Les Antiquitez de la Ville
et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Premiere Partie, Chapitre XXIV (b), pp. 91-94.
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Étampes
sous Louis VI le Gros
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PREMIÈRE PARTIE, CHAPITRE XXIV
(b).
Étampes sous
Louis VI le Gros
Les factions
ne s’éteignirent pas en France avec la vie du Roy Philippe;
plusieurs Seigneurs qui s’érigeoient en Souverains dans leurs
terres pendant qu’il vivoit, croioient que tout ce qu’ils osoient
entreprendre, leur étoit permis, pour avoir changé de
Roy, ils ne changerent pas d’humeur. Hugues, Seigneur du Puisset en
Beausse, & Vicomte de Chartres, petit-fils de Hugues, surnommé
le Grand, fils d’Evrard Premier, qui de simple Châtelain qu’il
étoit du Château du Puisset, s’en étoit rendu Seigneur
feudataire pendant la vie du Roy Philippe, fut des premiers à donner
sujet à Louis, par les violences qu’il exerçoit indifferemment
contre toute sorte de personnes, de prendre les armes contre luy: dont
le sujet particulier fut, qu’il continuoit les entreprises que Guy du
Puisset, son oncle paternel, avoit faite sur les droits de l’Evêché
de Chartres, pendant qu’il avoit eu l’administration des biens de son
frere, pere de Hugues, durant qu’il fit le voyage de la Palestine, où
il mourut: & que se prevalant de la minorité, & de la foiblesse
de Thibault, Comte de Chartres, son Seigneur, il s’étoit emparé,
par les persuasions de sa mere Alix de Corbeil, fille de Bouchard II.
Comte de ce lieu, de quelques droits de ce jeune Seigneur. Louis qui haïssoit
autant les violences des puissans, qu’il étoit genereux Protecteur
des foibles, se resolut de deffendre les droits de ce pupile, &
de l’Eglise de Chartres. Et pour le faire avec plus de solemnité [sic], & [p.92] d’apparence de justice, il assembla
son Parlement à Melun, où sur les plaintes qui furent
faites de toutes parts contre Hugues, il fut sommé d’y comparoître,
pour répondre aux accusations & sur son refus, le Parlement
resolut qu’il seroit contraint par armes de satisfaire ceux qu’il avoit
offensez. Le Roy executant lui-même l’Arrest de son Parlement
ruina le Château du Puisset, qu’il prit d’assaut, & Hugues
dedans, qu’il envoya prisonnier à Château Landon en Gâtinois,
d’où il fut délivré par un Traité, que l’Abbé
Sugger moienna pour lui aprés la mort d’Oddes, ou Eude Comte de
Corbeil, son oncle maternel, par lequel ceda à Sa Majesté
la Comté de Corbeil, qu’elle incorpora aussi-tôt au Domaine
de la Couronne, & lui fut remis en liberté, & en la possession
de tous ses biens. Hugues couvant dans son cœur le desir de se venger
du Roy, aprés avoir renoué les intelligences qu’il avoit
euës auparavant sa prison, avec beaucoup de Seigneurs, il resolut
de faire retablir les fortifications de son Château. Pour éloigner
de son voisinage l’Abbé Sugger qui étoit à Toury,
& pour luy cacher son dessein & qu’il n’en donnât pas l’avis
au Roy, il le pria de s’en aller vers Sa Majesté, qu’il croioit
en Flandres, pour le confirmer en ses bonnes graces, comme il les luy avoit
procurées & l’excuser de quelques violences qu’il avoit nouvellement
commis, un jour de marché, sur des laboureurs qui étoient
venus à son bourg, à quoi le bon Abbé condescendit,
& se mit aussi-tost en chemin vers la Flandre; mais il trouva le Roy
de retour à Corbeil, où il s’étoit déja rendu
des frontieres de Flandres pour prevenir les entreprises de Hugues. L’Abbé
ayant exposé à Sa Majesté devant toute la Cour, le
sujet de son voyage, & les belles promesses de Hugues, chacun se prit
à rire de sa trop grande credulité: & le Roy lui commanda
de s’en retourner au plus viste, & par le chemin le plus court, à
Toury; parce que Hugues avoir dessein de le suprendre [sic], & de s’en rendre le
Maître, pendant qu’il iroit joindre son armée à Estampes,
d’où il alla incontinent assieger le Puisset. Mais au lieu de le
prendre, commc la premiere fois, il fut défait & son armée
se retira, partie à Orleans, partie à Estampes, d’où
elle étoit venuë, & partie à Toury, où il
se retira lui-même bien fatigué. Neanmoins il ne perdit pas
courage: au contraire, irrité de l’affront qu’il avoit receu, il
rallia d’abord ses troupes, & en fit venir d’autres & alla derechef
assieger Huges [sic] dans
son Château; & le contraignit de se rendre à sa discretion:
aprés quoi, il fit raser cette Forteresse, & en combler le
puits, rendant par ce moien le lieu du tout inhabitable. Ce Château [p.93] a été depuis
rebâty, & est aujourd’huy possedé par le sieur de
l’Estourville.
