Le moulin à vapeur de la tannerie Godin
Renseignements disponibles
Le
seul auteur à parler du moulin Godin, Léon Marquis en
parle, en 1881, comme d’un petit moulin moderne à tan, qui aurait
été située un peu au-dessous des moulins Branleux, et
qui aurait été supprimé en 1858 à la mort de son
créateur, Godin. Ces termes pourraient faire penser qu’il s’agissait
d’un moulin à eau.
Les archives montrent que c’était en réalité
ce qu’on appelait alors une pompe à feu, c’est-à-dire
une machine à vapeur primitive, peut-être la première
qui ait été utilisée à Étampes, comme
le pense Jean-Pierre Durand. Elle servait à battre et à pulvériser
le tan nécessaire à la tannerie de Jean-François Rigault
qui avait été reprise par son gendre François-Charles
Godin. Ce moulin ne fut plus utilisé après la mort de son fils
Alfred Godin.
Date
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Renseignements
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Sources
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1803
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Mariage de François-Charles
Godin avec la fille du tanneur Jean-François Rigault: “Du lundi sept
germinal an onze [28 mars 1803]. — Acte de mariage de François
Charles René Godin, majeur, né dans la ci devant paroisse
de Saint Basile d’Etampes le deux novembre mil sept cents soixante treize,
fils legitime de François Valentin Godin, marchand farinier, et de
defunte Françoise Julie Perier, domicilié chez son dit pere
à Breuillet, commune de cet arrondissement. — et de Marie Thereze Rigault,
fille majeur de Jean Baptiste François Denis Rigault, marchand
tanneur, et de Marie Louise Félicité Besnier, domiciliée
chez ses dits pere et mere à Etampes, y née dans la ci devante
paroisse de Saint Martin le dix sept mars mil sept cent soixante quinze.
— Les actes preliminaires sont 1° ceux sus datés de naissance
des contractans, 2° ceux de publication et promesse de leur mariage faits
le vingt neuf ventose dernier tant en cette ville que dans la commune de
Breuillet sans opposition ni empechement quelconque ainsi qu’il resulte du
certificat en date de ce jour du citoyen Briere maire de la dite commune
de Breuillet — de tous lesquels actes dûment en forme il a été
donné lecture par moi officier public aux termes de la loi. — Les
dits époux ont declaré prendre en mariage l’un Marie Thereze
Rigault, l’autre François Charles René Godin. — En présence
du côté de l’époux de son dit pere, de Jean Vallery Perier,
homme de loi, greffier en chef du tribunal du cinquieme arrondissement du
departement de Seine et Oise, et de Ferdinand Parfait Chrétien Perier-de-la-Chasse,
marchand mercier, ses oncles maternels, majeurs, domiciliés de cette
ville — Du côté de l’épouse, de son dit pere, de Jean
Claude Rigault pretre desservant de la succursale de Saint-Martin d’Etampes
son oncle paternel, et de Mathieu Nicolas Henry Besnier, negotiant demeurant
à Orleans rue du Petit Puis, son oncle maternel, tous deux majeurs.
— Après quoi moi maire d’Etampes j’ai prononcé au nom de la
loi que les dits époux étaient unis en mariage. — Et ont les
dits époux et témoins sus nommés signé avec moi.
— [Signé:] M. T. Rigault — F. C. R. Godin — Godin Perier — Mathieu
Besnier fils — Fs Rigault — J. Cl. Rigault — Perier — Perier de la Chasse
— ???? — Bouraine m.”
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Registre d’État civil
d’Étampes (saisie de B.G., 2011)
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1811
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Naissance d’Alfred Godin
le 1er mai: “Du premier mai mil huit cent sept onze heures du matin. — Acte
de naissance de Henry Alfred [Alfred souligné], né d’aujourd’hui
à trois heures du matin, fils legitime de François Charles
René Godin, tanneur, et de Marie Therese Rigault, demeurant en cette
ville rue Saint-Martin, n°8. — Temoins Jean Baptiste François
Denis Rigault, propriétaire, agé de soixante cinq ans, grand
pere de l’enfant, et François Joseph amon, propriétaire agé
de soixante trois an, domiciliés de cette ville. — Constaté
suivant la loi par moi maire d’Etampes et à la requisition du pere
et des témoins sus mentionnés qui lecture faite de l’acte ont
signé avec moi. — [Signé:] Godin Rigault — Fs Rigault — Ramon
— Romanet.”
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Registre d’État civil
d’Étampes (saisie de B.G., 2011)
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1832
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Un arrêté préfectoral
en date du 16 juillet 1832 autorise Godin-Rigault à établir
une machine à vapeur pour mouliner le tan nécessaire à
sa tannerie située entre le moulin Branleux d’En-Bas et le moulin
Bonté. Il sera encore en vigueur en 1838.
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État des moulins de
1838, édition Gineste, ici.
