Corpus Historique Étampois
 
Archives des abbés de Saint-Benoît-sur-Loire
Nomination du curé de Saint-Pierre d’Étampes
5 pièces, 1719

Saint-Pierre d'Etampes en 1648 (détail du plan de Fleury (AD91, E3802, cliché François Jousset, 1999)
L’église Saint-Pierre d’Étampes en 1648 (plan du géomètre Fleury, AD 91, E3802, cliché F. Jousset)
 
     Voici un nouveau dossier inédit, relatif à la nomination d’un curé de Saint-Pierre d’Étampes en 1719. S’il est moins intéressant que le dossier de 1760 que nous avons déjà publié, il mérite cependant d’être connu, ne serait-ce pour prendre conscience de la complexité des rouages ecclésiastiques aux XVIIIe siècle.
B.G. (23 février 2008, 1ère édition)

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

 
Archives des abbés de Fleury
Nomination du curé de Saint-Pierre d’Étampes
5 pièces, 1719

Introduction

     J’ai trouvé ce dossier en août 2007 aux Archives départementales du Cher, dont Frédéric Gatineau et moi-même avons commencé d’explorer les ressources l’été dernier, et dont j’ai déjà signalé dans le présent Corpus la richesse et l’intérêt pour les études historiques étampoises. Et en effet la chatellenie étampoise de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, quelques années avant la Révolution, était tombée dans l’escarcelle de ses derniers abbés commandataires, à savoir les archevêques de Bourges.

     En 1719, l’abbé
commandataire de Saint-Benoît-sur-Loire était Jérôme du Faur de Pibrac. Les archives du Cher conservent plusieurs de ses actes, du 24 janvier 1713 (1) au 13 juillet 1725 (2). A partir du 17 février 1736, nous voyons que c’est l’évêque de Die qui en est abbé (3). De fait Jérôme de Pibrac fut abbé de 1706 à  1734 (4). C’était apparemment un parent proche, sans doute neveu ou cousin, de Jérôme de Pibrac, chevalier, seigneur et comte de Pibrac (Haute-Garonne) (5). On peut penser qu’il a été nommé par le roi sur présentation du duc d’Orléans, comme son prédécesseur, Hardouin Rouxel de Medavy (6), prêtre du diocèse de Paris. Ce qui nous conforte dans cette hypothèse, c’est qu’il était avant cela “originaire de Toulouse, abbé de Saint-Mesmin, et maître de musique à la chapelle du duc d’Orléans” (7).

Signature de Jérôme de Pibrac
     (1) Date à laquelle l’évêque d’Orléans lui écrit en raison de cette dignité (AD18, G139 n°31, voir notre Annexe 1).
     (2) Date à laquelle nous le voyons nommer le curé de Bouzonville (G139 n°64, voir notre Annexe 1).
     (3) Il reçoit à ce titre une lettre de l’évêque de Langres (AD18, G.140 n°1, voir notre Annexe 1).
     (4) Renseignement communiqué par Frédéric Gatineau.
     (5) Fils de Michel du Faur de Pibrac, il se marie en 1709 et laisse à sa mort en 1740 cinq héritiers directs, Jérôme François du Faur de Pibrac et quatre filles (Voir notre Annexe 3).
     (6) AD18, G.140 n°1 (Voir notre Annexe 1). Hardouin Roussel de Medavy de Grancey fut en fait abbé de 1680 à 1706 (renseignement communiqué par Frédéric Gatineau).
     (7) Voyez notre Annexe 4.     
     De par sa dignité d’abbé de Saint-Benoît-sur-Loire, il revenait à Jérôme de Pibrac de nommer les curés de Saint-Pierre d’Étampes, paroisse qui appartenait à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire depuis les origines mêmes de ce monastère, au VIIe siècle. L’archevêque de Sens sur le diocèse de qui se trouvait alors Étampes, ne pouvait qu’entériner cette nomination, pourvu qu’elle ne déroge pas aux règles du droit canon. C’était alors Denys-François Le Bouthillier de Chavigny, qui  tint ce siège de 1715 à 1730.


     Nos pièces, actuellement conservées aux archives départementales du Cher sous la cote G.139, du n°50 au n°53, ont été cotées deux fois à date ancienne. La deuxième, ce fut par un archiviste qui écrivait en rouge et qui a réuni ces pièces avec d’autres dans un dossier par lui intitulé «Patronage. Vingt huit pièces qui sont des presentations faites par M. l’abbé de St Benoit sur Loire aux cures et autres benefices dependans de ladte abbaye et quelques autres lettres y relatives» (notre pièce n°5).

     Le principal intérêt de ce petit dossier, à mon avis (outre qu’il nous fait connaître les rouages complexes de l’administration ecclésiastique au XVIIIe siècle), est, au point de vue local étampois, le portrait qu’il fait du candidat d’abord retenu, à savoir Louis Lemoulnier (ou Lemousnier).
     Cet ecclésiastique originaire du diocèse de Saint-Brieux, qui cumulait déjà les titres de curé de Saint-Basile et de doyen rural d’Étampes, s’arrange pour se faire nommer de plus curé de saint-Pierre, alors qu’il ne réside même pas à Étampes, où il se fait représenter sans doute par ses vicaires, se contentant pour sa part, semble-t-il, des seuls revenus afférents à ses titres.

     On entrevoit ici ce à quoi fera allusion le marquis de Valory en 1760 lorsqu’il dit que la paroisse de Saint-Pierre est alors “abandonnée eu egard aux fonctions curialles depuis plus de vingt ans” (lettre du 15 novembre 1760, faisant allusion au curé précédent, François Tiffonet, curé de 1732 à 1760).
     Enfin on remarquera que le curé finalement retenu est un noble personnage en provenance d’une autre cure à la nomination des abbés de Saint-Benoît, Authon-la-Plaine (8), où ce curé, 
illustre et noble personne messire de la Mothe la Myre, s’est montré un farouche adversaire de la bienheureuse Marie Poussepin et de sa fondation des sœurs dominicaines de la Présentation.
     (8) Michel de La Motte est bien mentionné comme curé d’Authon dans le procès-verbal de la visite faite par l’archidiacre Gaspard de la Fogasse de la Bastie l’an 1719 (AD 28 G 802, renseignement communiqué par Frédéric Gatineau)
Bernard Gineste, février 2008.

   

1. Nomination de Louis Lemoulnier
(première lettre du grand doyen de Bayeux à l’archevêque de Sens)
     Les registres paroissiaux de Saint-Pierre d’Étampes, analysés par Charles Forteau en 1907 (notre Annexe 2), nous apprennent que le précédent curé, François de Maupas, avait été inhumé le 14 juillet 1719. Dix jours plus tard l’abbé de Saint-Benoît nommait déjà pour le remplacer Louis Lemoulnier (l’orthographe des registres paroissiaux est plutôt Lemousnier), prêtre originaire du diocèse de saint-Brieux qui était déjà curé de Saint-Basile d’Étampes et doyen de la chrétienté du lieu.

AD18, G.139 n°51
Traduction proposée par B. G. (2008)
24 juillet 1719
     Illustrissimo ac revendissimo in Christo patri ac domino Senonensi archiepiscopo seu vestro vicario generali,
     Hieronimus du Faur de Pibrac, prebiter, doctor theologus, abbas Sancti Benedicti Floriacensis, decanus et canonicus a Sancto Germano insignis ecclesiæ cathedralis Bajocensis,
     salutem cum honore et reverentia debitis.

     Au très illustre et très révérend dans le Christ père et seigneur l’archevêque de Sens, ou à votre vicaire général,
     Jérôme du Faur de Pibrac, prêtre, docteur en théologie, abbé de Saint-Benoît de Fleury, doyen et chanoine de Saint-Germain de l’insigne église cathédrale de Bayeux,
     salut, avec l’honneur et la révérence requis.

     [Sur du papier timbré de la généralité de Caen, pour un sol 4 deniers]

     Cum adveniente vacatione parochialis ecclesiæ seu vicariæ perpetuæ Sancti Petri in suburbio d’Estampes in vestra diœcesi nominatio et præsentatio ad nos, ratione nostræ abbatiæ Floriacensis, collatio autem et quævis alia dispositio ad vos, ratione vestræ dignitatis archiepiscopalis pertineant et spectent, nunc cum illa per obitum magistri Francisci de Maupas presbiteri illius ultimi et pacifici possessoris revera vacet ad dictam rectoriam seu vicariam perpetuam Sancti Petri d’Estampes, magistrum Ludovicum Lemoulnier presbiterum diœcesis Briocensis quem ad eam obtinendam, regendam et [p.2] administrandam idoneum putavimus vobis, nominavimus et præsentavimus, nominamus et  præsentamus, rogantes vos quatenus nostrum præsentatum admittentes eidem collationem et quamlibet provisionem ad [Lisez: ac] dictæ parochialis ecclesiæ possessionem requirendam et obtinendam necessarias impertiri et concedere dignemini. 
     L’église paroissiale ou vicairie perpétuelle de Saint-Pierre au faubourg d’Étampes, dans votre diocèse, se trouve vacante. Vu qu’il nous revient et appartient d’y faire la nomination et présentation par le fait de notre abbaye de Fleury, et à vous d’y faire la collation et toute autre disposition par le fait de votre dignité archiépiscopale, comme à présent elle est tout à fait vacante par le fait du décès de maître François de Maupas, prêtre qui en a été le dernier possesseur incontesté, nous avons nommé et présenté, et nous nommons et présentons à la dite dignité de recteur ou de vicaire perpétuel de Saint-Pierre d’Étampes maître Louis Lemoulnier, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc que nous avons pensé digne de l’obtenir, de la régir et de l’administrer, et nous demandons d’accepter notre candidat et de bien vouloir lui impartir et concéder collation et toute provision nécessaires pour requérir et obtenir la jouissance de la dite paroisse. 
     [Au dos dans l’angle: 24 juillet 1719. — presentation de la cure de St Pierre d’Estampes en faveur du sieur Louis Lemoulnier. — Cure de St Pierre d’Estampes, diocèse de Sens.— n°11].
     [Coté en rouge: G.139 n°51]
     [Coté en noir:
Vingt huit, Cotte trois (paraphe)]
     In quorum fidem præsentes manu nostra subscriptas per magistrum Jacobum Feret presbiterum nostrum et venerabilis dictæ cathedralis ecclesiæ Bajocensis capituli secretarium fieri, scribi, signari, sigillique nostri fecimus appositione communiri, præsentibus magistris Petro Le megre de Vallary et Joanne Baptista Guillebert scutiferis testibus, Bajocis commorantibus, ad præmissa vocatis et infra signatis, anno Domini septingentisimo decimo nono, die vero mensis julii vigesima quarta.
     En foi de quoi nous avons fait faire, écrire, signer, et certifier par l’apposition de notre sceau le présent document souscrit de notre main par maître Jacques Féret, notre prêtre* et secrétaire du vénérable chapitre de la dite église cathédrale de Bayeux, en présence des écuyers maître Pierre Le Mègre de Vallary et Jean-Baptiste Guillebert, témoins, demeurant à Bayeux, convoqués dans le cadre de l’affaire qui vient d’être exposée et soussignés, l’an du Seigneur 1719, le vingt-quatrième jour du mois de juillet.
     * M. de Pibrac parle ici en temps que grand-doyen du chapitre, et plus haut dignitaire du diocèse pendant la vacance de l’épiscopat (B.G.).
H. du Faur de Pibrac
De Vallary      Guillebert
Feret (paraphe)
Jérôme du Faur de Pibrac
De Vallary       Guillebert
Féret (paraphe)