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Sugg. vit. Lud. Grossi Reg. n. 18. 19. 20. 21.
Louis VI (1060-1108)
Camée des années 1630
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Les Papes,
& les Empereurs ont eu long-temps de grands differends ensemble
des investitures des Prelatures que ceux-cy pretendoient leur appartenir,
à cause de la concession qu’ils disoient avoir été
faite de ce droit à l’Empereur Charlemagne, par le Pape Adrien
IV. & ceux-là soutenans le contraire, ont assemblé
en divers temps, & en divers lieux plusieurs Conciles, dans lesquels
des Empereurs ont été excommuniez, s’ils ne se déportoient
de ce droit d’investiture des Prelatures par la donation de l’Anneau,
& du bâton Pastoral. *Henry V. Empereur, le fut
au Concile tenu à Rheims en Champagne, l’an 1119. au mois
d’Octobre sous le Pape Calixte Second, par les Prelats de France,
qui y assisterent en la presence du Roy. De quoy cet Empereur demeura
tellement irrité contre le Pape, contre le Roy, & contre
toute la France, que pour effacer & abolir entierement la memoire
de l’affront, qui luy avoit été fait en la ville de Rheims
il se resolut de la détruire, sans y laisser pierre sur pierre,
& ensuite d’entrer plus avant dans le Roiaume, pour y laisser aussi
des marques funestes de sa colere, & de son indignation. Feignant
donc d’avoir une entreprise d’importance contre quelques Princes
de l’Empire qui s’étoient rebellez contre luy, il assembla une
tres-belle armée, avec laquelle il passa à l’improviste
de la Lorraine en Champagne**. Mais
comme une si grande assemblée de troupes ne peut être secrete,
l’Empereur ne pût entrer en France, sans que le Roy fût
adverty de son dessein assez à temps pour s’avancer, avec ce qu’il
pût promptement ramasser de troupes pour s’opposer aux premiers
efforts de l’armée Imperiale, pendant que dans tout son Roiaume
l’on se mettoit en armes pour le suivre. Il donna rendez-vous aux troupes
qui le suivroient aux environs de la ville de Rheims, où il s’étoit
jetté, pour la deffendre, si elle étoit attaquée. Ces
troupes se trouverent en nombre prodigieux, tant de pied que de Cheval,
au rapport de l’Abbé Sugger, qui y étoit, & qui en qualité
d’Abbé de saint Denis y en avoit mené de considerables.
