CORPUS  LITTÉRAIRE  ÉTAMPOIS
 
Aurélien Scholl
Deux ans de prison !
satire du tribunal d’Étampes, 1880
   
André Gill: La vulgarisation en France par Emile Littré de la théorie de Charles Darwin (caricature)
André Gill (1840-1885): Émile Littré (en bas), vulgarisateur de la théorie de Charles Darwin (en haut)

     Voici une fantaisie étampoise d’Aurélien Scholl, prince de la critique en son temps.
     L’occasion en est la convocation de Guy de Maupassant, 
le 14 février 1880, par le parquet d’Étampes, qui voulait lui demander compte de la publication d’un poème licencieux par l’imprimeur étampois Auguste Allien.
     Dès le 13, un journal parisien, L’Événement, se fit l’écho de cette affaire.
Aurélien Scholl y joignit le récit burlesque qui suit, destiné à tourner en ridicule le tribunal d’Étampes.

Bernard Gineste, novembre 2008
 
    
Aurélien Scholl
Deux ans de prison !
satire du tribunal d’Étampes, 1880
 
Aurélien Scholl caricaturé par André Gill      Dans ce récit publié la première fois le 13 février 1880 par l’Événement (et repris la même année dans un recueil de chroniques du même auteur intitulé Fleurs d’Adultère), Aurélien Scholl donne le compte-rendu burlesque d’une autre comparution, celle-là imaginaire: Émile Littré, auteur du prestigieux dictionnaire qui porte son nom, et récemment reçu à l’Académie, aurait lui aussi été convoqué par le parquet d’Étampes dès le 12 février, pour avoir écrit, d’accord avec Darwin, que l’homme descendrait du singe.

     Qui aime bien châtie bien. Aurélien Scholl en effet était tombé sous le charme d’Étampes, où il finit par se retirer, précisément au château de Valnay, à une date qui reste à déterminer. Il y passait l’été dès avant 1892, et finit même par s’y faire élire conseiller municipal, en 1896. On remarquera que Gustave Flaubert, dans une lettre à Maupassant écrite le 13 février au soir, après avoir lu l’
Événement, décerne à Scholl un bonnet d’âne, sans raison bien claire. Mais il faut dire aussi qu’il en décernait beaucoup.

Bernard Gineste, novembre 2008
 


DEUX ANS DE PRISON !


     Le Moniteur des facéties
* nous apporte une singulière nouvelle. Le procès dont parle ce journal a-t-il réellement eu lieu? J’ai peine à le croire, mais tout est possible. Il m’a été donné lecture du compte-rendu; je le transcris à la hâte et aussi fidèlement que le permet ma mémoire.
     * Le Moniteur universel, qui parut de 1789 à 1900, fut tout du long une publication de référence proche des différents pouvoirs successifs. La fiabilité de ses comptes-rendus, due au professionnalisme de ses sténographes, n’avait pas d’égale.
     Il paraîtrait que le parquet d’Étampes* s’est décidé à en finir avec M. Littré. Un mandat d’amener ayant été lancé contre lui, l’illustre académicien** a été arrêté à huit heures du matin, dans son domicile. Après dix jours de prison préventive, il a été conduit à Étampes, dans un wagon de troisième classe, entre deux gendarmes. L’instruction a été sévèrement et rapidement menée. Jeudi, 12 février***, l’accusé Littré, pâle et tremblant, comparaissait devant le tribunal d’Étampes.
     * Le parquet d’Étampes venait de se faire remarquer en convoquant Guy de Maupassant pour lui demander compte de la publication d’un poème licencieux.

     ** Émile Littré (1801-1881) avait été élu à l’Académie 30 décembre 1871, malgré l’opposition de Mgr Dupanloup, qui en démissionna.

     *** Maupassant avait été convoqué le 14 février.
     Une foule de curieux, au nombre de neuf, assiégent [p.256] le prétoire; il y a dans Étampes un mouvement inaccoutumé. La vieille tour effondrée qui est le principal monument de la ville* tressaille sur sa base, comme au temps où on brûlait les sorciers.
     * Allusion au donjon appelé localement Tour de Guinette.
     L’audience est ouverte onze heures.

     Le président a l’aspect sévère, le substitut semble inspiré.

