Cartulaire de Notre-Dame
d’Étampes, acte n°77
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Constat d’empêchement
de culte à Saint-Jacques de Bédegon
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1) Contexte et occasion
du document
Le 25 juillet 1484, fête de Saint-Jacques-le-Majeur,
nous surprenons une querelle entre le chapitre de Notre-Dame d’Étampes
et l’archevêque de Sens, dont nous ne connaissons malheureusement
pas les tenants et les aboutissants.
a) L’archevêque de Sens est alors Tristan
de Salazar, depuis le 26 septembre 1474, date à laquelle Louis
XI l’a promu du siège épicopal de Meaux à celui de
Sens pour remercier son père Jean de Salazar du rôle qu’il
a joué lors de la bataille de Montlhéry (1). Ses intérêts sont représentés
à Étampes, ville de son archidiocèse, par le doyen
Louis Boisquemin, dont nous savons qu’il habitait encore en 1500 dans le
même quartier que les chanoines, derrière Notre-Dame, dans une
impasse attenante à la rue de Mauconseil (2).
b) Le principal dignitaire du chapitre de Notre-Dame
d’Étampes, c’est-à-dire son chantre, est alors Simon Baudequin
élu en 1481 contre la volonté du comte Jean de Foix, et qui
tiendra cette charge jusqu’en 1500, date de sa démission (3). Il est d’une famille bourgeoise du lieu. La veuve
d’un Jean Baudequin l’aîné tenait en 1500 une “maison
assise devant la porte de l’eglise Nostre Dame du costé de vers les
Halles (...), aboutissant sur le puis ou carrefour de ladicte eglise”
(4). Un autre Jean Baudequin avait été
dès 1480 marquillier (5) et bienfaiteur
de la paroisse (6). Un Macé Baudequin
est le fournisseur officiel de cire en 1513-1551 de l’église (7), dont il administre le luminaire, c’est-à-dire
l’éclairage (8), et sera l’un des premiers
échevins élus en 1516 (9).
c) On mentionne aussi ici un chanoine dénommé
Nicole Boîtel, qui n’est pas autrement documenté.
Pour une raison indéterminée, l’archevêque
fait interdire par le doyen, sous peine d’excommunication, la célébration
de l’office le jour de la fête patronale de la chapelle Saint-Jacques.
Cette chapelle appartient au chapitre depuis le tout
début du XIIe siècle, époque à laquelle elle
lui a été donnée par le roi Philippe Ier entre 1101
et 1104 (10). On peut penser donc conjecturer
avec beaucoup de vraisemblance qu’elle avit été érigée
en ce lieu durant le XIe siècle, époque à laquelle on
fait justement remonter les origines du culte de saint Jacques de Compostelle
en France. Philippe II Auguste y avait institué deux chapellenies
en février 1192 (11), avant de les soumettre
à l’autorité du chapitre de Notre-Dame tout en s’en réservant la nomination (12), précisément en 1193-1194 (13). La chapelle sera détruite, apparemment
définitivement, lors du siège de la ville de1652, par les
Frondeurs qui tiennent le ville, pour dégager les alentours et éviter
que les l’armée royale ne s’y abrite: “Tous les
Edifices tant dedans que dehors la ville proche des murailles furent rasez,
même les murailles des clôtures des Cimetieres, quoy qu’elles
fussent fort basses. ceux qui entreprirent d’abattre la Chapelle de saint
Jacques de Bededon qui est au bout du Cimetiere, du côté de
Paris, furent par un effet visible de la divine Justice, ecrasez sous les
ruines” (14).
Manifestement, le chapitre se réserve la propriété
des offrandes en chandelles et en argent comptant qui sont faites par les
fidèles le jour de la fête patronale de la chapelle. Le 25,
ils font constater par les autorités civiles l’empêchement où
ils sont de célébrer les offices de rigueur, y compris celui
de la veille au soir, d’usage pour les fêtes de ce genre. |
Saint-Jacques
(Flandre, XVe siècle)
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(1)
H. Fisquet, La France pontificale, Paris, E. Repos, 1864-1873
(2) Déclaration
des hôtes de Notre-Dame, 1500, édition Gineste n°94.