Les principaux Seigneurs du Roiaume s’étans assemblez auprés
de Sa Majesté pour en faire la distribution, parce qu’elles ne pouvoient,
ny vivre, ny combatre toutes ensemble, ils les partagerent en trois corps,
dont le premier de plus de soixante mille hommes Cavalerie, & Infanterie,
était des païs de Rheims, & de Chalons. Le second de pareil
nombre du Laonnois, & du Soissonnois, & le troisiéme aussi
égal en [p.94] nombre;
mais qui surpassoit les deux autres en affection pour le Roy, étoit
composé des troupes du Parisis, de saint Denis, & des contrées
d’Estampes, & d’Orleans. Le Roy voulut combattre avec ce troisiéme
corps, protestant qu’aprés l’assistance des Saints Martyrs, Saint
Denis, & ses Compagnons, il avoit plus de confiance en leur generosité;
à cause qu’il avoit toûjours vécu familierement
avec eux, comme avec ses compatriotes, & qu’il s’assuroit qu’ils
ne l’abandonneroient, ny vif, ny mort. Grand honneur, & grande
loüange pour ceux du territoire d’Estampes. Voicy les paroles de
Sugger.
Ordinantes autem regni Proceres in Palatio
bellatorum acies coram Rege, quæ quibus regni suffragio jungerentur,
Rhemensium, & Catalaunensium ultra sexaginta millia, tam equitum
quam peditum unam componunt: Laudunensium, & Sueßionensium
nec minori numero secundam; Aurelianensium, Stampensium; Parisiensium,
& B. Dionisii copioso exercitu, & coronæ devoto, tertiam;
cui etiam seipsum interesse spe suffragii Protectoris sui disponens,
hac inquit, acie tam securè quam strenuè dimicabo, cum
præter sanctorum Dominorum suorum protectionem, etiam qui compatriotæ
familiariùs educaverunt, aut vivum juvabunt, aut mortuum conservantes
reportabunt.
L’Empereur averty de la genereuse resolution
des François feignit d’avoir de grandes affaires ailleurs,
& s’enfuit confus de honte en Allemagne. Les Prelats qui étoient
à l’armée Françoise ne furent pas d’avis qu’on
le suivît, redoutant les évenemens d’une si dangereuse
guerre entre les deux plus puissans Monarques de la Chrêtienté.
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Sceau de Henri V de Franconie
* Sugg. Vit. Lud. Gras. n. xxi. circa
medium.
** Spond. An. 1125. Labbé in
Cron. 1124.
Suger (vitrail de Saint-Denis)
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NOTES
Les factions ne s’éteignirent
pas en France, etc. Fleureau résume
dans ce chapitre ce qu’il a lu dans la Vie de Louis le Gros,
de Suger, éditée par Duchesne, en ce concentrant naturellement
sur ce qui concerne Étampes. Voici la chronologie des événements
auxquels il fait allusion:
29 juillet 1108: mort de Philippe Ier (Suger, Vita, chap. XIII);
12 mars 1111: réunion du Parlement à
Melun (Suger,
Vita, chap. XXVII);
printemps 1111: prise du château du Puiset
et captivité de Hugues (Suger, Vita, chap. XIX);
printemps ou été 1112: Nouvelle expédition
royale vers Le Puiset, par la route d’Étampes (Suger, Vita,
chap. XXI);
printemps ou été 1112:
échec devant Le Puiset et séjour
d’une partie de l’armée à Étampes (Suger, Vita, chap. XXI);
automne 1112: deuxième prise et destruction
du château du Puiset (Suger, Vita,
chap. XXI);
octobre 1119: Callixte II au concile de Reims anathémise
l’Empereur Henri V (Suger, Vita, chap. XXVII);
juillet 1124: menace d’invasion de la France par
l’Empereur (Suger, Vita, chap. XXVIII).
août 1124: Le contingent des Étampois auprès
du Roi (Suger, Vita, chap. XXVIII).
Hugues, Seigneur du Puisset en Beausse,
& Vicomte de Chartres, etc. Voici une généalogie
simplifiée des personnages considérés.
L’Abbé Sugger qui étoit à Toury. D’abord prévôt de Berneval en Normandie, Suger était
depuis 1109 prévôt de Toury en Beauce, qui appartenait
aussi à l’abbaye de Saint-Denis. Certains historiens ont d’ailleurs
pensé que sa famille était originaire de ce terroir. Ce
n’est qu’en 1122 qu’il fut élu abbé de Saint-Denis.
