, il quitta la cendre, & le Cilice, dont il s’étoit revêtu, & il changea d’habit, lava ses mains, fit un superbe festin à toute sa famille. Ie croy que ce bon Prince, se consola ainsi facilement; parce qu’il sçavoit qu’il n’y a point de remede une chose qui est faite, êtant impoßible d’empêcher, que ce qui est arrivé ne soit point. Outre que cet homme remply de Dieu, était fortement persuadé de cette verité, qu’on ne peut sans crime, murmurer contre la Providence, ou s’opposer aux decrets de la divine Justice.
     Depone nunc igitur hanc quam tibi carnalis generavit affectus, quam pectore vultuque gens, animi mesticiam, quia qui sibi unum secum regnaturum suscepit, plures qui post te regnare possent tibi dereliquit. Debes etiam et nos consolari, scilicet hommes extraneos et a propriis sedibus expulsos, quos tu primus omnium pro amore Dei et beati Petri in regno tuo honorifice suscepisti, obsequiis honorasti, beneficiis onerasti. Reddat tibi Dominus vicem et perpetuam mercedem, domine rex, in illa de qua gloriosa dicta sunt civitate (Psalm. LXXXV, 3), in qua est vita sine morte, ęternitas sine labe, gaudium sine fine.      Consolez vous donc, O Grand Prince, & bannissez de votre cœur la tristesse qu’une affection naturelle y a fait naître. Vous avez lieu de vous consoler; puisque celuy qui a pris un de vos enfans pour regner avec luy dans le Ciel, vous en a laissé plusieurs qui pourront regner sur la terre en sa place. Si vous vous consolez, SIRE, vous nous réjoüirez tous, & nous consolerez aussi, nous pauvres étrangers, qui avons été chassez de nôtre païs, & du lieu de nôtre demeure ordinaire, vous qui avez eu la bonté de nous recevoir le premier dans vôtre Roiaume: qui nous avez honnoré de vos bonnes graces, & comblé de vos bienfaits, pour l’amour de Dieu, & de saint Pierre. Je supplie la divine Majesté, ô Prince tres-Debonnaire, de vous en rendre eternellement la recompense dans cette glorieuse Cité, où la vie est exempte de la mort: où l’eternité est sans corruption, & sans tache, & où la joye ne peut jamais trouver de fin.
  
ANNEXE 2
 
LE PASSAGE DE LA VIE DE SAINT BERNARD ALLÉGUÉ PAR FLEUREAU

     Nous donnons ici seulement une version française du XIXe siècle de la Vie de saint Bernard par Geoffroy de Clairvaux, qui a été mise en ligne par les moines de l’abbaye helvétique de de Saint-Benoît de Port-Valais.

     Livre IV, chapitre II, § 11. Le roi de France, Louis le Vieux, irrité un jour contre certains évêques de son royaume, les avait privés de leur siège et chassés de leur ville épiscopale. Aussi notre vénérable homme de Dieu lui écrivit-il, pour faire rendre la paix à ces prélats, plusieurs lettres, dont on conserve encore des copies. Or, il arriva que, en présence de notre saint abbé, plusieurs évêques, pour fléchir le courroux du roi, se prosternèrent avec une entière humilité jusqu’à terre, lui baisèrent les pieds, sans pouvoir toutefois obtenir de lui une parole de grâce. L’homme de Dieu, transporté, à cette vue, d’une religieuse indignation, fit le lendemain de sévères reproches au roi pour avoir ainsi méprisé les prêtres du Seigneur, et lui fit connaître avec une entière liberté ce qui lui avait été révélé la nuit précédente. «Cette obstination sera punie par la mort de votre fils aîné Philippe. Car je vous ai vu en songe, vous et Louis, votre fils cadet, prosternés aux pieds des évêques que vous avez hier traités avec mépris, et sur-le-champ j’ai compris que Philippe vous sera bientôt ravi par la mort et que vous viendrez demander à l’Église, que vous opprimez aujourd’hui, de vous donner votre fils Louis pour successeur sur le trône.» L’événement ne tarda pas, en effet, à confirmer cette malheureuse prédiction. Philippe mourut et son père ne négligea rien pour faire sacrer Louis le Jeune, qui règne heureusement aujourd’hui.
  