(3) Fleureau, Antiquitez
d’Estampes, pp. 352-353.
(4) Déclaration
des hôtes de Notre-Dame, 1500, édition Gineste n°80.
(5) Gombault, Contrat
d’accensement, 1480, édition Gineste, ici.
(6) Compte de la paroisse
1513-1515, édition Gineste, n°8 et n°99.
(7) Compte de
la paroisse 1513-1515, édition Gineste, n°60-66, 71 et 192.
(8) Ibid.,
n°113
(9) Fleureau, Antiquitez
d’Estampes, p. 216.
(10) Texte conservé
par le Cartulaire de Notre-Dame d’Etampes, édité d’abord
par Fleureau, Antiquitez, p. 405, puis par Maurice Prou, pp. 378-379,
qui le date des années 1101-1104, rejetant l’opinion de Luchaire,
qui suspectait son authenticité, Louis VI, p. 28, n°52).
(11) Texte conservé
par le Cartulaire de Notre-Dame d’Etampes, et édité
par Fleureau, Antiquitez, p. 406.
(12) Texte conservé
par le Cartulaire de Notre-Dame d’Etampes, et édité
par Fleureau, Antiquitez, p. 407.
(13) Selon Léopold
Delisle, Catalogue des actes de Philippe-August, Paris, 1856, n°
360.
(14) Fleureau, Antiquitez
d’Estampes, p. 275.
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2)
Cinq officiers étampois
a) Ces constatations légales sont faites sous
l’autorité nominale du prévôt d’Étampes qui ne
paraît pas lui-même présent. Il s’agit de Jean Laurent,
qui tenait déjà cette charge le 20 juillet 1480 (15), et encore le 27 février 1481 (16); il tiendra ce poste au moins jusqu’en 1497 (17). Il meurt avant 1511, date nous voyons
ses enfants mineurs sous la garde de l’écuyer Guillaume de Wuicardel.
On voit aussi à cette occasion qu’il tenait plusieurs censives à
Étampes, dont celles des Harengeries, de Bedegon, du Poivre, de Courte
et de Cochereau (18). Il était aussi
seigneur du Fresne (à Villeconin) et de Pierre-Brou (à Étréchy)
(19).
b) Les deux officiers présents effectivement
pour effectuer le constat requis par le chapitre sont d’une part le tabellion
Oudin Monnerville (20),
inconnu par ailleurs pour l’instant;
c) et d’autre part le procureur fiscal du comte, Pierre
de Gilles. Sur la carrière de ce dernier, notaire en 1479, et
procureur du comte au moins de 1484 à 1495, ainsi que sur sa descendance
et son gendre et successeur Guillaume Cormereau, nous avons déjà
fait connaître un certain nombre de données, dans notre étude
sur les procureurs du roi à Etampes au XVIe siècle, à
laquelle nous renvoyons (21).
d) Sont aussi mentionnés comme témoins
deux sergents du comté d’Étampes.
Le premier, André Duverger, est pour l’instant inconnu par
ailleurs (22).
e) Le second, Ambroise Serveau,
est mieux documenté. Fils d’un Simonnet Serveau mort avant 1480 (23), il habite après
son père, encore en 1500, une maison qu’il tient à cens du
chapitre de Notre-Dame, à peu près à l’angle actuel
de la rue de la République et de la rue Baugin (24).
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(15)
Gombault, Contrat d’accensement, 1480, édition Gineste, ici.
(16) Paul Dupieux, Les
Institutions royales au pays d’Étampes, 1931, p. 91, note 1,
alléguant des pièces d’archives du Loiret depuis détruite
en 1940.
