| 
 
 LOUIS-EUGÈNE LEFÈVREmembre honoraire correspondant de la Société 
 archéologique de Corbeil et d’Étampes
 
 
 LA 
 GRANDE BOUCHERIE DE PHILIPPE-AUGUSTEET L’HOTEL SAINT-YON A ETAMPES
 
 
 Planche I: Grand-Hôtel-Saint-Yon et dépendances. 
 Façade du côté de la rivière.
 
 
           
             
               | Les  maisons du Moyen Age existent encore fort nombreuses à Etampes: 
si  nous ne les distinguons pas, c’est parce qu’elles furent défigurées
  au cours des siècles et ont ainsi perdu,
au  moins superficiellement, leur caractère spécial. Souvent
on  les devine de très vieux logis ou d’antiques échoppes,
sans  qu’on puisse déterminer, même à cent années
près,  le temps de leur fondation. Quelques-unes, dédaigneuses
des maquillages,  usent encore des grâces d’un art suranné pour
avouer leur naissance  vers le XVe ou vers le XVIe siècle. Pour d’autres,
c’est un déshabillage  fortuit, un décrépissage indiscret
qui révèle  à nos yeux amusés ou ravis des structures
désuètes  et l’âge vénérable d’une petite
demeure cinq ou six fois  centenaire: de quels masques plats et insignifiants
n’ont pas été  affublées nos plus vieilles habitations
particulières! 
 | 
 |  
               | Nous connaissons ainsi les vestiges d’une construction érigée 
 au XIIe siècle, le plus vraisemblablement dans la seconde moitié 
 (1). A vrai dire, il ne s’agit pas d’un ancien logis ou manoir, et les détails 
 caractéristiques de son origine n’abondent pas, au moins dans l’état 
 actuel de la maison car il suffirait probablement de décrépir 
 les murs extérieurs pour dégager de nouvelles particularités [p.6] certaines et retrouver 
 enfin des formes romanes ou du style gothique primitif. 
 | (1) Déjà signalée par M. Max. 
LEGRAND,              Etampes pittoresque, 2e édit., t. I, p.
180
 
 |  
               | J’ai cru devoir attirer l’attention sur cette construction non seulement 
parce qu’elle est un exemple jusqu’à présent unique à 
Etampes, mais encore parce que son origine est entourée de circonstances 
historiques qui la signalent spécialement et augmentent beaucoup son 
intérêt. 
 La construction dont je veux parler appartient à 
 la ligne de maisons serrées entre la rue de la Tannerie et la rivière 
 canalisée qui traverse la ville depuis le XIe siècle (2). Elle
 est cachée par un autre petit bâtiment en façade sur
la rue. Mais celui-ci est bien connu de tout le monde, à cause des
marques flagrantes que sa façade sur la rue a conservées du
temps jadis.
 
 | (2) L. Eug. LEFÈVRE, Etampes et ses monuments aux XIe et XIIe siècles, 
 mmémoire pour servir à l’étude archéologique 
des plus anciens monuments étampois, extrait des Annales de 
la Société archéol. du Gâtinais, Paris, A. 
Picard, 1907, p. 32. 
 |  
               | Ce  pittoresque logis porte le numéro 15 de la rue de la Tannerie (3),
 et s’appela longtemps «le Petit Hôtel Saint-Yon», 
 parce qu’il a été une dépendance de l’Hôtel 
 Saint-Yon proprement dit, autre vieille demeure plus imposante et plus 
 ornée, à laquelle il est du reste contigu (4). 
 Le corps de bâtiment en façade
sur  la rue ne date peut-être pas du XIIe siècle; en tout cas,
rien  dans son aspect ne rappelle l’époque romane ou les débuts 
des  temps gothiques, et il aurait alors subi plusieurs remaniements importants 
 vers les XVe et XVIe siècles: on se rappelle sa porte en bois sculpté, 
 aux panneaux plissés en parcheminure, et que surmonte une niche gothique 
 vide.
 
 | (3) 
 Autrefois rue de la Coutellerie, et dénommée aussi familièrement
  rue de la Salle, probablement à cause de la Salle des Plaids, réservée 
 à cet usage jusques 1518, et non pas à cause d’une auberge, 
 comme je l’ai lu quelque part. 
 (4) Les deux propriétés ont été 
 réunies au moins pendant plusieurs siècles, entre 1607 et 1820.
 
 
 |  
               | Séparée de ce petit bâtiment par une étroite cour,
 et connue seulement des familiers, est la construction un peu plus vaste
qui m’a entraîné à écrire cette étude. Par
bonheur, s’il y a eu là des altérations certaines et graves, 
 — au XVIe siècle, si l’on en croit la boiserie élégante
  d’une fenêtre de style Renaissance, — elles ont laissé subsister 
 des fragments importants de l’édifice originel permettant de se faire 
 une idée des dispositions architecturales dans les parties basses. [p.7] 
 Ainsi nous découvrons, engagées
 dans le mur de la façade orientale qui regarde la vallée,
une  colonne avec chapiteau et base dont le caractère appartient franchement
 au style du XIIe siècle: et il n’est pas certain qu’il n’en existe
 pas d’autres invisibles dans le mur dont le pied baigne dans l’eau en tout
 cas, il se trouve une autre colonne avec son chapiteau qu’une ouverture
dans  le mur a laissés presque entièrement dégagés.
 Je ne me crois pas en droit d’en faire état comme de la première, 
 parce que son chapiteau n’est pas placé au même niveau que l’autre:
 il est possible qu’on l’ait simplement baissé pour le faire passer
 sous une pièce de bois, en l’espèce un linteau qu’il fallait
 soutenir. Du reste. on trouve encore d’autres débris de fûts 
 de colonnes que l’on a rassemblés pour supporter les poutres du plancher 
 en divers endroits. Ce sont les seules traces d’art roman qu’on a laissées 
 à notre curiosité dans la maison, mais elles suffisent, je 
pense, à indiquer que le rez-de-chaussée de la façade 
était ouvert avec de grandes arcades (5).
 | (5) A l’intérieur de la maison, dans l’axe de la première colonne 
 citée, on découvre encore engagée dans une cloison, 
la partie basse du fut d’une autre colonne, distante de moins de quatre mètres, 
 et dont la base a tout l’air d’être enterrée. Cela laisse donc 
 encore supposer que le rez-de-chaussée tout entier était une 
 grande pièce dont le plafond reposait sur une ligne de colonnes. Toutefois
 il faut se méfier du déplacement des colonnes: et je m’empresse
 de dire que, malgré l’invraisemblable supposition de colonnes apportées
 là et engagées dans les murs sans avoir servi à cette
 même place, je fais à cet égard toutes les restrictions
 néessaires. 
 |  
  Planche II: Grand-Hôtel-Saint-Yon. Pignon 
 sur la cour
 
 
      
                                 
          | Je reconnais  d’ailleurs bien vite que cette disposition n’a rien de très 
extraordinaire.  Mais il se trouve que la maison, comme toutes ses voisines 
placées  dans le même rang, est, ainsi que je l’ai dit, baignée 
par une  rivière canalisée (6). Les colonnes enfermées 
dans le  mur de la façade orientale sont donc sur le bord de l’eau, 
et le sol  du rez-de-chaussée (7) n’était qu’à plusieurs 
centimètres  au-dessus dit niveau de l’eau de la rivière, comme 
celui d’un lavoir  ordinaire. 
 Le bâtiment forme un rectangle ayant environ 
 13 mètres de long, sur 8 mètres 50 de large. [p.8]
 
 En résumé, 
 il est supposable que la maison fut construite pour abriter une industrie 
 ayant besoin d’un accès facile à la rivière, et même 
 qu’il s’agit d’un abattoir, d’une peausserie ou d’une mégisserie.
 
