Projet de pilier pour la Porte Saint-Jacques
croquis de 1772
Nous extrayons
ce croquis d’un dossier conservé aux Archives Municipales d’Étampes
sous la cote AA166. Ce dossier, intitulé par Anne-Marie Chabin:
«Reconstruction des remparts délibérations,
devis, mémoires, 1770-1772», comprend dix pièces,
dont le présent croquis. Il représente l’un des piliers entre lesquels on dut passer
pour entrer dans Étampes en venant de Paris, pendant exactement
un siècle, de 1772 à 1871.
On y lit les mensurations
«25 pieds» (de haut) et «six pieds» (de large),
pour ce qui concerne le fût lui-même.
A droite se lit
la mention suivante: «Paraphé en consequence de l’adjudication
faite au bureau de la Ville cejourd’hui vingt un juin mil sept cens soixante
douze //». Suivent neuf signatures, dont la troisième est
celle d’un certain Sergent. Il s’agit peut-être
de Jean-Marc Sergent, qui fut échevin d’Étampes de 1763 à
1669, maire par interim avec deux autres de 1769 à 1772, échevin
à nouveau à partir de 1772, puis maire de 1774 à 1776.
Nous donnons
ci-contre reproduction d’un tableau conservé au Musée d’Étampes,
qui passe pour une copie XIXe siècle d’un tableau perdu du début
du XVIIIe siècle donnant l’aspect qu’avait alors la porte Saint-Jacques.
On comprend ce
qu’en écrivait Jean de La Fontaine à sa femme, en août
1663: Notre première traite s’acheva plus tard
que les autres; il nous resta toutefois assez de jour pour remarquer, en
entrant dans Etampes, quelques monuments de nos guerres. Ce n’est pas les
plus riches que j’ai vus; j’y trouvai beaucoup de gothique: aussi est-ce
l’ouvrage de Mars, méchant maçon s’il en fut jamais.
Il est clair que
les simples piliers qu’il est question d’élever en 1772 sur le même
emplacement sont non seulement plus fonctionnels que la porte médiévale
qui avait jusqu’alors défendu l’accès de la ville du côté
de Paris, pour la simple barrière d’octroi qu’est devenue cette porte
Saint-Jacques, mais qu’ils sont également plus au goût du jour,
dans leur élégante simplicité. Cependant ce ne sont
pas des considérations esthétiques qui firent mettre à
bas la porte que La Fontaine trouvait trop gothique à son goût,
et qui ne datait en fait du début du XVIe siècle, mais seulement
la crainte de sa ruine.
Voici en effet ce qu'écrivait
Léon Marquis de cette porte en 1881, aux pages 73 et 74 de ses Rues
d'Étampes:
La porte Saint-Jacques, sous laquelle passait la rue Saint-Jacques.
Elle date de l’année 1512.*
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*V. la Rapsodie. - Fleureau, p.199.
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Ses deux tours menaçant ruine en 1772, elles furent remplacées
par des piliers avec chapiteaux d’un seul bloc de pierre du banc royal.
Ce fut le maître maçon Châtelain qui fit ces travaux,
moyennant 150 livres à donner à la ville. Cette porte, l’une
des plus élevées, était flanquée de deux tours
réunies par un portail voûté surmonté d’un pavillon
avec toit aigu. Le devis de démolition porte «qu’elle sera
démolie jusqu’au ras de terre, et que l’arche du pont qui la précédait
serait conservée sous le pavé, ainsi que les deux corps-de-garde
voûtés et souterrains placés de chaque côté
du portail, lesquels devaient être seulement remplis de décombres.»**
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**Rapsodie.
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Si des fouilles étaient pratiquées en cet endroit, il est
probable que l’on trouverait la trace de ces constructions. [p.74] Quant aux piliers,
ils ont été abattus en mars 1871, après les murs d’enceinte
longeant la promenade du Port.
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BIBLIOGRAPHIE
Éditions
Original: Archives Municipales d’Étampes,
Fonds ancien, AA 166 (cote de l’Inventaire
Chabin).
Frédéric GATINEAU & Bernard
GINESTE [éd.], «Projet de pilier pour
la Porte Saint-Jacques (croquis de 1772)», in Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/cae-18-croquis1772pilierportestjacques.html, 2005.
Varia
Léon MARQUIS, «Fortifications d’Étampes»,
in ID., Les Rues d’Étampes et ses monuments, Étampes,
Brière, 1881, dont une réédition numérique en
mode texte dans le présent Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis-rues01.html#fortifications,
2004.
Paul DUPIEUX, «La Défense militaire
d’Etampes au XVIe siècle» in Revue de l’histoire de Versailles
et de Seine-et-Oise 32 (1930), pp. 273-289. Dont une réédition
numérique en mode texte: Bernard GINESTE [éd.], «Paul
Dupieux: La Défense militaire d’Etampes au XVIe siècle
(1930)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-dupieux1930defense.html,
2005.
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