CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Jean Laurent, prévôt d’Étampes
Constat d’empêchement de culte à Saint-Jacques de Bédegon
25 juillet 1484
     
Sceau de la prevôté d'Etampes en 1454
Sceau de la prevôté d’Étampes

 
     Voici un modeste document reflétant un conflit mal expliqué et survenu en 1484 entre les chanoines de Notre-Dame d’Étampes et l’archevêque de Sens. En première apparence, il ne nous apprend pas grand chose.
     Cependant, si on en recoupe méthodiquement les données avec celles d’autres documents déjà patiemment exploités et édités, on y voit resurgir la vie de tout un quartier, et notamment de ses marchands. Ils sont étroitement liés à la communauté des chanoines de Notre-Dame, dont ils se trouvent naturellement solidaires en cette occasion, parce qu’ils sont soit leurs voisins, soit leurs censitaires, soit leurs fournisseurs, ou encore leurs parents, et parfois tout cela à la fois.
B.G., 12 décembre 2012

      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes, acte n°77 Constat d’empêchement de culte à Saint-Jacques de Bédegon 
 



Introduction
Texte (établi par Gineste)
Prosopographie
Édition d’Alliot
Bibliographie


1. Introduction

Blason de l'archevêque Tristan de Salazar 1) Contexte et occasion du document

     Le 25 juillet 1484, fête de Saint-Jacques-le-Majeur, nous surprenons une querelle entre le chapitre de Notre-Dame d’Étampes et l’archevêque de Sens, dont nous ne connaissons malheureusement pas les tenants et les aboutissants.

     a) L’archevêque de Sens est alors Tristan de Salazar, depuis le 26 septembre 1474, date à laquelle Louis XI l’a promu du siège épicopal de Meaux à celui de Sens pour remercier son père Jean de Salazar du rôle qu’il a joué lors de la bataille de Montlhéry (1). Ses intérêts sont représentés à Étampes, ville de son archidiocèse, par le doyen Louis Boisquemin, dont nous savons qu’il habitait encore en 1500 dans le même quartier que les chanoines, derrière Notre-Dame, dans une impasse attenante à la rue de Mauconseil (2).

     b) Le principal dignitaire du chapitre de Notre-Dame d’Étampes, c’est-à-dire son chantre, est alors Simon Baudequin élu en 1481 contre la volonté du comte Jean de Foix, et qui tiendra cette charge jusqu’en 1500, date de sa démission (3). Il est d’une famille bourgeoise du lieu. La veuve d’un Jean Baudequin l’aîné tenait en 1500 une
maison assise devant la porte de l’eglise Nostre Dame du costé de vers les Halles (...), aboutissant sur le puis ou carrefour de ladicte eglise (4). Un autre Jean Baudequin avait été dès 1480 marquillier (5) et bienfaiteur de la paroisse (6). Un Macé Baudequin est le fournisseur officiel de cire en 1513-1551 de l’église (7), dont il administre le luminaire, c’est-à-dire l’éclairage (8), et sera l’un des premiers échevins élus en 1516 (9).

     c) On mentionne aussi ici un chanoine dénommé Nicole Boîtel, qui n’est pas autrement documenté.

     Pour une raison indéterminée, l’archevêque fait interdire par le doyen, sous peine d’excommunication, la célébration de l’office le jour de la fête patronale de la chapelle Saint-Jacques.

     Cette chapelle appartient au chapitre depuis le tout début du XIIe siècle, époque à laquelle elle lui a été donnée par le roi Philippe Ier entre 1101 et 1104 (10). On peut penser donc conjecturer avec beaucoup de vraisemblance qu’elle avit été érigée en ce lieu durant le XIe siècle, époque à laquelle on fait justement remonter les origines du culte de saint Jacques de Compostelle en France. Philippe II Auguste y avait institué deux chapellenies en février 1192 (11), avant de les soumettre à l’autorité du chapitre de Notre-Dame 
tout en s’en réservant la nomination (12), précisément en 1193-1194 (13). La chapelle sera détruite, apparemment définitivement, lors du siège de la ville de1652, par les Frondeurs qui tiennent le ville, pour dégager les alentours et éviter que les l’armée royale ne s’y abrite: Tous les Edifices tant dedans que dehors la ville proche des murailles furent rasez, même les murailles des clôtures des Cimetieres, quoy qu’elles fussent fort basses. ceux qui entreprirent d’abattre la Chapelle de saint Jacques de Bededon qui est au bout du Cimetiere, du côté de Paris, furent par un effet visible de la divine Justice, ecrasez sous les ruines (14).

