CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Louis XIV
Interdiction de réélire le recteur Michel Godeau
Lettre à l’Université, du 11 juin 1714
   
Lettre de Louis XIV dans l'édition Depping de 1855

     L’Étampois Michel Godeau a été recteur de l’Université, comme le notent fièrement plusieurs historiens locaux. Mais nul d’entre eux ne semble avoir noté jusqu’à ce jour qu’il avait déplu au roi et fut quasiment révoqué en raison de sa sensiblité janséniste. Nous rééditons ici ce document en y joignant seulement pour l’instant, outre ce qu’ont écrit les érudits étampois sur Godeau, et le récit des événements par Charles Jourdain, dans son Histoire de l’Université publiée en 1888.
B.G.,  6 janvier 2008 (1ère édition)
 
Louis XIV
Interdiction de réélire le recteur Michel Godeau
Lettre à l’Université, du 11 juin 1714


LETTRE DU ROI A L’UNIVERSITÉ DE PARIS.

A Rambouillet, le 11 juin 1714.

     Chers et bien amez, informez que vous devez procéder le 23 de ce mois à l’eslection du recteur de l’université, comme vous pourriez, suivant vostre usage ordinaire, en conséquence de l’arrest du parlement du 14 mars dernier, continuer une seconde fois dans ce poste le sieur Godeau, qui en est actuellement pourveu, nous vous escrivons cette lettre pour vous dire qu’ayant de justes sujets d’estre mécontent du sieur Godeau, nous ne voulons point qu’il soit continué, et qu’ainsy nostre intention est que dans vostre prochaine eslection vous fassiez choix d’un autre sujet pour remplir la place de recteur. Si n’y faites faute, car tel est nostre plaisir.

         Reg. secr.

(Depping, Correspondance administrative..., tome IV (1855), p. 657 (n)118).
Notes
     Remarque sur l’adresse de la lettre. Selon Charles Jourdain (qui paraît avoir consulté les Archives de l’Université), la lettre portait une adresse plus développée, que Deeping ou sa source n’ont pas conservée, car il écrit que «le roi écrivit en effet la lettre que voici «“à ses chers et bien amez les recteur, docteurs, régens et suppôts,” de sa fille aînée, l’Université de Paris».
     bien amez: bien aimés.
     informez: étant informés (pluriel de majesté)
     Si n’y faites faute: Ainsi donc n’y manquez pas.
     Reg. secr.: Abréviation du latin Regis secretarius, “secrétaire du Roi”. C
est alors Monsieur de Pontchartrain qui est secrétaire d’État de la Maison du roi (1693- 1715).

B. G., janvier 2008

ANNEXE
Récit de la révocation de Michel Godeau par Charles Jourdain
Histoire de l’Université aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1888, t. 2.

     La Faculté des arts n’avait pas eu d’avis à exprimer sur la constitution Unigenitus*; elle se tenait à l’écart, non par indifférence, mais par circonspection, dans l’attente des événements, lorsqu’une circonstance inattendue compromit son repos et ses privilèges en faisant éclater les véritables sentiments de plusieurs de ses membres.
     * La bulle Unigenitus est le texte officiel que le pape Clément XI accorda à Louis XIV en septembre 1713 pour dénoncer le courant janséniste et notamment l’oratorien Pasquier Quesnel. L'église catholique de France est alors partagée en deux courants spirituels et doctrinaux, l’un janséniste, et l’autre jésuite (B.G.)
     Le 15 mai, le recteur, Michel Godeau, devait prononcer le panégyrique de Louis XIV, dans la chapelle du collège de Navarre, selon la fondation faite par les échevins de Paris trente ans auparavant, et acceptée par l’Université. S’il faut en croire les registres de la Faculté des arts, l’orateur s’acquitta de cette tache avec une éloquence persuasive, bien propre à faire passer dans l’âme de ses auditeurs les sentiments de respect et d’amour dont il était lui-même pénétré pour la personne du roi. La beauté du style répondait à la noblesse du sujet; en plusieurs passages on sentait un souffle cicéronien qui devait charmer les oreilles [p.111] délicates (1). Mais d’autres relations (2), plus instructives que ces éloges vulgaires*, nous apprennent que Michel Godeau n’avait pas ménagé les allusions aux événements religieux qui préoccupaient alors tous les esprits; qu’à l’éloge de Louis XIV il avait su mêler celui de M. de Noailles**, si bien qu’on pouvait se demander lequel, du roi ou du cardinal, était l’objet de son discours; qu’il avait dépeint ce prélat comme l’unique défenseur de la vérité, comme l’arbitre plein de sagesse de qui l’Église attendait une règle de foi et la paix des consciences; qu’en un mot, une cérémonie consacrée à l’expression de la reconnaissance publique envers le souverain, s’était trouvée transformée en une démonstration presque séditieuse.
    (1) Arch. U., Reg. XLII, fol. 8 v°.