(17) Pierre Plisson,
Rapsodie, éd. Forteau in Annales du Gâtinais
(1909), p. 246.
(18) Archives municipales
d’Etampes AA 1: Papier censier et déclarations des héritages
tenus en censive de noble homme Guillaume de Wicardel escuier au nom et
comme ayant le bail noble des enfans feu Jehan Laurens en son vivant escuier
prevost d’Étampes, 1511 (cahier de 50 pages).
(19) Paul Dupieux, op.
cit., p. 91.
(20) Alliot corrige sans
autre base semble-t-il que son intuition: Oudin de Monnerville (Monnerville
étant une commune du canton de Méréville).
(21) Spécialement
ici.
(22) Il faudrait que quelqu’un
s’attelle à débrouiller l’écheveau généalogique
des nombreux Duverger d’Étampes à travers les âges.
(23) Gombault, Contrat
d’accensement, 1480, édition Gineste, ici.
(24) Déclaration
des hôtes de Notre-Dame, édition Gineste n°180.
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3)
Trois nobliaux étampois
Les témoins sont
en premier lieu trois nobliaux du pays, à savoir noblez hommez Loys Prunellé
et Estienne Bonnet et Jehan de Beaumont escuiers.
a) Qui était ce Louis Prunellé?
Et faut-il lire Prunelle, comme le font certains auteurs, ou Prunellé?
Évidemment, à notre sens, Prunellé, et il s’agit
sans nul doute d’un membre de la fameuse famille beauceronne qui fut plus
couramment appelée dans la suite de Prunelé, comme
le conjecturait déjà Fleureau. au sujet d’un autre membre
de cette famille.
En effet, parlant des prévôts des maréchaux
d’Étampes, il dit, sans malheureusement citer sa source, que “dès
l’an 1488. Pierre de Prunelé, Escuyer, y exerçait cette fonction
par commission” (25). Or le Cartulaire de Notre-Dame nous fait
bien connaître un Pierre Prunellé qu’on doit lui identifier,
auteur d’un acte du 19 août 1478: “Pierre Prunelle (graphie adoptée
par l’éditeur Alliot), prévost d’Estampes soubz la main du
Roy nostre sire” (26).
Mais c’est me semble-t-il à tort, car ce Pierre Prunelle n’était
pas sans doute à proprement prévôt d’Étampes”.
Qui était ce Pierre Prunellé?
Dupieux n’est curieusement pas arrivé à l’identifier (27), alors que le Grand Dictionnaire historique
de Moréri, nous le fait connaître avec assez de précision:
il
est mentionné dès 1473 comme fils de Colinet Prunelé
et d’Alix Paviot. En 1481, qualifié écuyer,
prévôt des maréchaux de France, il échange avec Guillaume du Monceau
la terre de Richarville contre celle de Rouvres; marié à Jeanne de Nacelles,
il en a Marguerite de Prunelé; il semble avoir épousé
en secondes noces Marie d’Alonville, fille de Charles
d’Alonville, maître d’hôtel ordinaire du roi, mort au mois d’août
1479); en 1493
qualifié naguère prévôt
des maréchaux de France, il passe à son tour conseiller du roi & maitre ordinaire de son hôtel; Marie d’Allonville se remarie elle-même
en secondes noces avant 1508, date avant laquelle est donc mort Pierre Prunelé
(28). Ajoutons-y que Fleureau cite incidemment une “declaration donnée au Roy en
1539. pour les enfants de feu Pierre de Prunelé, Escuyer, seigneur
de Rouvres” (29).
Pour revenir au Loys Prunellé, c’est-à-dire
au Louis Prunelé de notre acte de 1484, qui n’est pas à notre
connaissance autrement documenté, c’est sans doute un proche parent,
et peut-être le fils de notre prévôt des maréchaux
d’Étampes, sans doute mort peu après cela jeune et sans descendance,
ce qui expliquerait le silence des sources qui, dans l’état du moins
de nos connaissances actuelles, ne signalent qu’une fille de Pierre Prunelle,
Marguerite. |
(25)
Antiquitez, p. 71.