     Manifestement, le chapitre se réserve la propriété des offrandes en chandelles et en argent comptant qui sont faites par les fidèles le jour de la fête patronale de la chapelle. Le 25, ils font constater par les autorités civiles l’empêchement où ils sont de célébrer les offices de rigueur, y compris celui de la veille au soir, d’usage pour les fêtes de ce genre.
Saint-Jacques (chêne, sculpture flamande du XVe siècle)
Saint-Jacques
(Flandre, XVe siècle)


     (1) H. Fisquet, La France pontificale, Paris, E. Repos, 1864-1873
     (2) Déclaration des hôtes de Notre-Dame, 1500, édition Gineste n°94.
     (3) Fleureau, Antiquitez d’Estampes, pp. 352-353.
     (4) Déclaration des hôtes de Notre-Dame, 1500, édition Gineste n°80.
     (5) Gombault, Contrat d’accensement, 1480, édition Gineste, ici.
     (6) Compte de la paroisse 1513-1515, édition Gineste, n°8 et n°99.
     (7Compte de la paroisse 1513-1515, édition Gineste, n°60-66, 71 et 192.
     (8) Ibid., n°113
     (9) Fleureau, Antiquitez d’Estampes, p. 216.
     (10) Texte conservé par le Cartulaire de Notre-Dame d’Etampes, édité d’abord par Fleureau, Antiquitez, p. 405, puis par Maurice Prou, pp. 378-379, qui le date des années 1101-1104, rejetant l’opinion de Luchaire, qui suspectait son authenticité, Louis VI, p. 28, n°52).
     (11) Texte conservé par le Cartulaire de Notre-Dame d’Etampes, et édité par Fleureau, Antiquitez, p. 406.
     (12) Texte conservé par le Cartulaire de Notre-Dame d’Etampes, et édité par Fleureau, Antiquitez, p. 407.
     (13) Selon Léopold Delisle, Catalogue des actes de Philippe-August, Paris, 1856, n° 360.
     (14) Fleureau, Antiquitez d’Estampes, p. 275.

2) Cinq officiers étampois

     a) Ces constatations légales sont faites sous l’autorité nominale du prévôt d’Étampes qui ne paraît pas lui-même présent. Il s’agit de Jean Laurent, qui tenait déjà cette charge le 20 juillet 1480 (15), et encore le 27 février 1481 (16); il tiendra ce poste au moins jusqu’en 1497 (17).  Il meurt avant 1511, date nous voyons ses enfants mineurs sous la garde de l’écuyer Guillaume de Wuicardel. On voit aussi à cette occasion qu’il tenait plusieurs censives à Étampes, dont celles des Harengeries, de Bedegon, du Poivre, de Courte et de Cochereau (18). Il était aussi seigneur du Fresne (à Villeconin) et de Pierre-Brou (à Étréchy) (19).

     b) Les deux officiers présents effectivement pour effectuer le constat requis par le chapitre sont d’une part le tabellion Oudin Monnerville (20), inconnu par ailleurs pour l’instant;

     c) et d’autre part le procureur fiscal du comte, Pierre de Gilles. Sur la carrière de ce dernier, notaire en 1479, et procureur du comte au moins de 1484 à 1495, ainsi que sur sa descendance et son gendre et successeur Guillaume Cormereau, nous avons déjà fait connaître un certain nombre de données, dans notre étude sur les procureurs du roi à Etampes au XVIe siècle, à laquelle nous renvoyons (21).

     d) Sont aussi mentionnés comme témoins
deux sergents du comté d’Étampes. Le premier, André Duverger, est pour l’instant inconnu par ailleurs (22).

     e) Le second,
Ambroise Serveau, est mieux documenté. Fils d’un Simonnet Serveau mort avant 1480 (23), il habite après son père, encore en 1500, une maison qu’il tient à cens du chapitre de Notre-Dame, à peu près à l’angle actuel de la rue de la République et de la rue Baugin (24).
     (15) Gombault, Contrat d’accensement, 1480, édition Gineste, ici.
     (16) Paul Dupieux, Les Institutions royales au pays d’Étampes, 1931, p. 91, note 1, alléguant des pièces d’archives du Loiret depuis détruite en 1940.
     (17) Pierre Plisson, Rapsodie, éd. Forteau in Annales du Gâtinais (1909), p. 246.
     (18) Archives municipales d’Etampes AA 1: Papier censier et déclarations des héritages tenus en censive de noble homme Guillaume de Wicardel escuier au nom et comme ayant le bail noble des enfans feu Jehan Laurens en son vivant escuier prevost d’Étampes, 1511 (cahier de 50 pages).
     (19) Paul Dupieux, op. cit., p. 91.
     (20) Alliot corrige sans autre base semble-t-il que son intuition: Oudin de Monnerville (Monnerville étant une commune du canton de Méréville).
     (21) Spécialement ici.
     (22) Il faudrait que quelqu’un s’attelle à débrouiller l’écheveau généalogique des nombreux Duverger d’Étampes à travers les âges.
     (23) Gombault, Contrat d’accensement, 1480, édition Gineste, ici.
     (24) Déclaration des hôtes de Notre-Dame, édition Gineste n°180.
3) Trois nobliaux étampois

     Les témoins sont en premier lieu trois nobliaux du pays, à savoir noblez hommez Loys Prunellé et Estienne Bonnet et Jehan de Beaumont escuiers.

