Archives départementales des Yvelines
cote J 2191 (don
Lansiart)
Titré: Résistance dans la région d’Étampes.
Récit du capitaine Quilici (recueilli en 1954)
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Rapport d’activité dans la Résistance
du capitaine François Quilici
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SEINE-ET-OISE
LIBÉ-NORD (1)
SUSSEX (2)
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Rapport d’activité dans la Résistance du
capitaine QUILICI François, officier de la Légion d’Honneur,
Croix de guerre avec palme (1914-1918 et 39-45), Médaille de la
Résistance
Recueilli par M. Lansiart
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NOTES DE BERNARD GINESTE
(février 2009)
(1) Le réseau
Libération-Nord, à dominante socialiste, s’est constitué
en novembre 1941 autour de Christian Pineau et de l’équipe du Manifeste
des douze.
(2) Le plan
interallié “Sussex”, avait selon Philippe Oulmont, Cahiers d’Étampes-Histoire
6 (2003), p.11, été conçu à Londres à
la fin de 1943 par le BCRA et visait à parachuter une cinquantaine
d’opérateurs radio chargés de communiquer au plus vite les
renseignements collectés par la résistance française.
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“Témoignage” des
services stratégiques américains
J’ai participé activement dès
l’origine (3), à l’organisation de la résistance dans la région
d’Étampes, aux côtés de Louis MOREAU, chef de secteur.
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(3) Louis Moreau aurait été actif dès
1941 selon Jo Bouillon cité par Oulmont, op. cit., p. 8, mais
il ne devait s’agir alors que de tâtonnements.
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Je n’ai jamais cessé, au cours de mes tournées, d’engager
les Maires et les secrétaires de mairie de ma circonscription à
s’opposer à l’ennemi et d’encourager les patriotes à se grouper
en Centre sous les ordres de Louis MOREAU.
Peu à peu le groupe “Louis Moreau”,
ainsi appelé à l’origine, a grossi,
et, en 1942 son organisation propre représente déjà
une force importante (4).
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(4)
Selon Henri Poirier, Un Français dans la nuit, 1976, p. 38
(cité par Oulmont, op. cit., p. 8, n. 22), il n’existait encore
aucun groupe organisé à Étampes à la mi-1942.
Nous sommes donc à la fin de 1942.
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Les tracts et les journaux clandestins sont distribués et passent
de mains en mains. Autour des postes camouflés, des réunions
s’organisent pour écouter la radio de Londres. Mais toutes ces bonnes
volontés sont impatientes de passer à l’action. C’est alors
que Louis MOREAU prend contact avec M. Robert MONVOISIN (Ex. MOULIN) (5) responsable départemental
du mouvement de résistance “Libération-Nord”. Selon les consignes
lui seul doit être connu. En conséquence, il adhère
personnellement à Libé-Nord. Cependant, après avoir
donné à chacun de ses collaborateurs une mission particulière,
recherché des agents de liaison, organisé et coordonné
l’activité de chaque foyer de résistance, il fait entrer tout
son groupe, en bloc, au mouvement le 7 janvier 1943 (6). [p.2]
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(5) Je n’ai pu identifier ce membre du réseau
Libération-Nord.
(6) Selon
Philippe Oulmont (op. cit,, p. 8 et note 19, s’appuyant sur le rapport
d’activité de Jean Straumann Archives Nationales 72AJ 71), “dès
juillet 1942, il semble faire partie du comité directeur de Libération-Nord
pour la région parisienne, ce qui implique des activités bien
antérieures”; à la page suivante l’auteur est plus affirmatif
(“On a vu que…)”. Nous voyons cependant que la date précise d’intégration
de son groupe à ce réseau, donnée ici par Quilici,
est seulement du 7 janvier 1943.
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Le rôle qui m’est dévolu est double. Il consiste d’abord, à
seconder, d’une manière générale, le chef de secteur,
en qualité d’adjoint, l’activité du groupe se déployant
dans tous les domaines: renseignements, liaisons, courriers, impression
et distribution de tracts, distribution de journaux clandestins, recherches
de terrains favorables au parachutage, réception de parachutistes
(7), formation
d’équipes de sabotages, de dizaines chargées d’appuyer l’action
du Comité local de libération, fournitures de cartes de rationnement
aux réfractaires, aide aux personnes recherchées ou inquiétées
par l’ennemi, établissement de fausses cartes d’identité, etc…
Successeur désigné de Louis MOREAU, je reçois deux enveloppes
renfermant, l’une la liste de tous ses collaborateurs (8), l’autre l’adresse des
personnes à prévenir en cas d’arrestation, éventualité
qui s’est malheureusement produite (9). |
(7)
Il ne semble s’agir ici que d’une éventualité, qui ne réalisera
que fin mai 1944, lors de l’opréation “Diane”; voyez plus loin
et la note (21).
