Raoul Toltaire
est né en 1067 et mort après 1117. Moine de Fleury il y
enseignait la poésie latine et a laissé de nombreux ouvrage
en vers. Cette continuation des Miracles de saint Benoît est
datée des environs de 1114, trente-cinq ans environ après
les événements. Raoul était encore en vie vers 1117.
Texte établi par Guérard
(1858)
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Traduction proposée par
B.G. (2008)
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XXIV. Regina Mathilde metas vivendi excedente, rex Ainricus in conjugium
sibi ascivit filiam regis Russorum (1),
nomine Annam. Hæc peperit tres filios, Philippum, Rotbertum, Hugonem:
quorum Rotbertus adhuc puerulus decessit, Hugo comitatum postmodum Virimandensium
adeptus est, Philippus autem, patre defuncto, totius regni Francorum gubernacula
obtinuit.
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Quant la reine Mahaut eut passé le terme de sa vie, le roi Henri
prit pour épouse une fille du roi des Russes (1)
nommée Anne. Elle donna naissance à trois fils, Philippe, Robert
et Hugues. Robert mourut en bas âge. Hugues eut en partage par la
suite le comté de Vermandois. Quant à Philippe, à la
mort de son père, il reçut le gouvernement de tout le royaume.
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Septennis (2) autem erat, quando pater
defungitur. Qua de re sortitus est tutelam illius vir illustrissimus Balduinus
(3) Flandrensium comes. Qui prudentissime
regni administrans negotia, donec idem Philippus intelligibiles attingeret
annos, tyrannos per totam pullulantes Franciam tam consiliis quam armis
perdomuit, et pacem maximam teneri fecit. Proinde Philippo, jam juvene facto,
integrum absque unius viculi imminutione regnum restituit, et ipse non multo
post vivendi finem fecit.
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Mais il n’avait que sept ans (2) lorsque mourut son
père, à cause de quoi l’illustrissime Baudouin (3),
comte des Flamands, fut choisi pour être son tuteur. Administrant
les affaires du royaume avec la plus grande sagesse, jusqu’à ce
que le dit Philippe atteigne l’âge de raison, il dompta les tyrans
qui pullulaient à travers toute la France, tant par ses sages avis
que par les armes, et fit régner la plus grande paix. Par suite
il rendit à Philippe, devenu un jeune homme, un royaume intact,
sans qu’il y manque le moindre hameau, et il arriva peu après au
terme de sa vie.
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Philippus vero in primis multa strenue gessit
[p.315] annis, sed ætate procedente, mole
carnis aggravatus, ampliorem operam cibo indulsit et somno quam rebus bellicis.
Hic ducis (4) Frisi filiam, nomine
Bertham, in matrimonium accepit, quæ ei genuit Ludovicum.
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Quant à Philippe, il se comporta au début d’une manière
des plus énergiques; mais, avec le temps, il prit beaucoup de poids
et consacra plus de temps à manger et à dormir qu’à
faire la guerre. Il prit pour épouse la fille du duc (4) de Frise, nommée Berthe, qui lui donna
pour fils Louis.
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Rebellaverunt autem contra eum quidam Francorum proceres, opibus et viribus
Guillelmi, regis Anglorum, fidentes; ex quibus Hugo de Puteolo (5) adversus eum arma corripuit, plures sibi
asciscens auxiliatores. Rex vero ejus audaciam compescere cupiens, undequaque
militum contrahit manum. Inter reliquos etiam auxiliares, exercitum de
Burgundia adventare jubet.
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Or certains hauts personnages des Francs se révoltèrent contre
lui, avec l’aide et assistance du roi des Angles, Guillaume. Parmi
eux, Hugues du Puiset (5) dirigea ses armes contre lui, appelant à lui de nombreux
alliés. Le roi, désireux de rabattre son audace, assembla
de partout une troupe de chevaliers. Sans parler d’autres alliés,
il ordonna à une armée de venir de Bourgogne.
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Qui accepto mandato, in Franciam properant: dux videlicet ejusdem Burgundiæ
Odo (6), Nivernensium comes Guillelmus,
Antissiodorensium pontifex Gaufredus, et alii quamplures quos retexere
perlongum putavimus. Hi cœptum iter carpentes, via dictante, in quodam
prædio patris Benedicti, Everam (7)
vocato, metationem acceperunt.