     a) Qui était ce Louis Prunellé? Et faut-il lire Prunelle, comme le font certains auteurs, ou Prunellé? Évidemment, à notre sens, Prunellé, et il s’agit sans nul doute d’un membre de la fameuse famille beauceronne qui fut plus couramment appelée dans la suite de Prunelé, comme le conjecturait déjà Fleureau. au sujet d’un autre membre de cette famille.
     En effet, parlant des prévôts des maréchaux d’Étampes, il dit, sans malheureusement citer sa source, que
dès l’an 1488. Pierre de Prunelé, Escuyer, y exerçait cette fonction par commission (25). Or le Cartulaire de Notre-Dame nous fait bien connaître un Pierre Prunellé qu’on doit lui identifier, auteur d’un acte du 19 août 1478: “Pierre Prunelle (graphie adoptée par l’éditeur Alliot), prévost d’Estampes soubz la main du Roy nostre sire” (26). Mais c’est me semble-t-il à tort, car ce Pierre Prunelle n’était pas sans doute à proprement prévôt d’Étampes”.
     Qui était ce Pierre Prunellé? Dupieux n’est curieusement pas arrivé à l’identifier (27), alors que le Grand Dictionnaire historique de Moréri, nous le fait connaître avec assez de précision:
il est mentionné dès 1473 comme fils de Colinet Prunelé et d’Alix Paviot. En 1481, qualifié écuyer, prévôt des maréchaux de France, il échange avec Guillaume du Monceau la terre de Richarville contre celle de Rouvres; marié à Jeanne de Nacelles, il en a Marguerite de Prunelé; il semble avoir épousé en secondes noces Marie d’Alonville, fille de Charles d’Alonville, maître d’hôtel ordinaire du roi, mort au mois d’août 1479); en 1493 qualifié naguère prévôt des maréchaux de France, il passe à son tour conseiller du roi & maitre ordinaire de son hôtel; Marie d’Allonville se remarie elle-même en secondes noces avant 1508, date avant laquelle est donc mort Pierre Prunelé (28). Ajoutons-y que Fleureau cite incidemment une declaration donnée au Roy en 1539. pour les enfants de feu Pierre de Prunelé, Escuyer, seigneur de Rouvres” (29).
     Pour revenir au Loys Prunellé, c’est-à-dire au Louis Prunelé de notre acte de 1484, qui n’est pas à notre connaissance autrement documenté, c’est sans doute un proche parent, et peut-être le fils de notre prévôt des maréchaux d’Étampes, sans doute mort peu après cela jeune et sans descendance, ce qui expliquerait le silence des sources qui, dans l’état du moins de nos connaissances actuelles, ne signalent qu’une fille de Pierre Prunelle, Marguerite.
     (25) Antiquitez, p. 71.
     (26) Alliot, Cartulaire, p. 92, n°LXXXI. Le tabellion est alors Hervy de la Coste, et il est remplacé en son absence par le clerc substitut Oudinet Lemort, et le garde du scel est Estienne Lepiat. Alliot fait remarquer que Léon Marqui ne l’avait pas cité dans sa liste des prévôt d’Étampes ()
     (27) Op. cit., p. 90, note 7, il suppose qu’il s’agit d’un des sept fils d’Hugues Prunelé.
     (28) Au tome 8 de l’édition de 1759, p. 612: Pierre Prunelé, écuyer , seigneur de Richarville, fit, conjointement avec Jean Prunelé, son frere, un bail à Moison le premier mai 1473, par lequel ils sont dits fils de feu Colinet Prunelé, & d’Alix Pavíot sa femme. Il partagea avec le même la terre de Richarville , le 7 février 1481. Lui, & Jean Prunelé, son frere, firent échange le 6 mars 1481 d’une rente & censive venue de la succession d’Alix Paviot leur mere, contre la terre de Rouvre, avec Guillaume du Monceau, écuyer, seigneur dudit Rouvre. Par cet acte, Pierre Prunelé est qualifié écuyer, prévôt des maréchaux de France. Le même Pierre Prunelé, sieur de Richarville, n’agueres prévôt des maréchaux de France , fut retenu en la charge de conseiller du roi & maitre ordinaire de son hôtel, par brevet du 5 juillet 1493. Les mémoires de la famille lui donnent pour femme Jeanne de Nacelles, & pour fille, Marguerite de Prunelé, dame de Liouville, qui fut mariée avec Pierre Couette, seigneur de Riablé, d’où vint Charles Couette, seigneur de Liouville, Riablé, Thuré-la-Couetterie, &c.
     On trouve un Pierre Prunelé, écuyer, seigneur de Richarville, qui avoit épousé Marie d’Alonville, laquelle se remaria avec Jean d’Auquoy, écuyer, seigneur du Fay, qui transigea à cause d’elle le 6 février 1508. Cette Marie d’Alonville étoit fille de Charles d’Alonville, écuyer, seigneur dudit lieu en Beauce, maître d’hôtel ordinaire du roi, mort au mois d’août 1479, & de Bertranne de Richebourg, dite d’Orval , dame d’Oysonville en Beauce. On trouve encore une Marthe de Prunelé , qui porta la terre de Richarville dans la maison de Cugnac, qui la possede encore en 1733, en épousant Louis de Cugnac, baron d’Imonville , qui fut tué à la bataille de S. Denys, le 10 novembre 1567.
     (29) Antiquitez, pp. 59-60.
     b) Estienne Bonnet. Cet autre écuyer est mal documenté. Il n’était pas en tout cas de la famille des Bonnet qui résidaient à Etampes au XVIIIe siècle, car ces derniers prétendaient descendre de François Bonnet annobli seulement le 10 novembre 1501 par René II, duc de Lorraine et de Bar (27). On note un censitaire des dames de Longchamp en 1448 dénommé Jehan Bonnet (28) pour une terre au champtier Antioche, mais rien n’indique spécialement que c’était un écuyer.  En revanche nous entendons parler en 1498, du côté de Morigny, à Bonvillier, comme voisin du champtier de Jardiaux, d’un certain Jehan Lebonner escuier (29).

