CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Dom Basile Fleureau 
Qu’Estampes, & son Territoire étoient du royaume de Paris. 
Antiquitez d’Estampes I, 7
1668
 
Rencontre entre Gontran et Childebert (miniature de Jean Fouquet pour les Grandes Chroniques de France, vers 1455-1460, BNF)
Rencontre entre Gontran et Childebert (au fond: siège de Saint-Bertrand-de-Comminges)
(miniature de Jean Fouquet pour les Grandes Chroniques de France, vers 1455-1460, © BNF)

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Les Antiquitez de la Ville et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Première Partie, Chapitre VII,
pp. 9-12
Qu’Estampes, & son Territoire
étoient du royaume de Paris
.
 
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT


  PREMIÈRE PARTIE, CHAPITRE VII.
Qu’Estampes, & son Territoire étoient du royaume de Paris.

Gisant de Childebert à la basilique de Saint-Denis
Childebert Ier, roi de Paris, à la Basilique Saint-Denis

Childebert Ier selon un camée du 17e siècle (BNF) LE Grand Roy Clovis étant mort le vingt-huitiéme jour de Novembre l’an 511. âgé de  quarante-cinq ans seulement, aprés en avoir regné trente, son Royaume fut partagé, comme disent Gregoire de Tours, & Aimoine, en quatre portions égales, ou Tetrarchies entre ses quatre fils,  (en ce temps-là les bâtards succedoient avec les legitimes,) & chacun d’eux porta particulierement le titre de Roy, de la Ville Capitale de son partage. Thierry l’aîné, fut nommé Roy de Mets: Clodomir le second, Roy d’Orleans.  Childebert le troisiéme, Roy de Paris. Et Clotaire le dernier, Roy de Soissons: Mais il est encore incertain qu’elles [sic] étoient les bornes de ces Royaumes: de même que l’on ne sçauroit certainement établir celles de tout le Royaume, comme elles étoient en ce temps-là; tant nos premiers Historiens ont esté negligens à nous laisser des memoires de choses les plus importantes. Toutefois par conjecture, & par consequences, on tient que le Royaume de Metz, outre le Païs Messin, la Loraine, & les Païs tributaires d’Allemagne, au delà du Rhin, avoit encore tout ce qui est compris entre le même Fleuve, & la Riviere de Meuse, & une bonne partie de la Champagne: car nous lisons dans Grégoire de Tours qu’il a tenu quelques-fois son siege à Rheims. Le Roy d’Orleans possedoit le païs de Sologne, le Gastinois, le Senonois, le Berry, l’Auvergne, & ce que les François tenoient de la Bourgogne au deça de la Saone. Le Roy de Paris étendoit sa puissance sur l’Isle de France, le Païs Chartrain, le Perche, le Maine, l’Anjou, la Touraine, l’Aquitaine, & une partie du Languedoc. De sorte que la Ville d’Estampes, & son Territoire, étant compris dans les enclaves du Païs Chartrain, avec lequel il confine du côté du Gastinois, suivant la commune opinion des Geographes, il est indubitable qu’ils estoient du Royaume de Paris. Nous l’allons voir plus evidemment, par ce que je vais dire.
Partage de 511 (© Jean-Pierre Morillo 2004)
Cartes: © Jean-Pierre Morillo 2004
Clotaire Ier selon un camée du 17e siècle (BNF)           La Tetrarchie dont je viens de parler, ne dura pas long-temps. Clodomire Roy d’Orleans fut tué l’an 524. La Posterité de Thierry Roi de Mets, qui étoit mort dés l’an 534. demeura du  tout éteinte l’an 555. & Childebert Roy de Paris, mourut l’an 558. sans laisser que deux filles, Chroteberge, & sa sœur Chrotesinde; de sorte [p.10] que Clotaire, qui, par son partage, n’estoit que Roy de Soissons, fut, par le moyen de ces successions, Roy de toute la France. Clotaire ne vêcut pas long-temps aprés cette reunion des parties de l’Empire François; il mourut sur la fin de l’an 561. & la France fut derechef partagée en Tetrarchies, de la même façon qu’elle l’avoit esté la premiere fois, entre les quatre enfans masles de ce Roy, Charibert, Gontran*, Sigebert, & Chilperic. Charibert l’aisné, fut Roy de Paris; Gontran le second, Roy d’Orleans, & de Bourgogne. Sigebert le troisiéme, Roy de Mets. Et Chilpéric le dernier, Roy de Soissons.
Partage de 524 (© Jean-Pierre Morillo 2004)












 
* Gontran parti, au premier, Semé de France, au second, de gueules à neuf cailloux d’or posez l’un sur l’autre en triangle.

