Aurélien Scholl
Deux ans de prison
!
satire du tribunal d’Étampes, 1880
Dans ce récit publié la première
fois le 13 février 1880 par l’Événement (et repris la même année dans un recueil de chroniques
du même auteur intitulé Fleurs d’Adultère), Aurélien Scholl donne le compte-rendu burlesque d’une
autre comparution, celle-là imaginaire: Émile
Littré, auteur du prestigieux dictionnaire qui porte son nom, et récemment
reçu à l’Académie, aurait lui aussi été
convoqué par le parquet d’Étampes dès le 12 février,
pour avoir écrit, d’accord avec Darwin, que l’homme descendrait du
singe.
Qui aime bien châtie
bien. Aurélien Scholl en effet était tombé sous le charme
d’Étampes, où il finit par se retirer, précisément
au château de Valnay, à une date qui reste à déterminer.
Il y passait l’été dès avant 1892, et finit même
par s’y faire élire conseiller municipal, en 1896. On remarquera que
Gustave Flaubert, dans une lettre à Maupassant écrite le 13
février au soir, après avoir lu l’Événement, décerne
à Scholl un bonnet d’âne, sans raison bien claire. Mais il faut
dire aussi qu’il en décernait beaucoup.
Bernard Gineste, novembre
2008
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DEUX ANS DE
PRISON !
Le Moniteur des facéties* nous apporte une singulière
nouvelle. Le procès dont parle ce journal a-t-il réellement
eu lieu? J’ai peine à le croire, mais tout est possible. Il m’a
été donné lecture du compte-rendu; je le transcris
à la hâte et aussi fidèlement que le permet ma mémoire.
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*
Le Moniteur universel, qui parut de 1789 à 1900, fut tout
du long une publication de référence proche des différents
pouvoirs successifs. La fiabilité de ses comptes-rendus, due au
professionnalisme de ses sténographes, n’avait pas d’égale.
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Il paraîtrait que le parquet d’Étampes* s’est décidé à en finir avec M. Littré. Un mandat d’amener ayant été lancé contre
lui, l’illustre académicien** a été
arrêté à huit heures du matin, dans son domicile. Après
dix jours de prison préventive, il a été conduit à
Étampes, dans un wagon de troisième classe, entre deux gendarmes.
L’instruction a été sévèrement et rapidement
menée. Jeudi, 12 février***, l’accusé
Littré, pâle et tremblant, comparaissait devant le tribunal
d’Étampes.
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*
Le parquet d’Étampes venait de se faire remarquer en convoquant
Guy de Maupassant pour lui demander compte de la publication d’un poème
licencieux.
** Émile Littré (1801-1881) avait été
élu à l’Académie 30 décembre 1871, malgré
l’opposition de Mgr Dupanloup, qui en démissionna.
*** Maupassant avait
été convoqué le 14 février.
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Une foule de curieux, au nombre de neuf, assiégent
[p.256] le prétoire; il
y a dans Étampes un mouvement inaccoutumé. La vieille tour
effondrée qui est le principal monument de la ville* tressaille sur sa base, comme au
temps où on brûlait les sorciers.
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*
Allusion au donjon appelé localement Tour de Guinette.
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L’audience est ouverte onze heures.
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Le président a l’aspect sévère, le substitut semble
inspiré.
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LE PRÉSIDENT — Accusé, levez-vous. Quels sont vos prénoms?
L’ACCUSÉ. — Littré (Maximilien-Paul-Emile).
— Votre âge?
— Soixante-dix-neuf ans.
— Vous êtes accusé d’outrage à
la morale publique et religieuse?
— Cela ne m’étonne pas. (Mouvement d’indignation dans l’auditoire.)