     c) Jean de Beaumont. Nous n’avons rien trouvé pour l’instant sur ce troisième écuyer.
     (27) Louis-Charles Waroquier de Méricourt de la Motte de Combles (1757-1794), Traité des devises héraldiques, 1783, p. 19, et Tableau historique de la noblesse. Tome 1er, Paris, Waroquier, 1784, p. 52.
     (28) Censier des dames de Longchamp pour 1448, édition Gineste n°15.
     (29) Censier des dames de Longchamp pour 1498, édition Gineste n°52.
4) Huit bourgeois de la paroisse

     Les huit derniers témoins cités sont de simples bourgeois, probablement tous paroissiens de Notre-Dame d’Étampes en 1484.

     a) Colin Dallier , apparemment décédé avant 1500, n’est pas autrement documenté, mais il s’agit très probablement d’un marchand teinturier, sur les descendants duquel nous sommes assez bien renseignés.
     Jean Dallier I, tenturier. Colin est en effet sans doute le père de Jean Dallier I, signalé en 1500 comme censitaire du chapitre de Notre-Dame,
marchant taincturier, pour sa maison assise entre le pont et la porte Sainct Pere (29), mentionné encore en 1514 par les comptes de la même paroisse, “le sire Jehan Dallier l’esné” pour avoir payé pour moitié la peinture de la sculpture de saint Jean Baptiste du l’autel de saint Sébastien (30). Il semble cependant que la maison sur la rivière soit seulement son atelier, qu’il réside en réalité, au moins en 1511, dans la paroisse Saint-Basile, d’après le censier des dames de Longchamp, de qui il tient à cens un quartier de vigne au chantier d’Antioche (31).
     Les comptes de la paroisse de Notre-Dame de 1513-1515 sont signés entre autres par un chanoine dénommé François Dallier (
32), qui est sans doute fils de Clin et frère de Jean I.
     Jean Dallier II, teinturier. Jean I est sans doute lui-même le père d’un “Jehan Dallier le jeune” témoin de sept aveux en 1514 (
33) puis 1516 (34). De 1529 à 1532 il est cité à la suite de son père comme censitaire des dames de Longchamp, “Jehan Dallier le jeune; de 1532 à 1535 il est bien qualifié à son tour “Jehan Dallier, tainturier” et cette même année 1535, puis en 15637 à 1540 est citée  “la veuve Jehan Dallier” (35).
     Jean Dallier III, teinturier. En 1549 est encore cité cité un  “Jehan Dallier” en 1549 (
36) et vers 1553 un Cantien Dallier est administrateur de l’Hôtel-Dieu (37). Entre 1565 et 1573 est mentionné comme censitaire du fief des Longs un “Jean Dallier, teinturier” (38). Entre 1580 et 1585 sont cités comme censitaires du Bourgneuf une “Marie Décrois, veuve de Jean Dallier” alias “Marie Decroix, veuve de Jean Dalier”, ainsi qu’un “Pierre Dalier, marchand et bourgeois” (39), puis vers 1598, toujours au Bourgneuf, une “Marie Dallier, veuve de Jean Demazeaulx” (40).
     Vers 1625 est cité comme censitaire des Harengeries “Cantian Dallier, marchand et bourgeois d’Etampes” (
41).
     L’histoire de cette famille bourgeoise d’Étampes reste à écrire et il faudrait savoir notamment s’il existe une continuité attestée entre les Dallier du Moyen Age et ceux des Etampois qui ont encore porté ce patronyme au XXe siècle et notamment tenu une épicerie rue de la République qui reste dans la mémoire des vieux Étampois. Appel aux généalogistes!