     (2) Journal de M. l’abbé Dorsanne, Rome, 1753, in-4°, t. I, p. 116: «Le discours du recteur fut au moins autant un éloge de M. le cardinal de Noailles que du roi. Il y représenta cet archevêque comme le seul défenseur de la vérité, celui de qui toute l’Église attendoit la règle de la foi et qui devoit donner la paix à l’Église....» Voyez aussi la Lettre d’un bachelier de Sorbonne de la tribu de Bourges, dans la Nation de France, à un chanoine de Toulouse, sur ce qui s’est passé dans l’Université de Paris, le 10 octobre 1715, au sujet de la déposition du sieur Poirier, recteur de l’Université de Paris, in-12, p. 5.

     * vulgaires: communs, passe-partout (B.G.)

     ** Louis Antoine, cardinal de Noailles (1651-1729), archevêque de Paris de 1695 à 1729, refusa de signer l’acte d’acceptation de la bulle Unigenitus, suivi de huit évêques. Il fut proscrit de la Cour dès février 1714, et condamné par le Saint Office le 26 mars. Le roi décida en décembre 1714 de convoquer un concile national pour le faire déposer, mais mourut avant d’avoir pu exécuter ce projet  (B.G.).
     Le jansénisme comptait dans les rangs de l’Université un grand nombre de partisans qui applaudirent à l’imprudente conduite du recteur; mais il n’en fut pas de même à la cour. Informé des paroles téméraires prononcées par Me Godeau, Louis XIV voulait qu’il fût révoqué sur-le-champ de ses fonctions. Le cardinal de Rohan* parvint néanmoins à faire comprendre au monarque irrité qu’il était plus sage d’attendre l’époque très prochaine où l’Université s’occuperait de l’élection d’un nouveau recteur: il suffirait alors, pour écarter Michel Godeau, de s’opposer à ce que ses pouvoirs fussent prorogés (3). Dans les premiers jours de juin, le roi écrivit en effet la lettre que voici «à ses chers et bien amez les recteur, docteurs, régens et suppôts,» de sa fille aînée, l’Université de Paris: «Étant informez que vous devez procéder le 23 de ce mois à l’élection du recteur de l’Université, comme vous pourriez, suivant votre usage ordinaire, et en conséquence [p.112] de l’arrest du Parlement du 14 mars dernier, continuer une seconde fois dans ce poste le sieur Godeau, qui en est actuellement pourveu, nous vous écrivons cette lettre pour vous dire qu’ayant de justes sujets d’être mécontents dudit sieur Godeau, nous ne voulons point qu’il soit continué, et qu’ainsy notre intention est que dans votre prochaine élection vous fassiez choix d’un autre sujet pour remplir la place de recteur.»
     * Armand Gaston Maximilien, prince de Rohan (1674-1749), évêque de Strasbourg en 1704, cardinal en 1712, grand aumônier de France en 1713, membre du conseil de Régence en 1722. (B.G.)

     (3) Journal de l’abbé Dorsanne. t. 1, p. 116.






    Cette dépêche avait été envoyée par M. de Pontchartrain au syndic, Edmond Pourchot. Celui-ci s’assura du désistement volontaire de Michel Godeau, espérant pouvoir se dispenser de lire le message royal, désormais inutile, et épargner ainsi à ses collègues et à lui-même la mortification d’enregistrer une lettre de cachet qui portait l’atteinte la plus grave à la liberté de leurs délibérations.
     * Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain (1674-1747), secrétaire d’État de la Maison du roi de 1693 à 1715. (B.G.)
     Le roi s’était déclaré satisfait de la soumission et du repentir de Godeau, et, comme l’écrivit M. de Pontchartrain (1), il consentait à ce que la lettre de cachet ne fût pas lue publiquement, à moins de nécessité. Mais, soit curiosité, soit respect exagéré de la personne du prince, cette lecture fut réclamée par la Faculté des arts elle-même, qui semblait la plus intéressée à l’empêcher. Le 25 juin, comme on allait procéder à l’élection du nouveau recteur, des voix nombreuses insistèrent pour qu’il fût donné communication des ordres du roi, et Pourchot dut se résigner à lire le texte même de l’injonction sévère qu’il avait reçue de la cour (2). Aussitôt Godeau déclara ne pouvoir conserver un seul instant de plus ses fonctions, puisqu’il avait eu le malheur de déplaire au roi; il déposa les insignes de la dignité rectorale entre les mains de Dagoumer, son prédécesseur, qui, suivant l’usage, siégeait à sa droite, et il quitta l’assemblée.
     (1) Lettre du 22 juin à Pourchot. (Bibl. de l’Université, papiers de M. Demontempuys.)



