ANNEXE 5
Honoré Fisquet
Gautier, évêque de Chartres
(La France pontificale: Chartres, 1873)
72. — GAUTIER (1218-1234).
Gautier,
fils d’Adam, l’un des premiers officiers du comte de Chartres et de Blois,
avait été successivement prieur de l’abbaye de Preuilly,
et abbé de Fontainejean et de Pontigny, lorsqu’il fut élu
évêque de Chartres en 1218 et sacré par le pape Honorius
III en 1219, d’après la Chronique d’Albéric. Il dénonça
au mois d’août de cette année à son clergé,
l’excommunication prononcée par Manassès, évêque
d’Orléans, contre Renaud de Boelle, et le 20 octobre avec Guérin,
évêque de Senlis, et Foulque, évêque de Toulouse,
consacra l’église abbatiale de Chaalis. Il reçut de ce Pape,
à la date du 15 octobre 1220, une bulle qui l’invitait à
lever les censures portées contre Erard de Braine et son épouse
Philippine, et les fauteurs de la guerre injuste faite au comte de Champagne.
Au mois d’avril 1224, en présence du
roi à Saint-Germain en Laye, il transigea avec Guillaume, maire
de Pontgouin, relativement aux droits du maire dans ce village, et s’en
rapporta au jugement de Guérin, évêque de Senlis, qui,
le même jour, rendit une sentence à cet égard. En qualité
de délégué du souverain Pontife, il décida,
au mois d’août suivant, que le patronage du la paroisse de Colens
appartenait au doyen du Mans, et en avril 1222 il investit l’abbaye des
Vaux-de-Sernay de la dîme d’Escrosne.
Après avoir sacré en 1223 à
Rome, Étienne, évêque de Mende, à la prière
de Simon, archevêque de Bourges, il assista en juillet de cette année
aux obsèques de Philippe II, célébrées à
Saint-Denys, et au concile tenu à Paris contre les Abigeois.
Un différent qu’il eut avec les archidiacres
relativement à la [p.116] connaissance des causes matrimoniales
fut terminé en décembre, et le jour de l’Ascension 23 mai
1224, il consacra avec Richard, évêque d’Evreux, l’église
de Notre-Dame du Breuil. Le dimanche 9 juin, octave de la Pentecôte,
il consacra l’église de Joyenval, confirma ses biens, et en avril
et juin, confirma également une donation faite aux religieuses de
Porrois par Burchard de Mailli.
Le roi Louis VIII appela notre évêque,
en 1225, à devenir l’un de ses exécuteurs testamentaires,
comme le constate le livre V du Trésor des chartes. Gautier
approuva, au mois de février de cette même année, la
fondation et la dotation du monastère de l’Eau.
En
mai 1226, il ratifia l’affranchissement des serfs de Blois accordé
par les religieux de Saint-Laumer, et confirma au monastère de la
Madeleine de Châteaudun et à celui de Saint Avit toutes leurs
possessions et leurs églises. Le 10 mai, il leva de terre le corps
de saint Léonard, anachorète. Le 8 novembre, il assista à
la mort de Louis VIII et rendit aussitôt hommage à son fils
Louis IX. Il souscrivit aussi à la lettre des évêques
et des grands du royaume qui appelait la reine Blanche de Castille à
la régence, et fixait le sacre du jeune roi à Reims pour le
1er dimanche de l’Avent. En mars 1227, il affranchit de tout droit de visite
le lieu dit la Peruche où avait été récemment
érigée une église dépendante de celle de Bonneval.
il s’engagea, au mois d’août 1227 , de concert avec Gautier, archevêque
de Sens, à faire fournir au roi, pour la guerre des Albigeois, 15000
livres parisis par les églises de la province de Sens. Il assista
la même année à la dédicace du monastère
de Longpont, et en 1228, les religieux de Fleury se firent confirmer contre
lui le patronage de l’église de Souchamp. Le 5 juin 1229, il déclara
que l’abbé de Tiron n’était tenu de venir au synode du diocèse
qu’après y avoir été invité, et la même
année il reçut l’homrnage d’Ursion de Meslay et d’Eticnnc
de Sancerre. La même aunée encore, le prélat bénit
Eudes, abbé de Saint-Denys. Au mois de juin 1230, ou le trouve au
célèbre jugement porté contre Pierre, duc de Bretagne,
et à cette époque, le roi Louis, pour l’augmentation des régales,
lui accorda le pourpris de Vauvert, hors des murs de Paris. Il construisit,
en 1231, le couvent des Dominicains de Chartres, sur un terrain donné
par Hugues, doyen du chapitre. Au mois d’avril , il établit aussi
les Frères Mineurs. dans cette ville, et le 1er juillet, il consacra
l’autel de Royaumont. Il [p.117] défendit en ce même mois aux
chanoines et à l’abbé de Sainte Madeleine de Châteaudun
de concéder à vie ou en héritage les maisons ou les
biens de l’Eglise. En juin 1232, il consacra divers autels de l’église
abbatiale de Royaumont.