     (29) Déclaration des hôtes de Notre-Dame, édition Gineste n°180.
     (30) Comptes de Notre-Dame pour 1513-1515, édition Gineste n°185.
     (31) Censier des dames de Longchamp pour 1511, édition Gineste n°163: Jehan Dallier marchant  … demourant en la paroisse Saint Basille.
     (32) Comptes, édition Gineste n°253.
     (33) Registre de la censive de Louis Lelong, édition Gineste n°30b, 36b, 37b, 50c, 62b, 78b.
     (34) Ibid. n°63.
     (35) AD91 E 3899.
     (36) Registre de la censive de Louis Lelong, édition Gineste n° 21b.
     (37) AD91 E 3777.
     (38) AD91 E 3934*.
     (39) AD91 E 3834*.
     (40) AD91 E 3784**.
     (41) AD91 E 3855.
     b) Simon Banouard est encore vivant en 1500 où il habite à côté de son frère Lubin dans l’impasse au Bois qui paraît alors le quartier des bouchers (42).
     (42) Déclaration des hôtes de Notre-Dame, édition Gineste n°.
     c) Antoine Mart. Cette famille est mal documentée pour l’instant (43).
     (43) Ce patronyme dérivant évidemment de la forme vulgaire du nom Médard, qu’on retrouve dans trois toponymes locaux Chalo-Saint-Mars (Saint-Mard), le Petit-Saint-Mard et la rue Saint-Mars.
     d) Martin Tourneville. C’était sans doute un marchand huillier comme le sera son fils aîné Simon. Probablement fils d’un certain Fortin Tourneville décédé avant 1498 (44), Martin Tourneville est mentionné en 1482 comme tenant à cens des dames de Longchamp “troys arpens de terre à faire vigne assis sur le hault du chantier d’Antioche près la Justice de Villeneufve” (45) et de même en 1498 où il a déjà commencé à répartir ce bien entre ses héritiers (46); il meurt entre 1498 et 1500, date à laquelle ses deux maisons près de la porte Evezard sont partagées entre deux de ses fils (47). En 1511 nous trouvons les trois arpents qu’il tenait des dames de Longchamp (48) désormais mis en valeur et répartis entre ses six héritiers à savoir ses trois fils Simon, qualifié huilier (n°43), Cancien (n°108), Jean (n°27), et ses trois gendres Thomas Maréchal (n°108), Marquet Delacroix (n°120) et Étienne Templier (n°124). Pour plus de détail, voyez notre édition de la Déclaration des hôtes de Notre-Dame en 1500, aux n° 126 et 127.
     (44) Sa fille avait épousé un certain Jacques Tabouret (Censier de Longchamp 1498, édition Gineste n°13)
     (45) Censier de Longchamp 1482, édition Gineste n°40 (plus n°13 pour son fils Cantien et n°129 pour Simon).
     (46) Censier de Longchamp 1498, édition Gineste..
     (47) Déclaration des hôtes de Notre-Dame, édition Gineste n°126-127.
     (48) Censier de Longchamp 1511, édition Gineste, aux numéros indiqués ci-après entre parenthèses.


     e) Robin Saudrouet cité ici comme témoin en 1484, est encore vivant en 1500 où il mentionné, Robin Sauldrouet, comme censitaire du chapitre de Notre-Dame pour une maison, actuellement n°45 de la rue de la République, où se tient en 2012 une boulangerie (49).
     (49) Déclaration des hôtes de Notre-Dame de 1500, édition Gineste n°88.
     f) Jehan Banouard. On remarquera d’une part que ce personnage n’est pas cité à la suite de Simon Banouard, et que d’autre part son patronyme, pourtant visiblement identique, est orthographié différemment d’une manière qui paraît intentionnelle. Or nous connaissons deux Jean Banouard à cette époque. Du quel s’agit-il? Le premier est un boucher dde la paroisse Saint-Pierre, résidant dans cette partie de la République qui s’est appelée jusqu’en 1926 rue de la Boucherie, et décédé avant 1500, sans doute apparenté de près aux Banouard bouchers de la paroisse Notre-Dame, Simon et Lubin (50). Le deuxième est un marchand mercier également de la paroisse Saint-Pierre, résidant dans l’actuelle rue du Hameau de Bretagne, encore vivant en 1500 (51). Tous deux sont censitaires du chapitre de Notre-Dame. Il s’agit ici sans doute du mercier.
     (50) Déclaration des hôtes de Notre-Dame de 1500, édition Gineste n°194.
     (51) Déclaration des hôtes de Notre-Dame de 1500, édition Gineste n°230.
     g) Jean Martin cité ici comme témoin en 1484, est mentionné en 1515 comme un menuisier auquel on a acheté deux planches de noyer pour faire les ailes d’un ange (52).
     (52) Comptes de la paroisse Notre-Dame 1513-1515, édition Gineste n°220.
     h) Georget Laurent. On ne sait rien de ce personnage qui est peut-être de la famille d’un “Jehan Laurens dit des Buzains” cité en 1515 (53)?
     (53) Comptes de la paroisse Notre-Dame 1513-1515, édition Gineste n°13.
     En conclusion, nous pouvons reconnaître avec d’assez grandes probabilités, parmi ces huit bourgeois, un marchand teinturier censitaire du chapitre, dont l’un des fils est chanoine de Notre-Dame (Colin Dallier), un marchand boucher de l’impasse au Bois également censitaire du chapitre (Simon Banouard), un marchand huillier de la rue Évezard censitaire du chapitre (Martin Tourneville), un commerçant de la rue de la République également censitaire du chapitre (Robin Saudrouet), un mercier du Hameau de Bretagne censitaire lui aussi du chapitre (Jean Banouard), un menuisier en lien avec le chapitre (Jean Martin), plus deux autres sur lesquels nous sommes moins bien renseignés (Antoine Mard et Georget Laurent).