 En effet, les étaux de boucherie étaient 
 établis de l’autre côté de la rue, bien avant 1186. Philippe-Auguste
 avait fait construire en cet endroit sa Grande-Boucherie sur l’emplacement
 des anciens étaux (8). En outre, les bouchers et charcutiers étaient
 obligés par des règlements de tuer les animaux «sur
 les rivières et non en leurs maisons», comme stipulent
les  vieux textes (9). C’est pourquoi notre bâtiment à arcades,
placé  entre les étaux et la rivière, doit avoir été
 une dépendance de la boucherie, avec la grande maison voisine dont
 le nom d’Hôtel Saint-Yon paraît être encore un garant
qu’elle  fut la propriété des bouchers.
 
 | (6) 
La rivière a de 4 mètres à 4 mètres 50 de largeur. 
 (7) Il s’agit en réalité de la 
partie  la plus inférieure de la maison, à l’origine; mais son
sol,  dans l’état actuel des choses, est au dessous du niveau de la
rue,  et pourrait être considéré comme un sous-sol: j’ajoute
 qu’il y a néanmoins des caves véritables, construites avec
 voûtes vers le XVe ou le XVIIe siècle, et dont le niveau est
 sensiblement inferieur à celui de la surface de la rivière 
elle-même.
 
 (8) FLEUREAU,   ouv. cité, 
p. 75.
 
 (9) Coustumes des bailliage et pr&vostè 
 d’Estampes, anciens ressorts et enclaves d’iceluy Bailliage rédigées 
 et arrestées, au moys de Septembre 1556, par ordonnance du Roy. 
 Paris, 1557, in-8°. Voici le texte de deux articles intéressants 
 qui montrent en outre un réel souci de l’hygiène
 Art. 185. — N’est loisible à personne 
faisant  sa demourance en la ville d’Estampes tenir bestes à laines, 
porcz,  oyes, et canes, sur peine de confiscation desdites bestes, oyes et 
canes,  et d’amende arbitraire.
 Art. 186. — Peuvent néanmoins les bouchers 
 pour la fourniture de ladite ville, tenir en icelle les dites bestes à 
 laine pour huit jours seulement, et sont tenuz iceux bouchers tuer leurs 
bettes sur la rivière et non en leurs maisons.
 Il faut noter que, durant le Moyen Age, on tirait 
 l’eau des puits pour l’alimentation. On craignait moins d’utiliser les rivières 
 comme de grands égoûts naturels.
 Sur les tueries et escorcheries, 
 voir C. ENLART, Manuel d’archéologie française, t. II,
 p. 257; et DE CAUMONT, Abécédaire, Arch. civ. et mil.,
  1869, p. 230-235.
 
 
 |  
                       
      
           
             
               |   
 | 
 ETAMPES. 
 
 LA HALLE et ses environs
  en 1825 d’après
  le plan cadastral du temps. 
 Dressé par A. Mauduit, géomètre 
 à Étampes, 1908.
 
 ABCD:
 Hôtel Saint-Yon et ses dépendances au XVIIe siècle.
 
 A’B’C’D’: Jardins de 
l’Hôtel  Saint-Yon.
 
 E E’: Maisons du chapitre 
 de Sainte-Croix  d’Orléans.
 
 F: Cave voûté 
 avec pilier central (carrée de 7 mètres de côté).
 
 G: Salle voûtée 
 avec pilier central.
 
 H. La Halle. Ancienne
 Grande-Boucherie  de Philippe-Auguste, et Salle des Plaids.
 
 I I’: Colonnes à 
 chapiteaux.
 
 [Cliquez 
 ici pour télécharcher un plan complet en grand format.]
 
 |  
 
      
                                      
          | En effet, la famille de Saint-Yon se trouvait, au XIIe siècle, à 
 la tête de tout le commerce de boucherie qui pouvait se faire dans 
Paris. Formant une communauté régie dans ce but par un règlement 
 spécial (10), les Saint-Yon étaient les uniques détenteurs 
 des étaux, et, à l’imitation d’un système établi 
 à Rome dans l’Antiquité, ils possédaient, comme une 
charge d’Etat ou un fief transmissible, la surintendance, la juridiction, 
la police, la surveillance sanitaire même, sur tout ce qui concernait 
le voyage, la vente et le débit des bestiaux dans la grande ville (11).
Il en était ainsi dès le milieu du XIIe siècle,    
        [p.9] et, en
1182, Philippe-Auguste confirma seulement les privilèges et les coutumes
de la Communauté (12). Enfin, en 1189, celle-ci paraît avoir
réorganisé ses étaux qui, au nombre de vingt-trois,
  étaient situés en face du Châtelet, auprès 
 de la Seine, et connus sous le nom de la Grande-Boucherie. 
 D’un autre côté, 
 c’est en 1186 que Philippe-Auguste réforma le commerce de la boucherie 
 à Etampes. On serait donc tenté de croire que le roi étendit 
 alors jusqu’ici le privilège de la Communauté de Saint-Yon.
  On s’imagine volontiers ces puissants hommes d’affaires réorganisant 
 et reconstruisant pour le compte du Souverain, tout en lui payant chaque 
année une redevance plus forte que celle perçue par lui jusqu’alors. 
Mais, s’il n’y a aucun doute sur l’établissement des Saint-Yon à 
Etampes, tant s’en faut que nous soyons éclairés sur l’époque 
 de l’événement et sur le rôle exact joué par leur
 Communauté dans cette ville.
 
 | 
 
 (10) Ce règlement a été
publié  tout au long par le R. P. Jacques DU BREUL, Le Théâtre
des Antiquités  de Paris, Paris, 1612, in-4°, p. 787.
 
 (11) Au fur et à messire que les murs 
de  Paris étaient reculés, la communauté des Saint-Yon 
rencontrait  dans les nouvelles annexes d’autres privilégiés 
avec lesquels  elle passait alors des contrats. Elle traitait même quelquefois
avec  des privilégiés placés en dehors des murs. Le
cas s’est  présenté pour les Templiers en 1182. L’abbaye de
Saint-Germain  des Prés possédait également des étaux 
indépendants  en vertu de très anciens droits, et parce qu’elle 
était établie  hors l’enceinte.
 
 (12) Un système  semblable existait 
pour la boulangerie, qui était sous la dépendance  du grand 
panetier; et d’autres branches d’industrie ou de commerce, fripiers,  gantiers, 
pelletiers, cordonniers, selliers, bourreliers, etc., avaient un  grand chef 
en la personne du chambellan royal.
 
 |  
          | Au contraire, non seulement les textes les plus anciens ne font pas mention 
 des Saint-Yon, comme bouchers d’Etampes, mais ils les écartent plutôt,
  tout au moins durant les XIIe et XIIIe siècles. 
 Voici ce que nous distinguons de plus clair. 
Avant  1186, il existait une boucherie dans chaque quartier de la ville, à
 Saint-Martin, à Saint-Gilles, à Saint-Pierre, et à
Notre-Dame  au lieu que nous avons indiqué. Cette dernière boucherie,
qui  était la plus importante, et appartenait à Hugues Nascard
(13),  était probablement divisée en plusieurs étaux
avec chacun  un tenancier différent. Donc, vers 1186, Philippe-Auguste
se substitua  (14) à Hugues Nascard en l’indemnisant certes (15),
mais dans le but  de supprimer un intermédiaire [p.10] coûteux et de profiter 
seul des augmentations  de rente qu’il avait en vue. Tout ceci se trouve confirmé
par des actes postérieurs (16).
 
 Enfin dans l’acte de 1187, comme dans un autre 
 de 1274, l’autorité complète du suzerain propriétaire 
 est affirmée sans restriction (17).
 
 La conséquence de tout cela, c’est qu’il 
 ne faut pas hésiter à prendre à la lettre les termes 
 précis du diplôme de 1187: Philippe Auguste a fait démolir 
 pour son propre compte les anciens étaux, et il a fait reconstruire
  les nouveaux pour en tirer directement du profit. De sorte que les halles
  détruites soit en 1763, soit vers 1835, étaient un édifice 
 royal (18). De même, selon toute évidence, le petit manoir qui
 m’a entraîné à faire la présente étude 
et qui fut primitivement, à n’en pas douter, une dépendance 
de la Grande-Boucherie, doit être un reste des bâtiments érigés 
 vers 1186 par Philippe-Auguste. C’est donc un édifice royal ,à 
 moins cependant qu’il ait été construit par Hugues Nascard 
ou l’un des prédécesseurs de celui-ci; il est extrêmement 
 difficile de se faire une opinion précise à ce sujet.
 