     (2) Lettre de Pourchot à M. de Pontchartrain, du 23 juin. Voyez aussi nos Pièces justificatives, n°CLVIII.

     Ce qui dut lui causer, comme à beaucoup des assistants, une vive amertume, ce fut la désignation du candidat choisi pour le [p.113] remplacer par le roi lui-même, ainsi que M. de Noailles et le cardinal de Rohan avaient été chargés d’en informer Pourchot. Il se nommait Philippe Poirier, et enseignait la philosophie au collège de la Marche, dont le principal, Me de la Pierre, docteur en théologie, avait parlé avec force dans les dernières assemblées de la Sorbonne pour l’acceptation de la bulle Unigenitus. Avant d’appartenir au collège de la Marche, Poirier avait été, durant quelques années, simple précepteur, et le bruit courait qu’alors, au mépris des règlements académiques, il faisait suivre à ses élèves les classes des Jésuites. Ceux-ci, par un échange de bons procédés, s’étaient entremis pour lui procurer des fonctions plus stables; la société de Jésus, alors toute-puissante, passait même pour avoir suggéré à Louis XIV, par l’entremise du P. Letellier*, la résolution de le faire élire recteur, sûre de trouver en lui aide et soutien, si jamais elle avait besoin d’invoquer son autorité (1).
     * Michel Le Tellier (1643-1719), jésuite français, confesseur du roi Louis XIV de 1709 à 1715. Ennemi du jansénisme, il obtint de Louis XIV la destruction de Port-Royal-des-Champs en 1709 et fut à l’origine de la bulle Unigenitus, qu’il fit demander par le roi au Saint-Siège (B.G.).

     (1) Lettre d’un bachelier de Sorbonne de la tribu de Bourges, etc., p. 6 et s.
   
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Éditions de ce texte

     Georges-Bernard DEPPING (1784-1853) [éd.], Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, entre le cabinet du roi, les secrétaires d’État, le chancelier de France et les intendants et gouverneurs de province, les présidents, procureurs et avocats généraux des parlements et autres cours de Justice, le gouverneur de la Bastille, les évêques, les corps municipaux, etc. etc., recueillie et mise en ordre par G. B. Depping [27 cm; 4 volumes: t.1 (1850): “États provinciaux - Affaires municipales et communales” (XLIV+1017 p.); t.2 (1851): “ Administration de la justice - Police - Galères” (LVI+1025 p.); t.3 (1852): “Affaires de finances - Commerce - Industrie” (LIX+920 p.); t.4 (1855): “Travaux publics - Affaires religieuses - Protestants - Sciences, lettres et arts - Pièces diverses ” (XXXVI-848 p.)], Paris, Imprimerie nationale [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. Première série, Histoire politique»], 1850-1855 [dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204027t (tome 1); http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2040286 (tome 2); http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204029k (tome 3); http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204026f (tome 4), en ligne en 2008.], tome IV (1855), p. 657 (n°118 de la IVe partie).

     Beranrd GINESTE [éd.],
«Louis XIV: Interdition de réélire recteur Michel Godeau (lettre à l’Université de Paris, 11 juin 1714)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-18-17140611louis14contregodeau.html, 2008.