Son armée
se retira, (...) partie à Estampes, d’où elle étoit
venuë. Fleureau s’appuie ici sur le témoignage
de Suger que nous donnons en Annexe 1
d’après le texte établi par Henri Waquet et sa traduction
de 1929. On notera que Suger ne dit pas explicitement
que Louis VI est passé par Étampes pour aller au Puiset,
mais qu’il a assemblé son armée sur la route d’Étampes
(via Stampensi), c’est-à-dire le long de l’actuelle RN 20
de Paris à Orléans.
Spond. An. 1125. Fleureau fait ici allusion aux Annales Ecclésiastiques
de Henri de Sponde, évêque de Pamiers (1568-1643), qui avait résumé
celles de Baronius (1538-1607) et les avait continuées de 1198 à 1640.
Voicy les paroles de Sugger. Nous portons en Annexe 2 le texte établi par Henri Waquet et
sa traduction de 1929.
Bernard Gineste,
décembre 2005.
Toute critique, correction
ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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ANNEXE 1
L’ARMÉE ROYALE
À ÉTAMPES EN 1112, SELON SUGER
(texte et traduction de 1929 par Henri
Waquet)
Texte latin
établi par Henri Waquet (1929) |
Version
française de Henri Waquet (1929) |
XXI. DE IMPUGNATIONE TAURIACI ET
RESTITIONE PUTEOLI
[p.154] [...] Et dum ipse
Stampensi via exercitum colligens, nos [p.156] rectiori et breviori Tauriacum dirigimur,
hoc unum multo et frequenti intuitu a longe assumentes necdum occupate
municionis argumentum, quod tristega turris in eadem munitione longa
planitie supereminiens apparebat, que capta munitione illico igne hoste
solveretur. Et, quia hostes totam viciniam rapiendo, devastando, occupabant,
nemineni occurrentium donis etiam aut promissis nobiscum ducere poteramus. [...]
[p.162] [...] Quibus, priusquam Puteolum
regrediantur, quingentorum militum Normannorum aut amplior occurrit
exercitus, qui, si maturius venissent, exercitu corruente, majus dampnum
inferre fortassis potuissent. Cumque regis exercitus circumquaque dispersus,
alii Aurelianum, alii Stampas, alii Piverim tetendissent,
rex Tauriacum fatigatus deveniens,
Pulsus ut armensis primo
certamine taurus,
… exploras cornua truncis (1)
et, fortissimo pectore robur recolligens, in hostem
per ferrum magni securus vulneris (a) exit (2), haut secus rex, exercitum revocans, strenuitati
reformat, audaciam reparat, exercitus ruinam stulticie non imprudentie
reputat, inevitabiliter his aliquando militiam subjacere reportat, tanto
ferocius et audacius, si oportunitas condonet, dimicare, illatam injuriam
punire tam blandiciis quam minis excitare laborat. Et dum tam Franci
quam Normanni castri restitucioni insistunt — aderat enim Theobaldo comite
et exercitu Normannorum et Milo de Monte Leherii et tam Hugo Creciacensis
quam frater ejus Guido, comes de Rupe Forti, qui mille trecenti milites
obsidionem Tauriaco minabantur, — rex nullo timore flectebantur, quibus
poterat nocte et die lacessire (b) injuriis nitebatur, ne (c) victualia longe que
ritarent refragabatur. |
XXI. DE L’ATTAQUE DE TOURY ET DE
LA RESTAURATION DU PUISET
[p.155] [...] Tandis qu’il rassemblait
son ost sur la route d’Étampes, [p.157] nous nous dirigeàmes
vers Toury par le chemin le plus direct et le plus court. Les yeux
à chaque instant fixés de ce côté, nous
n’avions de loin qu’une seule preuve que la place n’était pas
encore occupée: c’était qu’on en voyait toujours la tour
à trois étages dominant toute l’étendue de la
plaine; la place prise, les ennemis, en effet, y eussent mis le feu
sur- le-champ. Ceux-ci occupaient tout le voisinage, le pillaient, le
dévastaient. Aussi, ni par dons ni par promesses, ne pouvions-nous
décider à nous accompagner aucun des hommes que nous rencontrions.
