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Voici un
document qui n’avait pas encore suffisamment exercé la curiosité
des historiens d’Étampes, ni des historiens de la France,
et qui pourtant nous montre une scène de la vie de la Cour
royale à Étampes, à un moment crucial de la vie
du royaume de France. Car c’est bien à Étampes, et en
février 1079, que s’est déroulé un des épisodes
les plus catastrophiques de l’histoire de France, dont la royauté
mettra plus de trente ans à se relever: la rébellion des
vassaux directs du roi de France, menés par Hugues du Puiset.
Nous en avons mis par ailleurs en ligne le
récit par Raoul Tortaire. 3e version corrigée (février
2008)
La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer. |
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1. Texte et
traduction
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NOTES DE B. G. (2007)
(1) Elleville (en latin Agili-Villa, domaine d’Agil), est aujourd’hui un hameau de la commune de Saint-Martin-des-Champs, qui en comporte trois: le bourg, autour de l’église, Corbeville et Elleville. A l’origine, le territoire avait deux chapelles, l’une dédiée à Saint-Martin, l’autre à Saint-Prix, située à Elleville, avec chacune un cimetière. Le site le plus ancien plus ancien, Elleville, est au Moyen-Age une cité fortifiée célèbre pour son marché aux bœufs, qui tire visiblement son nom d’un ancien propriétaire. Agil (hypocoristique probable de Agilbert, Agilulf, etc.), anthroponyme germanique bien représenté dès l’époque mérovingienne par un roi wisigoth Agila par deux saints Agil (alias Agile, Aigil, Eigil, Aile, Ail, Aisle, El, Ely, Ayeul, Ay, Y). Cette paroisse située dans la partie septentrionale du diocèse de Chartres, alors fort étendu, relevait de l’abbaye de Josaphat. Elle relevait par ailleurs du Comté de Monfort-l’Amaury (et ce encore à l’époque de Saint-Louis). C’est ce qui explique que, bien qu’elle ne soit pas à proprement située sur un carrefour important, elle ait joué le rôle d’un relais au moins pour le transit du poisson et du sel acheté par les moines sur les ports de la Seine, vraisemblablement à Pacy. (2) Eustache, selon Guérard (Cartulaire de Saint-Père, p. CCXLIII) est le neuvième abbé connu de Saint-Père. Son prédécesseur Hubert, une première fois chassé et rappelé en 1075, doit encore s’enfuir, et Eustache est nommé en 1079. Il démissionnera lui-même en 1101 et mourra le 2 mai 1102, remplacé par Guillaume Ier. Guérard malheureusement ne donne pas sa source pour cette date de 1079. Si elle est exacte, la nomination d’Eustache aurait eu lieu au tout début de l’année, car nous le voyons dès février 1079 porter plainte à Étampes contre Mainier de Montfort, qui ne respecte pas la franchise accordée par son père Amaury Ier (mort en 1053). (3) Le monastère Saint-Père (c’est-à-dire Saint-Pierre) de Chartres, dit aussi Saint-Père-en-Vallée, paraît avoir été fondé au VIIe siècle, quoique avec une histoire très troublée et mal connue aux époques mérovingienne et carolingienne. Ses membres sont parfois présentés comme de simples chanoines. Il était hors des remparts à cette époque. Son premier abbé connu est cité en 940. (4) Le mot ici traduit par «Cour de justice», Curia, désigne en latin classique le lieu de réunion d’une assemblée. Il peut désigner en latin médiéval, d’une manière générale soit une assemblée (la cour du roi, ou bien l’assemblée du royaume), ou bien le lieu elle se réunit (par exemple le palais royal lui-même); mais le sens dominant qu’impose ici le contexte est celui que formule ainsi le Lexicon de Niermeyer: «Tribunal formé par la “curia” d’un seigneur féodal, d’un prince territorial». (5) L’existence d’un castrum (place forte) est attesté avec certitude à Étampes depuis le règne de Raoul (923-936) dont un denier porte l’inscription Stampis Castellum. (6) Mainier de Montfort, fils cadet d’Amaury Ier de Montfort, fut seigneur d’Épernon. D’après une source dont les données restent à vérifier (Complete Peerage, t. VII, appendix D, p. 708, note i), il aurait épousé une certaine Élisabeth qui lui aurait donné deux fils dont un Amaury (qu’il ne faut pas confondre avec son cousin Amaury II de Monfort, fils de Simon Ier de Montfort, dont parle notre notice), cité en 1133 comme seigneur d’Épernon, et un autre Mainier. (7) Simon Ier de Montfort était le fils aîné d’Amaury Ier de Montfort et de Bertrade de Gometz, et le frère aîné de Mainier de Montfort. Il avait épousé en premières noces Isabelle de Broyes (fille d’Hugues Bardoul, seigneur de Broyes et de Pithiviers), qui lui donna un fils, Amaury II de Monfort (1056-1089), et une fille, Isabelle (mariée à Raoul III de Tosny, seigneur de Conches mort en 1112). Il avait épousé en secondes noces Agnès d’Évreux (fille de Richard d’Évreux, comte d’Évreux), qui lui donna trois enfants: Bertrade de Montfort (1059-1117), mariée en 1089 à Foulques IV d’Anjou (1043-1109), comte d’Anjou, puis en 1092 à Philippe Ier, roi de France; Simon II de Monfort (mort en 1101) et Amaury III de Monfort (comte d’Évreux et mort en 1137). Simon Ier de Monfort mourut le 25 septembre 1087, et fut enterré à Épernon, selon Ordéric Vital (vol. IV, livre VIII, p. 217). (8) Les bienfaits accordés à l’Église procurent l’indulgence de Dieu envers l’âme des défunts et préservent les vivants de toutes sortes de catastrophes qui sont considérées comme des châtiments divins. (9) C’est-à-dire au saint patron de l’abbaye de Saint-Père. (10) Le poisson est indispensable car c’est la seule viande qu’on peut consommer le vendredi et pendant les quarante jours du carême. Il arrive de Normandie. (11) La traduction de cette phrase est quelque peu problématique, parce que le nom de Chartres, ici Carnotis, est généralement traité en ce temps-là comme indéclinacle (de même que pour Étampes, Stampis), de sorte qu’on peut théoriquement le comprendre aussi bien comme un ablatif (du lieu où l’on est), qu’un génitif (complément de nom) ou qu’un accusatif (du lieu où l’on va). La troisième solution paraît imposée par le contexte. (12) Le pays chartrain était alimenté, surtout en sel et en poisson, dès la première moitié du XIe siècle, par la voie fluviale de l’Eure. La navigation sur l’Eure était alors un enjeu économique important. Vers 1050, Guillaume le Conquérant fit construire le château d’Acquigny non seulement pour garantir ses frontières mais pour contrôler cette navigation. On est surtout documenté sur ce commerce fluvial à partir de 1440. On sait notamment qu’au XVe siècle de nombreux accrochages et démêlés eurent lieu entre les Morhier, seigneur de Villiers le Morhier (autrefois Huesmes ou Yesme ou Villare), leurs soldats et serviteurs et la prévôté de Chartres, suite à une revendication des Morhier sur les droits de péage concernant la navigation sur l’Eure (Voyez notre bibliographie sur le commerce sur l’Eure.). Dans ce contexte, la situation reflétée par notre notice n’est pas claire, parce qu’Elleville n’était pas sur l’Eure. Que faut-il en penser, et en conclure? Cette paroisse appartenant à l’abbaye chartraine se trouvait sur un ancien chemin qui allait de Pacy (sur l’Eure) à Palaiseau, comme on le voit sur cette carte des anciens chemins de ce secteur élaborée par Dion en 1870: On voit mal donc à quel titre les marchandises achetées par les moines sur les ports de la Seine ou de l’Eure à destination de Chartres auraient transité par Elleville. Deux explications se présentent. Ou bien l’on ne naviguait pas encore sur l’Eure, à cette date, au-delà de Pacy. Ou bien les moines préféraient-ils, à