(8) Pourtant,
selon Oulmont (pp. 12-13), “son successeur a eu du mal à renouer
les fils du réseau”.
(9) Allusion
à l’arrestation de Louis Moreau le 29 juin 1944 au matin; il meurt
à Buchenwald le 29 septembre, âgé de 66 ans.
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Ensuite et plus particulièrement, à centraliser les renseignements
recueillis par les hommes placés sous ses ordres ou les faire porter
à Louis MOREAU, chargé, lui, de les faire parvenir à
l’échelon supérieur, à répartir les paquets
de tracts et de journaux clandestins entre les résistants désignés
pour la distribution, à diriger l’équipe chargée
de la réception, de parachutistes, à prendre le commandement
des dizaines en vue de l’action directe, etc…
Les renseignements recueillis sont transmis
au Centre de l’Île de France (10) que
dirige LAIRE (ex Ludovic, ex Janin, ex Janvier) (11).
Là, c’est un sous-chef de gare (12)
relié par fil à Paris et Orléans qui communique les
mouvements ferroviaires, là, c’est un soldat de l’armée allemande
qui fournit toute une gamme de renseignements de premier plan (13), etc… [p.3]
Au sujet de ce soldat, voici les faits.
La ville d’Étampes abritait alors le Général WEISMANN
(14), commandant
l’aviation allemande en France et son état-major — ce général
exerçait en fait un commandement territorial sur toutes les forces
allemandes stationnées sur notre sol et son rôle était
— en dehors de son commandement propre — de coordonner par chiffre l’action
des forces ennemies sur le territoire français (renseignements fournis
par mon agent secret). De ce fait, la ville était étroitement
surveillée, la Gestapo exerçait un contrôle actif et
sévère car les secrets détenus par l’E.M. du général
WEISMANN étaient tels qu’ils pouvaient faciliter considérablement
l’action des Alliés. Précisément, je m’étais
assigné, pour tâche principale, la découverte du code
secret de l’ennemi, car je comprenais l’importance capitale, que présentait
la connaissance de ce chiffre. Il était indispensable de prendre
contact avec un membre de l’E.M. de WEISMANN. Selon mes instructions, un
de mes fils — qui était mon agent de liaison — sous prétexte
de parfaire ses connaissances en allemand (il préparait le baccalauréat)
a été assez heureux de faire la connaissance d’un attaché
au service du chiffre — MEZNIK Frédéric (15), docteur en droit (16) — désireux, lui,
de mieux connaître le français. Mais faire un échange
de langue est une chose, entrer en rapport avec un Allemand en uniforme,
en temps de guerre, sous l’occupation, en vue de lui arracher des secrets
militaires, en est une autre. Quelle allait être sa réaction?
Allait-il dénoncer l’imprudent qui osait le prendre pour un traître
à sa patrie? Ou bien allait-il penser qu’il se trouvait en présence
d’un espion qui cherchait à le perdre? En cas d’échec le
risque pouvait être lourd de conséquence.
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(10) Je n’ai rien trouvé sur cette instance
qui était peut-être connue sous d’autres noms plus courants.
(11) Je n’ai
encore rien trouvé sur ce personnage.
(12) Allusion
au sous-chef de gare et résistant Gaston Beau (1904-1994), qui a
donné en 2001 son nom au parking de stationnement régional
créé sur l’emplacement de la cour de la gare de marchandises.
Nous avons déjà mis en ligne quelques «Notes»
sur la Libération d’Étampes (cliquez ici).
Selon Frédéric Gatineau (Étampes en lieux et places,
2003, p. 17), “dès 1940, il hisse le drapeau national sur la gare
le 14 juillet. En août 1944, Gaston Beau parvient à communiquer
l’emplacement exact des batteries allemandes aux Américains, basés
à Monnerville. Ces précieux renseignements évitent
un bombardement massif de la ville”.