ANNEXE 3
 
LE PASSAGE DE ROBERT DU MONT ALLÉGUÉ PAR FLEUREAU


     Nous donnons ici le texte du passage de Robert du Mont allégué par Fleureau, en nous amusant à comparer les éditions de Bréal et de Berthmann, dont les différences autres que purement graphiques sont infimes mais significatives et instructives.

Texte de Bréal (1786) c’est-à-dire de d’Achery (1651) Texte de Berthmann (1683)
     Eodem anno [MCXXXI] mense Octobris, contigit etiam quòd filius Regis Francorum Philippus jam Rex factus, dum cornipedem ludens agitaret, obvium suem habuit: cui cùm pedes equi currentis offenderent, occidit Rex novus, et fractis cervicibus exspiravit. Ecce res insolita et admiratione digna! ecce quanta celsitudo quàm leviter et quàm citò adnihilata est! Eodem mense, Innocentius Papa sacravit fratrem ejus Ludovicum Remis in Regem, satis parvæ ætatis infantem, cùm idem Papa ibi teneret Concilium in festo SS. Crispini et Crispiniani, die Dominicâ. Qui Deum diligens et Ecclesiam, plurimùm vixit honestè...
     Eodem anno [MCXXXI] mense octobris contigit etiam, quod filius regis Francorum Philippus iam rex factus, dum cornipedem ludens agitaret, obvium suem habuit; cui cum pedes equi currentis offenderent, occidit rex novus et fractis cervicibus exspiravit. Ecce res insolita et admiratione digna! ecce quanta celsitudo quam leviter et quam cito adnichilata est! Eodem mense Innocentius Papa sacravit fratrem suum Ludovicum in regem Remis, satis parve etatis infantem, cum idem papa ibi teneret concilium in festivitate Crispini et Crispiniani, die dominica. Qui Deum diligens et Ecclesiam, plurimum vixit honeste.
  
Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de la ville et du Duché d’Estampes, pp. 99-102. Saisie: Bernard Gineste, janvier 2006.
BIBLIOGRAPHIE

Éditions

 
     Édition princeps, posthume: Dom Basile FLEUREAU (religieux barnabite, 1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p. (N.B: les pages 121-128 sont numérotées par erreur 127-134); publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683.

     
Réédition en fac-similé: Dom Basile FLEUREAU, Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [23 cm sur 16], Marseille, Lafittes reprints, 1997.

     
Réédition numérique en ligne (en cours depuis 2001): Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html, 2001-2011.

     Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Des choses memorables arrivées à Étampes sous le règne de Louis VII dit le Jeune (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b26.html, 2001-2005.

 
Sur la Chronique de Morigny (bibliographie provisoire)

1. Éditions
 
     0) Manuscrit unique et lacunaire: Ms. ex bibliotheca viri cl. Alexandri Petavii senatoris Parisiensis («manuscrit provenant de la bibliothèque du célèbre Alexandre Petau, conseiller au Parlement de Paris»), découvert et édité par Du Chesne. Passé ensuite dans la bibliothèque de Christine de Suède, et de là passé au Vatican, où il n’est pas retrouvé par Georg Waits en 1881, mais seulement par Léon Mirot en 1909.  

     1) Andreas DU CHESNE (André du CHESNE, alias DUCHESNE, DUCHÊNE, CHESNIUS, DUCHESNIUS, QUERNEUS, QUERCETANUS) [éd.] (1584-1640) & Fransciscus DU CHESNE (François, son fils, 1616-1693) [continuateur], Historiae Francorum scriptores coaetanei... quorum plurimi nunc primum ex variis codicibus mss. in lucem prodeunt, alii verò auctiores et emendatiores; cum epistolis regum, reginarum, pontificum, ducum, comitum, abbatum et aliis veteribus rerum Francicarum monumentis opera ac studio Andreae Du Chesne [tom. I-II] — Historiae, etc., opera ac studio filii post patrem Francisci Du Chesne [tom. III-V] [5 vol. in-f°], Lutetiae Parisiorum (Paris), sumptibus S. Cramoisy, 1636-1649 [Du Chesne envisageait un recueil de 34 volumes mais la mort l’arrêta avant que ne parût le 3e], tome IV, 1641, pp. 359 sqq.   
   