   
Signature de Jérôme de Pibrac
  2. Démission de Louis Lemoulnier
(acte notarié établi à Étampes)
     La démission de Louis Lemoulnier, deux mois après sa nomination, n’est pas motivée. On pourrait se demander ici si ce prêtre a pris subitement sa retraite, car il déclare ici résider habituellement à Morville, sans doute Morville-en-Beauce, soit à 25 km de ses cures. Mais ce dernier fait doit plutôt nous amener à penser qu’il suit là le mauvais exemple de nombreux évêques, c’est-à-dire qu’il ne réside pas dans sa paroisse et qu’il délégue ses fonctions curiales à des vicaires.
     Cette démission n’est certainement pas volontaire. Il me paraît plus probable que l’archevêque de Sens a refusé la nomination  de ce prêtre, qui était déjà pourvu d’une paroisse. En effet, c’est pour cela même qu’en 1760, l’abbé de Saint-Benoît, évêque-comte de Valence, refusera de nommer le candidat que lui présente le marquis de Valory, un certain Barbier, déjà curé de Moigny: “l’abbé de Broüins (...) me mande, Monseigneur, que vous ne pouvez pas y nommer le Sr Barbier parce qu’étant déjà pourvu vous pouriez perdre votre droit de présentation et que les archevêques de Sens vous en avoient enlevé quelqu’unes” (lettre de Valoy du 15 novembre 1760).

AD18, G.139 n°52 23 septembre 1719
      Par devant Pierre Gudin, notaire royal a Estampes, et royal apostolique au diocese de Sens, resident audit Estampes, soussigné, fut present Messire Louis Lemoulnier, prestre curé des paroisses de Saint-Bazille et Saint Pierre d’Estampes, doyen rural du diocese de Sens audit detroit dudit Estampes, demeurant ordinairement a Morville*, estant ce jour a Estampes, lequel s’est demis et se demet par ces presentes purement et simplement de sa dite cure Saint Pierre d’Estampes entre les mains de Monsieur de Pibrac abbé de Saint Benoist sur Loire patron [p.2] et collateur d’icelle, pour en pourvoir par luy telle personne qu’il avisera consentant que toutes lettres de provision et nomination et presentation en soient signées, scellées, expediées et delivrées, et pour reiterer ce que dessus en cas de besoin ou il apartiendra, le dit sieur comparant a fait et constitué son procureur general et special le porteur des presentes auquel il donne pouvoir de ce faire et d’en requerir tous actes, promettant, obligeant, renoncant. Fait et passé a Estampes en l’estude du notaire le vingt trois septembre mil sept cent dix-neuf apres midy en presence de Me Nicolas [p.3] Sulpice de Marne, prestre chanoine du chapitre de l’eglise royalle collegialle et paroisse de Nôtre Dame d’Estampes et d’Antoine Pineau notaire royal commis audit Estampes y demeurants, tesmoins, qui ont avec ledit sieur comparant et notaire signés la minutte des presentes qui est controllée a Estampes lesdits jour et an par le conte qui a recu pour le droit six livres suivant l’edit du roy.
Signature du notaire étampois Gudin
Gudin

     [En marge:] Scellé les dits jour et an (paraphe).
      [Sur du papier timbré de la généralité de Paris à 1 sol 4 deniers]

Papier timbré à 1 sol 4 deniers
      [Coté en rouge: G.139 n°52]
      [Coté noir dans la marge: Vingt sept, Cotte trois (paraphe)]
 

     * Il s’agit très vraisemblablement de Morville-en-Beauce (au canton de Malesherbes, dans le Loiret)  (B.G.).
   
  3. Nomination de La Myrrhe La Motte
(deuxième lettre du grand doyen de Bayeux à l’archevêque de Sens)
     C’est certainement sur la demande de l’archevêque de Sens que l’abbé de saint-Benoît proposa un nouveau candidat pour la cure de Saint-Pierre d’Étampes, en la personne de Monsieur de La Myrrhe La Motte (comme porte le texte même de la nomination) ou de La Motte la Myre (comme le porte le titre de la même nomination) ou encore De la Motte-Lamyre, comme l’écrit Charles Forteau dans son analyse des registres paroissiaux de Saint-Pierre publiée en 1907, registres où il relève encore cette intéressante dénomination: illustre et noble personne messire de la Mothe la Myre”. Les orthographes du nom de cette illustre famille sont en effet assez variées.
     Ce prêtre avait été avant cela curé d’Authon-la-Plaine, autre domaine étampois relevant de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (d’où le nom d’une partie de cette paroisse, Le Plessis-Saint-Benoist). A ce titre il avait eu affaire à la seule sainte qu’ait jamais donnée notre région à l’église, Marie Poussepin, et c’était, de l’avis des paroissiens de Sainville, le pire des ennemis de la jeune communauté fondée par cette femme hors du commun.
Papier timbré de la généralité de Caen

AD18, G.139 n°53 Traduction proposée par B. G. (2008)
5 octobre 1719
     Illustrissimo ac revendissimo in Christo patri ac domino D. Senonensi archiepiscopo seu vestro vicario generali,
     Hieronimus du Faur de Pibrac, prebiter, doctor theologus, abbas Sancti Benedicti Floriacensis, decanus et canonicus a Sancto Germano insignis ecclesiæ cathedralis Bajocensis,
     salutem cum honore et reverentia debitis.
     Au très illustre et très révérend dans le Christ père et seigneur l’archevêque de Sens, ou à votre vicaire général,
     Jérôme du Faur de Pibrac, prêtre, docteur en théologie, abbé de Saint-Benoît de Fleury, doyen et chanoine de Saint-Germain de l’insigne église cathédrale de Bayeux,
     salut, avec l’honneur et la révérence requis.

     [Sur du papier timbré de la généralité de Caen, pour un sol 4 deniers]
 
     Cum adveniente vacatione parochialis ecclesiæ seu vicariæ perpetuæ Sancti Petri d’Estampes in vestra diœcesi nominatio et præsentatio ad nos, ratione nostræ abbatiæ Floriacensis, collatio autem et quævis alia dispositio ad vos, ratione vestræ dignitatis archiepiscopalis pertineant et spectent, nunc cum illa per voluntariam et simplicem dimissionem magistri Ludovici Le Moulnier presbiteri illius ultimi et immediati possessoris pacifici revera vacet ad dictam rectoriam seu vicariam perpetuam d’Estampes magistrum Michaelem Mariam Annam Gabrielem Josephum Ludovicum Joannem Raimondum de La Myrrhe La Motte, presbiterum rectorem seu vicarium perpetuum parochialis ecclesiæ d’Authon, diœcesis Carnotensis, quem ad eam obtinendam, regendam et administrandam idoneum putavimus, vobis nominavimus et præsentavimus, nominamus et  præsentamus, rogantes vos quatenus nostrum [p.2] præsentatum admittentes eidem collationem et quamlibet provisionem ad dictæ parochialis ecclesiæ possessionem requirendam et obtinendam necessarias impertiri et concedere dignemini. 
     L’église paroissiale ou vicairie perpétuelle de Saint-Pierre au faubourg d’Étampes, dans votre diocèse, se trouve vacante. Vu qu’il nous revient et appartient d’y faire la nomination et présentation par le fait de notre abbaye de Fleury, et à vous d’y faire la collation et toute autre disposition par le fait de votre dignité archiépiscopale, comme à présent elle est tout à fait vacante par le fait de la pure et simple démission volontaire de maître Louis Lemoulnier, prêtre qui en a été le dernier possesseur incontesté, nous avons nommé et présenté, et nous nommons et présentons à la dite dignité de recteur ou de vicaire perpétuel de Saint-Pierre d’Étampes maître Michel Marie Anne Gabriel Joseph Louis Jean Raimond de La Myrrhe La Motte, prêtre recteur ou vicaire perpétuel de l’église paroissiale d’Authon du diocèse de Chartres, que nous avons pensé digne de l’obtenir, de la régir et de l’administrer, et nous demandons d’accepter notre candidat et de bien vouloir lui impartir et concéder collation et toute provision nécessaires pour requérir et obtenir la jouissance de la dite paroisse. 
     [Titré au dos dans l’angle: 5 octobre 1719. — presentation de la cure de St Pierre d’Estampes en faveur de Mr de La Motte la Myre. — n°12].
     [Coté en rouge: G.139 n°53]
     [
Coté en noir: Vingt six, Cotte trois (paraphe)]
     In quorum fidem præsentes manu nostrâ subscriptas per magistrum Jacobum Feret presbiterum nostrum et venerabilis dictæ cathedralis ecclesiæ Bajocensis capituli secretarium scribi, signari, sigillique nostri fecimus appositione communiri, anno Domini millesimo septingentesimo decimo nono, die vero mensis octobris quinta, præsentibus magistris Henrico Roberto Lenoel de Cauville scutifero et Sebastiano Lavalley, doctore medico testibus, Bajocis commorantibus, ad præmissa vocatis et infra signatis.
     En foi de quoi nous avons fait faire, écrire, signer, et certifier par l’apposition de notre sceau le présent document souscrit de notre main par maître Jacques Féret, notre prêtre et secrétaire du vénérable chapitre de la dite église cathédrale de Bayeux, l’an du Seigneur 1719, le cinquième jour du mois d’octobre, en présence de l’écuyer maître Henri Robert Lenoël de Cauville et du docteur en médecine maître Sébastien Lavalley, témoins, demeurant à Bayeux, convoqués dans le cadre de l’affaire qui vient d’être exposée et soussignés.
H. du Faur de Pibrac +
H. R. Lenoel, S. Lavalley (paraphe)
Feret (paraphe)
Jérôme du Faur de Pibrac +
Henri-Robert Lenoël, Sébastien Lavalley (paraphe)
Féret (paraphe)