 En tout cas, nous nous trouvons en présence 
 d’une construction élevée pour servir à une industrie 
 dérivant de la boucherie: tuerie, peausserie ou mégisserie; 
 et en considérant la sculpture classique de ses chapiteaux et la belle
 proportion de ses colonnes, elle nous [p.11] offre une nouvelle preuve du soin et de l’intelligence 
 pratique avec lesquels nos ancêtres du Moyen Age installaient leurs 
 locaux destinés au travail industriel ou commercial.
 
 | (13) D’après 
notre érudit collègue, M. Joseph Depoin,  ce nom est devenu 
Nacquard. 
 (14) Il est remarquable combien souvent Philippe-Auguste 
 a employé ce procédé è Etampes. Quand il casse 
 la Commune ou quand il supprime l’abbé de Notre-Dame, c’est pour augmenter
 les ressources royales et tirer de toutes choses un maximum de rendement.
 Nous trouvons dans l’acte de la boucherie une nouvelle application du système.
 Voir notre Etampes et ses monuments aux XIe et XIIe siècles,
 pp. 21-24 et 62-74.
 
 (15) Avec 100 sols paris. de rente perpétuelle 
 à prendre sur le revenu de la nouvelle boucherie. A noter que le diplôme
 délivré en 1187 était postérieur aux changements
 et aux travaux exécutés par Philippe-Auguste. — Cette même
 rente fut transférée en 1246 par un nommé Guyard de
 Papillon à l’abbaye royale de Villiers près de La Ferté-Alais
 (FLEUREAU, ouv. cité, p. 134).
 
 (16) En 1246, saint  Louis autorise que 
la rente sur les étaux consentie è Hugues  Nascard en 1187 passe
à l’abbaye de Villiers sans qu’il soit question  d’aucun concessionnaire 
général, Saint-Yon ou autre, — En 1274,  la reine Marguerite, 
devenue dame suzeraine d’Etampes, délivre un acte accordant directement 
des baux aux tenanciers des divers étaux de la nouvelle boucehrie, 
moyennant 72 livres paris. de rente, lesquels apparemment  se payaient encore 
au XVIIe siècle (FLEUREAU, ibid., p. 137).
 Les tenanciers d’alors s’appellent Guillaume 
de  La Ferté, Paul Breton, Guillaume de Marie, Pierre Rouault, Jean 
Mallard,  Jean Catault et Jean Colard; ils possédaient également 
des privilèges de famille (FLEUREAU, ouv. cité, p. 136-137). 
La Communauté de Saint-Yon s’est peu à peu associé plusieurs 
 familles qui naturellement devaient être riches et n’ont rien de commun 
avec les petits bourgeois ci-dessus: ces familles portaient les noms de Thiberts,
  Ladehors et d’Auvergne.
 
 (17) «… quoniam propter stalla Hugonis 
 Nascardi, quæ destructa fuerunt et eversa, quando stalla nostra Stampis 
 fieri fecimus…» ; «... in stallis nostris carnificium Stampensium…»; 
 — «…quod nos carnificibus Stamparum, qui consueverunt boucheriam Stampensem, 
 quæ dicitur ad novos stallos…»  (FLEUREAU, ouv. cité,
 p. 134 et 136).
 
 (18) L. Eug. LEFÈVRE, ouv. cité, 
 p. 75, note 3.
 
 
 |  
          | Sur le bâtiment de la Grande-Boucherie construit par Philippe Auguste 
 et dont les derniers vestiges ont disparu vers 1840, nous savons fort peu 
 de chose. Aucun dessin, si mauvais soit-il, n’est là pour nous en 
donner l’image même imprécise (19). Nous savons seulement par 
Fleureau que le bâtiment avait un étage: au-dessus des étaux 
se trouvait une grande salle où, depuis un temps indéterminé, 
 mais vraisemblablement depuis la fondation, se tenaient les plaids, 
 c’est-à-dire les plaidoiries, les tribunaux civils. La justice, — 
qui, dans Etampes, était réservée en principe au roi, 
en sa qualité de suzerain, et qui le fut véritablement en fait 
 pendant fort longtemps, — était rendue dans le Palais royal; seules 
 les très petites causes abandonnées à un fonctionnaire 
 étaient jugées ailleurs. Mais quand les rois cessèrent
  de rendre la justice eux-mêmes (20), il semble que le palais n’en
resta pas moins réservé pour eux seuls. C’est pourquoi une
salle spéciale était nécessaire, et, comme nous venons
de le dire, à Etampes cette salle se trouvait au-dessus des étaux 
 de boucherie, et en somme dans une propriété royale (21). 
 | (19) Il
est notable combien Etampes a été peu favorisé  dans
cet ordre d’idées. L’art du dessin n’y fut sans doute jamais  florissant. 
C’est seulement vers le milieu du XIXe siècle qu’un simple  amateur, 
mais dessinateur consciencieux, Lenoir, a commencé à  relever 
plusieurs monuments intéressants. Ses documents sont précieux. 
 (20) Ils se faisaient quelquefois remplacer
par  la reine ou par le prince héritier designé; mais alors
le principe  était sauvegardé. — On a parlé d’une Salle 
de Justice  construite specialement dans ce but, à la fin du XIe siècle
  dans l’enceinte du château de Caen, pour l’usage des Ducs de Normandie 
 (VERDIER et CATTOIS, Architecture civile et domestique au Moyen Age, 
 Paris, 1855, t. II, p. 152.)
 
 (21) Au Moyen Age, les salles convenables pour 
 une telle cérémonie manquaient fréquemment. Aussi l’habitude 
 se prit de tenir les plaids dans les églises. L’autorité 
 ecclésiastique en était mécontente, et les conciles 
répètent sans se lasser leurs interdictions à ce sujet, 
interdictions qui ne paraissent pas avoir eu souvent grand effet.
 
 |  
 
      
        
          |   
 | 
 LA HALLE et ses environs en 1825d’après le plan cadastral 
 du temps.
 
 Dressé par A. Mauduit, géomètre 
 à Étampes, 1908.
 
 ABCD: Hôtel 
 Saint-Yon et ses dépendances au XVIIe siècle.
 
 E E’: Maisons du chapitre 
de  Sainte-Croix  d’Orléans.
 
 H. La Halle. Ancienne Grande-Boucherie
  de Philippe-Auguste, et Salle des Plaids.
 
 [Cliquez 
 ici pour télécharcher un plan complet en grand format.]
 
 |  
 
       
                                                     
          | Avant le XVle siècle, quand les habitants ne possédaient pas 
 encore un hôtel de ville, les grands actes de la vie communale se passaient
 dans cette salle avec l’apparat et la solennité aimés du Moyen
 Age. Là se faisait l’élection des échevins (22). La
salle de la [p.12]         
   Halle — car le bâtiment s’est aussi appelé ainsi pendant
longtemps, — a cessé d’être salle d’audience quand les rois
eurent renoncé  à utiliser pour leurs séjours le palais
royal devenu trop petit  et mal commode. C’est la reine Claude qui consacra
cet abandon, en 1518, en permettant aux habitants d’user de sa «maison
du séjour»  (23) pour les séances de justice. 
 Ensuite le sort 
de  la salle des plaids devint aventureux. Pendant la Révolution, le
bâtiment  fut vendu comme bien national (24): ceci prouve bien son origine
royale.
 
 Au XIXe siècle on y faisait des ventes
 publiques; des troupes de passage ou des amateurs locaux y donnaient des
représentations théâtrales (25). Une troupe de comédiens,
celle de la famille Cizos, originaire de Chartres, résidait habituellement
une partie de l’hiver à Etampes: en octobre 1824, pendant un de ces
séjours, une fille naquit, la petite Marie Cizos, qui sous le nom
de Rose Chéri devint célèbre autant pour son talent
que pour sa vertu.
 
 Une plaque de rue perpétue le souvenir
 de la Grande-Boucherie de Philippe-Auguste et de la salle des plaids, mais
 seulement en rappelant leur passé dramatique. Une rue qui borde la
 place vide est en effet désignée sous le nom de Rue de
l’Ancienne-Comédie.
 
 | (22)
«La manière de procéder en cette élection  étoit, 
que les Echevins obtenoient du Lieutenant Général  la permission 
de faire assembler les habitants. Ceux-ci assemblez, en la présence
 du même Lieutenant Général et du Procureur du Roy, en
 l’audience où l’on tenait les plaids... le Procureur du Roy requeroit
 que l’on fit la nomination des nouveaux Echevins. La nomination faite par
 les habitans, le Lieutenant Général prenoit le serment de
ceux  qui avoient été nommez par la plus grande partie, de
bien et  deuëment gouverner, et administrer les denires communs de la
ville: et après avoir ainsi pris le serment, il prononçoit
un acte de la teneur duquel il paroit qu’il leur donnoit toute l’autorité
 qu’ils avoient» (D. B. FLEUREAU, Les Antiquitez d’Estampes,
 Paris, 1683, p. 212). 
 (23) FLEUREAU, ouv.  cité, 
p. 27.
 