     LE PRÉSIDENT — Accusé, levez-vous. Quels sont vos prénoms?

     L’ACCUSÉ. — Littré (Maximilien-Paul-Emile).

     — Votre âge?

     — Soixante-dix-neuf ans
.

     — Vous êtes accusé d’outrage à la morale publique et religieuse?

     — Cela ne m’étonne pas
. (Mouvement d’indignation dans l’auditoire.)

     LE PRÉSIDENT. — N’espérez pas désarmer la justice par votre cynisme et répondez clairement à nies questions. Vous avez un passé déplorable. Ayant embrassé l’étude de la médecine, reçu, au concours, interne dans les hôpitaux, vous négligez de prendre le titre de docteur pour vous livrer à la philologie. Ce n’est pas là le fait d’un homme sérieux. On vous trouve ensuite apprenant le sanscrit, l’arabe et autres idiomes aussi anciens que ridicules. Vous collaborez à divers journaux et recueils littéraires, ce qui est un métier absolument méprisé à Étampes. [p.257]

Emile Littré
Émile Littré
     L’ACCUSÉ, avec confusion. — Je suivais ma vocation.

     LE PRÉSIDENT. — En 1830, vous apparaissez sur les barricades. Vous participez à la ruine de la monarchie légitime
*, et, perdant toute pudeur, vous entrez à la rédaction du National*. C’est alors que, avec une audace qui rappelle l’attentat de Ravaillac, vous inventez la philosophie positiviste, de connivence avec un nommé Auguste Comte***, qu’on aurait dû dépouiller de ce titre nobiliaire!
     * Pour caricaturer le conservatisme du tribunal l’auteur lui fait regretter confusément tous les régimes monarchiques qui ont précédé la IIIe République, Restauration, Monarchie de Juillet et Second Empire.

     **  Le National (1830-1851) est un quotidien républicain fondé en 1830 par Adolphe Thiers et d’autres pour combattre la Seconde Restauration.

     *** Auguste Comte (1798-1857).
     A partir de ce moment, vos années se comptent par les crimes. On vous voit publier une traduction de la Vie de Jésus, de Strauss*, un misérable chef d’orchestre qui se permet de juger le fils de Dieu.

     L’ACCUSÉ. — Pardon, monsieur le président, c’est un autre Strauss
**.

     LE PRÉSIDENT, avec sévérité. — N’espérez pas dérouter le tribunal. Nous nous souvenons parfaitement d’avoir vu cet homme, un archet à la main, conduisant les odieuses bacchanales des jours gras
***.

     LE SUBSTITUT. — C’est un individu de moyenne taille et qui porte des lunettes!

     L’ACCUSÉ. — Mais je vous assure...

     LE PRÉSIDENT. — Taisez-vous! vous aggravez votre position.

     (Littré paraît consterné.)




     * La Vie de Jésus ou Examen critique de son histoire (1835), de David-Frédéric Strauss (1808-1874) avait été traduite de l’allemand par Emile Littré en 1853.

     ** Johann Strauss II (1825-1899), compositeur autrichien particulièrement réputé pour ses valses, comme Le Beau Danube bleu.

     *** Jours qui précèdent le carême, période du carnaval. Le président a pu assister au triomphe du Beau Danube Bleu dirigé par Strauss à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris en 1867.


     LE PRÉSIDENT. — Nous arrivons au corps du délit. Qu’appelez-vous positivisme? [p.258]

     L’ACCUSÉ. — Un système de philosophie qui rejette toute étude du surnaturel, et fonde la science tout en sur la considération des faits naturels et palpables.

     LE PRÉSIDENT. — Quel cas faites-vous donc de l’opération du Saint-Esprit?
*

     L’ACCUSÉ. — Connais pas.

     LE PRÉSIDENT. — Et de l’Immaculée-Conception?
**

     L’ACCUSÉ. — Comprends pas.

     LE PRÉSIDENT. — Nierez-vous aussi que Josué ait arrêté le soleil?
***

     L’ACCUSÉ. — Je ne le croirais que si, l’ayant arrêté, il l’avait conduit au poste.
    * Allusion au miracle de la conception virginale du Christ selon les Évangiles de Matthieu et de Luc.

