CHAPITRE VI
BIOGRAPHIE
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BARON (PIERRE), seigneur de
l’Humery, poète et écrivain, né à Étampes
en 1574, mort le 21 novembre 1661. Il étudia d’abord la médecine
et se fit recevoir docteur. En 1623, il devint l’un des échevins
d’Étampes, et en 1630 il fut élu maire. Il remplit ces fonctions
jusqu’en 1635 et les reprit en 1649, à l’époque des guerres
de la Fronde, et les résigna en 1654. L’année suivante,
il écrivit: La prise d’Etampes, poème latin
qui a été publié seulement en 1869 par P. Pinson.
(Paris, Vilhem, in-12 de 47 p.).
Voir la Notice biographique sur Pierre
Baron, au commencement de La prise d’Étampes, par P.
Pinson.
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BIGNE
(HENRY DE LA), chroniqueur étampois,
né à Étampes le 10 février 1830, mort le 17
novembre 1871, auteur d’une quantité d’articles de biographie étampoise
et d’histoire locale publiés dans l’Abeille d’Étampes
de 1867 à 1871, notamment: Étampes en 1562 et 1652,
Les derniers abbés de Morigny, L’abbé
Guénée, Les Prussiens à Étampes
en 1870 et 1871, etc.
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CHÉRI (ROSE-MARIE
CIZOS, dite ROSE), artiste dramatique, née
à Étampes le 2 octobre 1824, morte à Paris en septembre
1861. Elle fut une des brillantes actrices du théâtre du
Vaudeville et épousa Montigny, directeur du Gymnase, le 12 mai
1847. Elle est [p.349] du
nombre des actrices qui sont restées pures au milieu des séductions
du théâtre (1). Son fils,
Joseph Chéri, secrétaire général du théâtre
des Folies-Bergères, mourut en juillet 1879, des suites d’une
morsure faite par son chien, atteint d’hydrophobie.
(1) Rose
Chéri, par Mirecourt, 1869, in-16.
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DAVOUST
(Dom AD.-FR.-ALEXIS),
Bénédictin, prieur de l’abbaye Saint-Ouen de Rouen, né
à Étampes en 1727, fut élu député du
clergé du bailliage de Rouen, en 1789, à l’Assemblée
Nationale (2). Le 15 avril 1789, il
fut l’un des signataires du cahier des doléances du clergé
du bailliage. (1789, in-8° de 32 p.).
(2) Soliman
Lieutaud, Liste des portraits des députés de 1789,
octobre 1854, in-8.
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DELAHAYE (ANGE-LOUIS-NICOLAS),
magistrat, né à Étampes le 1er pluviose an V, mort
le 6 juin 1872.
Il était le petit-fils de Ange-Jacques-Joseph
Gabaille, qui fut procureur du roi à Étampes. Il devint
juge au tribunal de la Seine et publia: De la liberté des cultes.
Paris, Amb. Bray, 1854, in-8° de 395 p.
Son tombeau est dans le cimetière
de Notre-Dame d’Étampes, ainsi que celui de son grand-père.
Voir les registres de l’état-civil.
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DESCURAIN (FRANÇOIS),
médecin et apothicaire à Étampes au XVIIe siècle,
grand-père maternel de Guettard, né à Étampes,
le 22 août 1658, de François Descurain, maître apothicaire,
et de Cantienne Ramon. Il est l’auteur d’un ouvrage intitulé:
Flore des environs d’Étampes.
Par ses mérites il devint l’ami
et le correspondant de Bernard de Jussieu. Le docteur Pichonnat, de la
Faculté de médecine de Paris, et Le Maistre, curé
de Notre-Dame, avaient formé avec lui une petite académie
où l’on faisait de la physique, du grec et même de l’hébreu.
Les assemblées avaient lieu chez Geoffroy, à cause de son
fils (Geoffroy-Saint-Hilaire), médecin, et en présence de
la jeunesse étampoise (3).
(3) Observations
sur les plantes, par Guettard. Paris, Durand, 1747, 2 vol. in-12.
Contient la biographie de Descurain. — V. aussi Abeille d’Étampes des 4, 11 et
25 décembre 1869, 5 et 12 février 1870.
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[p.350] DUFAÏ (GABRIEL-ALEXANDRE)
, littérateur distingué, né à Étampes
le 21 avril 1817. Il fit son droit à Paris, devint avocat à
la cour d’appel. Il travailla ensuite au Journal de Paris, au
Capitole, au Journal de l’Instruction publique, à
l’Artiste, à la Revue de Paris. Son nom figure parmi
les collaborateurs de l’Encyclopédie des gens du monde,
de la Biographie générale publiée par Firmin
Didot, du Dictionnaire de la Conversation, de l’Histoire des
villes de France, parAristide Guilbert, à laquelle il fournit
les articles sur Corbeil, Étampes, Poissy et Rambouillet. On a de
lui: Agnès de Méranie et les Drames de V. Hugo,
1847, in-8°; plusieurs pièces de vers extraites en 1849 du Corsaire
et de l’Illustration; une scène jouée aux Italiens
le 12 février 1848; Lélila ou la femme socialiste (1851);
des notices sur Auguis et Augustin Thierry qui ont paru dans la Revue
bibliographique de Pascalet. Il a été bibliothécaire
à Sainte-Geneviève et était très-lié
avec Ph. Chasles, de la bibliothèque Mazarine. C’était un
homme actif et intelligent, disent ses anciens collègues; mais ils
s’accordent à dire qu’il était grossier et inconvenant en
paroles et dans ses lettres. Il est mort à Bicêtre, privé
de ses facultés mentales.
Vapereau, Dictionnaire des contemporains.
— Bourquelot, La littérature française.
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DUFRESNE (ABEL-JEAN-HENRI),
né à Étampes le 8 novembre 1788, mort en 1862, fut
directeur du trésor public, juge suppléant au tribunal de
la Seine, procureur général à Bastia et à Metz,
et premier président à la Cour d’appel de Besançon,
puis rédacteur de plusieurs journaux littéraires. Il a publié
plusieurs volumes de contes et nouvelles: Le monde de la retraite,
1817, 2 vol. in-12; Samuel d’Harcourt, 1820, 2 vol., in-12;
Contes à Henriette, 1822, in-18; Les petites félicités,
1824, in-12; Nouveaux contes à Henriette, 1824, in-18; Leçons
de morale pratique, ouvrage couronné par la Société
d’encouragement, 1826, in-8°; 4e édition, 1847; Pensées,
maximes et caractères, 1826, in-8°; L’art de fixer les
souvenirs, 1840; Contes à Henri, 1850; Le Livre du
pauvre, 1854; des notices sur les antiquités de la Lorraine,
etc. Il était aussi un peintre distingué, et les paysages
à l’huile et à l’aquarelle qu’il exposa lui valurent les suffrages
des amateurs.
[p.351] Son
père, Dufresne (Jean-Nicolas), né à Paris en 1747,
mort à Étampes en 1812, se livra à l’étude
des sciences naturelles. Il fit en 1781 le tour du monde avec La Peyrouse
et laissa une relation des faits principaux de son voyage, publiée
sous un pseudonyme (1) Chargé de ramener en France les deux fils de Laborde,
il eut la douleur de les voir périr dans un canot qui disparut dans
les brisants.
Son fils, Dufresne (Alexandre-Henri),
né à Étampes, est un sculpteur distingué,
officier le de la Légion-d’Honneur, inspecteur général
de l’Université.
Son petit-fils (Arthur-Henri), archiviste-paléographe,
ancien élève de l’École des chartes, attaché
à la bibliothèque Mazarine, se propose de réimprimer
la relation de son bisaïeul.
Son frère, Dufresne de Saint-Léon
(Louis-César-Alexandre), ancien conseiller d’État, chevalier
de la Légion-d’Honneur, a été chargé sous
M. de Talleyrand de plusieurs missions diplomatiques. Auteur d’un ouvrage
sur le crédit qui fait autorité.
