CHEMIN D’ÉTAMPES À DOURDAN.
On trouve en sortant d’Étampes, quand on
est sur la hauteur, des terres rouges grasses propres à être
employées dans les bâtiments. On entre ensuite dans une grande
plaine où l’on ne voit plus que quelques pierrailles calcaires à
la surface.
Lorsqu’on est près d’arriver au village
appelé la Forest-le-Roy, on trouve une petite vallée sèche
dans laquelle on trouve une carrière d’où l’on tire une pierre
très dure, semblable à celle des hauteurs des environs d’Étampes.
Lorsqu’on a traversé le village, on trouve une vallée beaucoup
plus profonde. On trouve dans le haut, aux endroits où la terre est
égratignée, du crayon, et au-dessous du sable, jusqu’en bas
de la côte. De là à Dourdan, on rencontre de temps en
temps quelques morceaux d’une espèce de meulière pleine.
Lorsqu’on descend la côte après les
Granges-le-Roy, on trouve du sable, et ainsi sans discontinuation jusqu’à
Dourdan.
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Lavoisier (1743-1794)
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ENVIRONS DE DOURDAN.
On trouve, en creusant dans la plus grande partie
des endroits de la ville de Dourdan, de la glaise au rapport de M. Ponspin.
On trouve [p.41] aussi de cette
même glaise au Potelet (petite maison de campagne qui touche à
Dourdan) ; on la tire pour en faire de la tuile. L’endroit où est
le trou d’où l’on tire la terre se nomme le Mineray. Ce nom ferait
croire qu’on tirait dans cet endroit autrefois une mine de fer. Ce qui paraît
confirmer cette conjecture, c’est qu’on trouve dans les champs voisins une
grande quantité de laitier.
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Tout le reste des environs de Dourdan est uniquement du sable. Les montagnes
du haut en bas en sont entièrement composées. Voici le détail
des observations (1):
De Dourdan
à l’abbaye de l’Ouyé [Il faut sans doute
lire: l’Ouyë (B.G.)] on traverse un terrain sableux. Lorsqu’on approche de l’abbaye,
on trouve un sable coloré qui contient des cailloux roulés
rangés par bancs horizontaux. La côte qui est à l’est
de l’abbaye est toute de sable et il en est de même de tous les environs.
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(1) Aux environs de
Dourdan, on observe le sable et grès de Fontainebleau, et à
un niveau plus élevé l’assise de la meulière
de Beauce, avec bancs variés, calcaires argileux et marneux. F.
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De l’abbaye de l’Ouyé à Corbreuse,
on trouve du sable jusqu’à ce que l’on sorte de la forêt ;
alors on entre dans une grande plaine dans laquelle la terre végétale
est assez légère. De Corbreuse à Sainte-Mesme, on trouve
le même terrain jusqu’à ce qu’on ait rejoint la forêt.
Alors le terrain est fort graveleux. Ces graviers sont assez grossiers et
ressemblent à des débris de pierre meulière. Lorsqu’on
est près de descendre à Sainte-Mesme, on trouve encore le
même gravier dans lequel on trouve de petits graviers de quartz gris
et blanc. Dans tout ce terrain, on tire en creusant presque partout des
cailloux ou espèces de pierres meulières pleines qu’on emploie
pour bâtir et pour les chemins.
De Sainte-Mesme à Saint-Arnould, on continue
de trouver du sable à peu près jusqu’à la fin de la
forêt. On entre alors dans une plaine assez élevée dans
laquelle on fouille pour tirer de la pierre à chaux. Voici le détail
de ce qu’on observait dans ces fouilles: [p.42]
1° Terre végétale argileuse
d’un brun jaunâtre: 3 pieds 6 pouces.
2° Espèce de crayon qui contient de
la pierre à chaux en rognons: 18 pieds.
Cette pierre n’est pas fort dure et contient
des buccins d’eau douce.
Il y a des endroits où les trous sont
beaucoup plus profonds, et cela à raison de la plus grande élévation
de la côte. Aux Meurgers, par exemple, qui sont de l’autre côté
de la vallée, ces mêmes fouilles ont jusqu’à 40 et 50
pieds, et la pierre qu’on en tire est beaucoup plus dure.
De Saint-Arnould à Dourdan par le grand
chemin, on trouve en montant la côte du sable jaune, et dans les champs
une assez grande quantité de laitier de fer.
Lorsqu’on est monté et qu’on est entré
dans la forêt, le terrain est graveleux et comme composé de
débris de pierre meulière mêlés avec de petits
graviers de quartz. Ou y trouve aussi en fouillant à quelques pieds
une espèce de cailloux très approchant de la pierre meulière.