 (24) Léon MARQUIS,            
            Les Rues d’Etampes, p. 176. —Pourtant Marquis ajoute que
le bâtiment était la propriété de la Coommunauté
des bouchers. En outre, il émet la supposition que la Boucherie de
Philippe-Auguste aurait été démolie en 1763. Mais ceci
est inexact, car le bâtiment, que nous pouvons supposer avoir été
reconstruit, a continué d’être désigné «la
salle d’audience». (Voir MARQUIS, p. 404, note G.).
 
 (25) Sur le plan cadastral de 1825, le bâtiment 
 est designé «Théâtre». Quand il fut démoli, 
 les troupes d’amateurs allèrent s’installer dans une maison de la 
route de Paris, dite Salle de la Girafe.
 
 |  
          | J’ajoute que la place actuelle représente plus que la superficie de
 la halle détruite. En même temps que la vieille construction
  royale, on démolit aussi une maison également historique
qui  appartenait au chapitre de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans 
 (26), et qui d’ailleurs était dite «de Sainte-Croix». 
C’est elle qui est désignée [p.13] signée en 1226, dans l’acte de limitation
  des paroisses Notre-Dame et Saint-Basile (27). Nous avons l’acte de délibération
  du directoire, en date du 31 octobre 1791, ordonnant sa vente comme faisant
  partie de la seigneurie du Menil-Girault (28). De cet hôtel Sainte-Croix,
  je considère comme en ayant fait partie la maison portant n°14, 
 qui existe actuellement à l’angle de la rue de la Tannerie et de la
 Place de l’Ancienne-Comédie, sur la façade de laquelle est
sculptée en pierre une croix à deux branches égales. 
Cette maison, qui est très ancienne, possède une cave voûtée 
à deux étages. 
 Pour en revenir aux de Saint-Yon, il est évident 
 que s’ils ne furent pas les concessionnaires de la boucherie étampoise 
 aux XIIe et XIIIe siècles, ils ont pu le devenir par la suite; le 
fait est très douteux, mais en tout cas, — et c’est tout ce que nous 
prétendons aujourd’hui, — ils ont bel et bien possédé 
à Etampes la grande demeure qui porte leur nom et dont l’ornementation 
 soignée révèle le passé à travers le Moyen
Age et la Renaissance. Je crois donc intéressant d’ajouter quelques 
mots de plus et sur eux et sur leur logis.
 
 Comme on le conçoit tout de suite, cette 
 vieille famille de barons tirait son nom du fief de Saint-Yon, près 
 de Châtres, aujourd’hui Arpajou, qui est à quinze kilomètres 
 environ d’Etampes ou de Corbeil.
 | (26) Dans 
cette maison, le représentant du Chapitre d’Orléans  exerçait 
à Etampes sa justice haute, moyenne et basse sur ses  justiciables 
d’Etampes ou des environs (FLEUREAU, ouv. cité,  p. 37). 
 (27) FLEUREAU, ouv.  cité, 
p. 404. — Ce très intéressant acte signé  par Gautier 
Cornu, archevêque de Sens, confirme une partie de ce que  nous avons 
dit ci-dessus. On y trouve cette phrase: « … a domo sanctæ
  Crucis Aurelianensis quæ est juxta domus Regis ...» La
maison  du Roi citée ici ne saurait être son habitation, son
palais du séjour, qui eût été plus respectueusement
désignée,  mais une propriété du roi, mise en
opposition avec la propriété  du Chapitre d’Orléans
            [N.B.  Lefèvre se trompe ici lourdement
parce que dans la charte en question,  dont le texte est ici tronqué,
            Regis représente un nom  de famille attesté
à Étampes depuis le XIe siècle,              Leroy.
(B.G. (2007)]. Il s’agit,  à mon avis, de la Boucherie et de
ses dépendances. Le même  acte cita en même temps une
propriété appartenant au Chapitre de l’église Sainte-Croix
d’Etampes, qui au temps de Fleureau,  était «renfermée 
dans le corps de la boucherie» (p. 405). Tout auprès (juxta) 
se trouvait également la propriété, le [sic: ce masculin montre le peu de familiarité
 de Lefèvre avec le latin, plaie récurrente de l’historiographie
 locale.] domus de l’abbaye de Saint-Denis, mais nous ne savons
 pas où exactement. Enfin l’auberge du Coq-en-pâte ne doit pas
 avoir changé de place depuis longtemps.
 
 (28) Archives départementales.
 En partie publié par L. MARQUIS, ouv. cité, p. 403.
L’hôtel  est estimé à 120 liv. de revenu et à
2113 liv. de capital.
 
 |  
          | D’après l’abbé Lebeuf (29), le plus ancien seigneur du fief 
 serait Hugo miles de Sancto Ionio, cité au cartulaire de Notre-Dame-des-Champs.
  Aymon de Saint-Yon est nommé au cartulaire de Longpont dans un acte 
 passé entre 1086 et 1135. Puis, sous Louis VI existait Païen, 
             Paganus de Sancto Ionio, dont le vrai nom était 
             Rogerius et qui servit de médiateur entre son prieuré
 de Saint-Yon et l’abbaye de Morigni. [p.14] 
 A partir de 1133, une série de transactions 
 interviennent entre eux et plusieurs autres contractants: 1° le roi de
 France; 2° les religieux de Saint-Martin des Champs, alors détenteurs 
 du prieuré de Montmartre; 3° les religieuses qui succédèrent 
 à ceux-ci dans le même lieu passé au titre d’abbaye.
 
 | (29) Hist. 
de la ville et du diocèse de Paris, t. IV, p. 94,  163 et 164. 
 |  
          | C’est dans ces derniers actes que les de Saint-Yon se révèlent 
 les Grands-bouchers de Paris, car il s’agissait pour eux d’acquérir
  de vieux bâtiments mitoyens pour donner de l’extension aux étaux 
 du Châtelet. En 1153, Philippe de Saint-Yon vendit aux religieuses 
de Montmartre tout ce qu’il avait de terres ou autres héritages à 
 Torfou (30), en même temps qu’il remettait au roi le fief qu’il possédait 
 en ce lieu (31). 
 Les Saint-Yon acquirent peu à peu une 
grande  puissance à laquelle leur richesse ne fut sans doute pas étrangère. 
 A la fin du XIIIe siècle, une de leurs filles, Agnès, épousa 
 Robert II de Courtenay, Sr de Tanlay, de Ravières et de Saint-Winemer, 
 qui était issu du roi Louis VI; de même, une arrière-petite-fille
  de ce couple, Jeanne de Tanlay, dame de Poissy épousa Jean de Chamigny, 
 Sr de Saint Yon (32).
 
 | (30)
Cant. de la Ferté-Alais, arrt d’Étampes. 
 (31) J’emprunte ces renseignements qui me paraissent 
 très vraisemblables au P. DU BREUL, ouv. cité, p. 784 
 et suiv. — Au sujet de Torfou et du roi de France, voir L. Eug. LEFÈVRE, 
             Etampes et ses Monuments au XIIe siècle, p. 55, 
 76 et 85.
 