(1) Daniel, Biographie
des hommes remarquables de Seine-et-Oise, 1832. — Vapereau, Dictionnaire
des contemporains.
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DUVERGER (ALEXIS-JEAN-HENRI),
général de brigade, né à Étampes le
14 décembre 1755, mort le 14 janvier 1830. Après avoir fait
ses études à Paris, il entra au service, le 3 mai 1770,
dans la compagnie anglaise des gendarmes de la garde du roi. En 1781,
il fut fait exempt des gardes des maréchaux de France. Il passa
ensuite lieutenant des grenadiers royaux du régiment de Picardie,
capitaine dans le 43e de ligne (Royal des vaisseaux) le 15 septembre 1791,
adjudant général le 6 septembre 1792, général
de brigade le 7 avril 1795, prévôt du Haut-Rhin en 1816, lieutenant
général le 2 septembre 1818. Il a été employé
sans interruption soit dans les armées, soit à l’intérieur,
jusqu’au 27 juillet 1814. Il a soutenu l’honneur des armes françaises
dans les Pays-Bas, en Hollande, au Hanovre et en Prusse. Il n’a jamais émigré;
mais il a sauvé la vie à beaucoup d’émigrés
pris les armes à la main. Les biographes s’accordent à dire
qu’il sut attirer l’estime et l’affection générale par sa
modération et son esprit de justice. Il
[p.352] fut nommé commandeur de la Légion-d’Honneur
le 14 juin 1804, et chevalier de Saint-Louis le 30 août 1814.
Rabbe et Sainte-Beuve, Biographie des contemporains.
— Daniel, Biographie de Seine-et-Oise, 1832 et 1837.
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EUDE LE MAIRE.
Fameux pélerin du XIe siècle, appelé aussi Châlo-Saint-Mard
ou Chaillou-de Saint-Mars. Le roi Philippe Ier ayant fait vœu d’aller
à Jérusalem, mais n’ayant pu faire le voyage pour cause
de maladie, «son familier amy et serviteur domestique de sa maison»
y alla, «armé de toutes pièces et portant ung cierge
qu’il allumait en différentes occasion.» Il laissa son fils
et ses cinq filles sous la protection du roi, qui donna à Châlo,
par lettres patentes de mars 1085, des privilèges d’exemption de
tous les péages et impôts pour lui et toute sa race de l’un
et l’autre sexe. Ces privilèges furent confirmés par le roi
Jean en 1360. Le fils et les cinq filles se multiplièrent prodigieusement,
et les filles qui en descendaient étaient très-recherchées,
même sans dot, car elles apportaient le noblesse et le privilège
pour tous leurs descendants, dont le nombre se multiplia tellement que
François Ier fit en 1540 une ordonnance déclarant qu’il paieraient
tous les péages; Henri III fit une nouvelle atteinte à ce
privilège, et Henri IV le supprima tout à fait. Nous avons
vu précédemment que les enfants du pèlerin formaient
une procession aux funérailles pompeuses qui avaient lieu à
Étampes.
L’histoire de ce personnage, ainsi que
ses armoiries, sont représentées au bas de l’un des vitraux
supérieurs de gauche de l’église Saint-Etienne-du-Mont, à
Paris. C’est le seul vitrail qui a été endommagé en
1871, par suite de l’explosion de la poudrière du Luxembourg; mais
fort heureusement la partie qui concerne Châlo-Saint-Mard est intacte.
Dans le Journal des Demoiselles
de 1834 (pages 47 à 55), Mme Piet a brodé sur l’histoire
de ce seigneur un roman très-intéressant intitulé:
Comme quoi un pauvre sire dota richement sa lignée.
Le roman se termine par le proverbe: «facile à marier comme
les filles d’Étampes,» et est accompagné d’une lithographie
représentant le pèlerin et sa famille, d’après une
gravure extraite des Monuments de la monarchie française,
par dom [p. 353] B. de
Montfaucon, et faite suivant une ancienne gravure sur bois que l’on voyait
autrefois dans l’église Saint-Pierre d’Étampes.
Pasquier. — Favin. — Chopin. —Dom Morin.
— Dom Bernard de Montfaucon. — André de la Roque. — Monteil.
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FLEUREAU (BASILE),
savant barnabite, auteur des Antiquités d’Étampes, né
à Étampes en 1612, mort vers 1668.
Après avoir fait des études
brillantes dans le collège d’Étampes, il se rendit à
Paris pour les compléter. Il fit ses premiers vœux solennels en
France et entra dans la congrégation des Barnabites à l’âge
de dix-neuf ans, le 5 mai 1631. A Paris comme à Étampes,
il donna des preuves d’une intelligence remarquable. Il fut désigné
par le supérieur de l’ordre pour enseigner la philosophie au collège
de Montargis. Il se disposait à se rendre à son poste lorsque
des troubles éclatèrent en France, et un ordre du roi, défendant,
en raison des affaires publiques, de sortir du royaume et même
de la province, lui enjoignit de ne pas quitter Paris. Néanmoins,
en 1647, il put quitter cette ville et se rendit au collège de Montargis,
où il resta plusieurs années, honoré des premières
charges de la maison et s’acquittant avec zèle de ses fonctions.
En 1646, il fut nommé préfet de ce collège.
Il se rendit ensuite en Italie pour s’instruire
et étudier les monuments de l’antiquité. Après avoir
séjourné quelque temps à Rome, il visita les villes
d’Italie où il y avait des couvents de Barnabites (1).
Supérieur du collège d’Étampes
de 1662 à 1668, il fut le premier qui y fit deux triennats (2). Ce fut, selon toute apparence, à
cette époque qu’il écrivit ses Antiquités d’Étampes;
mais la mort vint avant qu’il pût y mettre la dernière main.
Dom Remy de Montmeslier, barnabite, ancien collègue de Fleureau
au collège d’Étampes, fut chargé de publier son ouvrage
en 1683, à l’aide des fonds fournis par Mme Joly, sœur dévouée
de l’auteur et personne recommandable par sa charité (3).
[p. 354]
Son livre, qui est le résultat de recherches
consciencieuses, donnant des traditions et des chartes authentiques, forme
aujourd’hui l’une des meilleures sources de l’histoire locale. D’anciens
écrivains disent que, lors de sa publication, il reçut l’approbation
des savants de l’époque.
(1) Ungarelli, Bibliotheca Scriptorum e
Congregatione Clerr. Regg. S. Pauli. Rome, 1836. Abeille d’Étampes du 27 février 1875.
(2) Extrait
du tableau chronologique des PP. Barnabites, existant aux archives de
la Congrégation, à Rome.
(3) V. dans le Cabinet historique
d’octobre 1873, Basile Fleureau et ses antiquités, savante
notice par M. Eugène Dramard.
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GEOFFROY-CHATEAU
(MARC-ANTOINE), officier du génie,
né à Étampes le 18 août 1774, mort à
Augsbourg le 23 février 1806. Il n’avait que vingt-cinq ans et
était chef de bataillon lorsqu’il partit avec son frère
aîné, Geoffroy Saint-Hilaire, pour la campagne d’Égypte,
où il se distingua par son talent et sa bravoure. Bonaparte lui confia
la direction des travaux de Damiette et d’Alexandrie. De retour en France,
il fut nommé sous-directeur des fortifications de Givet, puis major
du génie à la campagne d’Austerlitz. Il mourut à Augsbourg
des suites d’un duel selon les uns, et selon d’autres épuisé
par la fatigue d’une reconnaissance militaire.
Il a laissé des mémoires
manuscrits sur l’expédition d’Égypte, des poésies
et des travaux sur l’art militaire.