LE PRÉSIDENT. — N’espérez pas
désarmer la justice par votre cynisme et répondez clairement
à nies questions. Vous avez un passé déplorable. Ayant
embrassé l’étude de la médecine, reçu, au concours,
interne dans les hôpitaux, vous négligez de prendre le titre
de docteur pour vous livrer à la philologie. Ce n’est pas là
le fait d’un homme sérieux. On vous trouve ensuite apprenant le sanscrit,
l’arabe et autres idiomes aussi anciens que ridicules. Vous collaborez à
divers journaux et recueils littéraires, ce qui est un métier
absolument méprisé à Étampes. [p.257]
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Émile Littré
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L’ACCUSÉ, avec confusion. — Je suivais ma vocation.
LE PRÉSIDENT. — En 1830, vous apparaissez
sur les barricades. Vous participez à la ruine de la monarchie légitime*, et, perdant toute pudeur, vous
entrez à la rédaction du National*. C’est alors que, avec une audace
qui rappelle l’attentat de Ravaillac, vous inventez
la philosophie positiviste, de connivence avec un nommé Auguste
Comte***, qu’on aurait dû dépouiller
de ce titre nobiliaire!
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*
Pour caricaturer le conservatisme du tribunal l’auteur lui fait regretter
confusément tous les régimes monarchiques qui ont précédé
la IIIe République, Restauration, Monarchie de Juillet et Second Empire.
** Le National (1830-1851) est un quotidien
républicain fondé en 1830 par Adolphe Thiers et d’autres pour
combattre la Seconde Restauration.
*** Auguste Comte (1798-1857).
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A partir de ce moment, vos années se comptent par les crimes. On
vous voit publier une traduction de la Vie de Jésus, de Strauss*, un misérable chef d’orchestre
qui se permet de juger le fils de Dieu.
L’ACCUSÉ. — Pardon, monsieur le président,
c’est un autre Strauss**.
LE PRÉSIDENT, avec sévérité.
— N’espérez pas dérouter le tribunal. Nous nous souvenons
parfaitement d’avoir vu cet homme, un archet à la main, conduisant
les odieuses bacchanales des jours gras***.
LE SUBSTITUT. — C’est un individu de moyenne
taille et qui porte des lunettes!
L’ACCUSÉ. — Mais je vous assure...
LE PRÉSIDENT. — Taisez-vous! vous aggravez
votre position.
(Littré paraît consterné.)
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* La Vie de Jésus
ou Examen critique de son histoire (1835), de David-Frédéric
Strauss (1808-1874) avait été traduite de l’allemand par
Emile Littré en 1853.
** Johann Strauss II (1825-1899), compositeur autrichien
particulièrement réputé pour ses valses, comme Le
Beau Danube bleu.
*** Jours qui précèdent
le carême, période du carnaval. Le président a pu assister
au triomphe du Beau Danube Bleu dirigé par Strauss à
l’occasion de l’Exposition universelle de Paris en 1867.
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LE PRÉSIDENT. — Nous arrivons au corps du délit. Qu’appelez-vous
positivisme? [p.258]
L’ACCUSÉ. — Un système de philosophie
qui rejette toute étude du surnaturel, et fonde la science tout
en sur la considération des faits naturels et palpables.
LE PRÉSIDENT. — Quel cas faites-vous
donc de l’opération du Saint-Esprit?*
L’ACCUSÉ. — Connais pas.
LE PRÉSIDENT. — Et de l’Immaculée-Conception?**
L’ACCUSÉ. — Comprends pas.
LE PRÉSIDENT. — Nierez-vous aussi que
Josué ait arrêté le soleil?***
L’ACCUSÉ. — Je ne le croirais que si,
l’ayant arrêté, il l’avait conduit au poste. |
* Allusion
au miracle de la conception virginale du Christ selon les Évangiles
de Matthieu et de Luc.
** Allusion à une ancienne opinion théologique
selon laquelle la mère du Christ, par grâce spéciale,
avait été préservée depuis sa conception de
la tache du péché originel. Le pape Pie IX (1846-1878) avait
rendu cette croyance obligatoire pour tous les catholiques par sa bulle
Ineffabilis Deus, promulguée le 8 décembre
1854.