 
Signature de Jérôme de Pibrac

4. Nomination de La Myrrhe La Motte (bis)
(troisième lettre, ou mauvaise copie de la deuxième?)
     Nous donnons ici la minute de ce qui semble la même nomination, pour donner une idée du manque de soin avec lequel sont parfois tenus les documents de ce genre, et des incertitudes qui en découlent.
     Dans cette minute, la date a été carrément oubliée par le notaire, puis donnée en dehors du texte, avec un appel de croix, mais d’une manière fantaisiste puisqu’elle place la nomination du nouveau curé le 4 février 1719, soit cinq mois avant la mort du précédent (on ne peut croire, à cette date, qu’il s’agisse d’une datation suivant l’ancien style); le texte est fautif aussi du point vue de l’orthographe.
     Cependant il faut aussi observer qu’un témoin, qui signe, a changé:
Sébastien Lavalley est remplacé par un certain Du Fresne. S’agit-il donc bien de la même nomination? ou bien cette nomination a-t-elle dû être refaite en février (mais alors en février 1720, et non pas 1719), par suite de quelque vice de forme? Le fait est que le nouveau curé n’arrive pas à Étampes avant janvier 1720, d’après les registres paroissiaux (voyez notre Annexe 2).
AD18, G.139 n°50 Traduction proposée par B. G. (2008)
4 février 1720 (?)
     Illustrissimo ac reverendissimo in Christo patri ac domino D. Cenonensi [sic; lisez: Senonensi] archiepiscopo seu vestro vicario generali,
     Hieronimus du Faur de Pibrac, prebiter, doctor theologus, abbas Sancti Benedicti Floriacensis, decanus et canonicus a Sancto Germano insignis ecclesiæ cathedralis Bajocensis,
     salutem cum honore et reverentia debitis.
     Au très illustre et très révérend dans le Christ père et seigneur l’archevêque de Sens, ou à votre vicaire général.
     Jérôme du Faur de Pibrac, prêtre, docteur en théologie, abbé de Saint-Benoît de Fleury, doyen et chanoine de Saint-Germain de l’insigne église cathédrale de Bayeux,
     salut, avec l’honneur et la révérence requis.

     [sur du papier timbré de la généralité de Caen, pour un sol 4 deniers]

 
     Cum adveniente vacatione parrochialis ecclesiæ Sti Petri d’Estampes in vestra diœcesi nominatio et præsentatio ad nos, ratione nostræ abbatiæ Floriacensis, collatio autem et quævis alia dispositio ad vos, ratione vestræ dignitatis archiepiscopalis pertineant et spectent, nunc cum illa per obitum magistri Francisci Maupas presbiteri illius ultimi et pacifici possessoris revera vacet ad dictam rectoriam ceu [sic; lisez: seu] vicariam perpetuam Sti Petri d’Estampes magistrum Michaelem Mariam Annam Gabrielem Josephum Ludovicum Joannem Raimondum de La Mire La Motte presbiterum, rectorem ceu [sic] vicarium perpetuum parrochialis ecclesiæ d’Auton, diœcesis Carnotensis, quem ad eam obtinendam, regendam et administrandam idoneum putavimus vobis nominavimus et præsentavimus, nominamus et  præsentamus, rogantes vos quatenus nostrum præsentatum admittentes eidem collationem et quamlibet provisionem ac dictæ parrochialis ecclesiæ possessionem requirendam et obtinendam necessarias impertiri et concedere dignemini.
     L’église paroissiale ou vicairie perpétuelle de Saint-Pierre au faubourg d’Étampes, dans votre diocèse, se trouve vacante. Vu qu’il nous revient et appartient d’y faire la nomination et présentation par le fait de notre abbaye de Fleury, et à vous d’y faire la collation et toute autre disposition par le fait de votre dignité archiépiscopale, comme à présent elle est tout à fait vacante par le fait de la pure et simple démission volontaire de maître Louis Lemoulnier, prêtre qui en a été le dernier possesseur incontesté, nous avons nommé et présenté, et nous nommons et présentons à la dite dignité de recteur ou de vicaire perpétuel de Saint-Pierre d’Étampes maître Michel Marie Anne Gabriel Joseph Louis Jean Raimond de La Myrrhe La Motte, prêtre recteur ou vicaire perpétuel de l’église paroissiale d’Authon du diocèse de Chartres, que nous avons pensé digne de l’obtenir, de la régir et de l’administrer, et nous demandons d’accepter notre candidat et de bien vouloir lui impartir et concéder collation et toute provision nécessaires pour requérir et obtenir la jouissance de la dite paroisse.       [Titré au dos dans l’angle: Minutte des provisions de la cure de St Pierre d’Estampes vacante le 24 Xbre (sic) en faveur de M. l’abbé de La motthe — 4 fev. (sic) 1719 — n°11].
     [Coté en rouge:
G.139 n°50]
     [Coté en noir: Vingt neuf, Cotte trois (paraphe)]

     In quorum fidem præsentes manu nostra subscriptas per magistrum [p.2] Jacobum Feret presbiterum nostrum et venerabilis dictæ cathedralis ecclesiæ Bajocensis capituli secretarium fieri, scribi, signari, sigillique nostri fecimus appositione communiri, præsentibus Francisco du Fresne du Mottel et Henrico Roberto Lenoel de Cauville scutiferis testibus, Bajocis commorantibus, ad præmissa vocatis et infra signatis [(élement omis par le notaire, puis ajouté en marge par lui-même avec un appel de croix, mais avec une erreur:) anno Domini septing. decimo nono, die mensis februarii quarta (paraphe)].      En foi de quoi nous avons fait faire, écrire, signer, et certifier par l’apposition de notre sceau le présent document souscrit de notre main par maître Jacques Féret, notre prêtre* et secrétaire du vénérable chapitre de la dite église cathédrale de Bayeux, en présence des écuyers François du Fresne du Mottel et Henri Robert Lenoël de Cauville, témoins, demeurant à Bayeux, convoqués dans le cadre de l’affaire qui vient d’être exposée et soussignés [(élément omis par le notaire, puis ajouté en marge par lui-même avec un appel de croix, mais avec une erreur:) l’an du Seigneur 1719, le quatrième jour du mois de février (paraphe)].
     * M. de Pibrac parle ici en temps que grand-doyen du chapitre, et plus haut dignitaire du diocèse pendant la vacance de l’épiscopat (B.G.).
Du Fresne.      H. R. Lenoel
H. du Faur de Pibrac
Feret (paraphe)

Du Fresne.      Henri Robert Lenoël
Jérôme du Faur de Pibrac
Féret (paraphe)

   
Signature de Jérôme de Pibrac
5. Titre du dossier d’archives contenant, entre autres, ces documents

AD18, G.139 XVIIIe siècle
1719
Patronage
     Vingt huit pièces qui sont des presentations faites par M. l’abbé de St Benoit sur Loire aux cures et autres benefices dependans de lad(i)te abbaye et quelques autres lettres y relatives
T III.C.DDD. n°21


 
   
Saint-Pierre d'Etampes en 1648 (détail du plan de Fleury (AD91, E3802, cliché François Jousset, 1999)
L’église Saint-Pierre d’Étampes en 1648 (plan du géomètre Fleury, AD 91, E3802, cliché F. Jousset)
ANNEXE 1
Notices de l’Inventaire Sommaire des Archives départementales du Cher
par Alfred Gandillon (1931)