(13) Cet épisode
n’est connu qu’indirectement par Philippe Oulmont (op. cit., p. 11
et n. 32), par une notice rédigée par l’inspecteur primaire
Clément Guignepain (correspondant départemental de la Commission
d’histoire de la Seconde guerre mondiale) et conservée aux Archives
nationales (72AJ 194 BIII6), notice elle-même fondée sur des
informations fournies par le résistant Henri Poirier. Poirier ne
paraissait pas connaître le nom du secrétaire autrichien que
nous livre ici Quilici. Oulmont semble émettre de prudentes réserves,
sinon sur la réalité, du moins sur l’importance de cet épisode
mal documenté, et surtout mal daté; notre publication ne permet
pas de dater les faits, mais semble bien confirmer autant leur réalité
que leur importance.
(14) Eugen
Weissmann, général de l’artillerie antiaérienne, général-commandant
en chef de la Région Aérienne de France Ouest depuis le
1er juin 1942, mort le 30 avril 1945. Nous avons déjà mis
en ligne la préface qu’il avait donné à un ouvrage
publié en allemand sur Étampes à la Noël 1942
(cliquez ici).
On semble conserver à Washington un manuscrit de lui, “Flak in Coastal
and Air Defense, the Atlantic Wall”, au Département de l’Armée,
dans le bureau du Chef de l’Histoire militaire, sous la cote ms D-179.
(15) Sur Friedrich
Meznik (1908-1989), voyez notre Annexe 1.
(16) Il avait
obtenu ce titre à l’université de Vienne en janvier 1932.
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Mais puisque la chance semblait vouloir me favoriser en mettant à
ma portée un homme de confiance du chef d’E.M., je devais courir ce
risque. Je passe sur les détails. Le voici à ma table.
[p.4] J’ouvre mon poste pour écouter
Londres (17). Il ne comprend pas très
bien. Je lui propose d’attendre l’émission en allemand. Il veut se
retirer, mais l’émission commence, il paraît s’y intéresser.
Il prend congé sans se livrer. Mais il revient peu à peu, y
prend goût. J’apprend qu’il est d’origine autrichienne et qu’il a
eu des démêlés avec la Gestapo à Vienne (18). Je m’étonne alors qu’il occupe un poste
de confiance (19). Mais il me fournit un argument
de poids qui va me permettre de le gagner à ma cause en développant
le thème: les Autrichiens qui n’acceptent le régime de Hitler,
ont, comme les Français, le devoir de tout mettre en œuvre pour faciliter
la libération de leur pays. Monsieur, me dit-il, je ne suis pas dupe.
J’ai bien compris, dès vos premières questions, le travail
auquel vous vous livrez et ce que vous espérez obtenir de moi. Vous
rendez-vous compte de ce que vous me demandez et des risques que je prendrais
si j’acceptais de rentrer dans votre jeu? Sans compter que vous auriez les
mêmes risques. Je demande à réfléchir. Le lendemain
(mais que ces 24 heures m’ont paru longues) le pacte était conclu aux
seules conditions suivantes: n’être connu que de moi et engagement d’honneur
de ma part de ne jamais divulguer la source de mes renseignements, quoi qu’il
arrive (20).
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(17) On notera que par coïncidence à cette
époque une émission de Radio-Londres était animée
par un certain François Quilici, homonyme de notre narrateur.
(18) Selon
une notice consacrée en 1989 à Meznik par la Munzinger
Biographie, Autrichien patriote hostile à l’annexion de la pays
par l’Allemagne hitlérienne (Anschluss), il aurait même
été incarcéré, avant d’être intégré
à l’armée allemande et envoyé en France. Dès
la libération de Paris, il y dirigea les émissions de radio
adressées par les alliés aux Autrichiens qu’on essayait alors
de détacher de l’Allemagne hitlérienne en plein débâcle.
(19) C’est
de fait un point qui reste peu clair dans la trajectoire de Meznik, surtout
si on le rapproche du fait qu’il ne paraît avoir contacté la
Résistance qu’en 1944, même si Quilici laisse volontiers ce
point dans l’ombre.
(20) De fait,
même après la guerre, il semble qu’aucun Étampois n’ait
connu son identité, par même Henri Poirier, qui semble avoir
su seulement que c’était un Autrichien (d’après la notice
de Guignepain cité par Oulmont, op. cit., p. 11 et n. 32).
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“Que désirez-vous connaître?
“Tout, absolument tout.”