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1833
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C’est à Saint-Martin
que l’on met en route les premières machines à vapeur. La première,
une «pompe à feu» fonctionnant au bois, est instalée
dès 1833 chez le tanneur Godin-Rigault. Elle est de faible
puissance (5 CV) et n’est utilisée qu’un jour ou deux par semaine
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Durand 87 alléguant
un “Rapport sur la situation des manufactures et de lindustrie, 7 juillet
1835, adressé par le maire au sous-préfet d’Étampes.
AME”; cf. les états des moulins cités ci-dessous.
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1834
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La “machine à vapeur”
de “Godin Rigault” emploie un seul ouvrier et produit “pour l’usage de sa fabrique”, 20.000 “bois
reduits en tan. Cette machine n’est en activité qu’un ou deux jours
par semaine.”
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État des moulins de
1834, édition Gineste, ici.
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1835
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26 janvier: mariage d’Alfred
Godin: “Du lundi vingt six janvier mil huit cent trente cinq, cinq heures
de relevée. — Sont comparus devant nous Christophe Nicolas Brichard,
premier adjoint, remplissant à cause la maladie du maire d’Etampes
les fonctions d’officier public de l’état civil de la dite ville.
— le sieur Henry Alfred Godin, marchand tanneur, âgé de
vingt sept ans, domicilié de cette ville, chez ses père et
mère, né au dit lieu, le premier mai mil huit cent sept, fils
majeur et en légitime mariage de sieur François Charles
René Godin, aussi marchand tanneur, âgé de soixante
et un ans, et de dame Marie Thérèse Rigault, son épouse,
âgée de soixante ans, domiciliés à Etampes, rue
Saint martin, n°18; — et la demoiselle Joséphine Potheau, âgée
de dix-huit ans, domiciliée de cette ville, chez son père,
née en la commune de Chaussy, arrondissement de Pithiviers, département
du Loiret, le cinq août mil huit cent seize, fille mineure et en légitime
mariage de sieur Charles Georges Potheau, marchand de laine, membre du conseil
municipal, âgé de quarante deux ans, domicilié à
Etampes, rue des Cordeliers n°17, et de feu dame Agathe Scholastique
Emerantienne Dargent, son épouse, décédée en la
dite commune de Chaussy le douze février mil huit cent dix huit; —
lesquels nous ont présenté leurs actes de naissance, l’acte
de décès de la mère de la future, et les actes de publication
du présent mariage faits en cette ville les dimanches onze et dix huit
du courant sans opposition; — et après avoir visé ces pièces
pour être assurés, nous en avons donné lecture aux parties
comparant assistés des quatre témoins ci-après nommés
et qualifiés, ainsi que des chapitre six du titre du mariiage, sur
les droits et devoirs respectifs des époux. — Ensuite, nous avons
reçu la déclaration du sieur Henry Alfred Godin, qu’il prend
pour sa légitime épose la demoiselle Joséphine Potheau,
et celle de la demoiselle Joséphine Potheau, qu’elle prend pour son
légitime époux le sieur Henry Alfred Godin; lesquels, conformément
au décret du trente mars mil huit cent huit ont déclaré
et affirmé par serment que c’est par erreur 1° si dans l’acte
de naissance de la future sa mère y est dénommée sous
les prénoms de Agathe Scholastique Eméranciane; 2° si dans
l’acte de décès de la mère de la future elle y est dénommée
sous les prénoms de Agathe Scholastique Emerantine; que ses vrais
prénoms sont: Agathe Scholastique Emérantienne, ce que les
témoins ont également déclaré et affirmé
sur l’honneur. — En conséquence, nous avons déclaré au
nom de la loi que le sieur Henry Alfred Godin et la demoiselle Joséphine
Potheau sont unis par le mariage. — Tous ce que dessus fait à Etampes
en l’hôtel de la mairie, les dits jour, mois et an, en présence
et du consentement des pere et mere de l’époux, du père de l’épouse,
et aussi en présence des sieurs François Charles Godin, notaire,
âgé de vingt neuf ans, Fulgence Amédée Godin,
principal clerc de notaire, âgé de vingt cinq ans, tous deux
frères de l’époux, domiciliés en cette ville, Charles
Potheau, propriétaire, âge de soixante dix huit ans, domicilié
à Jouy, canton d’Outarville, arrondissement de Pithiviers, oncle paternel
de l’épouse, et Pascal Hyppolite [sic] Lamore, notaire, âge de
trente ans, domicilié de cette ville, qui ont signé avec les
époux, les père et mère de l’époux, le père
de l’épouse et nous adjoint sus-nommé après lecture
faite. [Signé:] H. A. Godin — J. Potheau — Godin Rigault — M.