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Quand ils eurent reçu cet ordre, ils se dirigèrent vers la
France: c’étaient le duc de la dite Bourgogne, Eudes (6),
le comte de Nevers Guillaume, l’évêque d’Auxerre Geoffroy [erreur probable de Raoul; lisez: Robert (B.G.)], et un grand nombre d’autres
personnes qu’il serait à notre avis trop long d’énumérer.
Il se mirent en chemin en suivant la route et firent étape dans
un certain domaine de notre père Benoît appelé Yèvre
(7).
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Ut vero moris agrestium est in adventu militum formidare, perstrepere, quaquaversum
fugere, sua in locis tutioribus recondere, maxime in tanto strepitu rustici
supra memorati pagi omnia sua ad ecclesiam convehunt, tam annonam quam
supellectilem variam.
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Selon la coutume des paysans, qui est, lorsqu’arrivent des chevaliers, de
prendre peur, de pousser des cris, de s’enfuir en tous sens et de mettre
leurs biens en lieu sûr, surtout au milieu d’un grand vacarme, les
paysans du terroir susmentionné transportent tous leurs biens à
l’église, tant les céréales que toutes sortes de biens
mobiliers.
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Porro militum phalanges, postquam fessa labore viæ corpora dapibus
relevarunt, cibaria suis procuraturi equis, comperiunt ruricolas suam [p.316] totam annonam in ecclesia
abdidisse. Unde animis dejecti, referunt ad principes exercitus rem omnem
ex ordine: rusticos scilicet spem sui victus ad tutiorem portum, ecclesiam
dico, contulisse, nec sibi penitus velle dare aut vendere alimenta suis
vehiculis necessarias. At illi, consilii extorres, quid agant ignorant.
Neque enim sanctorum violatores locorum fieri volunt, seu præsumunt.
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Alors les détachements de chevaliers, quand ils eurent restaurés
par un repas leurs forces éprouvées par ce pénible
voyage, s’aperçoivent que les paysans ont caché toutes
leurs céréales dans l’église. Accablés par
cette découverte, ils rapportent aux chefs de l’armée toute
l’affaire point par point: les paysans ont transporté tout le ravitaillement
qu’ils espéraient au port le plus sûr, je veux dire à
l’église, et ils ne veulent donner ni vendre aucun des aliments dont
ont besoin leurs montures. Cependant ces derniers, à cours de ressource,
ne savent que faire, car ils ne veulent ni n’osent se faire les profanateurs
des lieux saints.
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Episcopus itaque, qui cautior cæteris esse debuerat, juvenili actus
temeritate, scurrili interrogat sermone utrum eam annonam homines in ecclesiam
contulissent. Cui cum responsum esset: «Etiam,» — «Igitur,
inquit, homines abstrahant.» Jubet ergo præpetes (8)
ire, et quantum hordei necessitas expetebat suis præbere equis.
Properatur ad ecclesiam,violenter hordeum ab ea abstrahitur, pabulum exinde
equis subministratur. In crastino, quo cœperant tendunt, nihil noxæ
se contraxisse credentes apud patrem Benedictum pro infractione illius
loci et injuria suis illata.
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C’est pourquoi l’évêque, qui aurait dû être plus
prudent que les autres, poussé par la témérité
de sa jeunesse, demande sur un ton gouailleur si ce sont des hommes qui ont
porté ce ravitaillement dans l’église. Et comme on lui avait
répondu que oui: «Donc, dit-il, que des hommes l’en retirent!»
Il ordonne donc qu’on se hâte (8)
d’y aller et qu’on donne aux chevaux autant d’orge qu’il est besoin. On
se dirige vers l’église, on en retire par la force de l’orge et on
la donne en pâture aux chevaux. Le lendemain matin, ils poursuivent
leur chemin, pensant n’avoir encouru aucun châtiment de notre père
Benoît pour avoir profané son établissement et porté
tort à ses gens.
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Enimvero rege cum reliquis militum legionibus ad Puteolum festinante, et
ipsi ei occurrunt. Castra metantur tam ipsi quam rex circa ipsum castrum.