     Nous avons donc là un témoignage intéressant sur le fonctionnement de la société locale. En l’espèce on y voit une élite sociale solidaire, dans un quartier marqué par l’emprise religieuse mais aussi féodale de la communauté des chanoines; elle-même inversement est comme enracinée cette bourgeoisie marchande avec laquelle elle entretient toutes sortes de liens.




2. Texte du constat

Copie de la fin du XVe siècle
Copie de la fin du XVe siècle (Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes, AD91
1J 448, folio 44 recto) 


     A tous ceulx qui ces presentes lettres verront, Jehan Laurens escuier, prevost d’Estampes, salut.
     Sçavoir faisons que l’an de grace mil quatre cens quatre vintgs [sic] et quatre le vint cinqhiesme [sic] jour de juillet, en la présence de Oudin Monnerville, clerc tabellion juré de la ville et comté d’Estampes, et de honneste homme et sage [maistre]* Pierre de Gilles, procureur fiscal de monseigneur le conte d’Estampes, et de noblez hommez Loys Prunellé** et Estienne Bonnet et Jehan de Beaumont escuiers, André Duverger, Ambroise Serveau sergens de la conté d’Estampes, Collin Dalier, Symon Banouart, Anthoine Mart, Martin Tourneville, Robin Saudrouet, Jehan Banoart, Jehan Martin, Georget Laurens et plusieurs aultres tesmoings pour ce presens et appellez,
     * Nous ajoutons au texte le mot maistre, parce qu’il est clairement partie usuelle de la tournure consacrée honneste homme et sage maistre, que le copiste a ici évidemment mutilée.
     ** Nous mettons un accent final à ce patronyme parce qu’il s’agit sans guère de doute d’un membre de la famille de Prunelé à une époque où l’usage de la particule ne s’était pas généralisée.
     venerablez et discretes personnes maistres Symon Baudequin presbtre chantre de l’esglise Nostre Dame d’Estampes, et Nicole Boytel aussy prebtre chanoine dicelle esglise se sont transportés au lieu de la chappelle de Sainct Jaques près le cymetière hors de la dite ville d’Estampes. Estoyent deslibérés venir à la dite chappelle pour y chanter les vespres de la vigille sainct Jaques jourdhui, comme leur appartient, ainssy qu’ilz disoient;

     ce qu’ilz ne peurent faire, obstant certaines deffences sur pène d’excommuniment faictes par messire Loys Boysquemin doyen de la chrestienté d’Estampes, à eulx faictes pour monseigneur l’arcevesque de Sens.
 
     Duquel lieu le dit jourdhuy, en la présence d’icelluy tabellion, ont pour iceulx chantre et Boystel esté prins et receues les offertes et oblacions, tant chandelles que deniers, le dit jourdhuy offers à l’uys de la dite chapelle; obstant que le dit huys estoit cloz et fermé;

     disans et déclarans, par eulx pour le chappitre de la dite esglise, que, se en la dite chappelle ilz pouvoient y entrer, vollentiers feroient et pareillement eussent faict le dit jour d’hyer le dit service, comme ilz dient leur appartenir faire.

     Dont et desquelles choses et chacunes d’icelles les dits Baudequin chantre et Boytel chanoine, pour lesdits de chappitre, requirent et demanderent lettre au dit tabellion avoir, qui leur ottroyast ces présentes pour leur valloir et servir en temps et en lieu ce que de raison.

     Et lesquelles, en tesmoing de ce, nous Ferry Aleaume garde du seel de la dite prevosté, avons mis le dit seel à la relacion du dit juré. Donné l’an et jour dessus premiers ditz.

     
Titre donné au texte par le cartulaire, f°43v°
Titre donné au texte par le cartulaire, f°43v°


Titre donné au texte par le cartulaire (fin du XVe siècle)

     Instrumentum pro capitulo Beate Marie Stampensis contra archiepiscopum Senonensem pro cellebracione et servicio in cappella Beati Jacobi de Bedegon in die predicti festivitatis apostoli.
     Acte pour le chapitre de Notre-Dame d’Étampes et contre l’archevêque de Sens au sujet de la célébration et du service dans la chapelle Saint-Jacques de Bédegon au jour de la susdite fête de l’apôtre.
 
Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

3. Bilan prosographique

 
A) ONOMASTIQUE

1) Patronymes attestés

      Aleaume ( Ferry) Banouard ( Jean) Banouard ( Simon) Baudequin ( Simon) Beaumont (Jean de) Boisquemin ( Louis) Boîtel ( Nicolas) Bonnet ( Etienne) Dallier ( Colin) — De Beaumont, voir Beaumont — [De Foix, voir Foix] — De Gilles, voir Gilles — [De] Monnerville, voir Monnerville — [De Salazar, voir Salazar] Duverger (André) — [Foix (Jean de)] Gilles (Pierre de) Laurent (Georges) Laurent (Jean) Mart (Antoine) Martin ( Jean) Monnerville (Oudin de) Prunellé (Louis) — [Salazar (Tristan de)] Saudrouet ( Robin) Serveau (Ambroise) Tourneville (Martin).