     2a) Dom Michel BRIAL [éd.], «Ex chronico Mauriniacensi, auctoribus Teulfo et aliis ejusdem loci Monachis, edito a Chesnio, in Script. Hist. Franc., T. IV, p. 359. Ex Libro primo» [«Extrait de la chronique de Morigny écrite par Téulfe et d’autres moines du même lieu, éditée par Du Chesne, dans ses Ecrivains de l’Histoire de France, tome IV, p. 359»], in Dom Michel BRIAL [continuateur], Dom Martin BOUQUET (†1754), Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome douzième, Ce qui s’est passé sous les trois règnes de Philippe 1er, Louis VI dit le Gros, et de Louis VII surnommé le Jeune, depuis l’an MLX jusqu’en MCLXXX, par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur [in-f°], Paris, 1781, p. 68 [simples extraits du texte de Du Chesne].  
     2b) Deuxième édition, in Léopold DELISLE [rééd.], Dom Michel BRIAL [continuateur, †1828], Dom Martin BOUQUET (†1754), Recueil etc., par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [LIII-1009 p.; texte latin], Paris, V. Palmé [«Recueil des historiens des Gaules et de la France» 12], 1877.  
     2c) Microfilm de la 2e édition, Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey, sans date.  
     2d) Saisie numérique en mode image de la 3e édition par la BNF, gallica.bnf.fr, N050130, http://gallica.bnf.fr/scripts/ConsultationTout.exe?O=N050130&E=0 (en ligne en 2003)], p. 68 [les mêmes extraits].  
     2e) Saisie en mode texte de celle de la BNF par Bernard Gineste, in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-1107thiou-livre1.html, janvier 2003  

     3a) Jacobus-Paulus MIGNE (Jacques-Paul MIGNE, 1800-1875) [éd.], «Anno Domini MCXLV Mauriniacensis monasterii chronicon, etc.», in ID., Patrologiae cursus completus omnium SS. Patrum, doctorum scriptorumque ecclesiasticorum sive Latinorm, sive Graecorum. Patrologia Latina [Paris; 29 cm; 217 vol. de textes (1844-1855) & 4 d’index (1862-1864)], t. CLXXX , cc. 131-176 [cc. 131-134 pour le livre I].  
     3b) Deuxième édition, fin XIXe siècle: après l’épuisement de la première édition et la destruction de l’imprimerie de Migne, une deuxième édition a été entièrement recomposée, mais il faut s’en méfier car elle comporte de nombreuses coquilles.  
     3c) Troisième édition: fac-similé de la 1ère édition, Turnolti (Tunhout, Belgique), Brepols, années 1970.  
     3d) Version électronique ignoblement réservée aux universitaires et aux gens riches, dite Patrologia Latina Database (136Kb pour la Chronique), sur CDOM et accessibles seulement dans certaines bibliothèques fortunées et sur des sites universitaires moyennant des codes personnels.  
     3e) Saisie numérique (très peu fautive) mise en ligne en Russie (101Kb), et accessible à deux adresses: http://hbar.phys.msu.su/gorm/chrons/maurice.htm & http://www.pereplet.ru/gorm/chrons/maurice.htm, en ligne en 2003.  
     3f) Révision de la  saisie russe seulement sur le texte de Migne et pour le Livre I pour l’instant par Bernard Gineste, in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-1107thiou-livre1.html, janvier 2003.  
     [N.B.: sur MIGNE on peut consulter J. P. KIRSCH, «Jacques-Paul Migne», in The Catholic Encyclopedia, Volume X, New York, Robert Appleton, 1911. —Online Edition by Kevin Knight, 2002, http://www.newadvent.org/cathen/10290a.htm].  

