| Abbaye de MorignyAchat d’une rente
  de huit livres à la Ferté-Alais
 (éditions  de Fleureau et Menault, avec traduction)
 
 
 
 
              
                
                  | 1. DE OCTO LIBRIS PARISIENSIBUS ANNUI REDITUS QUAS
HABEMUS IN PREPOSITURA DE FERITATE AALES. (1248) Charte LXIIIe de Menault
 
 | 1. ACTE DE
  VENTE DE LA RENTE
  ET QUITTANCE 
      [Au sujet des huit livres parisis
  de rente annuelle que nous avons dans la prévôté de
La  Ferté-Alais.]
 |  
                  | EGO Guillermus miles Dominus de Barris
   et ego Belouys uxor dicti Guillermi, notum facimus omnibus presentes litteras
   inspecturis quod nos vendidimus Ecclesie de Maurigniaco site juxta Stampas
   octo libratas redditus Parisiensis monete quas habebamus et percipiebamus
   singulis annis ad Purificationem beate Marie Virginis in prepositura de
 Firmitate  Aelipdis pro septem [sic] vinginti libris Parisiensis  monete,
 de quibus denariis tenemus nos jam pro pagatis, et hanc venditionem  concedimus
 legitime supradicte Ecclesie imperpetuum tenere et possidere. Et promittimus
 nos bona fide super venditione ista dicte Ecclesie rectam garantiam contre
 omnes portaturos. Quod ut ratum et firmum permaneat, presentes litteras
sigillorum  nostrorum munimine fecimus roborari. Actum anno Domini M°
CC° XLVIII°  mense junio. 
 
 
 | Moi le chevalier
   Guillaume seigneur des Barres, et moi Belouys épouse dudit Guillaume,
   faisons savoir à tous ceux qui consulteront le présent document
   que nous avons vendu à l’église de Morigny sise près 
   d’Étampes huit livres de rente du cens de Paris que nous avions 
et   que nous percevions chaque année à la Purification de la
bienheureuse   Vierge Marie dans la prévôté de la Ferté-Alais
  pour cent quarante livres parisis, desquels deniers nous nous considérons
  comme payés et nous autorisons à bon droit la susdite église
  à tenir et à posséder cette vente à perpétuité. Et nous promettons que nous nous apporterons 
  de bonne foi au sujet de cette vente notre garantie authentique à 
 la dite église contre qui que ce soit.
 Et pour que cela demeure établi
  et ferme, nous avons fait confirmer le présent document par le renfort 
  de nos sceaux. Fait l’an du Seigneur 1248 au mois de juin.
 
 |  
                  | 2. [VIDIMUS et CONCEDIMUS du Roi]  
      Transcription de Dom Basile Fleureau (Antiquités
 d’Estampes,  p. 578) qui semble avoir échappé à
l’attention de Menault.  On notera , outre de légères variantes,
l’orthographe certainement  fautive Heloys (pour Beloys, anthroponyme
plus rare mais bien  attesté). | 2. AUTORISATION
   DE LOUIS IX (SAINT-LOUIS) 
   