T. Rigault — Potheau — J. Godin — Potheau — Godin — Lamore — Brichard.”
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Registre d’État civil
d’Étampes (saisie de B.G., 2011)
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1835
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“En
ce moment il ne se ferme aucun ancien établissement; il ne s’en
ouvre pas non plus de nouveaux, si ce n’est, outre la pompe à feu
de M. Godin, établie depuis 2 ans, celle présentement
projettée par M. de Maupéou; l’une
et l’autre ayant une chaudière à vapeur à haute pression.”
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État des moulins de
1835, édition Gineste, ici. On notera
que la technologie progresse vite à cette époque: qualifé
de machine à haute pression en 1835, elle n’est plus considérée
que à moyenne pression en 1838.
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1838
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“Il existe aussi sur ce cours d’eau [la Louette]
plusieurs établissemens industriels, savoir: [...]
— entre les moulins Branleux
d’En-Bas et celui de la rue de Saclas, tannerie et corroyerie appartenant
au sieur Godin-Rigault, François Charles René, et
exploité par Godin, Henry Alfred son fils, occupe 12 hommes;
— Pompe à feu attaché à
cet établissement, appartenant au sieur Godin fils, battage et
pulvérisation de tan; machine à vapeur de petite dimension
et de moyenne pression, occupe 2 hommes; autorisée par arrêté
prefectoral du 16 juillet 1812.”
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État des moulins de
1838, édition Gineste, ici.
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1844
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Godin témoin du mariage
du nouveau meunier du moulin d’En-Haut en 1844, Charles Potheau, son beau-frère,
dont il avait épousé sœur Joséphine: “Henri Alfred Godin marchand tanneur agé de
trente sept ans, beau-frère de l’époux à cause de Joséphine
Potheau son épouse”.
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Registre d’État
civil d’Étampes (saisie B. G. 2011)
Gignature de Godin en 1844
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1848
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Le 19 décembre, décès
du père de Godin: “Du mercredi vingt décembre mil huit cent quarante huit,
onze heures du matin. — Acte de décès de François Charles
rené Godin, propriétaire, âgé de soixante quinze
ans, natif d’Étampes, décédé d’hier à quatre
heures du soir en son domicile en cette ville, rue Saint- Martin numéro
dix huit, époux de Marie Thérèse Rigault, fils en legitime
mariage de feu François Valentin Godin en son vivant marchand farinier
et de feu Françoise Julie Perier son épouse, tous deux décédés
à Etampes. — Les témoins ont été les sieurs Fulgence
Amedée Godin, notaire, âgé de trente neuf ans et Henry
Alfred Godin tanneur âgé de quarante un ans,
tous deux fils du décédé, qui ont signé avec nous
Louis Felix Chauvet membre du conseil remplissant les fonctions de maire de
la ville d’Etampes, après lecture faite et le décès constaté
par nous soussigné. — A. Godin — Godin Potheau — Chauvet Gra???.”.
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Registre d’État civil
d’Étampes (saisie B. G. 2011)
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1858
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Décès soudain
d’Alfred Godin, ailleurs qu’à Étampes
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Marquis 108. Ce décès
n’est pas signalé dans les registres de l’État civil d’Étampes.
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1858
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“Un peu au-dessous
de ces moulins [Branleux], il y avait un petit moulin à tan,
moulin moderne qui fut supprimé en 1858, par suite de la mort subite
du propriétaire, Alfred Godin”.
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Marquis 108. |
Chacun
est appelé à contribuer à cette enquête, les petits ruisseaux faisant
les grandes rivières.
B.G., 16 décembre 2010
2e édition 17 février 2011.
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
Édition
COLLECTIF, «Le
moulin à vapeur de la tannerie Godin (compilation)», in Corpus
Étampois, http://www.corpusetampois.com/cee-moulingodin.html,
depuis 2010.
Autres sources
Léon MARQUIS, Les Rues d’Étampes
et ses monuments, Étampes, Brière,
1881, p. 108.
Jean-Pierre DURAND, «Saint-Martin.
Naissance d’un faubourg ouvrier», in ASSOCIATION ÉTAMPES-HISTOIRE, Étampes, travail des
hommes, images de la ville, Étampes,
Étampes-Histoire, 1994, pp. 87 et 101.
Bernard GINESTE [éd.], «Quelques
États des moulins d’Étampes (1801-1898)», in Corpus
Étampois, http://www.corpusetampois.com/cee-moulinsdetampes-etats.html,
2011.
Références d’archives
Archives
municipales d’Étampes 3O D4: Liste despropriétaires d’usines
construites sur la Juine et ses affluents sur le territoire d’Étampes,
1852 (Inventaire de Clément Wingler).
Site de la FFAM
FFAM
(Fédération Française des Amis
des Moulins), Le monde des moulins
[site officiel], http://www.moulinsdefrance.org/, en
ligne en 2011.
Autres moulins d’Étampes
COLLECTIF, «Les
moulins d’Étampes (compilation)», in Corpus
Étampois, http://www.corpusetampois.com/cee-moulinsdetampes.html,
depuis 2010.
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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