     4a) Johann Baptist Mathias WATTERICH, Pontificum romanorum qui fuerunt inde ab exeunte saeculo IX. usque ad finem saeculi XIII. vitae ab aequalibus conscriptae, quas ex Archivi pontificii, Bibliothecae Vaticanae aliarumque codicibus adjectis suis cuique et annalibus et documentis gravioribus edidit J. M. Watterich [«Vies des Pontifes romaines de la fin du XIe siècle à la la fin du XIIIe rédigées par leurs contemporains, éditées par J.M. Watterich d’après des annales et des documents plus importants, sans compter des livres consacrés à chacun d’entre eux, tirés des Archives pontificales, de la Bibliothèque Vaticane et d’autres bibliothèques»; 2 vol. in-8°; vol. I: Pars I-IV. Johannes VIII-Urbanus II, 872-1099; vol. II: Pars IV (continuata)-VI. Paschalis II-Coelestinus III, 1099-1198], Lipsiae (Leipzig), 1862, vol. II [courts extraits des livres II et III seulement, relatifs aux Papes du temps].  
     4b) Réimpression: Aalen, Scientia, 1965.  

     5a) Georg WAITS [éd.], «Ex Historia Mauriniacensis monasteril» [«Extraits de l’Histoire du monastère de Morigny»; textes, introduction et notes en latin], in ID. [éd.], Monumenta Germaniae historica, inde ab anno Christi quingentesimo usque ad annum millesimum et quingentesimum. Scriptorum. Tomus XXVI. Ex Rerum Francogallicarum Scriptoribus [«Extraits d’auteurs servant à l’Histoire de France»], Hannover [Hannovre], Societas aperiendis fontibus rerum germanicarum medii aevi, 1881 [L’auteur de cette édition partielle mais intéressante n’a pas réussi à retrouver le manuscrit du Vatican, et ne présente pas d’extraits du Livre I].  
     5b) Deuxième édition [VIII+875 p.; omissa et emendanda, p. 825 (rien pour les pages 37-45); corrigenda p. 875 («p.45, l. 2, lege exprobrant»)], Leipzig, Karl W. Hiersemann, 1925, pp. 37-45.  
     5c) Reproduction de l’édition de 1925: Leiden, IDC, sans date, encore reproduite en 1975.  
     5d) Version électronique ignoblement réservée aux universitaires et aux gens riches, sur CDOM et accessibles seulement dans certaines bibliothèques fortunées et sur des sites universitaires moyennant des codes personnels.  
     5e) Saisie numérique en mode image de la 2e édition par la BNF, gallica.bnf.fr, N093455,  http://gallica.bnf.fr/scripts/ConsultationTout.exe?E=0&O=n093455.htm, en ligne en 2003.   
     5f) Saisie en mode texte de celle de la BNF par Bernard Gineste, in Corpus Étampois, à venir en 2003 [pour les livres II et III].  

     6a) Léon MIROT [1870-1946], Chronicon Mauriniacense — La chronique de Morigny (1095-1152) [1e éd.; XIX+98 p.; 23 cm; texte latin, notes, bibliographie, index], Paris, Picard [«Collection de textes pour servir à l’enseignement de histoire» 41], 1909.  
     6b) Recension et corrections importantes et judicieuses: Louis HALPHEN, Louis HALPHEN, «La Chronique de Morigny (1095-1152), publiée par Léon MIROT», in Revue Historique [Paris] 102 (1909) [dont une édition numérique en mode image par la BNF, gallica.bnf.fr, N018196, http://gallica.bnf.fr/scripts/ConsultationTout.exe?E=0&O=n018196.htm, en ligne en 2003], pp. 449-451 [dont une saisie en mode texte par Bernard GINESTE, in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-1107thiou-livre1.htlm#halphen, janvier 2003].   
     6b) Deuxième édition, tenant compte des observations d’Halphen [XIX+101 p.; 23 cm; texte latin, notes, bibliographie, index], Paris, Picard [«Collection de textes...» 41], 1912.  
     6c) Saisie en mode texte par Bernard Gineste, à venir pour le Corpus Étampois, en 2003.  

