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En 1137, Louis VI échange
une terre avec les moines de Longpont, et leur concède deux faveurs
en remerciement de leur obligeance. Il leur soumet
les gens de l’hôpital de Longpont, d’une part; il s’engage d’autre
part à ce que ses officiers de justice se comportent normalement, ce
qui n'a pas l’air facile à
réaliser effectivement, si on lit ce que
son fils Louis VII en écrit encore en 1142. Aucun rapport direct avec l’histoire du pays d’Étampes, mais un éclairage intéressant sur la société du temps. La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer. |
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1. Première
traduction (2008)
NOTULES
(1) Le lieu-dit Alba Spina n’a pas pu être identifié par Marion. Il pourrait théoriquement transcrire une dénomination vernaculaire Blanche-Épine, mais plutôt, comme je le crois, L’Aubépine, ou plus vraisemblablement encore L’Aubépin. On signale en effet de nos jours encore beaucoup de lieux-dits L’Aubépine, par exemple à Antigny (Vendée), à Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), à Goron (Mayenne) et à Mary (Saône-et-Loire). Bien plus, on trouve plus près de Longpont deux lieux-dits L’Aubépine en Eure-et-Loir, selon le Dictionnaire topographique de ce département publié par Lucien Merlet en 1861, l’un à Nogent-le-Rotrou, l’autre à Saumeray, et précisément la transcription latine du second est Alba Spina dans un polyptyque de Chartres en date de 1300. Mais il faut y joindre des lieux-dits Laubépin, par exemple à Uzychy (Saône-et-Loire), à La Jarne (Charente-Maritime), à Larajasse (Rhône), etc. En Suisse romande le masculin paraît d’usage, avec des formes telles que Aubépin, Aubépins, voire Arbépin ou Arbépins. De quoi s’agit-il? En latin classique, spina signifie “épine”, et alba spina, depuis au moins Pline l’Ancien “aubépine”, mais il existe aussi un masculin spinus qui signifie chez Virgile “prunelier sauvage”. Il est clair qu’en latin vulgaire et tardif, et par suite en ancien français, on a dit albus spinus “aubépin”. On rencontre bien le féminin dès le moyen âge et surtout en français moderne, mais il semble qu’il s’agisse alors d’une régression artificielle vers le latin savant. Littré atteste albespin en provençal, aibôpin en bourguignon, et, en berrichon, ébeaupin, ébiaupin, abeaupin, abiaupin (B.G.). (2) Qu’est-ce qu’un placitum generale, ou “plaid général”? Le Lexicon de Niemeyer, édition de 1992, ne donne qu’un sens à cette expression, “assemblée générale du royaume”, qui très évidemment ne convient pas ici. En revanche, deux articles récents de chercheurs suisses montrent que dans leur secteur encore au début du XIVe siècle l’expression s’applique en réalité aux simples seigneuries locales, comme c’était visiblement le cas à Longpont au XIe siècle. “Institution propre aux communautés dont les rapports avec l’autorité seigneuriale sont régies par une coutume orale, le placitum generale s’est tenu dans certaines seigneuries alpines jusqu’au commencement du XIVe siècle. Souvent annuel, il réunit le seigneur et ses hommes pour un record de coutumes et des assises générales. À partir de l’exemple de la Suisse romande, on a très bien montré que le plaid général a trois fonctions si étroitement imbriquées qu’elles sont inséparables: 1) rappeler aux justiciables les règles du droit local, que nul n’est censé ignorer, ce faisant manifester la puissance du seigneur justicier; 2) rappeler aussi les limites coutumières de cette puissance, et éventuellement en instaurer de nouvelles; 3) organiser le nécessaire dialogue entre le seigneur et ses hommes, dans le domaine économique notamment.” (Nicolas Carrier, article référencé ci-dessous en Bibliographie, 2003) (B.G.). (3) Ce que semble simplement vouloir dire le roi est que ses officiers n’abuseront pas d’une infraction constatée, par exemple lorsqu’une vache des moines se sera introduit dans un pré du roi, pour leur soutirer des amendes à répétition dont le montant n’aura pas été fixé clairement et une fois pour toutes, avec serment. Le dit serment constitue une garantie importante dans les sociétés régies par le droit oral, analogue à un tampon sur un formulaire de procès-verbal. On essaie en ce temps d’instituer vaille que vaille un état de droit (prétendument originel) à partir d’une situation où la noblesse locale, y compris ceux qui sont théoriquement les officiers du roi, constitue en réalité un réseau mafieux que personne ne contrôle vraiment. Voyez le mandement de Louis VII de 1142 où ce prince menace cette fois carrément de représailles les chefs de famille de Montlhéry s’ils ne contrôlent pas à cet égard leur famille, terme également en vigueur, comme on sait, dans la mafia moderne (B.G.). Toute critique, correction ou
contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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2. Texte
et notes de Marion (1879)
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Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111131d, en ligne en 2008. Bernard GINESTE [éd.], «Louis VI: Échange de terre avec les moines de Longpont (1137)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-louis6longpont1137.html, 2008. Sur les plaids
généraux
J.-F. POUDRET, «Le rôle des plaids généraux dans la formation, la transmission et l’enregistrement de la coutume d’après les sources romandes du Moyen Âge», in Mémoires de la société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romans 40 (1983), pp. 177-193. Nicolas CARRIER, «Les communautés montagnardes et la justice dans les Alpes nord-occidentales à la fin du Moyen Âge. Chamonix, Abondance et les régions voisines, XIVe-XVe siècles», in CRM (Cahiers de Recherches Médiévales) 10 (2003), pp. 89-118. Dont une rédition numérique en mode texte en ligne, http://crm.revues.org/index1573.html, en ligne en 2008. Toute critique, correction ou
contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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