On l’appelait Geoffroy Château pour
le distinguer de ses frères, parce qu’il demeurait à Étampes,
rue du Château. Son aîné, Étienne,
qui fut élevé au village de Saint-Hilaire, s’appela Geoffroy
Saint-Hilaire. Un troisième frère, né près
de la promenade du Port, s’appela Geoffroy du Port; enfin, un quatrième,
qui épousa une demoiselle Dumortou, s’appela Geoffroy Dumortou;
il était conseiller municipal en 1825.
Napoléon Ier, par un décret
du 6 mai 1806, adopta ses deux fils, tous deux magistrats: Louis-Napoléon,
qui suit, et Hyppolyte Champigny, qui publia en collaboration la quatrième
édition du Formulaire général de procédure
civile (Paris, Lenoir, 1832, 2 volumes in-4°).
Un rue de Paris porte le nom de Geoffroy-Château,
et une autre rue celui de son frère le naturaliste.
Dutertre a gravé un portrait de
profil de Marc-Antoine Geoffroy. On trouve aussi son portrait dans l’Histoire
scientifique et militaire de l’expédition d’Égypte.
Daniel, Biographie de Seine-et-Oise,
1837. — Lalanne, Dictionnaire historique, 1872. — Biographie
Didot.
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[p.355] GEOFFROY-CHATEAU
(LOUIS-NAPOLÉON), fils
du précédent, né à Étampes le 11 mai
1803, mort le 11 juillet 1858. Il fut le filleul de Napoléon Ier,
devint juge au tribunal de la Seine et publia plusieurs ouvrages, notamment:
Napoléon apocryphe, 1837, in-8°; 1841, in-12, et
1853, in-4°; La farce de maître Pathelin. Paris, 1853,
in-12.
Daniel, Biographie de Seine-et-Oise.
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GEOFFROY-SAINT-HILAIRE
(ÉTIENNE), savant naturaliste, né
à Étampes le 15 avril 1772, mort le 19 juin 1844. Son père
le destinait à l’état eclésiastique. Après
avoir fait ses premières études à Étampes,
il obtint une bourse au collège de Navarre, et quelque temps après,
vers 1788, un des canonicats du chapitre Sainte-Croix d’Étampes
(1). Il était l’aîné
d’une famille de huit enfants. En 1794, à peine âgé
de vingt et un ans, il ouvrit au Muséum le premier cours de zoologie
qui ait été fait en Fran-ce. Il fit partie, en 1794, de la
commission scientifique attachée à l’expédition d’Égypte,
y étudia le silure ou poisson-tonnerre, et en rapporta des momies,
des squelettes d’ichneumons et de bœufs. Le 14 septembre 1807, quand il
fut élu membre de l’Académie des sciences, le célèbre
Cuvier, son émule, lui dit en le félicitant: «Je suis
d’autant plus heureux que je me reprochais d’occuper une place qui vous
était due.» En 1810, Napoléon l’ayant chargé
d’une mission à Lisbonne, il en rapporta une belle collection scientifique.
Il fut nommé député du collège électoral
d’Étampes, en 1815, à l’Assemblée des Cent-Jours.
Sa gloire est d’avoir fondé l’anatomie
philosophique ou science de la nature intime des êtres.
A la fin de sa vie, il devint presque
aveugle des suites d’une maladie des yeux qu’il avait contractée
en Égypte. Il mourut à Étampes, au milieu de sa
famille. Son tombeau est au Père-Lachaise.
Ses descendants sont aussi des hommes
éminents qui ont [p.356] occupé
et occupent de brillantes positions comme savants ou comme administrateurs.
La ville d’Étampes, dès
1844, avait décidé qu’il lui serait élevé
une statue en bronze et en confia l’exécution à David d’Angers;
mais ce sculpteur mourut avant d’avoir pu terminer son travail, qui fut
repris plus tard par son élève, Élias Robert.
Voici la liste des ouvrages d’Ét.
Geoffroy Saint-Hilaire.
Catalogue des mammifères du
Muséum. 1813, in-8°.
Philosophie anatomique: organes respiratoires.
1818, in-8°.
Philosophie anatomique: des monstruosités
humaines. 1822, in-8°, et atlas in-4.
Système dentaire des mammifères
et des oiseaux. 1824, in-8°.
Sur la girafe. 1827, in-8°.
Sur le principe de l’unité de
composition organique. 1828.
Cours d’histoire naturelle des mammifères:
les makis, les chauves-souris et la taupe. 1829, in-8°.
Principes de philosophie zoologique.
1830, in-8°.
Recherches sur de grands sauriens fossiles.
1831, in-8°.
Fragments sur la structure des cétacés.
1834, in-8°.
Études progressives d’un naturaliste
en 1834 et 1835. 1835, in-8°.
Fragments biographiques: vie, ouvrages
et doctrine de Buffon (contient des notes sur Daubenton, Lapécède,
Cuvier, etc.). 1838, in-8°.
Notions de philosophie naturelle.
1838, in-8°.
La ménagerie du Muséum
(avec Lapécède et Cuvier). 1801-1803, in-folio; 1803-18014,
24 volumes in-12.
Description de l’Égypte par
la commission des sciences. 1808-1829, 10 volumes in-folio; 1821-1830,
24 volumes in-8°.
Il a fourni dans ce grand ouvrage l’histoire
des poisons du Nil, des reptiles, des crocodiles et des mammifères
d’Égypte.
Histoire naturelle des mammifères
(avec Fréd. Cuvier). 1820-1842, 4 volumes gr. in-folio.
Ét. Geoffroy Saint-Hilaire est
en outre l’auteur de trois cents sept [sic]
mémoires et articles parus dans la Décade
philosophique, le Magasin encyclopédique, le Bulletin
philomatique, la Décade égyptienne, les Annales
du Muséum, les Annales des sciences naturelles [p.357], la Revue encyclopédique,
les Mémoires de l’Académie des sciences, etc. Sur
ces mémoires, qui concernent la plupart la zoologie, il y en a
cinquante-quatre sur la tératologie et les monstruosités.
Son portrait se trouve dans l’Histoire
de l’expédition d’Égypte; un d’Amb. Tardieu est dans
le Dictionnaire des sciences naturelles; il y en a un gravé
par Dutertre, un autre lithographié par Boissy; les diverses éditions
de sa Vie, travaux et doctrine, le contiennent également.
Funérailles
de M. Geoffroy Saint-Hilaire, le 22 juin 1844, contenant les discours
de MM. Duméril, Chevreul, Pariset, Dumas et Serres. Paris, Didot
(1844), in-4 de 33 p. — Mersseman, Geoffroy Saint-Hilaire, son
caractère, ses découvertes. Bruges, 1844, in-8. Enfance
et première jeunesse d’É. Geoffroy saint Hilaire. Paris,
1845, in-8. — Mandt (Dr L.), Notice sur les travaux de MM. Breschet
et Geoffroy Saint-Hilaire. Paris, Moquet, 1846, in-8 de 16 p. — Quérard,
France littéraire, t. III. — Is. Geoffroy Saint-Hilaire,
Vie, travaux et doctrine d’Ét. Geoffroy Saint-Hilaire,
1847, in-8. — Bourquelot et Maury, Litt. franç. contemporains.
—Éloge historique par Flourens, secrétaire perpétuel
de l’Académie de sciences, prononcé le 22 mars 1852, in-4
de 24 p. — Autre éloge historique prononcé par Fréd.
Dubois, secrétaire perpétuel de l’Académie de médecine,
le 13 décembre 1859, in-4 de 32 p. — Bourguin, Notice
sur Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. Paris, 1858, in-8 de 32
p. — Biographie Didot.
(1) V. la note 52, tirée
des archives départementales. Les lettres manuscrites jointes au
dossier disent que cet Étienne Geoffroy était le fils de Gérad
Geoffroy, juge au tribunal du district.)
[Voici cette Note Bibliographique de Léon
Marquis: «52. Mémoire pour le sieur
Geoffroy, ci-devant chanoine du chapitre de Sainte-Croix d’Étampes.
— De l’imp. du Cercle social, rue du Théâtre-Français.