Le 5 octobre 1234, Gantier fit son testament,
par lequel, entre autres clauses, il institue un service anniversaire pour
le repos de son âme, fixe sa sépulture au monastère
de Preuilly et fait des donations à d’autres églises. D’après
les frères de Sainte-Marthe, il mourut le 15 du même mois
au prieuré de Lancé, dans son diocèse, et fut enterré,
d’après ses volontés dernières, au monastère
de Preuilly, où on lit cette épitaphe: «Ici repose
Gautier de pieuse mémoire, moine profès de Preuilly, puis
abbé de Fontainejean et de Pontigny, enfin, évêque de
Chartres.» On lit cependant dans
l’histoire que dom Martène nous a donnée du monastère
de Pontigny, que Gautier, 12e abbé de ce lieu, puis évêque
de Chartres, mourut en 1234 et fut enterré dans l’église des
Frères-Prêcheurs qu’il avait fondée en sa ville épîscopale.
Gautier avait pour armoiries: d’or à
trois chevrons de gueules, accompagnés de trois tourteaux de sinople,
deux en chef et un en pointe.
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Honoré
FISQUET, La France pontificale (Gallia christiana)... Chartres,
Paris, E. Repos, 1873, pp. 115-117. Dont une réédition numérique
en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204179m,
en ligne en 2007.
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ANNEXE 6
Sept autres chartes
du même Gautier
(évêque
de Chartres de 1218 à 1234)
A titre d’information,
de curiosité, et surtout de comparaison, je réunis ci-dessous
quelques autres chartes de Gautier de Chartres disponibles sur Internet
en décembre 2007.
1) Charte d’août 1220
(en faveur du monastère des
Vaux-de-Cernay)
CCXXIII.
(Aug. 1220.)
De donatione
trium sextariorum bladi in decima de Boienvilla.
Galterius,
Dei gratia, Carnotensis episcopus, universis presentes litteras inspecturis,
in Domino salutem : Universitati vestre notum fieri volumus quod Robertus,
miles, de Specula, de parte sua quam habet in decima de Boienvilla resignavit
in manu nostra tres sextarios bladi, medium ybernagii et medium avene ;
quos nos, ad petitionem ejusdem Roberti, dedimus monachis Vallium Sarnaii
percipiendos annis singulis et in perpetuum possidendos. In cujus rei memoriam
et munimen, sigilli mei munimine presentes litteras roboravi. Actum anno
gratie M° CC° XX°, mense augusto.
(Orig. en parch. scellé
(1). — Inv., p. 143, l. 3.)
Note de Merlet et
Moutié: (1) Grand sceau ogival en cire jaune, représentant
un prélat.
Légende : ..... lum
Galteri Dei gra. Carnotensis e.......
Au contre-sceau, la Vierge tenant
l’enfant Jésus. Légende: Ave Maria gratia plena.
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Lucien MERLET
et Auguste MOUTIÉ (membres de la Société archéologique
de Rambouillet) [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des
Vaux de Cernay de l’ordre de Citeaux au diocèse de Paris, composé
d’après les Chartes originales conservées aux Archives de
Seine-et-Oise, enrichi de notes, d’index et d’un dictionnaire géographique.
Tome premier. 1118-1250. Sous les auspices et aux dépens de M. H. d’Albert,
duc de Luynes, membre de l’Institut [472 p.], Paris, Henri Plon, 1857,
p.219.
2) Charte de février 1223
(en faveur du monastère des Vaux-de-Cernay)
CCXXXIV.
(Feb. 1223, n. s.)
De venditione
cujusdam terræ apud Bercherias-les-Maingot, in loco qui dicitur Curva-Spina.