(26) Alliot, Cartulaire,
p. 92, n°LXXXI. Le tabellion est alors Hervy de la Coste, et il est
remplacé en son absence par le clerc substitut Oudinet Lemort, et
le garde du scel est Estienne Lepiat. Alliot fait remarquer que Léon
Marqui ne l’avait pas cité dans sa liste des prévôt
d’Étampes ()
(27) Op. cit.,
p. 90, note 7, il suppose qu’il s’agit d’un des sept fils d’Hugues Prunelé.
(28)
Au tome 8 de l’édition
de 1759, p. 612: “Pierre
Prunelé, écuyer , seigneur de Richarville, fit, conjointement
avec Jean Prunelé, son frere, un bail à Moison le premier
mai 1473, par lequel ils sont dits fils de feu Colinet Prunelé,
& d’Alix Pavíot sa femme. Il partagea avec le même la terre
de Richarville , le 7 février 1481. Lui, & Jean Prunelé,
son frere, firent échange le 6 mars 1481 d’une rente & censive
venue de la succession d’Alix Paviot leur mere, contre la terre de Rouvre,
avec Guillaume du Monceau, écuyer, seigneur dudit Rouvre. Par cet
acte, Pierre Prunelé est qualifié écuyer, prévôt
des maréchaux de France. Le même Pierre Prunelé,
sieur de Richarville, n’agueres prévôt des maréchaux
de France , fut retenu en la charge de conseiller du roi & maitre
ordinaire de son hôtel, par brevet du 5 juillet 1493. Les mémoires
de la famille lui donnent pour femme Jeanne de Nacelles, & pour fille,
Marguerite de Prunelé, dame de Liouville, qui fut mariée avec
Pierre Couette, seigneur de Riablé, d’où vint Charles Couette,
seigneur de Liouville, Riablé, Thuré-la-Couetterie, &c.
“On
trouve un Pierre Prunelé, écuyer, seigneur de Richarville,
qui avoit épousé Marie d’Alonville, laquelle se remaria avec
Jean d’Auquoy, écuyer, seigneur du Fay, qui transigea à cause
d’elle le 6 février 1508. Cette Marie d’Alonville étoit fille
de Charles d’Alonville, écuyer, seigneur dudit lieu en Beauce, maître
d’hôtel ordinaire du roi, mort au mois d’août 1479, & de
Bertranne de Richebourg, dite d’Orval , dame d’Oysonville en Beauce. On trouve
encore une Marthe de Prunelé , qui porta la terre de Richarville dans
la maison de Cugnac, qui la possede encore en 1733, en épousant Louis
de Cugnac, baron d’Imonville , qui fut tué à la bataille de
S. Denys, le 10 novembre 1567.”
(29) Antiquitez,
pp. 59-60.
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b) Estienne Bonnet. Cet autre écuyer est mal
documenté. Il n’était pas en tout cas de la famille des Bonnet
qui résidaient à Etampes au XVIIIe siècle, car ces
derniers prétendaient descendre de François Bonnet annobli
seulement le 10 novembre 1501 par René II, duc de Lorraine et de
Bar (27). On
note un censitaire des dames de Longchamp en 1448 dénommé
Jehan Bonnet (28) pour une terre au champtier Antioche, mais rien n’indique spécialement
que c’était un écuyer. En revanche nous entendons parler
en 1498, du côté de Morigny, à Bonvillier, comme voisin
du champtier de Jardiaux, d’un certain “Jehan
Lebonner escuier” (29).
c) Jean de Beaumont. Nous n’avons rien trouvé
pour l’instant sur ce troisième écuyer.
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(27)
Louis-Charles Waroquier de Méricourt de la Motte de Combles (1757-1794),
Traité des devises héraldiques, 1783, p. 19, et Tableau
historique de la noblesse. Tome 1er, Paris, Waroquier, 1784, p. 52.