Obsesso itaque castro, post crebras aggressiones, aliquot diebus ibidem
jam peractis, die quadam illi qui inclusi videbantur, Hugo videlicet cum
suis, apertis portis improvisi adsunt obsidentibus, omnigeno bellorum tumultu
personantes, cornicinibus etiam horrifico boatu concrepantibus. Exterriti
qui in castris erant subita hostium audacia, credunt totius Franciæ
militum cohortes noctu castrum idem intrasse, et idcirco Hugonem ad tanti
ausum facinoris prorupisse. Quid plura? terga vertunt, fugæ prœsidio
sese committentes, diversarum specierum tentoria varia supellectili [p.317] plena linquentes, et cætera
quæ ad tantam expeditionem necessaria convexerant. Hostes eos fugere
cernentes, quod nequaquam mente antea concipere præsumpserant, ut a
paucis tanta multitudo fugaretur, acrius insequuntur.
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Le fait est que, pendant le roi se hâte vers le Puiset avec ses troupes
de chevaliers, ils se joignent à lui. Ils installent leurs retranchements,
tant eux que le roi, autour de cette place forte. Ainsi donc, après
de nombreux assauts, un certain nombre de jours s’étant écoulés
là, ceux qui passaient pour les assiégés, c’est-à-dire
Hugues et ses partisans, ouvrant les portes, attaquent à l’improviste
les assiégeants, faisant retentir toutes sortes de bruits guerriers,
avec même un horrible concert de trompettes beuglantes. Ceux qui
se trouvaient dans les retranchements, terrifiés par ce coup audacieux,
s’imaginent que des troupes de chevaliers venues de toute la France sont
entrées de nuit dans la dite place forte, et que c’est pourquoi
Hugues s’est lancé dans une action aussi audacieuse. Que dire de
plus ? Ils tournent le dos, ne trouvent de secours que dans la fuite et
abandonnent leurs tentes pleines de toutes sortes de mobilier et de tout
ce qu’ils avaient apporté avec eux comme nécessaire à
une expédition d’une telle envergure. Leurs ennemis, lorsqu’ils les
voient s’enfuir, chose qu’ils n’avaient même pas espérée,
les pourchassent plus vivement encore.
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Capti sunt igitur in illa fuga quampluriini nobiles viri, maxime exercitus
Burgundiæ, qui patrem Benedictum injuriari ausi fuerant, direptores
ipsius existentes possessionis. Denique episcopus, qui alios sermone
illusorie prolato nefarie agere impulerat, cum patre, Nivernensium comite,
captus, coactus est seipsum non modicæ quantitatis pecunia redimere;
a qua demum captura exemptus, Floriacum petens, fatetur se stulte egisse,
et quæ sibi acciderant, juste contigisse; veniam petit, promeretur.
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Ainsi donc, lors de cette débâcle, furent faits prisonniers
un très grand nombre de nobles personnages, surtout de l’armée
de Bourgogne, qui avait osé causer du tort à notre père
Benoît, en se faisant les pilleurs de ses biens. Pour finir, l’évêque
qui, par des paroles en l’air, avait poussé ses compagnons à
se mal comporter, avec son père le comte de Nevers, fut pris et
contraint à payer une rançon d’un montant des plus importants.
Quand il fut délivré de cette captivité, il gagna Fleury
et confessant qu’il avait agi sottement et que ce qui lui était arrivé
n’avait été que justice. Il demande pardon et l’obtient.