 
 (32) Le P. ANSELME, Hist. De la Maison royale 
 de France, p. 445-446.
 
 |  
          | Les Saint-Yon se sentaient puissants et avaient de gros intérêts 
 à défendre; aussi n’est-il pas surprenant qu’ils aient joué 
 parfois un rôle politique. Au commencement du XVe siècle, pendant 
 les guerres des Armagnacs et des Bourguignons, ils se mirent à la 
tête des bouchers ou Ecorcheurs, du parti du Duc de Bourgogne 
 contre le Duc d’Orléans et les Armagnacs, et furent un grave sujet 
de troubles. Les revers de la lutte leur firent perdre momentanément 
leurs privilèges. Néanmoins, au cours du siècle, Garnier 
de Saint-Yon fut échevin de Paris et garde de la Bibliothèque 
du Louvre (33). Enfin ils furent pendant plusieurs siècles si étroitement 
mêlés aux grands événements de la vie parisienne 
que les documents les concernant sont innombrables aux Archives nationales. 
La Communauté perdit [p.15] 
            son droit de juridiction en 1673, mais elle ne fut complètement 
et définitivement abolie qu’à l’époque de la Révolution. 
 
 | (33) 
La guerre des Armagnacs eut une vive répercussion à Etampes, 
 en 1411, sans que d’ailleurs le nom de Saint-Yon soit en vue dans les récits, 
 du moins à ma connaissance. La ville se rendit sans lutte aux alliés 
 Bourguignons et Parisiens; mais le château-fort résista pendant 
 quelques jours, et en somme, le pillage ne put être complètement 
 évité. 
 |  
          | Jusqu’à présent, le souvenir des Saint-Yon ne s’est perpétué 
 à Etampes que par leur hôtel. Le mystère le plus singulier 
 plane sur leur arrivée et leur établissement dans la ville. 
 Cependant un renseignement encore inédit que j’ai eu la chance de 
trouver (34) va mettre les chercheurs de bonne volonté sur une nouvelle 
piste. 
 | (34)
Je dois cette chance aux fiches bibliographiques de M. Paul Pinson, dont
la publication est en cours (Voir Arrêts). |  
          | Tout d’abord, les Saint-Yon apparaissent dans les environs d’Etampes. Ils 
 furent propriétaires à Torfou. En 1261, on cite Jehanne, dame 
 de Saint-Yon et de Méréville (35); en 1293, Isabelle de Saint-Yon 
 vend à Hugues de Bouville tous les droits qu’elle possède sur
 la seigneurie de Milly (36). Enfin il semble que la famille ait commencé 
 à quitter son ancienne seigneurie patrimoniale de Saint-Yon, sous 
Charles VII, quand apparaît un certain de Behene (37). 
 | (35)
Max. LEGRAND, ouv. cité, p. 181. — Voir aussi Rec. de Gaignières, 
B. N., Est., P E IIa, f°127. 
 (36) Renseignement communiqué par M.
Paul  PINSON.
 
 (37) LEBEUF, ouv.  cité, 
p. 164.
 |  
          | Enfin, voici le fait important: nous savons par un arrêt du Parlement
  de Paris, en date du 6 octobre 1629, que Denis de Saint-Yon était 
 alors lieutenant du bailliage d’Etampes, et que Hierosme de Saint-Yon avait, 
 plus ou moins longtemps avant la même date, occupé le poste 
de maître des eaux et forêts du bailliage (38). Le chroniqueur 
étampois Pierre Plisson, qui a établi une liste des lieutenants 
généraux et particuliers (39) avant le XVIIIe siècle, 
 ne cite aucun [p.16] Saint-Yon; son énumération est d’ailleurs 
visiblement  incomplète à l’époque en question, et cette 
lacune explique  en partie comment les historiens suivants sont restés 
ignorants du  fait (40).
 
 Jusqu’à présent, nous ne possédons 
 aucun document prouvant que l’hôtel qui porte leur nom fut construit 
 ou restauré par des Saint-Yon. Et même l’écusson gravé 
 dans le marbre, qui veut attester au moins la propriété, est 
 moderne.
 
 Du moins, on savait formellement par les titres 
 qui sont encore en la possession du propriétaire actuel de l’Hôtel 
 St-Yon (41), quelle fut jadis l’importance de cette demeure, aujourd’hui 
divisée entre quatre propriétaires. Elle comprenait les maisons 
portant les numéros 15, 17, 19, et tout ou partie de la maison portant 
le numéro 13. Les aliénations successives ont commencé 
 après 1607 pour être complètes en 1820. L’hôtel 
proprement dit est passé successivement entre les mains de Jacques 
Alleaume (fils de Ferry Alleaume), puis de Hémard de Danjouan qui le
légua à son fils l’abbé Pierre (1675). En 1764, Robert 
Darblay, mégissier, en prend possession. En 1665, les Chartreux d’Orléans 
perçoivent une rente sur la location.
 
 | (38)
Nous n’avons pu jusqu’à présent voir cet acte ou sa copie,
 car il y a de nombreuses lacunes dans les collections publiques, et M. Pinson 
 lui-même n’a trouvé que le titre de l’arrêt. Il s’ensuit 
 que nous ignorons si Denis de Saint-Yon fut lieutenant-général 
 ou lieutenant particulier. En outre, nous avons retrouvé des lettres 
 patentes du 18 décembre 1630, dans lesquelles Hiérosme de Saint-Yon
 est qualifié lieutenant des eaux et forêts (Arch.
Nat.. Z IE 567, f°318). Il avait donc alors monté en grade.
Il était peut-être le fils d’Antoine de Saint-Yon qui fut lieutenant-général
 des eaux et forêts au commencement du XVIIe siècle (Arrêts
 de la Cour du 6 juillet 1601, du 15 mars 1603, du 17 mars 1604). Il faut
probablement identifier Anthoine avec le Sr de Sainctyon qui, en 1610, conseiller
du roi, maître des requêtes ordinaires de son hôtel, publia
un important ouvrage: Les édicts et ordonnances des roys, coustumes
 des provinces, règlemens, arrests, etc... des eaux et forests,
 Paris. Nous avons trouvé dans cet ouvrage les trois derniers titres
 cités ci-dessus; il contient en outre des renseignements précis
 sur les règlements et coutumes d’Etampes, concernant les eaux et
forêts,  sur la nomination des maîtres et des sergents
dangereux,  etc. — Un maître Claude de Sainctyon fut procureur
du roi en la Chambre  du Trésor, en 1549 (Arch. nat., Z IA
527, arrêt du 24  Novembre). 
 (39) L. MARQUIS. les Rues.
 
 (40) Plisson cite  comme lieutenants généraux: 
Claude Cassegrain en 1568 et Jacques  Petau en 1626. Puis comme lieutenants 
particuliers: Pierre Le Maire en 1553  et Nicolas Cousté en 1634.
 
 (41) M. Auguste Dujoncquoy,  adjoint au 
maire d’Etampes.
 
 |  
  
 
        
                                                                        
                    
          | L’immeuble n°19 a désormais perdu son ancien caractère;
  on vient de lui enlever son dernier signe distinctif, une grande porte
charretière   à arc plein cintre. Là devaient avoir
été reléguées  les écuries et les remises
(42). 
 L’immeuble n° 13 comprend au moins une tourelle 
 d’escalier et une partie du bâtiment sur la rivière qui appartenaient 
 jadis au n°15, le Petit-Hôtel-Saint-Yon dont nous avons parlé 
 au début (43). Le corps en façade sur la rue en a peut-être
  été détaché également.
 
 Ainsi au XVIe siècle, et très
probablement  depuis fort longtemps, les bâtiments de la propriété 
alors détenue par les de Saint-Yon au bord de la rivière canalisée 
 et presque sans discontinuité, s’étendaient sur une longueur
  de 6o mètres environ. [p.17]
 
 Quant à l’hôtel actuel (n°17, 
 en A sur le plan) c’est une grande construction qui tourne autour d’une cour.
 Il a deux étages surmontés de toits très en pente qui
 font de vastes combles avec charpentes en châtaignier et lucarnes très
 ornées du côté de la rue.
 
 | 
 
 (42) Un mèmoire faisant partie des titres 
 de propriété signale que la ruelle bordant le jardin et dite 
 «du Pont-Doré», portait autrefois le nom de «Ruelle 
 au Comte», parce qu’elle aboutissait  à la rue du même 
 nom. L’acte de 1226 mentionne un «vicus Comitis» qui doit sans 
 doute se trouver en ces parages.
 