Universis
presentes litteras inspecturis, Galterius, divina permissione, Carnotensis
ecclesie minister humilis, salutem in Domino : Noverit universitas vestra
quod Elysabeth, relicta Gaconis, militis, de Bercheriis, et filii ipsius,
videlicet Gacho, Robertus et Bartholomeus, in nostra presentia constituti,
recognoverunt se vendidisse abbati et conventui Vallium Sarnaii, quandam
terram sitam, apud Bercherias les Maingot, in loco qui dicitur Curva Spina
(3), pro sexaginta et quindecim libris turonensibus ; quam summam dicti
abbas et conventus persolverunt memoratis Elysabeth et filiis ejus plene
et integre, sicut coram nobis eadem Elysabeth et filii ejus predicti recognoverunt.
Et sciendum quod sepedicta Elysabeth et filii ejus firmiter promiserunt,
fide corporali prestita in manu nostra, quod neque per se neque per alios
de cetero venient contra istam venditionem, sed bona fide contra omnes ipsam
garantizabunt. In cujus rei testimonium et cautelam, presentes litteras
fieri et sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum anno Domini M°
CC° vicesimo secundo, mense februario.
(Orig. en parch. — Inv.,
p. 19, l. 12, no 4.)
Note de Merlet et Moutié: (3) Voir l’acte
de janvier 1223, n°CCXXXII.
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Lucien MERLET
et Auguste MOUTIÉ (membres de la Société archéologique
de Rambouillet) [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des
Vaux de Cernay de l’ordre de Citeaux au diocèse de Paris, composé
d’après les Chartes originales conservées aux Archives de
Seine-et-Oise, enrichi de notes, d’index et d’un dictionnaire géographique.
Tome premier. 1118-1250. Sous les auspices et aux dépens de M. H. d’Albert,
duc de Luynes, membre de l’Institut [472 p.], Paris, Henri Plon, 1857,
pp.227-228.
3) Charte de mars 1223
(en faveur du monastère des Vaux-de-Cernay)
CCXXXV.
(Mart. 1223, n. s.)
De invadiatione
totius decimæ quam Odo Ausent et Eramburgis habent apud Gohervillam.
Galterius, divina permissione, Carnotensis ecclesie
minister humilis, universis presentes litteras inspecturis, salutem in
Domino : Noverit universitas vestra quod Odo Ausent et Eramburgis uxor
ejus, in nostra presentia constituti, recognoverunt se invadiasse abbati
et conventui de Vallibus Sarnaii totam decimam suam quam habent apud Gohervillam,
in parrochia de Pruneto, pro viginti libris parisiensibus, de martio in
martium redimendam, et fidutiaverunt in manu nostra quod bona fide istam
gageriam dictis monachis garantizabunt. Nos vero istam invadiationem concedimus
et approbamus. In cujus rei testimonium, presentes litteras fieri et sigilli
nostri munimine fecimus roborari. Actum anno Domini M° CC° XX°
secundo, mense martio.
(Orig. en parch. — Inv., p.
85, l. 1, n°7.)
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Lucien MERLET
et Auguste MOUTIÉ (membres de la Société archéologique
de Rambouillet) [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des
Vaux de Cernay de l’ordre de Citeaux au diocèse de Paris, composé
d’après les Chartes originales conservées aux Archives de
Seine-et-Oise, enrichi de notes, d’index et d’un dictionnaire géographique.
Tome premier. 1118-1250. Sous les auspices et aux dépens de M. H. d’Albert,
duc de Luynes, membre de l’Institut [472 p.], Paris, Henri Plon, 1857,
p.228.
4) Charte de juin 1224
(en faveur du monastère de Port-Royal)
LXXV
(Juin 1224.)
L’evêque
de Chartres confirme le don de Chagny par Bouchard de Marly.
Galterus, Dei gratia Carnotensis episcopus, universis
presentes litteras inspecturis salutem in Domino. Notum vobis fecimus quod
nos quasdam litteras sub sigillo nobilis viri Buchardi de Malliaco confectas
super quadam elemosina facto ab ipso abbacie de Porregio, vidimus et inspeximus
in hec verba.
Noverint
universi quod ego Buchardus, dominus Malliaci, etc. (Comme au n°69.)
1224, mense aprili.