*** Allusion à
un récit du Livre de Josué, X, 12-13, selon lequel
Dieu aurait suspendu le cours du soleil pour permettre aux Israëlites
d’exterminer complètement leurs ennemis amalécites. Cet épisode,
qui présentait de grandes difficultés aux défenseurs
de la vérité littérale des Écritures, était
un lieu commun de la polémique anti-chrétienne.
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LE PRÉSIDENT. — Avez-vous vu quelquefois des cheveux se dresser
d’horreur sur la tête?
L’ACCUSÉ. — Jamais.
LE PRÉSIDENT. — Eh bien ! regardez-moi!
(Le président retient son souffle,
ses veines se gonflent et ses cheveux se hérissent sur sa tête.)
L’ACCUSÉ, stupéfait. —
Je suis en admiration devant la force de la volonté.
(L’audience est suspendue. — A midi, continuation
de l’interrogatoire.) |
Émile Littré
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LE PRÉSIDENT. — Vous publiez, en collaboration avec un nommé
Wirouboff*, une revue
soi-disant positiviste**?
L’ACCUSÉ. — Oui, monsieur.
LE PRÉSIDENT. — Ce Wirouboff est activement
[p.259] recherché par la
police et ne tardera pas à nous être amené pieds et
poings liés. Ce sera l’objet d’une nouvelle poursuite. Je ferai cependant
remarquer au tribunal que cet individu porte un nom si singulier qu’on se
demande s’il ne l’a pas choisi pour se moquer de la justice. Mais passons
au principal. Littré! |
* Grégoire Wirouboff, alias Grigori Wyrouboff
(1843-1913), comte russe et chimiste, adepte du positivisme.
** La Philosophie positive, revue
dirigée par E. Littré et G. Wyrouboff, a connu 31 numéros
parus de 1867 à 1883.
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L’ACCUSÉ. — Monsieur?
LE PRÉSIDENT. — Reconnaissez-vous avoir
publié en France un ouvrage intitulé: Dictionnaire de
médecine de Nysten?*
L’ACCUSÉ. — Je le reconnais.
LE PRÉSIDENT. — Vous avez eu pour complice
un certain docteur Robin**, aussi activement recherché
par la police que l’infâme Wirouboff.
L’ACCUSÉ. — Robin a été,
en effet, mon collaborateur.
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* De 1851 à 1855, Émile Littré
et son ami Robin se sont associés pour refondre le Dictionnaire
de médecine, de chirurgie que Pierre-Hubert Nysten (1771-1818)
avait publié en 1810 et qui commençait à veillir. Il
lui donnèrent une tonalité positiviste.
** Charles Robin (1821-1885),
médecin anatomiste, professeur d’histologie à la Faculté
des sciences de Paris, fondateur, avec Littré, de la Société
de sociologie, sénateur en 1876.
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LE PRÉSIDENT. — L’instruction a relevé dans cet ouvrage, publié
par vos soins, cette affirmation étrange que l’homme descend du
singe*.
L’ACCUSÉ. — Cette chambre manque de
miroirs, sans quoi j’eusse fait appel à votre sincérité.
LE PRÉSIDENT. — Et comment l’homme descendrait-il
du singe, si ce n’est par un accouplement** dont l’idée seule est une offense pour toute la haute
société d’Étampes, et particulièrement pour les
dames?
L’ACCUSÉ. — On peut dire qu’il y a affinité
de races***, sans affirmer qu’il y ait eu accouplement.
[p.260] L’homme, au début,
a habité les forêts, les cavernes. La nature, qui a donné
la laine au mouton, la plume à l’oiseau, n’a pas dû produire
l’homme nu, sans défense contre les accidents extérieurs.
De l’animal primitif, façonné par une lente civilisation,
l’homme est résulté, celui qui s’est confectionné des
vêtements, qui a allumé du feu, qui a construit une hutte d’abord,
puis une maison, puis des palais.