     ** Allusion à une ancienne opinion théologique selon laquelle la mère du Christ, par grâce spéciale, avait été préservée depuis sa conception de la tache du péché originel. Le pape Pie IX (1846-1878) avait rendu cette croyance obligatoire pour tous les catholiques par sa bulle Ineffabilis Deus, promulguée le 8 décembre 1854.

     *** Allusion à un récit du Livre de Josué, X, 12-13, selon lequel Dieu aurait suspendu le cours du soleil pour permettre aux Israëlites d’exterminer complètement leurs ennemis amalécites. Cet épisode, qui présentait de grandes difficultés aux défenseurs de la vérité littérale des Écritures, était un lieu commun de la polémique anti-chrétienne.
     LE PRÉSIDENT. — Avez-vous vu quelquefois des cheveux se dresser d’horreur sur la tête?

     L’ACCUSÉ. — Jamais.

     LE PRÉSIDENT. — Eh bien ! regardez-moi!

     (Le président retient son souffle, ses veines se gonflent et ses cheveux se hérissent sur sa tête.)

     L’ACCUSÉ, stupéfait. — Je suis en admiration devant la force de la volonté.

     (L’audience est suspendue. — A midi, continuation de l’interrogatoire.)
Emile Littré
Émile Littré
     LE PRÉSIDENT. — Vous publiez, en collaboration avec un nommé Wirouboff*, une revue soi-disant positiviste**?

     L’ACCUSÉ. — Oui, monsieur.

     LE PRÉSIDENT. — Ce Wirouboff est activement [p.259] recherché par la police et ne tardera pas à nous être amené pieds et poings liés. Ce sera l’objet d’une nouvelle poursuite. Je ferai cependant remarquer au tribunal que cet individu porte un nom si singulier qu’on se demande s’il ne l’a pas choisi pour se moquer de la justice. Mais passons au principal. Littré!

     * Grégoire Wirouboff, alias Grigori Wyrouboff (1843-1913), comte russe et chimiste, adepte du positivisme.

     ** La Philosophie positive, revue dirigée par E. Littré et G. Wyrouboff, a connu 31 numéros parus de 1867 à 1883. 
     L’ACCUSÉ. — Monsieur?

     LE PRÉSIDENT. — Reconnaissez-vous avoir publié en France un ouvrage intitulé: Dictionnaire de médecine de Nysten?
*

     L’ACCUSÉ. — Je le reconnais.

     LE PRÉSIDENT. — Vous avez eu pour complice un certain docteur Robin
**, aussi activement recherché par la police que l’infâme Wirouboff.

     L’ACCUSÉ. — Robin a été, en effet, mon collaborateur.



     *
De 1851 à 1855, Émile Littré et son ami Robin se sont associés pour refondre le Dictionnaire de médecine, de chirurgie que Pierre-Hubert Nysten (1771-1818) avait publié en 1810 et qui commençait à veillir. Il lui donnèrent une tonalité positiviste.

     ** Charles Robin (1821-1885), médecin anatomiste, professeur d’histologie à la Faculté des sciences de Paris, fondateur, avec Littré, de la Société de sociologie, sénateur en 1876.
     LE PRÉSIDENT. — L’instruction a relevé dans cet ouvrage, publié par vos soins, cette affirmation étrange que l’homme descend du singe*.

     L’ACCUSÉ. — Cette chambre manque de miroirs, sans quoi j’eusse fait appel à votre sincérité.

     LE PRÉSIDENT. — Et comment l’homme descendrait-il du singe, si ce n’est par un accouplement
** dont l’idée seule est une offense pour toute la haute société d’Étampes, et particulièrement pour les dames?