Caribert selon un camée du 17e siècle (BNF)    Charibert mourut le premier de tous au Chasteau de Blaye, l’an 570, le septiéme jour de May, sans laisser d’enfans mâles. La mort de ce Roy donna lieu à ses trois freres survivans de s’assembler, pour partager entre eux son Royaume: sur quoy ils eurent de grandes contestations, qui  cesserent en fin par un partage, qui n’est point particulierement exprimé dans l’Histoire. Nous trouvons bien par la suite des affaires que ces Rois eurent ensemble, que le Perigort, l’Agenois, & la Gascogne écheurent à Gontran. La Touraine, & le Poitou à Sigebert, avec Chasteau-Dun, Vendosme, Estampes, & le Païs Chartrain, comme il est porté par la transaction passee entre Gontran & Childebert, par laquelle il appert que les trois Freres se reservoient de certaines portions en quelques Villes, specialement en celle de Paris, qui n’entra point en ce partage; Mais s’y reserverent chacun la tierce partie; & s’obligerent par serment; que nul d’entr’eux n’y entreroit, sans la consentement des deux autres, sur peine de perdre sa part de la succession qu’ils partageoient, & d’encourir l’indignation de Saint Poliüct, qui  fut matiririsé en Armenie, sous l’Empire de Dece, de Saint Martin & de Saint Hilaire.
Partage de 561 (© Jean-Pierre Morillo 2004)




Childebert II selon un camée du 17e siècle (BNF)      Gregoire de Tours raporte cette transaction dans son Histoire, & dit, qu’étant allé à Mets visiter Childebert, fils de Sigebert son Roy, il l’envoya en Ambassade vers le Roy Gontran son Oncle, qui  étoit à Chalons sur Saone, pour faire cesser les plaintes qu’il faisoit, de ce que Childebert n’executoit pas le traité qu’ils avoient fait ensemble*. Gregoire assura Gontran, que son Maître l’avoit envoyé exprés, pour luy témoigner qu’il  estoit tout  disposé à  executer ce traité. Alors Gontran pour faire connoître que c’étoit avec justice qu’il s’étoit plaint, fit tirer de ses Archives cette transaction, dattée du vingt-huit de Novembre de l’an vingt-sixiéme, du  Regne de Gontran, & de celuy de [p.11] Childebert le douziéme, & la fit lire devant toute l’Assemblée.
Partage de 593 (© Jean-Pierre Morillo 2004)      





*
An 587.



EXEMPLAR PACTIONIS.

     Cum in Christi nomine Præcellentißimi Domini Gunthramnus, & Childebertus Reges, & gloriosissima Domina Brunechildis Regina, Andelaum, charitatis studio convenissent, ut  omnia, quæ undecumque inter ipsos scandalum poterant generare, pleniori consilio definirent, id inter eos mediantibus sacerdotibus atque proceribus, Deo medio, charitatis studio complacuit atque convenit, ut quamdiu eos Deus omnipotens in præsenti sæculo superesse voluerit, fidem, & charitatem puram, & simplicem sibi debeat conservare. Similiter, quia Dominus Gunthramnus, juxta pactionem, quam cum bonæ memoriæ Domino Sigiberto inierat, integram portionem, quæ est de regno Chariberti, illis fuerat consecutus, sibi diceret in integrum redhiberi:  Et pars Domini Childeberti, ea quæ Pater suus possederat, ad se vellet ex omnibus revocare; Id inter ipsos constat fixa deliberatione finitum, ut in illam tertiam portionem, de Parisiensi civitate, cum terminis, & populo suo, quæ ad Dominum Sigibertum de regno Chariberti conscripta pactione pervenerat, cum Castellis-Duno, & Vendocino, & quidquid de pago Stampensi, vel Carnoteno, in pervio illo, præfatus Rex cum terminis, & populo suo perceperat, in jure, & dominatione Domini Gunthramni, cum eo quod superstite Domino Sigiberto, de regno Chariberti antea tenuit perpetualiter permanere. Pari conditione, civitates Meldis, & duas partes partes de Silvanectis, &c. Childebertus Rex cum terminis à præsenti die suæ vindicet potestati, facta pactio sub die quarto Kal. Decembris, anno 26. regni Domini Gunthramni Regis, Domini Childeberti verò 12.
 