partir de là, le transport routier, pour contourner des seigneuries aux taxations excessives, en passant par le territoire contrôlé par la famille de Montfort. Quoi qu’il en soit, Elleville était alors la première agglomération que l’on rencontrait dans le comté de Montfort lorsqu’on y arrivait en provenance de Pacy, port de l’Eure. Depuis Elleville jusqu’à Maintenon, on restait sur les terres des seigneurs de Montfort. Sortis de Maintenon, les moines avaient le choix entre la route de Chartres et la navigation sur l’Eure, en passant par Saint-Piat, qui était une autre possessions des moines de Josaphat. L’existence de ce péage d’Elleville est bien attesté encore au début du XIIIe sècle: “Guillaume des Barres et sa femme, Amicie de Beaumont, comtesse de Montfort, donnèrent à l’abbaye de l’Estrée (…) le péage d’Elleville (…) pour le repos de l’âme du comte Simon III de Montfort, premier mari de ladite dame; cette charte ne porte point de date, mais la présence de Robert, comte de Leicester, parmi les témoins, prouve qu’elle est antérieure à décembre 1204” (G. Estournet, «La Ferté-Alais», in Bull. de la Soc. Hist. Et arc. de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 50 (1944), p.83, alléguant A. Rhein, La Seigneurie de Montfort, 1910, n°62 et p. 315, n°25). (13) En février les ides tombent le 13 du mois. Le 6 des ides signifie: six jours avant les ides, en comptant les ides elles-mêmes comme le premier de ces six jours, ce qui amène au 8 février, de l’année 1079, comme je le démontre plus bas. En décembre 1078 et début janvier 1079, Philippe Ier était avec Guillaume le Conquérant devant le château de Gerberoy en Beauvaisis. Au printemps 1079 il partira faire le siège du Puiset. Il semble donc bien avoir passé l’hiver à Étampes. (14) Le mot que nous traduisons tout simplement ici par péage est littéralement le tonlieu (latin teloneum, du grec telônion). Le teloneum était originellement le bureau du percepteur d’impôt lui-même (comme dans l’Évangile, où le futur apôtre Mathieu est représenté devant son telonium lorsque l’appelle le Christ). Ce mot a ensuite désigné un péage, puis la taxe elle-même qui y était prélevée par le péager (déjà au sixième siècle chez Cassiodore, Vaiae 5,39,9, pour une taxe maritime). (15) «Ou tout autre redevance» (vel consuetudo alique). Les droits exigés par les seigneurs étaient d’une grande variété de nature et de dénomination. Consuetudo, littéralement «coutume», signifie ici généralement d’après le contexte «redevance, prestation en nature ou service exigée en fonction d’une coutume» (Niermeyer). On notera que le titre de la notice ne porte ni teloneum ni consuetudo mais le mot tributum, qui désigne en latin médiéval d’une manière générale une redevance (soit d’ordre public ou privé, la frontière n’étant pas nette entre ces deux acceptions, à une époque où la puissance publique est tombée entre les mains de particuliers). (16) Amaury Ier de Montfort, mort en 1053, passe pour le fils de Guillaume de Hainaut et second seigneur de Montfort-l’Amaury. Il avait épousé vers 1028 Bertrande de Gometz, qui lui donna pour fils et successeur Simon Ier de Montfort. (17) Amaury avait concédé le libre transit de ces marchandises à travers tout son territoire (per totum ejus territorium). Ce territoire (ou terroir) a été réparti à la génération suivante selon les règles féodales entre les deux fils d’Amaury Ier. Chacun en a reçu une partie; mais les possessions du cadet, Mainier, le constituent vassal de l’aîné, Simon Ier, qui conserve la seigneurie sur l’ensemble du patrimoine. C’est pourquoi il est nécessaire que la confirmation par Mainier de la franchise accordée par son père soit validée par l’accord de son frère aîné et suzerain Simon, et par l’héritier présomptif de