(28) Censier des dames
de Longchamp pour 1448, édition Gineste n°15.
(29) Censier des dames
de Longchamp pour 1498, édition Gineste n°52.
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4)
Huit bourgeois de la paroisse
Les huit derniers témoins cités sont
de simples bourgeois, probablement tous paroissiens de Notre-Dame d’Étampes
en 1484.
a) Colin Dallier , apparemment décédé
avant 1500, n’est pas autrement documenté, mais il s’agit très
probablement d’un marchand teinturier, sur les descendants duquel nous sommes
assez bien renseignés.
Jean Dallier I, tenturier. Colin est en effet
sans doute le père de Jean Dallier I, signalé en 1500 comme
censitaire du chapitre de Notre-Dame, “marchant taincturier,
pour sa maison assise entre le pont et la porte Sainct Pere”
(29), mentionné
encore en 1514 par les comptes de la même paroisse, “le sire Jehan
Dallier l’esné” pour avoir payé pour moitié la peinture
de la sculpture de saint Jean Baptiste du l’autel de saint Sébastien
(30). Il semble
cependant que la maison sur la rivière soit seulement son atelier,
qu’il réside en réalité, au moins en 1511, dans la
paroisse Saint-Basile, d’après le censier des dames de Longchamp,
de qui il tient à cens un quartier de vigne au chantier d’Antioche
(31).
Les comptes de la paroisse de Notre-Dame de 1513-1515
sont signés entre autres par un chanoine dénommé François
Dallier (32), qui est sans doute fils de Clin et frère de Jean I.
Jean Dallier II, teinturier. Jean I est sans
doute lui-même le père d’un “Jehan Dallier le jeune” témoin
de sept aveux en 1514 (33) puis 1516 (34). De 1529 à 1532 il est cité à la suite
de son père comme censitaire des dames de Longchamp, “Jehan Dallier
le jeune; de 1532 à 1535 il est bien qualifié à son
tour “Jehan Dallier, tainturier” et cette même année 1535, puis
en 15637 à 1540 est citée “la veuve Jehan Dallier” (35).
Jean Dallier III, teinturier. En 1549 est encore
cité cité un “Jehan Dallier” en 1549 (36) et vers 1553 un Cantien
Dallier est administrateur de l’Hôtel-Dieu (37). Entre 1565 et 1573
est mentionné comme censitaire du fief des Longs un “Jean Dallier,
teinturier” (38). Entre 1580 et 1585 sont cités comme censitaires du
Bourgneuf une “Marie Décrois, veuve de Jean Dallier” alias “Marie
Decroix, veuve de Jean Dalier”, ainsi qu’un “Pierre Dalier, marchand
et bourgeois” (39), puis vers 1598, toujours au Bourgneuf, une “Marie Dallier,
veuve de Jean Demazeaulx” (40).
Vers 1625 est cité comme censitaire des Harengeries
“Cantian Dallier, marchand et bourgeois d’Etampes” (41).
L’histoire de cette famille bourgeoise d’Étampes
reste à écrire et il faudrait savoir notamment s’il existe
une continuité attestée entre les Dallier du Moyen Age et ceux
des Etampois qui ont encore porté ce patronyme au XXe siècle
et notamment tenu une épicerie rue de la République qui reste
dans la mémoire des vieux Étampois. Appel aux généalogistes!
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(29)
Déclaration des hôtes de Notre-Dame, édition
Gineste n°180.
(30) Comptes de Notre-Dame
pour 1513-1515, édition Gineste n°185.
(31) Censier des dames
de Longchamp pour 1511, édition Gineste n°163: Jehan Dallier
marchant … demourant en la paroisse Saint Basille.
(32) Comptes,
édition Gineste n°253.
(33) Registre de la
censive de Louis Lelong, édition Gineste n°30b, 36b, 37b,
50c, 62b, 78b.