      [c.391] […] G. 139 (Liasse).— 3 parchemins; 61 pièces papier.— Anciennes cotes: Tablette IIII, carton OOOO (n°16 à n°21), et liasse 41.— Cf G.421, f°236.
     1609-1765.— Châtellenie de Saint-Benoît-sur-Loire. Bénéfices […] [c.392] […]
28-33. Octroi par le roi, sur présentation de Philippe, duc d’Orléans, à Hardouin Rouxel de Medavy, prêtre du diocèse de Paris, de l’abbaye commendataire de Saint-Benoît-sur-Loire, vacante par suite du décès du précédent titulaire, Philippe de Lorraine (Versailles, 30 décembre 1702) et pièces y jointes [c.393] (lettres de tonsure, certificat d’Antoine, banquier en cour de Rome, etc.).— 31. Présentation, par Jérôme Du Faur de Pibrac, abbé de Saint-Benoît, à l’évêque d’Auxerre, de N. Gasneau, prêtre dudit diocèse d’Auxerre, pour être nommé à la cure de Saint-Hilaire d’Ousson, vacante par suite de la démission de Jean Vannier (17 décembre 1714).— 35-36. Présentation, par l’abbé de Pibrac, à l’évêque d’Orléans, d’Henri Benoît, prêtre de son diocèse, pour la cure de Germigny, vacante par suite de la démission du dernier titulaire, N… Chollet (24 janvier 1713). Sur la pièce 36, cachet, en cire rouge, aux armes de l’abbé de Pibrac.— 37. Lettre de l’évêque d’Orléans à l’abbé de Pibrac pour lui demander de nommer un candidat de son choix à la cure de Germiny, dont le titulaire, le sieur Griffon, avait dû donner sa démission (Paris, 10 août 1715).— 38. Lettre de M. Chassaing, chanoine de l’église d’Orléans, de lapart de l’évêque d’Orléans, de vouloir bine nommer à la cure de la Sainte-Trinité de Germigny le sieur Caboche (10 août 1715). Cachet aux armes du sieur Chassaing. — Présentation, par l’abbé de Pibrac, à la cure de Germingny, au diocèse d’Orléans, d’Antoine Griffon, comme curé de Germigny (Orléans, 6 août 1713).— Acte de réception de la démission du sieur Griffon, comme curé de Germigny (Orléans, 6 août 1715).— 42. Présentation par l’abbé de Pibrac, à la cure de Germigny, en remplacement du sieur Griffon, du sieur Caboche (Bayeux, 24 août 1715). 43. Déclaration de vacance, par l’évêque d’Orléans, de la cure de Saint-Aignan-le-Jaillard, par suite de la démission du titulaire Hyacinthe de Lissat (21 février 1718).— 44-48. Lettres de l’évêque d’Orléans au sujet de la nomination à la cure de Saint-Aignan-le-Jaillard (janvier-février 1718).—, Cachets, en cire rouge, de l’évêque d’Orléans. 49 Collation, par l’évêque d’Orléans, à Hyacinthe de Lissat, prêtre du diocèse de Limoges, de la cure de Saint-Aignan-le-Jaillard (8 janvier 1718). Sceau plaqué de l’évêque.— 50-53. Présentations, par l’abbé de Pibrac, à l’archevêque de Sens, pour la cure de saint-Pierre d’Étampes, de Michel Marie-Anne Gabriel-Joseph Louis-Jean-Raymond de la Mire-La Motte, curé de l’église d’Authon, au diocèse de Chartres, en remplacement de François Maupas, décédé (4 février 1719), de Louis Le Moulnier, prêtre du diocèse de Bayeux, en remplacement dudit Maupas (24 juillet 1719)
[N.B.: Gandilhon néglige ici le n°52, démission de Lemoulnier (B.G.)], du susdit La Mire-La Motte, en remplacement de Louis [c.394] Le Moulnier, démissionnaire (5 octobre 1719).— 54. Présentation à l’évêque de Chartres par l’abbé de Pibrac pour la cure de sainville, vacante par suite du décès de Jacques Pinguenet, de N.    (30 octobre 1719).— 55. Lettre de M. Doulceron, archidiacre de Sully, à l’abbé de Pibrac. Il lui fait connaître qu’il ne peut accepter la présentation à la cure de Saint-Aignan-le-Jaillard du sieur Pierre Chollet, prêtre du diocèse d’Orléans, cette présentation lui ayant été remise directement par l’intéressé après avoir été envoyée par l’abbé de Pibrac à l’évêque d’Orléans, fait anormal, car il est d’usage dans le diocèse d’Orléans que toutes les présentations soient envoyées aux archidiacres. Il prie, en conséquence, l’abbé de Pibrac de lui adresser une expédition de la présentation (11 mai 1720).— 56. Présentation à l’archidiacre de Sully, pour la cure de Saint-Aignan-le Jaillard, de Pierre Chollet, en remplacement de Julien de Renes, démissionnaire (15 mai 1720).— 57-60. Lettres de l’évêque d’Orléans au sujet de la nomination de Pierre Chollet à la cure de Saint-Aignan-le-Jaillard et pièces y relatives.— 60-64. Présentations par l’abbé de Pibrac à l’archevêque de Reims, pour la cure de Sorbon, en remplacement de Germain Piongaron, décédé, de François Davesne, prêtre, du diocèse de Reims (15 mai 1719);— à l’évêque d’Orléans, pour la cure d’Yèvre-le-Châtel, en remplacement d’Antoine Geofroy, décédé, d’Olivier Fonteine, prêtre du diocèse de Tréguier (5 mars 1719);— à l’archevêque de Bourges, pour la cure de Saint-Martin, près Gien, en remplacement de Robert Richer, décédé, de Pierre Vanier, curé de Neuvy, au diocèse d’Auxerre (24 mai 1720); au grand archidiacre de l’église de Chartres pour l’église de Sainville, en remplacement de Jacques Pinguenet, décédé, de Jean Halley, prêtre du diocèse de Bayeux (3 mai 1720);— à l’archidiacre de l’église d’Orléans, pour la cure de Bouzonville, en remplacement de N. Ratouin, décédé, de Jean-Constantin Charles (13 juillet 1725). […]
     Alfred GANDILHON, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Cher. Archives ecclésiastiques. Série G. Tome I. Archevêché de Bourges. 1re partie [in-f°; XX+571 p], Bourges, Archives départementales du Cher, 1931, col. 391-394.
ANNEXE 2
Les desservant de l’église Saint-Pierre de 1705 à 1732
selon Charles Forteau (1907)
     On notera que que François Tiffonet était curé depuis août 1732 et qu’il est inhumé le 11 novembre 1760; que la paroisse est desservie de 1759 à 1761 par Pierre Joseph Lotteau, vicaire des cordeliers d’Etampes, qui doit être le vicaire dont fait état François Mauduison le 21 novembre 1760; que le premier acte du curé Jean Baptiste Barbier est opéré le 3 septembre, et qu’il est alors qualifié «chanoine de St Laurent fondé au palais archiépiscopal de Sens, chanoine de St Laurent fondé au palais archiépiscopal de Sens». Ce Barbier sera l’avant dernier curé d’Étampes, et ne sera remplacé qu’en avril 1782 par Charles-César Périer.

     1705. — «Mardy, 3 Février, sur les heures du soir, est déceddé en sa maison presbytéralle, Mre David Chassecuiller, ptre, curé de l’église paroissiale de S. Pierre et promoteur du détroit d’Etampes, agé de 67 ans 6 mois ou environ, le corps duquel a esté aujourd’huy 4e Février, enlevé de sa maison presbytéralle, par nous Claude-Nicolas Voizot, prestre doyen de l’église collégiale de Ste Croix et doyen rural au détroit dudit Estampes et par nous conduit en ladite église paroissialle de S. Pierre, où nous avons observé les cérémonies en tel cas requises et accoutumées, et ensuite fait transporter le corps dudit deffunt pour être inhumé au cimetière des paroisses Notre-Dame et S. Basile, sépulture de ses père et mère auprès desquels il a demandé d’être enterré».
     Par son testament, David Chassecuiller déclare qu’il ne veut point être enterré dans l’église — l’église étant un lieu saint où doivent seulement reposer les saints et non les pécheurs comme lui — le luminaire et les autres frais d’inhumation seront réduits au strict nécessaire; ces sortes de dépenses sont de nulle utilité aux défunts et ne servent qu’à entretenir l’orgueil et la vanité des vivants. Il lègue à l’église de Ste-Croix d’Etampes 35 livres de rente à prendre sur la fabrique de St-Pierre, à la charge de célébrer annuellement quatre services à 3 leçons, un pour lui, un pour Cantien Chassecuiller, en son vivant prestre, chantre de l’église Ste-Croix et curé de St-Pierre, son oncle, un pour Tristan Chassecuiller et Charlotte Poignard, ses père et mère, et le 4e pour feu Claude Fontaine, son prédécesseur dans la cure de St-Pierre, et [p.52] chanoine de Ste-Croix. Après plusieurs dons et legs, il nomme ses légataires universels Thomas Petit, Edmée de Villette veuve de François Lesourd et Angélique Pinson, femme de Léon Antoine Sergent, mercier-épicier d’Étampes*.

     * Archives de S.-et-O. E 3811 (Note de Forteau).
     Sur une plaque de marbre, malheureusement mutilée, conservée au Musée d’Étampes, on lit:
(Cy) Gît M. Cancien Chassecuiller, né (en)
(16) 03 le der(ni)er Aoust, prestre en 1629, le 22
(Sep)tembre curé de la paroisse S. Pierre (d’)
Estampes en 1631, chanoine du chapi(tre)
ro(ial) de Ste Croix en 1648, élu Chantre (en)
(165)3 décédé en 1654 le 13 Février
David Chassecuiller, son neveu au(ssy)
(Cu)ré de S. Pierre, ancien doyen dudit C(hapitre)
promoteur d’Estampes, décédé en 17(05)
(le) 4 Fé. a fondé les obitz avec une messe
(a)nnuelle et libera à chaque le 1er pour (luy)
(mes)me le 4 Février, le 2e le 14 Février pour M. Can(cien)
(Ch)assecuiller, son oncle, le 3e le 27 M(ars)
(po) ur M. Claude Fontaine aussi curé de lad.
P(aroi)sse, le 4e le 7 avril pour Tristan Ch(asse)
(c)uiller, et Marguerite Poignard, ses père (et)
(mè)re pour qui, il a legué la somme de 35 ££
à prendre sur la fabrique de lad. P(aroi(sse) (St)
Pier(re) et ordonne à Mtre Claude Nicolas (Voizot)
doyen dud. Chapitre et doyen de la Chretienté
et à Marc-Antoine Sergent, md……..
leurs testamens de faire faire icy me(me)
(V)espres, saluts et procession du S. Sacrement
…. fondez en lad. P(aroi)sse S. Pierre
.…jardin, demy-arpent……. »

     Le vicaire Le Vasseur continue les actes et s’intitule, jusqu’au 4 octobre, vicaire desservant.