S.d. (1791), in-4 de 7 p. Dans ce mémoire, adressé au directoire
du département, on réclame pour "Ét.
Geoffroy, chanoine clerc," 1,386 liv. de traitement
comme celui des chanoines prêtres, tandis qu’il ne lui fut jamais accordé
que 1,000 livres. (Archives départementales.)», Les rues d’Étampes et ses monuments, p. 381 (B.G.)].
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GÉRARD
(FRANÇOIS), célèbre médecin
de Henri IV, né à Étampes au XVIe siècle.
On lui doit deux ouvrages: 1° Les trois premiers livres de la santé.
Paris, 1583, in-12 de 194 pages. C’est un traité d’hygiène,
dit le docteur Chéreau (Parnasse médical français),
dans lequel on est heureux de voir répudier les folies de l’astrologie
si en vogue à cette époque. Voici un passage donnant une
idée du genre des prescriptions qu’il contient:
Sitôt qu’au matin tu seras descendu
De ton lict, et qu’à Dieu grâces
aura rendu,
Pour t’avoir réservé cette
nuit de dommage,
Lui offriras ton corps et ton âme
en hommage.
………………
Cela fait, aussitôt te faudra-t-il
tâcher,
Au lieu le plus secret de ton ventre
lâcher;
Et quand tu n’en aurais aucunement envie,
Il faut qu’à tout le moins toi-même
t’y convie;
Il n’est pas que nature, en s’y offrant
souvent,
Ne se décharge enfin, ne fût-ce
que de vent.
2° La maladie du
grand corps de la France, des causes et première [p.358] origine de son mal, et des remèdes
pour le recouvrement de sa santé. AU ROY, par Gérard
François, médecin de S. M. A Paris, Jamet Mettayer et Pierre
Lhuillier, imprimeurs ordinaires du Roy, 1595, in-8° de 92 pages.
Cet ouvrage contient deux épîtres
au roi, l’une en prose, l’autre en poésie. Le reste est un poème
sur les maux de la France remplie de lamentations sur les passions, les
fautes et les crimes des grands du jour. L’auteur demande à Dieu
que la paix règne en France, fait des vœux pour le triomphe de la
religion et termine en conseillant à Henri IV d’oublier les offenses
et de se réconcilier avec les grands seigneurs.
Tablettes historiques d’Étampes.
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GODEAU (MICHEL),
recteur de l’Université de Paris, né à Étampes,
paroisse de Notre-Dame, le 17 août 1653, mort le 25 mars 1736. Il
fut professeur au collège des Grassins en 1684, curé de
Pont-sur-Yonne en 1669, et deux fois recteur de l’Université en
1713 et en 1717, puis curé de saint-Cosme à Paris en 1718.
Il mourut à Corbeil, où il avait été exilé
comme appelant de la bulle Unigenitus. Le célèbre Coffin
succéda à Godeau dans les fonctions de recteur; en l’installant,
Godeau lui recommanda «de poursuivre avec zèle et ardeur ce
qui avait été commencé pour l’établissement
de l’instruction gratuite, non pas tant pour le bon plaisir de l’Université
que pour le bien de tout le royaume.» Il a traduit deux ouvrages de
piété, et ses poésies latines ont été
publiées après sa mort.
On a de lui:
Abrégé des maximes de
la vie spirituelle, recueilli des sentiments des Pères et traduit
du latin de Dom Barthelemy des Martyrs. Paris, 1699, in-12.
De l’amour de Dieu, traité
de saint Bonaventure. Paris, 1712, in-12.
Per illustris [sic] viri Nicolai Boileau Despreaux
Opera, è gallicis numeris in latinos translata a D. Godeau antiquo
rectore universitatis studii Parisiensis. Paris, 1737, in-12.
Ce volume contient la traduction en vers
latins d’une grande partie des œuvres de Boileau, savoir: les douze satyres [sic], les douze [p.359] épîtres, l’Art poétique.
Boileau, qui avait vu plusieurs de ces pièces, s’y reconnaissait
avec complaisance et avouait que les expressions latines développaient
souvent sa pensée avec plus de force et d’éclat qu’il n’avait
pu le faire en français.
Le même recueil contient la traduction
en vers latins de deux pièces de l’abbé de Villiers en vers
français: Rus Thorigniacum (Thorigny, près
Lagny), et Rus Thorigniacum (Sucy en Brie), maison de campagne,
près Corbeil, que fréquentait Godeau.
On cite encore de lui deux morceau de
vers latins signés: Michaël Godeau, publiés séparément
et sans date (in-folio), à l’occasion des thèses de philosophie
soutenues par Claude-Henri Vincent et J.-B. Testu de Balincourt.
Il traduisit une ode de M. Roi sur l’étude
qui parut dans les Mémoires historiques et critiques de
septembre 1722.
On lui attribue enfin un recueil d’hymnes
latines, par M. G... dédiés
[sic] au doyen d’Étampes. 1725, in-12 de 12
pages.
Au bas de son portrait gravé, chef-d’œuvre
de Desrochers, Paris (s.d.), on lit ce quatrain:
Les Muses dans leur sein l’ont nourri
dès l’enfance;
De leurs leçons il tient mille
dons excellents;
Mais son profond savoir et sa haute éloquence
Ont toujours pour le ciel employé
leurs talents.
Jourdain, Histoire de l’Université,
t. I, p. 287. — Moréri, Dictionnaire historique.
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GUÉNÉE
(ANTOINE), de l’Académie des inscriptions
et belles-lettres, né à Étampes le 23 novembre 1717,
mort le 27 novembre 1803. Né d’une famille pauvre d’Étampes,
il commença ses études au collège des Barnabites de
cette ville et alla les perfectionner à Paris. ses succès
furent rapides, et au sortir de ses études il embrassa l’état
ecclésiastique et fut reçu agrégé à
l’Université de Paris.
En 1741, ses lumières et ses talents
le firent nommer professeur d’éloquence au collège du Plessis.
Il reçut le titre de professeur émérite en 1762 et
s’occupa dès lors de l’histoire de l’Ancien testament.
Ses Lettres de quelques juifs portugais,
allemands et polonais [p. 360] à
M. de Voltaire, qu’il publia en 1769, furent son grand mérite;
cet ouvrage, qui eut jusqu’à huit éditions, la dernière
en 1817, in-8°, prouve combien il eut de succès. C’est une
réfutation des écrits de Voltaire qui le mettent au premier
rang parmi ses ennemis et ses contradicteurs. Aussi, cet ouvrage lui ouvrit
les portes de l’Académie en 1778, où il lut plusieurs mémoires
sur la Judée remplis d’intérêts. Il reçut peu
de temps après le titre de chanoine de la cathédrale d’Amiens,
fut aumônier de la chapelle royale de Versailles et précepteur
des enfants du comte d’Artois, plus tard Charles X. En 1785, il reçut
les bénéfices de l’abbaye de l’Oroy, près Bourges.
Il se retira en 1789 dans un petit domaine à Gallois, près Moret,
où il mourut.
L’abbé Guénée publia
encore des ouvrages sur la religion de 1753 à 1768. Son éloge
a été publié par Dacier en tête de la septième
édition des Lettres de quelques juifs. Paris, 1815.
Daniel, Biographie de Seine-et-Oise.
— Abeille d’Étampes des 4 et 11 juin 1870, 11 mars
1876.
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GUETTARD (JEAN-ÉTIENNE),
savant naturaliste, né à Étampes le 22 septembre
1715, mort le 8 janvier 1786. Il prit dès son enfance, dans la conversation
de son grand-père Descurain, le goût des sciences d’observation.