ce dernier. Simon accorde à son tour ce libre transit à travers tout le territoire soumis à son autorité (per totam terram suæ potestatis), On notera que ce dernier mot de potestas désignait originellement une charge publique, ou bien la circonscription même où s’exerçait l’autorité d’un officier public. Mais concrètement, à cette époque, autorité publique est synonyme de seigneurie. (18) Geoffroy Ier fut évêque de Chartres de 1077 à 1089, succédant à Robert de Grantemesnil (1075-1076). Il fut déposé pour cause de simonie et son successeur fut le célèbre Yves de Chartres (1089-1115). Il ne faut pas le confondre avec Geoffroy II, dit Geoffroy de Lèves, successeur d’Yves. Geoffroy Ier vit dès le départ son élection contestée pour cause de simonie, et fut de fait déposé pour ce motif en 1089. Sa réputation est assez mauvaise, mais on peut se demander si cette fin peu glorieuse n’a pas terni son image indûment dans la littérature ecclésiastique postérieure. Nous voyons en effet que le pape Grégoire VII, bien connu pour son extrême rigorisme, annula la première sentence de déposition qui avait été prononcée à son encontre, et le protégea si bien que ce n’est que sous son successeur que les adversaires de Geoffroy obtinrent enfin sa déposition: au reste cette déposition fut-elle contestée par l’archevêque Richer de Sens, qui refusa dans un premier temps de reconnaître l’élection d’Yves, considéré comme un intrigant. La tradition ecclésiastique est toujours portée à noircir rétrospectivement ceux qui ont fini par avoir le dessous spécialement en matière d’hérésie. Il ne faut pas oublier en effet que la réforme grégorienne assimilait, d’une manière quelque peu excessive, la pratique de la simonie à une hérésie, hérésie prétendument fondée par Simon le Magicien, adversaire de saint Pierre au Ier siècle, mis en scène par des textes apocryphes d’origine romaine assez populaires au Moyen Age, et déjà mentionné par les Actes des Apôtres pour avoir voulu acheter à prix d’argent la grâce du Saint Esprit. (19) Il s’agit d’Yves II (la numérotation varie beaucoup selon les auteurs, puisqu’elle va de II à V), comte de de Beaumont-sur-Oise (à ne pas confondre avec Beaumont-le-Roger, aussi chef-lieu d’un comté célèbre à la même époque en Normandie). Il était le fils d’Yves Ier de Beaumont (la numérotation varie ici aussi, naturellement de I à IV). Il succèda à son frère aîné Aubry mort sans descendance. Ordéric Vital lui donne pour épouse une Judith, alors qu’on ne connaît par ailleurs que son épouse Alais de Gournay, qu’il semble donc avoir épousée en secondes noces. On le fait mourir vers 1083, mais je n’ai pu savoir encore d’après quelle source. Le dernier document qui le mentionne vivant est une notice qui se présente comme contresignée par Philippe Ier et datée de 1080 (Nous y reviendrons). En tout cas son fils Mathieu est cité comme comte de Beaumont en 1086 et à la même date sa veuve est à nouveau veuve de son mari suivant. (20) C’est-à-dire à Étampes, naturellement (Voyez le plan du premier castrum ci-contre). (21) Il ne s’agit pas ici d’Amaury fils de Mainier de Montfort et seigneur d’Épernon comme son père, mais d’après le contexte de son cousin Amaury II de Montfort, fils de Simon Ier de Montfort et d’Isabelle de Broyes fille d’Hugues Bardoul. Cet Amaury II fut le quatrième seigneur de Montfort l’Amaury. Il succéda à son père en 1087, et mourut peu après, en 1089. Ses premiers successeurs furent ses demi-frères Simon II (1089) puis Amaury III (1101-1137). (22) Il s’agit ici d’Hugues Ier du Puiset, dit Blavons, fils du vicomte de Chartres Évrard fils de Gilduin. Il fut châtelain du Puiset à partir de 1067 et vicomte de Chartres à dater de 1073. Il est mort le 23 décembre 1094. Il avait épousé Alix de Montlhéry, dame