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*
Commentaire de Gustave Flaubert, le lendemain, dans une lettre du 13 au
soir: Et Aurélien Scholl qui écrit que Littré
a dit “que l’homme descend du singe!” Ô âne!
Dans son Dictionnaire des idées reçues, écrit
entre 1850 et 1880, il stigmatise déjà ce cliché qui
l’agace, à l’article LITTRÉ: Ricaner quand on entend son
nom: “Ce monsieur qui dit que nous descendons des singes.”
** L’opinion publique
est encore toute pénétrée de l’idée que le monde
a été créé il y a moins de 6000 ans. Celle que
l’homme n’a toujours été ce qu’il est est alors si difficile
à assimiler que suggérer qu’il aurait un ancêtre singe
éveille immédiatement la représentation, par une faute
de raisonnement aujourd’hui difficile à comprendre, d’un accouplement
de cet ancêtre avec une femme déjà pleinement humaine.
*** Le sens du mot race
n’est pas alors fixé clairement. Il ne l’est toujours pas, d’ailleurs.
En l’occurence nous dirions ici plutôt espèce, comme
le contexte le montre encore plus clairement un peu plus loin.
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LE PRÉSIDENT, avec sévérité. — N’insultez
pas M. Haussmann!*
L’ACCUSÉ. — Telle n’était pas
ma pensée.
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*
Georges Eugène Haussmann (1809-1891), dit le baron Haussmann, préfet
de la Seine de 1853 à 1870, a comme on sait profondément
transformé Paris sous le Second Empire. Il fut ensuite député
bonapartiste de la Corse, de 1877 à 1881.
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LE PRÉSIDENT. — D’après vous, les juges, les conseillers
à la cour, les membres mêmes de la
cour de cassation auraient une origine aussi peu relevée?
L’ACCUSÉ. — Je n’ai désigné
personne, j’ai parlé de la race tout entière.
LE PRÉSIDENT. — Même des Étampois?
L’ACCUSÉ. — Je ne puis faire d’exception.
LE PRÉSIDENT. — Alors, mon grand-père
est monté sur les arbres en mangeant des noix et en faisant des
grimaces?
L’ACCUSÉ. — Il ne saurait être
question que d’un grand-père aujourd’hui commun à des millions
d’hommes.
LE PRÉSIDENT. — Vous l’entendez, messieurs.
Ce misérable ne respecte rien. Allez vous asseoir!
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Caricature de Littré
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La parole est au ministère public. [p.261]
LE SUBSTITUT. — Messieurs ... Il y a sept péchés
capitaux. Ai-je besoin de vous les nommer?* Non, vous les connaissez aussi bien que moi. De ces péchés,
le plus monstrueux, à mon avis, est l’orgueil.
Il y a des siècles qu’on croit que Josué
a arrêté le soleil**, que les Hébreux ont traversé
la mer Rouge à pied sec***, que Dieu leur a fait cuire
des cailles**** de
façon que, en plein désert, ils pouvaient se croire au buffet
des Aubrais*. Il y a
des siècles qu’on croit que Lazare a été ressuscité**, que
l’eau s’est changée en vin aux noces de Cana***, comme à l’entrepôt
de Bercy****; des
siècles qu’on sait qu’il y a un purgatoire et un enfer, quoique ces
lieux ne figurent sur aucune carte de géographie; des siècles
qu’on n’ignore pas qu’une âme peut être rachetée par
un certain nombre de prières dont le prix varie entre un franc cinquante
et six francs*. Arrive cet homme Littré (Maximilien-Emile) qui, tout
à coup, veut substituer le mensonge à la vérité
, les divagations de son cerveau malade aux saintes Ecritures. Au lieu de
reconnaître que Dieu le père a pincé une côte d’Adam
pour lui fabriquer une épouse**, il prétend que les hommes
grouillaient sur le sol, sans langage, sans domicile, sans police***, qu’il n’a pas d’autre origine
que celle des animaux. Entre le cocher et le cheval, entre le lézard
et la sœur de charité****, entre le phoque et la reine de
Naples*, cet [p.262] homme, qui se dit positif, ne fait aucune
différence.