(34) Ibid. n°63.
(35) AD91 E 3899.
(36) Registre de
la censive de Louis Lelong, édition Gineste n° 21b.
(37) AD91 E 3777.
(38) AD91 E 3934*.
(39) AD91 E 3834*.
(40) AD91 E 3784**.
(41) AD91 E 3855.
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b) Simon
Banouard est encore vivant en 1500 où il habite à côté
de son frère Lubin dans l’impasse au Bois qui paraît alors
le quartier des bouchers (42).
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(42)
Déclaration des hôtes de Notre-Dame, édition
Gineste n°.
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c) Antoine
Mart. Cette famille est mal documentée pour l’instant (43). |
(43)
Ce patronyme dérivant évidemment de la forme vulgaire du nom
Médard, qu’on retrouve dans trois toponymes locaux Chalo-Saint-Mars
(Saint-Mard), le Petit-Saint-Mard et la rue Saint-Mars.
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d)
Martin Tourneville. C’était sans doute un marchand
huillier comme le sera son fils aîné Simon. Probablement fils
d’un certain Fortin Tourneville décédé avant 1498 (44), Martin Tourneville est mentionné en 1482
comme tenant à cens des dames de Longchamp “troys arpens de terre à faire vigne assis sur le hault
du chantier d’Antioche près la Justice de Villeneufve” (45) et de même en 1498 où
il a déjà commencé à répartir ce bien
entre ses héritiers (46); il meurt entre
1498 et 1500, date à laquelle ses deux maisons près de la porte
Evezard sont partagées entre deux de ses fils (47). En 1511 nous trouvons les trois arpents qu’il
tenait des dames de Longchamp (48) désormais
mis en valeur et répartis entre ses six héritiers à
savoir ses trois fils Simon, qualifié huilier (n°43), Cancien
(n°108), Jean (n°27), et ses trois gendres Thomas Maréchal
(n°108), Marquet Delacroix (n°120) et Étienne Templier (n°124).
Pour plus de détail, voyez notre édition de la Déclaration
des hôtes de Notre-Dame en 1500, aux n° 126 et 127.
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(44)
Sa fille avait épousé un certain Jacques Tabouret (Censier
de Longchamp 1498, édition Gineste n°13)
(45) Censier de Longchamp
1482, édition Gineste n°40 (plus n°13 pour son fils Cantien
et n°129 pour Simon).
(46) Censier de Longchamp
1498, édition Gineste..
(47) Déclaration
des hôtes de Notre-Dame, édition Gineste n°126-127.
(48) Censier de Longchamp
1511, édition Gineste, aux numéros indiqués ci-après
entre parenthèses.
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e)
Robin Saudrouet cité ici comme témoin en
1484, est encore vivant en 1500 où il mentionné, Robin Sauldrouet,
comme censitaire du chapitre de Notre-Dame pour une maison, actuellement
n°45 de la rue de la République, où se tient en 2012 une
boulangerie (49).
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(49)
Déclaration des hôtes de Notre-Dame de 1500,
édition Gineste n°88.
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f) Jehan Banouard. On remarquera d’une part que
ce personnage n’est pas cité à la suite de Simon Banouard,
et que d’autre part son patronyme, pourtant visiblement identique, est orthographié
différemment d’une manière qui paraît intentionnelle.
Or nous connaissons deux Jean Banouard à cette époque. Du
quel s’agit-il? Le premier est un boucher dde la paroisse Saint-Pierre,
résidant dans cette partie de la République qui s’est appelée
jusqu’en 1926 rue de la Boucherie, et décédé avant
1500, sans doute apparenté de près aux Banouard bouchers de
la paroisse Notre-Dame, Simon et Lubin (50).
Le deuxième est un marchand mercier également de la paroisse
Saint-Pierre, résidant dans l’actuelle rue du Hameau de Bretagne,
encore vivant en 1500 (51). Tous deux sont censitaires
du chapitre de Notre-Dame. Il s’agit ici sans doute du mercier.