Bernard de Jussieu engagea le petit-fils de son ami à venir à
Paris pour y étudier la médecine. Reçu docteur régent,
il se livra à l’étude de l’histoire naturelle sous les auspices
de Réaumur, et entra en 1743 à l’Académie des sciences
comme botaniste. Il fut choisi par le duc d’Orléans, fils du régent,
pour garde de sa collection d’histoire naturelle. Plus tard, le duc d’Orléans
lui légua cette collection; mais Guettard y renonça en faveur
du fils du duc, qui le nomma garde de son cabinet avec une pension et
un logement au Palais-Royal. Il fit de longues études sur la transpiration
des végétaux et l’organisation de leurs glandes, qui l’ont
conduit à ce résultat: c’est que l’eau ne pénètre
dans les plantes que par les racines, et que les feuilles ne concourent
point à son absorption. On lui doit des indications précieuses
sur le plantes dont les fibres peuvenet servir à la fabrication du
papier. Il signala une matière coloranre analogue à celle
de la garance et mentionna ce fait curieux: ayant fait manger de la garance [p.361] à une lapine pleine,
cet animal eut plus tard un lait coloré, et les os des petits étaient
colorés, tandis que ceux de la mère ne l’étaient point.
En zoologie, il s’appliqua à l’étude
des corps organisés fossiles. Dans un mémoire sur les ardoisières
d’Angers, il signala le premier l’existence des trilobites dont il avait
reconnu les affinités avec les crustacés. On lui doit la
reconnaissance de la vraie nature des polypiers et des éponges fossiles,
et la première indication des ossements fossiles de Montmartre.
Ses travaux les plus remarquables concernent
la géographie minéralogique. Il fit à cet effet un
grand nombre de voyages en France, en Allemagne et en Pologne. Il montra
que la France minéralogique se partage en plusieurs régions
nettement caractérisées par la nature du sol et par celle
des mines que l’on y rencontre.
On lui doit la découverte des volcans
éteints de l’Auvergne, et c’est à Moulins, en, voyageant
avec M. de Malesherbes, qu’il eut la première idée de leur
existence en examinant les pierres de construction venant de Volvic, dont
la texture est analogue à celle des laves du Vésuve.
Il fit des travaux sur les rivières
de France et sur la nature des substances minérales qu’elles tiennent
en suspension. Ils montra que les eaux thermales sont réparties
à la surface du globe suivant certaines lois. Il fit voir que la
France contient des granits aussi beaux que ceux de l’Égypte. On
lui doit la découverte faite près d’Alençon du kaolin
qui sert à la fabrication de la porcelaine dure de la Chine, et
il indiqua le gisement de kaolin de Limoges.
On lui doit les toutes premières
cartes minéralogiques, et avec l’aide de Lavoisier il publia les
seize premières cartes minéralogiques de France.
Sa vie est toute dans ses travaux, et
il ne se maria point. Peu fait au commerce des hommes, il mettait dans
ses relations une franchise qui allait jusqu’à la rudesse. Il
faisait beaucoup de bien; il était bon chrétien et fidèle
observateur du dimanche, ainsi qu’il résulte d’une lettre à
Malesherbes, son condisciple chez les Jésuites, où il s’excuse
de ne pouvoir accepter ses invitations, parce que l’on se met à
table trop tard pour pouvoir remplir les devoirs auxquels il se croit obligé
les fêtes et dimanches.
[p.362] Au
milieu du XVIIIe siècle, et surtout de 1746 à 1754, il publia
dans le Recueil de l’Académie des sciences une foule de
mémoires sur toutes les parties de l’histoire naturelle, la zoologie,
la botanique, la médecine, la minéralogie de la France,
les poudingues, l’ostéocole d’Étampes, les stalactites, etc.
Sans compter quatre-vingt-douze mémoires imprimés en dehors
de ceux de l’Académie, qui voulait laisser de la place aux mémoires
de ses collègues, il publia:
Observations sur les plantes. 1747,
2 volumes in-12. Ouvrage contenant la biographie de Descurain et le catalogue
des plantes qui croissent aux environs d’Étampes et d’Orléans.
Histoire de la découverte faite
en France de matières semblables à celle dont la porcelaine
de Chine est composée. 1765, in-4°.
Mémoires sur les différentes
parties des sciences et des arts. Paris, 5 volumes in-4°.
Mémoires sur la minéralogie
du Dauphiné. 1779, 2 volumes in-4°, réimprimés
in-folio dans la Description de la France, par de Laborde.
Atlas et description minéralogique
de la France. 1780, in-folio.
Il fut l’un des fondateurs de la manufacture
de Sèvres, et le comte de Milly, dans l’Art de la porcelaine
(1711, in-folio), dit qu’il «travailla avec succès à
la découverte des matières propres à faire la porcelaine…
fit des plans, des modèles et des mémoires sur la construction
d’un four à cuire la porcelaine pour la manufacture de Sèvres,
four analogue à celui dont on se sert en Chine pour cuire la fameuse
porcelaine de Chin-the-Chin.»
Condorcet, Éloge de Guettard.
— Aimé de Soland, Étude sur Guettard, extrait des Annales de la Société
linéenne de Maine-et-Loire, 1871 à 1873. — Abeille
d’Étampes du 17 juillet 1875. — Didot, Biographie générale.
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GUICHARD (SIMON),
quinzième général de l’ordre des Cordeliers au XVIe
siècle, né à Étampes, mort à Aix en
Provence en 1574. Il prit l’habit religieux au couvent des Bons-Hommes.
Pendant le temps qu’il était général, il assista
au concile de Trente, où il fit une harangue qui fut admirée
de toute l’assemblée. En passant à Grenade, en 1550, il chanta
la messe aux obsèques du bienheureux Jean-de-Dieu. Ce fut à
sa considération que l’archevêque de Lyon [p.363] fonda le couvent des Minimes
de Lyon en 1551 et que l’évêque de Clermont, G. Duprat,
fonda celui de Beauregard en Auvergne.
Il excellait dans les langues latines,
grecque, hébraïque, chaldaïque et arabesque, et était
très-savant dans la controverse.
Almanach de Sens pour 1778.
|
GUIGNARD (JEAN-BAPTISTE),
dit CLAIRVAL, célèbre acteur, né à
Étampes le 27 avril 1735, mort à Paris en 1795. Il était
fils du jardinier du marquis de Valori, bailli d’Étampes, dont
la résidence du Bourgneug était le rendez-vous des seigneurs
du temps qui venaient voir jouer la comédie. De là sans doute
la vocation du jeune Guignard, qui débuta en 1759 à l’Opéra-Comique.
On remarquait en lui une jolie figure, une tournure distinguée et
un jeu qui se ressentait de la haute société qu’il fréquentait.
C’est ainsi qu’on le vit s’élever au premier rang de son emploi:
il fut nommé le Molé de la comédie italienne. Il quitta
le théâtre en juin 1792. Tous les ans il envoyait à
son père une forte somme d’argent par l’entremise du curé
Boivin, curé de Notre-Dame d’Étampes. Aussi bon camarade qu’il
était bon fils, pour faire briller l’acteur Caillot dont il était
l’ami, il ne voulait, par une complaisance rare, jouer à ses côtés
que des rôles accessoires.
Biographie Didot. — Biographie
Michaud.
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GUYOT (LOUIS-JACQUES),
poète, né à Étampes le 7 juin 1803, mort le
14 mai 1864, fils d’un percepteur d’Étréchy et petit-fils
d’un conseiller reférendaire à la Cour des comptes. Après
avoir fait ses études au collège d’Étampes, puis
au lycée de Versailles, il eut le prix d’honneur au grand concours
de l’Université. Il se fit inscrire ensuite au tableau des avocats
de la cour de Paris, devint chef de bureau des affaires criminelles au ministère
de la justice et fut nommé chevalier de la Légion-d’Honneur.
C’était un ami intime de Louis Geoffroy-Château. Il a publié
dans divers recueils périodiques des morceaux de philosophie et
de littérature, et une suite d’articles sur l’influence du christianisme,
le droit romain… Sous le pseudonyme de Ludovic, il a publié: Aimer,
prier, chanter, études poétiques et religieuses. On lit
avec intérêt dans ce recueil
[p.364] de vingt-deux pièces de vers: «A
mon ami L. G.-C. (Louis Geoffroy-Château); Georges Cuvier, pièce
dédiée à Geoffroy Saint-Hilaire, etc.»