Et notre collaboration prend corps. Mais
bientôt les renseignements de tous ordres sont si nombreux et d’une
telle importance qu’il y a intérêt à les faire parvenir
le plus rapidement possible directement à Londres. C’est pourquoi
nous demandons et obtenons que soient parachutés 2 officiers du
réseau “SUSSEX” avec postes émetteurs et récepteurs
(21). Nous recevons “CLAUDE” (Lieutenant de
PERTHUIS) (22) et “RENÉ” (Lt DRAP)
(23). Les résultats obtenus [p.5] sont inespérés. Qu’on en juge
par ces quelques exemples.
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(21) Épisode daté du 25 mai 1944 et raconté
tout au long par Henri Poirier, Un Français dans la nuit, 1976,
pp. 73-76. La mission de ces officiers était surnommée “Diane”.
(22) Le lieutenant
de Perthuis était officier de renseignement et était aussi
surnommé “Bertrand”.
(23) Drap,
en fait seulement sous-lieutenant, était l’opérateur radio.
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Étaient connus à l’avance et transmis en temps utile:
— le mot (24) de l’armée
allemande
— les signaux de reconnaissance, entre avions, entre
aérodromes et avions
— la position exacte des divisions allemandes et
blindés cantonnées en France, les changements survenus ou
envisagés (déplacements, départs, arrivés).
— l’emplacement précis, pour toute la France,
de tous les aérodromes, de toutes les pistes d’envol;
— de centres téléphoniques, télégraphiques
et radiotélégraphiques importants;
de cables (25) d’essences et de munitions,
de câbles souterrains;
— le chiffre des états-majors, des généraux
et autres officiers ayant un commandement de quelque importance, des aérodromes,
et pistes d’envol;
— le chiffre des villes anglaises, des transports
ferroviaires (26);
— le résultat des bombardements effectués
par les forces aériennes alliées;
— les nouveaux types d’avions allemands avant leur
mise en service;
— la situation de l’approvisionnement en munitions,
etc…
— la désignation d’une usine spécialisée
pour la construction des V1 (27). |
(24) Il faut peut-être lire “le mvt” et comprendre
“le mouvement” (?).
(25) Il faut
sans doute lire ici “dépôts” au lieu de “cable”, qui n’a pas
de sens.
(26) C’est-à-dire
des désignations cryptées des cibles de l’aviation allemande.
(27) Les V1
(V pour Vergeltungswaffe, c’est-à-dire “arme de représailles”)
étaient comme l’on sait le dernier cri de la technologie allemande,
à savoir des bombes volantes, premiers en date des missiles de croisière
de l’histoire aéronautique. Ils furent utilisés du 13 juin
1944 au 29 mars 1945 par l’Allemagne nazie contre le Royaume-Uni, avant d’être
progressivement remplacés par les V2 en septembre 1944.
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On a pu d’autre part, alerter des patriotes de Nantes sur le point d’être
arrêtés (28); déjouer
les plans de l’ennemi qui avait pu connaître les projets de débarquement
sur la côte méditerranéenne (29),
etc… [p.6]
Une note du Commandement Suprême
parvenait-elle à l’E.M. signalant que les Alliés étaient
parvenus à se procurer certains renseignements d’une haute importance,
aussitôt MEZNIK m’en communiquait la teneur, ainsi que les renseignements
prescrits (30) dont les Alliés étaient
immédiatement informés.
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(28) La cellule du réseau Libération-Nord
à Nantes fut décimée le 17 avril 1944 par l’arrestation
de la plupart de ses membres.
(29) Le débarquement
allié en Provence commença le 15 août 1944 sous le nom
de code Anvil Dragoon.
(30) “Prescrits”
doit signifier ici “devenus sans valeur”.
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En raison des services rendus à la cause des Alliés, Londres
a adressé plusieurs fois des félicitations à la résistance
de la région d’Étampes (31).
Je tiens à déclarer que ces
résultats n’auraient pas pu être obtenus sans la puissante
organisation des Mouvements national [sic] de
Résistance Libération-Nord et l’aide apportée par la
mission DIANE du plan interallié SUSSEX.
Au moment
du départ d’Étampes de l’E.M. WEISMANN (32), MEZNIK a déserté avec armes et
bagages. Hébergé par moi, il a failli être cueilli lors
d’une perquisition effectuée par les allemands à mon domicile
de refuge à Ormoy la Rivière (33).