    Mtre Jean de, ou du, Coudray, le nouveau curé, signe au registre, pour la première fois, le 21 du même mois.
     Le Vasseur cesse ses fonctions, P. Allis, cordelier, le remplace [p.53] jusqu’à l’arrivée du vicaire J. Nativelle en septembre 1706. Pierre Villemain, chanoine de Ste Croix, fait aussi quelques actes.
     Le 7 Février 1710, a été inhumé dans le chœur, entre le sanctuaire et le lutrin, messire Jean du Coudray, ptre, curé de cette p(arois)sse, aumosnier ordinaire de Mgr le Duc d’Orléans, décédé le jour d’hier — par nous, Claude Nicolas Voizot, ptre doyen du chapitre roial de Ste Croix et doyen de la Chrétienté du diocèse de Sens au détroit dudit Etampes, accompagné de MM. les curés de la ville et lieux circonvoisins et de plusieurs autres de MM. du clergé de la dite ville, lesquels ont tous signé icy avec nous — muny des sacremens et regretté de tous les gens de bien et de toute sa paroisse particulièrement les pauvres qu’il a faits ses légataires universels après les avoir soulagés dans leur misère pendant sa vie».


      Louis Huguet, vicaire desservant, signe les actes après la mort du curé; l’un est rédigé par un prêtre nommé Le Royer, d’autres par le Fr. Ignace, religieux pénitent qui se dit vicaire à partir du 2 juin. Mre Huguet cesse ses fonctions en mai après la prise de possession de la cure par Messire François Maupas dont les vicaires sont: 1711, Rihouey; — 1712, R. Le Cominat (1er acte le 15 juillet); — 1713, Lavallée (dernier acte le avril 1714) ; — 1715, Pierre Vaudry qui ne signe qu’une seule fois le 15 juillet, et V. Demourang à partir du 24 octobre; — 1717, Davoust (23 juin), et le «Fr. François Lescuyer, religieux prestre dans la communauté d’Estampes (sic), desservant la paroisse de St Pierre. Les deux derniers actes de l’année sont rédigés par le Fr. Augustin Champion, cordelier desservant le vicariat; — 1718, Guillaume Desmazures.
     En outre, pendant des absences ou des maladies du curé, on voit aux registres les signatures de différents prêtres de la ville ou des environs:— 1711, 18 novembre, Mre Baudet, chanoine de Saint Maurice de Chartres; — 1713, 20 mars, Jean, chanoine de Notre- Dame; plus loin, Collard, curé d’Ormay, Goupy, curé de St Martin; — en 1714, Bourdais, curé de StGermain-les-Estampes; Claude Dupré, religieux de Morigny; Dufays, chanoine de Ste Croix; de nouveau, Mre François Jean, chanoine de Notre-Dame «commis par M. de Maupas, curé de la p St Pierre lez Estampes, malade depuis plus d’un mois» (10 septembre); — 1715, Vatout, prêtre chapelain de Notre-Dame; — 1716, Le Royer, chanoine de Ste Croix; — 1717, quelques-uns des précédents et Jean Gibier, diacre, qui administre un baptême. [p.54]
     Un acte du vicaire Lavallée, en 1714, est assez curieux:
     «Le 16 mars, est né † dans cette paroisse et a esté baptisé le 18 et a esté nomé Pierre par Pierre Baron et la marraine Helisabeth Eslie, a esté baptisé par moy, prestre vicaire soussigné». — En marge du renvoi † est écrit: «un enfant du légitime mariage de Jean-Baptiste Ménagé, mtre charron, et de Anne Retté, ses père et mère et a esté nommé...» Nota (de la main du curé) que l’acte cy-dessus a esté corrigé des nullitez que led. sr Lavallée avoit faites, après avoir fait une enquête dans la paroisse pour constater que Pierre Ménagé est fils de Jean-Baptiste Ménagé et de Anne Retté.
     «Le 14 Juillet 1719, inhumé dans l’église François Maupas, prestre curé de cette église, agé de 40 ans, par le curé-chevecier (de Notre-Dame) Le Maistre, assisté de M. Jean Gibier, tenant la place de M. Basile Charpentier, curé de St Basile; M. Alexandre Hardy, bachelier de Sorbonne, curé de St Gilles; Pierre Goupil, curé chevecier de la p(aroi)sse St Martin».
     Les actes sont signés jusqu’en Janvier 1720 par de Marne*, chanoine; Gibier, vicaire; Pierre Grou, «prêtre commis par M. le Doyen»; Jarry, chanoine et vicaire de St Basile; Le Mousnier**, curé de St Basile, doyen de la chrétienté; et Fr. Pierre Legendre, religieux de l’abbaye royale de Morigny.
     * Il s’agit de “Me Nicolas Sulpice de Marne, prestre chanoine du chapitre de l’eglise royalle collegialle et paroisse de Nôtre Dame d’Estampes”, témoin de la démission de Lemoulnier alias Lemousnier le 23 septembre 1719 (B.G.).
     ** Il s’agit de Louis Lemoulnier, nommé curé de saint-Pierre le 24 juillet 1719, et démissionnaire dès le 23 septembre, vraisemblablement sur demande de l’archevêque de Sens, pour fait de cumul (B.G.).
     De la Motte-Lamyre, curé de St Pierre en 1720.
     Le 25 Août, baptême par Louis Houllier, vicaire de St Jean Baptiste de Nemours, commis par l’illustre et noble personne messire de la Mothe la Myre, en son absence.
     Vicaires: F. de Fleury, desservant la paroisse; J. Saillour, 1er acte le 26 novembre 1722.
     En 1721, des actes sont rédigés par le Fr. L. Godefroy, cordelier de Chartres en Beauce et le Fr. Dominique, capucin; Louis Baudet, clerc de cette paroisse. En 1722 et 1723, sont cités Marin Savouré et Jean Vallée, chanoine de Sainte-Croix, tous les deux sous-diacres.


     1729. — Antoine de Carrery, curé, bachelier en théologie.
     Le vicaire Saillour continue ses fonctions. Olivier, chanoine de Notre Dame, rédige des actes en 1730, ainsi qu’Henry Louis David, son collègue, qui signe jusqu’en 1732, en qualité de desservant.


     1732. — François Joseph Tiffonnet, curé (premier acte le 27 août).
     [On peut consuletr la suite de cet article en Annexe 2 de notre édition du dossier sur la nomination de 1760 (B.G.).]

CH. FORTEAU.

  
     Charles FORTEAU, «La paroisse de Saint-Pierre d’Étampes», in Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 13 (1907), pp. 31-56 & 77-99; 14 (1908), pp. 5- 30; 15 (1909), pp. 47-58. Ici 13 (1907), pp. 54-56.
ANNEXE 3
La famille Du Faur de Pibrac
selon une Monographie de Pibrac (vers 1886)

     Nous donnons ici un extrait d’une monographie de Pibrac des alentours de 1883 heureusement mise en ligne par le Cercle généalogique de cette ville du Tarn-et-Garonne. Je n’ai pas pu établir pour l’instant la généalogie de notre abbé, mais il est clair qu’il appartenait à cette famille. Merci à toute personne qui pourrait nous éclairer davantage sur cette question.
     [...] Au nombre des seigneurs qui, tout en ayant des possessions à Pibrac, conservent leur nom de famille provenant sans doute d’un fief plus important, nous pouvons citer: les seigneurs de l’Isle-Jourdain, les seigneurs d’Orbasson et de Saint-Bars; puis, parmi les feudataires moins importants, nous comptons Pierre de Pibrac et ses descendants que l’on retrouve encore au milieu du XIIIème siècle: Raymond de Magloire (1231); Pierre Wuilnegrand de Pibrac (1242); Pierre de Malsamont (1254); Guy de la Tour (1251); Guy de las Cours (1261); enfin la famille Doux qui commence à paraître dans le pays à cette époque et qui s’y maintient jusqu’au commencement du XVIème siècle.

     “Nous trouvons, en 1466, le contrat de mariage de Jean Doux qui ne prend pas encore le titre de seigneur de Pibrac quoique ce fief appartient à sa famille depuis le milieu du XIVème siècle. Il ne le prend que plus tard en 1503; mais à partir de cette époque, il le conserve en toutes circonstance; nous le retrouvons avec cette qualification dans le contrat de mariage de sa fille Causide Douce avec Pierre Dufaur, alliance qui amena la famille du Faur dans un pays qu’elle ne devait plus quitter.” (Histoire de Pibrac, page 43)

     Nous voici arrivés à la seconde partie de l’administration civile de Pibrac, pendant laquelle cette seigneurie appartient à la famille du Faur. Cette transmission se fit de la manière suivante: à la mort de Jean Doux, Pierre du Faur, en héritant des biens de son beau-père, hérite en même temps du titre de seigneur de Pibrac. C’est en 1540 qu’il est question du château que Causide Douce et son époux font reconstruire complètement en employant dix mille écus pour cette entreprise. Il est à remarquer que l’on ne trouve dans les anciens documents aucun renseignement sur le manoir qui a précédé au château actuel. Cependant cette antique demeure existait puisqu’elle est désignée dans une donation faite par Jean d’Orbasson en 1197. Pierre du Faur de Pibrac mourut en 1577. Il fut enterré aux Augustins de Toulouse dans la chapelle Saint-Gratien. Ses deux fils aînés étant dans les ordres, il eut pour héritier son troisième fils le célèbre Guy du Faur de Pibrac, l’auteur des quatrains qui portent son nom. Celui-ci en mourant donne le château à son fils Michel du Faur qui, le 21 novembre 1596, reçoit le brevet d’écuyer. Michel du Faur meurt en 1634 et laisse pour fils et unique héritier Guy du Faur, deuxième du nom qui mourut à son tour sans enfants en 1696. Il fut enterré dans un caveau situé dans le sanctuaire de l’église de Pibrac où reposaient déjà plusieurs membres de sa famille.

