CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Gaston Beau
Libération d’Étampes
[Notes: du 10 juin au 27 août 1944]
1975
 
Une jeep en 1945

     Le Bulletin Municipal d’Étampes a publié en 1975 ce témoignage de Gaston Beau sur la Libération d’Étampes le 22 août 1944 par larmée des États-Unis dAmérique.
 
La Libération d’Étampes
Notes de M. Gaston BEAU

     Dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, vers 0 h, bombardement à basse altitude par les avions anglais des installations ferroviaires. Du 16 au 22 août 1944, approche des troupes américaines et libération de la Ville.

     Le 16 au soir, sabotage d’un train militaire allemand en gare de Saclas. La fuite des cheminots allemands de la gare d’
Étampes vers 21 h faisait présager l’arrivée imminente des Alliés.

     Le 17 au matin, nous étions avisés que les troupes américaines se trouvaient à Saclas, Saint-Cyr, et avançaient vers Boissy-la-Rivière. Vers 9 h, on signalait qu’un petit groupe d’autos (Jeeps) arrivait à Étampes par le hameau de Dhuilet. La colonne a fait demi-tour à la jonction des routes de Pithiviers et de Malesherbes.

     Les 18 et 19 juin, grâce aux relations avec les gares de Monnerville, Angerville, Saclas, Méréville et Sermaise, nous suivions la progression des troupes d’Ouest en Est en constatant qu’Étampes était contournée.

     Le 20 août, faisant droit à mes demandes réitérées, un Officier de l’Armée américaine nous questionne au téléphone depuis Monnerville sur la défense d’Étampes. Je lui assure que la ville est peu défendue, contrairement à ce que pensaient les assiégeants.

     Le 21 août, grâce à mon intervention et aux renseignements complémentaires donnés par nos camarades, les coordonnées des pièces d’artillerie dispersées sur les coteaux environnants étaient transmises au Q.G. américain (d’après la carte E.M. que possédait le radio Claude).

     Ces renseignements permirent de déclencher l’attaque de la ville. A partir de 13 h, les pièces installées sur le plateau de Chalo Saint-Mars ouvrirent le feu. Les habitants de Chalo étaient tous là. Madame Beau étaient présente aussi mais son sourire fut de courte durée lorsqu’on lui apprit que les pièces tiraient sur Étampes. Les pièces allemandes furent réduites au silence. Le soir et dans la nuit, le tir s’allongea et, vers 23 h, ce fut la fuite éperdue des Allemands restant encore à Étampes.

     [p.8] La soirée du 21 et la nuit du 21 au 22 furent passées avec quelques camarades dans le logement du Chef de gare d’où nous pouvions surveiller les agissements des soldats allemands pour faire éclater la bombe placée sur le pont de la route de Dourdan au droit du poste A. Le détonateur de cette bombe ayant été enlevé le 17 août et des représailles étant toujours à craindre. Malgré toutes leurs tentatives, la bombe de 500 kgs n’était plus à craindre. Quelques salves de mitraillette furent tirées dans la direction de la marquise de la gare; personne ne s’y trouvait.

     Le 22 août, à 8 h 30 les fantassins américains faisaient leur entrée dans la ville.

     A partir du 23 août, notre activité redoubla en faveur des troupes américaines. La liaison téléphonique avec le P.C. de Paris subsista malgré toutes les vicissitudes de la bataille, ce qui émerveilla les personnalités qui nous rendirent visite. Toutes les liaisons du central-ville étaient coupées. Les Officiers de la Sécurité américaine vinrent me retrouver pour me féliciter et me demander des renseignements. Le Capitaine Jean Marin de Radio-Londres vint prendre des nouvelles de la capitale. Dans l’après-midi, nous recevions le Colonel Meyer, le Capitaine Lazard, Maurice Schumann, qui, dans un article reproduit dans «Le Journal d’Étampes», a relaté l’émotion qui fut la sienne lorsqu’il a pu d’Étampes libérée depuis quelques heures, téléphoner à la Gare d’Austerlitz libérée par ses cheminots, îlot de liberté dans ce Paris en proie à la fièvre des combats pour sa libération.

     Dans la soirée, ce furent le général Vélin, le Commandant Sinclair qui réglèrent avec Paris les délicates questions militaires.

     Jusqu’au 27 août, nous assurions la liaison téléphonique avec Paris-Austerlitz et le Q.G. américain installé dans les environs d’Étampes.

     La Gendarmerie avait mis un planton à notre disposition pour réaliser une liaison plus rapide.

BEAU – Joseph 5133
Source: Bulletin municipal du 1er semestre 1975. Saisie: Bernard Gineste, 2003.
 
 
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE 
 

     Gaston BEAU, «La libération d’Étampes. Notes», in Étampes. Bulletin Municipal (1er semestre 1975), pp. 7-8. Dont une saisie par le Corpus Étampois http://www.corpusetampois.com/che-20-194408gastonbeau-notes.html, 2003. 

     P. H. de MENIBUS, «La libération d’Étampes. Un récit», in Étampes. Bulletin Municipal (1er semestre 1975), p. 8. Dont une saisie par le Corpus Étampois http://www.corpusetampois.com/che-20-194408menibus-recit.html, 2003. 
  
     Bernard GINESTE [éd.], «Paroisse Saint-Gilles: Liste des victimes du bombardement d’Étampes du 10 juin 1944», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19440610listedesvictimes.html, 2003. 
  
     Bernard GINESTE [éd.], «Robert Rameau: Étampes bombardé (7 clichés du 11 juin 1944)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19440611guillon.html, 2003. 
  
     
G.T. KELLEY, John HAGGERTY, Ray INGHAM, «Bombardement d’Étampes-Mondésir (Journaux de guerre des 532e, 533e et 535e escadrons de bombardiers, 1er août 1944)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19440801mondesirbombarde.html, 2003. 
  
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