Sur Michel Godeau (érudits locaux étampois)

      Léon MARQUIS,
«Godeau (Michel)», ID.,  Les rues d’Étampes et ses monuments, Histoire - Archéologie - Chronique - Géographie - Biographie et Bibliographie, avec des documents inédits, plans, cartes et figures pouvant servir de suppléments et d’éclaircissement aux Antiquités de la ville et du duché d’Etampes, de Dom Basile Fleureau [in-8°; 438 p.; planches; préface de V. A. Malte-Brun], Étampes, Brière, 1881 [dont deux rééditions en fac-similé: Marseille, Lafitte reprints, 1986; Éditions de la Tour Gile, 1996], pp. 358-359, dont une réédition en ligne par le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis-rues06.html#godeau, en ligne en 2008, et ci-dessous:

     GODEAU (MICHEL), recteur de l’Université de Paris, né à Étampes, paroisse de Notre-Dame, le 17 août 1653, mort le 25 mars 1736. Il fut professeur au collège des Grassins en 1684, curé de Pont-sur-Yonne en 1669, et deux fois recteur de l’Université en 1713 et en 1717, puis curé de saint-Cosme à Paris en 1718. Il mourut à Corbeil, où il avait été exilé comme appelant de la bulle Unigenitus. Le célèbre Coffin succéda à Godeau dans les fonctions de recteur; en l’installant, Godeau lui recommanda «de poursuivre avec zèle et ardeur ce qui avait été commencé pour l’établissement de l’instruction gratuite, non pas tant pour le bon plaisir de l’Université que pour le bien de tout le royaume.» Il a traduit deux ouvrages de piété, et ses poésies latines ont été publiées après sa mort.
     On a de lui:
     Abrégé des maximes de la vie spirituelle, recueilli des sentiments des Pères et traduit du latin de Dom Barthelemy des Martyrs. Paris, 1699, in-12.
     De l’amour de Dieu, traité de saint Bonaventure. Paris, 1712, in-12.
     Per illustris [sic] viri Nicolai Boileau Despreaux Opera, è gallicis numeris in latinos translata a D. Godeau antiquo rectore universitatis studii Parisiensis. Paris, 1737, in-12.
     Ce volume contient la traduction en vers latins d’une grande partie des œuvres de Boileau, savoir: les douze satyres [sic], les douze [p.359] épîtres, l’Art poétique. Boileau, qui avait vu plusieurs de ces pièces, s’y reconnaissait avec complaisance et avouait que les expressions latines développaient souvent sa pensée avec plus de force et d’éclat qu’il n’avait pu le faire en français.
     Le même recueil contient la traduction en vers latins de deux pièces de l’abbé de Villiers en vers français: Rus Thorigniacum (Thorigny, près Lagny), et Rus Thorigniacum (Sucy en Brie), maison de campagne, près Corbeil, que fréquentait Godeau.
     On cite encore de lui deux morceau de vers latins signés: Michaël Godeau, publiés séparément et sans date (in-folio), à l’occasion des thèses de philosophie soutenues par Claude-Henri Vincent et J.-B. Testu de Balincourt.
     Il traduisit une ode de M. Roi sur l’étude qui parut dans les Mémoires historiques et critiques de septembre 1722.
     On lui attribue enfin un recueil d’hymnes latines, par M. G... dédiés [sic] au doyen d’Étampes. 1725, in-12 de 12 pages.
     Au bas de son portrait gravé, chef-d’œuvre de Desrochers, Paris (s.d.), on lit ce quatrain:
Les Muses dans leur sein l’ont nourri dès l’enfance;
De leurs leçons il tient mille dons excellents;
Mais son profond savoir et sa haute éloquence
Ont toujours pour le ciel employé leurs talents.  
      Jourdain, Histoire de l’Université, t. I, p. 287. — Moréri, Dictionnaire historique.

      Léon MARQUIS, «13», in «Notes bibliographiques», ID., Les rues d’Étampes..., p. 376, dont une réédition en ligne par le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis-rues06.html#godeau, en ligne en 2008, et ci-dessous:

     13. Hymnes latines dédiées à Louis le Mousnier, doyen d’Étampes, par M. G. — Ex typis viduæ Ægidii Paulus du Mesnil, 1725, in-12.  
     L’une des hymnes est en l’honneur de saint Basile, et l’auteur, qui signe M. G., est sans doute Michel Godeau, recteur de l’Université de Paris.