     7) Bernard GINESTE [éd.], «Thiou de Morigny: Fragments d’une chronique, vers 1107» [page provisoire], in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-1107thiou-livre1.html, janvier 2003 [cette page sera grossie ultérieurement des textes de l’édition princeps de Du Chesne, et de celle de Mirot].    

2. Traductions
   
     1) Jean Baptiste de LA CURNE DE SAINT-PALAYE (dit Monsieur de SAINT-PALAYE, 1697-1781), «?», in Mémoires de l’Académie des Inscriptions 10 (1736), pp. 541-? [traduction d’un passage du livre I, reprise par CLÉMENCET 1979, p. 591].  
    
     2) Ernest MENAULT, Essais historiques etc. [voir infra], Paris, A. Aubry, 1867, pp. V-VIII [traduction partielle et parfois approximative du livre I, reprise par GINESTE 2003, http://www.corpusetampois.com/cls-12-1107thiou-livre1.html].  
    
     3) Dr Richard CUSIMANO [professeur d’histoire à l’Université Lafayette de Louisiane, qui remercie dans sa préface ses amis François Jousset et Gérard Niquet], A Translation of The Chronicle of the Abbey of Morigny, France c. 1100-1150. Translated, with an Introduction and Endnotes by Richard Cusimano [15,5 cm sur 23,5; 237 p. & 11 planches en couleur; texte latin (de l’édition Mirot avec apparat critique en regard de la traduction anglaise; préface de Jeremy duQuesnay Adams; 13 photographies couleur au total; 2 cartes; 3 tableaux généalogiques; 49 p. de notes; bibliographie pp. 219-223; index], Lewinston (New York, USA), Queenston (Ontario, Canada) & Lampeter (Pays de Galle, Royaume-Uni), Edwin Mellen Press [«Mediaeval Studies» 22], 2003.    

     4) Bernard GINESTE [éd.], «Thiou de Morigny: Fragments d’une chronique, vers 1107» [page provisoire], in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-1107thiou-livre1.html, janvier 2003. [Notre propre traduction est en cours.]  

3. Varia
    
     Claude DORMAY (ou DORMAI; chanoine régulier à Saint-Jean-des-Vignes de Soissons), Histoire de la ville de Soissons, et de ses rois, ducs, comtes et gouverneurs; avec une suite des évêques et un abrégé de leurs actions, diverses remarques sur le clergé et particulièrement sur l’église cathédrale, et plusieurs recherches sur les vicomtés et les maisons illustres du Soissonnais [2 vol. in-4°; figures et plans], Soissons, N. Aseline, 1663-1664, livre 5, chapitre 30 [sur la carrière postérieure de Téulfe, prieur puis abbé de Saint-Crépin de Soissons].  

     R. P. D. Joannis MABILLON (Jean MABILLON; pseudonyme: EUSEBIUS ROMANUS) (1632-1707), Annales ordinis S. Benedicti, occidentalium monachorum patriarchae, in quibus non modo res monasticae sed etiam ecclesiasticae historiae non minima pars continetur, auctore Domno Johanne Mabillon [«Annales de l’ordre de saint Benoît, patriarche des moines d’Occident, qui ne traitent pas seulement des affaires monastiques mais encore d’une partie considérable de l’histoire de l’Église, par Dom Jean Mabillon»; 6 vol. in-f°; tome V publié par Massuet; tome VI commencé par Ruinart et Massuet, achevé et publié par Martène], Lutetiae Parisiorum (Paris), C. Robustel [J. Rollin pour le tome 6], 1703-1739 [Deuxième édition: Annales etc. Editio 1a italica, a quamplurimis mendis, quae in parisiensem irrepserant, ad auctoris mentem expurgata («Annales, etc., première édition italienne, expurgée dans l’esprit de l’auteur des nombreuses fautes qui s’étaient glissée dans celle de Paris»; 6 vol. in-f°; frontispice gravé, port., planches et figures), Lucae (Luques), typis L. Venturini, 1739-1745], livre 77, note 28  [sur la carrière postérieure de Téulfe, prieur puis abbé de Saint-Crépin de Soissons].  
    