     Les tres excellens Seigneurs Gontran & Childebert Rois, & tres Glorieuse Dame Brunehault Reine, s’étans au nom de Jesus-Christ assemblez à Andely*, pour le bien de la Paix; afin de terminer par un mêur [sic] Conseil ce qui pourroit causer quelque trouble entre eux à l’avenir, par l’avis des Gens d’Eglise, & des principaux de leurs Royaumes, par la grace de Dieu, & par le devoir de la Charité, ont accordé, convenu, & arrêté, que pendant tout le temps qu’il plaira à Dieu Tout-puissant de les maintenir en ce monde, ils garderont Foy, Loyauté & pure & simple charité les uns envers les autres. Et dautant que Monseigneur Gontran soûtient, que par l’accord passé entre luy & le Roy Sigebert, d’heureuse mémoire, la portion qui luy étoit écheuë du Royaume de [p.12] Charibert luy devoit étre entierement renduë; & que la portion du Roy Childebert, possedée par son Pere, devoit étre reünie à son Royaume: A esté accordé, convenu, & arrêté, que Monseigneur Gontran joüira à perpetuité de la troisiéme partie de la ville de Paris, avec ses dependances, & habitans, des Villes de Chasteau-Dun, de Vendôme, du Territoire d’Estampes, & de Chartres, qui avoient esté du Domaine de Charibert, outre ce que Monseigneur Gontran possedoit de la succession dudit Charibert, du vivant dudit Sigebert. Pareillement Monseigneur Childebert joüira des à present des villes de Meaux, des deux tiers de Senlis, des Villes de Tours, de Poitiers, d’Avranches, d’Aire, de Coserans, du païs de Labour, & de l’Albigeois, avec leurs dependances: à la charge que celuy des deux Rois, à qui Dieu fera la grace de survivre, l’autre mourant sans enfans mâles, retirera à soy le tout, pour en disposer avec l’aide de Dieu en faveur des siens.


     J’obmets les autres articles de cette transaction, comme inutiles à mon dessein. Ce que j’ay dit sert à faire voir qu’Estampes, & son Territoire ont esté du Royaume de Charibert Roy de Paris, & qu’ils étoient écheus à Sigebert par le partage de la succession de ce Roy entre les freres survivans.

     Entre les crimes que Childebert Roy d’Austrasie
**, après son Pere Sigebert, objecta à Gilles Archevêque de Rheims, devant les Evêques de son Royaume, & de celuy de Gontran Roy de Bourgogne, assemblés en un Sinode celebré en la ville de Mets, l’an 590. du regne du premier, le quinziéme, & du second, le vingt-neuviéme, pour lequel il fut relegué à Strasbourg en Allemagne, aprés avoir confessé qu’il étoit digne de mort, pour les crimes enormes qu’il avoit commis, l’un fut qu’il avoit esté cause d’une guerre entre ses Oncles Gontran, & Chilperic Roy de Soissons, dont s’étoit ensuivie la ruine des Villes de Bourges, de Melun & d’Estampes.
Assissinat de Sigebert en 575 (miniature du 14e siècle pour les Grandes Chroniques de France, ©  BNF)
* Le Pere Labbe Jesuite l’an 587, dit à Andelot sous Monteclair.
Entrevue de Gontran et de Childebert II (miniature du 14e siècle pour les Grandes Chroniques de France (14e siècle, BNF)

** Gregor. Turon. Histor. l. 10. cap. 19. & 20.

   

CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT
ANNEXE 1
Texte du début du Traité d’Andelot


Texte donné par Fleureau (1683)
Texte donné en ligne,
sans indication de source (Migne?)
Exemplar pactionis.

     Cum in Christi nomine Præcellentißimi Domini Gunthramnus, & Childebertus Reges, & gloriosissima Domina Brunechildis Regina, Andelaum, charitatis studio convenissent, ut  omnia, quæ undecumque inter ipsos scandalum poterant generare, pleniori consilio definirent, id inter eos mediantibus sacerdotibus atque proceribus, Deo medio, charitatis studio complacuit atque convenit, ut quamdiu eos Deus omnipotens in præsenti sæculo superesse voluerit, fidem, & charitatem puram, & simplicem sibi debeat conservare.
Exemplar pactionis.