Sa mère a fait son portrait, qui
est conservé au lycée de Versailles. Son fils Joseph Guyot
est l’auteur de la Chronique de Dourdan, Paris, 1869, in-8°,
ouvrage plein d’érudition couronné par l’Institut.
Daniel, Biographie de Seine-et-Oise,
1879, 2e édit. — V. la note 106.
[Voici cette Note Bibliographique de Léon
Marquis: «106. Aimer, prier,
chanter, par Ludovic (Louis-Ludovic Guyot), recueil de poésies.
— Paris, Paul Dupont, 1834, in-18. On trouve dans ce recueil d’un poète
né à Étampes un charmant poème sur la Vallée
d’Étampes.», Les rues d’Étampes et ses monuments, p. 388 (B.G.)]
|
HÉMARD
(RENÉ), seigneur de Garbe et de Danjouan,
poète, né à Étampes en 1624, mort le 25
janvier 1691. Prévôt des maréchaux en 1653, lieutenant
particulier du bailliage d’Étampes en 1654; il fut maire de cette
ville de 1667 à 1670. Il avait épousé Marie Baron,
fille de l’ancien maire d’Étampes.
Il a publié: Les restes de la
guerre d’Étampes, par le sieur Hémard. Paris, Chamhoudy,
1653, in-12 de 32-145 pages; 2e édition, précédée
d’une notice sur la vie et les écrits de l’auteur, par Paul Pinson.
Paris, Wilhelm, 1881, in-8° de 19-150 pages.
L’auteur s’est rendu justice en traitant
son ouvrage d’avorton un peu trop enjoué; c’est en effet un recueil
d’épigrammes assez licencieuses dont il se repentit bientôt,
en avouant qu’il achetait tous les exemplaires qu’il pouvait trouver, afin
de les brûler.
P. Pinson, Le Chien pêcheur.
— Abeille du 11 juillet 1874. |
HÉMARD
(CLAUDE-CHARLES), poète,
né à Étampes le 3 février 1690, mort le 4
juillet 1740. Il était le petit-fils de René Hémard
et le fils de Pierre Hémard, né à Étampes
le 12 décembre 1657, lieutenant particulier au bailliage, ami du
diacre Pâris.
Claude-Charles Hémard étudia
d’abord le droit et se fit recevoir avocat au Parlement; ensuite il entra
au séminaire de Saint-Magloire, où il composa des hymnes
latines fort goûtées qui parurent dans le bréviaire
de Nevers en 1723, et dans la Continuation des mémoires de littérature
du P. Desmolets: hymnes en l’honneur de saint Cyr, saint Edmond, saint
Ignace, saint Basile et saint Justin, saint Saturnin, saints Can, Cantien
et Cantianille. Son œuvre principale, qu’il composa et publia à
l’âge de vingt-quatre ans, c’est [p. 365]
le Chien pêcheur ou le Barbet
des Cordeliers d’Étampes, poème héroï-comique
en latin et en français, s. d., in-8° de 15 pages. Cet ouvrage
a été reproduit dans les Mémoires de P. Desmolets,
plus tard en grande partie dans les Essais de Max. de Montrond. Le
manuscrit autographe des Hymnes latines publiées et
inédites, composé de 500 feuillets, a été vendu
à la vente de la librairie Potier, en 1870.
P. Pinson, Le Chien pêcheur,
1875, in-4.
|
HOULLIER (JACQUES),
célèbre médecin de l’Université de Paris,
au XVIe siècle, né à Étampes, mort en 1562.
Reçu docteur de la Faculté de médecine, il en fut
doyen en 1544 et 1545. Cultivant la médecine et la chirurgie avec
un égal succès, il devint le plus célèbre et
le plus savant des commentateurs d’Hippocrate après Galien. «Homme
illustre par la philosophie et la médecine, dit de Thou. Comme il
étoit riche et qu’il ne se soucioit pas du gain, qui est fort considérable
pour ceux de cette profession dans cette grande ville, il apporta dans la
médecine un jugement si éclairé par une profonde méditation,
qu’il guérissoit heureusement les maladies désespérées,
que les autres, que ne faisoient que fatiguer leurs mules, ne connaissoient
pas». Il n’en fallut pas davantage pour établir solidement
sa réputation, et il devint l’un des plus habiles praticiens de
Paris. Persuadé que la joie est le meilleur de tous les remèdes,
celui qui fait l’effet le plus prompt et le plus assuré, il travaillait
non seulement à guérir le corps par ses médicaments,
mais il tâchait encore de divertir l’esprit par sa conversation
enjouée et ses discours agréables. C’est à lui qu’on
doit le mode actuel d’application du séton, qui s’appliquait auparavant
au moyen d’un fer chaud. Il eut l’honneur d’avoir pour disciple le célèbre
Louis Duret, premier médecin de Henri III, et si bien considéré,
que le jour du mariage de la fille du docteur, le roi était à
droite et le père à gauche; en outre, le roi fit don à
la mariée de toute la vaisselle d’or et d’argent qui avait servi
au repas.
Houllier ne négligea pas la littérature
médicale, qui rendit son nom célèbre. Une maladie
qui l’emporta rapidement ne lui permit pas d’achever ses nombreux ouvrages;
aucun ne fut publié par lui-même, et ceux qui parurent pendant
sa vie le furent d’après les [p. 366]
cahiers de ses disciples, écrits sous sa dictée,
et eurent de nombreuses éditions.
Houllier laissa un fils conseiller à
la Cour des aides, qui avait un goût excessif pour les voyages
lointains, et qui devait faire imprimer les œuvres de son père;
mais il mourut avant d’avoir pu exécuter ce dessein.
Louis Duret fit paraître son Traité
des maladies d’Houllier; Jacot de Vandœuvre fit imprimer les Prénotions
d’Houllier.
On a de lui:
Ad libros Galeni de Compositione Medicamentorum
secundum locos, Periochœ acto [lisez
octo]. Paris, 1543, in-16; Franfort, 1589,
1603, in-12.
De Materia chirurgica libri tres.
Paris, 1544, in-folio; 1552, 1571, in-8°; Francfort, 1589, 1603, in-12.
On en a une première traduction
française sous ce titre: Trois livres de la matière de
chirurgie. Paris, Wechel, 1544, in-8°.
Et une autre par Simon de Provenchères,
médecin de Langres, sous ce titre: La Chirurgie de M. Jacques
Hollier. Paris, Macé, 1576, in-16.
De morborum curatione; de febribus;
de peste. Paris, 1565, in-8°; 1611, in-4°; Venise, 1572, in-8°;
Lyon, 1578; Francfort, 1589, 1603, in-12.
Magni Hippocratis coaca Prœsagia.
Lyon, 1576, in-folio.
In Aphorismos Hippocratis Commentarii
septem. Paris, 1579, 1583, in-8°; Leipzig, 1597, in-8°; Franfort,
1597, in-16; 1604, in-8°; Lyon, 1620, in-8°; Genève, 1646,
1675, in-8°.
A l’exception de ces deux derniers, les
ouvrages d’Houllier ont été réunis sous ce titre:
Opera practica. Lud. Dureti annotationibus,
Ant. Valerii exercitationus, Jo. Hautin observationibus, illustrata: accessit
Jo. Le Bon Cheparia puerperarum. Paris, 1612, in-4°; 1664, 1674,
in-folio; Genève, 1623, 1635, in-4°.
Biographie Didot. — Chomel, Essais
sur la médecine en France. — Moréri. — Brunet, Man.
du lib.
|
HUE (JEAN),
docteur en théolologie, né à Étampes, mort
vers [p.367] l’an 1482, fut curé
de Saint-André-des-Arcs, à Paris, et rendit de grands services
à l’Université.