Il ne leur a échappé que grâce à la présence
dans la maison d’un chien méchant qui s’est jeté sur eux
et les a retenus à la porte pendant quelques instants. MEZNIK, avec
la rapidité d’un éclair et une réelle présence
d’esprit, en a profité pour se sauver par le toit. Sans ce concours
de circonstances vraiment miraculeux, son arrestation était certaine
et il est facile de deviner la conséquence qu’elle aurait entraînée
tant pour lui que pour moi.
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(31)
Philippe Oulmont note plus précisément que son “travail de
renseignement valut par deux fois au groupe d’Étampes des félicitations
alliées retransmises par la B.B.C.” (op. cit., p. 11).
(32) Selon Gaston
Beau (“Notes”) les cheminots allemands fuirent la gare d’Étampes le
16 août 1944 vers 21 h; mais c’est seulement le 21 août vers
23 h qu’eut lieu “la fuite éperdue des Allemands restant encore à
Étampes”; “le 22 août, à 8 h 30 les fantassins
américains faisaient leur entrée dans la ville”.
(33) De nombreux
Étampois avaient fui les bombardements et autres dangers dans les
villages alentour et notamment à Ormoy-la-Rivière, comme par
exemple René Collard, journaliste à l’Abeille d’Étampes
et auteurs de deux brochures successives sur les bombardements de 1940 et
de 1944.
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MEZNIK enregistré sous le n°1792 Frédéric, MISSION
SUSSEX, archives de l’I.S. américain (34).
En 1945 il a été chargé
d’une émission quotidienne en langue allemande à la Radiodiffusion
française (35).
Rentré à Vienne, il est devenu
chef du Service de l’Information à la Chancellerie fédérale
d’Autriche. Il l’est encore (36). |
(34) Intelligence Service (“Bureau de Renseignement”);
il ne s’agit pas de la C.I.A. (“Central Intelligence Agency”) fondée
seulement en 1947, mais de l’Office of Strategic Services (“Bureau
des services stratégiques”).
(35) Il y animait
une émission en langue allemande à l’intention du public
autrichien.
(36) Il fut
Chef service de presse fédéral (Bundespressechef)
du 1er mars 1955 à 1972. Rappelons que le témoignage de Quilici
a été recueilli en 1956.
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Le Gouvernement français lui a décerné la Croix de
Chevalier de la Légion d’Honneur (37),
en récompense des éminents services [p.6]
rendus à notre pays.
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(37)
Nous ne connaissons pas la date où il a reçu cette distinction,
entre 1945 et 1956.
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Je certifie sur l’honneur l’exactitude des faits exposés ci-dessus.
Fait en double exemplaire, Étampes
le 18 janvier 1954.
Le Capitaine François QUILICI
41, rue Louis Moreau — Étampes
(38)
Président du Comité
de Libération (39)
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(38)
D’après l’Annuaire d’Étampes pour l’année 1958
que nous avons mis en ligne, c’est encore l’adresse de Quilicy à
cette date.
(39) Selon
Frédéric Gatineau (Étampes en lieux et places,
2003, p. 99), c’est Henri Poirier qui devint président de ce comité
en 1944; Quilici paraît donc lui avoir succédé.
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ANNEXE 1
FRIEDRICH MEZNIK, UN RÉSISTANT
AUTRICHIEN A ÉTAMPES
simple esquisse, par Bernard
Gineste
Friedrich Meznik, né le 4 février 1908 à Vienne, y
fit ses études et y obtint son doctorat de droit en janvier 1932.
Il travailla d’abord dans les tribunaux puis à partir de juillet 1933
dans la gestion. En 1936 il fut employé par le ministère du
commerce, tout en poursuivant une carrière de journaliste sportif.
Après l’Anschluss à laquelle
il déclare avoir été hostile, il fut semble-t-il incarcéré
ou détenu un temps comme opposant, ou peut-être seulement comme
suspect. En 1942 il fut cependant envoyé effectuer son service militaire
en France. Et ce n’est à
mon avis qu’au début
de 1944 qu’il entra en contact avec la résistance française
à Étampes, dans les circonstances que raconte François
Quilici.
Il transmit ainsi aux Alliés d’importantes
informations militaires de tous genres propres à hâter la
défaite de l’armée allemande et la fin du régime hitlérien.
Après sa désertion en 1944 il anima
à Paris des émissions radiophoniques destinées à
la population autrichienne qu’on s’efforçait de désolidariser
du régime hitlérien agonisant.