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(50)
Déclaration des hôtes de Notre-Dame de 1500,
édition Gineste n°194.
(51) Déclaration
des hôtes de Notre-Dame de 1500, édition Gineste n°230.
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g)
Jean Martin cité ici comme
témoin en 1484, est mentionné en 1515
comme un menuisier auquel on a acheté deux planches de noyer pour
faire les ailes d’un ange (52).
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(52)
Comptes de la paroisse Notre-Dame 1513-1515, édition
Gineste n°220.
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h) Georget
Laurent. On ne sait rien de ce personnage qui est peut-être de
la famille d’un “Jehan Laurens dit des Buzains” cité en 1515 (53)?
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(53)
Comptes de la paroisse Notre-Dame 1513-1515, édition
Gineste n°13.
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En
conclusion, nous pouvons reconnaître avec d’assez grandes probabilités,
parmi ces huit bourgeois, un marchand teinturier censitaire du chapitre, dont
l’un des fils est chanoine de Notre-Dame (Colin Dallier), un marchand boucher
de l’impasse au Bois également censitaire du chapitre (Simon Banouard),
un marchand huillier de la rue Évezard censitaire du chapitre (Martin
Tourneville), un commerçant de la rue de la République également
censitaire du chapitre (Robin Saudrouet), un mercier du Hameau de Bretagne
censitaire lui aussi du chapitre (Jean Banouard), un menuisier en lien avec
le chapitre (Jean Martin), plus deux autres sur lesquels nous sommes moins
bien renseignés (Antoine Mard et Georget Laurent).
Nous avons donc là un témoignage intéressant
sur le fonctionnement de la société locale. En l’espèce
on y voit une élite sociale solidaire, dans un quartier marqué
par l’emprise religieuse mais aussi féodale de la communauté
des chanoines; elle-même inversement est comme enracinée cette
bourgeoisie marchande avec laquelle elle entretient toutes sortes de liens.
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A) ONOMASTIQUE
1) Patronymes attestés
Aleaume
( Ferry) — Banouard ( Jean) — Banouard ( Simon) — Baudequin
( Simon) — Beaumont (Jean de) — Boisquemin ( Louis) — Boîtel
( Nicolas) — Bonnet ( Etienne) — Dallier ( Colin) — De Beaumont,
voir Beaumont — [De Foix, voir Foix] — De Gilles, voir Gilles — [De] Monnerville,
voir Monnerville — [De Salazar, voir Salazar] — Duverger (André) — [Foix
(Jean de)] — Gilles (Pierre de) — Laurent (Georges) — Laurent
(Jean) — Mart (Antoine) — Martin ( Jean) — Monnerville
(Oudin de) — Prunellé (Louis) — [Salazar (Tristan de)] — Saudrouet
( Robin) — Serveau (Ambroise) —Tourneville (Martin).
2) Prénoms attestés
(tous masculins)
Ambroise
(1) — André (1) —
Antoine (1) — Colin (1)
— Etienne (1) —
Ferry (1) — Georges (1)
— Jean (5) —
Louis (2) — Martin (1)
— Nicolas (1) —
Oudin (1) — Pierre (1)
— Robin (1) —
Simon (2) — Tristan (1).
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B) BROUILLON PROSOPOGRAPHIQUE
On range ici les individus selon l’ordre alphabétique
des prénoms, suivant l’usage du temps.
Par ordre de prénom
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Ambroise Serveau
(....1484...) |
Sergent de la prévôté d’Étampes et
censitaire du chapitre, témoin le 25 juillet
1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte
à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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André Duverger
(....1484...)
|
Sergent de la prévôté d’Étampes, témoin
le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame,
d’un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Antoine Mart
(....1484...)
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Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Colin Dallier
(....1484...)
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Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Etienne Bonnet
(....1484...)
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Écuyer, témoin le 25 juillet
1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte
à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Ferry Aleaume
(....1484...)