[...]
[Suit le
récit de l’échec du roi devant Le Puiset.]
[p.163] [...] Avant leur rentrée au Puiset, ils rencontrèrent
une troupe de cinq cents chevaliers normands ou davantage, qui, venus plus
tôt, alors que les nôtres succombaient, eussent pu nous infliger
de plus grandes pertes. L’ost du roi s’était dispersé de toutes
parts; les uns se dirigeaient vers Orléans, d’autres vers Etampes,
d’autres vers Pithiviers. Le roi, fatigué, s’en vint à
Toury. Tel «le taureau, chassé du troupeau à la
première rencontre, s’assure de la puissance de ses cornes sur
des troncs d’arbres (1)» et,
se recueillant de toute la force de son cœur, «indifférent
à sa profonde blessure (2),
s’élance» à travers l’obstacle de fer sur son ennemi,
tel le roi, ralliant son ost, le rappelle à la vaillance, ranime
son audace, impute sa défaite a de la sottise, non à
de l’imprévoyance, rappelle que ce sont là des échecs
auxquels se trouvent inévitablement exposés parfois des
chevaliers, tâche de l’exciter, tant par flatteries que par menaces,
à combattre d’autant plus fièrement et audacieusement, si
l’occasion favorable s’en présente, et à prendre sa revanche.
Tandis que Français et Normands ne songeaient qu’à réparer
le château — il y avait là, en effet, avec le comte
Thibaut et l’ost des Normands, Milon de Montlhéry, Hugues de Crécy
et aussi son frère Gui, comte de Rochefort, en tout treize cents
chevaliers qui menaçaient Toury d’un siège — le roi restait
inflexible a la crainte, s’efforçait de les harceler nuit et jour
en leur faisant le plus de tort possible, les empêchant d’aller chercher
des vivres au loin. |
(a).
ulneris A. — (b). Sic dans tous les manuscrits.
— (c). nec B, E.
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(1).
Lucain, Pharsale, Il, 601, 603. — (2).
Ibid., I, 212.
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ANNEXE 2
UN CONTINGENT
ÉTAMPOIS A REIMS EN 1124, SELON SUGER
(texte et traduction de 1929 par Henri
Waquet)
Texte latin
établi par Henri Waquet (1929) |
Version
française de Henri Waquet (1929) |
XXVIII. QUANTA STRENUITATE HENRICO
IMPERATORI REGNUM INVADERE CONANTI OBSTITERIT.
[...] [p.222] [...] Ordinantes autem regni proceres
in palatio bellatorum acies coram rege, que quibus suffragio jungerentur,
Remensium et Catalaunensium (a) ultra
sexaginta milia tam equitum quam peditum unam componunt, Laudunensium
et Suessionensium nec minori numero secundam, Aurelianensium, Stampensium
et Parisiensium et beati Dyonisii copioso exercitu et corone devoto
terciam (1), cui etiam seipsum interesse,
spe suffragii [p.224] protectoris
sui, disponens: «In (b) hac, inquit,
acie tam secure quam strenue dimicabo, cum, preter sanctorum dominorum
nostrorum (c) protectionem, etiam qui me compatriote
familiarius educaverunt aut vivum juvabunt aut mortuum conservantes
reportabunt.»
|
XXVIII. AVEC QUELLE VAILLANCE IL S’OPPOSA A
LA TENTATIVE D’INVASION FAITE PAR L’EMPEREUR HENRI.
[...] [p.223]
[...] Cependant, à l’intérieur du palais, les grands du
royaume organisaient en présence du roi les corps de bataille,
marquant lesquels seraient unis pour se secourir les uns les autres.