Il est seulement un peu plus plein. On le tire pour les chemins. On observe
quelquefois aussi dans ces fouilles une espèce de grison. Le terrain
est ensuite le même jusqu’à la fin de la forêt. En descendant
à Dourdan, on retrouve le sable jaune et gris. Non seulement cette
côte est toute de sable, mais encore celle du côté de
Belair, du Menil.
Il résulte de ces observations que toute
la forêt de Dourdan est composée de sable, qu’on trouve sur
les hauteurs des cailloux ou pierre meulière pleine et que le gros
y est fort rare. On en trouve cependant un peu près de Denise, dans
le treillage appelé la Fleur de Lys. On trouve dans le même
endroit un peu de crayon.
Le grès n’est pas si rare dans le reste
des environs de Dourdan que dans la forêt. On
en trouve dans les endroits suivants, au rapport de M. Ponspin:
A la Brière, paroisse de Rouinville, à
l’est de Dourdan;
Auprès du moulin de Poissard, près
Rouinville.
A Marchais, peu éloigné de là,
on trouve une butte de grès. [p.43]
A Platteau, un peu plus au sud près la
Forest-le-Roy, il y a une gresserie. Les grès dont est bâtie
l’abbaye de l’Ouyé en sont tirés.
A Saint-Arnould, on bâtit en grès;
on le tire de Rochefort. On trouve aussi dans quelques endroits des environs
de Dourdan une espèce de marne. Voici les endroits que M. Ponspin
nous a cités:
Saint-Cyr, près Rochefort;
Marchais, au sud-est de Dourdan;
Liphan, près Dourdan, au sud [Lisez sans doute: Liphard, au nord (B.G.)];
A la butte de Normond, au-dessus de Saisit-Laurent-Hoiselier.
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CHEMIN DE DOURDAN
À ARTENAY.
Noms des villages qui se rencontrent
sur la route:
Les Granges-le-Roy,
La Villeneuve,
Trouvillard.
On laisse à droite la Grange-Paris.
On laisse à gauche Richarville.
On laisse à droite Hérouville.
On passe à Authon,
A Paponville.
On laisse à droite Garencières;
A gauche, Sainte-Escobille.
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On passe le long du parc
d’Oysonville.
On laisse Vierville à droite.
On laisse à gauche Congerville, Thionville,
Gaudreville, Grandville.
On laisse à droite Orlut.
On passe à Bissey.
On laisse à
droite Ardellu et Baudreville;
A gauche, Gommerville, Bierville, Arnouville. |
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On passe à Mérouville, laissant à droite Levéville-la-Chenar
et à gauche Intréville.
On passe à
Neuvy. [p.44]
On laisse Trancainville à droite;
A gauche, Oinville Saint-Liphard.
On passe à Hyrouville,
A Yenville-au-Sel.
On laisse à droite Mervillier;
A gauche, Poinville.
On passe à Santilly et à D’Amberon,
Puis on arrive à Artenay.
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De Dourdan à Artenay, on entre aux Granges-le-Roi, dans une grande
plaine qui continue jusqu’à Artenay et au delà. Les terres
végétales dans toute cette plaine sont d’un gris un peu jaunâtre,
quelquefois un peu rougeâtre lorsqu’elles sont mouillées. Elles
contiennent beaucoup de pierrailles calcaires qui sont communément
fort dures.
De la Neuville à Authon, on trouve quelques
cailloux ou morceaux de meulières pleines. Je n’en ai pas vu ensuite
dans tout le reste de la route. Il y avait près d’Authon une marnière
ouverte.
Près la ferme de Bissey, on trouve un
endroit où la terre a été fouillée et d’où
l’on a tiré des rognons de pierre. On observe dans ces fouilles une
espèce de crayon avec des rognons de pierres calcaires. On revoit
encore de ce même crayon lorsqu’on est vis-à-vis d’Ardellu,
et plus loin lorsqu’on est vis-à-vis de Gommerville.
Il parait, en général, que vers
Bissey et environs la couche de terre végétale est moins épaisse
et plus légère.
A Mérouville, on trouve dans les coupes
après la terre végétale quelques pieds de crayon, et
en dessous de belles pierres de taille en bancs très épais.
On trouve des marnières près Mérouville,
près Neuvy, près Yenville, près Artenay. Lorsqu’on
approche de ce dernier endroit, les terres végétales sont
plus argileuses; elles retiennent davantage l’eau.