de Villepreux (fille de Guy Ier de Montlhéry et d’Hodierne de Gometz). Hugues était vassal direct du roi pour les possessions en Étampois et en Orléanais, notamment à Méréville, mais aussi par ailleurs, pour ce qui concernait sa vicomté de Chartres et son domaine du Puiset, vassal de Thibaud III de Chartres (1037-1089), comte de Blois, grand feudataire pratiquement indépendant et aussi puissant que le roi lui-même. Il eut neuf enfants: 1) Guillaume (mort avant lui); 2) Évrard III, son premier successeur, mort en Palestine le 21 août 1099, père de Hugues III; 3) Hugues II, qui fut tuteur de Hugues III, jusqu’en 1106, puis partit lui-même en Palestine où il devint Hugues Ier de Jaffa (mort en 1118); 4) Guy du Puiset, d’abord chanoine à Chartres (1100-1106), puis marié à Liesse d’Étampes, seigneur de Méréville et tuteur de son beau-frère Hervé, vicomte d’Étampes; enfin vicomte après la mort d’Hervé (Guy est mort au plus tôt en 1127); 5) Gilduin du Puiset, moine à Saint-Martin-des-Champs en 1108, prieur de Lurey-le Bourg en 1126, abbé de Notre-Dame de Josaphat à Chartres en 1129-1130; 6) Galeran du Puiset, parti en Palestine, seigneur de Birejik en 1116, capturé par les Turcs en 1122 (mort captif en 1126); 7) Raoul, cité entre 1102 et 1106; 8) Humberge qui aurait été l’épouse de Galon de Chaumont-en-Vexin (fils d’Eudes de Beaumont-sur-Oise frère cadet d’Yves, vicomte de Chaumont, connétable en 1085, parti pour la première croisade, mort en Palestine après 1096); 9) Eustachie. Ainsi que je le démontre dans le commentaire qui suit, Hugues Ier du Puiset apparaît ici à Étampes en février 1079, juste avant sa rebellion et sa victoire sur le roi devant le Puiset au printemps 1079. C’est sa dernière apparition à la cour de Philippe Ier. (23) Métaphore traditionnelle qu’on retrouve par exemple sous différentes formes dans le Cartulaire de Saint-Cyr de Nevers: feriatur ultione anatematis, “Qu’il soit frappé de la vengeance de l’anathème” (979), superni judicis anathematis mucrone feriatur et excommunicationis gladio juguletur, ultionisque divine ictu moriatur, nisi resipuerit et ad emendationem venerit, “Qu’il soit frappé du tranchant du jugement divin de l’anathème, qu’il soit égorgé par l’épée de l’excommunication et qu’il meure d’un coup de la vengeance divine, s’il ne se repentait pas et n’en venait pas à se corriger” (1022) anathematis baculo feriatur, “Qu’il soit frappé de la verge de l’anathème” (XIe siècle). (24) Allusion au dernier verset du Livre d’Isaïe (LXVI, 24): Et on sortira pour voir les cadavres des hommes révoltés contre moi, car leur ver ne mourra pas, et leur feu ne s’éteindra pas: il seront en horreur à toute chair, verset repris par l’Évangile de Marc (IV, 48): Mieux vaut pour toi entrer borge dans le royaume de Dieu que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne où leur ver ne meurt point et où le feu ne s’éteint point. Ce passage est représenté par exemple sur la mosaïque de Torcello, près de Venise, qui est de la même époque que notre notice (ci-contre). |
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ANNEXE
Carte des campagnes du Puiset de 1079 et 1111 qui vengea l’échec humiliant de 1079 Toute critique, correction ou
contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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Le Cartulaire
original de l’abbaye de Saint-Père édité par Guérard
est composé de deux volumes, le premier appelé Vetus
Agano ou «Vieil Aganon» (du
nom de l’évêque de Chartre le plus ancien dont il conserve
des chartes), le second Codex argenteus
ou «Cartulaire d’argent». Ils sont conservés
à la Bibliothèque municipale de Chartres sous les cotes
ms. 1060 et ms. 1061. Mais ils ont été gravement endommagés
par le bombardement et l’incendie de 1944.