Des gens de Reims et de Chalons, plus de soixante mille, tant chevaliers
que gens de pied, ils composent un seul corps; les gens de Laon et de
Soissons, qui n’étaient pas moins nombreux, en constituent un
second; ceux d’Orléans, d’Étampes
et de Paris, avec l’ost de Saint-Denis, nombreux et dévoué
à la couronne, forment le troisième (1). C’est à ce dernier que le roi décide de se
joindre, plein d’espoir [p.225] dans
le secours de son protecteur «Dans ce corps de bataille, disait-il,
je combattrai avec autant de sécurité que de vaillance;
car, sans parler de la protection de nos saints maîtres, ceux
qui, étant mes compatriotes, m’ont connu plus intimement pendant
mon éducation ou bien m’aideront tant que je vivrai ou bien,
si je meurs, sauveront mon cadavre et le rapporteront.» |
(a).
Cataulaunensium A. D. — (b). Omis dans E,
G. — (c). suorum D, E.
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(1).
Le compilateur du manuscrit F ajoute une précision numérique:
«Dix mille hommes.»
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Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de
la ville et du Duché d’Estampes, pp. 91-94. Saisie: Bernard
Gineste, décembre 2005.
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BIBLIOGRAPHIE
Éditions
Édition
princeps, posthume: Dom Basile FLEUREAU
[1612-1674; religieux barnabite, de la congrégation
de saint Paul; rédigé entre 1662
et 1668], Les Antiquitez de la ville, et du
Duché d’Estampes avec l’histoire
de l’abbaye de Morigny et plusieurs remarques
considerables, qui regardent l’Histoire generale de France
[in-4°; XIV+622+VIII p. (N.B: les pages 121-128
sont numérotées par erreur 127-134);
publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte
rédigé en réalité vers
1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683.
Réédition
en fac-similé: Dom
Basile FLEUREAU, Les Antiquitez
de la ville, et du Duché d’Estampes
avec l’histoire de l’abbaye de Morigny
et plusieurs remarques considerables, qui regardent
l’Histoire generale de France [23 cm sur 16;
XIV+622+VIII p. (N.B: les pages 121-128 sont numérotées
par erreur 127-134); réédition en fac-similé
reliée], Marseille,
Lafittes reprints, 1997.
Réédition
numérique en ligne (en cours depuis 2001): Bernard GINESTE [éd.],
«Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes
(1668)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html,
2001-2011.
Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Étampes
sous Louis VI le Gros
(1668)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b24b.html,
2001-2005.
Sur le règne de Philippe
Ier et sa mort.
Augustin FLICHE (1884-1951) [historien, spécialiste d’histoire
ecclésiastique, membre de l’Institut, Académie des
Inscriptions et belles-lettres (1941)], Le Règne de Philippe
Ier, roi de France (1060-1108). Thèse pour le doctorat ès
lettres présentée à la Faculté des lettres
de l’Université de Paris [in-8°; XXIII+600 p.; bibliographie
pp. VII-XXIII; index], Paris, Société française
d’imprimerie et de librairie, 1912. Réimpression: Genève,
Slatkine & Megariotis & Paris, Champion, 1975.
BNF [éd.] «Image 14. Mort
de Philippe Ier (cote: Français 73, Fol. 195v; Grandes Chroniques
de France, France, Paris, XIVe-XVe siècles)», in ID.,
Gallica, http://gallica.bnf.fr/scripts/Notice.php?O=08100014,
en ligne en 2005.
Sur la précédente
campagne du Puiset de 1079, sous Philippe Ier, épisode catastrophique
ignoré par Fleureau
Bernard GINESTE [éd.],
«Eustache de Saint-Père: Appel
en justice devant le roi à Étampes (8 février
1079)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/cls-11-eustachedesaintpere1079notice.html,
2007.