Dans la plupart des fouilles aux environs d’Artenay,
on trouve du crayon. A la Grange, qui est tout auprès, on tire du
sable graveleux qu’on emploie pour paver. On trouve de ce même sable
en plusieurs endroits jusqu’à Orléans. [p.45]
Dans les vignes, près d’Orléans,
on tire de la pierre calcaire en rognons qu’on emploie pour bâtir.
A Orléans, la Loire amène beaucoup
de pierres des montagnes. On trouve des quartz roulés, des cristaux
de roche, quelques granits, des paillettes talqueuses, quelques pierres
de volcan.
D’Artenay à Thoury, on trouve toujours
le terrain de la Beauce et des trous à marne en grande quantité.
Le terrain est à peu près le même jusqu’à Étampes. |
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INSTRUCTION SUR LES PUITS DE LA BEAUCE.
Nous vîmes à Dommerville un puits
qui venait d’être fait. Voici ce qu’un ouvrier nous apprit sur les
matières qu’on en avait tirées:
Ce puits a environ 94 pieds de profondeur. Toute
cette masse est composée de sept ou huit bancs de pierre calcaire
qui contient quelquefois des silex et qui, en général, est
toujours fort dure. Ces bancs ont 2 ou 3 pieds d’épaisseur. Tout le
reste n’est qu’un crayon ou marne sèche qui s’éboule très
facilement, ce qui même est dangereux pour ceux qui fouillent. L’eau
vient dans le fond à travers la roche.
Le même ouvrier avait fait plusieurs autres
puits dans la Beauce. Il nous a assuré qu’ils avaient tous la même
profondeur et que le terrain dans lequel ils étaient creusés
était précisément le même. Les endroits où
il les avait creusés sont Intréville, deux à Rouvray,
un à Neuvy, un à Mérouville, un à Baudreville,
un à Pussay.
Le même ouvrier en avait ouvert un à
Boissy-le-Sec, lequel avait 38 toises de profondeur, toujours dans le sable.
Il y a une carrière de belles pierres
calcaires à Outreville, près Thoury-en-Beauce, au rapport
du même ouvrier.
J’ai oublié de dire plus haut que les
fossés qui environnent Orléans, à l’endroit qu’on appelle
le Mail, étaient creusés dans un crayon blanc. On voit même
dans quelques endroits de petits bancs de pierre calcaire. [p.46]
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ORDRE DES BANCS
POUR LES ENVIRONS D’ÉTAMPES.
1° Terre labourable: 4 pieds.
2° Marne et tuf coupés d’un grand
nombre de bancs de pierre de taille: 135 pieds.
3° Marne qui contient des cailloux coquilliers
(1): 12 pieds.
4° Cailloux bruns coquilliers (2): 4 pieds.
5° Marne et coquilles (3): 1 pied ½.
6° Terre brune (4): ½ pied.
7° Stalactite de sable (5): 2 pieds.
8° Sable et grès (6): 45 pieds.
9° Sable coupé par des bancs de cailloux
roulés (7): 18 pieds.
10° Sable coquilliers (8): 6 pieds.
11° Sable coupé par des bancs de gravier
et de falun (9): 16 pieds.
12° Tuf coquillier: 4 pieds.
13° Moellon tendre: 4 pieds.
14° Glaise marneuse: 8 pieds.
TOTAL: 260 pieds.
Le bas de cette coupe est à peu près
de niveau avec la rivière d’Étampes à Estrechy. En
profitant autant qu’il m’a été possible des nivellements faits
dans le canton par M. Picard en 1678, j’ai estimé [p.46] que la rivière d’Étampes
à Étrechy était environ 99 pieds plus haute que la
Seine à Paris. Si l’on ajoute ces 99 pieds à la coupe ci-dessus,
on aura 359 pieds pour l’élévation des montagnes des environs
d’Étampes, ou, ce qui revient au même, pour l’élévation
des plaines de la Beauce au-dessus du niveau de la Seine à Paris.
Cette hauteur est précisément telle qu’elle a été
mesurée géométriquement par M. Picard. (Voir Mém.
acad., t. VI, p. 693 et suiv.)
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(1) Mém.
acad., 1754, p. 25.
(2) Ibid., p. 26.
(3) Ibid.
(4) Ibid.
(5) Ibid., p. 27.
(6) Mém. acad., 1754, p. 27.
(7) Ibid.
(8) Ibid., 1763, p. 179.
(9) Ibid., p. 179.
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Marne et tuf
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Sable et grès
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1
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2
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3
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4
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8
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9
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10
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11
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14
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