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Nous rééditons ici
la notice sur Antoine Guénée publiée par Clément
Wingler dans l’hebdomadaire Étampes-Info du 16 mai 2003. |
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Le 25 novembre 1717, l’abbé
Hardy, curé de Saint-Gilles, administre le sacrement du baptême
à un bambin du sexe masculin né deux jours plus tôt,
auquel son parrain, perruquier du quartier, donne le prénom d’Antoine.
L’enfant est le fils d’un couple d’hôteliers de modeste condition,
Jacques Guénée et Marie Barbe Toulier, bien connus dans la
ville. Doué pour l’étude, Antoine fréquente les bancs du collège des Barnabites, actuel collège Guettard, où il se distingue par la vivacité de son intelligence. Les pères qui tiennent l’établissement scolaire étampois s’emploient à lui obtenir une bourse qui lui permet de poursuivre ses études à Paris, où il décide d’embrasser l’état ecclésiastique. Agrégé de l’Université, il devient professeur de rhétorique au collège du Plessis, en 1741. Bientôt considéré comme un des grands spécialistes français du grec et de l’hébreu, il écrit et traduit plusieurs ouvrages sur le judaïsme et les origines de la religion chrétienne, qui font autorité et bénéficient d’une diffusion à l’échelle européenne. En 1769, Guénée publie son maître-ouvrage, «Lettres de quelques Juifs portugais, allemands et portugais à Monsieur de Voltaire», ouvrage de polémique religieuse qui répond aux attaques du philosophe contre l’Ancien Testament. Dans une lettre à d’Alembert, Voltaire reconnaît le talent de son adversaire, affirmant que Guénée «est malin comme un singe et qu’il mort jusqu’au sang…» Son érudition historique et sa connaissance parfaite des langues anciennes valent à l’abbé Guénée d’être élu à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, et d’être nommé précepteur des enfants du comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur roi Charles X. Épargné par la Révolution, Antoine Guénée, aumônier de la chapelle royale de Versailles, meurt le 27 novembre 1803 à Fontainebleau, à l’âge de 86 ans. |
Source: Étampes-Info du 16 mai 2003 |
BIBLIOGRAPHIE
Éditions Clément WINGLER, «Les Étampois méconnus : Antoine Guénée», in Étampes-Info 571 (16 mai 2003), p. 5. Clément WINGLER, «Antoine Guénée», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-18-gueneedewingler.htlm, mai 2003. ANONYME, «Épitaphe de l’abbé Guenée» [titre de la table des matières], in L’ami de la religion et du roi, journal ecclésiastique, politique et littéraire [Paris] 13 (1817) [dont une saisie numérique en mode image par la BNF, gallica.bnf.fr [fascicule N031593. 1817. 26. T. 13 N 314-339 (août-novembre)], http://gallica.bnf.fr/scripts/ConsultationTout.exe?E=0&O=n031593.htm (en ligne en 2002)], p. 13. René POMEAU, La religion de Voltaire. Nouvelle édition revue et mise à jour [547 p.; 1e édition en 1969; réimprimé par Nizet en 1974], Paris, A.-G. Nizet, 1995, pp. 343-344, 358, 364 & 374-375. Bernard GINESTE [éd.], «Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres: Épitaphe de l’abbé Guenée (1817)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-18-academie-epitapheguenee (novembre 2002). Bernard GINESTE [éd.], «René Pomeau: Notes sur l’abbé Guenée (extraits de: La Religion de Voltaire, 1969)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-18-guenee-pomeau.html (décembre 2002). Merci de nous communiquer tout autre donnée disponible. |
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