   Introduction de   Fleureau: «Car je trouve qu’avant l’an 
1248. elle [La Ferté-Alais] appartenoit 
à une Dame nommée Marie, veuve de Guillaume du Mont-Saint-Jean, 
Chevalier; & que cette Dame la tenoit en fief du Roy, comme il se justifie 
par l’acte suivant d’inféodation d’une rente de huit livres parisis, 
à prendre tous les ans sur cette Seigneurie, que Guillaume des Barres 
Chevalier, frere de Marie, vendit aux Religieux de l’Abbaie de Morigny.» 
(p. 578)
 |  
                  | Ludovicus Dei gratia
   Francorum Rex: Notum facimus tàm præsentibus quàm
futuris    quòd nos litteras dilecti, & fidelis nostri Guillelmi
de Barris,    & Heloydis uxoris ejus vidimus in hæc verba. Ego Guillelmus Miles, dominus
   de Barris, & ego Heloys uxor dicti Guillelmi: Notum facimus præsentes litteras inspecturis,
   quod nos vendidimus Ecclesiæ de Maurigniaco, sitæ juxta Stampas octo libras
   reditus paris. monetæ, quas habebamus, & percipiebamus
   ad Purificationem Beatæ Mariæ Virginis in præpositura de Firmitate Aelisis
   pro septem [sic] viginti lib. paris. monetæ, de quibus denariis tenemus
   nos jam pro pagatis: et hanc venditionem concedimus legitimè supradictæ Ecclesiæ, in perpetuum tenere, &
   poßidere;
   & promittimus bona fide super venditione ista dictæ Ecclesiæ bonam garantiam contre omnes
   portaturos, quod ut ratum, & firmum permaneat præsentes litteras sigillorum
   nostrorum munimine fecimus roborari. Actum an. Domini MCCXLVIII. mense
Iunio. Nos verò
venditionem prædictam octo libratarii reditus   ad preces, & requisitionem 
dicti Guillelmi, & Heloys uxoris suæ   volumus, cum de feodo nostro 
moveat, & concedimus, salvo jure nostro,   & alieno. Quod ut ratum, 
& firmum futuris temporibus habeatur præsentem   paginam sigilli 
nostri fecimus impreßione muniri. Actum apud Domum  hospitalem juxta 
Carbolium [sic] anno  Domini MCCXLVIII. 
 | Louis par la grâce
   de Dieu roi des Français. Nous faisons savoir tant aux personnes
 présentes  qu’à venir que nous avons vu un acte de notre cher
 et fidèle  Guillaume des Barres et de son épouse Héloys
 de la teneur suivante: Moi le chevalier Guillaume seigneur 
 des  Barres, et moi Héloys épouse dudit Guillaume, faisons 
savoir  à ceux qui consulteront le présent document que nous 
avons vendu à l’église de Morigny sise près d’Étampes
  huit livres de rente du cens de Paris que nous avions et que nous percevions
  à la Purification de la bienheureuse Vierge Marie dans la prévôté
   de la Ferté-Alais, pour cent quarante livres parisis, desquels
deniers    nous nous considérons comme payés et nous autorisons
à    bon droit la susdite église à tenir et à
posséder    cette vente à perpétuité. Et nous
promettons que nous    nous apporterons de bonne foi au sujet de cette vente
notre garantie authentique    à la dite église contre qui que
ce soit. Et pour que cela  demeure  établi et ferme, nous avons fait
confirmer le présent  document  par le renfort de nos sceaux. Fait
l’an du Seigneur 1248 au mois  de juin.
 Quant à 
 nous, nous acquiesçons à cette vente d’une rente de huit livres
  à la prière et à la demande du dit Guillaume et d’Héloys
  son épouse, puisqu’elle dépend de notre fief, et nous l’autorisons,
  étant sauvegardé notre droit, et celui d’autrui.
 Et pour que cela passe pour établi et ferme, 
 nous avons fait certifier le présent  acte par l’impression de notre 
 sceau. Fait à la Commanderie Hospitalière près de Corbeil 
  l’an du Seigneur 1248.
 |  
                  | 3. ITEM DE OCTO LIBRIS PARISIENSIBUS QUAS HABEMUS
IN PREPOSITURA DE FERITATE AALES. (1248) Charte LXIVe  de Menault
 
 | 3. ATTESTATION
   DE PIERRE, ÉVÊQUE DE MEAUX      [Encore au sujet des huit livres
  parisis que nous avons dans la prévôté de La Ferté-Alais.]
 |  
                  | Petrus miseratione divina Meldensis
   Ecclesie Minister humilis. Omnibus presentes litteras inspecturis salutem
   in Domino. Notum facimus quod nobilis mulier Belloysis uxor Guillermi
de   Barris militis, recognovit quod ipsa et prefatus Guillermus maritus
ejus  vendiderant et quitaverant imperpetuum Ecclesie de Maurigniaco juxta
Stampas,  pro septies [sic] vinginti
libris  Parisiensibus jam solutis, octo libratas annui redditus Parisiensis
monete  quos habebant et percipiebant ut dicebat dicta nobilis singulis annis
ad Purificationem Beate Marie Virginis in prepositura Firmitatis Aalesis.
Et promisit dicta Belloysis fide prestita corporali quod contra venditionem
et quitationem predicte Ecclesie garentizabit et liberabit ad usus et consuetudines
patrie contra omnes. Datum anno Domini M°. CC°. XLVIII°. mense
julio. 
 | Pierre par un effet
   de la miséricorde divine humble ministre de l’église de
Meaux,    à tous ceux qui consulteront le présent document,
salut dans    le Seigneur. Nous faisons savoir que noble femme 
Belloys,   épouse du chevalier Guillaume des Barres a reconnu qu’elle 
et son  susdit mari Guillaume avaient vendu et cédé à 
perpétuité   à l’église de Morigny près 
d’Étampes, pour la   somme de cent quarante livres parisis déjà 
réglée,   huit livres de rente annuelle du cens de Paris qu’ils 
avaient et percevaient   au dire de la dite noble femme chaque année 
à la purification   de la bienheureuse Vierge Marie à la prévôté
 de  la Ferté-Alais.
 Et la dite Belloys a promis solennellement 
  qu’elle garantira au contraire cette vente et ce règlement à 
  la susdite église et l’en affranchira, selon l’usage et la coutume 
  du pays, contre qui que ce soit.
 Donné l’an du Seigneur 1248
au  mois  de juillet.
 