2) Prénoms attestés (tous masculins)

     Ambroise (1) André (1) Antoine (1) Colin (1) Etienne (1) Ferry (1) Georges (1) Jean (5) Louis (2) Martin (1) Nicolas (1) Oudin (1) Pierre (1) Robin (1) Simon (2) Tristan (1).

B) BROUILLON PROSOPOGRAPHIQUE

     On range ici les individus selon l’ordre alphabétique des prénoms
, suivant l’usage du temps.
 
Par ordre de prénom


Ambroise Serveau
(....1484...)
Sergent de la prévôté d’Étampes et censitaire du chapitre, témoin le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

André Duverger
(....1484...)

Sergent de la prévôté d’Étampes, témoin le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Antoine Mart
(....1484...)

Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Colin Dallier
(....1484...)

Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Etienne Bonnet
(....1484...)
Écuyer, témoin le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Ferry Aleaume
(....1484...)

Garde du sceau de la prévôté d’Étampes, met le sceau de la prévôté le 25 juillet 1484 à un constat fait par le tabellion Oudin Monnerville, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Georges Laurent
(....1484...)

Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Jean Banouard
(....1484...)

Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Jean de Beaumont
(....1484...)

Écuyer, témoin le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

[Jean de Foix]
(....1484...)

Représenté le le 25 juillet 1484 par son procureur fiscal Pierre de Gilles pour constater, en faveur du chapitre de Notre-Dame, un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Jean Martin
(....1484...)

Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Jean Laurent
(....1484...)

Qualifié écuyer, prévôt d’Étampes, au nom duquel est constaté par le tabellion Oudon Monnerville, en faveur du chapitre de Notre-Dame, un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Louis Boisquemin
(....1484...)

Doyen de la chrétienté d’Étampes, représentant l’archevêque de Sens Tristan de Salazar, il interdit aux chanoines de Notre-Dame d’Étampes, sous peine d’excommunication, de célébrer la fête patronale de la chapelle Saint-Jacques de Bédegon le 25 juillet 1484.

Louis Prunellé, écuyer
(....1484...)

Écuyer, témoin le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Martin Tourneville
(....1484...)

Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Nicolas Boitel
(....1484...)

Prêtre, chanoine de Notre-Dame d’Etampes, accompagnant le chantre Simon Baudequin, empêché le 25 juillet 1484, sous peine d’excommunication, par l’archevêque de Sens représenté par le doyen Louis Boisquemin, de célébrer à la chapelle de Saint-Jacques de Bédegon la fête patronale d’usage; recueille cependant les offrandes en chandelles et en argent que les fidèles ont déposées devant la porte fermée de la chapelle, devant le procureur du comte Pierre de Gilles et le tabellion Oudin Monerville qui leur en donne acte, ainsi que devant une douzaine de témoins au moins.

Oudin Monnerville
(....1484...)

Clerc, tabellion de la prévôté d’Etampes, requis par le chapitre de Notre-Dame d’Étampes de constater un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon, il leur en donne acte le 25 juillet 1484.

Pierre de Gilles
(....1484...)

Procureur fical de Jean de Foix du comte d’Étampes, il constate en faveur du chapitre de Notre-Dame un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Robin Saudrouet
(....1484...)

Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Simon Banouard
(....1484...)
Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.

Simon Baudequin
(....1484...)

Qualifié maître, prêtre et chanoine de Notre-Dame d’Etampes, accompagnant le chantre Simon Baudequin, empêché le 25 juillet 1484, sous peine d’excommunication, par l’archevêque de Sens représenté par le doyen Louis Boisquemin, de célébrer à la chapelle de Saint-Jacques de Bédegon la fête patronale d’usage; recueille cependant les offrandes en chandelles et en argent que les fidèles ont déposées devant la porte fermée de la chapelle, devant le procureur du comte Pierre de Gilles et le tabellion Oudin Monerville qui leur en donne acte, ainsi que devant une douzaine de témoins au moins.

[Tristan de Salazar]
(....1484...)

Archevêque de Sens représenté par le doyen Louis Boisquemin. Interdit aux chanoines de Notre-Dame d’Étampes, sous peine d’excommunication, de célébrer la fête patronale de la chapelle Saint-Jacques de Bédegon le 25 juillet 1484.

 

ANNEXE
4. L’édition de l’abbé Alliot
Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes, 1888



LXXVII.

     Acte pris par le chapitre de Notre-Dame contre l’archevêque de Sens (Tristan de Salazar) pour maintenir son droit de célébration et d’offrande, le 25 juillet, dans la chapelle de Saint-Jacques de Bédégon.