Ipse insuper
Buchardus coram nobis confessus est eamdem elemosinam se fecisse, domina
quoque Matildis, uxor ejus, et filii ipsius, Theobaldus et Petrus, coram
nobis constituti, eamdem elemosinam laudaverunt et concesserunt. Nos autem
ad preces eorumdem in hujus rei memoriam et confirmationem presentes litteras
scribi fecimus et sigilli nostri munimine roboravi. Actum anno Domini millesimo
ducentesimo, vicesimo quarto, mense junio.
(Cartul., I, n°3.
— Original, Arch. nat., S., 4527, n°2.)
|
A. de DION, Cartulaire
de l’abbaye de Porrois au diocèse de Paris plus connue sous le nom
mystique Port-Royal. Premier volume. 1204-1280 [339 p.], Paris, Alphonse
Picard, 1903, p.92.
5) Charte de juillet 1228
(en faveur
du monastère de Port-Royal)
CI
(Juillet 1228.)
L’evêque
de Chartres confirme les dons de dîmes faits par Simon et Neaufle,
Simon des Loges et Nicolas de Moustiers.
G(alterus)
divina miseratione Carnotensis ecclesie minister humilis, omnibus presentes
litteras inspecturis, saluten in Domino. Noverit universitas vestra quod
nos concessimus et confirmavimus dilectis in Christo filiabus abbatisse et
conventui Portus Regis decimam quam eis donavit Symon, castellanus de Nealpha,
sitam in parrochiam Sancti Remigii sitam juxta Altam Brueriam et decimam
quam Simon de Logiis et Nicholaus de Monasteriis, milites, donaverunt eisdem,
sitam in parrochia de Montigniaci prope abbatiam monialium eorumdem. In cujus
rei testimonium et munimen presentes litteras sigillo nostro fecimus roborari.
Actum anno gratie millesimo ducentesimo vicesimo octavo, mense julio.
(Cartul., I, n°45.)
|
A. de DION,
Cartulaire de l’abbaye de Porrois au diocèse de Paris plus
connue sous le nom mystique Port-Royal. Premier volume. 1204-1280 [339
p.], Paris, Alphonse Picard, 1903, p.110.
Dont une réédition
numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site
ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/porrois/acte101/, en ligne en 2007.
6) Charte d’avril 1232
(en faveur du monastère de
Port-Royal)
CXXXVII
(Avril 1232-1233.)
Gautier,
évêque de Chartres, confirme le don de Jean d’Anneau.
Galterius,
divina miseratione Carnotensis ecclesie minister humilis, omnibus presentes
litteras inspecturis salutem in Domino. Noveritis quod nos cartam domini
Johannis de Alneolo sigillo ipsius sigillatam vidimus et inspeximus in hec
verba. Ego Johannes de Alneolo, miles, notum facio omnibus tam presentibus
quam futuris quod Margareta abbatissa Portus Regii, totusque ejusdem loci
conventus, exitus et redditus duarum bovetarum terre que site sunt in territorio
de Voisia quas ego dederam eisdem monialibus in perpetuam elemosinam, Balduino
de Proevilla et Vicencio, majori de Blonvilla tradiderunt pro centum solidis
carnotensium, singulis annis in festo Sancti Dyonisii dictis monialibus
vel eorum nuncio persolvendis, ita tamen quod uterque eorum pro sua boveta
quinquaginta solidos dicto termino tenebitur reddere annuatim, tali tamen
conditione quod si alter eorum vel ambo defecerint in reddendo, termino
supradicto, ille per quem defectus redditionis evenerit vel ambo, si ambo
defecerint, servienti monialium quamdiu defectus redditionis durabit, pro
expensa singulis diebus sex denarios carnotenses reddere tenebuntur. Quia
ego vero dictus Johannes mihi et heredibus meis de assensu et voluntate
earumdem monialium retineo dominacionem, justiciam, revesticiones, venditiones,
tam ego quam heredesmei si quis fuerit defectus in redditione dicte pecunie
jam dictis monialibus, fide prestita corporaliter restituere tenebimus et
perficere quod fuerit imperfectum. In cujus rei testimonium et perpetuam
firmitatem presentes litterasfeci sigillo meo roboravi. Actum auno gracie
millesimo ducentesimo vicesimo nono, mense Julio. Insuper dictus Johannes
et filii ipsius Johannis et Joscelinus, necnon et predicti Balduinus de Proevilla
et Vincentius major de Blonvilla, in presencia nostra constituti, fide interposita
corporali, promiserunt quod ipsi nullo modo venient de cetero contra ista,
neque per se neque per aliam personam. Sed ista omnia sicut suprascripta
sunt, jure perpetuo, bona fide, firmiter observabunt. Nos igitur ad petitionem
illorum has presentes litteras in testimonium et munimen sigilli nostri
appensione roboravimus. Actum anno gracie millesimo ducentesimo tricesimo
secundo, mense aprilis.