 (43) D’après le plan cadastral, le n°15 
 fait hache sortante sur le n°13; et le n°13 entre de même dans
 la maison voisine, n°11.
 
 |  
          | Il est probable que l’hôtel a été bâti en deux 
fois (44), mais peut-être avec un court intervalle entre les deux constructions.
  Peut-être encore, à cette occasion, a-t-on démoli entièrement 
 les édifices antérieurs, ou s’est-on contenté de les 
 rajeunir. Le corps de bâtiment le plus ancien me paraît être 
 celui qui touche au n°19. Les meneaux de ses fenêtres ont été 
 enlevés par un marchand de laines au milieu du siècle dernier. 
 Depuis, une restauration opérée en 1873 par M. Dujoncquoy, 
a remis les choses à peu près en état. 
 L’autre corps de bâtiment, 
 mitoyen avec le n° 15, est peut-être une annexe très ancienne, 
 mais, en tout cas, il a une décoration très caractérisée
  de la fin du XVe siècle ou du commencement du XVIe. Il s’étend 
 en travers, d’un côté s’avançant vers la rue, de l’autre 
 enjambant la rivière. L’aile nord-ouest possède une ornementation 
 particulièrement soignée, parce qu’elle était du côté 
 de la rue.
 
 | (44) A l’intérieur, 
on trouve deux grands murs accouplés. 
 
 |  
          | Son grand pignon, qui donne sur la cour, a son rampant garni de crochets
 ayant toute l’exubérance de leur époque (Pl. II). Il est gardé à droite et à
 gauche par deux chiens héraldiques. Celui de gauche est ancien (45);
 l’autre ne l’est pas. 
 | (45)
Il fut retrouvé intact dans un grenier. 
 |  
          | Les sculptures bien conservées qui ornent les montants et l’archivolte
  de la lucarne de la façade (Pl. III) sont 
 remarquables par leur style; elles représentent des feuillages qui 
 s’échappent d’un vase et grimpent enchevêtrés à 
 des amours. La lucarne rectangulaire est coupée par une croisée, 
 c’est-à-dire par un meneau et une traverse horizontale. Elle est surmontée
 d’un fronton triangulaire refait et plus ou moins inventé par l’architecte
 restaurateur (46), ainsi que les deux clochetons qui l’accostent. Il y a
sur la cour deux autres lucarnes semblables et restaurées dans les
mêmes proportions, mais dont les montants et l’archivolte sont simplement
moulurés. 
 | (46)
M. Roguet, en 1873. 
 
 |  
  Planche III: Grand-Hôtel-Saint-Yon. Lucarne 
 sur la façade restaurée
 
 
         
                                                                        
                                        
          | L’hôtel est flanqué de deux tourelles d’escalier, dont une possède
 quatre étages, le dernier étant occupé par une pièce
 qui accapare toute la cage au-dessus de l’escalier (47). [p.18] 
 Chaque tourelle 
avait  sa porte d’entrée ouverte sur la cour. La plus richement sculptée 
 de ces portes donnait accès dans la tourelle sud: elle a été 
 malheureusement mutilée; sa structure est changée, et même
  elle est engagée dans de nouvelles constructions qui n’en laissent 
 plus voir qu’un fragment.
 
 | (47)
Les tourelles d’escalier datant du Moyen Age sont extrêmement communes
à Etampes. Le palais royal en possédait une très élevée
 dont la partie supérieure devait être disposée de la
même façon que celle de Saint-Yon (Voir notre étude,
Le Palais royal d’Etampes et sa peinture historique, extrait du Bulletin
de la Commission départementale des Antiquités de Seine-et-Oise,
1909). 
 |  
          | La porte de la seconde tourelle est parfaitement conservée, et c’est
  un bon exemple parmi les plus simples des portes ornées qui furent 
 érigées à Etampes à la fin de la période 
 gothique (48). Les fenêtres de la même tourelle ont aussi un 
joli caractère dans leur simplicité (Pl. 
IV). 
 Du côté de la rue seulement, toutes 
 les ouvertures de fenêtres des appartements sont quadrangulaires; toutes
 sont divisées en quatre compartiments par une croisée (49).
 Les bases des montants et des meneaux sont moulurées de la même
 façon que la porte de la tourelle. Sur la façade du jardin,
 les fenêtres sont banales à l’exception d’une très bien
 conservée, mais qui, étant plus étroite, ne possède 
 pas de croisée.
 
 | (48)
Voici les portes étampoises du même style: dans l’église
 Notre-Dame, les deux portes de la Sacristie (1514); église Saint-Basile,
 deux portes au Sud et une au Nord, plus une quatrième, à l’intérieur; 
 église Saint-Gilles, portes nord et sud; porte d’une petite construction 
 sur la Promenade du Port; porte dernièrement déplacée, 
 d’un ancien petit manoir, rue Saint-Mars. Quelques-unes de ces portes ont 
 une ornementation beaucoup plus riche, plus complète, étant 
 abritées sous des larmiers en accolades avec des crochets ou des figurines
 animales et un fleuron. 
 (49) Toutes ces croisées sont l’œuvre 
de  la restauration.
 
 |  
          | J’ajoute que les faîtières et les girouettes sont modernes. 
 A l’intérieur, les chambres sont très 
 vastes, mais sans ornementation aucune, à l’exception d’une pièce 
 du premier étage, dans le pavillon sur la rue. Celle-ci possède 
 un plafond à poutrelles avec de nombreuses incrustations. Cette jolie 
 décoration a malheureusement subi dernièrement un désastre: 
 un commencement d’incendie a chauffé à l’excès la matière 
 sans doute résineuse qui bouchait les trous d’incrustation, et ceux-ci 
 se sont presque tous vidés.
 
 Les quatre plus grandes chambres du bâtiment
 principal, superposées deux à deux, possèdent une garde-robe
 ménagée dans l’épaisseur du mur du côté
 de la rivière, mais non pas, comme on pourrait le croire, avec une
 bretèche ouverte au-dessus de l’eau. [p.19]
 
 Ces cabinets font pourtant sur la façade deux 
 parties saillantes que l’on prendrait volontiers pour des contreforts, malgré 
 les étroites ouvertures dont elles sont percées.
 
 Enfin je puis signaler encore l’existence d’une 
 cave avec voûte en berceau légèrement brisé.
 
 En résumé, l’hôtel Saint-Yon 
 est une grande maison où les ornements assez nombreux ont tous été 
 exécutés avec beaucoup de soin. A défaut d’une plus 
grande originalité, et en raison du sou venir de la haute famille qui
s’y rattache, cela suffit amplement pour qu’il retienne notre attention.
 
 | 
 
 |  
                      
      
     Planche IV: Grand-Hôtel-Saint-Yon. Tourelle d’escalier
          | 
          
               | BIBLIOGRAPHIE  PROVISOIRE
                 
                               
      Édition Sur Louis-Eugène Lefèvre 
 Louis-Eugène LEFÈVRE, «La 
 Grande-Boucherie de Philippe-Auguste et l’Hôtel Saint-Yon à 
Étampes» [avec un plan sur dépliant et 4 planches photographiques], 
in Bulletin de la Société historique et archéologique 
de Corbeil, Étampes et du Hurepoix (1909), pp. 32-46.
 
 Louis-Eugène LEFÈVRE, La Grande-Boucherie 
 de Philippe-Auguste et l’Hôtel Saint-Yon à Étampes 
 [19 p. (paginées de 1 à 19); plan sur dépliant; 4 planches 
 photographiques; extrait tiré à 120 exemplaires du Bulletin 
 de la Société historique et archéologique de Corbeil, 
 Étampes et du Hurepoix (1909), pp. 32-46], Paris, Picard, 1909. [Je 
 remercie ici M. Philippe Dujoncquoy de m’avoir prêté son exemplaire, 
 car le plan de celui des Archives avait été déchiré 
 par une main indélicate.]
 
 Bernard GINESTE [éd.], «Louis-Eugène 
 Lefèvre: La Grande-Boucherie de Philippe-Auguste et l’Hôtel 
 Saint-Yon à Étampes (1909)», in Corpus Étampois, 
       http://www.corpusetampois.com/che-20-lefevre1909boucherie.html, 
 2007.
 
 
 F. GIRONDEAU, «Notice 
 biographique sur Louis-Eugène Lefèvre», in Bulletin 
 des amis du musée d’Etampes 7 (1929), pp. ?-?.
 Dont une rééditon
 numérique en mode texte par François JOUSSET, «F.
 Girondeau: Notice biographique sur Louis-Eugène Lefèvre
 (1929)», in       Stampae, http://www.stampae.org/mylibrary/notices/lefevre.html, 
 en ligne en 2007 [page à laquelle nous empruntons la photographie
 ci-contre].
 