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In ea fuga completum videres quod in fine Deuteronomii legitur in imprecationibus,
quas vir Dei Moyses populo Israeli imprecatus est, si a lege Dei sui aliquando
recederet: «Per unam, inquit, viam egredieris contra hostes tuos,et
per septem fugies» (9) et in
Levitico: «Fugietis, nemine persequente.» (10)
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Dans cette débâcle, on peut reconnaître ce qui est écrit
à la fin du Deutéronome, dans les malédictions
que proféra l’homme de Dieu Moïse au peuple d’Israël
dans les cas où il s’écarterait un jour de la Loi divine:
«Tu arriveras devant tes ennemis par une seule route, est-il écrit,
et tu fuiras par sept» (9); et dans le Lévitique:
«Tu t’enfuiras alors que personne ne te poursuis». (10) |
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Notes des Mauristes (1767) — Notes de Migne (reprise de celles de Mabillon) —
Notes d’Eugène
de Certain (1858)
[Traductions,
corrections et compléments de Bernard Gineste (2008)]
(1) Ieroslai [de Ieroslaus,
Jaroslav en latin (B.G.)]. Jaroslaf Ier,
roi d’une partie de la Russie, mort en 1055. Jaroslav Ier, roi surtout de l’actuelle Ukraine, d’où
le nom d’Anne de Kiev.
(2) Ergo Philippus natus est
an. MLIII; nam Henricus ejus pater decessist an. MLX. Mabil. [Philippe est donc né en 1053, car son
père est mort en 1060. Mabillon. (B.G).] Ergo Philippus natus est anno 1053; nam Henricus
ejus pater decessit anno 1040 [Philippe est donc né
en 1053, car son père est mort en 1040 (sic, lisez 1060) (B.G).]. Henri Ier étant mort en 1060, 11 faudrait donc placer
en 1053 la naissance de Philippe, que l’Art de vérifier les dates
place en 1052. On date aujourd’hui
la naissance de Philippe Ier du 23 mai 1052.
(3) Balduino
V Pio et Insulano ministerium regni Regisque admodùm parvuli Philippi
filii tutelam delegavit Henricus Rex moriens, ob Adelam uxorem, sororem
suam, Philippi amitam. Obiit Balduinus 1. Septemb. an. 1067 [C’est à Baudouin V le Pieux, dit de Lille, que le
roi Henri confia la régence du royaume et la tutelle du roi encore
en bas âge, à cause de son épouse Adèle qui était
sa sœur et la tante de Philippe. Baudouin mourut le 1er
septembre 1067 (B.G.).]. Baudouin V, dit de
Lille, mort en 1067. Baudouin V né
en 1012 et mort en 1052.
(4) Florentii [Florent (B.G.)].
(5) Puteoli, vulgò
le Puiset, obsidionem referendam existimamus ad an. 1078 vel circiter.
Cum enim adsit inter auxiliores turmas Philippi Regis, Odo qui factus est
Dux Burgundiæ an. 1078, nonpotest revocari ante hunc annum. In illâ
obsidione capti sunt Guillelmus Comes Nivernensis, necnon Gaufredus Autissiodorensium
præsul, ut narrat Tortarius [Nous pensons que
le siège du Puiset doit être rapporté à l’année
1078 ou environ. En effet, puisque parmi les troupes auxiliaires du roi
Philippe se trouve Eudes, qui fut fait duc de Bourgogne en 1078, on ne peut
remonter au-delà de cette année-là. Lors de ce siège
furent faits prisonniers Guillaume comte de Nevers, ainsi que l’évêque
d’Auxerre Geoffroy, à ce que raconte Tortaire (B.G.)]. Hugues, seigneur du Puiset, qui tint en échec les armes
de Philippe Ier. L’expédition dirigée contre lui dont il
est ici question est de 1078. Hugues
dit Blavons. L’expédition dirigée contre lui dont il est
en fait à dater du printemps 1079.
(6) Guillelmus, Comes Nivernensis, filius Rainaldi
Comitis qui juxta Hugonem Pictavinum et Chronographum S. Vincent. Met.
uxorem duxit sororem Roberti Regis, nomine Advisam: cui Rainaldo attribuunt
multoties quidam Chronographi quæ Comiti Burgundionum trans Saonæ
fluvium ejusdem cognominis conveniunt. De Guillemo multa referuntur ab an.
