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Une Etampoise antiféministe
(article paru dans L’Abeille d’Étampes le 16 décembre 1911) 
Il s’agit de Mme Louise Abbéma,
l’artiste peintre de talent, Etampoise comme vous savez. Mme Louise Abbéma,
n’est pas féministe; elle ne l’envoie pas dire, elle l’écrit
vertement elle-même au Matin qui, récemment, l’avait
citée parmi les zélatrices du costume masculin.Il convient d’observer que cette opinion prend un surcroît d’importance du fait que l’éminente artiste apporte dans la question un souci d’esthétique dont personne ne contestera l’autorité. Il faut citer sa lettre: «Non seulement je n’ai de ma vie porté le costume masculin, mais j’ai toujours, dans les nombreuses interviews que j’ai eues à ce sujet, protesté énergiquement contre l’idée absurde de nous “faire porter la culotte”. «Le costume tailleur tel que le comprennent nos grands couturiers est à la fois élégant, pratique et féminin. C’est celui-là que j’ai adopté, ne me distinguant en cela d’aucune autre Parisienne, car elles l’ont depuis longtemps apprécié et le portent toutes. «Je désire que cette rectification paraisse dans votre journal, car il me déplairait fort d’être accusée d’un ridicule que je n’ai cessé de blâmer. «Vous pouvez ajouter, si vous le voulez, que j’ai horreur du féminisme et des suffragettes, trouvant que la femme doit prouver sa valeur et non revendiquer ses droits.» Voilà qui est parler. L’Abeille d’Étampes
100/50 (samedi 16 décembre 1911), p.1
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