La Vie de Louis VI le Gros par
Suger: édition de Duchesne utilisée par Fleureau
Andreas DU CHESNE
(alias André DUCHESNE, DUCHÊNE, CHESNIUS, DUCHESNIUS,
QUERNEUS, QUERCETANUS, 1584-1640; surnommé le Père
de l’Histoire française) [éd.] & Fransciscus DU CHESNE
(François, son fils & continuateur, 1616-1693) [Duchesne
envisageait un recueil de 34 volumes mais la mort l’arrêta avant
que ne parût le 3e; son fils alla jusqu’au tome 5; l’ensemble fut
ensuite entièrement recommencé par Dom Bouquet et les
Mauristes], Historiae Francorum scriptores coaetanei... quorum
plurimi nunc primum ex variis codicibus mss. in lucem prodeunt, alii
verò auctiores et emendatiores; cum epistolis regum, reginarum,
pontificum, ducum, comitum, abbatum et aliis veteribus rerum Francicarum
monumentis opera ac studio Andreae Du Chesne [tom. I-II; «Auteurs
de l’Histoire des Francs contemporains des faits… dont la plupart sont
édités pour la première fois à partir de
divers ouvrages manuscrits, tandis que les autres le sont plus au long
et plus correctement; avec les lettres des rois, des reines, des évêques,
des ducs, des comtes, des abbés et les autres anciens monuments
des affaires de la France, par les soins et le travail d’André
Duchesne»] — Historiae, etc., opera ac studio filii post patrem
Francisci Du Chesne [tom. III-V] [5 vol. in-f°; «Auteurs,
etc., par les soins et le travail du fils d’André Duchesne, François,
après la mort de son père»], Lutetiae Parisiorum
[Paris], sumptibus S. Cramoisy [Sébastien Cramoisy], 1636-1649,
tome IV (1641), pp. 292-293.
Henri WAQUET (archiviste du département
du Finistère) [éd.], Suger. Vie de Louis le Gros,
éditée et traduite [XXVII+332 p.; texte latin
et version française en regard; index; bibliographie pp. XXIV-XXVII],
Paris, Les Belles Lettres [«Les Classiques de l’Histoire
de France»], 1929. Réédition, 1964.
Les Annales d’Henri de Sponde,
outil de travail de Fleureau
Éditions latines
Henricus SPONDANUS (Henri de Sponde,
recteur de Saint-Louis des Français, évêque de
Pamiers, 1568-1643), Annales ecclesiastici, ex XII tomis Caesaris
Baronii (1538-1607),... in epitomen redacti, opera Henrici Spondani
[in-f°; pièces liminaires, 1159 p.; index; titre gravé,
portrait], Lutetiae Parisiorum (Paris), D. de La Noue, 1613.
Henricus SPONDANUS (Henri de Sponde,
évêque de Pamiers), Annales ecclesiastici, ex XII tomis
Caesaris Baronii,... in epitomen redacti. Editio altera... una cum Vita
ejusdem... ac nonnullis posthumis lucubrationibus ad Annales pertinentibus...
necnon et notis... ac brevi auctario, ab eo tempore quo Baronius cessavit
[videlicet ab anno 1198] usque ad an. 1622, opera Henrici Spondani
[2 volumes in-f° (t.I : A Christo nato ad annum 517;
t. II: 518-1198; Auctarium chronologicum: 1199-1622); titre gravé,
portrait; index], Lutetiae Parisiorum (Paris), D. de La Noue, 1622. Rééd.
1630. Rééd. 1639.
Richard GIBBONS [éd.], Horatius
TURSELLINUS, S. J. (Orazio TORSELLINI, jésuite), Horatii
Tursellini,... Historiarum ab origine mundi usque ad annum 1598 epitomae
libri X. Accessit, ex Auctario Henrici Spondani ad Annales C. Baronii,
liber XI. ab anno 1598 usque ad annum 1622 [2 parties en 1 volume
in-12; autre titre de l’ouvrage de Henri de Sponde: Continuatio Epitomes
historiae... sumpta ex Auctario ad Annales Baronii ab anno 1598 usque
ad annum currenten 1622], Duaci (Douai), ex typogr. B. Belleri, 1623.
Henricus SPONDANUS (Henri de Sponde,
évêque de Pamiers), Annalium... Caes. Baronii Continuatio
ab anno 1197... ad finem 1640, per Henricum Spondanum [3 volumes
in-f° (t.I: 1198-1378; t.II: 1378-1516; t.III: 1517-1640); titres
et portrait gravés], Lutetiae Parisiorum (Paris), D. de La Noue,
1641.