Dès la fin de la guerre il regagna Vienne
où il attaché au service de presse fédéral.
Le 1er mars 1955, il devint chef de la troisième section de la Chancellerie
fédérale, c’est-à-dire Chef service de presse fédéral
(Bundespressechef), fonction qu’il occupa jusqu’en 1972, participant
à des publications qui contribuèrent à rendre à
l’Autriche sa place, et une position respectée au sein du monde libre.
Friedrich Meznik est mort le 4 août 1989 à Vienne, chevalier
de la Légion d’Honneur.
Bernard Gineste, février
2009
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François Quilici, contact de Meznik à Étampes
(cliché de Gaston Beau publié
par Philippe Oulmont)
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ANNEXE 2
FRANÇOIS
QUILICI, BRAS DROIT DE LOUIS MOREAU
simple esquisse, par Bernard
Gineste
Il faut bien dire que nous ne savons pas pour l’instant sur ce personnage
grand chose de
plus que ce qu’il nous en dit lui-même ici, et que son rôle
paraît avoir été sous-estimé par ceux qui ont
jusqu’ici parlé de la résistance étampoise.
Il ne faut surtout pas le confondre avec un autre
François Quilici — il s’agit d’un nom d’origine corse — également actif dans la lutte contre l’occupation allemande
à la même période, mais depuis Londres, et qui fut ultérieurement
un homme politique de la IVe République.
Notre François Quilici, ancien combattant
de la Grande Guerre, apparemment avec le grade de capitaine, était
quant à lui percepteur à Saint-Cyr-la-Rivière lorsqu’il
fut recruté par Louis Moreau pour devenir son bras droit et successeur
désigné. Son mérite principal est d’avoir été
le contact à Étampes de Friedrich Meznik, par le canal duquel
furent transmises aux Alliés à partir de 1944 d’importantes
informations de toutes natures.
A la Libération, Quilici cacha Meznik chez
lui à Ormoy-la-Rivière. Il fut comme Meznik fait chevalier
de la Légion d’Honneur, et il était président du Comité
de Libération d’Étampes (fonction d’abord occupée par
Henri Poirier), et décoré de ma Médaille
de la Résistance, lorsqu’il fut interviewé
par E. Lansiart le 18 janvier 1954, en son domicile du 41 rue Louis-Moreau.
Il y résidait encore en 1958.
Merci à toute personne qui pourrait nous
en apprendre plus sur ce personnage, qui paraît avoir été
quelque injustement oublié jusqu’à présent.
Bernard Gineste, février
2009
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François Quilici en 1945
(cliché de Gaston Beau publié
par Philippe Oulmont)
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ANNEXE 3
E. LANSIART, AUTEUR D’ENQUÊTE SUR LA RÉSISTANCE
simple esquisse, par Bernard
Gineste
E. Lansiart (1), à qui nous devons ce précieux document, n’a publié
aucun ouvrage à ma connaissance sous son propre nom, mais paraît
en revanche être l’auteur de plusieurs contributions ou notes relatives
à la Résistance française dont on trouve trace çà
et là:
— «Rapport sur la répression pour la
commune de Saint-Germain-en-Laye», conservé aux Archives Nationales
(2) et cité par François Boulet
(3).
— «Activités des résistants de
la région parisienne en 1943», cité par Henri Michel
(4) et Jacques Évrard (5).
— «Rapport d’activité dans la Résistance
du capitaine Quilici François», conservé aux Archives
départementales des Yvelines (6) et
présentement éditée pour la première fois.
Je soupçonne qu’il a dû faire partie
du Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale animé
par l’historien Henri Michel (7), qui s’efforçait entre autres de collecter des témoignages
pour préserver la mémoire de cette époque troublée.
A titre indicatif, voici un autre texte que lui attribuent actuellement
sans références précises plusieurs pages web à
vocation pédagogique:
Activités
des résistants de la région parisienne en 1943
1er
juillet, Juvisy, sabotage-fer, dépôt des machines.
Nuit du 2 au 3/7, Villepreux, attentat à
la grenade contre un train de permissionnaires. Rueil, «récupération»
de 12 revolvers à la mairie.
5 juillet, Vert-le-Petit, incendie d’un camion d’essence.
14/7, Villacoublay, bombardement du camp d’aviation
sur renseignements.
14/7, Dourdan, manifestation patriotique, 200 personnes
chantent la Marseillaise dans la rue.