Moréri. — Delaunay, Histoire du collège
de Navarre.
|
HUE (CANTIEN),
recteur de l’Université de Paris, né en 1442, mort le 4
avril 1502. Il fit ses études au collège de Navarre, où
il passa vingt-quatre ans, d’abord comme disciple. En décembre 1470,
il fut élu procureur. Au mois d’octobre 1473, il devint recteur
de l’Université de Paris. L’amour de la retraite le porta ensuite
dans l’ordre de Fontevrault, et il devint prieur de l’Encloître (Gironde)
en 1485. Il fut fait visiteur de cet ordre et remplissait encore ces fonction
en 1501. Il mourut au monastère des Filles-Dieu de Paris, et fut
inhumé dans une chapelle de ce couvent où l’on avait mis cette
épitaphe, d’après Piganiol de la Force (Description de
Paris et de ses environs):
Cy gist Cantien Hüe, digne de mémoire,
Du monde, de la chair, du diable ayant victoire,
De louable vie et céleste conversation,
Lequel a mil
cinq cens et deux de Saint-Ambroise
Le jour
et feste,
Sexagénaire et vertueux, rend l’esprit,
élève la teste.
Moréri, Dictionnaire historique.
|
JABINEAU (HENRY),
écrivain et avocat, né à Étampes le 30 mars
1724, mort à Paris le 10 juillet 1792. Après avoir fait ses
études à Paris, il entra chez les prêtres de la Doctrine
chrétienne, fut envoyé comme professeur au collège
de Vitry-le-François, et en devint recteur. Interdit deux fois, il
quitta les Doctrinaires, obtint un prieuré et une place de chapelain
de l’église saint-Benoît. Il se livra en province à
la prédication, reçut ses grades de licencié en droit
le 10 décembre 1768, et fut admis comme avocat au Parlement de Paris
le 19 décembre. S’étant mêlé des querelles du Parlement,
il fut enfermé à la Bastille. Mis en liberté, il adopta
d’abord les principes de la révolution, puis combattit la constitution
civile du clergé en 1791. Le 15 septembre de cette année, il
publia un journal intitulé: Nouvelles ecclésiastiques
ou mémoires pour servir à la constitution prétendue
civile du clergé, qui durèrent
[p. 368] jusqu’au 11 août 1792. Il publia des épîtres
et évangiles, des ouvrages sur la religion et la légitimité
du serment civique, des lettres sur la destruction des ordres religieux
et sur les jansénistes, en tout une vingtaine d’ouvrages parus de
1760 à 1791.
Henri Jabineau eut un fils, Denis-Charles-René,
né le 7 juillet 1769, qui devint aussi avocat.
Sur le portrait du Doctrinaire
(peint par Beauvais), gravé par Demonchy, on lit ceci: «Henry
Jabineau, prêtre de la Doctrine chrétienne, né le
30 mars 1724, mort le 10 juillet 1792. Qui ad justitiam erudiunt multos,
fulgebant in perpetuas æternitates
[Ceux enseigné à beaucoup la
justice resplendiront dans de perpétuelles éternités
(B.G)] (Dan., 12).»
Biographie Didot. — Manuscrits
particuliers.
|
LE GENDRE (NICOLAS),
célèbre sculpteur, né à Étampes en
1619, mort le 28 octobre 1671. Il était issu d’une très-honnête
famille, et dès sa jeunesse fut destiné à l’art du
dessin et de la sculpture. On peut dire qu’il a eu l’avantage de se former
lui-même et de n’être redevable de ses progrès qu’à
sa propre instruction. Ses premiers ouvrages furent des statues en pierre
de Saint-Bruno pour la chartreuse de Gaillon. Il travailla ensuite pour
l’abbaye de Victoire, à Senlis, puis à Paris pour la sculpture
en bois de la porte du collège de la Marche. En 1665, il travailla
à la sculpture en bois de l’œuvre de l’église Saint-Paul,
dont la structure est toute de sa main, embellie de bas-reliefs et de figures
isolées; il y en a peu dans Paris qui l’égalent. Pour la porte
du couvent des bénédictines d’Issy, il fit deux grandes figures
de pierre représentant saint Benoît et sainte Scholastique.
En outre, il orna: en 1657, la façade de l’hôtel de Beauvais
de deux figures d’anges; en 1658, le portail du château de Meudon
de quatre statues d’enfants; en 1650, les plafonds de stuc du château
de Vaux, résidence de Fouquet; en 1662, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet,
à Paris; ce fut là qu’il fit ses travaux le splus considérables;
il travailla aux sculptures qui ornent la façade de cette église
du côté de la rue des Bernardins, et à l’intérieur
il travailla à la chapelle de la Vierge et à celle des Agonisants.
On a encore de lui un fronton représentant
la Tempérance et la Prudence au collège des
Quatre-Nations; une sainte Radegonde
[p.369] pour un couvent de Poitiers, deux Renommées
en bois pour la chambre du roi au Louvre; deux enfants pour l’église
Saint-Jacques-la-Boucherie, enfin un saint Leu et saint Gilles pour Étampes.
Il était juré de la maîtrise
quand il entra à l’Académie de de sculpture, le 6 décembre
1664; son sujet de réception fut une Madeleine en terre cuite.
Le 4 juillet 1665, il fut élu adjoint-professeur à l’école
royale de sculpture. Ce fut grâce à son amitié avec
Lebrun, peintre de Louis XIV, qu’il dut d’être chargé de travaux
d’art au château de Vaux et à l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet,
où il fut enterré, ainsi que Lebrun, le président
Bignon et d’autres personnages.
Legendre a été marié
deux fois, et l’aîné de son premier mariage exerçait
en 1682 la sculpture avec réputation.
Un autre de ses enfants avait été
tenu, à Maincy, sur les fonts de baptême par Lebrun.
Enfin, Legendre figura au procès
de Fouquet comme créancier opposant.
Chennevières, Archives de l’art
français, 1851-1852, in-8. — Dussieux, Soulié, Chennevières,
Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des
membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, 1854,
in-8, t. I, p. 408 à 414. |
PICART DE NOIR
ÉPINAY (LOUIS), lieutenant-général
du bailliage d’Étampes, né à Étampes le 9
octobre 1754, mort le 18 décembre 1823. Aussitôt qu’il eut
l’âge requis, il succéda à son père comme lieutenant-général
civil et criminel. En 1789, il présida successivement avec le marqui
de Valory à l’assemblée générale des trois
états du bailliage, et à la même époque présida
à la rédaction du cahier du tiers-état. La révolution
l’arracha à son poste, et il fut persécuté et incarcéré.
Successivement juge au tribunal d’Étampes, puis président
en remplacement de M. Roger, il devint ensuite président de la
Société d’agriculture d’étampes et membre du Conseil
général de Seine-et-Oise. Il était très-charitable;
sa vie publique a été un modèle à proposer
aux magistrats, et sa vie intérieure fut toute d’attachement et
de tendresse à sa famille. Son éloge a été
prononcé par M. Venard à la séance de la Société
d’agriculture du 3 octobre 1824.
[p.370] Son
tombeau est dans le cimetière de Saint-Basile, auprès de
celui de son épouse (1).
(1) V. la
note 102. [Voici cette Note Bibliographique de Léon
Marquis: «102. Notice nécrologique
sur M. Louis Picard de Noirépinay, ancien lieutenant-général
du bailliage d’Étampes, président honoraire du tribunal
civil, etc., par M. Venard, secrétaire-archiviste de la Société.
(Extrait du compte-rendu des travaux de la Société d’agriculture
d’Étampes, lu dans la [p. 388]
séance publique du 3 novembre 1824. Paris, imp. de Mme Huzard,
1825, in-8 de 6 p. Cette notice a paru dans les Mémoires
de la Société d’agriculture d’Étampes.»,
Les rues d’Étampes et ses monuments, pp. 387-388 (B.G.)]
|
POILLOUE DE BIERVILLE
(LOUIS), commandant d’artillerie, né
à Étampes le 28 septembre 1770, mort le 13 août 1796.