Henricus SPONDANUS (Henri de Sponde,
évêque de Pamiers) & Petrus FRIZONIUS (Pierre FRIZON)
[auteur d’une biographie de l’auteur], Annalium... Caes. Baronii
Continuatio, ab anno 1197, ubi is desiit, ad finem 1646, per Henricum
Spondanum (Cum Vita Henrici Spondani, auctore Petro Frizonio)
[in-f°; titre gravé; portrait], Lutetiae Parisiorum (Paris),
impensis Societatis typographicae, 1647.
Henricus SPONDANUS (Henri de Sponde,
évêque de Pamiers) & F. BRITIUS, Continuationis
Annalium ecclesiaticorum... card. Baronii, ab anno 1198 usque ad annum
1646, per Henricum Spondanum,... factae et protractae, arabica epitome.
Pars tertia, opera... P. F. Britii (Annalium ecclesiasticorum Baronii
Arabicae epitomes, ab eodem Britio conscriptae) [in-4°; pièces
liminaires; 1094 p.], Romae (Rome), typis Sacrae Congregationis de propaganda
fide, 1671.
Henricus SPONDANUS (Henri de Sponde,
évêque de Pamiers) & Petrus FRIZONIUS (Pierre FRIZON)
[auteur d’une biographie de l’auteur], Annalium... Caes. Baronii
Continuatio, ab anno 1197, ubi is desiit, ad finem 1646, per Henricum
Spondanum... Cum Vita Henrici Spondani, auctore Petro Frizonio [2
volumes in-f° (t.I: 1198-1446; t.II: 1447-1646); titre gravé;
portrait du Cal
Hieronymus Casanata, auquel cette édition est dédiée],
Lugduni (Lyon), sumptibus fratrum Anissoniorum et J. Posue, 1678.
Éditions françaises
Pierre COPPIN [traducteur & adaptateur],
Henri de SPONDE [auteur original], L’Abrégé des Annales
ecclésiastiques de l’éminentissime cardinal Baronius
(avec sa vie), faict par... Henri de Sponde,... mis en françois
et continué jusqu’à la fin de l’année 1635, par
P. Coppin [3 tomes en 2 vol. in-f° (t.I-II: De Jésus-Christ
l’an 1 à l’an 517; t.III: 518-1198; Addition chronologique: 1199-1635;
le 2e volume, dont le titre porte la mention: Tome II, forme le T. III
du recueil, comme l’indiquent les réclames; la pagination est
continue entre les t. I et II], Paris, J. Petitpas, 1636.
Pierre COPPIN [traducteur & adaptateur],
Henri de SPONDE [auteur original], Les Annales sacrées et
ecclésiastiques contenant tout ce qui est advenu de mémorable...
depuis la création du monde jusques à maintenant, mises
en français, et divisées en six tomes, et dédiées...
à... Henry de Sponde, autheur des mesmes Annales par Pierre Coppin
[in-f°; pièces liminaires; 530 p.; table; figures], Paris,
D. de La Noüe, 1642.
Pierre COPPIN [traducteur & adaptateur],
Henri de SPONDE [auteur original], Continuation des Annales ecclésiastiques
du cardinal Baronius, composées en latin par Mre Henry de Sponde,...
jusques en l’année 1640, divisées en trois tomes, mises
en françois par Pierre Coppin,... et par luy continuées
jusques à présent [in-f°; t.2 (1378-1516)], Paris,
J. d’Allin, 1654.
Pierre COPPIN [traducteur & adaptateur],
Henri de SPONDE [auteur original], L’Abrégé des Annales
ecclésiastiques de l’éminentissime cardinal Baronius,
fait par... Henry de Sponde,... mis en françois par Pierre Coppin,...
Tome III et IV [2 tomes en 1 vol. in-f°; 2e édition en
2 tomes du tome III de l’éd. de Paris, J. Petitpas, 1636], Paris,
J. Dallin, 1655.
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