     Jean Baptiste de LA CURNE DE SAINT-PALAYE (dit M. de SAINT-PALAYE, 1697-1781), «?», in Mémoires de l’Académie des Inscriptions 10 (1736), pp. ...545... [analyse de la Chronique citée élogieusement par CLÉMENCET 1759, p. 591].  

     Dom Charles CLÉMENCET (1703-1778), «Téulfe, abbé de Saint-Crespin de Soissons», in ID. [éd.], Histoire littéraire de la France. Tome onzième, qui comprend la suite du douzième siècle de l’Eglise, par des Religieux bénédictins de la congrégation de S. Maur [couvre avec le tome X les années 1141-1167], Paris, 1759. — 2e édition: «Téulfe, abbé de Saint-Crespin de Soissons», in Alexis-Paulin PARIS [rééditeur et réviseur (1800-1881)], Histoire littéraire, etc. Nouvelle édition, conforme à la précédente et revue par M. Paulin Paris [27 cm; 663 p.], Paris, V. Palmé, 1865-1869. — 3e édition : Fac-similé de l’édition de la 2e édition: Nendeln (Liechtenstein), Kraus, 1974. — 4e édition: Numérisation en mode image de la 3e édition par la BNF, 1995, en ligne en 2003 : gallica.bnf.fr, N028035, http://gallica.bnf.fr/scripts/ConsultationTout.exe?O=N028035&E=0  (en ligne en 2003), pp. 689-694. — 5e édition: Saisie en mode texte par Bernard Gineste de la 4e édition et mis en ligne in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-12-clemencet-teulfe.html, janvier 2003.  
     N.B.: sur l’auteur, on peut consulter: Patricius SCHLAGER, « Charles Clémencet», in The Catholic Encyclopedia, Volume IV, New York, Robert Appleton, 1908 —Online Edition: Kevin Knight, http://www.newadvent.org/cathen/04011c.htm, 2002.  

      Ernest MENAULT (1825-1903), Essais historiques sur les villages de la Beauce. Morigny (village monacal), son abbaye, sa chronique et son cartulaire, suivis de l’histoire du Doyenné d’Étampes [in-8°; 212+209 p.; 100 exemplaires dont 25 sur papier vergé; éditions princeps du Cartulaire et de l’Histoire du doyenné; couronné par l’Institut], Paris, A. Aubry, 1867.  
     Recension 1: Henri de LA BIGNE, «Les derniers abbés de Morigny», in L’Abeille d’Étampes (30 novembre 1867) [repris à part: Les derniers abbés de Morigny (in-8°; 4 p.), Étampes, A. Allien, 1867].  
     Recension 2: Paul PINSON, in L’Abeille d’Étampes (21 septembre 1867).  
     Recension 3: V. A. MALTE-BRUN, in Nouvelles annales des voyages, de la géographie, de l’histoire et de l’archéologie 197 (1868-1), pp. 242-244 [favorable;  mise en ligne en mode image par la BNF, gallica.bnf.fr (2002), N069962, et, en mode texte, par le Corpus Étampois (2002)].   
     Recension 4: Paul PINSON, Bibliographie d’Étampes et de l’Arrondissemnt , 1910, n°1039 [défavorable; repris dans Michel BILLARD, «Recherches bibliographiques», in Maxime LEGRAND & Michel BILLARD, Morigny-Champigny, Étampes, Éditions du Soleil, 1984, p. 84, et mis en ligne par le Corpus Étampois].   

     Léon GUIBOURGÉ, «L’abbaye de Morigny», Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 33 (1963), pp. 77-90.  

     Raymonde de SAINT-PÉRIER, «Morigny et son abbaye», in Pays d’Yvelyne, de Hurepoix et de Beauce [publication trimestrielle de la S.A.R.R.A.F.] 9 (1965), pp. 14-18 [nombreuses illustrations].