Le Vetus Aganon aurait été composé entre 1077 and 1088 (selon Jan van der Meulen, Chartres: Sources and Literary Interpretations; A Critical Bibliography, 1915) ou bien entre 1077 et 1087 (selon MERLET 1922). Une copie en est conservée aux Archives départementales de l’Eure-et-Loir (H 0055), où on en trouve aussi une table et un inventaire (H 0002; H 0003), et des copies partielles en sont conservées à la BNF (ms lat. 13819; Coll. Duchesne 022; fr. 24133). Notre notice appartient au livre VIII du Vetus Agano. Elle a donc été portée dans le Vieil Aganon sous l’abbatiat même d’Eustache. Dont un bref extrait (pp. 1-17) numérisé en mode texte et mis en ligne par Christopher Crockett sur son site Centre des études chartraines, http://mercury.select-servers.com/~theseus/cc/sources/vetusaganon.html, en ligne en 2007. Bernard GINESTE [éd.], «Eustache de Saint-Père: Appel en justice devant le roi à Étampes (8 février 1079)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cls-11-eustachedesaintpere1079notice.html, 2007. Sur la débâcle du Puiset en 1079
Augustin FLICHE (1884-1951) [historien, spécialiste d’histoire ecclésiastique, membre de l’Institut, Académie des Inscriptions et belles-lettres (1941)], Le Règne de Philippe Ier, roi de France (1060-1108). Thèse pour le doctorat ès lettres présentée à la Faculté des lettres de l’Université de Paris [in-8°; XXIII+600 p.; bibliographie pp. VII-XXIII; index], Paris, Société française d’imprimerie et de librairie, 1912. Réimpression: Genève, Slatkine & Megariotis & Paris, Champion, 1975. Henri WAQUET (archiviste du département du Finistère) [éd.], Suger. Vie de Louis le Gros, éditée et traduite [XXVII+332 p.; texte latin et version française en regard; index; bibliographie pp. XXIV-XXVII], Paris, Les Belles Lettres [«Les Classiques de l’Histoire de France»], 1929. Réédition, 1964. Bernard GINESTE [éd.], «Raoul Tortaire: Débâcle de Philippe Ier devant le Puiset en 1079 (Miracles de saint Benoît, chap. 24, vers 1114)», in Corpus Etampois, www.corpusetampois.com/cls-12-raoultortaire1114ldebacledupuiset1079.html, 2008. Sur le cartulaire appelé Vetus Aganon
Charles-Claude-François HÉRISSON, «Notice sur l’Aganon vetus», in Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France 9 (1832), pp. 140-177; 13 (1837), pp. 438-459. Benjamin GUÉRARD, «Prolégomènes», in ID., Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres (op. cit.), 1840, t. I, pp. I-CCCLXX. François MERLET, Étude sur le cartulaire historique de l’abbaye de Saint-Père de Chartres [thèse de l’École des chartes pour le diplôme d’archiviste-paélographe], Paris, 1922. La navigation
commerciale sur l’Eure
ARCHIVES
MANUSCRITES: Archives départementales de l’Eure-et-Loir, Série
C (Administrations provinciales avant 1790) liasses C 64 à C
76: relatives à la navigation dans l’Eure depuis le XVe siècle
[étudiées par ANTUNA 1999-2003].