     A mesure que nous avançons dans l’histoire du château, nous voyons que les seigneurs qui le possèdent l’abandonnent peu à peu. La seigneurie de Pibrac perd son ancienne splendeur et le 14 juillet 1696 Michel deuxième du nom loue cette terre en ne se réservant que deux chambres.

     Michel du Faur, enterré dans l’église de Pibrac, avait demandé à être inhumé dans le caveau de ses ancêtres ce qui fut exécuté. Après la mort d’Eléonore de Saulx-Tavannes, veuve de Michel du Faur, le château devint la propriété de son fils Jérome du Faur, époux de Marie-Anne d’Azémar. De ce mariage naquit Jérome François du Faur, dernier rejeton de la branche aînée de la famille duFaur. (1723 —
registres de la paroisse de Pibrac conservés à la Mairie).

     Jérome du Faur, chevalier, seigneur et comte de Pibrac, laisse en mourant comme héritier direct Jérome François du Faur et quatre filles. L’on dut faire alors une estimation de Pibrac et cette opération fut confiée à un expert féodiste de Toulouse nommé Bernard Lespinasse (1740). Ce travail qui contient des documents intéressants constate la construction récente du bâtiment des remises qui existent encore aujourd’hui. Marie-Anne d’Azémar, après la mort de son époux, ne cessa pas de venir au château de Pibrac . Dans les registres de l’état civil de cette époque, 30 avril 1742, nous voyons qu’elle assistait à un baptême et que sa fille nommée Marie-Anne du Faur de Pibrac Maureville était marraine ce jour-là d’un enfant appelé Paul Courbet. A la mort de Jérome François du Faur, les demoiselles de Pibrac, dont trois avaient encore survécu à leur frère étaient propriétaires du château. La dernière nommée Gabrielle, mourut le 18 décembre 1794.

     Daniel du Faur de Cormont entra ensuite en pleine jouissance de la fortune que lui avait laissée Anne de Pibrac l’une des sœurs de Jérome François du Faur, avec la condition expresse, de prendre le titre de comte de Pibrac.

     Daniel du Faur de Cormont appartenait à la branche cadette des du Faur de l’Orléanais.

     Ici s’arrête l’histoire de l’administration civile de Pibrac sous ses seigneurs feudataires ou justiciers.
[...]
          ANONYME, Monographie de Pibrac, vers 1886 [non conservé à la BNF], texte saisi et mis en ligne par le CERCLE GÉNÉALOGIQUE DE PIBRAC, http://cgpibrac.free.fr/site/histoire/index.php?w=&&id_rubrique=22, 2002, en ligne en 2008.
ANNEXE 4
Rôle du grand doyen de Bayeux en 1719
selon Jacques Laffetay (1855)
     L’histoire du diocèse de Bayeux au début du XVIIIe siècle a été écrite en 1855 par un prêtre de cette ville, Jacques Laffetay. Il y apparaît que Monsier de Pibrac était alors grand-doyen. Au début de 1716, Monseigneur de la Tremoille, ambassadeur à Rome, avait été nommé évêque de Bayeux mais il ne s’y rendit jamais et chargea de l’y représenter l’abbé de Pibrac, qui prit possession de l’évêché en son nom le 13 novembre 1716. La Tremoille d’ailleurs fut ensuite promu archevêque de Cambrai en juin 1718. Profitant de la Régence, la famille d’un ecclésiastique de tendance janséniste, François-Armand de Lorraine, le fit nommer évêque de Bayeux dès mars 1718; le pape fit traîner l’affaire, et il ne fut sacré à Paris que le 5 novembre 1719, n’arrivant à Bayeux que le 20 mars 1720. Dans l’intervalle, M. de Pibrac, grand-doyen du chapitre, faisait fonction de la plus haute autorité du diocèse. C’est cependant à titre personnel qu’il était abbé de saint-Benoît.

Extraits des chapitres XVII, XVIII et XIX


     [p.263] CHAPITRE XVII.
     Prérogatives du haut-doyen de la Cathédrale. — MM. de Longaunay, de Choisy, de Pibrac, titulaires de cette dignité. — […]
     Quoique l’arrêt de 1671 eût restreint les prérogatives du haut-doyen, en supprimant la juridiction  qu’il exerçait auparavant sur les paroisses de sa dépendance, jusqu’au sein de la ville épiscopale, ce dignitaire était encore, au XVIIIe siècle, un personnage très-marquant. Placé à la tête du chapitre — caput capituli, — seigneur et baron de la Ferrière-au-Doyen, chanoine de la Ferrière-Duval, patron ou collateur d’un grand nombre de cures et de plusieurs [p.264] chapelles, il était encore curé de la Cathédrale, et en remplissait les fonctions auprès des chanoines et des officiers attachés au service de l’église; sa dignité était considérée comme une prélature; elle obligeait le titulaire à la résidence. Le doyen habitait, en face de la Cathédrale, l’hôtel qui sert aujourd’hui de palais à l’évèque.
     Pendant l’épiscopat de Mgr de Nesmond, cette dignité fut portée par MM. de Longaunay, de Choisy et de Pibrac. […] [p.277]
     […] M. de Pibrac.
     Au bout de deux ans et demi, M. de Choisy résigna le doyenné à M. Dufaur de Pibrac, originaire de Toulouse, abbé de Saint-Mesmin, et maître de musique à la chapelle du duc d’Orléans. […]

     *Plus tard curé de Bouville (note de Forteau).
     [p.278] CHAPITRE XVIII.
    Vacance du siège. — Prétentions des chanoines du Sépulcre. — Nomination de Mgr de la Tremoille. — II est transféré à l’archevêché de Cambrai. — Lettre des Oratoriens à M. de Pibrac.—Attitude de l’université. — Mandement publié au nom du chapitre par M. Hue de Launey. — Appel de l’université.— Lettre de M. Hue de Launey aux nouveaux convertis. — Disgrâce de M. de Launey. — Sa mort.
     Vacance du siège
     Pendant la vacance du siège, la juridiction spirituelle et temporelle étant dévolue au chapitre, ses officiers gouvernaient le diocèse jusqu’à la clôture de la régale. Après la mort de Mgr de Nesmond, il désigna pour vicaires-généraux MM. de Pibrac, doyen; de Grainville, chantre; de Launey-Hue, trésorier; Néel, archidiacre des Vez; de Fontaines, chanoine de Vaucelles. Le seul incident qui ait signalé leur admmistration, fut une question de prééminence. […] [p.280] […]
     Nomination de Mge de la Tremoille.
     Au commencement de l’année 1716, on apprit que Mgr de la Tremoille venait d’être promu a l’évêché de Bayeux. Joseph-Emmanuel de la Tremoille ou Trimouille, fils de Louis de la Tremoille, duc de Noirmoutier, nommé cardinal en 1706, et abbé de Saint-Etienne de Caen en 1710, ne visita jamais ni son abbaye ni son évêché. Retenu à Rome par ses fonctions d’ambassadeur, il chargea l’abbé de Pibrac de le représenter auprès du chapitre, et choisit pour grands-vicaires tous ceux que le chapitre avait désignés au commencement de la vacance. Le 13 novembre 1716, M. de Pibrac prit possession de l’évêché au nom de Son Éminence. On le conduisit successivement à l’autel, à la chaire épiscopale, au palais, à l’officialité. Il avait pour cortège quatre dignitaires du chapitre, les greffiers, deux témoins, le bailli, les gens du roi, six conseillers et plusieurs gentilshommes. A la procession, il marcha derrière le célébrant; pendant le Te Deum, on sonna toutes les cloches de la ville. L’année suivante, MM. les vicaires-généraux invitèrent Mgr Jacques de Matignon, ancien évêque de Condom, à conférer les saints ordres. Une nouvelle vacance allait bientôt s’ouvrir.  Mgr de la Tremoille ayant été préconisé archevêque de Cambrai au mois de juin 1718, le chapitre nomma, comme après la mort de Mgr de Nesmond, cinq vicaires-généraux. Il renouvela les pouvoirs de [p.281] MM. de Pibrac, de Launey-Hue et Néel; MM. de Grainville et de Fontaines furent remplacés par l’abbé Peschard, chancelier, et l’abbé Helyes, chanoine d’Albray, tous les deux docteurs de Sorbonne, et qui avaient appelé secrètement de la bulle Unigenitus.

     Ces dispositions devenaient de jour en jour plus communes. Déjà même des symptômes de révolte s’étaient manifestés au sein de l’Oratoire et dans une partie de l’université. Le 31 janvier 1717, le supérieur de l’Oratoire et plusieurs membres de sa congrégation avaient écrit à M. de Pibrac, pour lui exposer qu’ils n’avaient jamais accepté la bulle, même extérieurement; que tout s’était borné de leur part à une simple lecture. En conséquence, ils déclaraient que la constitution n’avait point à leurs yeux le caractère d’une décision dogmatique, et qu’ils attendraient le jugement de l’Église, avant d’embrasser un parti sur ces questions. […] [p.282] […] Quatre évêques, ceux de Mirepoix, de Senez, de Montpellier et de Boulogne appelèrent, le 1er mars 1717, de la bulle Unigenitus au futur concile, et leur exemple porta bientôt ses fruits. On signalait à chaque instant de nouvelles défections, que les intrigants du parti affectaient de supposer encore plus nombreuses. On disait, par exemple, que les grands-vicaires de Bayeux étaient partisans de l’appel, et qu’ils ne tarderaient pas à s’en expliquer. Ces rumeurs, bien qu’exagérées, n’étaient pas sans quelque fondement. Vers le mois d’avril 1718, le bruit s’étant répandu que l’abbé de Lorraine venait d’être nommé par le régent à l’évêché de Bayeux, MM. Helyes et Peschard ne firent plus mystère de leurs sentiments, conformes à ceux du prélat; on les vit arborer publiquement le drapeau du jansénisme et lui recruter des partisans. Le chapitre essaya de neutraliser leur influence, en ajoutant deux grands-vicaires aux cinq déjà nommés, et il fut décidé que toutes les affaires seraient expédiées en commun.