(Cartul., I, n°24.)
|
A. de DION,
Cartulaire de l’abbaye de Porrois au diocèse de Paris
plus connue sous le nom mystique Port-Royal. Premier volume. 1204-1280
[339 p.], Paris, Alphonse Picard, 1903, pp. 136-138.
Dont une réédition
numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site
ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/porrois/acte137/, en ligne en 2007.
7) Charte de mai 1234
(vidimus
de mars 1242 d’un original de mai 1234)
Voici une autre charte
de Gautier de Chartres, mise celle-ci en ligne par le CNRS. Elle a été
éditée en 1873 par Maximilien Quantin
sous le numéro 478 dans son Recueil
de pièces pour faire suite au Cartulaire général de
l’Yonne (XIIIe siècle). Cette édition se fonde sur un vidimus
original conservé alors aux Archives de l’Yonne sous la cote
H. 72, nº9.
478
1241 [1242], MARS.
Sentence de
Gauthier, évêque de Chartres, réglant des contestations
entre l’abbaye de Preuilly et Héloïse, dame de Chaumont son
fils et leurs hommes, au sujet des bois et de la grange d’Aigremont, et de
répétitions de diverses créances, etc.
Omnibus presentes
litteras inspecturis, officialis curie Senon., salutem in Domino. Noverint
universi, nos litteras bone memorie Galteri, quondam episcopi Carnotensis,
sigillo ipsius deforis appendente sigillatas, inspexisse sub hac forma:
—
Omnibus presentes litteras inspecturis, G. divina
permissione Carnotensis ecclesie minister humilis, salutem in Domino.
Noverit universitas vestra quod contentio erat multiplex et querele inter
viros religiosos G. abbatem et conventum Pruliaci, Cisterciensis ordinis,
ex una parte, et nobilem mulierem Heluysim, dominam Calvimontis, relictam
defuncti domini Odonis de Barris, et Petrum de Barris, militem, filium ejus
et homines ac hospites ipsorum, ex altera, super quibusdam debitis, dampnis
et injuriis. Que debita dicti abbas et conventus petebant a dicta domina
et P., filii ejus, partim pro se, partim pro dicto domino O., jam defuncto,
et dampna et injurias a dictis domina et P., filio ejus, et hominibus ac
hospitibus eorum sibi et rebus suis multipliciter illata, tam in nemoribus
suis de Acrimonte, quam in ipsa porprisia grangie Acrimontis, quam etiam
alibi, restitui sibi et emendari petebant ab eisdem. Debita autem sunt hec:
triginta octo libras Pruvin. fortes, quas mutuo dederant iidem abbas et conventus
dicto domino O. de Barris, ut dicebant. Item quinquaginta libras pruvin.
veteres, quas similiter mutuo dederant eidem domino per manum Guillelmi Guindebos.
Item sexaginta solidos [p.218] in denariis et septem libras in lignis, qui
denarii omnes sunt parisienses, et dimidium modii frumenti que similiter
eidem domino O. infirmanti in domo ipsorum Parisius accomodaverunt per manum
fratris Rogeri, monachi. Item, quinque modios frumenti, septem sextaria siliginis,
undecim modios avene, ad rasum, ad mensuram Musteroli; que omnia similiter
eidem domino O. accommodaverunt, ut dicebant. Item, equum conversi abbatis
valentem viginti lib. paris. accomodaverunt similiter eidem domino O., nec
unquam eum reddidit, ut dicebant, et alium palefridum valentem sexdecim.