 
 
                      
                           
      Sur la Boucherie étampoise
 
             Christophe
        (Christoffe, Christophle, Christofle,     Chrestofle) de  THOU  
(1508-1582),         Barthélémy FAYE (ou FAÏE,    seigneur
d’Espeisses) & Jacques VIOLE (1517-1584)     
 [éd.], Coustumes         des bailliage et prevosté d’Estampes,
    anciens  ressorts  &      enclaves d’iceluy bailliage, redigées
 &     arrestées,         au moy de Septembre mil cinq cens cinquante
six, par   ordonnance  du   roy   rédigées  en 1556. Extraict
des registres  de la  Court   de Parlement.  Présentées par
maistres Christofle  de Thou,   Président,   Barthelemy Faye, &
Iacques Viole, Coseillers,   en   la court de ceans,  en la presence du Procureur
general du Roy, le vingtsixiesme    Iuing. M.D.LVIII   [4+60 folios;
avec un poème en latin de Claude    CASSEGRAIN, lieutenant-général
   d’Étampes],   Paris,   Jean  Dallier,  1557 [dont une  remarquable       réédition
 numérique     en mode image:  François      JOUSSET
[éd.],  «Coutumes     des baillages  et prévosté
     d’Etampes»,  in Stampae,      http://www.stampae.org/plugins/diaporama/diaporama.php?lng=fr&diapo_id=6&diapo_page=1,
                2006. 
                      
                 
      Dom Basile FLEUREAU      
                           (1612-1674), «XXVII. Divers
         Privileges accordez aux habitans                 d’Estampes par
le   Roy    Louis  VII» [charte de
Louis VII de 1155 affranchissant les bouchers d’une mauvaise coutume], «XXIX.  Des choses
         memorables                  arrivées à Estampes sous
  le   regne   de Philippe II. surnommé      Auguste» [charte de 1186          
       dédommageant  par une rente perpétuelle Hugues Nascard,
         récemment exproprié     de sa     boucherie, et charte
       de 1246 par saint Louis enterinant le transfert de cette rente au
monastère           de Villiers] & «XXX.
        Des  choses memorables          arrivées à Estampes
sous       le  regne de Louis VIII, etc.» [charte de 1274   de  la reine
        Marguerite     en faveur    des bouchers étampois, et règlements       
des bouchers étampois mis par écrit en 1484], in ID.,
              Les      Antiquitez            de la ville,
et  du     Duché                 d’Estampes           avec       
 l’histoire                       de   l’abbaye       de Morigny
   et   plusieurs           remarques              considerables,   qui 
 regardent      l’Histoire              generale        de   France 
          [in-4°; texte         rédigé                
       en réalité                   vers     1668],      Paris,
           J.-B.    Coignard,           1683 [dont une réédition
              en   fac-similé                     reliée: 
                     Marseille,                                   
     Lafittes  reprints,        1997;  dont        une réédition
                                numérique                    en ligne
 en    cours             depuis            2001 in                
            Corpus           Étampois,                    
       http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html,
        2001-2006], pp. 110, 128-129 & 136-138.        
                                                               
                         
                    
         
                 Fonds   ancien des Archives 
 Municipales d’Étampes (d’après    l’inventaire   de 1991 par 
 Marie-Anne CHABIN que nous avons mis en ligne:          http://www.corpusetampois.com/cbe-20-ame-aa1990chabin.html#08boucherie).
                    
                     
                       | CLXXXV. N’est 
    loisible à personne faisant sa demourance    en la ville d’Estampes 
    tenir bestes à laine, porcs, oyes, & canes,               
           [f°25] sur peine de confiscation 
 desdites bestes,     oyes & canes, & d’amende arbitraire..— 
            CLXXXV.           
 Peuuent neanmoins les bouchers pour la fourniture de ladite ville, 
 tenir en icelle lesdites bestes à laine pour huit iours seulement, 
 & sont tenuz iceux bouchers tuer leurs bestes sur la riuiere & non 
 en leurs maisons. 
 |  
 
                   
                     Léon
 MARQUIS, «Usages» [Coutumes d’Étampes,
 §185-186], «Industrie et commerce» [résumé        des données de Fleureau],
 «Place Dauphine» [où       se serait dressée encore
 en 1825 la Boucherie de Philippe Auguste,       qu’il conjecture avoir été
 reconstruite après sa   destruction     de 1763 puisqu’en 1791 un
bâtiment y appartenait encore   à  la   corporation des bouchers]
& «Rue  de   la Tannerie» [mention
d’une ruelle de la   Boucherie], in ID.,       Les     rues d’Étampes
et ses monuments,   Histoire - Archéologie -  Chronique  - Géographie
- Biographie   et Bibliographie, avec des documents  inédits,  plans,
cartes et figures  pouvant servir de suppléments   et d’éclaircissement
  aux Antiquités  de la ville et du duché   d’Etampes, de Dom
 Basile  Fleureau [in-8°;  438 p.; planches; préface   de
V.  A. Malte-Brun],  Étampes,  Brière, 1881 [dont deux rééditions
    en  fac-similé:  Marseille, Lafitte reprints, 1986; Éditions
    de la Tour Gile, 1996],  pp. 63, 90-91 & 174-176.
                       | AA 168: Ordonnances 
   royales     relatives à l’adjudication de la viande de carême, 
   1734 [3   pièces;  procès-verbaux d’adjudication de la viande 
   de carême,   1732, 1733, 1736, 1770-1784]. AA 169: Deux mémoires sur la
viande    de  carême,    s.d. [XVIIIe s.] [note manuscrite: Hôtel-Dieu 
  de Paris]
 AA 170: Adjudication de la viande de carême;
       convocation de deux rapporteurs parmi les maîtres boulangers
pour     relever  chaque semaine le cours du pain sur le marché, 1765-1768
    [4 pièces].
 AA 171: Police des foires et marchés, 
    règlement    de boucherie [ordonnance de police du 7 avril 1759 
 portant   exclusion des   bouchers de campagnes; requête des bouchers 
 de campagnes   contre les   bouchers des villes, pétition pour la 
non-exécution   de l’ordonnance   de 1759; mémoire populaire 
en faveur des bouchers   de campagne].
 AA 172-177: Dossier de la boucherie:
démolition         de l’ancienne boucherie. au bout du marché
Notre-Dame, qui gêne        la voie publique et se trouve trop près
de l’église,  et   construction    d’une nouvelle boucherie, rue du
Puits-de-la-chaîne,     dans le but de   “contribuer à l’embellissement
et à la décoration     de   la ville”.
 AA 172: Maison rue du Puits-de-la-Chaîne
     acte    de vente à François Maitrot, 1758 ; anciens titres
    de propriété    et de vente; acte d’acquisition par lean
 Barrault,    de François Borron,    d’une maison rue de la Tannerie,
 1669 [13  pièces].
 AA 173: Projet de démolition et
 de  construction      d’une nouvelle boucherie: requête des habitants 
 au  duc de Vendôme,      requête du maire à l’intendant, 
 au  prince de Conti et au  duc    d’Orléans, délibération 
  des bouchers, 1698-1761  [7  pièces].
 AA 174: Acquisition d’un terrain et cession 
   de  maisons    par Jean-Baptiste Delisle, Pierre Guétard et François
     Maitrot    à la communauté des bouchers pour la construction
     d’une nouvelle    boucherie, 1759-1761 [6 pièces].
 AA 175: Devis pour travaux de démolition 
     et  de  construction, 1761.
 AA 176: Approbation par l’intendant de
 la  démolition      de l’ancienne boucherie, 1762.
 AA 177:  Travaux procès-verbal
   de  visite    de l’ancienne boucherie, adjudication des travaux, procès-verbal
      de  réception des travaux de la nouvelle boucherie, 1762 [4
pièces.]
 
 |  
 Louis-Eugène
      LEFÈVRE, «La Grande Boucherie de
 Philippe-Auguste     et l’Hôtel   Saint-Yon, à Etampes»,     in  Bulletin   de la Société
 Historique et Archéologique     de Corbeil,   d’Étampes et
du Hurepoix 15 (1909), pp. 32-46.   Dont  un extrait:         La grande
 boucherie de Philippe-Auguste et l’Hôtel    Saint-Yon   à Etampes
 (XIIe et XVe siècles) [in-8°;    19 p. figure   et plan],
Paris, Picard, 1909.
 Dont un compte-rendu:
 «Etampes.        La grande boucherie de Philippe-Auguste et l’Hôtel
 Saint-Yon,  par    M.  L. Eugène Lefèvre», in Conférence
  des  sociétés    savantes, littéraires et artistiques
  du département de Seine-et-Oise.    4e réunion (12/14 juin
 1908, Étampes) , Versailles, Aubert,    1909 [dont une réédition
   numérique en mode image par    la BNF sur son site Gallica ,
         http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k664342 ,    en
ligne en 2006], pp. 248-249.
                      