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Garde du sceau de la prévôté d’Étampes,
met le sceau de la prévôté le 25 juillet 1484 à un constat fait par le tabellion Oudin
Monnerville, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Georges
Laurent
(....1484...)
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Bourgeois
de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Jean Banouard
(....1484...)
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Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Jean de Beaumont
(....1484...)
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Écuyer, témoin le 25 juillet
1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte
à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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[Jean de Foix]
(....1484...)
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Représenté le le 25 juillet
1484 par son procureur fiscal Pierre de Gilles pour constater, en faveur
du chapitre de Notre-Dame, un empêchement de culte à la chapelle
Saint-Jacques de Bédegon.
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Jean Martin
(....1484...)
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Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Jean Laurent
(....1484...)
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Qualifié écuyer, prévôt d’Étampes, au nom duquel est constaté par le tabellion
Oudon Monnerville, en faveur du chapitre de Notre-Dame, un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Louis Boisquemin
(....1484...)
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Doyen de la chrétienté d’Étampes, représentant
l’archevêque de Sens Tristan de Salazar, il interdit aux chanoines
de Notre-Dame d’Étampes, sous peine d’excommunication, de célébrer
la fête patronale de la chapelle Saint-Jacques de Bédegon le
25 juillet 1484.
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Louis Prunellé,
écuyer
(....1484...)
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Écuyer, témoin le 25 juillet
1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement de culte
à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Martin Tourneville
(....1484...)
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Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Nicolas Boitel
(....1484...)
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Prêtre, chanoine de Notre-Dame d’Etampes, accompagnant le
chantre Simon Baudequin, empêché le 25 juillet 1484, sous peine
d’excommunication, par l’archevêque de Sens représenté
par le doyen Louis Boisquemin, de célébrer à la chapelle
de Saint-Jacques de Bédegon la fête patronale d’usage; recueille
cependant les offrandes en chandelles et en argent que les fidèles
ont déposées devant la porte fermée de la chapelle,
devant le procureur du comte Pierre de Gilles et le
tabellion Oudin Monerville qui leur en donne acte, ainsi que devant une douzaine
de témoins au moins.
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Oudin Monnerville
(....1484...)
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Clerc, tabellion de la prévôté d’Etampes, requis par le chapitre de Notre-Dame
d’Étampes de constater un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon, il leur en
donne acte le 25 juillet 1484.
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Pierre de Gilles
(....1484...)
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Procureur fical de Jean de Foix du comte d’Étampes, il constate en faveur du chapitre de Notre-Dame
un empêchement de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Robin Saudrouet
(....1484...)
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Bourgeois de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Simon Banouard
(....1484...)
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Bourgeois
de la paroisse Notre-Dame, témoin requis le 25 juillet 1484, en faveur du chapitre de Notre-Dame, d’un empêchement
de culte à la chapelle Saint-Jacques de Bédegon.
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Simon Baudequin
(....1484...)
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Qualifié maître, prêtre et chanoine de Notre-Dame
d’Etampes, accompagnant le chantre Simon Baudequin, empêché
le 25 juillet 1484, sous peine d’excommunication, par l’archevêque
de Sens représenté par le doyen Louis Boisquemin, de célébrer
à la chapelle de Saint-Jacques de Bédegon la fête patronale
d’usage; recueille cependant les offrandes en chandelles et en argent que
les fidèles ont déposées devant la porte fermée
de la chapelle, devant le procureur du comte Pierre de Gilles et le tabellion Oudin Monerville qui leur en donne acte, ainsi que
devant une douzaine de témoins au moins.
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[Tristan de Salazar]
(....1484...)
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Archevêque de Sens représenté par le doyen
Louis Boisquemin. Interdit aux chanoines de Notre-Dame d’Étampes,
sous peine d’excommunication, de célébrer la fête patronale
de la chapelle Saint-Jacques de Bédegon le
25 juillet 1484.
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