libr. paris., quem similiter accomodantibus eidem domino O. ita deterioratum
reddidit postea, et quod non valuit ultra octo solidos, et pro tanto fuit
venditus, ut dicebant; et alium equum valentem novem lib. paris. eidem domino
O. accomodantibus, tandem ita deterioratum reddidit quod non valuit postea
plus quam viginti solid., vel viginti quinque, ut dicebant. Item octoginta
et quatuor libr. et decem solid. pruvin. fortium et quadraginta libr. paris.,
quas predicto domino Petro accomodantes non inde rehabuerunt nisi tantum
circiter triginta lib. pruv., ut dicebant. Item viginti solidos paris. quos
idem dominus P. debuit eis reddere pro reparatione fossati ipsorum de Toreilon,
quod ipse fecerat dirui injuste, ut dicebant, et non reddidit. Et alios viginti
solidos paris. quos idem dominus P. debuit eis pro dampnis et deperditis
quarucarrum eorumdem quas capi fecerat injuste in territorio grangie ipsorum
de Acrimonte, ut dicebant. Item sex libras et quindecim solidos paris., quos
dicti domina Hel. et P., filius ejus, debuerunt eis facere restitui de hominibus
et hospitibus suis, pro dampnis que iidem homines et hospites fecerant injuste
in nemore ipsorum de Acrimonte, incidendo ipsum nemus violenter, et asportando,
et adhuc non fecerant eis restitui, ut dicebant. Item octoginta libras pruvin.
fortes, quas prefatus dominus O. debebat eis pro octoginta milibus tegularum
quas idem dominus O. acceperat apud Acrimontem ad cooperiendas novas domos
suas de Dyant, ut dicebant. Item unum modium frumenti quem prefate domine
Hel. accomodaverant, post mortem dicti domini O., viri sui. Super hiis et
aliis pluribus conquerebantur dicti abbas et conventus de predictis domina
et P. filio ejus, et hominibus ac hospitibus eorumdem. Querele, vero, dictorum
domine Hel. et P. filii ejus et hominum ac hospitum ipsorum, fuerunt hee
contra dictos abbatem et conventum: reclamabant dicta domina et P., filius
ejus, decimam de Villamagneche, quam decimam dictus dominus O. et mater sua,
domina Calvimontis et vicecomitissa Senon. dederant in elemosinam ecclesie
Pruliac., non consentiente nec laudante ista domina Hel. vel si laudaverat
hoc, fecerat invita et coacta, ut dicebat ipsa, cum tamen dicta decima moveret
de capite ipsius. Item eadem domina Hel. et P. filius ejus reclamabant quandam
grangiam sitam apud dictam Villam-Magneche, quam grangiam emerant dicti abbas
et conventus a Fulcone de Villa-Magneche: quam dicta domina Hel. dicebat
se eis non laudasse, vel si laudaverat hoc fecerat invita et coacta. Item
reclamabant eadem domina et P. filius ejus, pasturas quas predictus dominus
O. dederat in elemosinam in omnibus terris, pratis et nemoribus suis priusquam
sunt ad etatem, prefatis abbati et conventui ad omnia animalia et pecora
sua immitenda; quas dicta domina et P. filius ejus dicebant se eis non laudasse.
Item reclamabant dicta domina et P. filius ejus, chaciam sive venationem
in grangia de Acrimonte, et dicebant ipsam grangiam de justitia sua et infra
garannam suam esse. Item reclamabant dicta domina et P., filius ejus, quamdam
viam que solebat ire à Calvomonte ad Cheseium, per nemus de Acrimonte,
ut dicebant, quam clauserant monachi; et aliam viam quam effoderant monachi
pro mina sua lavanda inter Acrimontem et nemus, ut dicebant. Item reclamabant
eadem domina et P. filius ejus, terram que dicitur terra Kaursini, quam dicti
monachi emerant a Reginaldo Kaursino, in territorio de Villablovena, quam
dicta domina dicebat se eis non laudasse, vel si laudaverat, hoc fecerat
invita et coacta, ut dicebat; et duas placias terre sitas apud Villam-Novam-Guiardi,
quas dicti monachi habuerant a prefato domino O., per excambium; in quibus
constructa est modo domus lapidea dictorum monachorum, quas similiter dicebat
dicta domina se eis non concessisse, nec laudasse, vel si laudaverat, hoc
facerat invita et coacta, ut dicebat. Item reclamabant eadem domina et P.,
filius ejus, quandam terram sitam ante molendinum quod dicti monachi habent
apud Blenum; quam terram dicti monachi [p.219] dederant ad censum, et etiam
partem ejus redegerant in culturam, in prejudicium et gravamen dictorum domine
et filii ejus, ut dicebant. Item reclamabant dicta domina et filius ejus,
et homines ac hospites ipsorum, pasturas omnibus animalibus et pecoribus