L’ACCUSÉ. — C’est une erreur.
LE PRÉSIDENT. — N’interrompez pas!
LE SUBSTITUT. — L’horreur et le dégoût
que m’inspirent de telles doctrines m’empêchent de continuer. Je
demande une condamnation sévère!
(Le tribunal se retire pour tailler une
bavette.)
|
*
Ce sont la paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la
colère et l’envie.
** Livre de Josué X,
12-13.
*** Livre de l’Exode
XIII,1-XIV,31
**** Livre de l’Exode XV, 1-35.
* Le buffet des Aubrais
est celui de la gare du même nom, qui avait été inaugurée
le 28 septembre 1853 au lieu-dit Les Aubrais sur la commune de Fleury-les-Aubrais
dans le Loiret. En raison de la situation en cul-de-sac de la gare d’Orléans,
c’est cette gare qui était et reste utilisée pour la plupart
des liaisons Grandes Lignes desservant l’agglomération orléanaise.
** Évangile de Jean II,
1-11.
*** Évangile
de Jean XI, 1-45.
**** Allusion aux altérations que pouvaient
subir le vin et l’eau de vie stockés en ce lieu avant de franchir
l’octroi et d’entrer dans Paris.
* Allusion satirique
au trafic des indulgences, lieu commun de la polémique anticatholique.
** Livre de la Genèse
II, 21-22.
*** Il faut entendre
sans doute sans aucune notion de civilisation, encore que le sens de force
de l’ordre ne soit pas ici à exclure absolument.
**** Une sœur de charité est une religieuse
non cloîtrée qui a voué sa vie aux pauvres et aux malades.
* Le royaume de Naples,
ou plutôt des Deux-Siciles, a été annexé à
l’Italie en 1860. La femme de son dernier monarque François II était
Marie Sophie Amélie, duchesse en Bavière, la plus belle des
sœurs de l’impératrice Elisabeth d’Autriche, dite Sissi. On avait
en France une image plutôt négative de ce royaume, et une certaine
sympathie pour la cause de l’unité italienne.
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L’HUISSIER. — Debout, messieurs?
LE PRÉSIDENT. — Au nom du peuple français,
empereur par la grâce de Dieu*, le tribunal:
Considérant que Littré, en affirmant
que l’homme descend du singe, affirmation qu’il a vainement retirée
à l’audience, a commis 1° un outrage à la morale publique,
en faisant de l’humanité le résultat d’un accouplement hideux;
2° un outrage à la religion en niant la création telle
qu’elle est racontée par le clergé autorisé; 3°
un outrage au tribunal, puisque, si l’homme descend du singe, les juges
en descendent également; délits prévus par les articles
X, Y, Z du Code pénal, par le décret de ventôse et
par la loi de nivôse*, condamne Littré à faire amende honorable, tenant
un cierge du poids de douze livres, en chemise et pieds nus, sur le parvis
de la cathédrale d’Étampes**, et de plus à deux ans de
prison et seize francs d’amendes!... |
* Scholl reprend ici
sa charge satirique contre le conservatisme provincial supposé des
Étampois, qui n’auraient pas réellement intégré
l’avènement du nouveau régime républicain.
* Références
évidemment toutes burlesques et sans fondement.
** La collégiale Notre-Dame d’Étampes
est souvent qualifiée par distraction de cathédrale, bien
qu’Étampes n’ait jamais été le siège d’un évéché.
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(Au greffier.) Appelez l’affaire Soubeyran!*
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*
Allusion au baron de Soubeyran (1828-1897), homme politique et administrateur
de société français, révoqué en 1878
de ses fonctions au Crédit Foncier de France, et qui finira ruiné
après d’autres péripéties financières.
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Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue.
Any criticism or contribution welcome.
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