BOUVET-JOURDAN, Notice historique sur la navigation de l’Eure [in-8°], Chartres, 1835 [non conservé à la BNF]. Adolphe LECOCQ, Recherches sur le curage de la rivière d’Eure à Chartres [in-8°; 12 p.], Chartres, E. Garnier, 1874. Claudine BILLOT, «Chartres et la navigation sur l’Eure à la fin du Moyen Age», in «Les transports au Moyen Age. Acte du 7e congrès des médiévistes de l’enseignement supérieur, Rennes, 1976», in Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest 85 (1978), pp. 245-257. V. JUDE-SERNA, Les aménagements portuaires des cours d’eau au Moyen-Age [76 p.; mémoire de DEA soutenu en septembre 1990], Paris, Université de Paris I, 1990. V. SERNA, «Quelques réflexions à propos du concept de navigabilité des rivières au Moyen-Age en France», in Navalia Archeologia e Storia [224 p.; illustrations; sous le patronage de la Società Savonese di Storia Patria], Savone, Società Savonese di Storia Patria, 1996, pp. 105-115. E. RIETH, Des Bateaux et des fleuves, archéologie de la batellerie du Néolithique aux temps modernes en France, Editions Errance [«Hespérides»], Paris, 1998. Eleonora ANTUNA, Quand l’Eure portait des bateaux: les aménagements de la rivière liés à la navigation entre Chartres et Nogent-le-Roi au 15e siècle [139 p.; maîtrise sous la direction d’Eric Rieth], Paris, Université de Paris I, 1999. S.H.A.D.T. (Société d’Histoire et d’Archéologie du Drouais et du Thimerais «L’Eure et la Blaise au temps de cabotières» [6 panneaux d’exposition mis en ligne], in Société d’Histoire et d’Archéologie du Drouais et du Thimerais [site officiel], shadt.free.fr/blaise_et_eure/accueil.htm, 1999, en ligne en 2007. Extrait : «Les documents manuscrits les plus anciens concernant la navigation sur l’Eure datent des années 1440.» Eleonora ANTUNA, Les Portes marinières dans l’aménagement des rivières pour la navigation. L’Exemple des "portes à passer bateaux" de l’Eure entre Chartres et Nogent-le-Roi (XVe-XVIe siècles) [200 p.; mémoire de DEA sous la direction d’Eric Rieth], Paris, Université de Paris I, 1999-2000. Eleonora ANTUNA (doctorante à l’université de Paris I), «Les aménagements de l’Eure au XVe siècle», in Jean CHAPELOT (directeur de recherche au CNRS) [dir.], «Mercredi 15 janvier 2003. Aménagements fluviaux», in Archéologie médiévale en Île-de-France [séminaire au Centre de recherches historiques de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, année universitaire 2002-2003], www.ext.upmc.fr/urfist/menestrel/chapelot/03.rtf, 2003, en ligne en 2007, pp. 60-61. Sur Elleville ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DES YVELINES [éd.], «Elleville», in ID., Archives départementales des Yvelines et de l’ancienne Seine-et-Oise, www.cg78.fr/archives/seriec/db/notices/333.htm, en ligne en 2007. Jean-Baptiste DUONG [éd.], «78790 Saint-Martin-des-Champs», in Groupement paroissial de Septeuil, jbdnd.free.fr/texte/saint-martin.htm, en ligne en 2007. COLLECTIF D’INTERNAUTES,
«Saint-Martin-des-Champs
(Yvelines)», in Wikipedia, fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Martin-des-Champs_(Yvelines), en ligne en 2007.
Varia Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Étampes sous Louis VI le Gros (1668)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b24b.html, 2001-2005. André RHEIN, La Seigneurie de Montfort en Iveline depuis son origine jusqu’à son union au duché de Bretagne (Xe-XIVe siècles) [in-8°; 364 p.; figures], Versailles, Aubert, 1910. Marie Huguette HADROT, Montfort l’Amaury, de l’an mil à nos jours [26 cm sur 29; 192 p.], Paris, Somogy, 2002 [ISBN 2-85056-563-6]. Toute critique, correction ou
contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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