Dans la nuit du 9 au 10 juin
1944, vers 0 h, bombardement à basse altitude par les avions anglais
des installations ferroviaires. Du 16 au 22 août 1944, approche des
troupes américaines et libération de la Ville.
Le 16 au soir, sabotage d’un train militaire allemand
en gare de Saclas. La fuite des cheminots allemands de la gare d’Étampes vers 21 h faisait présager
l’arrivée imminente des Alliés.
Le 17 au matin, nous étions avisés
que les troupes américaines se trouvaient à Saclas, Saint-Cyr,
et avançaient vers Boissy-la-Rivière. Vers 9 h, on signalait
qu’un petit groupe d’autos (Jeeps) arrivait à Étampes par
le hameau de Dhuilet. La colonne a fait demi-tour à la jonction des
routes de Pithiviers et de Malesherbes.
Les 18 et 19 juin, grâce aux relations avec
les gares de Monnerville, Angerville, Saclas, Méréville et
Sermaise, nous suivions la progression des troupes d’Ouest en Est en constatant
qu’Étampes était contournée.
Le 20 août, faisant droit à mes demandes
réitérées, un Officier de l’Armée américaine
nous questionne au téléphone depuis Monnerville sur la défense
d’Étampes. Je lui assure que la ville est peu défendue, contrairement
à ce que pensaient les assiégeants.
Le 21 août, grâce à mon intervention
et aux renseignements complémentaires donnés par nos camarades,
les coordonnées des pièces d’artillerie dispersées
sur les coteaux environnants étaient transmises au Q.G. américain
(d’après la carte E.M. que possédait le radio Claude).
Ces renseignements permirent de déclencher
l’attaque de la ville. A partir de 13 h, les pièces installées
sur le plateau de Chalo Saint-Mars ouvrirent le feu. Les habitants de Chalo
étaient tous là. Madame Beau étaient présente
aussi mais son sourire fut de courte durée lorsqu’on lui apprit que
les pièces tiraient sur Étampes. Les pièces allemandes
furent réduites au silence. Le soir et dans la nuit, le tir s’allongea
et, vers 23 h, ce fut la fuite éperdue des Allemands restant encore
à Étampes.
[p.8] La
soirée du 21 et la nuit du 21 au 22 furent passées avec quelques
camarades dans le logement du Chef de gare d’où nous pouvions surveiller
les agissements des soldats allemands pour faire éclater la bombe
placée sur le pont de la route de Dourdan au droit du poste A. Le
détonateur de cette bombe ayant été enlevé le
17 août et des représailles étant toujours à craindre.
Malgré toutes leurs tentatives, la bombe de 500 kgs n’était
plus à craindre. Quelques salves de mitraillette furent tirées
dans la direction de la marquise de la gare; personne ne s’y trouvait.
Le 22 août, à 8 h 30 les fantassins
américains faisaient leur entrée dans la ville.
A partir du 23 août, notre activité
redoubla en faveur des troupes américaines. La liaison téléphonique
avec le P.C. de Paris subsista malgré toutes les vicissitudes de
la bataille, ce qui émerveilla les personnalités qui nous
rendirent visite. Toutes les liaisons du central-ville étaient coupées.
Les Officiers de la Sécurité américaine vinrent me
retrouver pour me féliciter et me demander des renseignements. Le
Capitaine Jean Marin de Radio-Londres vint prendre des nouvelles de la capitale.
Dans l’après-midi, nous recevions le Colonel Meyer, le Capitaine Lazard,
Maurice Schumann, qui, dans un article reproduit dans «Le Journal
d’Étampes», a relaté l’émotion qui fut la sienne
lorsqu’il a pu d’Étampes libérée depuis quelques heures,
téléphoner à la Gare d’Austerlitz libérée
par ses cheminots, îlot de liberté dans ce Paris en proie à
la fièvre des combats pour sa libération.
Dans la soirée, ce furent le général
Vélin, le Commandant Sinclair qui réglèrent avec Paris
les délicates questions militaires.
Jusqu’au 27 août, nous assurions la liaison
téléphonique avec Paris-Austerlitz et le Q.G. américain
installé dans les environs d’Étampes.
La Gendarmerie avait mis un planton à notre
disposition pour réaliser une liaison plus rapide.
BEAU – Joseph 5133
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