      René de SAINT-PÉRIER, «La vie intellectuelle et l’Académie d’Étampes», in «Le XVIIIe siècle», in La grande histoire d’une petite ville: Étampes [in-4° (16 cm sur 25); 143 p.; 8 gravures sur bois originales in-texto de Jules Lepoint-Duclos; 16 planches hors-texte dont deux croquis et 14 photographies originales de Jules Lepoint-Duclos; ouvrage couronne par l’Institut], Étampes, Édition du Centenaire de la Caisse d’Épargne (1838-1938), 1938 [dont une réédition remaniée posthume à partir de 1964 dans le Bulletin Municipal d’Étampes], p. 78, dont une réédition en ligne par le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-saintperier1938grandehistoire05.html#academie, en ligne en 2008, et ci-dessous:
 
     L’existence d’une imprimerie à Étampes dès 1709 et les raisons qui furent invoquées avec insistance pour son rétablissement chaque fois qu’elle fut supprimée montrent déjà que notre ville était alors animée d’un certain mouvement intellectuel. On sait par ailleurs qu’elle comptait, en effet, tout un groupe de gens fort instruits dans les matières les plus diverses, qui se réunissaient chez M. Geoffroy (peut-être le grand’père de Geoffroy-Saint-Hilaire): Pichonnat, médecin, dissertait sur l’anatomie, Claude-Charles Hémard, l’abbé Lemaître, curé de Notre-Dame, Michel Godeau, recteur de l’université de Paris, né à Étampes et toujours en relations avec ses compatriotes, représentaient les belles-lettres et Descurain, maître apothicaire et botaniste, s’intéressait à toute l’histoire naturelle. Il y eut là, pendant de nombreuses années, une manière de petite Académie, dont tous les membres étaient entourés de respect et d’admiration et ce n’est pas à cette époque qu’un Labiche eût pu ridiculiser l’Académie d’Étampes. Le grand naturaliste Guettard, petit-fils de Descurain, qui fut élevé dans ce milieu et nous l’a fait connaître, atteste que les travaux de ces excellents observateurs «les avaient rendus dignes de la plus célèbre Académie». Descurain était l’âme de ce petit groupe.

     Marie-Anne CHABIN [archiviste-paléographe, directrice des Archives départementales de l’Essonne], «n°304», in ID., Inventaire des Archives anciennes d’Étampes. Répertoire numérique et Index. 400 articles. 4 m.l. Documents conservés aux Archives municipales d’Étampes [cahier de 60 folios dactylographiés par Monique Rosier], Corbeil, Archives départementales de l’Essonne, 1990 [dont un exemplaire conservé aux Archives Municipales d’Étampes, où ont été ajoutés manuellement 4 nouveaux articles], p. 34, dont une réédition en ligne par le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/http://www.corpusetampois.com/ cbe-20-ame-aa1990chabin.html, en ligne en 2008, dont cet extrait:

     ...notice sur Michel Godeau, écrivain étampois, traducteur et poète au XVIIe siècle et poème imprimé (2 pages)...

Autres sources (en construction)

     Charles (Charles-Marie-Gabriel-Bréchillet) JOURDAIN (1817-1886), Histoire de l’Université de Paris au XVIIe et au XVIIIe siècle [in-f°; VIII-516 p. et les pièces justificatives], Paris, Hachette, 1862.
     Charles JOURDAIN, Histoire de l’Université de Paris au XVIIe et au XVIIIe siècle [in-f°; 2 parties en un volume (VIII+516+ 239 p.); “Table des noms propres et des principales matières” & “Table des chapitres” (à fin de la 1ère partie);“Table des pièces justificatives” (à la fin de la 2e partie)], Paris, L. Hachette, 1862-1866.
     Charles JOURDAIN (docteur ès lettres, professeur de philosophie , chef de cabinet du Ministre de l’Instruction Publique, Inspecteur général, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), Histoire de l’Université de Paris au XVIIe et au XVIIIe siècle [25 cm; 2 volumes: t.1 (II+488 p.); t.2 (529 p.)], Paris, Firmin-Didot & Hachette, 1888.
     Dont une réédition numérique en mode image (de la dernière édition) par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75469p (tome 1); http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75484k (tome 2); http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113195j (pièces justificatives).
     Godeau est cité au tome II, pages 88, 89, 110, 111, 112, 137, 145, 146, 147, 149, 151, 158, 166. On a reproduit ci dessus les pages 110-113, qui racontent sa révocation.


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome

Sources: édition numérique en mode image de la BNF, saisie de B.G, janvier 2008
  
Explicit
   
SommaireNouveautésBeaux-Arts — HistoireLittératureTextes latinsMoyen Age NumismatiqueLiensRemerciementsAssociationNous écrire - Mail