Sur la Vie de saint Bernard (bibliographie provisoire)

     GUILIELMUS SANCTI-THEODORICI (GUILLAUME DE SAINT-THIERRY, 1085-1148) & ALII (& d’autres d’auteurs), «Libri VII vitae S. Bernardi», in Jacobus MERLO HORSTIUS (c.1597-1644) [éd.] , S. Patris Bernardi opera omnia, nunc demum in V tomos... digesta... His nunc primum adduntur multa hactenus inedita, epistolarum argumenta, tractatuum in capita distinctiones, lemmata notaeque marginales, novi... indices. Accedunt libri VII vitae S. Bernardi (auctore Guilielmo, abbate S. Theodorici Rhemensis)... studio et labore Jacobi Merloni Horstii,... (Tomi I-V.) - S. Patris Bernardi,... Operum appendix, seu tomus sextus, complectens duorum S. Bernardi discipulorum, Guerrici, abbatis Igniacensis, et Gilleberti de Hoylandia... opera, aliaque nunc primum... edita... studio et labore Jacobi Merloni Horstii,... [6 tomes en 2 volumes in-f°, frontispice gravé], Coloniae Agrippinae (Cologne), apud J. Kinchium, 1641.
     Réédition [6 tomes en 2 volumes in-f°, frontispice gravé], Lugduni (Lyon), impensis Societatis bibliopolarum parisiensium, ad insigne Navis, 1658.
     Réédition [8 tomes en 9 volumes in-8°], Lutetiae Parisiorum (Paris), impensis Societatis typographicae librorum ecclesiasticorum, 1667-1668.
     Réédition [6 tomes en 2 volumes in-f°], Lugduni (Lyon), apud A. et H. Molin, 1687.

     GUILIELMUS SANCTI-THEODORICI (GUILLAUME DE SAINT-THIERRY, 1085-1148) & ALII (& d’autres d’auteurs), «Libri VII vitae S. Bernardi», Domnus Joannis MABILLON (dom Jean MABILLON, 1632-1707), S. Bernardi abbatis primi Clarae-Vallensis Opera omnia, post V. C. Johannem Merlonem Horstium denuo recognita, aucta et in meliorem digesta studio et opera domni Johannis Mabillon [6 tomes en 9 volumes in-8°], Parisiis (Paris), F. Leonard, 1667 [dont une réédition dans la Patrologie Latine de Migne, 1854-1855, tomes 182-185; dont une réimpression (4 volume; 29 cm), Turnholti (Belgium), Brepols, 1982-1995].

     Abbé Alfred-Louis CHARPENTIER [traducteur & éditeur] & abbé P. DION [autre traducteur], «Vie de saint Bernard premier abbé de Clairvaux, tome  IV. par Geoffroy religieux de Clairvaux», in ID., Œuvres complètes de Saint Bernard. Traduction nouvelle par M. l’Abbé Charpentier [8 tomes en 8 volumes in-8°; table générale alphabético-analytique; traduction faite sur le texte de dom Jean Mabillon], Paris, Louis Vivès, 1865-1868 [dont une réédition numérique en mode texte par l’Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais (Suisse), http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/index.htm, en ligne en 2004], tome VIII [http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome08/vie01/tome8005.htm#_Toc58497430, en ligne en 2006].  

La Chronique de Robert du Mont-Saint-Michel

     On néglige ici les premières éditions de cette chronique antérieure à celle de d’Achery, qui ne contenaient pas le passage allégué par Fleureau [Antonius RUFUS (Antoine LE ROUX), Sigeberti Gemblacencis Chronicon ab anno 381 ad 1113 (in-4°; édition fautive et partielle : 1154-1186), Parisius (Paris), 1513; Simon SCHARDIUS (d’après Le Roux); Joannes PISTORIUS (1546-1608) (éd.), «Sigeberti Chronographia» in ID., Illustrium veterum scriptorum, qui rerum a Germanis per multas aetates gestarum historias vel annales posteris reliquerunt. Ex bibliotheca Joannis Pistorii Nidani D. (2 vol. in f°), Francofurti, apud haeredes Andreae Wecheli, 1583-1584 (d’après Le Roux); STRUVE (d’après Le Roux); André DUCHESNE [éd.], Historiae Normannorum scriptores antiqui (in-f°), Lutetiae Parisiorum (Paris), 1619, pp. 1003 sqq. (texte abrégé et partiel:1138-1169)]