suis in nemoribus de Acrimonte, que nemora dicti abbas et conventus clauserant
undique fossatis. Debita quoque que eadem domina et P., filius ejus petebant
a monachis supradictis fuerunt hec: Octoginta libras pruvin. pro tribus
equis quos predictus dominus O. accomodaverat dictis monachis, ut dicebant
dicta domina et predictus P., filius ejus. Super hiis, igitur, et aliis
orta contentione et querela multiplici inter eos hinc inde, sicut supra
diximus, tandem, mediantibus bonis viris, super omnibus querelis et contentionibus
inter ipsos hinc inde motis, usque ad vigiliam Beati-Martini hyemalis anni
Domini millesimi ducentesimi tricesimi tertii compromiserunt partes in nos,
sub pena centum librarum paris., et fidei sacramento; et etiam datis plegiis
hinc inde de dicta pena, et de tenendo firmiter quicquid nos ordinaremus
de omnibus supradictis, pace, vel arbitrio mediante. Nos, igitur, recepta
compromissione in nos ad diem assignatam, partibus coram nobis constitutis,
post multos tractatus hinc inde habitos inter ipsos, tandem fuit taliter
concordatum inter partes, de communi assensu: quod nos in quem compromissum
erat a partibus hanc et has, super hoc quod dicta domina et P., filius ejus,
dicebant grangiam de Acrimonte infra garannam suam et de justitia sua esse,
diximus, arbitrando et pronuntiavimus per dictum nostrum, prefatam dominam
Hel. et P., filium suum, in dicta grangia de Acrimonte, vel infra clausuram
aut porprisiam ipsius, justitiam, garannam vel chaciam non habere. Omnibus
aliis querelis et contentionibus, tam hic nominatis quam non nominatis,
quecumque inter partes easdem hinc inde mote fuerant usque ad vigiliam supradictam,
per amicabilem compositionem in pace remanentibus in perpetuum ecclesie
Pruliac. Ita quod dicti abbas et conventus omnia debita que petebant a dicta
domina Hel. et predicto P. filio ejus, tam pro se tam pro defuncto domino
O. supradicto, quitaverunt eis amicabiliter et benigne, exceptis blado jam
expresso et centum libris paris., quas centum libras paris., debent dicta
domina et P., filius ejus, persolvere predictis monachis per quinquennium
ab hinc continuum, singulis annis, ad festum Sancti-Remigii, viginti libras
persolvendo, donec tota dicta summa fuerit dictis monachis persoluta. Erit,
autem, prima paga ad festum Sancti-Remigii proximo venturum. Totum, vero,
bladum supradictum persolvent dicta domina et P., filius ejus, prefatis
monachis ad terminos in litteris predicti domini O. jam defuncti, quas super
hoc habent iidem monachi nominatos. De dimidio, autem, modio frumenti quem
dicti monachi predicto domino O., in domo ipsorum Parisius egrotanti, prout
supradictum est, accommodaverant, et uno modio frumenti quem similiter iidem
monachi accommodaverant domine Hel. supradicte, post mortem viri sui, sicut
superius est expressum; qui modius et dimidius non continentur in dictis
domini O. litteris de solutione bladi factis, quas habent monachi sepedicti,
faciet dicta domina Hel. gratum eorumdem abbatis et conventus, ad ipsorum
voluntatem. De solutione, etiam, centum librarum predictarum facienda in
quinquennium ad terminos supradictos, similiter dicta domina Heluysis et
Petrus, filius ejus, litteras suas facient patentes et tradent abbati et
conventui supradictis. Actum, anno Domini Mº ducentesimo tricesimo-quarto,
mense maio.
Quod autem in predictis litteris, sigillo prefati
G. quondam episcopi Carnotensis sigillatis vidimus contineri, verbo ad verbum
fecimus transcribi et sigillo curie Senon. sigillari. Datum, anno Domini
millesimo ducentesimo quadragesimo-primo, mense martio.
Orig.; Arch. de l’Yonne, H.
72, nº 9.
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Maximilien QUANTIN (1814-1891
) [éd.], Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire
général de l’Yonne (XIIIe siècle), sous la direction
de Max. Quantin [grand in-8°; XCII-491 p.], Auxerre, Société
des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 1873.
Saisie numérique
en mode texte en ligne: CNRS [éd.], “Recueil de pièces
pour faire suite au Cartulaire général de l’Yonne (XIIIe siècle)”,
in ID., Textes, http://www.artehis.cnrs.fr/BDD/CBMA/fichiersTXT/Yonne%20Recueil.doc,
en ligne en 2007.
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