Cum in Christo nomen praecellentissimi domni Gunthchramnus et Childebertus regis vel gloriosissima domna Brunechildis regina Andelao caritates studio convenissent, ut omnia, quae undecumque inter ipsis scandalum poterat generare, pleniori consilio definirent, id inter eos, mediantibus sacerdotibus atque proceribus, Deo medio, caritates studio sedit, placuit atque convenit, ut, quamdiu eos Deus omnipotens in praesenti saeculo superesse voluerit, fidem et caritatem puram et simplicem sibi debeant conservare.

       Similiter, quia Dominus Gunthramnus, juxta pactionem, quam cum bonæ memoriæ Domino Sigiberto inierat, integram portionem, quæ est de regno Chariberti, illis fuerat consecutus, sibi diceret in integrum redhiberi: Et pars Domini Childeberti, ea quæ Pater suus possederat, ad se vellet ex omnibus revocare;
     Similiter, quia domnus Gunthchramnus iuxta pactionem, quam cum bonae memoriae domno Sigybertho inierat, integram portionem, quae de rigno Chariberthi ille fuerat consecutus, sibi diceret in integrum redebere et pars domni Childeberthi ea quae pater suus possiderat ad se vellit ex omnibus revocare,
     Id inter ipsos constat fixa deliberatione finitum, ut in illam tertiam portionem, de Parisiensi civitate, cum terminis, & populo suo, quæ ad Dominum Sigibertum de regno Chariberti conscripta pactione pervenerat, cum Castellis-Duno, & Vendocino, & quidquid de pago Stampensi, vel Carnoteno, in pervio illo, præfatus Rex cum terminis, & populo suo perceperat, in jure, & dominatione Domini Gunthramni, cum eo quod superstite Domino Sigiberto, de regno Chariberti antea tenuit perpetualiter permanere.
     id inter ipsus constat fixa deliberatione finitum, ut illam tertiam portionem de Parisius civitatem cum terminibus et populo suo, quae ad domnum Sigyberthum de regno Chariberthi conscripta pactione pervenerat, cum castellis Duno vel Vindocino et quicquid de pago Stampinse vel Carnotino in pervio illo antefatus rex cum terminibus et populo suo perciperat, in iure et dominatione domni Gunthchramni cum id, quod superstite domno Sigybertho de regnodus Chariberthi antea tenuit, debeant perpetualiter permanere.
      Pari conditione, civitates Meldis, & duas partes partes de Silvanectis, &c.


     Pari conditione civitatis Mel, et duas portiones de Silvanectis, Thoronus, Pectavis, Abrincatis, Vico Iuli-Consorannis, Lapurdo et Albige
Childebertus Rex cum terminis à præsenti die suæ vindicet potestati, [...]
domnus Childeberthus rex cum terminibus a praesenti die suae vindicit potestate. Ea igitur conditione servata, ut, quem Deus de ipsis regibus suprestitem esse praeciperit, regnum illius, qui absque filiis de praesentis saeculi luce migraverit, ad se in integritate iure perpetuo debeat revocare et posteris suis, Domino auxiliante, relinquere, illud specialiter placuit per omnia inviolabiliter conservari, ut, etc. [...]
     [...] facta pactio sub die quarto Kal. Decembris, anno 26. regni Domini Gunthramni Regis, Domini Childeberti verò 12.
     [...] Facta pactio sub die IIII. Kal. Decembris, anno XXVI. regnum domni Gunthchramni regis, domni Childeberti vero XII. anno.


ANNEXE 2
Traductions du début du traité d’Andelot


Traduction Fleureau (1683)
Traduction Guizot (1823)
Traduction Latouche (1965)
Les tres excellens Seigneurs Gontran & Childebert Rois, & tres Glorieuse Dame Brunehault Reine, s’étans au nom de Jesus-Christ assemblez à Andely,
Au nom du Christ, les très excellents seigneurs rois Gontran et Childebert, et la très glorieuse dame la reine Brunehault se sont réunis à Andelot
Au nom du Christ les très excellents seigneurs Gontran et Childebert rois et la très glorieuse dame Brunehaut se sont réunis à Andelot
pour le bien de la Paix; afin de terminer par un mêur [sic] Conseil ce qui pourroit causer quelque trouble entre eux à l’avenir,
pour l’amour de la charité, afin de terminer, par une mûre délibération, tout ce qui pourrait engendrer des différends entre eux;
dans un sentiment d’affection pour résoudre
après une délibération plénière toutes les questions, de quelque nature qu’elle fussent, qui pouvaient engendrer entre eux un conflit