     MM. Helyes et Peschard appelèrent de cette décision devant le parlement, y furent condamnés, et ne prirent plus aucune part à l’administration du diocèse jusqu’à la fin de la vacance. La position des grands-vicaires orthodoxes était devenue fort délicate. De toutes parts on leur demandait une manifestation; mais ils sentaient qu’une manifestation à laquelle [p.283] deux de leurs collègues refuseraient de participer,
allait faire éclater les dissensions dont ils gémissaient. Enfin, apprenant qu’on abusait de leur silence pour tromper les faibles, ils convoquèrent un du chapitre général, et publièrent leur profession de foi. Elle parut sous forme de mandement, adressé, au nom du chapitre, à tout le clergé séculier et régulier du diocèse ; elle ne porte qu’une signature, celle de l’abbé de Launey-Hue, président. Nous ignorons les motifs de la préférence accordée à M. de Launey sur M. de Pibrac. Rien ne nous autorise à l’interpréter comme un acte de défiance à l’égard du vénérable doyen; nous croyons volontiers que le choix du chapitre fut un hommage rendu à la mémoire de Mgr de Nesmond, et à la haute capacité de son ancien grand-vicaire. Pourquoi hésiterions-nous à reconnaître tout ce que présentait d’insolite ce titre de président, cette signature unique au bas d’un mandement capitulaire, cette introduction tardive de deux nouveaux membres dans l’administration diocésaine? On était en face d’une situation menaçante, qui exigeait des mesures exceptionnelles. Si les règles canoniques ne furent pas strictement observées, ce n’est pas aux grands-vicaires orthodoxes qu’il faut en demander compte. […] [p.289] […]


     CHAPITRE XIX.
     Mgr de Lorraine est nommé à l’évêché de Bayeux.— Conduite  qu’il tient à Paris. — Sa prise de possession. — […]

     Mgr de Lorraine est nommé à l’évêché de Bayeux.
     François-Armand de Lorraine appartenait à la branche de cette illustre maison désignée sous le nom d’Armagnac. Il était fils de Louis de Lorraine, comte d’Armagnac, de Charni, de Brionne, vicomte de Marsan, et de Catherine de Neufville-Villeroi, fille [p.290] du duc de Villeroi, pair et maréchal de Franc. Il était né le 13 février 1665. A l’âge de onze ans, en 1676, il fut nommé abbé de Notre-Dame-des-Chastelliers; en 1686, abbé de Saint-Faron; en 1689, abbé de Royaumont. En 1688, dans sa vingt-troisième année, il se fit recevoir docteur de Sorbonne. Il joignait à tous ces titres celui de primat de l’église collégiale et ducale de Nancy; mais Louis XIV, qui connaissait l’impétuosité de son caractère et la hardiesse de ses opinions, refusa constamment de lui confier l’administration d’un diocèse.
     Ce fut sous la régence, au mois de mars 1718, que les instances de sa famille le firent nommer à l’évêché de Bayeux. Le pape, instruit de ses dispositions, ne se pressa pas de lui expédier ses bulles. Enfin, il fut proposé dans le consistoire du 18 septembre 1719, par le cardinal Ottoboni, et sacré à Paris le 5 novembre de la même année, par le cardinal de Noailles. Le mardi 30 octobre, l’abbé Peschard avait pris possession de l’évêché au nom de Son Altesse. Un tel choix n’était que trop significatif: il retentit comme une menace au sein du chapitre et du clergé. L’abbé Beziers, si réservé dans ses jugements , attribue la plus grande partie des fautes de Mgr de Lorraine aux hommes qu’il investit de sa confiance, et il place au premier rang M. Peschard. Son nom et celui de M. Helyes doivent être associés à toutes les mesures violentes qui vont inaugurer la nouvelle administration.

     Conduite qu’il tient à Paris.
     Le 13 mars 1720, trente évêques approuvèrent à Paris un corps de doctrine, interprétatif de la bulle [p.291] Unigenitus, et rédigé en vue d’un accommodement. On y condamnait les Réflexions morales de Quesnel, les cent-une propositions, avec les mêmes qualifications que la bulle. On condamnait aussi les livres faits contre elle. Mgr de Lorraine fut un de ceux qui apposèrent leur signature à l’acte d’acceptation; mais il la retira presque aussitôt. Il avait fait la première démarche pour être agréable au régent, qui attachait un grand prix au succès des négociations; la seconde lui fut arrachée par le parti au service duquel il avait eu le malheur de mettre son nom et son influence.
     Nous plaçons ici, faute d’en connaître la date précise, l’ordination de plusieurs hollandais que Mgr de Lorraine fit à Paris en 1720 et en 1721, au grand mécontentement du souverain pontife. Depuis 1710, il n’y avait point d’évêque en Hollande: le pape en avait confié le gouvernement spirituel à ses nonces de Cologne et de Bruxelles; mais le clergé janséniste ne reconnaissait que les grands-vicaires nommés par le chapitre d’Utrecht, qui avait appelé de la bulle en 1719. Celui-ci prétendait avoir droit de gouverner pendant la vacance du siège; il nommait des pasteurs,
donnait des dimissoires aux jeunes étudiants, et les envoyait se faire ordonner en France. Il n’y eut que trois évêques qui osèrent prêter leur ministère à de pareilles ordinations: celui de Senez, celui de Blois et celui de Bayeux. […] [p.293] […]
     Bornons-nous à constater que, dédaignant la pieuse coutume qui avait conduit ses prédécesseurs à Notre-Dame-de-la-Délivrande, il arriva en chaise de poste au palais épiscopal, le 20 mars 1720, vers une heure après midi. Il n’y eut ce jour-là ni entrée solennelle ni prise de possession. Quatre dignitaires du chapitre, et quatre des plus anciens chanoines allèrent le complimenter. Les corps de justice, la maison de ville, la noblesse, les bourgeois en armes se présentèrent à leur tour; on tira le canon du château; une des pièces éclata, et quatre jeunes gens furent tués sur les remparts.
     Le 23, eut lieu la prise de possession. Après la récitation des petites heures, le clergé séculier et régulier se rendit en silence à Saint-Sauveur, où il était attendu par l’évêque. Les quatre premiers dignitaires le revêtirent de ses habits pontificaux; M. le doyen lui présenta la crosse, et le complimenta au nom du chapitre; Monseigneur répondit en peu de mots; on revint ensuite à la Cathédrale par la rue Saint-Malo. Avant de franchir la porte d’entrée, l’évêque jura, la main sur le livre des Évangiles, de respecter les immunités de son Eglise. Puis il alla [p.294] baiser l’autel, où il déposa «dix louis d’or valant six cents francs.» Conduit à la chaire pontificale par les quatre dignitaires, il y entonna le Te Deum, après quoi il pontifia. L’abbé Beziers, aux manuscrits duquel nous empruntons ces détails, parle du beau luminaire dont Mgr de Lorraine avait fait présent à la Cathédrale; il cite, entre autres, le cierge de cire blanche d’une livre, qui était celui de l’évêque, et ceux des couronnes pesant chacun un quarteron.
     Pour ne rien omettre de ce qui nous est raconté  par les contemporains, disons encore qu’un poisson monstrueux fut offert à Monseigneur, au sortir de la messe, par un matelot qui jouait de la loure; qu’il y eut un beau feu d’artifice sur les remparts de l’évêché, et que Monseigneur fit distribuer aux pauvres une somme d’argent considérable.
     Je ne citerai rien des chants poétiques dédiés à Mgr de Lorraine à son arrivée parmi nous. Peut-être devrais-je faire remarquer que la flatterie ne lui fut point épargnée. Il appartenait à une famille des plus illustres, et, quand il voulait être agréable, il exerçait, sur ceux qui l’entouraient, une séduction presque [p.295]. Voilà le thème des éloges qui lui furent prodigués; ils allaient bientôt faire place aux accusations les plus graves. […]

     *Au sujet et des actes de l’abbé Périer à l’Assemblée nationale. «Les trois Etats du Bailliage d’Etampes, aux Etats-généraux» par MM. Legrand et Marquis (Note de Forteau).
  