1015 usque ad an. 1083, quo subscribit cum filiis suis Raginaldo,
Willelmo, et Rotberto Autissiodorensis Episcopo, chartæ permutationis
cum Hugone III Nivernensis civitatis præsule. Habuit Guillemus iste
uxorem Ermengardim, sororem Milonis III Comitis Barri super Sequanam, quo
matrimonio adeptus est Comitatum Tornodorensem. Fuit etiam Comes Autissiodorensis
ut videre est in Chron. S. Vincent. Met. Tom. X, pag. 322 [Guillaume comte de Nevers, fils du comte Rainaud, qui,
selon de Poitiers et le chronographe de Saint-Vincent
de Metz, épousa une sœur du roi Robert nommée Advise. Au dit Rainaud certains
chronographes attribuent fréquemment des faits qui conviennent
très bien à un comte des Bourguignons d’outre-Saône du même nom. Au sujet
de Guillaume ils rapportent de nombreux faits depuis 1015 jusqu’en 1083,
où il souscrit, avec ses fils Rainaud, Guillaume et Robert,
à une charte d’échange avec Hugues III évêque
de Nevers. Ce Guillaume eut pour femme Ermengarde, sœur de Milon III comte de Barr-sur-Seine, mariage par lequel
il acquis le comté de Tonerre. Il fut aussi comte d’Auxerre, comme
on peut le voir dans la Chronique de Saint-Vincent de Metz, au tome X du
Recueil des Historiens, page 322. (B.G.)]. Eudes, duc de Bourgogne, mort en 1102.— Guillaume, comte de Nevers,
abdiqua, dit-on, vers 1079. L’évêque d’Auxerre Geoffroy était
son fils. Eudes Ier, dit Borrel ou
le Roux, né en 1058, mort en 1102, fils d’Henri de Bourgogne et
de Sybille de Barcelone succèda à son frère Hugues
en tant que duc de Bourgogne de 1079 à 1102. — Guillaume Ier de
Nevers, né en 1029, mort en 1083 ou 1100 selon les sources, comte
de Nevers, d’Auxerre et de Tonnerre. L’évêque d’Auxerre Robert
(1076-1084) était son fils, et c’est semble-t-il par erreur que
Raoul Tortaire lui donne le nom de son prédécesseur Geoffroy
de Champaleman (1052-1076); à moins que Robert ait eu pour prénom
d’usage Geoffroy, ce qui est toujours possible.
(7) Evera, Yevre-le-Chasteau, diœcesis Aurelianensis,
ubi Prioratus Floraico subjectus. Mabil. [Yèvre-le-Châtel, au diocèse
d’Orléans, où il y avait un prieuré relevant de Fleury.
Mabillon (B.G.)]. Evera, Yevre le Chateau, diœcesis Aurelianensis, ubi prioratus Floriaco subjectus
[Yèvre-le-Châtel, au diocèse
d’Orléans, où il y avait un prieuré relevant de Fleury
(B.G.)]. Yèvre-la-Ville, canton de Pithiviers,
département du Loiret.
(8) Sic apud Bollandianos
et Mabillonium. Alii habent perpetuos, quod nomen officii militaris
esse putaverunt [Præpetes est bien la leçon
portée par les Bollandistes. D’autres corrigent en perpetuos, “perpétuels”, titre
qu’ils croient avoir été porté par des officiers militaires
(B.G.)]. Sic apud Bollandianos. Boscius habet
perpetuos, quod nomen officii militaris esse putavit.
[Præpetes est bien la leçon portée
par les Bollandistes. Du Bois corrige en perpetuos,
“perpétuels”, titre qu’il croit avoir été
porté par des officiers militaires (B.G.)]. Ce tour est bien
attesté, et notamment très curieusement, dans un récit
du même genre, où sont également pillés les biens
d’un homme de Dieu, récit conservé par un cartulaire chartrain,
le Vetus Aganon (Patrologie Latine, tome 155, col 233-234): Denuo comes civitatis Odo, longe lateque
famosissimus, dum quadam vice esset pransurus et a pincernis per opidum obtimum
vinum sibi quereretur, didicerunt a quibusdam quod in cellario beati Siemundi
honorarium vinum venundaretur. Qui gaudio repleti ad domum viri sancti praepetes
currunt, ausuque temerario cellarium intrant, atque ex vino utres omnes
implere accelerant, et impletos ad curiam reportant.
(9) Deut.
28. 25 [Livre du Deutéronome,
chap. XXVIII, v. 25 (B.G.)].
(10) Levit. 26. 17. [Livre du Lévitique, XXVI, 17 (B.G.).]
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