ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
Ces épitaphes
Frédéric GATINEAU, Étampes en lieux et places,
Étampes, A travers
champs, 2003 [dont
une réédition corrigée numérique en mode texte
in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-21-gatineau2003enlieuxetplaces.html, 2004], p. 37.
Cimetière Saint-Gilles nouveau
[...] n°21: Sépulture de Louis Alexandre Noury mort le
6 juin 1849, à 22 ans, et de sa sœur Louise morte trois
jours plus tard. Deux mains de bronze se rejoignent et symbolisent
l’attachement éternel du frère et de la sœur.
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L’épidémie de 1849
Dr Justin BOURGEOIS, «D’une épidémie particulière
de suette survenue à Étampes en 1849», in Archives
Générales de Médecine (1849), pp. ?- ? [cité
par Marquis].
Dr Justin BOURGEOIS, Coup d’oeil
sur les deux épidémies de choléra asiatique qui ont
sévi à Étampes et dans son arrondissement pendant les
années 1832 et 1849 [in-8° ; 91 p.], Puy, J.-B. Gaudelet,
1851.
Dr Adolphe-Aimé LECADRE, Histoire
des trois invasions épidémiques de choléra-morbus au
Havre en 1832, 1848 et 1849, 1853 et 1854 [in-8°; 89 p.], Paris,
J.-B. Baillière et fils, 1863.
Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes
et ses monuments, Histoire - Archéologie - Chronique - Géographie
- Biographie et Bibliographie, avec des documents inédits, plans,
cartes et figures pouvant servir de suppléments et d’éclaircissement
aux Antiquités de la ville et du duché d’Etampes, de Dom Basile
Fleureau [in-8°; 438 p.; planches; préface de V. A. Malte-Brun],
Étampes, Brière, 1881 [dont deux rééditions
en fac-similé: Marseille, Lafitte reprints, 1986; Éditions
de la Tour Gile, 1996; dont une saisie numérique en mode texte en
cours par le Corpus Étampois], pp. 37-38.
En 1852, notre
ville ressentit de rudes atteintes de choléra asiatique. Il se
montra à Paris dans le courant de mars, et trois semaines après,
dans les premiers jours d’avril, on observait le premier cas à Étampes
sur un homme qui n’avait jamais quitté le pays. Le mal fit
ensuite beaucoup de progrès, surtout du 9 au 17 avril, et le nombre
de morts s’éleva à trente-cinq en un seul jour. Le dernier
cas observé est du 11 septembre. Le fléau avait donc duré
[p.38] cinq mois, et, pour la commune d’Étampes seulement, il y
eut sept cent quatre-vingt-cinq malades et deux cent quatre-vingt-quinze
morts [note: Coup d’œil sur deux épidémies
de choléra asiatique à Étampes, par le Dr Bourgeois,
1851, in-8°.].
[…]
En 1849, il y eut une nouvelle épidémie
de choléra, jointe cette fois à une épidémie
de suette. Comme en 1832, le fléau fit son apparition en avril,
trois semaines après s’être montré dans la capitale,
et comme en 1832 sans passer dans les pays intermédiaires. Le mal
fit des progrès lents, mais suivis, car il produisit en mai deux
ou trois décès par jour, et en juin cinq à dix; il
fut d’environ d’un sur trente habitants, et celui des morts un sur cinquante.
Bien qu’ayant fait moins de victimes que la première, cette épidémie
a été relativement plus grave, car presque tous ceux qui
ont été atteints fortement ont succombé [note: Bourgeois, ouvrage cité.
D’une épidémie particulière de suette
survenue à Étampes en 1849 (Arch. Gén. de
méd., 1849.)]. Cependant chacun prenait des précautions
contre le terrible fléau, et nous nous souvenons que l’usage de
cigarettes de camphre était général, et que dans toutes
les rues on brûlait des plantes aromatiques ou résineuses.
Il est à remarquer qu’en 1832 comme
en 1849 la mortalité fut plus grande dans les vallons humides que
dans les vallons secs, et plus grande dans ceux-ci que sur les plateaux,
où certains villages ont été complètement
préservés.
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Clovis PIERRE, Étampes à travers les siècles.
Une chronique rimée [22,5 cm sur 13,5; 39 p.], Étampes,
L. Humbert-Droz, 1898 [dont une saisie numérique en mode texte
par Fabienne Voillard pour le Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cle-19-clovispierre-chronique.html,
2003, p. 31 (vers 481-484)
Un an plus tard, hélas! On voit
renaître
Le choléra, fléau dévastateur;
L’art médical n’a pu s’en rendre maître,
Le mal affreux règne en triomphateur.
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Marie-Thérèse LARROQUE, «Une saignée démographique
à Étampes, le choléra de 1832», in ASSOCIATION
ÉTAMPES-HISTOIRE, Le pays d’Étampes au XIXe siècle,
Étampes, Éditions Amattéis, Le Mée-sur-Seine, 1991, pp. 128-165.
Alain FAURE [éd.], «Souvenirs d’un maçon de la Creuse,
par Le Solitaire» [édition critique de souvenir publiés
en 1896 sous forme de feuilleton dans un journal local], in Recherches
contemporaines 3 (1995-1996), p. 161-191. Dont une réédition
numérique en mode texte, Montpellier, mercureID éditions [«EgoDocuments»],
egodoc.revues.org/souvenirs/index.htm, 2002, chapitre
VIII (egodoc.revues.org/souvenirs/docs/D853012/VS853112.htm),
dont cet extrait:
En 1849, je me trouvai
encore à Paris au moment du choléra. Décidément
j’avais de la chance. L’épidémie, comme on sait fut affreuse
et fit de terribles ravages. Beaucoup de maçons quittèrent.