14/7, Les Clayes, manifestation patriotique : 4
drapeaux tricolores attachés à des poteaux.
14/7, Argenteuil, tract annonçant l’exécution
d’un commissaire de police.
14/7, Gazeran, sabotage-fer, déraillement
de la machine et de onze wagons.
14/7, Etréchy, hébergement d’un officier
aviateur américain jusqu’au 4 septembre 1943.
Cité d’après Henri Michel
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Bernard Gineste, février
2009
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(1) Je n’ai pu découvrir son prénom.
(2) Sous la
cote 72AJ 193, Seine-et-Oise, dossier A.
(3) François
BOULET & Patrick PÉRIN (collab.), Leçon d’histoire
de France. Saint-Germain-en-Laye: Des antiquités nationales à
une ville internationale [576 p.], DISLAB, 2006, p. 343 (note 353).
(4) Henri
MICHEL, Textes et documents pour les enseignements du
2nd degré.... 20, La Résistance française [in-4°;
56 p. non paginées; illustrations], Paris, S.E.V.P.E.N., 1965, p.
? [texte repris sans plus de référence par plusieurs pages
web page à vocation pédagogique].
(5) Jacques
ÉVRARD, La déportation des travailleurs
français dans le IIIe Reich [460 p.], 1972, p. 449.
(6) Sous la
cote J 2191.
(7) Voyez la note de
l’Annuaire des Sociétés savantes sur cet organisme
(cliquez
ici).
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BIBLIOGRAPHIE
Éditions
E. LANSIART, «Rapport d’activité
dans la Résistance du capitaine Quilici François» [7 feuillets de format A4 dactylographiés
avec quelques corrections manuelles], conservé aux Archives départementales
des Yvelines (anciennement de Seine-et-Oise), sous la cote J 2191.
Bernard GINESTE
[éd.], «François Quilici: Rapport d’activité dans la Résistance
à Étampes (témoignage recueilli
par E. Lansiart le 18 janvier 1954)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/che-20-quilici1954resistance.html,
2009.
Sur
la carrière postérieure de Friedrich Meznik
Voyez avant tout cette notice:
«Friedrich Meznik», in Munzinger
Biographie. Internationales Biographisches Archiv 42/1989 (9 octobre
1989), http://www.munzinger.de/search/portrait/Friedrich+Meznik/0/10824.html,
texte complet en ligne seulement pour les abonnés.
Voici ensuite à titre indicatif un échantillon
des nombreuses traces qu’a laissées la carrière postérieure
de Meznik:
Vierhundertjahre
akademisches Gymnasium: Festschrift [78 p.], Wien (Vienne), Austria
Akademisches Gymnasium, 1953, p. 77.
«Österreich-Besuch: Statt Hammel
Sachertorten», in Der Spiegel 3 (13 janvier 1954), p. 8.
Dont une réédition numérique:
http://wissen.spiegel.de/wissen/dokument/dokument.html?id=28954945&top=SPIEGEL,
en ligne en 2009.
«Empfang mit Schmunzeln», in Hamburger
Abendblatt 150 (30 juin 1960), p. 2.
Dont une réédition numérique:
http://www.abendblatt.de/extra/service/944949.html?url=/ha/1960/xml/19600630xml/habxml60_17548.xml,
en ligne en 2009.
«Wir notieren kurz», in Hamburger
Abendblatt 168 (21 juillet 1960), p. 6.
Dont une réédition numérique:
http://www.abendblatt.de/extra/service/944949.html?url=/ha/1960/xml/19600721xml/habxml60_19598.xml,
en ligne en 2009.
H. BÖHLAUS, Katalog der Tonbandaufnahmen
B1 bis b3000 des Phonogrammarchives der österreichischen Akademie der
Wissenschaften in Wien [211 p.], Wien (Vienne), Kommissionsverlag
der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1960, p. 92.
Iran Almanach and Book of facts, Echo
of Iran, 1966, p. 262.
Stephen TAYLOR, Who’s who in Austria: a
biographical dictionary containing about 4000 biographies of Austrian personalities
[703 p.], Central European Times Pub. Co., 1967, p. 459.
Peter NICS, Otto KUCERA & Annemarie HAUER,
Das Werk der Auslandsösterreicher in der Welt: Biographisches
Verzeichnis der Auslandsösterreicher [97 p.], Vienne, Weltbund
der Auslandsösterreicher, 1969, p. 33.