     Abbé Jacques (Camille-Jacques) LAFFETAY (chanoine de Bayeux, dicteur ès-lettres), Histoire du diocèse de Bayeux, XVIIe et XVIIIe siècle [in-8°; XCIX+335+87 p.; pièces justificatives], Bayeux, A. Delarue, 1855, pp. 263-295.
ANNEXE 5
Sur la famille de La Myrrhe La Motte
selon Jacques Laffetay (1855) et d’autres sources

     Nous donnons ici telles quelles quelques données éparses sur la noble famille de La Mothe La Myre, trouvées de ci de là. Je n’ai pas pu établir pour l’instant la généalogie de notre curé, mais il est clair qu’il appartenait à cette famille. Merci à toute personne qui pourrait nous éclairer davantage sur cette question.
       LA MYRE. Ancienne maison de Picardie, originaire de Guienne. Elle était en possession de la baronnie d’Hangest et de Davenescourt en Santerre, et a fourni des officiers distingués à nos armées. Gabriel de la Myre commandait la ville et la citadelle de Pignerot en 1680; Antoine de la Myre, comte de La Mothe, était en 1710 lieutenant du roi au gouvernement de Péronne, Montdidier et Roye. Son fils, François-Melchior, comte de la Myre, fut lieutenant du roi en Picardie. André-Jérôme de La Myre est mort maréchal-de-camp. Cette famille comte encore des représentants en Picardie, en Normandie et à Paris. Alliances avec les maisons de Cardevac d’Havrincourt, Folleville, La Ferté, Runes, etc. Armes: d’azur, à trois aiglettes au vol abaissé d’or, becquées, membrées et diadémées de gueules.
     Paul André ROGER (1812-1894) [dir.], Hyacinthe DUSEVEL (1796-1881), Gustave de HAUTECLOCQUE, Louis d’ALLONVILLE [collaborateurs], «La Myre», in ID., Bibliothèque historique, monumentale, ecclésiastique et littéraire de la Picardie et de l’Artois, publiée par M. P. Roger, membre de la Société des Antiquaires de Picardie, avec la collaboration de M. le Comte d’Allonville, conseiller d’État, ancien Préfet de la Somme; de M. le Baron de Hauteclocque, ancien Maire d’Arras; et de M. H. Dusevel, Inspecteur des Monuments historiques de la Somme [26 cm; 368 p.], Amiens, Duval et Herment, 1844, p. 296 [dont une saisie numérique mise en ligne par Google].
Pot-pourri complémentaire

       1) Gabriel la Mothe-la Myre, ingénieur en chef,  a dirigé de 1662 à 1666 , avec Pierre de Chastillon (intendant des fortifications pour la Flandre) la construction de la citadelle de Dunkerke, qui sera remaniée par Vauban entre (Notice de l’Inventaire général rédigée par Sophie Meullenet  en 1987). En 1676 et 1677 il a visité le Roussilllon pour le défendre contre une offensive espagnole (cf. Alain Ayats, «Louis XIV et les Pyrénées catalanes de 1659 à 1681
Frontière politique et frontières militaires», http://pagesperso-orange.fr/editions.trabucaire/francais/ayats.htm, en ligne en 2008), commencé les travaux de la citadelle de Bellegarde, qui seront aussi terminés par Vauban. Il succède à Saint-Hillaire comme directeur des fortifications du Roussillon en 1678 (cf. Chris Jones of Altofts, «The Fortress of Bellegarde - Roussillon», in ID., Marshal Vauban Website, http://www.geocities.com/Pentagon/6750/bllgde.html, 1998, en ligne en 2008). Il “rend de très grands services au siège de Puycerda” (Gazette de France du 14 juin 1678).
     2) Un comte de la Mothe-la-Myre, lieutenant du Roi au pays de Vermandois & de Thiérache (cf. son fils qui suit).
     3) François-Jean de la Myre, comte de Mory, ci-devant chevalier de Malte, fils du comte de la Mothe-la-Myre, lieutenant de Roi au pays de Vermandois & de Thiérache, & de dame Marc de la Ferté, épouse le 14 (1753) mademoiselle Marie-Anne-Thérèse de Chamborant, fille du comte de la Clavière, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de Montmédy & gouverneur du comte de la Marche, & de Marie-Anne Moret de Bournonville (Gazette de France du 19 mai 1753). Le grand-maître de Malte accorde au comte de Mory la permission de porter la croix de l’ordre, même étant marié (26 mai) [Mêmes informations dans le Mercure de France de juin 1753, qui précise que la bénédiction nuptiale fut donnée par l’évêque de Perpignan]. — Le comte de la Myre prête serment entre les mains du Roi de la province de Picardie que le feu comte de la Motte-la-Myre son père avoit possédée (Gazette de France du 1er janvier 1757).
     4) Mlle Geneviève Alexandrine de La Mothe La Myre Davenescourt, le 17 juin 1753, achète pour 100.000 livres la seigneurie de Congis-sur-Thérouanne (Seine-et-Marne, et la transmet 8 ans à son parent François-Jean de La Myre, Chevalier, comte d’Honneinghem, mestre de camp de cavalerie, capitaine des gardes du prince de Conti. Et à sa dame Marie-Anne Thérèse de Chamborant, son épouse. Ce dernier y commence en 1775 la construction du château du Gué, qui existe toujours, et où il meurt le 18 brumaire an X, laissant le château à...
     5) son fils André-Jérome de La Myre-Mory, qui passe le 18 septembre 1807 au fils de celui-ci,
     6) Anne-Auguste-Jacques comte de La Myre-Mory (capitaine au 3ème régiment de la garde royale). Ce dernier se retire en Guyenne, et le château est vendu en 1834 à un meunier du pays.
     10) Le comte Robert de La Myre-Mory (1898-1940), issu d’une famille de la noblesse picarde établie dans le Lot-et-Garonne, est un homme politique français né le 4 mars 1898 à Port-au-Prince (Haïti) et mort pour la France le 10 juin 1940 à Voncq, dans les Ardennes (cf. Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_de_La_Myre_Mory).

    
Source du texte: Archives départementales du Cher, consultées en 2007.
 
Saint-Pierre d'Etampes en 1648 (détail du plan de Fleury (AD91, E3802, cliché François Jousset, 1999)
L’église Saint-Pierre d’Étampes en 1648 (plan du géomètre Fleury, AD 91, E3802) 
   
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
 
Éditions

    
Originaux: conservés aux archives départementales du Cher sous la cote G. 139.
 
     
Analyse: Alfred GANDILHON, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Cher. Archives ecclésiastiques. Série G. Tome I. Archevêché de Bourges. 1re partie [in-f°; XX+571 p.], Bourges, Archives départementales du Cher, 1931, col. 391-394 [dont une réédition ci-dessus].

     Édition princeps: Bernard GINESTE [éd.], «Archives des abbés de Fleury: Nomination du curé de Saint-Pierre d’Étampes (5 pièces, 1719)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-18-1719curedesaintpierre.html, 2008.

Saint-Pierre au XVIIIe siècle

     Léon MARQUIS, «Le Château du Bourgneuf, résidence des baillis d’Étampes», in Bulletin de la Société Historique et Archéologique de Corbeil d’Étampes et du Hurepoix 7 (1901), pp. 13-23.
     Réédition numérique: Bernard GINESTE [éd.], «Léon Marquis: Le Château du Bourgneuf, résidence des baillis d’Étampes (1901)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis1901chateaudubourgneuf.html,  2008.

     Charles FORTEAU, «La paroisse de Saint-Pierre d’Étampes», in Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 13 (1907), pp. 31-56 & 77-99; 14 (1908), pp. 5- 30; 98-121; 15 (1909), pp. 47-58.
     Prochainement en ligne sur le Corpus Étampois.


     Jacques GÉLIS, «Le faubourg Saint-Pierre du XVIe au XVIIIe siècle», in ID. [dir.], Étampes et ses quartiers. Saint-Pierre (1) [29 cm sur 20,5; 52 pages; 61 documents figurés], Étampes, Association Étampes-Histoire [«Les Cahiers d’Étampes-Histoire» 3], 2000,
pp. 14-19.
     Chantal MINET, «Aspect démographique de la paroisse Saint-Pierre d’Étampes sous l’Ancien Régime
», ibid., pp. 20-25.
     Jacques GÉLIS, «Les lieux de culte de Saint-Pierre», ibid., pp. 30-40.

     Jacques GÉLIS, «Étampes, le quartier Saint-Pierre: un château et ses seigneurs», in ID. [dir.], Étampes et ses quartiers. Saint-Pierre (2) [29 cm sur 20,5; 52 pages; 58 documents figurés], Étampes, Association Étampes-Histoire [«Les Cahiers d’Étampes-Histoire» 4], 2001, pp. 2-3.
     Christian CARENTON, «La seigneurie du Bourgneuf», ibid., pp. 4-9..
     Jacques GÉLIS, «Le château au temps des Valory», ibid., pp. 10-15; «Un grand commis du roi: Guy-Louis-Henry de Valory», ibid., pp. 16-23; «La vie au Bourgneuf», ibid., pp. 24-31; «Les difficultés de la seigneurie avant la Révolution», ibid., pp. 32-33.
     François JOUSSET, «La pierre tombale du marquis de Valory», ibid., pp. 34-35.


     Bernard GINESTE [éd.], «Archives des abbés de Fleury: Nomination du curé de Saint-Pierre d’Étampes (5 pièces, 1719)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-18-1719curedesaintpierre.html, 2008.

     Bernard GINESTE [éd.], «Archives des abbés de Fleury: Nomination du curé de Saint-Pierre d’Étampes (19 pièces, 1760)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-18-1760curedesaintpierre.html, 2008.

Sur Pibrac

     Abbé Jacques (Camille-Jacques) LAFFETAY (chanoine de Bayeux, dicteur ès-lettres), Histoire du diocèse de Bayeux, XVIIe et XVIIIe siècle [in-8°; XCIX+335+87 p.; pièces justificatives], Bayeux, A. Delarue, 1855.
     Dont une saisie numérique mise en ligne par Google, en ligne en 2008.
     Abbé Jacques (Camille-Jacques) LAFFETAY (chanoine de Bayeux, dicteur ès-lettres), Histoire du diocèse de Bayeux, XVIIIe et XIXe siècle [in-8°; XCIX+335+87 p.; armoiries, fac-similé], Bayeux, A. Delarue, 1876.


     Anatole DU FAUR (1812-1885), Pibrac. Histoire de l’église, du village et du château, 1882 [non conservé à la BNF]. Dont une réédition en fac-similé [20 cm; 64 p.; 20 p. de planches], Paris, Autremencourt (Aisne), Office d’édition du livre d’histoire [«Monographies des villes et villages de France» 1649], 1997.


     ANONYME, Monographie de Pibrac, vers 1886 [non conservé à la BNF], texte saisi et mis en ligne par le CERCLE GÉNÉALOGIQUE DE PIBRAC,
http://cgpibrac.free.fr/site/histoire/index.php?w=&&id_rubrique=22, 2002, en ligne en 2008 (dont un extrait ci-dessus).

Sur La Motte La Myrrhe

     Bibliographie à venir.



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