     L’ACCUSÉ. — On peut dire qu’il y a affinité de races
***, sans affirmer qu’il y ait eu accouplement. [p.260] L’homme, au début, a habité les forêts, les cavernes. La nature, qui a donné la laine au mouton, la plume à l’oiseau, n’a pas dû produire l’homme nu, sans défense contre les accidents extérieurs. De l’animal primitif, façonné par une lente civilisation, l’homme est résulté, celui qui s’est confectionné des vêtements, qui a allumé du feu, qui a construit une hutte d’abord, puis une maison, puis des palais.
     * Commentaire de Gustave Flaubert, le lendemain, dans une lettre du 13 au soir: Et Aurélien Scholl qui écrit que Littré a dit “que l’homme descend du singe!” Ô âne! Dans son Dictionnaire des idées reçues, écrit entre 1850 et 1880, il stigmatise déjà ce cliché qui l’agace, à l’article LITTRÉ: Ricaner quand on entend son nom: Ce monsieur qui dit que nous descendons des singes.
     ** L’opinion publique est encore toute pénétrée de l’idée que le monde a été créé il y a moins de 6000 ans. Celle que l’homme n’a toujours été ce qu’il est est alors si difficile à assimiler que suggérer qu’il aurait un ancêtre singe éveille immédiatement la représentation, par une faute de raisonnement aujourd’hui difficile à comprendre, d’un accouplement de cet ancêtre avec une femme déjà pleinement humaine.
     *** Le sens du mot race n’est pas alors fixé clairement. Il ne l’est toujours pas, d’ailleurs. En l’occurence nous dirions ici plutôt espèce, comme le contexte le montre encore plus clairement un peu plus loin.
     LE PRÉSIDENT, avec sévérité. — N’insultez pas M. Haussmann!*

     L’ACCUSÉ. — Telle n’était pas ma pensée.

     * Georges Eugène Haussmann (1809-1891), dit le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, a comme on sait profondément transformé Paris sous le Second Empire. Il fut ensuite député bonapartiste de la Corse, de 1877 à 1881.
     LE PRÉSIDENT. — D’après vous, les juges, les conseillers à la cour, les membres mêmes de la cour de cassation auraient une origine aussi peu relevée?

     L’ACCUSÉ. — Je n’ai désigné personne, j’ai parlé de la race tout entière.

     LE PRÉSIDENT. — Même des Étampois?

     L’ACCUSÉ. — Je ne puis faire d’exception.

     LE PRÉSIDENT. — Alors, mon grand-père est monté sur les arbres en mangeant des noix et en faisant des grimaces?

     L’ACCUSÉ. — Il ne saurait être question que d’un grand-père aujourd’hui commun à des millions d’hommes.

     LE PRÉSIDENT. — Vous l’entendez, messieurs. Ce misérable ne respecte rien. Allez vous asseoir!

Caricature de Littré en singe
Caricature de Littré
     La parole est au ministère public. [p.261]

     LE SUBSTITUT. — Messieurs ... Il y a sept péchés capitaux. Ai-je besoin de vous les nommer?
* Non, vous les connaissez aussi bien que moi. De ces péchés, le plus monstrueux, à mon avis, est l’orgueil.
     Il y a des siècles qu’on croit que Josué a arrêté le soleil
**, que les Hébreux ont traversé la mer Rouge à pied sec***, que Dieu leur a fait cuire des cailles**** de façon que, en plein désert, ils pouvaient se croire au buffet des Aubrais*. Il y a des siècles qu’on croit que Lazare a été ressuscité**, que l’eau s’est changée en vin aux noces de Cana***, comme à l’entrepôt de Bercy****; des siècles qu’on sait qu’il y a un purgatoire et un enfer, quoique ces lieux ne figurent sur aucune carte de géographie; des siècles qu’on n’ignore pas qu’une âme peut être rachetée par un certain nombre de prières dont le prix varie entre un franc cinquante et six francs*. Arrive cet homme Littré (Maximilien-Emile) qui, tout à coup, veut substituer le mensonge à la vérité , les divagations de son cerveau malade aux saintes Ecritures. Au lieu de reconnaître que Dieu le père a pincé une côte d’Adam pour lui fabriquer une épouse**, il prétend que les hommes grouillaient sur le sol, sans langage, sans domicile, sans police***, qu’il n’a pas d’autre origine que celle des animaux. Entre le cocher et le cheval, entre le lézard et la sœur de charité****, entre le phoque et la reine de Naples*, cet [p.262] homme, qui se dit positif, ne fait aucune différence.

     L’ACCUSÉ. — C’est une erreur.

     LE PRÉSIDENT. — N’interrompez pas!

     LE SUBSTITUT. — L’horreur et le dégoût que m’inspirent de telles doctrines m’empêchent de continuer. Je demande une condamnation sévère!

     (Le tribunal se retire pour tailler une bavette.)