Joseph KLAUS, Macht und Ohnmacht in Österreich:
Konfrontationen und Versuche [495 p.], Molden, 1971, p. 459.
Otto J. GROEG,
Who’s who in Austria: A Biographical Dictionary Containing More
Than 4000 Biographies of Prominent Personalities from and in Austria
[600 p.], 1977, p. ?.
Walter WODAK & Reinhold WAGNLEITNER, Diplomatie
zwischen Parteiproporz und Welpolitik [1012 p.], 1980, p. 1000.
Karl STRUTE & Theodor DOELKEN, «Maeznik,
Friedrich», in Who’s who in Austria: A Biographical Encyclopedia
of the International Red Series [1200 p.], Who’s Who the international
red series Verlag, 1983 (10e édition), p. ?.
Franz Richard REITER, Unser Kampf: In Frankreich
für Österreich: Interviews mit Widerstandskämpfern [328
p.], Böhlau, 1984, p. 185.
Martin Florian HETZ & Renhold WAGNLEITNER,
Understanding Austria: The Political Reports and Analyses of Martin
F. Herz, Political Officer of the U.S. Legation in Vienna, 1945-1948
[653 p.], W. Neugebauer, 1984, p. 645.
Österreichisch-Französisches
Jahrbuch - Annales franco-autrichiennes, Wien (Vienne), Boehlau Verlag,
1984, p. 79.
Bruno KREISKY, Zwischen den Zeiten: Erinnerungen
aus fünf Jahrzehnten [494 p.], Siedler, 1986, p. 437.
Herbert FRITZ & Hermann FRITZ, Farben
tragen, Farbe bekennen 1938-45: Katholische korporierte in Widerstand und
Verfolgung [407 p.], Wien (Vienne), Österreichischer Verein
für Studentengeschichte, 1988, p. 257.
Glenn W. LaFANTASIE [dir.], David M. BAEHLER
& Charles S. SAMPSON, Foreign Relations of the United States. 1958-1960.
Volume IX. Berliin Crisis, 1959-1960; Germany, Austria, Washington,
US Government Printing Office, 1993, pp. 769 & XXVIII.
Kurt TOZZER & Günther KALLINGER,
Marschmusik für Glockenspiel: 1968, Österreich am Rande
des Krieges [319 p.], Wien (Vienne), NP, 1998, p. 105.
Sur François Quilici (très peu de choses pour l’instant)
Philippe OULMONT, «Louis Moreau,
un inspecteur primaire dans la résistance étampoise»,
in Des grands Étampois méconnus. Louis Moreau, Nathan
Ben Meschullam, la chanoine Desforges [80 p.], Étampes, Étampes-Histoire
[«Cahiers d’Étampes-Histoire» 5], pp. 10 (avec une photo,
p. 9, prise par Gaston Beau en septembre 1945 et communiquée par son
fils René Beau à Philippe Oulmont, dont nous reprenons ici
un détail.
MAISON SERGE VANIER [éd.], «Liste
des habitants d’Étampes», in Le Familial 1958. Annuaire
de la ville et de l’arrondissement d’Étampes [11 cm sur 17,5;
276 p.], Étampes, Serge Vannier (Imprimerie La Familiale), 1958, p.
220: « Quilici François, percepteur,
41, rue Louis-Moreau».
Sur
Louis Moreau (1888-1945)
Henri POIRIER (1904-1981), Un Français
dans la nuit [245 p.], Paris, La Pensée universelle, 1976.
Philippe OULMONT, «De Ma petite patrie
au camp de Buchenwald», in Jean-François CHANET & Vincent
DUCLERT [dir.], Les “petites patries” dans la France républicaine
[190 p.], Malakoff, Société
d’études jaurésiennes [«Cahiers
trimestriels Jean Jaurès» 152], 1999, pp. 131-152.
Philippe OULMONT, «Louis Moreau, un
inspecteur primaire dans la résistance étampoise»,
in Des grands Étampois méconnus. Louis Moreau, Nathan
Ben Meschullam, la chanoine Desforges [80 p.], Étampes, Étampes-Histoire
[«Cahiers d’Étampes-Histoire» 5], pp. 2-13.
Sur la période
39-45 dans le pays étampois
COLLECTIF,
«Le Pays d’Étampes de 1939 à 1945» [page de liens], in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-39-45b.html, depuis 2003.
Toute correction, critique ou contribution sera
la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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Source: les archives départementales
des Yvelines, consultées le18 février 2009.
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