Je n’eus pas trop peur et je restai. Dire combien il mourait de monde est
impossible; tous les jours d’énormes voitures passaient dans les
rues, on mettait dessus les cadavres pêle-mêle et on les conduisait
au cimetière. Là, une fosse immense de peut-être quarante
mètres de long sur quatre de large, attendait, béante, les
victimes qu’on recouvraient d’un peu de terre, et sur lesquelles un prêtre
en permanence récitait des prières, et c’était tout.
Dans le garni où je logeai, il y eut des victimes comme partout. Un
de nos camarades de la Creuse mourut. C’était le soir; son corps devait
rester là jusqu’au lendemain, au passage de la sinistre voiture.
Je dis à ceux qui m’entouraient: tout de même, il faudrait bien
qu’on allumât une chandelle et que quelqu’un de nous restât auprès
de la dépouille de ce pauvre diable? Tu as raison, répondit
un ami à moi, et toi tu travailles trop pour passer la nuit, je la
passerai.
J’allai donc me coucher. Mais le matin de bonne
heure, avant de partir pour le chantier, j’entrai auprès du mort,
soit pour lui dire un dernier adieu soit pour voir s’il n’y avait rien
de nouveau. D’abord je n’aperçois pas le veilleur, puis en m’approchant,
je le vois couché à coté du cadavre, et dormant à
pleines oreilles. — Ma foi, me dit-il en s’éveillant,
j’étais trop fatigué, je me suis mis sur le lit et j’ai dormi.
— Mépris
de la mort, courage dans le danger, dévouement, il me semble qu’il
y avait de tout cela dans l’action en apparence triviale de ce pauvre maçon
harassé de fatigue qui veillait un camarade mort du choléra.
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Évariste de Parny
(Plusieurs de ses recueils sont en ligne sur le site Gallica)
Jacques LEMAIRE [éd.], Évariste de Parny: La guerre des
dieux (1799) [poème satirique], Paris, Honoré Champion
[«L’âges des Lumières» 19],
2002 [ISBN: 2745306375]; dont la
présente Présentation par l’éditeur, mise en ligne par
le site commercial www.alapage.com:
C’est en 1799, à l’extrême fin d’un
XVIIIème siècle fertile en bouleversements philosophiques
et littéraires que paraît La Guerre des Dieux anciens et
modernes d’Evariste de Parny (1753-1814). L’auteur, déjà
connu comme le chantre élégiaque de la jeune Eléonore
dans ses Poésies érotiques (1778 et 1784) et le poète
de la couleur locale par ses Chansons madécasses (1787),
entre cette fois dans une veine moins «angélique». Héritier
des philosophes, en particulier de Voltaire qui l’avait embrassé
en l’appelant «mon cher Tibulle» en 1778, Parny s’inscrit désormais
dans le courant littéraire antichrétien et prononce, sous
les couleurs d’une fable théomachique où les divinités
païennes entrent en rivalité de pouvoir contre les figures
centrales du christianisme, une satire implacable du monde clérical
(la débauche des moniales, l’hypocrite paillardise des religieux,
la simonie des papes) et une critique acerbe de quelques dogmes, en particulier
les doctrines de la Trinité ou de la virginité de Marie.
Le comique suscité par la confrontation entre le faux ascétisme
des croyants et la propension au plaisir authentique des païens, la
rupture de style entre la franche liberté de parole des dieux de
l’Olympe et les entortillements dialectiques des déités chrétiennes,
les mises en cause, souvent étayées de manière savante,
de quelques-uns des fondements les moins assurés de la religion
du Christ valent au poète de sévères reproches de blasphème.
Si son ouvrage a connu un très vif succès jusqu’à
l’aube de l’Empire et a, de l’avis même de Chateaubriand, exercé
un rôle déterminant dans la genèse du Génie
du Christianisme, il a ensuite subi, jusqu’à nos jours, des condamnations
aussi virulentes qu’aveugles dans les milieux conservateurs. Ses censeurs
impitoyables en ont surtout retenu le ton de dérision, les accents
de sacrilège et les moqueries ingénues envers le catholicisme,
en négligeant les principes philosophiques et les conceptions morales
défendues par Parny dans La Guerre des Dieux, valeurs
que le poète avait découvertes et entretenues au cours du
long engagement maçonnique de son existence. Souvent rééditée
au cours du XIXème siècle, dans des conditions qui n’ont
pas toujours assuré une fidèle transmission du texte, La
Guerre des Dieux fait ici l’objet de sa première édition
critique, conforme aux exigences de la philologie contemporaine.
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Norbert DODILLE, «Parny, Evariste de Forges de (1753-1814)»
[notice bibliographique en ligne], in ID. Littérature réunionnaise,
www.litterature-reunionnaise.org/fichesauteurs/parny.htm,
en ligne en 2004.
LYCÉE LE VERGER [Sainte-Marie, Réunion], « Évariste
de Parny: éléments biographiques et bibliographiques»,
www.ac-reunion.fr/pedagogie/lyvergerp/Culture/Evariste_de_Parny.htm,
en ligne en 2004.
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