                                                                        
                                                      
       
                        
                          Dont une réédition numérique 
 en mode texte: Bernard GINESTE [éd.], «Louis-Eugène 
 Lefèvre: La Grande-Boucherie de Philippe-Auguste et l’Hôtel 
 Saint-Yon à Étampes (1909)», in Corpus Étampois, 
       http://www.corpusetampois.com/che-20-lefevre1909boucherie.html, 
 2007.
                            | Une curieuse
    maison    du XIIe siècle, à Étampes, La Grande-boucherie
     de  Philippe-Auguste et l’Hôtel  Saint-Yon [“Nous ne citons ici
 que    pour  mémoire, l’étude de M. Lefèvre: elle doit
 paraître      au complet dans le Bulletin de la Société
 archéologique      de Corbeil et d’Étampes.”].  Au numéro
 15 de la rue  de   la Tannerie, il existe une maison possédant  des
 vestiges du XIIe  siècle, notamment des colonnes à chapiteau.
  L’emplacement   de cette construction sur le bord de la rivière
et  en  [p.249] face d’une boucherie construite
par Philippe-Auguste,    en rend l’étude  particulièrement
intéressante. Il  faut  encore ajouter qu’elle  est mitoyenne avec
l’Hôtel des Saint-Yon,  les  célèbres  bouchers parisiens. 
 |  Monique CHATENET, «Halle
 de Boucher dite Grande Boucherie, dite Boucherie Royale à Etampes
(91)» [fiche d’inventaire], in Service régional de l’inventaire
Ile-de-France,       Inventaire [«Notice» IA00126485], 
avant 1987, dont plusieurs édition mises en ligne en 2007.
 
                    
                     Françoise
 HÉBERT-ROUX,        «Boucherie et bouchers: une longue tradition»
 [13 documents      figurés,  19 notes], in ASSOCIATION ÉTAMPES
 HISTOIRE, Étampes.      Travail  des hommes. Images de la ville
 [260 p.], Étampes,  Association     Étampes-Histoire, 1994,
 pp. 53-77.
                       | Aire d’étude: 
 Etampes.— adresse: Ancienne Comédie (place de l’).— époque
 de construction: 4e quart 12e siècle; 3e quart 18e siècle.—
 année: 1762.— auteur(s): Pommeret Michel Gabriel (maître maçon),
 Gaultier Guillaume (maître charpentier).— historique: Halle des maîtres 
 bouchers dite grande boucherie d’ Etampes fondée par Philippe Auguste 
 peu avant 1186; primitivement située place Notre-Dame; démolie 
 et reconstruite place de l’ ancienne comédie en 1762 par l’ entrepreneur 
 Jean châtelain sur les plans de Michel Pommeret, maître maçon 
 et Guillaume Gaultier, maître charpentier; détruite entre 1824
  et 1828.— couverture (matériau): tuile.— étages: 3 vaisseaux.— 
 couvrement: voûte en berceau.— couverture (type): toit à longs 
 pans.— état: détruit.— date protection MH: édifice non
 protégé MH.— type d’étude: inventaire fondamental.—
 date d’enquête: 1987 AVANT.— rédacteur(s): Chatenet Monique.—
 N° notice: IA00126485.— © Inventaire général, 1986.—
 Dossier consultable : service régional de l’inventaire Ile-de-France,
 98 Rue de Charonne 75011 PARIS - 01.56.06.51.00. 
 |  
                   
                     
                       | Article fort
bien   documenté      dont voici le sommaire: Les origines.— Le
tournant   du XVIIIe siècle     (La  viande de carême; bouchers
de la ville  contre bouchers de la   campagne;   la construction d’une nouvelle 
boucherie).—Les  préoccupations   nouvelles   du XIXe siècle 
(la protection du consommateur; la régulation      des prix; le souci 
de la salubrité). Il faut noter que
tout   le  fonds    ancien  des Archives Municipales d’Étampes, qui
avait   échappé      à l’attention de Léon Marquis 
en   1881 comme de Louis-Eugène      Lefèvre en 1909, depuis 
soigneusement   classé par Marie Anne-Chabin     en 1991, a été 
minutieusement   étudié et utilisé     par Françoise 
Hébert-Roux   en 1995, en même temps d’ailleurs     que des fonds
plus récents:   1J4 (Inventaire du fonds des Archives     révolutionnaires), 
5F3 (dossier “Boucherie”),   CM 21 (Registre    des délibérations 
municipales) & 1M  11.1-17 (dossier “Abattoirs”):    bref, un véritable 
travail de fond.
 
 |  Bernard GINESTE, «Darnatal», 
 in Cahier d’Étampes-Histoire n°7 (2005), pp. 119-120 [sur 
 l’étymologie du lieu-dit Darnatal, «nouvel étal», 
 qui nous permet de localiser la nouvelle boucherie instituée par Philippe
 Auguste bien loin de son emplacement ultérieur place Notre-Dame, contrairement
 à ce qu’en ont écrit tous les auteurs antérieurs].
 
 Bernard GINESTE [éd.], 
 «Dom Fleureau: Des choses memorables arrivées à Estampes, 
 sous le regne de Philippe II. surnommé Auguste (1668)», 
in       Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b29.html, 
 2001-2006.
 [Avec traduction des chartes de Philippe Auguste et de saint Louis citée 
 par Fleureau, ainsi que plusieurs notes et hypothèses nouvelles sur 
 la boucherie étampoise au Moyen Age]
 
 Bernard GINESTE [éd.], 
 «Dom Fleureau: Des choses memorables arrivées à Estampes, 
 sous le regne de Louis VIII, Louis IX & Philippe le Hardy (1668)», 
 in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b30.html, 
 2006.
 [Avec traduction de la charte de la reine Marguerite, 
       paraphrase du règlement 
 des bouchers étampois, et annotation des documents édités
  par Fleureau, ainsi que plusieurs notes et hypothèses nouvelles
sur  la boucherie étampoise au Moyen Age].
 
 
 Sur 
 l’Hôtel Saint-Yon
 Monique CHATENET, «Maison dite Petit Hôtel
 Saint-Yon à Etampes (91)» [fiche d’inventaire], 
 in Service régional de l’inventaire Ile-de-France, Inventaire 
 [«Notice» IA00126518],  avant
 1987, dont plusieurs édition mises en ligne en 2007.
 
                    
                     
                       | Catégorie:
 Maison.— aire d'étude: Etampes.— adresse: Tannerie (rue de la) 15.—
 parties constituantes: cour; lavoir; jardin potager.— époque de construction:
 1er quart 16e siècle; limite 16e siècle 17e siècle.—
 année: 1736.— auteur(s): maître d'œuvre inconnu.— historique:
 Ensemble hétérogène; façade sur rue conservant
 deux baies du début du 16e siècle; arc sur cour de l' allée
 construit vers 1600, portant un graffiti: bonnet 1736; lavoir remployant
des colonnes datant peut-être du 12e siècle et un dormant sculpté
 de 1600 environ.— gros-œuvre: calcaire; grès; pierre de taille; moellon
 sans chaîne en pierre de taille; enduit; pan de bois.— couverture
(matériau):  tuile mécanique; tuile plate.— étages:
sous-sol; 1 étage  carré.— décor: menuiserie.— couverture
(type): toit à  longs pans; appentis.— escaliers: escalier demi-hors-œuvre;
escalier en vis  sans jour; en charpente.— propriété privée.—
date protection  MH: édifice non protégé MH.— type d'étude:
inventaire  fondamental.— date d'enquête: 1987 AVANT.— rédacteur(s):
Chatenet  Monique.— N° notice: IA00126518.— © Inventaire général,
 1986.— Dossier consultable: service régional de l'inventaire Ile-de-France
 98 Rue de Charonne 75011 PARIS - 01.56.06.51.00. 
 |  Monique CHATENET, «Maison, 
 15, rue de la Tannerie», «L’hôtel dit de Saint-Yon, 17 
rue de la Tannerie» & «De la Grande Boucherie aux abattoirs», 
 in Julia FRITSCH & Dominique HERVIER [dir.], 
     Étampes,  un canton entre Beauce et Hurepoix [316 p.], 
Paris, Éditions du  Patrimoine, 1999, p. 140 (et n. 436 p. 283) [les 
colonnes dont fait état  Lefèvre seraient tout simplement des 
remplois.]; pp. 142-144 (et nn.  441-448 p. 283); pp. 194-197 (et nn. 655-674 
pp. 286-287).
 
 
 |