Il était lieutenant d’artillerie
à l’armée de Condé lors du combat d’Oberkamlak.
Aidé seulement de trois hommes, il tient seul avec une pièce
de canon contre plusieurs colonnes ennemies, et il tire à mitraille
vingt-huit coups qui balaient leurs rangs. Par son courage et sa présence
d’esprit, il favorisa la retraite de l’armée de Condé. Aussi,
pour ce brillant fait d’armes, il eut la croix de Saint-Louis et le grade
de capitaine. Plus tard, il fut nommé commandant de l’artillerie
de la légion.
|
POILLOUE DE SAINT-MARS
(JACQUES-AUGUSTE), de la famille
du précédent, à laquelle appartient Henry de la Bigne,
déjà cité.
Il était seigneur de Valnay et
autres fiefs de la paroisse Saint-Martin, et ancien major du corps royal
d’artillerie.
Son portrait a été gravé
par Courbe en 1790. Il fut élu député de la noblesse
du bailliage d’Étampes le 20 mars 1789.
Les autres députés d’Étampes
étaient:
Pour le clergé, Jean-François
Perrier, curé de Saint-Pierre d’Étampes, né le 18
septembre 1740 à Étampes, selon les uns, à Grenoble,
selon d’autres; pour le tiers-état, François-Louis-Joseph
de Laborde-Méréville, garde du trésor royal, et Louis
Gidoin, maître ès-arts à la Faculté de Paris,
«cultivateur et citoyen d’Étampes.»
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RIMBAULT (ANDRÉ),
écrivain et philanthrope, né à Étampes le
3 mai 1814, mort le 10 novembre 1873. D’une famille des plus modestes, mais
des plus estimée d’Étampes, il fit ses classes avec distinction
au collège de cette ville. D’abord maître d’études,
ensuite professeur d’humanités dans cet établissement, il
en devint principal en 1844. Au bout de dix ans, il passa avec le même
titre au collège de Pamiers, et l’année suivante à
celui de Chartres. En 1868, après vingt-huit ans de principalat, il
prit sa retraite et s’établit à Versailles; [p.371] mais il ne renonça
pas pour cela à sa vie active: nommé membre de la commission
de surveillance de l’École normale primaire et de la commission
d’examen des aspirants au brevet de capacité, il rendit partout de
grands services. Il était administrateur de la bibliothèque
populaire, trésorier de la caisse des écoles, président
de la Société des sciences morales et politiques de Seine-et-Oise
au mois d’août 1872. Pendant l’occupation prussienne, il se signala
par son dévoûment aux victimes de l’émigration. Tout
le monde loue son désintéressement, sa charité et
sa modestie, ressemblant sous ce rapport au vénérable abbé
Buffet, son beau-frère. Dans les Mémoires de la Société
des sciences morales de Versailles, il publia deux études remarquables
sur Chamfort et Fontanes. Le premier, qui résida quelque temps à
Vaudouleurs, près d’Étampes, mourut victime d’une révolution
dont il s’était fait l’apôtre; le second fut élevé
par la fortune aux plus hautes dignités de l’empire.
Il mourut avant d’avoir pu terminer une
étude sur Rivarol, l’un des esprits les plus brillants et les
plus singuliers du XVIIIe siècle. Son corps repose dans le cimetière
de Notre-Dame d’Étampes, où un beau monument lui a été
élevé (1).
(1) V. la
note 143.
[Voici cette Note Bibliographique de Léon
Marquis: «143. Études sur Chamfort et Fontanes, par A. Rimbault. Extrait
du dixième volume des Mémoires de la Société
des sciences morales, lettres et arts de Seine-et-Oise. — Versailles, imp.
de E. Aubert, 1874, in-8 de 108 p.»,
Les rues d’Étampes et ses monuments, p. 392 (B.G.)]
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ROBERT (LOUIS-VALENTIN,
dit ÉLIAS), statuaire, né à
Étampes le 15 septembre 1819, mort à Passy le 29 avril 1874.
Il étudia à Paris, chez David d’Angers et Pradier, et débuta
par deux bustes au salon de 1845. En quelques années, il devint
un des sculpteurs les plus en vogue de Paris, dans les villes des départements
et à l’étranger. Comme il a beaucoup produit, voici
l’indication de quelques uns de ses principaux travaux: le comte de Persigny,
pour la ville de Roanne (1852); les généraux Pajol et Bailly,
pour Versailles (1853); La France couronnant l’Industrie, groupe
colossal surmontant le fronton du Palais de l’Industrie (1855); quatre
cariatides monumentales, pour l’Opéra de Philadelphie (1857); Ét.
Geoffroy Saint-Hilaire, pour Étampes (1857); le docteur Magne (Alexandre)
(1859); le maréchal Jourdan, pour Limoges (1861); la Justice, statue
de bronze, pour la fontaine Saint-Michel (1861); l’Agriculture et
l’Industrie, pour la gare d’Orléans (cour du départ)
(1868); deux cariatides pour le nouvel Opéra, côté
de la [p.372] rue Auber (1868),
etc. Une de œuvres capitales consiste en quatre statues assises sur le
piédestal du monument élevé à Lisbonne à
la gloire de dom Pédro IV, et représentant la Justice,
la Force, la Prudence et la Tempérance.
On voit au Musée d’Étampes
la réduction de la plupart de ces pièces et des autres
travaux d’Élias Robert, qui obtint une troisième médaille
au salon de 1847 et la décoration en 1858.
Vapereau, Dictionnaire des contemporains,
1870. — Livret du Musée d’Étampes.
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SIMONNEAU (JACQUES-GUILLAUME),
maire d’Étampes, né en cette ville le 14 janvier 1740, assassiné
le 3 mars 1792. Nous avons suffisamment parlé de lui pour ne pas
entrer dans de plus longs détails.
[Léon Marquis a en effet déjà
longuement parlé de Simonneau en trois endroits différents,
pp.30-32, 132-133 & 138-141. Nous regrouperons ces données
dans une page à part. (B.G.)]
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THIBAUD, écrivain religieux de la fin
du XIe siècle, né à Étampes. D’abord clerc
de l’église d’Étampes, puis professeur dans les églises
de Caen et d’Oxford. Il a écrit plusieurs lettres. La première,
à l’évêque de Lincoln, concerne la miséricorde
de Dieu, et il fait voir qu’un pécheur peut en tout temps faire
pénitence. La deuxième, adressée à Farice,
abbé d’Abendon, prouve que les enfants qui meurent sans baptême
sont damnés. La troisième est un compliment à la reine
d’Angleterre. La quatrième est une lettre de consolation à
un de ses amis, et la cinquième est contre Roscelin, clerc de l’église
de Compiègne et hérésiarque; il y prouve que les fils
des prêtres ne peuvent pas être admis aux ordres sacrés
[Erreur de Marquis, ou plutôt de sa source:
Thibault dit exactement le contraire].
Almanach de Sens pour 1778.
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VIART (CHARLES,
vicomte de), député du collège électoral
d’Étampes de 1842 à 1846, né à Étampes
en 1762, mort le 29 décembre 1849.
Auteur du Jardiniste moderne, contenant
une description du parc de Brunehaut: 1re édition, Paris, Petit,
1819, in-18 de 184 pages; 2e édition, Paris, Pichard, 1827, in-18
de 224 pages.
Il a encore publié une Chanson
nouvelle dédiée aux jeunes écoliers d’Étampes,
autog. de Colliard, à Paris, 1825, in-4°, chanson en neuf couplets
relative à une partie de plaisir faite dans le parc de Brunehaut
par une société de jeunes garçons et de jeunes filles
d’Étampes.
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Source:
Saisie numérique en mode texte et annotations de Bernard Gineste, 2001-2003.
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