par l’avis des Gens d’Eglise, & des principaux de leurs Royaumes, par la grace de Dieu, & par le devoir de la Charité, ont accordé, convenu, & arrêté,
et par la médiation des prêtres et des grands, Dieu y intervenant, pour l’amour de la charité il a été arrêté, voulu et convenu,
et dans ce sentiment d’affection, i1 a été arrêté, décidé et convenu, avec le concours des évêques et des grands et grâce à la médiation de Dieu
que pendant tout le temps qu’il plaira à Dieu Tout-puissant de les maintenir en ce monde, ils garderont Foy, Loyauté & pure & simple charité les uns envers les autres.
qu’aussi longtemps que le Dieu tout-puissant les voudrait maintenir dans la vie de ce monde, ils se conserveraient une foi et une charité, pure et sincère;
que tant que Dieu tout puissant consentirait à leur survie dans le monde présent, ils devront se garder une foi et une affection pures et sincères.
Et dautant que Monseigneur Gontran soûtient, que par l’accord passé entre luy & le Roy Sigebert, d’heureuse mémoire, la portion [latin partio] qui luy étoit écheuë du Royaume de [p.12] Charibert luy devoit étre entierement renduë;
et en même temps comme le seigneur Gontran, d’après le traité qu’il a fait avec le seigneur Sigebert de vertueuse mémoire, a dit avoir droit de retenir en entier toute la portion [latin partio] qui lui était revenue du royaume de Charibert,
De même vu que le seigneur Gontran a déclaré qu’en vertu du pacte qu’il avait conclu avec le seigneur Sigebert de bonne mémoire, la portion [latin partio] entière du royaume de Charibert que ce dernier avait obtenue lui revient intégralement,
& que la portion [latin pars, mal compris] du Roy Childebert, possedée par son Pere, devoit étre reünie à son Royaume: et que les ayant cause [latin pars] du seigneur Childebert ont témoigné en son nom vouloir reprendre tout ce qu’avait possédé son père,
mais que le parti [latin pars] du seigneur Childebert voudrait attribuer à ce dernier tout ce que son père possédait,
A esté accordé, convenu, & arrêté, que
il demeure arrêté, d’après une délibération et détermination fixes, que
il a été décidé entre eux après une délibération irrévocable que
Monseigneur Gontran joüira à perpetuité de la troisiéme partie de la ville de Paris, avec ses dependances, & habitans, des Villes de Chasteau-Dun, de Vendôme, du Territoire d’Estampes, & de Chartres, qui avoient esté du Domaine de Charibert,
ce que le seigneur Sigebert, par un traité, avait eu du royaume de Charibert, savoir le tiers de la cité de Paris, avec son territoire et le peuple qu’elle contient, ainsi que Châteaudun, Vendôme et tout ce que ledit roi avait possédé dans tout le pays d’Étampes et de Chartres, leurs territoires et le peuple qu’ils contiennent, demeureront à perpétuité sous la puissance et domination du seigneur Gontran, le tiers de la cité de Paris avec son territoire et sa population qui provenaient du royaume de Charibert, et qui était parvenu au seigneur Sigebert en vertu d’un pacte écrit ainsi que les châteaux de Châteaudun et de Vendôme et tout ce que le susdit roi avait possédé le long de la route dans les pagi d’Etampes et de Chartres avec les territoires et la population , tout cela devait demeurer perpétuellement sous la juridiction et la domination du seigneur Gontran
outre ce que Monseigneur Gontran possedoit de la succession dudit Charibert, du vivant dudit Sigebert.
avec tout ce que ledit seigneur a possédé dudit royaume du roi Charibert du vivant du roi Sigebert.
avec ce que lui-même avait hérité auparavant et du vivant du seigneur Sigebert du royaume de Charibert.
Pareillement Monseigneur Childebert joüira des à present des villes de Meaux, des deux tiers de Senlis, des Villes de Tours, de Poitiers, d’Avranches, d’Aire, de Coserans, du païs de Labour, & de l’Albigeois, avec leurs dependances:
D’un autre côté, le seigneur roi Childebert retient, à compter de ce jour, en sa puissance, les cités de Melun, deux portions de celle de Senlis, Tours, Poitiers, Avranches, [manque: Aire] Couserans, Aire, Bayonne, Albi, avec leurs territoires ;
Par une disposition semblable le seigneur Childebert roi s’attribue à partir du jour présent la possession de la cité de Meaux, de deux tiers de Senlis, de Tours, Poitiers, Avranches, Aire, Couserans, Labourd et Albi avec leurs territoires.
à la charge que celuy des deux Rois, à qui Dieu fera la grace de survivre, l’autre mourant sans enfans mâles, retirera à soy le tout, pour en disposer avec l’aide de Dieu en faveur des siens.
et il est établi que celui de ces rois qui, par la volonté de Dieu, survivra à l’autre, héritera du royaume de celui qui sortira de la lumière du monde sans laisser de fils, en jouira en entier à perpétuité, et le laissera, avec l’aide de Dieu, à ses enfants. Il est spécialement convenu, etc.
La disposition suivante, sera respectée: celui des dits rois à qui Dieu donnera l’ordre de survivre devra revendiquer intégralement et avec un droit perpétuel et laisser à sa postérité, Dieu aidant, le royaume de celui qui quittera sans enfants mâles la lumière du présent monde; mais il a été décidé exceptionnellement, etc.
 
Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de la ville et du Duché d’Estampes, pp. 9-12. Saisie: Bernard Gineste, juillet 2004.
      
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Éditions

 
Childebert Ier fondateur de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés (sculpture      Édition princeps, posthume: Dom Basile FLEUREAU (religieux barnabite, 1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p. (N.B: les pages 121-128 sont numérotées par erreur 127-134); publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683.

     
Réédition en fac-similé: Dom Basile FLEUREAU, Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [23 cm sur 16; XIV+622+VIII p.], Marseille, Lafittes reprints, 1997.

     
Réédition numérique en ligne (en cours depuis 2001): Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html, 2001-2010.

     
Pour ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Qu’Estampes et son territoire étoient du royaume de Paris (Antiquitez d’Estampes I, 7, 1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b07.html, 2004.

Sources en ligne

     Wilhelmus ARNDT & Bruno KRUSCH [éd.], Gregorii Turonensis Historiae Francorum Libri Decem [«Les dix livres de l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours»], Hannoverae [Hannovre], Impensis bibliopolii Hahniani [Societas aperiendis fontibus rerum germanicarum medii aevi: «Monumenta Germaniae Historica. Scriptorum rerum merovingicarum» tomus I], 1884-1885 [dont plusieurs réimpressions; dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica; dont une édition numérique en ligne in Bibliotheca Augustana, http://www.fh-augsburg.de/~harsch/Chronologia/Lspost06/Gregorius/gre_hi00.html, en ligne en 2004].

     ANONYME [éd.]:
«Gregorius Turonensis: Historia Francorum» [Grégoire de Tours: Histoire des Francs (texte latin intégral dont l’édition source n’est pas précisée)], in The Latin Library, http://www.thelatinlibrary.com/gregorytours.html, en ligne en 2004.

     DOMUS ECCLESIAE (organisation catholique allemande) [éd.]: «CII: De Polyocto martyre», in ID., «Gregorii Turonensis: VIII libri miraculorum. Liber I: In gloria martyrum», in Domus Ecclesiae, http://www.domus-ecclesiae.de/historica/gregorius-turonensis/gregorius-turonensis.miracula.01.html#102, en ligne en 2004.

     H. LECLERCQ, «St. Gregory of Tours», in The Catholic Encyclopedia Vol. VII, New York, Robert Appleton, 1910 [dont une édition numérique en mode texte par R. Knight, in New Advent, http://www.newadvent.org/cathen/07018b.htm, 2004.]

     Lynn NELSON, «A Bibliography of Gregory of Tours, drawn from Melvyl», in The ORB (On-line Reference Book for Medieval Studies), http://www.the-orb.net/bibliographies/gregtour.html, 1992, en ligne en 2004.


Cartes

     Les cartes que nous reproduisons ici ont été réalisées par Jean-Pierre Morillo sur la base de différents atlas historiques pour son beau site Clionide des Francs, http://clionide.free.fr/Homepage.htm Nous les donnons à titre indicatif, avec son aimable autorisation (courriel du jeudi 11 novembre 2004 16:38), pour donner une idée du morcellement du royaume, mais aussi du caractère hypothétique de toute cartographie des royaumes mérovingiens: on remarquera qu’elles ne coïncident pas forcément avec les conclusions de Fleureau, puisqu’elle placent plutôt le pays étampois, au départ, dans le royaume de Clodomir (d’Orléans), puis aux confins de la Neustrie de Chilpéric.