[Etampes], 25 juillet 1484.
     Nous portons en vert les mots dont nous avons corrigé les lectures faites par Alliot. On voit qu’aucune n’a de conséquences sensible sur l’intelligence du texte (B.G.).
     Instrumentum pro capitulo Beate Marie Stampensis contra archiepiscopum Senonensem pro cellebratione [cellebracione] et servitio [servicio] in cappella Beati Jacobi de Bedegon in die predicti festivitatis apostoli. [p.84]
     Il s’agit ici du titre donné à cet acte par l’auteur du Cartulaire (B.G.).
     A tous ceulx là qui [ceulx qui] ces présentes lettres verront, Jehan Laurens (1) escuier, prévost d’Estampes, salut; scavoir faisons que l’an de grâce mil quatre cens quatre vingts [vintgs] et quatre, le vint-cinquiesme [cinqhieme] jour de juillet, en la présence de Oudin [de] [ajout selon nous arbitraire] Monnerville, clerc tabellion juré de la ville et comté d’Estampes, et de honorable [honneste] homme et sage [Il faut ajouter au texte du manuscrit: maistre] Pierre de Gilles, procureur fiscal de Monseigneur le comte [conte] d’Estampes, et de nobles hommes [noblez hommez] Loys Prunelle [Prunellé], et Estienne Bonnet, et Jehan de Beaumont, escuiers; André Duverger (2), Ambroise Serveau, sergens de la comté d’Estampes; Collin Dalier, Symon Banouart (3), Anthoine Mart, Martin Tourneville, Robin Saudronet [Saudrouet], Jehan Banoart, Jehan Martin, Georget Laurens et plusieurs aultres tesmoings pour ce présens et appelléz: Vénérables [venerablez] et discrètes personnes, maistres Symon Baudequin (4), presbtre, chantre de l’esglise Notre-Dame d’Estampes, et Nicole Boytel aussy prebtre chanoine dicelle esglise se sont transportés au lieu de la chappelle de sainct Jacques [Jaques], près le cymetière hors de la [dite] ville d’Estampes, estoyent délibérés [desliberés] venir à la dite chappelle pour y chanter les vespres de la vigille sainct Jacques [Jaques] jourdhui, comme leur appartient, ainssy qu’ilz disoient; ce qu’ilz ne peurent faire, obstant certaines deffences sur pêne [pène] d’excommuniement [excommuniment] faictes par messire Loys Boysquemin, doyen de la chrétienté [chestienté] d’Estampes, à eulx faictes, pour Monseigneur l’arcevesque de Sens. Duquel lieu le dit jourdhuy, en la présence d’icelluy tabellion, ont pour iceulx chantre et Boystel esté prins et receues les offertes et oblations [oblacions], tant chandelles que deniers, le dit jourdhuy offers à l’uys de la dite chapelle; obstant que le dit huys estoit cloz et fermé; disans et déclarans par eulx pour le chappitre de la dite esglise, que se en la dite chappelle ilz pouvoient y entrer, vollentiers feroient et pareillement eussent faict le dit jour d’hyer, le dit service, [p.85] comme ilz dient leur appartenir, faire. Dont et desquelles choses et chacunes d’icelles les dits Baudequin chantre et Boystel [Boytel] chanoine, pour lesdits de chappitre requirent et demandèrent lettre au dit tabellion avoir, qui leur ottroyast ces présentes pour leur valloir et servir en temps et en lieu, ce que de raison. Et lesquelles, en tesmoing de ce, nous Ferry Aleaume, garde du scel [seel] de la dite prévosté, avons mis le dit scel [seel] à la relation [relacion] du dit juré. Donné l’an et jour dessus premiers ditz.
     (1) J. Laurens était seigneur du Fresne et de Pierre-Broux.





     (2) Duverger, famille existant encore à Etampes.
     (3) Banouart, famille qui a encore des représentants à Etampes.


     (4) Voir la note que Fleureau consacre à ce Symon Baudequin dans sa liste des chantres de Notre-Dame, page 352.


5. Bibliographie

Éditions

     1) Original: Constat d’empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon, dressé par le tabellion Oudin Monnerville en présence de Pierre de Gilles procureur du comte d’Étampes Jean de Foix et sous l’autorité du prévôt Jean Laurent, le 25 juillet 1484, perdu.

     2) Copie manuscrite: de la fin du XVe, dans le Cartulaire de Notre-Dame, conservé aux Archives départementales de l’Essonne sous la cote 1 J 448
, folios 43 verso et 44 recto (dont photographies ci-dessus).

     3) Édition princeps: Jean-Marie ALLIOT, Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes, Paris, Alphonse Picard, 1188, pp. 83-85.
     
Dont une réédition disponible sur le site Gallica de la Bnf: visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-36103&I=107&M=tdm, en ligne en 2012.
      Dont une réédition disponible sur le site Archive: archive.org/stream/cartulairedenot00alligoog#page/n115/mode/2up, en ligne en 2012.

     4)
Édition critique: Bernard GINESTE, «Jean Laurent prévôt d’Étampes: Constat d’empêchement du culte (25 juillet 1484)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-15-jeanlaurent1484bedegon.html, 2010.

Sur la chapelle Saint-Jacques de Bédegon

     Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: De l’Eglise de saint Basile (1668)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c12.html, 2012.

Étampes au XVe siècle

     Corpus Médiéval Étampois: XVe siècle (liste des documents et études mis en ligne sur le moyen âge étampois sur le site du Corpus Étampois)



Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source: Le texte du cartulaire conservé aux Archives départementale de l’Essonne saisi par Bernard Gineste en décembre 2012.
 
Explicit
   
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