     * Ce sont la paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie.
     ** Livre de Josué X, 12-13.
     *** Livre de l’Exode XIII,1-XIV,31
     **** Livre de l’Exode XV, 1-35.

     * Le buffet des Aubrais est celui de la gare du même nom, qui avait été inaugurée le 28 septembre 1853 au lieu-dit Les Aubrais sur la commune de Fleury-les-Aubrais dans le Loiret. En raison de la situation en cul-de-sac de la gare d’Orléans, c’est cette gare qui était et reste utilisée pour la plupart des liaisons Grandes Lignes desservant l’agglomération orléanaise.
     ** Évangile de Jean II, 1-11.
     *** Évangile de Jean XI, 1-45.
     **** Allusion aux altérations que pouvaient subir le vin et l’eau de vie stockés en ce lieu avant de franchir l’octroi et d’entrer dans Paris.

     * Allusion satirique au trafic des indulgences, lieu commun de la polémique anticatholique.
     ** Livre de la Genèse II, 21-22.
     *** Il faut entendre sans doute sans aucune notion de civilisation, encore que le sens de force de l’ordre ne soit pas ici à exclure absolument.
     **** Une sœur de charité est une religieuse non cloîtrée qui a voué sa vie aux pauvres et aux malades.

     * Le royaume de Naples, ou plutôt des Deux-Siciles, a été annexé à l’Italie en 1860. La femme de son dernier monarque François II était Marie Sophie Amélie, duchesse en Bavière, la plus belle des sœurs de l’impératrice Elisabeth d’Autriche, dite Sissi. On avait en France une image plutôt négative de ce royaume, et une certaine sympathie pour la cause de l’unité italienne.


     L’HUISSIER. — Debout, messieurs?

     LE PRÉSIDENT. — Au nom du peuple français, empereur par la grâce de Dieu
*, le tribunal:
     Considérant que Littré, en affirmant que l’homme descend du singe, affirmation qu’il a vainement retirée à l’audience, a commis 1° un outrage à la morale publique, en faisant de l’humanité le résultat d’un accouplement hideux; 2° un outrage à la religion en niant la création telle qu’elle est racontée par le clergé autorisé; 3° un outrage au tribunal, puisque, si l’homme descend du singe, les juges en descendent également; délits prévus par les articles X, Y, Z du Code pénal, par le décret de ventôse et par la loi de nivôse
*, condamne Littré à faire amende honorable, tenant un cierge du poids de douze livres, en chemise et pieds nus, sur le parvis de la cathédrale d’Étampes**, et de plus à deux ans de prison et seize francs d’amendes!...



     * Scholl reprend ici sa charge satirique contre le conservatisme provincial supposé des Étampois, qui n’auraient pas réellement intégré l’avènement du nouveau régime républicain.





     * Références évidemment toutes burlesques et sans fondement.
     ** La collégiale Notre-Dame d’Étampes est souvent qualifiée par distraction de cathédrale, bien qu’Étampes n’ait jamais été le siège d’un évéché.
     (Au greffier.) Appelez l’affaire Soubeyran!*
     * Allusion au baron de Soubeyran (1828-1897), homme politique et administrateur de société français, révoqué en 1878 de ses fonctions au Crédit Foncier de France, et qui finira ruiné après d’autres péripéties financières.
  

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Sources: la réédition numérique en mode image de la BNF de Fleurs d’adultère.
           
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
   
Aurélien Scholl caricaturé par André Gill Scholl vu par Gill

Édition

     Aurélien SCHOLL (1833-1902), «Deux ans de prison!», in L’Événement (vendredi 13 février 1880).

     Aurélien SCHOLL, «Deux ans de prison!», in ID., Fleurs d’adultère [in-12; 327 p.], Paris, E. Dentu, 1880.

     Bernard GINESTE, «Aurélien Scholl: Deux ans de prison (satire du tribunal d’Étampes, février 1880)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cle-19-scholl1880deuxansdeprison.html, 2008.

Aurélien Scholl au pays d'Étampes
 
     Bernard GINESTE, «Aurélien Scholl: Un exorcisme en 1890 (satire de l'aristocratie catholique étampoise, 1890)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cle-19-scholl1890exorcisme.html, 2016.


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