     Jean-Pierre MORILLO, Clionide des Francs, http://clionide.free.fr/Homepage.htm, en ligne en 2004.


Une série de camées du 17e siècle sur les rois mérovingiens

     Le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale de France conserve une série presque complète de camées formant la série des rois de France, depuis le mythique Pharamond jusqu’à Louis XIII.

     Cette série d’auteur inconnu est datée des années 1630. Chacun de ces camées d’un format de 24 mm sur 19, est en coquille; sur le revers est appliquée une couche de pâte noire de cire ou de goudron pour donner l’illusion d’une sardoine. L’ensemble a été restaurée en 1993-1994 grâce à la générosité de Madame la comtesse Jean-Jacques de Flers, et a été photographié et mis en ligne par la BNF sur son site Gallica, mais comme l’ensemble est de consultation malcommode, nous en donnons ci-après les liens:

     Voici la série des rois mérovingiens: Pharamond, Clodion, Mérovée, Childéric Ier, Clovis Ier, Thierry Ier, Childebert Ier, Clotaire Ier, Childebert II, Caribert, Thierry II (interverti avec Clotaire III par la BNF), Clotaire II, Clovis II, Clotaire III (interverti avec Thierry II par la BNF), Childéric II, Thierry III, Clovis III, Dagobert II, Clotaire IV, Chilpéric II, Childéric III. On remarquera notamment labsence de saint Gontran dans la série.


Illustrations médiévales

     BNF (Bibliothèque Nationale de France) [éd.], Le roi Charles V et son temps (1338-1380): 1000 enluminures du Département des Manuscrits, http://www.bnf.fr/enluminures/accueil.htm, en ligne en 2004. On notera particulièrement :
     1) «Partage du royaume franc entre les quatre fils de Clovis» in Grandes Chroniques de France, Paris, XIVe s. = ms Fr 2813, fol. 15v (60 x 60 mm), http://www.bnf.fr/enluminures/images/jpeg/i1_0007.jpg, en ligne en 2004.
     2) «Assassinat de Sigebert Ier» in Grandes Chroniques de France, Paris, XIVe s. = ms Fr 2813, fol. 33v (60 x 60 mm),  http://www.bnf.fr/enluminures/images/jpeg/i1_0010.jpg, en ligne en 2004.
     2) «Gontran, roi de Bourgogne, devant Childebert Ier» in Grandes Chroniques de France, Paris, XIVe s. = ms Fr 2813, fol. 50v (65 x 65 mm), http://www.bnf.fr/enluminures/images/jpeg/i1_0010.jpg, en ligne en 2004.


Monnaies de Childebert Ier (511-558)
(© cgb)
Monnaie de cuivre de Childebert (© cgb) Monnaie de cuivre de Childebert (© cgb)
    CGB [éd.], «Royaume Franc - Childebert Ier (511-558)» [monnaie de cuivre], in www.cgb.fr http://www.cgb.fr/monnaies/vso/v11/fr/monnaiese371.html?depart=594&nbfic=2499, en ligne en 2004.

     CGB [éd.], «Royaume Franc - Childebert Ier (511-558)» [autre monnaie de cuivre], in www.cgb.fr http://www.cgb.fr/monnaies/vso/v11/images/image402c.html?depart=583, en ligne en 2004.

Sur Étampes à l’époque mérovingienne

     Michel MARTIN, «Séquences d’urbanisation du IVe au XIIIe siècle» & «Aux temps mérovingiens, la naissance du ‘pays d’Étampes’», in Jacques [alias Jacky] GÉLIS [professeur émérite d’histoire moderne à Paris VIII, directeur de la collection], Michel MARTIN & Frédéric BEAUDOIN [directeurs du premier tome], Le pays d’Étampes. Regards sur un passé. Tome 1: Des origines à la ville royale [17 cm sur 24; 215 p.], Étampes, Étampes-Histoire, 2003, pp. 69-78 & 79-81.



Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome. 
   
Explicit
 
SommaireNouveautésBeaux-ArtsHistoireLittératureTextes latinsMoyen Age Numismatique — LiensRemerciementsAssociationNous écrire - Mail