 |  
                  | 4. ITEM DE EISDEM OCTO LIBRIS PARISIENSIBUS. (1248) Charte LXXIIe  de Menault
 
 | 4. MISE EN 
  PLACE DE L’INFÉODATION (Lettre de Guillaume à sa sœur, 
dame de La Ferté)
 
      [Encore au sujet des mêmes
  huit livres parisis.] 
 |  
                  | KARISSIME sorori sue nobili Domine,
   Marie Domine de monte Sancti Johannis ejusque Prepositis de feritate,
Guillermus    miles Dominus de Barris, salutem et fraternam dilectionem.
Rogamus vos et   requirimus quatinus octo libratas redditus quas in Prepositura
vestra de  feritate Aalesis habebamus et consueveramus percipere annuatim
in Purificationem   beate Marie, Ecclesie Maurigniacensi de cetero sine aliqua
contradictione   solvatis vel solvi faciatis, scituri pro certo quod solutiomem [sic] quam eidem Ecclesie feceritis
   gratam habebimus et acceptam, nec loco illius redditus a vobis amodo per
  me vel per alium aliquid exigetur. Datum anno Domini M° CC° XLVIII°,
   die Veneris prima ante festum beate Marie Magdalene. 
 | A sa très
   chère sœur la noble dame Marie, dame de Mont-Saint-Jean et à
   ses prévôts de la Ferté, le chevalier Guillaume, seigneur
   des Barres, salut et affection fraternelle. Nous vous demandons et requerrons de
 vous  que les huit livres de rente que nous avons dans votre prévôté 
  de la Ferté-Alais et que nous avions coutume d’y percevoir chaque 
 année à la purification de la bienheureuse Marie, vous les 
régliez ou que vous les fassiez régler à l’avenir à 
l’église de Morigny sans aucune opposition, sachant avec certitude 
que nous agréerons  et accepterons le règlement que vous en 
ferez à la dite église,  et qu’en lieu et place de cette rente 
il ne sera rien exigé de vous  dorénavant ni par moi ni par 
aucun autre.
 Donné l’an du Seigneur 1248, 
le  premier vendredi avant la fête de la bienheureuse Marie Madeleine.
 
 |  
 N.B. acte 1. On remarquera
  que  140 livres correspondent à 17 ans et demi de revenu de cette
 rente  de 8 livres. (B.G.).
 
 N.B. acte 1. Beloys, Belloys, Belouys, Bellouys,
       Belouis et Bellouis sont encore attestés comme
 patronymes à l’époque  moderne. Le deuxième acte porte
       Heloys, leçon moins vraisemblable, car ce dernier anthroponyme
 féminin est beaucoup est plus courant.
 
 N.B. acte 2. De la commanderie  Hospitalière 
de Saint-Jean de Corbeil aujourd’hui  disparue, il ne subsiste que la 
chapelle Saint-Jean en l’Île,  consacrée en 1185.
 
 N.B. acte 3. Ce Pierre évêque de Meaux 
  paraît avoir été le prédécesseur direct 
  du plus célèbre Philippe de Vitry (1351-1361).
 
 N.B. acte 4. La Marie de Mont-Saint-Jean
   citée par notre quatrième document est celle que l’on appelle
   plus habituellement Marie des Barres, épouse de Guillaume
 II de Mont-Saint-Jean  (qui meurt le  8 février 1250 à la bataille de Mansourah,
  lors de la 7e croisade: elle n’est donc pas encore veuve en 1248, comme
le suppose à tort Fleureau).
 Il ne faut pas la confondre comme le font certains
  généalogistes  avec sa fille Marie de Mont-Saint-Jean (épouse
  de Jacques de Saulx mort en 1249, puis de Jean de Passavant), ni non plus confondre Guillaume
  II avec son fils aîné et successeur Guillaume III (mort sans
  héritier  en 1256).
 
 
 
 
    
    Qui aurait des données sur la famille des Barres?
 |