     Lucas d’ACHERY (Dom Luc d’ACHERY) [éd.], «Roberti de Monte accessiones atque appendix germana ad Sigibertum», in ID., Venerabilis Guiberti, abbatis B. Mariae de Novigento, Opera omnia, prodeunt nunc primum in lucem, una cum appendice ad librum tertium de vita ipsius, nimirum Hermanni Monachi libri tres de miraculis S. Mariae, sive de reparatione Laudunensis ecclesiae, de gestis Bartholomaei episcopi ac de origine et incremento Praemonstratensis ordinis. Item notae et observationes... ad quosdam V. Guiberti libros. His accedunt additamenta in quibus vitae S. Geremari, B. Simonis comitis Crespeiensis et S. Salabergae abbatissae nec non Hugonis Rothomagensis... libri tres dogmatum christianae fidei contra haereticos sui temporis et Roberti de Monte accessiones atque appendix germana ad Sigibertum. Omnia studio et opera D. Lucae d’Achery [in-f°; VIII+868 p.], Lutetiae Parisiorum (Paris), J. Billaine, 1651, pp. 742 sqq.

     François CLÉMENT & Michel-Jean-Joseph BRIAL (1743-1828) (bénédictins de l’ordre de Saint-Maur) [éd.], «Ex Roberti Abbatis de Monte Appendice ad Sigebertum (Ad calcem operum Guiberti Novigenti Abbatis, p. 742)», in ID., Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores. Tomus decimus tertius (Novæ Collectionis Historicorum Franciæ tomus decimus tertius) – Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome treizième, contenant la suite des monumens des trois règnes, de Philippe I, de Louis VI dit le Gros, et de Louis VII surnommé le Jeune, depuis l’an MLX jusqu’en MCLXXX, par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur [in-8°; LXXX+884 p.; sommaire: p. LXXX], Paris, Imprimerie Royale, 1786. Dont une réédition: Léopold DELISLE (membre de l’Institut, 1826-1910) [éd.], Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome treizième, édité par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [mêmes texte & pagination], Paris, Victor Palmé, 1879. Dont une réédition en microfiches: Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-31551, 1995 (en ligne en 2005), pp. 283-326 (p.286 pour l’année 1131).

     Ludowicus Conradus BETHMANN (Ludwig Conrad BETHMANN), «Roberti de Monte Cronica», in Georgius Heinricus PERTZ (serenissimi Borussiae regi a consil. regim. int. bibliothecae regiae praefectus) [éd.], Monumenta Germaniae historica inde ab anno Christi quingentesimo usque ad annum millesimum et quingentesimum auspiciis Societatis aperiendis fontibus rerum Germanicarum medii aevi. Scriptorum tomus VI [VIII+842 p.], Hannoverae (Hannovre), impensis bibliopolii aulici Hahniani (Hahn), MDCCCXLIIII (1844) [Dont une réimpression: Leipzig : Karl W. Hiersemann, 1925. Dont une réédition en microfiche (22 microfiches): Leiden, IDC, années 1990. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF, 1995, mise en ligne sur son site Gallica, http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-93434, en ligne en 2006], pp. 475-535 (p. 490 pour l’année 1131).

     Mireille CHAZAN, L’Empire et l’histoire universelle: de Sigebert de Gembloux à Jean de Saint-Victor, XIIe-XIVe siècle [23 cm; 784 p.; illustrations; bibliographie pp. 735-752; index; remaniement d’une thèse de doctorat en Histoire présentée à l’université de Paris 1 en 1995], Paris, H. Champion [«Études d’histoire médiévale»], 1999.


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